Charlotte d'Ornellas et Laurent Joffrin débattent de l'actualité de la semaine dans #VraimentPasDaccord
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00:00 Il est 9h sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure des pros.
00:03 Je vous présente les invités dans un instant, mais avant cela, le point sur l'information avec Marine Sabourin.
00:08 Chère Marine, bonjour.
00:09 Bonjour Eliott, bonjour à tous.
00:10 À la une de l'actualité, cette situation toujours très tendue sur l'île italienne de Lampedusa,
00:15 où près de 11 000 migrants ont débarqué en l'espace d'une semaine.
00:18 La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, doit arriver sur place en fin de matinée.
00:23 Elle sera accueillie par la Première ministre, Georgia Meloni.
00:25 Les deux femmes s'exprimeront devant la presse à 11h20.
00:28 À la une du JDD ce matin, harcèlement scolaire, combien de cas faudra-t-il encore ?
00:33 titre le journal, vous y découvrirez l'entretien poignant et alarmant de Béatrice Leblé, la maman de Nicolas,
00:37 ce jeune lycéen de 15 ans qui s'est suicidé il y a quelques jours.
00:41 Le ministre de l'Éducation, Gabriel Attal, a de son côté réagi au courrier envoyé par le rectorat de Versailles, le qualifiant de honteux.
00:48 Et puis c'est une semaine sous haute tension qui démarre demain pour les forces de l'ordre,
00:51 coupe du monde de rugby, visite du roi Charles III ou encore celle du pape François à Marseille.
00:55 Le ministère de l'Intérieur va déployer un dispositif de sécurité sans précédent.
00:59 Jusqu'à 30 000 policiers et gendarmes vont être mobilisés.
01:03 Merci Marine. Sans oublier samedi prochain cette manifestation contre les violences policières.
01:10 C'est le cœur de la manifestation, du combat porté par la France insoumise et certains membres de l'extrême gauche.
01:18 En parlant de la gauche, François Calfon, je n'ai pas dit l'extrême gauche, bien sûr.
01:20 Vous allez bien François ?
01:21 C'est bien.
01:22 Vous n'êtes pas à la fête de l'Huma ce matin ?
01:25 Non parce que je suis avec vous, n'ayant pas encore le temps.
01:27 Mais vous y êtes allé ce week-end ?
01:28 Je n'y ai pas pu mais je vais y aller cet après-midi.
01:30 Ah c'est pas vrai, vous allez y aller ?
01:32 Mais vous êtes le bienvenu là-bas ou pas ?
01:33 Très bienvenu. Fabien Roussel a des positions que je partage en de nombreux points.
01:38 C'est de mettre au cœur la question sociale,
01:41 c'est-à-dire les difficultés à vivre des travailleurs, l'inflation,
01:45 plutôt que des combats qui me semblent plus secondaires, importants mais secondaires.
01:48 Donc vous quittez le PS pour le Parti communiste ?
01:51 Non, ça a toujours été la fête de la rentrée.
01:52 Ah d'accord.
01:53 Je sens qu'il y a une forme de frustration chez vous de ne pas pouvoir aller à la fête de l'Huma.
01:57 Vous savez, moi je suis tellement heureux d'être sur ce plateau
02:00 que ça ne me pose aucun problème de ne pas aller à la fête de l'Huma.
02:03 Mais je rêve d'y aller.
02:04 Et l'année prochaine, nous irons ensemble si je n'en peux pas.
02:07 En son temps, Johnny Hallyday, Veney chanté, Michel Sardou, beaucoup d'artistes.
02:11 Mais bien sûr, mais il y en a encore beaucoup d'ailleurs.
02:13 Médine a chanté hier soir je crois.
02:16 Médine a chanté je crois à la fête de l'Huma.
02:17 Je ne sais pas, en tout cas je sais qu'on a changé d'époque.
02:19 Angèle chante aujourd'hui, je pense que ça va être magnifique.
02:23 Merci beaucoup.
02:23 En tout cas, c'est un plaisir de vous avoir.
02:26 On ne s'était pas vus depuis cet été.
02:27 Judith Vintrobé est avec nous.
02:28 William Tay également.
02:30 Jean Messia, ravi de vous retrouver.
02:32 Toujours le sourire.
02:33 Je vous souhaite un joyeux anniversaire.
02:34 Tard, c'était le week-end dernier.
02:36 Exactement.
02:37 Merci d'être avec nous.
02:38 Et Hugo Martinez, c'est un plaisir de vous avoir, cher Hugo.
02:41 Partagez.
02:42 Vous êtes président de l'association Hugo Harcèlement scolaire
02:45 et vous êtes l'un des premiers à avoir lancé l'alerte sur le harcèlement scolaire.
02:51 Et grâce à votre combat, en 2022, il y a eu cette loi qui vient pénaliser
02:57 le harcèlement scolaire.
02:59 Est-ce qu'en 30 secondes, vous pouvez, même un peu plus,
03:02 mais est-ce que vous pouvez raconter ce que vous avez vécu
03:04 et pourquoi vous avez lancé ce combat ?
03:06 Le harcèlement scolaire, je l'ai vécu pendant près de 12 ans,
03:09 à peu près du niveau de CP jusqu'à la fin de la scolarité, sous différentes formes.
03:12 C'est vrai qu'à l'époque, le cyberharcèlement n'était pas encore aussi déployé qu'aujourd'hui.
03:16 Et il y avait encore une certaine, finalement, distance avec ce harcèlement.
03:20 À partir du moment où on sortait de l'école ou du collège ou du lycée,
03:23 ce qui n'est plus le cas aujourd'hui où le harcèlement scolaire est permanent,
03:26 le soir, pendant les vacances scolaires, les week-ends.
03:29 Et on le constate vraiment de plus en plus qu'il y a cette attaque permanente des victimes.
03:34 Pourquoi j'ai choisi, en fait, finalement, de m'engager sur la question du harcèlement scolaire ?
03:37 C'est que je savais, finalement, au regard de ces différentes années,
03:40 qu'il y avait des enjeux majeurs sur lesquels il fallait avancer.
03:43 Vous en avez parlé, la question du délit de harcèlement scolaire était un vrai combat
03:46 sur lequel je voulais qu'on puisse avancer.
03:47 La question juridique, notamment la création du droit pour tous les enfants de France
03:51 de suivre une scolarité sans harcèlement, ça paraît logique, mais ça n'existait pas.
03:56 Jusqu'à encore 2022, on ne pouvait pas porter plainte pour harcèlement scolaire.
03:59 C'était impuni en France, le harcèlement scolaire.
04:02 Et donc, c'est vrai que pendant cinq ans, il a fallu convaincre politique après politique
04:06 parce que beaucoup n'ont pas cru en cette mesure.
04:09 Et pourtant, là, on le voit bien, depuis le début de l'année,
04:10 tous les nouveaux cas de harcèlement scolaire, on le voit, notamment par exemple ce jeune Lucas.
04:15 Il fait un séjour, si ses parents ont pu porter plainte pour harcèlement scolaire après son décès,
04:19 c'est grâce à cette nouvelle loi.
04:21 Maintenant, je crois que le combat doit se tourner sur la question de l'après.
04:23 Comment est-ce qu'on prend en charge ?
04:25 On l'a vu avec ce jeune Nicolas, justement, et cette lettre qui est le reflet d'un manque de solutions
04:31 de la part à la fois du rectorat de Versailles en particulier,
04:34 mais plus globalement de toute l'éducation nationale sur la question de l'après.
04:38 Je me permets de vous couper.
04:40 On va évidemment revenir en longueur sur le témoignage de sa maman,
04:44 qui a réagi pour la première fois dans les colonnes du journal du dimanche.
04:48 Mais il y a eu hier quand même un moment très fort.
04:51 Et la déclaration du ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal,
04:55 on l'entendra en longueur.
04:56 Est-ce que vous pensez qu'il y aura un avant et un après,
05:01 finalement, ce drame qui a touché Nicolas et sa famille ?
05:04 Forcément. En plus, ce drame a eu lieu jour de rentrée, donc forcément, ça marque les esprits.
05:09 Et puis, on a vécu là une vague de plusieurs cas depuis le début de l'année.
05:12 Il y a une intensification du harcèlement scolaire.
05:14 Alors, on ne peut pas l'appuyer sur des chiffres parce que depuis 2010,
05:17 la France ne mène pas d'enquête sur le harcèlement scolaire, d'enquête annuelle,
05:19 d'enquête statistique, donc on ne sait pas.
05:21 C'est assez surprenant d'ailleurs comme méthode, je vous l'avoue.
05:24 Par contre, ce qui est certain, c'est que les propos de hier, Gabriel Attal,
05:26 ont été en effet un tournant des marges, en tout cas du ministère,
05:31 c'est-à-dire de dire qu'on est prêt à remettre en cause
05:33 certaines défaillances de l'administration.
05:37 C'est quelque chose d'assez nouveau.
05:38 Maintenant, encore une fois, ce que je regrette,
05:40 c'est que aussi bien dans l'intervention qu'il a pu avoir mardi soir
05:43 chez vos confrères que d'hier, du coup, lors de son point presse,
05:47 on parle beaucoup de sensibilisation, de prévention, mais pas de l'après.
05:50 C'est-à-dire qu'on a l'impression que l'enjeu, c'est on détecte le harcèlement scolaire
05:53 et après, on a fait le travail.
05:55 Non, la réalité, c'est que derrière, il y a un travail de longue haleine
05:57 qui doit être mené, de prise en charge thérapeutique,
06:00 de prise en charge parfois avec des professionnels de la nutrition,
06:02 parce qu'il y en a beaucoup de cas où ça tombe dans le trouble
06:04 du comportement alimentaire, dans un sens anorexie ou dans l'autre,
06:08 le boulimie ou l'obésité.
06:09 Et puis, parfois, même, ça va plus loin, des troubles psychotraumatiques
06:13 avec des professions plus spécialisées.
06:14 Tout ça, c'est un coût que les familles ne peuvent pas assumer.
06:17 500 euros par mois, c'est ce que nous estimons à l'association Ugo.
06:20 Et ça, encore plus en contexte inflationniste,
06:22 c'est quelque chose qui n'est pas admissible.
06:24 Il faut qu'on trouve des solutions.
06:25 Alors, il y a bien sûr des moyens financiers à mettre en œuvre.
06:28 Alors, je pense qu'il faut se mettre autour de la table.
06:29 Il faut rassembler les mutuelles, les plateformes.
06:32 Je pense qu'il y a des solutions à trouver sur les aspects financiers
06:35 et sur les aspects humains.
06:36 Je pense qu'il y a quelque chose à mobiliser.
06:37 Peut-être une réserve citoyenne.
06:39 Ça fait plusieurs jours que j'en parle.
06:40 Une réserve citoyenne, comme on a pu le faire pendant le Covid,
06:42 quand il fallait vacciner et dépister le Covid.
06:45 Eh bien là, une réserve citoyenne, on vient mobiliser des enseignants
06:47 à la retraite, des professionnels de santé à la retraite,
06:50 des bénévoles qui ont du temps à donner parce que ce qu'ils ont besoin,
06:52 les familles, ce sont du temps, de l'écoute et surtout quelqu'un
06:55 pour les accompagner et les suivre.
06:56 C'est ça qu'on recherche.
06:57 Je rappelle que Nicolas s'est suicidé le 5 septembre dernier,
07:01 à l'âge de 15 ans, et qu'on comprend mieux la réaction
07:05 de la familière de Gabriel Attal, qui a qualifié les courriers
07:07 du rectorat, mais également du proviseur, de honte.
07:10 Béatrice est la maman de Nicolas.
07:12 Elle a réagi pour la première fois.
07:13 C'est en une du journal du dimanche.
07:15 Voilà ce qu'elle dit.
07:16 On était victime.
07:17 On est devenu coupable.
07:19 J'ai été effaré par l'accueil du proviseur.
07:21 J'avais l'impression de vivre un cauchemar,
07:22 au point de nous invectiver.
07:24 Ils ne connaissaient pas du tout le dossier.
07:26 Quelques jours plus tard, je reçois la lettre du rectorat
07:28 que j'ai lu.
07:30 J'étais dans une colère noire.
07:31 Nous étions outrés.
07:33 Nous passions désormais pour des coupables.
07:35 Je vous propose qu'on revienne sur les faits,
07:36 pour les téléspectateurs qui n'ont pas su
07:38 ce qui s'était passé pour cette famille,
07:40 avec Corentin Brio.
07:42 Le 18 avril dernier,
07:45 les parents de Nicolas s'adressaient au proviseur du lycée,
07:48 un peu plus d'un mois après leur dernier entretien.
07:51 Pour préciser que la situation de leur fils harcelé dans son lycée
07:54 ne s'améliorait pas.
07:55 Depuis notre entretien avec vous, nous ignorons toujours
07:58 si une action quelconque a été menée au sein de l'établissement
08:01 et/ou si une quelconque mesure disciplinaire
08:04 n'a été prise à l'encontre de ces deux individus.
08:06 Inquiets pour la santé de leur fils,
08:08 les parents indiquent qu'une procédure judiciaire
08:11 a été entamée face à l'inaction du lycée.
08:13 Il est incompréhensible que vous puissiez laisser un adolescent
08:16 subir une telle violence verbale et psychologique
08:19 dans votre établissement sans réagir d'une quelconque manière.
08:22 Aussi, allons-nous déposer plainte et vous considérer comme responsable
08:26 si une catastrophe devait arriver à notre fils ?
08:29 Un peu plus de deux mois plus tard, le 4 mai 2023,
08:32 le rectorat de Versailles adresse une réponse aux parents
08:35 et dénonce le ton agressif de ces derniers envers l'établissement scolaire.
08:39 Les propos que vous avez tenus et le comportement que vous avez eu
08:42 envers des personnels de l'éducation nationale sont inacceptables.
08:47 Je les réprouve de la façon la plus vive.
08:49 Le rectorat rappelle un article du Code pénal
08:52 et qu'il pourrait être puni de 5 ans d'emprisonnement
08:54 et de 45 000 euros d'amende.
08:56 Et qu'une plainte envers les parents pourrait être envisagée.
08:59 Aussi, dans l'intérêt de votre enfant et par souci d'exemplarité à son égard,
09:03 je vous enjoins d'adopter désormais une attitude constructive
09:07 et respectueuse envers les autres membres de la communauté éducative.
09:11 Nicolas s'est suicidé le 5 septembre dernier à l'âge de 15 ans.
09:15 Quand on a découvert ces lettres avec France,
09:19 qui travaillait avec nous pour cette émission,
09:21 on s'est dit "mais est-ce que c'est une honte, on se posait la question ?
09:24 Est-ce que c'est un scandale d'État ?"
09:25 Et c'était une question qu'on se posait.
09:27 Et finalement, c'est le ministre de l'Éducation nationale,
09:29 Gabriel Attal, qui a eu la réponse hier après-midi.
09:32 Écoutez.
09:33 Ce courrier est une honte.
09:38 Une honte.
09:41 Vous le savez, j'ai déclenché dès le lendemain du drame
09:45 une enquête administrative, en plus de l'enquête judiciaire.
09:50 Cette enquête a démarré, les inspecteurs ont démarré leurs travaux
09:54 et ils me remettront leurs conclusions sous 15 jours.
09:58 Je le dis, cette enquête qui permettra d'établir
10:01 la manière dont les faits se sont déroulés
10:03 et les différentes responsabilités,
10:05 j'en prendrai connaissance avec une attention absolue
10:09 et surtout j'en tirerai toutes les conclusions,
10:11 y compris en matière de sanctions.
10:14 Tout est insupportable dans ce dossier.
10:17 Il y a l'abandon de la famille,
10:18 une famille qui est complètement désœuvrée,
10:20 qui appelle à l'aide
10:21 et qui va être quasiment menacée en quelque sorte
10:24 par le rectorat et par le proviseur.
10:26 Jean-Michel.
10:28 Malheureusement, ce n'est pas la première fois.
10:31 Le rectorat de Versailles, on se rappelle,
10:33 il y a eu quand même l'affaire Samuel Paty.
10:36 Et à l'époque, la responsabilité du rectorat avait également été pointée
10:43 puisque la rectrice, Charline Haven,
10:46 avait envoyé un courrier à Samuel Paty
10:49 en lui enjoignant de respecter les règles de laïcité.
10:53 Exactement le même mode opératoire
10:55 que lorsqu'on envoie le même rectorat,
10:58 envoie une lettre aux parents de Nicolas
11:03 pour leur dire de respecter finalement une forme de discrétion.
11:07 Donc on peut dire que cette rectrice a une forme de constance
11:11 dans l'écrasement des victimes.
11:13 Et c'est une espèce de pas de vague,
11:17 comment dirais-je, poussé à un stade paroxystique.
11:21 Voilà, normalement, si vous voulez,
11:23 avec en plus la question du harcèlement
11:26 qui a déjà, comment dirais-je,
11:29 défrayé la chronique avec le suicide de Lindsay il y a quelques semaines,
11:33 on aurait dû quand même prêter attention à ce type de cas de figure.
11:39 Or, je ne comprends pas l'inhumanité extraordinaire,
11:45 invraisemblable, dont peut faire preuve le rectorat
11:48 face à des situations de détresse.
11:49 Là où nous avons une société qui est prompte à s'émouvoir de tout et de rien,
11:53 et même des malheurs les plus éloignés,
11:55 on a des malheurs devant notre porte et on ne fait rien.
12:00 Non, Jean, ce drame est une onde de choc pour tout le monde.
12:04 C'est une inquiétude pour tous les parents.
12:06 Et on voit qu'aujourd'hui,
12:08 Gabriel Attal a réagi à la seconde.
12:10 Ça c'est très bien.
12:11 Non mais donc l'émotion, elle est nationale.
12:13 Oui, mais la chaîne de commandement de l'éducation nationale,
12:16 Ah, c'est différent.
12:18 On ne peut pas dire qu'ils aient fait preuve d'humanisme.
12:19 Écoutez, moi, ce que je constate,
12:21 parce que qu'est-ce qui conduit à une telle honte ?
12:24 C'est ça la question.
12:25 La machine à produire cette honte,
12:27 qui est une machine bureaucratique, écrasante.
12:29 Eh bien, je peux vous dire, je l'ai éprouvé quand j'étais à l'école,
12:34 moi-même, j'ai subi, comme beaucoup, beaucoup d'enfants à l'époque du harcèlement,
12:37 on n'en parlait même pas à nos parents,
12:39 parce qu'on considérait que c'était normal.
12:41 J'avais un peu de surpoids, j'étais bouboule, j'étais le gros porc,
12:45 et l'autre était trop maigre, donc c'était fil de fer.
12:48 Et on n'en parlait ni à nos enseignants, ni à nos parents.
12:51 Et pourquoi ? Parce que la culture administrative de cette maison
12:54 est une culture où l'individu, en tant que personne humaine, n'existe pas.
12:59 Donc ça, c'est ça le premier phénomène.
13:00 Le deuxième que je n'ai pas connu, évidemment, je ne suis pas de cette génération,
13:03 c'est l'amplification des réseaux sociaux,
13:05 qui est quand même un problème absolument catastrophique.
13:08 Et enfin, le troisième, au-delà de cette maison qui se protège en permanence,
13:13 c'est la pauvreté des moyens scolaires.
13:15 Parce que le point d'entrée dans la santé physique et mentale,
13:18 c'est les infirmières scolaires.
13:19 Il n'y a plus d'infirmières scolaires.
13:21 J'entends, mais là, j'ai l'impression que les parents ont fait ce qu'il fallait.
13:25 - Ah non, mais... - C'est-à-dire que les parents, cette fois-ci...
13:27 - Je ne suis pas en train de dire que les parents ont mal fait.
13:30 Je veux dire la profondeur du travail, c'est une expression
13:33 et qui doit maintenant faire l'objet de...
13:38 - J'entends, mais vous avez dit quelque chose de très intéressant.
13:41 - L'empathie coûte zéro dans une lettre.
13:42 L'empathie, elle coûte zéro.
13:43 Et c'est ce qui manque dans cette lettre.
13:46 Mais que ce soit cette lettre ou celle du proviseur,
13:48 et finalement, tous ces interlocuteurs qui évoluent dans une telle situation,
13:54 il y a un manque réel d'empathie.
13:55 Et là, ça coûte zéro que d'avoir un tout petit peu d'empathie
13:58 pour une famille qui traverse une telle violence
14:00 avec son enfant, victime de harcèlement scolaire.
14:03 Et puis moi, je crois qu'il y a aussi une chose qu'il faut se dire.
14:05 On demande à l'Education nationale des choses.
14:07 Là, on ne peut pas l'attendre.
14:08 Le métier premier de l'Education nationale, c'est enseigner.
14:10 Le jour où on arrivera à mobiliser de façon réelle et véritable
14:14 ce plan interministériel,
14:15 moi, je l'attends vraiment au tournant, ce plan interministériel fin septembre,
14:19 où on viendra mobiliser le ministère de la Santé, le ministère du Numérique,
14:22 tous ces ministères qui doivent être à un moment ou à l'autre mobilisés.
14:24 - En pleinement le ministère de l'Intérieur.
14:25 - Eh oui, le ministère de l'Intérieur, de la Justice,
14:27 les préfets doivent être mobilisés, les maires doivent être mobilisés.
14:29 Je pense qu'en fait, on ne prend pas la mesure de la hauteur de ce phénomène.
14:32 - Il y a entre 800 000 et 1 million d'enfants qui sont victimes du harcèlement scolaire.
14:36 - Mais là encore, depuis 2010, on n'a pas de chiffres.
14:37 C'est des chiffres à avancer.
14:39 Comment est-ce qu'on peut avancer ?
14:40 - C'est un phénomène systémique.
14:41 - Voilà, c'est ça.
14:42 En fait, le mot, c'est celui-là.
14:44 On s'aperçoit quand on lit le JDD avec les détails de l'affaire,
14:49 les échanges de courrier, y compris le proviseur,
14:52 dont on n'avait pas entendu parler.
14:54 C'est l'irresponsabilité à chaque étage.
14:56 Et ça commence par un prof qui assiste au harcèlement,
15:01 qui ne dit rien, qui ne réagit pas.
15:03 Le prof principal qui dit même,
15:05 "Oui, mais alors il y a une scène, mais ça s'est passé pendant le temps de pause,
15:09 ça ne concerne pas l'éducation nationale."
15:13 Ce qui est invraisemblable.
15:15 Quand on voit le courrier du rectorat qui considère les parents
15:19 comme des membres de la communauté.
15:21 - Ce qu'il faut désormais...
15:22 - Les parents sont obligés de...
15:23 - Ce qu'il faut désormais, c'est rendre des comptes.
15:26 - On en parlait hier.
15:27 - On va finir avec l'irresponsabilité de la main de ce socre.
15:31 - Justement, ce qu'il faut savoir, c'est que l'article de loi que j'ai fait voter,
15:33 ce délit pénal que j'ai fait voter dans la loi que j'ai porté jusqu'à l'année dernière,
15:37 l'article 40 du code de procédure pénale, il dit quelque chose,
15:39 c'est que tous les fonctionnaires et cadres de la fonction publique,
15:41 à partir du moment où ils ont connaissance d'un crime ou d'un délit,
15:44 et donc maintenant le harcèlement scolaire est un délit,
15:48 ils sont responsables, ils sont tenus de le signaler à la justice.
15:51 - Pardonnez-moi, vous avez voté ça l'année dernière,
15:53 il y a eu l'affaire Lindsey, il y a Nicolas aujourd'hui, Enzo,
15:59 cet enfant qui a été harcelé pendant des années,
16:02 il a fallu médiatiser le dossier pour que ça bouge.
16:06 Cet été encore, rappelez-vous, cette jeune fille qui était harcelée,
16:11 la famille qui a témoigné sur notre antenne l'après-midi même, d'ailleurs,
16:15 et on a vu la bascule.
16:16 Quand je dis rendre des comptes, c'est à toutes les échelles.
16:19 Parce que ce dossier-là, ce n'était pas Gabriel Attal,
16:23 le ministre de l'Éducation nationale.
16:24 - Oui, mais je pense qu'après, ce qu'il faut aussi,
16:27 c'est de dire que finalement tous ces cas-là,
16:28 c'est le quotidien que vivent des victimes,
16:30 toute l'année, tous les jours.
16:32 Il faut le rappeler.
16:33 - Oui, mais c'est pour ça qu'il faut faire vite.
16:35 - On s'avoue qu'il y a des drames,
16:37 excusez-moi, quand la jeune Lindsey s'est suicidée,
16:39 combien de personnes ont été virées au sein de l'Éducation nationale ?
16:41 - Personne, c'est sûr.
16:42 - C'est quand même incroyable.
16:44 - Non mais ça c'est clair, c'est certain.
16:45 - Moi, je crois que jusqu'à présent,
16:46 il y avait une politique du pas de vague sur ce sujet-là.
16:49 - C'est toujours le cas.
16:50 - C'est toujours le cas.
16:51 - Non, moins avec...
16:52 Je pense qu'il y a une révolution dans l'État de Gabriel Attal.
16:55 Il y a un changement de paradigme.
16:57 - Il faut savoir dans 15 jours si quelqu'un va être viré.
16:59 - Oui.
17:00 - Dans l'administration de la culture, l'administration nationale,
17:02 et quand vous êtes fonctionnaire, et j'en connais bien comme moi,
17:04 c'est qu'en fait, pour progresser dans votre carrière,
17:06 vous ne devez pas faire de vagues.
17:07 Vous devez être le bon petit soldat qui ne dévoque pas les problèmes.
17:10 - C'est une forme de corporatisme.
17:11 - Et je dis que le professeur ne doit pas créer de problème
17:13 parce que sinon, il va avoir des problèmes en sortant de l'école.
17:16 Et il ne pourra pas avancer en termes de carrière,
17:17 il ne pourra pas avancer en termes de point et changer de métier.
17:19 Le chef d'établissement, de la même façon, et au rectorat,
17:22 tout ce qu'ils attendent, c'est de faire leur petite carrière tranquille.
17:24 S'il part, il y a des familles qui meurent.
17:25 Ce n'est pas leur sujet.
17:26 Ce n'est pas leur souci.
17:27 S'il part, il y a un choc qui part.
17:28 Et donc, du coup, le sujet essentiel pour eux,
17:30 c'est d'avoir une promotion et de changer de poste.
17:32 Et donc, comme vous avez une culture d'irresponsabilité,
17:34 à la fin, la question qui est posée, c'est est-ce que ça va être le petit gars
17:36 tout en bas de l'échelle, la petite secrétaire qui a écrit la lettre,
17:38 qui va être virée ou est-ce que ça va être le recte-miseur qui va être viré ?
17:40 Est-ce que ça va être la réactrice qui va poser des questions ?
17:42 - La réactrice de Versailles.
17:43 - Ou est-ce que ça va être le petit secrétaire ?
17:44 - Je suis dur, je pose question.
17:45 - Pas tout ça en même temps, s'il vous plaît.
17:46 - Je vais vous poser un débat parce que,
17:48 vous parlez sur les individus de la communauté scolaire,
17:50 alors que c'est systémique.
17:51 - Non, non, il y a une responsabilité individuelle.
17:54 - Je vais vous prononcer une phrase. Puisque l'administration répond
17:59 vous faites partie de la communauté scolaire aux parents,
18:02 on sait que quand il y a des affaires juridiques,
18:04 les fonctionnaires bénéficient de la protection fonctionnelle,
18:06 c'est-à-dire que les frais de justice sont pris en charge.
18:09 Eh bien, la logique voudrait, je ne sais pas si vous y avez pensé,
18:12 que les frais de justice engendrés par, finalement, la défense des victimes
18:16 soient pris en charge aussi par l'éducation nationale.
18:19 Première idée. La deuxième idée, me semble-t-il,
18:21 c'est que dans les IUFM et dans les centres de formation des enseignants,
18:25 mais aussi plus largement des CPE,
18:27 il n'y a pas de formation à la lutte contre le harcèlement scolaire.
18:31 Donc, il y a le pas de vague que vous dites qui existe
18:33 dans toutes les administrations.
18:35 On l'a vu au ministère de l'Intérieur.
18:36 Mais il y a aussi le fait que des enseignants sont détenus par rapport à...
18:40 - La priorité, s'il vous plaît. J'aimerais...
18:42 - Mais oui, si surtout...
18:43 - Le plan interministériel...
18:44 - Hugo, Hugo Martinez.
18:46 - Parce que le harcèlement scolaire, il existera toujours.
18:48 On aura beau mettre tous les moyens,
18:49 on aura beau mettre des milliards sur la table, sur la prévention,
18:51 il y aura toujours du harcèlement scolaire, c'est systémique
18:53 et ça existera toujours.
18:54 Maintenant, la question, c'est quels moyens on met sur la pré.
18:56 Le problème, c'est que maintenant, il y a des moyens financiers.
18:58 En fait, on va pas se mentir.
18:59 C'est que là, maintenant, il faut mettre le chèque sur la table
19:02 et il faut avancer des moyens.
19:03 - Vous avez dit juste avant,
19:04 oui, mais Hugo, vous avez dit juste avant et à juste titre.
19:06 - Ça coûte zéro.
19:07 - Non, l'empathie, ça coûte zéro.
19:09 Donc, vous pouvez mettre tout l'argent du monde.
19:11 Si demain, vous avez un recteur qui ne veut pas de problèmes
19:13 dans cet établissement, il va faire la même chose.
19:16 Il va dire aux parents, écoutez, occupez-vous de votre enfant.
19:18 Ce n'est pas du harcèlement.
19:20 - Je ne comprends pas comment on peut faire d'un problème aussi simple.
19:23 Je veux dire, quand un élève est harcelé et qu'il est mal en point,
19:27 il y a des témoins directs, il y a le prof qui le voit,
19:29 il y a certains de ses copains qui le voient.
19:31 Donc, la souffrance, si vous voulez, on sait la traiter dans d'autres domaines.
19:35 Je ne comprends pas que là, on se dit, ah ben non, c'est trop compliqué à gérer.
19:39 Il faut des moyens.
19:40 Ben non, les moyens, c'est qu'il faut que ça se fasse.
19:41 - Sur les violences faites aux femmes, par exemple.
19:43 Quand il y a un signalement, derrière, il y a des moyens.
19:45 Il y a une prise en charge psychologique et ça a mis 20 ans.
19:48 Il y a des prises en charge psychologiques, il y a un dispositif,
19:50 il faut qu'on coordonne toutes les associations.
19:51 Sous le harcèlement scolaire, il n'y a rien.
19:53 - Hugo, on est à fond là.
19:55 En fait, on est dans un cas de déni.
19:57 On s'aperçoit que les gens qui sont censés être responsables
20:00 et plus au contact, en fait, sont dans le déni.
20:03 - Là où ça a avancé, c'est qu'aujourd'hui, les enfants, ils en parlent.
20:05 C'est une chance.
20:07 On a réussi là-dessus à faire avancer.
20:09 - Le premier jour, on reproche quand même.
20:10 - Ils en parlent, les jeunes en parlent.
20:13 Même six mois avant, on n'en parlait pas.
20:16 Comme ça a été justement rappelé, on n'en parlait pas
20:18 parce qu'il n'y avait pas cette culture d'en parler.
20:20 Maintenant, ce qu'il faut, c'est qu'il y ait des moyens
20:21 qui soient mis en place sur comment est-ce qu'on accompagne.
20:23 C'est-à-dire demain, je prends finalement ce dispositif idéal qui pourrait exister.
20:28 Demain, il y a un signalement.
20:29 Et dès le lendemain, c'est rendez-vous avec un psychologue
20:31 qui est identifié, qui est fléché.
20:32 - Il ne faut pas que des psychologues scolaires.
20:34 - Pas que des psychologues scolaires, parce que je pense qu'après,
20:36 c'est quelque chose de très complet.
20:37 Un nutritionniste, un diététicien, un ergothérapeute, un psychomotricien.
20:40 - Mais toute cette chaîne-là n'existe pas.
20:41 - Elle n'existe pas.
20:42 C'est là où je dis qu'il faut des moyens sur la table.
20:44 - Il y a très certainement des parents qui nous regardent
20:47 ou même des enfants, des collégiens ou des lessens qui nous regardent.
20:51 Ils subissent ce harcèlement que vous avez vécu et que vous avez subi.
20:56 Qu'est-ce que vous leur dites aujourd'hui ?
20:57 - Parlez.
20:58 - D'abord, oui, parlez.
20:59 Mais c'est ce qu'on leur a dit aux enfants et on n'a pas été au rendez-vous.
21:02 On n'a pas été capables de l'entendre.
21:03 On n'a pas été au rendez-vous, on n'a pas été au niveau.
21:07 Donc d'abord, parler, bien sûr, ça, c'est sûr.
21:09 Mais je pense que surtout, maintenant, il faut donner des conseils pratiques.
21:11 Il faut donner des réponses.
21:13 Je sais que ce n'est pas simple, mais au maximum, il faut que les jeunes,
21:15 on puisse les accompagner à trouver leur passion, leur pratique artistique,
21:19 sportive qui les fait sortir de ce quotidien.
21:21 Alors, c'est sûr que ça a un coût parce que pratiquer un sport, un loisir,
21:23 ça a un coût.
21:24 Toutes les familles ne peuvent pas se le permettre.
21:26 Au maximum, essayez de pousser vos enfants à faire cela
21:28 parce que c'est le seul moment de respiration qu'ils auront dans la semaine.
21:33 Et c'est le seul moment où ils vont essayer petit à petit, peut être,
21:35 de reprendre et de reconstruire leur confiance en soi.
21:37 C'est ça la clé.
21:39 Il faudrait derrière tout cet accompagnement avec des professionnels de santé.
21:42 Ça, c'est l'idéal.
21:43 Si les parents peuvent le mettre en place et s'ils ont les moyens, faites-le.
21:45 C'est les solutions qu'on a aujourd'hui face à ce problème.
21:48 Je vous découvre aujourd'hui, Hugo, je connaissais cette actualité.
21:54 Je sais le combat que vous avez porté, mais je vous découvre sur le plateau.
21:58 Lorsque vous avez entendu parler de ce drame touchant Nicolas,
22:02 vous vous êtes dit quoi ?
22:04 Encore un enfant de plus qu'on n'a pas su sauver.
22:06 Encore un enfant de plus qu'on n'a pas entendu, qu'on n'a pas écouté.
22:10 Encore un enfant de plus qui n'a pas été entendu dans sa souffrance
22:13 et qu'on n'a pas su entendre, finalement.
22:16 C'est ça, aujourd'hui, la réalité, c'est qu'il y a une administration
22:19 qui doit rendre ses comptes, ses chiffres, finalement.
22:21 Et au-delà des chiffres, il y a des hommes et des femmes,
22:24 des futurs citoyens qui sont là dans les cours de récréation,
22:26 dans les cours d'école, mais qu'on ne pense que comme des chiffres.
22:28 Et je crois qu'aujourd'hui, la réalité, c'est qu'on ne sait pas
22:31 prendre ce temps-là, en fait.
22:32 Il y a un système qui avance,
22:34 mais en fait, ces victimes, on les laisse sur le côté.
22:37 Et je crois que c'est ça, la réalité aujourd'hui,
22:38 c'est qu'à partir du moment où
22:41 il y a cette incapacité d'une administration
22:44 à prendre le temps, finalement,
22:46 et bien d'écouter, d'entendre ces difficultés, ces souffrances, etc.
22:51 Je crois qu'on n'est plus dans l'humanité, mais dans l'inhumanité totale.
22:53 Et c'est ça, la réalité du quotidien de ces victimes
22:56 qui sont nombreuses et de la famille.
22:58 Un grand merci, Hugo.
22:59 Et je rappelle votre association, Hugo Harcèlement scolaire,
23:02 et je rappelle votre combat, puisque grâce à votre combat,
23:05 il y a cette loi sur le harcèlement scolaire qui a été votée l'année dernière.
23:09 La publicité, on revient dans un instant, on a d'autres thématiques.
23:12 On parlera de l'empédousa de Marion Maréchal qui a été insultée.
23:16 On a tendu le micro hier à Sandrine Rousseau,
23:19 parce que c'est l'une des porte-parole de la lutte
23:21 contre les violences faites aux femmes, contre le sexisme, la misogynie.
23:25 Vous découvrirez peut-être sa réponse, peut-être qu'elle l'a soutenue.
23:28 Elle oublie l'aspect politique, c'est-à-dire que la priorité,
23:31 c'est l'aide et le soutien à ces femmes qui sont attaquées.
23:34 On parlera de la fête de l'humanité, bien sûr.
23:37 Et peut-être une dernière, j'ai une pépite sur le service public,
23:42 c'était hier soir.
23:43 Merci à tous.
23:44 Dans un instant, on continue évidemment l'ordre des pro.
23:46 9h30 sur CNews, le point sur l'information avec Marine Sabourin.
23:52 Bonjour, Marine.
23:53 Bonjour à tous.
23:55 À la une de l'actualité, les distributeurs pourront vendre
23:57 de l'essence à perte pendant quelques mois afin de leur permettre
24:00 de faire baisser les prix davantage.
24:02 Annonce faite par Elisabeth Born chez nos confrères du Parisien.
24:04 La première ministre affirme qu'avec cette mesure inédite,
24:07 nous aurons des résultats tangibles pour les Français
24:09 sans subventionner le carburant.
24:11 Le Gard, la Lauser et l'Héros ne sont plus ce matin en alerte.
24:14 Orange, pluie, inondation.
24:16 Hier, l'Héros a été placé en vigilance rouge en raison d'un épisode Sévenol.
24:19 Regardez ces images impressionnantes à Lodève
24:21 où une partie des réseaux téléphoniques a été arrachée.
24:24 C'est l'équivalent de plus d'un mois de pluie
24:26 qui est tombée en quelques heures.
24:27 Et puis la situation est toujours très tendue sur l'île italienne de Lampedusa.
24:31 Auprès de 11 000 migrants ont débarqué en l'espace d'une semaine.
24:34 La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen,
24:37 doit arriver sur place en fin de matinée.
24:39 Elle sera accueillie par la première ministre, Giorgia Meloni.
24:41 Les deux femmes s'exprimeront devant la presse à 11h20.
24:43 Merci beaucoup Marine.
24:45 Justement, on continue de parler de l'île de Lampedusa.
24:48 Moi, j'ai besoin qu'on m'explique.
24:50 Hier, lorsque vous aviez des responsables politiques
24:53 qui allaient sur l'île de Lampedusa, c'était de la récupération politique,
24:56 c'était de l'instrumentalisation.
24:58 Mais aujourd'hui, lorsque vous avez Ursula von der Leyen...
25:00 D'ailleurs, je serais curieux de savoir combien de fois elle est allée à Lampedusa
25:03 depuis qu'elle est présidente de la Commission européenne.
25:05 Vraiment, je cherche et j'ai demandé à la rédaction de creuser
25:08 parce que je voudrais savoir combien de fois
25:10 madame von der Leyen est allée à Lampedusa.
25:12 Mais là, il n'y a pas de récupération
25:14 parce qu'elle a une part de responsabilité dans ce qui se passe.
25:17 Une petite, une petite part de responsabilité.
25:20 Pas elle personnellement, mais l'Union européenne, évidemment.
25:24 Vous avez compris l'ironie, puisque j'ai le souvenir quand même,
25:27 l'année dernière, au moment des élections en Italie,
25:30 madame von der Leyen mettre la pression sur l'Italie en disant
25:33 "faites attention à votre choix lorsque vous allez voter,
25:37 parce que vous avez des candidats qui ne vont pas forcément respecter
25:40 ce que veut Bruxelles et on pourrait couper les vivres,
25:44 on pourrait couper les budgets".
25:45 C'était Ursula von der Leyen l'année dernière.
25:48 On va sur le terrain, justement, à Lampedusa.
25:50 On va rejoindre notre envoyée spéciale, Vincent Farandège.
25:53 Merci d'être avec nous, cher Vincent.
25:55 Alors, la situation est toujours très tendue sur place.
25:59 8500 migrants illégaux ont débarqué depuis le début de la semaine.
26:02 Et donc, on attend dans la journée, Ursula von der Leyen
26:06 aux côtés de Giorgia Meloni pour faire le point sur place sur la situation.
26:10 Oui, ces deux femmes vont arriver effectivement d'ici une petite
26:16 demi-heure à l'aéroport de Lampedusa et seront accompagnées
26:19 par la commissaire européenne aux affaires intérieures.
26:22 Elles vont ensuite, c'est une visite très, très courte,
26:24 éclaire de deux heures ici sur l'île de Lampedusa.
26:27 On a enfin eu le programme très, très tard, jusqu'à il y a une demi-heure,
26:30 on ne savait pas exactement ce qu'elles allaient exactement faire ici.
26:33 On le sait désormais.
26:35 Elles vont atterrir donc à 10 heures.
26:37 Elles vont se rendre directement au centre d'accueil pour migrants.
26:40 Vous savez, c'est le centre d'accueil qui a une capacité de 400 personnes.
26:43 Sauf qu'il y a actuellement encore sur l'île de Lampedusa,
26:46 il y a encore 2500 migrants.
26:47 Donc ce centre d'accueil est complètement débordé par l'afflux de ces personnes.
26:53 Ensuite, Ursula von der Leyen et Giorgia Melloni vont se rendre
26:57 juste derrière moi sur le quai, là où sont débarqués les migrants
27:00 qui sont interceptés en mer pour aller voir, parler aux gardes-côtes
27:04 italiens notamment et à la Croix-Rouge italienne,
27:07 qui prennent en charge ces migrants.
27:09 Et puis, il y aura ce point presse à l'aéroport, effectivement,
27:12 de Lampedusa aux alentours de 11h20.
27:15 C'est un point presse des deux femmes qu'on pourra suivre,
27:17 évidemment, en direct sur CNews.
27:20 Je vous parlais des gardes-côtes italiens, justement, il y a quelques instants.
27:22 Je m'entretenais avec un garde-côte italien qui est venu nous voir
27:27 très spontanément, d'ailleurs, sur son jour off, alors qu'il se baladait
27:31 à côté de nous pour savoir un petit peu ce qu'il se passait aujourd'hui.
27:35 Et puis, il me disait effectivement qu'ils font leur métier.
27:39 Ils ne se posent pas réellement de questions.
27:41 Néanmoins, ils s'attendent.
27:43 Ils ont eu quelques informations, comme quoi la semaine prochaine
27:45 sera assez critique, qu'il y aura beaucoup d'arrivées la semaine prochaine.
27:49 Et puis, enfin, une autre information qu'il m'a donnée, c'est que selon lui,
27:52 les passeurs, en tout cas, les personnes qui, effectivement,
27:55 mettent les migrants dans des bateaux au départ, depuis notamment la Tunisie,
28:00 sont de mieux en mieux organisés.
28:02 Ils ont vu des bateaux depuis quelques semaines qu'ils n'avaient jamais vus auparavant.
28:07 Donc, voilà les quelques petites informations que ce garde-côte italien
28:10 nous a donné il y a quelques instants.
28:12 Merci beaucoup.
28:13 C'est très important ce que vous nous dites, Vincent Farandège,
28:15 avec Charles Baget, parce que la semaine prochaine,
28:18 il pourrait y avoir un nouvel afflux de migrants qui arrivent.
28:21 Quel signal vous envoyez ?
28:24 Si tout est une question de signal.
28:26 Si ces personnes qui arrivent, 8500 personnes qui arrivent cette semaine,
28:30 et que vous entendez Ursula von der Leyen et ses confrères et ses consoeurs dire
28:33 "il faut les disperser en Europe, on les accueille,
28:37 c'est une question d'humanité, on les disperse sur l'Europe",
28:39 mais les suivants vont venir, et ils vont venir encore plus nombreux.
28:42 C'est extraordinaire ce que nous a dit Vincent.
28:44 On sait qu'il va y avoir un nouvel afflux la semaine prochaine.
28:48 On sait que les bateaux vont partir.
28:50 Qu'est-ce qu'on fait, Ria ?
28:51 Vous vous rappelez en avril 2022 la démission de Fabrice Leggeri,
28:55 qui était le patron de Frontex ?
28:57 Pourquoi il a démissionné ?
28:58 Parce qu'il n'obtenait pas de réponse à la question
29:01 "est-ce que le rôle de Frontex est de protéger les frontières européennes
29:05 ou est-ce que c'est d'accueillir les migrants ?"
29:07 On lui reprochait d'avoir refoulé des migrants.
29:11 L'Europe n'a toujours pas choisi sa politique.
29:13 Cher François…
29:14 Elle n'a toujours pas donné les moyens d'appliquer la protection de ses frontières.
29:17 Ressituons les choses dans leur contexte, c'est très important.
29:20 Cette affaire, ce n'est pas une affaire à part,
29:23 ou comment dire, particulière, c'est une affaire de fond.
29:26 Mme Méleny a été élue avec une campagne électorale
29:29 où elle a dit qu'elle mettrait en place un blocus maritime
29:32 et qu'elle dénonçait, comme ça vient d'être fait, l'Union européenne.
29:36 Et les amis de Mme Méleny en Europe, la Pologne et la Hongrie,
29:39 sur les affaires migratoires bloquent toutes les solutions européennes.
29:42 Et qu'est-ce que nous avons ce matin ?
29:43 C'est très important ce que nous avons ce matin.
29:46 C'est que Mme Méleny a changé son fusil d'épaule.
29:48 Elle a compris, puisqu'il y avait 70 000 migrants…
29:51 Après vous répondrez.
29:53 Il y avait 70 000 migrants avant qu'elle n'arrive,
29:55 il y en a le double en un an.
29:57 Vous n'êtes pas sérieux François.
29:59 Oui mais vous terminez, franchement, en dites des choses sérieuses.
30:02 Vous terminez la phrase, mais sauf que vous êtes en train de nous expliquer
30:05 que s'il y a plus de migrants, c'est de la faute de la politique migratoire
30:07 de la Pologne, de la Hongrie et d'Italie.
30:09 Mais ce n'est pas sérieux.
30:10 Il y a le droit de veto avant de se dire qu'ils ont bloqué.
30:12 Franchement.
30:13 Ils ont bloqué la répartition.
30:16 Et que demande Mme Méleny ce matin ?
30:18 Elle a raison de le faire, une répartition et la mise en place d'un frontex
30:22 avec une force maritime internationale.
30:25 Si tu puisses y répondre.
30:26 Mais non, ce n'est pas la réalité.
30:29 Et pardon de le dire, je sais que ça ne vous plaît pas,
30:31 c'est l'échec de la politique de Méleny.
30:33 Mais c'est l'échec, mais pas du tout.
30:34 Elle a dit ça ce matin à l'Europe.
30:35 Mais vous plaisantez.
30:36 Mais vous n'êtes pas sérieux.
30:37 François, franchement.
30:38 Je vais corriger cette lecture quelque peu idéologique et pour le moins arrangée
30:45 que vous avez de la situation.
30:47 La première chose, c'est qu'effectivement, Georgia Méleny a été élue
30:51 sur le programme d'un arrêt de l'immigration par un blocus.
30:54 C'est un échec total.
30:55 Or, le problème...
30:56 De 70 000, on est passé à 140 000.
30:58 Or, le problème, c'est que l'Union Européenne tient l'Italie de Mme Méleny
31:03 par les bourses, c'est-à-dire par l'argent, d'accord,
31:06 parce que le système bancaire italien est fragile,
31:11 parce que la situation financière de l'Italie est fragile
31:14 et qu'il y a eu des menaces de représailles de l'Union Européenne
31:17 vis-à-vis de Mme Méleny, si elle ne respectait pas les traités en matière migratoire.
31:21 Ça, c'est la première chose.
31:23 La deuxième chose, Frontex est une agence qui a 1500 personnes
31:27 pour surveiller des centaines de milliers d'arrivées par an, d'accord,
31:30 et le siège est à Varsovie.
31:33 Et qui bloque la réforme Frontex ?
31:35 C'est pas la question.
31:36 Frontex n'est pas une agence...
31:38 Mais si, c'est la réalité.
31:39 Vous me reprochez...
31:40 Facts changing.
31:41 Vous me reprochez que je ne vous laisse pas parler,
31:43 laissez-moi parler, après vous répondrez.
31:45 Je vous dis juste que Frontex, aujourd'hui, n'est pas une agence
31:49 qui lutte contre l'immigration illégale,
31:51 c'est une agence nounou qui est là pour accueillir les migrants.
31:54 Mais ça, c'est autre chose.
31:55 Alors, attendez, et dernière chose, on parle beaucoup des frontières terrestres,
31:59 qui n'existent pas, mais en fait, la frontière, elle est maritime.
32:02 C'est-à-dire qu'il faut envoyer les marines nationales aux abords des eaux territoriales,
32:08 à la frontière entre les eaux territoriales et les eaux internationales,
32:10 pour refouler systématiquement les embarcations.
32:13 Une fois qu'ils sont dans les eaux territoriales,
32:14 effectivement, là, il y a tous les droits du Capitole...
32:16 Tout ce que vous dites est vrai, vétopolonais, vétopolonois, à chaque fois.
32:19 Si c'est la réalité, on vérifiera à la sortie de ce marché.
32:22 Ils font des blocus, enfin, ils font des blocus.
32:25 Sur les moyens, en fait ?
32:26 Le véto, il est mis parce que la mission...
32:28 Attendez, deux secondes.
32:29 Il y a un bras de fer qui est effectivement engagé entre Bruxelles et certains pays européens,
32:36 puisqu'il y a des pays européens qui disent quoi ?
32:38 Ils disent qu'il faut une politique migratoire ferme,
32:41 pas sans frontiériste, à la Ursula von der Leyen et à ses comparses.
32:46 Donc, on va écouter, par exemple, le véto de la Pologne ou de la Hongrie,
32:52 c'est par rapport à un plan de Bruxelles qui dit "Vous ne voulez pas les migrants ?
32:57 Vous allez payer, vous allez payer 20 000 euros."
32:59 Philippe Devilliers nous en parlait vendredi, on ne devait pas l'entendre.
33:02 On ne devait pas l'entendre, mais je vous propose de réécouter, s'il vous plaît.
33:07 Philippe Devilliers qui était avec nous vendredi et qui nous explique ce plan
33:11 que les Français, je pense, ne connaissent pas.
33:13 Quoi le plan de Bruxelles ? Je ne sais pas si vous êtes au courant.
33:17 Le plan de Bruxelles qui a été voté récemment par les chefs d'État
33:21 et qui a mécontenté les Polonais et les Hongrois,
33:24 c'est l'idée suivante, on répartit les migrants, demandeurs d'asile,
33:31 on les relocalise, l'expression est précise, dans tous les pays,
33:37 sans demander leur avis, il y a des quotas, et si jamais un pays refuse,
33:43 il doit payer 20 000 euros par migrant.
33:47 Et la Pologne et la Hongrie ont dit "On refuse."
33:51 Et la France a dit oui à tout cela.
33:53 Voilà pourquoi vous avez aujourd'hui certains pays qui disent non.
33:56 Et je vais vous dire autre chose, il n'y a pas que les pays qui disent non.
33:58 Les Français ne sont pas d'accord avec cette idée.
34:00 Est-ce qu'on peut être précis ? Parce qu'il y a des choses factuelles.
34:03 Non mais comme il y a des conversations...
34:04 Vous avez beaucoup parlé, vous n'avez pas parlé une seule fois.
34:06 Est-ce qu'on peut être précis sur un point ? Après vous direz tout ce que vous voulez.
34:09 Les moyens affrontexes que ne veulent pas voter la Pologne et la Hongrie,
34:14 c'est aussi les moyens maritimes.
34:16 Et sur les moyens maritimes, pardon de le dire, c'est le traitement en mer,
34:20 dans les eaux internationales, bien sûr pour le refoulement.
34:24 Bien sûr pour le refoulement. Et ça c'est important de le dire.
34:27 William, s'il vous plaît, William, allez-y.
34:29 Non mais le sujet essentiel, c'est de savoir si on veut plus d'immigration en Europe ou pas.
34:33 Vous avez des pays qui veulent plus d'immigration qu'on en a besoin.
34:35 C'est les pays du Nord, c'est les pays comme l'Allemagne.
34:37 Mais non, l'Allemagne vient de fermer les portes.
34:39 Non mais attendez, je réveille.
34:41 L'Allemagne ne veut pas les Italiens.
34:43 Mais ils veulent davantage d'immigration, c'est ce que disent les ministres de l'économie allemands
34:46 et les chanceliers.
34:47 Non mais là, ce n'est pas factuellement vrai.
34:49 Laissez-le terminer, François.
34:50 Le point essentiel, c'est de savoir qui doit accueillir des migrations ou pas.
34:53 Or, vous avez une arnaque dans l'Union européenne.
34:54 C'est-à-dire que les pays du Sud qui doivent assurer les frontières de l'Union européenne
34:57 sont les pays qui ne veulent pas de migrants.
34:58 C'est le Portugal, l'Espagne, l'Italie et la France également.
35:01 Or, moi ce que je pense, c'est qu'il faut mettre un rapport de force en Europe.
35:05 C'est-à-dire que l'Italie, l'Espagne et la France doivent se mettre d'accord
35:08 pour mettre en place des cartes.
35:09 Moi, je pense qu'il faut faire ça pour laisser filer les migrants en Allemagne et en Europe du Nord,
35:13 pour les forcer à faire un rapport de force.
35:15 Non mais alors là, il n'y a pas de rapport de force.
35:18 On ne fait pas de rapport de force avec des plus migratoires.
35:21 Sinon, les institutions européennes…
35:24 Aucun intérêt.
35:25 Moi, ce qui m'intéresse également, et ensuite on va avancer,
35:27 ce qui est fascinant dans cette crise, c'est qu'on trouve le même lexique que pour l'Oceane viking.
35:31 Argument moral ou moralisateur.
35:33 C'est le seul moyen de contre-attaquer face à une politique migratoire qui est chaotique.
35:38 Vous avez 7 Français sur 10 qui considèrent que la politique migratoire française et européenne est une égalité.
35:45 Attendez, attendez. Pourquoi je vous dis ça ?
35:47 Déclaration de Clément Beaune vendredi.
35:50 Quand j'entends Jordan Bardella dire que le président doit s'engager à ne pas prendre un migrant,
35:54 on ne sauve aucun gamin qui a besoin d'aide et qui est parfois en danger de mort ?
35:57 On ne sauve aucune famille, aucune femme qui est en détresse ?
36:01 Je vois Mme Maréchal qui va faire son business dégueulasse, électoral et électoraliste,
36:06 sur place devant des gens qui sont en train de crever et qui ont failli crever.
36:10 C'est ça l'humanité, c'est ça l'humanité et la politique ?
36:13 Argument moralisateur face à un bilan qui est catastrophique.
36:18 Et politique du fait accompli.
36:20 Effectivement, quand les gens sont en train de se noyer, on les sauve.
36:24 Clément Beaune, excusez-moi, il souffre de dissonance cognitive.
36:29 Où Clément Beaune, à Lampedusa, a-t-il vu des familles entières, des gamins par centaines de pas, par milliers ?
36:35 Il n'y en a pas. Il y a 97% d'hommes et d'hommes entre 20 et 30 ans.
36:45 Si ce sont des gens qui fuient la guerre ou qui fuient la misère,
36:49 il n'y a aucune civilisation au monde qui laisse les femmes sous les bombes à crever de faim
36:53 pendant qu'elles ne se carapacent chez nous. Ce sont des lâches.
36:55 Vous avez raison de dire que d'un côté il y a le compassionnel et de l'autre, pardon de le dire, il y a l'idéologique.
37:00 Moi je vais essayer d'avancer sur les plus.
37:02 Vous n'étiez pas du tout dans l'idéologie tout à l'heure. Allez-y, avancez cette fois-ci s'il vous plaît.
37:07 Il n'y a pas de problème, moi je suis insubmersible.
37:09 J'imagine bien.
37:11 Les solutions, c'est qu'on a un pays, la Tunisie, parce qu'on dit "mais pourquoi il y en a 10 000 qui viennent de Tunisie ?"
37:17 Je vous rappelle qu'ils ont pris finalement les migrants et ils les ont remis dans le désert, ils sont morts dans le désert.
37:22 Là, ils les mettent sur des bateaux, parce que moi je ne crois pas du tout à la thèse selon laquelle c'est simplement des passeurs mafieux,
37:28 bien sûr qu'il y en a, c'est que je pense qu'il y a des complicités de la Tunisie pour des raisons internes qui sont mises en oeuvre.
37:36 Vu les insultes qu'on a attirées à la Tunisie et à son président, il n'y a aucune raison de faire attention à notre gouvernement.
37:41 Vous défendez la Tunisie qui nous envoie des migrants.
37:43 Non, je défends la Tunisie qui défend son identité.
37:45 Par contre, il y a un accord de l'Union Européenne et de la Tunisie, pétrole contre nourriture en fait, c'est ça,
37:50 vous faites en sorte de tenir votre frontière et on vous donne de l'aide à la coopération.
37:55 Ils ne tiennent pas l'accord.
37:58 Je pense que la solution, puisque je ne suis ni dans le moral ni dans l'idéologique, la solution, elle est quand même,
38:04 comme ça a été fait avec un certain succès à une certaine époque, avec la Suède, entre la Turquie et l'Allemagne,
38:10 la solution, elle est de trouver les moyens de coopération avec les pays du Maghreb.
38:13 J'invite les téléspectateurs à lire l'entretien de Nadine Morano dans le journal du dimanche. Nadine Morano y était à Lampedusa.
38:19 Vous y êtes allé Jean-François ou pas ?
38:20 Je n'étais pas loin, j'étais en Sicile là, mais je ne suis pas allé à Lampedusa.
38:23 La gauche caviar ne va pas à Lampedusa, je comprends mieux.
38:27 On lui pose la question, l'île de Lampedusa où vous vous êtes rendu en juin est actuellement submergée par des milliers de migrants.
38:33 Êtes-vous étonné ? Certainement pas. C'est la continuité de ce qui se passe quotidiennement et que je dénonce depuis des années.
38:38 Ce qui est vrai, c'est qu'il y a un délit d'une partie de la classe politique, puisque vous aviez des lanceurs d'alerte
38:43 qui disaient que ce qui se passe à Lampedusa est une catastrophe sanitaire, humanitaire,
38:48 et qu'on ne peut pas laisser ces gens là comme ça.
38:50 Donc il faut fermer les frontières, faire très attention.
38:53 Mais ça ne marche pas.
38:54 Ah ben ça ne marche pas, mais il faut peut-être tenter.
38:55 Non mais attendez.
38:56 Et ce qui est intéressant c'est qu'elle dit qu'il y a 8000 hommes qui viennent et il y a très peu de femmes.
38:59 Donc ça confirme ce que disait Jean-Mathieu.
39:01 Vous passez par perte des profits.
39:02 Il nous reste 6 minutes.
39:03 Bon, l'Italie a dit "je vais être très faire pour renoncer les migrants".
39:06 Ça ne marche pas.
39:07 Je peux rajouter juste un petit mot ?
39:09 Non.
39:10 Sur la Tunisie, vous avez brocardé la Tunisie.
39:12 Mais la Tunisie, comme l'Arabie saoudite, comme plein de pays, défendent leur identité.
39:17 Il n'y a que l'Europe finalement qui défend ça.
39:19 Ils nous envoient les migrants.
39:20 Oui, mais à nous aussi de défendre notre identité.
39:22 La conclusion de toute cette affaire, c'est que ni le moral ni l'idéologique ne règle le problème.
39:28 Puisque Mme Mélanie avait promis l'arrêt de l'immigration, ça ne marche pas.
39:31 Je vais vous dire, ça va être très concret pour finir.
39:34 Il nous reste 6 minutes.
39:35 Très concrètement, il y a 8000 personnes qui sont arrivées illégalement.
39:38 90% de ces personnes là sont des hommes.
39:42 90% de ces personnes là ne correspondent pas finalement à la possibilité.
39:48 Exactement.
39:49 Ils n'ont pas la possibilité.
39:51 Ils ne représentent pas cette case exceptionnelle au sens propre du terme du droit d'asile.
39:59 Bon, François Calfon, c'est 8000 personnes.
40:02 On en fait quoi ?
40:03 Je ne sais pas si c'est 8000, mais les gens qui n'ont pas...
40:05 Je vais vous répondre précisément.
40:06 Alors, qu'est-ce qu'on fait ?
40:07 Je ne me défonce jamais des questions de gauche.
40:09 Alors, qu'est-ce qu'on fait ?
40:10 J'essaie de la recadrer quand je trouve qu'elle est con.
40:11 Qu'est-ce qu'on fait ?
40:12 Les gens qui n'ont pas vocation à bénéficier des mesures d'accueil ont vocation à être reconduits.
40:17 Et pourquoi je parle de la Tunisie, du Maroc et de l'Algérie ?
40:20 Parce que si vous voulez que les gens soient reconduits, il faut que vous ayez un minimum de coopération.
40:24 C'est peut-être là où on peut se joindre avec les pays émetteurs.
40:27 Évidemment, le déplacement et l'arrivée de Ursula von der Leyen.
40:31 Moi, je veux cette information.
40:32 Si vous l'avez, combien de fois Ursula von der Leyen est venue à Lampedusa ?
40:36 Vraiment, je suis curieux de savoir.
40:38 48 heures après l'attaque misogyne dont a été victime Marion Maréchal.
40:41 On a commencé l'émission hier matin par ça.
40:43 Je voudrais vraiment qu'on termine par ça.
40:45 En direct chez nos confrères de LCI, toujours aucune réaction.
40:48 De la part de responsables politiques, de la part de médias, de services de rédaction,
40:54 vous savez, les sociétés des rédacteurs.
40:56 François Gemmene, membre du GIEC, l'a insulté.
40:59 En revoyant sa déclaration, l'exaspération des populations va faire monter les populismes,
41:03 les nationalismes, les extrémismes.
41:05 Marion Maréchal a très bien compris ça, puisqu'elle a sauté dans le premier avion
41:08 pour aller faire sa pin-up sur l'île de Lampedusa.
41:11 Et il n'a pas dit que ça.
41:12 Il aurait pu présenter ses excuses.
41:14 Ah non, elle dit j'aurais dû parler de charognarde.
41:17 Voilà, c'est vrai.
41:20 Mais attendez, je vais vous dire.
41:22 Charognarde, vous parlez comme ça des gens ?
41:25 Les gens qui viennent à Lampedusa se faire prendre en image,
41:28 c'est de la récupération politique.
41:30 Mais attendez, vos amis de gauche, ils vont dénigrer aux côtés des libéraux.
41:33 Non, si vous voulez m'entendre sur le fait que cette attaque de pin-up est sexiste,
41:36 elle est sexiste.
41:37 Et il n'y a pas besoin de faire des attaques sexistes qui n'ont aucune légitimité
41:42 qui qu'elles visent, pardon, puisque quand même je suis en train de réagir sur le fond,
41:45 je ne me défausse pas, pour porter, comme on l'a fait ici le débat politique,
41:49 dans la confrontation avec les démigrations de l'Europe.
41:51 Non, Jean, Sandrine Rousseau a été interrogée hier, puisqu'elle était à la fête de l'humanité.
41:56 On a tendu le micro à Sandrine Rousseau, qui est peut-être la chef de file
42:00 de la lutte contre les violences faites aux femmes.
42:02 C'est vous qui dites ça ?
42:03 Voilà, ces attaques sexistes.
42:04 Ah bah si, c'est vraiment la grande prêtresse.
42:06 Elle se présente comme ça.
42:07 Elle se rendrandit comme ça, oui.
42:08 La papesse, bah oui, évidemment.
42:09 Sandrine Rousseau, la réponse.
42:11 Bonjour Madame Rousseau, j'ai juste une question sur l'an P12A.
42:14 Il y a Marion Maréchal qui s'est fait traiter de pin-up par un ami du GIEC.
42:18 Je voulais juste savoir si vous la souteniez en tant que féministe.
42:21 Voilà, on l'a traité de pin-up.
42:23 Je ne parle pas de ça.
42:24 C'est quel média ?
42:25 C'est quel média ?
42:26 C'est CNews.
42:27 CNews, arrêtez d'être d'extrême droite, on vous répondra.
42:31 L'attaque contre CNews, on le met de côté.
42:36 Je rappelle juste à Sandrine Rousseau qui l'année dernière a fait le grand rendez-vous.
42:39 Cette émission qui va d'ailleurs commencer dans quelques instants.
42:42 C'est CNews Europe 1.
42:44 Donc bon, quand elle a besoin d'être dans les médias, vous inquiétez pas, elle le sait.
42:49 Mais tous ses amis du côté d'Europe Ecologie Les Verts, ils sont au courant.
42:52 Et on va voir, ils vont arriver très rapidement avant les élections européennes.
42:55 Passons, c'est pas ça la priorité.
42:57 La priorité, c'est que vous avez une femme qui est insultée en direct sur une chaîne.
43:01 Quel que soit son bord politique, quelles que soient ses idées, vous le condamnez.
43:07 Ou alors ça n'a aucun sens ce combat.
43:09 Ou alors c'est du flan, c'est du vent.
43:12 C'est du féminisme à jumeaux et trivaillables.
43:13 C'est-à-dire que si par cas vous avez une étiquette politique, elle vous défendra pas.
43:16 C'est comme lorsque vous êtes raciste ou antiraciste.
43:19 On voit bien que les antiracistes défendent certains types de racistes
43:22 et se défendent de certains types de discrimination
43:24 et ça touche certaines personnes.
43:25 Globalement, les antiracistes de gauche ne défendront jamais quelqu'un
43:28 comme Jean Messias qui est victime d'attaques racistes.
43:30 Ils ne défendront jamais Judith Veintraub, qui est victime d'attaques sexistes.
43:33 Si c'est ça votre question, ça n'arrivera jamais.
43:35 Ça veut dire, et je suis très sérieux,
43:37 ça veut dire que ceux qui nous regardent,
43:40 ils disent "mais ce combat n'a aucun intérêt".
43:43 Si vous ne vous battez pas pour toutes les femmes,
43:47 pour toutes les discriminations, ça n'a aucun intérêt.
43:51 C'est pire que ça, c'est-à-dire que Sandrine Rousseau,
43:53 elle est capable de débusquer le sexisme derrière un barbecue,
43:58 elle est capable de dénoncer l'épilation, le maquillage et le tour de France
44:02 comme étant les symboles d'un patriarcat totalitaire,
44:05 mais lorsqu'une femme se fait traiter de pin-up par un homme,
44:08 là, elle n'y voit aucune forme de sexisme et c'est sans commentaire.
44:11 C'est quand même ahurissant.
44:12 C'est ça qui est triste, c'est triste.
44:15 Non, c'est scandaleux.
44:18 On l'a vu d'ailleurs à l'embarras que témoignaient tous ces gens-là
44:22 quand l'affaire Katnas a éclaté,
44:25 alors même qu'ils reconnaissaient les actes qu'ils avaient commis.
44:28 Mais il y a pire que ça, c'est même pas du deux points deux mesures,
44:31 c'est le cas échéant de l'instrumentalisation.
44:34 Rappelez-vous l'histoire Thaab Ouafs,
44:36 Thaab Ouafs, candidat au législatif pour la France insoumise,
44:39 qui a des histoires de harcèlement, ça doit être en justice, je ne sais pas,
44:44 je ne me prononce pas sur le fond du dossier,
44:46 mais en tout cas, Clémentine Autain lui conseille,
44:51 alors il le débranche, et Clémentine Autain lui conseille de dire
44:54 que c'est parce qu'il reçoit des ajustes racistes,
44:57 surtout pas de parler de harcèlement à Thaab Ouafs.
45:00 Mais attendez, pour le coup, les responsables politiques de tous bords,
45:04 ils auraient dû réagir en disant "c'est un scandale".
45:06 Imaginez un seul instant.
45:08 Est-ce que ça les intéresse vraiment les questions de féminisme ?
45:10 Mais bien sûr que non, c'est pas vrai,
45:12 parce que moi je pense que c'est parce que c'est Marion Maréchal
45:14 que finalement les gens ne se mobilisent pas.
45:16 Attendez, les responsables politiques de tous bords, LR, RN, etc.,
45:19 ils ont le tweet facile, ils ont le tweet très très facile,
45:22 ils auraient pu réagir.
45:24 - Si vous êtes motivés par ces tweets... - Non, il nous reste 20 secondes.
45:26 - 20 secondes ? - Non, mais je ne veux pas que vous m'en terminez,
45:28 parce qu'en plus il allait faire une petite blagoulette,
45:30 donc je le connais par cœur. - Non, pas du tout.
45:32 - Si Mathilde Panot ou Assa Traoré manifestent avec des migrants
45:34 et qu'elle se fait traiter comme ça, toute la gauche aurait réagi,
45:37 parce que le combat est jugé juste.
45:39 - Dans un instant, Nicolas Dupont-Aignan,
45:42 après cette attaque sexiste et misogyne de M. Gemene,
45:47 qui avait perdu son pantalon il y a deux semaines
45:49 lors d'un direct chez nos confrères, peut-être qu'il réagira.
45:52 Merci à tous les quatre. Dans un instant, c'est le grand rendez-vous
45:55 avec Sonia Mabrouk et je remercie toutes les équipes
45:57 qui ont préparé cette émission, dont France Godframe.
45:59 À ce soir.
46:01 merci à bientôt !