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La présidente du groupe La France insoumise à l'Assemblée nationale était l'invitée du "8h30 franceinfo", samedi 23 septembre 2023.

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00:00 Bonjour Mathilde Panot. La France insoumise fait partie, avec notamment
00:03 Europe Écologie, Les Verts, des organisations et des partis,
00:06 a un appel à la manifestation aujourd'hui, je cite,
00:09 contre le racisme systémique et les violences policières.
00:12 Est-ce que, selon vous, il y a un projet raciste organisé dans la police
00:16 et au sommet de l'État ?
00:17 Alors déjà, je voudrais redire que ce sont 157 organisations,
00:21 avec des syndicats comme la CGT, FSU ou encore Solidaires,
00:24 ainsi que des associations, la Ligue des droits de l'homme,
00:28 Attac, Les Amis de la Terre, des collectifs des quartiers populaires
00:30 et effectivement des mouvements et partis politiques
00:33 qui appellent à 116 marches dans le pays.
00:35 Alors ce n'est pas nous qui disons qu'il y a un racisme systémique
00:38 dans la police, c'est l'Organisation des Nations Unies.
00:41 Et je pense que lorsque l'ONU dit quelque chose,
00:43 eh bien au lieu d'avoir un déni complet de la part du gouvernement,
00:46 ce que nous demandons en marchant aujourd'hui,
00:49 c'est qu'il y ait des actes politiques qui soient posés
00:52 pour que nous retrouvions une police républicaine.
00:54 Il n'est pas normal qu'après le meurtre de Nahel,
00:57 pas un seul acte politique n'ait été posé.
01:00 Il n'est pas normal, alors que nous savons,
01:02 et ça fait partie des revendications de cette manifestation,
01:05 alors que nous savons que depuis la loi CASE 9 de 2017,
01:08 qui a instauré en quelque sorte un permis de tuer pour les policiers,
01:12 il y a eu une augmentation, une multiplication par 5
01:15 du nombre de tirs de policiers, du nombre de tirs mortels des policiers
01:19 sur des véhicules en mouvement.
01:21 - C'est une situation de légitime défense qui autorise dans certains cas le policier.
01:23 - Eh bien justement, je suis contente que vous disiez ça,
01:26 parce qu'effectivement, avant 2017, et même aujourd'hui,
01:30 lorsqu'il y a une situation de légitime défense,
01:32 effectivement, le policier a le droit de se défendre avec une arme.
01:35 Que s'est-il passé avec Nahel ?
01:37 D'abord, les policiers ont indiqué qu'ils étaient en situation de légitime défense.
01:42 Et ensuite, nous avons toutes et tous vu la vidéo
01:44 qui montrait qu'ils étaient sur le côté du véhicule
01:47 et donc que leur vie n'était pas en danger.
01:48 - On ne va pas refaire l'affaire Nahel, mais aujourd'hui, vous irez...
01:51 - Attendez, si, juste une chose...
01:52 - Vous irez en tant qu'élu dans cette manifestation,
01:53 sachant que dans ce type de manifestation,
01:56 il y a des slogans comme "tout le monde déteste la police",
01:59 ça, ça ne vous dérange pas ?
02:00 - Alors, je vais terminer sur l'abrogation de la loi de 2017,
02:03 que nous sommes 157 organisations à demander,
02:06 ce qui ne s'est jamais vu dans le pays.
02:09 Alors, nous avons l'habitude, de ce que fait M. Darmanin notamment,
02:13 d'essayer de nous décrédibiliser et de nous repeindre en antiflic.
02:17 Nous ne sommes pas des antipolices.
02:18 Si nous demandons à ce que les policiers soient mieux formés,
02:22 si nous sommes, nous, groupe parlementaire de la France insoumise, NUPES,
02:25 les seuls à avoir demandé une commission d'enquête
02:27 sur le nombre de soucis de la police...
02:28 - Et là, on est où, cette commission d'enquête ?
02:29 - Si nous demandons à ce que...
02:30 - Parce que vous avez le droit de déclencher une commission d'enquête,
02:32 vous avez un droit de tirage.
02:33 - Oui, vous savez qu'on n'en a qu'une par an.
02:34 - Oui, donc si c'était prioritaire, vous auriez pu la déclencher.
02:36 - Non, mais, enfin, vous exagérez, enfin...
02:38 - Non.
02:39 - Vous savez qu'on a un sujet par an.
02:40 - Si c'était prioritaire.
02:41 - Donc, nous, on a demandé une commission d'enquête sur la question
02:44 des dangers de l'extrême droite, c'était déjà en 2019,
02:47 et depuis, il ne s'est rien passé.
02:48 - Vous ne détestez pas la police, mais donc, ces slogans,
02:50 est-ce qu'ils vous dérangent ?
02:51 Vous pouvez répondre à ma question.
02:52 - Je ne les ai jamais chantées.
02:53 - C'est votre place.
02:54 - Je ne les ai jamais chantées, mais...
02:55 - Mais être aux côtés de manifestants qui scandent "tout le monde, la police",
02:58 ça ne vous dérange pas ?
02:59 - Vous avez demandé à toutes celles et ceux qui ont été dans les manifestations retraites,
03:02 au lieu d'être sur des petites choses politiciennes comme ça,
03:06 comme le fait le ministre,
03:07 interrogez-vous sur pourquoi,
03:08 maintenant, dans toutes les manifestations retraites,
03:11 lorsque, à la fin des manifestations,
03:13 même quand il y a des millions de personnes dans la rue,
03:15 eh bien, vous avez une instrumentalisation de la police
03:18 qui fait uniquement répression pour le pouvoir.
03:20 - Donc, vous ne kiffez pas la manifestation ?
03:21 - Vous vous êtes interrogé sur le fait...
03:22 Mais laissez-moi terminer !
03:23 Vous me posez des questions toutes les deux minutes, laissez-moi terminer !
03:26 Interrogez-vous sur pourquoi, lorsque l'on demande à des policiers
03:30 de nasser des gens, alors,
03:31 des gens chantent "tout le monde déteste la police".
03:33 Vous savez, c'est pour ça que ça m'inquiète, ce qui est en train de se passer dans ce pays.
03:36 Parce que le lien de confiance entre la police et la population
03:39 est en train de se détériorer et personne n'est gagnant dans cette situation,
03:42 à commencer par les policiers.
03:44 - Est-ce qu'une partie...
03:45 - Et par les habitants des quartiers populaires qui, excusez-moi,
03:47 sont ceux qui, ensuite, pleurent des morts.
03:49 Donc, maintenant, il faut retrouver une police républicaine,
03:53 retrouver de la raison,
03:54 et c'est ce pour quoi nous marcherons aujourd'hui.
03:56 - Comment vous expliquez qu'une partie de la gauche,
03:58 notamment le parti socialiste, le parti économiste,
04:00 n'ont pas souhaité se rendre à la manifestation cet après-midi,
04:03 notamment pour éviter d'être, je dirais, amalgamé à certains de ces slogans ?
04:09 - Alors, déjà, il faut leur demander.
04:12 - En l'occurrence, on leur a demandé.
04:15 - C'est eux qui répondent sur les différentes revendications
04:18 qui sont portées dans cette marche.
04:20 J'observe que vous avez beaucoup de départements
04:24 du parti communiste français qui ont d'ores et déjà annoncé
04:27 qu'ils allaient participer aux marches.
04:29 Je pense notamment à la Seine-Saint-Denis, mais il y en a d'autres en France
04:32 qui participeront à ces marches qui ont lieu partout dans le pays.
04:35 Pour celles et ceux qui sont en Ile-de-France,
04:37 c'est à 14h30 à Gare du Nord.
04:40 Ensuite, je remarque juste que M. Roussel,
04:43 qui est celui qui est effectivement à Dissela,
04:46 était moins gêné de manifester avec des syndicalistes policiers
04:49 devant l'Assemblée nationale en expliquant
04:52 que le problème de la police, c'était la justice.
04:55 Et n'était pas… enfin bon, il faut arrêter avec tout ça.
04:58 On est en train de marcher pour quelque chose de sérieux,
05:00 qui est en quelque sorte la défense de la République.
05:02 Parce que la République, c'est d'abord un régime de liberté.
05:05 Parce que la République n'est rien sans son peuple
05:07 et que nous avons eu 11 49-3 l'année dernière
05:10 et une réforme des retraites qui a été passée en force.
05:12 Parce que la République, c'est d'abord la République sociale
05:15 et que nous marcherons là aussi pour les justices sociales.
05:17 Donc nous proposons en quelque sorte une sortie par le haut
05:22 pour notre pays plutôt que de rester dans une situation
05:25 qui est, je crois, dramatique et qui est pointée
05:27 par les plus grandes instances internationales,
05:28 comme l'Organisation des Nations Unies.
05:30 Mathilde Pannot, un policier a été grièvement blessé jeudi à Sochaux
05:33 à la suite d'un refus d'obtempérer.
05:35 Il a notamment été happé sous la voiture.
05:37 Il a été traîné sur plusieurs mètres.
05:39 Ce n'est pas la première fois que ça arrive.
05:40 Pourquoi, dans ce genre de cas, on vous entend moins ?
05:42 Est-ce qu'il y a des violences que vous condamnez
05:45 et des violences sur lesquelles vous fermez les yeux ?
05:46 Non, mais ce que nous expliquons justement sur la manière de changer,
05:50 la manière d'agir lorsqu'il y a des refus d'obtempérer
05:54 qui existent dans d'autres pays.
05:55 En Allemagne, il y a eu un mort en 10 ans pour refus d'obtempérer
05:58 quand nous en avons eu 17 en un an et demi.
06:01 Ce que nous disons sur cette question,
06:03 c'est que ça met aussi en danger les policiers.
06:06 Parce que lorsque des gens fuient dans une situation
06:10 où on pense que le policier peut utiliser son arme,
06:13 ça met aussi en danger les policiers.
06:14 Donc, ce que nous disons sur la réforme de la police,
06:18 de la cave au grenier, est aussi une manière de répondre
06:21 à la crise de recrutement qui existe chez la police.
06:22 Mais vous ne dites pas que quand un policier vous demande de s'arrêter,
06:24 on s'arrête, par exemple ?
06:26 Mais bien sûr que si, c'est un délit.
06:27 Mais vous savez, la peine de mort, elle a été abolie dans notre pays depuis 1981.
06:32 On ne parle pas de peine de mort.
06:32 La question, c'est...
06:33 Bah si, la peine de mort pour refus d'obtempérer,
06:35 il faut aller jusqu'au bout, en fait.
06:36 La question de l'autorité du policier,
06:38 il demande à quelqu'un de s'arrêter, il ne s'arrête pas.
06:41 Qu'est-ce qu'on fait dans ce cas-là ?
06:42 Pourquoi ça ne se passe pas comme ça ?
06:44 Dites-moi.
06:44 Parce que les règles ne sont pas faites correctement.
06:47 Et d'ailleurs, vous remarquerez que les gendarmes, l'IGGN,
06:50 c'est le patron de l'IGGN qui explique
06:52 qu'ils n'ont pas besoin de tirer pour arrêter des véhicules.
06:56 Et vous le savez, on peut juste aussi prendre des plaques d'un véhicule, par exemple.
07:00 Pourquoi est-ce qu'en Allemagne, on arrive à faire autrement et pas en France ?
07:03 Pourquoi est-ce qu'on met en danger à la fois des jeunes et des policiers dans cette affaire ?
07:06 Ce n'est pas raisonnable.
07:08 – Mathilde Panot, on se retrouve dans un instant,
07:10 juste après le Fil info à 8h40 avec Eliavert.
07:13 – Le pape François dénonce la peur et l'indifférence face au sort des migrants
07:17 qui traversent la Méditerranée.
07:19 Le souverain pontife va célébrer cet après-midi une messe géante
07:23 au Stade Vélodrome au deuxième jour de sa visite à Marseille.
07:26 Au menu également, rencontre avec Emmanuel Macron et déambulation en papamobile.
07:30 Les poutchistes au Niger critiquent des agissements perfides
07:34 du secrétaire général de l'ONU, la jeune,
07:36 accuse Antonio Guterres d'avoir fait obstacle à la participation de leurs représentants
07:41 à l'Assemblée générale des Nations Unies.
07:43 Une ingérence dans leurs affaires intérieures, disent les militaires,
07:46 avec la complicité de la France, selon eux.
07:49 Les séparatistes du Nagorni Karabakh commencent à rendre leurs armes,
07:53 dit la Russie après leur capitulation, face à l'offensive éclair de l'Azerbaïdjan en Bakou.
07:58 Et les séparatistes négocient aujourd'hui le départ des troupes
08:01 de cette enclave peuplée d'Arméniens en majorité.
08:04 En Ligue 1, Monaco perd pour la première fois de la saison,
08:08 défaite contre Nice hier soir 1 à 0 à 2 missiles.
08:11 Pourtant, les aiglons sont provisoirement en tête de Ligue 1.
08:16 [Musique]
08:18 France Info
08:20 Le 8.30, France Info, Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot.
08:24 Toujours avec Mathilde Panot, présidente du groupe La France Insoumise à l'Assemblée nationale.
08:28 La députée insoumise, comme vous, Sofia Chikirou, a comparé le communiste Fabien Roussel à Jacques Doriot,
08:34 une figure de la collaboration.
08:35 Et ses propos ont été soutenus ensuite par Jean-Luc Mélenchon.
08:39 Donc pour vous, Fabien Roussel est un collabo ?
08:42 Non, Fabien Roussel n'est pas Doriot.
08:45 Mais Sofia Chikirou, comme Daniel Schneiderman,
08:48 puisqu'elle réagissait à une expression de Daniel Schneiderman
08:51 qui ensuite fait un grand biais sur cette question,
08:54 ont raison de pointer une dérive de Fabien Roussel qui est très inquiétante.
08:58 Mais vous condamnez d'abord les propos de Sofia Chikirou ?
09:00 Non, je ne condamne rien.
09:02 Je dis juste, Roussel n'est pas Doriot.
09:06 Mais vous connaissez le pédigré de Jacques Doriot, Mathilde Panot ?
09:09 Oui, oui, oui.
09:10 Vous savez ce qu'il a fait ?
09:11 Oui, je sais.
09:12 Dites-nous.
09:13 Un maire communiste qui a ensuite collaboré,
09:15 qui a été un des pires collaborationnistes,
09:18 notamment sur des questions antisémites.
09:21 Qui a combattu sous l'uniforme nazi.
09:23 Tout à fait, tout à fait.
09:25 Mais quel rapport avec Fabien Roussel ?
09:27 Le rapport, c'est que vous avez des dérives chez Fabien Roussel
09:31 qui laissent, je cite les mots de Daniel Schneiderman,
09:34 une sorte d'arrière-goût.
09:35 Pourquoi ?
09:36 Lorsque vous avez Fabien Roussel qui parle, par exemple,
09:39 de la frontière qui serait devenue des passoires.
09:41 Ce qui, par ailleurs, est factuellement faux.
09:43 Lorsque Fabien Roussel parle de la France des allocs,
09:46 eh bien je m'inquiète de certaines idées
09:49 qui avalisent des thèses de droite, voire parfois d'extrême droite.
09:52 Donc Fabien Roussel, et c'est ce que nous disons ici,
09:55 doit choisir son camp.
09:57 Voilà, il doit choisir son camp.
09:59 Et il y a celui que nous, nous portons,
10:01 qui est porté à dosser sur un programme.
10:03 Ce programme, c'est notre programme de gouvernement
10:06 avec 650 mesures sur lesquelles nous avons toutes et tous été élus.
10:11 Et aussi Fabien Roussel a été élu exactement sur ce même programme.
10:14 Il y a une petite différence entre dire qu'éventuellement
10:16 il endosse des propositions de droite, voire d'extrême droite,
10:18 et le comparer à quelqu'un qui a collaboré
10:20 et qui a porté l'uniforme nazi.
10:22 On est sur un point Godwin qui est quand même assez loin.
10:24 Oui, mais vous en parlerez avec Daniel Schneiderman.
10:26 Mais Mathilde Panot, en fait, le problème c'est que...
10:28 Daniel Schneiderman n'est pas un élu de la République, si je peux me permettre.
10:30 Oui, et donc je viens de vous expliquer,
10:32 enfin je viens de vous donner ma réponse,
10:34 donc vous pouvez essayer de me traîner tout le temps que vous voulez.
10:36 Je vous ai donné ma réponse, je n'irai pas plus loin.
10:38 Mais Sébastien, on a l'impression que dès qu'on critique les Insoumis,
10:41 c'est vraiment systématique, on est soit collabos, soit d'extrême droite.
10:44 C'est pas la première fois que Jean-Luc Mélenchon
10:46 assimile ses concurrents ou alliés,
10:48 on ne sait plus comment on doit les appeler,
10:50 à des figures de la collaboration.
10:52 Récemment, il accusait le patron du CRIF,
10:54 le Conseil représentatif des institutions juives de France,
10:58 d'être d'extrême droite.
11:00 Quand est-ce que Jean-Luc Mélenchon a dit à un quelqu'un de la NUPES
11:03 qu'il était quelqu'un de la collaboration ?
11:05 Fin juillet, il avait accusé le PS et le PCF
11:07 de glisser sur la pente sociale démocrate danoise,
11:09 proche de la xénophobie.
11:11 Et il ajoutait le socialiste Marcel Déat
11:13 ou le communiste Jacques Doriot,
11:15 l'ont entré dans le passé sur le mode danois d'aujourd'hui.
11:17 Dès le début, Léon Blum...
11:19 Non mais ce que je veux dire, c'est qu'il faisait un lien
11:21 et il citait déjà des figures de la collaboration.
11:23 Ensuite, il a qualifié le patron du CRIF...
11:25 Il n'a pas dit quelqu'un, et Doriot ou Déat.
11:27 Mais donc on ne peut pas critiquer la France insoumise
11:29 sans être d'extrême droite ou sans être d'extrême droite.
11:31 Non, mais ce n'est pas une question de critiquer la France insoumise.
11:33 C'est une question...
11:35 Vous avez quelqu'un qui...
11:37 Et je mets encore une fois une différence
11:39 entre Fabien Roussel et les communistes.
11:41 Quelqu'un qui prend des positions systématiquement
11:43 anti-NUPES pour se distinguer
11:45 du programme que nous avons en commun
11:47 sur lequel nous avons toutes et tous
11:49 été élus les 151 députés de la NUPES.
11:51 Donc, je crois que c'est aussi
11:53 notre rôle de responsable politique
11:55 d'alerter sur des dérives
11:57 qui se passent sur des choses
11:59 et de dire que nous ne sommes pas d'accord
12:01 avec un certain nombre de thèses qui sont portées
12:03 parce que ce que nous voulons redire
12:05 dans ce pays, c'est que la NUPES,
12:07 si elle était unie,
12:09 réussirait à battre non seulement Emmanuel Macron
12:11 mais aussi Marine Le Pen
12:13 et que c'est cette opposition ferme
12:15 de dire qu'il existe une alternative dans ce pays
12:17 qui doit rester
12:19 notre ligne directrice.
12:21 Voilà ce que nous disons. Donc nous avons raison d'alerter
12:23 sur le fait qu'il faut faire attention
12:25 à ce que des choses ne glissent pas comme ça
12:27 et enfin on se retrouve avec un programme
12:29 qui n'est plus du tout ce qui nous unit
12:31 alors que la seule chose qui a construit
12:33 la NUPES, c'est le programme avec un choix
12:35 des électeurs qui, je le rappelle, ont choisi
12:37 que ce soit un programme de rupture.
12:39 Mais peut-être que la réalité politique de 2022
12:41 des législatives n'est plus exactement la même.
12:43 Aujourd'hui, est-ce que Jean-Luc Mélenchon a toujours
12:45 éventuellement envie de cette NUPES ?
12:47 Est-ce qu'il ne prend pas actuellement un malin plaisir
12:49 à la fragiliser, à la faire exploser ? C'est en tout cas
12:51 ce que disent certains observateurs.
12:53 En tout cas, je ne sais pas.
12:55 J'ai pas l'énergie qu'on met pour essayer de faire en sorte
12:57 que la NUPES soit unie aux européennes.
12:59 Je trouve intéressant que vous expliquiez
13:01 que c'est nous qui n'en voulons plus. J'explique.
13:03 Tous les sondages montrent
13:05 - quoiqu'on pense des sondages -
13:07 que si la NUPES était unie aux élections européennes,
13:09 alors nous serions
13:11 la première force politique du pays
13:13 avec la NUPES, ce qui, je crois, enverrait
13:15 un signal énorme que de battre
13:17 la liste soutenue par Marine Le Pen
13:19 et la liste soutenue par Macron.
13:21 Nous avons pour cela
13:23 proposé la tête de liste aux écologistes.
13:25 Je ne vois pas ce qu'il y a d'hégémonique
13:27 ou de vouloir détruire la NUPES
13:29 que de proposer aux écologistes de porter la tête
13:31 en disant "pour nous, ce n'est pas un problème,
13:33 allons-y". Parce qu'eux n'étaient pas d'accord sur le fond ?
13:35 Nous avons ensuite soutenu les jeunes,
13:37 les organisations de jeunesse, notamment avec
13:39 les jeunes écologistes dedans, mais aussi
13:41 les jeunes insoumis, les jeunes de génération et les jeunes
13:43 socialistes, qui ensemble ont travaillé
13:45 tout l'été pour construire
13:47 166 propositions
13:49 qui sont des propositions communes à nos
13:51 organisations pour montrer qu'il était
13:53 tout à fait possible de faire
13:55 un programme commun sur les européennes.
13:57 Et d'ailleurs, je vous montre juste, je vous
13:59 signale juste, que dans notre programme,
14:01 nous avons,
14:03 nous avons un chapitre Europe sur cette question.
14:05 Donc,
14:07 je ne vois pas ce qu'on peut faire de plus pour que
14:09 la NUPES garde une matérialité...
14:11 - Est-ce qu'il n'y a pas un double discours ?
14:13 - ... que vous ferez l'union ?
14:15 Et ces propos, ils ont choqué au sein même
14:17 des insoumis, Mathilde Panot,
14:19 donc il y a notamment Raquel
14:21 Garrido qui juge, je cite,
14:23 dire que Roussel,
14:25 de Roussel qu'il est hitlériste, ça relativise
14:27 la collaboration et le nazisme.
14:29 C'est du confusionnisme historique
14:31 et ça nous désarme face à l'extrême-droite.
14:33 Il y a François Ruffin
14:35 aussi qui a critiqué ces propos.
14:37 Qu'est-ce que vous leur répondez ? Et est-ce que
14:39 vous relativisez la collaboration
14:41 en comparant une figure
14:43 de la collaboration à un homme politique
14:45 actuel, à Fabien Roussel ?
14:47 - Non mais vous...
14:49 Évidemment je relativise la collaboration.
14:51 Vous vous rendez compte des questions...
14:53 - C'est Raquel Garrido qui est membre de la France insoumise.
14:55 - Oui mais non, Raquel Garrido n'est pas en train de dire...
14:57 Enfin, il faut arrêter d'essayer
14:59 de faire monter
15:01 cette polémique encore plus.
15:03 Il y a eu une story qui a été vue
15:05 par 700 personnes qui reprenaient quelque chose
15:07 que Daniel Schneiderman avait fait,
15:09 qui s'en est expliqué dans un
15:11 long billet de blog, point, non,
15:13 Roussel n'est pas d'Orio, nous nous inquiétons
15:15 d'une dérive vers l'extrême droite, point.
15:17 - Mais vous êtes de plus en plus isolée
15:19 autour de Jean-Luc Mélenchon.
15:21 Vous êtes de plus en plus isolée autour de Jean-Luc Mélenchon,
15:23 même en raison de la France insoumise.
15:25 - Oui, c'est pour ça que la NUPES,
15:27 et même lors des sondages que la France insoumise serait la première force
15:29 à gauche, parce que nous sommes de plus en plus isolés,
15:31 et vous verrez que cet après-midi, à 14h30,
15:33 Gare du Nord et dans 115 autres marches
15:35 partout dans le pays,
15:37 nous ne serons absolument pas isolés, puisque c'est la
15:39 première fois que 157 organisations
15:41 se retrouvent en commun sur de telles revendications.
15:43 - Et cet après-midi, il se passe notamment autre chose,
15:45 à Marseille, il y a les manifestations
15:47 où notamment seront
15:49 Manuel Bompard, mais il y a aussi
15:51 le pape à Marseille qui a pris des positions
15:53 politiques très engagées sur
15:55 la question des migrants.
15:57 Est-ce qu'on peut faire un raccourci,
15:59 rapide, parce qu'il nous manque de temps,
16:01 entre finalement le pape, qui est presque votre allié
16:03 sur les questions migratoires, à appeler
16:05 à plus de solidarité, à plus d'humanité ?
16:07 - En tout cas, c'est tout à l'honneur
16:09 du chef d'État qui est le pape,
16:11 d'avoir porté un discours
16:13 qui, je crois, est à la hauteur des
16:15 enjeux du XXIe siècle
16:17 que nous devons porter, d'autant plus à un moment
16:19 où les migrations vont changer
16:21 d'échelle dans le monde, nous le savons notamment
16:23 avec le dérèglement écologique,
16:25 et je crois que rappeler que c'est préserver
16:27 notre propre humanité, que de secourir
16:29 en mer celles et ceux qui
16:31 y sont en danger, c'est
16:33 par ailleurs aussi juste le respect du droit international,
16:35 je le redis, et
16:37 accueillir dignement celles et ceux qui sont
16:39 dans notre pays est un message qui
16:41 est, encore une fois,
16:43 à la hauteur de notre histoire d'humanité commune.
16:45 - Merci beaucoup Mathilde Panot, présidente
16:47 du groupe LSI à l'Assemblée nationale.
16:49 Merci Agathe Lambret, on se retrouve demain,
16:51 8h30 pour une autre interview politique.

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