Face à l'Info (Émission du 29/02/2024)

  • il y a 7 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

Category

🗞
News
Transcript
00:00:00 -19h, c'est l'heure. Ravie de vous rencontrer ce soir.
00:00:04 Marc Meneuil en forme ? -Oui.
00:00:05 J'étais en train de vous applaudir, je m'entraînais.
00:00:08 Rires
00:00:11 -Simon Guillen est en forme aussi.
00:00:13 Bonsoir, Simon. -En pleine forme, chère Christine.
00:00:16 Bonsoir à tous, chers téléspectateurs.
00:00:18 C'est une étape importante à 5 mois des Jeux olympiques
00:00:21 puisqu'Emmanuel Macron a inauguré le Village olympique à Saint-Denis.
00:00:25 Il aura fallu 7 ans pour construire ce centre
00:00:28 et accueillir près de 4500 athlètes.
00:00:30 Le chef de l'Etat a promis d'aller se baigner dans la Seine,
00:00:34 mais il n'a pas précisé la date de cette baignade.
00:00:36 Plus d'un million de demandes d'asile
00:00:38 ont été enregistrées dans l'Union européenne en 2023.
00:00:41 C'est un record depuis 7 ans, indique l'agence européenne.
00:00:45 L'Allemagne, la France, l'Espagne et l'Italie
00:00:47 sont les pays les plus sollicités par ces demandes d'asile.
00:00:50 Et puis, aux Antilles, 7 tonnes de cocaïne
00:00:53 ont été interceptées en une semaine par la marine française.
00:00:56 -La France est la principale porte d'entrée de la cocaïne
00:00:59 en France métropolitaine.
00:01:01 27,7 tonnes de cocaïne ont été interceptées en 2022.
00:01:04 C'est un chiffre qui a été multiplié par 5
00:01:07 ces 10 dernières années.
00:01:08 -Merci beaucoup, mon cher Simon.
00:01:12 Et au sommaire de "Face à l'info" ce soir,
00:01:15 cela fait 15 ans que la Constitution
00:01:18 n'avait pas été touchée.
00:01:20 L'inscription de l'IVG aura lieu lundi
00:01:23 lors d'un congrès convoqué à Versailles.
00:01:26 La France est le premier pays à le faire.
00:01:28 Pourquoi la Constitution semble-t-elle
00:01:30 prendre une place si importante aujourd'hui ?
00:01:33 Pourquoi veut-on y mettre de nombreux sujets
00:01:35 comme le réchauffement climatique, le service minimal, la laïcité ?
00:01:39 L'édito de Mathieu Boccote.
00:01:41 A l'occasion de la journée internationale
00:01:43 de la langue maternelle, le 21 février,
00:01:45 le porte-parole de l'Union européenne en langue arabe
00:01:48 a rappelé que l'arabe est aussi une langue européenne.
00:01:52 Elle est une partie intégrante de l'Union européenne,
00:01:55 de l'histoire et de la culture européenne.
00:01:58 Pourtant, l'arabe ne fait pas partie des 24 langues officielles
00:02:01 de l'Union européenne.
00:02:03 Avec cette conception de la culture et de l'histoire de l'Europe,
00:02:06 l'assimilation est-elle encore possible ?
00:02:08 L'analyse de Guillaume Bigot.
00:02:10 Alors que Gérald Darmanin a déclaré cette semaine
00:02:13 vouloir un statut de l'imam en France,
00:02:15 le ministre de l'Intérieur a ajouté
00:02:18 que l'islam est une religion comme les autres.
00:02:20 Cette phrase lui a été reprochée par certains détracteurs.
00:02:24 L'islam est-elle, oui ou non, une religion comme les autres ?
00:02:27 Le regard de Marc Benham.
00:02:29 Et puis, Charlotte Dornelas nous décryptera
00:02:36 cet échange tendu avec Dominique Villepin
00:02:40 sur une chaîne concurrente.
00:02:42 Et on va analyser un petit peu la transparence.
00:02:45 Est-ce qu'on doit forcément tout dire ?
00:02:48 Qui vous paye ? On veut tout savoir.
00:02:50 Le regard de Charlotte Dornelas.
00:02:52 Et puis, ce jeune homme de 18 ans qui a été expulsé
00:02:55 de son lycée public pendant 3 jours.
00:02:57 Il a interrogé sa professeure d'histoire
00:03:00 lors d'un cours sur les génocides avec la question suivante.
00:03:03 Peut-on parler de génocide pour le massacre des Vendéens ?
00:03:07 Qualifié de négationniste, il est renvoyé.
00:03:09 Comment expliquer cette réaction d'un lycée public ?
00:03:12 L'édito de Mathieu Boccotti.
00:03:14 Une heure avec nos mousquetaires. C'est parti.
00:03:16 (Générique)
00:03:19 ---
00:03:29 - Guillaume Bigaud est avec nous ce soir.
00:03:32 Mathieu Boccotti est beau comme un dieu.
00:03:34 - Ah bon, et nous, non ?
00:03:36 - Non, mais il faut que je donne un bon point à chacun.
00:03:39 De temps en temps, et pas tous les soirs.
00:03:41 Et Charlotte, tu vois, elle est toujours au-dessus de ça.
00:03:45 - On attend la nébissextile.
00:03:46 - Et moi, je n'ai Dieu que pour vous.
00:03:49 - Oh ! - Vous devez commencer.
00:03:50 - J'ai deux yeux, un pour vous, un pour Charlotte.
00:03:53 - Vous n'avez pas un truc ? - Ah oui !
00:03:55 Je vais le monter après la pub.
00:03:57 C'est une belle petite surprise dans laquelle vous apparaissez.
00:04:02 - Oh là !
00:04:03 - Surprise dans laquelle Christine apparaît en majesté.
00:04:06 - C'est quoi ?
00:04:07 Pour faire croire aux téléspectateurs.
00:04:10 - Juste avant ma chronique,
00:04:12 vous aurez le petit cadeau.
00:04:15 - Bon, bon, bon.
00:04:17 En tout cas, on va parler un peu, beaucoup de sujets,
00:04:20 ce soir, bien sûr, comme tout le temps,
00:04:23 mais de l'inscription du droit à l'IVG
00:04:25 dans la Constitution.
00:04:27 Mathieu Boccotti, qui nous rappelle
00:04:29 que cette dernière est au coeur d'une bataille idéologique
00:04:32 constante à partir de visions contrastées de sa mission.
00:04:36 Elle pose des questions fondamentales.
00:04:38 À quoi sert la Constitution ?
00:04:40 Comment on peut la modifier au gré des modes ?
00:04:42 On veut se poser des questions par rapport à la Constitution,
00:04:46 comme si c'était une sorte de bouclier.
00:04:48 - C'est un bouclier et c'est aussi, depuis hier,
00:04:51 le réceptacle de passions étrangères.
00:04:53 C'est-à-dire que c'est la première fois, probablement,
00:04:56 de son histoire que la France modifie sa Constitution
00:04:59 en fonction de l'agenda politico-idéologique américain.
00:05:03 Je ne pensais pas de ma vie voir la France
00:05:06 prendre ses ordres constitutionnels
00:05:08 à Washington, non plus qu'au Kansas,
00:05:11 non plus qu'en Alabama, non plus qu'en Oklahoma.
00:05:13 La question de la remise en question de l'IVG,
00:05:16 c'est une question américaine, pleinement américaine.
00:05:19 Si nous étions américains, nous aurions de bonnes raisons
00:05:22 de nous investir dans ce débat.
00:05:24 Mais comment se fait-il qu'en fonction de ce qui se passe
00:05:27 aux Etats-Unis, dans un autre système constitutionnel,
00:05:30 politique, moral, la France doive modifier sa Constitution ?
00:05:34 Pour moi, je le confesse, j'ai eu un point d'interrogation
00:05:37 hier, au moment où tout s'applaudissait.
00:05:39 Non pas que j'avais un désaccord de fond sur la question,
00:05:42 mais je ne comprends pas pourquoi la France s'enthousiasme
00:05:46 à l'idée de s'américaniser.
00:05:47 Deuxièmement, dans le même état d'esprit,
00:05:50 on nous a présenté ça comme une grande victoire
00:05:53 pour les femmes dans l'histoire de l'humanité.
00:05:55 Je trouve qu'il y a un décalage
00:05:57 entre le réel et le récit médiatique et politique.
00:06:00 Nous sommes devant une bataille qui ne se mène pas,
00:06:03 il n'y a pas de guerre contre l'IVG en France,
00:06:06 mais ce qu'on voit, c'est que certains pétaradais
00:06:08 étaient fiers, jouaient du trombone, du tambour,
00:06:11 de la cymbale, en disant que c'était la conquête
00:06:14 d'un droit formidable.
00:06:15 Il n'y avait pas de menace, pas de danger.
00:06:17 Il y a quelque chose d'étonnant.
00:06:19 -Certains disent que oui,
00:06:21 c'était menacé.
00:06:22 -Certains peuvent dire ce qu'ils veulent,
00:06:24 mais il y a des réalités.
00:06:26 -C'est une victoire, quand même, pour certains,
00:06:29 que ça soit inscrit dans la Constitution.
00:06:31 "Nous sommes devant nos menaces."
00:06:33 C'est comme dire "triomphe, vous n'aviez pas d'adversaire".
00:06:36 "Triomphe, quand même."
00:06:38 Alors, cela dit, ce qui est intéressant,
00:06:40 c'est de voir comment la Constitution
00:06:43 devient un enjeu politique à part entière.
00:06:45 On peut retracer l'histoire des évolutions de la Constitution
00:06:49 en deux temps, véritablement, avec des nuances.
00:06:52 On pourrait dire jusqu'aux années 90 et ensuite.
00:06:55 De la 5e République, évidemment.
00:06:57 Jusqu'aux années 90, les changements à la Constitution
00:07:02 portent surtout sur l'organisation des pouvoirs.
00:07:04 Il s'agit d'aménager la structure politique française
00:07:08 en fonction d'évolutions au sein de la société,
00:07:10 mais la Constitution ne porte pas
00:07:12 sur un contenu idéologique spécifique.
00:07:15 Elle ne porte pas un projet de société particulier.
00:07:18 Elle n'encode pas particulièrement des valeurs
00:07:20 au sens où on l'entend aujourd'hui.
00:07:22 Quand on touche à la Constitution,
00:07:24 c'est pour définir le mieux possible
00:07:27 les changements de pouvoir français.
00:07:29 Par exemple, l'élection du président de la 5e République
00:07:32 au suffrage universel.
00:07:34 C'est probablement le changement constitutionnel
00:07:36 le plus important qu'on puisse imaginer.
00:07:39 Ça a changé le cours de l'histoire.
00:07:41 Je pourrais donner d'autres exemples,
00:07:43 mais vous voyez le type de changement.
00:07:46 Je note qu'à partir des années 70,
00:07:48 si on s'intéresse à la question,
00:07:50 on commence aussi à changer,
00:07:51 à donner plus d'autonomie aux juges dans la Constitution
00:07:55 et à donner plus de pouvoir judiciaire
00:07:57 en faisant en sorte de développer
00:07:59 le contrôle de constitutionnalité.
00:08:01 C'est un premier glissement à l'extérieur,
00:08:04 après la mort du général.
00:08:05 C'est un premier glissement à l'extérieur
00:08:08 de la règle de la 5e République.
00:08:10 On se souvient que pour de Gaulle,
00:08:12 il y avait la formule des connues,
00:08:14 d'abord la France, ensuite l'État,
00:08:16 et la Cour suprême du général de Gaulle,
00:08:18 c'était le peuple français.
00:08:20 À partir des années 70, peu à peu,
00:08:22 il y a un basculement, un transfert de souveraineté
00:08:25 entre les juges.
00:08:26 Ensuite, je note une chose assez intéressante,
00:08:29 1992, Maastricht, le référendum,
00:08:31 on va modifier la Constitution
00:08:33 pour rendre possible l'adhésion à Maastricht.
00:08:35 C'est intéressant de voir comment la Constitution
00:08:38 de la 5e République était fondée
00:08:40 sur une sacralisation de la souveraineté nationale.
00:08:43 Elle était tellement importante
00:08:45 que la souveraineté nationale dans la Constitution,
00:08:48 qu'il a fallu changer la Constitution
00:08:50 pour consentir un déplacement de souveraineté vers l'Europe.
00:08:53 C'était le cas avec le traité d'Amsterdam.
00:08:56 Autre chose, à partir des années 90,
00:08:58 et c'est ce que je disais,
00:08:59 on commence à faire d'autres changements à la Constitution
00:09:03 qui ne portent plus sur l'organisation des pouvoirs,
00:09:05 mais qui portent désormais sur le type de société
00:09:08 qu'elle est censée construire.
00:09:10 Notamment, par exemple, l'intégration,
00:09:12 on modifie des articles pour rendre possible la parité,
00:09:15 pour intégrer des textes écologiques.
00:09:18 - On oublie que la parité est inscrite dans la Constitution.
00:09:21 - C'est ça. Et de même, on va, par exemple,
00:09:23 inscrire l'interdiction de la peine de mort.
00:09:26 Encore vous qui n'étiez pas menacé,
00:09:28 les victoires, quand il n'y a pas d'ennemis,
00:09:31 il n'y a rien de mieux.
00:09:32 - C'est une protection.
00:09:33 - Bien sûr, il ne faut jamais manquer de protection.
00:09:36 Mais une fois qu'on dit cela, ce qui est assez intéressant,
00:09:40 c'est de voir le changement proposé sur l'IVG,
00:09:44 dans quelle dynamique cela s'inscrit.
00:09:46 Et ça s'inscrit dans ce basculement des années 90,
00:09:49 où de plus en plus, on veut mettre un contenu positif,
00:09:53 idéologique, particulier à la Constitution.
00:09:56 On veut non plus qu'elle fixe le pouvoir dans la société,
00:09:59 on veut qu'elle définisse une orientation sociale,
00:10:02 qu'elle porte un projet de société, en quelque sorte.
00:10:06 C'est là que ça devient intéressant.
00:10:08 L'idée d'un projet de société, c'est quoi ?
00:10:10 Quelle que soit l'élection,
00:10:12 pour qui on vote Emmanuel Macron, Marine Le Pen,
00:10:16 Éric Zemmour, Jean-Luc Mélenchon,
00:10:18 quel que soit le candidat, Olivier Faure,
00:10:20 peut-être, la prochaine fois, mentionnons-le,
00:10:23 quelle que soit l'élection,
00:10:24 eh bien, il y a des orientations idéologiques
00:10:27 qui sont bonnes pour tous.
00:10:29 Vous pouvez élire le gouvernement le plus à droite ou à gauche,
00:10:32 le plus à droite dans cet esprit,
00:10:34 il ne pourrait pas faire grand-chose
00:10:37 parce que la Constitution fixerait déjà
00:10:39 une orientation sociale, de la société.
00:10:42 C'est comme si on veut surcharger la Constitution
00:10:44 pour se protéger des humeurs éventuelles de l'électorat
00:10:48 qui pourraient vouloir aller dans une autre direction.
00:10:51 Quand on dit qu'on place un droit à l'abri de tout,
00:10:54 de toute remise en question dans la Constitution,
00:10:56 l'autre nom de cela, c'est qu'on s'inquiète des humeurs populaires
00:11:00 qui pourraient faire en sorte qu'une majorité pense autrement.
00:11:03 Et dès lors, contre cette majorité qui penserait autrement,
00:11:06 il faut se protéger de la majorité.
00:11:08 C'est ce que nous dit cette idée
00:11:10 qu'on doit toujours constitutionnaliser
00:11:13 des droits nouveaux dans la Constitution.
00:11:15 Ça va plus loin aussi, ça s'inscrit dans le sens de l'histoire.
00:11:18 La politique s'accompagne d'une conception du temps.
00:11:21 Or, quand vous avez une conception du monde
00:11:24 fixée autour de l'idée de progrès,
00:11:26 vous avez l'idée d'avancée inéluctable,
00:11:28 d'avancée irréversible.
00:11:30 Dès lors que vous avez fixé un droit nouveau,
00:11:32 ce n'est pas un droit qui peut être rediscuté ensuite.
00:11:35 La démocratie, traditionnellement,
00:11:37 c'est-à-dire qu'on pose des droits,
00:11:39 mais des droits sont objets de délibération.
00:11:42 Les droits peuvent être discutés, aménagés autrement, équilibrés.
00:11:45 Là, il y a cette idée qu'on doit les protéger
00:11:48 de tout retour en arrière possible.
00:11:50 Donc, la Constitution doit orienter,
00:11:53 idéologiquement, la société durablement.
00:11:55 J'ajoute aussi, parce que ce n'est pas un détail,
00:11:58 la multiplication des obligations internationales,
00:12:01 qui, encore une fois, ont pour fonction
00:12:03 de limiter la souveraineté populaire dont on se méfie.
00:12:06 Les obligations internationales vont toujours dans la même direction,
00:12:10 le régime diversitaire, le droit de l'homisme, le mondialisme.
00:12:13 À travers ça, on a l'idée de multiplier les interdits
00:12:16 pour empêcher les débordements de la souveraineté populaire
00:12:19 et inscrire une idée particulière du projet dans la Constitution,
00:12:23 comme si on voulait, autrement dit,
00:12:25 rendre un projet idéologique obligatoire pour tous,
00:12:28 quels que soient les résultats des élections.
00:12:30 -La droite aussi veut changer la Constitution,
00:12:33 mon cher Mathieu.
00:12:34 Nous en avons beaucoup parlé sur ce plateau.
00:12:37 Le fait-elle dans le même esprit ?
00:12:39 -Je dirais dans un esprit contraire.
00:12:41 Alors, la droite...
00:12:42 Je schématise, gauche-droite, on comprend bien.
00:12:45 La droite, globalement, dit que la Constitution
00:12:48 est là pour organiser le pouvoir,
00:12:50 mais sinon, aujourd'hui, elle se désole de la chose suivante.
00:12:53 Elle constate qu'on ne vit plus...
00:12:55 Ce ne sont pas ses mots, ce sont les miens.
00:12:57 On ne vit plus en Ve République.
00:12:59 La Ve République est une légende suspendue dans l'espace public.
00:13:03 Il y a eu tellement de changements constitutionnels
00:13:06 qui ont éloigné la Constitution d'aujourd'hui
00:13:09 et qui ont été voulus par un général de Gaulle
00:13:11 que nous sommes pratiquement dans une 6e République
00:13:14 qui ne dit pas son nom.
00:13:15 Dès lors, la droite, gaulliste ou prétendant l'être,
00:13:18 dit qu'il faut revenir à l'origine de la Ve République.
00:13:23 Pourquoi ? Pour redonner le pouvoir non plus, justement,
00:13:27 aux juges, gardiens des droits, dont je parlais un peu plus tôt.
00:13:31 Il faut redonner le pouvoir aux élus,
00:13:33 autrement dit, le souverain à deux visages,
00:13:36 le peuple directement par référendum,
00:13:38 ou les élus.
00:13:39 Vous noterez, soit dit en passant,
00:13:41 que quand je parlais des changements constitutionnels,
00:13:44 la gauche méfie du référendum lorsqu'elle veut restreindre
00:13:48 son périmètre car elle a peur que le peuple s'en empare
00:13:51 et vote mal.
00:13:52 Donc, dans cette logique, la droite dit qu'il faut restaurer,
00:13:56 dans une logique de restauration, la Constitution.
00:13:59 Il ne faut pas passer à la 5e République,
00:14:01 il faut revenir à la 5e véritablement.
00:14:03 Et dans cet esprit, il faut redonner le pouvoir aux élus,
00:14:07 aux parlementaires, au peuple.
00:14:09 Dans cet esprit, il y a une distinction qu'on peut faire
00:14:12 entre deux conceptions de la démocratie.
00:14:14 D'un côté, il y a la démocratie des droits,
00:14:17 qui est fixée par les juges et qui vient par une sacralisation
00:14:20 des droits. Les droits sont sacrés.
00:14:22 De l'autre côté, il y a la démocratie de la souveraineté
00:14:26 populaire, où le pouvoir revient aux élus,
00:14:28 et c'est la souveraineté populaire qui est sacrée ici,
00:14:32 de là le rôle accordé au référendum.
00:14:34 - La droite, elle, dit qu'on veut faire un référendum
00:14:37 sur l'immigration. Qu'est-ce qu'elle veut dire par là?
00:14:40 Le cadre constitutionnel que nous avons aujourd'hui
00:14:43 ne nous permet plus de répondre aux enjeux historiques.
00:14:46 L'évolution du régime l'a paralysée pour répondre
00:14:50 aux enjeux de notre époque. Il faut restaurer la Constitution
00:14:53 pour redonner du pouvoir au pouvoir et permettre
00:14:56 d'agir ainsi, de prendre les grandes décisions nécessaires,
00:14:59 entravées par ce qui est devenu la fausse 5e République.
00:15:03 - C'était chez Eliot Deval dans l'Eure des pros.
00:15:05 Il déclarait que la question de l'évasion de la Constitution,
00:15:09 la question est maintenant, qu'en feront les juges?
00:15:12 Très intéressant. Qu'en feront les juges?
00:15:15 Dernière question. Devenons-nous nous attendre
00:15:17 à une politique de plus en plus centrée sur la Constitution
00:15:21 dans les années à venir?
00:15:23 - Ça m'apparaît évident.
00:15:24 C'est-à-dire qu'on est...
00:15:26 Aujourd'hui, le juge est plus important que le législateur.
00:15:29 Vous avez des juges qui, par exemple,
00:15:32 peuvent interpréter le droit d'une telle manière
00:15:34 qu'ils peuvent créer du nouveau droit
00:15:37 contre le droit qui existe déjà dans les faits.
00:15:40 Je dis pas que ça peut arriver demain matin,
00:15:42 mais on peut imaginer une situation
00:15:44 où des juges décideraient d'une règle de droit
00:15:47 mais la réinterpréteraient en fonction de leur préjugé idéologique
00:15:51 pour en arriver à certaines conclusions politiques.
00:15:54 Donc, le juge est devenu le supralégislateur.
00:15:56 Cela dit, quel est l'enjeu ici?
00:15:58 C'est qu'une société, normalement, a un cadre
00:16:01 où on débat, et à l'intérieur de ce cadre,
00:16:03 chacun avance ses propositions.
00:16:05 Mais il n'y a plus d'entente sur le cadre aujourd'hui.
00:16:08 Le cadre n'est plus partagé, le cadre n'est plus accepté.
00:16:11 L'idée du peuple français ne se définit plus de la même manière.
00:16:15 Dès lors, le débat porte sur le cadre.
00:16:17 On pourrait schématiser trois avenirs possibles.
00:16:20 D'un côté, la gauche LFI, au sens large, je schématise,
00:16:23 nous dit qu'il faut une Constitution
00:16:25 d'une vraie 6e République qui porterait en elle
00:16:28 un néo-socialisme, un alter-mondialisme,
00:16:30 un écologisme assez marqué.
00:16:32 Donc, la Constitution serait tellement idéologique
00:16:35 que le débat démocratique deviendrait périphérique.
00:16:38 On pourrait débattre à l'intérieur de son projet de société.
00:16:41 Il y a l'extrême-centre, ou le camp progressiste européen,
00:16:45 qui veut une société de l'extension des droits.
00:16:47 C'est l'extension infinie des droits
00:16:49 parce qu'on se méfie du peuple.
00:16:51 Et à droite, on rêve de restaurer un peu le politique
00:16:55 parce qu'on se méfie de la dynamique de judiciarisation.
00:16:59 On se méfie de la traduction de tous les désirs en besoin,
00:17:02 de tous les besoins en droit et de tous les droits en droit,
00:17:05 ce qui nous amène à passer du juge plutôt qu'au politique.
00:17:08 Ça nous ramène une question centrale,
00:17:10 dont on a souvent parlé, la crise de régime.
00:17:12 Quand on n'est plus capable de s'entendre sur le cadre,
00:17:15 c'est qu'il y a une crise de régime.
00:17:17 -Merci beaucoup pour votre regard.
00:17:19 Qui veut réagir ? Charlotte, peut-être,
00:17:22 par rapport à cette crise de régime ?
00:17:24 -Non, mais c'est vrai, c'est un exemple typique.
00:17:28 Le gouvernement des juges ne s'installe que par la volonté du politique
00:17:32 qui finit par en pleurer. C'est un vrai problème.
00:17:34 En effet, ces derniers jours, par exemple,
00:17:38 on nous explique que pour protéger certaines choses
00:17:41 garanties par la loi, il faut les placer dans la Constitution.
00:17:44 On arrête avec la loi, avec le législateur, les élections.
00:17:47 On interprète des valeurs universelles
00:17:49 qui sont décidées, si possible, à un niveau supranational
00:17:53 et ensuite irriguées...
00:17:54 -Comme disait Mathieu, la peur de la souveraineté populaire.
00:17:58 -C'est évident. On protège contre, non seulement,
00:18:00 les humeurs du peuple, mais surtout...
00:18:03 On voit bien les sujets sur lesquels on insiste en permanence.
00:18:06 Pour se protéger au préalable des humeurs possibles,
00:18:09 ici et là, on voit bien les sujets qui reviennent en permanence
00:18:13 qu'on veut inscrire dans la Constitution.
00:18:15 C'est même... Vous rendez...
00:18:17 Puisque ça a valeur constitutionnelle,
00:18:19 et c'est assimilé aux valeurs de la République,
00:18:22 on se souvient du débat sur la fraternité,
00:18:24 vous rendez même le débat impossible.
00:18:27 Vous rendez des opinions,
00:18:28 et le débat et l'exposé d'arguments, absolument impossible.
00:18:33 -Guillaume Marck, dernier mot, Mathieu.
00:18:35 -Qu'est-ce que c'est, la démocratie ?
00:18:38 Le peuple est au volant, il peut tourner à droite, à gauche,
00:18:41 changer de politique.
00:18:42 Là, le système, c'est qu'on bloque le volant.
00:18:45 Il y a un GPS, on ne peut plus tourner le volant.
00:18:48 Ça ne marche plus, ça va toujours en une direction.
00:18:50 Plus d'Europe, plus de gouvernement.
00:18:53 -Pardon de relancer,
00:18:54 mais il n'y a pas des sujets sur lesquels on doit bloquer le volant ?
00:18:58 -Non. En démocratie, on ne peut pas bloquer le volant.
00:19:01 Simplement, il y a une autolimitation du pouvoir
00:19:03 dans la doctrine démocratique, qui est cohérente.
00:19:06 Il faut souligner ce point, c'est clé.
00:19:08 La démocratie, c'est cohérent avec les droits de l'homme.
00:19:12 Parmi tous les droits, il y a aussi le droit de voter.
00:19:15 Le droit de voter permet de contrôler
00:19:17 ce que font toutes les institutions,
00:19:20 mais en particulier de voter des lois impliquées par les juges.
00:19:23 Si on bloque le volant et on donne tout le pouvoir aux juges,
00:19:27 et c'est ce qui se passe en ce moment,
00:19:29 le système est en danger.
00:19:30 Même les droits individuels pourront tomber.
00:19:33 Dernier point fondamental,
00:19:35 c'est pourquoi ils veulent mettre cet IVG dans la Constitution.
00:19:38 Le suffrage universel n'a plus de valeur.
00:19:41 Il faut que ça devienne un droit fondamental.
00:19:43 Le suffrage universel, tôt ou tard,
00:19:45 il n'a plus d'efficacité, le volant est bloqué.
00:19:48 -Les minorités, il faut qu'elles soient là
00:19:51 et il n'est pas question d'ignorer leurs cris.
00:19:55 Elles représentent les victimes,
00:19:57 ceux qui sont meurtris par notre société.
00:20:00 Notre démocratie...
00:20:02 -Qu'est-ce que vous voulez dire ?
00:20:04 Les minorités veulent inscrire un certain nombre dans la Constitution.
00:20:08 -Elles ont besoin des juges pour faire valoir leurs droits.
00:20:11 Sinon, en tant que minoritaire...
00:20:13 -Pour un IVG, c'est la majorité.
00:20:15 -Non, mais je veux dire... -De façon générale.
00:20:18 -Je ne parle plus de cette logique.
00:20:20 On est dans ce monde aujourd'hui
00:20:22 où ce sont les minorités qui doivent être tenues
00:20:25 comme étant ceux sur lesquels il faut une sorte de surprotection.
00:20:29 On se tourne vers qui ?
00:20:30 Vers le peuple, puisque le peuple,
00:20:32 dans son désir d'être libre, oublie les minorités.
00:20:36 Alors on appelle qui ? On appelle les sages.
00:20:39 Vous vous rendez compte ? On fait appel aux sages.
00:20:42 C'est-à-dire qu'il y a une institution,
00:20:45 en l'occurrence le Conseil d'Etat,
00:20:48 où il y a des gens qui ont une sorte de prééminence.
00:20:50 Ce sont des sages, ce sont presque des saints.
00:20:53 Ils ont la parole de Dieu.
00:20:55 -Le Conseil constitutionnel. -Oui, voilà.
00:20:57 -En deux mots, les cours suprêmes,
00:20:59 aujourd'hui, les partisans du gouvernement des juges
00:21:03 ne condamnent pas la délibération.
00:21:05 Ils condamnent la délibération populaire.
00:21:07 Mais ils considèrent qu'une forme d'aristocratie éclairée,
00:21:11 de despotisme éclairé, pourrait se substituer
00:21:13 au peuple et ses passions.
00:21:15 Pour une vue, la gauche réanime le principe de l'ancien régime
00:21:18 en se l'appropriant pour elle avec l'idée d'une collection de sages
00:21:22 qui gouvernent une plèbe inculte et dangereuse.
00:21:25 -A l'occasion de la journée internationale
00:21:27 de la langue maternelle, le 21 février,
00:21:30 le porte-parole de l'Union européenne en langue arabe
00:21:33 a rappelé que l'arabe est aussi une langue européenne.
00:21:36 Est-ce que la langue arabe est une langue officielle en Europe ?
00:21:40 Est-ce que la culture arabo-musulmane
00:21:42 fait aussi partie intégrante de celle de l'Europe ?
00:21:45 C'est intéressant de se poser la question.
00:21:47 -On peut répondre très simplement.
00:21:49 Sur le plan linguistique, non.
00:21:51 Il y a 24 langues officielles en Europe
00:21:54 et l'arabe n'en fait pas partie.
00:21:56 Il y a le maltais, par exemple, dans ces langues officielles,
00:21:59 et le maltais est plein de mots arabes,
00:22:01 c'est la trace mnaisique des invasions arabes.
00:22:04 Mais l'arabe, en tant que tel, en fait pas partie.
00:22:07 En Europe, on a un renforcement de la protection
00:22:10 des langues minoritaires.
00:22:12 Les langues minoritaires sont recensées en Europe.
00:22:14 Il y a beau y avoir, on va dire,
00:22:16 peut-être une dizaine de millions d'arabophones en Europe,
00:22:20 il y a beau y avoir, car l'arabe n'est pas que une langue parlée,
00:22:23 c'est aussi une langue religieuse,
00:22:26 il y a beau y avoir 25, 30 millions de musulmans en Europe,
00:22:29 l'arabe ne fait pas partie
00:22:30 des langues minoritaires protégées par l'Europe.
00:22:33 Ensuite, on peut dire que, historiquement,
00:22:37 affirmer que la culture arabo-musulmane,
00:22:40 donc la langue arabe, c'est européen,
00:22:42 ça vient de l'Europe, c'est un non-sens historique.
00:22:45 Au Moyen Âge, la notion d'Europe n'existait pas,
00:22:48 ça vient de la mythologie gréco-romaine,
00:22:50 comme vous savez,
00:22:51 mais on parlait de chrétienté au Moyen Âge.
00:22:54 Et la chrétienté, elle a un peu pris conscience d'elle-même,
00:22:58 précisément dans un affrontement multiséculaire,
00:23:01 disons, avec le monde arabo-musulman.
00:23:04 Les croisades, 12e, 13e siècle, c'est vieux,
00:23:06 la Reconquista,
00:23:08 les Omeyades, ces rois tlès marocains
00:23:11 se sont installés dans la péninsule ibérique en 711
00:23:15 et ils en ont été chassés par Isabelle la catholique en 1492.
00:23:18 Donc, il y a eu quand même une affirmation de l'Europe
00:23:21 contre cette présence.
00:23:24 Et puis, on pourrait citer,
00:23:26 si il y a un point de repère historique,
00:23:28 c'est la bataille de Lépente, par exemple, en 1571,
00:23:30 où les puissances européennes autour de Venise
00:23:33 vont envoyer par le fond couler la flotte ottomane,
00:23:37 qui va mettre un cran d'arrêt à la progression ottomane.
00:23:40 Donc, on ne peut pas dire du tout, affirmer,
00:23:42 que ni l'arabe ni la culture arabo-musulmane
00:23:44 sont, disons, originaires de l'Europe.
00:23:47 - On va marquer une pause et on va continuer sur la question,
00:23:50 parce qu'il y a quand même de plus en plus de personnes
00:23:52 qui parlent l'arabe, il y a des millions...
00:23:54 Le porte-parole, Luis Miguel Bueno,
00:23:56 il dit que des millions d'Européens parlent cette langue chaque jour.
00:24:00 Est-ce qu'il ne faut pas qu'elle devienne officielle ?
00:24:02 On en parle. On marque une pause.
00:24:05 - Retour sur le plateau de Face à l'info.
00:24:08 On parlait de la langue arabe.
00:24:11 Est-ce qu'elle va devenir officielle ?
00:24:13 Alors, le porte-parole, Luis Miguel Bueno,
00:24:16 celui dont on parlait, rappelle aussi
00:24:19 que des millions d'Européens parlent cette langue chaque jour.
00:24:23 Et il ajoute que c'est quelque chose dont nous devons être fiers.
00:24:26 Comment comprendre cette déclaration ?
00:24:29 - D'abord, encore une fois, on peut le répéter ou non,
00:24:32 autant de fois qu'on veut,
00:24:33 qu'il y a maintenant beaucoup de gens qui parlent arabe
00:24:36 sur le continent européen,
00:24:38 ça ne va pas faire de la langue arabe ou de cette culture
00:24:41 quelque chose qui est originaire de l'Europe.
00:24:44 C'est ça, la question.
00:24:45 En fait, si cette déclaration était...
00:24:48 Il y a un héritage arabo-musulman, par exemple, en Espagne,
00:24:51 oui, il y a des traces architecturales magnifiques
00:24:54 de cette civilisation, mais il y a...
00:24:56 Si on avait parlé des Balkans ou du sud des Balkans,
00:24:59 oui, c'est vrai, il y a encore des traces
00:25:01 de la présence ottomane, mais à l'échelle du continent européen,
00:25:05 c'est une fake news.
00:25:06 On peut le répéter autant de fois qu'on veut,
00:25:08 ça ne va pas faire quelque chose de vrai.
00:25:11 La question de la fierté, ce n'est pas une honte,
00:25:14 c'est un fait qu'il y ait des gens qui ont immigré en Europe
00:25:17 et qui avaient cette religion.
00:25:19 Mais ce n'est pas la première fois
00:25:21 que ce monsieur diffuse des fake news,
00:25:23 c'est ça, le problème.
00:25:25 Le 26 décembre 2023, il s'était exprimé devant l'ISESCO.
00:25:29 L'ISESCO, c'est l'UNESCO un peu islamique.
00:25:32 Il avait déclaré que la langue arabe,
00:25:34 la culture arabe et islamique sont une partie intégrante
00:25:38 de l'Union européenne, de l'histoire et de la culture européenne.
00:25:41 Ce n'est pas n'importe qui, c'est un diplomate européen,
00:25:45 le porte-parole pour les pays de langue arabe,
00:25:47 il a un statut officiel, il officie sous l'égide
00:25:50 du haut représentant pour les affaires étrangères de l'Europe,
00:25:54 et il a notamment pour mission, je cite,
00:25:56 "de communiquer sur les priorités, les politiques,
00:25:59 "les positions et les projets de l'Union européenne."
00:26:02 Peut-être que répéter ça, c'est un projet.
00:26:05 - Il est en plein dans sa mission.
00:26:07 - On a l'impression que c'est...
00:26:09 C'est normal qu'il communique en arabe.
00:26:11 - Je ne dis pas que ce n'est pas normal.
00:26:13 - Mais l'idée de le répéter... - Ça ne fait pas partie
00:26:16 des 24 langues officielles de l'Union européenne.
00:26:19 - Ni les 24 ni les 60 langues minoritaires.
00:26:22 Et en fait, il y a bien sûr une idéologie multiculturelle
00:26:25 qui se diffuse à travers ses propos, on comprend bien,
00:26:28 mais ça va plus loin.
00:26:29 Ce que j'ai regardé, en février 2022, par exemple,
00:26:32 ce monsieur, Luis Muguel Bueno,
00:26:34 a commencé à souhaiter un bon vendredi sur les réseaux sociaux.
00:26:38 Bon, pas un bon samedi, un bon dimanche,
00:26:40 donc un bon vendredi, avec une photo de mosquée derrière lui.
00:26:43 Et ensuite, il a lancé, à partir de 2022,
00:26:46 toute une mini-série sur les réseaux sociaux
00:26:48 qui s'appelle "Ramadan avec Luis".
00:26:50 Et pour l'édition 2023, il a psalmodié "Joyeux Ramadan"
00:26:54 derrière un pupitre aux couleurs de l'Union européenne.
00:26:57 Encore une fois, en tant que personne,
00:27:00 il peut se convertir à l'islam, il peut penser,
00:27:02 mais là, c'est ou non de l'Union européenne,
00:27:05 c'est extrêmement étrange.
00:27:06 Et après, il a publié un reportage complet intitulé
00:27:09 "Comment le Saint Coran a atteint l'Europe ?"
00:27:12 Et il se présente au Parlement européen
00:27:14 avec un chapelet musulman dont il ne se départit pas,
00:27:18 sachant qu'il est andalou
00:27:20 et que c'est pas tout à fait anecdotique
00:27:23 pour les intérêts qu'il sert, sans doute,
00:27:25 parce que l'Andalousie,
00:27:27 dans l'idée des islamistes,
00:27:29 il faut reconquérir une terre qui a déjà été musulmane,
00:27:33 et l'Espagne, c'est Al-Andalus.
00:27:35 Je répète, c'est libre à lui de se convertir à la religion qu'il veut,
00:27:39 mais il y a quand même un mélange qui me paraît curieux.
00:27:42 - Et pourquoi est-ce que la Commission européenne
00:27:44 tolérait ce mélange des genres ?
00:27:46 - Elle fait bien pire que ça, malheureusement.
00:27:50 On en avait parlé sur ce plateau,
00:27:52 en 2022, c'était le Conseil de l'Europe,
00:27:54 mais c'était avec le financement de la Commission européenne,
00:27:57 qui lançait une campagne sur la liberté des femmes,
00:28:00 la liberté de se voiler, etc.
00:28:02 Ça déclencha un tollé,
00:28:03 le Conseil de l'Europe a été retiré,
00:28:05 mais ils ont remis le couvert.
00:28:07 En 2022, ils ont refait une campagne
00:28:09 pour lancer la conférence sur l'avenir de l'Europe,
00:28:12 et ils ont mis une femme avec un voile.
00:28:14 On dit que, officiellement,
00:28:16 l'avenir, c'est une femme voilée en Europe.
00:28:18 On voit bien qu'il y a quand même une intention derrière.
00:28:22 Et ensuite, ils ont même fait pire que ça, l'Union européenne,
00:28:25 puisqu'ils ont été pris la main dans le sac
00:28:28 de financer des associations fréristes.
00:28:30 C'est l'hebdomadaire Marianne qui avait révélé ça.
00:28:33 La FEMISO, c'est-à-dire l'équivalent
00:28:36 de Musulmans de France, l'AXUEF,
00:28:39 à l'échelle européenne,
00:28:40 la FEMISO a reçu 210 000 euros de l'Union européenne.
00:28:43 C'est pas grand-chose, parce qu'un rapport du Sénat
00:28:46 a révélé en 2019 qu'au total,
00:28:49 toutes les ONG liées à l'islam radical
00:28:51 avaient été financées par nos impôts,
00:28:53 par l'Union européenne,
00:28:55 à hauteur de 1 869 141 000 euros.
00:29:00 C'est extrêmement précis, à l'euro près.
00:29:02 Donc oui, l'Union européenne est partie dans ce projet.
00:29:06 -Alors, plus besoin de s'assimiler, finalement.
00:29:09 C'est une question qu'on peut se poser.
00:29:11 A quoi bon s'assimiler
00:29:14 lorsque tous les signaux vont dans le même sens ?
00:29:16 -Il y a un révolutionnaire qui avait cette formule...
00:29:19 -"Venez comme vous êtes." -Exactement.
00:29:21 Ce révolutionnaire de 1789 disait
00:29:24 que le bonheur est une idée neuve en Europe.
00:29:28 Là, on peut dire que l'assimilation
00:29:30 est une idée très vieille en Europe,
00:29:32 dans l'Europe de l'Union européenne,
00:29:34 voire même une idée complètement has-been,
00:29:36 complètement dépassée.
00:29:38 Pourquoi ? Il y a cette obsession,
00:29:40 il faut de l'immigration.
00:29:41 C'est un projet pour les élites européennes.
00:29:44 Il n'y a pas d'alternative.
00:29:45 C'est inéluctable, c'est bénéfique,
00:29:47 puisque les populations sont vieillissantes.
00:29:50 Il y a par ailleurs cette idéologie communautaire,
00:29:52 communautariste, qui date de...
00:29:54 Il y a longtemps, j'ai retrouvé un texte de 2004,
00:29:57 une note de 2004, édigée par Jacques Barraud.
00:30:00 Il est mort, paix à son âme.
00:30:01 Il était vice-président de la Commission européenne.
00:30:04 Il écrit "à l'heure où la diversité s'accroît en Europe,
00:30:07 "il est essentiel pour le bien-être public
00:30:10 "d'adopter des mesures destinées à améliorer
00:30:12 "les institutions publiques,
00:30:14 "à s'adapter à la diversité liée à la migration.
00:30:17 "Parallèlement, nous devons associer les médias
00:30:19 "afin d'améliorer la compréhension de l'immigration."
00:30:22 Bon, pas faire de commentaires trop contextuels,
00:30:25 mais on voit bien qu'il y a cette intention depuis longtemps.
00:30:28 Qu'est-ce que c'est, l'idée ? Vous avez raison,
00:30:31 il faut qu'ils viennent, et ils doivent le faire.
00:30:34 Autrement dit, l'immigration,
00:30:35 une immigration de peuplement,
00:30:37 pour s'installer définitivement et sa famille dans un autre pays,
00:30:41 c'est pas seulement un changement de géographie,
00:30:44 c'est pas partir du point A pour aller au point B.
00:30:46 Normalement, l'immigration, c'est partir du point A
00:30:49 pour aller au point B,
00:30:51 mais quitter l'histoire du point A
00:30:53 pour adopter l'histoire du point B.
00:30:55 C'est pas un changement de géographie,
00:30:57 c'est un changement d'histoire.
00:30:59 Quand les immigrants arrivaient aux Etats-Unis,
00:31:01 ils adoptaient l'histoire des Américains,
00:31:04 ils adoptaient l'histoire des WASPs.
00:31:06 Ils devenaient Américains et ils apprenaient l'anglais.
00:31:09 Pour l'UE, l'Europe, c'est une sorte de zone aéroportuaire,
00:31:12 c'est plus un Etat, avec des nations, des peuples,
00:31:15 c'est une sorte de duty-free
00:31:17 où les marchandises et les hommes peuvent circuler librement.
00:31:20 Dans ces conditions, on comprend bien
00:31:22 que l'assimilation est devenue impossible.
00:31:25 Pourquoi ?
00:31:26 D'abord, parce qu'elle est inutile, Christine.
00:31:28 À partir du moment où l'Etat est multiculturel,
00:31:31 à qui s'assimiler et pourquoi ?
00:31:33 Deuxièmement, elle est impossible.
00:31:35 C'est difficile de s'assimiler.
00:31:37 C'est faire le deuil d'une culture, on peut en garder les traces,
00:31:41 mais il faut faire un effort pour adopter une nouvelle culture.
00:31:44 Cette nouvelle culture doit être attirante, attractive,
00:31:47 "sexy".
00:31:48 Sixièmement, la culture nationale, de l'Italie, de la France,
00:31:52 de l'Irlande, ce ne sont plus que des folklores
00:31:55 ou des cultures provinciales.
00:31:57 L'Irlande, l'Italie ou la France n'ont plus le pouvoir,
00:32:00 c'est plus tellement intéressant de s'assimiler.
00:32:03 -Dans le prolongement, on parlera avec vous de Gérald Darmanin,
00:32:07 qui a dit que l'islam est une religion comme les autres.
00:32:10 On se demandera si c'est vrai ou pas.
00:32:12 On a envie d'avoir votre regard.
00:32:14 Vous vouliez nous montrer quelque chose ?
00:32:16 -Oui, le petit cadeau !
00:32:18 Regardez ça, vous allez pouvoir l'afficher chez vous.
00:32:21 Elle est dans VSD.
00:32:22 Elle est magnifique.
00:32:24 -Montrez qu'on puisse voir.
00:32:25 -Il y a une interview à l'intérieur.
00:32:28 -C'est surtout les mousquetaires.
00:32:30 -Oui, mais les mousquetaires sont de dord.
00:32:32 -En tout cas, regardez VSD.
00:32:34 -Je n'arrive pas à tourner la page.
00:32:36 -C'est plutôt numérique.
00:32:38 -Oui, les mousquetaires !
00:32:40 -Vous aurez tous les secrets de l'émission.
00:32:43 -Oui.
00:32:44 -Pas tous !
00:32:45 -Pas tous !
00:32:46 Rires
00:32:48 -On me demande comment j'arrive à tenir les cheveux de course.
00:32:51 Je vous aime tellement.
00:32:53 On s'aime, non ?
00:32:54 -Oui.
00:32:55 Rires
00:32:57 -La fille qui dit toujours "on s'aime".
00:32:59 Un peu de tenue.
00:33:00 Je me ressaisis tout de suite.
00:33:02 Je vais vous montrer un ancien mousquetaire.
00:33:05 On a visité le Salon de l'agriculture.
00:33:07 Ecoutez ce qu'on en dit.
00:33:09 -Zemmour, président !
00:33:11 Zemmour, président !
00:33:12 Zemmour, président !
00:33:14 Zemmour, président !
00:33:16 Rires
00:33:17 -C'était un petit clin d'oeil.
00:33:19 On vous a montré Marine Le Pen.
00:33:21 Aujourd'hui, Éric Zemmour.
00:33:23 Et rappelons qu'aujourd'hui,
00:33:25 on a eu Marion Maréchal,
00:33:27 qui a aussi visité...
00:33:28 On va montrer des photos rapidement.
00:33:30 Elle a visité le Salon de l'agriculture
00:33:33 et a été aspergée de bière.
00:33:35 -Elle en sourit.
00:33:36 Voilà, ça, c'est pour l'information...
00:33:38 -Une bête belge. -Du Salon...
00:33:40 -Du suppression. -C'est pour la page
00:33:42 du Salon de l'agriculture.
00:33:44 Je vais vous montrer un sujet
00:33:46 dont on va parler avec vous,
00:33:47 Mathieu Bocoté.
00:33:48 C'est un jeune homme de 18 ans
00:33:50 qui a été renvoyé de son lycée
00:33:52 pendant trois jours
00:33:53 parce qu'il a posé une question
00:33:55 à propos du génocide vendéen.
00:33:57 On l'écoute et on en parle dans un instant.
00:34:00 -Je suis un élève.
00:34:01 Normalement, il a un devoir pédagogique.
00:34:04 Dès ce moment-là,
00:34:05 cette professeure me regarde très mal.
00:34:08 Elle hausse le ton et me répond
00:34:09 comme si j'étais très clairement son sous-chiffre.
00:34:12 Elle me dit que non, ce n'est pas un génocide.
00:34:15 Elle m'invective, me dit que je relaie
00:34:17 des thèses négationnistes au sein de ses cours,
00:34:20 qu'elle ne veut pas d'élèves comme moi.
00:34:23 -Oh là là !
00:34:24 On en parle avec vous, dans un instant ?
00:34:26 Génocide, pas génocide ?
00:34:28 -Il ne s'appelle pas Auguste.
00:34:30 -Vous voulez fêter ? C'est la Saint-Auguste ?
00:34:32 -Vous souhaitez une bonne fête aux Augustes ?
00:34:35 -C'est votre deuxième prénom ? -Non, c'est le prénom d'un enfant.
00:34:39 -Maintenant, alors que Gérald Darmanin a déclaré
00:34:42 cette semaine vouloir un statu de l'imam en France,
00:34:45 le ministre Jean-Intérieur a ajouté
00:34:47 que l'islam est une religion comme les autres.
00:34:49 Ce sujet a fait bondir plusieurs personnes,
00:34:52 notamment ses détracteurs.
00:34:54 Est-ce que l'islam est une religion comme les autres ?
00:34:57 -Ca veut dire quoi, une religion comme les autres ?
00:35:00 C'est ridicule.
00:35:01 Les religions presque sœurs, on peut même dire sœurs,
00:35:04 comme la religion catholique et la religion protestante,
00:35:07 elles ont néanmoins des points de sécession
00:35:10 qui ont conduit à des guerres de religions.
00:35:12 Ca ne veut rien dire.
00:35:14 Entre toutes les religions que l'on pourrait énoncer,
00:35:17 elles sont nombreuses.
00:35:18 Je dirais même qu'à l'origine du catholicisme,
00:35:21 il y avait plusieurs voix
00:35:23 qui n'arrivaient pas à se mettre d'accord.
00:35:25 Donc, ça ne signifiait rien du tout.
00:35:28 -Alors, une religion française, gérée par des Français,
00:35:32 ça, ça rejoint une première fois l'édito
00:35:36 de mon camarade Guillaume,
00:35:38 car c'est en février 2022
00:35:40 que Gérald Darmanin nous crie
00:35:42 "c'est une religion française".
00:35:44 -13 février 2022.
00:35:46 -Mais il n'y a pas de religion française.
00:35:48 Ou alors, on a oublié la loi de 1905.
00:35:51 En 1905, on dit que la religion,
00:35:54 c'est le domaine de tout un chacun.
00:35:57 On veille à ce qu'elle puisse s'exprimer,
00:35:59 mais en aucun cas, l'Etat a une religion.
00:36:02 -C'est une religion en France.
00:36:05 -C'est même pas une religion en France.
00:36:08 L'Etat considère qu'on peut avoir une religion en France,
00:36:12 mais on détermine pas les religions
00:36:14 qui ont le droit d'être en France.
00:36:16 Vous voyez ce que je veux dire ?
00:36:18 Il y a une grande nuance.
00:36:20 C'est la liberté de croire ou de ne pas croire.
00:36:23 Ça se résume à ça.
00:36:24 Alors, on peut dire que ce concept d'une religion comme les autres,
00:36:30 c'est un peu le déni de l'élite.
00:36:33 C'est l'aveuglement de ces gens qui sont au pouvoir.
00:36:37 Et là, je me réfère à qui ?
00:36:39 À Gilles Kepel, qui sort un nouveau livre,
00:36:41 "Prophète en s'obéit",
00:36:43 qui dit qu'ils n'ont rien compris.
00:36:45 Ils continuent à ne surtout pas voir ce qui se passe.
00:36:48 Et là, il y a la référence
00:36:50 avec tout ce que Guillaume vient de décliner.
00:36:54 Mais il y a également Abnous Salmani.
00:36:57 Salmani, qui est une Iranienne,
00:37:00 un écrivain, je dis un écrivain ou une écrivaine, comme on veut,
00:37:04 qui a écrit "Profession française",
00:37:06 "Française enchantée de lettres".
00:37:09 Cette jeune femme, elle est venue d'Iran.
00:37:12 Elle a fui l'endroit où il était impossible
00:37:15 de pouvoir exister en liberté.
00:37:18 Et elle a voulu à tout prix s'assimiler.
00:37:21 Et elle nous dit quoi ?
00:37:23 Elle dit "Nous refusons de voir la réalité".
00:37:26 On laisse petit à petit s'installer des rites
00:37:29 qui nous éloignent de notre laïcité si sacrée.
00:37:34 Voilà donc les premiers points
00:37:36 pour aller contre cette idée d'une religion comme les autres.
00:37:39 Religion comme les autres ?
00:37:41 Est-ce que vous connaissez une religion
00:37:43 qui peut avoir une fatwa contre des mécréants,
00:37:47 contre des gens qui seraient opposés
00:37:50 à ce que l'on prône, à ce que l'on essaie de convertir ?
00:37:55 Ça n'existe pas.
00:37:57 En France, vous avez Gilles Kepel,
00:37:59 qui a été victime d'une fatwa.
00:38:01 Vous avez Robert Redeker, professeur d'université,
00:38:05 victime d'une fatwa.
00:38:07 Vous avez en Hollande, alors là, c'était cette députée
00:38:11 qui s'appelle Ayas Hirsi Ali.
00:38:15 Elle a hérité d'une fatwa. Pourquoi ?
00:38:18 Parce qu'elle avait apostasié.
00:38:20 Soudain, se retrouvant dans un contexte
00:38:23 où elle était dans la libération
00:38:25 qui correspondait à ses aspirations,
00:38:27 elle dit "je ne veux plus avoir pour référence l'islam".
00:38:31 Hop, une fatwa !
00:38:32 Elle a été obligée de fuir aux États-Unis.
00:38:35 C'est donc une religion comme les autres ?
00:38:37 Une religion comme les autres qui essaie d'imposer quoi ?
00:38:40 On l'a vu au lycée AVEROS à Lille,
00:38:45 au lycée, encore plus récemment,
00:38:47 au lycée à Vicennes, à Nice.
00:38:50 Eh bien là, il se passe quoi ?
00:38:51 On a un enseignement qui est remis en cause
00:38:55 avec des principes qui attaquent directement
00:38:58 notre idée de la liberté.
00:39:01 Et par conséquent, on retire des subventions
00:39:05 et également, on s'étonne de ces subventions.
00:39:09 On ne sait pas d'où elles viennent exactement.
00:39:11 C'est aussi bien du Qatar, c'est aussi bien de la Turquie.
00:39:14 On a nombre de petites écoles où des gamines sont voilées
00:39:17 dès l'âge de 5 ans, 6 ans.
00:39:19 Vous avez ça dans une autre école, avec une autre religion ?
00:39:22 Je n'en ai pas l'impression dans le sport.
00:39:25 Quelle est la religion qui impose une attitude dans le sport ?
00:39:30 Eh bien là, quand on se réfère à ce qui se passe
00:39:33 pour le jeune musulman enraciné dans sa conviction profonde,
00:39:38 il ne veut pas saluer sur un tatami de judo,
00:39:42 les jeunes femmes veulent porter le voile,
00:39:44 et on est dans une sorte de folie où on envisage quoi ?
00:39:48 Eh bien simplement d'être gouverné par la sharia.
00:39:50 Alors vous allez dire "Il en fait un peu."
00:39:52 Ah non, non, non, non, je n'en fais pas du tout.
00:39:55 Il y a un sondage d'Olifop du 8 décembre 2023
00:40:00 pour une chaîne Elmania, chaîne arabo-française.
00:40:05 Eh bien, il n'en ressort que 78 %,
00:40:10 70 % des musulmans estiment que la laïcité est islamophobe.
00:40:16 Ils souhaitent qu'il y ait des jours fériés
00:40:19 qui soient des jours fériés correspondants
00:40:22 aux dates de la religion musulmane.
00:40:24 Vous allez bien me dire "Oui, c'est le cas pour la religion catholique."
00:40:29 C'est un résiduel, on a laissé un petit quelque chose,
00:40:33 mais au départ, c'était beaucoup plus important que ça.
00:40:37 Et puis si vous voulez vous libérer des vacances de Pâques, de Noël
00:40:40 qui sont offertes à tout un chacun,
00:40:42 je ne suis pas persuadé qu'il y aurait une unanimité.
00:40:45 Alors après, ça va encore plus loin que ça.
00:40:48 C'est-à-dire que selon ce sondage,
00:40:51 vous avez 47 % des musulmans
00:40:53 qui souhaitent que l'on puisse se promener dans la rue
00:40:57 avec le voile intégral.
00:40:59 Et encore plus fou, 66 % des moins de 25 ans musulmans
00:41:05 souhaitent que ce soit la règle.
00:41:07 Donc on échappe complètement à notre façon de vivre,
00:41:10 à ce qui a été la lutte depuis deux siècles et demi
00:41:14 pour être, c'est d'ailleurs même contradictoire,
00:41:17 dans les principes des droits de l'homme.
00:41:20 Si l'on est dans cette idée d'une religion comme les autres,
00:41:24 prenons par exemple des versets.
00:41:26 Le verset qui dit "Les femmes vertueuses
00:41:29 "sont obéissantes à leur mari.
00:41:33 "Celles dont vous craignez la désobéissance,
00:41:36 "exhortez-les, éloignez-vous d'elles dans leur lit
00:41:41 "et frappez-les."
00:41:42 Autre verset.
00:41:43 "Vos épouses sont pour vous un champ libre.
00:41:46 "Allez à votre champ comme vous le voulez."
00:41:49 Ça correspond véritablement à notre état de droit.
00:41:53 C'est fou et c'est enseigné, c'est dans le Coran.
00:41:56 Vous avez également un adit.
00:41:57 "Les femmes ne peuvent sortir de leur foyer
00:42:00 "sans l'autorisation de leur époux
00:42:03 "et ne doivent accueillir personne sans son accord.
00:42:07 "Si elles le font, frappez-les,
00:42:09 "mais modérément."
00:42:11 Vous vous rendez compte ? Voilà une religion comme les autres.
00:42:15 -Il y a des versets dans la Bible qui sont très durs.
00:42:18 -Non, mais d'accord.
00:42:19 Je pars du principe
00:42:23 que ceux qui... 78 % des musulmans,
00:42:27 ça ne veut pas dire tous, mais c'est un fort courant
00:42:30 et chez les jeunes,
00:42:31 ils rêvent d'une loi qui soit la charia.
00:42:34 Et donc, cette application-là,
00:42:36 j'ai pas le sentiment que ce soit le cas pour les autres.
00:42:40 Et puis, pour former les imams,
00:42:42 avec un label français, c'est l'idée du président Macron,
00:42:46 il y a, entre autres, un lycée,
00:42:48 enfin, un institut européen des sciences humaines
00:42:52 qui est à Saint-Élégé-de-Fougeray,
00:42:54 qui est dans la Nièvre,
00:42:56 où vous avez 200 élèves tous les ans
00:42:58 qui sont là pour apprendre pendant trois ans
00:43:01 à la fois l'arabe, le Coran, la théologie,
00:43:04 pour devenir imam.
00:43:05 Il y a quand même 2600 lieux de fulte.
00:43:08 -C'est intéressant de se poser ce genre de questions.
00:43:11 J'ai vu, en travaillant un peu la question,
00:43:13 que l'islamologue Rémi Bragg lui dit
00:43:17 que l'islam n'est quasiment pas une religion.
00:43:19 C'est un peu poussé, mais il a peut-être ses raisons.
00:43:22 En tout cas, on réfléchit sur tout ça.
00:43:24 C'était intéressant. Merci beaucoup, mon cher Marc Paré.
00:43:28 Plus rien à montrer ?
00:43:30 -J'ai...
00:43:31 -Non.
00:43:32 -Je réclame bien avec ce petit truc.
00:43:34 -J'ai des questions vertes, comme ça.
00:43:36 -Il rentre dedans.
00:43:38 -Ma Charlotte.
00:43:39 -Merci, Charlotte.
00:43:40 -Charlotte, alors, ce matin,
00:43:42 un vif échange très intéressant
00:43:44 entre Apolline de Malherbe sur BFM
00:43:47 et Dominique de Villepin, l'ancien ministre,
00:43:49 qui a relancé l'éternel débat sur l'argent,
00:43:53 la domination financière du monde et des idées.
00:43:56 Que retenir de cet échange ?
00:43:59 -On a vu l'échange tourner toute la journée, partout.
00:44:02 La première chose, c'est qu'en effet,
00:44:04 beaucoup ont noté Dominique de Villepin.
00:44:06 Il y a beaucoup d'enquêtes pour savoir d'où venait son argent,
00:44:10 qui étaient ses clients, d'où il tirait son argent.
00:44:14 Certains de ses amis proches disent en permanence
00:44:17 qu'il est persuadé que l'argent guide le monde
00:44:20 et il s'est manifesté plusieurs fois sur ce terrain-là
00:44:23 en posant la question d'où venait...
00:44:25 Qui payait tel ou tel qui s'exprimait
00:44:28 pour savoir pourquoi il disait ça ?
00:44:30 On a eu l'arroseur arrosé.
00:44:31 Beaucoup de gens ont remarqué dans cet échange-là.
00:44:34 Apolline de Malherbe lui retourne la question
00:44:38 en lui disant que la personne qui le paye
00:44:41 déterminerait tout ce qu'il dit.
00:44:44 Alors, qui vous paye ? Vous, en retour.
00:44:46 C'est un peu le décor, on va dire.
00:44:48 Mais en effet, la question...
00:44:50 Il y a ce vieil adage qui nous explique
00:44:52 que l'argent est le nerf de la guerre.
00:44:54 Il serait idiot de prétendre que ça n'influence rien,
00:44:57 que ça n'influence jamais en permanence.
00:45:00 Evidemment que l'argent joue.
00:45:01 Et d'ailleurs, s'il y a autant de personnes
00:45:04 qui, par exemple, ce qu'on appelle les philanthropes,
00:45:07 qui déversent des sommes indrésemblables
00:45:09 dans telle ou telle association,
00:45:11 c'est bien que ça a des conséquences, évidemment,
00:45:14 là où cet argent est engagé.
00:45:16 Mais cela ne veut pas dire l'inverse.
00:45:18 C'est pas parce que vous avez de l'argent,
00:45:21 que vous avez beaucoup d'argent,
00:45:23 que vous épousez instantanément, d'abord,
00:45:26 ces idées qu'il vous achète par le biais de cet argent-là.
00:45:29 Ce sont deux choses différentes.
00:45:31 C'est-à-dire que l'ensemble des gens qui travaillent
00:45:34 sont payés, en général, c'est assez logique.
00:45:37 - C'est le but, même. - C'est le but même du travail.
00:45:40 Et ça ne veut pas dire que tous ces gens-là
00:45:43 épousent absolument tout ce que pense ou dit
00:45:45 la personne qui les paye.
00:45:47 Le vrai problème qu'il y a avec ce sujet
00:45:49 et que j'ai vu dans cet échange,
00:45:51 c'est qu'il est révélateur des intuitions qu'on a,
00:45:54 qui animent en permanence le débat public.
00:45:57 Il y a parfois derrière ces accusations
00:45:59 des réalités, mais pas toujours.
00:46:01 La plupart du temps, elles sont non vérifiables
00:46:04 et en tout cas non vérifiées,
00:46:06 et donc très difficiles à appréhender
00:46:08 ou à manipuler dans le débat public.
00:46:10 La première chose, c'est qu'on croit systématiquement,
00:46:13 et ça, je le remarque, en l'occurrence avec l'argent,
00:46:17 mais c'est vrai avec beaucoup d'autres choses,
00:46:19 qu'il y a toujours une autre raison
00:46:22 que le désaccord lui-même dans le débat.
00:46:24 Il faut qu'on soit en désaccord
00:46:26 et qu'on ait une vision des choses, du monde,
00:46:29 un regard sur les choses qui soit, même parfois,
00:46:31 radicalement différent de son interlocuteur.
00:46:34 Il faut toujours qu'il y ait une autre raison
00:46:37 que l'intelligence de la personne qu'on a en face de soi.
00:46:40 On semble aussi oublier, sur le terrain de l'argent,
00:46:43 que certaines personnes choisissent aussi
00:46:46 de travailler avec des gens qui, en effet, les payent,
00:46:49 précisément en raison des idées qu'ils ont
00:46:51 ou de la manière qu'ils ont de voir le monde,
00:46:54 parce que l'argent, ça existe aussi.
00:46:56 Ensuite, il y a, évidemment, ce soupçon
00:46:59 qui pèse sur toutes les influences,
00:47:01 les implications et les fameuses idées,
00:47:03 le fameux "d'où tu parles", qui est là, en l'occurrence,
00:47:06 et financier, qui reste, là, difficile à appréhender.
00:47:10 Je ne joue pas la naïve en me disant
00:47:12 que ça n'existe pas et c'est impossible.
00:47:14 Il y a des cas objectifs de corruption
00:47:16 qui sont traités comme tels,
00:47:18 on l'a vu dans le milieu médiatique et récemment.
00:47:21 Mais là, en l'occurrence, la question de
00:47:24 tout ce qui est dit, c'est beaucoup plus difficile.
00:47:26 Alors, évidemment, Vilpain, il a le profil type
00:47:29 de l'homme qui conseille, c'est un monde un peu merveilleux,
00:47:33 d'ailleurs, elle lui dit d'où il tire son argent,
00:47:35 en plus, il a choisi de ne pas publier ses comptes
00:47:38 et de payer l'amende à la place de la publication,
00:47:41 ce qui ajoute au mystère, mais d'autres disent aussi
00:47:44 sur ce terrain du Conseil international et géopolitique,
00:47:47 celui qui parle n'a plus de clients,
00:47:49 puisque c'est un terrain comme ça.
00:47:52 Et à la fin, surtout, et alors, à Pauline de Malherbe,
00:47:55 elle est journaliste, avec la question de l'actionnaire,
00:47:58 on est bien placés pour le savoir,
00:48:00 tout le monde pose en permanence cette question,
00:48:03 comme si tous les journalistes d'un journal
00:48:05 avaient leur actionnaire au téléphone
00:48:07 qui expliquait ce dont on va parler.
00:48:09 Là, encore une fois, je ne joue pas la naïve,
00:48:12 évidemment qu'il y a des influences,
00:48:14 des choix éditoriaux ici ou là,
00:48:16 qui ne passent pas forcément par l'actionnaire,
00:48:19 qui sont faits dans les médias.
00:48:21 Mais cette accusation hante les débats,
00:48:23 surtout quand on ne peut pas acter le désaccord,
00:48:26 qu'on ne veut pas le comprendre et qu'on ne veut pas comprendre
00:48:29 qu'il existe. Mais à la fin de cet échange
00:48:32 entre Pauline de Malherbe et Dominique de Vellepin,
00:48:35 outre le moment de télévision,
00:48:37 outre le fait que ça alimente les intuitions
00:48:40 ou les accusations ou les a priori
00:48:42 de l'un sur l'autre ou des uns sur l'un
00:48:44 ou des autres sur l'autre,
00:48:46 qu'est-ce qui reste de concret dans la discussion ?
00:48:50 À la place des arguments des uns et des autres,
00:48:52 on ne se souvient même pas...
00:48:54 Je regardais dans l'échange qui est sorti,
00:48:56 on ne sait même pas qu'elle est initialement le désaccord.
00:49:00 Personne n'a même pris la peine de l'inclure
00:49:02 dans cet échange-là.
00:49:04 Donc, finalement, à la fin, on a un moment d'échange,
00:49:07 on a une intuition sur l'un ou sur l'autre,
00:49:09 on se dit, à l'arroseur arrosé, c'est assez indiscutable,
00:49:13 mais à la fin, rien ne prouve les accusations de l'un et de l'autre
00:49:17 ni les conséquences de ces accusations,
00:49:19 de ces intuitions ou même de cette question.
00:49:22 La question n'est pas illégitime en elle-même,
00:49:24 mais on comprend bien qu'à la fin de cet échange-là,
00:49:27 à part le moment de télévision,
00:49:29 on n'a rien de concret,
00:49:31 même pas une réponse extrêmement concrète.
00:49:33 Dominique Devillepin dit qu'il est transparent sur la chose,
00:49:37 et ceux qui le croyaient depuis le début
00:49:39 vont dire qu'il a répondu,
00:49:41 et ceux qui ne le croyaient pas vont dire que c'est une réponse
00:49:44 qui nous prouve que tout n'a pas été dit.
00:49:47 Donc, à la fin, on n'a pas la réponse ni dans un sens ni dans l'autre.
00:49:51 - On retient que le soupçon finit par toucher à tout le monde,
00:49:54 et en particulier les journalistes.
00:49:57 Est-ce impossible de se sortir de cette impasse ?
00:50:00 - Je note en tout cas qu'à mesure de notre obsession
00:50:03 de la transparence, le soupçon est toujours plus grand.
00:50:06 Plus vous êtes transparent, plus le soupçon est immense,
00:50:10 à partir du moment où vous commencez à...
00:50:12 - C'est vrai, à justifier, à expliquer.
00:50:14 - Et puis, surtout, pèse sur la transparence
00:50:17 le mensonge de ce qui est caché dans ce qui est transparent.
00:50:20 En tout cas, ça ne répond pas à la question.
00:50:23 Je ne bannis pas d'un trait de plume
00:50:25 toute la question de la transparence.
00:50:27 Il y a des choses nécessaires de vérifier,
00:50:30 des choses nécessaires de déclarer,
00:50:32 mais on a du mal à concevoir que certains métiers
00:50:35 sont exercés par des hommes et par des femmes,
00:50:38 comme on dit maintenant, des hommes de manière générale.
00:50:41 On voudrait qu'ils le soient par des machines froides
00:50:44 et absolument sans affect, sans éducation,
00:50:47 sans regard, sans idée.
00:50:48 Je vais prendre, avant de prendre l'exemple du journaliste,
00:50:52 l'exemple du juge, dont on parle extrêmement souvent.
00:50:55 Si le fait qu'un juge, qui est un homme, en effet,
00:51:00 ait des idées est un problème initialement
00:51:03 dans la possibilité de juger correctement,
00:51:06 il faut supprimer le métier,
00:51:08 puisque le fait est que les personnes qui exercent ce métier
00:51:11 ont des idées, et d'ailleurs, ils ne sont pas interdits de vote.
00:51:15 Ils font des choix, ils sont à la fois citoyens et juges.
00:51:18 Donc la question, pour préserver la lecture du droit
00:51:22 et donc le fait de rendre la justice
00:51:25 de manière indépendante et impartiale,
00:51:27 il faut limiter la place de sa subjectivité
00:51:31 au moment où il rend la justice.
00:51:33 Et ça, ça se fait comment ?
00:51:35 Par exemple, quand vous donnez,
00:51:36 quand vous accordez toujours plus de pouvoir
00:51:39 dans l'appréciation de la proportionnalité
00:51:41 entre un droit individuel et un bien commun,
00:51:44 alors là, en effet, vous accélérez la subjectivité,
00:51:47 vous lui donnez plus de place.
00:51:49 Quand vous étendez les pouvoirs d'interprétation,
00:51:52 de normes que, par ailleurs, vous ajoutez les unes aux autres
00:51:55 sans définition précise, alors là, en effet,
00:51:58 vous donnez un immense pouvoir à la subjectivité.
00:52:03 Mais c'est le cadre d'exercice du métier de juge
00:52:07 qui est interrogé.
00:52:08 C'est pas que le juge puisse avoir des idées.
00:52:10 Et à la fin, ce que vote son père, sa mère, l'éducation qu'il a reçue,
00:52:14 on va pas tout déballer sur la place publique
00:52:16 pour être sûr de la qualité de la personne
00:52:19 et de sa possibilité d'être honnête.
00:52:21 C'est exactement la même question qui se pose, à mon avis,
00:52:24 pour les journalistes.
00:52:25 On parle de la neutralité nécessaire des journalistes,
00:52:29 ou de l'objectivité d'un journaliste.
00:52:31 Un journaliste n'est pas un objet.
00:52:33 L'objectivité d'un journaliste, c'est compliqué.
00:52:35 Un journaliste a une éducation, il a rencontré,
00:52:38 il a des affects, des centres d'intérêt.
00:52:40 Quand on donne le même sujet aux cinq personnes
00:52:43 autour de cette table et qu'on dit
00:52:45 à qui vous pensez, par exemple, pour vous éclairer,
00:52:48 il y a cinq réponses différentes.
00:52:50 Or, la personne, même spécialiste, qui éclaire sur le sujet,
00:52:53 il y a des spécialistes différents qui ont des regards différents.
00:52:57 Donc, la seule exigence pour le journaliste,
00:53:00 c'est sur la question de l'information,
00:53:02 qu'elle soit vérifiée et sourcée et donc fiable,
00:53:05 mais sur l'analyse du choix des mots,
00:53:07 c'est l'honnêteté qui prime sur la recherche d'objectivité.
00:53:12 Or, la mission d'information,
00:53:13 qui appartient à tous les journalistes,
00:53:16 est une mission essentielle à l'exercice de la démocratie,
00:53:19 au moins aussi essentielle que la question de rendre justice.
00:53:23 Donc, à mon avis, sur ce terrain,
00:53:25 et je reviens à notre débat initial,
00:53:28 l'uniformité et la traque idéologique permanente
00:53:32 sont des menaces infiniment plus grandes
00:53:35 que la subjectivité qui doit s'effacer
00:53:37 devant la nécessaire honnêteté du journaliste,
00:53:40 du juge, du conseiller en géopolitique.
00:53:43 Il faudrait plus se baser sur la question de l'éducation.
00:53:47 Et donc, on revient à notre question de l'esprit critique.
00:53:50 Si vous éduquez les intelligences
00:53:52 en repoussant les pressions idéologiques à l'école
00:53:56 et que vous n'éduquez que les intelligences,
00:53:58 vous éduquez un esprit critique
00:53:59 qui vous permet de résister à la pression d'un côté
00:54:02 et d'avoir aussi un recul sur l'information
00:54:05 qui vous est donnée avec votre propre intelligence.
00:54:09 Je pense que c'est un but infiniment plus réaliste
00:54:13 que celui de chercher à remplacer les hommes
00:54:15 par des machines froides et sans affect.
00:54:17 -On pourrait en parler pendant longtemps.
00:54:19 Une phrase pour ma dernière question.
00:54:21 Vous comparez un juge au journaliste.
00:54:23 On pourrait ajouter l'homme politique.
00:54:25 Comment s'assurer de cette transparence
00:54:28 que chacun appelle de ses voeux ?
00:54:30 -J'ai fait le lien avec le juge au milieu
00:54:32 pour la bonne et simple raison qu'entre,
00:54:34 si on reprend notre exemple, entre la corruption,
00:54:36 l'illégalité et le simple fait même de l'influence,
00:54:39 qui est parfois difficile à appréhender,
00:54:41 c'est au juge qu'il appartient
00:54:43 de différencier ces différentes possibilités,
00:54:47 celles qui sont illégales et celles qui ne relèvent pas
00:54:49 de l'illégalité, mais de la liberté d'action,
00:54:51 de pensée ou d'expression.
00:54:53 Or, aujourd'hui, ce qui pèse d'un côté sur Dominique de Villepin,
00:54:57 de l'autre côté sur Apolline de Malherbe,
00:54:59 et de manière générale sur tous les métiers
00:55:01 où la subjectivité pose un problème,
00:55:03 ça pèse aussi sur l'indépendance et l'impartialité du juge.
00:55:07 Vous voyez qu'à la fin, le meilleur moyen
00:55:09 de sortir de l'air du soupçon permanent,
00:55:13 c'est d'acter le désaccord et de l'accepter dans le débat.
00:55:16 Que ne sortent que des arguments qui, les uns aux autres,
00:55:19 s'adressent à des intelligences qui, elles, feront le tri
00:55:22 entre les arguments qu'elles ont entendus.
00:55:24 Il ne faut pas avoir peur d'être en désaccord
00:55:26 avec les autres. Voilà.
00:55:27 J'espère que notre société, effectivement,
00:55:32 sera tolérante.
00:55:33 - Fort, cette démonstration. - Très fort.
00:55:35 C'est le "d'où parlez-vous" des 68ars.
00:55:37 Ça part du relativisme et après, ils veulent classer les gens.
00:55:39 Y a Mathieu qui stresse, il n'y a pas beaucoup de temps.
00:55:42 (Rires)
00:55:43 Mathieu, vous allez nous raconter ce soir
00:55:46 l'histoire de Jules Lecomte, un élève brillant
00:55:49 qui a été sanctionné par son lycée
00:55:51 pour avoir posé certaines questions historiques,
00:55:54 qui a été aussi sanctionné pour avoir été agressé.
00:55:57 Vous allez nous expliquer pourquoi.
00:55:59 Il s'est expliqué chez Boulevard Voltaire,
00:56:01 sur la chaîne YouTube de Valeurs Actuelles.
00:56:03 Si vous permettez, on regarde la définition,
00:56:05 juste, du mot "génocide",
00:56:07 puisque tout tourne autour du génocide.
00:56:09 "Selon l'ONU, pour qu'il y ait génocide,
00:56:12 "il faut démontrer que les auteurs des actes en question
00:56:15 "ont eu l'intention de détruire physiquement
00:56:17 "un groupe national et triste à ça, le religieux."
00:56:19 Je vous écoute.
00:56:20 - Alors, en quelques mots,
00:56:22 voilà un jeune homme qui est doué,
00:56:23 qui est très engagé politiquement, il faut le dire,
00:56:25 avec des outrances propres à la jeunesse.
00:56:28 Ça vaut aussi la peine de le dire.
00:56:30 Mais avec un soupçon particulier qui tombe sur lui
00:56:34 à cause de ces outrances qui sont orientées pas à gauche,
00:56:36 disons ça comme ça.
00:56:38 Les antifas, je note, dans son récit...
00:56:41 Je raconte son récit.
00:56:42 Les antifas l'ont ciblé, dit-il, à son lycée.
00:56:46 Ils l'ont menacé.
00:56:48 Et lorsqu'il a été se plaindre aux autorités du lycée,
00:56:51 on lui en a fait porter la responsabilité,
00:56:53 presque sur le mode avec les idées que tu as,
00:56:55 "Il est quand même normal que t'en paies le prix, mon bonhomme."
00:56:57 Et c'est réarrivé.
00:56:58 Le point le plus important, vous l'avez mentionné,
00:57:01 c'est lorsqu'il demande à la fin d'un cours,
00:57:03 donc sans interrompre le cours,
00:57:05 à sa professeure, vous avez donné un cours sur les génocides,
00:57:08 "Est-ce qu'on peut considérer que les massacres en Vendée
00:57:12 "relèvent du génocide?"
00:57:14 La question circule dans l'espace public.
00:57:16 Il ne nous appartient pas de trancher ce soir autour de cela.
00:57:19 Mais le simple fait de poser la question,
00:57:21 lui vaut le courroux de la professeure
00:57:24 et plus largement des autorités du lycée.
00:57:28 Le débat commence, il est convoqué devant les autorités.
00:57:31 Au final, il est renvoyé pour trois jours.
00:57:35 Et lui, tenant ses idées, avec, encore une fois,
00:57:37 non pas l'outrance, cette fois, mais l'ardeur de la jeunesse,
00:57:39 il décide de démissionner de son lycée
00:57:42 et il va devoir terminer son parcours scolaire
00:57:44 en indépendant, en solitaire,
00:57:46 sans être soutenu par l'institution au moment du passage du bac.
00:57:50 Je prends la peine de dire tout cela, pourquoi ?
00:57:52 Parce que son récit, donc, sanctionné,
00:57:53 d'abord menacé et pas soutenu,
00:57:55 ensuite sanctionné pour avoir posé une question
00:57:57 qui déplait à une idéologie dominante
00:58:00 dans l'éducation nationale, probablement, eh bien...
00:58:03 - Mais c'est une question. - Mais c'est une question.
00:58:04 Il n'y a pas été... - Pas d'affirmation.
00:58:06 Je devine qu'il a sa réponse.
00:58:07 Mais il pose une question.
00:58:08 Eh bien, qu'est-ce qu'il voit ?
00:58:10 Se développer une culture de l'autocensure.
00:58:13 Parce qu'à partir de là, il nous raconte
00:58:14 que des tonnes de gens lui ont écrit dans le même état d'esprit.
00:58:17 Donc, l'autocensure, qu'est-ce qu'il a appris pendant ce parcours-là ?
00:58:21 Lui, il a décidé de faire autre chose,
00:58:22 mais c'est la culture de l'autocensure.
00:58:23 Si vous ne voulez pas de problèmes à l'école,
00:58:24 ne posez pas les questions qui pourraient vous valoir en mauvais sort.
00:58:27 Si vous voulez être soutenu par les autorités,
00:58:29 taisez-vous et ne confessez pas vos mauvaises pensées.
00:58:32 Donc, son parcours, et ça s'étend partout dans la société,
00:58:35 on est dans une société qui a réinventé le délit de blasphème
00:58:37 sous le signe du délit d'opinion.
00:58:38 Donc, l'histoire de ce jeune homme,
00:58:40 c'est l'histoire d'un jeune homme qui, finalement,
00:58:43 fait l'expérience de l'autocensure pour survivre.
00:58:45 - Alors, il est passé par l'Institut de formation politique,
00:58:47 un organisme de formation libérale conservateur.
00:58:50 Est-ce que cela a une signification peut-être particulière dans son parcours ?
00:58:53 - Ah ben... - En 10 secondes ?
00:58:54 - Oh, je dois en prendre 20.
00:58:55 (Rires)
00:58:57 Alors oui, c'est moi qui m'en suis dit,
00:58:58 j'ai dit que pratiquer l'autocensure, c'est le contraire.
00:59:00 Enfin, j'ai mal formulé.
00:59:01 Voilà un jeune homme qui a refusé l'autocensure.
00:59:03 Et pourquoi ?
00:59:04 Parce qu'au-delà de l'éducation nationale, de l'idéologie dominante,
00:59:06 il est passé par un autre chemin,
00:59:08 qui est des lieux de socialisation alternatifs.
00:59:10 Donc l'IFP, un think-tank de grande qualité,
00:59:12 où les jeunes sont formés dans une autre logique
00:59:15 que l'idéologie dominante.
00:59:16 Et là, qu'est-ce que ça veut dire ?
00:59:18 Il est sorti de la solitude.
00:59:19 Sortant de la solitude, il découvre que d'autres pensent comme lui.
00:59:23 Découvrant que d'autres pensent comme lui,
00:59:25 il fait l'expérience du courage.
00:59:27 Il apprend qu'il n'est pas condamné à se taire,
00:59:29 que si on se met ensemble,
00:59:30 on est capable de marquer une dissidence avec la société.
00:59:33 Et à partir de là, on pourrait généraliser ça dans notre société.
00:59:35 Voilà pourquoi on cherche quelquefois à diaboliser
00:59:38 un think-tank, une chaîne info, un journal, j'en sais rien.
00:59:40 Parce que dès lors qu'il est possible pour les gens
00:59:42 de découvrir qu'ils ne sont pas seuls,
00:59:44 qu'ils sont plusieurs à voir le monde autrement,
00:59:46 ils pourraient en venir à croire qu'ils ont des idées
00:59:47 qui peuvent porter à conséquence.
00:59:49 Et cela serait très dangereux pour l'idéologie dominante.
00:59:51 Merci, merci.
00:59:52 On m'engueule dans l'oreillette.
00:59:53 On m'a dit que Pascal Praud s'impatiente,
00:59:55 donc Pascal Praud.
00:59:56 À demain.
00:59:59 Non, à lundi.