Face à l'Info (Émission du 29/05/2023)

  • l’année dernière
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

Category

🗞
News
Transcript
00:00 C'est le lundi de Pentecôte, ravie de vous retrouver.
00:04 Nous sommes le 29 mai, il est 19h.
00:07 C'est face à l'info, un petit peu de rose vêtue.
00:09 Je pense que ça se voit un peu, mais ça change un peu.
00:12 Oui, c'est très bien.
00:14 Ça fait une fleur sur une fleur.
00:15 Elle est où, moi ?
00:17 C'est gentil.
00:18 C'est parti avec la Minute Info. Barbara Durand.
00:22 La fille Etéa, qui avait été enlevée par son père jeudi dernier en Isère
00:28 et rentrée en France, annonce fête cet après-midi par l'avocate de sa mère
00:33 qui ajoute que la petite fille est contente d'avoir retrouvé sa maman.
00:37 Comment mettre fin à la pollution plastique ?
00:40 Les négociations sur un futur traité international ont repris aujourd'hui à Paris.
00:44 Les représentants de 175 nations se retrouvent toute cette semaine au siège de l'UNESCO.
00:49 Dans une vidéo diffusée en ouverture, Emmanuel Macron a appelé à mettre fin
00:53 à un modèle insoutenable de la production et de la consommation du plastique.
00:58 Enfin, les Franciliens ont voté et ils disent non à une voie dédiée au covoiturage sur le périphérique parisien.
01:04 Une consultation électronique avait été lancée par la mairie de Paris.
01:08 Elle a pris fin hier soir.
01:10 Au sommaire ce soir, le cinéma français mord-t-il la main qui le nourrit ?
01:22 Le système le plus protégé, le mieux financé de France et même du monde est critiqué en interne.
01:29 La polémique est venue de la française Justine Trier qui a remporté la Palme d'Or à Cannes,
01:34 la troisième femme de l'histoire du festival de Cannes,
01:38 ce qui a suscité la mise au point de la ministre de la Culture, l'édito de Mathieu Bocoté.
01:44 Elisabeth Borne qualifie le Rassemblement National de « parti héritier de Pétain ».
01:49 Est-ce le bon adversaire ? Est-ce la bonne stratégie ? Est-ce la priorité du moment ?
01:53 Pourquoi le passé traumatique nazi de la France et de l'Europe est-il constamment rejoué
02:00 sans régler les problèmes du présent ? L'édito de Guillaume Bigot.
02:04 Après la décivilisation, et si la recivilisation était en marche,
02:09 d'un côté le pèlerinage chrétien de Chartres qui a dépassé tous les chiffres de participation,
02:14 de l'autre un sénateur LR qui propose de faire entrer les racines chrétiennes de la France dans la Constitution.
02:19 Pourrait-on un jour peut-être reciviliser la France ? Le décryptage de Gabriel Cruzel.
02:28 Recep Erdogan est de nouveau élu président de la Turquie, signe de l'histoire.
02:34 Le jour de la prise de Constantinople par les musulmans le 29 mai 1453.
02:39 Constantinople, ville mythique, devenue Istanbul et qui longtemps a symbolisé la présence de l'Occident en Orient.
02:47 Qui aurait dit que le dernier bastion d'un empire aussi puissant et majestueux
02:54 qui a démolé tant de terres serait tombé ce jour-là aux mains des musulmans ?
02:58 Marc Menor raconte.
03:00 Et puis Franck Louvrier, le maire de Limbaule en Loire-Atlantique, a reçu un courrier anonyme
03:05 accompagné notamment de photos de la tête décapitée de Samuel Paty.
03:09 Comment en est-on arrivé à valoriser le terrorisme pour terroriser les élus ?
03:13 Un nouvel élu, cible de menaces, mais aura-t-il vraiment du soutien ?
03:17 Aura-t-il vraiment du soutien l'édito de Mathieu Bocoté ?
03:20 Une approbation de hauteur ? Allez c'est parti avec nos mousquetaires.
03:27 *Musique*
03:39 Mathieu Bocoté il a envie de faire le pèlerinage de Chartres.
03:42 Le jour où vous y allez nous y allons tous.
03:45 Vous n'êtes pas prêts pour marcher.
03:48 Pourquoi ?
03:49 J'adore marcher.
03:50 Oui mais vous faites amphithéâtre le week-end, j'ai découvert ça.
03:53 Ah oui.
03:54 À la Sorbonne, imaginez.
03:56 Le grand amphithéâtre.
03:58 Le grand amphithéâtre Richelieu pour le centenaire de l'Académie des sciences d'Outre-mer.
04:03 Vous étiez rayonnant.
04:05 Oh c'est gentil, c'était exceptionnel.
04:07 Mais c'était exceptionnel, c'était très intéressant de voir la francophonie,
04:10 la France illuminer le monde et la francophonie et le monde et la francophonie illuminer la France.
04:16 C'était passionnant.
04:17 Le cardinal est fier de vous.
04:18 *Rires*
04:19 Allez, l'Académie des sciences d'Outre-mer qui a fêté ses cent ans.
04:22 Merci, vous étiez plein là, non ?
04:24 *Rires*
04:25 Bon, Gabrielle Cluzel est avec nous, Charlotte je sais pas, je pense qu'elle est au pèlerinage.
04:28 On l'aime quand même.
04:30 C'est presque une tradition, le Festival de Cannes doit donner lieu à quelques esclandres politiques.
04:35 C'est Justine Trier qui cette année s'est chargée de l'honorer récipiendaire de la Palme d'Or.
04:40 La troisième femme, je disais, à en bénéficier dans l'histoire du festival,
04:44 a profité de son discours, Mathieu Bogcotte, de remerciement,
04:46 pour s'en prendre au gouvernement pour la réforme des retraites,
04:50 et plus largement pour dénoncer le néolibéralisme qui menacerait le cinéma français.
04:55 Voilà, qui bouscule sur le fond, accusé même de cracher dans la soupe.
04:59 Que retenir de cette étrange séquence ?
05:01 D'abord qu'il n'y a aucune surprise.
05:03 C'est-à-dire lorsque le milieu du cinéma, qui est le milieu de la transgression subventionnée,
05:10 se rassemble pour se célébrer, que ce soit au César ou encore à Cannes, ou aux Oscars, soit disant passant,
05:18 on a toujours des acteurs, des cinéastes, des réalisateurs,
05:21 qui, porteurs, soit très très riches ou bénéficiaires d'argent public,
05:26 en profitent pour faire la morale à leurs contemporains.
05:29 Pourquoi s'en priverait-il ?
05:30 Si vous pouvez conjuguer le bonheur matériel du bourgeois et la prétention morale de l'artiste,
05:38 vous n'en priverez pas, vous avez tout et absolument tout.
05:41 Quelques souvenirs, au César, il y a quelques années, en 2020, si je ne me trompe pas,
05:45 Aïssa Maïga avait fait le décompte des Noirs et des Blancs dans la salle,
05:49 en forme de fichage ethnique des gens qui assistaient à la cérémonie.
05:52 À Delenel, on s'en souvient.
05:54 Aux États-Unis, il y a régulièrement des discours, dans le cadre des Oscars Hollywood,
05:59 des discours pour dénoncer le capitalisme.
06:02 Ces gens-là, il ne manque pas d'humour.
06:04 Et à Cannes, cette fois-ci, on l'a vu, vous l'avez dit,
06:06 c'est Mme Justine Trier qui remporte son prix et qui décide de transformer ça en tribune
06:12 pour s'inscrire dans une actualité un peu épuisée.
06:14 Parce que le débat sur les retraites a emporté la France depuis le début de l'année,
06:18 mais là, on sent qu'on en sort un peu.
06:20 Et là, si on est dans la tête d'un artiste de gauche, de la gauche croisette, la gauche modenne,
06:24 on cherche sur le radar quelle est la cause payante en ce moment.
06:27 2020, c'était les émeutes Black Lives Matter aux États-Unis.
06:31 2021, c'était des gens un peu plus compliqués.
06:34 Qu'est-ce qu'on pouvait trouver?
06:36 Là, 2022, on aurait trouvé probablement aisément la politique internationale.
06:40 2023, on l'a. On l'a. La crise des retraites, on sait sur quelle cause intervenir
06:45 pour se faire valoir moralement.
06:47 Alors, que nous dit Mme Trier?
06:49 Je pense qu'on doit vraiment lire ça comme le besoin psychologique de faire valoir sa vertu publiquement.
06:53 Ça, c'est le point de départ de ses interventions.
06:56 Alors, qu'est-ce qu'il nous dit?
06:58 Des banalités et des faussetés.
07:00 Il n'y a plus une banalité vraie qu'une fausseté extravagante, mais allons-y avec les banalités.
07:04 Elle nous dit, le pays, cette année, a été traversé par une contestation historique,
07:08 extrêmement puissante, unanime, contre la réforme des retraites.
07:12 C'est vrai.
07:13 Elle dit que cette contestation a été réprimée.
07:16 Le terme est peut-être exagéré, mais ça décrit une réalité.
07:19 On a un gouvernement qui a imposé à une population qui n'en voulait pas une réforme.
07:23 Le gouvernement disait, c'est nécessaire et on est courageux.
07:25 La population disait, vous nous volez deux ans de vie et on n'est pas contents.
07:28 Mais c'est vrai, elle s'inscrit dans ce débat.
07:32 Mais elle en profite rapidement pour faire une espèce de passe dans le sport.
07:39 J'envoie le ballon à l'un et à l'autre, mais elle se passe à elle-même.
07:42 Elle commence avec la question des retraites et rapidement, elle dénonce la situation du cinéma français.
07:48 Et que dit-elle?
07:49 D'abord, elle dénonce la marchandisation de la culture.
07:52 En soi, c'est vrai.
07:54 En soi, elle a raison de s'inquiéter.
07:56 Je cite « la marchandisation de la culture que le gouvernement néolibéral défend est en train de casser l'exception culturelle française. »
08:03 Faut-il dénoncer la marchandisation de la culture?
08:06 Évidemment, en soi, on voit ce qu'elle veut dire.
08:09 Si tout est marchandise, dans ce monde pluriel, il n'y a de valeur transcendante de valeur en soi.
08:14 Elle dénonce le néolibéralisme.
08:16 On peut tous dénoncer le néolibéralisme.
08:18 C'est très vintage quand même.
08:19 Dénoncer le néolibéralisme, c'est comme la transgression version 1998.
08:22 Mais il se peut que Madame ne soit pas à jour dans les transgressions mondaines disponibles.
08:26 Mais là, on en arrive à la question centrale.
08:28 Est-ce que c'est vrai?
08:30 Est-ce que c'est vrai que le cinéma français est aujourd'hui soumis à la marchandisation du monde et au néolibéralisme conquérant?
08:36 C'est simplement faux.
08:38 À l'échelle du monde occidental et plus largement à l'échelle du monde, il y a un traitement spécifique du cinéma français.
08:44 C'est un cinéma qui est protégé, subventionné, mis à l'abri des pressions de la marchandise à tout prix, du néolibéralisme à tout craint.
08:51 Donc, ce qu'elle dit est factuellement, l'effet, le truc qui théoriquement est indépendant de notre opinion, c'est factuellement faux.
09:00 Plus encore, le cinéma français est protégé par un principe que certains nommeraient la préférence nationale.
09:06 C'est-à-dire qu'il est fondé sur une forme de protectionnisme économique, de protectionnisme culturel,
09:11 qui vise à protéger les nationaux, à soutenir les nationaux, à subventionner les nationaux,
09:16 plutôt que les autres, pour s'assurer que l'intérêt national, culturel français soit défendu.
09:22 Donc, je demande à Mme Justine Trillet, est-elle favorable à la préférence nationale?
09:27 Il faudrait lui poser. Ou peut-être la priorité nationale, on pourrait appeler ça aussi.
09:31 Il faudrait qu'elle nous le dise. Ce serait intéressant de savoir ça, à moins que ce soit bon seulement pour les artistes.
09:35 Ça aussi, ça m'intéresse beaucoup comme question.
09:38 Cela dit, évidemment, sans surprise, Jean-Luc Mélenchon et d'autres à gauche se sont manifestés.
09:44 Je cite Jean-Luc Mélenchon. « Merci à Justine Trillet pour son courage en plus de son talent. »
09:49 Où était le courage? Soyons sérieux. Il y a quand même des gens moulés du festival de Cannes.
09:54 Il ne faut pas exagérer. Donc, merci à Justine Trillet pour son courage en plus de son talent.
09:58 Cannes revient à sa tradition. C'est la gauche résistante qui a créé ce festival. Merci.
10:03 Ils trouvent le moyen, Mélenchon, d'embarquer là-dedans, la résistance, donc la résistance au nazisme,
10:07 la résistance à l'occupation, dans la déclaration de Mme Trillet à propos des retraites.
10:13 C'est quand même à ce niveau d'approximation historique qu'on bascule dans la fausseté revendiquée.
10:18 Et à travers ça, on l'aura compris, c'est une volonté de confisquer l'événement, de faire l'événement.
10:24 Et ça a été accueilli comme tel par les commentateurs qui ont dit « Oh là là, la crise des retraites ressurgit,
10:29 alors qu'on a tout fait pour ne pas avoir de manifestants. »
10:31 Tout cela est agaçant, tout cela est lassant.
10:34 Avant ma prochaine question, rappelons que les chaînes de télévision françaises sont taxées obligatoirement
10:40 pour financer le cinéma français. Certains parlent même de raquettes.
10:44 C'est obligatoire, les détracteurs bien sûr, et que Canal+, le groupe Canal+ dont CNews appartient,
10:51 est le principal, le premier financeur du cinéma français.
10:54 C'est bien de le rappeler parce que parfois la ministre de la Culture demande un peu de choses avant.
10:58 Ah, des drogues de chance.
10:59 Oui, donc c'est bien de regarder le groupe quand même dans son ensemble et ce qu'il fait.
11:02 Mais Justine Trillet, pour revenir à elle, n'a-t-elle pas tort de dire que le cinéma se fait imposer
11:08 un impératif de rentabilité?
11:11 Ça, c'est la controverse du jour qui est la plus drôle.
11:13 Alors qu'est-ce qu'on entend? Il est vrai qu'aujourd'hui, les producteurs ont le souci un peu,
11:18 et pas tant que ça, soyons honnêtes, un tout petit peu, de s'assurer que les films puissent potentiellement,
11:23 théoriquement, si on est chanceux, les bonnes années à tout moment, des années bisextiles,
11:27 trouver le public. C'est-à-dire, vous savez, produire un film et se retrouver avec des gens
11:31 dans la salle pour goûter le film, ne pas se retrouver dans une structure de production cinématographique
11:36 où vous avez une offre sans demande, où vous avez des artistes, certains de leur talent,
11:41 certains de leur génie, certains de leur vocation culturelle et artistique et cinématographique,
11:46 produire des oeuvres qui ne rencontrent jamais de public. C'est quand même un petit problème à la rigueur.
11:52 Or, que nous dit Mme Trillet, qui n'est pas à sa première déclaration en la matière?
11:57 Elle disait, je pense, sur France Inter, « L'exception culturelle française. Les films n'ont pas besoin
12:03 d'être rentables. C'est ce qu'on nous envie. » Alors, je comprends que tous les films n'ont pas vocation
12:09 à être des blockbusters américains. Je le comprends sérieusement. Tous les films n'ont pas vocation
12:13 à engager des millions, sinon des milliards qu'on sèche à la grandeur de la planète.
12:18 Il n'en demeure pas moins que l'autre nom, je le disais, du principe de rentabilité, c'est rencontrer
12:23 le public. C'est rencontrer suffisamment de gens qui ne sont pas tous des idiots, incultes,
12:28 qui seraient seulement soumis au divertissement à l'américaine et qui seraient étrangers au génie
12:33 de la culture française. Ça consiste à rencontrer un public qui est potentiellement intéressé
12:38 par les productions culturelles françaises. Et on le comprend, rien n'est plus intéressant
12:42 que de se faire raconter sa réalité dans sa langue, dans sa culture, dans son imaginaire, dans son pays.
12:48 Alors là, qu'est-ce qu'on voit? Le public, effectivement, boude souvent les productions culturelles
12:52 françaises, les productions cinématographiques. On se demandera dans un instant pourquoi.
12:57 Mais Mme Trier ne se demande pas pourquoi. La seule question qu'elle a à l'esprit, c'est l'idée
13:02 d'imposer le souci du public lui semble scandaleuse. C'est assez étonnant.
13:07 Je note, imaginons d'autres domaines de l'activité économique qui dirait, on ne veut pas se soumettre
13:12 au principe de rentabilité. Nous, les restaurants, nous, les coiffeurs, nous, les théâtres,
13:16 nous, l'industrie de l'armement, faites la longue liste. La rentabilité, ce n'est pas pour nous.
13:21 Fichez-nous la paix avec vos préoccupations bourgeoises. Alors, c'est amusant.
13:25 De ce point de vue, on voit comment l'artistocratie réclame pour elle le bénéfice et le bonheur
13:29 de la gratuité en disant, donnez-nous les conditions d'exprimer notre génie sans être tenu par ces
13:34 pecnos, par ces bouseux qui certes payent pour qu'on puisse avoir droit à nos privilèges,
13:39 mais ce ne sont pas des privilèges insensés, ce sont des privilèges réservés à la création.
13:43 Ça, on apprécie toujours. Alors, la Macronie, je note sur ce coup-là, a décidé de marquer
13:48 une critique justement de Mme Trier, sur un mode un peu quand même bas de gamme.
13:52 Je trouve la critique sur le mode on ne crache pas dans la main qui nous nourrit.
13:56 Donc, je donne quelques déclarations. Maude Bréjeon, qui dit, dénonce un petit microcosme
14:02 bourgeois subventionné à l'argent public. Ce n'est pas faux, mais Roland Escure,
14:06 l'ingratitude d'une profession nous aide autant. Alors, ce n'est pas faux, j'entends,
14:10 où il y a, c'est un milieu, je vais le dire, qui fonctionne à la transgression subventionnée.
14:14 Il n'en demeure pas moins que le véritable problème, le véritable problème avec ces gens,
14:19 c'est un petit milieu enfermé en lui-même, un petit milieu qui s'admire lui-même
14:24 et qui n'a pas le souci justement du commun des mortels. Et là, on touche à la question,
14:28 pourquoi le public? Pourquoi le public tend à bouder trop souvent le cinéma français?
14:32 Pourquoi? Est-ce que c'est parce que les films sont tellement supérieurs que le commun
14:35 des mortels, qui est au ras des pâques, n'est pas capable de les admirer?
14:38 Ou est-ce que ce n'est pas parce que plusieurs de ces films, trop de ces films, fonctionnent
14:42 véritablement à la moraline idéologique, à la propagande idéologique, cherchent
14:46 simplement à endoctriner une population avec toujours le même discours humanitariste,
14:50 pro-migrants devant l'absolu, dénonciation rituelle de l'intolérance qui entraînerait
14:55 notre monde? Je donne deux exemples. Le film Le Monde d'hier, 2020, si je ne me trompe
14:59 pas, qui met en scène une élection présidentielle où, il y avait des acteurs de qualité, je
15:04 le précise, une élection présidentielle où l'extrême droite risque de percer grâce
15:08 à l'appui des Russes et ça ferait en sorte que la France prendrait la tête d'une internationale
15:12 fasciste dans le monde. Ayez peur les amis. Le film s'est planté en salle, je le précise
15:17 avec plaisir. Ensuite, un autre film, Police, qui mettait en scène cette fois-là des policiers
15:23 responsables qui devaient reconduire un migrant qui a été débouté pour le droit d'asile
15:28 à l'aéroport et là, ils ont des problèmes de conscience. Ils se rendent compte qu'ils
15:32 participent à un système injuste. Comment pourrait-on reconduire à l'aéroport des
15:36 gens qui ont été déboutés de leur droit d'asile? Ce film aussi s'est un peu planté.
15:40 Alors, vous voyez, quand on décide d'avoir un cinéma qui soit le mode de la propagande
15:44 davantage que sur le mode de la véritable création artistique, il se peut qu'on en
15:47 paie le prix de temps en temps.
15:49 Dernière question. Laurent Wauquiez dans le Journal du dimanche s'en est pris quant
15:53 à lui à la censure culturelle et plus particulièrement à une politique culturelle qui sert principalement
15:59 et peut-être même exclusivement Paris, les grandes métropoles, en dédaignant la majorité
16:05 des Français. Est-ce que sa critique est juste?
16:07 À tout le monde, elle n'est pas fausse. C'est-à-dire qu'est-ce qu'il nous dit?
16:10 Premièrement, la vie culturelle subventionnée française est concentrée à Paris, on pourrait
16:14 même dire à Paris dans quelques arrondissements, soyons honnêtes, autour d'une petite clique
16:18 qui se prend pour un milieu éclairé, qui confisque le bien public pour assurer à la
16:22 fois un privilège dans la diffusion de ses oeuvres et aussi dans l'entretien probablement
16:27 de certains trains de vie. Alors, il dit, c'est une centralisation. Or, la France ne
16:30 tient pas qu'à Paris et ne tient pas que dans ces quelques arrondissements. Créons
16:34 des conditions pour généraliser des subventions pour permettre à tout le pays, dans toute
16:38 sa créativité, pas seulement un petit milieu, de profiter de l'argent public. Premier élément.
16:42 Deuxièmement, on lui dit, vous savez, vous retirez des subventions quelquefois à des
16:47 associations sans le... et là, c'est assez intéressant, sur le mode autoritaire ou néo-populiste.
16:52 Question toute simple, mais est-ce qu'il y a un droit fondamental à avoir une subvention?
16:56 Est-ce que le jour où on reçoit une subvention, une association culturelle, un théâtre,
17:00 cette subvention, c'est un droit fondamental, probablement le droit de l'homme, qui doit
17:04 demeurer jusqu'à la fin des temps? Ou est-ce que l'État n'est pas en droit, puisque les
17:07 ressources sont limitées, de distribuer autrement des subventions? On lui reproche notamment
17:11 d'avoir financé un musée gallo-romain, un musée sur l'identité gauloise de la France.
17:16 Et on dit, ah, ça c'est de droite. C'est peut-être même d'extrême droite. Depuis
17:19 quand revaloriser le passé gaulois, le passé gallo-romain, c'est de l'extrême droite
17:23 ou de la droite? En fait, c'est peut-être pas la culture qui plaît aux déconstructeurs
17:27 du cinéma, absolument. Dernier mot, Laurent Wauquiez s'inquiète de la déconstruction,
17:31 de la censure, de la perte de liberté d'expression. Normalement, ces causes-là devraient emporter
17:36 le milieu du cinéma, le milieu des arts, en disant, c'est vrai que la censure, c'est
17:39 grave. C'est vrai que la déconstruction, c'est grave. Pourtant, hélas, ce milieu
17:43 est assez discret. Lorsque vient le temps de défendre la liberté de création ou la
17:47 liberté d'expression, ou de s'opposer à ceux qui réécrivent, par exemple, des romans
17:51 et des livres aujourd'hui, ou les destructeurs de statuts, soudainement, le milieu du cinéma
17:55 crée une surprise.
17:57 L'édito de Mathieu Bocoté.
18:01 Elisabeth Borne a estimé que Marine Le Pen pouvait être considérée comme une héritière
18:07 de Pétain et qu'il ne fallait pas banaliser le RN. Alors, je cite, "le RN y met les formes,
18:13 mais je continue à penser que ces idées sont toujours les mêmes et que c'est une idéologie
18:17 dangereuse. Un changement de nom ne change pas les idées, les racines."
18:23 Vrai ou faux, Guillaume Bigot ?
18:25 D'abord, il faut comprendre ce que Mme Borne a dans la tête quand elle dit ça. C'est
18:29 assez grave, effectivement. Elle dit grosso modo deux choses simples. Elle dit, les sources
18:35 du RN vis-à-vis du FN, le cordon ombilical n'a pas été coupé, les sources n'ont pas
18:39 été coupées, et les sources du FN remontent à Vichy et sont donc empoisonnées. Voilà
18:45 ce qu'elle dit. Et je pense qu'elle dit faux. Dans les deux cas, elle dit faux. On
18:49 peut essayer de le montrer. Elle a tort, à mon avis, sur les origines du FN, dont est
18:54 issu le RN, qui remonteraient jusqu'à Vichy. Pourquoi elle a tort ? Parce qu'à mon avis,
18:58 la vraie matrice du FN de Jean-Marie Le Pen, fondée en 1972, c'est l'Algérie française.
19:04 Ce n'est pas Vichy. Il y a là des comptages, des recomptages, chacun dit, regardez, il
19:09 y a des résistants, il y avait des résistants à la fondation du FN en 1972, et les autres
19:13 répondent, oui, mais il y avait des collaborateurs à la fondation du FN en 1972. C'est vrai,
19:18 des collaborateurs épouvantables, mais aussi des résistants impeccables. La question qu'on
19:22 doit se poser, c'est pourquoi il y avait en même temps des résistants et en même temps
19:26 des collaborateurs en 1972 derrière Jean-Marie Le Pen ? Réponse, parce que justement, ces
19:31 résistants-là reprochaient au général de Gaulle d'avoir laissé tomber l'Algérie,
19:35 parce que justement, ces collaborateurs reprochaient au même général de Gaulle d'autres choses.
19:40 Et en fait, c'est l'antigaullisme et la question de l'Algérie qui a fait la véritable
19:44 creuset, la véritable matrice du FN. Ce n'est pas du tout la question de Vichy en réalité,
19:50 qui occupait assez peu les esprits dans les années 1970. Dans les années 1970, la grande
19:54 vadrouille regardait ce film, il n'est pas question des horreurs de Vichy, on est dans
19:57 un autre univers psychologique. Et cet antigaullisme, c'est celui de Jean-Marie Le Pen. Pourquoi ?
20:02 Parce que c'est l'un des députés les plus éloquents et les plus jeunes de la 4ème
20:07 République, et en fait, sa carrière va être coupée nette par les institutions de la 5ème
20:11 République, mise en place par le général de Gaulle, qui coupe l'herbe sous le pied
20:14 à des petits partis comme le Poujadisme. Ensuite, Jean-Marie Le Pen, et c'est ça
20:18 qui va faire le lien aussi, Jean-Marie Le Pen, on sait, a le goût de la provocation,
20:22 a le goût de l'outrance. Il y a ses calembours épouvantables, du rafour crématoire, il y
20:27 a ces espèces de grenades qu'il jette comme ça, dégoupillées en permanence dans le débat
20:31 public, comme la Shoah, c'est un détail de l'histoire. Voilà à mon avis l'erreur.
20:35 C'est-à-dire que ce n'est pas le lien et pas entre FN et Vichy, c'est entre FN et
20:41 l'Algérie française. Et deuxièmement, elle a tort Mme Bande sur le deuxième point,
20:44 parce que la dédiabolisation opérée par Marine Le Pen, cette dédiabolisation, elle
20:50 a été à mon avis sincère. C'est pas que le nom qui a changé, elle a quand même
20:55 tué le père, elle l'a tué réellement et symboliquement, il a fondé le parti, elle
20:59 l'a mis dehors, alors que c'était son propre père, du parti qu'elle a fondé et
21:03 qu'elle a reçu en héritage. C'est pas rien quand même. Et elle a effectivement
21:06 changé le logiciel. Elle a changé le logiciel et sans faire de jeu de mots, pas du tout
21:10 sur les points de détail. Elle a changé le logiciel d'abord sur le caractère central
21:14 et absolument monstrueux de la Shoah, elle a déclaré dans le point que la Shoah est
21:18 l'épisode le plus abominable de l'histoire. Pour moi, fermez le banc, cette affaire est
21:22 réglée. Et deuxièmement, à tort ou à raison, elle invoque les mannes du général
21:26 de Gaulle, elle dit qu'elle poursuit l'œuvre du RPR, etc. Alors moi je pense qu'en plus
21:31 on pourrait rajouter que tous les partis politiques ont le droit d'évoluer et de
21:34 changer. Regardez les Républicains par exemple, à mon avis ils n'ont plus grand chose
21:38 à voir avec le général de Gaulle. Ils ont tenu à ce que la France réintègre le commandement
21:43 de l'OTAN, ils ont tenu à effacer et mettre à la poubelle le résultat d'un référendum,
21:47 toute chose qui aurait fait bondir de fureur le général de Gaulle.
21:51 Marine Le Pen a réagi vivement en dénonçant des propos infâmes et indignes qui ne sont
21:57 pas acceptables à l'égard du premier parti d'opposition, de ses 88 députés, de ses
22:02 milliers d'élus, des millions de Français. Est-ce qu'elle a raison ? Et d'ailleurs,
22:06 Elisabeth Borne, est-ce qu'elle fait de la politique politicienne ou bien est-ce qu'elle
22:11 est réellement sincère ?
22:12 C'est difficile parce qu'on ne sonde pas les reins et les cœurs. Mais disons qu'on
22:15 peut avoir peut-être une première grille de lecture politique de cette affaire et puis
22:19 après ça nous ramènera à l'histoire, à une grille plus historique. Sur le plan politique,
22:23 bien sûr que Mme Borne, elle est Premier ministre. Et comme elle est Premier ministre
22:27 et que le Rassemblement National est le principal parti d'opposition, c'est normal qu'elle
22:31 fasse feu de tout bois pour discréditer le Rassemblement National, bien sûr. Alors évidemment
22:35 quand on l'entend dire par exemple que les députés du Rassemblement National se sont
22:39 comportés de manière plus républicaine que les députés de l'EFI, on peut se dire
22:43 peut-être qu'elle n'est pas complètement sincère quand elle s'attaque comme ça au
22:46 Rassemblement National, qu'elle a 6 000 appétins. Quand on entend son ministre d'Intérieur
22:50 dire que Marine Le Pen finalement est trop molle sur la question de l'immigration, qui
22:54 est justement la question qui ramènerait soi-disant aux heures les plus sombres, on
22:57 peut se dire peut-être que Mme Borne n'est pas sincère. Moi je pense que Mme Borne fait
23:00 de la politique et ce n'est pas incompatible, en même temps elle est sincère. Elle est
23:04 probablement sincère en raison de son histoire personnelle, de l'histoire de son père qui
23:07 est revenu des camps, qui s'est suicidé, de l'histoire de sa famille, parce que cette
23:10 histoire l'a marqué dans sa chair, mais parce qu'au-delà de ce que Jospin dénonçait
23:15 comme le carnaval antifasciste, c'est-à-dire des gens qui ne croient pas un traître moral,
23:19 qui ne croient pas un traître mot de ce qu'ils disent lorsqu'ils accusent le Front National
23:24 à l'époque et le Rassemblement National aujourd'hui d'avoir partilié avec les heures
23:27 les plus sombres, il y a malheureusement des gens comme Mme Borne et comme encore des millions
23:31 de Français qui croient très sincèrement que le Rassemblement National ou d'autres
23:35 formations politiques d'ailleurs sont finalement la version propre sur elle ou la version disons
23:41 présentable d'une idéologie qui nous ramène effectivement à cette histoire. Et donc je
23:45 pense qu'il faut en passer par cette histoire. D'ailleurs un des arguments consiste à dire
23:48 oui mais Bardella est jeune, il n'a pas connu l'histoire, les jeunes qui votent pour ce
23:52 parti ne comprennent pas, il faut réactiver les choses. Moi je dis finalement chiche,
23:56 réactivons l'histoire, regardons ce qu'était cette histoire. Et là on se rend compte que
24:01 Mme Borne et les gens qui pensent comme elle, eh bien en fait ils ont totalement oublié
24:05 ce qu'était Vichy. D'abord une première confusion historique c'est entre l'extrême droite
24:09 et le nazisme ou le fascisme parce que quand on parle d'extrême droite ça nous ramène
24:12 au nazisme ou au fascisme. L'extrême droite en France, elle était importante dans l'ordre
24:16 de guerre, elle était virulente, elle était antisémite, ça c'est sûr, elle n'était
24:20 ni nazi ni fasciste, c'était encore autre chose d'ailleurs si on veut être rigoureux
24:23 sur le plan historique. Et cette extrême droite là d'ailleurs elle a éclaté. Une
24:26 partie a soutenu beaucoup, d'ailleurs nombreux ont soutenu Pétain, effectivement, mais il
24:31 y a aussi une partie de l'extrême droite qui est allée à Londres avec une formule
24:34 absolument ahurissante de Général De Gaulle qui dit "à Londres il y avait la cagoule",
24:38 c'est-à-dire un complot d'extrême droite, "et la synagogue". On ne comprend pas cette
24:41 phrase, ça veut dire qu'une partie de l'extrême droite française était partie effectivement
24:44 dans la résistance. Donc ça c'est pour l'extrême droite. Ensuite, il y avait bien sûr des
24:49 nazis, des pro-nazis, des collaborateurs pro-fascistes et pro-nazis. Ils étaient très différents
24:55 de Vichy en réalité, c'est ce que les historiens nous montrent, c'était la collaboration
24:58 de Paris. La collaboration de Paris, ses deux figures centrales c'est Dorio et Déa.
25:03 Dorio, Déa venu du Parti Socialiste et du Parti Communiste. Donc aucun rapport avec
25:06 l'extrême droite, désolé. Maintenant allons à Vichy, allons vers ces sources empoisonnées.
25:10 Moi je veux bien qu'on y aille, allons-y. Mais qu'est-ce qu'on va découvrir en fait
25:13 à Vichy ? Ah c'est intéressant ce qu'on voit à Vichy. On a la technocratie, on a
25:18 les magistrats, on a les journalistes, on a les vedettes, on a ce qu'on appellerait
25:21 aujourd'hui le politiquement correct et des centres, du centre droit, du centre gauche,
25:25 du centre, des gens très propres sur eux. On va continuer là-dessus parce que je vous
25:28 sens très emballé, et puis on va le dire tout à l'heure parce que vous avez fait
25:31 une thèse sur je ne sais pas à quel âge, quand est-ce que vous avez fait une thèse
25:34 justement sur cette question. On marque une pause et on revient dans un instant. A tout de suite.
25:41 Alors vous nous parliez, retour sur le plateau de face à l'info, vous nous parliez de la
25:44 sociologie de Vichy. Juste avant, certaines mauvaises langues quand même s'étonnent
25:48 que la Première Ministre n'ait pas relevé que son interlocuteur avait été accusé d'agression
25:52 sexuelle, a eu un rappel à la loi. Certaines personnes s'interrogent.
25:57 Vous savez souvent les premiers prix de vertu sont des pêcheurs invétérés, ça n'a rien
26:01 de très étonnant.
26:03 Alors venons sur la sociologie de Vichy.
26:07 Il faut surtout éviter de tomber dans ce qu'on dénonce. Parce que ce que j'essaie de dénoncer
26:11 c'est de vivre dans le passé, de vivre dans l'anachronisme en réalité.
26:14 Mais simplement si on se rappelle de ce qu'était l'histoire et de la sociologie effectivement
26:18 des gens qui étaient à Vichy autour du maréchal Pétain, c'était des républicains bontains,
26:22 plutôt décentristes, toute la classe politique de l'époque, etc. C'était ça Vichy.
26:26 Et en effet, il y a un formidable livre que je conseille à tout le monde, les Souvenirs
26:30 de l'occupation de Maurice Garçon, qui est un avocat, et qui raconte qu'il y avait un
26:33 politiquement correct de l'époque, qui était pour la construction européenne de l'époque,
26:36 pour l'Allemagne de l'époque, etc. et qui était très antisémite.
26:40 C'est ça la réalité. Et donc si on regarde la sociologie de l'époque,
26:44 ben oui, je suis désolé Madame Borne, mais effectivement, les Vichy c'était plus proche
26:48 des notables centristes. Et les gens qui faisaient sauter des trains et qui cachaient des Juifs,
26:52 ils étaient sociologiquement plus proches de l'électorat du RN, quand bien même
26:55 ça serait choquant de le dire. C'est quand même la réalité.
26:58 Mais il ne faut pas tomber dans ce qu'on dénonce. L'histoire c'est l'histoire et ce n'est pas le présent.
27:02 Alors je disais tout à l'heure, vous avez fait une thèse sur le sujet de l'anachronisme
27:06 qui empêche de voir la réalité actuelle et de l'analyser correctement
27:10 et notamment appartient du poids de la seconde guerre mondiale.
27:13 Mathieu Bocoté en parle d'ailleurs régulièrement. Cette sortie d'Elizabeth Borne,
27:17 est-ce qu'elle illustre justement le problème ? Dernière question.
27:20 Je vais vous épargner ma soutenance de thèse, rassurez-vous.
27:23 Vous l'avez faite il y a combien de temps ?
27:25 Il y a une dizaine d'années. Je récupère un concept, qui est le concept d'hystérèse.
27:28 Les hystérésistes connaissent bien les économistes.
27:31 Pour simplifier, on va dire que ça nous ramène à ce concept que Freud a mis au cœur de sa théorie,
27:37 c'est-à-dire le traumatisme. Un traumatisme, quelqu'un a vécu quelque chose dans le passé
27:41 qu'il a traumatisé, à un moment il le refoule, et puis à un moment ça revient le hanter comme une obsession
27:46 et ça va recouvrir la réalité, ça va l'obséder et ça va le tétaniser ou le paralyser et l'empêcher d'agir.
27:52 Voilà, c'est ça le mécanisme du traumatisme.
27:54 Il dit très bien, dans 5 leçons de psychanalyse, pour m'expliquer sa théorie,
27:58 il dit "Imaginons qu'un londonien aujourd'hui se balade à côté du monument qui incarne le grand incendie de Londres
28:05 et que d'un seul coup le fait de voir ce monument fait qu'il est pris de panique et il pense qu'il y a un incendie."
28:10 Et bien je pense que les traumatismes liés au crime commis par les nazis
28:14 et aussi effectivement à la complicité du régime de Vichy, en France en particulier,
28:19 ont cet effet traumatique sur le présent, indiscutablement.
28:22 Il y a bien un refoulement. Jusque dans les années 70, on n'en parle pas.
28:25 On n'en parle pas et c'est quelque chose de refoulé.
28:28 D'ailleurs c'est le mythe de la France totalement résistante.
28:30 Et puis il y a une remontée d'un seul coup du refoulé.
28:32 C'est le feuilleton Shoah, c'est la diffusion de "Chagrin et de la pitié" d'Ophuls en 81,
28:36 c'est les thèses de Paxton et d'un seul coup la France, elle se découvre, en tout cas sa classe dirigeante,
28:42 ses élites lui disent "mais en fait vous avez été complètement vichyste".
28:46 Évidemment c'était tout aussi faux que de dire qu'elle avait été complètement résistante.
28:49 Mais on voit bien comment cette peur panique qui saisit la classe dirigeante, elle est notable,
28:53 va être projetée sur la réalité.
28:55 Paul Lionnès, dont "Voyage au cœur du malaise français", un livre formidable que Mathieu a déjà cité,
28:59 et qu'on adore tous les deux, explique bien comment l'invention du badge SOS Racisme, par exemple,
29:04 il est jaune, ce n'est pas le fait du hasard, c'est en référence à l'étoile jaune.
29:07 Autrement dit, les descendants de l'immigration sont symboliquement les descendants des enfants juifs qu'on a arrêtés.
29:14 C'est la raison pour laquelle on ne veut pas établir le lien avec la délinquance.
29:17 C'est la raison pour laquelle on ne veut pas expulser, on ne veut pas stopper le droit d'asile,
29:20 on ne veut pas stopper le regroupement familial.
29:22 Pourquoi il y a une panique à l'idée de pouvoir faire une préférence nationale en matière de sécurité sociale ?
29:27 Parce que ça nous renvoie justement à ces heures les plus sombres.
29:30 Et donc il voit le monde recouvert de ces grilles-là.
29:33 Et la meilleure démonstration de ce que je vous dis, c'est qu'effectivement il y a bien une différence sociologique.
29:37 Dans la sociologie qui a collaboré, ce phénomène est massif.
29:40 Tous les notables pensent ça.
29:42 La population qui a plutôt, les classes populaires ont plutôt résisté, ne pensent pas ça.
29:46 Les pays scandinaves, qui n'ont pas de crimes d'une certaine façon à nazi à se reprocher,
29:51 la Suisse, la Grande-Bretagne, aucun problème avec l'immigration.
29:54 Ils ne sont pas gênés aux entournures si vous voulez.
29:56 Donc vous voyez bien que ce poids, il continue à peser.
29:59 Ce passé effectivement ne passe pas.
30:01 Et je pense qu'il faut répondre à Mme Borne et à tous ceux qui de bonne foi croient ça,
30:04 qu'on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve, y compris dans les eaux saumâtres de Vichy.
30:09 L'édito de Guillaume Bigot.
30:13 Avant de passer à vous, Gabriel Cluzel, peut-être une image.
30:18 Tiens, une image de la Sorbonne, on a fini par la trouver.
30:20 Merci, M. Monod, de l'avoir montrée.
30:22 Non mais c'est vrai, c'est intéressant.
30:23 Mais ça mérite, regardez ça.
30:24 Le centenaire de l'Académie des sciences d'outre-mer, si bien de le montrer,
30:27 c'est bien de voir les peuples rassemblés autour de la France.
30:30 La France est présente sur tous les océans.
30:31 C'est un pays mondial, ce n'est pas un pays qu'européen.
30:33 Exactement.
30:34 La France, la puissance.
30:35 Ce n'est pas l'allié pour mille ans de l'Allemagne, si vous voyez ce que je veux dire.
30:37 Exactement.
30:38 Ce n'est pas un principe colonisateur, c'est un principe d'émancipation universelle.
30:43 C'est l'intelligence au pouvoir.
30:45 Très bien résumé.
30:46 Et je vais vous parler juste, on ne montre pas souvent d'image,
30:49 mais c'est important parce qu'on parle souvent, nous,
30:51 de la société qui est victime de la santé mentale.
30:53 Et depuis aujourd'hui, à partir d'aujourd'hui, sur toutes les antennes du groupe et ailleurs,
30:57 une campagne pour la santé mentale a été lancée par le psychodon,
31:01 sur différentes chaînes, je disais, pour prendre conscience de ce phénomène
31:05 qui impacte forcément la société.
31:07 Je vous laisse regarder le spot.
31:09 Pourquoi je ressens ça ?
31:11 Ça fait des semaines que je ne me sens pas bien.
31:17 Il me fait le cas !
31:21 Ça va ? Tu as l'air bizarre.
31:24 Oui, j'ai la gorge genouée en ce moment.
31:27 Je suis vraiment désolée.
31:28 Allô ?
31:34 Voilà, la santé mentale, on est tous concernés, enfin presque.
31:37 Et il y aura une marche pour la santé mentale le 11 et le 12 juin.
31:40 Le 12 juin, vous avez vu l'affiche tout à l'heure à l'Olympia.
31:42 Beaucoup d'artistes vont être réunis pour la santé mentale.
31:45 On ne parle pas souvent d'autre chose,
31:47 mais je trouve que c'est, voilà, de phénomènes, ou bien d'événements extérieurs,
31:51 je trouve que c'est très important de s'arrêter sur ce problème de la santé mentale
31:55 qui touche absolument la société française aujourd'hui.
31:59 Autre chose, Gabrielle Cluzel.
32:01 Et si la recivilisation était en marche ?
32:05 Le processus de décivilisation évoqué par Emmanuel Macron
32:09 et qui lui a été soufflé par Jérôme Foinquet, à en croire le monde,
32:13 a suscité une vaste polémique.
32:16 Mais jusqu'où va aller ce processus de décivilisation ?
32:19 Trois actualités, Gabrielle Cluzel, ce week-end,
32:22 sont assez emblématiques de cette croisée des chemins
32:25 qui s'impose à nous.
32:26 La Vierge, décapitée en Corse,
32:29 Notre-Dame de la Vazina sur le front de mer à Ajaccio.
32:32 La proposition du sénateur LR Stéphane Le Rudelier
32:36 d'inscrire les racines chrétiennes de la France dans la Constitution.
32:41 Et le pèlerinage de Châtres, dont on parle beaucoup,
32:45 qui fait cheminer 16 000 jeunes catholiques,
32:47 qui a explosé tous les records.
32:48 Comment ont été interprétés ces événements à l'aune de la décivilisation ?
32:53 Alors c'est vrai qu'Emmanuel Macron a affirmé
32:55 qu'il y avait un processus de décivilisation.
32:57 C'est un mouvement d'ailleurs.
32:58 Donc on peut se demander ce qui va se passer par la suite.
33:01 Et on a envie de dire, fort bien, il y a un processus de décivilisation.
33:04 Et maintenant, on fait quoi ?
33:06 Alors en réalité, il n'y a pas 50 solutions, il y en a 3.
33:09 La première, c'est qu'on ne fait rien.
33:11 Bon, nous sommes dans un processus de décivilisation.
33:13 OK, salut, au revoir.
33:15 Et surtout, bonne chance, parce que la décivilisation,
33:18 ça pour synonyme à un autre néologisme, rend sauvagement.
33:22 Donc c'est le retour à la loi du plus fort.
33:24 Donc tels les passagers du Titanic, nous sommes en robe de soirée
33:28 comme au festival de Cannes, à parler des subventions du cinéma
33:31 ou bien du sexe des anges.
33:33 Je vais faire un peu de teasing pour Marc.
33:35 [Rires]
33:37 Et nous attendons gentiment l'iceberg.
33:41 Voir, nous faisons pire que rien, c'est-à-dire que moins que rien,
33:45 nous allons à sa rencontre.
33:47 C'est-à-dire que nous continuons à saper les fondements de notre civilisation.
33:50 Eh bien, c'est ce qui s'est passé de façon violente avec cette vierge en Corse,
33:56 qui était sur le front de mer à Ajaccio et qui a été décapitée pendant le week-end.
34:00 Elle fait suite à d'autres atteintes religieuses du même type en Corse
34:04 depuis plusieurs mois.
34:06 Et puis, bien sûr, elle fait écho à celles que l'on a sur le continent.
34:10 Alors, certaines nient peut-être ce lien entre notre civilisation et le christianisme.
34:15 Oui, alors là, il faut être sacrément de mauvaise foi pour rester dans le sujet,
34:18 parce que, vous savez, c'est Malraux qui disait
34:20 « La nature d'une civilisation, c'est ce qui s'agrège autour d'une religion ».
34:24 Je vais vous donner trois exemples concrets qui nous touchent aujourd'hui,
34:27 qui sont visiblement un reflux de notre civilisation
34:29 et qui sont liés à un reflux du christianisme.
34:31 Par ailleurs, et on s'en plaint beaucoup en matière de sécurité,
34:34 la fin de cette autocensure, de cette capacité à maîtriser ses pulsions.
34:39 C'est évidemment la fin de la conscience individuelle
34:41 qui a été développée par le christianisme.
34:43 Vous savez, c'est le fameux poème de Victor Hugo sur l'œil de Caïn.
34:47 « L'œil était dans la tombe et regardait Caïn ».
34:49 C'est-à-dire qu'autrefois, les gens considéraient que s'ils n'étaient pas vus par les hommes,
34:52 ils allaient avoir un délit de fuite, ils seraient quand même vus par Dieu.
34:55 Et ça, ça change radicalement la vision des choses.
34:58 Et d'ailleurs, Norbert Elias, qui a le premier parlé du concept de décivilisation,
35:02 a évoqué ce sujet-là.
35:04 L'autre, je le fais très vite, c'est Léfort.
35:06 C'est Saint-Augustin qui a fait, là aussi, qui a développé ce qui était dans la Bible.
35:11 « Tu gagneras ton pain à la soeur de ton front ».
35:13 Et lui, Léfort, il considère que le labeur, c'est un moyen de salut.
35:18 Alors que vous savez, dans l'Antiquité, c'était l'inverse.
35:21 On considérait qu'on dénigrait Léfort, le travail qui était celui de l'esclave,
35:26 et on favorisait l'osium, qui était en fait l'oisiveté de l'aristocratie.
35:30 Donc c'est un bouleversement majeur.
35:32 Et le dernier point, là aussi très concret, c'est les horaires.
35:35 Les horaires, on peut dire que ce sont les moines, vous savez, le fameux frère Jacques,
35:39 qui n'a pas sonné Matine et ce n'est pas très bien, attends.
35:42 Et bien c'est vrai qu'il nous a imposé les horaires avec les offices.
35:46 Il y a un temps pour le travail, il y a un temps pour les offices.
35:48 Et d'ailleurs, le grand déconstructeur Michel Foucault s'est levé contre le réveil, finalement.
35:52 Ces horaires qui maîtrisaient les vies et les personnes.
35:56 Alors vous nous disiez que face au processus de décivilisation, il y a trois options.
36:00 Selon vous, la première, on ne fait rien. La deuxième option ?
36:03 Alors la deuxième option, elle fait un peu suite à la première,
36:07 c'est-à-dire qu'on se laisse reciviliser, mais reciviliser par une autre civilisation.
36:11 Parce que si on considère comme malheureux qu'à une religion correspond une civilisation,
36:17 et bien cette religion qui arrive massivement chez nous, qui se trouve être l'islam,
36:21 parce que même si notre immigration est diverse, elle se retrouve en tant que communauté avec l'ouma,
36:27 et bien elle aussi a ses mœurs.
36:30 Et du reste, quand Emmanuel Macron, en 2017, je ne sais pas si vous vous en souvenez,
36:34 il disait que le voile islamique ne fait pas partie de nos civilités.
36:38 Vous voyez, c'est la même racine latine que civilisation.
36:41 Il voulait dire en cela que ce n'était pas notre civilisation.
36:45 Et de fait, cette civilisation, il n'y a pas de raison qu'elle ne s'installe pas,
36:49 parce que là aussi, pardon, je ne veux pas marcher sur les plates-bandes de Marc,
36:52 mais les élections en Turquie nous montrent que Erdogan a été plébiscité
36:57 par la diaspora turque en France.
37:00 Donc c'est vraiment les plus attachés à ces mœurs visibles,
37:05 à cette civilisation qu'ils ont apporté avec eux.
37:08 Je vous rappelle qu'Erdogan disait en 1998, alors certes, il n'était que maire d'Istanbul,
37:12 mais "les minarets sont nos baïonnettes, les mosquées sont nos casernes,
37:15 et les croyances sont nos soldats".
37:17 C'était l'assignation d'un pote nationaliste turc.
37:19 Donc vous voyez que pour l'assimilation, ça va être compliqué.
37:22 Alors Philippe Devillers a expliqué ça très bien dimanche soir.
37:25 Il a dit qu'en fait...
37:26 Sur CNews.
37:27 Sur CNews, voilà, c'est pour ça qu'il faut se préciser.
37:29 Notre civilisation a finalement été détricotée par mai 68,
37:33 qui a fait place nette, comme ça on peut remettre le couvert si vous voulez.
37:36 Elle a sapé les fondements de notre civilisation,
37:38 elle a conspué l'autorité, le sacré.
37:41 Et donc, en disant par ailleurs aux nouveaux arrivants que notre civilisation est affreuse,
37:46 pourquoi voudrait-il qu'ils troquent la leur contre la nôtre ?
37:50 Alors bien sûr, il y a un angle mort dans tout ça,
37:51 c'est pourquoi tous ces gens veulent venir chez nous
37:54 si notre organisation sociale est détestable et la leur géniale.
37:57 Ça c'est un peu, encore une fois, l'angle mort de cette historiette
38:02 qui ne nous est pas donnée.
38:04 Et Norbert Elias expliquait que nos mœurs avaient permis de pacifier les relations sociales
38:08 et donc d'asseoir la prospérité.
38:11 Les travaux de Norbert Elias, la dynamique de l'Occident.
38:14 Exactement.
38:15 Et sinon, quelle est la troisième solution ?
38:17 Donc premièrement, on ne fait rien,
38:18 deuxièmement, on se laisse reciviliser,
38:20 troisièmement ?
38:21 Alors la troisième solution, c'est la recivilisation par raccrochage des wagons,
38:25 si vous me permettez de l'expression,
38:27 tant qu'il a encore temps de le faire.
38:29 C'est-à-dire que c'est un arbre qu'on a assis à la base
38:32 mais qu'on n'a pas forcément déraciné.
38:34 Et je crois que c'est ce que portent deux initiatives,
38:36 vous les avez évoquées, de ce week-end de Pentecôte.
38:38 D'abord, l'inscription des racines chrétiennes dans la Constitution française.
38:42 C'est vrai qu'on parle beaucoup de cette inscription dans la Constitution européenne
38:46 parce que ça a été un débat.
38:47 La Pologne et l'Italie le voulaient, Jacques Chirac y était très opposé.
38:50 Et curieusement, c'est quelqu'un de sa famille politique,
38:54 Stéphane Leridelier, qui la demande pour la France.
38:56 Les juristes ont l'air de dire que ce serait possible
38:58 parce qu'ils s'étaient déjà penchés sur la question en 2021.
39:01 Éric Ciotti avait fait la même proposition.
39:03 Et Nadine Morano, elle-même, en 2017.
39:06 Alors ça aurait l'avantage de poser tranquillement cette réalité
39:14 qui fait que notre pays a été tissé, évidemment, par le catholicisme,
39:21 à commencer par le baptême de Clovis.
39:24 Et ça veut dire qu'on ne peut pas comparer toutes les religions
39:28 parce que sinon cela reviendrait à nier,
39:30 j'ai noté les chiffres parce que je ne les connaissais pas,
39:32 les 42 000 églises et 4 600 villages qui portent un nom de saint en France,
39:36 les 7 300 écoles catholiques,
39:38 sans parler des innombrables calvaires à tous les coins de rue.
39:41 Alors ces racines chrétiennes sont une évidence pour tous ces chiffres
39:44 que je viens de vous donner.
39:45 Mais nous savons que nous vivons dans des temps où les évidences sont niées,
39:48 même les évidences que l'on voit.
39:50 Donc ce serait, il me semble-t-il, une initiative tout à fait intéressante.
39:53 Dernière question, quel est l'autre signe de recivilisation ?
39:58 Alors l'autre signe de recivilisation,
40:00 sans ce week-end de Pentecôte,
40:02 c'est, osons-le, ce pèlerinage de Chartres
40:06 qui a rassemblé 16 000 jeunes.
40:08 D'ailleurs les médias ne s'y sont pas trompés,
40:09 j'ai été très frappée de voir qu'ils avaient fait une couverture
40:11 non seulement impressionnante,
40:13 mais neutre, je ne vais pas dire bienveillante, mais normale.
40:16 Notamment, j'étais très frappée par France Inter,
40:18 il faut leur dire quand ils se comportent bien,
40:21 c'est-à-dire qu'ils n'ont ni parlé de la France de ce week-end.
40:24 Ils sont justes.
40:25 Ah ben c'est news évidemment, mais c'est vrai qu'ils sont justes.
40:27 Non, j'ai dit qu'ils sont justes, pardon.
40:28 C'est bien de signaler lorsque qu'ils sont justes.
40:30 Voilà, quand ils sont justes.
40:32 Et qui a fait une couverture tout à fait honnête
40:34 en expliquant que les pèlerins étaient en nombre bien supérieur à habituellement,
40:39 au point que les organisateurs ont été obligés de fermer les inscriptions
40:42 et que la moyenne d'âge était extrêmement jeune,
40:44 puisque la moitié, en moins de 20 ans, c'est ça,
40:47 et beaucoup de primo-pèlerins,
40:49 alors il faut savoir que c'est quand même une marche très dure,
40:51 n'y allez pas, comme dirait Marc, avec vos loups-boutins,
40:53 si vous en avez, moi je n'en ai pas.
40:55 Moi je n'en ai pas non plus.
40:57 Moi non plus.
40:58 Je ne crois pas que Marc y aille avec ses loups-boutins.
41:00 Et parce que c'est quand même assez physique,
41:03 et c'est ça qui est fou, c'est que ça a beaucoup de succès,
41:05 alors que c'est loin d'être un pique-nique.
41:09 Alors l'intérêt suscité n'est pas neutre,
41:12 parce que c'est vrai que cette jeunesse-là, c'est un peu les anti-black blocs,
41:15 c'est ceux qui ne sont pas nihilistes, qui se mettent à genoux,
41:17 ils sont pleins d'espérance, les autres ne veulent pas d'enfants,
41:20 ils en veulent, les autres détruisent tout,
41:22 ils ne laissent pas un seul papier gras.
41:24 Enfin on pourrait dérouler à l'infini,
41:27 mais je crois que ce que les médias ont noté,
41:29 c'est qu'il y avait vraiment quelque chose,
41:31 que si cette civilisation que Emmanuel Macron avait déclarée porter disparue,
41:34 c'était réfugié quelque part, ce week-end c'était peut-être dans la bosse.
41:38 Merci Gabrielle Cruzel.
41:41 Qu'est-ce que ça vous évoque, ce regard sur l'éventuelle recivilisation,
41:45 l'inscription dans la constitution des racines chrétiennes de la France ?
41:50 Sur la question de la constitution, c'est l'idée d'inscrire l'identité spécifique d'un pays dans sa constitution.
41:56 Ce n'était pas nécessaire hier, mais puisqu'aujourd'hui cette identité est contestée,
42:00 il est peut-être nécessaire de l'expliciter constitutionnellement.
42:03 Premier élément, pour le reste, je dirais que les traditions abandonnées,
42:07 peuvent toujours être ressaisies, pour peu qu'on les vive de l'intérieur,
42:11 ensuite il y a des croyances qui ne le sont pas,
42:13 mais inscrire une tradition abandonnée, ça peut la faire revivre et elle peut ensuite féconder la société.
42:17 Guillaume Bigot, la recivilisation ?
42:19 Moi je suis très touché par le fait que le christianisme connaisse des bourgeons,
42:23 et puisse un peu ressusciter, mais je crois que ce qui doit nous retenir ensemble,
42:28 et ce qui nous lie ensemble, c'est un sacré patriotique.
42:31 C'est une religion de la patrie qu'avaient les romains,
42:34 les romains n'étaient pas chrétiens, ils étaient prêts à mourir pour Rome,
42:37 et en fait, quelque soit nos origines et nos religions, on doit être prêt à mourir pour la France.
42:41 C'est ce qui interdit le sacrilège, et ce qui autorise le sacrifice d'Irégis de Bray, il a raison.
42:45 Prêt à mourir carrément ?
42:47 Pour la France bien sûr.
42:48 Aimer la France, prêt à mourir ?
42:50 Marmenant, le laïcar !
42:51 Oui, ben voilà, en tant que laïcar, moi je bronderais le mot "république",
42:55 la république n'a pas spécialement une religion qui doit nous gouverner,
43:00 il y a le respect des religions, d'où une laïcité stricte,
43:04 On n'a pas parlé de religion qui gouverne, hein, on n'a pas parlé de religion qui gouverne.
43:08 Non, non, non, mais je dirais qu'il y a une empreinte chrétienne qui est indubitable,
43:13 mais en plus, les racines, c'est ce qui est à l'origine,
43:17 alors le monde gallo-romain, c'est ça, les origines.
43:21 Et puis les calvaires se sont multipliés sous Charles X,
43:24 se sont multipliés en 1873, etc.
43:27 Donc je nuancerai un peu, en le respectant, parce que je respecte beaucoup Gabriel,
43:32 je nuancerai, voilà.
43:34 Grécia Taiperguen est de nouveau élue présidente de la Turquie,
43:38 présidente depuis 20 ans, signe de l'histoire, c'est le jour de la prise de Constantinople
43:42 par les musulmans, le 29 mai 1453.
43:46 Constantinople, ville mythique, devenue Istanbul,
43:49 et qui a longtemps symbolisé la présence de l'Occident en Orient.
43:53 Qui aurait dit que ce dernier bastion de l'empire chrétien d'Orient,
43:56 aussi puissant, aussi majestueux, qui a dominé tant de terres,
44:00 sera un jour tombé aux mains des musulmans, Marc Menendez.
44:04 Alors, vous voulez la jeunesse de l'histoire ?
44:07 Déjà pourquoi ?
44:10 Constantinople, ça vient de Constantin.
44:13 Constantin qui est l'empereur venant de Rome,
44:16 mais qui va gouverner l'empire romain qui est tellement vaste,
44:20 on ne peut plus avoir un seul empereur.
44:22 Donc il y a un empereur qui s'installe à Constantinople,
44:26 qui est Byzance au départ.
44:28 Et la ville va porter son nom.
44:31 Il l'a créée en 324 et quelques années plus tard, en 330,
44:37 c'est-à-dire en peu d'années, la ville est là dans une splendeur inouïe.
44:42 N'oublions pas que Byzance est le symbole de la prospérité,
44:46 c'est le symbole de l'élégance.
44:49 Il réussit donc à faire refleurir cette ville.
44:53 Après, on pense toujours que Constantin,
44:56 c'est celui qui impose la religion chrétienne.
44:58 Non, Constantin dit "moi je suis chrétien"
45:02 et il encourage les gens à être chrétiens.
45:04 Mais en revanche, l'un de ses successeurs,
45:07 qui s'appelle Théodose II, lui va imposer la religion chrétienne.
45:12 Et c'est là que la religion chrétienne s'enracine,
45:16 et elle cherche à gouverner,
45:20 de par la volonté de cet empereur, gouverner le monde.
45:24 Reste qu'en 447, alors que la ville a atteint une véritable prospérité,
45:29 qu'elle est menacée par Attila I.
45:32 N'oublions pas que tout ça, quand on dit "oui, l'Occident conquérant",
45:36 non, non, non, vous avez Gengis Khan et compagnie,
45:40 enfin tous ceux qui l'ont précédé,
45:42 qui déferlent l'Orient et qui cherchent à gagner le Moyen-Orient.
45:46 Il y a également les Francs, qui sont nos ancêtres,
45:49 mais qui viennent du nord de l'Europe,
45:52 avec une partie qui, elle aussi, est issue de l'Orient.
45:55 Vous imaginez ce bouillonnement invraisemblable.
45:58 Et là donc, eh bien, Constantinople va s'effondrer en 447 par un tremblement de terre.
46:04 Eh oui, c'est pas d'aujourd'hui les tremblements de terre.
46:07 C'est-à-dire que ceux qui ont fait en sorte que le drame épouvantable
46:11 vectu l'année dernière en Turquie existe,
46:15 c'est parce que, de par la corruption,
46:18 ils ont construit en mettant trop de sable,
46:20 et les édifices se sont effondrés.
46:22 Mais il se trouve que s'ils avaient tenu compte de l'histoire,
46:26 ils n'auraient pas eu ces magouilles honteuses et lamentables.
46:30 Justigne, il nous faut franchir les époques,
46:34 lui est victime d'une révolte,
46:37 et Sainte-Sophie est détruite, c'est une église.
46:40 En quelques mois, il l'a fait reconstruire,
46:43 et également 33 églises.
46:45 Là, on est véritablement dans l'univers chrétien.
46:49 Et puis, que se passe-t-il ?
46:51 Eh bien, l'arrivée de l'islam.
46:53 L'islam, qui en 650, va vouloir reconquérir
46:58 cette partie de l'Europe instaurée depuis maintenant des siècles et des siècles.
47:05 Et malheureusement, il bute,
47:08 enfin malheureusement pour eux, je dirais,
47:10 et heureusement pour les chrétiens,
47:12 il bute devant Constantinople.
47:14 Tous ceux qui vont s'attaquer à Constantinople
47:16 ont beau multiplier les sièges,
47:19 rester là 3 ans, 4 ans,
47:21 à chaque fois, ils sont obligés de repartir.
47:23 D'ailleurs, ça a été le cas d'Attila.
47:25 Alors, qui fait tomber Constantinople ?
47:29 Eh bien, les chrétiens.
47:31 En 1204, ce sont les croisades,
47:34 la quatrième croisade,
47:36 et là, c'est le sac de Constantinople,
47:38 c'est quand même fou, les chrétiens qui ont raison.
47:42 - C'est le péché des croisades.
47:43 - Voilà, complètement.
47:45 Eh bien, néanmoins, la ville se reconstitue en tant que telle.
47:50 Et les musulmans n'ont qu'une obsession,
47:52 c'est d'un jour la prendre et c'est même et d'eux,
47:55 qui finit par s'imposer en 1453.
48:01 - On y est, le 29 mai.
48:02 - Le 29 mai, alors que la ville a perdu
48:06 presque plus des trois quarts de sa population,
48:09 et par conséquent, Constantin III n'arrive pas
48:12 à tenir face à ces musulmans.
48:15 Mais notons aussi les rapports que nous avons
48:17 dans les siècles futurs avec Soliman II, par exemple.
48:22 Soliman II, qui se trouve au pouvoir en 1530,
48:26 il a qui face à lui ?
48:28 Il a François Ier.
48:29 Et François Ier, qui représente l'Empire chrétien,
48:33 à sa façon, il est même, je dirais,
48:36 en fraternité avec le pape, tout en se battant pour le pape.
48:40 Mais ce sont les chrétiens.
48:42 Reste qu'il voudrait être l'empereur d'Europe.
48:45 Il a pour rival Charles Quint.
48:47 Il préfère s'associer à Soliman pour pouvoir remporter,
48:52 remporter la victoire face à Charles Quint.
48:56 Vous voyez comme quoi les rapports sont extrêmement
48:59 difficiles, complexes.
49:01 Et notons, parce que ça aussi, c'est important,
49:04 c'est que la Méditerranée va connaître des déferlements
49:07 de ces musulmans, avec en particulier,
49:10 sous François Ier, les frères Barberousse.
49:13 Et ce sont les esclaves.
49:15 On pille les bateaux et les prisonniers deviennent esclaves.
49:19 Et il y a les janissaires aussi.
49:21 Tous les jeunes qui sont raptés dans les Balkans
49:24 et qui deviennent dès l'âge de 8 ans, 10 ans,
49:27 eh bien, otages des Turcs, pour devenir l'armée d'élite
49:32 des souverains russes, des sultans turcs.
49:36 - Très intéressant comme récit, Marc Menand.
49:39 Qu'est-ce que ça vous évoque, Gabrielle, justement,
49:41 ce 29 mai qu'a décrit Marc Menand, ce 29 mai 1453,
49:46 lorsque justement ce dernier bastion de l'Empire chrétien
49:49 tombe aux mains des musulmans ?
49:51 - Sauf erreur de ma part, c'est bien à ce moment-là
49:54 qu'il parlait du sexe des anges, non ?
49:56 - Oui !
49:57 - Voilà ! C'est-à-dire que c'est intéressant,
49:59 il faut toujours tirer les leçons de l'histoire.
50:01 Juste avant que les musulmans leur aient de leur sort,
50:07 eh bien, il se demandait quel était le sexe des anges.
50:11 Donc il se posait toutes ces argusies byzantines.
50:14 Je crois que ça doit nous servir de leçon.
50:16 - Merci !
50:17 - Il faut toujours tirer les leçons de l'histoire.
50:18 - Bien sûr, c'est la raison pour laquelle on donne
50:20 la place à l'histoire dans l'émission.
50:22 D'ailleurs, une histoire récente, et on n'a pas peut-être
50:25 tiré des leçons.
50:26 Le maire de Labaul, Franck Louvrier, a reçu récemment
50:29 des menaces plus qu'inquiétantes.
50:31 Comme le rapportait l'AFP, il a dévoilé devant le conseil
50:34 municipal, avoir reçu un courrier anonyme de trois pages
50:37 qui comportait deux photos de la tête décapitée
50:41 de l'enseignant Samuel Paty et une photo des corps
50:45 de l'attentat du Bataclan, à un élu.
50:49 Sous la photo du Bataclan avait été écrit en rouge
50:52 "Bientôt à Labaul", je cite, avec un point d'interrogation.
50:57 - Mathieu Bocoté, faut-il voir dans cet événement
51:00 une radicalisation des violences annoncées contre les élus?
51:03 Deuxième question dans la foulée aussi.
51:05 On a l'impression que cette attaque est nettement
51:08 moins entendue que l'autre attaque de l'autre maire
51:11 dont on a beaucoup parlé, de Samuel Evin.
51:13 - Le premier élément, je crois, c'est une lecture, je dirais,
51:16 un peu trop à courte vue que de se contenter d'inscrire
51:19 cet événement dans la question des violences contre les élus.
51:22 En ce moment, on le sait, il y a une colère populaire,
51:25 une colère qui peut être brutale, condamnable, sans moindre doute,
51:28 mais qui est une colère quelquefois spontanée, née de l'exaspération.
51:31 Là, on n'est pas du tout dans cela.
51:33 Ce dont on parle ici, c'est de la récupération explicite
51:37 d'un symbole terroriste islamiste pour semer la frayeur.
51:42 Donc, c'est pas sur le mode, je sais pas moi, du qui-dame-citoyen
51:46 qui décide, je le redis, c'est condamnable, de dire...
51:49 de s'en prendre à un élu. Non, non, non.
51:51 Là, on est devant la récupération explicite d'un symbole de guerre.
51:54 Parce que pour moi, l'élément...
51:56 - Il faut les trouver, déjà, ces photos.
51:58 - Et moi, le symbole, ce qui me semble important là-dedans,
52:00 c'est ce que j'appellerais la normalisation, la récupération
52:03 du symbole Samuel Paty par des islamistes,
52:06 ou à tout le moins des gens qui sont influencés par eux,
52:08 parce qu'on sait pas qui a envoyé cette lettre,
52:10 mais ce qu'on voit, on est devant des gens pour qui Samuel Paty,
52:12 là, je vais dire une horreur, mais c'est une horreur vraie,
52:14 est un symbole positif.
52:16 J'entends par là que Samuel Paty, son exécution, son assassinat,
52:20 sa décapitation, ils en sont fiers!
52:22 Ils revendiquent ce symbole à la manière d'un symbole de terreur
52:26 pour faire peur à un pays qui a été, avec raison,
52:29 traumatisé par cet assassinat.
52:31 Rappelez-vous, on en a parlé ici à quelques reprises,
52:33 autour de cette table, cette formule qui s'est banalisée
52:36 et qui, moi, je le confesse, me terrifie,
52:38 c'est lorsque, dans des écoles, dans des salles de classe,
52:41 à un enseignant, un jeune va dire "je vais te faire"
52:44 ou "on va te faire une Samuel Paty".
52:46 "Se faire faire une Samuel Paty".
52:48 Autrement dit, ça devient une référence normalisée
52:51 dans une partie de la culture pour dire
52:53 "voyez le sort que nous allons vous réserver".
52:56 Il faut se placer, d'un certain point de vue,
52:58 sur un langage presque militaire.
53:00 Quand une armée arrive quelque part dans un pays,
53:03 elle veut terroriser les gens qu'elle veut conquérir.
53:05 Elle veut effrayer les gens qu'elle veut dominer.
53:08 Le symbole, la tête de Samuel Paty,
53:10 si je peux me permettre cette image,
53:12 elle est utilisée devant les Français,
53:14 dans ce cas-là devant Franck Louvrier,
53:16 en disant "regardez le sort qui vous attend
53:18 si vous ne vous soumettez pas".
53:20 C'est absolument atroce,
53:22 mais c'est le propre d'une logique, je dis, militaire.
53:25 Pour terroriser mentalement un pays
53:27 qui, de ce point de vue, et on le comprend,
53:29 n'a pas surmonté ce traumatisme.
53:31 De même pour la question du Bataclan.
53:34 Quand on dit "bientôt chez vous à la boule",
53:37 qu'est-ce que ça veut dire?
53:39 Ça veut dire "aucune partie du territoire national
53:41 ne sera épargnée".
53:43 Partout, partout, partout, vous devez avoir peur,
53:46 ça pourrait arriver chez vous.
53:48 Et là, il faut comprendre,
53:50 dans la géographie mentale du terrorisme islamiste,
53:52 on est devant les deux pôles.
53:54 Samuel Paty, c'est l'oeuvre d'un homme
53:56 qui est traversé par la pulsion islamiste,
53:58 par la tentation islamiste,
54:00 et qui finit par décapiter, dans un contexte que l'on sait,
54:02 qui a été révélé récemment de très fine manière
54:04 par Stéphane Simon, dans son livre sur Samuel Paty.
54:06 De l'autre côté, le Bataclan,
54:08 c'est une opération militaire coordonnée, planifiée,
54:10 pour semer la terreur.
54:12 Donc soit, pensez à cette agression sur ces deux modes,
54:16 pour les loups solitaires, il y a une option,
54:19 faire une Samuel Paty.
54:21 Pour ceux qui ont une vocation sur le mode du terrorisme organisé,
54:23 il y a une option, c'est le Bataclan.
54:25 Et de ce point de vue, l'islamisme est parvenu,
54:27 aujourd'hui, à s'emparer de l'ensemble de l'imaginaire
54:30 de ceux qu'il veut pousser à l'action.
54:32 Je le redis, c'est pas certain que le type
54:34 qui a envoyé cette lettre
54:36 est lui-même un islamiste, on n'en sait rien.
54:38 Mais ce que l'on sait, c'est qu'il a intériorisé
54:40 l'imaginaire islamiste dans les deux expressions
54:43 de sa capacité terroriste pour terroriser une population.
54:48 Ça en dit beaucoup, en fait, sur la métabolisation des attentats,
54:51 les Français ont intériorisé ces symboles.
54:54 - Faut-il y voir, justement, un symbole
54:56 de la désormais fameuse décivilisation
54:59 dont on parle depuis la semaine dernière?
55:01 - Alors, je pense qu'on surcharge un peu ce concept.
55:03 Autant le concept de décivilisation me semble pertinent
55:05 pour décrire la multiplication des violences ordinaires,
55:08 l'effondrement généralisé de la politesse,
55:11 l'effondrement généralisé du respect de l'autre,
55:13 l'effondrement psychique généralisé d'une civilisation.
55:15 Je crois que le concept sert à ça.
55:17 Pour parler de ce type de menaces,
55:19 je dis pas toutes les menaces, mais ce type de menaces,
55:22 on n'est pas dans le langage de la décivilisation,
55:24 on est dans le langage de la conquête,
55:26 on est dans le langage du terrorisme,
55:28 on est dans le langage de la volonté
55:30 de terroriser une population
55:32 pour dire voilà le sort qui vous attend
55:35 si vous ne vous soumettez pas.
55:37 On pourrait me dire à la rigueur, j'accepterais l'argument,
55:39 que c'est justement parce qu'une société se décivilise
55:42 qu'elle est de plus en plus fragile
55:44 devant ceux qui veulent la terroriser et la conquérir.
55:47 Ça, ce lien mental, ce lien conceptuel,
55:49 ce lien explicatif peut être fait,
55:51 citons néanmoins la sœur de Samuel Paty
55:53 dans une lettre qui a été révélée il y a quelques jours.
55:55 - Michael Paty.
55:56 - Absolument, Michael Paty, qui disait devant...
55:59 - Révélée par Factuel.
56:00 - Absolument, et parlant devant le Tantan,
56:03 on ne met pas un oui-mais après une décapitation en France,
56:06 on met un point.
56:08 Depuis quelques temps, quelques mois, quelques années,
56:10 lorsqu'il y a un attentat, une décapitation, une agression,
56:12 une menace pour faire une Samuel Paty,
56:14 on met un oui-mais, on met des points d'interrogation,
56:16 on cherche à comprendre,
56:18 alors qu'on n'est pas capable de se dresser clairement,
56:20 de faire une digue,
56:21 dire vous ne passerez pas, comme dirait l'autre.
56:23 - Merci l'édito de Mathieu Bocote.
56:27 Merci à tous pour cette émission.
56:29 Éliotte Deval dans un instant pour l'heure des pros 2.
56:32 On l'aime beaucoup, Éliotte Deval,
56:34 mais juste avant, Isabelle Pépoulot pour la Minute Info.
56:36 Et puis on se retrouve demain à 19h.
56:38 - Merci à tous.
56:39 La crise du plastique au cœur de négociations à Paris.
56:45 Une session de 5 jours de discussion s'est ouverte au siège de l'UNESCO.
56:49 175 nations tentent d'avancer vers un traité
56:52 pour stopper la pollution du plastique.
56:55 Emmanuel Macron a appelé à mettre fin
56:57 à un modèle globalisé et insoutenable.
57:00 La production annuelle de plastique a plus que doublé en 20 ans
57:04 et est encore triplée d'ici 2060.
57:06 Olaf Scholz invite Recep Tayyip Erdogan à Berlin
57:09 pour une visite inaugurale.
57:11 Aucune date n'a été précisée.
57:13 Le chancelier allemand s'est entretenu par téléphone
57:15 avec le président turc, fraîchement réélu.
57:18 L'Allemagne souhaite redonner un nouvel élan
57:20 à la coopération entre les deux pays
57:22 et s'entendre sur des priorités communes.
57:25 Convocation en surprise de législatives anticipées en Espagne le 23 juillet.
57:30 Le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez l'a annoncé
57:33 au lendemain d'une déroute de la gauche face aux conservateurs
57:37 lors d'un double scrutin municipal et régional.
57:40 Ces élections se tiendront durant le semestre de présidence espagnole
57:44 du Conseil européen qui commencera le 1er juillet.
57:47 ...

Recommandée