• il y a 7 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00Excusez-moi, je sais que vous êtes là, mais je fais un petit truc.
00:00:03Vous vous dérangez pas, non ?
00:00:04Non.
00:00:05Mais attendez, je tape un truc.
00:00:07Bon, une fois qu'elle reçoit un message, elle veut en profiter du discours.
00:00:10Non, mais non, voilà, je suis prête.
00:00:13Ça y est, on est à l'antenne.
00:00:14Bonsoir à tous.
00:00:15Bonsoir.
00:00:16Bonsoir.
00:00:17Ça va Adrien Fontenot ?
00:00:18Ça va très bien et vous ?
00:00:19Il fait un peu chaud sur ce plateau.
00:00:20Oui, il fait un peu chaud.
00:00:21En fait, je vous dis pas, avant le générique, là c'est incroyable, le bazar qu'il y a sur
00:00:26le plateau, les invectives dans tous les sens.
00:00:28C'est pour ça qu'il fait un petit peu chaud.
00:00:29Mais on va mettre un peu de climat pour vous, Adrien.
00:00:31Donnez-nous les infos, on va voir si on peut mettre un peu de climat.
00:00:33On va voir.
00:00:34En fonction des infos.
00:00:35En fonction des infos.
00:00:36Emmanuel Macron appelle le président de l'autorité palestinienne, Marc Moudabas, à, je cite,
00:00:41« mettre en œuvre les réformes indispensables dans la perspective de reconnaissance de l'État
00:00:45palestinien ». Par téléphone, le chef de l'État a rappelé l'engagement de la France
00:00:49à travailler, à bâtir avec ses partenaires européens et arabes, une vision commune de
00:00:53paix qui offre des garanties de sécurité pour les Palestiniens et les Israéliens.
00:00:58Avant les JO de Paris, dans un peu moins d'un mois, opération Plasnet à proximité du
00:01:02village olympique, 15 personnes ont été interpellées pour trafic de stupéfiants.
00:01:06A Saint-Ouen, en tout, 10 kilos de résine et herbes de cannabis, 20 000 euros en liquide
00:01:10et 48 téléphones portables ont été saisis.
00:01:12Et puis Paris, la ville la plus embouteillée du monde.
00:01:15Ce n'est pas une constante, mais une valeur moyenne.
00:01:17Sur les 4 dernières semaines, selon le site spécialisé Trafic Index, la capitale française
00:01:21a enregistré plus de bouchons que Londres ou New Delhi entre le 27 avril et le 27 mai.
00:01:25Une première place qui s'explique aussi par la fermeture de nombreux axes routiers
00:01:28avant les JO cet été.
00:01:31Merci Adrien.
00:01:33Et au sommaire ce soir, au lendemain de l'échange musclé de Marion Maréchal sur France Inter,
00:01:40posons-nous la question suivante.
00:01:42La famille est-elle, oui ou non, le pilier de la société ?
00:01:46Se poser la question, est-ce déjà se positionner à l'extrême droite ?
00:01:52Comment est-on arrivé à détruire la notion de la famille en France et la famille tout court ?
00:01:57Soyons clairs, pourquoi la gauche déteste la famille ?
00:02:02L'édito de Mathieu Boccoté.
00:02:05Parlons drapeaux ce soir.
00:02:07Alors que le drapeau français est devenu une honte,
00:02:09comment expliquer que ce drapeau palestinien soit partout brandi par LFI,
00:02:14notamment dans l'hémicycle ?
00:02:16Comment expliquer ces drapeaux ukrainiens de Réunion et Place Publique,
00:02:19mais aussi ces drapeaux bretons, catalans, corses qui fleurissent partout ?
00:02:22Peut-on parler de patriotisme de substitution,
00:02:25alors que la France se dissout et s'excuse d'exister ?
00:02:29L'analyse de Guillaume Bigot.
00:02:32Nous nous arrêterons ce soir sur ces Français d'origine maghrébine, assimilés,
00:02:36qui vivent sous la pression quotidienne des musulmans radicaux et des islamistes,
00:02:40qui cherchent à les soumettre.
00:02:42Selon Le Figaro, hier, ils vivent sous les reproches, intimidations, agressions et la peur.
00:02:49Ils sont continuellement traités, je cite, d'arabes de service, d'enfants de harkis.
00:02:53Ou, lorsqu'ils alertent de leur situation, de faire valoir de l'extrême droite,
00:02:58le regard de Marc Menand sur ces assignés à résidence.
00:03:03Le Conseil constitutionnel a encore frappé.
00:03:06Il a estimé hier que les étrangers en situation régulière
00:03:09devaient pouvoir bénéficier de l'aide juridictionnelle,
00:03:13comme les étrangers en situation régulière.
00:03:18Au nom de l'accès à la justice pour tous, peut-on comprendre cette décision ?
00:03:22Beaucoup critiquent ces droits qui s'accumulent,
00:03:25pour ceux qui illégalement sont sur le territoire français,
00:03:28sans pour autant cotiser, lorsque des droits se réduisent
00:03:32pour ceux qui cotisent et qui paient leurs impôts.
00:03:34Mais pourquoi est-ce au Conseil constitutionnel de décider d'une telle mesure
00:03:38le décryptage de Charlotte d'Ornella ?
00:03:42J-11 des Européennes, Emmanuel Macron est désormais en campagne,
00:03:46à la fois pour sauver son camp, mais aussi pour mettre en garde
00:03:50les Européens contre le nationalisme, qu'ils sentent partout revenir.
00:03:54Plusieurs considèrent que sa rhétorique s'est radicalisée.
00:03:58Emmanuel Macron peut-il renverser cette tendance qui l'inquiète ?
00:04:01L'édito de Mathieu Beaucoup.
00:04:05Une heure pour prendre un peu de hauteur avec nos mousquetaires,
00:04:07puis j'ai un petit livre sympa à partager avec vous.
00:04:10Dans un instant, c'est parti.
00:04:22Alors le livre, je vais vous le montrer dans un instant,
00:04:24parce qu'il me fait trop rire, ça sera à partager,
00:04:26mais je vais vous le montrer peut-être avant la chronique de Charlotte.
00:04:29C'est normal, les bouchons à Paris, Paris mérite 20 sur 20.
00:04:33Les bouchons à Paris, 20 sur 20.
00:04:37Monsieur est toujours en forme.
00:04:40Ça va ?
00:04:42Oui, c'est moi qui prends de la bouteille.
00:04:47Continuez comme ça, vous allez travailler au Conseil constitutionnel.
00:04:50Bravo, Macron.
00:04:53Se pourrait-il qu'il y ait encore beaucoup de choses à dire
00:04:56sur la pétenisation de la famille française,
00:04:59à laquelle s'est prêtée hier la journaliste sur France Inter,
00:05:03Sonia De Villiers, à Mathieu Beaucoup.
00:05:05Se pourrait-il que son propos soit symptomatique du rapport fondamentalement hostile
00:05:10que la gauche entretient avec la famille depuis ses origines ?
00:05:13Votre chronique m'intéresse particulièrement
00:05:16parce que l'effondrement de la notion et du respect de la famille en France m'interpelle.
00:05:22Alors lorsqu'on a entendu hier Sonia De Villiers,
00:05:25certains se sont probablement dit, mais c'est un propos excentrique,
00:05:28insensé, d'où peut-elle sortir une telle idée ?
00:05:33Or, c'est une idée qui, lorsqu'on fait l'histoire des idées politiques,
00:05:36n'est pas si surprenante.
00:05:38On considère le commun des mortels, c'est l'importance de la famille.
00:05:42Le commun des mortels, c'est qu'il est accueilli par un père ou une mère dans la vie
00:05:46et que sans ça, il n'est pas grand-chose.
00:05:48Mais il y a toute une tradition philosophique, sociologique, idéologique
00:05:52qui considère que la famille n'est pas un socle, n'est pas une base,
00:05:56mais est un problème à résoudre, est un obstacle à faire sauter
00:06:01sur le chemin de l'émancipation individuelle.
00:06:04Alors, je dis la gauche, qu'on se comprenne bien,
00:06:06je ne peux pas dire toute la gauche dans son ensemble,
00:06:08il y a une certaine gauche à laquelle je ferai référence
00:06:11et qui, quoi qu'on en dise, ne cesse depuis plusieurs siècles maintenant
00:06:16de faire le procès de la famille parce qu'elle y voit, j'y reviens,
00:06:19l'obstacle sur le chemin de la révolution.
00:06:22Je prends tout de suite la peine de dire que mon propos n'est pas moral,
00:06:25je ne juge personne ici, je sais qu'il y a des familles compliquées.
00:06:29Dieu sait qu'il y a des familles compliquées.
00:06:31Je sais que tout le monde n'est pas fait pour la vie de famille.
00:06:34Je sais par ailleurs qu'il y a des familles toxiques.
00:06:36Par ailleurs, je sais que notre société ne s'intéresse qu'aux familles toxiques.
00:06:39C'est comme si Édouard Louis avait tout dit sur la famille
00:06:41et le reste n'importait pas.
00:06:43Je suis rappelé qu'il y a surtout beaucoup de familles heureuses.
00:06:45Mais je prends la peine de faire toutes ces nuances
00:06:48avant d'entrer dans le cœur de mon sujet qui, comme je le dis,
00:06:50est politique, philosophique, sociologique, mais pas moral.
00:06:54Alors, question de départ.
00:06:56Qui accueille l'enfant qui naît dans une société?
00:06:59À qui appartient l'enfant qui naît dans une société?
00:07:02Traditionnellement, on disait à sa famille, naturellement.
00:07:05Le père et la mère l'accueillent.
00:07:07Ils auront la responsabilité immense de le conduire à l'âge adulte
00:07:10et avant même de le conduire à l'âge adulte, de le conduire à la société.
00:07:14Le conduire à l'école qui va lui permettre de faire un autre bout de chemin.
00:07:17Mais il y a toute une gauche, toute une philosophie, en fait,
00:07:20qui considère que lorsque l'enfant naît,
00:07:22il n'appartient que de manière assez complexe à ses parents
00:07:26parce qu'en fait, il devrait appartenir à la société dans son ensemble.
00:07:30Et l'objectif, j'y arriverai dans un instant, de la société,
00:07:33c'est d'arracher le plus tôt possible l'enfant à sa famille
00:07:37pour le confier à la société dans son ensemble,
00:07:39à des gens que l'on dira plus compétents, plus qualifiés,
00:07:42pour l'élever, pour l'éduquer.
00:07:44Vous connaissez, vous avez probablement entendu des noms dans votre vie
00:07:47comme John Locke, Jean-Jacques Rousseau, Thomas Hobbes,
00:07:51les grands auteurs de ce qu'on appelle le contrat social.
00:07:54Quand on s'intéresse à la modernité,
00:07:56un point de départ philosophique, c'est le contrat social,
00:07:59cette idée que les êtres humains décident ensemble
00:08:01du type de société dans laquelle ils vont vivre.
00:08:03On connaît tous ça par cœur, ces ouvrages-là.
00:08:05Ce qui est intéressant, c'est de voir quel est l'être humain
00:08:08que les modernes mettent au cœur de la cité.
00:08:10Est-ce que c'est le fils de quelqu'un et est-ce que c'est le père d'un autre?
00:08:14Quel est l'être humain des modernes?
00:08:16Est-ce que c'est autrement dit un fils fier de son père,
00:08:19un fils fier de sa mère et qui deviendra lui-même un père
00:08:22et qui a le souci de transmettre? Non.
00:08:25La philosophie politique moderne nous fait apparaître une société
00:08:29comme si tout le monde avait déjà 25 ans.
00:08:31Que des individus déjà constitués,
00:08:34des individus qui, on ne sait pas pourquoi, sont capables de se parler,
00:08:37donc qui ont une langue en commun, on suppose,
00:08:39des individus qui vont décider ensemble
00:08:41des conditions de la société dans laquelle ils vivront.
00:08:44Mais ce ne sont pas des individus en famille,
00:08:46ce ne sont pas des individus en communauté,
00:08:49ce sont des individus atomisés.
00:08:51De ce point de vue, la société est ce qu'on appelle
00:08:54la philosophie du contrat social.
00:08:56Et la vision de la société, pour ces gens-là,
00:08:58elle est artificielle.
00:09:00On peut toujours redéfinir le contrat.
00:09:02La société n'a rien de naturel.
00:09:03Ça, c'est une rupture avec le grand maître
00:09:05de la philosophie politique occidentale.
00:09:07C'est Aristote qui voyait la société comme un fait naturel.
00:09:11On pourrait dire la société comme une famille de familles.
00:09:14Parce que quel est le problème de la famille?
00:09:16Pourquoi on veut en finir avec elle?
00:09:18Un enfant naît dans une famille, il naît avec des parents.
00:09:21Ses parents peuvent lui transmettre des préjugés,
00:09:24une culture, une vision du monde,
00:09:27une sensibilité, des préférences.
00:09:30Et il se trouve que dans nos sociétés,
00:09:32le pouvoir en place peut ne pas approuver
00:09:35des valeurs, les références, les idées.
00:09:39C'est la culture transmise dans la famille.
00:09:42Il se trouve qu'il n'approuve pas l'identité
00:09:44qu'on trouve dans cette famille-là.
00:09:46Et il considère dès lors que les parents
00:09:48éduquent très mal leurs enfants
00:09:50parce que les parents ne reproduisent pas
00:09:53l'idéologie dominante au pouvoir,
00:09:55qui est celle, je l'ai dit, de l'individu absolu.
00:09:58Je dirais de manière un peu rapide
00:10:00que la gauche, au sens large, au sens philosophique,
00:10:03aime l'individu, aime l'État,
00:10:05d'autant que l'État a la puissance
00:10:08pour déconstruire la famille, les cultures,
00:10:10les traditions, les mœurs,
00:10:11pour libérer l'individu de toutes choses.
00:10:13Donc elle aime l'individu qui a besoin de l'État,
00:10:15elle aime l'État qui a besoin de l'individu,
00:10:17mais elle n'aime pas ce qui est entre les deux,
00:10:19notamment la famille qu'elle accuse toujours
00:10:21de conservatisme.
00:10:23Je donne un exemple qui nous ramène au 20e siècle.
00:10:25Il y a une école en philosophie politique,
00:10:27en sociologie, qu'on appelle l'École de Francfort.
00:10:29L'École de Francfort, des grands philosophes
00:10:31à Dorneau, à Bermas, disent la chose suivante.
00:10:33Au cœur du fascisme en Europe,
00:10:36au cœur des expériences totalitaires en Europe,
00:10:39il y a la famille qui était un creuset autoritaire,
00:10:43un creuset conservateur.
00:10:45La famille était porteuse de valeurs
00:10:47qui, laissées elles-mêmes et radicalisées,
00:10:49conduisaient au fascisme.
00:10:51Dès lors que vous avez fait l'expérience du fascisme,
00:10:53qu'est-ce que vous vous dites?
00:10:55Il faut en finir avec cette famille
00:10:57porteuse de toutes ces valeurs mauvaises
00:10:59pour être capable de libérer l'individu
00:11:02et construire un monde nouveau.
00:11:04Et là, ça va être tout le travail
00:11:06dans la deuxième moitié du XXe siècle
00:11:08sur les pédagogies nouvelles,
00:11:10toujours avec l'idée suivante.
00:11:12Il faut une pédagogie non autoritaire
00:11:15pour délivrer l'enfant mentalement de ses parents,
00:11:18pour l'affranchir de ceux qui l'ont kidnappé à la naissance,
00:11:21les parents qui l'ont volé à la société.
00:11:23Il faut déconstruire le plus tôt possible
00:11:26les préjugés qu'on lui prête.
00:11:28Il faut, autrement dit,
00:11:30c'était dans le discours de la contre-culture,
00:11:32dynamiter la famille
00:11:34pour permettre à l'individu
00:11:36d'émerger le plus rapidement
00:11:38comme étant tout-puissant.
00:11:40J'ajoute une chose qui est importante.
00:11:42Il y a eu des délires dans ces pédagogiques-là.
00:11:44Dans les années 70, on le sait,
00:11:46le rapport trouble d'une certaine gauche
00:11:48avec la pédophilie. Pourquoi?
00:11:50Parce qu'on se disait de quelle manière
00:11:52faire sauter la famille, c'est en éduquant
00:11:54à la sexualité le plus tôt possible l'enfant
00:11:56pour le délivrer des codes culturels
00:11:58du monde bourgeois.
00:12:00C'est ce que l'on sait dans l'histoire des gauches.
00:12:02La plupart des personnes qui ont tombé
00:12:04dans cette espèce de délire idéologique se sont repenties.
00:12:06Mais on a vu jusqu'où pouvait aller
00:12:08la volonté d'arracher l'individu
00:12:10à la famille et à la communauté.
00:12:12Je note, soit dit en passant,
00:12:14qu'on a constaté aussi depuis 40 ans
00:12:16le prix à payer. Ces idées-là,
00:12:18on les a mises en pratique.
00:12:20La déconstruction de la famille,
00:12:22on a tout fait pour la faire tomber.
00:12:24On a vu le résultat.
00:12:26La disparition du père dans les sociétés
00:12:28a commencé sur le plan affectif.
00:12:30J'ajouterais que la disparition de la famille
00:12:32entraîne une crise qui s'appelle
00:12:34celle de la natalité.
00:12:36La famille ne se présente pas simplement
00:12:38comme l'unité naturelle qui paraît pour nous tous.
00:12:40Pour plusieurs, c'est un problème
00:12:42à déconstruire pour faire advenir
00:12:44une société nouvelle où on pourrait se passer
00:12:46le plus possible de la famille.
00:12:48Passionnant. Parlons très concrètement.
00:12:50Comment cette aversion
00:12:52à la famille s'exprime-t-elle?
00:12:54L'idée, pour certains,
00:12:56c'est d'arracher le plus tôt possible
00:12:58l'enfant à la famille.
00:13:00De quelle manière?
00:13:02Je laisse de côté l'idée
00:13:04qu'on a multiplié les lois pour faciliter
00:13:06la dissolution des familles.
00:13:08Je peux comprendre, ce sont des lois libérales.
00:13:10Une famille malheureuse où tout le monde
00:13:12se sent enfermé et n'en peut plus de vivre ensemble.
00:13:14On ne veut pas forcer les gens à vivre ensemble.
00:13:16La famille ne doit pas être une prison.
00:13:18Mais je mets l'accent sur la dimension scolaire
00:13:20et qu'on se comprenne bien. J'aime l'école,
00:13:22j'aime l'école publique, je pense qu'il est bien
00:13:24pour une certaine gauche qui a toujours eu cette idée
00:13:26qu'il faut rapprocher le plus possible
00:13:28l'âge de la scolarisation,
00:13:30l'âge de la socialisation
00:13:32du berceau, parce que moins l'enfant
00:13:34prend de temps avec ses parents,
00:13:36moins il risque
00:13:38d'intégrer leurs préjugés.
00:13:40Donc, il y a cette idée qu'on va
00:13:42toujours faire en sorte que l'enfant doit être scolarisé
00:13:44le plus tôt possible.
00:13:46L'argument négatif
00:13:48qu'on dit, c'est que la famille est un lieu toxique.
00:13:50L'argument positif moderne,
00:13:52c'est pour être capable d'adapter l'enfant
00:13:54à la société moderne, aussi bien le prendre
00:13:56en charge le plus rapidement possible.
00:13:58Mais dans les faits,
00:14:00il y a cette idée qu'il faut, le plus tôt
00:14:02possible, remplacer
00:14:04les parents par des experts
00:14:06mandatés par l'État, qui eux
00:14:08sauront de quelle manière correctement
00:14:10élever les enfants. Il y a aussi,
00:14:12soit dit en passant, je prends la peine de le dire,
00:14:14on s'inquiète, je le dis, de la culture transmise
00:14:16à la maison, parce que la culture
00:14:18transmise à la maison, si vous avez plusieurs
00:14:20familles rassemblées ensemble, ça fait une poche
00:14:22de résistance culturelle,
00:14:24quelquefois rassemblée autour d'une école,
00:14:26j'y reviendrai dans un instant, qui peut résister
00:14:28au discours étatique dominant,
00:14:30alias les Yvelines. Mais j'y arrive,
00:14:32à l'instant, il y a certains
00:14:34ministres qui ont dit très clairement quel est le rapport
00:14:36à la famille. Il y a une citation qui est connue
00:14:38de Vincent Peyon. Vincent Peyon,
00:14:40figure classique,
00:14:42qui adore la Révolution française.
00:14:44À chacun ses passions, mon avis.
00:14:46Mais lui, voilà comment il présente le rapport à l'école
00:14:48et la Révolution française.
00:14:50Et philosophe, du moins, le croit-il.
00:14:521789,
00:14:54l'année sans pareil, est celle
00:14:56de l'engendrement par un
00:14:58brusque saut de l'histoire d'un homme
00:15:00nouveau. La Révolution
00:15:02est un événement méta-historique, c'est-à-dire
00:15:04un événement religieux.
00:15:06La Révolution implique un oubli total
00:15:08de ce qui précède la Révolution,
00:15:10et donc l'école a un rôle fondamental,
00:15:12l'école doit
00:15:14dépouiller l'enfant de toutes ses
00:15:16attaches pré-républicaines
00:15:18pour l'élever jusqu'à devenir citoyen.
00:15:20Et un peu plus tard, il dit, ça c'est dans un ouvrage,
00:15:22il dit, pour donner la
00:15:24liberté du choix, il faut
00:15:26être capable d'arracher l'élève
00:15:28à tous les déterminismes,
00:15:30familial, ethnique, social,
00:15:32intellectuel, pour après faire
00:15:34un choix. Ça, vous voyez, c'est un choix philosophique.
00:15:36Puis Vincent Peyon, il n'a pas écrit ça en 1902,
00:15:38non plus qu'en 1802. Il a écrit ça
00:15:40tout récemment, en 2012.
00:15:42En 2012, donc, il nous dit
00:15:44pour rendre l'individu libre,
00:15:46il faut l'arracher
00:15:48à ce cadre étouffant et aliénant
00:15:50qu'est la famille. Ensuite, il pourra
00:15:52en faire le choix librement, mais on va d'abord
00:15:54l'arracher au sien pour
00:15:56le rendre à lui-même. Donc, on comprend
00:15:58que dans cette idée, la famille, il faut se rappeler
00:16:00ce que je dis, ça véhicule des préjugés,
00:16:02ça véhicule un conservatisme,
00:16:04ça véhicule une conception de l'autorité,
00:16:06ça véhicule l'idée d'une transmission.
00:16:08Pour certains, c'est même l'institution
00:16:10qui est porteuse des valeurs qui nous ont
00:16:12conduit au fascisme. Donc, quand on a
00:16:14une vision aussi négative de la famille, il faut la faire sauter.
00:16:16De quelle manière, notamment?
00:16:18En cherchant à centraliser le plus
00:16:20possible l'école.
00:16:22Donc, on va guerre contre l'école libre.
00:16:24L'école libre, pourquoi? Parce qu'elle peut
00:16:26porter une philosophie
00:16:28de l'éducation plus
00:16:30proche des parents que de l'État.
00:16:32Et quand on sait cela, en pensant
00:16:34à l'école alsacienne, eh bien, il faut
00:16:36être capable d'en finir avec cette école
00:16:38qui porte des valeurs qui ne sont
00:16:40pas célébrées par l'État.
00:16:42On se méfie des valeurs. Qu'est-ce qu'ils font, par exemple,
00:16:44avec leur catholicisme là-dedans?
00:16:46On leur avait dit que c'était strictement privé. Comment peuvent-ils
00:16:48fonder un projet éducatif sur une religion
00:16:50et une philosophie qui ne
00:16:52peut être qu'une spiritualité privée?
00:16:54Comment osent-ils limiter le plus possible
00:16:56l'école libre? C'est l'espèce de vieille obsession de la gauche
00:16:58d'en finir avec ça. De même,
00:17:00la guerre contre l'école à la maison.
00:17:02Ça, c'est central. L'école à la maison,
00:17:04la scolarisation à la maison,
00:17:06parce que là, c'est vu comme l'enfermement
00:17:08familial total. Je précise que
00:17:10personnellement, je n'ai pas d'enthousiasme pour l'école
00:17:12à la maison. J'aime l'école, je pense
00:17:14qu'il est bien d'être socialisé et tout ça, mais
00:17:16j'essaie de comprendre pourquoi la gauche s'obstine
00:17:18sur l'école. Pourquoi elle va en finir
00:17:20avec une école qui est
00:17:22dégagée du pouvoir de l'État
00:17:24parce qu'elle veut, dans son
00:17:26esprit, éviter les influences
00:17:28extérieures dans la formation
00:17:30des enfants. Et je le disais,
00:17:32je parlais du cas des Yvelines un peu à la blague,
00:17:34mais quand vous avez plusieurs familles qui veulent se rassembler
00:17:36autour d'un projet éducatif
00:17:38qui est quelquefois culturellement plus
00:17:40conservateur que le discours porté
00:17:42par l'État ou par le régime,
00:17:44plusieurs familles autour d'une école, ça fait une communauté.
00:17:46Une communauté où des
00:17:48personnes se disent « ce modèle fonctionne bien,
00:17:50ça m'attire, je veux aussi envoyer mon enfant
00:17:52là-bas », ça fait des communautés qui peuvent
00:17:54résister quelquefois aux discours
00:17:56étatiques dominants, et ça, la gauche
00:17:58n'aime pas.
00:18:00Vous nous dites que la gauche est contre
00:18:02la famille, pourtant n'est-elle pas
00:18:04toujours aujourd'hui occupée à parler
00:18:06des familles et des différents modèles
00:18:08familiaux que nous devons accompagner?
00:18:10Vous savez, c'est la même méthode toujours.
00:18:12On s'empare d'un mot,
00:18:14on le vide de sa substance,
00:18:16on en inverse la signification, donc on nous dit aujourd'hui
00:18:18que tout est familier finalement.
00:18:20Un parent, deux parents, trois parents,
00:18:22quatre parents, cinq parents, six parents,
00:18:24pourquoi pas?
00:18:26Parce qu'on nous dit d'ailleurs, une forme de relativisme,
00:18:28pour peu que l'union soit bonne pour les enfants,
00:18:30pour peu que tout soit volontaire et consentant.
00:18:32Tant qu'il y a de l'amour, tout va,
00:18:34ce n'est pas mauvais, mieux vaut de l'amour que pas d'amour.
00:18:36Cela dit, on est dans une société
00:18:38qui a étendu la définition de la famille à un point tel
00:18:40que par exemple,
00:18:42c'est une mode qui nous vient des États-Unis, un peu du Canada,
00:18:44on va nous dire qu'il y a la sologamie.
00:18:46La sologamie, c'est se marier
00:18:48avec soi-même pour se dire qu'on s'aime.
00:18:50Comment ne pas voir là-dedans,
00:18:52je sais que c'est minoritaire, mais c'est normalisé,
00:18:54comment ne pas voir là-dedans, une forme d'immense désespoir,
00:18:56et là qu'on se comprenne bien, juste à la fin,
00:18:58être clair, je ne dis pas
00:19:00que les gens de gauche n'aiment pas leur famille.
00:19:02Les gens de gauche aiment leur famille,
00:19:04aiment leur père, aiment leur mère, du moins je leur souhaite,
00:19:06ils aiment leurs enfants.
00:19:08Je dis qu'ils adhèrent à une philosophie
00:19:10qui portait,
00:19:12dans ses ultimes conséquences,
00:19:14mais déjà dans ses conséquences intermédiaires,
00:19:16tant à fragiliser l'institution
00:19:18qui est pourtant à la source de bien des bonheurs.
00:19:20Un dernier mot, une dernière phrase,
00:19:22je disais, toutes les familles sont acceptées aujourd'hui,
00:19:24on nous le dit au pluriel,
00:19:26les familles, c'est beau, les familles,
00:19:28mais si vous êtes une famille un peu traditionnelle,
00:19:30une famille française,
00:19:32alors là, on vous pétennisera,
00:19:34là, on vous fascisera,
00:19:36la seule famille illégitime,
00:19:38c'est la famille française,
00:19:40celle-là doit être marquée du saut du fascisme.
00:19:44Excellente démonstration.
00:19:46Tour de table, rapide.
00:19:48Charlotte Dornelas, la famille,
00:19:50elle peut être aussi un allié
00:19:52pour la société,
00:19:54une alliée pour la société.
00:19:56Ce qui est très contradictoire,
00:19:58et c'est là le génie d'Aristote par rapport à tous ses successeurs,
00:20:00c'est que malgré tout ça,
00:20:02il y a en effet un recours extrêmement naturel,
00:20:04d'abord quand la famille est
00:20:06en effet toxique,
00:20:08et Mathieu avait raison de rappeler que dans beaucoup de cas,
00:20:10elle ne l'est pas,
00:20:12mais quand par hasard elle l'est, c'est une souffrance immense.
00:20:14C'est bien qu'il y a un manque par rapport à d'autres modèles
00:20:16bien meilleurs.
00:20:18Quand il y a l'absence du père,
00:20:20dont on a parlé extrêmement récemment,
00:20:22quand on parle de ce déséquilibre
00:20:24dans la présence parentale,
00:20:26quand vous avez de plus en plus
00:20:28des groupes de paroles
00:20:30qui s'exercent sur les enfants, par exemple,
00:20:32de parents divorcés,
00:20:34ce n'est pas sur le terrain moral.
00:20:36Mathieu a raison de le rappeler,
00:20:38le constat ne se fait pas sur le terrain moral,
00:20:40il se fait sur le terrain du manque
00:20:42par rapport à ce dont ont besoin,
00:20:44notamment les enfants, dans la manière de grandir.
00:20:46Et dernière chose sur l'école,
00:20:48ce que dit Mathieu est tellement vrai
00:20:50que la pénétration à l'école d'idéologies de remplacement
00:20:52est faite précisément par des parents
00:20:54qui veulent réagir à ça,
00:20:56et on l'a dit, toutes ces associations
00:20:58qui portent un modèle alternatif.
00:21:00Ils ne veulent pas de modèle pour laisser une totale liberté de construction
00:21:02parce qu'à cet âge-là, ce n'est pas possible,
00:21:04donc on leur en impose une autre.
00:21:06Ce sont des remarques de Mathieu
00:21:08et celles de Charlotte aussi sont très justes.
00:21:10Il y a vraiment un délire progressiste
00:21:12de vouloir...
00:21:14C'est l'idée de l'homme nouveau,
00:21:16de façonner un homme nouveau,
00:21:18donc il faut éliminer la famille.
00:21:20Il y a un délire très puissant d'Emmanuel Todd,
00:21:22un anthropologue et un démographe,
00:21:24qui montre bien que tous les délires wokeistes
00:21:26ne viennent pas de n'importe quel type de famille.
00:21:28Ils viennent d'une famille qu'il appelle
00:21:30la famille égalitaire et la famille libérale.
00:21:32C'est-à-dire la famille anglo-saxonne, typiquement.
00:21:34C'est dans ce contexte-là
00:21:36que le délire woke a pu naître.
00:21:38Et c'est aussi pour ça que dans les familles
00:21:40dites souches, il y a
00:21:42la famille autoritaire
00:21:44et la famille libérale, la famille égalitaire
00:21:46et la famille inégalitaire.
00:21:48Par exemple, quand il y a des successions,
00:21:50soit vous faites des parts égales, c'est une famille égalitaire,
00:21:52soit l'aîné a tout.
00:21:54Et on voit bien que dans tous les pays du monde,
00:21:56la Russie, la Chine,
00:21:58l'Afrique, etc.,
00:22:00ils ne supportent pas le wokeisme,
00:22:02parce que ce sont des familles souvent inégalitaires
00:22:04et de type souches, donc ils ne comprennent rien à ce modèle.
00:22:06Moi, je vais nuancer un peu
00:22:08ce que je tiens
00:22:10à la famille, mais je crois
00:22:12qu'il est bon que l'enfant
00:22:14puisse très tôt se placer dans un...
00:22:16D'ailleurs, je crois qu'il faudrait instaurer
00:22:18des cours de philosophie très tôt, dès la maternelle,
00:22:20pour apprendre la réflexion.
00:22:22Pourquoi je dis ça ? Parce que
00:22:24quand Mathieu évoque la famille traditionnelle,
00:22:26vous avez la famille traditionnelle
00:22:28qui, par exemple,
00:22:30va se dire islamiste
00:22:32et qui veut que l'enfant soit islamiste.
00:22:34Et on le met dans une école
00:22:36islamiste. Et l'enfant,
00:22:38donc, on entre dans une communauté,
00:22:40on sort de la République,
00:22:42on sort de ce qui est la construction
00:22:44et qui doit permettre à l'enfant, un jour,
00:22:46de pouvoir constituer
00:22:48son propre libre-abri.
00:22:50C'était ça, l'ambition
00:22:52de l'école publique. Et je crois
00:22:54donc qu'il faut qu'il y ait la famille,
00:22:56que l'on instille une idée
00:22:58dans la famille, mais le contrepoint,
00:23:00c'est de pouvoir avoir, à l'école,
00:23:02un enseignement. Il est à revoir aujourd'hui
00:23:04parce que, malheureusement, il y a beaucoup trop
00:23:06d'influences qui nous échappent
00:23:08et qui nous mettent
00:23:10en dehors de ce principe initial,
00:23:12mais faire en sorte que l'enfant
00:23:14puisse construire un raisonnement
00:23:16et que l'on n'ait pas
00:23:18la lutte des communautés comme on les voit
00:23:20aujourd'hui.
00:23:22En dernier mot, je sais que la société contemporaine
00:23:24rend la vie difficile aux familles, plus que jamais.
00:23:26Et pourtant, c'est une aspiration qui
00:23:28toujours réapparaît et c'est un manque
00:23:30pour ceux qui n'en font pas l'expérience, souvent.
00:23:32La possibilité du manque familial
00:23:34nous rappelle l'importance de la chose, je pense,
00:23:36dans le cœur de l'homme, dans l'âme de l'homme.
00:23:38Passionnant tout ça, ça nous emmène
00:23:40directement à votre
00:23:42chronique où vous allez nous parler
00:23:44justement de ce patriotisme
00:23:46de substitution. Lorsqu'on a vu
00:23:48ces drapeaux palestiniens
00:23:50brandis à l'Assemblée nationale,
00:23:52lorsqu'on voit cette France qui se dissout
00:23:54et qui s'excuse d'exister, lorsqu'on voit
00:23:56tous ces drapeaux qui se brandissent
00:23:58mais pas le drapeau français,
00:24:00on peut se demander
00:24:02est-ce que c'est une sorte
00:24:04de patriotisme de substitution ?
00:24:06On marque une pause, quelques secondes,
00:24:08et on attaque avec vous, mon cher Guillaumat, tout de suite.
00:24:14Marc Meunier, toujours sur le dossier famille.
00:24:16On peut changer de dossier ?
00:24:18Ah oui, le dossier femme !
00:24:20C'est quoi ? Oh oui !
00:24:22Est-ce que vous avez lu mon livre, alors ?
00:24:24J'ai pas fini, parce que moi je prends le temps pour lire.
00:24:26Je lis moins vite que Mathieu, ce qui est extraordinaire.
00:24:28Alors il s'appelle « Femmes en politique »
00:24:30« Femmes en politique », c'est extraordinaire
00:24:32parce qu'on fantasme tous
00:24:34sur la femme en politique, ça va changer
00:24:36les données. Et quand on vous lit,
00:24:38on s'aperçoit
00:24:40que lorsqu'elles ont le pouvoir,
00:24:44c'est pas qu'elles soient nulles,
00:24:46c'est qu'elles sont comme les hommes.
00:24:48Elles tombent dans l'autoritarisme,
00:24:50dans les mêmes principes de gouvernance.
00:24:52Il n'y a pas une différence,
00:24:54ça me paraît très intéressant.
00:24:56Une femme qui gouverne, c'est un homme
00:24:58comme un autre.
00:25:00C'est vrai que j'ai fait ce livre-là
00:25:02pour montrer qu'on n'a jamais fait de bilan
00:25:04sur les femmes en politique.
00:25:06Elles ont eu tous les postes, et quel est leur bilan ?
00:25:08Sur la conquête du pouvoir, oui, mais sur l'exercice du pouvoir,
00:25:10quel est le bilan ?
00:25:12C'est très intéressant parce qu'elles ont le charme pour elles, éventuellement,
00:25:14comme Rachida Dati.
00:25:16Et au-delà de ce charme, ça leur permet
00:25:18d'avoir une férule encore plus importante.
00:25:20Ça n'empêche pas de faire des références.
00:25:22C'est bien.
00:25:24Générique de fin.
00:25:26« Femmes en politique »,
00:25:28premier bilan.
00:25:30Merci mon livrisseur, demain.
00:25:32On en vient avec vous,
00:25:34parce que c'est très épentant,
00:25:36par rapport à ce qui s'est passé hier
00:25:38à l'Assemblée nationale, avec ce geste.
00:25:40Comment expliquer ce geste
00:25:42d'un drapeau palestinien bandit dans l'hémicycle
00:25:44par le député LFI
00:25:46Sébastien Dologu ?
00:25:48Et on va parler avec vous, justement,
00:25:50de ce patriotisme de substitution. Analysez tout ça.
00:25:52D'abord, il faut bien comprendre
00:25:54que ce qui s'est passé dans l'Assemblée nationale,
00:25:56c'est complètement cohérent
00:25:58avec la stratégie de bordélisation
00:26:00du palais Bourbon par LFI.
00:26:02C'est la poursuite de cette stratégie.
00:26:04On est juste passé de l'ambiance ZAD
00:26:06à l'ambiance camp palestinien.
00:26:08Sinon, on est dans la même ambiance.
00:26:10Il y a un petit seuil qui est franchi, quand même,
00:26:12et ce n'est pas rien,
00:26:14c'est qu'on est passé de l'idée d'un 3e tour social,
00:26:16on va mettre la pression
00:26:18dans la rue pour
00:26:20obtenir des hausses de salaire,
00:26:22ou pour obtenir je ne sais trop quoi,
00:26:24à l'importation carrément d'un conflit étranger.
00:26:26D'un conflit étranger, alors même que
00:26:28les tensions sont déjà extrêmement vives dans le pays.
00:26:30Et je pense que cette provocation,
00:26:32c'est une évidence, c'était calculé.
00:26:34C'est arrivé au moment opportun.
00:26:36C'est là aujourd'hui, je crois,
00:26:38ou bientôt, Émeric Caron va montrer son film,
00:26:40va projeter son film dans l'hémicycle
00:26:42avec les atrocités de Gaza.
00:26:44C'est surtout au lendemain
00:26:46de la diffusion des images atroces
00:26:48du bombardement de Rafah, et c'est quelques jours
00:26:50après
00:26:52le déclenchement d'une enquête
00:26:54par le procureur de la CPI,
00:26:56le Premier ministre d'Israël et un ministre israélien,
00:26:58pas que, d'ailleurs aussi le Hamas.
00:27:00Et donc, on voit bien que c'est quelque chose
00:27:02de complètement téléphoné. Et ce député-là,
00:27:04il prolonge la stratégie
00:27:06dite du bruit et de la fureur par une stratégie
00:27:08qui est la poursuite, c'est-à-dire, c'est l'image
00:27:10et l'émotion. Il va y avoir une image et une émotion.
00:27:12Et le but, c'est quoi ?
00:27:14C'est un, relancer la campagne de LFI qui commence à patiner.
00:27:16Il commence vraiment
00:27:18à avoir l'émergence d'un parti socialiste
00:27:20avec place publique qui voulait refonder la gauche
00:27:22mais sans LFI. Donc là, panique.
00:27:24Donc là, bon, c'est pas très grave.
00:27:26On peut utiliser des images de bébés déchiquetés.
00:27:28L'essentiel, c'est de se relancer électoralement.
00:27:30Deuxième
00:27:32chose, on resserre les rangs à gauche.
00:27:34On fait une espèce de, si vous n'êtes pas
00:27:36avec nous, vous êtes contre nous, donc vous désintéressez
00:27:38du droit international, des Palestiniens, etc.
00:27:40Donc, silence dans les rangs, on reconstitue
00:27:42la nupes. Et troisièmement,
00:27:44eh bien, il y a une pression qui est d'exercer sur l'exécutif
00:27:46pour que Paris imite Madrid,
00:27:48imite Dublin, imite
00:27:50Oslo, c'est-à-dire reconnaisse l'État palestinien.
00:27:52Voilà la stratégie derrière.
00:27:54Alors, est-ce que l'Assemblée nationale
00:27:56a bien fait de sanctionner le député
00:27:58Delegué en l'excluant pendant 15 jours
00:28:00de l'hémicycle et en le privant de la moitié
00:28:02de son indemnité parlementaire ?
00:28:04Oui, c'est sûr. Il n'y avait rien d'autre à faire.
00:28:06C'est une provocation caractérisée.
00:28:08Ça rentre aussi dans la stratégie, du coup.
00:28:10Ça rentre absolument dans la stratégie
00:28:12puisqu'ils ont pas tardé à
00:28:14brandir comme une espèce de médaille
00:28:16ou un trophée
00:28:18cette sanction.
00:28:20Bien sûr qu'il y a une immunité parlementaire
00:28:22dans l'Assemblée. D'ailleurs, c'est la raison pour laquelle
00:28:24seuls les parlementaires peuvent sanctionner
00:28:26les parlementaires et pas les magistrats
00:28:28puisqu'il y a une immunité. Ça veut dire que les juges peuvent pas
00:28:30sanctionner l'expression des parlementaires
00:28:32dans l'hémicycle. Et c'est évidemment
00:28:34la sanction la plus drastique du règlement.
00:28:36Bon, on va se dire que c'est un peu
00:28:38cher payé. Pas du tout, pas du tout. D'abord,
00:28:40c'est formellement interdit de brandir un drapeau étranger
00:28:42dans un hémicycle français.
00:28:44Interdit. La dernière fois que c'était fait, c'était
00:28:46pendant l'occupation de sinistre mémoire.
00:28:48C'est surtout
00:28:50quelqu'un qui est déjà accoutumier du fait
00:28:52qu'il s'était déjà fait rappeler à l'ordre.
00:28:54Il avait, il n'y a pas très longtemps, traité de raciste
00:28:56une députée LR parce qu'elle avait
00:28:58osé, pour LFI c'est très grave,
00:29:00elle avait osé critiquer un accord
00:29:02entre la France et l'Algérie.
00:29:04Voilà. Ensuite, il s'était fait
00:29:06le même. Il s'était filmé en train
00:29:08de piétiner un tract du Parti communiste
00:29:10parce qu'il n'aime pas trop la concurrence. Bon, c'est
00:29:12vraiment à LFI, il n'y a pas de doute là-dessus.
00:29:14Et s'il y avait besoin d'une confirmation, il a molesté
00:29:16un lycéen. Il y a un procès le 27
00:29:18juin prochain à Marseille parce que le lycéen
00:29:20avait l'outrecuidance
00:29:22de vouloir rentrer dans son propre lycée.
00:29:24Et en fait, évidemment, ils vont, comme vous le disiez,
00:29:26l'utiliser. Ils l'ont déjà utilisé et de manière
00:29:28assez perverse pour dire que finalement
00:29:30c'est bien la preuve que le gouvernement,
00:29:32que la majorité de l'Assemblée est complice Israël,
00:29:34que cette sanction c'est la preuve
00:29:36qu'ils donnent un blanc-seing à l'armée israélienne
00:29:38pour massacrer les civils, etc.
00:29:40Sous leur discours absolument pervers.
00:29:42LFI se défend en expliquant que le drapeau
00:29:44palestinien a été brandi dans l'hémicycle
00:29:46italien. Est-ce que c'est un argument ?
00:29:48Non. Là, c'est pareil.
00:29:50On a ce réflexe maintenant en européen. Il suffit
00:29:52qu'un autre pays européen le fasse pour que ça soit très bien.
00:29:54Les Italiens font bien ce qu'ils veulent
00:29:56chez eux. Mais à mon avis,
00:29:58c'est vrai qu'en France,
00:30:00il n'y a pas besoin d'aller en Italie. En France, c'est le
00:30:02président du Sénat, Gérard Larcher. Alors,
00:30:04Mélenchon a prétendu qu'il s'était drapé dans le drapeau
00:30:06ukrainien. Ce n'est pas tout à fait vrai.
00:30:08C'était à Kiev qu'il avait fait ça.
00:30:10Mais par contre, Gérard Larcher
00:30:12a installé le drapeau ukrainien
00:30:14quand même sous
00:30:16la coupole du Sénat.
00:30:18De temps en temps, ça se fait de manière institutionnelle.
00:30:20Notamment quand il y a des visites
00:30:22de chefs d'État étrangers, il y a un protocole.
00:30:24Mais normalement, on ne doit pas brandir un drapeau
00:30:26étranger dans l'hémicycle.
00:30:28En fait, l'LFI va utiliser ça.
00:30:30C'est un piège qui est déposé par l'LFI.
00:30:32Pourquoi ? Parce qu'ils vont
00:30:34l'utiliser. Ils l'utilisent déjà en disant, regardez,
00:30:36il y a un double standard. Le drapeau
00:30:38palestinien, c'est non. Le drapeau ukrainien,
00:30:40c'est oui. Et derrière,
00:30:42ils vont en profiter pour dire, regardez,
00:30:44Poutine viole le droit international, il est sanctionné.
00:30:46Netanyahou viole le droit international,
00:30:48il n'est pas sanctionné. Mais je pense qu'il faut
00:30:50revenir un instant au drapeau lui-même. Il y a quelque chose,
00:30:52me semble-t-il, d'intéressant là-dedans. C'est ce que
00:30:54j'appellerais effectivement le patriotisme de substitution.
00:30:56C'est vraiment quelqu'un qui viendrait
00:30:58de l'étranger, regarderait la campagne des Européennes,
00:31:00regarderait Place Publique,
00:31:02brandir à tout bout de champ des drapeaux
00:31:04ukrainiens. Il se demanderait si Place Publique
00:31:06est candidat à Paris ou candidat à Kiev.
00:31:08Quelqu'un qui viendrait de l'extérieur aussi,
00:31:10regarderait cette campagne-là. Les gens de
00:31:12LFI qui ont tout le temps des drapeaux palestiniens,
00:31:14ils se demanderaient si les LFI sont candidats
00:31:16pour aller au Parlement de Bruxelles ou ils sont
00:31:18candidats
00:31:20à la tête de l'autorité palestinienne
00:31:22ou dans les camps palestiniens de Gaza. Enfin, c'est très, très
00:31:24bizarre. Donc, on a vraiment l'impression qu'il y a cette
00:31:26espèce de patriotisme de substitution. Moi,
00:31:28j'en ai eu cette intuition très forte parce que
00:31:30le lendemain du 13 novembre,
00:31:32date
00:31:34de triste mémoire s'il en est,
00:31:36le président Hollande a eu ce juste réflexe. Il a demandé
00:31:38aux Français de pavoiser leurs fenêtres. Donc, de mettre le
00:31:40tricolore au drapeau comme un signe
00:31:42de résistance et de résilience.
00:31:44Finalement, très peu de Français l'ont fait.
00:31:46Et ce qui m'a beaucoup frappé, c'est qu'au lendemain
00:31:48de l'invasion de l'Ukraine par la Russie,
00:31:50il y a, en tout cas dans Paris, beaucoup de drapeaux
00:31:52ukrainiens en fenêtre. Et donc, je me suis dit, ces
00:31:54bobos parisiens, en fait, ils ne se sentent pas
00:31:56vraiment français, mais ils peuvent se sentir
00:31:58ukrainiens. En fait, moi, je pense qu'ils se sentent
00:32:00plutôt européens. Mais comme le drapeau européen,
00:32:02c'est pas un drapeau pour lequel on peut mourir, c'est pas un drapeau
00:32:04teinté de sang, d'héroïsme, de sacré,
00:32:06eh bien, c'est les mêmes couleurs
00:32:08que le drapeau européen, c'est le drapeau ukrainien.
00:32:10Comme l'être humain a besoin de se sentir
00:32:12appartenir à un groupe et d'être valorisé
00:32:14par un groupe, c'est un besoin
00:32:16humain, finalement, un peu comme la famille.
00:32:18Ils n'ont plus de drapeau, les bobos,
00:32:20donc ils s'emparent du drapeau
00:32:22ukrainien. De la même façon,
00:32:24les électeurs de LFI, ils ont aussi besoin
00:32:26d'un drapeau, donc ils se sont emparés du drapeau
00:32:28palestinien. Et je pense qu'on est
00:32:30dans un
00:32:32monde dans lequel, à partir du
00:32:34moment où le patriotisme, qui est un besoin
00:32:36très important, n'est plus satisfait,
00:32:38les uns et les autres vont se tourner ailleurs.
00:32:40On voit bien dans les régions, d'ailleurs,
00:32:42nos compatriotes qui sont corses s'emparent du drapeau corse.
00:32:44C'est pas mal de s'emparer du drapeau corse, évidemment.
00:32:46C'est pas une critique en soi, mais simplement parce que
00:32:48le drapeau français n'est plus fait vibrer.
00:32:50Parce que le drapeau français n'est plus fait vibrer,
00:32:52les bretons prennent le drapeau breton, les juifs
00:32:54brandissent le drapeau israélien, et ainsi de suite.
00:32:56Et sans s'en rendre compte, on débouche dans une société du rien
00:32:58commun. Et là, on peut directement
00:33:00voir ce qui s'est passé entre
00:33:02Meier, Habib, qui s'est fait agresser
00:33:04par Guiraud. Enfin, ils se sont invectivés, mais
00:33:06Guiraud a eu des propos absolument
00:33:08innommables. Il l'a traité de porc,
00:33:10sachant, bien sûr, qu'il était juif. C'est donc
00:33:12très antisémite. Mais on voit bien que
00:33:14il se réclame
00:33:16finalement, il se réclame
00:33:18d'une cause qui n'est plus...
00:33:20C'est plus quelque chose qui les rassemble. C'est quelque chose
00:33:22qui les oppose, parce que la cause dont il se réclame,
00:33:24elle se retrouve
00:33:26face à face par les armes.
00:33:28Cette expression de porc, aussi,
00:33:30est terrifiante. Enfin, il y a quelque chose là-dedans
00:33:32d'une déshumanisation. Et comme le
00:33:34disait Hannah Arendt, c'est quand on déshumanise,
00:33:36ça précède la mise à mort.
00:33:38Mais c'est pas qu'en
00:33:40Israël, d'ailleurs. C'est pas qu'en France. En Israël, il y a
00:33:42un ministre qui a dit, d'ailleurs, en parlant
00:33:44des Palestiniens, c'est des animaux humains.
00:33:46Mais on voit bien qu'on est à l'époque de
00:33:48l'identité. Cette époque de l'identité, comme
00:33:50diraient les jeunes, c'est une expression très intéressante.
00:33:52Ils disent, c'est le S. Qu'est-ce que ça veut
00:33:54dire, c'est le S ? Ça n'a a priori qu'un rapport avec le
00:33:56schmilbic, sauf que c'est un signe d'étant.
00:33:58C'est le S, ça veut dire c'est le sang. Donc les gens sont
00:34:00enfermés dans leur identité.
00:34:02Ils n'ont plus rien de commun avec les autres. Ils appartiennent
00:34:04à une sorte de tribu.
00:34:05Est-ce que vous pouvez vraiment renvoyer
00:34:07dos à dos la défense d'Israël et celle du Hamas
00:34:09et comparer Israël, la Russie ?
00:34:11Alors non, c'est pas
00:34:13vraiment ce que j'ai fait. Je pense que les différences
00:34:15sont claires et nettes
00:34:17entre Israël et le Hamas.
00:34:19Même Israël et la Russie, c'est évident. Israël
00:34:21c'est une démocratie, le Hamas c'est un groupe terroriste.
00:34:23Israël se défend, la Russie attaque.
00:34:25C'est
00:34:27fondamentalement différent. Mais il y a
00:34:29quelque chose avec cette disparition du drapeau,
00:34:31cette disparition de l'appartenance française,
00:34:33du point de vue français, de la subjectivité
00:34:35française, de la défense d'abord des
00:34:37intérêts français, du primat absolu pour
00:34:39un français, qui plus est pour un député, de d'abord
00:34:41défendre la France. Si on ne fait pas
00:34:43ça, surtout un conflit qui est lointain
00:34:45comme celui-là, qui n'est pas le nôtre, on y voit
00:34:47plus clair. Ne pas voir clair, ça veut dire quoi ?
00:34:49Ça veut dire qu'on tombe dans toutes sortes d'ornières.
00:34:51Les images d'horreur à Rafah sont évidemment
00:34:53insoutenables, mais si on adhère
00:34:55corps et âme à la cause palestinienne,
00:34:57on ne voit même plus finalement
00:34:59que le Hamas se sert des femmes et des enfants
00:35:01comme des boucliers. On ne voit même plus
00:35:03que de toute façon, le Hamas
00:35:05pense qu'il y a des gens de bonne foi qui se disent
00:35:07« Ah oui, non mais là ça va bien, etc. » mais ils ne comprennent
00:35:09pas aussi que le Hamas serait tout à fait capable
00:35:11de massacrer les Israéliens jusqu'au dernier
00:35:13et d'éradiquer cet État.
00:35:15Est-ce que dire ça, c'est penser que la cause
00:35:17palestinienne est illégitime ? Non.
00:35:19De la même façon, dans le sens inverse.
00:35:21Est-ce qu'on peut dire qu'Israël
00:35:23n'a pas attendu de bombarder Gaza
00:35:25pour violer le droit international, qu'il l'avait
00:35:27fait en colonisant depuis longtemps la Cisjordanie,
00:35:29que c'était inacceptable ?
00:35:31Est-ce que ça, c'est être antisioniste ou antisémite ?
00:35:33Évidemment que non. Est-ce que reconnaître que Netanyahou
00:35:35et l'Hollywood ont favorisé scandaleusement
00:35:37le Hamas, les ont nourris, fait grossir
00:35:39pour diviser l'autorité palestinienne
00:35:41et affaiblir les Palestiniens, est-ce que dire ça,
00:35:43c'est être antisémite et antisioniste ? Évidemment que non.
00:35:45Bien sûr qu'Israël était légitime
00:35:47de riposter militairement à l'attaque du 7 octobre,
00:35:49mais il faut bien reconnaître
00:35:51que cette punition collective qui a infligé au Gazaoui
00:35:53maintenant depuis six mois,
00:35:55n'a ni queue ni tête. Elle n'aboutira
00:35:57qu'à fragiliser Israël. Le dire,
00:35:59est-ce que c'est antisioniste ou antisémite ? Non.
00:36:01Donc on voit bien qu'il faut adopter un point de vue français,
00:36:03ne serait-ce que pour rester lucide
00:36:05et cesser d'être insensible
00:36:07et redevenir équitable,
00:36:09efficace et humain.
00:36:11Très intéressant.
00:36:13La famille est déconstruite,
00:36:15le drapeau est déconstruit,
00:36:17la France est déconstruite
00:36:19et même ceux qui veulent y adhérer.
00:36:21Expliquez-nous pourquoi.
00:36:23Papier très intéressant,
00:36:25hier dans le Figaro, de Steve Tenré.
00:36:27Et il avait,
00:36:29pour complice, si je puis dire,
00:36:31dans l'enquête qu'il mène,
00:36:33Razika Adnani,
00:36:35qui est islamologue
00:36:37et qui a écrit un livre, Islam,
00:36:39quel problème ? Alors le papier
00:36:41commence, en nous interpellant,
00:36:43tout de suite, c'est-à-dire que
00:36:45des jeunes qui se sont
00:36:47laissés
00:36:49gagner par l'esprit
00:36:51républicain, qui sont
00:36:53maghrébins d'origine, alors maghrébins
00:36:55c'est aussi bien algériens, tunisiens,
00:36:57marocains, etc.
00:36:59Et des jeunes femmes qui se sont
00:37:01emportées pour ce
00:37:03qu'à la France leur offrait.
00:37:05La possibilité d'être dans une
00:37:07prospérité intellectuelle et de
00:37:09vivre dans la légèreté,
00:37:11pas spécialement en dehors
00:37:13de la famille, mais en
00:37:15ayant à un certain âge la
00:37:17possibilité de vivre
00:37:19avec l'espoir
00:37:21de s'ouvrir à toutes les connaissances
00:37:23et à être dans
00:37:25la capacité de choisir
00:37:27son quotidien. Et sur quoi
00:37:29elle bute ? Eh bien elle bute sur
00:37:31tous ceux qui se sont laissés
00:37:33enfermés, pas spécialement par la famille,
00:37:35nous disons une famille plus large,
00:37:37à savoir la famille communautaire.
00:37:39Et ceux-là, eh bien,
00:37:41entendent que
00:37:43ces jeunes filles, dès lors qu'ils les remarquent,
00:37:45qu'elles sont basanées,
00:37:47tu es de chez nous, et comment ça ?
00:37:49T'as une mini-jupe, c'est un torélérape,
00:37:51t'es une moins que rien. Ça va plus
00:37:53loin que cela. C'est-à-dire que
00:37:55lorsqu'on les
00:37:57interpelle, elles ne
00:37:59posent de problème pour personne,
00:38:01on leur dit « mais dis-donc, t'es une fille de Harkis,
00:38:03toi ! Mais dis-donc, tu
00:38:05es à l'extrême droite, toi ! »
00:38:07Et alors ? Il y en a quelques-unes qui se
00:38:09sont offerts ces fantaisies
00:38:11de liberté,
00:38:13de l'inadmissible,
00:38:15de l'intolérable. Pensez donc.
00:38:17Il y a une adolescente qui, sur son
00:38:19compte TikTok,
00:38:21embrasse sa petite copine sur la
00:38:23joue. Elle se fait traiter
00:38:25de traînée en arabe,
00:38:27et Allah vous
00:38:29remettra sous le hijab.
00:38:31Voilà ce qu'elles endurent, mais ça ne
00:38:33s'arrête pas là. C'est qu'au-delà de l'insulte,
00:38:35il y a les menaces,
00:38:37les rappels à l'ordre.
00:38:39C'est quand même très intéressant. Je pourrais citer
00:38:41tous les exemples. Il faut lire ce papier
00:38:43qui doit encore être récupérable.
00:38:45Une jeune fille qui boit un café
00:38:47en plein ramadan...
00:38:49– Oui, mon Marc, il est encore...
00:38:51– Pardon ? – Il reste longtemps à disposition
00:38:53les papiers. – Oui, très bien, excusez-moi.
00:38:55Moi, je suis en livre-journal,
00:38:57et puis éventuellement en classe. Bon, bref.
00:38:59– Passionnant, ce que vous nous racontez.
00:39:01Vous avez également la jeune fille
00:39:03qui était emportée par une foi sincère
00:39:05et qui s'aperçoit que, malheureusement,
00:39:07elle se trouve
00:39:09dans une cage de plus en plus coercitive.
00:39:11Alors, à l'apostasie,
00:39:13c'est intolérable,
00:39:15car pour les radicaux,
00:39:17pour les islamistes, on n'a pas le droit
00:39:19d'échapper à la foi.
00:39:21C'est une obligation. Et là, c'est au-delà
00:39:23de la trahison. Vous êtes
00:39:25l'apostème, c'est impossible.
00:39:27Et par conséquent, ce sont les menaces
00:39:29de mort. Il n'y a plus
00:39:31la possibilité de vivre
00:39:33dans notre République.
00:39:35Et ça signifie quoi, tout cela ?
00:39:37Eh bien, on a donc,
00:39:39dans notre France, aujourd'hui,
00:39:41ici et là, dans les
00:39:43quartiers, comme on dit, mais également dans le métro.
00:39:45Vous êtes interpellés.
00:39:47Ça signifie qu'il y a des milices
00:39:49qui n'ont pas d'uniforme
00:39:51en tant que tel, quoique repérable.
00:39:53Il y a de plus en plus de jeunes hommes
00:39:55aujourd'hui qui portent
00:39:57des jets là-bas. Eh bien,
00:39:59ces jeunes filles se sentent
00:40:01à tout instant traquées.
00:40:03Alors, ça pose quand même la question de quoi ?
00:40:05Eh bien, de tous ces politiques,
00:40:07de tous ces gens dans les médias qui vous disent
00:40:09« Mais quand même, on ne va pas
00:40:11avoir une police du vêtement. »
00:40:13Comment ça, on ne va pas avoir
00:40:15une police du vêtement ? Mais là, la milice,
00:40:17la milice qui vous traque,
00:40:19qui vous interdit d'avoir la
00:40:21possibilité de vivre en citoyenne
00:40:23française, ça ne vous offusque pas
00:40:25jusqu'à quand nous aurons
00:40:27cette lâcheté, cette incapacité
00:40:29à dire « Vous êtes
00:40:31dans un pays qui
00:40:33représente la liberté,
00:40:35un pays qui vous donne
00:40:37tous les possibles, si vous avez une foi,
00:40:39vivez-la à votre façon,
00:40:41mais ne l'affichez pas. »
00:40:43Eh bien, aujourd'hui, l'unanimité
00:40:45dans le monde politique,
00:40:47l'unanimité
00:40:49chez les médias, c'est d'être considéré
00:40:51comme raciste, parce que comme les mots deviennent
00:40:53mots-valise, on prend « raciste »
00:40:55et on l'élargit, et ça donne quoi ?
00:40:57Ça donne le fameux discours d'avant-hier,
00:40:59ou d'hier, de monsieur...
00:41:01Avant-hier, monsieur Macron, président,
00:41:03à Dresde, il est là,
00:41:05il faut trembler, il y a un vent mauvais,
00:41:07oh là là, le vent mauvais !
00:41:09Alors le mort, il est dû à quoi ?
00:41:11Ça pose des questions. D'où vient cette colère ?
00:41:13Eh bien, cette colère, elle vient du
00:41:15sentiment que la culture
00:41:17des modes de vie auxquels ils étaient
00:41:19attachés sont bousculés.
00:41:21Comment doit répondre l'Europe ?
00:41:23Eh bien, l'Europe, elle doit répondre
00:41:25par la diversité.
00:41:27C'est-à-dire que l'Europe,
00:41:29elle n'est pas là pour exclure
00:41:31les communautés. Non, non, non, non !
00:41:33Elle est là pour favoriser les communautés.
00:41:35Elle est donc là pour favoriser
00:41:37la haine.
00:41:39Ça signifie que quand vous voulez être citoyenne,
00:41:41et que vous êtes
00:41:43d'origine maghrébine,
00:41:45vous n'avez la chance de vivre
00:41:47sous la laïcité que jusqu'à
00:41:49l'âge de 18 ans, c'est-à-dire à l'école,
00:41:51au collège, au lycée,
00:41:53car là, il y a les refuges
00:41:55de la laïcité. Ce sont
00:41:57ces trois établissements que je
00:41:59viens de citer. En revanche,
00:42:01après, dès l'université, vous serez
00:42:03à nouveau rappelés à l'ordre,
00:42:05à l'ordre de la foi, par
00:42:07ces milices qui rôdent ici et là
00:42:09et qui vous disent « tu n'as pas le droit d'être
00:42:11comme ça, tu n'as pas le droit d'être citoyenne,
00:42:13tu dois obéir
00:42:15à ce que tes ancêtres
00:42:17avaient comme foi ».
00:42:19Voilà où nous en sommes aujourd'hui.
00:42:21Merci pour cette démonstration,
00:42:23Marc, et regardez cette photo
00:42:25qui va, parce que certains députés
00:42:27n'aident pas, justement.
00:42:29Regardez cette députée
00:42:31Europe Écologie et l'EVA,
00:42:33qui appartient à la NUPES,
00:42:35des Hauts-de-Seine, qui aujourd'hui
00:42:37s'est présentée en kiffier
00:42:39à l'Assemblée Nationale.
00:42:41Vous vous rendez compte où nous en sommes ?
00:42:43Mais ça n'offusque personne,
00:42:45au contraire, je serais
00:42:47tarqué de racistes comme
00:42:49Razika Adnani
00:42:51ou comme Steve Tenré,
00:42:53simplement pour avoir fait une véritable enquête
00:42:55et montrer la réalité
00:42:57à laquelle on essaie d'échapper.
00:42:59C'est le déni général, depuis longtemps.
00:43:01Merci beaucoup.
00:43:03Charlotte Dernières, il y a un sujet qui a
00:43:05vraiment fait couler beaucoup
00:43:07d'encre aujourd'hui, c'est le Conseil Constitutionnel
00:43:09qui a encore frappé.
00:43:11Il a estimé hier,
00:43:13si vous permettez l'expression, que les étrangers
00:43:15en situation, tenez-vous bien,
00:43:17irrégulière, devaient
00:43:19pouvoir bénéficier
00:43:21de l'aide juridictionnelle.
00:43:23Pourquoi est-ce au Conseil
00:43:25Constitutionnel de décider d'une telle
00:43:27mesure ? C'est intéressant
00:43:29de s'arrêter sur l'histoire, la manière dont ça arrive
00:43:31au Conseil Constitutionnel, pour comprendre la logique
00:43:33qui est souvent la même
00:43:35et qui aboutit souvent à la même réponse
00:43:37en tout cas ces dernières années,
00:43:39qui est une réponse souvent
00:43:41opposée à celle que disent
00:43:43les Français, disent vouloir
00:43:45une majorité de Français, d'études
00:43:47en sondage. Alors, il existe
00:43:49en France une loi sur la question
00:43:51de l'aide juridictionnelle qui date de
00:43:531991 et qui conditionne
00:43:55l'octroi de cette aide juridictionnelle.
00:43:57En gros, vous avez un plafond de ressources
00:43:59assez bas et l'Etat vous aide,
00:44:01c'est-à-dire paye, votre
00:44:03conseil, l'avocat,
00:44:05quand vous en avez besoin. C'est ça
00:44:07l'aide juridictionnelle, en gros. Et donc,
00:44:09cette loi, elle conditionne l'octroi de cette
00:44:11aide juridictionnelle aux Français,
00:44:13aux résidents de l'Union Européenne,
00:44:15aux étrangers en situation
00:44:17régulière et
00:44:19au caractère régulier
00:44:21de la situation administrative
00:44:23des étrangers en France.
00:44:25Mais le législateur, parce que toute la journée,
00:44:27on a entendu, en effet, le titre
00:44:29initial, c'était le Conseil d'Etat,
00:44:31le Conseil Constitutionnel, pardon,
00:44:33accorde l'aide juridictionnelle aux étrangers
00:44:35en situation régulière. Mais en 1991,
00:44:37le législateur politique, lui,
00:44:39avait déjà prévu un nombre
00:44:41inouï d'exceptions qui n'ont cessé de s'élargir
00:44:43depuis. C'est-à-dire que les
00:44:45étrangers en situation irrégulière, quand
00:44:47ils sont mineurs, ils ont déjà l'aide juridictionnelle.
00:44:49Quand ils sont auteurs
00:44:51ou victimes d'infractions, c'est-à-dire
00:44:53partis civils ou accusés dans un
00:44:55procès au pénal, ils ont déjà l'aide
00:44:57juridictionnelle. Témoins assistés, mis en
00:44:59examen, prévenus, accusés, condamnés,
00:45:01partis civils, bénéficiaires d'une ordonnance
00:45:03de protection, vous savez, dans les violences conjugales,
00:45:05je vous disais, ça s'est étendu,
00:45:07en procédure de comparution sur reconnaissance
00:45:09préalable de culpabilité, vous savez,
00:45:11vous pouvez vous présenter au tribunal, c'est des
00:45:13procédures accélérées, et également
00:45:15dans le contentieux des étrangers. Là
00:45:17aussi, l'aide juridictionnelle est déjà accordée
00:45:19aux personnes en situation irrégulière.
00:45:21Par exemple, une personne retenue dans un
00:45:23centre de rétention administrative,
00:45:25nos téléspectateurs connaissent
00:45:27ça par cœur. Là, en l'occurrence, les
00:45:29étrangers en situation irrégulière bénéficiaient
00:45:31déjà de cette aide juridictionnelle.
00:45:33Alors que s'est-il passé avec le Conseil
00:45:35constitutionnel ? Il y a certaines situations
00:45:37dans lesquelles le législateur avait prévu
00:45:39que cette aide ne serait pas apportée
00:45:41si vous êtes en situation irrégulière.
00:45:43Par exemple, devant le Conseil des
00:45:45Prud'hommes. Or là, en l'occurrence,
00:45:47c'est une histoire, on a cinq étrangers en situation
00:45:49irrégulière qui ont saisi le Conseil
00:45:51des Prud'hommes parce qu'ils voulaient obtenir la
00:45:53requalification de leur contrat de travail
00:45:55en contrat à durée indéterminée,
00:45:57en CDI. Ils saisissent
00:45:59donc le Conseil des Prud'hommes.
00:46:01Comme la loi ne prévoit pas,
00:46:03l'aide juridictionnelle leur est
00:46:05refusée. Et donc, le Conseil
00:46:07des Prud'hommes saisit la Cour de
00:46:09Cassation d'une question prioritaire de
00:46:11constitutionnalité. Depuis la réforme constitutionnelle
00:46:13de 2008, vous pouvez
00:46:15saisir la Cour de Cassation
00:46:17de cette question prioritaire de constitutionnalité
00:46:19et la Cour de Cassation, vous voyez le
00:46:21balai entre les cours, la Cour de
00:46:23Cassation transmet cette question au
00:46:25Conseil constitutionnel. Et dans la foulée,
00:46:27vous avez la Ligue des Droits de l'Homme, le
00:46:29STI, le Syndicat des Avocats de France,
00:46:31la CGT, la CFDT,
00:46:33qui décident d'intervenir volontairement
00:46:35au soutien de cette question prioritaire
00:46:37de constitutionnalité. Pourquoi est-ce que
00:46:39je dis ça ? Parce qu'il y a beaucoup de
00:46:41justiciables français qui, en tendance à se
00:46:43dire qu'ils se retrouvent bien seuls devant la justice,
00:46:45quelle que soit la situation. Je referme
00:46:47la parenthèse. Et donc,
00:46:49voilà pourquoi c'est au Conseil constitutionnel
00:46:51de s'exprimer sur cette question.
00:46:53Et le Conseil constitutionnel, selon une
00:46:55jurisprudence qui a souvent lieu sur ces questions,
00:46:57traite le fameux bloc de
00:46:59constitutionnalité, donc les principes généraux
00:47:01et initialement philosophiques de la
00:47:03déclaration des droits de l'homme et du citoyen
00:47:05qui deviennent contraignants sur le
00:47:07plan juridique dans l'interprétation du Conseil
00:47:09constitutionnel et qui garantit
00:47:11l'égalité de tous
00:47:13devant la justice. Donc
00:47:15tous, ça veut dire tous, pour le
00:47:17Conseil constitutionnel, que vous soyez français,
00:47:19étranger en situation irrégulière
00:47:21ou non. Et donc, il finit par
00:47:23faire évoluer ce droit
00:47:25au profit des droits
00:47:27individuels d'étrangers, quelle que soit leur
00:47:29situation. Et la décision va loin
00:47:31parce que le Conseil constitutionnel
00:47:33ne limite pas son interprétation
00:47:35au cas où l'assistance d'un avocat
00:47:37est obligatoire. Elle le limite
00:47:39sans condition de principe.
00:47:41Donc l'aide juridictionnelle pourrait être accordée
00:47:43demain, quelle que soit la situation, en fonction
00:47:45du plafond de ressources et non pas en fonction
00:47:47de votre situation administrative, de respect
00:47:49élémentaire de la loi. Mais n'est-il
00:47:51pas vrai que tous ont des droits,
00:47:53notamment celui d'avoir un accès
00:47:55à la justice, qui soit égal pour tous ?
00:47:57Alors, être en situation irrégulière,
00:47:59on va aller plus loin, en France, ne
00:48:01prive pas de droit. Il y a d'autres pays dans lesquels c'est le cas.
00:48:03Vous avez plutôt intérêt à vous le cacher si
00:48:05vous rentrez de manière illégale, que
00:48:07vous êtes en situation irrégulière et que personne vous autorise
00:48:09à rester là. Dans la plupart des pays.
00:48:11Dans la plupart des pays. En France, c'est pas le cas.
00:48:13Donc c'est parce qu'on a entendu, notamment
00:48:15les associations qui se portent à la défense, dire
00:48:17il est normal qu'il y ait un droit égal pour tous
00:48:19devant la justice et que donc, pour que ce droit
00:48:21soit, comment dire, réel,
00:48:23il faut apporter cette aide.
00:48:25Alors, sur le terrain du code du travail,
00:48:27un étranger qui n'a pas d'autorisation
00:48:29de travail, à partir du moment
00:48:31où il commence à travailler, il est
00:48:33assimilé à un salarié régulièrement
00:48:35engagé au regard des obligations
00:48:37de l'employeur. Ça, c'est par exemple un droit
00:48:39qui est accordé en France
00:48:41aux étrangers en situation irrégulière. Il peut
00:48:43saisir le Conseil des prud'hommes, la preuve.
00:48:45Il peut même accéder à une juridiction
00:48:47pour faire valoir ses droits.
00:48:49Quelle était la petite chose que
00:48:51sanctionnait, en gros, la situation irrégulière ?
00:48:53C'était le fait de ne pas ajouter à tout ça
00:48:55une aide sociale.
00:48:57Parce que l'aide juridictionnelle est une aide sociale
00:48:59de plus, en réalité. C'est l'argent du
00:49:01contribuable français qui est redistribué
00:49:03pour une aide. Or,
00:49:05tous les voyants sont au rouge en France
00:49:07sur le terrain de la dépense publique. Et là,
00:49:09on nous explique que le monde entier,
00:49:11parce que c'est vraiment de ça dont il s'agit,
00:49:13peut avoir des droits, quelle que soit la situation
00:49:15administrative,
00:49:17en France. Des droits égaux
00:49:19à ceux des Français, en France,
00:49:21avec un nombre de contribuables,
00:49:23évidemment, lui, qui est limité.
00:49:25Or, la Cour des comptes s'était penchée
00:49:27sur la question de l'aide juridictionnelle.
00:49:29Juste celle-là, en 2023.
00:49:31Et que nous avait-elle dit ?
00:49:33Elle révélait une extension permanente du recours
00:49:35à l'aide juridictionnelle,
00:49:37notamment en créant l'aide juridictionnelle
00:49:39systématique. Donc, désormais,
00:49:41il y a beaucoup de situations dans lesquelles vous n'avez même plus
00:49:43besoin de la demander. Elle vous est accordée
00:49:45de manière systématique,
00:49:47qui est cumulée à un renforcement permanent
00:49:49des droits de la défense, dont on parle aussi
00:49:51beaucoup ici. Donc,
00:49:53vous avez une évolution permanente,
00:49:55par ailleurs, des situations de cette loi de
00:49:571991. Et, à la fin,
00:49:59que nous dit la Cour des comptes ?
00:50:01L'aide juridictionnelle est passée. En 2017,
00:50:03elle était à 344 millions d'euros.
00:50:05En 2022,
00:50:07c'est simplement cinq ans plus tard, elle est à 629
00:50:09millions d'euros. Vous voyez,
00:50:11la progression est extrêmement forte.
00:50:13Vous avez une augmentation annuelle de
00:50:1513%. Est-ce que, simplement,
00:50:17sur le terrain, on parle beaucoup de la
00:50:19dépense publique en ce moment, est-ce que, simplement,
00:50:21sur ce terrain-là, avec des prélèvements
00:50:23obligatoires qui sont extrêmement forts, des contribuables
00:50:25épuisés, un pouvoir d'achat
00:50:27complètement HS, est-ce que
00:50:29cette décision est simplement prudente ?
00:50:31Prudente, sans même aller sur le fond
00:50:33du sujet ? La réponse est non,
00:50:35la mienne, en tout cas.
00:50:37Au cas où.
00:50:39Personne n'avait de doute.
00:50:41Outre la question budgétaire,
00:50:43qui est capitale,
00:50:45qu'est-ce que cela traduit sur le
00:50:47terrain de la politique migratoire ?
00:50:49Que tous les outils
00:50:51sont désormais en place,
00:50:53très clairement, pour que la politique migratoire,
00:50:55de la gestion des flux migratoires,
00:50:57n'appartiennent plus à l'État,
00:50:59et encore moins aux Français. Aux Français, on en a beaucoup
00:51:01parlé, la question du recours au referendum,
00:51:03c'est le serpent permanent, tout le monde tourne autour
00:51:05en expliquant pourquoi c'est absolument impossible
00:51:07de demander aux Français leur avis sur
00:51:09cette question, et même
00:51:11à l'État, l'État
00:51:13organise, le politique plus exactement,
00:51:15le législateur, depuis des années, organise
00:51:17sa dépossession sur le terrain migratoire.
00:51:19Pourquoi ? En trois points seulement.
00:51:21D'abord, le droit international,
00:51:23toutes les ratifications des traités internationaux
00:51:25et européens, interdit le refoulement.
00:51:27Par refoulement,
00:51:29on n'entend pas repousser
00:51:31les bateaux pour que les gens se noient.
00:51:33Il y a une intervention de secours des personnes
00:51:35sur le bateau, et le droit maritime
00:51:37oblige à ramener au port
00:51:39le plus proche. Le droit européen
00:51:41et international ajoutent le port sûr
00:51:43le plus proche, défini par l'Union
00:51:45européenne, qui ne définit des ports sûrs qu'en Europe.
00:51:47Donc, en gros, les bateaux sont
00:51:49ramenés sur les côtes européennes, et
00:51:51que nous ajoute le droit,
00:51:53tous les dossiers des personnes qui arrivent
00:51:55donc de manière clandestine, doivent
00:51:57être examinés au cas par cas. Donc le droit nous dit
00:51:59vous devez les ramener sur le
00:52:01territoire européen, et ensuite les
00:52:03considérer d'emblée comme de potentiels
00:52:05demandeurs d'asile, et non pas comme des
00:52:07clandestins. Donc déjà, les entrées
00:52:09sur le territoire européen ne sont plus gérées
00:52:11par l'Etat, mais par les migrants
00:52:13eux-mêmes, qui, à partir du moment où ils
00:52:15décident de venir, auront leur situation
00:52:17examinée. Ensuite, la
00:52:19décision du Conseil constitutionnel,
00:52:21elle intervient là dans l'évolution
00:52:23du droit sur la question
00:52:25des étrangers en situation irrégulière, on va s'arrêter
00:52:27simplement sur ce sujet, et on
00:52:29voit bien que de décision en décision,
00:52:31cette jurisprudence interdit tout simplement
00:52:33à l'Etat de sanctionner le séjour
00:52:35irrégulier. Vous avez plusieurs décisions,
00:52:37on se souvient du principe de fraternité
00:52:39évoqué par le Conseil constitutionnel
00:52:41pour empêcher de sanctionner
00:52:43l'aide au
00:52:45transport des personnes en situation
00:52:47irrégulière, le refus du référendum
00:52:49DLR se fait sur l'interdiction
00:52:51de la distinction entre les statuts
00:52:53administratifs des personnes, le délit
00:52:55de séjour irrégulier qui est supprimé sur
00:52:57décision de l'Europe, le refus par le
00:52:59Conseil d'Etat du refoulement à la frontière italienne,
00:53:01vous voyez que toutes ces décisions qui sont
00:53:03assez récentes empêchent
00:53:05l'Etat de maîtriser
00:53:07et de faire une différence entre les personnes
00:53:09en situation irrégulière même qui
00:53:11respectent la loi et les personnes en situation
00:53:13irrégulière, donc sur le terrain de la jurisprudence
00:53:15et de l'évolution, le pouvoir n'appartient
00:53:17plus à l'Etat mais a été remis entre les mains
00:53:19des Cours suprêmes. Et ensuite
00:53:21l'Etat, qui délègue le traitement
00:53:23et l'accompagnement de cette migration
00:53:25notamment juridique,
00:53:27ça on en a parlé aussi, l'Etat a
00:53:29délégué lui-même par le biais
00:53:31de ses subventions et donc
00:53:33a accordé un service public aux associations
00:53:35qui militent contre toute politique
00:53:37de restriction de cette immigration.
00:53:39Donc sur le terrain de l'accompagnement de ces personnes
00:53:41et de leur accompagnement juridique
00:53:43notamment contre l'Etat, l'Etat
00:53:45s'est également dépossédé de ce pouvoir-là.
00:53:47Donc de quel bout que vous preniez
00:53:49la politique migratoire, tout est organisé
00:53:51pour qu'elle échappe à
00:53:53l'Etat qui donc peut faire semblant d'écouter
00:53:55la volonté des Français sur ce terrain,
00:53:57que seul le référendum pourrait changer
00:53:59cette hiérarchie de normes
00:54:01et c'est la seule chose que le politique refuse
00:54:03de faire, donc il est clairement responsable
00:54:05de la situation et ça ne sert à rien de se défausser
00:54:07que sur les magistrats
00:54:09si on ne veut pas inverser
00:54:11ce rapport de force.
00:54:13Merci pour votre brillante analyse, je pensais
00:54:15pendant que vous parliez aux familles monoparentales,
00:54:17je m'occupe beaucoup de familles monoparentales
00:54:19mais qui sont les premières victimes de la pauvreté en France,
00:54:21qui ont toujours besoin d'être juridiques,
00:54:23qui ont faim, je pense à cette
00:54:25femme, j'espère qu'elle ne m'oubliera pas
00:54:27de citer son nom, elle s'appelle Gaëlle
00:54:29Louché, elle a mis un poste sur
00:54:31LinkedIn, elle est famille monoparentale
00:54:33EDF n'a pas voulu
00:54:35attendre
00:54:374 jours pour payer sa petite facture
00:54:39de 350 euros,
00:54:41elle est dans une situation catastrophique,
00:54:43elle cherche du travail, elle veut
00:54:45rentrer en grève de la faim, elle est complètement
00:54:47tétanisée et elle n'arrive pas à joindre les deux bouts
00:54:49et moi quand je vois cette France
00:54:51dont personne ne parle,
00:54:53qui n'est pas aidée,
00:54:55je suis très, très inquiète.
00:54:57Merci en tout cas pour votre regard.
00:54:59Je vais vous parler, vous permettez que je vous montre
00:55:01un petit livre qui m'amuse un peu ?
00:55:03Un peu d'humour !
00:55:05Alors c'est un livre qui s'appelle
00:55:07A ceux qui nous ont offensés, Charles je pense
00:55:09que ça vous plaira beaucoup parce que c'est sorti aux Cherches Midi
00:55:11et c'est quelqu'un en fait, un journaliste,
00:55:13bon il a écrit un peu à Mediapart de temps en temps
00:55:15mais pas que ça,
00:55:17et il s'est installé au fond,
00:55:19le pardonnant à ceux qui nous ont offensés,
00:55:21il s'est installé dans un tribunal
00:55:23et il raconte un peu ce qu'il voit,
00:55:25ce qu'il entend, alors je vais vous donner deux, trois
00:55:27exemples, pardonnez-moi Mathieu je fais vite,
00:55:29mais il dit par exemple, le juge
00:55:31vous parlez beaucoup, le prévenu agité
00:55:33répond, je parle parce qu'il y a un public
00:55:35et donc j'en profite, depuis que je suis
00:55:37en France personne ne m'écoute.
00:55:39Encore un autre exemple,
00:55:41je lui ai donné
00:55:43des gifles mais je ne l'ai pas
00:55:45tabassé. C'est quoi la différence entre
00:55:47gifler et tabasser ? Bah tabasser
00:55:49c'est des vrais coups, vous la frappez
00:55:51à la tête avec une lampe,
00:55:53mais c'était pas pour lui faire mal.
00:55:55Et encore une dernière,
00:55:57et encore une dernière,
00:55:59mais j'ai pas tout mon cerveau
00:56:01et oui,
00:56:03c'est pas de nature à nous rassurer
00:56:05surtout si vous baladez en ville avec une hache
00:56:07à la main. En tout cas vraiment
00:56:09il y a des histoires incroyables
00:56:11à lire, voilà c'est un livre
00:56:13qui est sorti au Cherche-Média, je crois qu'il est sorti
00:56:15ou qui vient de sortir.
00:56:17Emmanuel Macron,
00:56:19édition Cherche-Média.
00:56:21Emmanuel Macron, Mathieu Bocoté,
00:56:23est désormais en campagne, à la fin pour sauver
00:56:25son camp, tenter de le sauver
00:56:27mais aussi pour mettre en garde les Européens
00:56:29contre le nationalisme
00:56:31qu'ils sentent partout revenir.
00:56:33Plusieurs considèrent que sa rhétorique
00:56:35s'est radicalisée.
00:56:37Est-ce aussi votre avis ? Et est-ce qu'Emmanuel Macron
00:56:39peut renverser cette tendance qui l'inquiète ?
00:56:412019, part 2
00:56:43comme on dirait chez les anglo-saxons.
00:56:45À l'époque, les nationalistes
00:56:47contre les progressistes, la lèpre nationaliste
00:56:49donc on présentait à l'époque
00:56:51les idées auxquelles
00:56:53Emmanuel Macron s'opposait comme une forme de maladie.
00:56:55Est-ce qu'on est encore dans le paradigme
00:56:57de la maladie ? En partie
00:56:59mais pas seulement. Alors globalement
00:57:01on présente des idées qui appartiennent aux
00:57:03« nationalistes », l'étiquette
00:57:05est rarement revendiquée, comme des idées
00:57:07fondamentalement toxiques relevant
00:57:09en fait c'est un virus. On dit ça monte,
00:57:11en Europe l'extrême droite monte
00:57:13on a l'impression que ça contamine les gens, les uns après les autres
00:57:15sans qu'ils ne soient conscients de ce qui leur arrive
00:57:17et là, top, il est contaminé, top, un autre
00:57:19contaminé, là on se dit mais qu'est-ce qui se passe ?
00:57:21Tous ces gens sont contaminés par des idées
00:57:23terrifiantes. Explication 2
00:57:25et là on l'a vu, c'est la théorie
00:57:27de ce que j'appelle l'envoûtement. Donc le commun
00:57:29est mortel, ça serait les gens bien
00:57:31mais il y aurait quelques propagateurs
00:57:33d'idées venimeuses
00:57:35particulièrement
00:57:37efficaces et cyniques
00:57:39qui mettraient ces idées dans la tête des gens et qui les
00:57:41manipuleraient. Vous avez peut-être vu l'excellente
00:57:43série La fièvre qui est sur Canal en ce moment
00:57:45ça nous le représente
00:57:47de manière amusante, le camp des
00:57:49méchants, les nationalistes sont présents là-dedans
00:57:51il y a une espèce d'influenceur
00:57:53réseau sociaux, une femme qui
00:57:55réussit à envoûter à peu près
00:57:57la France entière avec de telles
00:57:59manipulations. Donc on n'est pas devant des gens qui pensent par
00:58:01eux-mêmes, on est devant des super manipulateurs.
00:58:03On a la théorie aussi
00:58:05qui circule, que j'ai entendu aussi de la part du président
00:58:07de la République, qui nous dit que ces gens sont
00:58:09malheureux. S'ils n'étaient pas
00:58:11aussi malheureux si on les avait...
00:58:13Leur vote est un vote de désespoir.
00:58:15Il n'y a pas la possibilité d'un
00:58:17vote rationnel de gens
00:58:19qui se diraient je
00:58:21préfère voter pour telle
00:58:23partie parce que je préfère
00:58:25son programme et sa vision
00:58:27du monde. On se dit non, s'il vote pour lui
00:58:29c'est parce que la gauche l'a abandonné, parce qu'il n'a
00:58:31pas assez d'études, parce qu'il se laisse
00:58:33dominer par ses préjugés. C'est la théorie
00:58:35de l'électeur taré. Je précise
00:58:37que c'est le même discours du Brexit. Rappelez-vous
00:58:39qu'on disait que les partisans du Brexit
00:58:41c'était des gens sous-éduqués, qui
00:58:43habitaient loin des villes, qui n'étaient pas très civilisés.
00:58:45Globalement des gens qui puaient
00:58:47à l'écran et qui étaient édentés
00:58:49qui avaient probablement leurs dernières dents
00:58:51étaient jaunes. Donc on a cette
00:58:53idée finalement d'un vote qui n'est jamais
00:58:55jamais, jamais rationnel.
00:58:57Mais quand on prétend se battre
00:58:59contre une fièvre ou une maladie
00:59:01ou une nécrose, tout ça, on n'est pas dans la position
00:59:03d'un politique, on est dans la position d'un médecin.
00:59:05En quelques secondes, allons plus loin,
00:59:07est-ce que nous sommes témoins d'une forme
00:59:09de guerre civile politique européenne
00:59:11entre les partis du Bloc central et les partis
00:59:13qui brandissent le drapeau d'une révolte
00:59:15patriote ? Ce qui est particulier, c'est qu'on ne
00:59:17cesse de nous dire que l'Europe nous a délivrés
00:59:19de la guerre, du conflit. Mais on n'est
00:59:21plus dans un conflit des nations aujourd'hui en Europe.
00:59:23On est dans une forme de guerre civile
00:59:25idéologique entre deux camps.
00:59:27Officiellement on nous dit que c'est les progressistes
00:59:29éclairés et les nationalistes héritiers
00:59:31globalement des fascismes. Je propose
00:59:33une autre grille de lecture. Nous sommes peut-être
00:59:35dans un scénario qui ressemble à l'Europe de l'Est
00:59:371945-90, avec
00:59:39deux camps. Un camp effectivement
00:59:41progressiste dans son aile libérale,
00:59:43Emmanuel Macron, dans son aile néo-soviétique
00:59:45qui existe aussi, par exemple
00:59:47les plusieurs commissaires
00:59:49à Bruxelles. Donc on a un camp
00:59:51progressiste, mondialiste,
00:59:53et de l'autre côté, un camp patriote et conservateur,
00:59:55nationaliste si on veut, mais pas dans le mauvais sens
00:59:57du terme. Et ce qu'on vit de ce point
00:59:59de vue, c'est un conflit entre l'enracinement
01:00:01et le post-nationalisme
01:00:03en Europe aujourd'hui, mais ça a très peu
01:00:05à voir en fait avec la Deuxième Guerre mondiale.
01:00:07Ça a davantage à voir avec le fait que
01:00:09l'Union Européenne soit la poursuite
01:00:11de l'URSS par d'autres moyens.
01:00:13Merci beaucoup
01:00:15mon cher Mathieu. Merci à tous.
01:00:17Tout de suite, l'heure des pros 2,
01:00:19avec Pascal Fraud. À demain.