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Eliot Deval et ses chroniqueurs débattent des grands thèmes de l'actualité dans #FacealinfoWE

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00:00 Il est 19h et c'est un plaisir de vous retrouver pour Face à l'Info avec Gabriel Cluzel,
00:04 Alexandre Devecchio, Michel Thaube et Jonathan Cixot.
00:08 Bonsoir à tous les quatre.
00:09 J'ai eu peur parce qu'avec Paris sans voiture, je me suis dit ils vont arriver en retard.
00:13 Il y a une Anne Hidalgui-Tégu dans les transports en commun, ils vont arriver en retard.
00:20 J'ai eu peur, vous êtes arrivés vraiment juste juste, Gabriel.
00:23 Alors que c'est vous qui allez commencer pour le premier édito.
00:25 Mais avant cela, bien sûr, c'est le point sur l'information, il est toujours à l'heure, lui.
00:29 C'est Simon Guillen.
00:30 33 départements placés en vigilance orange pour des risques d'orage.
00:33 Les Pyrénées-Atlantiques, les Yvines et le Tarn-et-Garonne sont notamment concernés.
00:37 Météo France prévoit de fortes pluies, de la grêle et des rafales de vent
00:41 pouvant dépasser les 100 km/h par endroit.
00:44 Une dégradation orageuse qui a d'ailleurs débuté cet après-midi dans certains départements.
00:48 Marine Le Pen et Matteo Salvini affichent leur unité.
00:51 La chef de file du Rassemblement national participe à la fête traditionnelle de la Ligue de Matteo Salvini en Italie.
00:57 Ils ont fait front commun au cours d'un grand meeting aujourd'hui avec en vue les élections européennes de 2024.
01:03 Et puis, dispositif de sécurité renforcée à Marseille cette semaine.
01:07 5 000 policiers et gendarmes seront mobilisés pour la venue du Pape François.
01:11 Le souverain pont d'If qui est attendu sur place les 22 et 23 septembre.
01:15 57 000 personnes sont attendues dans le stade Vélodrome pour assister, vous le savez, à la messe du Pape François.
01:20 Un événement qui sera bien sûr à suivre sur CNews et l'émission spéciale présentée par Emeric Pourbé.
01:26 Au programme de Face à l'info, c'est un silence assourdissant de la classe politique et médiatique des associations féministes de l'Arc-Homme,
01:34 pourtant si prompt à sanctionner les dérapages.
01:37 Vendredi, Marion Maréchal a été insultée en direct sur LCI,
01:41 venue faire la pin-up à Lampedusa selon le membre du GIEC et politiothologue François Gemmene,
01:47 expert du réchauffement climatique, a montré tout son talent sur les questions de misogynie.
01:52 Persistez-Signe sur Twitter, estimant qu'il aurait pu et dû parler de charognarde.
01:56 Alors pourquoi cette absence de réaction quand l'attaque vise une femme de droite ?
02:01 Peut-on tout dire ? Ce sera l'édito de Gabriel Cluzel.
02:04 Il y a un an, Massa Amini trouvait la mort aux mains de la police des mœurs en Iran.
02:09 Le malheur de cette jeune femme de 22 ans a été de ne pas avoir correctement couvert ses cheveux.
02:13 Massa Amini est devenu le symbole de la révolte contre les Molas au rythme de "Femme, Vie, Liberté", slogan et photo de Massa Amini,
02:20 utilisé, vous le voyez, par Mathilde Panot hier. Un hommage qui ne passe absolument pas.
02:25 La France Insoumise reste l'un des premiers partis de France à avoir condamné l'interdiction de l'abaya.
02:31 De qui se moque ? Mathilde Panot, l'édito d'Alexandre Devecchio.
02:35 On repartira à Lampedusa, face à l'info, où Ursula von der Leyen est venue prendre le pouls d'une île au bord de l'asphyxie depuis tant d'années.
02:43 La présidente de la Commission européenne appelle les États à prendre leur part,
02:48 à répartir les migrants illégaux quand les Français attendent que la plupart d'entre eux repartent chez eux.
02:54 Lampedusa, symbole d'une politique migratoire chaotique, les échecs et quelles solutions avec Michel Taubes ?
03:00 Enfin s'achève ce dimanche la 40e édition des Journées du Patrimoine,
03:04 l'occasion de découvrir les joyaux de notre territoire, nos monuments les plus célèbres.
03:09 Notre patrimoine, c'est notre âme, notre histoire, aussi la fierté française.
03:13 Pourtant au gré des années, ce dernier s'effondre. Comment sauver notre patrimoine français ?
03:19 L'édito de Jonathan Cixous. Voilà le programme, face à l'info, c'est parti.
03:24 Cher Gabriel Cluzel, on va commencer avec vous.
03:38 Marion Maréchal s'est rendue sur l'île de Lampedusa, ce qui lui a valu quelques commentaires désagréables.
03:44 Mais l'un d'entre eux aurait dû susciter l'indignation de toute la classe politique,
03:48 et en particulier de ceux qui se revendiquent féministes.
03:51 Il n'en est rien, puisque c'est passé strictement et il ne s'est strictement rien passé.
03:56 Oui, en effet. Marion Maréchal, qui est à l'instar de Ursula von der Leyen, s'est rendue à Lampedusa,
04:02 s'est attirée des commentaires tout à fait désagréables.
04:05 Elle a été traitée de charognard par Agnès Pannier-Runacher.
04:09 Elle a été accusée par Clément Bonne de « business dégueulasse », pardon, je cite.
04:13 Et puis surtout, alors c'est vrai que c'est de cela dont nous allons parler ce soir,
04:17 elle s'est attirée un commentaire qui, en tout cas, si l'on en croit la grille de lecture habituelle des féministes,
04:24 aurait dû faire un buzz incroyable.
04:26 Je citais un tsunami d'indignation, puisque sur le plateau d'une chaîne concurrente,
04:31 elle a été accusée d'avoir sauté dans le premier avion pour faire sa pin-up,
04:36 alors par François Zemmen, qui est un politologue belge,
04:41 expert des migrations climatiques, membre du GIEC, ayant son rot de serviette,
04:46 dans tous les médias, notamment public.
04:48 Alors, il faut peut-être rappeler ce qu'est une pin-up.
04:53 Selon La Rousse, c'est une jeune femme aux physiques agréables qui a du sexe à pile,
04:57 ou bien une photo ou un dessin de jolie fille peu vêtue servant à décorer un local.
05:03 Vous savez, on en connaît tous l'origine, c'est en 1941, les G.I. accrochés, punaisés,
05:09 des photos de jolies filles passablement dénudées sur les murs de leur chambre ou dans leur placard.
05:18 Et donc, c'est ainsi que sont nées les pin-ups.
05:21 Donc, c'était des filles aguichantes et sexies, c'est comme on peut le lire sur Wikipédia.
05:26 Donc, je résume.
05:27 Une femme politique, ancienne députée, test de liste aux Européennes en déplacement
05:32 dans une île vivant un drame, comparée à l'apocalypse par des habitants, est réduite
05:37 à son physique et ses appâts.
05:39 Marion Maréchal à Lampedusa, c'est rien d'autre qu'une bimbo au Seychelles.
05:46 Incroyable.
05:47 Donc, François Zemmen, il faut quand même le présenter, l'auteur de ce propos, enseignait
05:53 dans plusieurs universités et grandes écoles, notamment Sciences Po Paris à la Sorbonne.
05:57 Et depuis la rentrée, il est très fier sur son compte Twitter d'afficher sa qualité
06:01 de prof à HEC.
06:02 D'ailleurs, du reste, il y a quelques jours, il a fait une conférence, une espèce de conférence
06:06 inaugurale sur climat et migration, qui est vraiment son sujet préféré.
06:09 Pas tout à fait sous l'angle de Marion Maréchal.
06:11 On le comprend assez vite en regardant la vidéo.
06:13 Et or, pourquoi je souligne ce fait, c'est qu'en 2021, je ne sais pas si vous avez souvenir
06:18 de ça, mais HEC avait pris des grands engagements.
06:21 Ils ont signé un contrat avec le groupe EGAE, fondé par Caroline de Haas, pour former 100%
06:28 des étudiants aux violences sexuelles et sexistes.
06:32 Alors, pour les étudiants, on ne sait pas si ça a fonctionné, mais visiblement, pour
06:35 les profs, il y a du boulot.
06:36 Alors, on va peut-être noter pour l'anecdote, pour rire un peu, que ce monsieur est bien
06:42 imprudent de faire glisser les débats sur les bikinis et les soutiens-gorges pigeonnants.
06:46 Vous savez que c'est l'indispensable attribut des pin-up.
06:48 Car il y a quelques jours, c'est sa propre culotte, si j'ose dire, qui a défrayé la
06:52 chronique au cours d'une vision pendant s'en être qu'un homme tronc à la télé.
06:56 Il est en filet, qui ronde ce costume.
06:57 Je ne sais pas si vous vous souvenez de cet épisode.
06:58 Et puis, le téléphone a glissé.
07:01 On aurait dû un épisode de Mister Bean.
07:05 Et on a vu son caleçon.
07:07 Personne ne l'a traité de playboy aguicheur, exhibant ses appâts.
07:12 Alors, cette parenthèse de plaisanterie passée, on imagine la syncope générale si sur CNews,
07:19 au hasard, je donne une chaîne au hasard, un politologue avait fait une comparaison
07:23 d'un goût aussi douteux avec, je ne sais pas moi, Clémence Guettet, par exemple, ou
07:29 Sandrine Rousseau.
07:30 Alors, évidemment, leur com' aurait été saisi.
07:32 Le ministre de la Culture aurait fait une déclaration solennelle.
07:35 Le mifle misogyne aurait été mis au banc de la société.
07:38 Mais là, ce n'est que Marion Maréchal.
07:41 Donc, en fait, il n'y a aucune sororité, aucune expression de solidarité.
07:45 Et du reste, votre journaliste, un journaliste de CNews qui est allé interroger sur le sujet
07:50 à la fête de l'Huma, Sandrine Rousseau, vous avez l'extrait ?
07:53 Exactement.
07:54 On l'écoute et vous allez voir sa réaction.
07:55 C'est un chef d'œuvre.
07:56 Bonjour, madame Rousseau.
07:57 J'ai juste une question sur l'homépédosa.
08:00 Il y a Marion Maréchal qui s'est fait traiter de pin-up par un dugièque.
08:03 Je voulais savoir si vous la souteniez en tant que féministe.
08:07 On l'a traité de pin-up.
08:08 Je ne parle pas de ça.
08:09 C'est quel média ?
08:11 C'est CNews.
08:12 CNews, arrêtez d'être d'extrême droite, on vous répondra.
08:16 Est-ce qu'il y a de pire entre la réaction des militants à côté et la déclaration de Sandrine Rousseau ?
08:24 Oui, quoi qu'il en soit, c'est assez médiocre.
08:27 Donc, on voit bien qu'elle botte en touche, qu'elle n'a pas grand-chose à répondre
08:33 et qu'elle déconstruira les hommes un autre jour, mais pas aujourd'hui.
08:36 C'est vrai que c'est assez affligeant.
08:39 Quel enseignement tirer de cet épisode, Gabrielle ?
08:42 Le féminisme vendu par Sandrine Rousseau, par exemple, est une vaste blague
08:47 puisqu'il ne fonctionne que pour les femmes de gauche.
08:50 Il est idéologiquement dépendant.
08:52 Si la femme est du bon bord politique, si le narratif sert la gauche,
08:57 si l'homme qui est supposé l'avoir agressé est de droite, c'est encore mieux,
09:02 elle bénéficiera de toutes les attentions, de toutes les sollicitudes.
09:06 On n'hésitera pas à montrer en épingle des micro-incidents, des micro-agressions,
09:11 comme je disais, je ne sais plus qui.
09:13 Par exemple, Sandrine Mastier, présidente de l'Assemblée, a été soutenue
09:17 parce que Julien Aubert l'avait appelée Madame le Président et pas Madame la Présidente.
09:21 C'était terrible, c'était extrêmement blessant.
09:24 Barbara Popilli aussi par le même, parce que Julien Aubert, c'est un dangereux récidiviste.
09:28 Et puis Brune Poirson, même chose, elle avait été appelée Madame le Ministre par Gérard Longuet.
09:33 Tant pis si l'Académie le permet, ça c'était abominable.
09:36 En revanche, quand Nadine Morano se fait traiter de salope et de connasse par Foggy Baudos,
09:41 eh bien ça n'avait dérangé personne.
09:43 Ou quand Marine Le Pen avait été qualifiée d'étron par Laurent Ruquier,
09:48 eh bien aucune de ses sœurs en humanité, comme dirait Jean-Luc Mélenchon, n'avait réagi.
09:54 Permettez-moi cette parenthèse, Nadine Morano est d'ailleurs la seule responsable politique chez Les Républicains
09:59 à avoir réagi sur les réseaux sociaux et vous découvrirez sa réaction dans l'heure des pros.
10:03 Je ferme la parenthèse.
10:05 Très bien. Alors comme si, peut-être parce qu'elle en a souffert, elle a réagi.
10:08 Alors en fait, c'est comme si des opinions de droite, vous suffisaient à effacer votre féminité
10:13 et en miroir, des opinions de gauche suffisent à effacer, comme elles disent, votre masculinité toxique.
10:19 C'est très pratique. C'est un totem d'immunité, si vous voulez.
10:23 Et pourquoi cet homme, M. Gemmene, bénéficie, comme vous dites, du totem d'immunité ?
10:30 Eh bien parce qu'il a un grand prêtre du dogme immigrationniste
10:34 et ça, ça vaut toutes les absolutions pour dérapage sexiste.
10:38 Alors j'ai retrouvé, j'ai un peu découvert ses œuvres complètes.
10:42 En octobre 2020, dans l'Union Ardennaise, il expliquait que, mais c'est pas une blague belge,
10:46 c'est en ouvrant mieux les fonds trières qu'on contrôlera mieux l'immigration.
10:52 Il fallait oser. Donc il exhorte à arrêter de croire que l'on peut arrêter l'immigration avec la fermeture des frontières.
10:59 Il veut que l'on accepte le fait que l'immigration est une transformation structurelle de nos sociétés
11:05 et non pas un problème conjoncturel qu'il va falloir résoudre.
11:08 Et la suite était sans doute destinée par avance aux étudiants d'HEC et consorts.
11:12 Il dit que le mieux que l'on puisse faire, c'est de les organiser pour mieux en maximiser les bénéfices.
11:18 Ne pas oublier le mot de bénéfice.
11:20 Et il conclut par une préconisation, il y a une politique pragmatique et humanitaire à construire dans le cadre européen.
11:27 Et vous savez, le cadre européen, il le connaît très bien parce qu'il a un observatoire,
11:33 alors comment on appelle ça, il faut que je recherche le mot, un observatoire des migrations environnementales,
11:39 qui s'appelle UGO, et qui a la tête, qui coordonne le plus grand projet européen habitable d'études
11:46 sur le changement de recherche, sur le changement climatique et la migration,
11:50 financé par l'Union Européenne à hauteur de, quand même, près de 7 millions d'euros.
11:56 Et donc c'est assez normal que les uns et les autres portent la même vision immigrationniste,
12:03 qui n'est pas tout à fait celle, ce n'est pas un scoop de Marion Maréchal.
12:06 Alors, vous savez, pour m'instruire, j'ai écouté la conférence qui a été donnée il y a quelques jours
12:11 par ce monsieur, relayé par la chaîne YouTube d'HEC.
12:15 Écoutez, c'est un long presse sans frontiériste, ça m'a vraiment impressionné,
12:22 il est assez télévangéliste dans le genre, et du matraquage idéologique,
12:26 expliquant que l'État-nation avec ses contours géographiques,
12:29 eh bien écoutez, c'est complètement obsolète, il faudrait une sécurité sociale globale,
12:33 et il accuse de xénophobie tous ceux qui pourraient s'inquiéter d'immigration.
12:37 Ce qui m'a frappée, c'est que c'est vraiment LFI en col blanc,
12:40 et finalement ça reconcilie les deux moteurs apparemment antagonistes de l'immigration,
12:45 c'est-à-dire la gauche que l'on connaît, mondialiste, en frontiériste,
12:50 et puis la droite capitaliste, en tout cas, pas la droite, mais le libéralisme capitaliste,
12:57 qui lui, est content de faire venir une main d'œuvre à bon marché.
13:01 Donc là c'est bien parce qu'il donne un blanc-seing aux futurs dirigeants, aux étudiants d'HEC,
13:05 il leur dit "vous allez faire venir une main d'œuvre à bas coût, et en plus, vous êtes altruistes".
13:09 Donc c'est merveilleux.
13:11 Qu'il soit sans frontiériste, immigrationniste, ce n'est pas le problème.
13:15 Ce sont ses opinions.
13:17 Ce n'est pas le problème, mais c'est l'explication qui montre...
13:19 Je suis d'accord avec vous.
13:21 Il serait le bienvenu justement pour parler de ça.
13:24 Oui, mais c'est ce qui explique qu'il bénéficie d'un blanc-seing.
13:27 Je suis d'accord avec vous.
13:28 Mais qu'il soit misogyne, que ça soit un goujat,
13:31 qu'il réponde d'une manière aussi beauf soit-elle que ce qu'il a pu faire chez nos confrères d'LCI,
13:36 que personne ne réagisse, qu'il n'y ait pas une association qui puisse communiquer en disant,
13:40 quelle que soit la responsable politique, de dire "pin-up, ça n'est pas normal".
13:44 C'est ça le problème.
13:45 Oui, mais pourquoi il ne le fait pas ? Je vais vous le dire.
13:48 Parce que selon vous, il a une sorte de totem d'immunité.
13:51 Allez, rapide tour de table.
13:53 Je suis globalement d'accord avec ce qui a été dit.
13:56 Je pense qu'effectivement, il y a une indignation à géométrie variable.
14:00 C'est surtout ça, un point de mesure qui est extraordinaire.
14:03 Maintenant, est-ce qu'il faut s'indigner ? Moi, je suis moins sévère que vous.
14:06 Est-ce que vraiment, on a besoin d'associations pour s'indigner pour ce genre de mots
14:10 qui soient effectivement condescendants, cons, beaufs, ce que vous voulez.
14:14 Mais moi, je suis un peu pour le droit à la connerie.
14:16 Je pense que Marion Le Pen, si vous voulez, elle s'appelle Marion Maréchal d'ailleurs,
14:21 mais elle s'est appelée Le Pen longtemps.
14:22 Je pense qu'elle a été insultée toute sa vie.
14:24 Elle s'est faite mettre les deux.
14:25 Ça veut dire qu'il faut qu'elle accepte ça ?
14:26 Pas du tout, pas du tout.
14:27 Je n'ai pas dit ça.
14:28 Je n'ai pas dit ça, mais je pense qu'elle a reçu des insultes plus violentes que Pin-up.
14:32 Donc, moi, je ne suis pas forcément pour qu'on soit dans une société
14:35 où traiter quelqu'un de Pin-up, même si c'est de la goujaterie,
14:39 soit considéré comme un crime d'État.
14:42 Ce qu'on peut constater, c'est que d'un côté, c'est un crime d'État quand c'est Marion Maréchal.
14:47 Et ce n'est pas un crime d'État quand c'est Marion Maréchal.
14:49 Et pour d'autres, ça l'est.
14:50 Alexandre, je peux vous mettre un billet sur la table.
14:54 Demain, on a une responsable politique.
14:57 Vous faites la même remarque.
14:58 Mais je suis d'accord.
14:59 Vous êtes en procès avec eux.
15:01 Et c'est bien normal.
15:02 Mais moi, je trouve que c'est bien normal.
15:03 Après, chacun fait ce qu'il veut.
15:05 Mais la différence, c'est qu'on n'aurait pas laissé passer une telle déclaration.
15:09 Allez, Jonathan, en un mot.
15:11 On aime le droit à la connerie, comme le dit Alexandre, c'est pas mal.
15:13 Mais on voit que ces femmes néo-féministes en tout genre
15:17 sont tellement promptes à réagir, à sur-réagir,
15:19 quand il se passe quelque chose qui entre dans leur champ de vision
15:22 et dans leur champ de commentaire.
15:23 On peut effectivement, nous, ne pas comprendre quand elles ne réagissent pas.
15:27 Le même silence de Sandrine Rousseau a été retentissant
15:30 quand il a été question du drame de Cherbourg, de ce viol barbare.
15:33 Ne parlons même plus, souvenez-vous, il y a quelques années,
15:36 des viols collectifs de Cologne, etc.
15:38 Ces féministes-là ont l'indignation variable, c'est une évidence.
15:41 On parlera du patrimoine avec vous dans un instant, Jonathan Cixous.
15:45 Et on reviendra sur Lampedusa avec vous, cher Michel Thaume.
15:48 Mais avant cela, je voudrais qu'avec Alexandre Devecchio,
15:51 on parle de Mathilde Pannot, la présidente du groupe LFI
15:54 à l'Assemblée nationale, qui a posté un tweet en hommage à Massa Amini,
15:57 tuée par la police des mœurs en Iran il y a un an.
16:00 Un tweet qui se veut également un tweet de soutien à la révolte des femmes iraniennes,
16:05 que vous jugez parfaitement hypocrite.
16:07 Oui, totalement hypocrite.
16:09 Alors on peut peut-être le lire, le tweet, elle écrit
16:11 "Il y a un an, Massa Amini a été tuée par la police des mœurs.
16:14 Depuis le 16 septembre, le peuple iranien est engagé dans un processus révolutionnaire
16:18 pour la liberté, l'égalité, les droits humains.
16:21 Chaque soulèvement est porteur d'un espoir démocratique.
16:24 Il est aussi un exemple pour nous.
16:26 Nous avons beaucoup à apprendre du courage des Iraniennes et Iraniens
16:29 qui continuent à lutter malgré la répression terrible pour la liberté."
16:32 Oui, elle a raison, ils ont beaucoup à apprendre de leur courage.
16:35 Elle réussit quand même dans l'exploit dans ce tweet
16:38 de jamais mettre le mot voile, de jamais mettre le mot islamisme.
16:42 Or, il faut rappeler pourquoi est morte Massa Amini.
16:46 Elle est morte parce qu'elle portait mal un voile
16:48 et qu'effectivement elle a été arrêtée par la police des mœurs.
16:51 De même qu'il faut rappeler que les Iraniennes qui se battent,
16:54 se battent contre le voile et à travers ce symbole qu'est le voile,
16:59 contre le régime islamiste.
17:01 Or, Mathilde Pannot et les Insoumis en France défendent la Baïa,
17:07 défendent le voile et ils le font.
17:09 C'est ça qui est impressionnant, avec la même rhétorique quasiment
17:13 que les ayatollahs en Iran, en accusant la société française
17:18 d'être islamophobe et raciste.
17:21 Quand on critique le régime iranien, c'était le cas dès l'ayatollah en Romagnie,
17:26 il expliquait que c'était parce que les sociétés occidentales étaient islamophobes.
17:30 Jean-Luc Mélenchon l'a fait il y a quelques instants,
17:34 on pourrait peut-être l'écouter après.
17:35 Exactement.
17:36 Allez-y, continue.
17:37 On l'écoutera après, je croyais qu'on allait l'écouter maintenant.
17:39 Pardon, Jean-Luc Mélenchon l'a fait, Mathilde Pannot l'a fait,
17:42 elle l'a même fait en anglais, ce qui est peut-être encore pire que d'habitude.
17:45 Elle passe sa vie à tweeter pour expliquer que la France est un état raciste
17:49 depuis qu'on a interdit la baïa à l'école.
17:51 Elle l'a même fait en anglais, sans doute parce qu'on sait bien qu'aux Etats-Unis,
17:56 il y a un discours multiculturaliste qui comprend très mal la laïcité à la française.
18:00 C'est un moyen finalement d'alerter la presse internationale,
18:04 la presse américaine notamment, pour dire que la France est un pays raciste.
18:08 Mais c'est aussi, et c'est là où c'est dangereux,
18:10 on a plein de pays dans le monde, justement comme l'Iran,
18:14 qui sont des pays qui flirtent avec l'islamisme ou qui sont islamistes
18:18 et qui ont le sentiment que la France est un pays raciste.
18:21 Elle alimente, si vous voulez, la rhétorique qui est celle des extrémistes
18:25 et qui a posé des attentats en France.
18:29 Donc oui, c'est indigne, c'est hypocrite, c'est de la récupération aussi,
18:34 il faut le dire pour un parti qui parle toujours de récupération,
18:37 ils osent récupérer effectivement la cause des Iraniens,
18:40 alors qu'ils ne la partagent pas du tout.
18:42 Et on voit bien que c'est un double discours qui est logique par rapport aux visions politiques.
18:46 Si vous voulez, d'un côté, il faut bien qu'ils montent,
18:48 qu'ils sont du côté de la démocratie, des soulèvements, de la révolte.
18:52 Mais de l'autre, on voit bien qu'ils ont une stratégie clientéliste, communautariste,
18:56 si vous voulez, et qu'ils pensent que dans les banlieues françaises,
18:59 il y a l'islamisme qui monte et qu'ils vont pouvoir finalement instrumentaliser tout ça
19:04 en prétendant que la France est un État raciste pour récupérer justement les voix d'une population communautarisée.
19:11 C'est exactement le même principe avec Médine par exemple.
19:13 Vous expliquez que l'extrême gauche en France est dans une stratégie clientéliste
19:17 et de convergence des luttes, une stratégie qui historiquement ne diverge pas
19:21 de celle qui avait été celle de l'extrême gauche déjà dans les années 80, en 1979,
19:26 très précisément durant la révolution iranienne.
19:29 Oui, tout à fait. Alors ça a été la stratégie de l'extrême gauche là-bas, en Iran.
19:33 On peut dire d'une certaine manière que c'est en Iran qu'a été inventé l'islamo-gauchisme.
19:38 On l'a oublié, mais la révolution iranienne s'est faite avec l'alliance des classes populaires,
19:44 qui est vraie, était déshéritée, les intellectuels de gauche et les islamistes.
19:49 Or, à la fin de l'histoire, les intellectuels de gauche, les communistes notamment,
19:54 ont été victimes de la répression. Ils ont vu qu'ils ont engendré un monstre.
19:58 Ils ont pensé qu'ils allaient instrumentaliser les islamistes pour faire une révolution sociale.
20:02 En réalité, ils ont été les femmes violées, les militants torturés, tués, mis en prison.
20:10 Et donc, ça a été là-bas, cette alliance, cette convergence des luttes,
20:14 qui est justement appelée de leur vœu par les insoumis.
20:17 Et c'était le cas aussi en France. Il faut rappeler que l'Ayatollah Roménie était hébergé en France
20:22 et que les intellectuels de gauche français ont soutenu cette révolution-là.
20:26 Je pense à Sartre ou je pense à Foucault, qui appelait l'Ayatollah Roménie le Saint-Homme
20:31 et qui a fait plusieurs reportages là-bas pour dire que cette révolution était l'avenir.
20:37 C'est pour dire que finalement, l'histoire se répète.
20:40 Alors, nous ne sommes pas en Iran, on y reviendra, nous sommes en France.
20:44 Mais la France insoumise ferait bien de choisir ses alliés, puisque, je l'ai dit,
20:48 l'extrême gauche là-bas a été ensuite victime de la répression des islamistes,
20:53 de la répression très violente. Je ne souhaite pas que ça arrive en France et que ça leur arrive.
20:57 Mais je pense qu'il ferait bien de ne pas reproduire toujours les mêmes erreurs.
21:01 – On écoute Jean-Luc Mélenchon sur l'islamophobie en France.
21:05 – Le Conseil d'État est un spécialiste, ce n'est pas ça qu'il a jugé, de la religion.
21:10 Et M. Attah, l'élève des écoles privées et qui ne connaît rien à l'islam,
21:14 a décidé que l'Abaya était une tenue islamique.
21:17 67 cas de gens qui finissent par refuser de l'enlever, ça représente 0,005% des effectifs.
21:24 À l'époque, je n'avais pas conscience de l'islamophobie virulente
21:30 qui règne dans ce pays et qui est une offense.
21:32 – L'islamophobie donc en France, au-delà des islamo-gauchistes,
21:35 on peut penser de bonne foi que le voile ou l'Abaya sont avant tout des tenues culturelles.
21:40 Et même que les femmes iraniennes ne se battent pas contre le voile,
21:44 mais simplement pour la liberté de le porter ou de ne pas le porter.
21:47 Que leur répondez-vous ?
21:49 – Alors, je peux comprendre qu'il y a encore certaines personnes qui pensent comme ça.
21:52 Je pense que ce n'est pas le cas de la France insoumise, je l'ai dit,
21:55 ils sont cyniques, ils sont dans un double discours,
21:57 féministes un jour pour le voile et l'Abaya l'autre jour.
22:00 Mais il y a peut-être encore des gens qui pensent de bonne foi finalement
22:03 que le voile c'est un symbole culturel ou que l'Abaya est un symbole culturel,
22:08 voire un accessoire de mode pour certains.
22:11 Or, il faut regarder en réalité ce qui s'est passé dans les autres pays,
22:16 à commencer par l'Iran, puisqu'on est parti de l'Iran.
22:19 On oublie tous que l'Iran avant 1979 jusqu'en 1978,
22:24 c'était un pays où on pouvait être une pin-up finalement,
22:27 et où on allait à la plage en bikini, où les femmes n'étaient pas du tout voilées.
22:32 Et en réalité, c'est quand les islamistes ont voulu prendre le pouvoir,
22:37 ont fait la révolution, ils ont commencé par voiler les femmes,
22:40 parce que c'est non seulement un symbole religieux le voile,
22:43 mais c'est aussi un drapeau identitaire, un instrument politique,
22:46 un moyen de se compter. D'ailleurs, quand on revient sur cette période,
22:51 c'est assez troublant parce que c'est une révolution qui a été faite par les chiites,
22:55 mais qui s'est inspirée de la doctrine des frères musulmans en Égypte,
22:58 des textes d'Assad al-Banna, de Saïd Koub.
23:02 Et en fait, quand on lit ces textes-là, c'est une stratégie qui est très clairement déclarée.
23:06 Pour prendre le pouvoir, il faut d'abord prendre le pouvoir sur la rue,
23:09 et ça commence par le voilement des femmes.
23:11 Et quelle est la deuxième chose après le voilement des femmes ?
23:14 Eh bien, il faut se victimiser, il faut crier à l'islamophobie.
23:17 Et c'est d'ailleurs l'Ayatollah Roumini, bien avant Jean-Luc Mélenchon,
23:21 qui a, si vous voulez, popularisé le terme d'islamophobie.
23:25 Et enfin, la troisième étape, c'est l'arabisation à l'école,
23:29 c'est effectivement la halalisation de la société.
23:33 Mais on voit bien que, si vous voulez, le voile n'est pas quelque chose de nôtre,
23:37 c'est quelque chose qui est toujours un tournant politique.
23:41 Donc quand on commence à voiler les femmes, il faut, je crois, s'en alerter,
23:45 parce qu'il y a une stratégie derrière.
23:47 Et d'ailleurs, à Creil, première affaire en 89,
23:52 on sait aujourd'hui que les frères musulmans étaient derrière,
23:55 et ils le font en 89 parce qu'ils estiment justement
23:59 qu'il y a assez de musulmans désormais en France
24:01 pour revendiquer la France comme une terre d'islam.
24:04 Donc c'est une stratégie très élaborée,
24:07 et donc on ne peut pas dire que c'est simplement un symbole culturel,
24:10 même si ça peut l'être pareil.
24:12 La publicité, on revient dans un instant,
24:14 et quand même j'ai une dernière question à vous poser.
24:16 Est-ce qu'on peut comparer la France à l'Iran, la Turquie ou l'Algérie ?
24:20 Vous y répondrez juste après, juste après la publicité.
24:23 La suite de Face à l'Info Weekend,
24:30 toujours avec Gabriel Cluzel, Alexandre Desvecquiaux,
24:32 avec Jonathan Cixous et Michel Thaube,
24:35 qui dans un instant nous parlera de l'hempédousa.
24:37 Avant la publicité, cher Alexandre,
24:39 vous nous parliez de cet hommage de Mathilde Pannot à Massa Amini,
24:45 iranienne tuée il y a un an morte entre les mains de la police des mœurs en Iran,
24:50 qui avait suscité cette révolte.
24:53 Et beaucoup se sont soulevés contre cet hommage,
24:55 en disant que c'est un hommage qui est hypocrite.
24:57 On ne peut pas être porte-parole de la Baïa,
24:59 et en même temps soutenir Massa Amini.
25:01 Au-delà de l'Iran, le voilement des femmes a été un tournant dans certains pays, certes,
25:05 mais est-ce qu'on peut comparer la France à l'Iran, à la Turquie ou même l'Algérie ?
25:10 Oui, je parlais avant la pause de l'Iran,
25:13 et j'expliquais qu'en réalité, ce n'était pas quelque chose de très ancien, le voile,
25:17 qu'il était apparu au moment de la révolution, en 79,
25:19 et qu'en quelques mois, on avait voilé toutes les femmes,
25:21 justement pour imposer une idéologie derrière.
25:24 En réalité, ça s'est passé de la même manière en Algérie,
25:27 avant la guerre civile dans les années 90.
25:29 Si vous lisez "Gouverner au nom d'Allah" de Boalem Sansal,
25:32 il vous explique très bien qu'au départ, il pense que c'est une tenue folklorique sympathique,
25:36 et puis il se retourne un jour, toutes les femmes sont voilées.
25:40 Idem en Turquie, le voile est interdit en Turquie,
25:44 y compris à l'université, dans les services publics et dans l'administration,
25:48 et Erdogan, la première chose qu'il fait, frère musulman,
25:51 c'est de supprimer cette loi, et on voit aujourd'hui qu'il a des ambitions islamistes.
25:56 Donc c'est toujours le même tournant.
25:57 Maintenant, est-ce que ça peut se reproduire en France ?
25:59 La France, c'était quand même des pays de culture musulmane.
26:02 On est dans un pays de culture chrétienne, avec des racines grecques, romaines.
26:08 Donc, a priori, on doit avoir les anticorps nécessaires pour résister.
26:12 Simplement, on est dans une période de basculement démographique.
26:16 Si vous regardez la note de l'Institut Montaigne, c'est pas moi qui l'invente,
26:20 en 2070, la population immigrée, notamment la population venue de pays musulmans,
26:25 sera peut-être majoritaire en France.
26:26 On est dans une période de crise profonde de l'intégration, de menaces islamistes.
26:32 Donc, on n'en est pas encore en Iran, mais malgré tout, c'est une situation préoccupante.
26:37 Donc, je pense qu'il ne faut pas jouer avec ça.
26:40 On voit que les mécanismes sont les mêmes.
26:42 Et puis, si on écoute justement, moi, je fréquente beaucoup par mon métier,
26:46 des gens qui ont vécu ce qui s'est passé en Algérie.
26:49 Je pense à Malika Sorel, je pense à Boalem Sansal, je pense à Kamel Daoud, l'écrivain.
26:54 Ou en Iran, je pense à Amnous Chalmani, ou même en Tunisie, Sonia Mabrouk, que vous connaissez bien.
27:01 Beaucoup me disent, on est venu en France, ou nos parents sont venus en France,
27:06 pour fuir justement l'islamisme, pour fuir ce modèle-là.
27:10 On pensait arriver dans le pays de Voltaire.
27:13 Et de plus en plus, on a l'impression d'être dans le pays de soumission de Houellebecq.
27:17 Donc, je pense que ça fait réfléchir, et que nous devons y réfléchir.
27:21 Vous parliez justement de ce tournant démographique,
27:24 et la situation et la crise migratoire qu'on est en train de vivre,
27:27 va peut-être l'accélérer, ce tournant démographique, si on ne fait rien.
27:31 Et avec vous, Michel Taubes, on va parler de Lampedusa.
27:33 Pourquoi ce qui se passe à Lampedusa, sonne comme un cuisant échec européen ?
27:38 Mais déjà, pourquoi tous les politiques sont présents et se pressent à Lampedusa ?
27:43 Ce n'est pas la première fois que l'île est submergée, pourtant.
27:46 La première chose que je voudrais dire, c'est qu'on a vu aujourd'hui,
27:49 Georgiane Meloni, aux côtés de Madame von der Leyen, la présidente de la Commission européenne.
27:55 Et j'ai trouvé Mme Meloni, elle était très mal à l'aise.
27:58 Elle avait la tête baissée. Ce n'était pas la meilleure journée qu'elle a vécue.
28:02 Elle a quand même été élue sur une critique très virulente de l'Union européenne,
28:07 et du manque de soutien de l'Union européenne à la lutte contre l'immigration clandestine sur son pays.
28:14 Et là, elle se retrouve à faire appel à l'Union européenne,
28:17 pour l'aider à sauver une situation très difficile.
28:20 Donc moi, j'aurais préféré, plutôt que d'avoir une haute fonctionnaire,
28:24 aussi éminente soit-elle, enfin, pas tout à fait haute fonctionnaire,
28:27 mais ça revient un peu au même, Mme von der Leyen,
28:29 que Mme Meloni ait à ses côtés un Emmanuel Macron,
28:32 un Premier ministre ou un chef du gouvernement espagnol, grec,
28:36 parce que la question dont je vais vous parler dans un instant,
28:39 l'Union européenne n'est pas capable de gérer cette question régalienne de la gestion de nos flux migratoires.
28:45 Alors déjà, je pense que là, il y a un malaise qui était très visible aujourd'hui.
28:49 Et le plan qu'a annoncé Mme von der Leyen, c'est le 10e, le 15e, le 20e plan de l'Union européenne,
28:54 soi-disant pour freiner ou arrêter ces flux migratoires.
28:58 Personne n'y croit. Je pense que Mme Meloni elle-même n'y croit pas.
29:02 Et je vais vous dire pourquoi.
29:03 Parce qu'en fait, pourquoi est-ce que tous les politiques se pressent à Lampedusa ?
29:07 On a vu Mme Maréchal, on va voir dans quelques jours M. Darmanin,
29:11 on a vu Mme von der Leyen, c'est parce qu'en fait, on est à un moment très particulier.
29:16 On est à un point de bascule.
29:18 Pourquoi 11 000 migrants sont arrivés à Lampedusa en quelques jours ?
29:22 En fait, on est dans la même situation, toute chose égale par ailleurs,
29:27 qu'en septembre 2015, lorsque vous avez eu, vous savez, cette fameuse photo du petit enfant sur les côtes turques mourir,
29:36 être ramassé par un sauveteur turc.
29:39 Mme Angela Merkel derrière, ouvrir les portes de l'Europe.
29:42 Sauf qu'aujourd'hui, on est dans cette même situation, mais à l'inverse.
29:46 Pourquoi à l'inverse ? Parce que les opinions publiques européennes,
29:49 contrairement à 2015, ne sont plus prêtes, ne veulent plus,
29:53 n'acceptent plus de recevoir des milliers, des dizaines de milliers, des centaines de milliers de migrants.
29:59 11 000 migrants à Lampedusa en une semaine, il y en avait eu un million,
30:04 un million en septembre 2015, lorsque il y avait eu ce choc provoqué par cette photo et la décision de Mme Merkel.
30:11 Pourquoi on est à un moment très particulier ?
30:13 Il se passe trois choses qui sont du court terme.
30:16 En 2015, on avait eu un million de réfugiés parce que vous aviez l'ethmira de Daesh,
30:22 qui s'était installé en Irak et en Syrie.
30:24 Aujourd'hui, Daesh, il faut le dire, il faut avoir l'honnêteté de le dire,
30:28 Daesh et Al-Qaïda sont de retour.
30:30 Mais ils ne sont pas de retour en Irak et en Syrie, ils sont de retour en Afrique, au Sahel.
30:36 Et ce qui se passe depuis quelques mois, c'est que vous avez une explosion des attentats terroristes,
30:41 djihadistes au Niger, au Burkina Faso, au Mali, qui touche également le nord du Bénin et d'autres pays.
30:48 Et donc, qu'est-ce qui se passe ? Les populations de ces pays fuient leur pays.
30:52 Leurs États ne sont pas capables de lutter contre le terrorisme,
30:57 d'autant moins qu'ils ont à grand tort demandé à la France de s'en aller.
31:01 Et donc, s'il vous voulez, il y a une très forte accélération d'une pression démographique
31:06 de gens qui fuient Daesh et Al-Qaïda de l'Afrique.
31:09 On peut y ajouter la guerre civile au Soudan. Cela explique cette pression.
31:14 Je me permets de vous couper juste un instant.
31:16 Tous les témoignages, ou la majeure partie des témoignages qu'on a pu recevoir depuis l'Ampédouza,
31:21 c'est souvent malheureusement des migrants qui ne fuient pas la guerre,
31:24 mais qui fuient leur pays pour des raisons économiques.
31:26 À 90% d'entre eux, c'est ça.
31:28 Vous avez des Ivoiriens, vous avez des Égyptiens.
31:32 Pardonnez-moi, ce ne sont pas des pays qui sont en guerre.
31:35 Non, non, je veux dire, il y a vraiment aussi des Nigériens, des Burkinabés.
31:39 Oui, mais je ne dis pas le contraire.
31:41 Je vous dis que majoritairement, ce ne sont pas des gens qui fuient la guerre.
31:43 Sinon, ce serait le droit d'asile qui s'appliquerait.
31:46 Évidemment qu'on doit aider des gens qui fuient la guerre.
31:48 Mais pour ceux qui fuient, c'est la deuxième raison.
31:51 Pour ceux qui fuient pour raisons économiques,
31:53 c'est qu'en fait, tout simplement, les voies migratoires,
31:58 ceux qui effectivement organisent ces migrations,
32:02 se sont nettement mieux organisées, sont structurées.
32:05 C'est une véritable mafia internationale qui s'est mise en place.
32:07 Et c'est ce à quoi je vais venir dans un instant.
32:10 C'est que justement, comme il y a une professionnalisation
32:13 de ces autoroutes de migration, de ces pays
32:16 dont effectivement certains fuient pour raisons économiques,
32:19 beaucoup fuient pour raisons économiques,
32:21 mais encore une fois, on ne se rend pas compte
32:23 de ce qui est en train de se passer au Sahel.
32:25 Actuellement, il y a un véritable séisme par le fait
32:28 qu'il y a de plus en plus d'attentats terroristes.
32:31 Et effectivement, ceci va entraîner, à mon avis, cet accélérateur.
32:34 Donc on a un moment de bascule.
32:36 Et malheureusement, des Lampedusa avec 11 000 migrants en une semaine,
32:40 on risque fort d'en avoir dans les semaines qui viennent.
32:43 Qu'est-ce qu'il faut faire pour éviter de nouveaux afflux à Lampedusa, Michel ?
32:48 Je pense qu'on ne peut plus se permettre de laisser à des associations humanitaires
32:52 le fait de gérer la venue sur le sol de Lampedusa
32:58 de migrants qui fuient sur des bateaux.
33:00 Il faut qu'Emmanuel Macron, il faut que les chefs d'État italiens,
33:04 espagnols, grecs, ceux qui représentent le sud de l'Europe,
33:08 et là, je ne parle pas de Bruxelles, je ne parle pas de Mme von der Leyen,
33:12 prennent les choses en main.
33:13 Et la seule solution de court terme, c'est que nos pays souverains
33:17 qui ont des marines importantes, déploient des flottes, des frégates
33:21 pour pouvoir s'interposer entre Lampedusa et Sfax-le-Koti.
33:27 Tunisienne, ce que j'ai oublié de dire, c'est que l'autre raison
33:30 pour laquelle il y a de plus en plus de migrants qui arrivent à Lampedusa,
33:34 c'est que la Tunisie elle-même est dans un point de bascule.
33:37 La Tunisie est dans une situation économique catastrophique.
33:40 En Tunisie, vous avez une pression migratoire terrible
33:44 qui explique que le président tunisien a eu d'une part des mots extrêmement durs
33:48 et certainement excessifs, mais qui a des violences urbaines
33:51 dans les villes de Tunisie, parce que ce pays qui est extrêmement fragilisé
33:55 se retrouve avec des dizaines de milliers de migrants.
33:58 Donc, je pense que la seule manière, d'une part de sauver des vies humaines,
34:02 parce que la Méditerranée, c'est vrai, est devenue
34:04 une sorte de plus grand cimetière marin du monde,
34:07 pour des raisons ne seraient-ce que humanitaires,
34:10 et ensuite d'arrêt des flux migratoires,
34:12 on ne peut pas se contenter de se dire, à partir des bureaux
34:15 d'Emmanuel Macron et de Madame Mélanie,
34:17 on va laisser les associations comme la Soie Méditerranée intervenir.
34:21 Il faut qu'il y ait un déploiement de frégates marines, navales, militaires.
34:26 En fait, c'est la même chose que l'opération Sentinelle en France.
34:30 Lorsqu'il y a eu des attentats terroristes,
34:32 on a déployé l'opération Sentinelle avec 10 000 militaires
34:36 dans les rues et sur les places stratégiques de notre pays.
34:39 À l'époque, ça avait choqué beaucoup de nos concitoyens.
34:42 Aujourd'hui, c'est accepté.
34:43 Je pense que, vu la situation humanitaire et vu la pression démographique,
34:47 la seule solution, c'est un déploiement de nos armées
34:50 pour pouvoir essayer de faire reculer cette pression migratoire,
34:54 parce que sinon, elle va continuer.
34:56 Tour de table, Alexandre Névékio, qu'en pensez-vous ?
34:58 L'armée pour protéger la Méditerranée et surtout sauver ces personnes
35:03 qui tentent de traverser la Méditerranée.
35:05 Pour faire appliquer le droit de la mer, parce que je rappelle
35:07 que normalement, on n'est pas obligé de les accueillir.
35:10 On doit les ramener dans le premier pays sûr.
35:13 Ensuite, sans doute qu'il y a une situation d'urgence
35:15 et pourquoi pas faire intervenir l'armée.
35:17 Ensuite, à long terme, gérer ces cas-là à la source en réalité.
35:21 Quand les gens arrivent, c'est trop tard.
35:23 Donc, il faut le faire en amont.
35:25 Il faut créer des "hot spots" dans ces pays-là.
35:29 Il faut que les demandeurs d'assistance fassent leurs demandes dans ces pays-là
35:32 et ensuite qu'ils soient éventuellement rapatriés chez nous.
35:35 Mais tant qu'on continuera à accueillir des gens,
35:38 on ne s'en sortira pas puisque 80% des gens qui posent le pied sur le sol européen,
35:42 80% des déboutés du droit d'asile restent.
35:45 Donc, vraiment, il va falloir le gérer en amont
35:48 une fois qu'on aura effectivement résolu cette situation d'urgence,
35:51 peut-être en envoyant la marine là-bas.
35:55 Il y a aussi cette notion d'appel d'air, c'est-à-dire que la France
35:58 scellait le dorado pour ses migrants.
36:00 Alors certes, ils seront répartis dans plusieurs pays européens,
36:02 mais une fois que vous êtes dans l'espace Schengen,
36:04 Gabriel Cluzel, ils peuvent revenir très rapidement sur notre territoire.
36:09 Mais exactement, mais c'est vrai qu'il faut envoyer des contre-signaux.
36:14 Actuellement, on envoie des signaux en disant
36:16 "Écoutez, chez nous, vous serez bien reçus, ce qui n'est pas le cas.
36:20 Vous disposerez d'une aide médicale, de toutes sortes d'aides qui sont connues.
36:28 Il faut que ça s'arrête parce que sinon, évidemment, ça donne envie aux gens de venir.
36:32 Or, aujourd'hui, ce n'est plus possible.
36:34 Le problème que je vois, c'est qu'en fait, là, on est dans le comment,
36:38 alors que les dirigeantes ne sont pas d'accord sur le quoi.
36:40 C'est-à-dire qu'eux-mêmes ne savent pas, en réalité, s'ils veulent mettre un terme à ces migrations.
36:45 Il n'y a pas un vrai discours de vérité et de fermeté.
36:49 Pardon, mais quand il y a deux jours, ils disaient
36:51 "Ah bah oui, mais il faut bien régulariser parce qu'on en a besoin pour les métiers en tension."
36:55 Mais on ne comprend plus rien, c'est une cacophonie absolue.
36:59 La réalité, c'est que nos dirigeantes voient bien que les peuples ne peuvent plus le supporter,
37:03 mais ils n'ont pas la volonté ferme d'y mettre un terme.
37:08 Et ça, malheureusement, c'est quand même le préalable indispensable à toute opération, quelle qu'elle soit.
37:12 Mais de plus en plus de peuples européens disent non.
37:14 Bien sûr, mais ça c'est un fait.
37:16 On l'a vu avec les Pays-Bas et le Danemark.
37:17 L'Allemagne, qui il y a trois jours avait dit "On ne recevra personne",
37:21 et finalement, ils ont dit oui.
37:22 Donc les choses bougent quand même.
37:24 À nous, M. Cixous, la 40e édition des "Journées du patrimoine" va s'achever ce soir.
37:33 Plus que jamais, cet événement a confirmé l'engouement des Français pour leur patrimoine.
37:38 Et pourtant, la vigilance reste de mise, car le patrimoine a toujours ses détracteurs.
37:43 Alors ce ne sont pas de farouches destructeurs qui ont une pioche entre les dents,
37:47 prêts à saccager et à mettre à bas les moindres murs de vieilles pierres.
37:52 En fait, plus pernicieux que ça, ce sont, je pense en disant cela, des élus.
37:57 Il y a des élus destructeurs, mais ça c'est vraiment une infime minorité.
38:02 Mais la plupart d'entre eux, beaucoup d'entre eux, ne comprennent pas ce qu'est le patrimoine,
38:06 ne prennent pas la mesure de la place, de l'importance qu'il occupe dans le cœur des Français,
38:11 voire même aussi dans notre vie économique.
38:15 Un exemple est assez parlant.
38:17 Avant-hier, Emmanuel Macron a dévoilé le plan "Église en péril".
38:21 C'est quoi ce plan en deux mots ?
38:23 C'est que quelques 3000 édifices religieux menacés ont été recensés.
38:27 Et pour eux, il va y avoir une simplification administrative
38:30 qui permettra de débloquer des fonds rapidement pour les restaurer.
38:34 Et par la même occasion, il a rappelé le rôle crucial, central, désormais,
38:39 que joue la mission Berne ainsi que son loto du patrimoine.
38:43 Ça va parfaitement dans le sens de ces petites communes,
38:46 attachées à leur patrimoine, "petit patrimoine" entre guillemets,
38:49 autant que le sont les Français, les touristes français et étrangers
38:54 qui passent leur temps à sillonner notre pays.
38:56 D'un côté, vous avez ça, c'est très bien,
38:58 mais de l'autre, vous avez les propos d'Edouard Philippe,
39:01 qui, il y a quelques jours auparavant, dans Libération, disait quoi ?
39:06 Il disait qu'il regrettait, toujours aujourd'hui,
39:09 que le concours qu'il appelait de ses voeux "concours d'architectes pour reconstruire la flèche de Notre-Dame"
39:15 n'a pas eu lieu et que ce concours ait été abandonné.
39:18 On voit bien que d'un côté, vous avez les Français amoureux et les amoureux de la France,
39:23 des étrangers, autres, etc., qui eux sont attachés à la flèche de Viollet-le-Duc,
39:27 qui d'ailleurs va être reconstruite à l'identique.
39:29 Et puis, vous avez un Edouard Philippe, qui est quasiment en campagne,
39:33 qui nous dit "non, quand même, une flèche contemporaine, ça serait vachement mieux".
39:36 Vous avez parlé de Stéphane Bernini un instant.
39:38 Les récentes déclarations de Stéphane Bern,
39:40 à puisque, vous dites, notre monsieur patrimoine,
39:43 a directement taclé, critiqué la Première ministre.
39:47 C'est le côté plutôt sympathique et rassurant de Stéphane Bern, je trouve.
39:51 Parce que dès lors qu'il s'agit de défendre le patrimoine,
39:54 il est proche d'Emmanuel Macron, on le sait, etc.,
39:56 il ne mâche pas ses mots.
39:58 Et il ne craint pas de se faire quelques ennemis.
40:02 Il a accordé ce week-end une interview à TV Magazine,
40:06 et au détour d'une phrase, il attaque frontalement Elisabeth Borne.
40:11 Et voici ce qu'il dit "Aujourd'hui, je ne peux pas dire que la Première ministre
40:14 soit une passionnée de patrimoine, ça se saurait.
40:17 Elle a l'air davantage attirée par les éoliennes et tout ce qui vient d'Allemagne et de Chine".
40:21 Et Stéphane Bern, d'ajouter, c'est quelqu'un avec qui je ne pourrai jamais m'entendre,
40:27 et qui ajoute "On me demande d'un côté de sauver le patrimoine,
40:31 et je le fais de tout mon cœur, de l'autre, on le détruit,
40:33 on ne peut pas me demander d'y souscrire".
40:35 Ça a quand même le mérite de la clarté et de l'honnêteté.
40:38 Et là Stéphane Bern pointe un vrai sujet, un vrai scandale.
40:41 Parce que notre patrimoine, ce sont nos monuments, mais ce sont aussi nos paysages.
40:45 Et on voit à quel point il y a une politique totalement gangrénée par les lobbies de l'éolienne
40:50 qui implante partout, dans toutes nos régions, jusque sur nos côtes,
40:53 voire jusque dans nos eaux territoriales marines des éoliennes.
40:58 C'est d'ailleurs un paradoxe qu'avait dénoncé Alain Finkielkraut il y a quelques temps.
41:02 Il avait dit que c'était incroyable qu'au nom de l'écologie, on dénature nos paysages.
41:06 C'est effectivement tout simplement invraisemblable.
41:08 Alors là, ça va être intéressant parce que les défenseurs du patrimoine
41:11 sont aussi très inquiets de ce qui se passe à Paris, Jonathan.
41:14 Au vu des Jeux Olympiques de 2024, leurs craintes sont-elles justifiées ?
41:18 Ah ouais, et plus que jamais.
41:19 Et plus que jamais parce qu'on voit bien au fil des mois
41:21 que ce ne sont pas les Jeux Olympiques qui vont devoir s'adapter à Paris,
41:24 mais Paris qui s'adapte aux Jeux Olympiques.
41:27 Pour les besoins des sponsors, on nous a par exemple déjà appris
41:31 que les bouquinistes, qui sont pourtant présents sur les quais de Seine depuis le XVIIe siècle,
41:34 on va simplement les supprimer.
41:36 De même qu'on va scier les réverbères de l'esplanade des Invalides
41:39 pour faciliter la compétition du tir à l'arc.
41:43 La place de la Concorde, elle, va être transformée en stade en plein air.
41:47 Je ne sais pas si vous êtes passé à ces jours-ci.
41:49 Elle est actuellement transformée en fan zone pour la Coupe du Monde de rugby.
41:53 Ça vous donne une petite ampleur du saccage qui est à venir.
41:56 Vous êtes contre la fan zone de place de la Concorde pour rugby ?
41:59 Je suis pour tout ce qui protégerait la plus belle place du monde.
42:01 Oh, rabat-joie ! C'est très bien d'avoir une fan zone.
42:06 Je suis prêt à accepter.
42:08 Si on peut être champion du monde encore plus.
42:10 Si vous voulez, je défendrais toujours la place de la Concorde.
42:13 Je ne dis pas ça pour Jean Dujardin, il va croire que c'est de la récupération.
42:16 Ne vous inquiétez pas Jean Dujardin, ce n'est pas pour vous.
42:18 Vous savez qu'à une époque, elle servait à compléter la place du monde.
42:21 Oui, c'est vrai.
42:22 Je vous disais que le patrimoine, c'était aussi les paysages.
42:25 Le paysage parisien a été souvent aussi mis en péril ces derniers temps.
42:28 C'est grâce à la mobilisation des Parisiens et d'Assos qu'il y a un an à peu près,
42:33 les arbres du champ de Mars les plus beaux ont été sauvés.
42:37 Anne Hidalgo voulait les abattre pour faire quoi ?
42:39 Pour édifier des bagageries.
42:41 Gustave Eiffel avait protégé ses arbres pluricentenaires pour édifier sa tour.
42:45 Anne Hidalgo voulait tout simplement les raser.
42:49 Ça vous montre un peu le degré d'incompétence ou de mépris, ou les deux,
42:54 de la part de plusieurs de nos édiles.
42:57 Vous accusez régulièrement Anne Hidalgo, mais est-elle la seule à faire peser un risque sur le patrimoine de la capitale ?
43:03 Bien souvent, oui, je l'accuse et à juste titre, mais elle n'est pas la seule.
43:07 Et je voudrais pour conclure rapidement, vous raconter une histoire que vous n'entendrez pas ailleurs.
43:12 Je suis en train d'enquêter là-dessus parce que le patrimoine, je vous le disais,
43:16 ce sont nos paysages, nos vieilles pierres, etc.
43:18 Mais c'est aussi ce que je pourrais appeler le patrimoine du quotidien.
43:21 Ça n'a rien de monumental, ça n'a rien de spectaculaire,
43:23 mais ce sont des lieux qui sont là depuis des siècles.
43:26 Il y a ainsi au Palais Royal à Paris, une boutique qui est ouverte depuis 1818
43:31 et qui est restée dans son jus.
43:33 Elle s'appelle à l'Oriental, ça fait quelques mètres carrés.
43:36 Elle vend des pipes, du matériel à tabac, des bibelots, tout ça dans un cafarnaum aussi fabuleux qu'indescriptible.
43:44 Et on tient à peine dedans debout.
43:46 Quand vous rentrez, c'est extraordinaire.
43:48 Ce magasin est référencé dans tous les guides touristiques.
43:51 Vous plongez là-dedans, c'est le Paris de Balzac, c'est le Paris intemporel.
43:55 Il est fréquenté par toutes les têtes couronnées, par tous les chefs d'État,
43:58 les cinéastes, les artistes du monde entier quand ils passent à Paris,
44:01 viennent là, soit pour s'acheter un bibelot, soit parce que ce sont eux-mêmes des amateurs.
44:05 Seulement voilà, l'Oriental a comme voisin le Conseil constitutionnel, c'est son voisin immédiat.
44:11 Tout cela, jusqu'à présent, se passait très bien.
44:14 Mais sous la présidence de Laurent Fabius, le Conseil constitutionnel se sent un peu à l'étroit dans son palais
44:19 et cherche à annexer progressivement les pas de porte de part et d'autre.
44:24 Et que veut faire le Conseil constitutionnel ?
44:26 Il veut annexer cette caverne d'Ali Baba pour faire quoi ?
44:29 Une salle d'attente, vous m'avez bien entendu.
44:31 Mais pourtant, les sages ont le même âge que la création de...
44:34 [Rires]
44:36 Ils ont grandi avec, ils l'ont peut-être construite.
44:40 La boutique appartient au monument historique et pourtant, cette institution, le Conseil constitutionnel,
44:46 est actuellement en train de mettre une pression hallucinante,
44:49 aussi bien sur les monuments historiques que sur la gérante actuelle qui tient cette boutique depuis une trentaine d'années.
44:54 Le résultat, c'est quoi ?
44:55 Elle va sûrement prochainement être expulsée.
44:58 Et je voulais finir sur ça.
44:59 C'est aussi avec des petites décisions comme ça qu'on achève des pans entiers de notre patrimoine.
45:04 Jonathan, le week-end prochain, je propose de faire un sujet et de me renseigner avec vous.
45:10 Ah mais j'ai commencé à visiter cette...
45:12 Non mais c'est formidable.
45:13 Il nous reste 10 secondes, les amis.
45:14 Je suis désolé.
45:15 Formidable sujet.
45:16 Bravo Jonathan.
45:17 Comment il s'appelle le...
45:19 L'Oriental.
45:20 Et les têtes couronnées y vont.
45:23 Et Charles III doit absolument venir sauver ce lieu.
45:26 Eh bien, un grand merci à tous les quatre.
45:29 C'est vraiment très agréable d'être avec vous pour Face à l'Info.
45:31 Le week-end, dans un instant, c'est l'heure des Pro 2.
45:34 Et on a beaucoup de choses à se dire ce soir.
45:36 Restez avec nous.
45:37 ♪ ♪ ♪

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