Les Vraies Voix - Émission du 30 juin

  • l’année dernière
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Nadia Hai, René Chiche, Zartoshte Bakhtiari, maire de NEUILLY-SUR-MARNE, Philippe Pichon, commandant honoraire de la Police Nationale, ancien commandant d’unité de la BAC 93 et UMS 93, auteur en 2007 du livre Journal d’un flic publié chez Flammarion, Jean-Alain Rives, directeur de l’écogolf de La Bastide de Sérou, Hala Oukili, journaliste, Alexandre Seddik, patron du restaurant “la samaritaine” sur le vieux port, Nicolas Dainville, maire de La Verrière dans les Yvelines, Bruno Bartocetti, secrétaire national Unité-SGP FO pour la région Sud et Bruno Pomart, Président du think tank “initiative sécurité intérieure” et fondateur du RAID.

Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
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##LES_VRAIES_VOIX-2023-06-30##

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Transcript
00:00:00 Les vraies voix sur le radio, 17h20h, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:00:05 - Bienvenue, c'est vendredi, on est ravis comme tous les jours de vous retrouver.
00:00:09 C'est un vrai plaisir, un vrai bonheur de partager cette émission avec vous et avec Philippe David.
00:00:14 Ça va Philippe ? - Ça va Cécile et vous ?
00:00:16 - Écoutez, très bien encore avec une... bien chargée cette actualité.
00:00:20 - Pas franchement joyeuse. - Oui, pas franchement.
00:00:22 Et justement, on va en parler tout au long de cette émission
00:00:25 et on va démarrer tout de suite au sommaire de cette émission avec cette question.
00:00:29 Les banlieues en sont-elles hors de contrôle malgré la mobilisation de 40 000 policiers et gendarmes ?
00:00:34 Les violences se sont propagées un petit peu partout en France.
00:00:37 Des attaques de bâtiments publics, des pillages, des tirs de mortier, d'artifices,
00:00:41 des incendies qui ont eu lieu pour la troisième nuit d'affilée.
00:00:44 C'était à Nanterre, à Montreuil, à Saint-Denis, à Aulnay-sous-Bois et dans d'autres grandes villes de France.
00:00:50 Et au moins 667 personnes ont été interpellées.
00:00:54 Le ministre de l'Intérieur a parlé de pratiquement 900 personnes, plus de 4 fois plus que la nuit dernière.
00:01:01 Ils avaient entre 11 et 18 ans, dont beaucoup sont connus pour des actes de délinquance.
00:01:06 Oui, Cécile, et d'ailleurs 500 bâtiments publics ont été dégradés, 21 bus, 565 voitures au minimum,
00:01:12 36 feux de poids lourds, 5 engins de chantier.
00:01:15 Mais ça n'a pas brûlé qu'en banlieue, ça a brûlé à Paris, à Intramuros et même dans une petite ville comme Montargis.
00:01:21 15 000 habitants dans le Loiret, ville calme s'il en est,
00:01:25 le centre-ville a été en grande partie détruit par des incendies volontaires.
00:01:30 Alors, est-ce que pour vous les banlieues sont hors de contrôle ?
00:01:32 Où est-ce qu'on va plus loin ?
00:01:33 Est-ce que c'est carrément la France qui est devenue hors de contrôle ?
00:01:36 Puisque Montargis, ce n'est pas vraiment une banlieue.
00:01:39 Dans tous les cas de figure, venez réagir.
00:01:41 Venez témoigner de ce que vous avez vu les deux dernières nuits, ou subies, au 0826 300 300.
00:01:47 Et donc les banlieues sont-elles hors de contrôle ? Vous dites un grand oui à 90%.
00:01:51 Et puis notre coup de projecteur du jour, c'est sur l'autorité parentale.
00:01:55 Est-elle le nouvel enjeu des banlieues ?
00:01:57 Puisqu'à 13h ce vendredi, je le disais tout à l'heure,
00:01:59 le ministre de l'Intérieur a donc communiqué un bilan définitif de 875 interpellations au cours de la nuit.
00:02:05 L'essentiel est âgé entre 14 et 18 ans avec des cocktails Molotov envoyés par des adolescents de 13 ans.
00:02:11 Ce bilan provoque beaucoup de réactions.
00:02:13 On ne peut pas laisser un enfant de 10 ou 14 ans dans la rue, a déclaré Latifa Iqben-Diathène,
00:02:19 qui est la mère d'une victime de Mohamed Merah.
00:02:21 La tendance dominante est bien sûr de fustiger les parents défaillants.
00:02:24 L'autorité parentale se la têle en crise, Philippe ?
00:02:27 Oui, on peut légitimement se poser la question.
00:02:29 Est-ce que pour vous les parents sont responsables ?
00:02:31 Lorsqu'ils laissent leurs enfants à pas d'heure, à pas d'âge, dans la ville, dans la cité.
00:02:36 Est-ce que pour vous il faudrait les, comme on dit, taper au portefeuille ?
00:02:40 Retirer des allocations familiales ?
00:02:42 Vous n'êtes pas capable de gérer vos enfants, il n'y a pas de raison que la collectivité vous vienne en aide.
00:02:46 Ou alors, est-ce que vous pensez qu'il faudrait faire du Ségolène Royal
00:02:50 et mettre les délinquants les plus récidivistes sous encadrement militaire ?
00:02:54 Venez nous le dire. On vous attend au 0826 300 300.
00:02:58 Et à cette question, l'autorité parentale est-elle le nouvel enjeu des banlieues ?
00:03:01 Vous dites oui à 65%.
00:03:03 Merci en tout cas de votre fidélité, c'est les Vraies Voix jusqu'à 19h.
00:03:06 Et Philippe Bidjar est avec nous, président de l'Institut de la Parole.
00:03:11 Bonsoir Philippe.
00:03:12 Bonsoir.
00:03:13 Merci d'être encore avec nous tous les jours.
00:03:15 On a fait un grand bonheur, même dans les périodes pires comme aujourd'hui.
00:03:19 Et on y est véritablement. René Chiche est avec nous,
00:03:22 directeur des rédactions du groupe Entreprendre la Fond-Prêt.
00:03:25 Ça va ?
00:03:26 Ça va.
00:03:27 Ça va, ça va.
00:03:28 Dans quelques instants, Nadia Est sera avec nous,
00:03:30 un député de La République En Marche, désivée, une ancienne ministre de la ville.
00:03:34 Et on accueille quelqu'un qu'on aime beaucoup.
00:03:37 Philippe Pichon est avec nous.
00:03:39 Oui, Philippe Pichon, ancien patron de la PAC 93.
00:03:43 Vous allez être avec nous jusqu'à 18h.
00:03:45 Mais tout de suite, on a un premier invité, Cécile, pour témoigner.
00:03:48 C'est Zartoshté Bakhtiari, le maire de Neuilly-sur-Marne.
00:03:51 Bonsoir, monsieur le maire.
00:03:53 Bonjour. Merci de votre invitation.
00:03:56 Avec plaisir.
00:03:57 Sept véhicules de la police municipale, de votre police municipale,
00:04:01 ont été détruits par les flammes.
00:04:02 Et vous avez pris une mesure radicale.
00:04:04 Vous avez décidé de mettre en place un couvre-feu partiel dans trois quartiers de la ville.
00:04:09 Comment est-ce que ça a... Comment est-ce que vous avez fait ?
00:04:12 Absolument. On a pris un arrêté hier soir indiquant effectivement
00:04:16 qu'il était interdit de 23h à 6h du matin de se déplacer dans la rue,
00:04:20 dans les rues de ces quartiers.
00:04:22 Ce sont des quartiers qui ont été particulièrement pris pour cible.
00:04:26 Donc le quartier prioritaire des Clovettes,
00:04:28 le quartier de la mairie où il y avait les locaux de la police municipale
00:04:32 et un autre quartier de la ville qui était sujet à risque.
00:04:36 Donc on l'a mis en place et on en a informé évidemment le préfet,
00:04:41 la commissaire et toutes les autorités pour que ça puisse être mis en œuvre le plus vite possible.
00:04:46 Malheureusement, le constat c'est qu'effectivement,
00:04:48 le couvre-feu n'est respecté que par les honnêtes gens et pas vraiment par ceux qui sont ciblés.
00:04:53 Après, l'avantage pour nous, c'est que ça permet d'identifier très clairement
00:04:57 les personnes qui sont dehors et qui veulent simplement en découdre ou commettre des méfaits.
00:05:04 Donc c'était... Voilà, moi, cette mesure, on l'a prise jusqu'à lundi 6h du matin.
00:05:09 On verra ce que ça donnera d'ici là.
00:05:10 - Monsieur le maire, justement, vous gentilfipez.
00:05:14 Qu'est-ce qui est permis à l'égard de ceux qui ne respectent pas le couvre-feu ?
00:05:20 Ils sont interpellés, ils peuvent être placés en garde à vue. Qu'est-ce qui est prévu ?
00:05:26 - Normalement, effectivement, le cadre légal est un peu particulier.
00:05:30 En principe, pour être très à l'aise juridiquement,
00:05:33 il faudrait que ce soit un couvre-feu qui soit décrété par le préfet
00:05:37 et non pas par le maire pour des raisons de légalité pure.
00:05:42 Maintenant, le fait est qu'on a une situation qui est très compliquée à gérer.
00:05:46 Donc on a cette carte-là qui a été utilisée, qui a été jouée.
00:05:51 J'espère qu'elle sera respectée au mieux et j'espère surtout que les mesures
00:05:55 au niveau de l'ensemble du département seront prises parce que seule,
00:05:59 j'étais hier soir la seule ville de Seine-Saint-Denis à avoir cette mesure mise en œuvre.
00:06:03 Tout seul, on ne va pas arriver à grand-chose.
00:06:05 Et pourtant, les exactions ont été commises partout en Seine-Saint-Denis.
00:06:09 - Est-ce que vous me permettez, s'il le pouvait, très vite, monsieur le maire,
00:06:14 à votre avis, au regard de ce qui s'est passé dans votre ville hier,
00:06:19 quel est le ressort fondamental de ces actes inqualifiables ?
00:06:24 - Moi, je pense qu'en fait, très clairement, il y a eu des attaques sauvages
00:06:28 contre des services publics qui sont essentiels.
00:06:30 Ce sont des symboles qui sont attaqués, pas seulement ceux de l'autorité,
00:06:34 parce qu'en réalité, quand on a une médiathèque, quand on a une école maternelle
00:06:37 qui sont attaquées, ce ne sont pas les symboles de l'autorité républicaine,
00:06:41 c'est simplement des bâtiments publics.
00:06:43 Et j'ai vu passer un peu partout sur Snapchat ou Twitter ou Instagram
00:06:48 des appels à casser tout ce qui est public, tout ce qui est public,
00:06:52 et sans faire de distinction ce qui relève de la police ou pas.
00:06:55 Et voilà la vraie raison qui motive ces individus, ces délinquants, voire ces criminels.
00:07:00 - Philippe Pichon, oui, la réaction de Philippe Pichon.
00:07:03 - En France, il y a patron de la BAC de la Seine-Saint-Denis.
00:07:05 - Monsieur le maire, bonsoir. Moi, je suis d'autant plus triste que je suis nauséen,
00:07:09 comme vous le savez peut-être, mes parents étaient floristes à Neuilly-sur-Marne.
00:07:13 Moi, j'ai une question qui prolonge que vous a demandé Philippe Bilger.
00:07:16 À votre avis, quel est le nombre à peu près des émeutiers ?
00:07:20 Est-ce que vous avez pu éventuellement en faire une comptabilité ?
00:07:23 - Oui, hier soir, on avait des groupes de 50 jusqu'à 100 personnes qui étaient réunies par point.
00:07:28 Et dites-vous qu'en fait, le palais est ouvert par les plus jeunes qui ont 13, 14, 15 ans.
00:07:33 Mais hier soir, vous connaissez la ville de Neuilly-sur-Marne, il y a un super-U dans le quartier des Fauvettes.
00:07:37 Dans ce super-U, on avait des parents de 40, 50 ans qui étaient là en train de faire leur course gratuitement.
00:07:43 Et on a même entendu sur des vidéos quelqu'un demander de l'huile.
00:07:49 Mais qui va chercher de l'huile dans un super-U à 3h du matin, ouvert aux 4 ans ?
00:07:56 On est dans un monde complètement délirant.
00:07:59 - Encore un mot, Philippe Pichon et René Chiche.
00:08:02 - Je le dis d'autant plus volontiers que je connais bien la ville.
00:08:06 En plus, Neuilly-sur-Marne est une ville relativement calme de la Seine-Saint-Denis.
00:08:10 Donc comment vous l'expliquez plus généralement ?
00:08:13 On rappellera que chez vous, le commissariat traite à la fois Neuilly-sur-Marne et Neuilly-Plaisance.
00:08:19 Donc comment vous le justifiez ?
00:08:21 Est-ce que finalement, et pardon de ce cynisme,
00:08:24 est-ce qu'on ne peut pas dire que l'étincelle du drame qui est celui de Nanterre,
00:08:31 finalement n'était pas qu'un prétexte ?
00:08:34 - Moi je pense que très concrètement, je n'ai pas d'explication ferme et définitive et arrêtée sur la chose.
00:08:40 Je pense qu'en fait c'est un concours de circonstances.
00:08:43 Des individus ont réussi à mettre le feu aux voitures de la police municipale parce qu'elles dérangent.
00:08:49 On a créé il y a deux ans à peine des voitures flambant neuves.
00:08:52 Elles dérangent, donc ils ont essayé de brûler ces voitures qui étaient accolées au service logement.
00:08:59 Donc le service logement a également brûlé.
00:09:01 La médiathèque a été attaquée.
00:09:03 Je pense que c'est par petite touche en fait que le tableau a été peint.
00:09:06 Et ce tableau est terriblement noir.
00:09:09 Donc voilà, moi je suis mobilisé évidemment.
00:09:13 Il faut qu'on soit très fort à ces circonstances.
00:09:16 Il faut qu'on tienne.
00:09:17 Il ne faut surtout pas laisser ces délinquants l'emporter.
00:09:20 Après, ce qui se passera à l'avenir, je ne suis pas devant.
00:09:23 Moi ce soir je vais veiller avec les agents municipaux et avec les élus dans la mairie.
00:09:28 On veillera toute la nuit pour éviter qu'il y ait de nouveaux drames.
00:09:31 Parce qu'il y a eu des appels à brûler le haut champ de la ville, la mairie et d'autres lieux à ces corps.
00:09:38 On sait que les dotations des mairies sont moins importantes qu'avant.
00:09:41 Est-ce que vous avez une estimation des dégâts à ce jour ?
00:09:44 Non, non, je n'ai pas d'estimation.
00:09:46 Mais dites-vous que les 7 voitures étaient totalement neuves.
00:09:49 La médiathèque a moins de 10 ans et ça a coûté plusieurs millions d'euros.
00:09:53 Le service logement vient d'être réhabilité avec des centaines de milliers d'euros investis.
00:09:58 Donc le total s'élève au moins à des centaines de milliers voire un million d'euros.
00:10:03 René Chichouy, est-ce que votre police municipale entretient des relations avec les jeunes de Neuilly-sur-Marne ?
00:10:12 Parce qu'il y a eu l'absence de la police de proximité.
00:10:14 Est-ce que éventuellement vos policiers municipaux jouaient le rôle d'agents de proximité ?
00:10:20 Et est-ce que vous aviez des prémices ?
00:10:22 Est-ce que vous pouvez me répondre à cette question ?
00:10:24 Alors, ils n'avaient pas le rôle de médiateurs.
00:10:27 Par contre, ils connaissent les jeunes.
00:10:29 Ils ne jouent pas le rôle de médiateurs, ils ne jouent pas non plus au foot avec les jeunes.
00:10:33 Par contre, ils les connaissent.
00:10:35 Donc il y a effectivement des jeunes avec lesquels ils ont des liens,
00:10:38 avec lesquels ils échangent et d'autres qui sont dans la confrontation pure et dure.
00:10:43 Donc en fait, c'est une police municipale que moi, dès le début, j'ai voulu humaine,
00:10:47 que j'ai voulu proche et surtout pas des cow-boys comme on en a connu dans certains endroits.
00:10:51 Des personnes qui sont fermes quand ils sont dans le rôle de représentation de l'autorité municipale
00:10:58 et de l'autorité de l'État.
00:11:00 Par contre, effectivement, on reste courtois.
00:11:03 Dès le début, la chef de la police municipale a elle aussi eu à cœur de garder le vouvoiement,
00:11:09 de garder les distances, le respect.
00:11:11 Et c'est comme ça qu'on arrive à créer des relations durables.
00:11:15 Merci beaucoup, monsieur le maire Azarteoche-Bactiari, maire de Neuilly-sur-Marne.
00:11:20 Merci beaucoup et bon courage à tous.
00:11:22 Merci pour ce témoignage.
00:11:23 Vous restez avec nous, on aura des témoignages jusqu'à 19h d'un petit peu partout en France.
00:11:27 Vous pouvez nous appeler 0800 26 300 300.
00:11:30 Si vous avez été, bien entendu, victime, s'il y a des choses que vous avez envie de dire,
00:11:33 si vous avez envie de parler, de vous exprimer, vous savez que ici c'est votre maison.
00:11:37 Parlons vrai, 0800 26 300, on vous attend tous jusqu'à 19h.
00:11:41 A tout de suite.
00:11:42 Bienvenue dans les Vrais Voix.
00:11:50 On est ravis de vous retrouver avec nos éditorialistes du jour,
00:11:53 avec bien entendu Philippe Bilger qui est avec nous, avec René Chiche.
00:11:57 Dans un instant, Nadia Haey sera avec nous, ancienne ministre de la Ville.
00:12:01 Et puis Philippe Plichon, commandant honoraire de la police nationale
00:12:04 et ancien commandant d'unité de la BAC 93.
00:12:07 On va revenir dans un instant sur ces banlieues, sont-elles hors de contrôle ?
00:12:10 On en débat dans quelques instants.
00:12:12 0800 26 300, 3 ans, on vous attend au standard.
00:12:15 En attendant, c'est Félix Mathieu.
00:12:17 Et les 3 mots dans l'actu.
00:12:20 Bonsoir Félix.
00:12:21 Bonsoir tout le monde.
00:12:22 Les 3 mots sont émeutes, blindés et policiers.
00:12:24 492 bâtiments et 2000 véhicules brûlés, 3890 incendies sur la voie public.
00:12:30 Une France en flamme la nuit dernière en proie au pillage de magasins.
00:12:34 Emmanuel Macron s'en prend aux plateformes numériques.
00:12:36 Il dénonce une forme de mimétisme, mais aussi, dit-il, l'instrumentalisation de la mort de Nahel.
00:12:41 Le gouvernement met fin à la circulation des bus et des trams ce soir après 21h
00:12:45 et annonce déployer des blindés de la gendarmerie sur le terrain.
00:12:50 Les vraies voix Sud Radio.
00:12:52 Des pillages, cette fois en plein jour, tout à l'heure au centre commercial Ronny 2.
00:13:01 Une scène partagée sur les réseaux sociaux, comme les diverses émeutes et autres incendies de la nuit dernière partout en France.
00:13:07 Lors d'une cellule interministérielle de crise, Emmanuel Macron a dénoncé, je cite,
00:13:12 l'instrumentalisation de la mort d'un adolescent.
00:13:15 Le chef de l'État s'en prend aussi aux réseaux sociaux et autres applications.
00:13:18 Les plateformes et les réseaux sociaux jouent un rôle considérable dans les mouvements des derniers jours.
00:13:23 Nous avons vu sur plusieurs d'entre elles, Snapchat, TikTok et plusieurs autres,
00:13:28 à la fois l'organisation de rassemblements violents se faire, mais une forme de mimétisme de la violence.
00:13:34 Ce qui, chez les plus jeunes, conduit à une forme de sortie du réel.
00:13:38 Et on a le sentiment parfois que certains d'entre eux vivent dans la rue les jeux vidéo qui les ont intoxiqués.
00:13:43 Les services de l'État s'organiseront en lien avec ces plateformes pour pouvoir obtenir une réponse effective.
00:13:50 Et j'attends de ces plateformes l'esprit de responsabilité.
00:13:53 Les demandes seront aussi faites partout où c'est utile et à chaque fois que c'est utile,
00:13:57 pour avoir l'identité de celles et ceux qui utilisent ces réseaux sociaux pour appeler au désordre ou pour exacerber la violence.
00:14:07 D'ailleurs, une réunion entre le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, celui du numérique Jean-Noël Barraud
00:14:12 et ces plateformes numériques va se tenir dans quelques minutes à 18h30
00:14:16 afin d'alerter ces dernières plateformes sur leur responsabilité dans les violences urbaines qui secouent la France.
00:14:22 C'est ce que vient d'annoncer le communiqué de Matignon.
00:14:24 - Pillage d'un centre commercial, comme ça en direct, on a l'impression, en plein jour,
00:14:29 on se dit que la France est devenue quelque part une gigantesque zone de non-droit.
00:14:34 - Ah ben c'est évident. Moi je trouve, je sais pas si on aura le temps d'en parler,
00:14:39 je le redirai devant la ministre, j'ai l'impression qu'Emmanuel Macron est dépassé.
00:14:45 Que valent les propos qu'ils ont rappelés là ?
00:14:48 Objectivement, ça va servir à rien. On le sait que ces réseaux sociaux permettent des rassemblements voués au pire.
00:14:55 Mais à l'heure actuelle, j'ai l'impression que si on n'a pas quelque chose qui relève de la stratégie géniale de mai 68
00:15:04 avec la manifestation monstre contre les violences et les désordres,
00:15:09 on n'aura rien, mais que ça continue comme ça, tranquillement.
00:15:13 - René Fiches ? - Oui, ce que vient de dire le président Macron,
00:15:15 c'est vrai que c'est un peu une banalité concernant les réseaux sociaux.
00:15:18 On le sait depuis combien d'années que ça joue un rôle.
00:15:20 Et en plus, j'ai l'impression qu'il veut quand même un petit peu se racheter de sa phrase,
00:15:28 qui pour moi est quand même un par de l'abst qu'il a dit quand il a dit que le policier avait eu un comportement inexcusable.
00:15:33 - Avant même la procédure. - Incroyable.
00:15:35 - Philippe Trichon ? - Alors, est-ce qu'on peut revenir au départ ?
00:15:39 Je pense que le président Macron ne traite pas les sujets sécuritaires parce que ça ne l'intéresse pas.
00:15:44 Et par goût, il se fout complètement des problèmes sécuritaires.
00:15:48 Et donc, je ne crois pas une seule seconde qu'il y ait une réponse franche, forte et ferme.
00:15:54 Et que la situation va être réglée par les grands frères, un peu comme en 2005.
00:15:59 C'est-à-dire qu'au bout d'un moment, l'argent ne va plus rentrer sur le trafic de grog.
00:16:02 Et que, comme la police est un peu omnubilée par ce qu'on appelle l'effet Malik-Oussekin,
00:16:08 je suis à peu près sûr que là, on en a pour 10 jours.
00:16:10 Et dans 10 jours, les grands frères vont dire "Halte au feu".
00:16:12 "Halte au feu" parce qu'il n'y a plus d'argent qui rentre dans les tiroirs-caisses.
00:16:15 Voilà comment ça va se terminer.
00:16:17 - On verra dans deux semaines. J'espère que ça s'arrêtera avant.
00:16:20 Surtout, deuxième mot, le mot blindé, Philippe.
00:16:23 - Oui. Ceux de la gendarmerie qui vont être déployés. Annonce de la première ministre.
00:16:28 - Oui. Bilan de la nuit dernière. 875 personnes interpellées, 492 bâtiments incendiés,
00:16:34 2000 véhicules brûlés. Au total, 3880 incendies sur la voie publique en France.
00:16:40 C'est par exemple ce dépôt de bus entièrement brûlé à Aubert-Villiers.
00:16:43 Alors la première ministre annonce donc, oui, le déploiement de blindés de la gendarmerie sur le terrain.
00:16:48 Elle ne parle pas encore d'état d'urgence, mais elle ne l'exclut pas non plus pour autant.
00:16:52 Elle exéminant toutes les hypothèses avec une priorité, le retour de l'ordre républicain sur tout le territoire.
00:16:58 - En tout cas, le RN, tout comme LRIR, le Rassemblement National,
00:17:01 désormais en appel à la mise en place de cet état d'urgence.
00:17:04 Éric Zemmour réclame même, je le cite, "une répression féroce".
00:17:08 Ce sont ces mots, en tout cas à la demande du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
00:17:12 Les bus et les tramways seront à l'arrêt dans toute la France ce soir, après 21h.
00:17:17 - Philippe Bilger, vous êtes pour cet état d'urgence ?
00:17:19 - Pardon, Cécile, pour ne pas donner raison aux Républicains et au RN,
00:17:24 on est au bord de l'état d'urgence, on va le décider quand la situation deviendra tragiquement irréversible.
00:17:32 - Vous êtes pour vous ?
00:17:34 - Ah ben moi je suis pour.
00:17:35 Je veux dire, regardez, Cécile, à quel point l'églissement progressiste depuis la première intervention lénifiante d'Emmanuel Macron
00:17:45 n'a créé que l'impression d'une faiblesse constante.
00:17:48 - On est fichus, l'état d'urgence c'est l'avenir ?
00:17:51 - Sur le principe, je suis plutôt pour l'état d'urgence, mais il y a quand même un risque lorsqu'on met un plan d'état d'urgence.
00:17:58 Si les gens ne le respectent pas, parce qu'ils ont l'air quand même assez déchaînés,
00:18:02 tous ces gens qui sont actuellement dans les quartiers,
00:18:05 s'ils ne respectent pas cet état d'urgence, jusqu'où ça peut aller ? C'est quand même un risque l'état d'urgence.
00:18:09 - Philippe Pichon, ça veut dire quoi, l'état d'urgence, pour ceux qui nous écoutent ?
00:18:12 - Qu'est-ce que ça change pour les policiers ?
00:18:14 - Les policiers ont des moyens de contrôle plus élargis, et notamment en termes de contrôle d'identité préventif.
00:18:20 C'est-à-dire que tout ce qui sera après X heures dans la rue pourra être contrôlé sans commission d'infraction, par exemple.
00:18:26 - Oui, mais alors s'il y a des jeunes qui ne le respectent pas, ce qui est très possible,
00:18:29 ça montre quand même que l'état sera encore plus faible que prévu.
00:18:32 - Sauf s'il peut utiliser les moyens coercitifs.
00:18:38 - Il a le droit d'utiliser.
00:18:40 - 2ème mot, 249 policiers et gendarmes blessés la nuit dernière.
00:18:45 - Au total, 40 000 forces de l'ordre avaient été mobilisées par les autorités sur tout le territoire.
00:18:51 En Seine-Saint-Denis, quasiment toutes les communes ont été touchées par ces émeutes, selon la police.
00:18:56 C'est de là que tout est parti après la mort de Nahel, 17 ans, suite au tir d'un policier après un refus d'obtempérer.
00:19:02 Ambiance très tendue à Nanterre.
00:19:04 Tout à l'heure, le maire de Nanterre, Patrick Jarry, était invité auprès du gouvernement lors du comité interministériel de crise.
00:19:11 - Je suis venu à cette réunion après avoir passé quelques nuits sans dormir.
00:19:20 Donc, ce n'était pas prévu que j'y vienne.
00:19:24 J'y suis venu pour porter au plus haut niveau de l'Etat la parole, le ressenti des habitants de ma ville.
00:19:34 Il faut continuer d'entourer cette famille, cette maman qui va enterrer son enfant demain.
00:19:46 Et en même temps, dire la tristesse, la désolation ressentie par les habitants devant les violences et les dégradations.
00:19:57 Le maire de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, Patrick Jarry, de son côté, la porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies au droit de l'homme.
00:20:04 Tout à l'heure, c'est dit préoccupé par les violences qui ont éclaté après la mort de Nahel.
00:20:10 - Merci beaucoup, Félix Mathieu. Vous restez avec nous.
00:20:12 On revient dans quelques instants avec cette question.
00:20:13 Les banlieues sont-elles hors de contrôle ?
00:20:15 Vous dites oui à 91%.
00:20:17 Ça augmente pour l'instant, rappelez-nous.
00:20:18 0826 300 300 PI 147 nous dit que quand les gamins de 13 ans sème la désolation, il y a un sérieux problème.
00:20:25 On en parle dans un instant. Merci de votre fidélité.
00:20:27 On est ensemble avec vous jusqu'à 19h.
00:20:30 Les vrais voix Sud Radio, 17h20, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:20:36 Merci, merci, merci de nous faire confiance tous les jours, d'être de plus en plus nombreux.
00:20:41 Vous êtes aussi de plus en plus nombreux sur notre chaîne YouTube.
00:20:44 On vous remercie beaucoup.
00:20:45 D'ailleurs, vous pouvez nous écouter et nous regarder en même temps.
00:20:48 Vous allez voir les quatre beaux gosses.
00:20:51 Je parle bien sûr de Philippe Pitcher.
00:20:53 Je parle de Violette Vonnéchige, de Philippe David, de Philippe Pichaud qui sont là avec nous dans un instant.
00:21:01 Nadia Haye, députée La République En Marche en Désiveline et ancienne ministre de la Ville sera avec nous en attendant tout de suite le grand débat du jour.
00:21:08 Les vrais voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:21:12 Après 3000 dénotes liées à la mort de Naël.
00:21:16 La situation a totalement de nouveau dégénéré.
00:21:19 Le gouvernement cherche des solutions pour apaiser les tensions.
00:21:22 Vers 23h, 23h30, on a affaire à des jeunes extrêmement bien organisés qui allument des incendies à plusieurs endroits de la ville.
00:21:32 Emmanuel Macron dénonce une instrumentalisation de la mort d'un adolescent pour semer le chaos.
00:21:36 On demande solennellement au président de la République et au gouvernement de décréter l'état d'urgence sans délai.
00:21:44 Le seul dénominateur commun à tous ces jeunes c'est la police est notre ennemi et derrière la police on n'aime pas la France.
00:21:50 Ce sont des gens qui réclament le respect mais eux ils ne respectent personne.
00:21:54 Et malgré la mobilisation de 40 000 policiers et gendarmes, les violences se sont propagées un petit peu partout en France.
00:22:00 Des attaques de bâtiments, des pillages, des tirs de mortier d'artifice, des incendies ont eu lieu dans la 7e nuit d'affilée à Nanterre.
00:22:08 Un montreuil à Saint-Denis, à Aulnay-sous-Bois, la liste est longue bien entendu.
00:22:11 Et dans des grandes villes de France, au moins 780 interpellations, plus de 4 fois de plus que la soirée d'avant.
00:22:23 Ils avaient entre 11 et 18 ans et beaucoup sont connus pour des actes de délinquance, Philippe.
00:22:28 Et puis une explosion de violence partout en France, en banlieue, dans les grandes villes.
00:22:34 On ira à Marseille d'ailleurs tout à l'heure qui est une grande ville, s'il y en a-t-il.
00:22:37 On va aller à Paris dans quelques instants.
00:22:40 Et même dans des petites villes comme Montargis, 15 000 habitants où une grande partie des commerces du centre-ville ont été brûlés.
00:22:46 Voir même dans le Gers, à la Bastille de Cerroux.
00:22:50 Et là, qui connaît la Bastille de Cerroux ? C'est un tout petit village où il y a eu le saccage du Golfe.
00:22:56 Est-ce que vous pensez que ce n'est pas les banlieues qui sont hors de contrôle, mais carrément la France entière ?
00:23:01 Vous pensez que c'est le cas ? Vous pensez que ce n'est pas le cas ? On attend vos appels au 0826 300 300.
00:23:07 - Et Jean-Alain Rive est avec nous, directeur justement de cet éco-Golfe à la Bastille de Cerroux.
00:23:12 Bonsoir, merci d'être avec nous en direct sur Sud Radio.
00:23:16 - Bienvenue, Philippe le disait, petite commune, c'est irréaliste d'imaginer que votre Golfe ait pu être saccagé.
00:23:27 Parce que quand je parle de saccagé, je suis un petit peu en dessous de la vérité.
00:23:31 - Oui, effectivement. Juste une petite précision, l'éco-Golfe de la Riège-Pyrénées, c'est dans la Riège et non pas dans le Gers.
00:23:39 - Ah, on n'a pas dit que c'était dans le Gers ? On n'a pas dit que c'était dans le Gers ?
00:23:45 - Et donc oui, effectivement, ce matin à 6 heures, lorsque mes employés m'ont téléphoné pour me faire un pas,
00:23:53 il y avait des actes de vandalisme qui avaient eu lieu sur le site.
00:23:56 Mais que vous dire à part des appointés, même forcer le trait à 10 ans et querer,
00:24:03 lorsque je suis arrivé sur le site, de voir les voiturettes avec les sièges éventrés,
00:24:10 les consoles GPS arrachées, des tags sur toutes les voiturettes.
00:24:16 - Qu'est-ce qu'il y avait comme tag, dites-nous ?
00:24:18 - Pas de justice, pas de paix, par exemple. Ou bien "Hackab", c'est un slogan...
00:24:24 - Tous les flics sont des salauds en anglais, "All cops are monsters".
00:24:27 - Voilà, tout à fait. Donc évidemment, députés sans voix.
00:24:34 - C'est important de le dire, en plus c'est une PME avec assez peu de salariés, on ne parle pas d'un grand groupe.
00:24:41 - Tout à fait, le Golfe est la propriété du département, il est géré par l'association,
00:24:49 il y a 11 salariés, c'est l'acteur économique-touristique qui remplit son rôle.
00:24:57 - Mais Jean, je connais bien la région des Pyrénées, il y a quand même quelque chose de fou.
00:25:03 - La Bastide de Sérou, c'est pas très loin de Pamier, qui est la plus grande ville de l'Ariège, 10 000 habitants,
00:25:08 et de la préfecture Foix, 9 000 habitants. Ne me dites pas que c'est les quartiers difficiles de Toulouse,
00:25:13 le Mirail, en Palo, la Fauré, tous les Isards qui sont descendus à la Bastide de Sérou.
00:25:17 - Effectivement, c'est vrai que les châtes d'arbre aussi, j'ai déposé plainte,
00:25:23 donc il y a une enquête qui est en cours, très peu d'indices, il y a une vidéo qui protège,
00:25:33 qui est censée protéger le parc à voiturettes, on voit deux individus qui arrivent à gouler,
00:25:38 évidemment, version commando, qui se précipitent sur les caméras et les tags,
00:25:45 pour éviter d'être continués à être filmés, et puis après ils ont fait leur basse-besogne.
00:25:51 Alors vous dire d'où ils viennent, bon...
00:25:54 - A cette heure-ci c'est compliqué, Philippe Bilgin.
00:25:57 - Depuis quand existe votre golfe, monsieur Alari ?
00:26:02 - 39 ans.
00:26:04 - 39 ans, et c'est la première fois qu'il fait l'objet de telles dégradations ?
00:26:10 - Ah oui, tout à fait, c'est un golfe, comme son nom l'indique, éco-golfe,
00:26:17 la belle survie biodiversité, située au sein même du parc naturel régional,
00:26:22 donc une cohabitation parfaite avec les gens de la région,
00:26:28 donc c'est vrai, comme vous disiez, première fois qu'on est malmené, quoi.
00:26:34 - A votre avis, derrière tout ça, est-ce qu'il n'y a pas une envie,
00:26:38 pardon le terme est un peu pompeux, très anti-capitaliste,
00:26:43 de s'en prendre aux riches ?
00:26:47 - Oui, parmi les tas qu'on a pu voir sur les pelouses,
00:26:50 donc il y a marqué, c'est vrai, sur un golfe de riches,
00:26:54 après ils s'en sont pris également aux green,
00:26:57 il y a trois green qui ont été carrément bêchés,
00:27:01 donc oui, la relation golfe de riches, c'est complètement ridicule,
00:27:09 aujourd'hui c'est un golfe public, accessible à tout le monde,
00:27:13 mais c'est le symbole du golfe qui est attaqué, et non pas réellement ce qu'il est.
00:27:18 - Merci beaucoup Jean-Alain Rive, tout notre soutien,
00:27:21 directeur de l'éco-golfe de la Bastide de Sérou, c'est dans l'Ariège,
00:27:25 et là malheureusement il a été saccagé la nuit dernière,
00:27:28 c'est absolument incroyable Cécile.
00:27:30 - Et puis d'autres témoignages, 0826, 300, 300,
00:27:32 Alaa Oukili, journaliste qu'on connaît bien sur Sud Radio,
00:27:35 Alaa, bonsoir. - Bonsoir.
00:27:38 - Alaa, vous nous entendez ? - Oui, je vous entends très bien, bonsoir.
00:27:43 - Alaa, bonsoir, on vous connaît bien sur Sud Radio,
00:27:45 puisque vous avez été journaliste chez nous,
00:27:47 vous vous habitez à Paris, dans le 15ème arrondissement,
00:27:50 et là, cette nuit, forcément c'est la sidération.
00:27:55 - Absolument, la nuit d'avant déjà, il y avait eu quelques incidents,
00:27:59 mais assez mineurs, des poubelles brûlées, 2-3 vélos, 2-3 scooters,
00:28:05 et puis hier soir, je rentre de soirée à 1850,
00:28:09 le taxi me dépose et là je vois un commando de jeunes,
00:28:12 tous habillés en noir et cagoulés,
00:28:14 qui sont en train de renverser une voiture.
00:28:18 Ils la renversent, ils la cassent,
00:28:20 ils sont en train d'installer des barrages,
00:28:22 ils prennent des pots de fleurs, etc.
00:28:24 Et petit à petit, on voit des jeunes qui arrivent de partout,
00:28:28 avec des cartons chargés de mortiers, de feux d'artifices,
00:28:32 et là c'était grande soirée du 14 juillet, devant l'immeuble,
00:28:36 les voisins qui sortent, tout le monde qui dit "je veux dormir",
00:28:40 arrêtés, et on entend des ta-gueules qui fusent,
00:28:43 et ça tirait dans tous les sens,
00:28:45 vraiment on avait l'impression que c'était une scène de guerre,
00:28:48 en plein cœur de Paris, on est juste à côté du boulevard Pasteur,
00:28:52 bon c'est un quartier dit un petit peu...
00:28:54 - Un quartier plutôt bourgeois quand même !
00:28:56 - Oui, mais de l'autre côté de la rue Falguer,
00:28:58 c'est un petit peu plus populaire,
00:29:00 et là je peux vous dire que c'était des scènes de guerre,
00:29:03 littéralement, ça tirait dans tous les sens,
00:29:06 un bâtiment a pris feu,
00:29:09 il y avait un restaurant à la Mandon,
00:29:11 le feu a taigné les étages qui étaient habités,
00:29:14 le carrefour a été entièrement pillé,
00:29:17 et on se faisait appeler par des jeunes filles qui étaient masquées,
00:29:20 chargées de courses,
00:29:22 qui nous disaient "aller faire les courses au carrefour, c'est gratuit",
00:29:26 le seul tabac du coin a été entièrement pillé,
00:29:30 et la brave M a essayé d'intervenir,
00:29:34 mais a été très rapidement dépassée,
00:29:36 les policiers sont partis en courant,
00:29:38 ils n'avaient plus de munitions vers 2h du matin,
00:29:41 donc les charges ne servaient pas à grand chose,
00:29:44 et c'est au moment, nous on a bien sûr essayé d'appeler le 17, le 18,
00:29:48 rendez-vous compte, en France, 2023,
00:29:50 la nuit, il peut arriver n'importe quoi,
00:29:53 c'était même pas "veuillez attendre, on est saturés comme ça peut arriver",
00:29:57 c'était "veuillez rappeler ultérieurement",
00:29:59 "veuillez rappeler ultérieurement", les familles étaient terrorisées,
00:30:02 j'ai une voisine qui a un enfant autiste,
00:30:04 qui a fait une crise, il hurlait, on entendait ça dans tout le quartier,
00:30:08 les gens étaient affolés, personne n'a dormi,
00:30:11 donc à un moment, les CRS ont dû intervenir,
00:30:14 avec des grenades de désencerclement,
00:30:16 pour disperser les jeunes,
00:30:19 et à ce moment là,
00:30:22 je peux vous dire que j'ai demandé à passer de l'autre côté,
00:30:25 en prétextant que j'habitais de l'autre côté du quartier,
00:30:28 il a fallu que je parle arabe pour qu'on m'escorte littéralement,
00:30:31 et là j'ai pris une vidéo,
00:30:33 on voit effectivement le pillage en cours dans les magasins,
00:30:36 le feu qui a saigné les habitants...
00:30:38 - Allah, quand vous dites "il a fallu que je parle arabe pour passer de l'autre côté",
00:30:42 ça veut dire quoi en fait ?
00:30:44 - Oui, pour passer de l'autre côté,
00:30:47 et aller du côté des émeutiers, effectivement,
00:30:49 il a fallu que je parle arabe, et pour votre information, la veille,
00:30:52 j'ai dû intervenir pour que ma voisine puisse accéder à son garage,
00:30:56 qui était en panique,
00:30:59 parce qu'on allait lui jeter un cocktail Molotov,
00:31:01 pour qu'elle rentre dans le garage, elle m'appelle à pas d'heure,
00:31:04 et là je vous avoue que j'ai pris un taser et une bombe lacrymogène pour sortir les dés,
00:31:08 et à un moment je me suis ravisée,
00:31:10 je suis rentrée, je me suis voilée,
00:31:12 j'ai mis un long peignoir,
00:31:14 et je suis sortie parler en arabe aux jeunes émeutiers,
00:31:16 et je me suis dit "on laisse passer cette dame".
00:31:18 - On rappelle que vous êtes d'origine marocaine,
00:31:20 que vous êtes née au Maroc, alors restez avec nous,
00:31:23 Nadiae, qui est notre troisième voix du jour,
00:31:25 ancienne ministre de la ville, vient d'arriver,
00:31:27 on entendait l'amastide de Sérou,
00:31:30 tout petit village dans les Pyrénées Ariégeoises,
00:31:33 là on entend Paris XV,
00:31:35 comme disait Gérard Collomb,
00:31:37 je vais vous donner la citation exacte,
00:31:39 en 2018, aujourd'hui on vit côte à côte,
00:31:41 je crains que demain on vit face à face,
00:31:43 demain c'est aujourd'hui.
00:31:45 - Alors déjà d'une part, oui,
00:31:47 il y a des phénomènes de violence qui sont inacceptables,
00:31:50 et dans plusieurs villes de France,
00:31:54 j'étais juste il y a quelques instants
00:31:57 avec un représentant des syndicats de police de la CGT,
00:32:00 qui disait encore que nous sommes
00:32:02 encore loin de ce qui est arrivé en 2005,
00:32:05 notamment des actes de révolte dans les quartiers,
00:32:09 et effectivement, ce qu'on entend là,
00:32:11 c'est inacceptable.
00:32:13 On ne peut pas tolérer cette violence.
00:32:15 - Mais il a raconté un élément de la violence raciale !
00:32:18 - Elle se traduit, la violence, vous savez,
00:32:22 elle est multiforme,
00:32:24 et elle ne fait pas dans la dentelle.
00:32:27 Là, aujourd'hui, les individus veulent en découdre,
00:32:30 ils veulent en découdre avec les forces de l'ordre,
00:32:33 ils veulent en découdre avec tout ce qui représente l'autorité.
00:32:37 Donc il y a une explosion de la violence,
00:32:40 avec des phénomènes de casses,
00:32:43 d'incendies, de pillages,
00:32:47 avec des bandes qui sont plutôt organisées.
00:32:50 Et on l'a vu, en fait, les phénomènes de cette nuit,
00:32:52 de la nuit dernière, ce sont plutôt des bandes organisées
00:32:55 qui envoient en première ligne les jeunes,
00:32:58 les plus jeunes mineurs, comme des boucliers,
00:33:01 et derrière, il y a ces phénomènes que l'on voit,
00:33:03 d'attenté à des mairies,
00:33:05 d'attenté à tout ce qui représente l'institution,
00:33:07 et donc aussi des pillages.
00:33:09 - Madame la ministre, d'abord,
00:33:12 je vais être peut-être critique
00:33:15 avec la manière dont tout cela est géré,
00:33:18 mais croyez bien que je le dirai avec beaucoup de courtoisie.
00:33:22 Il faut... Je suis ravi que vous soyez là.
00:33:25 J'ai entendu dire le contraire, moi,
00:33:28 que c'est infiniment plus grave que 2005,
00:33:31 parce que ça dépasse les ressorts qu'on a connus en 2005.
00:33:35 - C'est différent, oui. Vous avez raison.
00:33:37 - Et que, par ailleurs, j'ai le sentiment,
00:33:40 mais encore une fois, vous êtes bien placée,
00:33:43 pour le savoir, que, aujourd'hui, la mort de Naël
00:33:46 n'a plus l'ombre d'une importance pour personne,
00:33:49 qu'il y a une sorte de subversion sociale et raciale
00:33:53 qui se met en place.
00:33:55 Est-ce que vous n'avez pas l'impression,
00:33:57 je pose ma question brutalement,
00:33:59 que le pouvoir lui-même est dépassé ?
00:34:02 - Non, il ne faut pas laisser croire que le pouvoir est dépassé.
00:34:05 Nous devons l'installer, le réinstaller,
00:34:08 et amener de l'apaisement.
00:34:09 Vous avez raison, les phénomènes de violence
00:34:11 sont différents par rapport à 2005.
00:34:13 Ils sont moins nombreux, mais plus violents,
00:34:15 plus organisés, parce que, justement,
00:34:18 il y a un ensemble, un tout, qui ressurgit.
00:34:21 Et c'est beaucoup plus complexe que la mort de Naël,
00:34:23 qui a été un élément déclencheur
00:34:25 de toute une révolte derrière, de toute une colère.
00:34:28 Et, effectivement, ce n'est pas respecté,
00:34:30 ni la mémoire du jeune, ni les habitants des quartiers,
00:34:33 ni la mémoire du jeune, ni la mémoire du jeune.
00:34:35 - Allez, allez, 0826 300 300, restez avec nous,
00:34:37 on fait une petite pause, on revient dans quelques instants.
00:34:39 Bien entendu, avec Philippe Hichon, qui est avec nous,
00:34:42 avec Nadia Hay, députée LREM et ancienne ministre de la Ville,
00:34:46 René Chiche et Philippe Bulger,
00:34:47 et vos appels au 0826 300 300,
00:34:49 et merci pour l'ensemble de vos témoignages,
00:34:51 qui sont très, très lourds.
00:34:54 En tout cas, on vous attend.
00:34:55 - Les vraies voix sur le radio, 17h20,
00:34:58 Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:35:01 - Les vraies voix du jour avec, bien sûr, Philippe David,
00:35:03 on est ensemble jusqu'à 19h.
00:35:04 Philippe Bulger est avec nous, René Chiche, Nadia Hay,
00:35:07 députée LREM et ancienne ministre de la Ville,
00:35:09 Philippe Hichon, ancien commandant d'unité de la BAC 93,
00:35:12 et beaucoup, beaucoup, beaucoup d'appels au standard,
00:35:15 avec un Créteil, Boris, qui nous appelle de Créteil.
00:35:18 Bonsoir Boris. - Bonsoir Boris.
00:35:20 - Bonsoir à tous, bonsoir Cécile, bonsoir Philippe.
00:35:22 - Une réaction, Boris. - Une réaction.
00:35:24 - Alors, ma réaction, je ne sais même pas où commencer, en fait.
00:35:27 C'est tellement incompréhensible.
00:35:29 Il s'est passé des choses à Créteil-Soleil,
00:35:31 c'est un très gros centre commercial à Créteil.
00:35:33 - Oui, absolument, c'est l'information qu'on a eue.
00:35:35 Moi, je n'ai pas été voir, je préfère me tenir loin de tout ça.
00:35:38 Mais je trouve la situation...
00:35:41 La maman a appelé au calme, la maman du pénal,
00:35:43 elle a appelé au calme, elle a reconnu que...
00:35:45 En tout cas, elle reconnaît que l'État s'est tourné vers le policier,
00:35:49 après on en pense ce qu'on veut, mais en tout cas,
00:35:51 il est incriminé, il est en prison pour l'instant.
00:35:53 Mais je suis ahuri par les témoignages des intervenants
00:35:55 qu'il y a eu avance, un Golfe, Béchet, en Ariège.
00:35:59 Quel rapport ?
00:36:01 Une rue assiégée dans le 15ème, comme nous disait l'intervenant juste avant.
00:36:05 C'est à peu près la même chose.
00:36:07 Et en plus, je me demande où met-on la barre, en fait ?
00:36:10 Comment on fait pour les arrêter ?
00:36:12 Est-ce qu'on fait comme les Hollandais,
00:36:14 où ils finissent par tirer à balles réelles sur la foule ?
00:36:16 On fait quoi ?
00:36:18 - C'est une vraie question.
00:36:20 Ala, qui est avec nous, toujours en ligne.
00:36:22 Ala, vous êtes là ?
00:36:23 - Oui, absolument.
00:36:24 - Ala, deux secondes.
00:36:26 Vous aussi, vous avez eu ce lien avec les commerçants,
00:36:30 avec certains qui ont été protégés, d'autres pas.
00:36:33 - Absolument.
00:36:35 Déjà hier soir, je passe de l'autre côté,
00:36:37 je vais vers la place au bout de la rue,
00:36:39 où vraiment tout a été saccagé.
00:36:41 J'arrive vers quelqu'un qui était là,
00:36:45 et il me dit qu'il est d'origine indienne,
00:36:48 qu'il a un commerce, une épicerie,
00:36:50 et qu'il restera là, debout, toute la nuit.
00:36:52 Et que, clairement, je reprends ces mots,
00:36:55 parce que je l'ai enregistré, me disant ça,
00:36:57 il butera quiconque touchera à son commerce,
00:37:00 tout le monde le connaît,
00:37:01 et on ne touchera pas à son commerce,
00:37:02 et c'est exactement ce qui est arrivé.
00:37:03 Ce matin, l'assidération,
00:37:06 tout le monde est en train de prendre des photos, des vidéos,
00:37:08 se rend compte qu'on n'a plus de tabac,
00:37:10 on n'a plus le petit supermarché du coin,
00:37:12 et je m'installe au café qui a été épargné,
00:37:14 à part quelques pots de fleurs,
00:37:16 et un olivier qui ont été brûlés,
00:37:18 parce qu'ils se sont servis comme un barrage,
00:37:20 et là, il me dit, vous savez, nous, on a été menacés,
00:37:23 parce qu'on se barricadait il y a deux jours,
00:37:24 on nous a jeté une bouteille devant notre commerce,
00:37:27 et là, ils nous ont promis qu'ils ne nous toucheront pas ce soir,
00:37:31 et on ne s'est pas barricadés.
00:37:33 Et je lui dis, mais donc, vous savez qui c'est ?
00:37:35 Il me dit, mais nous savons tous qui c'est !
00:37:37 Et alors, bien entendu, dans ce quartier que je décrivais de populaire,
00:37:41 vous avez à la sortie de chez moi,
00:37:43 un parc avec 20 guetteurs qui sont là tous les jours,
00:37:45 c'est des gens du coin,
00:37:47 ils ont été rejoints par beaucoup de jeunes des autres quartiers,
00:37:50 notamment à Pernetier aussi,
00:37:52 dans le 14ème, où ça a pété, etc.
00:37:54 Et ils avaient pour code de ne pas toucher aux gens.
00:37:57 C'était assez sidérant, parce que vous voyez des tirs,
00:38:01 des coups de fusil, des mortiers,
00:38:03 vous avez peur que ça vous tombe dessus,
00:38:06 et en même temps, vous pouvez marcher,
00:38:08 et vous voyez les mamans qui sortent,
00:38:10 tout le monde est en train de filmer, de regarder,
00:38:12 à aucun moment, à aucun moment,
00:38:14 je voudrais vraiment insister dessus,
00:38:16 notamment par rapport à ce qu'a dit la députée Renaissance,
00:38:18 je n'ai entendu justice pour Nahel.
00:38:20 Ça fait deux nuits, je n'ai jamais entendu justice pour Nahel.
00:38:23 Quand on met en danger des riverains,
00:38:25 qu'on est là, prêts à brûler des habitations,
00:38:28 je ne comprends pas comment on peut estimer
00:38:32 que ces gens pleurent une vie alors qu'ils n'ont pas de respect pour la vie humaine.
00:38:36 - Merci Alain. - Bougez pas.
00:38:37 - On va retrouver Claude Capillon, ancien maire de Rennies-sous-Bois.
00:38:40 Bonsoir Claude Capillon.
00:38:42 - Bonsoir.
00:38:43 - Vous avez entendu le témoignage d'un auditeur de Sud Radio, Boris,
00:38:45 il y a eu des problèmes à Créteil-Soleil.
00:38:47 Il y en a eu par exemple au centre commercial Carré-Sénard,
00:38:49 c'est en Seine-et-Marne.
00:38:51 En ce moment même, Rennies 2 est en train d'être pillé.
00:38:54 Et on s'est téléphoné avant l'émission, vous disiez en 2005,
00:38:56 on a eu beaucoup de voitures brûlées,
00:38:58 mais pour Rennies 2, on n'y avait pas touché.
00:39:00 - Oui absolument, en ce moment, il y a un gros problème sur Rennies 2,
00:39:04 dont les magasins sont pillés.
00:39:06 Et par rapport à 2005,
00:39:09 les points déclencheurs sont les mêmes.
00:39:11 C'est des deux zones de Clichy qui sont morts.
00:39:15 Et là c'est un zone malheureusement de Nanterre.
00:39:19 La similitude s'arrête là.
00:39:22 En 2005, c'était les banlieues.
00:39:25 Là malheureusement, et je pense que la situation est plus grave,
00:39:28 parce que ça touche toute la France,
00:39:30 et ça touche des petites villes
00:39:32 qui n'étaient absolument pas touchées auparavant.
00:39:34 - La Bastille de Ceyron.
00:39:36 - Pour rester avec nous,
00:39:38 on a Raphaël 0826 300 300 qui nous appelle de Cachan.
00:39:41 Raphaël, bonsoir.
00:39:42 - Bonsoir Raphaël.
00:39:43 - Bonsoir, allez, revez-vous.
00:39:44 Bonsoir à tous.
00:39:45 - Et vous, vous avez été témoin ?
00:39:47 - Alors effectivement, témoin cette nuit de tirs de mortiers
00:39:52 de manière très rapprochée et très fréquente.
00:39:56 - Vous êtes où ? Vous êtes à Cachan je crois, c'est ça ?
00:39:58 - Oui, à Cachan, dans le Val-de-Marne, en centre-ville.
00:40:03 Habituellement, les tirs de mortiers sont plutôt localisés
00:40:06 dans un quartier qui s'appelle La Plaine,
00:40:09 un petit peu plus éloigné du centre-ville.
00:40:11 Et là, c'est ce qu'ils montrent,
00:40:13 des tirs de mortiers vraiment à proximité immédiat du centre-ville,
00:40:15 et toute la nuit, ce n'est pas une fois par si dans l'herbe.
00:40:19 C'était vraiment très très rapproché.
00:40:21 Et on assistait aussi à un caillassage du théâtre de la ville de Cachan,
00:40:27 qui est également situé à proximité du centre-ville,
00:40:29 et ainsi qu'un local Emmaüs,
00:40:31 qui est un local, une friperie,
00:40:34 qui revend ou qui donne des vêtements aux plus modestes d'entre nous.
00:40:38 Et donc, effectivement, cette image de saccage de ce local-là
00:40:42 m'a vraiment heurté,
00:40:44 puisque, à titre personnel, je donne de temps en temps des vêtements
00:40:47 pour, effectivement, que la tête en serve une dernière fois aux plus âgés.
00:40:52 Donc voilà, c'est des émeutes qui sont assez éloignées
00:40:57 de ce qu'on a pu connaître en 2005,
00:40:59 dans le sens où c'est vraiment une congresse assez jeune,
00:41:02 et qui s'attaque à tout ce qui les environne, en fait.
00:41:06 - Restez avec nous, Raphaël,
00:41:08 Philippe, Hichon, vous c'est le côté police,
00:41:10 ancien patron de la BAC 93,
00:41:12 et la réponse c'est quoi ?
00:41:13 Puisque là, cette succession de témoignages,
00:41:16 c'est la guerre civile, en fait.
00:41:18 Pardon, je suis peut-être excessive, mais on y est presque, quand même.
00:41:21 - Alors, je vais me tourner vers Madame la Ministre,
00:41:23 et je vais essayer de garder la même urbanité que Philippe Bilger.
00:41:27 Moi, je suis très inquiet, très préoccupé.
00:41:29 Tous les retours, donc je suis retraité maintenant,
00:41:33 donc je n'ai plus de devoir de réserve,
00:41:35 tous les retours que j'ai, Madame la Ministre,
00:41:37 du terrain de mes anciens collègues,
00:41:39 c'est la préoccupation, parce que les instructions
00:41:41 ne sont pas très claires,
00:41:43 les instructions ne sont surtout pas d'aller au contact des émeutiers,
00:41:45 et les instructions ne sont de ne pas procéder à des interpellations.
00:41:48 Est-ce que vous pouvez, ce soir,
00:41:50 au nom de la représentation nationale,
00:41:52 ou en tous les cas des contacts que vous avez, évidemment, avec le Guerre-Volant,
00:41:54 assurer les Français que, dans les jours qui suivent,
00:41:57 la réponse va être franche, ferme et forte ?
00:42:00 - Alors, déjà, il y a eu des interpellations la nuit dernière.
00:42:03 - Il y en a eu beaucoup.
00:42:04 - Beaucoup d'interpellés, et notamment 30% de ces interpellés ont moins de 14 ans.
00:42:10 Donc, les interpellations ont lieu.
00:42:12 Et effectivement, c'est toujours très compliqué dans ces phénomènes-là
00:42:15 d'aller dans un contact franc et direct,
00:42:18 parce qu'il ne faut pas non plus faire de blessés,
00:42:20 ni d'un côté, ni de l'autre.
00:42:22 - Il y a eu beaucoup de membres des forces de l'ordre blessés.
00:42:25 - Exactement. Et pourtant, il y a eu beaucoup.
00:42:27 Donc, imaginez si l'instruction, c'est d'aller encore plus au contact.
00:42:31 Maintenant, est-ce que, pour autant,
00:42:33 il ne faut pas apporter une réponse proportionnée à la situation ?
00:42:37 Bien évidemment que oui.
00:42:38 Et d'ailleurs, c'est ce qu'a dit le président de la République
00:42:41 à la sortie de la réunion de crise,
00:42:44 de l'assumé de crise,
00:42:45 c'est qu'il va y avoir des dispositions supplémentaires
00:42:50 et des moyens supplémentaires
00:42:52 pour venir apporter une solution
00:42:54 et une réponse proportionnée aux phénomènes de violence que nous avons en face.
00:42:58 - Madame la députée, j'aurais une question rapidement.
00:43:01 Moi, ces mouvements me paraissent trop spontanés pour être vrai.
00:43:05 Est-ce que, suite à vos contacts avec le gouvernement ce matin,
00:43:09 est-ce qu'on peut envisager qu'il y ait une sorte d'organisation
00:43:14 qui gère tout ça ?
00:43:17 Tous ces mouvements spontanés un peu partout, dans des villes, des villages,
00:43:20 ça me paraît absolument ahurissant.
00:43:22 Est-ce que, en parlant franchement,
00:43:24 est-ce que vous pouvez nous dire si, au gouvernement,
00:43:28 on n'envisage pas aussi une piste comme celle-ci ?
00:43:30 - Alors, cela n'a pas été évoqué ce matin, je vous le confirme.
00:43:33 Maintenant, est-ce que c'est exclu ? Bien évidemment que non.
00:43:37 Ils sont en train de croiser les données avec les services de renseignement.
00:43:40 - Donc c'est une possibilité ?
00:43:42 - C'est une possibilité.
00:43:43 En tout cas, ce que nous observons,
00:43:44 c'est qu'il y a des phénomènes singuliers que nous n'avons jamais observés avant ça.
00:43:49 Donc, il faut trouver l'explication.
00:43:51 Attaquer Rony II, je crois que c'est l'ancien maire de Rony qui nous dit,
00:43:56 ça n'a jamais eu lieu pendant les émeutes.
00:44:00 Et pour autant, vous savez, à Trappes, ma mère y réside encore,
00:44:04 dans la tour où j'ai grandi,
00:44:06 l'hôpital privé de Trappes a été attaqué.
00:44:09 Ça ne s'est jamais vu.
00:44:11 Sachant que les patients, les malades qui sont traités dans cet hôpital
00:44:16 sont bien souvent des trappistes.
00:44:18 Donc certainement, des membres, soit des voisins, soit des membres de leur famille,
00:44:22 des femmes qui ont accouché, des personnes qui sont en réanimation,
00:44:25 des personnes âgées qui sont en soins intensifs, certainement.
00:44:28 Et pour autant, l'hôpital a été attaqué.
00:44:30 Donc c'est pour vous dire que ce phénomène,
00:44:33 peut-être moins nombreux d'après ce que nous disent les syndicats de police,
00:44:37 après c'est à voir et à confronter les différents chiffres,
00:44:39 mais en tout cas, ils ont changé de nature.
00:44:41 Et ils sont plus violents, et ils sont plus organisés.
00:44:44 Et plus jeunes.
00:44:45 Et plus jeunes. Parce que, encore une fois, les jeunes sont envoyés en bouclier,
00:44:48 parce qu'on sait que la réponse pénale ne va pas être à la hauteur des faits qui sont commis.
00:44:54 Il n'y a pas fort à changer peut-être.
00:44:55 Oui, peut-être, mais en tout cas, l'heure de la réflexion et des réponses politiques va arriver.
00:45:01 Pour l'instant, c'est l'apaisement, le retour au calme et le retour à l'ordre républicain.
00:45:06 C'est ce qui doit nous animer.
00:45:07 Vous restez avec nous, on revient dans quelques instants.
00:45:09 On n'a pas fini, bien entendu. 0826 300 300, énormément de témoignages au 0826 300 300.
00:45:15 On n'a pas le temps de prendre tout le monde, malheureusement.
00:45:17 Merci beaucoup. Dans un instant, le coup de gueule de Philippe David.
00:45:20 Parce qu'il faut bien qu'il s'énerve.
00:45:22 Ça va être un gros coup de gueule contre l'ONU. Le machin, comme disait le général De Gaulle.
00:45:25 Les vraies voix sur le radio, 17h20h, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:45:31 Merci beaucoup pour tous ces témoignages depuis 17h avec Philippe David.
00:45:36 Que vous soyez maire, que vous soyez un simple citoyen, en tout cas, témoin,
00:45:41 et que vous soyez aussi commerçant.
00:45:43 On a eu quand même pas mal de témoignages.
00:45:45 Ça va continuer, parce que ça continue de sonner au 0826 300 300.
00:45:48 Philippe Bidjer et Thabékrou, nous, René Chiche et Nadia Hay, députés La République En Marche des Yvines,
00:45:53 et anciennes ministres de la Ville, on vous attend au standard.
00:45:56 On est ravis, en tout cas, de partager ce moment avec vous jusqu'à 19h.
00:45:59 En attendant, c'est le coup de gueule de Philippe David.
00:46:01 Les vraies voix sur le radio.
00:46:03 Et ce coup de gueule contre l'ONU, Philippe ?
00:46:06 Oui, Cécile, en lisant un tweet, j'ai cru qu'il émanait du site parodique l'Agence France Presque.
00:46:11 Mais non, ce n'était ni un fake, ni un trait d'humour.
00:46:14 C'était bien un tweet de l'AFP, l'Agence France Presque.
00:46:18 Un tweet qui émane d'un machin, pour paraphraser le général De Gaulle,
00:46:22 qui s'appelle l'ONU, l'Organisation des Nations Unies, qui demande à la France,
00:46:25 accrochez-vous bien, de se pencher sérieusement sur les profonds problèmes de racisme
00:46:30 et de discrimination raciale au sein des forces de l'ordre ?
00:46:33 Vous avez bien entendu, c'est un message adressé à la France,
00:46:36 alors que la même ONU avait mis à la tête du panel des droits de l'homme l'Arabie Saoudite.
00:46:41 C'était en 2015, à la tête, sans jeu de mots, quand on connaît le nombre de décapitations dans ce pays
00:46:47 et sa prédisposition à transformer un journaliste en carcasse de viande à la découpe.
00:46:51 Une ONU qui avait accepté l'Iran au sein de la commission de la femme,
00:46:57 avant finalement de l'exclure en décembre dernier, suite à la terrible répression consécutive
00:47:04 à l'assassinat de Massa Amini trois mois plus tôt.
00:47:07 Alors merci à l'ONU de se couvrir de ridicule, car quand on voit les émeutes des deux derniers jours en France,
00:47:12 si celles-ci s'étaient déroulées en Arabie Saoudite, en Iran ou même aux Etats-Unis, pays démocratique,
00:47:17 les morts tombées sous les balles des forces de l'ordre se montraient par dizaines,
00:47:20 le ridicule ne tue pas, heureusement pour l'ONU et heureusement pour les politiques,
00:47:25 qui ont répondu à la suite en se félicitant de cette demande de l'ONU.
00:47:29 Voilà.
00:47:32 C'est très bien.
00:47:33 Oui, voilà, j'ai envie de dire...
00:47:35 Et je craignais que vous soyez éloignée du sujet, je ne connaissais pas le fond de votre propos,
00:47:42 mais c'est tout à fait raccordé à notre situation nationale.
00:47:48 Voilà.
00:47:49 Et je partage totalement aussi le constat que le racisme n'est pas structurel dans la police.
00:47:57 Il y a des policiers racistes, il y a des policiers qui discriminent, mais ça reste minoritaire.
00:48:02 Comme partout.
00:48:03 Et comme partout.
00:48:04 Et c'est comme cette fameuse expression que j'utilise maintenant assez régulièrement,
00:48:10 "Je refuse qu'on jette le discrédit sur nos forces de l'ordre, sur la police,
00:48:15 comme je refuse qu'on mette dans le même panier les jeunes de nos quartiers."
00:48:18 Il y a justement des phénomènes minoritaires d'un côté comme de l'autre.
00:48:22 Je ne comprends pas que l'ONU se fasse l'hiver tragique, certes, pour dire que la police française serait raciste,
00:48:33 et je pense que l'ONU a actuellement d'autres thèmes beaucoup plus préoccupants à s'occuper,
00:48:37 comme la guerre en Ukraine ou autre chose comme ça.
00:48:39 Il ne faut pas nous importer les phénomènes américains en France,
00:48:42 on n'est pas du tout, ce n'est pas la même société, donc voilà.
00:48:45 - Et juste leur expliquer qu'en matière de calendrier, il faut faire attention quand même.
00:48:49 - L'ONU est tellement grotesque que je me dis que, heureusement que Pablo Escobar n'est plus de ce monde,
00:48:53 ils auraient été capables de le nommer à la tête de la mission anti-droite.
00:48:55 - L'ONU peut servir quand même, parfois, attention.
00:48:57 - Si vous n'en avez pas vu ce tweet, il faut bien le faire sur ce sujet.
00:49:01 - Écoutez, ils ont peut-être récupéré un vieux sujet, ils n'avaient peut-être pas d'idée,
00:49:06 c'est comme ça, c'est calme.
00:49:08 - En France, on n'a pas de pétrole, on a des idées, eux ils n'ont pas de pétrole mais ils ont de mauvaises idées.
00:49:11 - Ils ont envie d'indigner Philippe David.
00:49:13 - Voilà, c'est ça, c'est ça.
00:49:15 - Ce qui arrive assez fréquemment.
00:49:17 - Tout de suite, Félix Mathieu avec le top click.
00:49:19 - Les vraies voix Sud Radio, c'est le top click.
00:49:23 - Et la particularité, Félix, de ces émeutes est d'être partagé en temps réel.
00:49:28 - Les pillages commencent déjà à Strasbourg, écrit Karen Tardy sur Twitter tout à l'heure,
00:49:32 en partageant ces images d'un grand magasin en train de se faire vandaliser.
00:49:36 - 4 téléphones ! 5 ! 6 !
00:49:40 - Il y en a, viens rentrer dedans, il y en a pour toi.
00:49:43 - Il y en a pour toi, viens rentrer dedans.
00:49:45 - 5, 6 téléphones et la dénommée Karen d'ironiser, c'est la faute aux réseaux sociaux d'après Macron.
00:49:50 Une scène similaire tourne sur les réseaux sociaux, à Rony 2, pillage en plein jour tout à l'heure.
00:49:55 Des vidéos, des incendies, des pillages qui inondent les réseaux sociaux, on en parlait tout à l'heure.
00:50:03 Une réunion va même se tenir à 18h30 entre les ministres du numérique et de l'intérieur
00:50:07 et les responsables de ces plateformes numériques.
00:50:10 Le chef de l'État les accuse de favoriser une certaine forme de mimétisme.
00:50:14 Parmi ces vidéos qui tournent, celle d'un pillage de magasins,
00:50:17 cette nuit avec même une dame en train de courir avec des produits,
00:50:21 visiblement des produits électroménagers sous les bras.
00:50:23 - Là c'est abusé. Regarde, regarde, regarde.
00:50:29 Pour les personnes qui se demandent ce que font des parents des minots dehors à 3h du matin,
00:50:33 eh bien, ils font leur course, écrit un internaute en partageant cette vidéo.
00:50:38 D'autres au contraire saluent le geste d'autorité impressionnant d'un père
00:50:42 qu'on voit traîner son fils de force à la voiture pour le ramener chez lui.
00:50:46 Son fils qu'il enferme même dans le coffre de la voiture pour ne pas qu'il ressorte.
00:50:55 Autre vidéo très partagée, la supplique de cette mère en train de regarder des émeutiers
00:51:02 qui attaquent une école en pleine nuit.
00:51:04 - Ne touchez pas l'école !
00:51:06 "Ne touchez pas l'école", dit-elle.
00:51:13 Certains saluent le courage de cette femme qui s'oppose à l'incendie de l'école.
00:51:16 C'est sans doute après ce genre d'image que la présidente de la région,
00:51:22 l'élu de France Valérie Pécresse, a décidé de faire cette annonce.
00:51:25 - Des parents d'élèves en pleurent, eh bien nous ne laisserons pas faire.
00:51:30 Nous ne laisserons pas des voyous s'attaquer au symbole de la République.
00:51:34 La République est partout chez elles, elle le restera.
00:51:37 C'est pour cela que la région va dégager dès la semaine prochaine
00:51:40 un budget exceptionnel de 20 millions d'euros pour venir en aide aux maires
00:51:44 et pour reconstruire.
00:51:46 Nous reconstruirons et nous ne cèderons pas d'impousse à la violence.
00:51:50 - 20 millions d'euros de la région, elle le france.
00:51:52 Certains internautes s'agacent de cette annonce qui, selon eux,
00:51:55 arrive trop tôt sur le mode du contribuable agacé.
00:51:58 Ils reprochent à la région de dégainer de l'argent public
00:52:00 alors même qu'on est encore en pleine tension.
00:52:02 - Philippe Bilger...
00:52:04 - Et puis surtout, elle n'est pas la seule.
00:52:06 J'ai entendu parfois le président de la République le dire aussi.
00:52:10 Cette phrase "nous ne céderons pas d'impousse", elle est grotesque.
00:52:14 Alors que l'État ne cesse de céder.
00:52:17 Elle va donner 20 millions d'euros, c'est très bien.
00:52:21 Mais elle ne peut rien faire d'autre.
00:52:24 C'est ça, cas de dramatique.
00:52:26 - Nadia Haye...
00:52:27 - Non, ce n'est pas une question de ne pas céder.
00:52:30 Je pense qu'effectivement, c'est un peu trop tôt
00:52:32 de chiffrer les dégâts et de dégager des budgets.
00:52:35 Vous savez, on a eu un comité interministériel de la ville
00:52:38 ce matin qui s'est tenu et présidé par la première ministre.
00:52:41 Il devait normalement y avoir des annonces pour les quartiers.
00:52:45 Mais ça a été suspendu.
00:52:47 Parce que l'heure n'est pas aux annonces,
00:52:49 l'heure n'est pas à la façon dont on va reconstruire.
00:52:51 L'heure est à l'ordre républicain de ramener le calme.
00:52:55 - On attend, madame.
00:52:57 - Oui, c'est-à-dire que là, Valérie Pécresse fait encore preuve
00:52:59 d'insuffisance et de faiblesse.
00:53:02 En plus, l'argent qu'elle souhaite inoculer,
00:53:05 c'est un peu de l'argent négatif.
00:53:07 C'est de l'argent qui va maintenant reconstruire des choses.
00:53:10 Ensuite, on va nous dire qu'il va falloir encore de l'argent
00:53:13 pour essayer de renouer des liens, de donner des moyens.
00:53:16 Donc tout ça me semble un peu un cercle féminin.
00:53:19 - On va attendre que les dévastations soient terminées.
00:53:23 On fera le compte après.
00:53:25 - Je pense que les gens ont plus besoin de sécurité en ce moment que d'argent.
00:53:28 Vous restez avec nous dans un instant.
00:53:30 Le témoignage incroyable, il y a quelques semaines,
00:53:32 nous étions en direct avec le Grand Matin Sud Radio
00:53:36 avec Patrick Roger dans une brasserie à Marseille
00:53:40 qui s'appelle la Samaritaine.
00:53:42 Elle a été très heureuse d'être accueillie.
00:53:44 Elle a été dévastée.
00:53:46 Quand je vous dis dévastée, on en parle dans quelques instants.
00:53:48 On est avec Philippe Bilger, avec René Chiche,
00:53:57 directeur de radioaction du groupe Entreprendre la Fond Presse.
00:54:00 Nadia Haie, députée La République En Marche des Yvelines
00:54:02 et ancienne ministre de la Ville.
00:54:04 Et vos appels 0826 300 300.
00:54:06 Je vous le disais tout à l'heure, juste avant notre petite pause,
00:54:09 nous avions eu la chance, il y a à peu près trois semaines,
00:54:12 d'être avec Philippe David et le Grand Matin Sud Radio et Patrick Roger.
00:54:16 On avait été reçus admirablement bien à la Samaritaine.
00:54:19 C'est une très belle brasserie sur le Vieux-Port à Marseille
00:54:23 avec Alexandre Sédic et toute l'équipe de la Samaritaine
00:54:27 qui nous avait accueillis.
00:54:28 On avait fait une émission entière et il est avec nous en direct.
00:54:31 Alexandre Sédic, bonsoir. Merci d'être avec nous.
00:54:34 - Bonsoir.
00:54:36 - C'est très touchant parce que forcément, quand on connaît ce lieu,
00:54:41 on imagine que pour vous c'est une catastrophe
00:54:43 puisque je disais que votre brasserie dont vous êtes le directeur a été saccagée.
00:54:49 - Oui, tout à fait.
00:54:51 On a 13 baies vitrées qui ont été explosées.
00:54:56 On a tout notre mobilier qui s'est retrouvé dans la rue
00:55:00 pour former une barricade face au cordon de CRS.
00:55:05 Et effectivement, ça a été assez compliqué, ne serait-ce que de récupérer notre mobilier.
00:55:11 On était fermés et on a essayé de récupérer notre mobilier.
00:55:17 Ça a été assez compliqué.
00:55:19 Et donc, on l'a récupéré tant et à que mal dans un état déplorable.
00:55:24 Mais bon, voilà, on a 13 baies vitrées explosées.
00:55:28 - Alexandre Sédic, j'imagine que vous êtes forcément fermé.
00:55:32 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, la brasserie est à la fin.
00:55:35 - Non, la flammaritaine ne ferme jamais.
00:55:37 C'est un principe, elle ne ferme jamais.
00:55:40 On a pu réouvrir partiellement à 10h30 ce matin.
00:55:46 Et voilà, on a fait avec le mobilier qui restait debout.
00:55:51 Et puis pour le reste, il faudra réinvestir
00:55:58 parce qu'il y en a dû jeter une bonne partie du mobilier.
00:56:03 - Quand vous voyez ces entrepreneurs qui se font saccager,
00:56:06 vous réagissez comment René Chiche ?
00:56:08 - Surtout que c'est une institution, la samaritaine à Marseille.
00:56:11 - Non, écoutez, de toute façon, c'est toujours triste de voir de la violence comme ça pour des entrepreneurs.
00:56:17 Simplement, je voulais savoir, ça s'est passé durant la nuit dernière.
00:56:22 Et c'était ouvert pendant... ?
00:56:25 - Nous étions fermés, on a fermé sous les...
00:56:30 Comment dire ?
00:56:32 Ce qu'on voit des policiers...
00:56:35 - C'est des préconisations des policiers, c'est-à-dire qu'ils vous ont conseillé de fermer, c'est ça ?
00:56:38 - Non, pas du tout. Il y avait les lacrymogènes.
00:56:41 - Ah d'accord. - Les lacrymogènes, ça a été assez compliqué.
00:56:44 Mais on a fermé à l'heure habituelle.
00:56:47 Ensuite, environ trois quarts d'heure, une heure après,
00:56:50 j'ai eu une alerte, on m'a dit,
00:56:53 tout est saccagé, la véranda est explosée,
00:56:57 ils ont pris le mobilier,
00:57:00 ils l'ont mis, ils l'ont réparti un peu partout.
00:57:03 Donc je suis revenu et c'est là que j'ai constaté le désastre.
00:57:07 - Mais vous étiez la cible privilégiée dans ce secteur,
00:57:10 ou il y a eu d'autres commerces comme vous, d'autres établissements comme vous ?
00:57:14 - Il y a eu beaucoup d'autres établissements, parce qu'il y a énormément de groupes
00:57:18 qui circulaient un peu partout dans Marseille.
00:57:20 Donc on n'est vraiment pas les seuls.
00:57:22 Je crois qu'il y a la Brasserie du Soleil, il y a beaucoup d'autres.
00:57:26 Il y a aussi des magasins comme Max & Jouet,
00:57:30 il y a des Monoprix, un peu plus loin.
00:57:32 Mais en fait, c'est parce que les forces de l'ordre
00:57:35 étaient stationnées sur la rue de la République.
00:57:38 Et nous, on fait l'angle avec la rue de la République.
00:57:40 C'est la raison pour laquelle ça s'est produit à cet endroit-là.
00:57:43 S'ils avaient été positionnés par exemple sur la Cannebière,
00:57:45 ça ne se serait pas sur la Cannebière.
00:57:47 - Est-ce que vous trouvez que ces manifestations
00:57:49 ont été très différentes des précédentes violences ?
00:57:54 - Oui, parce que là, il y a vraiment la volonté
00:57:59 de cibler les forces de l'ordre,
00:58:01 en sachant que les forces de l'ordre ne réagiront pas.
00:58:05 Donc c'est un truc impressionnant.
00:58:08 - Alexandre, restez avec nous. Merci beaucoup.
00:58:10 - Merci. On prend la direction des Yvelines.
00:58:12 Nous sommes en compagnie de Nicolas Dainville, maire de La Verrière.
00:58:15 Bonsoir, monsieur le maire.
00:58:17 - Bonsoir à vous.
00:58:19 - Vous avez eu deux écoles totalement détruites
00:58:22 qui ne pourront pas être reconstruites pour la rentrée des classes.
00:58:25 Les enfants sont traumatisés.
00:58:27 Dites-nous, quelle est la situation dans votre commune ?
00:58:31 - Eh bien, écoutez, déjà l'effroi, l'horreur,
00:58:36 quand on a découvert que deux de nos écoles municipales sur trois
00:58:40 étaient parties en fumée,
00:58:43 avec l'accueil des familles qui étaient sous le choc,
00:58:46 les enfants en pleurs,
00:58:48 les personnels de l'éducation nationale,
00:58:50 les personnels de la mairie qui accompagnent les enfants totalement traumatisés.
00:58:56 Et donc on a dû gérer la situation de crise
00:58:59 avec une cellule d'accompagnement psychologique,
00:59:02 avec la présence du préfet, avec la présence aussi de la rectrice,
00:59:06 qui sont venues à nos côtés pour orienter les élèves,
00:59:09 déjà dans la journée d'hier,
00:59:12 et puis pour finir l'année dans nos structures municipales.
00:59:15 Mais c'est une immense tristesse,
00:59:18 et je vous dis un traumatisme,
00:59:20 dont on mettra du temps à se relever.
00:59:23 - Oui, Philippe Bidjara, allez-y.
00:59:25 - Monsieur le maire, est-ce que vous diriez que ces actes inqualifiables
00:59:29 ressemblent à ceux que peut-être vous avez pu connaître en autres circonstances,
00:59:34 ou est-ce que vous voyez quelque chose de différent dans ces actes inqualifiables ?
00:59:42 - Là, je pense qu'on a atteint un degré d'horreur et de frayeur
00:59:49 qui dépasse tout ce que moi j'ai pu connaître personnellement.
00:59:53 On a des pompiers qui n'ont pas pu intervenir à temps,
00:59:56 avec des tirs de mortiers, avec des barrages,
01:00:00 qui ont entravé leur intervention.
01:00:04 On a des forces de l'ordre qui étaient totalement dépassées,
01:00:07 qui d'ailleurs étaient assez peu présentes,
01:00:10 pour ne pas exciter les émeutiers.
01:00:13 Mais force est de constater que les habitants étaient affolés.
01:00:16 Il y a eu du porte-à-porte fait dans les immeubles,
01:00:18 dans le quartier du Bois-de-Létan, pour dire aux habitants
01:00:21 "ça va brûler, on va brûler vos habitations".
01:00:25 On avait des habitants affolés, qui nous parlent de groupes quasiment paramilitaires,
01:00:30 avec des attaques extrêmement orchestrées.
01:00:34 Là, il s'agit quand même de deux écoles. L'école, c'est sacré.
01:00:37 On touche à ce qu'il y a de plus beau dans ce quartier,
01:00:41 ce qui permet aux enfants de s'épanouir.
01:00:43 C'était des écoles avec lesquelles on avait des partenariats extraordinaires,
01:00:47 notamment le Centre de Musique Baroque de Versailles,
01:00:50 qui faisait un partenariat dont on était très fiers.
01:00:53 On avait du personnel dévoué.
01:00:55 On a touché à quelque chose d'inviolable, à quelque chose de sacré.
01:00:59 Et c'est malheureusement peut-être des gens dont les petits frères,
01:01:04 les petites sœurs fréquentent cette école,
01:01:07 et peut-être même des gens qui ont fréquenté cette même école.
01:01:10 C'est ça qui est d'autant plus rageant et désespérant.
01:01:14 Nadia Aye, qui est députée dans votre département et qui a été ministre de la Ville,
01:01:17 veut vous interpeller, Nicolas Dunville.
01:01:19 Bonsoir Nicolas.
01:01:21 On ne s'est pas eu au téléphone depuis,
01:01:24 mais vraiment, vous avez tout mon soutien, vous le savez.
01:01:27 C'est vraiment ce que vous décrivez là.
01:01:30 Moi, me désole et me touche au plus profond de moi-même
01:01:33 quand on sait ce qu'on a fait pour ces écoles,
01:01:35 quand on sait aussi tout ce qu'on a mené à vos côtés, à la verrière,
01:01:38 et de voir aujourd'hui ce travail réduit à néant,
01:01:41 et totalement anéanti pour les habitants, pour les jeunes, pour les enfants d'abord.
01:01:48 Moi, je suis vraiment sidérée, dans un état de sidération.
01:01:53 Et donc, vous avez évidemment tout le soutien, le mien,
01:01:58 et toute la représentation nationale.
01:02:01 Et vous l'avez très justement dit,
01:02:04 c'est qu'effectivement, il y a une organisation qui est presque paramilitaire.
01:02:08 Et en quoi aujourd'hui, ces jeunes qui habitent peut-être la verrière,
01:02:12 ou peut-être pas, puisqu'on va frapper chez l'habitant,
01:02:15 lui demandant de sortir de chez soi.
01:02:17 Où est le respect du voisin ?
01:02:19 Où est le respect, certainement peut-être, de membres de la famille,
01:02:23 que d'aller leur demander de sortir pour saccager leur domicile ?
01:02:27 Donc, il y a quelque chose qui est complètement irrationnel, et totalement surréaliste.
01:02:31 - Merci beaucoup, en tout cas, merci beaucoup Nicolas d'Inville d'avoir été avec nous,
01:02:34 maire de la Verrière, dans les Yvelines, comme aux autres.
01:02:37 On vous souhaite beaucoup de bon courage, surtout.
01:02:40 N'hésitez pas à nous rappeler, puis cette information qui vient de tomber,
01:02:44 un jeune de 20 ans, en état de mort cérébrale,
01:02:47 visiblement tombé d'un toit d'un magasin pillé en Seine-Maritime.
01:02:50 Dès qu'on a un peu plus de précision, on vous tiendra informé.
01:02:54 Mais restez avec nous, dans un instant, la suite.
01:02:57 Et on est ensemble jusqu'à 19h.
01:02:59 - Les Vraies Voix Sud Radio, 17h20, Philippe David, Cécile de Ménibus.
01:03:04 - Et ça n'est pas fini, on est encore ensemble jusqu'à 19h,
01:03:07 avec Philippe Bilger, René Chiche, directeur des redactions du groupe Entreprendre la Fond Presse,
01:03:12 et Nadia Hay, députée de La République en Marche,
01:03:15 et des Yvelines, et ancienne ministre de la Ville,
01:03:17 et tout de suite, le coup de projecteur des Vraies Voix.
01:03:19 - Les Vraies Voix Sud Radio, le coup de projecteur des Vraies Voix.
01:03:23 Et ça a été la troisième nuit d'émeute en France, 875 interpellations,
01:03:26 et parmi les émeutiers, beaucoup de jeunes,
01:03:29 relève le président Macron, lors de cette cellule interministériale de crise,
01:03:33 tout à l'heure, il en a donc appelé à la responsabilité des parents.
01:03:37 Philippe ?
01:03:39 - Oui, absolument. Alors, est-ce que pour vous, les parents sont responsables
01:03:43 quand ils laissent leurs enfants dehors, à pas d'heure, du jour, de la nuit, du week-end ?
01:03:47 Le sont-ils encore plus, lorsqu'ils se fichent royalement ?
01:03:50 Ça existe, de leurs actes, quand ils deviennent délinquants.
01:03:53 On va aller chercher au commissariat de police, mais on ne leur dit rien, pas de sanctions.
01:03:56 Est-ce qu'il faut les taper au portefeuille, comme certains l'ont proposé,
01:03:59 notamment en retirant des allocations sociales ?
01:04:02 Ou encore, comme le demandait Ségolène Royal,
01:04:04 faut-il mettre un encadrement militaire pour les délinquants multirécidivistes ?
01:04:09 Dans tous les cas de figure, venez témoigner au 0826 300 300.
01:04:13 - Et on écoute ce qu'a dit le chef de l'État.
01:04:15 - Un tiers des interpellés de la dernière nuit sont des jeunes, parfois des très jeunes.
01:04:19 C'est la responsabilité des parents de les garder au domicile.
01:04:22 Et donc, il est important pour la quiétude de tous,
01:04:24 que la responsabilité parentale puisse pleinement s'exercer,
01:04:27 et j'en appelle au sens de la responsabilité des mères et des pères de famille.
01:04:31 La République n'a pas vocation à se substituer à eux.
01:04:34 - Et pour en parler, Bruno Bartocetti, qui est avec nous,
01:04:38 secrétaire national d'Unité, SGP, Force ouvrière pour la région Sud.
01:04:43 Bonsoir, merci d'être avec nous.
01:04:46 Et dans quelques instants, Bruno Promart sera avec nous,
01:04:49 président du Think Tank, Initiative Sécurité Intérieure,
01:04:51 et fondateur du Red Aventure.
01:04:53 Philippe Bilger, forcément, cette responsabilité des parents,
01:04:56 aujourd'hui, mise au banc, ça fait longtemps qu'on en parle encore de ça.
01:05:00 - Mais il faut bien voir, et c'est un père de famille nombreux ce qu'il dit,
01:05:06 mais les pratiques familiales sont très diverses et très contrastées.
01:05:12 Il y a des éducations réussies qui, grâce au concours des enfants,
01:05:19 font qu'il n'y a pas de problème.
01:05:22 Il y a des éducations, manifestement, qui vont dans le bon sens,
01:05:27 où pourtant des enfants se retrouvent, par exemple,
01:05:31 dans telle ou telle infraction commise.
01:05:34 J'ai des exemples de couples et de personnalités connues
01:05:38 qui, malheureusement, ont connu parfois des difficultés avec certains enfants.
01:05:43 Et puis, il y a l'essentiel de ces jeunes gens, 11, 12, 13, 14 ans,
01:05:49 qui sont dehors, alors qu'ils ne devraient pas y être
01:05:53 si les parents, à supposer qu'ils soient encendres
01:05:56 et qu'il ne s'agisse pas de familles monoparentales,
01:06:00 exerçaient leur autorité.
01:06:02 Mais j'ajoute immédiatement un bémol,
01:06:04 il faut savoir que dans ces familles ou dans ces structures-là,
01:06:09 ce sont les enfants qui dirigent et qui gouvernent.
01:06:13 J'imagine comment ces mères, s'il en est de courageuses et valables,
01:06:18 d'abord sont-elles là ?
01:06:20 Ce qui n'est pas toujours le cas.
01:06:23 Et ensuite, ont-elles l'autorité suffisante sur leurs enfants ?
01:06:27 Je me demande parfois si ce ne sont pas les enfants
01:06:30 qui ont l'autorité sur les parents qui devraient être les éducateurs.
01:06:34 - René Chich, je m'en rends compte.
01:06:36 - Philippe Bigère a quasiment tout dit.
01:06:38 Effectivement, lorsqu'on est dans le cas d'une femme seule,
01:06:41 qui a par exemple deux enfants de 14-16 ans...
01:06:43 - Ou même d'un homme seul.
01:06:45 - Oui, d'un homme seul, excuse-moi.
01:06:47 Et qui ont parfois en plus des horaires décalés.
01:06:49 Hier, j'étais dans un grand magasin, le soir à 23h,
01:06:52 à un monoprix pour ne pas le citer,
01:06:54 il y avait une femme qui est caissière,
01:06:56 je sais qu'elle a deux enfants, parce que je la connais un peu,
01:06:58 et les enfants sont tous seuls chez eux.
01:07:00 C'est un problème.
01:07:02 Par contre, je suis vraiment un partisan de sanctions,
01:07:05 je le dis franchement,
01:07:07 lorsque c'est vraiment une famille, un couple,
01:07:09 qui a des enfants, et qu'on voit les enfants de 13-14 ans dehors,
01:07:12 qui seront peut-être même appréhendés par la police lors de ces émeutes,
01:07:14 je pense qu'il faudra envisager des sanctions financières
01:07:18 contre ces familles, pour ne pas réduire ou suspendre les aides sociales.
01:07:22 Je pense que c'est une solution qu'il faut envisager, mais réellement maintenant.
01:07:25 - Nadia, et surtout qu'il y a des familles qui sont des familles de voyous dans toutes les fratries,
01:07:29 je vais citer un nom, la famille Traoré par exemple,
01:07:31 bien connue du côté de Bonbon-sur-Royal.
01:07:33 C'est vrai, il n'y a qu'à regarder les casiers judiciaires.
01:07:35 Et là, eux, ils en ont.
01:07:37 - En tout cas, c'est très juste ce que dit Philippe Billière à l'instant
01:07:40 sur les familles monoparentales,
01:07:42 et aussi sur ce que vient dire M. Schiff,
01:07:44 sur les familles qui ont un père, une mère,
01:07:47 et plutôt dans un environnement un peu plus structuré.
01:07:51 C'est sûr qu'il y a d'abord la responsabilité des parents.
01:07:55 Les parents ne peuvent pas se déresponsabiliser de leurs enfants.
01:07:58 Après, il y a des situations qui sont difficiles.
01:08:00 Des mères de famille qui travaillent très tard,
01:08:02 ou parfois qui partent très tôt, et qui rentrent très tard.
01:08:04 Et ça, c'est vrai qu'elles sont démunies.
01:08:07 Et l'enfant soit fait la loi,
01:08:09 et donc l'autorité parentale est totalement déstructurée et n'existe plus,
01:08:14 soit les parents-mêmes ne sont pas au courant.
01:08:17 Ils ne savent pas ce que fait l'enfant parce qu'ils ne sont tout simplement pas là.
01:08:20 Eric Dupond-Moretti, notre garde des Sceaux ministre de la Justice,
01:08:23 a mis une réflexion sur la table,
01:08:28 de savoir effectivement comment on apporte une réponse judiciaire
01:08:33 pour davantage responsabiliser les parents,
01:08:36 et donc une réponse judiciaire pour les parents.
01:08:39 Et sinon, pour prendre en charge l'enfant,
01:08:43 le temps de l'audience, une fois qu'il est interpellé, le jeune,
01:08:47 c'est de le placer dans un foyer, le temps de l'audience.
01:08:50 Et donc ça, on est en train de réfléchir à la meilleure manière
01:08:54 de répondre à l'autorité parentale qui s'effondre.
01:08:58 Mais moi, encore une fois, j'insiste,
01:09:00 je le dis à tous les parents qui nous écoutent aujourd'hui,
01:09:03 et s'ils se trouvent dans ces territoires où il y a des violences chaque nuit,
01:09:11 de se demander si leur enfant est à la maison.
01:09:14 Parce que s'il n'est pas à la maison à partir d'une certaine heure,
01:09:17 c'est soit qu'il participe à ces actes de violences, de dégradation et de pillage,
01:09:22 ou alors qu'il est en danger.
01:09:24 Parce que nous ne sommes pas dans un contexte qui permet justement
01:09:27 d'avoir un enfant jeune, mineur, dehors, pendant ces phénomènes.
01:09:31 Donc, pour parents, retenez vos enfants à la maison,
01:09:34 c'est leur place en ce moment.
01:09:36 - Et puis, c'est 7 nuits, on les a vu, 12, 13, 14, 15 ans.
01:09:40 Bruno Bartocetti, qui est avec nous,
01:09:44 forcément, vous, policier, vous avez battu le pavé, si je puis dire.
01:09:50 Donc, vous avez certainement rencontré des jeunes à des horaires tardifs,
01:09:55 qui ne devraient pas être sur la chaussée,
01:09:57 qui devraient être plutôt à la maison.
01:09:59 - Oui, bonjour, forcément.
01:10:01 Mais c'est vrai que sur le plateau,
01:10:04 on a entendu beaucoup de poèmes différents,
01:10:09 tout simplement parce que tous les cas sont différents.
01:10:11 Lorsqu'on rencontre à 3h du matin des jeunes de 15 ans,
01:10:15 c'est tout simplement parce que ce sont eux qui font la loi à la maison.
01:10:18 C'est ça qui se passe.
01:10:20 Alors, sanctionner les parents, pourquoi pas ?
01:10:23 Ça peut être une épice intéressante en fonction des situations.
01:10:26 Je crois qu'il y a après l'encadrement social,
01:10:28 qui doit rentrer en émission de compte aussi,
01:10:30 en fonction des situations.
01:10:31 Mais ça demande des moyens.
01:10:33 Et sanctionner, sanctionner, c'est très intéressant.
01:10:36 Si vous avez un primo d'élégance aujourd'hui en matière de stup,
01:10:39 qui aura un rappel à la loi,
01:10:41 qui de toute façon ne sera pas sanctionné,
01:10:43 ou en tout cas qui n'aura même pas les moyens financiers
01:10:45 de payer la sanction,
01:10:47 ça reste qu'un bain de mou, ça n'ira pas plus loin.
01:10:50 Alors, est-ce qu'il n'y a pas autre chose que la sanction ?
01:10:52 Je crois qu'on doit se donner les moyens pour encadrer.
01:10:55 Encadrer, mais encore une fois, on a pris beaucoup de retard.
01:10:58 Parce que ce même sujet, on l'évoquait il y a 40 ans.
01:11:01 Aujourd'hui, les enfants qui ont 30 ou 40 ans sont parents.
01:11:05 Sans éducation, il y a 30 ou 40 ans,
01:11:07 vous imaginez ce que ça peut donner quand on retrouve les enfants derrière.
01:11:10 Alors, je ne mets pas tout le monde dans le même panier, on est bien d'accord.
01:11:13 Parce qu'il y avait toujours une minorité, bien sûr, de délinquants,
01:11:16 de petits voyous qui se promènent à 2h du matin,
01:11:18 à l'âge de 14 ou 15 ans.
01:11:20 - Nadia Hayes, est-ce que les parents "défaillants",
01:11:23 sans vouloir leur porter, en tout cas être désagréables,
01:11:27 est-ce qu'ils ne devraient pas se signaler en disant
01:11:30 "là, je perds le fil, en fait" ?
01:11:33 - C'est une très bonne question.
01:11:35 Et d'ailleurs, vous savez qu'il y a des mères de famille, le plus souvent,
01:11:38 ou même des familles, des parents,
01:11:41 qui vont aller voir les associations,
01:11:43 qui vont aller voir les éducateurs et les médiateurs de rue.
01:11:46 Et qui leur disent "voilà, moi, mon enfant, je ne peux plus.
01:11:48 Il faut m'aider, parce que je n'ai plus d'autorité".
01:11:51 Et c'est pourquoi, effectivement, monsieur vient de parler de l'encadrement.
01:11:55 Et nous avons aujourd'hui des professionnels de l'encadrement.
01:11:58 Et notamment des éducateurs spécialisés, des médiateurs sociaux,
01:12:02 qui font un travail formidable sur le terrain.
01:12:04 - Mais est-ce qu'ils osent ? Est-ce que ce n'est pas justement un problème ?
01:12:07 - Vous savez, c'est toujours une question de libération de la parole,
01:12:09 et lever le tabou.
01:12:11 Et en fait, c'est ce qui est en train de se passer dans nos quartiers.
01:12:13 Il ne faut pas croire que ce que nous voyons ici
01:12:16 reflète le quotidien.
01:12:18 Il y a beaucoup d'initiatives, beaucoup de belles idées,
01:12:20 qui ont fait leur preuve,
01:12:22 et qui sont en train d'être mises en place.
01:12:24 Nous avons ouvert, notamment à Marseille,
01:12:26 il était question de Marseille tout à l'heure,
01:12:28 dans le quartier du Plan d'Aoult,
01:12:30 qui est le quartier du Nord, avec tous les problèmes que l'on peut imaginer,
01:12:33 nous avons ouvert le Café des Femmes, la Maison des Femmes.
01:12:35 Et donc là, les femmes arrivent.
01:12:37 Et j'étais à Marseille il y a quelques mois,
01:12:39 et la présidente de l'association m'a dit que
01:12:42 maintenant ce sont des pères de famille qui viennent
01:12:44 à la Maison des Femmes pour dire
01:12:46 "Voilà, on a besoin d'un accompagnement,
01:12:48 on veut trouver une solution,
01:12:50 nos enfants ne nous écoutent pas."
01:12:52 Et donc il y a un travail qui est fait.
01:12:54 Et c'est pour ça que je veux aussi rendre hommage à tous ces acteurs de terrain,
01:12:56 qui aujourd'hui, les médiateurs,
01:12:58 Yazid Karfi notamment,
01:13:00 qui est aussi un président d'association
01:13:02 d'éducateurs spécialisés,
01:13:04 qui sont aujourd'hui même sur le terrain jusqu'à minuit,
01:13:06 une heure du matin, et j'ai même eu
01:13:08 des élus qui m'ont dit "Quand les médiateurs
01:13:10 rentrent, c'est là où ça explose."
01:13:12 Comme quoi, ils ont aussi un rôle à jouer.
01:13:14 - 0826-300-300,
01:13:16 Philippe Bilger, on vous donne la parole juste après la pub.
01:13:18 Boris est avec nous, Boris, vous voulez réagir ?
01:13:21 - Oui, bonsoir.
01:13:23 Bah écoutez, moi je trouve ça un peu dingue,
01:13:26 parce que c'est possible de laisser son enfant en sol dans la rue
01:13:28 quand il a 10 à 14 ans pour un parent.
01:13:30 Est-ce qu'ils sont si confiants
01:13:32 qu'ils ne s'inquiètent pas pour leur sécurité ?
01:13:34 C'est quoi pour eux un gosse ?
01:13:36 C'est un coloc qui vit avec eux, puis qui fait un peu ce qu'il veut ?
01:13:38 Quand on voit l'effondrement du respect des adultes,
01:13:42 ce qu'ils ont vis-à-vis des enseignants,
01:13:44 quand les parents montent au créneau
01:13:46 pour monter en épingle des histoires de cours de récré,
01:13:48 qui s'en prennent aux enseignants,
01:13:50 et qu'au final, derrière,
01:13:52 ils détruisent toute l'image de notre société,
01:13:55 de l'autorité,
01:13:57 des choses qui doivent être à leur place.
01:13:59 - Chacun sa place.
01:14:01 - Moi je pense qu'à 18 ans,
01:14:03 les parents sont responsables de leurs gamins.
01:14:05 Il faut taper fort, il faut taper vite.
01:14:07 Les gamins font des bêtises,
01:14:09 les prisons vont purger la peine.
01:14:11 - Au sens figuré, taper fort et taper vite.
01:14:13 - Évidemment, mais au terme de la justice.
01:14:15 Mais de les faire purger des peines de prison aux parents,
01:14:19 si les gamins ne sont pas gardés,
01:14:21 ils seront gardés par des services sociaux,
01:14:23 que ça serve de leçon,
01:14:25 que ça ait un sens.
01:14:27 Il y a un moment où il faut assumer des responsabilités.
01:14:29 C'est insensé.
01:14:31 - Merci beaucoup Boris pour votre témoignage.
01:14:33 - Je vais juste une dernière chose.
01:14:35 Des fois on me traite de dingue quand je dis qu'il faudrait
01:14:37 un permis de bâcle pour avoir des gosses,
01:14:39 mais quand on voit le nombre d'irresponsables qui ont des enfants,
01:14:41 c'est...
01:14:43 - C'est ce qu'avait dit Emre Caron dans son livre.
01:14:45 Merci en tout cas pour votre témoignage Boris,
01:14:47 vous restez avec nous, vous pouvez bien sûr réagir.
01:14:49 L'émission n'est pas finie, on fait une petite pause.
01:14:51 Et on revient dans quelques instants avec la question de Philippe Bilger.
01:14:53 Et une dernière ligne droite sur Sud Radio pour les vrais voix.
01:15:00 Philippe Bilger avec nous, René Chiche, Nadia Hay,
01:15:02 ancienne ministre de la Ville, députée en marche des Yvelines.
01:15:07 - Renaissance.
01:15:09 - Excusez-moi, Renaissance.
01:15:11 Ouh là là, où allons-nous ?
01:15:13 - Ça change tout.
01:15:15 - Oh non, moi je suis une députée en marche aussi.
01:15:17 Et on revenait sur cette autorité des parents,
01:15:20 puisque beaucoup de jeunes,
01:15:22 durant ces émeutes,
01:15:24 on parle de 11 ans à 18 ans en majorité,
01:15:28 avec ce que certains disent un âge médian de 17 ans,
01:15:32 de cette autorité, Philippe.
01:15:34 Quand on entend notre auditeur, par exemple, tout à l'heure, Boris,
01:15:37 qui disait "il faut responsabiliser les parents",
01:15:40 "si les parents sont démissionnaires, c'est à eux de payer,
01:15:45 peut-être à eux d'aller en prison".
01:15:47 On sent qu'il y a un énervement par rapport à ce délitement de parents-enfants.
01:15:54 - Sûrement, Cécile.
01:15:56 En même temps, je trouve qu'il est facile de dire
01:16:00 "les parents n'ont qu'à être bien".
01:16:02 D'abord, il y a des parents, dans certains milieux,
01:16:05 qui ne savent même pas les valeurs qu'ils devraient transmettre.
01:16:09 Premier point.
01:16:10 Deuxième point, je réponds à René.
01:16:13 C'est vrai que la solution pourrait apparaître évidente
01:16:17 de sanctionner les familles monoparentales ou non,
01:16:20 qui ont les moyens et qui n'exercent pas une véritable autorité sur leurs enfants.
01:16:25 Mais le problème deviendrait un peu délicat
01:16:29 dans la mesure où aucune mauvaise éducation
01:16:32 n'est exclusivement responsable des transgressions de l'enfant.
01:16:37 Et donc, ce serait un peu compliqué de priver des familles.
01:16:41 Certaines ont les englurés encore davantage dans des difficultés
01:16:45 en les privant de l'argent modeste qu'ils ont.
01:16:49 Donc, c'est des domaines qu'il faut traiter d'une manière infiniment sensible.
01:16:54 - Oui, je comprends ce que vous dites.
01:16:56 Je comprends ce que vous dites, Philippe.
01:16:58 Et en même temps, ça va me permettre de poser une question à madame la députée.
01:17:01 Parce que justement, vous, visiblement, vous n'envisagez pas
01:17:04 l'option de sanction financière avec éventuellement la réduction,
01:17:08 la suppression des aides sociales aux familles.
01:17:10 Je parle des familles structurées, moi.
01:17:12 Mais il n'empêche que cette menace éventuelle, je pense,
01:17:16 pourrait peut-être responsabiliser les familles structurées dans ces cas-là.
01:17:20 Qu'est-ce que vous en pensez ?
01:17:21 - Non, alors, moi, je rejoins vraiment ce que vient de dire Philippe Bilger.
01:17:25 Parce que c'est très compliqué, aujourd'hui, d'aller sanctionner les familles
01:17:29 qui, très souvent, connaissent des difficultés financières.
01:17:34 - Non, alors, je ne parle pas des familles qui ont des difficultés financières.
01:17:38 Je parle des familles structurées, qui ne seraient pas justement responsables,
01:17:41 qui laisseraient leur enfant s'abhorrer.
01:17:43 - La loi a un caractère universel.
01:17:44 Donc, on ne peut pas faire aussi le tri entre telle ou telle famille sanctionnée
01:17:50 et pas l'autre.
01:17:51 C'est-à-dire que là, la loi, si on la crée, elle s'applique pour tout le monde.
01:17:54 Et donc, on ne peut pas faire d'exception.
01:17:57 Maintenant, moi, la sanction financière ne me semble pas être la bonne idée.
01:18:01 Moi, ce que je pense, c'est que la bonne idée, c'est d'abord l'éducation.
01:18:05 Mettre le paquet sur l'éducation.
01:18:07 Mettre le paquet sur la prévention de la délinquance.
01:18:10 - Visiblement, ça ne marche pas depuis 20 ans.
01:18:11 - Non, parce que justement, ça a été une variable.
01:18:13 Il ne faut pas croire que depuis 20 ans, on n'a jamais testé cette menace
01:18:17 de suspension, de réduction aux associations.
01:18:20 - On ne l'a jamais testée ?
01:18:21 - Oui, mais moi, je pense qu'elle ne fonctionnera pas,
01:18:22 parce que vous avez des parents aujourd'hui qui sont dépassés par leur enfant.
01:18:25 Parfois, ils ont 4 enfants, 5 enfants, ils ont des fratries.
01:18:27 Il y en a un dans le lot qui sort du lot, qui est totalement incontrôlable.
01:18:31 Et les 4 autres sont irréprochables, qui ont fait des grandes études,
01:18:34 qui arrivent à s'en sortir.
01:18:35 Donc c'est toujours très, très délicat.
01:18:38 Et on ne peut pas faire de la dentelle.
01:18:40 La loi est universelle et elle s'applique à tout le monde.
01:18:42 Elle ne peut pas faire d'exception.
01:18:43 - 0826-300-300, Philippe est au standard avec nous.
01:18:46 Il nous appelle de Fontainebault.
01:18:47 - Bonsoir Philippe.
01:18:48 - Bonsoir Philippe.
01:18:49 - Bonsoir les vrais voix.
01:18:51 Donc, décidément, notre pays vit une drôle de période.
01:18:56 Mais on récolte les fruits qu'on a semés.
01:18:59 Et Madame la députée, vous êtes au pouvoir depuis peu.
01:19:04 Et je ne veux pas vous rendre responsable de tout ça.
01:19:08 Mais vous y avez tous contribué depuis 40 ans.
01:19:11 Donc moi, je vais vous dire l'autorité parentale.
01:19:13 Je vais vous parler de moi.
01:19:14 J'ai 54 ans.
01:19:16 J'ai 3 frères, 1 sœur.
01:19:19 Une maman toute seule.
01:19:21 D'accord ?
01:19:23 Je peux vous dire qu'elle savait ce que c'était l'autorité parentale.
01:19:26 Et elle ne se défaussait pas.
01:19:28 Alors moi maintenant, je veux bien tout ce qu'on veut.
01:19:30 Mais depuis que je m'intéresse et que je vois ce pays qui a accueilli ma mère,
01:19:34 et que moi j'ai eu la chance d'y grandir,
01:19:36 tout ce discours où on est toujours en train d'être du côté,
01:19:41 il faut comprendre,
01:19:42 mais vous savez, ils sont intervenus chez vous, on les voit les gens.
01:19:46 Moi je ne peux pas, vous comprenez, je n'ai pas d'argent.
01:19:48 Moi vous savez, la misère sociale dans mon quartier, ceci et cela.
01:19:51 Vous savez, moi ma mère, à 16 ans,
01:19:55 tu veux une paire de baskets Nike ?
01:19:57 Tu veux une immobiliette comme tes copains ?
01:19:59 Prends ton vélo, fais 10 bornes,
01:20:01 va à l'usine et fais les 2,8.
01:20:03 Et moi, elle ne me lâchait pas.
01:20:05 Alors maintenant, vous savez quoi, messieurs les politiques ?
01:20:08 De tous bords confondus.
01:20:10 De tous bords confondus.
01:20:12 Déjà, on commence par l'éducation, Madame la députée,
01:20:14 puisque c'est ce que vous avez dit.
01:20:16 Oui, c'est ce qu'elle dit.
01:20:17 D'accord ? Je vais vous donner un exemple, on en a parlé aujourd'hui.
01:20:20 J'ai un de mes collaborateurs,
01:20:22 il m'a expliqué un cas, je suis tombé sur les fesses.
01:20:24 Sa fille a voulu des lunettes,
01:20:26 parce que ça faisait tendance.
01:20:28 Il lui a expliqué, ma fille, tu n'as pas besoin de lunettes,
01:20:30 tu vois très bien.
01:20:32 Elle a été splein d'un infirmière de son collège.
01:20:34 Il a été convoqué.
01:20:36 Donc déjà, arrêter d'enlever l'autorité des parents,
01:20:39 et que l'école fasse de l'instruction.
01:20:41 Moi, je n'ai pas besoin que l'éducation
01:20:45 de mes enfants se fasse à l'école.
01:20:47 Et qu'on remette l'autorité de la base.
01:20:50 A l'école, on y va pour apprendre.
01:20:53 Chez les parents, on y va pour respecter ses parents.
01:20:56 L'école, elle instruit, les parents, ils éduquent.
01:20:59 Et moi, j'en ai ra...
01:21:01 Ce discours misérabiliste depuis 40 ans.
01:21:04 Parce que vous y contribuez, monsieur.
01:21:06 Et là, je vais lui laisser la parole,
01:21:08 parce que Houne m'a demandé d'être concis.
01:21:10 Et monsieur Végé, vous avez raison,
01:21:12 il y a des parents, ils sont aussi complices de leurs enfants.
01:21:14 Alors arrêtez tout ce blabla.
01:21:16 Parce que madame la députée dans ces quartiers,
01:21:18 il y a des ingénieurs qui sortent,
01:21:20 il y a des gens qui sont plombiers, qui font des fortunes.
01:21:22 Il y a des députés aussi.
01:21:24 C'est un scandale qu'on parle d'une minorité
01:21:26 qui est en train de foutre le feu à la France.
01:21:28 Je suis déçu. Moi, j'ai quitté la République parisienne.
01:21:31 Je vais remigrer où, moi ?
01:21:33 Je suis d'origine portugaise. Je vais remigrer où ?
01:21:35 Dans mon pays, pour avoir la paix et vivre heureux.
01:21:38 Dans le pays de mes parents.
01:21:40 - Philippe, restez avec nous, merci pour votre témoignage.
01:21:42 - Merci, c'est le cri du coeur.
01:21:44 - On voit la colère de Philippe,
01:21:46 et vous avez raison, dans les quartiers,
01:21:48 il y a beaucoup de réussites.
01:21:50 Et la députée qui vous parle en ce moment même,
01:21:53 elle est issue, et j'ai quatre frères et sœurs,
01:21:56 et il n'y a eu aucun problème depuis ma ville de Trappes.
01:21:59 Les quatre frères et sœurs ont réussi.
01:22:01 - Mais est-ce qu'il n'a pas raison ?
01:22:03 - En fait, il dit ce qu'on a commencé à dire.
01:22:06 - Le misérabilisme et la victimisation permanente.
01:22:08 - Il a commencé à dire, c'est l'éducation, l'autorité parentale.
01:22:12 C'est exactement ce qu'on a dit avec M. Bilger.
01:22:14 Et le misérabilisme et la victimisation,
01:22:17 mais pardon de vous le dire,
01:22:18 aujourd'hui, vous avez une classe politique qui le fait,
01:22:20 mais c'est certainement pas notre majorité.
01:22:22 C'est la France Insoumise qui réduit ces jeunes,
01:22:24 aujourd'hui, à la victimisation permanente,
01:22:26 à les enfoncer vers le bas en disant que de toute façon,
01:22:29 ils sont voués à l'échec,
01:22:31 et que de toute façon, il faut tout leur pardonner
01:22:33 parce qu'ils sont pauvres et qu'ils sont misérables
01:22:35 et qu'ils n'auront pas d'autre voie de sortie.
01:22:37 C'est pas ce que nous, on porte.
01:22:39 C'est pas ce que porte la majorité.
01:22:40 C'est pas ce que dit le président de la République.
01:22:42 Donc il faut pas, je crois, Philippe,
01:22:44 avec toute la colère que je partage,
01:22:46 et je partage beaucoup de ce que vous avez dit,
01:22:48 je pense qu'il faut pas mettre tout le monde dans le même panier
01:22:50 parce que c'est contre-productif.
01:22:52 Et vraiment, vous avez aujourd'hui une classe politique
01:22:54 qui va dans ce sens-là du misérabilisme et la victimisation,
01:22:58 c'est certainement pas nous.
01:22:59 - Bruno Bartocchetti, en une minute, le mot de la fin,
01:23:02 vous avez entendu le cri du cœur de Philippe,
01:23:04 qui est vraiment, qui est émouvant.
01:23:06 - Oui, très émouvant. - Merci beaucoup, Philippe, d'ailleurs.
01:23:08 - Voilà, on comprend cette colère,
01:23:10 d'ailleurs, c'est venu, c'est monté crescendo,
01:23:12 c'est ce qui s'est passé en France, finalement, pendant 40 ans,
01:23:14 de manière crescendo, on en arrive là.
01:23:16 Je crois qu'effectivement, quand on veut sauver les moyens,
01:23:19 tout sanctionner, tout éduquer,
01:23:21 ça appartient, bien sûr, à nos politiques, sur du long terme.
01:23:24 Lorsque vous avez des familles, aujourd'hui, qui vivent
01:23:26 avec des stupéfiants et qui font vivre des bailleurs sociaux,
01:23:29 là, déjà, on doit sanctionner, comprenez ?
01:23:31 On n'attend pas qu'il y ait des violences urbaines
01:23:33 pour parler de sanctions.
01:23:34 Parallèlement, lorsque vous avez un manque d'éducation,
01:23:38 on doit éduquer toute une famille,
01:23:40 je crois que là aussi, on doit s'en donner les moyens
01:23:42 parce que si on sanctionne et si ces familles ne vivent pas
01:23:44 des stupéfiants, de toute façon, on ne leur pourront pas
01:23:46 payer la sanction, il y aura d'autres enfants
01:23:48 qui vont subir les conséquences.
01:23:49 Donc, spécifiquement, en deux secondes,
01:23:51 vraiment, vraiment, on s'adresse aux politiques
01:23:53 pour qu'on aille sur du long terme,
01:23:55 et à tout moment.
01:23:57 - Le Mistral souffle !
01:23:59 - Oui, le Mistral souffle.
01:24:00 Juste un petit peu.
01:24:01 Philippe, merci beaucoup.
01:24:03 Je ne sais pas si vous nous entendez, Philippe.
01:24:05 Merci beaucoup pour son témoignage, Philippe.
01:24:07 Vous savez qu'on vous aime beaucoup sur ce radio.
01:24:09 Merci à chaque fois.
01:24:10 Vous êtes, en tout cas, relevé.
01:24:12 Ça fait plaisir parce que ça donne du beau moqueur.
01:24:14 Ça dépend lesquels.
01:24:15 Philippe Vilgeyre, merci d'avoir été avec nous.
01:24:19 Nadia, merci beaucoup d'avoir été avec nous.
01:24:21 Merci beaucoup, René Chiche.
01:24:23 Et merci à l'ensemble de l'équipe,
01:24:25 mais aussi de tous vos témoignages.
01:24:27 Et on croise les doigts.
01:24:29 On espère que tout ça va rentrer dans l'ordre,
01:24:31 bien entendu.
01:24:32 On reste sur le pont avec Sud Radio.

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