• l’année dernière
Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

Category

📺
TV
Transcription
00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue ce matin à l'heure des pros.
00:00:03 Vendredi, il avait frappé son épouse parce qu'elle fumait sur son lieu de travail.
00:00:08 Mohamed Aouaz est un homme violent.
00:00:11 Il ne supportait pas que son épouse travaille.
00:00:14 Il a 29 ans, il est international du rugby, il joue à Montpellier.
00:00:18 Hier, la justice a condamné Mohamed Aouaz à un an de prison ferme.
00:00:23 Peine qu'il ne purgera pas derrière les barreaux.
00:00:26 Mais ce que je retiens de ce procès est l'attitude de son épouse.
00:00:30 Elle s'appelle Imane.
00:00:32 Elle a défendu son mari, père de ses enfants.
00:00:35 Elle n'a pas porté plainte.
00:00:37 Il y a 10 ans sans doute, la société aurait jugé cette femme formidable, admirable.
00:00:42 La femme qui aime, la femme qui pardonne.
00:00:45 En 2023, nous ne sommes plus les mêmes.
00:00:48 Nous avons entendu ces femmes victimes, ces femmes humiliées,
00:00:52 ces femmes sous emprise et sous contrôle de leur conjoint.
00:00:56 Comment défendre une femme contre sa propre volonté ?
00:01:00 Comment convaincre une femme que son amour est toxique ?
00:01:03 J'avoue que je n'ai pas de réponse à cette question.
00:01:06 Mais on en parlera tout à l'heure et même dans quelques secondes.
00:01:10 Audrey Bertheau, le rappel des titres.
00:01:12 Des coups de feu ont été entendus hier soir dans le 19e arrondissement de Paris
00:01:19 selon une source policière.
00:01:22 Un dispositif de police a été mis en place aux alentours de la rue Riquet.
00:01:25 Des douilles ont été découvertes sur place sans trace de sang.
00:01:28 Aucune victime n'a été retrouvée pour le moment.
00:01:31 Un maire d'une commune de L'Heure est en grève de la faim
00:01:34 pour porter la voix des élèves autistes.
00:01:36 Il proteste contre les moyens insuffisants accordés à l'éducation de ses enfants.
00:01:40 Giorgio Loiseau rencontrera aujourd'hui des députés.
00:01:43 Il sera ensuite reçu par la ministre déléguée chargée des personnes handicapées.
00:01:47 Et puis cette image, il était minuit 20 quand mon fils s'est écroulé sur la terre battue.
00:01:52 Merci Gaël Monfils, il nous a fait vivre un très grand moment de tennis hier à Roland-Garros.
00:01:56 Le Trentenaire est sorti victorieux de son match 3-6-6, 3-7-5, un 6-7-5 face à l'argentin Sébastien Baez.
00:02:03 Il s'est totalement effondré sur le court après 3h47 de match
00:02:08 et après avoir été mené 4 jeux à 0 dans le 5e set.
00:02:11 Formidable et vous dites le Trentenaire, 37 ans !
00:02:14 37 ans Gaël Monfils et son passing a touché le filet avant de passer.
00:02:21 C'était un moment formidable.
00:02:23 Alors on va parler dans une seconde de Mohamed Awass.
00:02:26 Je présente ceux que vous connaissez bien sûr,
00:02:30 Jeanne Cancard, Dominique Jammet, Philippe Bilger, Philippe Guibert et Eric Nolot.
00:02:34 Juste un petit mot avant de commencer, Al Pacino qui a 83 ans, qui va être papa.
00:02:38 89 ?
00:02:39 Ah non il n'a pas 89, 83.
00:02:42 Moi j'ai 83.
00:02:44 Elle a 29 ans et lui a 83.
00:02:46 Elle a 29 ans, donc elle a quasiment votre âge Jeanne.
00:02:51 Deux ans de plus.
00:02:52 Elle a deux ans de plus, vous en avez 27.
00:02:54 Vous imaginez avec un homme de 83 ans ?
00:02:57 L'amour n'a pas d'âge.
00:02:59 Pardonnez-moi, ce n'est pas la bonne question.
00:03:01 Est-ce que cet enfant s'imagine avec un père de 83 ans ?
00:03:04 Moi à chaque fois ça me...
00:03:05 On avait le même débat avec Robert De Niro.
00:03:08 Moi je ne sais pas.
00:03:09 Et quand il aura 10 ans son père, s'il est présent sur le monde, il le verra peu de temps.
00:03:13 C'est complètement irresponsable.
00:03:15 Ecoutez, Robert De Niro, 79 ans, a également annoncé devenir père.
00:03:23 Donc il a déjà trois enfants.
00:03:25 Julie, Marie qui a 33 ans, dont la mère est la professeure de théâtre.
00:03:29 Anton et Olivia, 22 ans, fruits de son union avec la comédienne Beverly D'Angelo.
00:03:34 83 ans.
00:03:35 Peut-être que son épouse vous l'a annoncé.
00:03:37 Peut-être qu'il accepte.
00:03:39 Oui mais...
00:03:41 Ecoutez, il y a l'intérêt de l'enfant.
00:03:43 Cet enfant va grandir sans père, c'est mathématiquement...
00:03:47 Mais la vie est là !
00:03:48 Non, la vie ne sera pas là longtemps.
00:03:50 L'espérance de vie étant ce qu'elle est, ça ne sera pas là longtemps.
00:03:53 Donc vous programmez un père sans enfant.
00:03:56 Un enfant sans père.
00:03:57 Voilà.
00:03:58 Un père sans enfant, et un enfant sans père.
00:04:01 Oui mais il y a plein d'enfants qui sont nés aussi.
00:04:04 Faut qu'on continue alors.
00:04:05 Non, je ne dis rien.
00:04:07 C'est toujours difficile d'avoir...
00:04:09 Que la société...
00:04:11 C'est l'amour qui...
00:04:12 Voilà, l'amour.
00:04:13 Ah ben l'amour, oui mais...
00:04:14 Non mais dans ces cas très...
00:04:15 Eric, dans ces cas très marginaux, la femme, la jeune femme, est généralement d'accord.
00:04:20 Non, non, mais c'est pas...
00:04:21 Oui, c'est important.
00:04:22 Je me place pas de manière générale.
00:04:23 Elle veut garder...
00:04:24 C'est mieux quand la femme est d'accord.
00:04:25 Elle veut garder un souvenir de son...
00:04:28 Elle veut garder un souvenir du père, et c'est le plus beau souvenir qu'on puisse laisser.
00:04:31 Oui mais alors à ce moment-là, qu'il lui achète une montre, ça fait un très beau souvenir aussi.
00:04:34 Un enfant, c'est pas un cadeau.
00:04:36 Un enfant, c'est pas quelque chose qu'on donne comme un objet.
00:04:39 Non, Eric, mais l'enfant de quelqu'un, c'est la trace qu'il laisse.
00:04:43 Oui, mais simplement dans ce genre de débat, on prend toujours le point de vue de la femme,
00:04:48 le point de vue de la mère, le point de vue du père, et jamais le point de vue de l'enfant.
00:04:51 Moi, je pense qu'il est à prendre en considération, car cet enfant est programmé pour grandir sans père.
00:04:56 Et moi, ça me choque.
00:04:57 Oui, alors même si on peut se construire avec l'idée d'un père qui n'est plus là,
00:05:03 mais qui était présent dans l'espace, un père remarquable, un père qui a fait des choses, etc.
00:05:09 Voilà, tout est possible.
00:05:11 C'est pas la même chose qu'un père absent.
00:05:13 C'est pas la même chose qu'un père qui a quitté le domicile conjugal et qui...
00:05:17 C'est l'idéal, maintenant c'est un père mort.
00:05:19 Prenons-en acte.
00:05:21 C'est possible.
00:05:22 Avant, il fallait tuer le père, maintenant il s'en charge lui-même.
00:05:25 Donc écoutez, franchement, c'est un grand progrès psychanalytique.
00:05:28 Un père mort, il s'en charge.
00:05:30 Un père mort, il s'en défaut.
00:05:32 C'est possible que pour le garçon, peut-être que la meilleure solution, c'est que le...
00:05:38 Je ne le crois pas.
00:05:40 Moi non plus.
00:05:41 Mais bon, en tout cas, c'est le genre de choses qui fait causer, évidemment.
00:05:46 Le pilier du 15 de France de rugby, Mohamed Awas, a été condamné hier à un an de prison ferme
00:05:52 pour violences conjugales.
00:05:54 Le tribunal correctionnel a choisi de ne pas le maintenir en détention provisoire.
00:05:58 Hier soir, on en parlait ensemble, moi j'étais quand même très surpris de la légèreté de la peine.
00:06:04 On ne peut pas d'un côté parler des violences conjugales comme un thème essentiel de notre société,
00:06:09 et puis lorsque un homme les produit dans des conditions en plus qui étaient très rudes.
00:06:13 C'est-à-dire que sa femme a été obligée de demander de l'aide à une femme qui regardait l'agression,
00:06:20 qui la tirait par les cheveux, il la mettait dans sa voiture, tout ça parce qu'elle fumait,
00:06:26 et qu'il ne lui avait pas dit qu'elle fumait, et parce qu'il n'aimait pas beaucoup qu'elle travaille.
00:06:30 C'est incroyable, c'est un voie semblable.
00:06:32 C'est la vie de...
00:06:33 Moi j'ai un papier sur le contrôle coercitif, qui est une notion très intéressante,
00:06:37 d'ailleurs au-delà de l'emprise, le contrôle coercitif,
00:06:40 donc c'est une notion pour lutter contre les féminicides,
00:06:43 je vous dirai deux ou trois passages tout à l'heure,
00:06:45 et évidemment c'est le témoignage de cette femme, Imane,
00:06:50 puisque c'est le père de ses enfants, et que vous allez l'écouter...
00:06:54 Elle est soulagée qu'il n'aille pas en prison, j'ai bien...
00:06:59 Vous allez l'écouter, puis après on sera également avec M. Jean Dorideau,
00:07:04 qui est psychologue, est-ce qu'on peut parler d'emprise,
00:07:06 est-ce qu'on peut parler de contrôle coercitif ?
00:07:10 Il y a un film d'ailleurs qui vient de sortir, qui a été présenté à Cannes,
00:07:13 pile sur ce sujet-là, avec Virginie Effira,
00:07:17 donc je vous propose d'écouter Imane, la femme de Mohamed Awas.
00:07:22 Forcément la tension elle redescend, toute la pression redescend,
00:07:26 donc oui, je suis très contente de le retrouver.
00:07:29 Vous l'avez vécu comment cette audience ?
00:07:31 Très dur, vraiment ça a été un enfer,
00:07:33 que ce soit autant pour moi que pour le reste de notre famille,
00:07:36 donc quatre jours à ne pas dormir, à ne pas manger,
00:07:38 mais bon forcément il faut garder la face pour les enfants,
00:07:41 mais sinon ça a été très très dur.
00:07:43 Qu'est-ce qui a fait qu'il ne sera pas en prison à partir de ce soir ?
00:07:47 Peut-être ma présence, le fait que j'ai pris la parole,
00:07:50 que je n'ai pas laissé uniquement mon avocat parler,
00:07:54 puis que j'ai dit ce que j'avais sur le cœur.
00:07:56 Il y a deux choses, il y a les faits, malgré tout, vous les regrettez évidemment,
00:07:59 et par contre vous souhaitez vivre avec lui.
00:08:01 C'est ça, c'est exactement ça.
00:08:03 La blessure forcément, oui, elle restera,
00:08:06 mais avec le temps on pardonne.
00:08:08 L'être humain, tout le monde fait des erreurs.
00:08:10 C'est sa dernière chance.
00:08:11 Sa dernière chance, c'est ça.
00:08:13 Il y a une très bonne étoile sur la tête.
00:08:15 Il peut être très reconnaissant.
00:08:17 Elle est heureuse ce soir ?
00:08:18 Ah oui, très heureuse.
00:08:19 Bon, c'est vrai qu'on est étonnés, peut-être sidérés.
00:08:23 Jeanne Cancard, vous êtes reporter pour CNews,
00:08:26 vous êtes souvent sur le terrain et vous rapportez des témoignages,
00:08:29 et peut-être avez-vous interrogé des femmes
00:08:32 qui étaient elles-mêmes victimes de violences conjugales.
00:08:35 Alors, on parle parfois de syndrome de Stockholm,
00:08:37 on parle d'emprise, on parle de contrôle coercitif.
00:08:40 Qu'est-ce que ces témoignages vous ont enseigné ?
00:08:44 C'est difficile, si vous voulez, de déceler au premier abord,
00:08:47 moi, Imane, je ne l'ai pas directement rencontrée,
00:08:49 mais de déceler au premier abord une femme qui va être sous emprise
00:08:52 et qui va se rendre compte parfois, plusieurs mois, plusieurs années,
00:08:54 plusieurs décennies plus tard, qu'elle était justement sous emprise
00:08:56 et qu'elle ne se rendait pas finalement compte.
00:08:58 Et là, une femme qui dit, bon, c'est une erreur, moi j'apprends à pardonner.
00:09:01 C'est vrai que c'est pour le coup, on va recevoir tout à l'heure le psychologue,
00:09:04 il y a peut-être plus un aspect aussi psychologique à ce niveau-là,
00:09:07 parce que si vous voulez, vous avez vraiment des femmes qui vous disent,
00:09:10 mais moi, je reste quoi qu'il arrive parce que je l'aimais
00:09:13 et que c'était des violences à répétition.
00:09:15 Là, ce qui a choqué, évidemment, c'est que ça a été en public,
00:09:19 en tout cas, il ne reste pas en détention jusqu'en tout cas en juin prochain,
00:09:24 on va voir de quelle peine, comment elle va être aménagée.
00:09:27 Mais en tout cas, c'est difficile de s'immiscer dans cette vie privée,
00:09:30 mais évidemment, que beaucoup de témoignages que nous, on reçoit sur le terrain,
00:09:33 vous disent qu'elles se sont rendues compte à un moment,
00:09:36 qu'elles ont pris conscience à un moment, que pendant une période,
00:09:39 elles étaient sous emprise.
00:09:40 - Mais c'est intéressant ce que vous dites de s'immiscer dans la vie privée.
00:09:43 Je pense, par exemple, si vous êtes père, que vous avez une fille qui a 25 ans, 30 ans
00:09:49 et que vous jugez que la relation qu'elle a est toxique,
00:09:53 que sans doute d'ailleurs, votre fille vous cache pour ne pas vous inquiéter,
00:09:57 parce que ça doit être une réalité, et que vous apprenez que votre fille,
00:10:01 par exemple, est frappée par son mari et que vous apprenez qu'elle le défend.
00:10:07 Qu'est-ce que vous faites ?
00:10:09 - C'est des cas extraordinaires.
00:10:13 Après, cette femme, elle explique quoi ?
00:10:17 Elle explique qu'en fait, qu'elle fait un équilibre entre les violences qu'elle a subies
00:10:21 et en fait, l'intérêt de sa famille.
00:10:23 Elle veut garder sa famille unie.
00:10:25 Moi, dans ces cas-là, il y a quelque chose qui s'appelle la justice.
00:10:28 C'est la justice de trancher.
00:10:30 Je ne peux pas diriger en juge, je ne peux pas dire à cette femme,
00:10:32 écoutez, vous avez tort, vous êtes sous emprise, ce que je crois au fond de moi,
00:10:36 mais je ne me sens pas qualifié pour lui donner des leçons.
00:10:38 Il me semble que seule la justice peut trancher.
00:10:40 - Mais Pascal, très souvent, dans mon ancienne expérience,
00:10:43 j'ai constaté que des femmes avaient déposé plainte pour violence,
00:10:46 mais que la comparution devant le tribunal les conduisait à considérer
00:10:51 que la sanction était déjà là et elles requiraient très souvent leur plainte
00:10:56 au moment du jugement.
00:10:58 - C'est vraiment très délicat.
00:11:00 Et il ne faudrait surtout pas caricaturer, vous savez, dans "Le médecin malgré lui",
00:11:04 Martine, la femme de Scadarell, qui dit "Et s'il me plaît à moi d'être battue",
00:11:08 ce n'est pas du tout ça.
00:11:10 On est devant un choc entre le privé, l'intime, et le public, le judiciaire.
00:11:15 Cette femme, je ne la connais pas, je viens de l'entendre,
00:11:18 elle fait un pari.
00:11:19 Elle aime son mari manifestement,
00:11:21 elle veut préserver sa famille manifestement,
00:11:23 elle fait un pari dont je me demande jusqu'à quel point
00:11:27 elle se rend compte qu'il est dangereux pour elle.
00:11:30 C'est la vénère qui le dira.
00:11:31 Mais c'est très difficile de s'immiscer dans ce cas,
00:11:33 on n'en connaît pas tous les tenants et aboutissants.
00:11:35 - Juste un mot, la notion d'emprise me met mal à l'aise.
00:11:39 - C'est pour ça que j'ai parlé de contrôle coercitif.
00:11:42 - Quand vous êtes amoureux, vous êtes un peu sous emprise.
00:11:45 Qu'est-ce que c'est que l'amour passionnel ?
00:11:48 Vous ne pouvez pas vivre sans la personne.
00:11:52 Et donc vous êtes un peu sous emprise.
00:11:54 - J'aimerais le dire uniquement, je ne suis pas spécialiste.
00:11:58 - Ce qui est vraiment troublant, c'est qu'on a un exemple
00:12:02 d'abnégation, de courage, d'imprudence peut-être
00:12:05 de la part de cette femme.
00:12:06 Ce qui nous manque pour l'instant, c'est de savoir
00:12:08 comment M. Anouas le prend, comment il réagit.
00:12:11 Est-ce qu'il se dit "au fond je peux continuer,
00:12:14 elle accepte tout" ou est-ce qu'il se dit
00:12:16 "je l'ai échappé belle grâce à elle".
00:12:18 - Jean Dorido, oui, mais les gens qui regrettent
00:12:21 ils donnent parfois, ils demandent l'autorisation
00:12:25 de recommencer.
00:12:28 - Et puis d'ailleurs, il n'a pas le choix.
00:12:32 Il était plus ou moins pour lui de regretter.
00:12:35 - On va être avec Jean Dorido, qui est psychologue
00:12:37 et qui est avec nous.
00:12:39 Moi j'ai lu un papier absolument passionnant,
00:12:42 au-delà de l'emprise, dont on parle souvent,
00:12:44 qui s'appelle "le contrôle coercitif"
00:12:46 qui est une notion plus précise pour lutter
00:12:48 contre les féminicides et face aux mauvais chiffres
00:12:50 des meurtres commis sur les femmes.
00:12:52 Isabelle Romm, la ministre déléguée chargée
00:12:54 de l'égalité entre les femmes et les hommes,
00:12:55 réfléchit à faire entrer dans le code pénal
00:12:56 ce nouveau concept pour cibler les violences masculines.
00:12:59 Alors, le contrôle coercitif, exemple,
00:13:01 et c'est un papier du Monde que je lis,
00:13:03 qui est daté du 3 mai 2023. Il n'est pas vieux,
00:13:05 il est signé Lorraine de Fouché.
00:13:07 Voilà ce qu'elle avait écrit.
00:13:09 "C'est un vernis à ongles que Laetitia Schmitt
00:13:11 n'avait pas le droit de porter sur son lieu de travail.
00:13:14 Loin du regard de son mari, un jour elle était arrivée
00:13:17 les ongles peints, s'est aperçue de son infraction
00:13:20 et avait supplié sa collègue Marjorie
00:13:22 de lui rapporter du dissolvant.
00:13:24 Une fois le vernis enlevé, elle s'était montrée soulagée.
00:13:27 'Julien ne veut pas que j'en porte en dehors de la maison'
00:13:30 lui disait-elle. En juin 2018,
00:13:33 Julien a poignardé Laetitia."
00:13:35 Et ça s'appelle le contrôle coercitif.
00:13:38 Et c'est vrai que le contrôle coercitif
00:13:41 n'a pas été forgé dans l'espace des chambres à coucher,
00:13:43 est-il dit plus loin, dans ce papier qui est passionnant,
00:13:46 mais dans les camps de prisonniers.
00:13:48 Pendant la guerre de Corée au début des années 50,
00:13:50 des soldats américains ont été capturés, emprisonnés,
00:13:52 puis libérés. L'US Air Force s'est aperçu
00:13:55 qu'ils avaient collaboré avec l'ennemi
00:13:57 sans avoir été torturés physiquement.
00:14:00 Donc c'est des sujets absolument passionnants sur l'âme humaine.
00:14:03 Et on est effectivement avec Jean Dorido,
00:14:07 psychologue qui, évidemment, peut nous apporter
00:14:11 un éclairage par rapport à ce qu'est l'emprise,
00:14:14 par rapport à ce qu'est le contrôle coercitif.
00:14:17 J'imagine que vous connaissez cette définition.
00:14:21 Et je voulais avoir simplement votre sentiment
00:14:23 sur ce dont nous parlons depuis quelques minutes.
00:14:25 Bonjour.
00:14:26 Bonjour. Non, écoutez, mon sentiment,
00:14:29 l'analyse que vous faites semble assez fine.
00:14:33 C'est un fait que la violence conjugale,
00:14:36 elle fonctionne un peu comme une toxicomanie.
00:14:39 C'est-à-dire qu'il y a cette fameuse promesse,
00:14:43 « Chéri, je te promets que je ne recommencerai pas. »
00:14:48 Et puis, hélas, les mêmes causes produisant
00:14:50 systématiquement les mêmes effets,
00:14:52 évidemment, la personne recommence.
00:14:55 Qui a bu, boira.
00:14:57 Et c'est pour ça qu'en termes de psychologie criminelle,
00:15:00 le meilleur prédicteur du passage à l'acte violent,
00:15:04 voire du passage à l'acte fatal,
00:15:07 eh bien, ce sont précisément ces violences conjugales.
00:15:11 On ne peut pas s'empêcher de penser devant cette affaire
00:15:17 à ce triste crime concernant Marc Cécillon,
00:15:22 qui était un grand joueur, un immense joueur de rugby,
00:15:25 qui avait été sélectionné pour le XV de France plusieurs fois
00:15:29 et qui était un homme violent
00:15:32 et qui a fini par tuer sa femme à coups de revolver.
00:15:37 Et ça, c'est un fait que quand on entend effectivement cette femme,
00:15:43 la relation est toujours ambivalente,
00:15:46 ça n'est pas blanc ou noir.
00:15:48 Et donc, bien sûr, on entend cette femme,
00:15:50 ça a été dit sur votre plateau,
00:15:52 qu'elle a envie d'y croire,
00:15:54 elle a envie de donner une nouvelle chance.
00:15:56 Et malheureusement, les données sur le sujet
00:15:59 sont aujourd'hui suffisamment nombreuses
00:16:02 pour être en capacité de prophétiser
00:16:05 qu'il y a de très, très forts risques
00:16:08 que des violences recommencent.
00:16:10 Ce que vous dites est terrible.
00:16:12 Ce que vous dites est terrible.
00:16:15 Un mot peut-être sur le contrôle coercitif.
00:16:18 Je lisais ce papier de Lorraine Defouché
00:16:22 dans Le Monde il y a quelques jours.
00:16:24 Il est adossé à trois piliers,
00:16:25 la privation des droits et des ressources financières,
00:16:27 la micro-régulation du quotidien.
00:16:29 Ça, c'est très intéressant.
00:16:30 La micro-régulation du quotidien
00:16:33 avec des remarques sur l'apparence,
00:16:35 la libre circulation
00:16:36 ou la fréquentation d'autres personnes,
00:16:38 enfin, la violence verbale.
00:16:40 Autant de signaux qui réunis
00:16:42 constituent une alerte rouge
00:16:44 selon une psy qui s'appelle Andrea Gruev-Vintilla.
00:16:49 Oui, oui, alors tout ça est tout à fait juste.
00:16:52 Et en même temps, j'ai envie de dire,
00:16:54 si vous voulez, nous avons tous connu ça.
00:16:57 Ah non !
00:16:58 Mais si !
00:16:59 Ah non, on n'a pas tous eu des relations toxiques
00:17:02 avec...
00:17:03 On a parfois eu des relations harmonieuses.
00:17:05 Pardon, Pascal Traud,
00:17:06 qui n'a pas entendu dans sa vie
00:17:08 un homme dire à sa femme,
00:17:10 "Chérie, tu ne vas quand même pas sortir dans cette tenue."
00:17:13 Dire ça à sa femme, dire ça à sa fille.
00:17:15 Je ne crois pas jamais avoir dit ça.
00:17:18 Pardonnez-moi.
00:17:20 Et les gens autour de moi,
00:17:22 je ne crois pas les avoir entendus dire ça.
00:17:25 Alors, combien de pièces, de théâtre,
00:17:28 combien de films
00:17:29 ont été mis sur cette réalité, chérie,
00:17:31 "tu ne vas quand même pas sortir habillée comme ça".
00:17:33 Sur la place de la violence,
00:17:36 vous avez encore, dans notre pays,
00:17:38 des personnes qui se choquent
00:17:40 que la fessée soit interdite sur leurs enfants.
00:17:44 Avec cette idée, si vous voulez,
00:17:45 si on fait un détour par la psychologie de la justice,
00:17:48 quel rapport qu'il y a à cette idée
00:17:50 que dans une famille,
00:17:52 des parents, par exemple,
00:17:53 ont le droit de frapper leurs enfants,
00:17:55 ils l'interdiraient à n'importe quel autre tuteur,
00:17:58 précepteur, évidemment.
00:18:00 Eux s'autorisent,
00:18:01 ils se disent "moi, c'est mon enfant, j'ai le droit de le violer".
00:18:03 Non mais au nom de la bourgeoisie,
00:18:04 je partage votre avis.
00:18:05 Ce qui se fait dans les familles.
00:18:07 Il y a encore des hommes aujourd'hui
00:18:09 qui pensent,
00:18:10 parce que c'est leur rééducation,
00:18:12 qu'ils ont tout pouvoir sur leur épouse.
00:18:15 Et vous l'avez noté,
00:18:17 c'est très bon,
00:18:18 les travaux de cette psychologue.
00:18:19 Il y a aussi une dimension
00:18:21 de dépendance financière.
00:18:23 Là, on refait l'historique
00:18:24 de la libération de la femme.
00:18:26 Ça commence par une indépendance financière.
00:18:29 Vous avez des femmes
00:18:30 qui sont complètement soumises
00:18:32 parce qu'elles sont tributaires
00:18:34 du bon bouloir de leur époux,
00:18:36 qui effectivement s'imaginent
00:18:37 qu'elles ont tout pouvoir,
00:18:39 comme c'était le cas il n'y a pas encore si longtemps que ça,
00:18:41 dans la France de l'Ancien Régime.
00:18:43 Bon, écoutez, en tout cas, merci,
00:18:44 parce que c'est très intéressant ce que vous dites.
00:18:46 Et puis, ce qui se fait parfois
00:18:48 dans les familles au nom de l'amour,
00:18:50 je vous rejoins,
00:18:51 est parfois terrifiant.
00:18:52 Et il y a une phrase
00:18:54 que j'avais lue de M. Comtes-Ponville
00:18:56 que j'adore.
00:18:58 Quand on dit "j'aime le poulet",
00:19:00 c'est pas forcément bon pour le poulet.
00:19:02 Et je cite régulièrement cette phrase
00:19:04 parce que les parents disent
00:19:06 "ah oui, mais je fais ça parce que je t'aime".
00:19:07 Ou alors la femme ou l'homme
00:19:09 qui dit "ah ça va, je fais ça parce que je t'aime".
00:19:11 D'accord, mais quand on dit "j'aime le poulet",
00:19:13 c'est pas forcément bon pour le poulet.
00:19:15 Merci, vraiment, c'est toujours passionnant
00:19:17 d'essayer d'entrer dans l'âme humaine.
00:19:19 Et c'est votre travail,
00:19:20 mais convenons que c'est compliqué.
00:19:22 Vraiment, merci beaucoup M. Dorideau
00:19:24 et merci à Nicolas Nissim
00:19:26 parce que ce n'était pas facile ce matin
00:19:28 de pouvoir échanger avec...
00:19:30 Nous avons décidé au dernier moment
00:19:32 de traiter ce sujet.
00:19:34 Donc vraiment merci beaucoup à Nicolas
00:19:36 qui a pu vous trouver, si j'ose dire.
00:19:38 Et en plus la qualité de ce que vous avez dit
00:19:40 nous a intéressés.
00:19:42 Merci et bonne journée.
00:19:44 Il y aurait des analyses plus fines,
00:19:46 parce qu'il existe des contrôles
00:19:48 qui ne sont pas coercitifs.
00:19:50 Et ceux-là sont...
00:19:52 Par exemple ?
00:19:54 Par exemple.
00:19:56 Ce que disait Jean Dorideau,
00:19:58 que je connais bien,
00:20:00 est assez juste lorsqu'il indique
00:20:02 que dans beaucoup de couples,
00:20:04 il y a, sans qu'il y ait malfaisance,
00:20:06 quelque chose qui conduit l'amour
00:20:08 à surveiller un peu l'autre.
00:20:10 Je pense que ce sont des contrôles.
00:20:12 Il y a des phrases...
00:20:14 Ça s'appelle la jalousie, ça.
00:20:16 La jalousie, tu veux...
00:20:18 Pas forcément, là, c'est un paroxysme.
00:20:20 Mais qui, dans un couple,
00:20:22 à partir de l'intérêt légitime
00:20:24 qu'on éprouve pour l'autre,
00:20:26 n'a pas parfois mis en oeuvre
00:20:28 un discours de léger contrôle ?
00:20:30 Dans les deux sens, entendons-nous.
00:20:32 - Vous vous rendez compte
00:20:34 du chemin parcouru ?
00:20:36 - Je me sidérais, mais j'écoute des choses,
00:20:38 je trouve ça absolument...
00:20:40 - Pascal, est-ce que vous vous rendez compte,
00:20:42 est-ce qu'on se rend compte
00:20:44 du chemin parcouru ?
00:20:46 Vous connaissez la chanson "Mon homme" ?
00:20:48 - "Mon homme de..."
00:20:50 - Il me fout des coups, voyez-vous ?
00:20:52 - Oui.
00:20:54 - Un succès énorme dans l'entrée de guerre.
00:20:56 Une chanson comme celle-là,
00:20:58 c'est interdit.
00:21:00 - "Contrôle coercitif", c'est quand même
00:21:02 beaucoup plus intéressant qu'"en prise".
00:21:04 - Bien sûr.
00:21:06 - Parce que je trouve que là, c'est précis.
00:21:08 - Bien sûr.
00:21:10 - "En prise", c'est qu'on n'a pas de preuve judiciaire.
00:21:12 - Bien sûr. Il y a ce film formidable,
00:21:14 "L'enfer", qu'avait fait Chabrol
00:21:16 avec Emmanuel Béart.
00:21:18 C'est Clouseau, au départ,
00:21:20 qui devait le faire, mais il ne l'a jamais fait.
00:21:22 Mais ça, on voit bien les mécanismes de jalousie,
00:21:24 d'emprise, de peur.
00:21:26 Les hommes, c'est drôle de loulou,
00:21:28 si vous me permettez, messieurs.
00:21:30 Les femmes me paraissent...
00:21:32 - Sur "L'emprise", ça peut être...
00:21:34 - C'est toujours masculin.
00:21:36 - Vous ne devriez pas ouvrir ce chapitre.
00:21:38 Je pense que c'est très documenté.
00:21:40 - La violence est masculine à 99 %.
00:21:42 - Non, mais "L'emprise", c'est...
00:21:44 - C'est mixte.
00:21:46 - Oui.
00:21:48 - La femme a des atouts que l'homme n'a pas.
00:21:50 - Quand la femme dit à l'homme,
00:21:52 tu ne vas pas sortir dans cette tenue.
00:21:54 - Oui. Je ne suis pas sûr
00:21:56 que vous ayez tout à fait raison.
00:21:58 Mais bon, il y a des choses chez les hommes
00:22:00 qui ne sont pas claires. Peu importe.
00:22:02 Écoutons Amélie Houdia-Castera,
00:22:04 parce que c'est un foot rugbyman
00:22:06 et que sa carrière
00:22:08 est quasiment terminée.
00:22:10 Il a été élu à Montpellier,
00:22:12 il devait signer à Clermont,
00:22:14 et en équipe de France.
00:22:16 - Je voudrais saluer la fermeté
00:22:18 du communiqué qui a été fait
00:22:20 par la Fédération française de rugby
00:22:22 avec les bons mots.
00:22:24 Je pense que ce sont des actes de violence
00:22:26 qui sont absolument inacceptables.
00:22:28 - Il ne sera pas en bleu pendant la Coupe du monde.
00:22:30 - Incompatible avec les valeurs
00:22:32 de l'équipe de France,
00:22:34 avec les valeurs du rugby d'ailleurs,
00:22:36 et avec ce qu'on attend en termes de représentation
00:22:38 qui est absolument aliné.
00:22:40 Il reviendra à Fabien Galtier, le sélectionneur,
00:22:42 de s'exprimer définitivement sur ce sujet-là.
00:22:44 Mais oui, je veux saluer à la fois
00:22:46 les mots de fermeté de la Fédération française de rugby
00:22:48 et aussi ceux de Clermont en termes de valeur.
00:22:50 - Le club qui devait rejoindre l'équipe
00:22:52 n'y ira pas non plus.
00:22:54 - C'est un énorme gâchis,
00:22:56 parce que c'est un joueur qui est talentueux.
00:22:58 Il aurait eu certainement sa place dans cette sélection,
00:23:00 mais dans ces circonstances,
00:23:02 c'est impossible qu'il porte le drapeau.
00:23:04 - Je vous propose d'écouter son avocat,
00:23:06 Nicolas Loas, qui s'est exprimé hier après
00:23:08 ce jugement.
00:23:10 Un an de prison ferme qu'il ne fera pas
00:23:12 derrière les barreaux.
00:23:14 - Il faut absolument quand même
00:23:16 qu'il suive une psychothérapie,
00:23:18 en tout cas des soins.
00:23:20 Ce qu'il a fait là, vendredi,
00:23:22 ce n'est pas parce que je suis son avocat.
00:23:24 Ce qu'il a fait vendredi, c'est inadmissible.
00:23:26 C'est-à-dire faire un balayage à sa femme
00:23:28 et lui porter une gifle au visage, c'est inadmissible.
00:23:30 Mais ce n'est pas pour autant,
00:23:32 compte tenu de tout ce que j'ai plaidé,
00:23:34 c'est pour ça que je suis extrêmement soulagé.
00:23:36 - Je vous donne l'avis d'un homme d'église
00:23:40 qui nous écoute et qui dit,
00:23:42 on appelle ça la chasteté,
00:23:44 comment mon regard permet à l'autre
00:23:46 d'être ce qu'il est
00:23:48 et ne le force pas
00:23:50 à être celui
00:23:52 que je veux qu'il soit.
00:23:54 - Oui, mais je ne vois pas
00:23:58 le rapport avec la chasteté.
00:24:00 C'est tout un peu autre chose.
00:24:02 - Si on redescend d'un étage...
00:24:04 - Vous êtes...
00:24:06 - A vous, c'est à l'ancienne.
00:24:08 - Vous nous projetez dans une élévation
00:24:10 qui n'a rigurement rien à voir
00:24:12 avec la violence.
00:24:14 - Je voudrais redescendre d'un étage.
00:24:16 Là, c'est tout aussi délicat,
00:24:18 mais c'est un autre sujet.
00:24:20 Il y a une disparité entre l'homme public
00:24:22 quand vous faites un métier public
00:24:24 et si vous ne faites pas un métier public.
00:24:26 Cet homme, sa carrière est terminée.
00:24:28 On peut juger que c'est pertinent,
00:24:30 mais il y a déjà une disparité
00:24:32 avec un homme qui ferait une profession
00:24:34 moins exposée, qui pourrait reprendre
00:24:36 son activité professionnelle.
00:24:38 Même au sein des gens qui font des professions
00:24:40 au public, il y a deux poids, deux mesures.
00:24:42 M. Kathenas a repris sa place
00:24:44 à l'Assemblée nationale,
00:24:46 mais M. Aouas ne peut pas reprendre
00:24:48 sa place dans l'équipe de France.
00:24:50 Comment on explique ce deux poids, deux mesures ?
00:24:52 - Il peut être sanctionné,
00:24:54 vous avez raison, provisoirement,
00:24:56 de ne pas revenir en équipe de France.
00:24:58 - Je ne sais pas par définition,
00:25:00 mais je pense que vous avez plutôt...
00:25:02 - Comment vous expliquez ce deux poids, deux mesures ?
00:25:04 - Vous ne l'expliquez pas.
00:25:06 - Il y a un aspect intéressant de la chose.
00:25:08 C'est qu'en principe,
00:25:10 les amateurs de rugby disent
00:25:12 que le rugby, comme d'autres sports,
00:25:14 c'est la violence contrôlée,
00:25:16 c'est la violence que l'on contrôle.
00:25:18 Là, il y a une petite contradiction
00:25:20 entre le métier de ce monsieur
00:25:22 et son attitude dans la vie privée.
00:25:24 - Voilà ce qu'on pouvait dire sur ce sujet.
00:25:26 Je renvoie à un papier
00:25:28 vraiment très intéressant.
00:25:30 Je cite de nouveau cette journaliste,
00:25:32 Lorraine Defouché, "Le contrôle coercitif,
00:25:34 une notion plus précise pour lutter
00:25:36 contre les féminicides".
00:25:38 Son début de papier est formidable.
00:25:40 Je vous avais dit tout à l'heure
00:25:42 le verniaon de Laetitia Schmitt.
00:25:44 Ensuite, elle crie, c'est une baguette de pain
00:25:46 que Marie-Alice Dibon avait oubliée
00:25:48 d'acheter pour Luciano Merida, son compagnon.
00:25:50 Paniquée, elle avait écourté son verre
00:25:52 avec sa sœur et s'était ruée
00:25:54 dans une boulangerie.
00:25:56 En avril 2019, Luciano a assassiné Marie-Alice.
00:25:58 Et ça, ça s'appelle le contrôle coercitif.
00:26:00 La pause, à tout de suite.
00:26:02 Il est 9h32, Audrey Bertheau est là.
00:26:08 - Des promotions trompeuses selon UFC.
00:26:14 Que choisir ?
00:26:16 L'association porte plainte contre 8 grands sites
00:26:18 dont Amazon, La Redoute, Zalando
00:26:20 ou encore Cédiscount.
00:26:22 Sur plus de 6500 annonces, seulement 3%
00:26:24 d'entre elles correspondent à de véritables promotions.
00:26:26 Ce qui correspond à plus de 9 prix
00:26:28 barrés sur 10 qui sont en fait
00:26:30 des promotions trompeuses, déplore l'association.
00:26:32 La CRSS suite est arrivée à Nantes
00:26:34 en renfort. Depuis une semaine,
00:26:36 3 tentatives de meurtre ont été commises
00:26:38 dans le quartier Bellevue sur fond de trafic
00:26:40 de drogue. 40 à 50 forces de l'ordre
00:26:42 spécialisées dans l'action urbaine
00:26:44 viennent donc essayer de mettre fin
00:26:46 à cette guerre des territoires sur place.
00:26:48 Et puis l'inflation a nettement
00:26:50 ralenti en France en mai pour s'établir
00:26:52 à 5,1% sur un an.
00:26:54 D'après l'INSEE, cette baisse de l'inflation serait due
00:26:56 au ralentissement sur un an des prix de l'énergie,
00:26:58 des produits manufacturés et des services
00:27:00 mais aussi de l'alimentation. Autre chiffre,
00:27:02 la consommation des ménages en France
00:27:04 a chuté de 1% au cours du mois d'avril.
00:27:06 - Joana Rolland m'expliquait le soir de la finale
00:27:08 de la Coupe de France que tout allait mieux à Nantes,
00:27:10 que vraiment maintenant c'était sous contrôle,
00:27:12 que des mesures avaient été prises. Elle n'est pas la seule responsable
00:27:14 mais évidemment la drogue à Nantes
00:27:16 dans ce quartier Bellevue,
00:27:18 c'est un enfer.
00:27:20 Bien évidemment, comme c'est un enfer avec les
00:27:22 rodeos urbains, et on va en parler dans l'Oise,
00:27:24 un enfant est dans un état maintenant préoccupant.
00:27:26 Mais là encore, tant qu'on ne prendra pas
00:27:28 des sanctions dissuasives,
00:27:30 un enfant, un homme va être jugé
00:27:32 en comparution immédiate aujourd'hui, il est soupçonné
00:27:34 d'avoir grièvement blessé un enfant de 8 ans en le percutant
00:27:36 lors d'un rodeo sauvage à Beauvais.
00:27:38 L'autre jour, il y a une moto qui est rentrée
00:27:40 dans un...
00:27:42 Pas dans un magasin mais dans une
00:27:44 galerie marchande.
00:27:46 Il a eu du sursuit,
00:27:48 il a eu une peine qui n'existait pas.
00:27:50 On a tous dit, si un enfant sortait
00:27:52 à ce moment-là des magasins de la galerie marchande,
00:27:54 mais bon, on ne veut pas...
00:27:56 On ne veut pas prendre des sanctions.
00:27:58 Donc vous avez aujourd'hui un enfant
00:28:00 qui est...
00:28:02 C'est intéressant l'exemple que vous citez sur le centre commercial.
00:28:04 Parce qu'il n'a pas eu de sanctions lourdes
00:28:06 au nom du fait qu'il avait un travail
00:28:08 et qu'il avait une famille.
00:28:10 Est-ce que c'est un...
00:28:12 Mais donc, la raison de n'est pas...
00:28:14 Donc peut-être
00:28:16 que s'il avait pris une prison,
00:28:18 une peine de prison ferme très forte, peut-être
00:28:20 que ce jeune homme-là n'aurait pas voulu faire la même chose
00:28:22 hier. Peut-être. Ou peut-être pas.
00:28:24 Mais on ne veut pas.
00:28:26 Très bien. Écoutez.
00:28:28 Frank Pia est le maire de Beauvais.
00:28:30 Il raconte les faits
00:28:32 de ce chauffard.
00:28:34 Écoutez-le.
00:28:36 Un chauffard qui a...
00:28:38 Conduisant un motocross a renversé
00:28:40 un enfant de 8 ans
00:28:42 qui était sur la voie publique,
00:28:44 sur le trottoir, précisément.
00:28:46 Donc un motocross
00:28:48 qui n'avait rien à y faire,
00:28:50 déjà. Et donc,
00:28:52 malheureusement, l'enfant
00:28:54 a été traîné sur plusieurs mètres
00:28:56 et donc forcément
00:28:58 a de nombreuses contusions,
00:29:00 avec aussi... Donc il est en observation
00:29:02 aujourd'hui au CHU d'Amiens.
00:29:04 Et on attend, je dirais,
00:29:06 d'avoir les résultats sur son état
00:29:08 de santé. Il est jugé, je le rappelle,
00:29:10 en comparution immédiate
00:29:12 aujourd'hui. Je pense qu'il va falloir, évidemment...
00:29:14 - Décivilisation.
00:29:16 Décivilisation. Le règne de l'individu.
00:29:18 Je décide de prendre une moto,
00:29:20 je décide d'en faire l'usage que je veux
00:29:22 et peu importe les conséquences.
00:29:24 Ça s'appelle la décivilisation. C'est le règne de l'individu
00:29:26 sur les intérêts de la communauté.
00:29:28 - C'est un terme bien pompeux
00:29:30 pour une transgression
00:29:32 horrible et banale et ordinaire.
00:29:34 - Mais ça fait partie d'un tout.
00:29:36 C'est une petite touche sur un grand tableau.
00:29:38 - Un tableau, c'est fait de multiples petites touches.
00:29:40 - On pourrait utiliser des termes
00:29:42 beaucoup plus prosaïques. Régression, décadence.
00:29:44 Décivilisation, ça projette
00:29:46 un terme philosophique
00:29:48 sur une horreur quotidienne.
00:29:50 - Moi, je pense que la crise est philosophique.
00:29:52 - Comme je vous connais bien, Philippe Bidjerre,
00:29:54 je sens que vous êtes de mauvaise humeur aujourd'hui.
00:29:56 Je ne sais pas pourquoi, mais vous êtes...
00:29:58 - Non, je suis tout de très bonne humeur.
00:30:00 - Vous avez décidé de...
00:30:02 - Non, mais j'essaie de persuader
00:30:04 qu'on est dans un débat.
00:30:06 (rires)
00:30:08 - Alors là, ça, c'est le Philippe Bidjerre
00:30:10 que j'aime. Voilà l'esprit
00:30:12 qui gagne. Bon, écoutez,
00:30:14 le maire, parce qu'on ne fait pas
00:30:16 évidemment de motocross, c'est important de dire
00:30:18 deux motos non homologuées circulaient
00:30:20 donc à Viva La Hure. L'un des pilotes
00:30:22 a emprunté une voie piétonne.
00:30:24 Il a percuté sur cette voie un garçon de 8 ans.
00:30:26 On est dans un cas
00:30:28 comparable. C'est pas la même chose
00:30:30 que la galerie marchande, mais
00:30:32 il est quand même en infraction.
00:30:34 C'est ce que dit Eric. Il n'a rien à faire.
00:30:36 C'est pour moi. La voie piétonne.
00:30:38 C'est ça, pardonnez-moi, je trouve qu'il a plutôt raison.
00:30:40 C'est ça la désivilisation.
00:30:42 Moi, contre le reste du monde, je fais
00:30:44 ce que je veux. - Mes pulsions individuelles.
00:30:46 - Je fais ce que je veux. - Mes biens sûrs.
00:30:48 - Je fais ce que je veux. - Mais vous avez raison.
00:30:50 - Moi, je voudrais le profil de ce jeune homme.
00:30:52 D'où il vient ? Comment a-t-il
00:30:54 grandi ? Pourquoi est-il dans cet état
00:30:56 de frustration ? C'est pour ça que ça m'intéresse
00:30:58 ce procès de Beauvais. Et on aura
00:31:00 un exemple type ou un témoin
00:31:02 de la société d'aujourd'hui. Voilà, je fais
00:31:04 ce que je veux. - Mais bien sûr. - Voilà.
00:31:06 - L'individualisme est
00:31:08 une plaie aujourd'hui, c'est très clair.
00:31:10 Mais ce que je récusais, mais
00:31:12 très modestement, c'était la pompe
00:31:14 du mot philosophique
00:31:16 sur quelque chose qui est
00:31:18 d'une saleté infinie. - Ecoutons le maire,
00:31:20 toujours Franck Pia, et après je donne la parole à Dominique Jammet.
00:31:22 On ne fait pas de motocross, évidemment, là où
00:31:24 il en faisait. Écoutez.
00:31:26 - Quand on fait du motocross, d'abord, on ne fait pas du motocross
00:31:28 comme ça sur les espaces publics,
00:31:30 qui plus est, en plus,
00:31:32 empruntés par des piétons, puisqu'on est
00:31:34 sur un espace plutôt piétonnisé.
00:31:36 Il n'avait rien à y faire.
00:31:38 Et je condamne fermement, forcément,
00:31:40 je dirais,
00:31:42 ces comportements
00:31:44 de personnes qui, effectivement,
00:31:46 s'estiment avoir tous les droits, alors
00:31:48 qu'il n'en est rien, et qu'ils risquent la vie
00:31:50 des gens. Souvent,
00:31:52 nos concitoyens se plaignent des
00:31:54 rodeus urbains par rapport à des problématiques de bruit.
00:31:56 Mais là, c'est la vie d'un enfant
00:31:58 qui, effectivement, a failli
00:32:00 être atteint. Donc,
00:32:02 c'est pour cette raison que je suis, effectivement,
00:32:04 très remonté, très en colère
00:32:06 par rapport à cet accident.
00:32:08 - Il est maire UDI de Beauvais,
00:32:10 et il s'est exprimé
00:32:12 notamment sur Facebook. Il a parlé de
00:32:14 rodeus sauvages, et il imagine des solutions.
00:32:16 Mais là encore, ce rodeu urbain, ça fait
00:32:18 combien de temps qu'on traite ça ? Deux ans ? Trois ans ? Quatre ans ?
00:32:20 Il n'y a pas une sanction. Il n'y a pas une sanction
00:32:22 décisive. Je vous donne la parole, mais écoutez,
00:32:24 juste, Franck Piat.
00:32:26 - On a mis en place
00:32:28 une plateforme,
00:32:30 ce qu'on appelle
00:32:32 la plateforme Stop Rodeo, pour que
00:32:34 nos concitoyens
00:32:36 nous signalent,
00:32:38 justement, les problèmes
00:32:40 de rodeo, de manière à ce que la police,
00:32:42 qu'elle soit municipale ou nationale,
00:32:44 puisse intervenir au plus vite. Nous avons
00:32:46 quand même permis la saisie, néanmoins,
00:32:48 de 10 véhicules
00:32:50 depuis le début de l'année 2023, ce qui prouve
00:32:52 quand même que les efforts qui ont été
00:32:54 faits, même si on peut regretter
00:32:56 bien sûr cet accident,
00:32:58 nous permettent de remédier
00:33:00 à ce fléau. - Dominique Jamet.
00:33:02 - Écoutez,
00:33:04 il y a un mot qui était employé
00:33:06 pendant l'entre-deux-guerres, qui a été
00:33:08 inventé, qui me paraît plus fort,
00:33:10 moins englobant que
00:33:12 "déscivilisation", c'est la brutalisation
00:33:14 d'une société.
00:33:16 J'aime bien ce mot, il me paraît, où l'ensauvagement,
00:33:18 ce n'est pas mal non plus. - Il a été prononcé
00:33:20 "entre-deux-guerres", c'est que ça veut dire que ce n'est pas nouveau aujourd'hui.
00:33:22 - Oui, bien sûr, mais
00:33:24 la première guerre avait produit des effets
00:33:26 sur la civilisation qui étaient des effets fâcheux
00:33:28 et il y a eu une brutalisation générale
00:33:30 des sociétés en Europe. Et à l'heure actuelle,
00:33:32 c'est une autre guerre qui explique cela. Et c'est ça que je voudrais
00:33:34 dire, parce que les rodeos,
00:33:36 les incivilités, les petits délits,
00:33:38 etc., ce sont des
00:33:40 dégâts collatéraux à la
00:33:42 défaite, au désastre qu'a subi l'État,
00:33:44 qu'a subi la société, en matière
00:33:46 de lutte, en matière de guerre contre la drogue.
00:33:48 Nous sommes dans un pays
00:33:50 où il y a 250 000
00:33:52 personnes qui y vivent, plus ou moins bien,
00:33:54 et certaines très confortablement,
00:33:56 d'une activité criminelle interdite.
00:33:58 Comment voulez-vous qu'ils ne soient pas encouragés
00:34:00 par leur impunité à transposer
00:34:02 cette impunité dans d'autres domaines ?
00:34:04 C'est ce à quoi nous assistons.
00:34:06 Ces petits refus d'obtempérer, ces petites
00:34:08 incivilités, ces rodeos urbains,
00:34:10 ça veut dire "je m'en fous
00:34:12 de votre police, je m'en fous de votre État,
00:34:14 vous avez perdu la guerre contre la drogue,
00:34:16 eh bien j'en tire les conséquences et je fais ce que je veux".
00:34:18 CQFD.
00:34:20 C'est pour ça que c'est un enjeu de civilisation.
00:34:22 Franchement, je ne vois pas le rapport
00:34:24 entre la drogue, qui est la cause
00:34:26 d'une infinité de transgressions,
00:34:28 et le rodeo dans cette
00:34:30 sans-faite impunité.
00:34:32 Non, mais vous prêtez
00:34:34 une sorte de dessin collectif...
00:34:36 Non mais il est de mauvaise humeur.
00:34:38 Le dessin collectif, c'est "j'en ai rien à foutre".
00:34:40 "J'en ai rien à foutre des lois".
00:34:42 Mais oui, mais ça n'a rien à voir
00:34:44 avec le phénomène de la drogue.
00:34:46 Ce que je veux dire, simplement, Philippe Bilger,
00:34:48 et que vous ne voulez pas comprendre,
00:34:50 c'est qu'il y a une impunité
00:34:52 pour des délits extrêmement graves,
00:34:54 qui incite à commettre des délits moins graves,
00:34:56 dans le sens où on ne sera pas puni.
00:34:58 Il a gassé, Philippe Bilger, aujourd'hui.
00:35:00 C'est important ce qu'a dit Dominique Jamin.
00:35:02 On a éduqué toute une génération,
00:35:04 voire deux générations,
00:35:06 à ne pas respecter la loi.
00:35:08 Même si tu es ex-consommateur...
00:35:10 Je me passe pour vous écouter quand je vous écoute.
00:35:12 Mais passez-vous,
00:35:14 chère Amie, mais pas trop fort.
00:35:16 Je me passe quand je vous écoute.
00:35:18 C'est vos amis !
00:35:20 C'est votre...
00:35:22 Je ne suis pas d'accord avec vous.
00:35:24 C'est la classe politique dans son ensemble
00:35:26 qui a voulu acheter la place.
00:35:28 La paix sociale dans les quartiers...
00:35:30 Mais pardonnez-moi, c'est bien François...
00:35:32 De gauche ou de droite, est-ce que c'est moi, Pascal ?
00:35:34 Vous voulez que je vous rappelle
00:35:36 la loi "Sécurité et Liberté"
00:35:38 d'Alain Perfitte, que François Mitterrand a démantelée ?
00:35:40 C'est vos amis,
00:35:42 81, qui ont un rapport
00:35:44 avec la justice,
00:35:46 qui était une très bonne loi ?
00:35:48 Vive Alain Perfitte !
00:35:50 Vive Alain Perfitte !
00:35:52 Mais oui, mais ça vous ennuie, ça ?
00:35:54 C'est la vérité !
00:35:56 C'est 81, le tournant !
00:35:58 Dominique Jamais insistait sur le rôle
00:36:00 patriciel du trafic
00:36:02 de drogue dans notre société,
00:36:04 qui fait qu'on a installé l'illégalité
00:36:06 et le non-respect de la loi
00:36:08 comme une norme de comportement.
00:36:10 Mais ça n'a rien à voir avec 81,
00:36:12 le trafic de drogue !
00:36:14 Alors ça vient d'où, alors ?
00:36:16 Ça vient de l'extrême gauchisation des esprits.
00:36:18 Mitterrand, c'est pas la bonne référence.
00:36:20 En ce moment, l'extrême gauchisation...
00:36:22 Pourquoi vous ramenez ça
00:36:24 à un truc politique ?
00:36:26 Parce que ça l'est !
00:36:28 Quand M. Guiraud
00:36:30 s'offusque publiquement de l'arrestation
00:36:32 d'un dealer en disant "le flic,
00:36:34 il y a été un peu fort", vous regardez la vidéo,
00:36:36 il n'y va pas plus fort, il interpelle un dealer...
00:36:38 Non, mais c'est simplement
00:36:40 la glorification du délinquant
00:36:42 par l'extrême gauche.
00:36:44 M. Rouillan, ancien terroriste d'Action Directe,
00:36:46 va s'exprimer dans une fac bordelaise.
00:36:48 Tous les gens, les frères Kouachi,
00:36:50 ont été excusés par Virginie Despentes.
00:36:52 Ce sont des damnés de la terre.
00:36:54 Mais aucun rapport avec Mitterrand,
00:36:56 Gespin et Hollande.
00:36:58 Si, c'est la glorification de la délinquance,
00:37:00 la glorification du délinquant et du terroriste.
00:37:02 Il y a un continu.
00:37:04 Votre ami François Hollande est allé voir Théo
00:37:06 et je pense qu'il a commis une erreur.
00:37:08 Oui, mais c'est ça.
00:37:10 Il avait oublié de se renseigner un peu.
00:37:12 C'est dommage que...
00:37:14 C'est plus que jamais, mais on a...
00:37:16 C'est pas que la gauche, excusez-moi.
00:37:18 Et c'est, quand vous regardez les élus locaux,
00:37:20 toutes tendances confondues,
00:37:22 on a acheté la paix sociale dans les quartiers
00:37:24 en acceptant implicitement
00:37:26 le développement des trafics de droits.
00:37:28 Mais parlons de Nantes !
00:37:30 Mais vous avez raison,
00:37:32 mais ce n'est pas Johanna Rolland.
00:37:34 Mais si, parce que c'est la gauchisation.
00:37:36 Elle est l'otage de sa majorité ultra-gauche.
00:37:38 La ZAD de Nantes !
00:37:40 Mais le trafic de drogues ne se développe pas pour cette raison-là.
00:37:42 Mais Philippe, je ne vais pas répéter
00:37:44 ce que je dis en permanence,
00:37:46 une ZAD est restée pendant 10 ans
00:37:48 sans que personne n'intervienne
00:37:50 à Notre-Dame des Landes.
00:37:52 10 ans, et après on s'étonne que Nantes soit...
00:37:54 Le trafic de drogues, c'est autre chose.
00:37:56 Le trafic de drogues, c'est...
00:37:58 Vous voulez que je sois plus cash
00:38:00 sur le trafic de drogues ?
00:38:02 De quoi on parle ?
00:38:04 On parle de gamins et de générations
00:38:06 qu'on a mis dans des ghettos issus de l'immigration.
00:38:08 On a mis.
00:38:10 On a mis.
00:38:12 Et qui ont fait du trafic de drogues un moyen de survie.
00:38:14 Donc c'est notre faute.
00:38:16 Parce qu'ils n'étaient pas intégrés dans la société française.
00:38:18 L'affaire Lindsay, parce que là on est très en retard.
00:38:20 Il nous reste 10 minutes et je vous l'ai dit,
00:38:22 on n'a toujours pas parlé d'Emmanuel Macron
00:38:24 qui a humilié Elisabeth Borne.
00:38:26 Vous avez rencontré les parents de Lindsay,
00:38:28 cette jeune femme harcelée
00:38:30 qui s'est suicidée.
00:38:32 Et ce qu'on apprend, qui est absolument fou,
00:38:34 c'est que le harcèlement continue post-mortem.
00:38:36 Oui, exactement.
00:38:40 C'est-à-dire qu'en fait Lindsay, finalement,
00:38:42 sur les réseaux, elle est toujours visée.
00:38:44 C'est-à-dire qu'on ne citera pas à l'antenne
00:38:46 les messages qui ont été publiés,
00:38:48 mais très clairement, c'est des personnes
00:38:50 qui se réjouissent de son décès,
00:38:52 qu'elle ait mis fin à ses jours.
00:38:54 Des messages avec des insultes à l'intérieur.
00:38:56 Des messages qui sont évidemment publiés
00:38:58 par des comptes anonymes.
00:39:00 Et là où ça ne s'arrête pas non plus,
00:39:02 c'est qu'on a aussi rencontré Maëlis.
00:39:04 Maëlis est la meilleure amie de Lindsay.
00:39:06 Elle était au courant de l'harcèlement
00:39:08 qu'elle subissait. Elle aussi subissait
00:39:10 cet harcèlement et depuis que Lindsay
00:39:12 a mis fin à ses jours, elle aussi,
00:39:14 elle est la cible sur les réseaux sociaux
00:39:16 de messages qui...
00:39:18 Et le proviseur, visiblement, pas de vagues.
00:39:20 Parce que vous avez interrogé le beau-père.
00:39:22 Je voudrais qu'on écoute ce premier son,
00:39:24 je le dis pour Marine Lanson.
00:39:26 Je sais qu'il s'exprime sur une bagarre
00:39:28 que son beau-père avait vue, mais
00:39:30 ce témoignage est extraordinaire.
00:39:32 C'est-à-dire que ce beau-père a demandé
00:39:34 au proviseur d'être reçu
00:39:36 parce que sa fille était harcelée
00:39:38 et le proviseur lui a dit "Circulez, y'a rien à voir".
00:39:40 Pas de vagues.
00:39:42 Mais c'est l'état d'esprit, pas de vagues.
00:39:44 - C'était Gilles Alcaz dans l'affaire Samuel Paty.
00:39:46 - Exactement. Donc écoutez le témoignage
00:39:48 de ce beau-père.
00:39:50 - Alors on a demandé s'il pouvait nous recevoir.
00:39:52 Et non, il a répondu
00:39:54 textuellement "Je n'ai pas le temps de vous recevoir".
00:39:56 - Ça c'était quoi ? Envré par message ?
00:39:58 - Ah non, c'était par appel.
00:40:00 C'était au téléphone.
00:40:02 - Je n'ai pas le temps de vous accorder ?
00:40:04 - Je n'ai pas le temps de vous accorder, ouais.
00:40:06 Je n'ai pas le temps de vous recevoir, je n'ai pas le temps de vous accorder.
00:40:08 Je trouve que c'est totalement inadmissible.
00:40:10 C'est même...
00:40:12 C'est un manque de respect.
00:40:14 - Ca va au-delà. Donc ce proviseur,
00:40:16 vous avez essayé de le joindre ce proviseur ?
00:40:18 - Nous évidemment, on a essayé de le joindre à la fois.
00:40:20 Evidemment la direction de l'établissement n'est pas disposée
00:40:22 à nous parler de cette affaire de la même façon
00:40:24 que le rectorat nous dit que maintenant qu'une enquête
00:40:26 administrative est en cours, ils ne prendront plus la parole.
00:40:28 Il faut savoir que la semaine dernière,
00:40:30 le recteur, le président du rectorat
00:40:32 de l'île a pris la parole en disant que la responsabilité
00:40:34 est collective. Ce qu'il faut bien comprendre
00:40:36 c'est que le beau-père de Nielsen, et là je porte sa parole,
00:40:38 ce qu'il m'a raconté, c'est que pour lui,
00:40:40 elle n'est pas collective, elle est visée. C'est-à-dire qu'ils ont
00:40:42 été avertis. Dans beaucoup de cas d'harcèlement,
00:40:44 on suit souvent malheureusement des histoires d'harcèlement
00:40:46 qui souvent se terminent, en tout cas parfois,
00:40:48 et on suit souvent dans les médias ces affaires-là
00:40:50 mal. Là, ce qu'il faut savoir, c'est que l'INSEE,
00:40:52 elle en a parlé à plusieurs reprises, très souvent
00:40:54 quotidiennement à ses parents, à sa maman,
00:40:56 qu'ils ont alerté le directeur. Vous avez un autre son aussi
00:40:58 du beau-père, du papa de l'INSEE,
00:41:00 qui explique que clairement
00:41:02 un jour, elle a reçu des messages où donc
00:41:04 on lui disait "je t'attends à la sortie de l'école,
00:41:06 je vais m'en prendre à toi physiquement".
00:41:08 Elle a prévenu le corps enseignant,
00:41:10 elle a prévenu le directeur en disant "voilà ce que je viens
00:41:12 de recevoir" et qu'en gros, ils l'ont laissé sortir
00:41:14 et que c'est à ce moment-là qu'elle a été, selon son papa,
00:41:16 rouée de cou. C'est le papa qui a dû
00:41:18 intervenir lui-même et comme il y avait le directeur
00:41:20 de l'établissement pas loin, il est allé voir,
00:41:22 toujours selon son papa, le directeur qui lui a dit
00:41:24 "ça se déroule en dehors de l'école".
00:41:26 - Écoutez, ça c'est le témoignage effectivement
00:41:28 sur une bagarre qui se passe sous les yeux
00:41:30 de son beau-père.
00:41:32 - C'était juste là,
00:41:34 elle était en train de se faire démolir, quoi,
00:41:36 et puis il y avait le proviseur qui était
00:41:38 juste là, je m'en souviens,
00:41:40 il y avait les CPE, les surveillants,
00:41:42 je suis devenu fou quand même.
00:41:44 Comme j'ai dit,
00:41:46 le proviseur, quand j'ai été le voir,
00:41:48 je lui ai dit "vous ne pouvez pas intervenir,
00:41:50 c'est quand même malheureux que c'est moi le père
00:41:52 qui doit se séparer".
00:41:54 Et notre seule réponse,
00:41:56 "c'est en dehors de mon établissement".
00:41:58 Je lui ai répondu "vous attendez quoi ?
00:42:00 Qu'elle se suicide ?"
00:42:02 - On est contre le courage,
00:42:04 "c'est en dehors de mon établissement".
00:42:06 - Je vous assure, cette société FN,
00:42:08 elle est en dehors de l'établissement.
00:42:10 - Est-ce que vous pouvez savoir,
00:42:12 il paraît que l'établissement
00:42:14 avait été alerté et qu'il avait
00:42:16 fait quelque chose une première fois.
00:42:18 C'était une blague ou pas ?
00:42:20 - Il y a quatre harceleuses
00:42:22 qui ont été mises en examen
00:42:24 et qui sont évidemment
00:42:26 pointées du doigt par Maïlis
00:42:28 encore aujourd'hui et qui sont
00:42:30 soupçonnées d'avoir poussé Linsey au suicide.
00:42:32 Sur ces quatre harceleuses,
00:42:34 il y en a une qui avait été exclue
00:42:36 définitivement selon nos informations,
00:42:38 mais avant le suicide de Linsey.
00:42:40 Ce qu'il faut savoir par rapport à Maïlis,
00:42:42 c'est qu'hier elle a repris les cours
00:42:44 et qu'elle a vu de visu
00:42:46 une des harceleuses de Linsey,
00:42:48 qui est toujours dans l'établissement.
00:42:50 - Ce qui est aussi invraisemblable.
00:42:52 Ce qui se passe dans la société
00:42:54 française est invraisemblable.
00:42:56 Dans plein de domaines.
00:42:58 La drogue, l'école, l'hôpital.
00:43:00 C'est invraisemblable.
00:43:02 On peut continuer tous comme ça.
00:43:04 - Au prochain drame.
00:43:06 Regardez le sujet de Valentine Leboeuf.
00:43:08 Est-ce qu'on peut voir le sujet peut-être ?
00:43:16 Un cortège de motards
00:43:20 à la sortie du collège.
00:43:22 Ils sont venus chercher Maïlis,
00:43:24 la meilleure amie de Linsey.
00:43:26 Elle a repris les cours
00:43:28 pour la première fois depuis le drame.
00:43:30 Une escorte qui rassure la mère
00:43:32 de l'adolescente.
00:43:34 - Je me dis que ma fille
00:43:36 ne sera plus toute seule.
00:43:38 - Ces motards font partie
00:43:40 d'une association créée
00:43:42 après le suicide de Linsey.
00:43:44 Soulagement pour Maïlis,
00:43:46 une fois déposée chez elle.
00:43:48 La jeune fille est aussi victime
00:43:50 de messages haineux sur les réseaux sociaux,
00:43:52 même après la disparition de Linsey.
00:43:54 - La pire chose que j'ai pu recevoir,
00:43:56 c'est "tu ferais mieux de la rejoindre".
00:43:58 "Pourquoi tu ne l'as pas aidée ?
00:44:00 "T'as pas été là pour elle.
00:44:02 "Elle n'est plus là."
00:44:04 - En plus de ces messages anonymes,
00:44:06 l'adolescente doit aussi faire face
00:44:08 aux propos insultants envers sa meilleure amie.
00:44:10 - Il y en a qui avaient dit
00:44:12 qu'ils allaient pisser sur la tombe
00:44:14 de Linsey, la brûler.
00:44:16 Je suis en colère.
00:44:18 Même qu'elle ne soit plus là,
00:44:20 elle ne sera jamais tranquille.
00:44:22 Même là,
00:44:24 même sur sa tombe,
00:44:26 on vient l'embêter.
00:44:28 - Maïlis n'a plus les mots.
00:44:30 Elle a croisé l'une des quatre harceleuses
00:44:32 de Linsey au collège.
00:44:34 Mais l'adolescente ne veut pas changer d'établissement.
00:44:36 Elle estime que ce n'est pas à elle de partir.
00:44:38 - Vous voyez,
00:44:40 c'est des associations privées
00:44:42 ou des comportements privés, des motards,
00:44:44 qui font quelque chose parce que l'Etat n'est plus là.
00:44:46 Et M. le ministre de l'école,
00:44:48 plutôt que d'attaquer la France
00:44:50 quand il est à Washington,
00:44:52 il devrait être dans cet établissement cet après-midi.
00:44:54 Il devrait y aller.
00:44:56 Et même au-delà de lui, je pense que le président
00:44:58 de la République, il devrait se déplacer.
00:45:00 - Il se plate beaucoup.
00:45:02 - Il devrait se déplacer.
00:45:04 - Pourquoi M. Ndiaye n'y va pas ?
00:45:06 - Parce que ce n'est pas sa priorité.
00:45:08 - Il a d'autres buts pour l'éducation nationale.
00:45:10 - Il préfère dire que la France est raciste
00:45:12 ou que l'école est...
00:45:14 - Il protège son administration.
00:45:16 - Comment ?
00:45:18 - Il protège son administration
00:45:20 et puis il envoie ses enfants à l'école alsacienne.
00:45:22 Il n'a pas ces problèmes-là.
00:45:24 M. Ndiaye n'est pas manifestement...
00:45:26 - Il y aura deux drames. Il y aura d'autres suicides
00:45:28 ou d'autres faits graves et il y aura
00:45:30 des dérapages du fait que ce sont
00:45:32 des milices privées qui vont assurer la sécurité
00:45:34 et ça donnera des dérapages.
00:45:36 - L'État est aux abonnés absents ?
00:45:38 - Oui.
00:45:40 - Ces témoignages sont absolument extraordinaires.
00:45:42 Je voudrais qu'on écoute, vous l'avez rencontré,
00:45:44 ce beau père. On l'écoutera également
00:45:46 parce qu'il était chez Cyril Hanouna.
00:45:48 Le troisième passage, si j'ose dire,
00:45:50 lorsqu'il parle de l'inaction m'intéressait.
00:45:52 Écoutons-le.
00:45:54 - Pourquoi ils l'ont laissé tomber ?
00:45:56 Pourquoi ils ne nous ont pas reçus ?
00:45:58 Pourquoi ils ne nous ont pas reçus
00:46:00 en nous aidant
00:46:02 et puis
00:46:04 en trouvant des solutions ?
00:46:06 D'autres solutions
00:46:08 que nous dire de confisquer le téléphone
00:46:10 à l'INSEE ? On n'a eu aucun contact
00:46:12 avec eux après le décès.
00:46:14 Aucun contact avant le décès.
00:46:16 Pour nous, c'est eux
00:46:18 les coupables, eux
00:46:20 autant que l'Académie.
00:46:22 - Et la mère, cette fois-ci,
00:46:24 qui s'appelle ?
00:46:26 - Séverine, la mère de Maïlis.
00:46:28 - Non, là vous parlez de Béthy.
00:46:30 - C'est Béthy. Elle était sur le plateau
00:46:32 avec vous. - On l'avait aussi rencontrée la semaine dernière.
00:46:34 Elle est venue sur le plateau sur C8.
00:46:36 - Et elle a raconté ce qui est sidérant
00:46:38 et que nous avons déjà dit depuis
00:46:40 que nous parlons de ce dossier, c'est que les menaces
00:46:42 continuent. Écoutez cette maman.
00:46:44 - Elles continuent
00:46:46 les menaces. Elles continuent
00:46:48 d'insulter ma fille,
00:46:50 elle n'est plus là.
00:46:52 Enfin, elle est morte,
00:46:54 cette pute.
00:46:56 Je vais lui pisser sur sa tombe.
00:46:58 Je vais lui cramer sa tombe.
00:47:00 Et ça n'arrête pas.
00:47:02 Ça continue.
00:47:04 - Ces menaces-là, elles sont identifiées ?
00:47:06 On sait qui écrit ? - Non, parce que si vous voulez,
00:47:08 c'est des faux comptes, des comptes qui sont
00:47:10 anonymes, qui sont créés par exemple sur TikTok
00:47:12 et ce n'est pas directement des messages qu'on va recevoir.
00:47:14 C'est des messages qui vont être publiés
00:47:16 et comme TikTok c'est public,
00:47:18 comme vous pouvez avoir accès. - Il y a bien quelqu'un qui écrit,
00:47:20 on peut quand même dans ces cas-là lever l'anonymat
00:47:22 quand il y a une plainte sur Twitter
00:47:24 ou sur TikTok. - À ce stade,
00:47:26 et c'est là où c'est aussi compliqué. - C'est ça qui est absolument
00:47:28 incroyable. - C'est là où c'est aussi compliqué,
00:47:30 c'est que si vous voulez, ça prend une ampleur assez
00:47:32 phénoménale. C'est-à-dire que moi hier soir, j'ai eu plusieurs,
00:47:34 en rentrant, personnes au téléphone qui m'ont appelé
00:47:36 en me disant "Voilà, moi je vous appelle, je me présente,
00:47:38 j'ai le même nom de famille que
00:47:40 certaines des harceleuses. Conséquence,
00:47:42 comme j'habite dans la même ville, je reçois à mon tour
00:47:44 des menaces de mort par des personnes
00:47:46 qui me disent "Tu as fait ça, tu es
00:47:48 responsable, maintenant on va avoir ta peau."
00:47:50 Donc en fait, ça prend une ampleur. Vous avez
00:47:52 aussi des personnes qui sont
00:47:54 confondues en étant les harceleuses,
00:47:56 vous avez des personnes aussi qui créent des faux
00:47:58 comptes en prenant le nom des harceleuses
00:48:00 pour faire croire qu'elles continuent aussi
00:48:02 le système. Donc c'est très compliqué, c'est
00:48:04 le problème évidemment des réseaux sociaux. - Jeanne, je vous remercie
00:48:06 grandement, parce que
00:48:08 d'abord pour la qualité de votre travail,
00:48:10 et pour les témoignages
00:48:12 que vous avez rapportés, et également
00:48:14 pour les analyses que vous avez faites avec nous
00:48:16 ce matin. On va recevoir Jean-Christophe
00:48:18 Granger. Je ne sais pas si vous êtes...
00:48:20 si vous aimez les polars ou pas. Vous lisez les polars ?
00:48:22 - J'adore certains polars. - Et Jean-Christophe
00:48:24 Granger, c'est un maître, il avait commencé avec
00:48:26 "Le vol des cigognes", puis "Les rivières pourpres",
00:48:28 et puis il écrit régulièrement des
00:48:30 polars. C'est un des auteurs les plus
00:48:32 vendus, les plus lus en
00:48:34 France. On parlera évidemment d'Elisabeth
00:48:36 Born, et on écoutera
00:48:38 Jordan Maréchal et Marion...
00:48:40 Jordan Bardella...
00:48:42 - Un très joli absus.
00:48:44 - Jordan Bardella et Marion
00:48:46 Maréchal, et puis on parlera
00:48:48 de M. Jankovici, qui veut qu'on prenne l'avion
00:48:50 simplement quatre fois dans notre vie,
00:48:52 et qu'autrement on aille
00:48:54 en bateau, à voile, à vapeur,
00:48:56 pourquoi pas, à New York. - Ou en train.
00:48:58 - En train, New York, ça va être compliqué, mais bon.
00:49:00 Il va falloir creuser à pied,
00:49:02 à cheval ou en voiture.
00:49:04 La pause, à tout de suite.
00:49:08 - Jean-Christophe Granger est avec nous ce matin,
00:49:10 "Rouge", "Karma", c'est un rollement,
00:49:12 c'est publié chez Albin
00:49:14 Michel, et
00:49:16 je pense que les lecteurs connaissent
00:49:18 Jean-Christophe Granger,
00:49:20 et tous ceux qui ont vu un film
00:49:22 ces dernières années connaissent forcément
00:49:24 votre nom, puisque quasiment
00:49:26 tous vos livres ont été adaptés
00:49:28 à la télévision ou au cinéma,
00:49:30 et notamment "Les rivières pourpres",
00:49:32 qui est peut-être votre plus grand succès.
00:49:34 - Oui, le plus grand succès
00:49:36 au cinéma et en livre.
00:49:38 En livre, j'ai revendu beaucoup au moment
00:49:40 du film, parce que personne ne comprenait
00:49:42 rien au film, donc...
00:49:44 - Oui, mais je suis d'accord avec vous.
00:49:46 Alors là, la version
00:49:48 avec...
00:49:50 - Jean Reno et Vincent Cassel.
00:49:52 - Ah, mais je suis parfaitement d'accord
00:49:54 avec vous. Mais vous aviez
00:49:56 participé à l'adaptation ? - Oui, mais vous savez,
00:49:58 on me demande toujours ça,
00:50:00 le tournage des films, la préparation des films,
00:50:02 c'est chaotique.
00:50:04 - Oui. - On ne dirait pas plus. - Mais c'est vrai que "Les rivières pourpres"...
00:50:06 - Donc, tout vous échappe au bout d'un moment.
00:50:08 Tout vous échappe. Il y a trop de gens
00:50:10 qui ont vois au chapitre. Et pour
00:50:12 essayer vraiment de suivre
00:50:14 le fil ténu d'un thriller compliqué...
00:50:16 - Mais que ça échappe à l'auteur,
00:50:18 mais que ça échappe aux spectateurs, c'est quand même
00:50:20 un peu mieux. - Oui, tout en ayant
00:50:22 échappé à toute la boucle.
00:50:24 - Mais c'est vrai
00:50:26 que... Alors "maître du suspense",
00:50:28 c'est sans doute galvaudé comme expression,
00:50:30 mais c'est vrai que je me souviens
00:50:32 dans l'état dans lequel j'étais lorsque j'ai lu
00:50:34 "Les rivières pourpres" il y a je ne sais
00:50:36 combien de temps. C'est ce qu'on appelle un "patch-turner",
00:50:38 c'est "tchac, tchac, tchac".
00:50:40 Tu veux absolument savoir la fin avec des chapitres
00:50:42 très courts, et à la fin du chapitre,
00:50:44 forcément un peu technique dans ce que vous faites.
00:50:46 T'as évidemment envie immédiatement
00:50:48 d'enchaîner avec l'autre. Mais vous nous en parlerez
00:50:50 peut-être de la technique d'écriture, parce que ça intéresse
00:50:52 aussi beaucoup les gens. Audrey
00:50:54 Bertheau nous rappelle les titres.
00:50:56 (musique)
00:50:58 - La proposition de loi
00:51:00 du groupe Lyot pour abroger le recul
00:51:02 de l'âge de départ à la retraite arrive
00:51:04 aujourd'hui en commission à l'Assemblée.
00:51:06 Si les 72 élus réunis l'acceptent
00:51:08 à la majorité, la proposition sera
00:51:10 examinée par l'Assemblée nationale
00:51:12 le 8 juin prochain. Selon le gouvernement,
00:51:14 ce texte est anticonstitutionnel.
00:51:16 Vous avez peut-être déjà allumé
00:51:18 votre première cigarette de la journée. Je vous conseille de ne pas
00:51:20 le faire. C'est la journée sans tabac.
00:51:22 Un quart des Français fument quotidiennement.
00:51:24 Un chiffre stable depuis 2019.
00:51:26 6 fumeurs sur 10 déclarent tout de même
00:51:28 vouloir arrêter le dispositif tabac.
00:51:30 Un faux service est joignable au 3989.
00:51:32 Il est disponible 24h/24.
00:51:34 Il y a également des vidéos, applications
00:51:36 ou à des spécialistes si vous souhaitez arrêter.
00:51:38 Et puis une fausse alerte au
00:51:40 missile sème la panique. A Séoul,
00:51:42 le lancement d'une fusée par la Corée du Nord
00:51:44 a terrorisé la capitale sud-coréenne.
00:51:46 Un ordre d'évacuation a été envoyé
00:51:48 par erreur aux habitants alors qu'il n'y avait aucun danger.
00:51:50 Le message ne précisait pas
00:51:52 pourquoi cette alerte était envoyée, ni où
00:51:54 les citoyens étaient censés se rendre.
00:51:56 Cette fausse alerte fait donc douter de la capacité
00:51:58 des autorités à réagir en cas de vraie attaque.
00:52:00 - J'avais pas excité la journée sans tabac.
00:52:02 - Pas du tout, Pascal. Pas de cigarettes aujourd'hui.
00:52:04 - Mais alors... - Si quand même, on est dans un pays formidable
00:52:06 parce qu'on a le prix de la cigarette du paquet
00:52:08 le plus élevé d'Europe de très loin.
00:52:10 Presque deux fois plus qu'en Italie ou en Espagne,
00:52:12 par exemple.
00:52:14 Et depuis 10 ans, le nombre de fumeurs
00:52:16 ne baisse pas et on a l'explosion du trafic
00:52:18 de clopes clandestines, enfin par définition
00:52:20 clandestines. - Ça n'a pas baissé le nombre de...
00:52:22 - Ne baisse plus. - ... de gens qui fument ?
00:52:24 - Je pense que ça a beaucoup baissé. - Dans un premier temps.
00:52:26 - C'est combien un paquet de cigarettes aujourd'hui ?
00:52:28 - 11 euros. - Bon. Et vous, vous êtes un...
00:52:30 Je peux le dire ou pas, vous êtes un fumeur, un vétérin.
00:52:32 Je vous connais depuis suffisamment longtemps.
00:52:34 Depuis l'âge de 15, 16 ans. - Oui, oui. J'ai prévu d'arrêter...
00:52:36 Tiens, comme ça, je le dis publiquement.
00:52:38 J'ai prévu d'arrêter en septembre.
00:52:40 - En septembre ? - Oui. - Ça, c'est bien
00:52:42 parce que... Pourquoi en septembre ?
00:52:44 - C'est bizarre, ça. - Mais en septembre 2023 ?
00:52:46 - Oui.
00:52:48 - Pourquoi en septembre ? Après l'été, vous dites que l'été,
00:52:50 vous avez pas envie de fumer. - Je connaissais la promesse
00:52:52 d'alcoolique, je connaissais pas la promesse de fumeur.
00:52:54 Ça ressemble à une promesse de fumeur. Pourquoi en septembre ?
00:52:56 - Et vous fumez combien de... - Je commence demain.
00:52:58 - Un paquet ? Un paquet complet par jour ?
00:53:00 Là, par exemple, il est 10h05, vous avez déjà fumé ?
00:53:02 - Oui, bien sûr.
00:53:04 - Vous avez fumé combien de cigarettes à 10h05 ?
00:53:06 - Trois. - Ah oui.
00:53:08 - Effectivement. - Là, c'est la dernière
00:53:10 de notre émission, donc j'ai besoin aussi de... C'est le stress, vous voyez.
00:53:12 - Bon. Jean-Christophe Grandjé Rouge,
00:53:14 Karma, je ne sais pas d'ailleurs,
00:53:16 c'est votre quantième roman ?
00:53:18 - C'est mon 17ème.
00:53:20 - Toujours des polars ?
00:53:22 - Toujours des polars.
00:53:24 C'est mon style.
00:53:26 - Cette fois-ci,
00:53:28 Paris est donc à feu et à sang,
00:53:30 la Ve République
00:53:32 visiblement vacille, et on va retrouver
00:53:34 une jeune fille nue,
00:53:36 mutilée, dans une position
00:53:38 de yoga. Mais
00:53:40 ce qui est intéressant dans vos polars,
00:53:42 c'est que...
00:53:44 Vous êtes passé d'ailleurs par Paris Match, vous avez fait
00:53:46 un reportage. Il y a quelque chose
00:53:48 toujours de très journaliste, et on apprend
00:53:50 beaucoup de choses. Comme si
00:53:52 vous-même lisiez peut-être des tonnes
00:53:54 de documentations avant
00:53:56 de vous mettre à écrire.
00:53:58 - Oui, mais c'est un souci
00:54:00 de réalisme surtout. J'aime bien
00:54:02 plonger mon lecteur dans
00:54:04 un contexte qui fait vrai,
00:54:06 pour lui raconter mon histoire, qui souvent
00:54:08 est un peu abracadabrante.
00:54:10 Et donc, je force sur le réalisme,
00:54:12 je force sur le petit détail vrai,
00:54:14 pour que mon lecteur y croit. Je crois que c'est
00:54:16 vraiment très très important, ça.
00:54:18 Et alors, depuis mon avant-dernier livre,
00:54:20 "Les Promisses", je me suis lancé
00:54:22 un peu dans le polar
00:54:24 historique, c'est-à-dire qu'il se passe à une autre
00:54:26 époque que notre époque. Et
00:54:28 vraiment, j'aime bien ça. J'ai fait l'Allemagne
00:54:30 nazie, là, avec "Les Promisses", puis là, je fais
00:54:32 MS 68 et les hippies...
00:54:34 - Et effectivement, il y a
00:54:36 aussi un peu de sociologie,
00:54:38 je ne sais pas si on peut l'appeler comme ça.
00:54:40 Vous écrivez, par exemple, "Il n'empêche
00:54:42 une jeune fille dans les années 60
00:54:44 s'apparenter à un chemin de croix fondé sur
00:54:46 les culottes en coton qui grattaient
00:54:48 et la peur du loup, surtout ne pas tomber
00:54:50 enceinte avant le mariage. Des projets d'avenir,
00:54:52 vous plaisantez. Si on allait à la fac,
00:54:54 c'était pour y trouver un époux. Quant à travailler,
00:54:56 on en reparlerait après avoir accouché
00:54:58 de deux ou trois marmots. Priorité absolue
00:55:00 aux devoirs conjugaux."
00:55:02 Donc, il y a aussi cette photographie
00:55:04 d'une époque qui traverse ce bouquin et qui
00:55:06 est... Alors, peut-être
00:55:08 les gens le savent-ils,
00:55:10 mais en même temps, il y a un plaisir d'écriture.
00:55:12 Le passage que je viens de lire, c'est plaisir
00:55:14 de la lecture. C'est fait aussi pour se faire plaisir.
00:55:16 Et la photographie que vous donnez,
00:55:18 elle est tout simplement peut-être
00:55:20 bien écrite. - Peut-être.
00:55:22 Non, non, non, mais encore une fois,
00:55:24 c'est vraiment un souci de... - Et simplement écrite.
00:55:26 - De bien...
00:55:28 brosser le décor,
00:55:30 l'époque, et puis après,
00:55:32 on y va. On va raconter mon histoire criminelle.
00:55:34 Donc là, en plein mai 68,
00:55:36 on découvre le cadavre d'une jeune fille
00:55:38 en position de yoga,
00:55:40 et trois protagonistes
00:55:42 qui sont liés aux événements de mai 68
00:55:44 vont se lancer dans cette enquête qui va les emmener
00:55:46 en Inde. Parce que c'était surtout ça
00:55:48 que je voulais raconter, les hippies en Inde,
00:55:50 ce grand pèlerinage spirituel
00:55:52 qui m'a toujours fasciné. Moi, je suis un peu trop jeune,
00:55:54 j'ai pas vraiment connu ça, mais ça a toujours été
00:55:56 un peu mon époque
00:55:58 idéale, quoi. - L'âge d'or. Alors, on parlera
00:56:00 dans une seconde d'Elisabeth Borne, bien sûr,
00:56:02 et d'Emmanuel Macron, mais deux ou trois
00:56:04 choses qu'on doit souvent vous poser. Mais
00:56:06 comment vous commencez à écrire ? Vous savez
00:56:08 la fin du livre ?
00:56:10 - Oui. Alors, moi, je suis
00:56:12 de ceux
00:56:14 qui pensent que pour écrire un peu là, il faut quand même
00:56:16 savoir qui a tué.
00:56:18 Il me semble, c'est mieux. Donc, ça veut dire
00:56:20 la fin. C'est-à-dire, qu'est-ce qu'on va découvrir dans les
00:56:22 dernières pages du livre ? Donc, en général,
00:56:24 quand je dis que j'ai l'idée d'un livre, ça veut dire
00:56:26 surtout que j'ai l'idée d'une fin.
00:56:28 Et ensuite, je vais organiser,
00:56:30 entreprendre, de raconter
00:56:32 toute une route avec plein de fausses
00:56:34 listes jusqu'à mon dénouement.
00:56:36 L'idée d'un livre,
00:56:38 un livre policier, c'est le dénouement.
00:56:40 Donc, évidemment, je sais... - Ça tient, effectivement,
00:56:42 les 490 premières pages
00:56:44 tiennent parfois par les
00:56:46 dix dernières. Et on est parfois déçu
00:56:48 dans les polars des dix dernières.
00:56:50 - Justement, ce qui fait souvent le prix
00:56:52 du polar, c'est l'élu de la fin.
00:56:54 Le dénouement. Si vous êtes déçu au moment
00:56:56 du dénouement...
00:56:58 - C'est que le polar n'est pas réussi.
00:57:00 - Mais alors, un livre, ce livre-là,
00:57:02 il fait par exemple 600 pages.
00:57:04 Vous l'écrivez en combien de temps ?
00:57:06 - Alors, avec les années et l'expérience,
00:57:08 j'ai pris...
00:57:10 j'ai pris de la bouteille.
00:57:12 Donc, un an.
00:57:14 Un an. - À raison de combien d'heures
00:57:16 de travail par jour ?
00:57:18 - Alors, j'ai des horaires très particuliers.
00:57:20 Je me lève à 3 heures. - Comme tous les écrivains.
00:57:22 - Voilà. - Écrivain écrit le matin.
00:57:24 - Non, mais c'est pour être
00:57:26 tranquille. Parce que moi, j'ai des enfants.
00:57:28 Enfin, bref. - Mais vous parliez
00:57:30 de l'expérience. Il y a beaucoup
00:57:32 d'ateliers d'écriture. Est-ce qu'il y a une recette ?
00:57:34 Est-ce que vous diriez qu'il y a une recette, quand même ?
00:57:36 Ou, en tout cas, des règles pour écrire un bon polar,
00:57:38 un bon thriller, un bon patch-turner ?
00:57:40 - Alors, moi, je suis pas trop pour les recettes.
00:57:42 Je suis pour trouver une histoire qui,
00:57:44 intrinsèquement, a des bons rebondissements.
00:57:46 A des complications et tout.
00:57:48 Les techniques de faux suspense,
00:57:50 c'est-à-dire les trucs bricolés
00:57:52 avec des chapitres qui s'arrêtent en plein milieu
00:57:54 d'une scène ou des choses comme ça... - Ça vous ennuie pas.
00:57:56 Mais pour terminer, donc, vous vous levez à 3 heures.
00:57:58 - À 3 heures, je travaille jusqu'à 8 heures, l'heure des enfants.
00:58:00 J'emmène les enfants
00:58:02 à l'école et tout ça. Et là, je me reproche...
00:58:04 - Pardonnez-moi, vous avez encore des enfants à l'école ?
00:58:06 - Encore des enfants...
00:58:08 Oui, oui, j'ai 4 enfants,
00:58:10 tout un florilège d'âge, et j'en ai encore
00:58:12 un qui a 8 ans. Oui, oui.
00:58:14 - Il y a 8 ans à l'école, il faut que vous en mettez. Quand on emmène ses enfants à l'école,
00:58:16 on s'en mène plus à 17 ans, vous voyez.
00:58:18 - Mais jamais on vous pose des questions comme ça, dans des émissions.
00:58:20 - Non, non, il est très direct. - C'est unique.
00:58:22 - Non, mais c'est terminé. Attendez, attendez.
00:58:24 - Alors, je réponds directement
00:58:26 à votre question, il faut compter
00:58:28 avec les remariages.
00:58:30 - Ah oui, non, non, mais donc 3 heures, 8 heures.
00:58:32 Donc ça, c'est une première séance d'écriture, et s'il y en a une deuxième,
00:58:34 vous redormez ? - Alors oui, oui, je redors à 8 heures,
00:58:36 je me remets au travail, je déjeune
00:58:38 et je redors. Donc en fait, je suis en forme quand je me lève,
00:58:40 je dors plusieurs fois. - Bon, d'accord.
00:58:42 Je voudrais qu'on parle d'Elisabeth Borne,
00:58:44 parce qu'autrement, on ne va pas
00:58:46 en parler, parce que c'est toujours passionnant.
00:58:48 Moi, j'aimais la cuisine des écrivains.
00:58:50 Comment vous écrivez ? Quand vous écrivez ?
00:58:52 Par exemple, vous écrivez, par exemple, toujours sur le même bureau ?
00:58:54 - Oui, j'ai une espèce de bureau fétiche,
00:58:56 oui, j'ai commencé avec ce bureau de notaire,
00:58:58 là, oui. - Il y a de la mauvaise culture,
00:59:00 le stabilo, tout le temps. Alors, le stabilo,
00:59:02 c'est... - Mais je dis toujours, c'est mon
00:59:04 plaisir, j'ai un quotidien
00:59:06 d'étudiant, donc je suis content d'avoir
00:59:08 vécu en étudiant, à faire des recherches.
00:59:10 - Le stabilo, vous écrivez à la main, alors, c'est ça ? - Non, non, quand je lis.
00:59:12 - Ah, parfait. - Je ne peux pas lire
00:59:14 sans un stabilo. Le stabilo, c'est comme
00:59:16 les gens qui photographient
00:59:18 leur plat, ils n'apprécient pas le plat,
00:59:20 s'ils ne l'ont pas photographié, moi, c'est pareil. - Et il y a une autre question...
00:59:22 - Je dois stabiloter pour bien lire. - Il y a une autre question que j'aime poser
00:59:24 à tous les écrivains, parce que j'ai dans la
00:59:26 tête ce que disait Jean Dormeson,
00:59:28 la page qui est publiée, c'est la quantième page
00:59:30 écrite.
00:59:32 - Oh, vous voulez dire, si j'ai
00:59:34 beaucoup réécrit ? - Oui, bah,
00:59:36 Dormeson disait que c'est la neuvième page.
00:59:38 - Oui, bah, il est très fort pour savoir
00:59:40 exactement. Non, je dirais
00:59:42 que, quand vous débutez,
00:59:44 la page qui est imprimée, c'est la 150ème page
00:59:46 que vous avez réécrite. Mais après,
00:59:48 heureusement, l'expérience fait que c'est plus ou moins ce que j'ai écrit.
00:59:50 - Bon, à crédit, je crois que c'est 20 000 pages,
00:59:52 de base. - Ah oui, mais ça,
00:59:54 après, il y a peut-être des... - 20 000 pages de base pour arriver
00:59:56 au résultat, donc... - Bon,
00:59:58 vous vous intéressez à la politique ? - Pas du tout.
01:00:00 - Pas du tout, du tout ? - Jamais
01:00:02 voté de ma vie. - Ah, bah, vous ne votez pas.
01:00:04 - Non. - Et...
01:00:06 - Oui, pourquoi ? - Pourquoi ?
01:00:08 - Parce que je suis un solitaire,
01:00:10 un indépendant, ça m'intéresse pas.
01:00:12 - Élection, piège à quillons ?
01:00:14 - Non, non, mais d'abord, je ne suis pas forcément
01:00:16 pour la démocratie, excusez-moi. - Ah oui ?
01:00:18 - Et... - Vous êtes plutôt pour la...
01:00:20 - Je fais cette émission depuis 7 ans, mais non.
01:00:22 J'ai parfois entendu des gens dire
01:00:24 des autres qui ont des... Je veux dire,
01:00:26 des autres trames, mais j'ai jamais vu
01:00:28 quelqu'un venir me dire sur le plateau "je suis pas pour la démocratie".
01:00:30 - L'idée de la démocratie semble bonne, parce que c'est...
01:00:32 On vit dans un pays,
01:00:34 c'est sympa de demander son avis à tout le monde.
01:00:36 Mais encore, faut-il avoir les moyens d'avoir
01:00:38 un avis. - Et c'est quoi l'alternative, alors, selon vous ?
01:00:40 - Ah ben, j'en ai pas. Ah si, la...
01:00:42 Comment... - La "déspotisme éclairé" ?
01:00:44 - Les philosophes grecs, vous savez...
01:00:46 - Le "déspotisme éclairé". - Le "déspotisme éclairé", oui.
01:00:48 - Le "déspotisme" et Catherine II. - C'est-à-dire un chef
01:00:50 éclairé par des spécialistes,
01:00:52 mais qui s'engueuleraient entre eux, donc de toute façon,
01:00:54 on revient toujours au même truc. - Ah oui, "déspotisme".
01:00:56 - Non mais, moi, je souffre de vivre...
01:00:58 - Je suis un peu comme vous, aussi.
01:01:00 - Vous ne faites pas confiance aux citoyens
01:01:02 pour effectuer... - Ah, pas du tout. Bah.
01:01:04 Écoutez, c'est comme si on demandait à n'importe quel passager
01:01:06 de conduire un TGV, ou à n'importe quel patient
01:01:08 de savoir quelle maladie il a.
01:01:10 Il y a un moment où il faut des connaissances, il faut savoir
01:01:12 de quoi on parle. Gouverner un pays...
01:01:14 Et je comprends pas la démocratie.
01:01:16 Tout le monde a une opinion. Là, en ce moment, tout le monde parle
01:01:18 des retraites. Vous êtes économiste, vous savez
01:01:20 exactement de quoi vous parlez ? - Ah, c'est pas une question économique.
01:01:22 - Ah ben, je suis tout le monde. - Laissez parler M. Granger,
01:01:24 s'il vous plaît. - Pardon. - Il me semble que
01:01:26 il y a trop d'ignorance qui vient
01:01:28 dans l'opinion. - En même temps,
01:01:30 vos livres ne sont pas étrangers
01:01:32 à la matière politique et...
01:01:34 - Ah non, non, je décris. - Et pourtant,
01:01:36 dans le citoyen, vous ne vous intéressez pas à la politique.
01:01:38 - Bien sûr, et puis j'ai mes idées personnelles.
01:01:40 Mais par exemple, ça m'étonne toujours qu'on demande leur avis
01:01:42 à un chanteur, à un footballeur.
01:01:44 En quoi ils savent de quoi ils parlent
01:01:46 quand on parle de politique ? - Mais vous êtes
01:01:48 en complet désaccord avec
01:01:50 le philosophe Alain,
01:01:52 qui, pour défendre la démocratie, disait
01:01:54 "Le peuple est merveilleux pour choisir."
01:01:56 Vous ne le croyez pas ? - Oui. - Ah...
01:01:58 - Est-ce qu'ils disent la même chose ?
01:02:00 - Non, mais moi, ce que j'aime, en tout cas, c'est votre courage
01:02:02 de dire les choses
01:02:04 et effectivement... - Ah si, c'est une courage
01:02:06 parce que vous êtes indépendant, mais ce que vous avez dit,
01:02:08 les écrivains... - On verra sur les réseaux
01:02:10 si ce n'était pas de l'inconscience. - Ah non, pas les réseaux.
01:02:12 - Ah oui, bah... - Vous n'êtes pas...
01:02:14 - Parce que ça, le disputisme éclairé
01:02:16 sur les réseaux, en ce moment, c'est pas... - Vous n'êtes pas sur les réseaux.
01:02:18 - C'est pas l'attendant. - Jamais, jamais, jamais.
01:02:20 - Bon, alors, écoutons quand même Emmanuel Macron,
01:02:22 parce qu'Emmanuel Macron, hier, c'est très intéressant
01:02:24 ce qui s'est passé, ce qu'il a dit.
01:02:26 Il y a une forme d'humiliation
01:02:28 qu'il a produit
01:02:30 sur Mme Borne
01:02:32 en expliquant qu'il ne fallait
01:02:34 pas se référer à
01:02:36 Pétain aujourd'hui pour parler du Rassemblement national.
01:02:38 Je pense qu'on va voir d'ailleurs la citation
01:02:40 que
01:02:42 Emmanuel Macron a dite.
01:02:44 "Le combat contre l'extrême droite ne passe plus par
01:02:46 des arguments moraux. On n'arrivera pas à faire croire
01:02:48 à des millions de Français qui ont voté pour elle
01:02:50 que ce sont des fascistes." Donc tout le monde a dit,
01:02:52 il recadre Elisabeth Borne,
01:02:54 c'est humiliant, il dirait que c'est compté avec elle.
01:02:56 Et moi, ce qui m'étonne, évidemment, toujours, c'est que
01:02:58 dans ces milieux-là,
01:03:00 les gens acceptent tout.
01:03:02 Elisabeth Borne, elle peut se lever,
01:03:04 ça aurait quand même été un peu de panache,
01:03:06 pardonnez-moi, parce qu'il peut lui dire
01:03:08 en tête à tête, mais là, c'est devant tout le monde,
01:03:10 toute la presse le lendemain en parle,
01:03:12 elle-même passe vraiment pour,
01:03:14 franchement, une victime,
01:03:16 donc elle pourrait se lever et dire, "Vous parlez de moi ?"
01:03:18 - Je n'en connais aucun
01:03:20 qui l'aurait fait.
01:03:22 - Messieurs, c'est au nom
01:03:24 de son expérience et de son âge
01:03:26 que Macron a
01:03:28 tensé la pauvre petite Elisabeth Borne
01:03:30 qui a 67 ans.
01:03:32 - Il y a une scène formidable,
01:03:34 vous savez, dans "Le Jouet" de Francis Weber,
01:03:36 je ne sais pas si vous vous souvenez de cette scène,
01:03:38 où Michel Bouquet
01:03:40 demande à Jacques François de se mettre tout nu.
01:03:42 Et il commence à se mettre
01:03:44 tout nu.
01:03:46 Et il lui dit, "Vous allez vous balader comme ça
01:03:48 dans le magasin."
01:03:50 Parce qu'il a le pouvoir, Michel Bouquet.
01:03:52 Et il lui dit, "Mais quel est le salaud ?
01:03:54 C'est moi ou... ?"
01:03:56 - Oui, mais moi, je ne suis pas d'accord avec cette analyse.
01:03:58 Je ne suis pas d'accord parce qu'Elisabeth Borne,
01:04:00 sur cette affaire, c'est hibernatus, en effet.
01:04:02 Elle se réveille d'un long sommeil.
01:04:04 Elle nous explique que le problème avec le RN,
01:04:06 c'est pétain.
01:04:08 Soyons un peu de bonne foi,
01:04:10 Marine Le Pen et Jean-Marie Le Pen,
01:04:12 ce n'est pas la même chose.
01:04:14 Qui est encore des accointances de tel ou tel membre du RN
01:04:16 avec des personnages troupes, ça, c'est exact.
01:04:18 Mais que ça soit encore le logiciel
01:04:20 collaborationniste-pétainiste, c'est faux
01:04:22 et ce n'est pas comme ça qu'on va...
01:04:24 - Oui, mais il peut lui dire en tête à tête.
01:04:26 - Non, il faut le dire.
01:04:28 Ce n'est pas une relation privée.
01:04:30 C'est un message à faire passer à la France.
01:04:32 Il l'a fait passer. Moi, je suis d'accord avec Emmanuel Macron.
01:04:34 Ce qu'a dit Elisabeth Borne est complètement inopérant
01:04:36 et à côté de la politique.
01:04:38 - Je suis persuadé, on le disait hier soir
01:04:40 et on le répète, qu'il aurait fallu
01:04:42 qu'elle quitte le Conseil des ministres
01:04:44 ou qu'elle lui réponde vivement.
01:04:46 Je suis persuadé que personne ne l'aurait fait.
01:04:48 Le monde est lâche profondément.
01:04:50 Le courage qu'on réclame pour les autres,
01:04:52 on ferait incapable de l'exercer.
01:04:54 C'est cela qui me gêne dans les critiques
01:04:56 qu'on fait souvent sur Elisabeth Borne et d'autres.
01:04:58 - Macron était de mauvaise humeur, c'est clair
01:05:00 et il a choisi de rendre publique
01:05:02 cette admonestation sévère
01:05:04 à Elisabeth Borne.
01:05:06 Mais Elisabeth Borne,
01:05:08 je ne peux pas croire qu'elle n'ait pas suivi
01:05:10 ces 50 dernières années d'un peu près
01:05:12 la politique du pays
01:05:14 et ce qu'elle en faisait, il faut revenir
01:05:16 à l'origine de ce propos, c'était pour essayer
01:05:18 de se concilier la gauche,
01:05:20 d'avoir l'air d'eux, etc.
01:05:22 Alors que Macron a bien fait de lui rappeler
01:05:24 que cette propagande contre le Front National
01:05:26 puis le Rassemblement a abouti
01:05:28 à ce qu'il est passé de 2% à 42%
01:05:30 au deuxième tour de l'ex-présidentiel.
01:05:32 C'est un échec.
01:05:34 Mais il faudrait dire à Mme Borne
01:05:36 que, simplement,
01:05:38 Jean-Marie Le Pen,
01:05:40 que Pétain est mort, que les ministres de Pétain
01:05:42 sont morts, les héritiers des ministres sont morts,
01:05:44 on en est à la troisième génération.
01:05:46 C'est insensé ce qu'elle a dit.
01:05:48 Écoutez Marion Maréchal qui a réagi hier,
01:05:50 Jardin de Bardella également, non,
01:05:52 Marion Maréchal a réagi ce matin
01:05:54 sur l'antenne de CNews
01:05:56 et elle était avec Laurence Ferrari.
01:05:58 Écoutez ce qu'a dit Marion Maréchal.
01:06:00 C'est extraordinaire
01:06:02 cette capacité de la plupart des hommes
01:06:04 politiques français à faire la morale
01:06:06 plutôt que la politique. Je sais pas, ils ont raté leur vocation.
01:06:08 Ils auraient dû être curés plutôt que ministres
01:06:10 parce que manifestement, voilà.
01:06:14 Mais ils voient du filet au Rassemblement National
01:06:16 avec des attaques comme celle d'Elisabeth Borne.
01:06:18 Pour eux, ils rigolent, vraiment.
01:06:20 Mais ça traduit l'embarras de la classe politique française
01:06:22 au-delà du pouvoir macroniste
01:06:24 à comment accrocher, comment attaquer,
01:06:26 quel est le bon angle aujourd'hui pour attaquer le Rassemblement National.
01:06:28 Il faut attaquer sur le fond.
01:06:30 C'est ça la vraie question.
01:06:32 Quand vous n'êtes pas d'accord avec quelqu'un,
01:06:34 vous attaquez sur le fond. Si vous n'êtes pas d'accord
01:06:36 avec sa politique économique, vous l'aidez.
01:06:38 Je pense que la démagogie est un angle d'attaque
01:06:40 mais qu'il est évident, mais Eric l'a dit
01:06:42 qu'aller chercher le pétennisme
01:06:44 est le plus contre-productif
01:06:46 des arguments
01:06:48 aujourd'hui pour combattre le Rassemblement.
01:06:50 Jordan Bardella, écoutez-le, il était sur RTL.
01:06:52 Je pense que quand on est Premier ministre
01:06:58 de la République française, on ne se comporte pas
01:07:00 comme un chef de gang. Je pense que
01:07:02 ces propos sont pitoyables, qu'ils sont extrêmement
01:07:04 graves. Quand on est Premier ministre
01:07:06 de la République française, on ne manipule pas
01:07:08 l'histoire de France pour salir
01:07:10 un parti politique
01:07:12 et des électeurs.
01:07:14 On parlera factuellement
01:07:16 après si vous voulez. Qui a rassemblé
01:07:18 42% des Français lors de la dernière élection
01:07:20 présidentielle.
01:07:22 Je n'accepte pas de voir
01:07:24 ma famille politique être salie de cette manière.
01:07:26 Je demande à la Première ministre de s'excuser
01:07:28 parce que ces propos ont choqué
01:07:30 beaucoup de Français, à tel point que le Président
01:07:32 de la République a été amené à la recadrer.
01:07:34 Il instrumentalise peut-être ça aussi le Président
01:07:36 de la République parce qu'il veut se séparer
01:07:38 d'Elisabeth Borne, ce qui est quand même très humiliant.
01:07:40 Les 100 jours de Mme Borne à l'arrivée,
01:07:42 c'est les 100 jours d'Emmanuel Macron. On sait qu'ils sont en guerre
01:07:44 tous les deux. En fait, tous les messages qui sont donnés
01:07:46 au pays sont lamentables de l'exécutif.
01:07:48 Lamentable ! Parce que vous avez un Premier ministre
01:07:50 qui est humilié par le Président de la République.
01:07:52 C'est lamentable ! - Je suis humilié tout seul.
01:07:54 - Non, non, c'est lamentable !
01:07:56 - C'est ce qui se passe.
01:07:58 - Mais arrêtez ! - Quand on est autant à côté
01:08:00 de la plaque, on évite de parler. - Il s'est humilié
01:08:02 d'abord. - Non mais dans la
01:08:04 situation où son gouvernement est le
01:08:06 Président, il y a deux possibilités.
01:08:08 Ou bien dire "ça fait des années qu'on est
01:08:10 mauvais sur ce chapitre" ou bien dire
01:08:12 "vous êtes des fascistes". Elle a choisi la facilité.
01:08:14 Il continue à être
01:08:16 les éripiers du maréchal Pétain. - Alors t'as rien à dire que ça fait
01:08:18 des années qu'on est mauvais sur ce sujet.
01:08:20 Et que c'est le grand problème politique
01:08:22 français. Et que
01:08:24 Fabius avait dit toute la vérité en 1984.
01:08:26 Le Front National pose
01:08:28 de bonnes questions, même si on peut
01:08:30 ou on doit contester ses réponses. - Et parce que la
01:08:32 moralité est plus facile que la politique.
01:08:34 - Mais on n'a pas avancé entre temps.
01:08:36 - Et il devrait se demander pourquoi le
01:08:38 parti des héritiers du maréchal Pétain
01:08:40 est à 42%. - Oui, il y a 42%
01:08:42 de pétainistes en France. - C'est ça la question ? - Non mais
01:08:44 bien sûr que c'est pas sérieux. Évidemment que c'est
01:08:46 pas sérieux. Faute de casting,
01:08:48 Jordan Bardella pour Mme Borne.
01:08:50 - Je pense qu'elle n'aurait jamais dû être nommée, si vous voulez.
01:08:54 Je pense qu'elle disparaîtra aussi vite qu'elle est
01:08:56 apparue dans l'histoire de la Vème République.
01:08:58 Et qu'elle crée aujourd'hui une gêne
01:09:00 parce qu'elle s'est donnée 100 jours
01:09:02 pour insuffler
01:09:04 un cap. On voit bien qu'il n'y a aucun cap.
01:09:06 Il n'y a pas de vision aujourd'hui. Et si les
01:09:08 100 jours sont une référence à Napoléon, je vous rappelle
01:09:10 que ça s'est fini à Waterloo. - C'est intéressant
01:09:12 également de voir
01:09:14 les réactions des uns et des
01:09:16 autres sur ce sujet. Et notamment
01:09:18 la réaction
01:09:20 je crois de
01:09:22 Edouid Plenel qui a
01:09:24 également fustigé. Le président de la République
01:09:26 reproche à sa première ministre d'avoir
01:09:28 qualifié Marine Le Pen d'héritière du pétainisme.
01:09:30 Soit Macron estime que ce n'est pas le cas,
01:09:32 soit il considère qu'il ne faut plus le dire.
01:09:34 Dans les deux cas, c'est inquiétant.
01:09:36 Et il y a un grand papier.
01:09:38 Alors toute la presse de l'ultra-gauche,
01:09:40 pétain et le RN et l'aveuglement d'Emmanuel Macron.
01:09:42 En fait, tous ces gens
01:09:44 Mediapart, Libération,
01:09:46 leur logiciel s'est arrêté
01:09:48 en 45.
01:09:50 Ou en 80.
01:09:52 - Mais la formule définitive,
01:09:54 on la doit à Jospin,
01:09:56 il a parlé du théâtre antifasciste.
01:09:58 - Nous sommes dans le théâtre antifasciste.
01:10:00 Donc les références à Pétain
01:10:02 en font partie. C'est pas comme ça
01:10:04 que vous allez faire descendre le RN.
01:10:06 Vous avez même toute chance de le faire monter.
01:10:08 - Et effectivement,
01:10:10 tout ce qui est à la gauche
01:10:12 de M. Plenel,
01:10:14 ou à la droite plutôt, est qualifié de fasciste.
01:10:16 D'autre à droite, alors un coup c'est CNews,
01:10:18 un coup... Vous avez vu
01:10:20 quand même la Une du Monde,
01:10:22 ça fait deux fois que je le cite,
01:10:24 lundi,
01:10:26 la tendance illibérale
01:10:28 des républicains.
01:10:30 Le monde, la gauchisation du monde
01:10:32 n'est plus à montrer.
01:10:34 Évidemment, surtout ces sujets-là,
01:10:36 bien sûr.
01:10:38 Les républicains seraient illibéraux.
01:10:40 La tendance illibérale des républicains.
01:10:42 - Oui.
01:10:44 - On considère que l'état de droit est intangible.
01:10:46 C'est ça.
01:10:48 - C'est une grosse erreur de mon point de vue.
01:10:50 - L'état de droit est intangible,
01:10:52 et donc si on touche à l'état de droit,
01:10:54 et que l'Europe n'a pas le droit
01:10:56 d'être efficace.
01:10:58 - On peut changer le droit en restant dans l'état de droit.
01:11:00 - Voilà.
01:11:02 - Le droit peut changer.
01:11:04 - Il y a une part de l'état de droit qui doit demeurer,
01:11:06 une autre qui peut évoluer.
01:11:08 - Jean-Christophe Granger est avec nous ce matin,
01:11:10 pour quelqu'un qui ne croit plus trop à la démocratie.
01:11:12 Vous parlez beaucoup du général De Gaulle, d'ailleurs.
01:11:14 - C'était l'époque, moi personnellement.
01:11:16 C'était l'époque. On vivait avec ce
01:11:18 grande silhouette.
01:11:20 Et puis mai 68 l'a fait un peu trembler.
01:11:22 Enfin bon, je raconte comment ça se passe.
01:11:24 C'était quand même folklore.
01:11:26 Folklore. Très folklore.
01:11:28 Et encore une fois, c'est pour l'ambiance.
01:11:30 Moi ce que je veux raconter, c'est
01:11:32 mon enquête criminelle.
01:11:34 - Et cette enquête criminelle, d'ailleurs,
01:11:36 elle est menée par...
01:11:38 Comment dire... par un flic. C'est bien ça ?
01:11:40 - Ça n'a pas l'air très original, moi.
01:11:42 - C'est factuel.
01:11:44 - C'est vrai ou pas ?
01:11:46 - Et il est
01:11:48 plutôt secondé, aussi,
01:11:50 ce flic, par
01:11:52 des amis. - Voilà. Il est secondé
01:11:54 par deux étudiants, dont l'un
01:11:56 est son frère, et l'autre
01:11:58 une jeune fille qui était la meilleure
01:12:00 amie de la victime. Et à eux
01:12:02 trois, parce qu'à l'époque les flics
01:12:04 ont autre chose à faire, donc en pleine
01:12:06 guerre civile de mai 68,
01:12:08 ils se lancent dans cette enquête
01:12:10 et ils suivent le fil
01:12:12 de l'hindouisme. Et ça va les emmener
01:12:14 à Calcutta, puis à Bénarres. Donc c'est une
01:12:16 grande aventure. Oui, c'est aussi
01:12:18 un roman d'aventure.
01:12:20 - Pourquoi, comment vous estimez,
01:12:22 ou pourquoi
01:12:24 les auteurs de Polard,
01:12:26 Simenon était considéré
01:12:28 comme un auteur de Polard, il y aurait d'ailleurs beaucoup à dire,
01:12:30 est-ce que Polard ou pas, sur Georges Simenon,
01:12:32 mais quand il est mort, il était
01:12:34 disons-le, méprisé.
01:12:36 Et puis, avec
01:12:38 le temps, méprisé.
01:12:40 Il n'a jamais eu un prix. - Non.
01:12:42 - Non, il n'était pas méprisé.
01:12:44 - Écoutez, moi je veux bien...
01:12:46 Alors, on va prendre un indicateur
01:12:48 qui est le prix Goncourt. Un seul.
01:12:50 Et puis on va prendre le prix de l'Académie
01:12:52 française qui est un deuxième indicateur.
01:12:54 Et puis on va prendre le prix Nobel qui est un troisième indicateur de littérature.
01:12:56 Jamais il n'a eu ça, pardonnez-moi.
01:12:58 - Simenon a été
01:13:00 classé parmi les romanciers de Gard et il a fini dans la
01:13:02 Pléiade. - Oui, mais si on considère
01:13:04 que l'humilité par Gancourt... - Donc moi ce qui m'intéresse,
01:13:06 c'est que vous avez choisi ce genre
01:13:08 que le Polard... - Oui, mais Pascal, si on
01:13:10 considère que le mépris, c'est l'absence
01:13:12 de considération officielle,
01:13:14 c'est ça que je veux dire.
01:13:16 - Ah non, oui, mais il y a autre chose.
01:13:18 - Il n'était pas déprisé par les lecteurs, les lecteurs
01:13:20 lui ont vu, ni par les metteurs en scène.
01:13:22 D'ailleurs, comme Jean-Christophe Grandjean,
01:13:24 les metteurs en scène ont passé leur temps à adapter
01:13:26 les films. - André Gide qui ne se remettait pas
01:13:28 d'avoir raté Proust, a voulu
01:13:30 ne pas rater Simenon. - Oui, tout à fait. - Et c'est pour ça
01:13:32 que Simenon a été chez Gallimard.
01:13:34 - Nous sommes d'accord. Mais j'ai cité
01:13:36 trois indicateurs dans le...
01:13:38 Dans l'univers littéraire,
01:13:40 il n'avait pas la carte.
01:13:42 Alors que dans le même temps, vous pourriez
01:13:44 citer des livres qui sont absolument
01:13:46 illisibles aujourd'hui,
01:13:48 qui avaient la carte.
01:13:50 - Non, mais là, je suis d'accord. - Et notamment ceux
01:13:52 qu'on écrivait sans virgule, sans point,
01:13:54 sans rien du tout, dans ces années-là.
01:13:56 - Et l'âme de Solers. - Oui, mais
01:13:58 Solers, très intéressant, Solers,
01:14:00 c'était un personnage qui restera
01:14:02 bien au-delà de... - Il écrit un pamphlet sur lui, même deux.
01:14:04 - Bon. Alors, moi, votre avis
01:14:06 sur cette littérature, par exemple,
01:14:08 cette littérature
01:14:10 dite populaire, d'abord, est-ce que ça vous gêne,
01:14:12 parfois, de... Vous n'avez pas eu
01:14:14 de prix prestigieux en termes
01:14:16 de littérature ? Personne n'imagine que vous
01:14:18 ayez le bon cours pour... Lorsque vous
01:14:20 publiez quelque chose.
01:14:22 - Alors, je voudrais dire deux choses. La première,
01:14:24 je pense, ça a beaucoup changé.
01:14:26 On regarde les romans policiers
01:14:28 d'un oeil plus bienveillant, maintenant,
01:14:30 je pense. Il y a tellement
01:14:32 d'anciens auteurs qui sont des grands auteurs.
01:14:34 Ça viendrait à l'idée de personne de dire que
01:14:36 Chandler ou Manchette sont
01:14:38 des petits auteurs. Tout le monde sait que c'est des grands
01:14:40 auteurs. Bon. Et puis, alors, moi, pour ma
01:14:42 part, personnellement, c'est le genre que j'adore.
01:14:44 C'est le genre qui a un devoir
01:14:46 d'intrigue. Quand vous avez une enquête policière,
01:14:48 vous êtes sûr que vous n'allez pas partir dans
01:14:50 les digressions foireuses.
01:14:52 Donc, moi, c'est ça que j'aime. J'aime
01:14:54 être à haper, absorbé par un livre,
01:14:56 si possible bien écrit,
01:14:58 mais surtout aspiré
01:15:00 par un livre. Moi, j'ai fait des études de lettres. J'ai,
01:15:02 pendant des années, lu les
01:15:04 auteurs les plus difficiles, surtout dans les
01:15:06 années 80, on lisait tous Barthes et
01:15:08 Joyce. Et bien, tout d'un coup,
01:15:10 j'ai découvert les Polars.
01:15:12 J'ai découvert des livres
01:15:14 qu'on ne regardait pas toujours
01:15:16 dans le coin de la page où on en était. Vous voyez,
01:15:18 vous étiez absorbé par le livre, avalé.
01:15:20 Et ça avait été un plaisir artistique,
01:15:22 esthétique suprême.
01:15:24 Donc, moi, j'ai tout de suite dit, c'est ça que je veux faire.
01:15:26 J'ai eu la chance d'être reporter en même temps.
01:15:28 Donc, j'ai eu énormément d'aventures,
01:15:30 de voyages extrêmes.
01:15:32 Donc, j'ai dit, je peux concilier
01:15:34 mon expérience, mes souvenirs, et puis ce genre
01:15:36 littéraire que j'adore. Et il ne m'est jamais
01:15:38 venu à l'idée de faire autre chose. D'abord, je ne pourrais
01:15:40 pas. Je suis inspiré dans ce domaine-là.
01:15:42 Et puis, alors, je suis content
01:15:44 de savoir que ces ménons n'avaient aucun prix, parce que j'en ai aucun non plus.
01:15:46 Et ce n'est pas grave,
01:15:48 vous savez, ce qui compte, c'est
01:15:50 quand même d'être lu.
01:15:52 L'émotion de vos lecteurs sous la couette,
01:15:54 quand ils tremblent, c'est quand même ça.
01:15:56 Tout le cirque littéraire.
01:15:58 - Ça vous ferait de temps en temps vous faire plaisir
01:16:00 si on reconnaissait un talent
01:16:02 d'écriture, tout simplement.
01:16:04 - La tendance change un petit peu, là, avec mes romans
01:16:06 historiques, on commence à être
01:16:08 un peu plus... Mais on a toujours été sympa
01:16:10 avec moi, franchement. Les gens ont une image que
01:16:12 j'ai été massacré
01:16:14 par la critique, ce n'est pas du tout vrai. - Ah non, moi je ne dis pas ça du tout.
01:16:16 - Soit on ne parle pas de moi, soit ceux qui en parlent
01:16:18 c'est qu'ils ont lu et qu'ils ont aimé. - Non, je parle des critiques
01:16:20 et évidemment on vous aime bien. Je pense que
01:16:22 votre personnalité aussi participe à ça,
01:16:24 parce que vous êtes plutôt sympathique
01:16:26 sur les plateaux de télévision. - Ah, sympathique !
01:16:28 Je suis sympathique !
01:16:30 - Et plutôt agréable. Et puis
01:16:32 effectivement, vous donnez du plaisir aux lecteurs
01:16:34 donc je pense que c'est très très important. - Non mais...
01:16:36 - Les critiques vous apprécient. - Vous faites bien de dire les concours et tout ça.
01:16:38 - Voilà, c'est ça. - De toute façon, il y a une loi
01:16:40 du marché, les dates de sortie, tout ça.
01:16:42 Moi, je ne suis pas... Si vous remarquez, sous la couverture
01:16:44 colorée, je suis maintenant dans la blanche
01:16:46 d'Alain Michel. - Ah ouais, c'est...
01:16:48 - Donc là, c'est... - La noblesse
01:16:50 de l'Alain. - Voilà, mais je ne suis pas
01:16:52 sur ce circuit des prix, tout ça.
01:16:54 Tant pis pour moi. - Malgré votre singularité,
01:16:56 est-ce qu'il y a un genre
01:16:58 français, à votre avis,
01:17:00 par rapport à d'autres grands romanciers
01:17:02 étrangers ? Connolly
01:17:04 ou la littérature scandinave,
01:17:06 par exemple ? - Alors, ce qu'on a coutume
01:17:08 de dire, excusez-moi, je vais me mettre en avant,
01:17:10 mais que, à partir de
01:17:12 mes bouquins, il y a eu plusieurs auteurs français
01:17:14 qui ont suivi un peu ce sillon
01:17:16 et qui ne s'en cachent pas, d'ailleurs. Ça me fait plaisir
01:17:18 et en même temps, ça ne me rajeunit pas parce qu'on commence à parler
01:17:20 de moi comme un pépère. - Ah ça oui,
01:17:22 parce que le vol des cigognes... - Un modèle du passé.
01:17:24 - Le vol des cigognes, c'est à 25 ans, vous m'avez dit tout à l'heure.
01:17:26 - Et donc, il y a...
01:17:28 - C'était bien, le vol des cigognes. - Des nouveaux.
01:17:30 - Parce que... - Celui-là est pas mal
01:17:32 non plus. - Non mais, ceux qui vous
01:17:34 aiment bien, alors ça doit être terrible quand on est
01:17:36 écrivain parce que c'est comme quand les chanteurs
01:17:38 et ça, il y a des périodes. Et le vol
01:17:40 des cigognes qui était votre premier roman ?
01:17:42 - Oui. - Bon, celui-là, pour
01:17:44 les amateurs de granger, je suis
01:17:46 persuadé qu'il a une place particulière
01:17:48 dans votre cœur. - Alors, ça a été une
01:17:50 malédiction, ça va mieux maintenant.
01:17:52 Mais pendant 10 bonnes années, quand
01:17:54 je faisais une signature, tout le monde me parlait du vol des cigognes.
01:17:56 - Oui, oui. - Je suis en train de signer mon 10e livre.
01:17:58 - Eh oui. - Je disais, oui, bon, bon.
01:18:00 - C'est comme un chanteur, bah oui. Bon, vous
01:18:02 lisez vos confrères ?
01:18:04 - Alors, je les lis,
01:18:06 comme disait, il y a
01:18:08 une phrase très connue, les auteurs
01:18:10 se lisent pas, ils se surveillent. - Exactement.
01:18:12 - Eh bien, je surveille mes...
01:18:14 mes disciples, on va dire, pour pas dire
01:18:16 mes rivaux. Mais oui, oui, je regarde un peu
01:18:18 ce qui se passe. - Dicker, si vous avez peut-être lu,
01:18:20 quand même. - Oui, alors... - Je pense que dans le
01:18:22 preuse, ce qui avait été... - Pas beaucoup lu, mais je regarde quand même
01:18:24 de temps en temps ce que font les frontiniers.
01:18:26 - Voilà, frontiniers, Bernard
01:18:28 Minier, tout ça. Mais je les surveille.
01:18:30 - Bah oui, bah non, mais écoutez,
01:18:32 c'est parfait. Bon, il est 10h31,
01:18:34 Audrey Bertheau.
01:18:36 - A Beauvais-Danoise, un
01:18:40 enfant de 8 ans a été gravement blessé
01:18:42 après avoir été renversé dans un rodéo urbain.
01:18:44 Les faits ont eu lieu dimanche,
01:18:46 il se promenait avec ses parents lorsqu'une
01:18:48 moto qui arrivait à
01:18:50 Vivaldière pour échapper à un
01:18:52 contrôle de police l'a percuté.
01:18:54 Le chauffard a été interpellé, placé en
01:18:56 garde à vue. Il doit être jugé aujourd'hui
01:18:58 en comparution immédiate.
01:19:00 Le gouvernement présente un plan
01:19:02 pour les saisonniers aujourd'hui. Face aux tensions
01:19:04 de recrutement, le gouvernement lance son plan
01:19:06 2023-2025. L'année
01:19:08 dernière, le recrutement des saisonniers a baissé 30%.
01:19:10 Ce plan est articulé autour
01:19:12 de trois axes, l'accompagnement, la formation
01:19:14 et le logement des saisonniers.
01:19:16 Et puis accusé d'inaction climatique,
01:19:18 TotalEnergie retrouve aujourd'hui
01:19:20 les militants du climat au tribunal de Paris.
01:19:22 Une coalition d'ONG et de collectivités
01:19:24 dont les villes de Paris et de New York
01:19:26 demandent à la justice de contraindre Total
01:19:28 à aligner sa stratégie climatique sur
01:19:30 l'accord de Paris. La décision des juges
01:19:32 n'est pas attendue avant 2024 ou même
01:19:34 2025. Comme il nous reste trois minutes,
01:19:36 je vous avais promis qu'on écouterait M. Jankovici
01:19:38 qui souhaite qu'on ne
01:19:40 voyage plus en avion.
01:19:42 En tout cas, on aurait des quotas,
01:19:44 on aurait le droit à quatre allées-retours.
01:19:46 C'est pour ça qu'on ne peut pas avoir cinq,
01:19:48 parce que tu ne reviens plus sur le cinquième.
01:19:50 - Ah oui, mais c'est quatre voyages,
01:19:52 pas quatre allées-retours.
01:19:54 - Non, c'est quatre voyages.
01:19:56 - Si tu pars, si tu en as besoin de cinq,
01:19:58 tu peux revenir. - Si, tu peux revenir
01:20:00 à la nage ou en bateau.
01:20:02 M. Jankovici, écoutez-le.
01:20:04 - Également dans ce document,
01:20:08 un objectif
01:20:10 de moins d'avions
01:20:12 pour une partie des gens qui partent en vacances.
01:20:14 Donc là, la question reste
01:20:16 ouverte qui est "comment on fait ?"
01:20:18 - Comment on fait ? - Est-ce qu'on monte le prix
01:20:20 des billets ? Est-ce qu'on met des quotas ?
01:20:22 - Et puis, ce que vous aviez proposé la dernière fois,
01:20:24 et je vous avais posé la question, et votre réponse
01:20:26 est devenue absolument virale, je crois que
01:20:28 elle est encore postée tout le temps,
01:20:30 c'est votre idée qu'il faudrait
01:20:32 un quota de, vous aviez dit, je ne sais plus,
01:20:34 quatre... - Quatre vols. Alors depuis, j'ai fait le calcul.
01:20:36 - Alors, attendez, je vais le dire avant.
01:20:38 De quatre ou cinq vols... - Dans une vie.
01:20:40 - Dans une vie. Donc chacun d'entre nous,
01:20:42 a droit à quatre ou cinq vols, et
01:20:44 voilà comment on lutterait vraiment
01:20:46 contre le réchauffement climatique, ça avait fait réagir
01:20:48 de tous côtés.
01:20:50 Est-ce que vous maintenez cela ?
01:20:52 Ou est-ce que vous avez évolué ? - Oui, tout à fait, parce que... Non, depuis, j'ai fait
01:20:54 les calculs, c'est à peu près le bon ordre de grandeur.
01:20:56 Mais il faut bien comprendre
01:20:58 que mon père, qui était pourtant
01:21:00 une catégorie socio-professionnelle
01:21:02 supérieure, puisqu'il était prof d'université,
01:21:04 quand il est allé aux Etats-Unis dans les années
01:21:06 50 pour faire un post-doc, il est allé en bateau.
01:21:08 Donc, l'idée que même
01:21:10 on puisse prendre quatre vols en avion
01:21:12 dans une vie,
01:21:14 il y a un gros demi-siècle,
01:21:16 ça n'existait pas, pour la population
01:21:18 dans son ensemble. Donc ce truc qui
01:21:20 paraît aujourd'hui inconcevable,
01:21:22 restrictif, malthusien, triste cirque,
01:21:24 casse-bonbon et j'en passe,
01:21:26 à une partie des gens qui réagissent,
01:21:28 il faut bien qu'ils se rendent compte que c'est quelque chose
01:21:30 qui est extrêmement récent,
01:21:32 et qui partira avec le pétrole,
01:21:34 parce que quand on regarde les alternatives techniques
01:21:36 au pétrole dans l'aviation, de toute façon,
01:21:38 une fois qu'il n'y aura plus de pétrole,
01:21:40 il n'y aura pas de quoi assurer quatre vols dans une vie,
01:21:42 par terriens.
01:21:44 - Oui, mais ce qui est fascinant,
01:21:46 c'est que lui, il est dans un extrême,
01:21:48 mais regardez ce qui se passe, je parle en tant que parisien,
01:21:50 mais ça doit être la même chose dans d'autres villes,
01:21:52 les touristes sont revenus en masse, comme si rien ne se passait,
01:21:54 comme s'il n'y avait pas de
01:21:56 dérèglement climatique, comme si les conditions
01:21:58 étaient celles d'il y a un siècle,
01:22:00 le tourisme de masse s'abat à nouveau
01:22:02 sur toute la planète, après la parenthèse
01:22:04 du Covid et d'autres crises.
01:22:06 - Le mot pour lequel je ne serais pas contre
01:22:08 de diminuer le nombre d'avions,
01:22:10 c'est l'absence de touristes dans Paris.
01:22:12 Je suis d'accord avec vous.
01:22:14 - C'est dément.
01:22:16 - Mais en même temps,
01:22:18 je suis moi-même touriste parfois.
01:22:20 - Un hommage rendu à Paris,
01:22:22 malgré les plates-premises.
01:22:24 - M. Granger, c'était bien de vous recevoir.
01:22:26 - Oui. - Merci beaucoup.
01:22:28 - Franchement, c'était un plaisir.
01:22:30 - C'est vrai que c'est un homme sympathique.
01:22:32 - Exactement. - C'est comme M. Bappé.
01:22:34 - Il a le talent et la sympathie.
01:22:36 - Vous écrivez en ce moment ?
01:22:38 - Mon prochain, oui.
01:22:40 - Vous êtes levé à 3h aujourd'hui ?
01:22:42 - Oui, je peux parler des années 80 et du sida.
01:22:44 - Vous vous êtes levé à 3h ?
01:22:46 - Oui. - Vous écrivez tous les jours ?
01:22:48 - Tous les jours.
01:22:50 - Que Dieu fait du lundi au dimanche ?
01:22:52 - Oui.
01:22:54 - Quand vous prenez des vacances ?
01:22:56 - Non. Je le raconte souvent.
01:22:58 J'aime bien entendre mes enfants à piscine,
01:23:00 mais je rate.
01:23:02 C'est un peu comme les vases communiquants.
01:23:04 Ce qui est dépensé d'un côté doit être gagné de l'autre.
01:23:06 Donc je ne lâche pas le...
01:23:08 Non, je rate.
01:23:10 - Mais on ne pense qu'à ça quand on écrit.
01:23:12 - On ne pense qu'à ça.
01:23:14 - Quand vous êtes avec vos enfants,
01:23:16 avec votre épouse...
01:23:18 - J'en ai souvent parlé,
01:23:20 parce que j'écris des romans très noirs,
01:23:22 mais c'est aussi une sorte de catharsis,
01:23:24 d'exorcisme.
01:23:26 Toutes mes idées noires, je les mets dans mes livres.
01:23:28 Je suis au contraire un papa souriant et purifié.
01:23:30 Toutes mes noirceurs sont dans mon bureau,
01:23:32 dans mes livres. Et quand je sors...
01:23:34 - Vous avez dit tout à l'heure,
01:23:36 l'important c'est de savoir qui a tué.
01:23:38 Moi je cite souvent un roman de Simnon
01:23:40 qui s'appelle "La chambre bleue",
01:23:42 où on ne sait pas qui a tué,
01:23:44 mais on ne sait pas surtout qui est tué.
01:23:46 - Ah bon ?
01:23:48 - Les 100 premières pages,
01:23:50 c'est extraordinaire "La chambre bleue".
01:23:52 - Et c'est un adaptation au cinéma.
01:23:54 - Il y a un type qui est avec un juge d'instruction,
01:23:56 on se doute bien qu'il est peut-être pour ça,
01:23:58 arrêtez de fumer, parce que là,
01:24:00 vous êtes au bord du précipice.
01:24:02 Et on ne sait pas, on se dit,
01:24:04 vous allez faire un grand pas en avant,
01:24:06 et on ne sait pas qui est tué.
01:24:08 Vous ne connaissez pas "La chambre bleue" ?
01:24:10 - Non, mais il y en a beaucoup.
01:24:12 - Oh non, mais faites attention quand même.
01:24:14 - C'est une autre idée pour "L'arrêt du tabac".
01:24:16 - Ah oui, franchement, n'attendez pas.
01:24:18 Je ne sais même pas si vous allez...
01:24:20 - C'est bon, je vous en profite, je ne peux pas parler.
01:24:22 - Je ne sais même pas si vous allez aller
01:24:24 jusqu'à septembre. C'est pour ça que vous allez
01:24:26 arrêter en septembre.
01:24:28 - Non, non, je profite des ans.
01:24:30 - Je ne sais pas si vous serez encore là.
01:24:32 Mathieu Sémille-Prolat était à la réalisation.
01:24:34 J'arrête en septembre, pourquoi ? Parce que je ne suis plus là.
01:24:36 Mathieu Sémille-Prolat était à la réalisation,
01:24:38 Ludovic Liébard était à la vision,
01:24:40 Rodrigue Lepradeau était au son, merci à Marine Lanson,
01:24:42 à Kylian Salé. Toutes ces émissions
01:24:44 sont à retrouver sur cnews.fr.
01:24:46 Jean-Marc Morandini, dans une seconde,
01:24:48 Jean-Christophe Granger,
01:24:50 Rouge, Karma, Romand,
01:24:52 Albin Michel, lisez-le,
01:24:54 le ! A tout à l'heure !
01:24:55 Merci à tous !
01:24:57 Merci à tous !