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Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, des experts et nos journalistes dans #MidiNewsWE

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00:00:00 Il est 11h, bonjour, soyez les bienvenus, je suis très heureux de vous retrouver.
00:00:05 11h13, c'est Mini News Weekend.
00:00:07 Vous connaissez le rendez-vous, les nouveaux horaires du dimanche,
00:00:10 deux heures d'infos, de reportages, de témoignages et de débats, bien sûr.
00:00:13 Présentation de l'équipe du dimanche qui m'entoure dans quelques instants,
00:00:16 mais tout de suite, le sommaire de nos deux heures.
00:00:20 Nous allons consacrer une bonne partie de nos deux heures au Maroc.
00:00:23 Le Maroc qui pleure ses morts après le violent séisme qui a touché le pays.
00:00:27 Plus de 2000 victimes, autant de blessés.
00:00:30 Les dernières images, les témoignages sur place,
00:00:33 nos envoyés spéciaux à Marrakech dont Régine Delfour et Thibaut Marcheteau.
00:00:37 Les explications bien sûr de Michel Chevalet,
00:00:40 les analyses d'Harold Dimane sur l'aide internationale qui se met en place.
00:00:45 Vous saurez tout sur ce drame qui nous touche tous évidemment.
00:00:48 L'événement politique de la journée est à vivre en direct sur CNews.
00:00:51 C'est la rentrée politique de Marine Le Pen à Hénin-Beaumont dans 30 minutes.
00:00:55 Discret cet été, son discours est attendu.
00:00:58 Vous pourrez le suivre dans Billy Deuce Weekend à 11h30.
00:01:01 Et puis, on évoquera aussi Gérald Darmanin qui est revenu sur la loi émigration hier soir
00:01:07 chez nos confrères de France 2.
00:01:08 Gérald Darmanin un peu dans l'embarras, vous l'écouterez.
00:01:12 Voilà pour le menu. Merci de nous accueillir.
00:01:15 Prenez place et tout de suite, présentation de l'équipe qui m'entoure ce dimanche matin.
00:01:19 Naïma M. Fadel, laisséiste. Bonjour, soyez bienvenue.
00:01:22 Ravie de vous retrouver.
00:01:23 Kevin Bossuet, professeur d'histoire. Soyez bienvenue également.
00:01:26 Patrice Sarditti, journaliste. Soyez bienvenue ce dimanche.
00:01:29 Et puis Harold Eman, notre spécialiste des questions internationales.
00:01:33 On commence, je vous l'ai dit évidemment, ce Billy Deuce Weekend par le Maroc
00:01:38 et ce terrible tremblement de terre dont on vous parle depuis hier.
00:01:42 On compte désormais plus de 2000 morts.
00:01:44 Oui, plus de 2000 morts et autant de blessés.
00:01:47 Un Français figure parmi les victimes.
00:01:49 Et on commence également par ces images.
00:01:51 La tour Eiffel, regardez, a été éteinte hier soir à 23h.
00:01:56 Son extinction exprime le soutien total, évident, au Maroc.
00:02:02 De Paris a expliqué Anne Hidalgo, la maire de Paris,
00:02:06 qui a exprimé également sa solidarité envers les villes touchées et les familles.
00:02:10 Je pense à elle et à toutes les victimes, dit-elle.
00:02:13 Une solidarité qui sera également financière, promet-elle.
00:02:16 Le montant de cette aide est en cours d'évaluation par les autorités marocaines
00:02:20 et la ville de Paris.
00:02:21 Et puis regardez également ces images.
00:02:25 Ce sont celles de l'Institut du monde arabe à Paris,
00:02:28 qui a fait illuminer à sa façon, avec les mots, "Maroc au cœur".
00:02:34 Un message à l'initiative du président de l'Institut,
00:02:37 ex-ministre de la Culture, Jack Lang.
00:02:40 Naïm M. Fadel, ce sont des gestes de la ville de Paris, de Jack Lang,
00:02:45 qui sont importants et on l'a évoqué avec vous.
00:02:47 Ce drame vous touche tout particulièrement, évidemment.
00:02:50 Et c'est important, ces signes forts.
00:02:52 Nous avons des liens forts entre le Maroc et la France.
00:02:55 C'est un peuple ami, le peuple français, le peuple marocain.
00:03:01 Et je peux vous dire que tous ces signes de solidarité, d'hommage, de fraternité
00:03:06 font chaud au cœur aux Franco-Marocains comme moi,
00:03:09 mais aussi aux Marocains du Maroc.
00:03:12 J'ai énormément de messages et je vous assure qu'ils sont extrêmement touchés.
00:03:17 Le fait que la tour Eiffel, qui est le symbole de notre pays aussi,
00:03:22 effectivement aussi l'Institut du monde arabe,
00:03:25 c'est des choses très fortes, mais aussi toute cette solidarité
00:03:28 qui est en train de s'exprimer grâce aux régions,
00:03:30 certaines régions de France, à l'Association des maires de France,
00:03:34 l'Île-de-France d'ailleurs, qui a tout de suite dit qu'elle allait aider.
00:03:38 Et puis toutes ces anonymes, moi je vous assure,
00:03:40 je reçois des messages extraordinaires,
00:03:43 vraiment de gens sur Twitter, aussi par mail, etc.,
00:03:49 où ils expriment toute leur solidarité.
00:03:51 Merci aux Français.
00:03:54 Merci à la France.
00:03:56 Kévin.
00:03:57 Oui, moi, ce qui me marque, c'est cette grande solidarité internationale
00:04:00 avec des chefs d'État qui sont intervenus.
00:04:02 Je pense évidemment à Emmanuel Macron.
00:04:04 Je pense à Xi Jinping.
00:04:05 Je pense à Zelensky.
00:04:07 Je pense à Vladimir Poutine.
00:04:08 Je pense à Benjamin Netanyahou.
00:04:10 Et je pense également à l'Algérie, parce que vous savez que les liens
00:04:15 entre l'Algérie et le Maroc sont extrêmement dégradés.
00:04:18 Les frontières entre les deux pays sont fermées.
00:04:20 Les relations internationales sont rompues depuis deux ans.
00:04:23 Et là, l'Algérie a dit qu'elle propose son aide, finalement, aux Marocains.
00:04:30 Elle a ouvert son ciel, notamment pour les avions de secours.
00:04:34 Donc, on voit que les querelles des hommes, finalement,
00:04:37 sont supplantées par cet élan et cette solidarité internationale.
00:04:40 Et moi, je trouve ça très beau.
00:04:42 On en parlera, justement, de cette aide internationale avec notre ami Harold Iman,
00:04:47 qui nous fera un point global sur ces aides qui s'organisent.
00:04:49 Un mot très rapidement, puisqu'on va prendre la direction de Marrakech dans quelques instants.
00:04:52 Oui, d'autant que Kevin a vraiment dit ce qu'il fallait dire à propos de la solidarité internationale.
00:04:58 Le Maroc, c'est un pays qui n'est pas comme les autres.
00:05:01 C'est un pays qui est accueillant avec un grand A.
00:05:04 Et tout le monde le sait, de la Chine à ce que vous voulez comme autre pays,
00:05:10 on a tous été très touchés, non pas parce que le Maroc est une région particulièrement touristique,
00:05:15 mais parce que je crois que personne ne vit sans connaître et sans aimer un Marocain
00:05:21 dans le coin, dans son arrondissement, dans son quartier.
00:05:24 Donc, le Maroc, c'est presque la France, si je puis dire.
00:05:28 Et j'ai vu l'émotion d'Annaïma et de Fadel.
00:05:32 C'est une émotion que tout le monde peut porter.
00:05:37 Je vous l'ai dit, je vous l'ai promis, on va donner un maximum la parole aux Marocains,
00:05:40 comme on a pu le faire hier dans le cadre de Millenews Weekend.
00:05:43 On va prendre tout de suite la direction de Marrakech avec Régine Delfour et Thibault Marcheteau,
00:05:51 qui doivent être dans la Vieille Ville.
00:05:53 Normalement, Régine, dites-nous où vous vous situez très précisément.
00:05:57 Bonjour, Régine.
00:06:00 Oui, bonjour. Bonjour, Thierry.
00:06:01 Nous sommes effectivement dans la Vieille Ville, dans la Médina, dans le quartier qu'on appelle le quartier juif.
00:06:07 Mais là, on voulait vous montrer ces rues.
00:06:09 Cette rue-là que vous voyez sur les images de Thibault Marcheteau,
00:06:12 c'est à peu près les mêmes scènes que nous voyons dans ce quartier qui a été fortement touché.
00:06:18 Vous voyez ces murs qui sont partis en grande partie.
00:06:23 Il y a les portants. Il y a aussi des choses qui sont éventrées.
00:06:25 Donc, à chaque fois, nous devons faire attention puisque ça menace à tout moment de s'effondrer.
00:06:30 Cette rue de l'autre côté, c'est exactement le même spectacle.
00:06:35 Ici, dans ce quartier, on est au niveau des épices.
00:06:38 Il y a pas mal de shops ici qui sont fermés pour l'occasion.
00:06:41 Alors, on a pu depuis plusieurs heures sillonner ce quartier, ce quartier juif, le quartier de Mela.
00:06:48 On a rencontré plusieurs personnes.
00:06:52 Il y a ici, par exemple, un hôtel, un hôtel qui a été vidé.
00:06:54 Les touristes sont effectivement partis.
00:06:57 L'heure était un peu au nettoyage parce que vous pouvez imaginer avec le nombre de pierres qui sont tombées,
00:07:03 la poussière qui se dégage ici de l'endroit.
00:07:06 Nous avons pu donc rencontrer plusieurs personnes qui sont vraiment,
00:07:11 qui ont vraiment envie qu'on vienne dans leur maison pour constater les dégâts.
00:07:16 Ou alors, on a vu cette femme, une femme de 70 ans, où il n'est resté plus rien dans sa maison.
00:07:21 Elle était à l'extérieur. Elle n'avait plus rien à manger.
00:07:23 Elle attend évidemment beaucoup d'aide de la part du roi.
00:07:27 Et c'est ce qu'ils nous disent. Ils attendent pas mal d'aide
00:07:30 puisqu'en fait, beaucoup dans ce quartier sont obligés de passer, de continuer de passer la nuit sur cette place.
00:07:36 C'est la fameuse place des épices où ils ont passé la première nuit, mais aussi la seconde nuit.
00:07:42 Il y a encore des familles qui restent.
00:07:44 Là, il y avait une famille qui était à ce niveau-là, qui est partie,
00:07:47 puisque ce commerce est aussi obligé de rouvrir et de nettoyer.
00:07:52 Et on a cette famille qui s'est installée là, puisque leur maison est totalement détruite.
00:07:58 Et donc, je suis avec Bouchra. Bouchra, qui est là depuis à peu près deux nuits.
00:08:05 Bouchra, vous êtes ici depuis deux nuits.
00:08:07 Racontez-nous, vendredi dans la nuit, à 23 heures, ce qui s'est passé.
00:08:11 Comment vous l'avez vécu ?
00:08:12 Bonjour. Ça fait plaisir.
00:08:16 On a été à la maison avec mon frère, ma soeur, les enfants. Un peu.
00:08:22 Il avait le système. On a tout laissé dans la maison.
00:08:27 Notre maison, tout le centre détruit. On est venu ici. Tout le quartier est venu ici.
00:08:34 On a passé deux nuits ici. Tout.
00:08:37 On a sorti de la maison, nos bras sur la tête.
00:08:42 C'est fini. La maison, tout est détruit.
00:08:44 Et on a passé. On attend ce qu'il veut faire avec nous.
00:08:47 Parce que là, vous n'avez plus du tout la possibilité de rentrer chez vous.
00:08:50 Vous n'avez plus rien. Donc vous restez la journée ?
00:08:51 Oui. La carte nationale, tous les papiers, tous les vêtements, tout. Tout à la maison.
00:08:57 Et là, il y a des enfants. Donc vous passez la nuit comme ça ?
00:09:00 Oui. Mon frère, ses enfants, ma soeur, les enfants. Une grande famille.
00:09:05 Et pour la nourriture, pour l'eau, comment vous débrouillez ?
00:09:07 Oui. Il y a la famille qui nous porte.
00:09:10 Il y a les associations qui nous aident. Pour les enfants, l'eau, les danons, les bimos, comme ça.
00:09:18 Pour les enfants, non, ce n'est pas un problème.
00:09:21 C'est la première fois que ça se passe ici, à Marrakech ?
00:09:22 Oui, c'est la première fois. Mais c'est dur, un peu. Ce séisme, un peu dur.
00:09:28 Merci beaucoup, Bouchra. Donc Thierry, vous l'avez vu, il y a plusieurs familles qui sont ici,
00:09:34 puisque, comme je vous le disais, dans ce quartier de Mélac, qui est particulièrement touché,
00:09:38 il y a beaucoup de personnes qui n'ont plus rien dans leur maison,
00:09:41 qui n'ont plus de vives, qui n'ont plus d'eau.
00:09:43 On a vu aussi, avec ces fissures, avec ce séisme, des fuites d'eau.
00:09:49 Alors, il y a aussi des inondations. Il faut aussi réparer tout ça.
00:09:53 Ils attendent, ce qu'ils nous le disent, ils attendent que le roi fasse quelque chose,
00:09:58 vienne en aide, puisque Bouchra vous dit que pour l'instant, il y a sa famille qui peut l'aider.
00:10:02 Mais ils sont beaucoup à ne plus avoir quoi que ce soit, ni pour boire, ni à manger.
00:10:07 Merci beaucoup, Régine Delfour.
00:10:09 Vous êtes accompagnée de Thibault Marche-Tho, et on vous retrouvera tout au long de cette journée sur l'antenne de CNews.
00:10:15 Merci beaucoup pour tous ces témoignages. Naïma, M'Fadel, une petite réaction ?
00:10:18 Oui, écoutez, là, ce qui est touché, effectivement, c'est la vieille Médina.
00:10:23 C'est les quartiers historiques de cette ville qui a été fondée en 1062.
00:10:29 Et c'est ça qui est dramatique, c'est que ce qui va être vraiment touché, c'est tout le patrimoine historique de Marrakech.
00:10:38 Et c'est extrêmement, extrêmement triste pour le Maroc, parce que Marrakech, c'est une ville importante au Maroc.
00:10:47 C'est une ville qui, effectivement, porte aussi le patrimoine historique traditionnel marocain.
00:10:53 Au niveau des aides, moi, ce que j'entends, ce que je vois aussi sur la télévision marocaine, c'est que les aides sont en train de s'organiser.
00:11:02 Effectivement, pour acheminer les associations marocaines, ce sont des associations extrêmement bien organisées.
00:11:09 Donc, voilà. Mais c'est toujours pareil. Il faut le temps, le temps.
00:11:13 Et là, le roi, je sais qu'il a décrété trois jours de deuil national.
00:11:18 Et puis, les Marocains sont en train d'enterrer aussi leurs morts.
00:11:22 Comme vous le savez, dans la tradition musulmane, on doit enterrer rapidement, rapidement nos morts.
00:11:28 Kévin Bossuet.
00:11:29 Oui, il y a une forme finalement d'antagonisme, parce qu'on voit bien que la vie reprend au sein de Marrakech.
00:11:35 Mais de l'autre côté, il y a par exemple des gens qui ont dormi d'or parce que leur maison est fissurée.
00:11:40 Et ils ont peur en effet que ça s'écroule, ou des gens qui sont sans abri.
00:11:44 Il faut penser également à tous les petits villages qui sont aux alentours.
00:11:48 C'est ce qui est profondièrement dramatique.
00:11:51 L'enjeu, c'est véritablement que les secours arrivent à parvenir dans ces petits villages,
00:11:55 parce que souvent, il n'y a qu'une route qui permet d'y accéder.
00:11:59 Le tremblement de terre a souvent détruit la route.
00:12:02 Donc, c'est extrêmement compliqué, surtout que dans ces petits villages, les maisons sont très fragiles.
00:12:07 Donc, à mon avis, il y a beaucoup, beaucoup de dégâts.
00:12:09 On va retourner à Marrakech. On va retrouver HM Ben Essala.
00:12:13 Bonjour HM Ben Essala, vous êtes habitant de Marrakech.
00:12:16 Merci d'avoir accepté notre invitation sur ce plateau.
00:12:21 Comment s'est passée cette deuxième nuit à HM ?
00:12:25 La deuxième nuit était tranquille.
00:12:28 Bonjour à tous et merci de m'avoir invité d'abord.
00:12:30 La deuxième nuit s'est passée un peu tranquille.
00:12:33 Moi, je suis dans un quartier de Marrakech qui n'a pas été touché.
00:12:39 Les maisons sont relativement neuves, donc ils ont beaucoup résisté.
00:12:42 Quoique le sentiment, le ressenti du tremblement de terre le vendredi était vraiment très fort et très angoissant.
00:12:50 Mais la deuxième nuit s'est bien passée.
00:12:52 Là, on est en train de parler avec des gens pour organiser un petit peu d'aide.
00:12:56 Moi, je suis canado-marocain, donc il y a des gens qui m'appellent aussi des associations du Canada pour acheminer de l'aide.
00:13:02 Mais ce qu'on veut, c'est de l'aide en argent pour aider les gens à acheter de la nourriture et tout ça.
00:13:08 C'est ce que vous nous disiez.
00:13:10 Ça a été très impressionnant vendredi soir, même si votre quartier a été relativement épargné HM.
00:13:17 Oui, c'était très impressionnant.
00:13:18 Moi, je dormais et puis j'ai un balcon dans la chambre à coucher.
00:13:21 J'avais l'impression, ça m'a réveillé, que le balcon rentrait dans la maison.
00:13:25 Et le bruit était terrible.
00:13:26 Donc, c'était vraiment terrifiant.
00:13:29 On est sortis en courant, j'ai pris ma petite fille et puis on est sortis dehors.
00:13:33 Les voisins étaient là.
00:13:34 Puis on s'est réfugiés dans la rue.
00:13:37 On a dormi une bonne partie de la nuit dans la voiture pour ne pas revenir à la maison parce qu'on ne savait pas s'il y avait des répliques qui allaient arriver ou pas.
00:13:45 Donc, il y en a eu beaucoup, mais on ne les a pas sentis à Marrakech.
00:13:48 Vous sentez cette immense et lente solidarité qui s'organise autour de vous sur place.
00:13:54 Oh, effectivement.
00:13:55 Moi, comme je dis, je viens du Canada, je suis marocain, mais je vis beaucoup au Canada.
00:14:01 Et je travaille encore pour une institution d'enseignement au Canada.
00:14:05 J'ai reçu des messages de tout le monde du Canada, des amis, des associations qui veulent aider, comment aider.
00:14:11 Et aussi au Maroc, ici, les gens s'organisent.
00:14:14 Les Marocains sont comme ça de toute façon.
00:14:17 Dès qu'il y a quelque chose qui arrive, ils sont très, très solidaires.
00:14:20 Et puis, je parlais avec un ami pour les dons de sang.
00:14:25 C'était impossible de donner du sang hier à Marrakech parce que les files étaient interminables.
00:14:30 Donc, ils ont répondu à l'appel de l'Institut de Transmission Sanguine.
00:14:36 Vous êtes sorti un peu dans la rue de Marrakech, Hachem ?
00:14:41 Oui, je suis sorti hier soir en ville.
00:14:45 J'avais un ami chez moi, donc je lui ai amené.
00:14:47 Et puis, les gens dormaient dans les rues aussi.
00:14:51 Mais il y a de la confusion aussi parce que j'ai entendu à la radio que les gens ont peur qu'il y ait des répliques et tout ça,
00:14:59 alors qu'ils disent qu'on ne peut pas le savoir vraiment s'il va y avoir des répliques.
00:15:03 Les gens ont plus peur, surtout dans les quartiers nouveaux, plus récents.
00:15:08 Les maisons sont quand même bien construites.
00:15:09 Je suis content de constater qu'il y a beaucoup, beaucoup d'améliorations dans la construction au Maroc.
00:15:16 Parce que ce que j'ai ressenti dans ma maison, c'est normal qu'une vieille maison va tomber.
00:15:21 La maison bougeait énormément.
00:15:23 Donc, les gens dorment encore dans la rue.
00:15:25 Je pense que c'est par crainte qu'il y a un risque en ce moment-là.
00:15:31 Et dans la Médina, c'est là où il y a le plus de mal.
00:15:33 Et puis, dans les villages éloignés, c'est parce que les constructions sont complètement différentes.
00:15:38 Donc, malheureusement, c'est là où il y a eu plus de dommages et plus de morts.
00:15:42 Quel est votre état d'esprit ?
00:15:43 Ça sera ma dernière question, Hachem.
00:15:45 Vous êtes inquiet sur une réplique dont on parle aussi ?
00:15:49 Potentiellement, vous vivez avec cette crainte ?
00:15:51 Je suis un peu les répliques qui se passent.
00:15:57 Il y en a eu plus de 30 depuis le tremblement de terre.
00:16:01 Ils sont autour de 4, 3.
00:16:03 Donc, ce n'est pas si grave que ça.
00:16:06 Et je pense que ça va se stabiliser.
00:16:09 Moi, personnellement, je n'ai pas peur d'une grande réplique qui va arriver.
00:16:13 C'est très, très rare qu'il y ait une grande réplique comme celle qui s'est passée qui arrive.
00:16:17 Mais je suis plus inquiet pour les gens éloignés.
00:16:20 J'ai vu un peu l'armée qui se déploie un peu partout pour aider les gens.
00:16:24 Le Maroc est très dispersé.
00:16:26 Il y a des villages un peu partout dans les montagnes.
00:16:28 Comme a dit, tout à l'heure, vous l'avez dit dans votre émission,
00:16:32 c'est très difficile d'atteindre ces gens-là.
00:16:35 Mais je pense que le Maroc a quand même des institutions très fortes qui réagissent très fort.
00:16:40 Et je pense que le Covid aussi a aidé parce que le Maroc s'est bien organisé pendant le Covid.
00:16:44 Et je pense qu'ils vont réagir.
00:16:46 Ils réagissent encore mieux pendant ce tremblement de terre.
00:16:49 Merci mille fois HM Ben Essala.
00:16:52 Merci d'avoir accepté d'apporter votre témoignage dans notre émission.
00:16:56 Et bon courage. Merci.
00:16:59 Merci mille fois. Une réaction, Patrice?
00:17:01 Ce qui est sensationnel quand même, on le sait depuis le début,
00:17:04 c'est la manière dont les Marocains,
00:17:06 carrément quelques minutes après ce séisme, ont essayé de s'entraider.
00:17:13 Je veux dire, c'est extrêmement rare.
00:17:14 Il y a eu des témoignages mais sensationnels.
00:17:17 Alors que normalement, je veux dire, il y a quand même une notion de chacun pour soi
00:17:22 ou essayer de sauver sa famille.
00:17:24 Mais les gens n'ont pas hésité à foncer chez les voisins pour les aider.
00:17:29 Et même au niveau, on a su grâce à des témoignages depuis 48 heures maintenant,
00:17:33 on a su que des gens se donnent des lieux pour dormir le plus parfaitement possible.
00:17:39 Enfin, si on peut dire, dans la rue et tout.
00:17:42 Alors, il y a quand même une chose.
00:17:44 Il y a des gens qui s'inquiètent sur le silence du roi,
00:17:48 mais il a quand même présidé cette fameuse réunion.
00:17:51 Et il a quand même, on ne le dit pas,
00:17:53 il a quand même, ce que je sais, donné des instructions pour qu'on vienne en aide
00:17:58 aux personnes les plus en détresse, c'est-à-dire les orphelins,
00:18:02 les personnes vulnérables et les sans-abri.
00:18:05 Comment ça va se traduire ?
00:18:06 Je n'en sais rien.
00:18:07 On sait très, très bien que s'il n'est pas intervenu direct,
00:18:10 d'abord, je crois qu'il était en France au moment où ça s'est passé,
00:18:12 mais s'il n'est pas intervenu aussi rapidement qu'on pourrait le souhaiter,
00:18:16 c'est parce qu'il attend évidemment un état, un bilan exact.
00:18:21 Là, nous en sommes à 2000 morts, 1500 blessés, extrêmement grave.
00:18:25 On sait très, très bien que ça va empirer.
00:18:28 Et on lisait tout à l'heure, une foule de gens qu'on n'a pas encore retrouvés
00:18:33 dans des villages reculés.
00:18:34 Naïma.
00:18:35 Alors, effectivement, vous parliez, Patrice, de la singularité des Marocains
00:18:40 en termes de solidarité.
00:18:41 C'est vrai que les Marocains sont extrêmement unis.
00:18:44 Il y a vraiment ce nationalisme qui est très fort chez les Marocains.
00:18:50 Et effectivement, ils n'hésitent pas à s'entraider.
00:18:52 Je vais vous raconter juste quelque chose.
00:18:56 Moi, ma belle-mère, vous savez que le Maroc a tremblé partout, en fait.
00:19:00 Alors, bien sûr, à des dégrés moindres, mais les gens ont eu très peur
00:19:03 et beaucoup sont sortis pour dormir dans leur voiture.
00:19:06 Ma belle-mère était toute seule chez elle.
00:19:08 Les voisins sont...
00:19:10 Il y avait des personnes qui allaient dans chaque maison ou immeuble
00:19:14 pour savoir s'il y avait encore des personnes âgées qui étaient là pour les sortir.
00:19:18 Donc, vous voyez, et ça, c'est une organisation, un élan de solidarité
00:19:22 qui est extrêmement spontanée.
00:19:25 Et effectivement, comme le disait M. Hachem,
00:19:29 au niveau de l'organisation du Marocain, les Marocains ont beaucoup appris.
00:19:31 Et c'est vrai que le Covid, ça a été une organisation exemplaire
00:19:35 qui fait qu'aujourd'hui, il y a vraiment un savoir-faire.
00:19:37 Allez, priorité au direct. Merci Naïma.
00:19:40 On va retrouver tout de suite Rachid Alawi,
00:19:42 qui est journaliste à Média le matin, un confrère.
00:19:45 Donc bonjour, Rachid.
00:19:47 Donc, vous êtes journaliste sur place.
00:19:49 Quel est le climat ce matin à Marrakech ?
00:19:52 Et merci d'accepter de témoigner dans notre émission, Rachid.
00:19:57 Avec plaisir Thierry Cabane.
00:19:59 Le climat plutôt à Casablanca, parce que moi, je suis basé à Casablanca.
00:20:03 Mais par rapport à...
00:20:06 Moi, je vais vous parler, je vais exprimer un ressenti.
00:20:09 Un ressenti, c'est un réveil extrêmement difficile,
00:20:13 toujours un réveil extrêmement douloureux.
00:20:16 On est conscient qu'aujourd'hui, il y a encore des vies qui pourraient être sauvées.
00:20:21 Donc, avec encore un compte à rebours qui a démarré.
00:20:24 Puis voilà, on essaie de suivre un petit peu ce qui se passe,
00:20:27 en tout cas pour ma part, de Casablanca à distance.
00:20:30 Et puis en même temps, je reçois des spécialistes experts
00:20:33 dans le cadre d'une émission de débat que j'anime,
00:20:35 une fois en face d'AttenTV.
00:20:36 Mais c'est extrêmement compliqué, extrêmement...
00:20:40 On est choqués en fait.
00:20:42 C'est ce que je veux dire. C'est un véritable choc pour votre pays.
00:20:46 Le bilan est lourd.
00:20:47 Il risque de s'élever malheureusement et vous vivez dans cette crainte.
00:20:53 Complètement. On sait pertinemment que de toute façon,
00:20:56 le bilan risque d'être beaucoup, beaucoup, beaucoup plus important
00:21:01 qu'il ne l'est aujourd'hui.
00:21:02 On parle de plus de 2000 décès, 2000 vies qui se sont évaporées
00:21:09 suite à cette tragédie qui s'est déclenchée vendredi soir.
00:21:13 Et on sait très bien qu'on pourrait se diriger vers un bilan
00:21:15 qui pourrait être multiplié par deux au minimum
00:21:19 au vu du nombre de blessés et de blessés graves
00:21:22 et surtout au vu du nombre de personnes aujourd'hui
00:21:25 dans les villages enclavés du Haut Atlas
00:21:27 qui pour l'instant sont prises au piège encore aujourd'hui.
00:21:33 Comment vivez-vous cet élan de solidarité internationale
00:21:36 qui est en train de se mettre en place autour du Marocain ?
00:21:42 Écoutez, ce monde de solidarité, j'ai envie de vous dire en même temps,
00:21:45 il n'est pas surprenant, mais en même temps il fait chaud au cœur
00:21:50 puisque ça dépasse toutes les frontières
00:21:52 et puis ça redonne un peu de sens à l'humanité,
00:21:56 à ces humanités aujourd'hui qui font défaut malheureusement au quotidien.
00:22:01 Et s'il faut une tragédie, s'il faut des centaines,
00:22:05 voire des milliers de morts pour que l'humain reprenne un peu de sens
00:22:10 à ce qu'il est et à ce qu'il fait,
00:22:12 et je me dis, oui, c'est une bonne chose,
00:22:17 mais bon, ça fait chaud au cœur d'ici
00:22:19 parce qu'on se dit quelque part de Casablanca, de Marrakech,
00:22:22 de Rabat-le-Tanger, on n'est pas tout seul.
00:22:25 Le Maroc a toujours vécu des situations aussi difficiles
00:22:29 et cette dignité aussi qui existe également dans le Haut Atlas
00:22:34 et dans les zones urbaines,
00:22:35 parce que ce n'est pas parce qu'on a été épargné qu'on n'est pas solidaires
00:22:38 et on voit bien aussi que cette solidarité s'exprime
00:22:41 au-delà des frontières du pays, donc c'est un vrai réconfort.
00:22:45 De quoi a le plus besoin à l'heure actuelle le Maroc, Rachid Alawi ?
00:22:52 Je n'ai pas la prétention Thierry Cabin de vous dire précisément
00:22:54 quels sont les vrais besoins aujourd'hui que le Maroc a,
00:22:58 c'est l'expression de cette solidarité,
00:23:00 c'est des actions concrètes aussi,
00:23:02 ce n'est pas que des discours, on le voit avec des chaînes de solidarité
00:23:05 qui se mettent en place, avec des dons aussi qui commencent à fluer,
00:23:09 avec des secours aussi, des aides et des équipes qui viennent de pays étrangers
00:23:14 pour venir soutenir les équipes de sauvetage sur place,
00:23:20 qui travaillent d'ailleurs, je voudrais avoir une pensée également pour eux.
00:23:22 Et donc c'est surtout ça, c'est-à-dire que Thierry Cabin,
00:23:26 c'est malheureusement que le début du commencement,
00:23:29 la douleur est là, l'émoi, la tristesse, le deuil,
00:23:34 puisque je rappelle qu'il y a aussi un deuil national qui a été décrété,
00:23:37 et que ça va durer, il y a une temporalité aussi,
00:23:39 parce que les dégâts sont immenses, c'est des pertes de vie humaine,
00:23:45 mais c'est des dégâts matériels aussi qui sont colossaux,
00:23:48 avec tout un héritage et un patrimoine aussi traditionnel et historique
00:23:53 qui est parti en fumée.
00:23:54 Et ça, ce n'est pas simple non plus,
00:23:57 sans parler bien sûr de tout ce qui va se produire ensuite,
00:23:59 avec des personnes à recaser,
00:24:01 qui seraient chiffrées en dizaines de milliers de personnes,
00:24:05 donc ce n'est pas fini.
00:24:07 Merci en tous les cas d'avoir accepté d'apporter votre témoignage,
00:24:10 Rachid Alawi, je rappelle que vous êtes journaliste à Mediard le matin,
00:24:14 basée donc à Casablanca,
00:24:16 mes excuses pour mon erreur de tout à l'heure.
00:24:19 Merci en tous les cas d'avoir accepté de témoigner.
00:24:21 Naïmah Mfadel.
00:24:22 Oui, écoutez, je crois que Rachid a tout résumé,
00:24:27 concernant la situation quand même d'inquiétude.
00:24:30 La solidarité, c'est formidable,
00:24:31 parce qu'effectivement, ça fait chaud au cœur.
00:24:33 Je vous assure, quand vous recevez de partout des élans de solidarité,
00:24:38 de la compassion,
00:24:41 vraiment les Marocains, dans leur peine, dans leur majorité,
00:24:44 moi je vous assure, les témoignages que j'ai,
00:24:46 ils sont vraiment heureux de voir cette solidarité,
00:24:48 comme disait Kevin, internationale,
00:24:51 mais encore plus de la France,
00:24:53 parce que la relation entre le Maroc et la France,
00:24:55 entre encore une fois, le peuple marocain et le peuple français,
00:24:58 c'est une relation singulière,
00:25:00 c'est vraiment une relation d'amour.
00:25:03 Les Marocains sont amoureux de ce pays,
00:25:05 et effectivement, les Français aussi.
00:25:07 Alors permettez-moi Thierry de dire que c'est encore plus fort.
00:25:12 Dans quelques instants, je vous l'ai dit,
00:25:13 l'autre actualité du jour,
00:25:15 c'est la rentrée politique de Marine Le Pen.
00:25:17 Vous pourrez suivre son discours depuis Nimbaumon,
00:25:21 d'ici cinq, six minutes.
00:25:23 C'est également l'événement du jour.
00:25:25 On va continuer à parler du Maroc,
00:25:28 et je voudrais qu'on revienne sur les toutes dernières images de la nuit,
00:25:32 avec Mathilde Cuvillaflor-Noir et Clémence Barbier.
00:25:35 On a un petit problème de son visiblement.
00:25:49 C'est vraiment mal au cœur, parce que c'est vraiment...
00:25:52 On a un petit problème de son.
00:25:53 Les petits villages.
00:25:55 On voit les images, est-ce que le sujet peut partir ou pas ?
00:25:59 Que me dit-on en régie ? Oui ? Non ?
00:26:02 On ne me répond pas.
00:26:04 Bon, en attendant, c'est bon, on a le sujet.
00:26:06 Au sud de Marrakech, les habitants creusent des tombes
00:26:09 et enterrent déjà les premières victimes du séisme.
00:26:13 Dans les villages dévastés, le travail des secours
00:26:15 pour rechercher d'éventuels survivants est colossal.
00:26:18 Car c'est un séisme d'une rare violence
00:26:20 qui a frappé le Maroc vendredi soir.
00:26:23 Sur ces images de vidéosurveillance,
00:26:25 les immeubles et la rue se mettent à trembler.
00:26:28 Ces habitants tentent alors de prendre la fuite.
00:26:30 Ici encore, dans ce restaurant de Marrakech en plein service,
00:26:34 les clients quittent l'établissement en quelques secondes.
00:26:37 Cette Marocaine raconte la nuit du tremblement.
00:26:41 Vers 23h11 exactement,
00:26:46 là on a senti que la maison a commencé à bouger,
00:26:49 les murs, tout ce qui est portable,
00:26:52 tout ce qui est dans la cuisine, les affaires, la vaisselle et tout.
00:26:56 Elles ont commencé à tomber.
00:26:57 Mais vraiment, c'était grave ce qu'on a vécu hier.
00:27:00 On n'a jamais vu ça, on n'a jamais vécu ça.
00:27:03 Des bâtiments effondrés, des voitures ensevelies sous un tas de gravats.
00:27:08 Les dégâts sont nombreux à Marrakech.
00:27:10 Nous avons paniqué, ça a duré plusieurs secondes,
00:27:15 qui pour nous étaient une éternité.
00:27:18 Certains habitants traumatisés ont passé la nuit dehors
00:27:21 pour plus de sécurité.
00:27:23 Toutes les femmes sont restées dans les jardins,
00:27:28 dans leurs voitures.
00:27:31 C'était vraiment la panique totale.
00:27:33 Le bilan s'alourdit d'heure en heure,
00:27:35 mais la solidarité, elle ne faiblit pas.
00:27:37 Des dizaines de Marocains sont allés donner leur sang
00:27:40 dans ce centre de Marrakech pour aider les urgences du pays.
00:27:44 A l'international, les aides aussi se multiplient.
00:27:47 En France, la Croix-Rouge a lancé un appel
00:27:49 au don le Secours populaire et la Fondation de France
00:27:52 ont débloqué respectivement 50 000 et 250 000 euros
00:27:57 pour porter secours au Maroc.
00:28:00 - Kevin Bossuet, voilà, ce sont les toutes dernières images.
00:28:03 - Non, mais on voit bien que c'est une nuit d'horreur.
00:28:05 Enfin, c'est un véritable cauchemar.
00:28:06 Des gens ont été pris au piège parce qu'un tremblement de terre,
00:28:09 ça va extrêmement vite.
00:28:11 Vous êtes dans votre maison et tout s'écroule, tout s'effondre.
00:28:14 Il n'y a aucune chance, finalement, de s'en sortir.
00:28:18 Et c'est la première fois que Marrakech connaît
00:28:21 une catastrophe naturelle de cette ampleur.
00:28:23 Marrakech avait déjà connu l'attentat de 2011.
00:28:27 Il y avait eu une forme de solidarité à cette époque.
00:28:30 Et c'est vrai que peut-être que les Marocains ont aussi
00:28:33 beaucoup oublié qu'ils vivaient dans une zone sismique.
00:28:37 Quand vous parlez à des Marocains, ils ont tous été traumatisés
00:28:40 par le séisme de 1960 à Agadir, qui a fait plus de 12 000 morts.
00:28:46 D'ailleurs, il y a eu beaucoup d'orphelins à cette époque.
00:28:49 Il y a beaucoup de Marocains qui ont un membre de leur famille
00:28:52 qui ont été touchés par cette catastrophe.
00:28:55 Mais la vie a fait que les années ont défilé.
00:28:59 Et c'est vrai que les Marocains ont peut-être oublié ce risque.
00:29:01 Et là, malheureusement, ça leur arrive en pleine face.
00:29:06 - Mme Fadda, on le voit effectivement très touché,
00:29:08 on le comprend aisément depuis hier.
00:29:11 Et ces images sont terribles, mais on voit cette force
00:29:13 et cette solidarité entre les Marocains qu'on a évoqués
00:29:15 tout à l'heure sur ce plateau.
00:29:17 - Les Marocains ont cette singularité, encore une fois,
00:29:23 de force et de solidarité et d'entraide mutuelle.
00:29:27 Et dans la douleur, il y a aussi, je voudrais le dire, la foi.
00:29:32 Parce que c'est ce qu'on me disait.
00:29:33 Heureusement qu'il y a la foi qui aide aussi face à ce drame.
00:29:36 Quand vous perdez, je vais lire un monsieur
00:29:39 qui a perdu sa femme et ses trois enfants.
00:29:43 Donc voilà, le haut Atlas, notamment,
00:29:48 ça je pense que Michel Chevalier va en parler,
00:29:49 mais c'est des petits villages, c'est des jolis petits villages
00:29:54 ancestraux où des familles vivent chichement parfois.
00:29:58 Et là, vous avez vu les images tout à l'heure,
00:30:00 c'est complètement dévasté.
00:30:02 Donc c'est encore une fois aussi le drame humain,
00:30:05 mais le drame aussi en termes de patrimoine historique du Maroc,
00:30:10 qui est un pays qui se dit toujours et qui est toujours
00:30:15 dans le souci de rentrer dans la modernité,
00:30:19 mais aussi de garder son côté traditionnel.
00:30:23 C'est le Maroc qui a ce souci d'être sur ses deux pieds,
00:30:28 la tradition et la modernité.
00:30:31 - Patrick Serdity.
00:30:32 - Bon, alors pour ce qui concerne le patrimoine historique,
00:30:35 on sait très, très bien que ce qui est actuellement en débris d'hiver
00:30:41 ne pourra jamais, jamais, jamais renaître de la manière
00:30:46 dont on connaît ces magnifiques monuments
00:30:52 que n'importe quel touriste marocain a eu l'occasion d'apprécier.
00:30:57 L'effort, il doit être fait à la reconstruction le mieux possible,
00:31:00 mais la priorité, c'est quand même l'hébergement actuel
00:31:04 et l'alimentation de base.
00:31:07 Et c'est à ça que le gouvernement marocain doit s'atteler.
00:31:10 - Il est en train de le faire, Patrick.
00:31:11 Il faut qu'on fasse attention, qu'il doit,
00:31:15 ça laisse entendre qu'il est pas...
00:31:16 Et je vous assure qu'il sait, tout ce qui est en train de se faire,
00:31:18 c'est extraordinaire.
00:31:20 Donc, on doit vraiment accompagner le gouvernement marocain,
00:31:23 les associations marocaines, le...
00:31:26 - Il y a énormément d'organisations caritatives.
00:31:28 - Oui, c'est ça que je veux dire.
00:31:29 Même la Croix-Rouge est très...
00:31:30 - Il y a une personne qui doit savoir exactement ce qui se passe,
00:31:32 c'est notre président Emmanuel Macron, qui s'est entretenu avec le roi.
00:31:36 Donc, il doit savoir exactement ce dont le Maroc a le plus besoin en ce moment.
00:31:42 Mais il faut le répéter, le bilan va empirer.
00:31:47 Et une des priorités, si ce n'est pas la priorité,
00:31:50 c'est d'essayer de sortir des gravats les malheureux qui seraient encore en vie
00:31:54 dans les montagnes et qui espèrent de l'aide,
00:31:57 de l'aide qui a du mal à arriver.
00:31:59 Il faut le dire quand même.
00:32:00 - Alors, je regarde sur mon compte de contrôle,
00:32:02 puisque notre événement du jour, vous le savez,
00:32:04 c'est l'intervention de Marine Le Pen,
00:32:06 c'est sa rentrée des classes en quelque sorte depuis Hénin-Beaumont.
00:32:09 Elle va prendre la parole dans quelques instants.
00:32:12 Mais Harold, on l'évoquait, il y a un véritable élan de générosité
00:32:17 qui s'installe dans le monde avec des prises de parole des différents chefs d'État.
00:32:22 Racontez-nous un petit peu.
00:32:23 - Oui, il y a Joe Biden, il y a Xi Jinping, qui lui n'était pas au G20.
00:32:29 Il y a Zelensky, le président ukrainien.
00:32:33 Bon, ça, c'est que du sentiment parce que l'Ukraine ne va rien pouvoir fournir.
00:32:37 Même chose côté russe, Vladimir Poutine s'est exprimé,
00:32:43 le roi d'Espagne, enfin absolument tout le monde qui devait s'est exprimé.
00:32:47 Et pour l'instant, ils ne peuvent pas juste déployer des centaines
00:32:52 et des centaines de secouristes,
00:32:54 mais il y en a plein qui sont en attente de départ.
00:32:57 Il y en a qui sont peut-être arrivés à l'instant.
00:33:00 Il y a des avions qui sont partis.
00:33:03 Il y a une équipe française de marins pompiers, notamment la Turquie,
00:33:10 qui va fournir de l'aide à 300 personnes au moins.
00:33:14 Et eux, ils ont une expérience funeste, n'est-ce pas,
00:33:17 puisqu'ils ont eu un terrible tremblement de terre l'année dernière
00:33:22 qui a tué 50 000 personnes.
00:33:23 - Oui, 51 morts.
00:33:24 - Oui, et il y avait une similarité dans le début du séisme.
00:33:28 Je crois que l'heure était quand même beaucoup plus puissante,
00:33:31 mais à chaque fois, on annonçait un chiffre de mort
00:33:35 et puis tout à coup, ça doublait.
00:33:37 Donc, espérons que ce n'est pas le cas cette fois-ci.
00:33:40 Donc, voilà, de tous les côtés, ces offres arrivent.
00:33:43 L'Union européenne tout entière, collectivement,
00:33:46 a fait signe de solidarité.
00:33:50 Donc, c'est dans les prochains jours qu'on verra
00:33:52 les vagues de secouristes diverses et variées se déployer.
00:33:57 Donc, pour le moment, c'est les autorités marocaines
00:34:00 qui balisent et qui avancent et les autres vont s'engouffrer
00:34:04 dans les canaux qu'on va leur préparer.
00:34:07 Je crois qu'il y a beaucoup d'expérience pour ce genre de choses.
00:34:10 Et la Croix-Rouge internationale, bien sûr, va arriver.
00:34:13 - On en parlera dans le cours de cette émission.
00:34:15 L'événement aussi important, je vous donne la parole Naïma,
00:34:17 c'est que l'Algérie a annoncé l'ouverture de son espace aérien.
00:34:20 Également, on voit l'humanitaire et milico à destination du Maroc.
00:34:23 Ce n'est pas rien, ça.
00:34:23 - Non, ce n'est pas rien puisque les deux États sont ultra fâchés
00:34:27 au niveau diplomatique, pas du tout au niveau populaire.
00:34:31 Mais l'Algérie, en ouvrant son espace aérien,
00:34:35 va faciliter énormément les transits depuis la France,
00:34:39 depuis l'Italie, dans ce sens-là.
00:34:42 Mais le contentieux, si on a deux secondes pour en parler,
00:34:45 c'est essentiellement le vieux contentieux du Sahara occidental.
00:34:53 C'est-à-dire que, à la décolonisation espagnole,
00:34:57 au milieu des années 70, la chose n'a pas été réglée.
00:35:02 - Voilà, priorité au direct, je vous le disais,
00:35:04 l'autre événement du jour, c'est le discours,
00:35:07 la rentrée des classes de Marine Le Pen aujourd'hui.
00:35:09 Vous allez pouvoir suivre sur notre antenne
00:35:12 la rentrée des classes et le discours de Marine Le Pen
00:35:16 depuis Hénin-Beaumont. Voilà.
00:35:18 Et on se retrouve juste après.
00:35:20 - Chers amis, mesdames et messieurs,
00:35:23 c'est avec un bonheur non dissimulé que je clôture
00:35:25 cette matinée parmi vous après avoir inauguré
00:35:29 la traditionnelle Grande Braderie.
00:35:31 C'est une joie pour moi de retrouver dans cette belle ville
00:35:34 d'Hénin-Beaumont le visage de cette France vivante,
00:35:37 confiante et fraternelle si chère à nos cœurs.
00:35:41 Quel bonheur aussi de pouvoir rassurer enfin
00:35:44 quelques journalistes parisiens qui semblaient
00:35:46 s'inquiéter de mon silence.
00:35:49 Ils avaient visiblement oublié que c'est ici,
00:35:53 parmi vous et nulle part ailleurs que je fais ma rentrée
00:35:57 et cela ne doit rien au hasard.
00:35:59 Car ici, cher Bruno, cher Steve, cher Ludovic,
00:36:04 comme chaque année nous avons perpétué ensemble
00:36:07 des traditions qui nous sont chères,
00:36:09 dans une ville toujours aussi fière d'elle-même
00:36:12 et de son identité, une ville projetée vers l'avenir.
00:36:16 Ici, à Hénin-Beaumont, nous nous sommes une fois encore
00:36:19 remémorés avec émotion l'histoire de ce bassin minier
00:36:22 où tant d'ouvriers, incarnations même de la dignité du travail,
00:36:26 ont contribué à la grandeur et à la prospérité nationale.
00:36:31 Ici, à Hénin-Beaumont, nous avons une fois de plus
00:36:34 constaté que rien n'était impossible,
00:36:38 que même après des décennies d'abandon par les pouvoirs publics,
00:36:42 une équipe municipale talentueuse et pugnace,
00:36:45 emmenée par un maire inventif, volontaire
00:36:48 et profondément soucieux du bien-être des habitants,
00:36:50 pouvait rendre leur fierté à nos concitoyens.
00:36:54 Ici, à Hénin-Beaumont, nous célébrons une fois encore
00:37:05 le triomphe du courage et de la persévérance.
00:37:09 Nous célébrons l'amour de la France,
00:37:11 plus que jamais chevillé à nos cœurs en ces temps difficiles.
00:37:15 Voilà pourquoi, chers amis, c'est à Hénin-Beaumont
00:37:18 et nulle part ailleurs que je reprends la parole en septembre,
00:37:21 parce que c'est là, plus qu'en tout autre lieu,
00:37:24 que s'incarne l'esprit conquérant, la volonté et la force
00:37:28 que nous aspirons à redonner demain au pays tout entier.
00:37:37 Ici, à Hénin-Beaumont, parmi vous,
00:37:42 c'est cette force que je suis revenue chercher.
00:37:46 La force de vous défendre, avec près de 100 députés
00:37:49 à l'Assemblée nationale, et croyez-moi,
00:37:51 cette force nous est nécessaire pour contester et amender
00:37:55 les absurdités technocratiques qui germent chaque jour
00:37:59 dans les esprits soi-disant si brillants qui nous gouvernent.
00:38:03 La force de porter notre projet inlassablement,
00:38:06 chaque jour devant la représentation nationale,
00:38:09 devant la presse, devant les milliers de Français
00:38:11 que je rencontre chaque année, car il est désormais loin
00:38:15 le temps où l'opposition que nous incarnions
00:38:17 n'était qu'une force de contestation.
00:38:20 Plus que jamais, nous incarnons un espoir et des solutions.
00:38:25 La force que je viens trouver ici, enfin,
00:38:28 c'est celle qui permet de relever fièrement la tête
00:38:30 à chaque bourrasque que nous envoie l'actualité.
00:38:33 Car chaque jour, mille événements nous rappellent
00:38:37 l'état de délabrement dans lequel 40 ans d'erreurs stratégiques
00:38:41 ont mis notre pays en matière économique, sociale,
00:38:45 éducative, sécuritaire ou migratoire.
00:38:49 Les premiers à qui nous devons redonner cette force,
00:38:53 ce sont nos jeunes.
00:38:55 Car les jeunes Français, étudiants ou jeunes actifs,
00:38:58 sont désormais massivement convaincus qu'ils n'accéderont
00:39:02 pas au même niveau de vie que leurs parents.
00:39:05 Ils ont subi l'effondrement de l'école de la République
00:39:08 et de l'enseignement supérieur.
00:39:10 Un effondrement qui est le premier responsable
00:39:13 du déclassement des générations futures
00:39:15 et déjà perceptible dans la chute sans précédent
00:39:18 de la productivité depuis cinq ans.
00:39:21 Ils réalisent bien sûr qu'avec les faibles salaires qu'ils touchent,
00:39:24 ils auront le plus grand mal à payer un loyer,
00:39:28 à partir en vacances, à devenir propriétaires
00:39:31 ou même à fonder une famille.
00:39:33 Or, avec un taux de natalité au plus bas depuis 80 ans,
00:39:37 la France est en état d'urgence démographique.
00:39:41 Tout cela, nous le disions déjà il y a un an.
00:39:44 Notre programme présidentiel, souvenez-vous,
00:39:46 comportait plusieurs mesures urgentes de protection
00:39:48 de notre jeunesse.
00:39:50 Soutien financier aux étudiants qui travaillent et aux apprentis,
00:39:53 aide massive à l'accès à la propriété des jeunes couples,
00:39:56 exonération d'impôts sur le revenu pour les moins de 30 ans.
00:39:59 Toutes ces mesures concrètes sont aujourd'hui,
00:40:02 vous le voyez bien, d'une brûlante actualité
00:40:04 et ne demandent qu'à être mises en œuvre.
00:40:08 Oui, chers amis,
00:40:09 au temps de la paralysie d'un pouvoir à bout de souffle,
00:40:12 doit succéder celui de l'action.
00:40:15 Sans quoi c'est une sourde colère qui succédera à la résignation
00:40:20 chez nos compatriotes.
00:40:22 Prenons l'exemple des services publics,
00:40:24 pour lesquels les Français ont l'impression de payer toujours plus
00:40:28 pour une qualité toujours plus dégradée.
00:40:31 Le premier d'entre eux sur lequel se fondaient les espoirs d'ascension
00:40:34 sociale des jeunes Français, c'était celui de l'éducation.
00:40:38 Or, en 2022, plus de 4 000 postes d'enseignants
00:40:42 n'avaient pas été pourvus au concours de l'éducation nationale.
00:40:45 En 2023, près de 3 000.
00:40:48 Dans certaines académies comme en Guyane,
00:40:50 ce sont près de 70 % des postes qui n'ont pas trouvé preneur.
00:40:55 Quelle réponse nous propose donc M. Attal
00:40:57 pour traiter cette situation dramatique ?
00:41:00 La première, comme souvent en Macronie,
00:41:03 tient en un slogan "un professeur devant chaque classe".
00:41:08 Un professeur ? Vraiment ?
00:41:11 Il sera sans doute recruté en 24 heures,
00:41:13 grâce au désormais fameux "job dating"
00:41:17 par lequel on ordonne aux académies de cacher la misère,
00:41:20 quitte à tirer un trait bien sûr sur le niveau minimal attendu.
00:41:23 Et tant pis pour les générations d'élèves sacrifiés.
00:41:27 La deuxième, fausse réponse de M. Attal,
00:41:29 et là aussi nous ressentons tous comme un air de déjà-vu,
00:41:35 est une pirouette technocratique.
00:41:37 Il propose un pacte pour les enseignants.
00:41:41 En réalité, une énième entourloupe
00:41:43 par laquelle on demandera aux professeurs,
00:41:45 pour gagner quelques dizaines d'euros supplémentaires chaque mois,
00:41:47 de travailler des centaines d'heures de plus chaque année.
00:41:51 Croit-on que ce sera suffisant à rendre son attractivité
00:41:54 au métier d'enseignant et son excellence à notre école,
00:41:58 qui n'en finit plus, vous le voyez chaque jour,
00:42:01 de plonger dans tous les classements internationaux ?
00:42:05 Permettez-moi de passer rapidement sur le sujet de l'interdiction de l'abaya.
00:42:09 J'ai du mal à être fascinée par la mise en place d'une mesure
00:42:13 qui, en réalité, aurait dû être en vigueur depuis le vote de la loi de 2004
00:42:18 sur les signes religieux à l'école,
00:42:20 si nous avions des gouvernants moins timorés.
00:42:23 [Applaudissements]
00:42:28 Vous savez, ça me rappelle la sentence du général MacArthur.
00:42:34 « Les batailles perdues se résument en deux mots trop tard.
00:42:39 Avoir su trop tard, avoir compris trop tard, avoir agi trop tard. »
00:42:46 Pour ma part, je continue à porter un message simple
00:42:48 pour redresser l'éducation nationale en France,
00:42:51 des augmentations salariales significatives pour les enseignants,
00:42:54 un réel retour de l'autorité à l'école,
00:42:57 sanctuarisé contre toutes les prédations communautaristes en particulier,
00:43:03 une réduction drastique du nombre d'élèves par classe
00:43:06 pour remettre notre pays dans la moyenne européenne.
00:43:09 Et comment fait-on cela ?
00:43:10 Eh bien, en remettant nombre de professeurs
00:43:12 actuellement dans les bureaux de l'administration centrale,
00:43:15 dans une salle de classe.
00:43:18 Si j'ai souhaité évoquer plus particulièrement la question éducative,
00:43:21 c'est parce qu'elle résume à mon sens la politique d'Emmanuel Macron.
00:43:25 Un subtil mélange de marketing et de malhonnêteté.
00:43:30 Mais c'est l'ensemble des domaines d'action, de l'État d'ailleurs,
00:43:34 qui est affaibli par ce cocktail indigeste.
00:43:38 Car ce que je viens de vous dire sur l'éducation
00:43:40 est malheureusement valable pour des dizaines de services publics.
00:43:44 C'est valable pour l'hôpital,
00:43:46 où des dizaines de milliers de postes ne sont pas pourvus,
00:43:49 faute d'attractivité.
00:43:50 Là aussi, la réponse tient en quelques mesurettes
00:43:53 qui ne suffiront pas à enrayer l'hémorragie des personnels soignants.
00:43:57 C'est valable pour les EHPAD et les crèches,
00:44:00 où de scandales en fait divers, nous constatons chaque jour
00:44:04 que le règne de l'individualisme mercantile
00:44:07 entraîne la maltraitance et parfois le décès
00:44:11 de nos anciens ou de nos enfants.
00:44:13 (Applaudissements)
00:44:17 Mais c'est valable aussi pour les transports publics,
00:44:21 où dans toutes les régions de France,
00:44:23 le manque de personnel entraîne annulation, retard
00:44:26 et aggravation des difficultés de nos compatriotes
00:44:28 qui ont le malheur d'habiter à la campagne
00:44:30 ou dans des petites villes.
00:44:32 C'est valable au plus haut niveau de l'État,
00:44:35 où M. Macron s'est employé à briser les corps
00:44:38 qui contribuaient à donner à la nation sa cohésion et sa force.
00:44:43 Le corps préfectoral, où désormais ce sont les amis du Président
00:44:46 qui sont nommés sans aucune formation,
00:44:48 mais le corps diplomatique aussi,
00:44:50 auquel on peut désormais accéder du seul fait de sa proximité avec le Monarque.
00:44:55 Dans tous ces domaines, où nous félicitons chaque année
00:44:59 avec fierté du rang de la France parmi les nations du monde,
00:45:02 l'effondrement est généralisé
00:45:05 et il en va de même, mes chers amis, pour l'économie nationale.
00:45:09 Le premier symptôme de notre déclin économique,
00:45:12 perceptible chaque jour par chaque Français,
00:45:15 est bien sûr l'inflation.
00:45:17 L'inflation véritable, impôt qui ne dit pas son nom.
00:45:21 Et un impôt, pardonnez-moi du peu,
00:45:24 a deux chiffres dans nombre de domaines de la vie quotidienne,
00:45:28 à commencer par l'alimentation.
00:45:30 Un impôt dont les bénéficiaires sont bien connus.
00:45:33 D'abord les finances publiques,
00:45:35 en particulier par la TVA,
00:45:39 dont nous réclamons, vous le savez, l'abaissement à 5% depuis maintenant deux ans
00:45:43 sur les produits énergétiques,
00:45:45 mais aussi à 0% sur un panier de produits de première nécessité.
00:45:50 Là-dessus, nos propositions ont été balayées d'un revers de la main.
00:45:54 Le gouvernement a préféré multiplier des chèques absurdes,
00:45:58 mal ciblés, en plus d'être insuffisants,
00:46:01 qui ont aggravé l'envolée de la dette publique,
00:46:04 désormais supérieure à 3 000 milliards d'euros.
00:46:09 Les autres bénéficiaires sont également bien connus,
00:46:13 l'industrie agroalimentaire, la grande distribution,
00:46:16 les entreprises du secteur de l'énergie.
00:46:19 Nous avons proposé des solutions sans fléchir depuis un an,
00:46:22 mais là non plus, aucun de nos arguments n'a été jugé digne d'intérêt par le gouvernement.
00:46:28 Aucune taxation réelle des profits illégitimes,
00:46:32 aucune mesure de contrôle des pratiques commerciales trompeuses,
00:46:35 aucun contrôle des fraudes,
00:46:39 aucun projet de sortie du ruineux marché européen de l'électricité
00:46:45 qui aurait permis de maîtriser à nouveau les tarifs
00:46:49 et donc le montant des factures des particuliers et des entreprises.
00:46:53 Mais est-ce donc cela la start-up nation ?
00:46:57 Ce devait être le pays des libertés et de l'émancipation.
00:47:01 Mais chaque jour qui passe nous prouve une chose.
00:47:04 La start-up nation, c'est avant tout celle où les prétendues élites publiques et privées
00:47:10 communient dans la spoliation économique, fiscale et sociale des Français.
00:47:16 En fait, la start-up nation est devenue la stop-up nation.
00:47:22 Pendant ce temps, des sondages qui nous auraient laissé incrédule il y a encore 20 ans
00:47:29 nous expliquent que 40% des Français les plus modestes ont renoncé à un repas du fait de l'inflation
00:47:36 et qu'un tiers de nos compatriotes ont déjà renoncé à des soins médicaux,
00:47:41 bien souvent faute de moyens financiers, quand ce n'est pas d'ailleurs faute de médecins.
00:47:46 Et quand ils se voient prescrire un traitement,
00:47:49 ils font face à l'angoisse des pénuries de médicaments,
00:47:52 symptôme supplémentaire de notre désindustrialisation.
00:47:56 Pendant ce temps, la balance commerciale française bat des records de déficit,
00:48:02 plus de 54 milliards d'euros au cours des six premiers mois seulement de l'année en cours,
00:48:08 un doublement depuis 2016.
00:48:11 Et cette brillante nouvelle est saluée à l'Unisson par Bruno Le Maire,
00:48:16 qui y voit une performance remarquable.
00:48:20 Bon courage d'ailleurs à ce brillant esprit pour l'expliquer aux ménages et aux entreprises
00:48:24 qui sont mis en situation de détresse pour les uns, de faillite pour les autres,
00:48:29 par l'explosion des prix de l'énergie.
00:48:31 Pendant ce temps, la charge de la dette publique,
00:48:35 c'est-à-dire les intérêts de la dette que nous payons chaque année,
00:48:39 qui a augmenté comme jamais depuis six ans du fait des décisions désastreuses de ce gouvernement,
00:48:45 dépasse 50 milliards d'euros cette année.
00:48:48 Et en pèsera 70 en 2027, dépassant les montants que nous consacrons à l'éducation et à la défense nationale.
00:48:58 Pendant ce temps, les médias de job continuent de se multiplier dans les services à la personne sous-payés,
00:49:07 où les droits sociaux sont quotidiennement bafoués, voire tout simplement inexistants,
00:49:11 dans les métiers de la logistique, où les corps sont douloureux à la fin de chaque journée et en miettes à partir de 40 ans.
00:49:18 Et c'est à ce peuple qui assiste à l'effondrement de la place de la France dans le monde,
00:49:24 qui observe chaque jour la chute de son niveau de vie,
00:49:27 qu'on a ordonné de travailler deux ans de plus à coup d'article 49.3,
00:49:32 en balayant le consensus national, sacré coup aussi au pouvoir d'achat des Français,
00:49:37 tant sont nombreux ceux qui ne pourront bénéficier d'une retraite à taux plein du fait de la réforme des retraites.
00:49:43 Notre peuple, je le dis ici avec solennité, il compte désormais plus de 10 millions de pauvres,
00:49:51 et dépend de plus en plus, comme un pays en développement, du travail acharné et dévoué d'associations caritatives.
00:49:59 À ce sujet, permettez-moi de saluer ici, cher Steve,
00:50:03 le versement d'une aide exceptionnelle au Resto du Coeur par la ville de Hénin-Beaumont que tu as récemment décidée.
00:50:09 Bravo !
00:50:10 Mais il y a, plus grave encore si c'est possible, mes chers amis, que ce déclassement économique.
00:50:24 Je veux parler du désintérêt, voire de la nonchalance,
00:50:29 qu'affichent Emmanuel Macron et certains de ses ministres pour la protection des Français,
00:50:34 élément pourtant fondamental de l'égitimité de l'État.
00:50:38 Car en effet, que reste-t-il de l'État quand 470 000 personnes rentrent en France,
00:50:45 légalement et illégalement, comme l'an dernier ?
00:50:49 Quand le président de la République réclame une immigration de peuplement, début août,
00:50:56 pour trois semaines plus tard exiger une réduction drastique des flux ?
00:51:02 Évidemment, on a tous compris qu'il s'agissait là de pur opportunisme politicien.
00:51:09 Mais tout de même, ça commence à être voyant.
00:51:13 Quand les tribunaux et les prisons débordent sous le poids de la criminalité étrangère,
00:51:20 que reste-t-il de l'État quand nous apprenons qu'en 2020,
00:51:25 156 plaintes pour agressions sexuelles ont été déposées chaque jour par des femmes
00:51:31 dans les seuls transports d'Île-de-France,
00:51:34 sans qu'aucune mesure ne soit prise pour y répondre,
00:51:37 ni en matière législative, ni en matière de politique pénale ?
00:51:41 Quand le ministère de l'Intérieur lui-même nous dit que 90% des vols
00:51:46 et 60% des agressions sexuelles commises dans les transports franciliens sont le fait d'étrangers ?
00:51:53 Que reste-t-il de l'État quand le taux d'exécution des obligations de quitter le territoire français
00:51:59 est désormais au niveau historiquement bas de 7%, soit une division par deux depuis 2017 ?
00:52:06 Quand le nombre de clandestins présents sur le sol national tutoie très probablement aujourd'hui le million ?
00:52:14 Que reste-t-il de l'État quand face aux émeutes dans les banlieues,
00:52:19 le gouvernement consacre l'essentiel de son temps à minimiser les chiffres des dégâts
00:52:24 et à relativiser le poids massif de l'immigration parmi les casseurs et les criminels ?
00:52:30 Cette faillite est celle d'Emmanuel Macron, mais aussi celle d'un système
00:52:37 où la communication tient lieu d'action et où les renoncements sont maquillés en choix
00:52:42 et en la matière, je crois pouvoir dire que Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti
00:52:47 ont atteint de mensonges en déclaration martiale, jamais suivi d'effet bien sûr,
00:52:52 des sommets d'hypocrisie et d'inefficacité.
00:52:56 Et d'ailleurs, en vérité, peu importe aux Français de savoir si cette démission du politique
00:53:02 résulte d'une incapacité à gouverner ou au contraire d'une volonté délibérée
00:53:06 de transformer le modèle économique et social de notre pays sans le dire clairement,
00:53:10 la facture, ce sont toujours les Français qui la payent.
00:53:15 Chers amis, je l'ai dit à de nombreuses reprises, je chéris l'action politique,
00:53:28 mais je chéris surtout la France, au-delà de tout, sans doute trop et parfois plus que moi-même.
00:53:37 Cet amour de notre pays, que je sais nous partageons, m'a toujours donné une conscience aiguë
00:53:43 de mes devoirs envers le peuple français.
00:53:46 Le premier de ces devoirs est l'honnêteté intellectuelle.
00:53:50 Je n'ai jamais masqué, ni d'ailleurs surjoué mon inquiétude face à l'état de la France.
00:53:57 Mais il y a une dizaine d'années, je pouvais encore affirmer que certains domaines
00:54:03 de la prospérité nationale, comme la production énergétique, l'agriculture ou la santé,
00:54:09 demeuraient peu ou prou préservés.
00:54:13 La situation s'est dramatiquement dégradée depuis.
00:54:17 Aucun secteur économique n'est plus protégé du déclassement.
00:54:23 Aucun service public n'échappe plus à la dégradation des prestations fournies à la population
00:54:27 et l'effondrement des rémunérations des fonctionnaires n'est pas pour rien dans cet état de fait.
00:54:32 Aucune zone géographique n'est plus préservée, jusque dans les plus petites villes,
00:54:38 du développement exponentiel des revendications islamistes,
00:54:42 comme de l'explosion de la délinquance et de la criminalité.
00:54:46 Et ce sont d'ailleurs nos maires, dans ce dernier domaine dont je tiens à saluer avec gravité l'engagement,
00:54:52 de plus en plus souvent au péril de leur sécurité personnelle,
00:54:57 qui font les frais de cette pandémie de violence débridée.
00:55:01 Face à cette situation, je ressens plus que jamais l'inquiétude, mais aussi son corollaire,
00:55:05 l'impérieuse nécessité de l'action et de la transformation.
00:55:10 La France a encore les moyens d'un rebond salutaire, par la volonté des Français,
00:55:15 par l'ensemble des mesures que nous continuons de porter et dont le réel, chaque jour, nous rappelle la pertinence et l'urgence.
00:55:23 La France a encore des forces vives, et vous en êtes d'ailleurs précisément témoins.
00:55:29 Elle a encore des forces vives qui n'attendent qu'une chose, qu'on leur permette de donner le meilleur d'elle-même.
00:55:36 Des chefs d'entreprise aux serviteurs de l'État, des commerçants aux agriculteurs, des ouvriers aux cadres supérieurs,
00:55:42 et cette formidable jeunesse de France qui, à corps et à cri, réclame son dû, la France.
00:55:49 Le deuxième de nos devoirs, c'est celui de l'engagement et du travail acharné au service de la Nation.
00:55:57 Lors de la dernière élection présidentielle, le Rassemblement National a présenté le programme de gouvernement le plus ambitieux,
00:56:04 je le dis, le plus crédible et cohérent en matière économique, fiscale, sociale, migratoire, sécuritaire, éducative ou sanitaire.
00:56:13 Tous les défis que je viens d'évoquer, nous savons déjà comment y répondre.
00:56:19 Et les Français, d'ailleurs, nous en donnent à chaque élection la force par leur suffrage de plus en plus nombreux.
00:56:25 Car c'est ce travail, mené avec constance et rigueur, qui a permis l'élection de 89 députés à l'Assemblée Nationale.
00:56:34 Des députés qui sont désormais chaque jour les artisans de la défense de ces dizaines de millions de nos compatriotes,
00:56:40 amoureux comme nous de ce si grand et beau pays qu'on appelle la France.
00:56:45 Des dizaines de millions de Français qui sont blessés comme nous de le voir chaque jour abaissé, déclassé,
00:56:52 par l'incurie ou l'action toxique d'Emmanuel Macron.
00:56:56 Emmanuel Macron, sous l'influence de l'imaginaire dépassé qu'il incarne,
00:57:01 le mondialisme, le libre-échange, le laxisme, en un mot, le défaitisme.
00:57:09 Nous répondons pour notre part au défi du temps qui vient par l'ancrage, plus que jamais essentiel,
00:57:14 dans la nation, dans ses forces vives, humaines et économiques.
00:57:19 Il est temps, il est plus que temps de leur rendre enfin leur pleine liberté d'action,
00:57:25 par la mise à bas des dogmes du passé, la concurrence internationale déloyale,
00:57:29 le dumping social, l'angélisme migratoire.
00:57:33 Plus que jamais, nous incarnons cette force de gouvernement qui redonnera demain sa puissance à la France,
00:57:40 qui redonnera à ces dizaines de millions de Français enfin la capacité d'agir démocratiquement
00:57:46 à travers de cette si noble cause qu'est la grandeur de la nation.
00:57:50 Plus que jamais, le Rassemblement National, sous l'autorité de son président Jordan Bardella,
00:57:55 incarne la possibilité d'un renouveau démocratique, la possibilité à nouveau de modeler le réel,
00:58:01 de sculpter notre destinée, et non plus d'être les jouets passifs
00:58:05 des vents de la mondialisation et de la déconstruction.
00:58:09 Chers amis, la date de notre prochain rendez-vous avec l'Histoire est connue.
00:58:15 C'est le 9 juin 2024, avec les élections européennes,
00:58:20 qui seront un rendez-vous démocratique essentiel, un rendez-vous démocratique fondamental pour les Français.
00:58:28 Rappelez-vous bien cette date, parce que nous allons vous la répéter tout au long des quelques mois
00:58:34 qui nous séparent de cette élection tant elle est importante.
00:58:39 Nous évoquerons lors de notre rentrée politique à Bocquer les enjeux extraordinairement importants
00:58:46 de cette élection de mille mandats.
00:58:49 Tant l'Union européenne est un accélérateur de nos mots et de notre longue glissade.
00:58:56 J'y présenterai une proposition qui devrait réunir tous ceux qui sont attachés à leur nation
00:59:02 et qui sont conscients que sans elle, il n'y a plus ni liberté, ni prospérité, ni identité, ni sécurité, ni progrès.
00:59:13 Chers amis, ô les cœurs !
00:59:16 Nous avons une nation à reconstruire, un avenir à rebâtir pour nos enfants.
00:59:21 Je ne connais pas de tâche plus exigeante, je ne connais pas de mission plus noble.
00:59:27 Il nous reste tant à faire, mais aucune tâche n'est impossible car nous sommes des millions.
00:59:33 Nous avons une volonté d'airain et nous avons un programme prêt à être mis en œuvre.
00:59:39 Ensemble, c'est à nous qu'il revient désormais de répondre à l'appel de l'Histoire.
00:59:44 Ensemble, nous redonnerons corps à ce nouveau rêve français.
00:59:49 Vive la République, vive la France !
00:59:52 (Applaudissements)
01:00:14 Allons enfants de la patrie !
01:00:18 Le jour de gloire est arrivé ! Contre nous de la tyrannie !
01:00:27 L'étendard sanglant est levé ! L'étendard sanglant est levé !
01:00:35 Entendez-vous dans nos campagnes mugir ces féroces soldats ?
01:00:43 Qui viennent jusque dans nos bras égorger nos fils et nos compagnes.
01:00:52 Vos âmes, citoyens, formez vos bataillons !
01:00:59 Marchons, marchons, quinze ans impurs, à voir Venossion !
01:01:10 Vive la France !
01:01:12 (Applaudissements)
01:01:17 Voilà, vous avez pu vivre la rentrée des classes de Marine Le Pen,
01:01:21 qui en introduction a fait référence au fait qu'elle était relativement discrète,
01:01:26 que la presse avait dit qu'elle était très discrète cet été.
01:01:29 Vous l'avez trouvé comment ? Elle est plutôt très offensive,
01:01:31 Kévin Bossuet, là, en cette rentrée.
01:01:33 Oui, elle est très, très offensive.
01:01:36 Je pense qu'elle cherche à consolider sa stature de chef d'État,
01:01:40 puisqu'elle s'en prend directement au président de la République, à Emmanuel Macron.
01:01:44 En outre, elle a essayé de rassurer son électorat traditionnel,
01:01:49 en s'adressant au milieu populaire, avec un discours très, très social,
01:01:54 mais aussi en essayant d'élargir son discours aux classes moyennes,
01:01:58 parce qu'elle s'adresse, par exemple, directement aux enseignants,
01:02:02 et elle parle de déclassement.
01:02:04 Le déclassement, ça touche évidemment toutes ces petites classes moyennes
01:02:08 qui souffrent beaucoup actuellement d'une perte de pouvoir d'achat.
01:02:12 Et surtout, elle essaye finalement de paraître crédible.
01:02:16 Et ça fonctionne. Il y a un sondage via Voice, qui est sorti le 4 septembre dernier,
01:02:20 qui montre que 44 % des Français jugent que Marine Le Pen peut apporter des solutions utiles aux Français.
01:02:27 C'est 8 points de plus par rapport à novembre 2021.
01:02:30 Et il sont 42 % à trouver que la députée du Pas-de-Calais a la stature d'une chef d'État.
01:02:35 C'est plus 14 points.
01:02:37 Mais aussi, elle fait encore peur, parce que dans le même sondage,
01:02:40 on nous dit que 45 % des personnes sondées continuent à dire que Marine Le Pen est inquiétante,
01:02:45 et 48 % déclarent qu'elle n'est pas rassurante.
01:02:48 Donc on sent bien qu'il faut qu'elle continue son processus de dédiabolisation.
01:02:51 Et c'est sans doute pour ça qu'elle apparaît aussi comme étant très discrète,
01:02:55 parce qu'elle veut véritablement ne pas faire d'erreur.
01:02:58 Et surtout, là, il y a une échéance qui est importante, c'est l'échéance des Européennes.
01:03:02 Elle essaye de laisser la place à Jordane Bardella, qui conduira la liste du Rassemblement national.
01:03:07 Alors je note quelques mots.
01:03:09 On incarne l'espoir, Patrice Arditi, une solution.
01:03:12 Elle parle de faillite d'Emmanuel Macron.
01:03:15 Et puis, sommet d'hypocrisie et d'inefficacité.
01:03:19 Elle tape fort en cette rentrée 2023.
01:03:21 Elle tape fort, et pour poursuivre le sondage évoqué par Kevin,
01:03:25 42 % quand même des Français estiment qu'elle a une stature de chef d'État.
01:03:29 Alors bon, franchement, pour résumer,
01:03:32 elle était dans ces terres, et d'un beau mont,
01:03:35 traditionnellement à gauche, dans ce bassin minier,
01:03:39 tombée, si je puis dire, aux mains du Front national ou du Rassemblement national,
01:03:43 il y a 9 ans. On savait qu'elle allait dénoncer l'inflation.
01:03:46 C'est ce qu'elle a fait.
01:03:48 On savait qu'elle allait évidemment taper à bras raccourcis
01:03:51 sur certains membres du gouvernement coupables, selon elle,
01:03:55 des déboires et des conséquences de cette inflation.
01:03:59 Elle a tapé à bras raccourcis sur Bruno Le Maire.
01:04:03 Elle a évidemment évoqué l'immigration.
01:04:05 Gros sujet. Donc on savait qu'elle allait baser sa prestation sur le côté sécuritaire.
01:04:12 Rien de bien nouveau.
01:04:14 Moi, je vois là quand même une sorte de répétition
01:04:17 de l'université d'été du Rassemblement national
01:04:21 qui va s'effectuer à la fin de la semaine prochaine dans le Gard.
01:04:25 Alors bon, à suivre.
01:04:27 Mais franchement, Marine Le Pen, traditionnelle.
01:04:31 Bon, écoutez, on reviendra sans doute dans le courant de cette journée,
01:04:36 sur cette rentrée des classes de Marine Le Pen.
01:04:38 On va parler très rapidement, puisqu'on est dans la petite partie politique
01:04:42 et on reviendra dans quelques instants, évidemment, sur le Maroc.
01:04:45 On y consacrera une bonne partie de la fin de notre émission.
01:04:48 Mais on va parler de la loi immigration qui n'est pas si simple que cela.
01:04:50 Pour le gouvernement, vous le savez, la majorité est en train de se fissurer.
01:04:53 Et notamment sur le fameux article 3 qui prévoit, je le rappelle,
01:04:56 de travailler un titre de séjour aux immigrés en situation régulière
01:04:59 travaillant dans des métiers de "en tension".
01:05:02 Alors la droite exige sa suppression, alors que l'aile gauche de la majorité
01:05:05 est en train de s'allier à la NUPES pour que cet article soit maintenu.
01:05:09 Hier soir, Gérald Darmanin était l'invité de France 2.
01:05:11 Il s'est exprimé sur le sujet.
01:05:14 Vous allez voir sa réponse. On en parle très rapidement.
01:05:17 Les demandeurs d'asile aujourd'hui ne peuvent pas travailler à partir de 6 mois.
01:05:20 Nous on dit qu'ils puissent travailler dès le début.
01:05:23 Aujourd'hui, la première demande d'asile, c'est les Afghans.
01:05:25 On ne renverra pas les Afghans chez nous, on va leur donner l'asile.
01:05:27 Ça ne sert à rien de les laisser à 300 euros par mois,
01:05:29 végétés autant que lorsqu'on a des gens qui savent travailler
01:05:32 et qui peuvent travailler plus longtemps.
01:05:33 L'immigration est en train de se fissurer.
01:05:35 La majorité est en train de se fissurer sur l'immigration.
01:05:39 Est-ce qu'on donne le travail aux demandeurs d'asile ?
01:05:41 La réponse est oui. Moi je suis pour, évidemment.
01:05:44 S'ils respectent les règles de la République, il n'y a aucune raison que ces gens ne travaillent pas.
01:05:46 C'est l'honneur de la France de les accueillir.
01:05:48 Réaction, Kévin Bossuet. Un petit peu embarrassé quand même.
01:05:53 Oui, parce qu'on sent bien qu'Emmanuel Macron est pris dans une tenaille
01:05:57 entre d'un côté son aile gauche qui refuse finalement une politique ferme sur l'immigration
01:06:02 et de l'autre côté une aile droite qui veut absolument qu'on arrive à résoudre ce problème.
01:06:09 Et en même temps, le macronisme n'est plus possible sur cette question.
01:06:13 On ne peut pas dire d'un côté on régularise et de l'autre côté il faut être ferme,
01:06:18 par exemple sur les demandes d'asile.
01:06:20 Surtout qu'aujourd'hui Emmanuel Macron n'a pas la majorité absolue à l'Assemblée nationale.
01:06:26 Donc s'il veut faire passer sa loi immigration, il va falloir qu'il compte sur les députés,
01:06:32 les républicains et eux sont très clairement intransigeants sur la question.
01:06:36 Puisque Eric Ciolchi l'a très clairement dit.
01:06:39 Aujourd'hui il est même prêt à déroger à certaines règles européennes pour lutter contre l'immigration.
01:06:45 Il est pour, par exemple, que les demandes d'asile se fassent à l'extérieur finalement des frontières françaises.
01:06:52 Et surtout il y a eu un tabou pendant longtemps en France et la question de l'AM,
01:06:57 de l'aide médicale apportée aux étrangers.
01:07:00 Et Eric Ciolchi veut véritablement restreindre cet accès.
01:07:04 Donc on sent bien qu'Emmanuel Macron est pris dans une tenaille.
01:07:07 Et en plus stratégiquement parlant, c'est un petit peu compliqué.
01:07:10 Parce qu'il a bien senti que la France était de plus en plus à droite.
01:07:13 On sent bien que même sur la question éducative, il droitise le discours.
01:07:16 Sauf que là, il va falloir qu'il tranche.
01:07:18 C'est aussi ça un chef d'État.
01:07:20 Pas simple, vraiment pas simple.
01:07:22 Naïma Mfadel.
01:07:23 Oui, alors je rajouterai effectivement par rapport à ce que vient de dire Kevin.
01:07:26 Je suis entièrement d'accord avec lui qu'aujourd'hui de toute façon,
01:07:29 il faut une politique de l'immigration qui tienne compte aussi de la situation que vit notre pays en termes de pression.
01:07:37 Aujourd'hui, nous n'avons absolument pas la capacité d'accueillir dans de bonnes conditions tous ces demandeurs d'asile.
01:07:44 Et aussi la suppression de la fameuse circulaire Valls, qui a quand même supprimé le délit de clandestinité.
01:07:53 Et qui, suite à l'injonction de l'Europe, décrète le droit d'entrée et d'installation.
01:07:59 Donc on est complètement dans une espèce d'incohérence et d'hypocrisie.
01:08:03 Après ce que vient de dire le ministre Darmanin, moi je suis d'accord avec lui sur le fait que les gens,
01:08:08 il faut leur permettre de travailler, effectivement.
01:08:10 Parce que leur permettant de travailler, c'est aussi d'apprendre la langue, c'est socialiser.
01:08:15 Et de ne pas végéter comme il l'a dit.
01:08:17 Il a parlé des Afghans. Les Afghans, toute demande d'asile d'un Afghan est d'office, par principe, acceptée.
01:08:25 Donc pourquoi laisser ces gens-là, effectivement je reprends son mot, végéter alors qu'ils peuvent travailler ?
01:08:30 C'est ce que d'ailleurs font les Allemands. Les Allemands font travailler.
01:08:33 Rappelons-nous le fameux leurre à 1 euro. C'est-à-dire de permettre que les demandeurs d'asile et les migrants travaillent.
01:08:42 Il avait été mis en place un dispositif de travailler juste pour 1 euro.
01:08:47 Mais c'était symbolique parce qu'à côté de ça, ils étaient logés et hébergés.
01:08:51 Mais c'était en même temps apprendre la langue, etc.
01:08:54 Un dernier mot, Patrice Bardetier.
01:08:57 Il y a une question de bon sens quand même.
01:08:59 Qui peut être contre l'accélération des reconduites à la frontière des étrangers qui sont délinquants ?
01:09:06 On peut faire du social, on peut être à gauche, on peut être à l'extrême gauche, mais enfin quand même il faut regarder les choses en face.
01:09:13 Ce n'est pas normal de conserver ces gens-là sur notre territoire.
01:09:17 Maintenant, pour ce qui concerne le titre de séjour aux sans-papiers travaillant dans des métiers dits "attention",
01:09:26 tout le monde sait et c'est du bon sens que le bâtiment, la restauration, les aides à domicile,
01:09:32 ça requiert un nombre considérable de postes qui ne sont pas pourvus pour l'instant.
01:09:37 Alors je ne vois pas pourquoi on continue à faire de la politique sans vouloir s'adapter à la normalité
01:09:45 qui consisterait à dire "ça c'est bon pour le pays, ça c'est pas bien pour le pays".
01:09:49 Mais il va y avoir quand même une bataille, une bataille d'idéologie
01:09:53 parce qu'effectivement dire sur papier qu'on va renvoyer des gens parce qu'ils ont commis une petite bêtise,
01:10:01 ça n'est pas bien pour une certaine corporation, alors que dans d'autres, en face, on va plutôt dire "ils sont étrangers, donc il faut les mettre dehors".
01:10:09 Bon, franchement, le bon sens, c'est ce qui manque.
01:10:11 C'est global, vous avez raison Patrice, en fait, aujourd'hui il faut faire vraiment un diagnostic global
01:10:16 et encore une fois sans stigmatiser quoi que ce soit, mais avec le souci même de bien faire
01:10:22 parce qu'encore une fois, les conditions dans lesquelles on accueille ces migrants,
01:10:26 qui en vérité c'est des migrants parce que les demandeurs d'asile, aujourd'hui on sait très bien que c'est une immigration économique,
01:10:32 de manière à faire bien et à aider à une intégration parce qu'aujourd'hui on n'y arrive pas.
01:10:37 Et tout ce qu'on est en train de faire aussi, la répartition que le gouvernement est en train de faire de populations de demandeurs d'asile,
01:10:45 ils sont répartis par exemple par ethnie, ce qui fait qu'on est en train de reproduire aussi ce schéma de séparatisme et de communautarisme.
01:10:53 Et on ne peut pas s'ériger en rempart de l'extrême droite si jamais on ne règle pas cette question.
01:11:00 Il suffit de regarder ce qui se passe en Europe, regarder l'élection de Georgia Melloni,
01:11:04 regarder dans les pays d'Europe du Nord, on voit bien qu'il y a une alliance entre la droite et l'extrême droite
01:11:09 et là où la gauche l'a emportée au Danemark, c'est parce qu'elle a été ferme sur cette question.
01:11:14 Si M. Macron veut véritablement mettre à mal la stratégie lupéniste pour les prochaines présidentielles,
01:11:20 il a tout intérêt à s'emparer de cette question.
01:11:24 Il suffit de regarder les sondages, les peuples en Europe de manière générale veulent préserver leur niveau de vie,
01:11:30 veulent préserver leur identité et veulent contrôler leurs frontières.
01:11:34 C'est la souveraineté populaire, c'est la base de toute démocratie saine.
01:11:38 Voilà ce qu'on pouvait dire pour la page politique.
01:11:41 On va revenir à l'autre grosse actualité, évidemment, on va reparler du Maroc.
01:11:46 Dans quelques instants, nous aurons comme invité Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire,
01:11:51 et Patrick Coulombelle, cofondateur de la fondation Architecte de l'Urgence.
01:11:55 Ils seront avec nous sur ce plateau.
01:11:58 On parlera évidemment de l'aide et évidemment de l'avenir et de la reconstruction avec Patrick Coulombelle.
01:12:03 Mais tout de suite, le rappel des faits et les dernières images commentées par Mathilde Couvillère-Fleurnoy et Clémence Barbier.
01:12:10 Et ensuite, on retrouve nos deux invités.
01:12:13 Dans la province d'Alaouz, au sud de Marrakech, les habitants creusent des tombes et enterrent déjà les premières victimes du séisme.
01:12:21 Dans les villages dévastés, le travail des secours pour rechercher d'éventuels survivants est colossal.
01:12:27 Car c'est un séisme d'une rare violence qui a frappé le Maroc vendredi soir.
01:12:31 Sur ces images de vidéosurveillance, les immeubles et la rue se mettent à trembler.
01:12:36 Ces habitants tentent alors de prendre la fuite.
01:12:40 Ici encore, dans ce restaurant de Marrakech en plein service, les clients quittent l'établissement en quelques secondes.
01:12:46 Cette Marocaine raconte la nuit du tremblement.
01:12:50 Vers 23h11 exactement, là on a senti que la maison a commencé à bouger, les murs, tout ce qui est portable, tout ce qui est dans la cuisine, les affaires, la vaisselle et tout.
01:13:05 Ils ont commencé à tomber, mais vraiment c'était grave ce qu'on a vécu hier, on n'a jamais vu ça, on n'a jamais vécu ça.
01:13:12 Des bâtiments effondrés, des voitures ensevelies sous un tas de gravats. Les dégâts sont nombreux à Marrakech.
01:13:19 Nous avons paniqué, ça a duré plusieurs secondes qui pour nous étaient une éternité.
01:13:27 Certains habitants traumatisés ont passé la nuit dehors pour plus de sécurité.
01:13:32 Toutes les familles sont restées dans les jardins, dans leurs voitures, c'était vraiment la panique totale.
01:13:42 Le bilan s'alourdit d'heure en heure, mais la solidarité, elle ne faiblit pas.
01:13:46 Des dizaines de Marocains sont allés donner leur sang dans ce centre de Marrakech pour aider les urgences du pays.
01:13:52 A l'international, les aides aussi se multiplient.
01:13:56 En France, la Croix-Rouge a lancé un appel dont le Secours Populaire et la Fondation de France ont débloqué respectivement 50 000 et 250 000 euros pour porter secours au Maroc.
01:14:08 On se retrouve donc avec nos deux invités Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours Populaire.
01:14:15 Je suis ravi de vous accueillir Henriette, merci d'être avec nous dans "Believe the Weekend".
01:14:19 Soyez la bienvenue.
01:14:20 Merci à vous.
01:14:21 Et j'accueille également avec beaucoup de plaisir Patrick Coulomberg, cofondateur de la Fondation Architecte de l'Urgence.
01:14:26 Vous comprenez bien la raison de cette invitation.
01:14:29 La solidarité est plus qu'importante après ce séisme qui a touché le Maroc. Henriette Steinberg.
01:14:36 Elle n'est pas seulement plus qu'importante, elle est indispensable.
01:14:40 Indispensable, évidemment.
01:14:41 Quand un pays et un peuple subit une tragédie de ce registre, c'est tout à fait évident que l'appel à la solidarité, en tout cas pour le Secours Populaire, mais bien au-delà, va de soi.
01:14:55 Et nous avons immédiatement informé l'ensemble de nos fédérations de la nécessité de prendre contact avec les communautés marocaines qu'il y a presque dans tous nos départements
01:15:08 pour leur dire que, évidemment, nous mobilisions, que nous appelions à la solidarité financière, pas du tout du collectage de matériel, mais la solidarité financière.
01:15:22 Parce que c'est évident que dans une situation de ce registre, il va falloir de l'argent.
01:15:27 Il en faut tout de suite pour les premières mesures d'urgence.
01:15:31 Et il en faut ce que j'appelle les premières mesures d'urgence.
01:15:35 Oui, justement. Quelles sont les premières mesures d'urgence ?
01:15:37 La possibilité de faire en sorte que les populations qui ont perdu leur domicile quand la maison s'est effondrée puissent avoir de l'eau, puissent avoir un abri, puissent avoir de l'alimentation.
01:15:54 Le tout se fait en relation avec nos partenaires, évidemment, sur place.
01:15:58 Ceux qui le réalisent, ce sont nos partenaires au Maroc.
01:16:04 Et nous savons que pour que les choses puissent se remettre en place, il faut acquérir les produits ou le matériel nécessaire dans la proximité la plus proche possible,
01:16:20 de sorte qu'il n'y ait pas trop de coûts, on va dire, de transport, mais aussi que le circuit économique puisse fonctionner.
01:16:29 Et donc c'est pour cela que nous demandons de l'argent. Et cet argent va nous permettre, avec nos amis sur place, d'aider, notamment dans les régions de montagne,
01:16:46 là où les villages étaient, ceux qui ont été rasés par le tremblement de terre, étaient de toute façon des villages de personnes qui étaient pauvres.
01:16:57 Et donc dont les conditions de vie étaient déjà fragiles et qui se sont effondrées.
01:17:04 Donc il y a à la fois le fait d'avoir de nouveau des abris, d'avoir de nouveau de l'eau, d'avoir de nouveau de la lumière,
01:17:11 de pouvoir de nouveau avoir du bétail, de pouvoir de nouveau reconstruire et cultiver.
01:17:18 Alors cela peut paraître évident à tout le monde, mais nous savons que cette évidence-là coûte.
01:17:25 Et pour ce faire, c'est ce qui fait que le Secours Populaire a lancé un appel à la solidarité financière.
01:17:30 Quelles sont les premières informations qui vous sont remontées depuis ce séisme avec vos équipes qui sont déjà sur place ou vos antennes ?
01:17:37 Nous n'avons pas d'équipe sur place, ce sont les Marocains qui sont sur place.
01:17:42 Oui, mais en fait avec vos antennes quoi.
01:17:44 Nous savons ce qu'il en est des situations parce que nous avons, enfin malheureusement, le Maroc a déjà rencontré des tremblements de terre.
01:17:56 Et la dernière fois que pour ce qui me concerne je suis allée sur place, c'était pour l'inauguration d'une école dont nous avions financé la reconstruction à Al-Husaymar.
01:18:05 Donc on travaille avec sur place ceux et celles qui sont mobilisés et qui sont les Marocains.
01:18:15 Et nous sommes en lien de façon plus générale avec nos amis du réseau euroméditerranéen, c'est-à-dire de tous les pays qui sont autour, pour être le plus efficace possible.
01:18:27 Donc on sait tout de suite qu'il y a besoin d'argent et on sait aussi tout de suite qu'une fois cet argent ramassé, bien sûr, il va être bien utilisé.
01:18:39 Nous n'avons pas attendu que l'argent rentre, nous avons immédiatement débloqué de l'argent de notre fonds d'urgence, un premier déblocage de 50 000 euros pour ce qui est de la plus stricte urgence.
01:18:55 Et nous avons une courte délégation qui part demain ou après-demain pour aller sur place et rencontrer et voir comment on va être encore plus efficace ou le plus efficace possible.
01:19:09 Justement, puisque de nombreuses associations se sont mobilisées, si vous souhaitez donner, il y a plusieurs sites internet qu'on va peut-être montrer à l'écran.
01:19:19 La Croix-Rouge avec le site donnée.croix-du-6-rouge.fr, le secours populaire avec le site don.secours-populaire.fr, je ne me suis pas trompé Henriette.
01:19:31 Pas de soucis.
01:19:32 Et la Fondation de France avec le site don.fondationdefrance.org.
01:19:37 Merci Henriette. Patrick Coulombelle, quel regard portez-vous sur ce séisme ? Il va falloir reconstruire.
01:19:45 Quel regard portez-vous sur la situation au Maroc ? C'est une situation qu'on a vécue dans d'autres pays évidemment.
01:19:52 Globalement, visiblement, les autorités maîtrisent la situation.
01:19:57 On peut imaginer, parce que d'abord il y a des mondes déployés sur le terrain, donc il y a des images qui arrivent, il y a du personnel, il y a des militaires, il y a des gens.
01:20:05 Donc ça veut dire aussi probablement qu'il n'y aura pas d'appel à l'aide internationale ou des choses assez ponctuelles sur des besoins spécifiques.
01:20:12 Donc ça limitera le système humanitaire, on va dire, tout à fait classique.
01:20:18 Ce dont parlait Madame tout à l'heure, c'est aussi une manière, une approche humanitaire qui est différente, qui est en train de s'organiser,
01:20:24 parce que le système humanitaire change aussi, comme plein de choses, comme plein de modèles sont en train de changer.
01:20:29 Aujourd'hui, l'humanitaire est en train de changer et la manière d'intervenir aussi dans les pays change,
01:20:34 parce que les pays veulent être aussi indépendants et maîtriser eux-mêmes leur reconstruction et ce qui se comprend et ce qui s'entend.
01:20:40 Donc sur la vision que moi j'ai aujourd'hui, il y a deux secteurs, on va dire les secteurs urbains et ruraux.
01:20:46 Sur les secteurs urbains, sur Marrakech, on ne va pas être trop inquiet, parce que sur la reconstruction, on vit le prix de l'immobilier là-bas.
01:20:52 Ça va trouver preneur et ce n'est pas un problème, je pense.
01:20:56 Le problème financier ne se posera pas, même si le problème humain existe et que les gens étaient un peu terrorisés,
01:21:01 parce que c'est des choses extrêmement choquantes, traumatisantes.
01:21:04 Par contre, comme le dit Henriette, là-bas, dans la montagne, dans des secteurs qui sont relativement éloignés,
01:21:12 ça va être plus compliqué parce que les accessibilités, aller sur les lieux, ce n'est pas simple.
01:21:16 Souvent des routes qui sont défoncées, des secteurs entiers qui sont inaccessibles.
01:21:21 Sur l'Oceima, moi j'y ai travaillé, donc c'était il y a 19 ans à l'Oceima, ce n'est pas hier.
01:21:25 On était sur une configuration dans les villages qui était à peu près la même.
01:21:28 Des gens sont restés sans accès à quasiment rien pendant une semaine, dix jours, parce que c'était plus compliqué.
01:21:36 Je pense que les leçons ont été prises à l'époque et moi je pense que les autorités ont pris la mesure.
01:21:42 Et on n'est pas sur un séisme non plus d'ampleur comme l'a été la Turquie.
01:21:47 On est sur quelque chose qui est beaucoup moins important et tant mieux.
01:21:50 Il y a aussi beaucoup moins de victimes et tant mieux. Le nombre de victimes va encore augmenter.
01:21:56 Probablement on va arriver à quelque chose aux alentours de 3-4 000 morts.
01:22:00 J'espère moins de 5 000 de toute façon, ce qui est déjà considérable et énorme.
01:22:04 Nous on dit ça comme un chiffre, mais les gens c'est des familles.
01:22:07 Les chiffres parlent, ils sont violents et on ne cesse de le dire.
01:22:09 Avec Michel Chevalier-Désir, on s'attendait, on le savait, les historiologues le disaient aussi, hélas.
01:22:13 Bien sûr, mais vous savez, dans quelques heures après, vous avez déjà 200-300 morts.
01:22:18 On sait que ce sera forcément multiplié par 10.
01:22:20 Ça c'est un grand classique. Deux jours après, vous êtes multiplié par 10 et c'est le cas.
01:22:25 Dans ces villages, monsieur Colombert, ce qui est dramatique, c'est que dans ces villages, on vit aussi en famille élargie.
01:22:32 C'est-à-dire les grands-parents, les enfants avec leur femme, les petits-enfants, etc.
01:22:38 Et c'est ça qui est dramatique, c'est qu'il y a des familles qui ont été complètement dévastées.
01:22:43 Alors, tout va se passer dans la politique qui va être mise en place par les autorités par rapport à la reconstruction.
01:22:47 Comment ils vont aider, comment ils vont organiser les choses ?
01:22:50 Mais il y aura aussi une solidarité. La solidarité, elle existe avec des gens comme nous,
01:22:53 Architectes de l'urgence, mais aussi Secours populaire qui vont faire le boulot, comme plein d'autres.
01:22:57 En donnant de l'argent aussi localement, on n'a pas besoin d'avoir un appel à l'État national pour donner de l'argent,
01:23:01 pour envoyer et travailler avec les gens en local.
01:23:04 De toute façon, le système humanitaire aujourd'hui est en train de s'organiser de telle manière
01:23:07 qu'on est obligé de plus en plus de prendre des partenaires en local
01:23:10 parce qu'on veut de moins en moins d'intervention des partenaires extérieurs.
01:23:13 Est-ce qu'il se comprend ? Est-ce qu'il est assez légitime ?
01:23:16 On va marquer une pause. Patrick, vous devez nous quitter, c'est ça ?
01:23:19 Dans pas longtemps.
01:23:20 Dans pas longtemps, on va marquer une pause. Henriette, vous restez avec nous jusqu'à la fin de l'émission ?
01:23:23 C'est possible ?
01:23:25 Oui, c'est possible.
01:23:26 Nous terminons à 13h.
01:23:27 Voilà, c'était ma question.
01:23:28 Voilà, je m'en doutais.
01:23:29 On se retrouve pour la dernière ligne droite de Mini News Week-end.
01:23:33 Merci beaucoup Patrick Coulombelle. Merci d'être intervenu ce matin, ou plutôt ce midi.
01:23:38 A tout de suite.
01:23:43 Merci de nous accueillir. Il est 12h30, c'est Mini News Week-end.
01:23:46 Nous sommes ensemble encore durant 30 minutes.
01:23:49 Je vous présente mes invités dans quelques instants, mais tout de suite, place à l'info, avec Mathieu Devese.
01:23:53 Bonjour mon cher Mathieu.
01:23:55 Bonjour cher Thierry, bonjour à tous.
01:23:57 Les secours s'activent pour venir en aide aux sinistrés au Maroc.
01:24:00 Selon la Croix-Rouge internationale, les besoins d'aide du pays sont immenses.
01:24:04 Selon le dernier bilan officiel, plus de 2000 personnes sont mortes, 2000 blessées également.
01:24:08 Et la Croix-Rouge internationale a alerté sur l'importance des besoins à venir du Maroc,
01:24:12 avec 24 à 48 heures critiques et des besoins pour des mois, voire des années.
01:24:18 Marine Le Pen déplore un effondrement généralisé
01:24:21 et fustige le mélange de marketing et de malhonnêteté de la politique d'Emmanuel Macron.
01:24:26 Elle s'est exprimée il y a quelques minutes, vous avez pu le suivre sur CNews,
01:24:29 lors de son discours de rentrée à Hénin-Beaumont, c'est dans le Pas-de-Calais.
01:24:33 Enfin, le chef de l'État juge insuffisant les résultats du sommet du G20 de New Delhi en matière de climat.
01:24:38 Emmanuel Macron s'est lui aussi exprimé, mais depuis l'Inde.
01:24:41 Selon lui, nous devons tous sortir très rapidement et beaucoup plus vite qu'aujourd'hui du charbon.
01:24:47 Merci mon cher Mathieu Devese. Prochain point dans 30 minutes, c'est bien ça ?
01:24:52 Exactement.
01:24:53 Le rendez-vous est pris, allez c'est la dernière lignée droite pour Mini News The Weekend.
01:24:56 Avec moi depuis 11h, on a eu même Fadel Essayiste,
01:24:59 Kevin Bossuet, professeur d'histoire, Patrice Arditi, journaliste à Oldiman,
01:25:03 notre spécialiste des questions internationales,
01:25:05 et Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours Populaire.
01:25:08 Soyez la bienvenue, chère Henriette.
01:25:10 On parlait de la nécessité de données pour aider nos amis marocains
01:25:14 et l'émotion des personnalités médiatiques également.
01:25:16 Je voulais vous en parler, vous en toucher.
01:25:18 Deux mots, bouleversés par la tragédie qui a frappé le Maroc cette nuit,
01:25:21 pensés et soutiens à toutes les victimes et à leurs familles,
01:25:24 a posté sur le réseau social X, anciennement Twitter, vous le savez,
01:25:27 le journaliste franco-marocain Gaden Malet.
01:25:30 Terrible nuit, terrible réveil, tout mon soutien et mes pensées aux victimes
01:25:34 et à leurs proches et à toutes les personnes touchées par le terriblement de terre.
01:25:41 A régit Jamel Debbouze qui appelle à prier pour que les vies soient sauvées
01:25:45 dans les heures et les jours qui viennent.
01:25:47 C'est important, ma chère Henriette.
01:25:49 Et puis, dernière réaction, celle de Gérard Lanvin
01:25:51 qui a lancé lui aussi un appel à la solidarité.
01:25:54 Je vous propose de l'écouter.
01:25:56 C'est un pays formidable le Maroc et il faut savoir à un moment ou à un autre
01:26:00 prendre des positions.
01:26:02 Si on parle de solidarité, les touristes doivent continuer à fréquenter le Maroc
01:26:08 sans avoir de crainte à ce point-là.
01:26:11 Sur ce qui est arrivé, bien sûr, c'est terrifiant,
01:26:14 mais il y a un moment où il faut que ça se calme et revenir,
01:26:18 revenir parce que le Maroc a besoin du tourisme pour exister.
01:26:24 Henriette Steinbert, c'est important que des personnalités
01:26:27 comme Gérard Lanvin, Gadet de Malay, Jamel, se mobilisent, évidemment,
01:26:31 parce qu'il faut donner, il faut aider nos amis marocains.
01:26:34 C'est très important que tous ceux qui sont proches de nos amis au Maroc
01:26:44 puissent s'exprimer et appeler à la solidarité.
01:26:47 C'est très important, comme chaque fois qu'il y a une tragédie de cet ordre,
01:26:51 qu'il puisse y avoir des appels à la solidarité
01:26:54 et que dans notre pays, il soit bien connu qu'il va y avoir une mobilisation,
01:27:01 qu'il va y avoir de l'argent collecté,
01:27:04 que cet argent va être utilisé dans de bonnes conditions
01:27:09 avec nos amis et partenaires sur place,
01:27:12 que chacun pourra vérifier que s'il a donné de l'argent,
01:27:17 que ce soit très peu ou que ce soit beaucoup,
01:27:20 qu'il saura comment c'est utilisé.
01:27:23 Et le fait de savoir qu'il y a un rendu compte,
01:27:27 ce n'est pas seulement important pour la puissance publique,
01:27:30 c'est important tout court pour que les personnes sachent
01:27:33 que l'argent qu'elles versent va aller directement à la solidarité
01:27:39 et que cela va se faire sur la base des besoins exprimés
01:27:43 par nos amis et partenaires sur place
01:27:46 et qu'il va être utilisé essentiellement sur place
01:27:50 ou dans les environs proches pour que l'ensemble du dispositif économique
01:27:57 ne soit pas bloqué par des arrivées qui viennent d'ailleurs
01:28:02 et qui ne correspondent pas nécessairement aux besoins.
01:28:05 Et dans ce cadre de figure, la priorité des priorités,
01:28:09 c'est de faire en sorte qu'une fois que les morts sont enterrées,
01:28:14 parce que ce n'est pas du tout quelque chose auquel on a envie de penser,
01:28:19 mais c'est indispensable,
01:28:21 et il faut que les personnes aient accès à de l'eau potable
01:28:26 et que les dispositifs soient mis en place pour qu'ils aient de l'eau potable.
01:28:30 Dans le passé, c'était difficile.
01:28:32 Aujourd'hui, c'est beaucoup plus facile puisqu'il existe des moyens simples
01:28:36 et peu coûteux d'installer des dispositifs sur des bonbonnes
01:28:40 et de faire qu'au sortir de cette bonbonne, l'eau soit potable.
01:28:44 Donc nous, on a mis ça en place au Secours populaire depuis le tsunami.
01:28:50 On a appris à cette occasion.
01:28:52 Le matériel est produit notamment aux Philippines.
01:28:57 Il n'y a pas de difficultés pour faire et il faut rétablir les réseaux d'eau
01:29:03 et que l'eau soit potable.
01:29:05 Et l'eau est primordiale dans ce genre de situation, on le sait.
01:29:08 - Patrice, vous souhaitez réagir ?
01:29:10 Je vois qu'on rediffuse à nouveau ce que c'est important,
01:29:13 les différentes adresses, Croix-Rouge, Secours populaire, Fondation de France,
01:29:17 si vous les donnez, on est là aussi pour ça.
01:29:20 Toutes les équipes de CNew sont là et sont mobilisées.
01:29:23 Patrice Marditti.
01:29:25 - C'est important ce que vient de dire Mme Steinberg sur ce dispositif
01:29:28 qui ne coûte qu'une trentaine d'euros
01:29:31 et qui permet tout de suite de filtrer toutes les impuretés de l'eau.
01:29:36 C'est absolument génial.
01:29:38 Je voudrais vous poser une question qui me titille depuis des années.
01:29:43 Vous êtes de Secours populaire, il y a énormément d'organismes, des ONG,
01:29:48 qui viennent évidemment et heureusement aider les pays en péril.
01:29:54 Mais alors comment ça se passe ?
01:29:56 Est-ce qu'il y a une concertation entre vous tous, entre tous les organismes,
01:29:59 pour savoir si on ne va pas trop envoyer de couverture ou d'eau potable d'ailleurs,
01:30:06 ou simplement de l'argent ?
01:30:08 J'ai cette idée que si tout le monde envoie des couvertures à un endroit,
01:30:13 d'ailleurs où il fait très très chaud, alors qu'ils ont besoin de tentes,
01:30:17 ils ont besoin de manger, ça peut quand même fausser le processus.
01:30:24 - Alors il y a deux aspects à votre question.
01:30:26 Le premier aspect, c'est en ce qui concerne le Secours populaire,
01:30:31 nous n'envoyons pas de couverture.
01:30:34 Tout simplement.
01:30:37 - C'est une image.
01:30:38 - Oui, mais nous n'envoyons pas non plus des vêtements
01:30:40 qu'on aurait récupérés dans des conditions diverses et variées, non.
01:30:44 Pas du tout.
01:30:46 Et nous avons des expériences d'arrivée de matériel dans différents lieux
01:30:51 où il serait préférable que ça ne quitte pas les endroits
01:30:57 dont ils ont été sortis.
01:30:59 Donc ça c'est la première des choses.
01:31:01 Ensuite, la question de la concertation.
01:31:04 Le Secours populaire travaille avec ses partenaires sur place.
01:31:09 Ils se concertent avec ses partenaires sur place.
01:31:13 Et en France, il y a beaucoup de gens qui font plein de choses,
01:31:17 et des choses très bien.
01:31:19 Et ils peuvent continuer de les faire très bien.
01:31:22 Mais nous, notre dispositif et nos dispositions,
01:31:26 nous sommes une association strictement indépendante
01:31:29 qui ne dépend de personne,
01:31:31 et qui n'envisage pas de dépendre de quiconque.
01:31:34 Et donc toutes nos décisions sont prises par nos structures,
01:31:39 élaborées, construites, votées, etc.
01:31:44 Et sur cette base, la nécessité d'intervenir partout dans le monde
01:31:49 lorsqu'il y a des drames, c'est une décision statutaire
01:31:53 du Secours populaire et on l'applique.
01:31:55 Sur place, ce sont ceux qui sont en mesure d'agir que nous rencontrons,
01:32:00 et qui sont très massivement ceux des pays concernés.
01:32:05 En France, chacun fait ce qu'il veut, ça c'est son affaire.
01:32:08 Mais là-dessus, ce n'est pas du tout notre mode de faire.
01:32:11 Nous intervenons sur toute la planète,
01:32:15 et nous avons des partenaires dans 65 pays, sur tous les continents.
01:32:21 Priorité au direct, ma chère Henriette.
01:32:24 On va retrouver Daniel Ouvès,
01:32:27 avec qui nous étions hier durant cette émission,
01:32:31 qui est habitant de Marrakech depuis plus de 20 ans.
01:32:34 On voulait prendre de vos nouvelles, Daniel Ouvès.
01:32:37 Comment s'est passée cette deuxième nuit ?
01:32:39 On vous a senti très touchés hier, et on le comprend aisément.
01:32:43 Bonjour, comment allez-vous ce dimanche matin, Daniel Ouvès,
01:32:46 après ce que vous avez vécu ?
01:32:49 Bonjour à tous.
01:32:51 Alors, bien sûr, on se remet tout doucement,
01:32:53 pléniblement de ce qui s'est passé.
01:32:56 Vous n'êtes pas sans savoir que Sa Majesté le Roi
01:32:59 a décrété trois jours de deuil national.
01:33:04 Tous les drapeaux des bâtiments publics sont en berne.
01:33:08 Hier soir, tous les bars festifs
01:33:12 où toute la jeunesse marocaine, touriste et aussi française
01:33:18 ont l'habitude de se rendre, un samedi soir, étaient fermés.
01:33:23 Toutes les festivités sont annulées, ce qui est un peu normal.
01:33:29 J'ai remarqué aussi, parce que j'étais faire un petit tour hier soir,
01:33:33 les gens dorment encore dans leurs voitures.
01:33:37 Il y a une masse de population qui dorment dans des parcs,
01:33:40 dans des endroits, dans des espaces verts.
01:33:43 Il y a eu un véritable traumatisme.
01:33:47 Les centres de dons de sang sont submergés, et c'est très bien,
01:33:52 mais on voit que la vie ralentit, la vie est au ralenti.
01:33:57 On sent peser sur nous cette angoisse, ce drame que l'on a tous vécu.
01:34:04 Mais avant de terminer, je voudrais dire que pour faire un don,
01:34:10 bien sûr les dons sont toujours les bienvenus,
01:34:12 mais surtout que le tourisme revienne au Maroc,
01:34:16 c'est la base même de la subsistance du Maroc.
01:34:22 Le Maroc vit aussi grâce au tourisme.
01:34:25 Ne quittez pas le Maroc.
01:34:27 Il y a eu ce drame, certes, mais ça s'est produit.
01:34:30 On est devant le fait accompli, mais ne quittez pas le Maroc.
01:34:34 C'est ce que je voulais dire en priorité.
01:34:37 Merci beaucoup Daniel Louvesse, en restant en contact,
01:34:40 et évidemment, et c'est important, effectivement,
01:34:43 le message est important puisque le tourisme occupe une place importante
01:34:46 dans la vie économique du Maroc.
01:34:48 Merci beaucoup Daniel Louvesse, merci encore.
01:34:50 Merci, au revoir.
01:34:52 Merci Kevin Neymar.
01:34:54 C'est important ce que vient de dire Daniel Louvesse.
01:34:56 En effet, cette forme de solidarité passe également par le tourisme,
01:34:59 puisque le tourisme, c'est 7 % du PIB du Maroc.
01:35:03 Et on sait que le Maroc a beaucoup souffert à ce niveau de la crise Covid,
01:35:07 parce qu'il y a eu des restrictions sanitaires très importantes
01:35:10 et une fermeture des frontières.
01:35:12 Donc là, il y a eu un retour des touristes,
01:35:14 et il ne faudrait pas que cette catastrophe ait un impact là-dessus.
01:35:20 Et de manière générale, moi, ce qui me marque,
01:35:23 c'est quand même la solidarité internationale,
01:35:26 la solidarité également au sein de la diaspora marocaine,
01:35:30 avec des Marocains en France qui se sont mobilisés
01:35:34 pour récolter de l'argent, pour récolter du matériel.
01:35:37 Je pense par exemple à ce qui s'est passé dans la ville de Creil,
01:35:40 où vous avez le club de foot qui s'est chargé de récolter...
01:35:43 Les sportifs se mobilisent.
01:35:44 Oui, les sportifs se sont mobilisés,
01:35:45 qui se sont chargés de récolter du matériel, etc.
01:35:49 Et face à l'afflux de matériel, on a dû prendre des remorques, etc.
01:35:53 Et même au niveau des collectivités locales.
01:35:55 Je pense par exemple à la région Corse,
01:35:57 je pense par exemple à l'Occitanie,
01:35:59 ou à la région Paca, qui se sont unies
01:36:02 pour essayer de débloquer un million d'euros,
01:36:04 ou encore à Valérie Pécresse, qui dirige la région Ile-de-France,
01:36:08 qui a mis 500 000 euros sur la table.
01:36:10 Donc ça, c'est important.
01:36:12 Et voir que finalement, quel que soit le pays dans lequel on est,
01:36:16 quand il y a un drame de cette ampleur,
01:36:18 qu'il y a une forme de solidarité,
01:36:19 moi, je trouve ça beau et je retrouve espoir en l'humanité.
01:36:22 Harold, très rapidement, on parle d'aide, effectivement,
01:36:26 et ça arrive dans un contexte un petit peu difficile,
01:36:28 où on ne va pas se mentir, la relation entre la France et le Maroc
01:36:30 était un petit peu tendue, voire glaciale.
01:36:33 Mais on voit que ça a bougé également du côté de l'Algérie,
01:36:36 on l'évoquait tout à l'heure.
01:36:37 Alors pour la France et le Maroc, c'était en passe de s'améliorer.
01:36:43 Donc le roi était venu en France,
01:36:47 on imagine qu'il y a eu un contact avec Emmanuel Macron,
01:36:50 on n'est pas sûr.
01:36:51 Donc on s'attendait à quelque chose de positif
01:36:54 et l'ambassadeur de France au Maroc, Christophe de Courtier,
01:36:58 fait son grand maximum pour rabibocher les deux États.
01:37:04 Quant à l'Algérie et le Maroc, c'était vraiment beaucoup plus grave,
01:37:09 avec une frontière fermée, avec un déplorable incident de frontière,
01:37:14 avec des vacanciers marocains qui ont traversé la frontière,
01:37:18 ont été mitraillés en pleine mer par les gardes algériens.
01:37:23 Enfin ça, c'est la version que nous avons.
01:37:26 Et donc il y avait beaucoup de travail à faire.
01:37:29 Mais voilà, l'Algérie a levé l'interdiction de survol de son territoire.
01:37:33 Dans les deux cas, je vais juste dire le nom de la chose,
01:37:36 ce qui fâche tant pour Paris que pour l'Algérie,
01:37:40 c'était cette affaire du Sahara occidental
01:37:44 qui a été réincorporé au Maroc à la fin des années 70,
01:37:49 mais que l'Algérie n'accepte pas et que la France accepte à moitié,
01:37:52 pour faire super simple.
01:37:54 - Naïm Mefel, très rapidement.
01:37:55 - Je veux juste en rajouter, je remercie Kevin d'avoir souligné
01:37:57 effectivement cet élan international,
01:37:59 et notamment aussi des Marocains du monde, du Canada, des États-Unis,
01:38:03 d'Allemagne, d'Israël, où il y a une forte communauté aussi marocaine.
01:38:08 Ça n'arrête pas et c'est ça qui est formidable
01:38:10 et effectivement qui fait chaud au cœur.
01:38:12 - Allez, priorité également au direct.
01:38:14 Je ne voulais pas terminer cette émission
01:38:16 sans donner la parole aux sapeurs-pompiers de France.
01:38:19 Vous savez que c'est important quand il se produit ce type d'événement.
01:38:23 Nous sommes avec Patrick Herdgen de la Fédération nationale
01:38:25 des sapeurs-pompiers de France.
01:38:27 Bonjour, soyez le bienvenu Patrick.
01:38:30 Pour le moment, il n'y a pas d'envoyé spéciaux
01:38:34 de la part des sapeurs-pompiers de France,
01:38:36 mais vous êtes dans les starting blocks.
01:38:38 - C'est-à-dire que les secours sont dirigés par un pays souverain,
01:38:44 qui est le Maroc naturellement,
01:38:46 et les pays sollicitent une aide ou ne la sollicitent pas,
01:38:49 ou la sollicitent au moment où ils l'estiment le plus opportun.
01:38:52 Alors en pratique, ça veut dire que les sapeurs-pompiers en France,
01:38:55 de tous statuts, se tiennent prêts.
01:38:58 D'autres unités se tiennent prêts également,
01:39:00 les unités d'instruction et d'intervention de la sécurité civile,
01:39:03 par exemple, et d'autres associations également.
01:39:06 En tout cas, les secours français sont prêts à appuyer
01:39:09 les autorités marocaines et évidemment la population marocaine.
01:39:12 Pour l'instant, à ma connaissance,
01:39:14 la demande de concours n'a pas encore été transmise.
01:39:17 - Emmanuel Macron a dit qu'il était effectivement prêt à Roldan,
01:39:20 je parle sous votre gouverne,
01:39:21 évidemment à apporter son aide la plus totale à nos amis marocains.
01:39:26 - Ce n'est pas encore très bien défini.
01:39:29 Il y a des dons qui peuvent passer par le Quai d'Orsay,
01:39:32 2 millions à midi, il y a eu comme dons.
01:39:38 Et ce que nous devons espérer, c'est que l'envoi de marins-pompiers de Marseille
01:39:45 et de gens de la protection civile française qui ont une expertise,
01:39:50 et puis j'ajoute qu'il y aura un contingent turc aussi,
01:39:54 et eux, ils ont une vraie expérience,
01:39:56 vu l'horrible tremblement de terre qu'ils ont eu l'année dernière avec 50 000 morts.
01:40:01 - Patrick, Erdjian, combien de personnes pouvez-vous mobiliser assez rapidement ?
01:40:05 Combien de personnes peuvent partir du côté des sapeurs-pompiers de France ?
01:40:09 - Alors, ce sont plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de personnes
01:40:12 qui sont susceptibles d'être engagées,
01:40:14 mais je répète, c'est une décision qui n'appartient pas uniquement à la France.
01:40:17 La France décidera de donner suite aux demandes de concours qui seront faites,
01:40:22 mais le format, le volume des secours relève vraiment des autorités locales.
01:40:27 C'est le cas au Maroc, comme c'est partout le cas.
01:40:29 Vous avez cité ce qui s'est passé en Turquie il y a quelques mois.
01:40:33 Une expérience de collaboration internationale a été vraiment retirée de ces événements,
01:40:39 et malheureusement, on a connu des séismes depuis des années, depuis des décennies.
01:40:42 C'est malheureusement quelque chose qui arrive trop souvent.
01:40:46 Donc, ce qu'on veut dire, c'est que la France est en mesure d'envoyer des renforts,
01:40:50 comme d'autres pays, et elle le fera dès qu'on lui donnera un feu vert.
01:40:56 On peut aussi dire qu'on n'a pas besoin uniquement de secours,
01:41:00 mais qu'on a besoin, et ça a été dit, de soins primaires, on a besoin d'eau,
01:41:03 on a besoin d'accessibilité, on a toute une question logistique qui est extrêmement importante,
01:41:08 et d'ailleurs, les secouristes, les sauveteurs le savent bien,
01:41:11 la logistique fait partie de leur mission, et la mission, elle commence avant qu'on soit au pied,
01:41:17 par exemple, de l'immeuble dont on veut extraire des victimes.
01:41:21 La mission, elle commence avec toute la logistique, et ça, c'est très très important, et c'est très dimensionnant.
01:41:26 Merci beaucoup Patrick Ardjane d'avoir accepté d'être notre invité.
01:41:30 Je rappelle que vous êtes médecin-colonel de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France.
01:41:34 Le mot de la fin avec vous, Henriette Steinberg, quel message voulez-vous délivrer ?
01:41:38 Il vous reste quelques secondes, il est important d'aider et d'apporter des dons à nos amis marocains.
01:41:44 Soyez solidaire, et sachez que votre solidarité sera bien employée.
01:41:49 Merci beaucoup, je voudrais vous remercier chaleureusement pour cette émission un peu spéciale,
01:41:53 Naïmah M. Fadel, je sais que ce drame vous touche personnellement, merci.
01:41:57 Je sais que ce n'est pas facile de témoigner et de participer.
01:42:01 Kevin Nebossuet, merci, Patrick Sarditti, merci, Harold, merci pour vos éclairages, merci mon cher Patrice.
01:42:07 Je voudrais remercier également Quentin Rivet qui m'a aidé dans cette émission,
01:42:12 Camille Guédon, David Brunet, Anne-Isabelle Tellet, merci beaucoup à Lino Vitez,
01:42:17 à la promotion qui nous a permis d'établir tous ces directs.
01:42:20 Merci aux équipes en régie.
01:42:22 Vous pouvez évidemment revivre cette émission sur notre site cnews.fr,
01:42:26 tout de suite Enquête d'Esprit avec Aymeric Pourbet.
01:42:28 À 14h, n'oubliez pas, on parlait de la rentrée politique de Marine Le Pen,
01:42:32 que vous avez pu vivre en direct sur notre antenne.
01:42:34 Eh bien, il y a une deuxième rentrée politique à ne pas manquer non plus,
01:42:37 à partir de 14h, c'est celle d'Éric Zemmour.
01:42:39 Vous pourrez vivre ce discours en direct,
01:42:42 et puis ensuite, vous aurez le droit au débrief avec Lionel Rousseau pour 180 minutes.
01:42:47 Info, je crois que je n'ai rien oublié.
01:42:49 La seule chose, oui, j'ai une grosse pensée pour notre ami qui vous présente,
01:42:55 Olivier Caronflech, qui a vécu un drame personnel,
01:42:58 et j'aurai le plaisir de le remplacer.
01:43:00 Et j'ai une grosse pensée pour Olivier de Caronflech,
01:43:03 puisque je vous présenterai Punchline tout à l'heure,
01:43:05 à partir de 17h.
01:43:06 Et j'embrasse très fort, Olivier.
01:43:08 A tout à l'heure.
01:43:09 merci à bientôt !

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