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Prisca Thevenot, secrétaire d'État chargée de la Jeunesse et du Service national universel, était l'invitée du "8h30 franceinfo" le 4 août 2023.

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Transcription
00:00 le Service National Universel, le SNU,
00:02 est-ce que ce n'est pas, justement,
00:04 une réponse, une des réponses possibles aux émeutes de juin ?
00:08 -Le Service National Universel, effectivement, le SNU,
00:11 c'est une promesse de campagne d'Emmanuel Macron,
00:14 et c'est bien plus que ça, effectivement.
00:16 C'est avant tout et surtout une promesse d'engagement
00:19 pour une nation pour apprendre à faire nation.
00:22 Parce qu'aujourd'hui, c'est effectivement bien
00:24 de rappeler les valeurs qui sont les nôtres en tant que pays,
00:27 mais plus que de les apprendre dans les livres,
00:30 nous devons aussi les faire vivre au quotidien.
00:32 Et le SNU est un des outils qui permet de le faire,
00:35 pour rappeler ce qui fait aujourd'hui que nous faisons collectif
00:38 avec une histoire qui est la nôtre et un destin commun
00:41 sur un certain nombre de choses,
00:42 l'urgence climatique,
00:44 sur l'importance de la culture et du sport,
00:46 mais aussi sur l'importance de nos valeurs républicaines.
00:48 -Vous voulez en faire un passage républicain
00:51 pour toute une génération.
00:53 Ca veut dire que le SNU va devenir obligatoire ?
00:55 -On pourra jouer sur les mots, devenir obligatoire.
00:57 Je fais quand même attention.
00:59 Je pense qu'il faut déjà le généraliser
01:01 en ayant une progressivité qui répond aussi
01:03 aux attentes de nos jeunes et de leur famille.
01:05 Il n'y aurait rien de pire que de forcer un jeune
01:07 à aller faire le SNU.
01:09 Ca serait, je pense, même contre-productif.
01:11 Donc la montée en puissance se fait depuis 2019.
01:14 2 000 jeunes en 2019.
01:16 En 2020, il n'y a eu que des séjours en Nouvelle-Calédonie.
01:19 En 2021, 15 000.
01:21 En 2022, 32 000 jeunes.
01:22 Et cette année, 40 000 jeunes.
01:24 Donc on voit une progression et une montée en puissance.
01:26 Mais cette montée en puissance, elle ne doit pas se faire simplement...
01:29 -Une génération, c'est 600 000 jeunes.
01:30 -Oui, mais faisons-le.
01:32 Mais encore une fois, je ne suis pas en train de vous donner un calendrier
01:33 en vous disant que 2024, 600 000 jeunes
01:36 vont faire le SNU.
01:37 Il faut pouvoir le faire en cohérence.
01:39 On parle de jeunesse et d'engagement.
01:41 Donc mettons en place tous les moyens
01:43 pour que ce soit quelque chose de volontaire et de voulu.
01:46 Donc il y a force, effectivement, le SNU, hors temps scolaire.
01:50 Et il y a aussi, et ça a été initié
01:52 par ma prédécesseure Sarah El Haïry,
01:54 lycée et classe engagé.
01:56 C'est-à-dire qu'on permet de mettre à la disposition
01:59 des enseignants qui le souhaitent, donc sur la base du volontariat,
02:03 un plan d'engagement tout au long de l'année
02:06 sur le principe d'un projet pédagogique annuel.
02:09 -Pourquoi est-ce que vous répugnez à le rendre obligatoire ?
02:12 Après tout, la promesse de campagne en 2017 d'Emmanuel Macron,
02:15 c'était un service militaire d'un mois pour tout le monde,
02:19 entre 18 et 21 ans.
02:21 -Je ne suis pas en train de répugner.
02:22 Je suis en train de vous dire que parce que j'y crois profondément,
02:25 je veux lui donner toutes les chances d'exister.
02:27 -C'est un passage obligé, pas obligatoire.
02:29 -Ca doit l'être.
02:31 Ca doit devenir un passage obligé,
02:32 ça doit devenir un passage républicain
02:35 de façon très simple pour l'ensemble d'une génération.
02:38 Mais encore une fois, si vous attendez de moi de vous dire
02:40 "à partir de telle date, il sera obligatoire",
02:42 ça ne fonctionne pas comme ça.
02:43 Ca ne peut pas fonctionner comme ça.
02:45 Donc nous allons continuer la montée en puissance
02:47 de plus en plus forte, et d'ailleurs elle l'est depuis le début,
02:49 depuis 2019.
02:51 Mais je ne pense pas que l'enjeu, ce soit de dire
02:53 "à partir de telle date, tous les jeunes le font".
02:55 -Mais on sent que sa généralisation tarde quand même.
02:57 C'était une promesse de campagne forte d'Emmanuel Macron.
02:59 Qu'est-ce qui bloque ?
03:00 -La généralisation tarde ?
03:02 Je viens de vous rappeler les chiffres.
03:04 Depuis 2019, 2 000 jeunes en 2019.
03:07 En 2021, 15 000.
03:09 L'année d'après, 32 000. Cette année, 40 000.
03:12 C'est quand même un dispositif qui monte en puissance.
03:14 Mais attention, c'est pas simplement une affaire de chiffres.
03:16 C'est une affaire de jeunesse, de jeunes qui doivent s'engager.
03:20 Et donc, moi, je pourrais vous dire, mon objectif,
03:22 c'est X nombre de jeunes.
03:24 Non, mon objectif, c'est que tous les jeunes qui s'y engagent
03:27 puissent en ressortir en étant motivés, le sourire aux lèvres
03:30 et en comprenant ce que c'est que de faire collectif
03:32 et de jouer collectif.
03:33 Et pour le moment, c'est à 100 % de réalisation.
03:36 -Un séjour de 2 semaines en dehors de son département,
03:38 c'est les quelques éléments que l'on a.
03:40 Ça va ressembler à quoi exactement ?
03:41 -C'est pas "ça va ressembler à quoi", c'est "ça ressemble à quoi"
03:44 puisque le SNU est une réalité pour un certain nombre de jeunes.
03:46 -Pas de 2 semaines, en plus, 2 secondes,
03:48 ça s'est pas encore mis en place.
03:49 -Non, mais ça, ça va commencer à partir, effectivement,
03:51 de l'année scolaire qui arrive.
03:53 -Mars ? -Effectivement, à partir de mars.
03:54 Donc ça, effectivement, je serai à votre disposition
03:56 pour revenir en parler après avoir vu comment ça a été opéré
04:00 dans les classes.
04:01 Mais de façon très claire, c'est effectivement apprendre
04:03 à s'organiser, se réunir autour de projets communs,
04:07 aussi bien culturels, sportifs,
04:09 mais également le rappel de nos valeurs républicaines.
04:11 Je pense qu'aujourd'hui, plus que jamais,
04:13 alors qu'on vient de commencer sur le sujet de nos valeurs,
04:15 ce qui fait qu'on fait commun, ce qui fait qu'on fait nation,
04:18 et que c'est souvent remis en cause aujourd'hui,
04:20 je ne vois pas pourquoi on devrait avoir les esprits chagrins
04:23 à se rappeler que notre jeunesse doit pouvoir aussi s'en rappeler.

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