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Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau

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00:00 Bonjour, aujourd'hui dans la santé expliquée à ma fille, je répondrai aux questions de
00:04 Sacha sur les grains de beauté et nous vous dirons comment les surveiller.
00:08 Puis le docteur Martin Blachier nous dira pourquoi les infections sexuellement transmissibles
00:14 sont en augmentation avec ses nombreux conseils bien sûr.
00:17 Sacha, on s'intéresse aujourd'hui aux grains de beauté, ils font partie intégrante
00:27 de notre identité, mais c'est vrai qu'on se pose souvent des questions, est-ce qu'il
00:31 est normal, est-ce qu'il n'est pas normal, est-ce qu'il faut que j'aille consulter
00:33 un dermatologue, est-ce qu'il pourrait être cancéreux ou pas, donc il y a plein de questions
00:38 qui se posent et aujourd'hui on va voir s'il faut s'inquiéter et si oui, quand il faut
00:43 s'inquiéter.
00:44 Alors avant de voir quand il faut s'inquiéter, est-ce que tu peux nous réexpliquer ce que
00:48 c'est un grain de beauté, pourquoi tout à coup au milieu du bras on va avoir une tâche
00:53 plus foncée que le reste ? Et personne n'allait même au même endroit.
00:55 Ça vient d'où ? Alors ça vient, en fait on n'en a pas à
00:58 la naissance, il y a ce qu'on appelle un névus qui peut arriver à la naissance, mais c'est
01:02 autre chose, c'est pas un grain de beauté, c'est une tâche un peu grosse, mais sinon
01:05 on ne naît pas avec des grains de beauté.
01:07 Ça arrive quand alors ? Ça arrive au moment de l'enfance, vers l'adolescence,
01:11 il y en a pas mal qui viennent pousser vers l'adolescence, au moment de la grossesse
01:14 aussi sûrement lié aux hormones, et puis en fait on en a plein comme ça jusqu'à
01:19 30-35 ans et après il n'y en a plus de nouveaux qui apparaissent, c'est-à-dire qu'en fait
01:24 jusqu'à 30-35 ans on a notre capital.
01:27 Ils peuvent apparaître, mais après c'est bon ils sont tous là.
01:29 Alors on peut en avoir absolument partout, sur tout le corps.
01:33 Ce qu'il faut comprendre c'est que le grain de beauté, en fait c'est une erreur, c'est
01:37 un bug dans le corps.
01:39 Tu sais que dans les couches profondes de la peau, il y a des cellules qu'on appelle
01:43 des mélanocytes.
01:44 Ces mélanocytes sont là pour fabriquer des grains de mélanine, de pigments, c'est ce
01:50 qui apparaît par exemple quand on est au soleil, les mélanocytes vont libérer de
01:55 la mélanine, c'est ce qui va donner le bronzage.
01:57 On y reviendra, on fera une émission sur le bronzage.
01:59 Donc en fait on ne sait pas pourquoi, on ne sait pas comment, de manière totalement aléatoire,
02:06 quelques-uns de nos mélanocytes buguent et envoient comme ça des pigments de mélanine
02:10 à la surface de la peau, comme ça sans raison.
02:13 Ça n'a aucun caractère de gravité.
02:15 Non, c'est bénin la plupart du temps.
02:17 Mais tu vois, les couleurs peuvent être très variées, elles peuvent être très très
02:22 claires, couleurs chères, elles peuvent être marrons clairs, marrons foncés, il y en a
02:26 parfois qui sont noirs.
02:27 Pareil, les tailles, il y en a des tout petits, il y en a des un peu plus gros, généralement
02:30 ça fait moins de 6 mm, mais bon, tu peux avoir quand même toutes les tailles et surtout
02:33 tu peux en avoir absolument sur tout le corps.
02:36 Donc voilà ce que sont ces fameux grains de beauté, une erreur qui arrive comme ça
02:42 de manière totalement aléatoire.
02:44 Et alors quand est-ce qu'on s'inquiète ? Est-ce que c'est quand le grain de beauté
02:48 va être en relief, va être bombé ? Est-ce que c'est quand il y a un poil dedans ? Est-ce
02:51 que c'est quand il commence à saigner ? À quel moment un grain de beauté peut être
02:55 dangereux ?
02:56 Alors ça, ce sont vraiment les questions que tout le monde se pose.
02:59 Alors qu'il soit bombé ou plat, il n'y a aucun signe de gravité, ça ne change rien.
03:04 Qu'il y ait un poil ou pas, ça ne change rien.
03:08 On peut l'enlever ?
03:09 On peut le couper, on peut l'arracher, on peut l'enlever.
03:11 Ce n'est pas ça qui va transformer quelque chose de bénin en quelque chose de malin,
03:15 en un cancer.
03:16 Qu'est-ce que tu m'as dit encore ?
03:18 Si ça saigne.
03:19 Alors s'il saigne avec des raisons, c'est-à-dire par exemple quand quelqu'un se rase et qui
03:27 fait saigner le grain de beauté, il y a une raison, c'est normal.
03:31 Pas dangereux.
03:32 S'il est par un frottement avec la bretelle ou le soutien-gorge, il y a une raison.
03:34 Alors qu'est-ce qui est dangereux ?
03:35 Tout ça, ce n'est pas dangereux, mais c'est important de le préciser.
03:39 Si quelqu'un a un poilu, un bombé ou qui saigne avec une raison, aucun risque de cancérisation.
03:44 En revanche, le facteur essentiel de cancérisation d'un grain de beauté, c'est le soleil.
03:51 Le soleil, en fait, ce qu'il faut comprendre, c'est qu'on a tous un capita...
03:57 Parce qu'en fait, on va voir qu'il y a des gens plus arides que d'autres, quand un grain
04:01 de beauté se transforme en mélanome, en cancer.
04:04 Pourquoi le soleil ?
04:05 Parce qu'en fait, le soleil, c'est une agression pour la peau, tu sais.
04:11 Et notre corps se protège, notamment avec le bronzage, la peau qui s'épaissit, etc.
04:17 Mais c'est une agression pour la peau.
04:18 Et on a tous, et là-dessus, on est tous différents, on a tous un capital solaire qui nous est
04:24 propre.
04:25 C'est-à-dire qu'en fait, on a des moyens dans le corps de réparer.
04:30 Quand le soleil fait des dégâts avec ses rayonnements qui pénètrent en profondeur,
04:35 il peut abîmer le noyau des cellules, etc.
04:36 On a un petit système de correction qui vient et qui répare tout ça.
04:40 Sauf qu'à un moment, comme on a chacun un potentiel de correcteur, un nombre qui est
04:47 déjà pré...
04:48 - Mitié.
04:49 - Voilà.
04:50 Et une fois qu'on a épuisé ce potentiel, on n'en a plus.
04:53 Cette réserve de correcteur, on n'en a plus.
04:56 Et donc là, ça peut se transformer.
04:57 Mais on n'est pas tous égaux, tu vois.
05:00 - Donc, il ne faut pas du tout s'exposer au soleil ?
05:02 - Alors, le soleil, non, non.
05:05 Pas du tout.
05:06 On n'aime pas ça.
05:07 Alors attention.
05:08 - C'est pas possible.
05:09 - Attention, il y a des gens, par exemple, avec la peau claire, les cheveux roux et les
05:13 yeux clairs, de toute façon, eux, il vaut mieux qu'ils ne s'exposent pas au soleil,
05:17 puisque de toute façon, ils ne vont pas bronzer, ils vont brûler.
05:21 Donc en général, ils le savent, ils ne s'exposent pas.
05:24 Mais pour répondre à ta question...
05:25 - Et donc, il y a encore plus de risques que ça se transforme en cancer.
05:28 - Tout à fait.
05:29 Pour répondre à ta question, il faut surtout éviter, ça c'est pour tout le monde, de
05:34 s'exposer au soleil entre 12h et 16h.
05:38 Parce que c'est là où les rayons sont les plus puissants, les plus forts, qui vont attaquer
05:43 en profondeur nos cellules.
05:44 - Plus de conséquences sur notre corps.
05:45 - Voilà.
05:46 N'oublions pas que nous sommes heure d'été, donc deux heures de décalage par rapport
05:49 au soleil.
05:50 Donc en fait, quand il est 14h actuellement, il est en fait midi, le moment où le soleil
05:57 est au zénith.
05:58 Donc c'est pour ça qu'on dit qu'il ne faut pas s'exposer de midi à 16h.
06:04 Personne ne devrait s'exposer.
06:07 En plus, éviter les expositions trop fort d'un coup.
06:10 Il vaut mieux y aller toujours progressivement avec la crème, etc.
06:14 Mais surtout, ce que l'on sait et ce que l'on a appris avec toutes les études qui ont été
06:19 faites, c'est que ce sont les expositions au soleil pendant l'enfance qui sont les plus
06:25 à risque du fameux cancer, le fameux mélanome, cancer de la peau le plus redouté.
06:30 Parce qu'en fait, et c'est pour ça que les enfants...
06:32 - Quand on expose les enfants...
06:33 - Quand on les expose au soleil tôt.
06:35 - Ils sont plus à risque à faire les cancers plus tard.
06:37 - En fait, de toute façon, les enfants, ils n'aiment pas être au soleil entre 12h et...
06:41 - Ils n'ont pas besoin d'avoir la peau bronzée.
06:42 - Ils s'en foutent d'être trop bronzés.
06:44 Donc déjà, l'idéal, c'est d'y aller avant, tôt le matin ou tard l'après-midi.
06:50 D'abord, il sera mieux, il aura moins chaud, il sera plus agréable pour lui.
06:52 La meilleure des protections, c'est quand même les vêtements, s'ils supportent avec la chaleur.
06:58 - Le parasol, le vêtement...
06:59 - Le parasol, ça reflète quand même un peu le rayonnement, mais des vêtements pour les enfants,
07:03 crème, crème, crème, on en met absolument partout.
07:06 Et surtout, la renouvelle, on n'en met pas qu'une fois.
07:08 Puis après, chapeau, lunettes, etc.
07:10 Mais il faut faire très attention aux expositions pendant l'enfance.
07:14 - Tu nous as dit qu'il y avait un risque que les grains de beauté puissent se transformer en cancer.
07:19 Alors comment on va distinguer un grain de beauté ?
07:23 - Ce que j'ai oublié de te dire, c'est qu'on n'est pas tous...
07:26 Je t'ai dit qu'on avait des peaux un petit peu claires et tout.
07:28 On n'est pas tous égaux face au soleil.
07:30 - Plus on a la peau claire, plus on a de risques.
07:32 - Tout à fait. Mais il y a aussi d'autres facteurs de risque qui vont faire que tu vas être plus à risque
07:38 de développer des cancers qu'une autre personne.
07:41 - L'exposition quand on est enfant.
07:43 - Peau claire, cheveux roux et les yeux clairs.
07:46 Plus tu as la peau claire, effectivement, là, plus tu es à risque.
07:48 Des personnes qui ont été très exposées, ce que tu viens de dire, pendant la petite enfance.
07:52 - Pendant l'enfance, oui.
07:53 - Tu sais, on n'y pense pas, mais ceux qui travaillent, qui sont des confeurs...
07:56 - Ceux qui sont tout le temps exposés.
07:57 - Qui sont toujours exposés, les agriculteurs, dans le BTP, etc.
08:00 Il faut y penser parce qu'on peut avoir des mélanomes qui se déclenchent chez ces personnes-là.
08:05 Donc, il faut... C'est pas juste se faire bronzer, c'est être exposé au soleil.
08:09 - D'accord.
08:10 - Les personnes âgées, pourquoi ? Parce qu'elles ont épuisé leur capital solaire.
08:14 Donc, il n'y a plus moyen de réparer les erreurs. Donc, elles ne vont plus pouvoir corriger.
08:19 Donc, elles sont plus à risque aussi de développer des cancers.
08:22 Les personnes, évidemment, qui ont une immunité basse, qui peuvent plus défendre.
08:27 Quand il y a, dans la famille, si quelqu'un a déjà fait un mélanome, on est plus à risque de développer un mélanome.
08:33 De même que si on a soi-même fait un mélanome, mais en général, on le sait,
08:37 on ne s'expose plus quand on a été, puis on surveille.
08:41 Et surtout, enfin, surtout, les utilisateurs des cabines de bronzage.
08:45 Ça, c'est un vrai sujet. On sait que c'est vraiment lié.
08:48 Exposition aux cabines UV avec l'apparition de cancer, l'augmentation de l'apparition de cancer.
08:55 Parce qu'en fait, dans les cabines de bronzage, il y a essentiellement des UVA, des ultraviolets A,
09:01 qui sont ceux qui vont en profondeur dans la peau et qui attaquent le noyau de nos cellules,
09:05 qui va faire que ça va se transformer en cancer.
09:07 Et en plus, c'est un leurre, c'est une arnaque. Parce qu'en fait, on pense qu'on va bronzer,
09:12 mais en fait, ça va juste transformer la mélanine à la surface de la peau.
09:16 Donc, on va avoir des couleurs, mais pendant quelques heures seulement.
09:19 D'ailleurs, les dermatologues appellent ça le bronzage d'un soir.
09:23 Ce n'est pas, tu ne vas pas bronzer. Donc ça, on oublie.
09:27 Et puis après, sa question, c'était quoi ?
09:29 C'était comment on reconnaît un grain de beauté normal, juste donc un bug des cellules.
09:35 Et face à un grain de beauté cancéreux, un mélanome ?
09:40 Alors déjà, ce ne sont pas... Les grains de beauté peuvent se transformer en cancer, en mélanome,
09:48 mais dans 20 % des cas.
09:50 C'est-à-dire que dans 80 % des cas, le mélanome, il peut apparaître sur une peau saine.
09:57 Mais ça ressemble quand même à un grain de beauté.
09:59 Oui, tout à fait. C'est pour ça qu'on reste dans cela, évidemment.
10:02 C'est pour ça qu'on parle du mélanome aujourd'hui.
10:04 Mais ce que je veux dire par là, c'est que, évidemment, quand tu as des grains de beauté qui vont se transformer,
10:08 on va y revenir, il faut s'inquiéter.
10:11 Mais quand vous n'avez pas de grains de beauté, que vous avez plus de 30 ans,
10:14 et qu'il y a un endroit où vous êtes sûr qu'il n'y avait pas de grains de beauté,
10:16 et que vous voyez un grain de beauté qui ressemble à un grain de beauté apparaître,
10:20 là aussi, il faut s'inquiéter.
10:21 Parce que ce n'est pas normal, à partir de 30 ans, d'avoir de nouveaux grains de beauté.
10:25 Et alors, esthétiquement, comment on reconnaît un grain de beauté sain ?
10:29 Un grain de beauté sain d'un grain de beauté cancéreux.
10:33 Alors, il y a une règle toute simple dont tout le monde peut se souvenir.
10:37 Ce sont les lettres A, B, C, D, E.
10:40 Je m'explique.
10:41 Regarde, à gauche, c'est grains de beauté bénin, il n'y a pas de doute, il n'y a pas de suspicion, il n'y a rien.
10:47 À droite, c'est mélanome, cancer.
10:50 A comme asymétrie, tu vois bien que le grain de beauté est très symétrique,
10:54 tu vois bien qu'à droite, ça ne l'est pas du tout, il n'y a aucune symétrie.
10:58 B comme bord.
10:59 Les bords sont très réguliers, d'ailleurs on voit bien qu'il est un petit peu poilu celui-ci aussi.
11:04 Là, tu vois que les bords sont totalement irréguliers.
11:07 La couleur, là c'est monochrome, il n'y a qu'une couleur.
11:10 Tu nous as dit qu'il pouvait être de plusieurs couleurs les grains de beauté ?
11:13 À chacun ?
11:14 Tu peux en avoir un clair, un plus fossé, un machin, mais après...
11:18 Alors que là, dans le même, il y a plusieurs couleurs ?
11:20 Dans le même, tu vois, il est polychrome, il y a un peu de rouge, un peu de plus clair, un peu de brun, un peu de noir.
11:25 Après, il y a la dimension. Généralement, les grains de beauté sont petits, on dit qu'ils font entre moins de 6 mm.
11:31 Parfois, il y en a des plus grands qui sont bénins aussi.
11:33 Il ne faut pas non plus s'affoler si vous avez un gros, un qui est un peu plus grand.
11:37 Mais disons que la majeure partie sont petits.
11:39 Et tu vois bien que là, on n'a pas mis la taille, mais il fait beaucoup plus.
11:44 E comme évolution.
11:45 Et ça, c'est très important.
11:47 Parce qu'en fait, que ce soit la symétrie, les bords, la couleur ou la dimension,
11:52 si un grain de beauté est en train de changer de couleur, si ses bords deviennent irréguliers,
11:57 c'est-à-dire s'il y a un changement, une dynamie, si tu veux, là, c'est un signe.
12:02 Un grain de beauté ne change pas.
12:04 Une fois que vous l'avez, il ne va pas changer ni de couleur, ni de taille, ni de bord, etc.
12:09 Alors qu'un grain de beauté qui change, là, c'est suspect.
12:12 Et moi, je rajouterais F comme filet chez le dermatologue, filet chez un médecin.
12:17 Parce que nos grains de beauté, tu as dit qu'on peut en avoir partout sur le corps.
12:21 On ne peut pas, sans arrêt, aller regarder nos grains de beauté chacun.
12:25 On devrait.
12:26 Prendre une photo, prendre une photo un mois après.
12:28 Ça, c'est une très bonne idée.
12:30 Oui, mais ça, c'est quand on a un suspect.
12:32 Si on ne va pas se prendre la peau en photo.
12:35 Si, on devrait.
12:36 Alors évidemment, quand tu vis seul, ce n'est pas très pratique.
12:38 Mais on devrait.
12:40 Surtout, évidemment, ceux qui sont à risque, tous les facteurs de risque qu'on a dit tout à l'heure.
12:44 Quand tu es clair, quand tu travailles dehors, quand tu as été exposé souvent au soleil, etc.
12:48 Donc là, tu es plus à risque.
12:50 Mais sinon, c'est vrai que dans la famille, on devrait instaurer un jour par an,
12:54 où on se prend en photo partout et on voit si les grains de beauté changent.
12:58 Alors c'est vrai que dans le dos, il faut être plusieurs, sinon, ce n'est pas très pratique.
13:01 Et on peut le faire chez le dermatologue, sinon ?
13:03 Alors, tu peux aussi, mais après, si on veut les surveiller plus tôt, on peut le faire à la maison.
13:08 Mais en sachant qu'on ne le fera jamais aussi bien que le dermatologue ou que le médecin.
13:12 Et si on voit une des choses qu'on vient de décrire ?
13:14 Là, on y va tout de suite.
13:16 Donc on va chez le dermatologue et qu'est-ce qu'il va faire ?
13:18 Mais je finis sur l'inspection.
13:20 Le dermatologue, en fait, il va t'examiner toutes les coutures.
13:24 C'est-à-dire qu'il va regarder dans les cheveux pour en avoir dans le cuir chevelu.
13:27 Il va regarder entre les orteils, sous la plante des pieds.
13:30 Il va regarder les lèvres, il va regarder les ongles.
13:33 Il va regarder absolument partout.
13:35 Et puis, il a ce qu'on appelle un dermatoscope.
13:37 C'est un petit appareil qui fait comme une espèce de loupe, si tu veux,
13:39 qui permet vraiment, tu vois c'est comme ça, avec une lumière,
13:42 et qui permet vraiment de regarder la loupe, c'est le cas de dire, le grain de beauté.
13:47 Donc voilà comment il va faire.
13:49 Les médecins généralistes le font aussi de plus en plus.
13:53 Et puis, tu me disais...
13:55 Qu'est-ce qu'on fait si on a un grain de beauté suspect ?
13:58 Ou si le dermatologue trouve un grain de beauté suspect ?
14:00 Qu'est-ce qu'il se passe ?
14:02 Le médecin va l'envoyer généralement au dermatologue avec lequel il travaille régulièrement.
14:07 Et là, on va faire l'anatomopathologie pour savoir exactement de quoi il s'agit.
14:11 Puis après, il y a tous les traitements.
14:13 Mais voilà en tout cas...
14:14 Mais si on est aussi pranto, on peut...
14:15 Bien sûr ! C'est essentiel ce que tu viens de dire.
14:17 Parce qu'un mélanome qui est prito, guérit.
14:20 Donc ce qu'il faut absolument faire, c'est évidemment la prévention,
14:23 notamment avec le soleil, faire très attention puisque c'est le facteur de risque numéro un.
14:28 Et ensuite, du dépistage, du dépistage, du dépistage.
14:31 On s'examine les grains de beauté.
14:32 Il ne faut pas non plus tomber dans la psychose du grain de beauté.
14:34 Mais en tout cas, prévention et dépistage, c'est idéal car quand c'est prito, on guérit beaucoup mieux.
14:40 Docteur Martin Blachier, bienvenue.
14:47 Je rappelle que vous êtes médecin de santé publique, épidémiologiste.
14:50 Et aujourd'hui, vous nous parlez d'une véritable explosion.
14:54 Non, mais c'est vrai.
14:55 Aux États-Unis, c'est une explosion.
14:57 Ça a doublé quand même.
14:59 En Europe aussi.
15:01 Des maladies sexuellement transmissibles.
15:05 Alors les IST, c'est ce qu'on dit, les infections sexuellement transmissibles,
15:08 parce qu'on peut transmettre une infection, ça ne se manifeste pas nécessairement par une maladie avec des symptômes,
15:14 bien que très souvent on développe quand même des symptômes.
15:16 C'est un ensemble soit de virus, soit de bactéries qu'on va se transmettre lors de rapports sexuels
15:23 et qui vont bien évidemment au-delà du VIH qui est resté dans les mémoires
15:27 avec cette épidémie qui a démarré dans les années 80.
15:30 Et justement, la banalisation finalement et le fait que la prise en charge du VIH ait été de plus en plus avancée.
15:38 Et tant mieux qu'on le fasse.
15:39 Évidemment, tant mieux.
15:40 C'est vrai qu'aujourd'hui, la vie des personnes qui vivent avec le VIH n'a rien à voir avec ce que c'était auparavant.
15:44 On a fait d'immenses progrès dans cette thérapeutique-là.
15:47 Et du coup, ça fait un peu retomber la pression sur ces infections sexuellement transmissibles.
15:51 Mais du coup, ce sont d'autres virus, d'autres bactéries qu'on se transmet beaucoup plus.
15:55 Mais c'est pas cette raison qui explique l'explosion des maladies.
15:58 Ça en fait partie.
16:00 On utilise beaucoup moins le préservatif.
16:03 Ça ne s'est pas manifesté pour l'instant par une explosion des infections à VIH.
16:09 On pourra parler rapidement, mais il y a plein de méthodes qui ont permis de continuer à faire baisser
16:14 les nouveaux cas de patients contaminés par le VIH.
16:17 Mais en revanche, pour ce qui va être du chlamydia et du gonocoque,
16:21 qui sont deux bactéries qui se transmettent lors des rapports sexuels,
16:25 le virus génital, qui est un virus qui infecte 20% des gens
16:29 et qui se manifeste par une symptomatologie au niveau génital des vésicules et des douleurs assez importantes,
16:34 l'HPV, qui est ce virus qu'on connaît très bien,
16:37 le papillomavirus, qui va donner des lésions qui peuvent évoluer vers des lésions cancéreuses,
16:43 notamment chez la femme, mais aussi chez les garçons, au niveau de la marginale et du pénis.
16:49 Toutes ces infections-là, plus d'autres infections, et des infections avec des épidémies,
16:53 comme le monkeypox dont on avait entendu parler, sont plutôt en augmentation.
16:56 Elles sont en augmentation en France, elles sont en explosion, c'est vrai,
17:00 en Angleterre et aux États-Unis, notamment la syphilis, qui est la dernière,
17:04 qui est encore une bactérie, qui est une maladie...
17:07 - On a l'impression que c'est d'un autre temps.
17:09 - Exactement, on racontait que Nietzsche était peut-être mort d'une syphilis cérébrale.
17:13 - Il y en a beaucoup qui sont morts de syphilis et qui ont été très marqués.
17:16 - Exactement, parce qu'en fait, c'est une maladie qui évolue lentement,
17:18 mais qui peut laisser des grandes séquelles.
17:20 C'est en train d'exploser et on essaie de trouver des moyens
17:23 d'arrêter cette épidémie galopante de ces IST.
17:25 - Comment on explique que la syphilis revienne ?
17:28 - La syphilis revient parce qu'il y a moins d'éducation,
17:31 les gens ont un peu oublié que ça existait, parce que les gens ne se protègent plus,
17:35 peut-être aussi parce que les mœurs ont un petit peu changé,
17:41 on a peut-être plus de partenaires, plus de jeunes,
17:43 mais tout ça fait qu'en tout cas, ce sont des bactéries qui se répandent
17:46 dans la population, qui sont probablement sous-diagnostiquées, sous-dépistées,
17:50 et donc on a une augmentation des nouveaux cas chaque année.
17:54 - Vous avez parlé des chlamydias, quels sont les risques d'être infecté par des chlamydias ?
18:00 - La chlamydia, c'est une bactérie qui ne donne pas forcément beaucoup de symptômes,
18:03 notamment chez l'homme, c'est quasiment asymptomatique,
18:06 c'est un peu plus symptomatique chez la femme, ça peut donner des urétrites,
18:11 ça veut dire que ça va brûler quand on va uriner,
18:14 et puis ça peut passer extrêmement vite,
18:16 le problème c'est que si l'infection à chlamydia continue,
18:18 ça va créer des inflammations, des espèces d'adhérence dans le petit bassin de la femme,
18:24 et ça peut entraîner des stérilités post-chlamydia sans qu'on ait eu aucun symptôme.
18:28 C'est pour ça d'ailleurs que la Haute Autorité de Santé recommande
18:31 chez les femmes sexuellement actives, comme on dit,
18:34 mais en gros entre 15 et 30 ans, de faire régulièrement des dépistages de chlamydia
18:39 pour pouvoir les traiter et éviter la création de ces adhérences au niveau abdominal
18:43 pour éviter ces stérilités ou infertilités,
18:47 on n'est pas forcément obligé d'aller jusqu'à la stérilité,
18:50 mais qui peuvent après être très compliquées,
18:52 il faut aller libérer les adhérences, il faut faire des PMA,
18:55 alors qu'on aurait pu tout à fait les éviter.
18:57 Donc des dépistages à partir de 15 ans,
19:00 et il y a des moments où on fait ces dépistages,
19:02 - A partir de 15 ans ?
19:03 - Quand on est sexuellement actif, on dit entre 15 et 30 ans,
19:06 mais après c'est très variable,
19:07 selon la Haute Autorité de Santé, c'est tous les ans,
19:10 mais après ça dépend évidemment de vos habitudes et de votre vie sentimentale,
19:15 j'ai envie de dire, et votre vie sexuelle.
19:18 En gros, à chaque fois que vous changez de partenaire,
19:21 ou si vous avez une activité, que vous avez de multiples partenaires,
19:25 essayez de le faire tous les ans,
19:27 pour traiter le plus tôt de l'infection possible.
19:29 - D'accord, et donc quand on va se faire dépister,
19:32 on fait donc pour chlamydia, pour gonorrhée, pour syphilis, pour le sida ?
19:37 - L'hépatite B, excusez-moi, et le sida.
19:40 - Et le papillomavirus.
19:41 - Et le papillomavirus, c'est plutôt sur le frottis,
19:44 que les femmes vont le faire, donc c'est plutôt autour du dépistage.
19:47 Mais quand on fait vraiment le bilan IST, c'est ce que vous dites,
19:50 c'est on fait la syphilis, on fait le VIH, on fait l'hépatite B,
19:54 et on fait maintenant de plus en plus avec des prélèvements urinaires,
19:57 donc on n'a plus besoin d'utiliser un écouvillon,
19:59 que ce soit chez l'homme ou que ce soit chez la femme,
20:01 on fait pipi dans un petit pot, et on peut vous dire, voilà ce que vous avez.
20:05 Et en plus, ce qui est quand même intéressant,
20:07 c'est que les trois, en tout cas syphilis, chlamydia et gonocoque,
20:10 si c'est positif, vous prenez un traitement antibiotique et c'est guéri.
20:13 Et de vous protéger de toutes les séquelles que vous pouvez avoir,
20:16 notamment pour la chlamydia, ces adhérences intra-abdominales
20:19 qui peuvent jouer sur votre fertilité, ce sont des femmes jeunes,
20:21 et la syphilis, qui peut évoluer au bout d'un moment vers un certain nombre de séquelles,
20:26 et puis surtout qui peut vous faire la transmettre à d'autres partenaires.
20:28 - Mais quand on assiste à une explosion, comme vous le disiez,
20:31 au Royaume-Uni, aux États-Unis, etc., ça veut dire quoi ?
20:34 Qu'il faut aussi éduquer très jeunes,
20:37 il faut inciter au dépistage sanguin chez le gynécologue à partir d'un certain moment,
20:45 il faut faire de la prévention, les préservatifs ne vont pas tout empêcher non plus.
20:49 - Alors déjà, c'est très important ce que vous dites,
20:52 il y a deux infections qui ne sont pas totalement protégées par le préservatif,
20:55 c'est la transmission de l'HPV, du papillomavirus,
20:58 qui est le virus qui va pouvoir faire des petites lésions sur le col,
21:01 notamment des femmes, et qui va pouvoir faire des cancers du col de l'utérus,
21:05 dans de très rares cas évidemment, mais c'est dommage que ça se transmette autant
21:08 sur certaines souches du papillomavirus,
21:11 et puis vous avez l'herpès génital, c'est très douloureux,
21:14 c'est très pénible, et ce n'est pas protégé par le préservatif.
21:17 Donc le préservatif, c'est très utile, et évidemment ça protège contre la majorité,
21:21 notamment le VIH, qui continue de circuler,
21:24 mais c'est important aussi de se faire dépister,
21:27 parce que le dépistage fréquent, et donc globalement, tous les ans,
21:30 si jamais on change fréquemment de partenaire,
21:33 et puis le jour où vous êtes avec un nouveau partenaire, et ça je pense que tout le monde devrait le faire,
21:36 ou avec une nouvelle partenaire, à ce moment-là,
21:39 vous faites un bilan et vous êtes tranquille,
21:42 et si vous venez d'être avec, vous pouvez refaire éventuellement quelques semaines après,
21:45 vous savez ce qu'il y a, s'il y a une bactérie, on se traite,
21:48 et puis on en est débarrassé. Il faut garder cette idée en tête que ça se traite,
21:51 donc en fait c'est dommage de ne pas le dépister,
21:54 vous vous enlevez dessus et vous ne pourrez rien faire, vous allez le traiter,
21:57 et puis il y a la vaccination HPV, la vaccination hépatite B,
22:00 qui protège contre ces deux virus,
22:03 et qui peut faire en sorte que... - Pareil, on peut le dire,
22:06 HPV maintenant aussi chez les garçons. - Aussi chez les garçons,
22:09 et c'est l'HPV, le faire avant le début de l'activité sexuelle,
22:12 parce que c'est en général au début de l'activité sexuelle qu'on attrape ces HPV,
22:15 qui peuvent être cancérigènes. - Merci pour tous ces bons conseils,
22:18 Dr Blachier. Merci à vous de nous avoir suivis et restés en notre compagnie.
22:21 L'info, c'est sur CNews.

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