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Le président du groupe Les Républicains au Sénat était l'invité du "8h30 franceinfo", mercredi 5 juillet 2023.

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Transcription
00:00 Bonjour Bruno Retailleau.
00:01 Bonjour Laurence Eschal.
00:02 Une enquête est ouverte à Marseille après la mort ce week-end d'un jeune homme de 27 ans
00:06 dans le cadre des émeutes, des violences urbaines.
00:09 On ne sait pas encore si lui participait à ces violences.
00:12 En tout cas, le parquet de Marseille lui-même soupçonne un tir de LBD, de flashball de policiers.
00:18 Est-ce que ça pose la question de l'usage de cette arme dans le maintien de l'ordre ?
00:21 On ne sait pas encore, il faut être extrêmement prudent.
00:24 Mais un homme est mort, donc il faut qu'il y ait une enquête.
00:26 L'enquête a lieu.
00:27 Simplement, ce que je veux dire c'est qu'aujourd'hui, nos forces de l'ordre ont affaire,
00:31 elles sont en face de violences qui sont absolument déchaînées.
00:34 Ils doivent pouvoir se protéger.
00:36 Justement, les flashballs sont apparus au moment des Gilets jaunes.
00:39 On en a beaucoup discuté à l'époque.
00:41 Et ils ont une doctrine d'emploi très stricte.
00:43 Ce que je veux dire, c'est qu'il n'est pas question de les retirer.
00:46 Pourquoi ?
00:47 Parce que entre les gaz lacrymogènes et la matraque, et l'arme à feu,
00:52 il faut une arme de force intermédiaire.
00:54 Parce que si vous supprimez le flashball, et que des policiers sont dans des situations qu'ils connaissent,
01:00 où on veut s'en prendre à leur vie, alors le risque, demain,
01:03 ce serait qu'ils utilisent l'arme de dernier recours, c'est-à-dire le flashball.
01:07 Mais on est un des seuls pays au monde à utiliser le LBD dans le cadre des opérations de maintien de l'ordre.
01:10 Comment vous l'expliquez ?
01:11 Oui, mais on est aussi, malheureusement, un des pays au monde où il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de ces violences.
01:16 On le voit bien.
01:17 La violence est endémique à la France.
01:19 Ça n'est pas une violence endémique, mais on voit bien qu'en France, il y a des émeutes,
01:23 qu'en France, il y a cette hyper-violence, qu'en France, on veut tuer du flic.
01:27 Malheureusement.
01:28 Et donc, il faut que les forces de l'ordre puissent se protéger pour eux-mêmes, mais puissent nous protéger.
01:33 Vous vous rendez compte de ce qui s'est passé ?
01:34 Je connais très, très bien Vincent Gendrin.
01:37 - C'est le maire de l'Aïlé-Rose.
01:38 - Le maire de l'Aïlé-Rose, exactement.
01:39 - Dans le domicile, les femmes, les enfants...
01:42 - Deux petits-enfants, et sa femme, qui voulait brûler vif.
01:46 - Oui, mais où on en est rendu compte.
01:47 Il faut que les forces restent, bien sûr, à la loi, et il faut que les policiers, les gendarmes puissent se défendre.
01:53 - Donc, ça fait partie du risque inhérent au maintien de l'ordre dans un contexte...
01:56 - Mais bien sûr, regardez, malgré toutes les violences, vous avez d'un côté 808 blessés, gendarmes, policiers.
02:03 Ils ont été blessés, parfois gravement, et il y a eu très peu de dégâts collatérales.
02:09 Alors, bien sûr, la mort d'un homme, d'une femme, c'est toujours un drame.
02:12 C'est toujours une tragédie.
02:13 Mais regardons les chiffres, et voyons justement la masse des blessés, c'est du côté des forces de l'ordre.
02:20 - Et justement, hier, Emmanuel Macron a constaté devant les maires que le pic était passé, le pic des violences, tout en restant extrêmement prudent.
02:27 Est-ce que vous trouvez que l'exécutif a bien géré cette crise, du point de vue du maintien de l'ordre, jusqu'à présent ?
02:32 - Écoutez, je suis un opposant résolu à Emmanuel Macron, mais je peux dire que je ne vois pas qu'un autre gouvernement ait fait mieux.
02:40 Et je pense que dans ces moments-là, une attitude responsable, une attitude républicaine ne doit pas être une attitude politicienne.
02:47 Et pour ma part, j'ai toujours pensé qu'un républicain, tant que l'ordre public n'a pas été rétabli,
02:54 ne peut avoir que cette attitude, soutenir les forces de l'ordre, les maires qui sont en première ligne,
02:59 et laisser le gouvernement travailler sans polémiquer.
03:02 L'heure de rendre des comptes viendra, bien sûr.
03:06 Les causes, le diagnostic, mais aussi les remèdes.
03:09 Mais on n'en est pas là.
03:10 - On va en parler, mais Éric Ciotti, le patron de votre parti, avait réclamé très vite de mettre en place, sans délai, l'état d'urgence partout.
03:16 Est-ce qu'aujourd'hui, avec le recul, vous ne vous dites pas que c'était peut-être un peu de surenchère, que ce n'était pas nécessaire ?
03:21 - En réalité, cet appel à l'état d'urgence, les maires l'ont entendu, puisque beaucoup de maires ont utilisé des mesures de police municipale.
03:30 Le couvre-feu, qui est un des éléments qui permettent de déclencher, en réalité, cet état d'urgence.
03:36 - Le couvre-feu, c'est une amende, si on est en train de circuler ?
03:38 - Oui, bien sûr.
03:39 - La nuit, alors que l'état d'urgence, on peut immédiatement être arrêté.
03:43 - Mais on voit bien, heureusement, qu'il y a eu des couvre-feu, et qu'il n'y a pas eu besoin, finalement, d'état d'urgence pour le moment.
03:49 Parce que le problème, c'est qu'il y avait un tel déchaînement, que les forces de l'ordre étaient mobilisées contre ces déchaînements.
03:56 Et que les mobiliser, justement, pour faire respecter un couvre-feu partout en France, ça aurait été très compliqué.
04:01 - Éric Dupond-Moretti, le garde des Sceaux, avait demandé une réponse rapide, ferme et systématique, ce qui a donné lieu à des procès tout le week-end.
04:08 On en parlait ce matin sur France Info avec le président du tribunal de Bobigny.
04:12 Est-ce que le risque, ce n'est pas de donner l'image d'une justice expéditive ?
04:16 Il y a eu des peines très lourdes prononcées extrêmement rapidement, avec des profils parfois de primo délinquants.
04:21 - Croyez-moi, la justice en France, ce qu'on peut lui reprocher, c'est beaucoup de choses, mais certainement pas d'être expéditive.
04:27 Souvent, on parle de laxisme judiciaire. Et notamment, je pense que nous avons une réponse pénale qui est très peu adaptée vis-à-vis des mineurs violents.
04:35 Moi, j'attends, bien sûr, j'ai vu comme vous un certain nombre de statistiques, mais j'attends de savoir, par exemple, combien il y a eu de comparution directe de mineurs.
04:42 Vous savez pourquoi ? Parce que dans le Code pénal, pour faire comparaître de façon directe, c'est-à-dire devant un tribunal,
04:50 parfois avec un dépôt directement, par exemple en enfermement, il faut que le mineur ait 10 jours pour accepter, lui, son avocat ou ses représentants légaux.
05:03 Ce qui veut dire que la comparution immédiate pour un mineur est difficile. Or, la première ministre qui nous a réunis lundi, vous indiquez que la moyenne d'âge, en réalité,
05:12 de ceux qui avaient été interpellés, ce sont des mineurs, ils ont 17 ans. Mais il y en a qui ont 13 ou 14 ans.
05:17 - 50% ont moins de 16 ans, disait le président du tribunal de Bobigny sur France. - Exactement. Alors, à Bobigny...
05:22 - Moins de 16 ans. - Exactement.
05:24 - Et il parlait de plus de 120 comparutions de mineurs, ce qui est le triple de... - Et malheureusement, justement, je vais vous surprendre, peut-être vous choquer,
05:32 mais je pense qu'on n'utilise pas suffisamment les courtes peines de prison pour des mineurs. Pas dans n'importe quelle prison. Il faut des centres éducatifs fermés.
05:41 On ne peut pas les mélanger. Mais qu'est-ce qui se passe en France ? Pourquoi on a ce déchaînement aussi ? Parce qu'on ne condamne les mineurs à une vraie sanction.
05:49 Et pour eux, quand vous parlez à des grands pédopsychiates, par exemple, comme Maurice Berger, qui ont été pendant des décennies au contact de ces mineurs violents,
05:56 ils nous disent qu'ils ne se sentent responsables, qu'ils ne prennent conscience de leurs actes que lorsque ils sont détenus.
06:03 Et on leur laisse franchir toute une graduation d'infraction avant de vraiment les condamner.
06:09 - Là, il n'y a pas besoin de nouveaux textes dans ce que vous dites ? À la limite, une circulaire du garde des Sceaux suffirait ?
06:13 - Non. Je pense qu'en matière, par exemple, de comparution immédiate, nous souhaiterions la rendre plus simple, plus systématique pour que la justice puisse disposer d'instruments.
06:25 - Et vous avez d'ailleurs déposé quelques propositions. On va en parler dans un tout petit instant, notamment des propositions qui ont été débattues au Sénat la nuit dernière.
06:34 Bruno Lentaïo, vous restez avec nous, vous qui êtes chef de file des sénateurs LR et donc patron de la majorité au Sénat.
06:40 D'abord, le Fil info à 9h moins 20 avec Sophie Echene.
06:43 - Bruno, le maire veut rassurer les touristes et les investisseurs étrangers sur la chaîne américaine CNN.
06:49 Hier soir, le ministre de l'économie a affirmé que les récentes émeutes n'auraient pas de conséquences sur la croissance ni l'attractivité du pays.
06:55 Nous revenons à une situation plus calme, selon ces mots. La nuit dernière, 16 personnes ont été interpellées dans tout le pays.
07:01 La maison d'arrêt de Perpignan pointait du doigt par la contrôleur générale des prisons.
07:06 Dans un rapport publié aujourd'hui, Dominique Simono dénonce des conditions matérielles indignes, aggravées par la surpopulation.
07:12 Elle demande au gouvernement d'améliorer rapidement les conditions de vie des détenus.
07:16 Les usagers des lignes de RER étrangilières vont être dédommagés pour la dégradation du service lors des grèves contre la réforme des retraites.
07:23 Plus de 2 millions de personnes sont concernées.
07:25 Alors si vous en faites partie, la plateforme dédiée à ce remboursement est ouverte à partir d'aujourd'hui jusqu'au 2 août.
07:31 Et puis la cinquième étape du Tour de France, tout à l'heure pour les grimpeurs, cette fois à un peu plus de 160 km entre Pau et La Reims.
07:38 Départ prévu un peu avant 13h30.
07:49 Toujours avec Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat, on commence à esquisser les propositions des Républicains.
07:55 Il y en a une, notamment, il s'agit de supprimer les allocations familiales pour les parents de délinquants.
08:01 Est-ce que vous pensez vraiment que ça changerait quelque chose ?
08:03 Parce que ça a déjà existé et les études n'ont pas montré une très grande efficacité.
08:08 C'est faux, c'est faux. Ça a existé sous le quinquennat Nicolas Sarkozy avec François Fillon au gouvernement.
08:14 La gauche a supprimé et Emmanuel Macron, nous l'avons reproposé, notamment au Sénat.
08:19 Ça avait aussi été supprimé par Jean-Pierre Afarin en 2004.
08:22 Oui, mais bien sûr.
08:24 Parce que c'est des contre-produits.
08:25 Mais à tort. Et on le voit bien d'ailleurs, la question de la responsabilité parentale, c'est fondamental.
08:31 Pourquoi les parents touchent des allocations familiales ? Parce qu'il y a une contrepartie. Il y a des devoirs de s'occuper de son enfant.
08:38 Quand des parents sont défaillants, ils doivent être responsabilisés. Comment les responsabilise-t-on ? Par deux voies.
08:44 Un, il faut s'en prendre aux allocations familiales, les suspendre, quand il y a une défaillance caractérisée, bien évidemment.
08:51 Et il faut recourir aussi à un article du Code pénal, qui est l'article 227-17, qui permet d'engager la famille sur des voies de fait, des délits, des infractions.
09:04 C'est ce qu'a rappelé le garde des Sceaux d'ailleurs dans sa circulaire.
09:06 Bien sûr.
09:08 Jusqu'à deux ans de prison pour les parents qui ne respectent pas leur rôle.
09:10 Mais là, ce que je veux dire encore, c'est quand vous regardez des études, quand vous parlez, je parlais tout à l'heure de Maurice Berger,
09:15 à des pédopsychiatres qui ont, pendant toute une vie, été au contact de ces mineurs, des adolescents extrêmement violents.
09:22 Ils disent à chaque fois qu'ils se sentent responsables lorsque l'on commence à demander des comptes à leur famille.
09:28 Ça, ils ne supportent pas. Et par conséquent, c'est une des voies pour les responsabiliser.
09:33 Donc, il y a des droits et il y a de devoirs en France.
09:36 Vous touchez des allocations familiales, le contribuable français paye pour.
09:40 Eh bien, le contribuable français doit aussi imposer un certain nombre de droits.
09:43 C'est d'ailleurs l'essence de l'article que je vous ai cité du Code pénal.
09:47 Mais il n'y a pas le risque de laisser des familles sans ressources ?
09:50 Mais écoutez, ce risque-là, croyez-moi, d'abord, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup en France de filets sociaux.
09:56 Mais quand on a une défaillance, on la paye. On la paye. On est responsable.
10:01 Mais Rachida Dati, qui est dans votre camp, par exemple, elle se dit très mitigée sur une mesure qui piquerait.
10:06 Je ne suis pas d'accord avec Rachida Dati. Faites un scoop aujourd'hui.
10:09 Et vous êtes d'accord avec Emmanuel Macron qui est prêt, qui est ouvert à des sanctions financières,
10:14 en revanche, qui ne veut pas toucher aux allocations familiales.
10:16 Qu'est-ce que ça changerait de toucher spécifiquement aux allocations familiales ?
10:19 Mais parce que c'est le sens. L'allocation familiale, c'est pour la famille. C'est pour s'occuper de la famille.
10:25 Qu'est-ce qu'on a à faire dans la rue à caillasser des policiers, des gendarmes, des policiers municipaux,
10:31 même d'ailleurs des sapeurs-pompiers dont l'objectif est de sauver des vies humaines ?
10:36 Des gamins de 16 ans, bien sûr, mais parfois de 12 ans, ils devraient être chez eux.
10:41 Et bien quand les parents sont incapables d'exercer leur autorité parentale,
10:44 je ne vois pas pourquoi la société leur verserait des allocations familiales.
10:48 Ce sont beaucoup de mères isolées, disait le président, encore une fois, du tribunal de Bobinet.
10:52 Ce n'est pas aussi à l'école que se joue une partie de l'éducation.
10:55 Bien sûr. Je termine simplement. Gatlin-Bray m'a posé la question sur Emmanuel Macron.
10:59 Je ne le crois pas sur parole. En même temps, c'est le double langage.
11:03 Encore une fois, nous lui avons proposé, justement, au Sénat, des mesures,
11:08 comme la suspension des allocations familiales pour les parents défaillants. Il a refusé, évidemment.
11:13 Là, il évoque plutôt une sanction financière.
11:15 Nous lui avions proposé des courtes peines. Les courtes peines, c'est essentiel.
11:18 Encore une fois, les courtes peines, ça permet, notamment sur des adolescents,
11:22 notamment lorsqu'il y a atteinte physique, donc des tentatives qui sont graves, d'attentats, etc.
11:29 Il faut les mettre en prison, dans des prisons qui ne sont pas des prisons de droit commun.
11:35 Mais vous l'avez rappelé, des centres fermés.
11:37 Bien sûr, des centres fermés pour des mineurs.
11:39 Et là, les courtes peines, il les a interdits, avec Madame Benoubet.
11:42 On ne peut pas faire de courtes peines en France. C'est interdit.
11:45 En Hollande, ils le peuvent et ils ont réduit le degré de délinquance.
11:50 Ils ont construit des prisons. Dans un premier temps, ils les ont remplies.
11:53 Dans un autre temps, la dissuasion a marché. La sanction a marché. Elle était dissuasive.
11:58 Ils ont vidé les prisons et aujourd'hui, ils louent des places de prison à la Belgique.
12:02 Bruno Retailleau, quel est le rôle de l'école dans l'éducation des enfants ?
12:06 Fondamentale. Mais cette crise, elle interroge.
12:09 Et c'est pour ça que j'ai très peur d'en parler, par exemple, de reconstruction.
12:12 Bien sûr, il faut reconstruire. Mais si le premier réflexe en France, c'est toujours le carnet de chèques.
12:17 Carnet de chèques en bois, d'ailleurs. On a franchi le cap des 3 000 milliards de dettes.
12:21 On pense en France que dès qu'il y a une crise, dès qu'il y a un problème, c'est le contribuable qui doit payer.
12:25 Mais qu'est-ce qu'il faut faire à l'école, par exemple, pour amener une forme ?
12:28 La France honnête, silencieuse, elle en a marre de passer à la caisse pour la France des délinquants
12:34 qui sont et qui incendient d'ailleurs leurs services publics de leur quartier.
12:38 Moi, je pense que l'école, là aussi, ça interroge fondamentalement ce qu'on a fait de l'école.
12:43 L'école, on l'a déconstruite. Vous savez, l'autorité.
12:46 Il ne faut pas, comme André H., s'étonner quand il y a une forme d'anarchie,
12:49 puisque on a, à l'école, détruit la hiérarchie entre le maître et l'élève, entre l'adulte.
12:56 - Et comment on ramène cette hiérarchie ? - Eh bien, en arrêtant, en se consacrant sur l'essentiel.
13:00 La première ministre, je l'entendais hier, non pas hier, plutôt la semaine dernière,
13:05 dire qu'il fallait désormais un savoir vert, un savoir vert à l'école.
13:08 Mais arrêtons l'accessoire. Demain, les collégiens seront triés.
13:12 Ils ne seront pas comptés, ne seront pas calculés.
13:15 Mais l'école, c'est pour les savoirs fondamentaux. Et on a dispersé l'école.
13:21 On a fait de l'école toute autre chose que ce qu'elle était faite.
13:25 Et malheureusement, on est en train aujourd'hui de constater que ceux qui rentrent en sixième,
13:30 il y en a un tiers qui ne maîtrise pas les maths. Il y en a 27% qui ne maîtrise pas le français.
13:34 Voilà où on en est. Et on en fera des décrocheurs.
13:36 Et on en fera des gens qui seront à la marge de la société.
13:39 C'est comme ça qu'on encourage aussi une certaine forme de violence.
13:43 Je vous rappelle qu'il y a 1,4 million de jeunes en France aujourd'hui, de moins de 29 ou 30 ans,
13:48 qui ne sont ni à l'école, ni en stage, ni en emploi.
13:50 - Il faut d'ailleurs rendre le SNU obligatoire ou revenir, pourquoi pas, sur le service militaire.
13:55 - Vous savez, j'ai été sans doute un des seuls députés. J'étais jeune député à l'époque,
13:59 quand Jacques Chirac a supprimé le service militaire.
14:02 Et j'avais voté contre. C'était Charles Millon qui était, je crois, ministre de la Défense.
14:07 C'est compliqué. Ce serait très compliqué d'y revenir.
14:09 Et à l'époque, il y avait d'énormes moyens et nos militaires ne pourraient pas assumer.
14:14 Je pense, en revanche, et moi, je suis pour, un certain nombre de formes,
14:19 d'engagement pour nos jeunes, garçons et filles, pendant plusieurs mois.
14:25 Je pense que ça aurait du sens de même que, par exemple, les internats d'excellence.
14:29 Je crois que ça, c'est important aussi pour une jeunesse qui est dans des quartiers parfois difficiles.
14:34 Il faut trouver ces modes d'enseignement où il y a de l'autorité, de la fermeté,
14:40 mais qui sont souvent les voies de la réussite et du succès professionnel.
14:44 - Bruno Rosaio, dimanche, Éric Ciotti a proposé la déchéance de nationalité
14:47 pour les personnes mises en cause dans les violences urbaines.
14:49 Même Marine Le Pen ne propose pas d'aller aussi loin.
14:52 Vous assumez d'aller aussi loin, sachant que 90% des interpellés sont français ?
14:56 - Je n'ai pas entendu la déclaration d'Éric Ciotti.
15:00 Je pense qu'il a déclaré, en tout cas, il a souhaité la déchéance vis-à-vis des binationaux.
15:06 - Oui, des binationaux, oui.
15:07 - Binationaux.
15:08 - Mais c'est quand même quelque chose de très lourd.
15:09 - Il ne s'agit pas de faire des apatrées.
15:10 Écoutez, quand il y a un binational, il a une double nationalité, il a cette nationalité française.
15:16 C'est en quelque sorte une forme de privilège.
15:19 Et lorsque il y a rupture de ce contrat, parce qu'être un national,
15:23 ça veut dire adhérer à un modèle, s'assimiler à un certain nombre de valeurs.
15:27 - Aujourd'hui, c'est niquement pour les actes de terroristes.
15:29 Il faudrait aller jusqu'à de la violence urbaine.
15:31 - Vous questionnez ce que veut dire ce déclaration d'Éric Ciotti ?
15:33 - Moi, elle ne me choque pas.
15:34 Elle ne me choque pas.
15:35 Et je pense qu'on pourrait aller...
15:37 Je pense qu'aujourd'hui, malheureusement, la question de la nationalité...
15:41 Je questionne souvent et je me heurte à Gérald Darmanin,
15:44 qui ne veut pas, s'il y a un texte sur l'immigration,
15:46 qu'on intègre des mesures sur la nationalité.
15:49 Je pense qu'on est un des pays d'Europe qui offre la nationalité française
15:55 de la façon la plus facile, la plus laxiste.
15:58 Non, je pense qu'avoir la nationalité française,
16:01 c'est assumer un certain nombre de devoirs, encore une fois.
16:05 Vous savez, il n'y a pas de société qui peut tenir debout.
16:07 - Mais donc, demain, s'il y a une déclaration d'école, par exemple,
16:09 rien que ça, ça suffirait à ce qu'on puisse être déchu de sa nationalité ?
16:12 - Il faut un quantum, peu importe.
16:14 Il faut vraiment des faits qui soient des faits de type criminel.
16:18 - Donc, c'est attaquer un policier ?
16:20 - Je rappelle qu'un crime, ce n'est pas seulement une atteinte physique à une personne.
16:23 Il y a une graduation de peine.
16:25 Je pense qu'il faut évidemment qu'il y ait un quantum de peine suffisante.
16:28 Mais moi, ça ne me choque pas.
16:30 Il faut rappeler à ceux que nous accueillons dans notre communauté nationale,
16:33 qui bénéficient de droits, et Dieu sait si en France, on en a des droits, franchement.
16:37 Mais ils doivent aussi assumer un certain nombre de devoirs.
16:41 - Bruno Retailleau, le rôle des réseaux sociaux dans cette affaire.
16:44 Dans un tout petit instant, on parlera aussi, évidemment, de la police.
16:47 Avec vous, qui êtes chef de file des Républicains au Sénat.
16:49 D'abord, le Fil info, 9h moins 10, Sophie Echene.
16:51 - Les soldes seront prolongés d'une semaine jusqu'au 1er août,
16:55 annonce ce matin de la ministre des PME, Olivia Grégoire,
16:58 après les émeutes qui ont impacté les commerçants.
17:01 Ces derniers pourront d'ailleurs ouvrir ce dimanche.
17:03 Ceux qui le souhaitent pourront également bénéficier d'un accompagnement psychologique.
17:07 À Bruxelles, la Commission européenne va proposer tout à l'heure
17:10 d'assouplir les règles à propos des NGT, les nouvelles technologies génomiques,
17:14 plus résistantes à la sécheresse et aux maladies,
17:16 et qui nécessitent moins de pesticides, sans ajout extérieur.
17:19 Plusieurs ONG et eurodéputés de gauche s'inquiètent des risques
17:22 de ce qu'ils qualifient de nouveaux OGM.
17:24 La journée de lundi a été la plus chaude jamais enregistrée au niveau mondial,
17:28 dépassant pour la première fois le seuil des 17 degrés en moyenne.
17:32 Et puis si vous cherchez encore des places pour les Jeux olympiques l'an prochain,
17:35 la troisième phase de billetterie ouvre tout à l'heure, à 10h.
17:38 Elle n'était pas prévue.
17:39 Attention, ça ne concernera que des épreuves en région,
17:42 par exemple du basket et du hand à Lille.
17:44 Un match de foot des Bleus à Nice ou encore de la voile à Marseille.
17:47 Toujours avec Bruno Rotailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat,
18:00 le président a annoncé qu'il n'excluait pas de couper les réseaux sociaux
18:03 qui ont alimenté en partie ces émeutes.
18:06 Est-ce que c'est nécessaire d'en arriver là ?
18:08 Couper les réseaux pour tous, non.
18:12 Il vaut mieux couper les allocations, comme je le disais à l'instant.
18:15 On ne peut pas en revanche se cacher derrière son petit doigt
18:18 et on voit bien que le phénomène des réseaux sociaux a profondément bouleversé
18:22 les réactions collectives.
18:23 Je lisais ce matin dans Ouest France, qui est mon journal régional,
18:27 - Parce que vous êtes vendéen.
18:28 - ... quotidien, parce que je suis vendéen,
18:30 un jeune qui, aux Herbiers, a mis un strompe de feu
18:33 et il expliquait qu'il voulait faire du buzz.
18:35 Donc on voit bien que les gendarmes, les policiers, nous ont dit
18:38 comment ils étaient devenus très agiles, justement, les délinquants.
18:42 Parce qu'ils ont des applications qui leur permettent, si j'ose dire,
18:45 de voir les points chauds et, là encore, de se mouvoir très rapidement.
18:51 Donc que, dans un certain nombre de circonstances,
18:54 sur des applications, pas des réseaux, on ne va pas couper les réseaux
18:57 pour la majorité.
18:58 C'est une minorité en cause, donc on ne va pas couper les réseaux
19:01 pour la majorité.
19:02 - Donc il faudrait plutôt bannir les utilisateurs des réseaux sociaux.
19:05 - Il faut regarder, on a hier soir, on a le texte sur le numérique
19:09 qui est en réalité la transcription dans le droit français
19:12 de deux directives numériques.
19:14 - Un projet de loi pour sécuriser Internet.
19:16 - Voilà, absolument.
19:17 Et on a voulu questionner, on avait déposé un amendement
19:19 qui était un amendement d'appel, justement, pour faire réagir
19:21 le gouvernement, pour tester le gouvernement,
19:23 parce qu'on a entendu, là encore, le chef de l'État
19:25 qui avait fait cette déclaration.
19:27 Et on s'est dit, tiens, est-ce que c'est du lard ou du cochon ?
19:29 Bon, alors on a voulu, nous, justement, précisément,
19:31 provoquer le gouvernement.
19:32 - Donc vous portiez un texte qui visait justement
19:34 à faciliter les bannissements après condamnation,
19:36 je le précise, pour des faits de haine en ligne.
19:38 - Bien sûr.
19:39 - Et en l'occurrence, le ministre...
19:40 - Il faut y réfléchir, c'était pas un texte qui était,
19:42 si j'ose dire, totalement abouti.
19:44 - Et en l'occurrence, il y a eu un refus du ministre.
19:47 - Oui, non mais, donc, vous voyez, à temps bref,
19:49 vous me questionniez tout à l'heure sur les déclarations
19:51 d'Emmanuel Macron, mais sur chaque déclaration,
19:53 il dit le blanc et il dit le noir, le pour et le contre.
19:56 Donc on ne sait plus où on en est.
19:57 Et c'est le problème, d'ailleurs, de l'autorité.
19:59 Je pense que l'autorité, pour Emmanuel Macron,
20:03 est un vrai sujet.
20:04 C'est l'angle mort du Macronisme.
20:06 Parce que, en même temps, le double langage,
20:09 justement, ruine l'autorité.
20:11 Quand l'État doit porter une parole publique,
20:15 une parole d'autorité, il faut que cette parole soit claire.
20:18 Si elle n'est pas claire, ou si elle se contredit
20:22 à quelques heures de distance, alors cette autorité,
20:25 elle est ruinée.
20:26 - Et Emmanuel Macron revendique aussi de prendre un peu de temps
20:28 avant d'ajuster sa réponse politique pour poser un diagnostic
20:30 sur ce qui s'est passé. Vous comprenez ça ?
20:32 - Mais le diagnostic... Non, je ne le comprends pas.
20:34 Non, vous avez des bibliothèques entières,
20:36 depuis des décennies.
20:37 On connaît, on a des rapports, vous n'imaginez pas.
20:40 Je suis parlementaire, j'ai accès à ces rapports
20:42 d'excellents chercheurs.
20:44 On connaît les causes.
20:46 Et je veux les rappeler.
20:48 Et malheureusement, je crains que le gouvernement soit tenté
20:50 par la politique du chèque, une fois de plus,
20:52 que les Français, que la majorité silencieuse,
20:54 ne comprennent pas.
20:56 Il y a une colère froide qui monte dans le pays.
20:58 Parce que les gens, c'est la double peine pour les Français.
21:00 Parce qu'ils ont payé, voilà, dans des quartiers,
21:03 et maintenant, il va falloir reconstruire,
21:05 parce que des ensauvagés ont brûlé.
21:08 On les connaît, les causes.
21:10 C'est l'école, l'autorité à l'école.
21:12 La réponse pénale, qui est totalement faible,
21:14 inadaptée, notamment pour les mineurs.
21:16 L'immigration, quand j'entends Gérald Darmanin,
21:19 hier à l'Assemblée nationale, dire qu'il n'y a pas de lien
21:21 entre ces événements et l'immigration,
21:23 bien sûr que si.
21:25 - Mais c'est pas la question.
21:27 Questionné, et j'ai questionné de nombreux maires,
21:30 tous vous disent que c'est dans les quartiers, justement,
21:33 où il y a des ghettos migratoires.
21:35 Certes, ce sont des Français.
21:37 Mais ce sont des Français par leur identité.
21:39 Et malheureusement, pour la deuxième, la troisième génération,
21:42 il y a comme une sorte de régression
21:45 vers les origines, vers les origines ethniques.
21:47 - Ils comprennent quand elles sont lointaines.
21:49 - C'est ça qui doit nous questionner.
21:51 C'est ça qui doit nous questionner.
21:53 Moi, je pense qu'on a une part de responsabilité.
21:55 Cette part de responsabilité,
21:57 c'est simplement qu'on ne croit pas nous-mêmes en la France.
21:59 Et que souvent, on a présenté la France
22:01 comme un anti-modèle,
22:03 comme un contre-exemple.
22:05 Alors comment voulez-vous faire aimer la France
22:07 à des jeunes issus de l'immigration,
22:09 si vous dites que la France est détestable ?
22:11 - Est-ce qu'il ne faut pas aussi changer la manière dont la police parle
22:13 à ces jeunes, par exemple ? Puisqu'ils sont nombreux à dire
22:15 qu'ils sont énormément contrôlés,
22:17 que le tutoiement est systématique, etc.
22:19 - Non, je n'y crois pas. Encore une fois,
22:21 il faut appeler un chat à chat.
22:23 Un délinquant,
22:25 ce n'est pas une victime.
22:27 On est d'accord. Un émeutier,
22:29 ce n'est pas un déshérité.
22:31 - Mais là, je ne parle pas de délinquance. Je parle juste de la manière dont la police parle
22:33 à ces jeunes dans les quartiers.
22:35 - Croyez-moi, ils sont souvent insultés,
22:37 et à un moment donné, souvent, ils vont tutoyer.
22:39 Ils ne devraient pas le faire.
22:41 Ils ne devraient pas le faire.
22:43 Ils le font très peu souvent.
22:45 Croyez-moi, le manque de respect...
22:47 - Ce n'est pas ce que disent les jeunes de quartier,
22:49 c'est juste que c'est systématique, le tutoiement.
22:51 - Mais non, questionnez. Attendez.
22:53 Vous vous rendez compte de ce qui se passe ?
22:55 On en veut à leur vie. C'est la haine anti-flic.
22:57 C'est pour ça que je conteste,
22:59 finalement, mais c'est même condamnable,
23:01 les déclarations de M. Mélenchon de l'extrême-gauche,
23:03 qui sont dans l'excuse sociale,
23:05 mais eux-mêmes n'ont aucune excuse.
23:07 Quand j'entendais,
23:09 sur une chaîne concurrente, sur LCI, je crois,
23:11 c'était dimanche, M. Mélenchon
23:13 dire que, finalement,
23:15 le responsable, c'est celui qui porte l'autorité.
23:17 Vous vous rendez compte ?
23:19 Ça, c'est une attitude qui n'est pas républicaine.
23:21 Désigner celui qui représente l'autorité
23:23 comme le fauteur de trouble.
23:25 Non, les fauteurs de trouble,
23:27 ce sont les délinquants.
23:29 Et ceux qui manquent de respect vis-à-vis de la police,
23:31 ce sont les délinquants, pas les policiers
23:33 ou les gendarmes, vis-à-vis des délinquants.
23:35 - Et donc, Bruno Rosario, vous comprenez
23:37 toutes ces personnes qui ont participé
23:39 à la cagnotte de soutien aux policiers ?
23:41 Vous-même, vous avez participé ?
23:43 - Non, je n'ai pas participé.
23:45 - Et pourquoi vous comprenez ?
23:47 - Je comprends parce qu'une très grande majorité
23:49 des Français, j'entendais ce matin,
23:51 je pense que c'est un sondage Elabe,
23:53 qui montrait que pratiquement 90% des Français
23:55 étaient en soutien à nos gendarmes
23:57 et à nos policiers nationaux
23:59 ou municipaux. C'est ce que ça signifie.
24:01 Voilà. Maintenant, je pense
24:03 que ça, c'est un faux sujet. Le vrai sujet,
24:05 c'est les millions, les centaines
24:07 de millions, plus du milliard, nous disait
24:09 le patron du Medef, qui sont partis
24:11 en fumée. - Oui, c'est ça.
24:13 - Qui va choquer 1,6 million d'euros
24:15 pour ce policier
24:17 qui est, je le rappelle, en détention
24:19 provisoire. - Pour la famille.
24:21 - Après avoir tué un jeune homme
24:23 de 17 ans. - Attendez, d'abord,
24:25 il y a une enquête. Il faut que
24:27 cette enquête aille à son terme. Ensuite,
24:29 il y a un policier, mais il y a aussi la famille
24:31 de ce policier. Voilà. Et
24:33 ce que je sais, en tout cas ce que j'ai lu,
24:35 c'est que cet argent est destiné
24:37 au soutien de cette famille-là.
24:39 Je ne vous dis pas que je vais moi-même donner,
24:41 c'est simplement que je comprends parfaitement.
24:43 Ça exprime un ras-le-bol,
24:45 et ça exprime... Parce que ce sont des tout petits dons.
24:47 Donc, ce sont des Français...
24:49 - 20 euros en moyenne. - Vous vous rendez compte, ce sont des Français
24:51 modestes, voilà, et 20 euros pour eux,
24:53 c'est beaucoup. C'est leur façon de dire
24:55 "écoutez, nous, on est derrière
24:57 nos forces de l'ordre". - Et Bruno Retailleau, vous comprenez aussi
24:59 que des syndicats policiers se disent en guerre
25:01 contre des hordes de sauvages et des nuisibles ?
25:03 - En l'occurrence, le syndicat de policiers...
25:05 - Les mots sont excessifs, les mots sont excessifs.
25:07 Mais une fois de plus, je suis
25:09 en soutien à nos forces de l'ordre, parce
25:11 qu'ils risquent leur vie. Et
25:13 heureusement qu'on les a, croyez-moi, heureusement qu'on les a.
25:15 - C'est pas motivé à gaiser, en tout cas.
25:17 - Je ne suis pas en train de dire
25:19 que le choix des termes est
25:21 très bon, mais on peut comprendre
25:23 quand il y a une lassitude, quand il y a une
25:25 exaspération, que parfois, le
25:27 terme soit un peu fort. Mais qu'est-ce qu'ils vivent
25:29 sur le terrain ? Ils vivent des situations
25:31 de guérilla urbaine.
25:33 De la guérilla à la guerre, il n'y a pas
25:35 très loin, il faut faire attention.
25:37 - Bruno Rotaillot, merci beaucoup. Président du groupe LR au Sénat, invité du 8.30 France Info ce matin. Bonne journée.

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