Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
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00:00:00 - Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros.
00:00:03 Quand des Français attaquent des policiers,
00:00:05 quand des Français attaquent des mairies,
00:00:07 des écoles, des bâtiments publics
00:00:09 qui sont autant de symboles de l'État,
00:00:11 quand des Français pillent, saccagent, incendient
00:00:13 des magasins, des rues, des voitures,
00:00:15 on pense à la phrase de Gérard Collomb
00:00:17 le 3 octobre 2018
00:00:20 quand il quittale le ministère de l'Intérieur
00:00:22 "Aujourd'hui on vit côte à côte,
00:00:24 j'ai peur que demain on vive face à face."
00:00:27 C'était il y a 5 ans.
00:00:29 Gérard Collomb rapportait une situation dégradée
00:00:32 dans les quartiers populaires, elle n'a fait qu'empirer.
00:00:34 Et il faut parler aujourd'hui non plus de tensions
00:00:37 ou d'émeutes, mais de soulèvements.
00:00:39 Avant qui sait la prochaine étape
00:00:41 dont personne n'ose dire le non
00:00:43 tant il glace le sang.
00:00:45 Comme un symbole, Marseille a brûlé hier soir.
00:00:47 Marseille où le président de la République
00:00:49 était encore il y a 3 jours ultime pied de nez
00:00:51 au discours 100 lendemains,
00:00:53 à l'argent dépensé sans résultat,
00:00:55 à cette communication politique
00:00:57 qui ressemble à de la poudre aux yeux.
00:00:59 "J'ai mal à ma France"
00:01:01 écrivait Kylian Mbappé.
00:01:03 "J'ai mal à ma France" oui il a raison.
00:01:05 Mais quelle France ?
00:01:07 C'est toute la question.
00:01:09 Il est 9h, Sommeil à l'abidi,
00:01:11 nous rappellent les titres.
00:01:13 Au lendemain d'une 3ème nuit de violence,
00:01:19 Emmanuel Macron va présider
00:01:21 une nouvelle cellule de crise,
00:01:23 aujourd'hui à 13h.
00:01:25 En l'espace de 2 jours,
00:01:27 le chef de l'Etat qui se trouve actuellement
00:01:29 à Bruxelles depuis hier pour un sommet européen
00:01:31 pourrait donc écourter sa visite
00:01:33 pour pouvoir y assister.
00:01:35 Ce chiffre à présent, au total,
00:01:37 667 personnes ont été interpellées
00:01:39 sur tout le territoire.
00:01:41 Dégradation de bâtiments publics,
00:01:43 pillage de magasins et de banques
00:01:45 et échauffourisme horadique ont secoué
00:01:47 de nombreuses villes de région parisienne
00:01:49 et de province toute la nuit.
00:01:51 Et puis les mots de la maire de Naël,
00:01:53 dans une interview diffusée sur France 5.
00:01:55 Elle assure ne pas en vouloir
00:01:57 à la police dans son ensemble, mais à une personne,
00:01:59 celui qui a enlevé la vie de son fils.
00:02:01 "Il n'avait pas à tuer mon fils,
00:02:03 il y avait d'autres manières de faire", souligne-t-elle.
00:02:05 Ali Mata, Fofana,
00:02:07 Noemi Schultz,
00:02:09 Laurent Geoffrin,
00:02:11 Paul Melun, Mathieu Vallée
00:02:13 et Thibaud de Montbrial,
00:02:15 vous êtes restés avec nous quelques instants.
00:02:17 Ce qui se passe en France est terrifiant.
00:02:19 C'était annoncé,
00:02:21 je ne prendrai que ceux qui ne voulaient pas voir,
00:02:23 ceux qui couvent
00:02:25 depuis tant d'années dans ce pays.
00:02:27 Je vous ai demandé de rester quelques instants,
00:02:29 Thibaud de Montbrial, vous étiez dans la matinale,
00:02:31 parce que je vous écoutais,
00:02:33 j'ai trouvé ce que vous disiez
00:02:35 particulièrement alarmant, inquiétant
00:02:37 et vous imaginez
00:02:39 même le pire ces prochaines heures.
00:02:41 Ce qu'il faut que chacun
00:02:43 ait à l'esprit, c'est que ce qui est en train d'arriver,
00:02:45 tous les gens qui réfléchissent
00:02:47 sur la sécurité ou qui font de la politique
00:02:49 à un niveau sérieux,
00:02:51 savaient qu'un jour ça allait nous arriver.
00:02:53 Dans un livre que j'ai écrit en 2015
00:02:55 qui s'appelle "Le sursaut ou le chaos",
00:02:57 je rappelais que
00:02:59 nous allions inéluctablement
00:03:01 vers des incidents graves à cause de,
00:03:03 et c'est une formule que je reprends volontiers aujourd'hui,
00:03:05 40 années de lâcheté et de renoncement,
00:03:07 toutes couleurs politiques confondues.
00:03:09 Nous n'avons pas voulu affronter
00:03:11 à l'époque où nous le pouvions,
00:03:13 les questions migratoires, les questions sociales,
00:03:15 culturelles, religieuses qui en découlaient
00:03:17 et nous avons aujourd'hui
00:03:19 une addition qui nous arrive sous une forme
00:03:21 très lourde et avec
00:03:23 une situation qui n'est pas encore
00:03:25 100% hors de contrôle mais on s'en approche.
00:03:27 On est dans une situation qui est bien différente
00:03:29 de 2005. Aujourd'hui,
00:03:31 alors que nous n'en sommes qu'à la troisième nuit,
00:03:33 il n'y a pas un département en France
00:03:35 qui n'est pas touché. Des toutes petites villes le sont.
00:03:37 Les forces de police,
00:03:39 c'est aussi une grande différence avec
00:03:41 2005, sont attaquées
00:03:43 non seulement lorsqu'elles vont dans le quartier
00:03:45 mais les gens sortent
00:03:47 du quartier, vont au contact,
00:03:49 attaquent tous les symboles de l'Etat, des dizaines
00:03:51 de mairies brûlées, des dizaines, je n'ose
00:03:53 pas dire des centaines, mais on fera
00:03:55 le bilan, de commissariats attaqués,
00:03:57 trois commissariats centraux parisiens
00:03:59 attaqués, des pillages dans
00:04:01 les centres-villes, dans le 12ème arrondissement de Paris,
00:04:03 dans le 17ème, rue de Rivoli, etc.
00:04:05 C'est-à-dire que nous sommes
00:04:07 au bord du bord du moment
00:04:09 où il faudra,
00:04:11 et moi je pense qu'il faudra et j'assume de le dire,
00:04:13 utiliser la force légitime
00:04:15 dans le cadre prévu par la loi
00:04:17 et la proportionnalité
00:04:19 qui y est prévue. Pourquoi ?
00:04:21 Parce que, Pascal Praud, si
00:04:23 cette nuit ou la nuit prochaine,
00:04:25 l'Etat ne reprend pas la main,
00:04:27 ce qui va se passer, c'est que
00:04:29 la vie quotidienne des gens va être impactée.
00:04:31 Après avoir attaqué
00:04:33 les policiers, puis les symboles
00:04:35 de l'Etat, c'est les pavillons qui vont être attaqués,
00:04:37 c'est les gens chez eux qui vont être attaqués.
00:04:39 C'est-à-dire qu'une fois que la marée est partie,
00:04:41 elle ne va pas s'arrêter toute seule.
00:04:43 Ensuite, l'économie de la France va être
00:04:45 très fortement impactée. - Là, ça va coûter des milliards.
00:04:47 - Je prends juste l'exemple des transports
00:04:49 en Ile-de-France. Vous avez des nouvelles
00:04:51 rames à 3 millions qui ont brûlé. Cette nuit,
00:04:53 il y a 12 bus du dépôt d'Aubervilliers qui ont brûlé.
00:04:55 C'est-à-dire que l'organisation du système
00:04:57 de transport en Ile-de-France dans les jours qui viennent
00:04:59 est d'ores et déjà perturbée.
00:05:01 Donc, le gouvernement, pendant 3 jours,
00:05:03 a plutôt pas mal géré
00:05:05 en essayant
00:05:07 de protéger, mais sans aller trop au contact,
00:05:09 parce qu'il y avait l'émotion, etc.
00:05:11 Mais là, maintenant, il faut aller très vite.
00:05:13 - Mais qu'est-ce qu'il doit faire le gouvernement ? Est-ce que, par exemple,
00:05:15 il doit déclarer été ce soir le couvre-feu ?
00:05:17 - Alors, France généralisée ? - Je pense que la question n'est
00:05:19 pas tant une question juridique
00:05:21 qu'une question
00:05:23 d'état d'esprit et de courage. C'est-à-dire
00:05:25 que si le ministre de l'Intérieur, qui, jusqu'à
00:05:27 maintenant, sur ces 3 jours, à mon sens, a fait un sans faute,
00:05:29 si le ministre de l'Intérieur
00:05:31 dit qu'il soutient,
00:05:33 il le dit déjà, qu'il soutient
00:05:35 ses policiers et ses gendarmes, mais qu'il
00:05:37 les soutiendra, y compris dans
00:05:39 l'emploi de la force légitime, pour
00:05:41 mettre fin à une situation qui
00:05:43 est en train de mettre en péril l'équilibre du
00:05:45 pays. C'est la survie
00:05:47 au moins de la Ve République qui est en jeu.
00:05:49 Si on n'intervient pas très vite, vous savez,
00:05:51 c'est exponentiel. Quand des voitures
00:05:53 brûlent le 31 décembre,
00:05:55 ça commence par une, puis dix, puis cinquante.
00:05:57 Là, c'est la violence qui est
00:05:59 exponentielle. Et quand on va avoir un mort,
00:06:01 parce que Mathieu Vallée disait ce matin,
00:06:03 et il vous le redira peut-être, que c'est un
00:06:05 miracle que nous n'en n'est pas jusqu'à maintenant,
00:06:07 quand il va y en avoir un, il y en aura dix dans l'heure
00:06:09 qui suit. Donc, il ne faut pas
00:06:11 prendre de solutions radicales immédiates, de type
00:06:13 couvre-feu
00:06:15 en France, généralisé à 21h ce soir
00:06:17 ou à 20h ce soir. Mais Pascal, si on
00:06:19 le fait sans assumer derrière
00:06:21 les conséquences
00:06:23 de ce couvre-feu, c'est-à-dire de le faire respecter
00:06:25 y compris par la force, ça n'a pas de sens.
00:06:27 Donc, ce qui est plus important, c'est pas tant
00:06:29 le moyen juridique que la détermination
00:06:31 que le gouvernement devra afficher.
00:06:33 Il faut soutenir nos forces de sécurité
00:06:35 intérieure, qui sont, je le disais et je le redis,
00:06:37 le dernier cordon avant un vrai
00:06:39 chaos, auquel en plus l'extrême-gauche appelle
00:06:41 avec une jubilation absolument
00:06:43 insupportable. - Bon, je voulais que vous restiez avec nous
00:06:45 en ce début d'émission, et je vous en remercie.
00:06:47 Eugénie Bastier, qui est là, va prendre
00:06:49 votre place, mais c'est vrai que j'avais été
00:06:51 frappé par ce que vous
00:06:53 aviez dit et l'inquiétude
00:06:55 que vous manifestiez, qui est partagée
00:06:57 par Mathieu Vallée, qui était sur le
00:06:59 terrain, bien sûr, cette nuit.
00:07:01 Je voudrais qu'on voit simplement une séquence,
00:07:03 ce matin, que Marine Sabourin,
00:07:05 nous étions en direct,
00:07:07 sur CNews, a pu tourner
00:07:09 avec une des nombreuses
00:07:11 scènes de pillage, où vous voyez
00:07:13 un jeune qui sort avec
00:07:15 tout ce qu'il a volé dans
00:07:17 le magasin. Merci Thibaut Demonbrial.
00:07:19 - Merci Pascal.
00:07:21 - Vous travaillez ici peut-être ?
00:07:29 - Ah oui.
00:07:31 - Donc vous vous servez, c'est ça ?
00:07:33 C'est ça monsieur ?
00:07:35 - C'est moi qui passe.
00:07:37 - C'est pas vous qui quoi ?
00:07:39 - C'est toi qui travaille ici ?
00:07:41 - Venez avec ça.
00:07:43 Venez !
00:07:45 Allez-y monsieur.
00:07:49 Venez.
00:07:51 Allez.
00:07:53 Allez.
00:07:57 - Vous avez ça ?
00:07:59 - Tranquillement.
00:08:05 - Mathieu Vallée,
00:08:07 vous avez passé les deux dernières
00:08:09 nuits sur le terrain.
00:08:11 Qu'est-ce que vous avez vu ? Quels sont les
00:08:13 jeunes gens qui étaient en face de vous ?
00:08:15 - Ce que j'ai constaté,
00:08:17 c'est une intensité qui augmente de manière
00:08:19 exponentielle. Sur la nuit de mercredi
00:08:21 à jeudi, on avait déjà des intents
00:08:23 aux institutions, notamment des commissariats attaqués,
00:08:25 des mairies, des établissements scolaires,
00:08:27 des crèches, un centre des Restos du Coeur
00:08:29 dans le département où je travaille, à savoir le Val-de-Marne.
00:08:31 Et hier soir,
00:08:33 c'était l'apocalypse. On a
00:08:35 des émeutiers organisés qui incendient
00:08:37 des véhicules au niveau des passages
00:08:39 dans les quartiers où on progresse pour qu'on puisse être
00:08:41 ralenti, pour qu'on puisse être fixé
00:08:43 afin qu'on serve de cible à des cocktails
00:08:45 monotèfes, des putes rouges gtyles et des tirs de mortier.
00:08:47 Moi, j'ai reçu avec mes collègues
00:08:49 nombre de tirs de mortier qui sont assez impressionnants
00:08:51 et qui peuvent nous brûler grièvement.
00:08:53 Et surtout, pour les interpellés qu'on fait,
00:08:55 majoritairement, ils sont issus des quartiers difficiles,
00:08:57 très jeunes, très organisés,
00:08:59 gantés, capuchés.
00:09:01 - Vous dites très organisés.
00:09:03 - En fait, on a constaté dans
00:09:05 les téléphones portables qu'il y avait un échange
00:09:07 sur les réseaux sociaux, notamment par le biais de Snapchat,
00:09:09 qui était incroyable.
00:09:11 Ils fixent des horaires, des lieux,
00:09:13 des moments pour s'organiser,
00:09:15 pour piller des magasins, pour organiser des vendettas
00:09:17 de manière à ce qu'en réalité,
00:09:19 lorsqu'ils font des
00:09:21 pillages sur des sites
00:09:23 multi-moments,
00:09:25 ça permet en fait de nous
00:09:27 déstabiliser, puisqu'on doit aller à droite,
00:09:29 à gauche, sans parler que
00:09:31 moi hier, j'ai été très choqué
00:09:33 par exemple sur "Choisir le roi",
00:09:35 on a un poids lourd qui est arrêté à un feu rouge
00:09:37 qui s'est fait littéralement assiéger par une centaine
00:09:39 d'individus, ils l'ont fait descendre,
00:09:41 ils l'ont molesté, ils ont ascendé
00:09:43 son camion, et quelques secondes après,
00:09:45 grâce au courage d'un autre chauffeur
00:09:47 routier, qui transportait lui du gaz,
00:09:49 il avait eu,
00:09:51 normalement, à subir le même sang s'il ne s'était pas défendu.
00:09:53 Et quand on voit qu'ils incendient tout, qu'ils brûlent
00:09:55 tout, qu'ils cassent tout, c'est assez
00:09:57 impressionnant. Et là où moi, depuis
00:09:59 20 ans que je suis policier, je vois la différence,
00:10:01 c'est que contrairement au niveau des
00:10:03 M2 de 2005, Thibault Debroyal en parlait,
00:10:05 c'est qu'ils viennent jusqu'en donnant un commissariat
00:10:07 au contact des fonctionnaires de police,
00:10:09 asperger des accueils,
00:10:11 des services pour les brûler,
00:10:13 à Reims, ils ont ravagé un commissariat,
00:10:15 ils ont volé des tenues de police, ils ont volé des équipements,
00:10:17 tous les postes de police municipale
00:10:19 y passent, puisque la plupart la nuit
00:10:21 ils sont fermés, et quand ils ne sont pas fermés, ils se font
00:10:23 assiéger aussi et attaquer.
00:10:25 Et ce qui est impressionnant, je prends
00:10:27 une autre commune, Valenton, hier soir,
00:10:29 où j'ai rencontré d'ailleurs le maire à 3h du matin,
00:10:31 on a par exemple des individus
00:10:33 qui voulaient brûler la mairie et ses annexes,
00:10:35 quand on est arrivé, il y avait des émeutiers
00:10:37 de droite à gauche qui avaient coupé une partie de l'éclairage
00:10:39 public, qui avaient volé des véhicules
00:10:41 de maintenance
00:10:43 de la ville, qui les avaient disposés
00:10:45 à tous les endroits d'accès de la mairie
00:10:47 pour nous ralentir, pour qu'on se serre de ci,
00:10:49 mais on a essuyé une véritable
00:10:51 puits de mortier de projectiles, il a fallu
00:10:53 qu'on utilise les grenades que l'administration nous donne
00:10:55 de désencerclement lacrymogène,
00:10:57 qu'on ait aussi le courage d'aller au contact de ces émeutiers
00:10:59 pour qu'on puisse les disperser,
00:11:01 et de manière à progresser jusqu'à la mairie pour éviter
00:11:03 qu'elles soient brûlées et incendiées.
00:11:05 Aujourd'hui, parce qu'elle prouve ce qui va être
00:11:07 la décision la plus décisive, c'est les prochaines nuits,
00:11:09 quand on voit que de mardi à jeudi soir,
00:11:11 donc à vendredi matin,
00:11:13 on a une intensité qui n'est jamais inégalée
00:11:15 dans l'histoire de notre République, c'est combien de temps
00:11:17 nos collègues et nos camarades de la gendarmerie
00:11:19 vont durer, avec quels moyens,
00:11:21 quelles munitions, face à des émeutiers
00:11:23 qui n'ont plus peur de rien, que rien
00:11:25 n'arrête, et j'en terminerai là,
00:11:27 ce qui me fait doucement rire,
00:11:29 c'est que quand j'ai la chance
00:11:31 sur votre antenne et les médias de dire
00:11:33 qu'on a un sérieux problème avec la réponse pénale,
00:11:35 aujourd'hui, on est en train d'en payer
00:11:37 la dition. Quand vous avez des individus
00:11:39 qui, de nuit,
00:11:41 en groupe, organisés, attaquent
00:11:43 des commissariats, attaquent des policiers
00:11:45 avec des cocktails Molotov, organisent des pillages
00:11:47 jusqu'au centre-ville de Paris, jusqu'au centre-ville
00:11:49 des grandes agglomérations, en toute impunité,
00:11:51 parce qu'ils pensent que rien ne peut leur arriver,
00:11:53 c'est bien parce qu'il y a un souci
00:11:55 avec la réponse pénale. D'ailleurs, vous remarquerez
00:11:57 que dans nos interpellés, il y a de plus en plus de mineurs.
00:11:59 - Oui, c'est ça que j'allais vous dire.
00:12:01 - Et quand j'évoque les mineurs, et quand j'explique
00:12:03 qu'il y a un problème avec la justice des mineurs, et qu'on a beau
00:12:05 avoir eu des réformes depuis l'ordonnance
00:12:07 de 1945, ça n'a rien changé.
00:12:09 Il y a un totem d'immunité qui leur donne
00:12:11 un sentiment de toute puissance. - Vous dites ça, moi,
00:12:13 j'ai été éducatrice à la protection judiciaire de la jeunesse,
00:12:15 donc j'ai travaillé avec des mineurs
00:12:17 qui ont commis des délits ou des crimes.
00:12:19 C'est vrai que le temps, c'est vrai que
00:12:21 la réponse est lente, ça c'est vrai. Mais là, avec la
00:12:23 réforme de Dupont-Moretti, elle est censée
00:12:25 être beaucoup plus courte. Et ce que vous dites avec
00:12:27 les jeunes gens, avec les mineurs, moi, ce qui me frappe,
00:12:29 contrairement aux majeurs,
00:12:31 c'est qu'ils ont
00:12:33 moins peur. - Tout à fait.
00:12:35 - Quand on parle de cadre, vous avez dit que
00:12:37 la justice ne répond pas forcément, déjà,
00:12:39 un mineur, le premier cadre, c'est dans sa famille.
00:12:41 La question étant, est-ce qu'on lui a mis un
00:12:43 stop ou pas ? Est-ce qu'à un moment, on lui a dit que ça, c'est interdit
00:12:45 ou pas ? Après, c'est l'école.
00:12:47 Et suite à l'école, s'il n'y a pas eu
00:12:49 d'interdit, ça veut dire qu'il continue, il continue,
00:12:51 jusqu'à ce qu'il arrive. - Non mais Alimata, on va dire
00:12:53 ce qu'on dit en permanence. - Oui.
00:12:55 - Je veux dire, j'entends tout ça,
00:12:57 moi, je l'entends, mais ceux qui le disent depuis
00:12:59 des années, on leur dit que c'est pas vrai.
00:13:01 - On leur dit que c'est pas vrai ? - Pardonnez-moi,
00:13:03 je vais citer, il y a quelqu'un qui a écrit...
00:13:05 - Non, c'est pas qu'on leur dit que c'est pas vrai. - Il y a quelqu'un qui a écrit
00:13:07 "La France orange mécanique".
00:13:09 - Oui, je... - Il s'appelle Laurent
00:13:11 Aubertone. - Oui, si, si.
00:13:13 - Il a écrit "La France orange mécanique".
00:13:15 Je veux pas polémiquer, je vous assure,
00:13:17 ce matin, parce que t'as pas envie de dire
00:13:19 tout ce qui arrive, on vous l'avait dit,
00:13:21 t'as pas envie de dire ça. Mais c'est quand même
00:13:23 la réalité. - Non mais ça... - Et quand
00:13:25 Laurent Aubertone a écrit "La France orange
00:13:27 mécanique", qu'est-ce qu'on a dit ? "Extrême droite".
00:13:29 Quand Éric Zemmour
00:13:31 a dit "Attention,
00:13:33 extrême droite". - Je pense... - Et le problème
00:13:35 pour la France, c'est le maréchal Pétain.
00:13:37 Pour une certaine presse. C'est le... Y a que ça
00:13:39 qui les intéresse. La France est par terre,
00:13:41 la France est en orange mécanique,
00:13:43 mais le problème, c'est le maréchal Pétain.
00:13:45 Qu'est-ce que vous voulez faire ? Face à cet
00:13:47 aveuglement des médias,
00:13:49 notamment... - Oui, mais là, on peut plus fermer les yeux. - Mais écoutez...
00:13:51 - C'est comme pour les photos. - Bah là, c'est... - Ecoutez,
00:13:53 ça continuera, je vous assure, ça continuera.
00:13:55 - Non, ça continue... Oui, mais c'est... - Eugénie Bastier.
00:13:57 - Non, mais c'est comme pour...
00:13:59 Il faut attendre qu'il y ait des feux de forêt pour agir
00:14:01 contre le réchauffement climatique, il faut attendre que les banlieues brûlent
00:14:03 pour agir sur les causes profondes de la
00:14:05 fracturation de la France. Effectivement, on est au bout
00:14:07 d'un processus. Et c'est...
00:14:09 Et c'est...
00:14:11 La grande différence avec 2005, moi,
00:14:13 ce qui me frappe, c'est la manière dont la gauche, une partie
00:14:15 de la gauche, est complice, aujourd'hui, par son
00:14:17 silence et parfois
00:14:19 par son encouragement de ces émeutes.
00:14:21 Et c'est pas moi qui le dis, c'est Aurélien Boutet-Djela,
00:14:23 qui, sur son compte Facebook, hier, a fait une déclaration en disant
00:14:25 "La grande différence avec 2005, c'est qu'en 2005,
00:14:27 seule une poignée de gauchistes
00:14:29 s'était solidarisée avec les émeutiers.
00:14:31 Aujourd'hui, on a la France insoumise qui se solidarise avec les émeutiers.
00:14:33 Et ça, c'est une grande différence.
00:14:35 Et ce qui fait que ça va être pire aujourd'hui, c'est qu'il y ait une complice."
00:14:37 - Mais ce sont les émeutiers qui paient, parce que quand on brûle,
00:14:39 c'est quand même de l'auto-destruction.
00:14:41 Quand ils brûlent, vous le disiez précédemment,
00:14:43 leurs écoles, qui sont ceux qui vont
00:14:45 dans ces écoles, ça se trouve, c'est eux-mêmes
00:14:47 qui ont fréquenté ces écoles-là. - Laurent Geoffrin.
00:14:49 - C'est un suicide qu'ils font.
00:14:51 - Laurent Geoffrin.
00:14:53 - Que tout ça soit le résultat d'échecs, c'est évident,
00:14:55 mais là, il y a un point sur lequel je ne suis pas d'accord,
00:14:57 parce que je crois que c'est factuellement faux.
00:14:59 C'est quand on dit "il y a deux Frances face à face".
00:15:01 Je vous entends par là,
00:15:03 il y a une France plus enracinée,
00:15:05 et une France plutôt d'origine étrangère.
00:15:07 Mais il me semble factuellement
00:15:09 que la plupart des habitants
00:15:11 de ces quartiers,
00:15:13 ils condamnent les violences, ils sont contre.
00:15:15 Ils sont d'origine étrangère, souvent.
00:15:17 Ils sont contre ces violences,
00:15:19 et ils veulent que la police intervienne,
00:15:21 et qu'on revienne au calme.
00:15:23 Donc quand on dit,
00:15:25 à partir de la formule de Colomb,
00:15:27 "face à face", c'est des minorités, ça.
00:15:29 Les minorités, ils sont nombreux,
00:15:31 il y en a partout,
00:15:33 mais quand on voit les nombres,
00:15:35 c'est des gens très organisés qui ont l'habitude de faire ça,
00:15:37 on le voit bien, et qui sont
00:15:39 quelques centaines à chaque fois.
00:15:41 C'est pas la population des quartiers.
00:15:43 La population des quartiers, elle est contre.
00:15:45 Elle dit, ça suffit, il faut revenir à l'ordre.
00:15:47 - Vous qui êtes dans les quartiers,
00:15:49 est-ce que vous validez... - Et moi aussi, je viens des quartiers.
00:15:51 - Est-ce que vous validez tous les deux ce que dit Laurent Geoffrin ?
00:15:53 - Moi aussi, je viens des quartiers, parce que d'un côté, moi je...
00:15:55 - Oui, en quelle année ?
00:15:57 - Là, mes parents, ils vivent encore, je vais encore chez mes parents,
00:15:59 j'ai des amis, et je n'ai jamais brûlé des voitures,
00:16:01 j'ai jamais eu affaire à la police.
00:16:03 - Si vous validez ce que dit Laurent Geoffrin,
00:16:05 et je pense qu'il a sans doute raison,
00:16:07 ça veut dire simplement que
00:16:09 la sanction pénale
00:16:11 depuis des années
00:16:13 n'est pas à la hauteur
00:16:15 pour ces minorités précisément.
00:16:17 - Moi, je pense qu'il y a... - Ce que chacun dit.
00:16:19 - Moi, je pense qu'il y a deux pans. - Ce que chacun dit.
00:16:21 - Je pense qu'il y a deux pans.
00:16:23 Il y a la question de la sanction pénale,
00:16:25 et il y a aussi la question des gens,
00:16:27 quand on les écoute, ceux qu'on montre,
00:16:29 ils ont la sensation de ne pas faire partie de la France.
00:16:31 Ils ont le sentiment d'être à côté, également.
00:16:33 Il y a aussi cette problématique-là.
00:16:35 Quand vous ne sentez pas appartenir à la nation,
00:16:37 vous pouvez arriver à faire ce qu'ils sont en train de faire.
00:16:39 - Alors, ces sujets-là de victimisation...
00:16:41 - C'est pour ça qu'il s'attaque
00:16:43 à des services publics,
00:16:45 à des écoles, à des abribus,
00:16:47 parce qu'ils ont le sentiment que ce n'est pas
00:16:49 leur État qui paye.
00:16:51 - C'est important ce que dit Ali Matta,
00:16:53 parce qu'il y a un phénomène de désaffiliation
00:16:55 à la nation, dont on parle souvent ici,
00:16:57 qui est un phénomène de rupture très importante,
00:16:59 de sécession entre une nation
00:17:01 dont on voudrait qu'elle soit cohérente
00:17:03 et qu'elle adopte tous ses enfants,
00:17:05 qui sont des gens qui ne se sentent pas français,
00:17:07 qui se disent qu'ils ne peuvent mettre à ça qu'une partie de ce pays.
00:17:09 - C'est les mêmes mots qu'il y a 25 ans.
00:17:11 Je voudrais que Noémie nous donne des précisions
00:17:13 sur ce qui s'est passé hier soir,
00:17:15 des statistiques peut-être,
00:17:17 des chiffres très précis.
00:17:19 J'ai vu un nombre d'interpellations absolument invraisemblable.
00:17:21 - On pourrait faire plus de 660 interpellations
00:17:23 cette nuit.
00:17:25 Parmi les chiffres qui nous sont communiqués
00:17:27 ce matin par le ministère de l'Intérieur,
00:17:29 c'est le nombre de policiers et de gendarmes blessés aussi.
00:17:31 249 policiers et gendarmes ont été blessés.
00:17:33 On a un inventaire à la pré-verde
00:17:35 de tout ce qui s'est passé cette nuit partout en France.
00:17:37 - Dans toutes les villes,
00:17:39 par exemple des villes comme Laval
00:17:41 qui ont toujours été calmes,
00:17:43 Nantes, Roubaix,
00:17:45 - La Rochelle, la mairie Annex
00:17:47 et le bureau de poste qui sont pris pour cible,
00:17:49 Accra, Saint-Etienne, Montpellier,
00:17:51 Mâcon, Metz, Cholet, Lambersard,
00:17:53 Sergi-Argenteuil,
00:17:55 Saint-Michel-sur-Orge,
00:17:57 Alouin, on a des listes et des listes
00:17:59 de lieux où il s'est passé des choses.
00:18:01 - Des sommes folles.
00:18:03 - J'entendais juste que vous disiez sur
00:18:05 le problème, c'est uniquement la question
00:18:07 de la réponse pénale.
00:18:09 Je pense qu'on ne peut pas réduire ce qui se passe aujourd'hui.
00:18:11 - Pas que.
00:18:13 - Ce qui frappe les forces de l'ordre, c'est la jeunesse
00:18:15 des personnes que vous retrouvez dans la rue,
00:18:17 des jeunes entre 14 et 18 ans.
00:18:19 Ces jeunes-là, ils n'ont pas forcément eu
00:18:21 déjà affaire à la justice.
00:18:23 C'est surtout un âge où on ne pense même pas aux conséquences.
00:18:25 - Mais où sont les parents ?
00:18:27 - C'est ça la question.
00:18:29 Quand je dis en permanence qu'il faut changer
00:18:31 de logiciel, c'est-à-dire que les parents doivent être responsables,
00:18:33 en fait, il faut tout changer.
00:18:35 - C'est qu'effectivement, ces jeunes-là, ils ne pensent pas
00:18:37 une seconde à ce que je risque.
00:18:39 - Depuis 40 ans, tout ce qui a été tenté
00:18:41 ne marche pas.
00:18:43 J'ai utilisé cette formule
00:18:45 mais 10 millions de fois
00:18:47 dans cette émission. Donc il faut peut-être changer.
00:18:49 Puisque ça ne marche pas,
00:18:51 on peut peut-être changer les lois,
00:18:53 changer, effectivement,
00:18:55 mettre la responsabilité, pourquoi pas,
00:18:57 sur les parents, proposer des choses
00:18:59 qui peuvent en tout cas changer. - Ça fait partie, par exemple, avec la réforme
00:19:01 de la justice des mineurs d'Éric Dupond-Moretti,
00:19:03 les parents sont, vous savez, maintenant c'est en deux temps,
00:19:05 il y a très vite un statut sur la culpabilité.
00:19:07 Si, si, vraiment. - Mais on vient d'avoir
00:19:09 un exemple avec la mamie de Canne
00:19:11 qui a... - Non mais vous pouvez juste...
00:19:13 - Non mais pardonnez-moi, je vais prendre un exemple très simple.
00:19:15 - Vous allez souhaiter, ça n'est pas assez sévère, mais ça a été beaucoup plus rapide
00:19:17 que ça l'aurait été avant. C'est ça que je vous dis.
00:19:19 - Est-ce que vous vous rendez compte, Noémie,
00:19:21 que tout le monde a vu ces images
00:19:23 de la mamie de Canne, qui a été
00:19:25 violentée, agressée par deux jeunes.
00:19:27 Ils n'ont rien !
00:19:29 Ils n'ont rien !
00:19:31 Ils ont quoi ? - Un nom sursuprobatoire.
00:19:33 - Sursuprobatoire ! - Ils sont passés
00:19:35 neuf mois en centre éducatif fermé.
00:19:37 - Mais attendez, je vous donne
00:19:39 les éléments... - Mais Noémie, quand je dis qu'il faut changer,
00:19:41 c'est-à-dire qu'il faut changer radicalement,
00:19:43 radicalement !
00:19:45 C'est-à-dire que les atteintes
00:19:47 aux personnes, dès la première,
00:19:49 doivent être sanctionnées d'une manière
00:19:51 radicale. Autrement,
00:19:53 on continue. - Mon propos était de dire que maintenant,
00:19:55 les parents doivent assister à ces audiences.
00:19:57 - C'est ça, d'ailleurs, je l'ai dit en périndeur.
00:19:59 - Et que s'ils n'y assistent pas, eux-mêmes,
00:20:01 les parents d'enfants qui ont
00:20:03 affaire à la justice, maintenant, sont tenus
00:20:05 d'être présents aux audiences. Et s'ils ne sont
00:20:07 pas présents, ils peuvent avoir une amende.
00:20:09 C'était en ça que je... - C'est quoi, changer radicalement ?
00:20:11 Refus d'obtempérer ?
00:20:13 C'est prison, directement, peut-être.
00:20:15 C'est ça qu'il faut changer. Alors, on va me dire,
00:20:17 il n'y a pas de prison état. Tout ça
00:20:19 est possible. Mais si vous ne changez
00:20:21 pas tout, vous aurez
00:20:23 les mêmes causes produisent les mêmes effets.
00:20:25 Donc, on peut multiplier... - Mais vous supposez que les causes
00:20:27 sont uniquement l'absence de répression.
00:20:29 Il y a peut-être d'autres causes. Il faut regarder les causes
00:20:31 en avant. - Non, je vais dans votre sens. Je pense que
00:20:33 vous avez raison, en fait, sur le constat.
00:20:35 Je pense que c'est une minorité.
00:20:37 - C'est sûr, je suis pas sur place.
00:20:39 - Je pense que vous avez raison. - C'est ce que j'ai lu dans la reportage. - Je pense que vous avez raison
00:20:41 que les quartiers... D'ailleurs, on le voit
00:20:43 à Canal, dans toutes les entreprises,
00:20:45 il y a plein de jeunes qui sont là.
00:20:47 Il y a plein de... D'ailleurs,
00:20:49 pas simplement des jeunes, mais qui vivent dans les quartiers
00:20:51 et qui travaillent. Je pense que c'est une minorité.
00:20:53 Mais pour cette minorité, il faut être absolument implacable.
00:20:55 Absolument implacable.
00:20:57 - Il faut aussi réfléchir en amont à pourquoi
00:20:59 cette minorité est si importante.
00:21:01 - Ce qui veut dire qu'il faut intervenir, c'est-à-dire
00:21:03 dès l'enfance. - Mais je pense
00:21:05 que vous avez raison. Il faut changer.
00:21:07 Il faut changer beaucoup de choses. - Avant la réponse pénale,
00:21:09 il faut réfléchir en amont. - Nous, on y terminait peut-être avec les informations
00:21:11 parce qu'après, Joseph Macéscaron
00:21:13 va prendre votre place.
00:21:15 Donc, des informations
00:21:17 que vous pouvez nous donner.
00:21:19 - Je vous ai donné les chiffres essentiels.
00:21:21 Il y a les couvre-feu qui ont été instaurés dans un certain
00:21:23 nombre de villes. On va voir si ça sera sans doute
00:21:25 prolongé ce soir.
00:21:27 - Il y a des couvre-feu dans certaines villes ?
00:21:29 - Oui. - Couvre-feu à partir de quelle heure ?
00:21:31 - Couvre-feu...
00:21:33 Annoncé hier soir, il y avait
00:21:35 clamart de 21h à 6h du matin.
00:21:37 C'est en vigueur jusqu'à lundi matin. - C'est-à-dire quoi, couvre-feu ?
00:21:39 C'est-à-dire que, par exemple, les restaurants sont fermés ?
00:21:41 On peut aller au cinéma ?
00:21:43 Il y a la possibilité de circuler dans la ville
00:21:45 après 21h ? C'est ça que ça veut dire ?
00:21:47 - C'est pour les mineurs. - On ne peut pas sortir.
00:21:49 Normalement, le principe du couvre-feu, c'est qu'on ne peut pas sortir de chez soi.
00:21:51 - Oui, alors vous savez,
00:21:53 selon ce que le maire décide,
00:21:55 on peut cibler,
00:21:57 on peut dire que les jeunes qui ont de moins de tel âge
00:21:59 n'ont pas le droit de sortir sans être accompagnés
00:22:01 par un adulte. Il faudrait que je regarde effectivement
00:22:03 dans le détail ce qui a été décidé pour toutes les villes.
00:22:05 - Pour ces communes, il me semble que c'est les mineurs
00:22:07 qui sont allés sortir. - Les mineurs n'ont pas accompagné, c'est ça.
00:22:09 - Oui, donc...
00:22:11 - Est-ce que vous diriez que la situation est hors contrôle
00:22:13 pour les forces de police ?
00:22:15 - Non, pour l'instant, on a beaucoup de policiers
00:22:17 qui reviennent sur
00:22:19 leur tente de congé,
00:22:21 hormis ceux qui sont en congé annuel, c'est-à-dire les congés
00:22:23 qui sont obligatoirement dus par l'administration.
00:22:25 On a énormément de collègues qui sont
00:22:27 solidaires et l'esprit de coeur fait que
00:22:29 on a cette solidarité qui nous permet d'affronter
00:22:31 l'adversité à l'extérieur.
00:22:33 Mais je réponds juste si je peux me permettre
00:22:35 sur le profil des émeutiers.
00:22:37 Moi, je veux bien qu'on me dise que quand on est mineur,
00:22:39 on ne pense pas aux actes qu'on va commettre.
00:22:41 Moi, je fais des auditions en tant qu'officier de police judiciaire
00:22:43 et j'ai souvent des mineurs qui me disent
00:22:45 "de toute façon, je risque rien, j'ai déjà été traité d'injustice".
00:22:47 - C'est pour ça qu'il faut se changer.
00:22:49 - C'est une certitude. Et moi, hier, quand je progresse
00:22:51 avec mes effectifs, avec mes collègues dans certains quartiers,
00:22:53 quand vous voyez à 14 ans,
00:22:55 puisqu'on a interpellé des mineurs de 14 ans
00:22:57 avec des mortiers qui sont
00:22:59 à la main, à bout portant, qui viennent...
00:23:01 - Oui, ce sont les plus dangereux.
00:23:03 - Non, mais ils viennent nous charger.
00:23:05 C'est pas nous qui allons interpeller les individus
00:23:07 sur certains moments depuis deux nuits, c'est eux qui viennent nous charger.
00:23:09 On est parfois obligé de se réfugier
00:23:11 derrière nos véhicules, dans des halls d'immeubles,
00:23:13 derrière des abris, pour ne pas être brûlé au second degré.
00:23:15 Après, on reprend le dessus parce qu'on a des munitions,
00:23:17 parce qu'on a des renforts qui arrivent,
00:23:19 mais on a des profils, et moi je suis désolé,
00:23:21 on paye une idéologie de certains magistrats
00:23:24 qui estiment qu'il faut une culture de l'excuse
00:23:26 avant une culture de la sévérité. Laurent Geoffrin,
00:23:28 je vous inviterai à l'occasion à aller au tribunal judiciaire.
00:23:30 - Je ne suis pas pour la culture de l'excuse, je le coupe tout de suite.
00:23:32 - J'ai pas dit ça, mais à chaque fois vous le prenez pour vous.
00:23:34 - Il faut bien te le dire.
00:23:36 - Je vous fais une invitation.
00:23:38 Je vous invite à venir avec moi au tribunal judiciaire d'Evry,
00:23:40 de Bobigny, où on a l'impression que quand on interpelle
00:23:42 des mineurs de 15 ans qui arrachent des sacs à main
00:23:45 à des mamies, ou des chaînes à des femmes enceintes,
00:23:49 on a l'impression que l'auteur délinquant
00:23:51 qui ne reconnaît pas les faits, ou qui est confondu
00:23:53 grâce à la vidéoprotection, à l'ADN,
00:23:55 ou à des témoignages, lorsqu'il arrive de rendre le juge pour enfant,
00:23:58 en fait, ça en devient la victime.
00:24:00 - Les interpeller d'hier soir, ça va être intéressant
00:24:03 de voir ce qu'on va en faire.
00:24:05 - Les 600...
00:24:06 - Qu'est-ce qu'on va en faire, ces interpellés ?
00:24:08 - On va voir les faits judiciaires.
00:24:10 - Je citais tout à l'heure ces deux jeunes qui ont agressé une mamie.
00:24:12 Déjà, ils devraient être jugés immédiatement, à mon sens.
00:24:15 Quand je dis changer l'auditiel, ça devrait être que chacun comprenne,
00:24:19 quand il y a une image forte comme ça, qui vient dans le débat public,
00:24:22 que chacun comprenne la sanction qui arrive immédiatement.
00:24:24 - C'est ce qui s'est passé, Pascal.
00:24:26 On a statué sur la culpabilité.
00:24:29 - Oui, on a statué sur les...
00:24:31 - Ils ont été déférés, ces mineurs.
00:24:33 - Ils ont passé ensuite 10 mois en centre éducatif fermé.
00:24:36 C'est la réforme qui veut qu'à l'issue de ce délai, on statue sur la peine.
00:24:40 - Et vous disiez tout à l'heure, ces jeunes gens ne se sentent pas français.
00:24:44 Si vous permettez, moi je pense qu'ils ne sont surtout pas élevés, encadrés, éduqués.
00:24:49 - Mais ça, ça va...
00:24:50 - Arrêtez-moi de vous dire comme ça.
00:24:51 - La mère de Noël était une mère seule.
00:24:53 - Oui, mais ça va ensemble, parce que 40% des jeunes délinquants ont des mères seules.
00:24:56 - Il n'y a pas de pères.
00:24:57 - En tout cas, on va continuer.
00:24:59 - L'absence de père joue énormément.
00:25:00 L'absence de père, l'absence d'autorité derrière, c'est ça.
00:25:03 Et donc, ça veut dire que souvent, ce sont des femmes qui travaillent, elles se retrouvent...
00:25:06 Alors ça n'excuse rien, parce qu'il y a d'autres femmes qui sont seules avec des enfants et qui arrivent à les gérer.
00:25:09 Ça, c'est vraiment aussi une réalité.
00:25:11 Mais quand il n'y a pas de cadre, c'est très compliqué.
00:25:13 Et donc, qu'est-ce que vous faites avec ces mineurs-là ?
00:25:15 - Justement, c'est très compliqué, vous avez parfaitement raison.
00:25:18 - C'est très compliqué.
00:25:19 - Alors, on va marcher...
00:25:20 - Et après, c'est qu'est-ce que...
00:25:21 - Excusez-moi de vous couper, moi, à mon époque, pourtant je ne suis pas si vieille que ça, mais moi, j'y ai cru.
00:25:27 J'ai cru à ce que la République me proposait.
00:25:31 C'est pour ça que j'ai joué le jeu et j'ai été au bout.
00:25:34 Nous sommes six enfants, j'ai trois petits-frères également.
00:25:37 Il n'y a aucun... On n'a eu aucun problème avec la justice.
00:25:40 Mes parents ne savent ni lire ni écrire, mais ils étaient présents.
00:25:43 La différence, elle est là.
00:25:44 Il y avait des valeurs fortes et il allait de soi que si on avait dit "Oui, mon frère, il est en train de tenir les murs",
00:25:49 mon père, il serait allé le chercher.
00:25:50 Et je pense que la différence, elle est là.
00:25:52 - Alimata, parce qu'on vous a montré...
00:25:54 - On marque une pose.
00:25:55 - Parce que dans ces quartiers dont je suis issu aussi, on ne nous montre pas tous ceux qui réussissent comme avocats, comme énarques,
00:25:59 comme commissaires de police, comme juges, et on ne montre que les rappeurs, les dealers, les acteurs de cinéma.
00:26:03 Non mais non, c'est vrai.
00:26:04 Et on oublie que la République, c'est l'école gratuite, c'est la santé gratuite, c'est le logement gratuit.
00:26:09 On a le plus beau pays du monde.
00:26:10 Et moi, je suis désolé, mais j'ai été élevé par une mère seule.
00:26:13 Je ne suis pas délinquant parce qu'elle m'a éduqué, parce qu'elle m'a cadré,
00:26:16 parce que parfois, elle a été autoritaire parce que j'étais turbulent,
00:26:20 et qu'aujourd'hui, dès qu'on lève un peu trop la voix, comme le professeur, moi, c'était ça.
00:26:24 - Mais après, c'est toute la société qui s'élève pour tout ça.
00:26:26 - Je termine sur ça.
00:26:27 Ma mère, elle me disait que si je levais le ton pour un professeur, j'en prenais deux.
00:26:30 Une par professeur, une par ma mère.
00:26:31 Aujourd'hui, vous avez le malheur de dire ça, vous vous retrouvez au tribunal parce qu'il y a un dépôt de plate, une garde à vue,
00:26:36 et que vous êtes traité comme un criminel.
00:26:37 Mais c'est ça, aujourd'hui, qui manque.
00:26:39 C'est ces vraies valeurs qui font que notre République a pu fonctionner, qu'on concentre sur nous.
00:26:43 - C'est pour ça que c'est multifactoriel.
00:26:46 C'est 50 ans d'autorité bafouée, 50 ans d'aveuglement, 50 ans de politique qui n'a pas été mise en place.
00:26:55 On écoutera Jacques Chirac tout à l'heure, je vous assure, c'est sidérant ce que dit Jacques Chirac.
00:26:59 Je remercie Noémie Schultz.
00:27:01 Vous restez évidemment près de nous jusqu'à 10h30 et plus, sans doute.
00:27:06 Joseph Pasciscaron va être là et on continue, je vous montrerai des images, des séquences qui sont tout à fait sidérantes.
00:27:11 Somaya Labidi nous rappelle les titres du jour.
00:27:17 - Le gouvernement sur le terrain après cette troisième nuit de violence.
00:27:23 Clément Beaune est en déplacement au fort d'Aubervilliers en Seine-Saint-Denis.
00:27:27 Le ministre délégué chargé des transports était accompagné de Jean Castex pour constater les nombreux dégâts commis cette nuit.
00:27:33 Un dépôt de bus de la ville a été incendié et au total 12 bus y ont été incendiés.
00:27:38 Le policier auteur du coup de feu a demandé pardon à la famille de Nahel des excuses présentées hier lors de sa garde à vue, selon son avocat.
00:27:47 "Il est dévasté, il ne se lève pas le matin pour tuer des gens, il n'a pas voulu tuer", insiste son avocat, maître Laurent-Franck Liénard.
00:27:55 Le fonctionnaire a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire hier.
00:28:00 Une décision qui devrait faire l'objet d'un appel dès ce matin.
00:28:04 Et puis des scènes de pillage à Châtelet dans le centre de la capitale.
00:28:08 Un magasin Nike a été vandalisé, les vitrines ont été brisées, de nombreux articles ont été volés.
00:28:14 Vous pouvez constater sur ces images l'étendue des dégâts commis cette nuit.
00:28:18 Éloire Euchebrune est avec nous, vous le connaissez, il est journaliste dans l'émission "Enquête d'Esprit", sauf que vous habitez dans le 14e arrondissement.
00:28:25 Ce 14e arrondissement, quasiment dans le centre de Paris, a été cette nuit l'objet de beaucoup de violences.
00:28:31 On verra avec vous les séquences que vous nous avez rapportées, simplement deux, trois séquences.
00:28:35 Et là, il faut avoir aussi le courage de le dire, avec ce pillage au Châtelet et au magasin Nike qu'on va voir, on est bien loin de la mort de Naël.
00:28:43 On est bien loin de la mort de Naël. Ça n'a absolument aucun rapport.
00:28:48 - Il y a eu 16 interpellés sur ce magasin par les brigades anti-criminalité de Paris qui ont interpellé 16 individus qui sortent avec des effets vestimentaires de Nike, d'ailleurs pour information.
00:28:57 - Bon, donc ça c'était cette nuit, la rue de Rivoli à Paris a été...
00:29:01 - Sur chaque boutique rue de Rivoli et sur le centre de Châtelet, on a eu des interpellations.
00:29:06 D'ailleurs, les policiers n'étaient pas suffisamment nombreux tellement il y avait d'interpellés à faire,
00:29:10 puisque quand ils sont arrivés, les individus étaient en train de piller les magasins.
00:29:14 On a pu faire quand même des interpellations flagrantières, on verra là aussi la réponse pénale.
00:29:16 - Voyez la séquence.
00:29:18 [Bruit de coups de feu]
00:29:23 [Cris de la foule]
00:29:41 [Cris de la foule]
00:29:49 - Alors c'est ça, c'est ça qui...
00:29:51 - En fait c'est absolument...
00:29:53 - Ça c'est une différence avec 2005 quand même, il n'y avait pas eu de pillage dans Paris.
00:29:55 - C'est terrible, dans Paris.
00:29:57 - Et là il y a un cran qui est monté.
00:29:59 - Mais le commissariat qui est juste derrière, dans les Halles...
00:30:01 - Il a été fermé celui-là.
00:30:03 - Il a été fermé.
00:30:04 - Il est comme ça près de la place des...
00:30:05 - C'est ça, parce que c'est ce que je voulais dire, c'est que maintenant dans les Halles, ce commissariat, d'abord ça a commencé avec des barricades,
00:30:10 parce qu'il se protégeait, ça fait quand même des années qu'il se protège, et aujourd'hui maintenant il est fermé.
00:30:14 - C'est le commissariat de nouveau, A234, qui est près de la place de la République.
00:30:17 - Bah oui, bah oui.
00:30:18 - Voyez une autre séquence.
00:30:20 - Il n'y a plus de commissariat au Horal.
00:30:21 - Voyez une séquence avec le maire de Saint-Pierre-des-Cors.
00:30:26 - F*ck ta mère, le maire ! F*ck ta grand-mère, le maire !
00:30:43 - Le maire de Saint-Pierre-des-Cors, on lui brûle sa voiture.
00:30:46 - Évidemment, c'est des images sidérantes.
00:30:49 - Un bus, cette fois-ci à Reims.
00:30:53 - Oh, il a ouvert ! Oh, oh ! Oh !
00:31:02 - F*ck ta mère !
00:31:05 - Wesh ! Wesh !
00:31:15 - Un poids de main !
00:31:30 - Alors évidemment, Laurent Geoffray disait tout à l'heure, c'est une minorité.
00:31:33 - Ouais.
00:31:34 - Je ne peux pas savoir...
00:31:35 - Je ne vais pas dire que ce ne sont pas... Je ne vais pas l'exagérer, ce ne sont pas nombreux.
00:31:37 - Oui, oui.
00:31:38 - Je faisais référence à la population des quartiers, pas question.
00:31:41 - Oui, oui.
00:31:42 - Juste un mot. Moi, j'aimerais bien en fait entendre avec ce qui se passe, avec les images,
00:31:47 parce que les images, vous pouvez y aller, mais vous pouvez continuer,
00:31:49 il y a des centaines d'images de ce type, avec ce qui se passe.
00:31:53 Moi, j'aimerais bien entendre le fait que les personnes à gauche ou à droite disent
00:31:57 "Eh bien, faisons un barrage républicain".
00:31:59 Parce que ces gens qui brandissent la notion de le concept de barrage républicain
00:32:04 en permanence pour peu ou prou, qui est une personne du Rassemblement national
00:32:08 qui fait un pas de côté, là pour le coup, alors que l'ordre républicain est en danger,
00:32:12 il n'y a personne qui parle de barrage républicain.
00:32:14 Or, c'est bien là quand même, l'enjeu.
00:32:16 - Bon, et loi ?
00:32:17 - Oui, très court.
00:32:19 - Oui, je voudrais m'expliquer, parce que c'est important.
00:32:21 Je voudrais mettre les choses au clair, moi qui fais partie de la gauche,
00:32:26 je suis en total désaccord avec ce raconte de la France insoumise.
00:32:29 - J'en suis sûr.
00:32:30 - C'est totalement irresponsable de faire ça.
00:32:32 - J'en suis sûr, mais...
00:32:33 - Pourquoi ? Parce que d'abord, c'est des violences...
00:32:35 - Préparez-vous pour prendre des puns de mort, en vitesse.
00:32:37 - C'est des violences, il faut condamner des violences, d'abord, en soi.
00:32:40 Deuxièmement, ça va mener à quoi ?
00:32:43 Ça se retourne contre ceux qu'on est censé défendre,
00:32:46 parce que c'est de l'argent qui sera dépensé,
00:32:48 qui ne sera plus dépensé dans les banlieues,
00:32:50 et ça donne de ces quartiers une image terrible.
00:32:53 - Je suis très négative.
00:32:54 - Non, mais le reproche que je vous fais, c'est pas tant...
00:32:57 - À moi ?
00:32:58 - Oui, à vous et puis à d'autres, c'est que le problème de la France,
00:33:00 ce n'est pas le maréchal Pétain.
00:33:01 C'est ça le reproche que je vous fais.
00:33:03 - Mais carrément, je ne vous en profite pas.
00:33:05 Je vais parler pendant des semaines du maréchal Pétain.
00:33:08 - Parce que depuis des mois, j'ai le sentiment que pour vous,
00:33:12 le problème numéro un, c'est ce que vous appelez la droite ou l'extrême droite.
00:33:16 - Non, je ne suis pas d'accord avec eux,
00:33:18 mais j'ai le droit de ne pas être d'accord quand même.
00:33:19 - Vous avez raison.
00:33:20 Moi, je pense que le problème numéro un de la France,
00:33:22 c'est ce qui se passe aujourd'hui,
00:33:23 et c'est ce qui est annoncé depuis des mois.
00:33:25 Donc on ne voit pas les choses de la même manière.
00:33:27 - D'ailleurs, ce qui favorise l'extrême droite, ce qui se passe.
00:33:30 En plus.
00:33:31 - Il favorise ?
00:33:32 - Oui, c'est évident.
00:33:34 - Éloi Rochebrune, vous habitez dans le 14e arrondissement.
00:33:39 Qu'est-ce qui s'est passé cette nuit ?
00:33:41 - Toutes les séquences que vous avez pu voir à l'antenne,
00:33:43 moi, je les ai vécues dans ma rue, sous ma fenêtre.
00:33:46 Les jeunes avec mortier d'artifice.
00:33:50 J'ai vu des cocktails Molotov.
00:33:52 J'ai vu aussi, donc ils ont incendié, là on peut le voir sur les images,
00:33:56 ils ont incendié un camion de livraison,
00:33:58 donc juste en bas.
00:34:01 - Ils venaient d'où ces jeunes ?
00:34:04 - Je ne sais pas, parce que je ne les ai jamais vus dans ce quartier.
00:34:07 Moi, j'habite dans un quartier qui est assez calme
00:34:09 et franchement, je n'en ai aucune idée.
00:34:11 Ils étaient tous cagoulés, tous habillés en noir,
00:34:14 méconnaissables, on ne pouvait pas les reconnaître.
00:34:16 Ou alors avec un masque chirurgical pour ne pas être reconnu.
00:34:19 Vous avez pu voir sur les images un camion incendié.
00:34:23 Et moi, j'ai vu de mes yeux une personne prendre un sac poubelle,
00:34:27 casser la vitre passager, poser le sac poubelle,
00:34:31 allumer le sac poubelle dans l'habitacle du camion
00:34:34 pour créer un incendie et donc créer du désordre.
00:34:36 - Il y avait quelqu'un dans cette...
00:34:38 - Non, il n'y avait personne.
00:34:39 - C'est important, évidemment, de le présenter.
00:34:41 Ça a duré combien de temps ?
00:34:43 - Vous voulez dire, moi j'ai suivi en gros les débordements
00:34:47 de 1h30 à, j'ai noté, l'arrivée des premiers...
00:34:51 Enfin, j'ai vu des policiers pour la première fois à 3h15.
00:34:55 Et après...
00:34:57 - Pendant 2h, la police n'est pas là ?
00:34:58 - Pendant 2h, je n'ai pas vu de policier.
00:34:59 - En plein Paris ?
00:35:00 - En plein Paris, je n'ai pas vu de policier.
00:35:01 - Et il y avait combien ? Vous évaluez à combien ?
00:35:02 - Je pense qu'il y avait une trentaine de nervis.
00:35:04 - Il y a eu 10 interpellations, je vois dans les collègues ce qu'ils m'envoient.
00:35:09 Donc c'était sur le 14e et le 15e, Porte de Brançon aussi,
00:35:11 il y avait aussi des événements qui sont pas pour le terrain chez vous,
00:35:14 14e et 15e.
00:35:15 Il y a eu une dizaine d'interpellations, effectivement,
00:35:17 pour des participations à des attroupements armés,
00:35:19 des dégradations par incendie.
00:35:21 - En tout cas, si vous voulez voir un peu l'ambiance qui régnait à ma fenêtre,
00:35:25 je pense qu'on regarde une séquence où l'on voit les jeunes affronter la police.
00:35:31 - On va tous assis !
00:35:33 (Tirs)
00:35:54 (Tirs)
00:36:05 - Donc là, les policiers étaient intervenus et se sont fait tirer de mortier.
00:36:08 - C'est à 3h15, justement.
00:36:09 - Mais les riverains, ils sont...
00:36:11 - Les riverains, j'ai vu plusieurs personnes descendre dans la rue
00:36:13 et essayer d'arrêter les débordements, mais seule face à la masse, impossible.
00:36:19 Et en fait, vraiment, il y avait une colère
00:36:21 et vraiment, j'ai senti la volonté de casser, de tabasser.
00:36:26 Et franchement, j'ai vu une vieille dame de 50-60 ans à deux doigts de se faire taper
00:36:33 parce qu'elle disait à un jeune d'arrêter de brûler une poubelle.
00:36:37 Parce qu'il y a 5 gars qui vont essayer de la tabasser.
00:36:43 - Bon, merci.
00:36:44 - Je veux juste préciser, on voit sur la séquence,
00:36:46 une explosion très très proche de ma fenêtre.
00:36:49 Si ma fenêtre était ouverte, c'était en plein gueule.
00:36:53 Clairement, il n'y a aucun doute là-dessus.
00:36:55 Le mortier était sur moi.
00:36:57 - Ce qui, effectivement, moi je n'ai pas souvenir d'avoir vécu une nuit comme cela en France depuis...
00:37:07 - Même en 2005, je ne crois pas qu'il y ait eu.
00:37:09 - Voilà. Donc je ne sais pas ce que décidera.
00:37:11 Il y a un conseil interministériel, je crois, à 13h.
00:37:14 Je ne sais pas ce que va décider Emmanuel Macron.
00:37:17 Merci vraiment beaucoup Elouah.
00:37:20 Je vous propose de voir d'autres séquences qui nous ont beaucoup frappé.
00:37:23 Et là, je demande à Marine Lenson quelles sont les séquences.
00:37:26 On peut voir peut-être, effectivement, le récit de la nuit avec Charlotte Gordzola.
00:37:32 Des violences et des émeutes sur tout le territoire.
00:37:38 À Lille, alors que la préfecture avait interdit tout rassemblement,
00:37:41 la situation était particulièrement tendue dès 21h et jusque tard dans la nuit.
00:37:46 À de nombreuses reprises, les policiers du Raid ont dû intervenir,
00:37:50 tout comme à Roubaix, Nanterre ou Lyon.
00:37:53 À Vénissieux, toujours dans le Rhône, un trameau a été incendié.
00:37:57 Puis des poubelles et des voitures quelques kilomètres plus loin, à Sainte-Foy-les-Lyon.
00:38:02 - J'ai tout envoyé.
00:38:05 Partout en France, des écoles ont été ciblées par ces émeutiers,
00:38:09 comme à Tourcoing ou encore ici, à Villeurbanne.
00:38:13 - Ne touchez pas à l'école !
00:38:16 Alors que les pompiers interviennent sur plusieurs départs de feu à Vernon dans l'heure,
00:38:20 des individus s'emparent de leurs camions.
00:38:23 Des magasins et des supermarchés ont été pillés, en témoignent ces images à Paris ou encore à Nantes.
00:38:30 Alors que 40 000 forces de l'ordre ont été déployées sur le terrain dans toute la France,
00:38:36 les autorités craignent déjà, pour demain soir, une quatrième soirée de chaos.
00:38:42 - Mathieu, Raid et la BRI sont sur place,
00:38:46 mais pour le moment, il n'y a pas de tir d'armes à feu sur les policiers ?
00:38:51 - Non, pour l'instant non.
00:38:53 Par contre, il y a un risque avéré que des émeutiers puissent utiliser des armes longues,
00:38:57 notamment des fusées à pompe ou d'autres armes qu'on peut connaître dans les quartiers,
00:39:01 contre les policiers.
00:39:02 On a vu, dans certaines villes de France, des caméras de vidéoprotection être attaquées à l'aide d'armes longues.
00:39:07 - Mais pour le moment, ce n'est pas arrivé.
00:39:09 - Tout à fait. C'est pour ça que le ministère de l'Intérieur a décidé de mettre du GIGN,
00:39:14 de la BRI, Brigade de recherche et d'intervention,
00:39:16 qui d'habitude gère le haut du spectre de la délinquance de la police judiciaire,
00:39:20 et le RAID, qui habituellement traite quand même des forcenés, des retranchés, des terroristes.
00:39:25 Donc, les fois où j'ai vu ces unités rentrer en action, c'était en 2007 à Villiers-le-Bel,
00:39:30 lorsqu'on avait des émeutiers qui avaient utilisé des fusées à pompe contre des CRS,
00:39:34 notamment lors de la ZAG de la Ceriserie,
00:39:36 après cet accident entre la voiture de police et la moto de Moussine El Aramy.
00:39:39 Et ensuite, lorsqu'à la Ville-Neuve, à Grenoble, il y avait eu un braquage au casino de Riage,
00:39:44 et que les individus s'étaient réfugiés dans leur quartier,
00:39:47 avaient tiré sur les policiers, et que durant les violences urbaines qui avaient suivi le décès de l'un de ces auteurs,
00:39:52 il y avait eu aussi des tirs sur les policiers.
00:39:54 Donc, c'est pas anodin qu'on ait ces unités qui s'engagent.
00:39:57 Alors, l'avantage, c'est qu'ils ont des blindés, et que ces blindés,
00:39:59 hier par exemple à Nanterre, entre les carcasses de véhicules,
00:40:03 entre les barricades enflammées, entre tous les objets qui servent de ralentissement à la progression des forces
00:40:08 pour reprendre du terrain, on arrive par ces blindés, sans exposer nos collègues,
00:40:12 à les protéger et à progresser plus rapidement.
00:40:14 Alors, parmi les images et les séquences qui tournent sur tous les réseaux sociaux,
00:40:18 et comme disait Joseph, on peut en voir des dizaines,
00:40:23 il y a ce riverain qui protège sa voiture et qui se fait tabasser.
00:40:27 Regardez.
00:40:28 Non, non.
00:40:29 Mais vous êtes malades !
00:40:51 Ils rentrent chez toi !
00:40:57 Non !
00:40:58 Non !
00:41:01 Non, wesh !
00:41:04 Arrêtez !
00:41:05 Wesh !
00:41:06 On est contre eux pour la même cause !
00:41:08 Et donc là, il finit.
00:41:10 Tout de suite, le coup pour lâcher.
00:41:11 Une scène comme ça, ça prouve aussi le fait qu'on ne s'en prend pas que, entre guillemets,
00:41:17 même si c'est extrêmement grave, à la police ou à l'État.
00:41:19 En fait, c'est la France orange mécanique, c'est la violence qui est lâchée, c'est un chaos indiscible.
00:41:24 Et donc, aux Insoumis qui nous parlent de révolte avec un certain lyrisme,
00:41:27 en fantasme en 1848 où la Commune de Paris, ces gens-là sont des irresponsables.
00:41:31 Parce que là, ce qu'on voit, ce n'est pas une révolte saine, politique, organisée,
00:41:35 c'est de la violence de voyous.
00:41:37 Quand on attaque les écoles, quand on attaque des médiathèques,
00:41:40 quand on attaque des centres pour enfants autistes qui brûlent, c'est ça aussi.
00:41:45 Et c'est les CISO.
00:41:47 Des centres sociaux pour femmes, justement.
00:41:51 Pour leur mère même, qu'ils font flamber.
00:41:55 Moi, l'image la plus forte que j'ai pu voir, c'est l'image où une femme, son école brûle
00:42:00 et elle se porte devant en disant "pas l'école".
00:42:03 Alors là, pour moi, c'est extrêmement...
00:42:06 Ce que je trouve extraordinaire, si vous me permettez quand même,
00:42:09 c'est que des gens qui ont pris la parole, je pense au Marcy, Kylian Mbappé ou Jules Koundé,
00:42:16 j'attendrai qu'ils prennent la parole pour demander le calme.
00:42:19 Ils n'ont pas appelé au calme ?
00:42:21 Non, Kylian Mbappé, c'était au moment du...
00:42:23 Il y a deux leviers pour appeler au calme qui restent dans ces quartiers-là.
00:42:28 C'est les parents.
00:42:29 Les mères.
00:42:30 Les mères.
00:42:31 Et c'est d'ailleurs le maire de je ne sais plus quelle ville a appelé les parents à garder leurs enfants chez eux.
00:42:36 Et la dernière option, c'est Michel Auboin qui le dit dans Le Figaro aujourd'hui,
00:42:39 c'est les responsables religieux.
00:42:41 Il y a que ceux qui ont une influence véritable dans ces quartiers qui sont hors de contrôle.
00:42:46 Il y a des scènes cocasses où on a vu quand même sur les réseaux sociaux
00:42:49 des parents littéralement mettre des gifles à leurs enfants hier soir et aller les chercher.
00:42:52 Oui, il y en a un qui l'a mis dans le coffre.
00:42:54 Je ne sais pas si on a l'image, mais c'était délicat de passer cette image
00:42:57 parce qu'effectivement on pouvait reconnaître et le père et le gifle,
00:43:00 donc on a décidé de ne pas la passer.
00:43:02 Parce que le père va aller regarder la vue pour dire que...
00:43:04 Par contre, on a traité en cas de coup, quand vous montrez cette séquence-là,
00:43:06 juste si je peux témoigner du ressenti d'hier,
00:43:08 je peux vous dire que moi, malgré les 19 ans de police avec mes collègues en bac départemental
00:43:12 qui sont quand même des policiers aguerris,
00:43:14 lorsqu'on progresse dans ces quartiers,
00:43:16 la hantise c'est d'être isolé face à ces émeutiers.
00:43:19 On l'a vu, certains de vos collègues, quand ils étaient isolés, se prenaient des rafales de coups.
00:43:23 Il y a deux ou trois séquences que je voulais vous montrer.
00:43:25 On peut avoir une pensée également pour le président du CIO,
00:43:27 qui doit voir ça parce qu'on est à un an des Jeux Olympiques, Thomas Bahr, un Allemand.
00:43:31 En plus, si le réseau d'infrastructures est en difficulté,
00:43:37 le réseau de transport en Ile-de-France,
00:43:39 je le répète, la facture de ce qui se passe depuis trois nuits
00:43:44 et qui peut-être va se prolonger,
00:43:46 la facture va être absolument...
00:43:48 On a incendié d'ailleurs certains chantiers de mer qui avaient engagé des millions d'euros
00:43:52 et qui ne vont pas pouvoir mener leurs travaux à bien à cause des dégradations qui ont eu lieu.
00:43:56 Si je peux me permettre, j'ai juste une question.
00:43:59 Vous allez peut-être trouver ma question bateau.
00:44:01 Mais comment se fait-il qu'on en ait arrivé là ?
00:44:04 Parce que là, vous allez dire, ça veut dire, j'espère qu'on va pouvoir arrêter ça.
00:44:07 Mais la question étant que le risque, c'est que ça se répète.
00:44:09 Même si ça prend quelques mots, quelques années, ça va se répéter.
00:44:12 C'est très simple, par déni, madame.
00:44:14 Ça n'existe pas.
00:44:16 Non mais là, aujourd'hui...
00:44:18 Ça n'existe pas.
00:44:20 C'est le déni.
00:44:22 Et ceux qui pointent ça, je l'ai dit tout à l'heure, j'ai cité un bouquin,
00:44:25 la France Orange Mécanique, on leur dit, ça n'existe pas.
00:44:29 L'espace médiatique ne veut pas entendre ça.
00:44:32 Oui mais là, quand même, on ne peut pas savoir.
00:44:34 Mais regardez nos conferts, écoutez-les.
00:44:37 Depuis hier, la différence qu'il y avait entre le traitement de cette affaire dans l'espace médiatique,
00:44:43 ça va peut-être changer ce matin, et la réalité de l'opinion publique.
00:44:47 Les gens, qu'est-ce qu'ils disent, les gens, quand vous les écoutez ?
00:44:50 Vous dites, effectivement, un refus d'obtempérer, ça ne peut pas m'arriver à moi,
00:44:53 parce que quand je vois un flic, je m'arrête.
00:44:55 Non mais ça, on est d'accord.
00:44:57 Mais voilà ce que les uns et les autres disent.
00:44:59 Oui mais par contre, il y a une chose que je veux ajouter.
00:45:01 Alors évidemment, bien sûr que cette mort était évitable, bien sûr qu'elle est scandaleuse.
00:45:03 Mais il y a une chose, moi tout de même, que je veux ajouter, quand vous dites ça, bien sûr,
00:45:06 quand un policier vous demande de vous arrêter, vous vous arrêtez, c'est la moindre des choses,
00:45:10 on est tous d'accord là-dessus.
00:45:12 Ça n'excuse en rien ce que je vais dire juste après.
00:45:15 Par contre, il y a un élément qu'on ne peut pas nier, c'est que certains se font arrêter plus que d'autres.
00:45:20 Et je pense que ça, ça joue également.
00:45:22 Mais...
00:45:23 Alors ça n'excuse pas, je ne dis pas que...
00:45:26 Mais pourquoi se font-ils arrêter plus que d'autres, peut-être ?
00:45:30 Pas forcément pour la couleur de la peau,
00:45:33 parce que simplement, dans les quartiers, il y a sans doute plus de soucis de ce type.
00:45:39 Et donc par prévention, j'imagine, que les policiers qui sont sur le terrain sont...
00:45:45 Non mais on nous fait croire...
00:45:46 Ça n'existe pas la discrimination.
00:45:48 Ça ne change pas la...
00:45:49 Je vous pose la question, est-ce que la discrimination, elle existe ou pas ?
00:45:52 Elle existe, mais je ne pense pas qu'elle soit en faciès.
00:45:54 Évidemment.
00:45:55 Elle est bon en faciès ?
00:45:56 Je ne pense pas qu'elle ait une faciès de la couleur de la peau.
00:45:58 Vous dites que c'est parce qu'il y a plus de dalinkans dans les quartiers, etc.
00:46:01 Mais quand on est soi-même noir ou arabe et qu'on n'a rien fait,
00:46:05 quelle que soit la raison, on dit "mais pourquoi on m'arrête tout le temps ?"
00:46:08 On ne va pas dire "c'est formidable, mais il m'arrête plus que d'autres".
00:46:11 Je pense que si on est noir ou arabe...
00:46:13 Non mais la discrimination en faciès, je pense que vous avez raison.
00:46:17 Mais il n'empêche, comment on en est arrivé là ?
00:46:20 Par le déni.
00:46:21 Ça n'existe pas.
00:46:22 On ne veut pas voir le stade...
00:46:24 Vous avez vu ce qui s'est passé au Stade de France lors de la rencontre Liverpool ?
00:46:30 Oui, j'avais vu.
00:46:31 On ne veut pas le voir !
00:46:33 C'était déjà...
00:46:35 Mais c'est parce qu'on pense !
00:46:37 Vous exagérez, comme toujours.
00:46:38 J'exagère ?
00:46:39 Oui, vous en partie raison et en partie tort.
00:46:41 En quoi j'exagère sur le Stade de France ?
00:46:43 Laissez-moi terminer.
00:46:44 Les papiers ou les reportages sur les difficultés et la délinquance dans les cités,
00:46:49 les cités ghettos, j'en ai lu 92.
00:46:52 Vous dites "on ne veut pas le voir".
00:46:54 Si, il y a des reportages tout le temps dans la presse, la télévision, la radio, sur ces choses-là.
00:46:58 Le Stade de France, par exemple, c'était avant Courreur.
00:47:00 Ce qui s'est passé il y a quelques mois, c'est absolument incroyable.
00:47:03 Ce qui s'est passé...
00:47:04 Oui, je sais, mais on en a parlé.
00:47:06 Des attaques à l'intelligence.
00:47:07 Ce n'étaient pas les supporters anglais.
00:47:08 Ce n'étaient pas les supporters anglais.
00:47:10 C'est des gens qui arrivent en tête, qui ont été débrouillés.
00:47:12 C'est arrivé très vite.
00:47:13 On va marquer.
00:47:14 Depuis 1977, c'est 100 milliards.
00:47:17 Ce n'est pas juste un trait budgétaire.
00:47:19 Ce sont des milliards qui ont été consacrés au banlieue.
00:47:21 100 milliards en tout.
00:47:22 Mais ça, c'est pour faire du gadget.
00:47:24 Moi, j'y ai vu.
00:47:25 Qu'est-ce qu'il y a ?
00:47:26 La pause, parce qu'on est en retard et on continue cette discussion.
00:47:29 On écoutera Gérard Collomb, c'était il y a 5 ans.
00:47:30 On écoutera Jacques Chirac, c'était en 2005.
00:47:32 On en est au même point.
00:47:33 A tout de suite.
00:47:34 À 10h, Somaïa Labidi.
00:47:39 Au lendemain de cette troisième nuit de violence,
00:47:45 Elisabeth Borne a convoqué plusieurs ministres pour une réunion à Matignon.
00:47:49 La première ministre dénonce des actes inexcusables
00:47:52 et réitère son total soutien aux forces de l'ordre et aux pompiers mobilisés.
00:47:56 Illustration de la violence des émeutes qui ont secoué le pays hier soir,
00:48:00 un supermarché a été pris pour cible à Saint-Herblain, en Loire-Atlantique.
00:48:04 Le magasin a été dépouillé après une attaque à la voiture-bélier,
00:48:08 comme vous pouvez le constater sur ces images.
00:48:10 Et puis, l'heure est aux constatations.
00:48:13 Le dépôt de bus de la ville d'Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, a été incendié.
00:48:17 13 bus ont été détruits, dont 12 totalement incendiés,
00:48:20 selon Jean Castex, PDG de la RATP,
00:48:23 qui s'est rendu sur place aux côtés de Clément Beaune,
00:48:25 le ministre délégué aux transports.
00:48:27 - Bon, Gauthier Lebrecht, on va parler politique avec les réactions.
00:48:30 Avant cela, quand même, je voudrais vous...
00:48:32 Le syndicat de la magistrature, à l'instant, vient de produire un communiqué.
00:48:36 "Mort de Nahel, ce n'est pas la justice d'éteindre une révolte."
00:48:41 Je découvre en même temps ce communiqué.
00:48:44 Hier, l'axiste endocriné politisait, accusait de tous les mots,
00:48:47 "la justice serait donc de nouveau parée de ses vertus pacificatrices."
00:48:51 Il est dit également...
00:48:53 J'essaie de vous lire les choses les plus importantes.
00:48:57 Au-delà de la question du traitement judiciaire de l'affaire,
00:49:00 la question "que pose la mort d'un adolescent tué par un policier
00:49:03 après un refus d'obtempérer" est bel et bien politique.
00:49:06 Et cette phrase, évidemment, on pourrait la commenter.
00:49:10 "Le syndicat de la magistrature demande l'abrogation de la linéa 4 de l'article L435.1,
00:49:16 dont j'ai souvent parlé, du Code de la sécurité intérieure
00:49:19 qui permet l'usage des armes en cas de refus d'obtempérer.
00:49:22 La hausse terrifiante des morts et blessés par tir des policiers."
00:49:25 La hausse terrifiante des morts et blessés par des tirs policiers,
00:49:28 il y en a eu 13 en 2022.
00:49:30 Mais il y a eu surtout beaucoup plus de refus d'obtempérer.
00:49:35 Et sur les 13, il y en a 5 qui sont mis en examen,
00:49:38 et 8 où la justice n'a pas poursuivi.
00:49:40 Dans le cadre des contrôles routiers,
00:49:42 ce sont autant de preuves tragiques d'une insécurité grandissante
00:49:44 pour les citoyens dans leur relation avec la police.
00:49:46 - Insécurité, d'accord.
00:49:48 - Donc pourquoi je voulais le syndicat de la magistrature ?
00:49:51 Évidemment, tous les magistrats ne sont pas sur cette ligne-là,
00:49:53 mais il y a des forces en France.
00:49:54 On va parler de la France insoumise.
00:49:56 Je parle souvent de l'espace médiatique.
00:49:57 Les journalistes, la Une de Libération ce matin,
00:50:00 la Une de Libération, vous qui avez travaillé longuement à Libération,
00:50:03 je ne sais pas ce que vous pensez de cette Une.
00:50:06 Morts de Naël, forcément, les gens se rebellent.
00:50:09 C'est ça, la Une du journal.
00:50:10 - C'est une erreur d'analyse.
00:50:12 - Une erreur d'analyse.
00:50:15 - Oui, c'est la Une de Libération.
00:50:16 Mais ça veut dire quoi ?
00:50:17 Ça veut dire qu'effectivement, cet espace médiatique...
00:50:21 Les journalistes, ils ont deux ou trois références.
00:50:27 Libération en fait partie.
00:50:29 Je les connais, les journalistes, depuis très longtemps.
00:50:31 Ils sont plus alignés sur Libération ou sur Mediapart
00:50:35 que sur le Figaro.
00:50:37 C'est comme ça, l'espace médiatique.
00:50:38 - La Une de Mediapart, hier, c'était le soulèvement.
00:50:40 - Oui, mais c'est un soulèvement d'ailleurs.
00:50:42 Pour le coup, c'est un soulèvement.
00:50:43 - Ils sont tous les trois sur la même ligne.
00:50:44 C'est-à-dire que le communiqué que vous venez de lire, Pascal,
00:50:46 parle d'une révolte et Libération parle de rebelles.
00:50:49 Par conséquent, on est en train de minimiser ça.
00:50:51 Quand on pille un magasin Nike ou les Zara, rue de Rivoli,
00:50:55 on n'est pas un rebelle, on est un voyou, un piseur, un casseur.
00:50:57 - Les jeunes, ils se rebellent.
00:50:59 - Les jeunes que je vois depuis ce matin, ils ne se rebellent pas.
00:51:01 La mort de Nahel est un prétexte.
00:51:03 - Non, non.
00:51:04 - Ils ont le.
00:51:05 Ils volent dans les magasins, ils attaquent des flics.
00:51:08 - Je ne connais pas de révolte pour faire ses courses dans des magasins
00:51:11 des grandes firmes mondialisées.
00:51:13 - La gauche place sa grille de lecture révolutionnaire sur un événement
00:51:15 qui la dépasse.
00:51:16 Vous aviez Frédéric Lordon, mercredi, qui était à Place de la Bastille
00:51:21 pour la manifestation pour les soulèvements de la terre
00:51:23 et qui disait que les soulèvements de la terre et les soulèvements
00:51:26 des banlieues, c'est la même chose, c'est la convergence des luttes.
00:51:28 La convergence des luttes, c'est entre les bobos zadistes
00:51:30 et les jeunes de banlieue.
00:51:31 C'est un mythe absolu, ça n'arrivera jamais.
00:51:33 - Il faudra m'expliquer en quoi c'est de gauche de piller un magasin Nike
00:51:36 pour prendre des sneakers.
00:51:38 - Ils y croient, parce que le chaos...
00:51:40 - Goody Kilbret, on voulait...
00:51:43 - Vous voulez parler de la série de crises ?
00:51:45 - Non, d'abord, écoutons peut-être la réaction de la France insoumise.
00:51:47 Parce que la fin...
00:51:49 Ah, Marine me dit qu'on ne l'a pas encore.
00:51:51 - Ce qu'on peut raconter, c'est que la députée LFI, effectivement,
00:51:54 Alma Dufour, a déclaré hier soir que la fin justifiait les moyens.
00:51:58 Et évidemment, cette déclaration s'ajoute à une série d'autres.
00:52:01 Jean-Luc Mélenchon a parlé des chiens de garde
00:52:04 qu'il obligeait à condamner, à appeler au calme,
00:52:06 ce qu'il refuse de faire.
00:52:08 Son dernier tweet, il dit que le policier en prison est un assassin.
00:52:11 Donc il aurait prémédité le fait de tirer et le refus d'obtempérer.
00:52:16 Mathilde Panot dit que si le gouvernement veut la paix,
00:52:19 qu'il commence par abandonner l'enquête contre Nahel,
00:52:21 comme si c'est le gouvernement de ce pays qui ouvrait ou fermait des enquêtes.
00:52:25 Et juste pour vous donner un exemple précis...
00:52:27 - L'enquête comme "Nahel est mort".
00:52:29 - Voilà, exactement.
00:52:31 - C'est terminé.
00:52:32 - Exactement.
00:52:33 Et pour vous donner un exemple précis de la récupération de la France insoumise,
00:52:36 on a parlé évidemment des commissariats dès la première nuit d'émeute
00:52:39 où plusieurs députés LFI sont allés visiter des commissariats.
00:52:43 Mais il faut savoir qu'il y a un député LFI qui a été agressé
00:52:45 par des émeutiers à Nanterre, qui s'appelle Carlos Martens Bilongo.
00:52:48 Et la France insoumise refuse de condamner l'agression
00:52:51 contre son propre député par peur de perdre les émeutiers,
00:52:56 par peur de se fâcher avec les émeutiers.
00:52:58 Donc ils sous-évaluent l'agression de leur propre député en disant
00:53:01 "non mais c'était pas vraiment une agression, il a pris qu'un coup sur la tête,
00:53:03 c'est pas très grave, c'est pas si grave".
00:53:05 Parce qu'il faut surtout pas se fâcher avec les émeutiers.
00:53:07 Parce qu'il a essayé d'aller récupérer les émeutiers,
00:53:10 d'aller les rencontrer, et ils l'ont pas bien accueilli du tout.
00:53:13 - Oui parce que les émeutiers se moquent de la France insoumise.
00:53:16 - Pour vous montrer l'évolution de Jean-Louis Mélenchon,
00:53:18 il faut vous citer ce qu'il disait en 2012,
00:53:20 pendant les révoltes d'Amiens Nord, où il y avait eu un contrôle policier
00:53:23 qui avait dégénéré, des émeutes pendant plusieurs jours.
00:53:25 Voilà ce que disait Jean-Luc Mélenchon à propos des émeutes.
00:53:28 "Je vais dire à ceux qui foutent le feu à un gymnase ou à une bibliothèque,
00:53:31 ce sont des crétins, nous les rejetons, ils n'ont rien à voir
00:53:33 avec la contestation de la société capitaliste, c'est le contraire,
00:53:35 ils en sont les larbins, les fourriers, les bouffons".
00:53:37 Voilà ce qu'il disait en 2012, Jean-Luc Mélenchon sur les émeutiers.
00:53:40 Il s'était fait reprocher par l'extrême-gauche radicale
00:53:43 qui lui avait dit qu'il trahissait les banlieues.
00:53:45 Et bien voilà, Jean-Luc Mélenchon a rallié les émeutiers.
00:53:50 Et Auréa Boutelja elle-même dit que la grande différence entre 2005
00:53:55 et aujourd'hui, c'est le soutien de la France.
00:53:58 Oui, quand vous parlez par rapport à Jean-Luc Mélenchon,
00:54:02 les émeutiers n'en ont strictement rien à faire de ce que peut dire Jean-Luc Mélenchon.
00:54:07 J'allais dire "toute sa clique", ce n'est peut-être pas le bon mot,
00:54:11 mais avec toutes les personnes qui sont avec lui.
00:54:14 Les émeutiers n'en ont strictement rien à faire.
00:54:16 C'est pour ça qu'il s'est fait agresser.
00:54:18 - Carlos Martel, Dinongo.
00:54:20 - Merci, c'est pour ça qu'il s'est fait agresser.
00:54:22 - Alors, deux ou trois petites séquences que je voulais vous montrer.
00:54:24 D'abord, un camion volé, parce que ça traduit un climat.
00:54:29 Vous avez peut-être vu ces images, un camion de pompiers qui est volé.
00:54:32 Regardez.
00:54:34 - Vous voyez bien que c'est débile.
00:54:53 - Bien sûr.
00:54:55 - Ce qui est incroyable, c'est d'entendre ricaner.
00:54:57 Je ne connais pas une seule révolte ou révolution dans laquelle les gens ricanent.
00:54:59 C'est ça qui rend assez bizarre.
00:55:01 Les ricanements derrière un écran, les ricanements et les émotions.
00:55:04 - Non, mais on voit bien Alimata.
00:55:06 - Les scènes de violence, c'est assez particulier.
00:55:08 - Alimata a dit des choses.
00:55:10 Voilà, c'est des pauvres diables.
00:55:12 Et vous avez dit que c'est débile.
00:55:14 Je crois que c'est sorti du cœur.
00:55:16 Et vous avez raison, ce sont des gosses qui ne sont pas éduqués,
00:55:18 manifestement, qui ne comprennent pas ce qu'ils font.
00:55:20 Ça les amuse, qui prennent ça pour un jeu.
00:55:22 Et on voit bien tout le travail qu'il y a à faire
00:55:24 pour encadrer, accompagner tous ces jeunes.
00:55:26 Bien évidemment.
00:55:27 Et on voit bien comment ils sont laissés, manifestement.
00:55:30 - Ils sont laissés en certains temps.
00:55:32 Pour arriver quand même à faire ça ?
00:55:34 - Attendez, parce qu'il y a deux, trois séquences que je vais vous montrer.
00:55:36 École, tir de mortier dans une école.
00:55:38 - Il y a cette femme qui crie "pas l'école, pas l'école, pas l'école".
00:55:58 Et puis hier, pendant la marche blanche,
00:56:00 qui n'était ni marche ni blanche, d'ailleurs, si vous me permettez.
00:56:04 Puisque effectivement, c'était très...
00:56:07 La marche blanche, c'est une marche silencieuse.
00:56:09 - Et pacifique.
00:56:10 - Et pacifique.
00:56:11 Là, c'était...
00:56:12 - C'était pas le cas, véritablement.
00:56:14 Le drapeau du mémorial,
00:56:16 "Monument aux martyrs de la déportation et de la résistance à Nanterre".
00:56:21 Ce drapeau français a été enlevé,
00:56:23 et le mur a été vandalisé.
00:56:25 Avec, on entendait, "mort aux juifs".
00:56:28 Certains ont entendu ça, "mort aux juifs".
00:56:31 - On a eu des séquences où clairement, il a tétifié,
00:56:35 et il n'y avait même pas à tendre l'oreille,
00:56:37 on entendait en effet "mort aux juifs".
00:56:39 Donc, là, ce qui est en jeu,
00:56:43 c'est quelque chose qui, en effet, à mon sens,
00:56:46 défie l'ordre républicain.
00:56:48 Et puisqu'on parle de vivre ensemble,
00:56:50 ça défie notre vivre ensemble en tout.
00:56:52 - Là, il s'essuie les pieds,
00:56:55 il s'essuie les pieds sur ceux qui ont vécu le totalitarisme.
00:57:00 Il s'essuie les pieds sur notre mémoire.
00:57:02 Il s'essuie les pieds même sur ce qu'il peut faire encore une société.
00:57:07 Il s'essuie les pieds.
00:57:08 Et ils essayaient en effet, on l'a vu, de brûler le drapeau.
00:57:11 D'ailleurs, c'est intéressant parce que, vous l'avez signé hier soir,
00:57:14 dans cette marche qui n'avait en effet rien de blanche,
00:57:17 le seul drapeau qu'il y avait, c'était un drapeau algérien.
00:57:19 - Bon, ces jeunes gens qui ont 12 ans ou 13 ans,
00:57:21 s'il y avait une réponse très forte, croyez-moi,
00:57:23 ils essaient de faire sortir le lendemain.
00:57:25 Ça, je peux vous le dire.
00:57:27 - Mais Gérard Collomb...
00:57:28 - Sur cette profanation, comment se fait-il qu'il n'y ait pas...
00:57:32 Enfin, tous les intellectuels...
00:57:34 Je connais ce mémorial inventaire, il est hautement symbolique.
00:57:37 Comment ça se fait ?
00:57:38 Alors qu'il peut y avoir un tag, encore une fois, pardon de revenir à ça,
00:57:42 mais d'extrême droite, comment ça se fait qu'il n'y ait pas...
00:57:44 Il devrait y avoir une bronca générale dans ce pays, là-dessus.
00:57:47 - Mais parce que vous découvrez le deux poids deux mesures.
00:57:50 - Ah non.
00:57:51 - Cette réalité saute au visage et ça les ennuie, d'ailleurs.
00:57:54 Ils sont aux abonnés absents.
00:57:55 - Monsieur...
00:57:56 - Je veux dire...
00:57:57 Et vraiment, je ne veux pas polémiquer,
00:57:59 mais même notre ami Laurent aujourd'hui, il est très discret.
00:58:02 - Comment ça, je suis très discret ?
00:58:03 - Oui, parce que...
00:58:04 - Pourquoi ?
00:58:05 - Parce que, voilà, vous êtes devant une réalité.
00:58:08 - Mais je la connais un peu, quand même.
00:58:10 - Oui, mais vraiment, vous savez l'amitié que je vous porte.
00:58:13 - Oui, mais je...
00:58:14 - Mais je vois bien que même vous, aujourd'hui, vous dites, voilà.
00:58:17 Qu'est-ce que je peux dire ?
00:58:18 Qu'est-ce que moi, Laurent Geoffroy, je peux dire ?
00:58:20 - Vous pensiez que j'allais défendre ce genre de choses ?
00:58:22 - Non.
00:58:23 Mais qu'est-ce que moi, Laurent Geoffroy, je peux dire ?
00:58:25 Sinon, je me suis trompé sur tous ces sujets depuis 40 ans.
00:58:27 - Pas du tout.
00:58:28 Non, au contraire, je vous ai corrigé sur mon point.
00:58:30 - Moi, je pense que la gauche, elle ne s'est pas trompée.
00:58:32 Elle a fait exprès.
00:58:33 Pour moi, elle ne s'est pas trompée.
00:58:35 Elle a voulu étouffer.
00:58:36 - Elle a fait exprès.
00:58:37 - Non, elle a voulu étouffer.
00:58:39 Elle a voulu étouffer les talents dans les banlieues.
00:58:42 Ça a été facile, le clientélisme.
00:58:44 - Et pourquoi a voulu...
00:58:45 Quel intérêt ?
00:58:46 - C'est pour la paix sociale.
00:58:47 Mais c'est pour ça.
00:58:48 C'est pour la paix.
00:58:49 On a acheté la paix.
00:58:50 - Mais pourquoi en étouffant les talents, on achète la paix sociale ?
00:58:55 - Le résultat.
00:58:56 Qu'est-ce qu'il y a de résultat des banlieues que vous décriviez ?
00:58:58 C'est que tous ceux qui réussissent, qui ont un métier, ce qu'ils font,
00:59:02 ils finissent par partir.
00:59:03 - Il y en a d'autres qui arrivent.
00:59:04 - Mais peut-être que ce que vous voulez dire aussi, c'est qu'il y a...
00:59:06 - Laissez terminer.
00:59:07 - Qui sont ceux qui arrivent ?
00:59:08 Ce ne sont pas les mêmes.
00:59:09 - Oui, parce que les banlieues sont devenues des sasses.
00:59:10 Ça veut dire que là, vous avez une concentration.
00:59:13 C'est certes, j'entendais hier Achidna Lati qui parlait du taux de chômage
00:59:16 qui était important.
00:59:17 Certes, elle a raison, mais il y a une concentration aussi au niveau
00:59:20 des dealers, de la délinquance.
00:59:21 Ça, ça existe.
00:59:22 Et moi, je sais que dans certains quartiers, en plus,
00:59:25 comme je travaillais au tribunal d'Evry, donc j'entendais en plus les juges
00:59:28 parler des quartiers, des quartiers là où j'ai grandi.
00:59:30 C'était quand même assez cocasse que même parfois, à certains rendez-vous,
00:59:33 "Ah, qu'est-ce que tu fais là ? C'est des gens avec qui j'ai grandi."
00:59:35 Il n'est pour leur enfant.
00:59:37 C'est quand même assez fort, ça.
00:59:39 Et quand je parle de cela, c'est dans le fait que
00:59:42 certains maires, ils ont détourné le regard.
00:59:44 Ils n'ont pas voulu voir.
00:59:46 Ils ont détourné le regard.
00:59:47 Oui, c'est le déni.
00:59:48 Et quand il y a certains habitants qui écrivaient, moi, je sais pertinemment
00:59:51 qui écrivaient pour faire part de ceux qui tiennent les murs.
00:59:54 Quand je dis qui tiennent les murs, c'est qui mettent le bazar,
00:59:58 qui dealent et tout.
00:59:59 Mais il n'y a pas de réponse.
01:00:01 Il n'y a pas de réponse.
01:00:02 Et donc, qu'est-ce que font les gens après ?
01:00:04 Soit ils ont la capacité de partir, et ils partent.
01:00:06 Et il y a ceux qui ne peuvent pas partir.
01:00:08 Et qui finissent par se résigner.
01:00:10 Ou qui finissent par ne rien dire.
01:00:11 En se disant, ben voilà, c'est comme ça.
01:00:13 Donc c'est aussi cette réalité-là.
01:00:15 Et moi, j'ai vu pas mal de maires détourner le regard.
01:00:18 Là, on parle de la question de la délinquance.
01:00:20 De maires et maillères.
01:00:22 Exactement.
01:00:23 Si je puis me permettre, moi, je travaille aussi sur une autre question.
01:00:26 Sur la question des mutilations sexuelles faites aux femmes.
01:00:29 Je travaille également sur cette question-là.
01:00:31 Alors moi, je veux bien qu'on dise, ben non, c'est pas une priorité
01:00:34 sur la question des droits des femmes.
01:00:35 Mais moi, je pense que le droit premier pour une femme,
01:00:37 c'est la question de l'intégrité physique.
01:00:39 Mais comment vous pouvez expliquer que sur cette question-là, il n'y a personne ?
01:00:42 Et en sachant plus que j'ai écrit aux différentes mairies.
01:00:47 J'ai écrit aux différentes mairies.
01:00:50 Pas de réponse.
01:00:51 Ceux qui m'ont répondu, je vous dis la vérité,
01:00:54 c'est la seule de gauche qui m'a répondu, c'était Clémentine Autain.
01:00:58 Après, c'est la mère de Longjumeau, Sandrine Gélo,
01:01:02 qui est apparentée, pas à l'UMP, mais maintenant...
01:01:05 LR.
01:01:06 Merci, LR.
01:01:07 Et sinon, ça va être des gens de droite qui m'ont répondu.
01:01:09 Ça fait plusieurs fois que vous venez sur ce pateau.
01:01:10 Moi, ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi le pouvoir politique ne vient pas vers vous ?
01:01:14 Vous connaissez ces sujets et il pourrait vous donner une responsabilité ?
01:01:19 Non, mais sur la...
01:01:20 Moi, j'ai écrit à Martine Aubry, j'habite à Lille désormais.
01:01:23 J'ai écrit à Martine Aubry parce que j'ai fait un film sur la question de l'exillon.
01:01:27 En parlant de moi, de mon parcours, moi, française.
01:01:31 Et puis, je dis souvent, je suis française originaire d'un ailleurs.
01:01:34 Quand on me dit quel ailleurs, je dis c'est comme tu veux.
01:01:36 Je t'offre cette liberté-là.
01:01:39 Donc, moi, quand je fais un film là-dessus, sur cette question-là,
01:01:42 et je parle du rôle de l'école, et je parle des auteurs,
01:01:46 mais ça, je ne veux pas entendre.
01:01:48 Que si, par contre, je venais en disant, bah ouais, j'ai fait un CD de rap,
01:01:51 là, par contre, là, je correspond davantage.
01:01:53 Et là, quand moi, j'arrive et que je dis, mais si vous voulez que les choses changent,
01:01:57 prenez des textes de Senghor, Léopold Sédar Senghor, prenez ces textes,
01:02:00 regardez son parcours, il finit agrégé de grammaire,
01:02:04 sa langue maternelle, ce n'est pas le français.
01:02:06 Et pour finir quand même agrégé de grammaire, croyez-moi qu'il faut tout de même en avoir...
01:02:10 C'est magnifique ce que vous dites, parce que c'est la France d'hier.
01:02:13 C'est la France d'hier, mais je vais vous faire une petite citation.
01:02:15 Et c'est la France qui a d'ailleurs...
01:02:16 Oui, mais c'est celle qu'on n'a pas voulu voir, qu'on a oublié, Senghor.
01:02:19 Parce que je finis juste une petite citation.
01:02:22 Je me souviens, c'est quelqu'un, c'est mon ami Gilbert Comte,
01:02:25 il a aujourd'hui 90 ans, c'est quelqu'un que j'ai connu lors d'une conférence,
01:02:29 et il m'avait fait part de cette anecdote.
01:02:31 Il fut journaliste, et c'est un royaliste.
01:02:33 Un grand journaliste.
01:02:34 Un grand journaliste et un grand poster.
01:02:35 Je me souviens, la première fois qu'il m'a vu, il m'a dit "alors là, Alimata,
01:02:38 moi je ne vous reçois aucunement sous les questions d'anti-racisme, anti-républicanisme,
01:02:43 là, avec moi, tout ça, vous mettez ça dehors".
01:02:46 Et c'est quelqu'un qui m'a pris par la main,
01:02:49 et qui m'a apporté énormément d'un point de vue littéraire.
01:02:52 Quand, à un moment, je disais que je voulais être journaliste, il m'a dit "mais vous avez lu, bel ami ?"
01:02:55 J'ai dit "ah oui, j'ai lu", il m'a dit "mais Balzac, vous avez lu ?"
01:02:59 Et je disais "non, lisez ça, lisez ça, lisez ça".
01:03:02 - Un comte qui a été viré du monde par M. Plenel.
01:03:05 - Ah, c'est pour ça, alors qu'il le détestait, mais il ne m'avait jamais dit pourquoi.
01:03:08 Mais, vous voyez, quand je parle de Senghor, c'est aussi...
01:03:12 - Il s'est trop bon pour M. Plenel, il s'est trop intelligent, trop cultivé.
01:03:15 - Très cultivé, très très cultivé.
01:03:17 Mais sur la question de Senghor, voyez-vous, quand on prend l'exemple...
01:03:20 Senghor, il a participé à la Seconde Guerre mondiale,
01:03:23 il a été attrapé et il a été emprisonné dans les prisons allemandes.
01:03:27 Et à l'époque, on disait que quand ils se faisaient attraper, des soldats noirs, les Allemands les fusillaient.
01:03:32 Donc, il y a un moment, les Allemands sortent ces soldats,
01:03:37 et ils les alignent, et que dit Senghor ?
01:03:39 "Si ils nous tirent dessus, on criera 'Vive la France'".
01:03:43 La messe est dite.
01:03:45 - Je voudrais qu'on écoute Gérard Collomb.
01:03:49 Mais votre témoignage est d'abord émouvant, pour tout vous dire.
01:03:53 Et je pense qu'effectivement, les politiques devraient venir vers vous, vous écouter.
01:03:58 Et pourquoi pas même vous donner des responsabilités sur ces sujets-là,
01:04:02 parce que vous savez, et vous connaissez, vous savez de quoi vous parlez.
01:04:06 Je voudrais qu'on écoute Gérard Collomb.
01:04:08 On est donc le 3 octobre 2018.
01:04:10 Il quitte le ministère de l'Intérieur.
01:04:14 Edouard Philippe est à ses côtés.
01:04:16 Edouard Philippe a dû être ministre de l'Intérieur, en même temps qu'il était Premier ministre, à ce moment-là, par intérim.
01:04:20 Écoutez ce qu'il dit, parce que c'était il y a quasiment 5 ans.
01:04:24 Monsieur le Premier ministre, si j'ai un message à faire passer,
01:04:30 je suis allé dans tous ces quartiers,
01:04:34 les quartiers nord de Marseille,
01:04:37 au Mirail à Toulouse, à la périphérie parisienne,
01:04:41 Corbeil, Aulnay, Sevran,
01:04:44 c'est que la situation est très dégradée.
01:04:49 On ne peut plus continuer à travailler commune par commune.
01:04:53 Il faut une vision d'ensemble pour recréer de la mixité sociale.
01:04:59 Parce qu'aujourd'hui, on vit côte à côte.
01:05:03 Et je le dis toujours, moi je crains que demain, on vive face à face.
01:05:08 C'était il y a 5 ans.
01:05:10 Si je peux me permettre.
01:05:11 C'est très important.
01:05:12 Qu'est-ce qu'il a dit ? Il a dit qu'il faut recréer de la mixité sociale.
01:05:15 C'est un peu le jargon, mais enfin...
01:05:17 Il n'a pas dit qu'il faut réprimer à tout va.
01:05:19 Il n'a pas parlé de ça.
01:05:21 Et donc, il met le doigt sur les causes sociales de toutes ces affaires.
01:05:27 Causes qui sont une forme de déni pour une partie des gens en France
01:05:33 qui considèrent que la seule question, c'est qu'il faut réprimer.
01:05:36 Et que les questions sociales, ça c'est pour les humanistes bien-consens.
01:05:39 Non, je ne suis pas d'accord avec vous.
01:05:41 Puisqu'on a parlé de l'éducation.
01:05:43 C'est un discours lénifiant.
01:05:46 Non, ce n'est pas vrai.
01:05:49 Ce que dit Collomb, c'est qu'il met le doigt sur les causes sociales de l'affaire.
01:05:54 C'est vrai qu'il y a des causes sociales.
01:05:57 C'est vrai qu'une partie de ces jeunes se sentent exclus.
01:06:00 Ca n'excuse rien de leur comportement.
01:06:02 La mixité sociale, on la crée.
01:06:04 On la crée en intégrant.
01:06:07 On ne la crée pas en faisant cohabiter des communautaristes.
01:06:10 François Hollande, dans le livre des journalistes du Monde,
01:06:13 fait cet aveu. Il disait "comment peut-on éviter la partition ?".
01:06:16 Car c'est ça qui est en train de se produire. Deux points. La partition.
01:06:19 Même François Hollande le disait.
01:06:21 Il n'aurait jamais osé le dire publiquement.
01:06:24 Quand il est parti.
01:06:27 Mais bien sûr.
01:06:28 Mais ça veut dire que cette partition n'est pas seulement culturelle.
01:06:30 Ce n'est pas parce que ces gens sont d'origine étrangère seulement.
01:06:32 Parce qu'il y a aussi des questions sociales.
01:06:34 Vous vous mettez toujours de côté en disant "ça c'est de la bien-pensance".
01:06:37 Mais non. Mais non.
01:06:39 Laurent ne dit pas ça.
01:06:41 Il y a une seule chose à laquelle je crois.
01:06:44 C'est l'éducation.
01:06:46 Je pense que si ces jeunes gens sont éduqués,
01:06:49 accompagnés par une école puissante, forte, etc.
01:06:52 C'est la seule chose qui peut nous sauver.
01:06:54 La seule.
01:06:55 Là-dessus on peut se rejoindre.
01:06:56 La seule.
01:06:57 Puisque les gens transmettent l'amour de la France, le patrimoine.
01:07:00 Voilà.
01:07:01 Et encore faut-il effectivement...
01:07:02 Et encore faut-il ne pas faire rentrer 200 000 personnes chaque année.
01:07:05 320 000.
01:07:06 Parce qu'en fait on crée les problèmes de demain.
01:07:08 Si on n'arrive pas à intégrer ces gens qui sont déjà sur notre territoire.
01:07:10 Le problème, la question c'est l'intégration.
01:07:12 Et pourquoi pas.
01:07:13 C'est l'intégration et pas la cohabitation de communautarisme.
01:07:16 Je voulais qu'on écoute juste Jacques Chirac.
01:07:19 Alors Ayette, c'est notre ami qui m'a parlé, je ne sais pas qui dit.
01:07:23 Et le service militaire.
01:07:24 Oui, effectivement, on ne va pas remettre le service militaire.
01:07:26 Bien sûr.
01:07:27 Mais en revanche c'était un facteur d'intégration.
01:07:30 Rétrospectivement, c'est sans doute une erreur.
01:07:32 Mais maintenant on ne peut pas...
01:07:33 Non, on peut faire un service civique.
01:07:35 Oui, mais non.
01:07:36 C'est ça.
01:07:37 Mais non, c'est l'ambition.
01:07:39 Le service militaire.
01:07:41 Juste vous voyez.
01:07:42 Mais le service militaire on a...
01:07:44 Vous voyez quoi ?
01:07:46 On voit bien votre angélisme.
01:07:48 Mais voilà, ça recommence.
01:07:49 Mais oui, mais vous n'y pouvez rien.
01:07:51 Le service civique ce n'est pas de l'angélisme.
01:07:53 Mais si, parce qu'il y avait de l'autorité.
01:07:55 Il y avait dans le service militaire.
01:07:57 Non, ce n'est pas de l'angélisme, c'est une obligation de servir.
01:07:59 Le service.
01:08:00 On n'y arrivera pas.
01:08:01 On n'y arrivera pas.
01:08:02 Ça suppose une discipline.
01:08:04 Mais non, justement, il n'y en aurait pas à ce moment-là.
01:08:06 Mais c'est...
01:08:07 Allez, Joseph, Joseph, Joseph !
01:08:09 Il est déçu de ces disciplines.
01:08:10 Joseph, je voudrais vraiment qu'on avance parce qu'il est 10h20.
01:08:13 Je voudrais qu'on fasse quand même une petite parentage légère
01:08:15 avec notre ami Jacques Vendroux qui nous a préparé une petite surprise.
01:08:18 Et on en a aussi peut-être besoin de cette petite surprise, de cette légèreté.
01:08:22 Mais écoutons Jacques Chirac, on est en 2005 au moment des émeutes.
01:08:25 Je veux dire aux enfants des quartiers difficiles,
01:08:31 quelles que soient leurs origines,
01:08:34 qu'ils sont tous les filles et les fils de la République.
01:08:40 Nous ne construirons rien de durable sans le respect.
01:08:49 Nous ne construirons rien de durable si nous laissons monter
01:08:54 d'où qu'ils viennent le racisme, l'intolérance, l'injure, l'outrage.
01:09:01 Ce sont quand même de belles paroles.
01:09:05 L'histoire montre que depuis 2005, la situation n'a fait que s'aggraver
01:09:08 et que Jacques Chirac, qui est aussi responsable pour quelque chose,
01:09:11 lui et ses ministres de l'Intérieur successifs.
01:09:13 Je ne pense pas qu'un discours aussi ergélique se tiendrait aujourd'hui.
01:09:16 Oui.
01:09:17 Non.
01:09:18 Parce qu'on l'a trop entendu.
01:09:19 Parce qu'on l'a trop entendu.
01:09:20 On l'a trop entendu.
01:09:21 Alors vous ne pensez pas, Emmanuel Macron va prendre la parole,
01:09:26 vous ne pensez pas à quelque chose de radical.
01:09:28 C'est-à-dire que vous n'imaginez pas un couvre-feu pour tout le monde à 9h.
01:09:31 Pour tout le monde ?
01:09:32 Oui, ça s'appelle radical.
01:09:34 Il y a une possibilité.
01:09:35 Parce que moi, je veux bien qu'on aille toutes les nuits comme ça.
01:09:38 Je veux bien qu'on aille toutes les nuits au...
01:09:40 Ça veut dire punition collective.
01:09:41 Vous punissez tout le monde à cause de quelques-uns.
01:09:44 Vous imaginez...
01:09:45 C'est ce qui s'est passé pour le Covid.
01:09:47 On n'a pas été allé au mal à prendre la mesure radicale pour le Covid.
01:09:51 Justement, est-ce que vous pensez que la population serait capable
01:09:54 d'accepter un couvre-feu généralisé pour tout le monde ?
01:09:56 Je pense que si ça dure deux jours, oui.
01:09:59 Pourquoi ça durerait deux jours ?
01:10:00 Quelle est l'assurance que deux jours après la fin du couvre-feu, ça ne recommence pas ?
01:10:03 Vous avez sans doute raison.
01:10:05 Non, une possibilité, c'est un couvre-feu.
01:10:06 C'est ce qui s'est fait dans certaines villes cette nuit.
01:10:08 C'est un couvre-feu pour les mineurs non accompagnés.
01:10:10 L'extrême majorité des gardés à vue ont entre 14 et 18 ans.
01:10:14 Donc c'est une possibilité.
01:10:15 En tout cas, il faudra trouver d'autres réponses.
01:10:17 Parce qu'ils ont mis 40 000 policiers sur le terrain cette nuit et ça n'a pas suffi.
01:10:20 Je rappelle, hier, on l'a oublié, mais Gérald Darmanin part deux fois,
01:10:23 notamment quand il était à Tourcoing, a dit "ne vous inquiétez pas,
01:10:26 ce soir, l'ordre républicain va revenir".
01:10:28 Il s'est trop avancé, le ministre de l'Intérieur.
01:10:30 L'ordre républicain n'est pas du tout revenu.
01:10:32 Et on se félicite de 667 interpellations.
01:10:35 Le ministre de l'Intérieur dit que c'est un record pour une mi-démeute.
01:10:38 Mais quand vous voyez les centaines d'émeutiers qui étaient dans les rues partout en France,
01:10:41 667 interpellations, c'est pas énorme non plus,
01:10:44 si on ramène ça au nombre de personnes qui sont descendues dans la rue.
01:10:47 En 2005, il y avait 3000 interpellations sur trois semaines.
01:10:49 Donc on est quand même à un niveau...
01:10:50 J'ai vu qu'Éric Zemmour a demandé l'article 16.
01:10:54 Oui, je crois, les pleins pouvoirs au président de la République.
01:10:57 Il a dit que c'était une possibilité, en effet, qu'il y allait au-delà de l'état d'urgence,
01:11:00 l'article 16 de la Constitution.
01:11:02 On voit pas...
01:11:03 Je vois pas très bien ça.
01:11:04 En principe, c'est en cas d'invasion étrangère.
01:11:06 Oui.
01:11:07 Et...
01:11:08 (Rires)
01:11:11 Si les Allemands attaquent, on pourra faire l'article 16, c'est vrai.
01:11:14 Si on contourne la ligne Maginot...
01:11:16 Vous allez me dire que ces gens-là sont des étrangers.
01:11:19 Non, je ne dis pas ça.
01:11:20 Je dis que quand Thibaud de Montbrial dit "l'État potsu",
01:11:23 c'est l'attaque des pavillons.
01:11:25 Attendez que ça se produise.
01:11:27 C'est quand même bizarre.
01:11:28 On n'en vrait pas.
01:11:29 On espéront que ça se produise.
01:11:31 C'est grave.
01:11:32 On a pas besoin de l'agiter.
01:11:33 On sait que ça se produise pas.
01:11:34 Attendre que ça se produise.
01:11:35 Il serait préférable que ça se produise pas.
01:11:36 Ce n'est pas en disant que ça va se produire que vous allez en payer.
01:11:38 En 2015, l'état d'urgence avait été déclenché.
01:11:40 On rappelle que ça donne évidemment plus de pouvoir à l'exécutif,
01:11:43 et aussi aux préfets, à l'ordre judiciaire qui peut perquisitionner
01:11:46 à n'importe quelle heure du jour et de la nuit.
01:11:48 Moi, je pense que si le calme revient, ce sera, et je le déplore,
01:11:51 heureusement, grâce ou à cause de prédicateurs,
01:11:54 de personnes qui, dans les quartiers, ont la main.
01:11:56 Et que, voilà, effectivement, peut-être des leaders, des chefs religieux, spirituels.
01:12:00 Mais en tout cas, je pense que les paroles politiques,
01:12:03 aujourd'hui, la parole politique pèse très peu en termes d'influence
01:12:06 sur les fauteurs de troupes et les émotifs.
01:12:08 Les trafiquants sont gênés dans leur trafic depuis des mois par l'état.
01:12:11 Nous ne l'avons pas atterri aussi.
01:12:13 Mais là, je pense qu'il y a...
01:12:14 Toute la journée d'hier, on a dit "Marseille, ça pète pas
01:12:16 parce que les trafiquants tiennent les quartiers nord".
01:12:18 Et bien, cette nuit, ça a pété à Marseille aussi.
01:12:20 Mais là, je dis pas...
01:12:21 La politique de la ville, c'est 90 milliards en 25 ans,
01:12:24 c'était le social.
01:12:26 Et effectivement, il faut rappeler peut-être ces chiffres,
01:12:29 parce que beaucoup d'argent ont été...
01:12:30 Oui, mais là, c'était pour refaire les immeubles,
01:12:32 les cafés-escaliers, les ascenseurs,
01:12:34 ça a été mis...
01:12:35 Les infrastructures.
01:12:36 Oui, voilà, les appartements, tout ça.
01:12:38 Et après, ça, c'est la façade.
01:12:40 Concrètement, si les gens sont toujours les mêmes
01:12:43 et qu'il n'y a pas de changement à l'intérieur,
01:12:45 et bien, ça continue.
01:12:46 Là, ce qu'il faut réellement, c'est
01:12:48 faire en sorte que ces jeunes gens,
01:12:51 au niveau de la scolarité...
01:12:52 Parce que ce que vous disiez par rapport aux jeunes gens
01:12:54 qui sont dehors, je rappelle que l'école est terminée.
01:12:56 Alors, vous allez me dire "il reste encore une semaine".
01:12:58 Comme l'école est terminée...
01:12:59 Ça change par rapport à 2005.
01:13:00 Ben oui, et ça, c'est un changement important.
01:13:02 Ce qui fait que ces jeunes...
01:13:04 Ben...
01:13:05 Ils sont dans la rue.
01:13:06 Ils sont dans la rue, et il n'y a rien,
01:13:07 parce qu'ils sont de nombreux jeunes.
01:13:08 Et quelque chose de plus terre à terre,
01:13:09 le climat aussi, pas du tout différent.
01:13:10 Oui, parfait.
01:13:11 Il est très différent, pour un novembre 2005.
01:13:13 On s'est interrogé si on devait garder
01:13:16 notre séquence "Vendredi Vendroux".
01:13:19 Et finalement, nous l'avons gardée, cette séquence,
01:13:23 parce qu'elle a nous apporté peut-être un peu de légèreté.
01:13:26 Et effectivement, le sport également,
01:13:28 permet bien souvent d'intégrer...
01:13:30 La culture, parce qu'on a tendance toujours
01:13:32 à parler du sport et pas de la culture.
01:13:34 Alors, justement, là, on va parler
01:13:36 culture et haute culture avec Jacques Vendroux,
01:13:38 ce qui peut surprendre.
01:13:39 Mais il est multifonction, multifacette.
01:13:44 Donc, je vous propose d'écouter ce générique
01:13:49 et nous retrouvons notre ami Jacques.
01:13:51 Jacques Vendroux, avec son compère Dominique Grimault.
01:14:09 Et j'ai cru reconnaître la coupole.
01:14:14 Et je m'interroge, je me dis, mais que faites-vous ?
01:14:18 Que faites-vous devant l'Académie française ?
01:14:20 Alors, je vais vous dire, Pascal, avec Dominique Grimault,
01:14:24 pour donner un petit peu de légèreté
01:14:25 à tout ce qui se passe actuellement,
01:14:27 nous avons déposé votre candidature
01:14:31 pour rentrer à l'Académie française.
01:14:33 Nous sommes au 23 quai de Conti.
01:14:36 Et avec Dominique Grimault, on a déposé votre dossier,
01:14:38 depuis que vous déposez un dossier qui était extrêmement complet,
01:14:41 à 9h06, exactement, Dominique.
01:14:43 C'est bien ça ?
01:14:44 Absolument, auprès de la secrétaire perpétuelle de l'Académie française,
01:14:48 qui est Hélène Carrière-Dancoz,
01:14:50 qui a été élue à l'Académie française depuis 1990,
01:14:54 qui connaît, Pascal, votre amour pour la littérature.
01:14:59 Vous savez que la mission première des académiciens,
01:15:02 des immortels, c'est porter haut la langue française.
01:15:06 Alors justement, vous avez fait une carrière éblouissante,
01:15:09 il faut le dire, sur le plan des études notamment,
01:15:12 dans les petits garçons du côté de Nantes.
01:15:15 Mais je croyais que c'était Dominique qui présentait sa candidature.
01:15:18 Je croyais que vous alliez avec Dominique présenter la candidature.
01:15:21 Non, non, non, c'est vous, c'est vous.
01:15:22 Je vais vous dire pourquoi, Dominique.
01:15:24 Parce que Dominique et moi, on a plus de 75 ans.
01:15:27 Oui.
01:15:28 Et c'est impossible.
01:15:29 Vous, vous êtes beaucoup plus jeune que nous.
01:15:30 Donc on a des concernes.
01:15:32 Laissez-nous terminer, laissez-nous terminer.
01:15:34 Une carrière éblouissante, des études resplendissantes,
01:15:38 une carrière de footballeur à Nantes avec votre ami Philippe Gallo,
01:15:42 fantastique, et en plus, Dominique,
01:15:44 une œuvre littéraire à accomplir.
01:15:47 Voilà, c'est vrai.
01:15:48 Il est temps d'écrire.
01:15:50 Maintenant, pour conclure,
01:15:53 on a donné quelques nombreux coups de téléphone hier
01:15:56 pour avoir des accords de principe.
01:15:58 Donc on a commencé par téléphoner à Richelieu,
01:16:01 qui a créé l'Académie française, qui a donné un accord de principe.
01:16:04 Bien sûr.
01:16:05 Vous avez appelé qui aussi ?
01:16:06 Pierre Cornet, Jean Racine,
01:16:08 Oui, Flobert,
01:16:10 Hector Berlioz,
01:16:11 Chateaubriand,
01:16:12 Baudelaire,
01:16:13 et surtout, Franck Ribery
01:16:15 et Raymond Domenech.
01:16:16 Voilà, vous savez tout.
01:16:17 Bon, bah écoutez, je vois que vous vous amusez bien
01:16:20 et c'est ça qui est important.
01:16:21 Mais ils vous ont ouvert là quand même ?
01:16:22 C'est ouvert derrière vous cette porte ?
01:16:24 Mais on a demandé l'autorisation,
01:16:25 on est devant l'Académie française,
01:16:27 on est place, on est qué comptis.
01:16:29 C'est un moment merveilleux parce que...
01:16:31 Non mais attendez Pascal.
01:16:32 Non mais j'arriverai...
01:16:33 Est-ce que j'aurais le droit d'arriver en habit vert,
01:16:35 mais en habit jaune et vert ?
01:16:36 Alors justement, en fait,
01:16:38 tu viens d'en parler,
01:16:39 tu viens d'en parler parce qu'on s'est renseignés.
01:16:41 Alors premièrement,
01:16:42 En habit jaune et vert.
01:16:43 quand vous allez rentrer à l'Académie française,
01:16:45 vous allez arrêter toute activité médiatique
01:16:48 et vous êtes payés 3 800 euros par an.
01:16:51 C'est ça le ministre ?
01:16:52 C'est ça, voilà.
01:16:53 Déjà au départ.
01:16:55 Donc ça peut arriver assez vite
01:16:56 parce qu'il y a quatre postes à pourvoir.
01:16:58 On s'est bien renseignés.
01:16:59 Et le plus important pour l'avenir...
01:17:01 Il faut une souscription pour les pays.
01:17:03 L'habit vert, Pascal,
01:17:05 l'habit vert est à votre charge
01:17:07 et coûte environ entre 20 et 30 millions.
01:17:10 Mais sur mesure quand même, sur mesure.
01:17:12 Bon, bah écoutez, merci.
01:17:14 Je demanderai à Jean-Claude Dormon
01:17:16 de me sponsoriser,
01:17:18 de mettre quelque chose sur ces tapis verts,
01:17:21 pourquoi pas sur le maillot.
01:17:22 Merci en tout cas,
01:17:23 merci de votre légèreté.
01:17:24 Vous êtes des grands enfants
01:17:25 et finalement ça nous fait du bien.
01:17:27 Vendredi prochain,
01:17:28 vous venez tous les deux vendredi prochain,
01:17:30 si vous voulez, c'est la dernière.
01:17:31 Oui, oui, on sera là.
01:17:32 Vous venez tous les deux ?
01:17:33 Comme ça, pour la fin de l'émission,
01:17:35 la dernière demi-heure.
01:17:36 Il est 10h29,
01:17:38 Somaïa Labidi nous rappelle les titres du jour.
01:17:42 Au lendemain de cette troisième nuit de violence,
01:17:48 Emmanuel Macron va présider une nouvelle cellule de crise,
01:17:50 aujourd'hui à 13h.
01:17:52 La deuxième en l'espace de deux jours.
01:17:54 Le chef de l'État qui se trouve actuellement à Bruxelles
01:17:56 depuis hier pour un sommet européen,
01:17:58 pourrait donc écourter sa visite pour pouvoir y assister.
01:18:01 Et avant cela, il devrait prendre la parole
01:18:03 d'ici quelques minutes pour une première réaction
01:18:05 que vous pourrez suivre en direct sur notre antenne.
01:18:08 Illustration des violences qui ont secoué le pays hier soir,
01:18:12 des scènes de pillages à Châtelet,
01:18:13 dans le centre de la capitale.
01:18:15 Et ce matin encore,
01:18:16 notre reporter sur le terrain
01:18:18 a pu assister à une interpellation en direct.
01:18:20 Ce jeune homme que vous voyez à l'image
01:18:22 a été stoppé par trois policiers
01:18:24 à sa sortie de ce magasin vandalisé la veille
01:18:27 avec trois sacs de marchandises dans les bras.
01:18:30 Et puis les mots de la mère de Naël,
01:18:33 elle a pris la parole hier
01:18:34 dans une interview diffusée sur France 5.
01:18:36 Elle assure ne pas en vouloir à la police dans son ensemble
01:18:39 mais à une personne,
01:18:40 celui qui a enlevé la vie de son fils.
01:18:42 "Il n'avait pas à tuer mon fils,
01:18:44 il y avait d'autres manières de faire", souligne-t-elle.
01:18:47 On pourrait l'écouter d'ailleurs, la mère de Naël,
01:18:49 elle a été interrogée par moi,
01:18:51 je ne sais pas d'ailleurs si on peut l'écouter ou pas.
01:18:54 Marine Lanson me le dira dans un instant.
01:18:57 Un petit mot sur les couvre-feu,
01:18:59 c'est Pierre Charon qui me le dit,
01:19:00 l'inconvénient des couvre-feu dans certaines communes,
01:19:02 c'est que ça déplace les populations de voyous
01:19:04 vers les communes qui n'ont pas de couvre-feu.
01:19:06 Seul un état d'urgence peut stopper
01:19:08 les pillages et les émeutes urbaines.
01:19:10 Vous voyez, ça c'est intéressant ce qu'il dit
01:19:12 parce que c'est quelqu'un qui connaît effectivement
01:19:16 ces situations.
01:19:18 Il y avait aussi besoin d'une connaissance du terrain,
01:19:20 dans ces cas-là, au-delà des décisions
01:19:23 qui peuvent être politiques ou symboliques.
01:19:25 Là, ce serait l'idée, c'est de généraliser
01:19:26 les couvre-feu pour les mineurs.
01:19:27 C'est-à-dire à l'ensemble du pays,
01:19:29 si c'est ça qui est pris comme décision.
01:19:30 Là, effectivement, c'est certaines villes
01:19:31 qui ont fait cette décision,
01:19:33 certains maires individuellement.
01:19:34 Là, on verra ce que décide la cellule de crise à 13h.
01:19:36 Il faudra trouver forcément d'autres situations,
01:19:39 d'autres possibilités.
01:19:40 La mère de Naël, écoutons-la,
01:19:43 elle a été interrogée par Mohamed Bouafsi.
01:19:45 Je n'en veux pas la police.
01:19:49 Vous n'en voulez pas la police ?
01:19:51 J'en veux à une personne,
01:19:52 celui qui a enlevé la vie de mon fils.
01:19:54 Pas d'un système, un homme.
01:19:56 Un homme.
01:19:58 Il a vu une tête d'un Arabe,
01:20:00 d'un petit gamin.
01:20:02 Il a voulu lui ôter sa vie.
01:20:04 J'ai des amis policiers.
01:20:06 Ils sont tous là avec moi.
01:20:08 Ils sont de tout cœur.
01:20:10 Il n'y a rien de méchant.
01:20:12 Ils ne sont pas d'accord de ce qu'il a fait.
01:20:17 Ils ne sont pas d'accord.
01:20:19 On pourrait dire que la mère de Naël
01:20:21 désavoue absolument la présence de la France insoumise.
01:20:25 Et que la France insoumise instrumentalise
01:20:28 ce fait, la douleur de la mère de Naël,
01:20:31 à des fins politiques.
01:20:33 Et le collectif Adama d'Assa Traoré,
01:20:35 qui eux n'ont à la bouche qu'un slogan,
01:20:37 c'est "la police tue",
01:20:38 et qui était à la marche blanche hier,
01:20:40 et qui pour le coup relait ce discours-là,
01:20:42 qui est un discours généralisant,
01:20:43 essentialisant sur la police.
01:20:45 C'est-à-dire que la France insoumise
01:20:47 plaque sur ce drame un certain nombre
01:20:49 de théories intersectionnelles,
01:20:50 ou de théories woke,
01:20:51 à savoir le fait qu'il y aurait des racistes,
01:20:53 des violences systémiques à l'intérieur des forces de l'ordre,
01:20:55 à l'intérieur de la police,
01:20:56 que l'État serait raciste, etc.
01:20:58 Alors même que, effectivement,
01:21:00 la mère de Naël dans cette intervention
01:21:01 désavoue complètement ces hypothèses.
01:21:03 C'est une gauche américanisée.
01:21:05 Ils ont le slogan,
01:21:07 ils citent, ils écrivent le slogan
01:21:09 "pas de justice, pas de paix",
01:21:10 qui est une traduction du slogan américain
01:21:12 "no justice, no peace".
01:21:13 Ils essaient de trouver leur George Floyd français,
01:21:15 en réalité c'est ça qu'il y a derrière.
01:21:16 Ça n'a rien à voir.
01:21:17 Ça n'a rien à voir et c'est intéressant
01:21:18 parce qu'il y a un chassé-croisé dans l'actualité hier.
01:21:20 C'est qu'hier, la Cour suprême américaine
01:21:21 a décidé de revenir sur la discrimination positive,
01:21:23 donc finalement faire un recul en arrière
01:21:25 sur le multiculturalisme,
01:21:27 alors même que nous, en France,
01:21:28 on est en train de s'américaniser,
01:21:30 c'est-à-dire en reprenant les slogans
01:21:31 de la guerre raciale américaine.
01:21:33 Et je trouve que le télescopage de cette actualité
01:21:35 est intéressant.
01:21:36 Il faut s'interroger quand même deux secondes
01:21:37 sur ce que veut vraiment la France insoumise.
01:21:39 Ce n'est pas en faisant ça, cette stratégie-là,
01:21:41 comme je l'entends parfois,
01:21:42 qu'ils vont avoir des gains électoraux.
01:21:45 Ils veulent le chaos.
01:21:46 Il ne faut pas raconter l'histoire.
01:21:47 Ils veulent le chaos.
01:21:48 C'est ça qu'ils ne peuvent pas gagner dans les urnes.
01:21:49 Ils veulent le chaos.
01:21:50 Ce n'est pas la démocratie qui les intéresse,
01:21:51 c'est en effet, comme dit Eugénie,
01:21:52 c'est le chaos.
01:21:53 Ils veulent l'effondrement du pouvoir.
01:21:54 C'est là que vous...
01:21:55 Et quand on entend, quand on lit, de toute façon,
01:21:57 Mélenchon, qui lui est leur gourou de secours,
01:22:01 qui s'est mis, lui, dans l'idée...
01:22:02 Mais c'est très perspectif, lui.
01:22:03 Il s'est mis, lui, dans l'idée, de toute façon,
01:22:04 que c'était une page historique qu'il allait écrire.
01:22:07 C'est ça.
01:22:08 Il est dans cette perspective-là.
01:22:09 Moi, je trouve ça extrêmement dangereux.
01:22:11 Cet homme est inquiétant.
01:22:12 Ils savent qu'ils ne gagneront pas dans les urnes
01:22:14 parce que la gauche est réduite à 25% du corps électoral.
01:22:16 Regardez les sondages.
01:22:17 Et puis que dans ces 25%,
01:22:18 je doute que l'électorat de gauche
01:22:19 soutienne la position de la France insoumise.
01:22:21 Il y a un sondage qui la met à 33,
01:22:24 s'il y a plusieurs listes.
01:22:25 Oui, c'est ça.
01:22:26 Ça, c'est intéressant.
01:22:27 On additionne toute la gauche,
01:22:28 réduit toute la gauche.
01:22:29 On verra aux élections au Mileuge.
01:22:31 Ils font que ceux-là.
01:22:32 Ils divisent.
01:22:33 Si chacun...
01:22:34 C'est ça.
01:22:35 C'est le maximum.
01:22:36 Le maximum qu'il existe est tout le Mileuge.
01:22:37 Macron est président.
01:22:38 Il n'a pas les deux tiers des Français avec lui.
01:22:39 La gauche, aujourd'hui, représente un tiers de l'électorat.
01:22:42 Oui, mais dans la présidentielle, ça suffit pour gagner.
01:22:45 Et dans ce tiers d'électorat de gauche,
01:22:47 à mon avis, j'ose espérer
01:22:48 qu'il y a une majorité d'électeurs de gauche
01:22:50 qui désavouent les propos de la France insoumise
01:22:52 en ce moment,
01:22:53 qui est en train de se ridiculiser,
01:22:54 y compris auprès d'électeurs de gauche
01:22:56 qui, eux aussi, aspirent à l'ordre républicain.
01:22:58 Les gens, ils perdent leur voiture.
01:22:59 Ceux dont on parle, ils perdent leur voiture,
01:23:01 ils perdent leur école,
01:23:02 ils valent soi qu'ils ne vont pas être en adéquation avec ça.
01:23:04 Je pense que face à Marine Le Pen, il peut gagner.
01:23:06 Mais avec des propos comme il tient aujourd'hui,
01:23:08 c'est vraiment pas sûr.
01:23:09 Et puis c'est eux, c'est la France insoumise
01:23:11 qui essentialise les quartiers
01:23:12 en faisant la malgare entre des voyous
01:23:14 et l'ensemble des habitants des quartiers populaires.
01:23:15 Exactement.
01:23:16 C'est eux qui font la malgare.
01:23:17 Demain à 10h, dans mon "Bonjour Dr Milleau",
01:23:19 Brigitte vous parlera du mal des transports
01:23:21 qui touche une personne sur trois
01:23:23 et vous donnera des conseils pour l'éviter.
01:23:25 C'est vrai que, je le dis sans ironie du tout,
01:23:29 puisque des transports en Ile-de-France,
01:23:31 il va moins y en y avoir ces prochains jours,
01:23:36 avec beaucoup de bus, notamment, qui ont été brûlés.
01:23:39 On peut peut-être voir un extrait, Dr Milleau ?
01:23:41 Les transports arrêtés, c'est unique en Europe.
01:23:43 Allons-y.
01:23:45 Alors, est-ce qu'il y a d'autres conseils
01:23:47 ou d'autres choses à faire
01:23:48 pour éviter d'être vraiment malade dans les transports ?
01:23:51 Il y a des petites choses qui sont assez efficaces.
01:23:53 Il y a notamment, je ne sais pas si tu connais,
01:23:55 ces petites lunettes qui sont très séillantes.
01:23:59 En fait, tu sais qu'on vient de le dire,
01:24:01 c'est un conflit entre les informations
01:24:03 qui arrivent au cerveau,
01:24:04 les informations du corps qui disent qu'on bouge
01:24:06 en tous les sens,
01:24:07 et les informations visuelles qui disent qu'on ne bouge pas.
01:24:09 Eh bien là, grâce à ces petites lunettes
01:24:11 dans lesquelles on voit bien,
01:24:12 il y a un niveau liquide comme ça
01:24:14 et donc le niveau, il va bouger.
01:24:16 Et en plus, elles sont panoramiques.
01:24:18 Tu vois le niveau qui bouge ?
01:24:19 Donc quand tu mets les lunettes,
01:24:21 finalement, ça va être concordant.
01:24:23 C'est-à-dire que là,
01:24:24 les informations reçues par le corps,
01:24:26 reçues par nos récepteurs
01:24:28 et les informations visuelles...
01:24:29 - Et reçues par les autres aussi.
01:24:30 - Et reçues par les autres aussi,
01:24:32 sont très concordantes.
01:24:34 Donc essayez les petites lunettes.
01:24:36 - Je voulais vous remercier Alimata.
01:24:38 Je pense que, évidemment, votre témoignage,
01:24:40 ce n'est pas la première fois que vous venez nous voir,
01:24:41 mais votre témoignage,
01:24:43 avec beaucoup d'intelligence, de sensibilité et d'émotion,
01:24:46 aura touché le plus grand nombre.
01:24:47 Et vraiment, ça serait bien que vous veniez encore plus souvent
01:24:49 nous voir, à chaque fois que vous venez sur ce plateau.
01:24:52 D'ailleurs, je vous le dis.
01:24:53 Mais c'est vrai que ce que vous dites nous éclaire.
01:24:55 Audrey Misiraca était à la réalisation.
01:24:57 Merci à Rémi, qui était à la vision.
01:24:59 Merci à Rodrigue Le Prado.
01:25:01 C'est Rémi qui me suggérait tout à l'heure le service militaire.
01:25:04 Marine Lanson, merci bien sûr.
01:25:06 Tancrede Guillotel.
01:25:07 Toutes ces émissions sont à retrouver sur cnews.fr.
01:25:10 Le président Macron devrait intervenir ces prochaines minutes,
01:25:13 me dit-on.
01:25:14 Pour le moment, c'est Jean-Marc Morandini.
01:25:16 À vous, Jean-Marc. Beau week-end à tous.