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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 - Bonjour à tous et bienvenue ce matin à l'heure des pros.
00:00:04 Louis XIV était-il français ?
00:00:07 J'avoue, je n'aurais jamais imaginé poser une telle question lorsqu'enfant.
00:00:10 Je lisais Alexandre Dumas ou que j'apprenais à l'école que nos ancêtres étaient les Gaulois.
00:00:15 Louis XIV était-il français ?
00:00:17 J'ai découvert cette affiche, affiche publiée sous l'égide de la République française
00:00:21 via le ministère de la Culture.
00:00:24 C'est fou, est-il écrit, tous ces étrangers qui ont fait l'histoire de France.
00:00:28 Louis XIV, le roi soleil, illustre ces mots.
00:00:31 Sa grand-mère était autrichienne, sa mère espagnole.
00:00:34 Si je devine bien ce message qui n'est pas subliminal,
00:00:37 Louis XIV est donc un étranger.
00:00:40 Nous en sommes là, en l'an de grâce 2023.
00:00:43 Louis XIV n'est pas un français de souche.
00:00:46 Que nous est-il arrivé ?
00:00:48 Qu'avons-nous fait pour mériter ça ?
00:00:50 Quel dérèglement s'est-il produit dans nos esprits, dans nos cœurs, dans nos vies,
00:00:55 pour que des petits hommes gris du ministère écrivent sur les murs du pays des choses aussi sottes ?
00:01:01 Le musée national de l'histoire de l'immigration rouvre ses portes le 17 juin.
00:01:06 Une campagne de publicité accompagne cet événement.
00:01:09 Le ministère de la Culture a donc trouvé les mots qui collent à l'époque.
00:01:13 J'ai bien compris, nous sommes tous des immigrés.
00:01:16 Il est 9h01, Audrey Berthoud.
00:01:21 Oui, il est 9h et depuis maintenant une heure, plus de 500 000 lycéens sont en train de rédiger leur dissertation de philo.
00:01:26 C'est traditionnellement l'épreuve qui ouvrait le bal, mais elle a perdu une partie de son enjeu avec la réforme du bac.
00:01:32 Pour beaucoup, ils sont déjà assurés d'avoir leur diplôme.
00:01:35 Le procès de celui que l'on appelle le tueur de DRH s'est ouvert hier.
00:01:39 Gabriel Fortin s'est présenté en victime.
00:01:41 Pour lui, les responsables sont ceux qui n'ont pas donné suite à ces multiples requêtes
00:01:44 après des échecs professionnels des députés, des ministres de la justice.
00:01:48 Gabriel Fortin est accusé d'avoir tué en 2021 deux anciens DRH et une cadre de Pôle emploi.
00:01:54 Et puis, les suites du feuilleton Mbappé dans un entretien publié ce matin.
00:01:58 Kylian Mbappé affirme être heureux de rester la saison prochaine au Paris Saint-Germain.
00:02:02 Il assure ne pas avoir demandé, ni à être cédé, ni à aller au Real Madrid.
00:02:06 J'ai seulement confirmé ne pas vouloir activer l'année supplémentaire prévue dans le contrat avec le PSG.
00:02:10 On n'a jamais discuté de prolongation, mais je suis heureux de rester, a donc déclaré le joueur.
00:02:15 Marie-Estelle Dupont, Laurent Geoffrin, Eric Nolot, Dominique Jammet, Jean-Paul Brighelli,
00:02:22 que vous connaissez, qui est enseignant et on parlera évidemment du bac, Gautier Lebrecht.
00:02:26 Mais j'ai vu l'affiche, j'aurais fait une erreur ? Parce que c'est sur l'affiche que c'est marqué "sa grand-mère est autrichienne".
00:02:31 - Sa grand-mère c'était Marine Médicis, sa mère Anne d'Autriche.
00:02:34 - Oui, mais alors en plus ils se sont trompés sur l'affiche. On l'a l'affiche ?
00:02:38 - C'est... - Oui, est-ce qu'on peut la revoir ?
00:02:41 - Est-ce qu'on l'a, l'affiche ? On ne l'a pas, Marine ? On ne l'a pas.
00:02:46 - C'est pas les petits hommes gris qui ont inventé ça, ça ne veut pas dire rien.
00:02:49 - Voilà, bon, et comment ?
00:02:51 - C'est pas les petits hommes gris qui ont inventé ça.
00:02:53 - Non, mais c'est les petits hommes gris qui ont fait le slogan. C'est fou de ces étrangers.
00:02:57 - C'est pas eux qui ont inventé, c'est les historiens.
00:02:59 - Non mais... - Eh oui, il était français parce que c'était l'héritier légitime de la couronne, évidemment.
00:03:04 - Non mais vous avez bien compris. - Les monarchies européennes à l'époque étaient mélangées.
00:03:07 - Vous avez bien compris quand même. - Oui mais votre Philippique n'a pas de sens.
00:03:10 - Ah bon, d'accord. - Ben non.
00:03:12 - La France a été gouvernée par des étrangers, le cardinal Mazarin était français.
00:03:17 - Oui, c'est ça qu'ils veulent dire, c'est ça le message, c'est pas un message idiot.
00:03:21 - Oui, c'est totalement idiot parce que, en fait, sous prétexte de célébrer les origines,
00:03:29 en fait, on ne cesse de ramener les gens à leurs origines en réalité.
00:03:32 Louis XIV, pourquoi il est français ? Parce qu'il a régné sur la France,
00:03:36 il avait à cœur les intérêts de la France.
00:03:38 Ces origines, il faut maintenant que chacun porte ses origines en bandoulière.
00:03:42 Donc c'est le contraire de l'assimilat.
00:03:44 - Laurent, Laurent, Laurent. - C'est exactement le contraire de l'assimilat.
00:03:46 - Non mais Laurent, Laurent, Laurent, je vous en prie, vous avez un...
00:03:48 Je vous en prie. - Ben oui mais...
00:03:50 - Non, non, parce que là c'est pas possible. Vous pouvez... La semaine dernière ça a été dur déjà.
00:03:53 Donc soyez sympa. - Mais c'est surtout arracher...
00:03:56 - Vous avez parlé, maintenant faut que les autres parlent, parce qu'autrement on parlait il n'y a que vous.
00:03:59 - C'est surtout arracher les choses à leur contexte pour servir l'idéologie.
00:04:03 On sait bien qu'à l'époque les couronnes, on faisait des mariages entre les couronnes en Europe.
00:04:07 - Ben oui donc c'était pas... La conception de la nationalité n'était pas la même.
00:04:10 - Non mais ce qui est intéressant, c'est qu'il avait une grand-mère italienne, une mère espagnole,
00:04:15 mais que la société des rois était une société internationale.
00:04:19 Et donc l'espagnol n'était pas entièrement espagnol et le français n'était pas entièrement français.
00:04:23 - Non ça n'a aucun sens. - Il y avait marqué "grand-mère autrichienne" sur l'affiche.
00:04:26 - Oui c'est vrai. Alors en plus ils se sont trompés.
00:04:28 - Il y a marqué "mère espagnole" et "grand-mère autrichienne".
00:04:30 - Ah oui alors en plus ils se sont trompés. Donc le ministère de la Culture...
00:04:33 - Il n'est pas très cultivé. - C'est extraordinaire.
00:04:36 Vous êtes sûr qu'il n'y a pas une deuxième... - Ben j'ai affiché les yeux.
00:04:39 - Oui oui. Non mais il y a sa grand-mère italienne, effectivement c'est Marine Médicis.
00:04:42 - Oui oui. - C'est extraordinaire.
00:04:44 C'est-à-dire que la nullité, la nullité de ces gens,
00:04:48 ils ne savent même pas la grand-mère de Louis XIV.
00:04:51 - En plus... - J'ai vous dire.
00:04:52 - Attendez. - Et ils font des affiches dans Paris.
00:04:54 - Ça va plus loin parce qu'en plus ils croient que parce qu'on a appelé Anne d'Autriche Anne d'Autriche,
00:04:59 ils croient qu'elle était autrichienne. - Oui.
00:05:01 - Elle était espagnole. - Espagnole c'est ça.
00:05:03 - Elle était liée aussi à la... - Non mais ça ils ne se trompent pas sur la mère.
00:05:05 - La mère était espagnole. - La mère sur la grand-mère.
00:05:07 - Une absolue... - Une naufrage.
00:05:09 - C'est un naufrage. - Mais surtout ce qui choque c'est de mettre des mots étrangers sur Louis XIV.
00:05:12 - Mais c'est pas vrai du tout. Je vous assure que vous vous trompez.
00:05:14 - M. Brigheli. - Alors moi je pense qu'au ministère de la Culture,
00:05:16 ils ont des jeunes gens ardents qui ont passé le bac depuis moins de 15 ans
00:05:23 et qui ont donc été formés par l'école de la République telle qu'elle est devenue.
00:05:28 Voilà, dans lequel on apprend effectivement que Louis XIV
00:05:32 était un souverain d'origine helvétique qui vivait au 8e siècle.
00:05:36 - Non mais... - Vous allez chercher les choses compliquées comme ça.
00:05:39 - C'est le problème. - Mais vous alignez les clichés idiots quoi, anachroniques.
00:05:45 Vous ne comprenez rien du tout au monarchisme. - C'est nous qui sommes anachroniques.
00:05:48 - Mais bien sûr. - Bah non, c'est leur fiche qui est anachronique.
00:05:50 - Mais bien sûr, puisque la conception qu'on a de la nationalité n'était pas la même à l'époque.
00:05:54 - Justement. - Donc elle n'a pas été toujours la même.
00:05:56 - Oui, d'où la... Mais oui, c'est une blague, c'est un clin d'œil.
00:05:59 Ils ne veulent pas dire qu'il est étranger. - Ce n'est pas un clin d'œil parce que...
00:06:02 - Ah bah ils veulent dire précisément qu'il est étranger, c'est marrant.
00:06:05 - Mais attends, vous êtes sérieux ? - Mais c'est le message de la Fédération.
00:06:08 - Vous essayez que... - C'est fou, enfin...
00:06:11 C'est fou tous ces étrangers qui ont fait l'histoire de France.
00:06:14 C'est le monstre Louis XIV. - C'est vrai.
00:06:16 - On pourrait imaginer une deuxième affiche. - Il y a beaucoup d'étrangers qui ont fait l'histoire de France.
00:06:19 - Oui, mais Louis XIV n'est pas le vrai étranger que je sache.
00:06:22 - Parce que sa mère et sa grand-mère n'étaient pas françaises.
00:06:25 - Franchement, vous... - Ce n'est pas ridicule du tout.
00:06:27 - Donc finalement, ils font ce qu'ils reprochent aux autres de faire.
00:06:30 - On pourrait imaginer une autre affiche qui serait conclue.
00:06:34 On dirait que Louis XIV a épousé la fille de sa majesté très catholique
00:06:43 et lui-même était le roi très chrétien.
00:06:45 Qu'est-ce que ça dit sur la France ? Vous voyez ?
00:06:48 Ce qui est tout à fait différent là.
00:06:50 - C'est le délire du progressive. On ne s'arrête jamais.
00:06:53 - Alors, sachez quand même que ça fait réagir jusqu'au sommet de l'État.
00:07:01 Cette campagne est une affirmation d'assignation à résidence identitaire.
00:07:05 Elle est contraire à l'universalisme français qui était celui des Capétiens
00:07:08 et que la République a intégré après 1789.
00:07:11 - Voilà. - Voilà ce que...
00:07:13 - Mais c'est dit. - Voilà.
00:07:15 - Ce qui est très marrant, c'est qu'ils ignorent le caractère complètement internationaliste.
00:07:19 - Bien sûr. - Des monarchies de l'époque.
00:07:21 - Oui, en plus, non, mais c'est du ça. Mais c'est du gloubiboulga.
00:07:24 - C'est vrai que c'est très bizarre en service de l'idéologie.
00:07:26 - En fait, il y en a marre, quoi. C'est toujours pareil.
00:07:28 Il y en a assez de ces gens, voilà, qui font n'importe quoi,
00:07:31 qui sont un culte, qui mélangent tout, qui...
00:07:35 - En plus, Pascal, si aujourd'hui on qualifiait un jeune Français d'étranger
00:07:39 parce qu'il a des parents issus de l'immigration,
00:07:41 mais ça créerait un scandale national.
00:07:43 On dirait que le politique qui dirait ça serait d'extrême droite.
00:07:46 Et d'ailleurs, à juste titre, ça créerait un scandale...
00:07:48 - Mais donc, c'est ça que ça sous-entend, cette affaire ?
00:07:51 - Non, mais ce qui ridicule dans cette affaire, c'est d'une part qu'ils se trompent.
00:07:55 - C'est l'argent de la France. - Tout simplement, c'est qu'ils se trompent.
00:07:57 - C'est une campagne... - Et c'est d'autre part,
00:07:59 c'est qu'ils ne savent pas de quoi ils parlent. - Mais bien sûr.
00:08:01 - Car il y avait un Premier ministre d'origine italienne, Mazarin,
00:08:05 et ça, aujourd'hui, si on avait un Premier ministre d'origine étrangère...
00:08:07 Enfin, étranger, oui, de naissance étrangère...
00:08:11 - Emmanuel Valls, c'est vrai ? Il est né espagnol ?
00:08:14 - Oui, puis il a été naturalisé français. - Ah oui.
00:08:16 - Oui, d'accord. - Mais Mazarini, il est resté Mazarini.
00:08:19 - Un Premier ministre de nationalité étrangère, il faut remonter à Mazarini pour en avoir un.
00:08:25 - La bonne formule, c'est celle que vous avez dite.
00:08:27 Ils ne savent pas de quoi ils parlent, c'est grotesque.
00:08:29 - Oui, c'est grotesque. - En fait, c'est grotesque.
00:08:31 - Non, ça rappelle que la France est faite d'origine multiple.
00:08:36 - Mais non, ça ne rappelle pas ça du tout. - Mais si, ça rappelle ça.
00:08:38 - La preuve, moi, ce que je... - C'est le but.
00:08:40 - En fait, ce que je vois de la méconnaissance, c'est de la dénonciation.
00:08:42 - C'est la dénonciation d'assignation à résilience identitaire.
00:08:44 - C'est la dénonciation. - C'est exactement ça.
00:08:46 - Vous renvoyez les gens à leurs origines en permanence.
00:08:48 - C'est ce que vous avez dit. - C'est pas ça la France.
00:08:50 - C'est pas ça, exactement. - Mais c'est juste la déconnaissance.
00:08:52 - C'est de la mélanoyauté intellectuelle et de la déconstruction.
00:08:54 - Non. - Bon, allez.
00:08:56 On ne va pas épiloguer là-dessus.
00:08:58 On ne va pas épiloguer là-dessus.
00:09:00 L'écriture inclusive, comme vous êtes là, qu'est-ce que vous en pensez, l'écriture inclusive ?
00:09:03 Parce que c'est à l'université, c'est vrai ou pas ?
00:09:05 - C'est vrai qu'un certain nombre d'universités... - On en a parlé hier déjà.
00:09:11 - ...imposent déjà dans leur communication l'écriture inclusive, IAL, les E, etc.
00:09:18 Et qu'un certain nombre d'universitaires l'imposent à leurs étudiants.
00:09:22 Alors, il faut leur dire, aux étudiants qui nous écoutent,
00:09:26 ne faites surtout pas ça dans un concours, vous allez à la catastrophe.
00:09:30 Parce que vous allez tomber sur des vieux cons dans mon genre,
00:09:34 qui, à la première fois que vous écrirez "professeur E",
00:09:38 vous diront que c'est une finale marseillaise.
00:09:41 Vous savez, qu'est-ce que tu fais dans la vie ? Je suis professeur, à com'.
00:09:44 - Oui, mais je ne suis pas avec vous. - Voilà, c'est ça, l'écriture inclusive.
00:09:47 - C'est pareil, c'est tellement grotesque. - C'est une suite de barbarismes successifs.
00:09:52 Alors là, ils sont en train de se dire que peut-être "professeuse", ce serait mieux.
00:09:58 Peu importe, ça ne se discute pas dans des cabinets, c'est le peuple qui fait la langue.
00:10:07 Je vous donne un exemple, au départ de l'épidémie, on a essayé de nous faire dire "la Covid".
00:10:13 Eh bien, le peuple a fini par dire "le Covid". Et ça s'est généralisé.
00:10:19 - Vous êtes venu ce matin, parce qu'évidemment, il y a le BAC.
00:10:21 L'autre jour, vous êtes intervenu sur l'ABAIA également, qui est à Marseille,
00:10:25 très important, puisque c'était difficile, évidemment.
00:10:28 Vous étiez au lycée Thiers à Marseille, et puis on voit ces revendications.
00:10:31 Vous avez eu notamment des mots sur ceux qui étaient des anciens pions, disiez-vous,
00:10:36 qui sont des militants, des frères musulmans, et qui font entrer l'ABAIA, disiez-vous,
00:10:42 c'est votre témoignage, dans les lycées de la République.
00:10:45 - Le problème, c'est qu'il se crée... Là, c'était au lycée Victor Hugo,
00:10:49 qui est lui-même au cœur du quartier La Belle de Mai, l'un des plus pauvres d'Europe.
00:10:54 80% d'immigrés dans la région, enfin, dans l'arrondissement, etc.
00:11:00 Donc, il y a eu pendant un certain temps une politique de petits pas,
00:11:05 un peu comme au jeu de go, là, maintenant, ils sentent que,
00:11:08 dans tel ou tel endroit, ils peuvent avancer à grandes enjambées.
00:11:12 Le dernier développement, c'est la mosquée de Paris qui a dit
00:11:16 "mais l'ABAIA n'est pas une tenue religieuse".
00:11:18 - Ce qui est vrai.
00:11:20 - Oui, mais c'est utilisé comme...
00:11:22 - C'est un traitement culturel, mais c'est faux.
00:11:25 - C'est utilisé comme...
00:11:26 - On en a parlé un peu la semaine dernière.
00:11:27 - Et le problème même, c'est que l'importation d'une mode étrangère
00:11:32 change de sens ici, ça devient une mode de revendication
00:11:38 d'un particularisme religieux.
00:11:40 - Ça, c'est clair.
00:11:41 - Mais l'ABAIA, il y a des discussions.
00:11:43 - Oui.
00:11:44 - La tradition de l'ABAIA, ça vient essentiellement des pays du Golfe.
00:11:47 C'est une tradition.
00:11:48 Le problème, c'est que les pays du Golfe, c'est des théocraties,
00:11:51 dont la législation est inspirée directement d'une interprétation du Coran.
00:11:55 Donc le vêtement ABAIA est un vêtement religieux, évidemment.
00:11:58 C'est l'évidence même.
00:12:00 - Il n'y a pas de débat.
00:12:01 - Oui.
00:12:02 - Un signe d'appartenance religieuse. Point bas.
00:12:03 - Oui.
00:12:04 - Donc il n'a rien à faire dans l'école publique.
00:12:05 - En France, c'est conçu comme ça.
00:12:07 - On attend les...
00:12:09 Est-ce que vous vous souvenez, par exemple, de votre sujet de bac ?
00:12:13 C'est vrai ? Vous vous en souvenez, vous ?
00:12:15 - Non, pas du tout.
00:12:16 - Ah bon ? Moi, je m'en souviens, c'est pour ça.
00:12:18 Vous vous souvenez pas ? C'est récent.
00:12:19 - C'était plus récent, mais je dois dire que je m'en souviens pas non plus.
00:12:21 - Ah bah oui, bon, alors...
00:12:22 - Moi, je m'en rappelle.
00:12:23 - C'était quoi, votre sujet de bac ?
00:12:25 - C'était "Faut-il vouloir son devoir ?"
00:12:27 - Ah...
00:12:28 Et vous vous souvenez de votre note au bac ?
00:12:30 - Et j'avais une assez bonne note,
00:12:32 mais en fait, on nous avait demandé dans la dissertation de faire beaucoup de cantes,
00:12:36 et moi, j'avais un prof qui était monomaniaque de aigle,
00:12:38 donc j'avais eu très, très peur.
00:12:40 Et comme j'étais à Henri IV, on était notés par le Will Grand,
00:12:42 et le Will Grand était noté par Henri IV.
00:12:43 - Ah oui, vous étiez à Henri IV.
00:12:45 - Et donc, c'était...
00:12:46 - On avait très, très peur, en fait, de se faire saquer,
00:12:48 mais finalement, ça s'est bien passé.
00:12:49 - Henri IV qui était français, ou... ?
00:12:51 - Sa femme n'était pas française.
00:12:53 - Sa femme, ah oui.
00:12:54 - Déjà...
00:12:55 - Il est lui-même, il était père né,
00:12:56 et à l'époque, quand même, presque étranger.
00:12:59 - C'est une banalité.
00:13:00 Je comprends pas que vous me contestiez ça.
00:13:02 Beaucoup de Français sont d'origine étrangère.
00:13:03 - Je conteste rien du tout.
00:13:04 - Ça fait des bons Français.
00:13:05 - Ce que je conteste, c'est l'idéologie.
00:13:08 C'est ça que je conteste, et la propagande.
00:13:10 - C'est pas de l'idéologie que de dire
00:13:12 beaucoup de Français sont d'origine étrangère.
00:13:14 - Ce que je conteste, c'est de nous faire...
00:13:16 - Vous avez pas pitié de faire semblant de ne pas comprendre.
00:13:18 - C'est vrai, je constate.
00:13:20 - C'est ça que je n'aime pas.
00:13:21 - Les relations n'étaient pas nationales.
00:13:23 - Marine Tondelier.
00:13:25 - Parce qu'à l'époque en question,
00:13:27 seules les familles princières ou royales
00:13:29 avaient des alliances étrangères,
00:13:31 et la plupart des Français étaient bêtement d'origine française.
00:13:34 - Louis XIV, c'était pas des immigrations.
00:13:36 - L'immigration, c'est un phénomène récent.
00:13:38 - Excusez-moi, mais la conception de la nationalité
00:13:40 n'était pas exactement certaine.
00:13:41 - C'était les sujets du roi.
00:13:43 Les sujets du roi ne parlaient pas tous français.
00:13:45 - Je pense qu'en Vendée ou en Bretagne...
00:13:47 - Ce qu'on veut dire par là, c'est que la nationalité, c'est un mélange.
00:13:50 - Non, non.
00:13:52 - L'immigration est un phénomène.
00:13:54 - Vous avez horreur de cette idée, mais c'est un fait.
00:13:56 - L'immigration est un phénomène récent en France.
00:13:59 - Oui, sur le plan numérique.
00:14:01 - Oui, sur le plan réel, non.
00:14:03 - Louis XIV n'a rien à faire avec l'immigration.
00:14:06 - Si le numérique n'est pas réel...
00:14:08 - Le progressiste, évidemment,
00:14:10 il a même besoin de réconcilier.
00:14:12 - Ce qui est insupportable...
00:14:14 - Marie-Antoinette, elle est...
00:14:16 - Ce n'est pas des immigrés au sens...
00:14:18 - Ce n'est pas des travailleurs immédiats.
00:14:20 - Même vous...
00:14:22 - C'est là qu'on voit que l'idéologie arrive à dire...
00:14:24 - L'idéologie, c'est toujours la pensée des autres.
00:14:26 - Même vous...
00:14:28 - C'est votre idéologie qui est en cause.
00:14:30 - Même vous, qui êtes un homme intelligent et cultivé,
00:14:32 c'est dire si la politique et l'idéologie rendent fou,
00:14:34 vous arrivez à prendre des lunettes de 2023
00:14:36 pour parler de 1650.
00:14:38 - Même vous, ça n'a pas de sens,
00:14:40 ce que vous dites depuis tout à l'heure.
00:14:42 Mais au nom de l'idéologie, vous avez décidé...
00:14:44 - Je vois pas quelque chose de bon sens.
00:14:46 - Dominique Jammet a dit qu'il n'a pas de grand-mère autrichienne,
00:14:48 mais en fait, il avait deux grand-mères.
00:14:50 - C'est ce que je vous ai dit.
00:14:52 - Une italienne et une autrichienne.
00:14:54 - Il n'y a pas une grand-mère autrichienne ?
00:14:56 - Il y avait les deux.
00:14:58 - Je ne vous ai rien dit.
00:15:00 - Je vous ai dit ce qui était marqué sur l'affiche.
00:15:02 Il y avait Marie de Médicis, la première grand-mère,
00:15:04 qui pour le coup...
00:15:06 - Marguerite d'Autriche.
00:15:08 - Oui, c'est ce que je vous ai dit.
00:15:10 Il y a deux grand-mères.
00:15:12 - Je vous ai dit ce qui allait marqué sur l'affiche.
00:15:14 - Oui, je pensais à la grand-mère.
00:15:16 - Oui, vous pensiez...
00:15:18 On retire ce qu'on a dit,
00:15:20 parce qu'ils se sont trompés à moitié.
00:15:22 - La grand-mère connue, c'est Marie de Médicis.
00:15:24 - Mais non, c'est parce que vous voulez absolument que...
00:15:26 - Laurent, soyez gentil, c'est la fin de la saison.
00:15:28 Mais oui, ça fait 50 fois que vous dites les mêmes choses.
00:15:30 - Vous, vous avez varié ?
00:15:32 - Ah oui.
00:15:34 - Ça, j'ai varié, moi.
00:15:36 Parce que précisément, je ne suis pas dans l'idéologie, moi.
00:15:38 Je trouve ça tout simplement grotesque.
00:15:40 Donc je dis que c'est grotesque.
00:15:42 Voilà, c'est pas de l'idéologie.
00:15:44 Et vous, vous plaquez une idéologie sur un truc...
00:15:46 - Comme si les parlementaires de 2014
00:15:48 avaient été des travailleurs immigrés.
00:15:50 C'est ridicule.
00:15:52 - Les migrations, c'est pas que les travailleurs immigrés.
00:15:54 - Oh ! C'est pas possible.
00:15:56 - Justement, en 2023, quand on dit ça,
00:15:58 on parle de l'immigration telle qu'elle se pratique aujourd'hui.
00:16:00 - Une affiche qui est produite par le gouvernement...
00:16:02 - C'est un coup de saut !
00:16:04 - Votre ami !
00:16:06 - C'est un immigré.
00:16:08 - Soyez gentil. Vous pouvez pas être gentil avec moi.
00:16:10 - Laurent, est-ce que vous...
00:16:12 - Est-ce que j'ai le droit de défendre mon point de vue ?
00:16:14 - Oui !
00:16:16 - Mais je suis le seul à le défendre.
00:16:18 - Il y a une raison pour ça, que vous soyez le seul, Laurent.
00:16:20 - Oui, parce que tout le monde est d'accord, ici.
00:16:22 - Oui !
00:16:24 - Sur quelle ligne vous êtes d'accord ? Il faudrait la préciser.
00:16:26 - Mais pardonnez-moi,
00:16:28 cette campagne et une affirmation
00:16:30 à résidence identitaire, c'est pas moi qui le dis !
00:16:32 Elle est contraire
00:16:34 à l'universalisme français qui était celui
00:16:36 des Capétiens et que la République a intégré
00:16:38 en 1789, ce n'est pas moi
00:16:40 qui le dis !
00:16:42 - Mais les Capétiens étaient justement...
00:16:44 - C'est ce que... Voilà ! Allez, enchaînons.
00:16:46 Enchaînons avec quoi ?
00:16:48 - Je maintiens mon point de vue, même s'il est minoritaire.
00:16:50 - Marine, je m'en vais.
00:16:52 - Attendez, j'ai un ami.
00:16:54 - Venez là. Vous avez animé, vous savez animer.
00:16:56 - Oui. - Eh ben, vous allez animer.
00:16:58 - Je peux pas le faire aussi bien que vous.
00:17:00 - Ah, Nora, touchez ma bosse.
00:17:02 - Je vois pas votre niveau. - Moi, je fais bien, si vous voulez.
00:17:04 - Un petit scarabée.
00:17:06 - Yuznobout. - Il est capable de pas prendre la place.
00:17:08 - C'est pas le scarabée,
00:17:10 c'est Yuznobout, c'est pas la même chose.
00:17:12 - Je le connais. Bon, votre amie
00:17:14 Sandrine Rousseau,
00:17:16 elle était hier avec
00:17:18 des vignerons, pas hier d'ailleurs, elle était lundi avec des vignerons
00:17:20 et ils sont allés leur... effectivement, leur
00:17:22 expliquer qu'il fallait qu'ils arrêtent avec
00:17:24 les pesticides. Bon, donc les vignerons
00:17:26 étaient pas contents. Alors, même si...
00:17:28 En fait, c'est pas tout à fait ça.
00:17:30 C'est-à-dire qu'elles se sont déplacées pour
00:17:32 qu'un golf et un
00:17:34 hôtel de luxe ne soient pas construits
00:17:36 sur des terres qu'elles
00:17:38 pensent agricoles et
00:17:40 des bonnes terres agricoles.
00:17:42 Mais quand les vignerons ont su
00:17:44 qu'elles se déplaçaient, les vignerons se sont
00:17:46 déplacés pour leur dire
00:17:48 leur sentiment.
00:17:50 Et effectivement,
00:17:52 elles expliquent Marine Tondelier et Sandrine Rousseau
00:17:54 qu'ils doivent arrêter les pesticides,
00:17:56 que ce qu'ils font, il faut changer de métier,
00:17:58 etc. Donc, ils sont un peu
00:18:00 agacés, les vignerons, ce qui n'excuse pas
00:18:02 les mots que vous allez entendre. Bien évidemment,
00:18:04 parce que les vignerons, certains en tout cas, ont
00:18:06 insulté, ce qui est proprement inadmissible,
00:18:08 et Mme Tondelier et Mme Rousseau
00:18:10 insultent sexistes, absolument
00:18:12 inadmissibles, bien évidemment. Mais voyez
00:18:14 cette séquence et vous allez me dire ce que vous en pensez.
00:18:16 [Bruit de feu]
00:18:18 [Bruits de foule]
00:18:20 [Bruits de foule]
00:18:22 [Bruits de foule]
00:18:24 [Bruits de foule]
00:18:26 [Bruits de foule]
00:18:28 [Bruits de foule]
00:18:30 [Bruits de foule]
00:18:32 [Bruits de foule]
00:18:34 [Bruits de foule]
00:18:36 [Bruits de foule]
00:18:38 [Bruits de foule]
00:18:40 [Bruits de foule]
00:18:42 [Bruits de foule]
00:18:44 [Bruits de foule]
00:18:46 [Bruits de foule]
00:18:48 [Bruits de foule]
00:18:50 [Bruits de foule]
00:18:52 [Bruits de foule]
00:18:54 [Bruits de foule]
00:18:56 [Bruits de foule]
00:18:58 [Bruits de foule]
00:19:00 [Bruits de foule]
00:19:02 [Bruits de foule]
00:19:04 Évidemment, je répète, ces insultes sont inadmissibles,
00:19:06 mais ces séquences ont été mises
00:19:08 sur les comptes de Mme Tondelier et Mme Rousseau.
00:19:10 C'est elle-même qui l'ont mis. Et c'est ça la politique
00:19:12 du buzz en permanence, d'aller quelque part,
00:19:14 de prendre des caméras et puis
00:19:16 de vouloir faire parler de soi matin,
00:19:18 midi et soir. Donc...
00:19:20 Ça a été théorisé, ça s'appelle le coup d'éclat permanent.
00:19:22 Le coup d'éclat permanent pour être dans l'actualité.
00:19:24 C'est aussi utilisé à droite,
00:19:26 ça a été utilisé aussi par Eric Zemmour, par exemple,
00:19:28 pendant sa campagne présidentielle. Un jour, il m'avait même dit
00:19:30 qu'il respectait Sandro Rousseau parce qu'ils étaient en désaccord
00:19:32 sur tout, mais ils avaient la même façon de fonctionner,
00:19:34 la même manière de faire de la politique. Donc oui...
00:19:36 Avec la complicité des médias, dont, évidemment,
00:19:38 je fais partie, puisque je passe cette séquence.
00:19:40 Évidemment, parce que ça fait du buzz, oui.
00:19:42 Alors revenons quand même à la base.
00:19:44 Les insultes sont intolérables.
00:19:46 Non, mais là, c'est inadmissible.
00:19:48 Quoi qu'on pense de Sandro Rousseau, c'est inadmissible.
00:19:50 Ensuite, ça s'inscrit dans un contexte plus général
00:19:52 de violence qui n'est pas seulement verbale.
00:19:54 Les écologistes pratiquent
00:19:56 une forme d'écoterrorisme, parfois,
00:19:58 qui consiste à ravager les terres des agriculteurs
00:20:00 au nom de leur cause.
00:20:02 Voilà, de saboter
00:20:04 des installations. Tout ça en toute illégalité,
00:20:06 mais avec l'écharpe
00:20:08 d'élus du peuple. Donc,
00:20:10 il y a un rapport, maintenant, à la légalité
00:20:12 qui est complètement délirant.
00:20:14 Et la violence n'est pas que verbale. De l'autre côté,
00:20:16 c'est une violence tout court. Après, je reviens au début
00:20:18 de mon raisonnement. Ce que j'ai entendu, c'est incalifiable.
00:20:20 C'est le propre d'un système qui s'est perverti,
00:20:22 en fait. C'est-à-dire que, évidemment
00:20:24 que sur la forme, c'est totalement inadmissible
00:20:26 de les insulter, bien entendu.
00:20:28 Mais du coup, le focus est mis sur
00:20:30 cette culpabilité, qui est réelle.
00:20:32 On ne parle pas comme ça à ces dames.
00:20:34 Mais,
00:20:36 on oublie qu'il y a, effectivement,
00:20:38 un éco-terrorisme et que,
00:20:40 pour certains écologistes politiques,
00:20:42 je dis bien politiques,
00:20:44 pas les écologistes qui travaillent la terre, qui connaissent la terre
00:20:46 et qui ont des solutions et qui n'arrivent pas
00:20:48 à faire remonter ces solutions,
00:20:50 eh bien, on les fait taire.
00:20:52 Et, finalement,
00:20:54 les terroristes de l'écologie
00:20:56 justifieraient le chaos en disant,
00:20:58 au nom du bien, il est normal,
00:21:00 qu'on viole tous vos droits,
00:21:02 qu'on sème la zizanie, qu'on sème la terreur.
00:21:04 C'est la logique révolutionnaire qu'on connaît.
00:21:06 Mais, donc, on est vraiment dans la perversité.
00:21:08 Parce que, finalement, on oublie qu'il y a cette terreur derrière
00:21:10 et on se focalise sur ceux
00:21:12 qui, exaspérés, ont fini par dépasser les bornes.
00:21:14 Évidemment, c'est inexcusable,
00:21:16 mais le problème racine.
00:21:18 Marine Tendeli a pris la parole.
00:21:20 Il y avait des violences
00:21:22 paysannes, d'agriculteurs,
00:21:24 bien avant tous ces phénomènes.
00:21:26 C'est une tradition.
00:21:28 Préfectures qui ont déversé les Purins.
00:21:30 Madame Voinet
00:21:32 avait vu son bureau envahi par des
00:21:34 agriculteurs. Je ne sais plus
00:21:36 quel était l'arrivée.
00:21:38 M. Causac avait eu sa piscine remplie de fumiers.
00:21:40 Il y a un troisième aspect des choses.
00:21:42 C'est que Sandrine Rousseau
00:21:44 est députée, si je ne me trompe pas, de Paris.
00:21:46 Elle ne sera jamais députée
00:21:48 du Gard de l'Héros ou de la Gironde.
00:21:50 Marine Tendeli a pris la parole pour dire
00:21:52 avec Sandrine Rousseau, nous étions hier dans l'Aude
00:21:54 pour alerter sur un projet de golf
00:21:56 et d'hôtels de luxe à construire
00:21:58 sur les meilleures terres agricoles. Alors, on se demande déjà
00:22:00 au nom de quoi elle se mêle.
00:22:02 C'est-à-dire que moi je sais ce qu'elle veut.
00:22:04 Elle veut plus le de luxe.
00:22:06 En fait, c'est à décroissance. C'est toujours pareil.
00:22:08 Tout ce qui est symbole de luxe pour ces gens-là, il faut l'enlever.
00:22:10 - En l'occurrence, je ne crois pas.
00:22:12 C'est surtout la défense des terres agricoles.
00:22:14 - Oui. - Mais c'est de la démagogie.
00:22:16 - Mais non, ce n'est pas de la démagogie.
00:22:18 Il y a un problème de réchauffement climatique.
00:22:20 Je sais que vous pensez que ce n'est pas vrai, mais il y a un problème
00:22:22 de réchauffement climatique. - Ah bon, vous savez ce que je pense ?
00:22:24 - Oui, oui, parce que j'entends tout le temps.
00:22:26 Les écologistes ont raison.
00:22:28 Les écologistes ont raison d'essayer de limiter le réchauffement.
00:22:30 - Mais qu'est-ce que vous avez en ce moment ?
00:22:32 Vous avez mangé. Maintenant, vous en prenez.
00:22:34 - Sans regarder.
00:22:36 - Oui, vous pourriez regarder dans les yeux.
00:22:38 - Je regarde si vous voulez.
00:22:40 - Mais non, mais qu'est-ce que vous avez mangé, là ? Enfin...
00:22:42 - Moi, je sais. - Manger du bio, parce que vraiment, ça me dirait...
00:22:44 - Moi, je sais que vous faites du faddle, parce que vous nous l'avez dit.
00:22:46 Mais vous ne savez pas ce que je pense de l'écologie,
00:22:48 parce que je ne me suis jamais exprimée sur le sujet.
00:22:50 - Jamais elle n'a parlé, Marie-Estelle Dupont, c'est encore des procès.
00:22:52 - Je vais retirer ce que j'ai dit.
00:22:54 Je pense que les écologistes ont raison de défendre...
00:22:56 - Mais vous êtes allé la voir, cette terre agricole ?
00:22:58 - De lutter contre... - Vous êtes allé la voir ?
00:23:00 Vous avez vérifié ?
00:23:02 - Vous voyez comment vous êtes. Vous me reprochez de parler
00:23:04 et vous me coupez la parole.
00:23:06 - Mais oui, parce qu'on entend que vous...
00:23:08 - Ne m'invitez pas si je vous dérange.
00:23:10 - Ah si. Alors là, vous me manqueriez.
00:23:12 - Là, vous m'invitez comme je suis.
00:23:14 - Je vais me lever et je vais vous embrasser.
00:23:16 - Venez comme vous êtes.
00:23:18 - Comme quand on va chez McDo.
00:23:20 - Les écologistes ont tout à fait tort de défendre
00:23:22 le fait qu'on ne l'artificialise pas
00:23:24 de tout les sols.
00:23:26 Ils se mêlent de ce qui les regarde, en l'occurrence.
00:23:28 - Bon, et Marine Tandelier a dit...
00:23:30 Alors, je me suis engagé à parler d'eux
00:23:32 et de leur problème de revenus,
00:23:34 mais j'ai ajouté, elle parle des vignerons,
00:23:36 il faut que vous changiez de pratiques.
00:23:38 C'est ça qui est formidable.
00:23:40 C'est-à-dire que ces gens, au nom du bien,
00:23:42 disent aux vignerons... Attendez, je termine.
00:23:44 Il faut que vous changiez de pratiques, des gens qui travaillent
00:23:46 depuis des années, et diminuiez les pesticides.
00:23:48 Et là, c'est parti en vrille.
00:23:50 Bon, moi je veux bien qu'il n'y ait pas de pesticides
00:23:52 dans la nature, mais c'est compliqué quand même.
00:23:54 Quoi, dans la nature ? Dans l'agriculture ?
00:23:56 Mais ça va être compliqué de faire une agriculture
00:23:58 sans pesticides.
00:24:00 Bon, vous devez partir ? - Non.
00:24:02 - Ah, alors pourquoi on me dit que vous devez partir ?
00:24:04 C'est vous qui devez partir. - Moi, j'oublie.
00:24:06 - Eh bien, vous, vous allez partir quelques instants,
00:24:08 mais vous allez peut-être revenir. - Ah, d'accord.
00:24:10 - Partir, revenir. C'est un bon film de Claude Lelouch.
00:24:12 Il est 9h24 et on va accueillir
00:24:14 un joueur d'échecs, qui a à peu près
00:24:16 votre âge. 8 ans.
00:24:18 Il est là. A tout de suite.
00:24:20 Bonjour Marc. - Bonjour.
00:24:26 - Je crois que tu es le plus jeune
00:24:28 invité que je reçois
00:24:30 depuis que cette émission existe.
00:24:32 Elle a commencé en 2016,
00:24:34 elle a quasiment ton âge.
00:24:36 - Euh, ouais.
00:24:38 Moi, je suis née en 2014, donc...
00:24:40 - Et toi, tu es née le 8 janvier 2014.
00:24:42 Et tu sais pourquoi on t'a invitée ?
00:24:44 - Oui.
00:24:46 - Parce que tu es quand même très très fort.
00:24:48 Tu es le champion du monde
00:24:50 d'échecs
00:24:52 de moins d'8 ans. Ce qu'on appelle les U8.
00:24:54 Et tu as gagné
00:24:58 les tournois, c'était en septembre
00:25:00 dernier. - Ouais.
00:25:02 - Face à des gens
00:25:04 qui ont ton âge et... - Ouais.
00:25:06 - Qui venaient du monde entier. - Ouais.
00:25:08 - Alors, tu vas nous parler des échecs dans un instant,
00:25:10 mais avant ça, Audrey Bertheau
00:25:12 va nous rappeler
00:25:14 les infos. Et tu es venue avec ton père,
00:25:16 qui est ton coach aussi. - Euh, non.
00:25:18 Mon coach, c'est...
00:25:20 J'ai trois coachs. Laurent Bruneau
00:25:22 du club, Patrice Etcheguerai,
00:25:24 et Ilias
00:25:26 Mtselek, qui me suit depuis le championnat
00:25:28 du monde. - Et ton père, il t'aide un peu quand même ?
00:25:30 - C'est lui qui m'a appris la marche des pièces,
00:25:32 mais maintenant... - Ah ouais, donc...
00:25:34 [Rires]
00:25:36 Il t'a appris la marche des pièces.
00:25:38 - Il m'a appris la marche des pièces, oui.
00:25:40 - La marche des pièces ! Mais bon, moi, il m'a dit
00:25:42 que t'étais... Bon, et puis t'es venue avec ta maman aussi.
00:25:44 - Oui. - Ils sont...
00:25:46 - Quand tu joues contre lui maintenant, tu le mets minable ?
00:25:48 - Ben, je le bats, oui. [Rires]
00:25:50 - Bon. Et alors, tu vas nous expliquer...
00:25:52 Parce que... D'abord,
00:25:54 tu nous impressionnes. - Hein ?
00:25:56 - Je dis "tu nous impressionnes", parce que moi, je sais un peu jouer aux échecs,
00:25:58 mais je pense que tu me ratatinerais
00:26:00 immédiatement. En 10 coups,
00:26:02 tu me mettrais par terre. - Là, je l'ai gagné un !
00:26:04 Non, non, non, je fais pas le coup du barger.
00:26:06 - Le coup du... Ouais.
00:26:08 - T'as gagné quoi, tu dis ? - Ben, j'ai gagné
00:26:10 le championnat du monde, mais j'ai pas dit ça.
00:26:12 - Bon. - Ah oui, non, j'ai gagné
00:26:14 en 11 coups la partie majoritaire.
00:26:16 - C'est quoi, la partie majoritaire ? - Ben, la partie que j'ai jouée
00:26:18 à Paris, là.
00:26:20 Hier. - Et alors,
00:26:22 en 11 coups... - C'était contre 400 écoles
00:26:24 de France. - Contre combien ? - 400.
00:26:26 - Et t'as gagné tout seul ?
00:26:28 - Ben oui, mais en fait, le truc, c'est que
00:26:30 c'est le coup le plus joué par
00:26:32 une école qui sera le coup joué par cette école,
00:26:34 et après, le coup le plus joué dans toutes les écoles de France, quoi.
00:26:36 Et du coup, ce sera celui
00:26:38 le plus joué qui sera joué sur leur ligue.
00:26:40 - Bon.
00:26:42 T'es une sorte de Mbappé ou de Nadal
00:26:44 des échecs.
00:26:46 C'est un peu ça. - Ouais, c'est ça.
00:26:48 - Bon.
00:26:50 Audrey Bertheau
00:26:52 nous rappelle les titres du jour.
00:26:54 - Le niveau des nappes phréatiques en France
00:27:00 est modèrement bas, voire très bas.
00:27:02 Christophe Béchut, ministre de la Transition écologique,
00:27:04 était l'invité de Laurence Ferrari ce matin.
00:27:06 Il a rappelé que 2/3 des nappes
00:27:08 phréatiques françaises sont sous les normales
00:27:10 et qu'il y a des inquiétudes très vives
00:27:12 sur les zones du couloir rhodanien et de la Méditerranée.
00:27:14 C'est la journée mondiale des donneurs
00:27:16 de sang, l'occasion pour l'établissement
00:27:18 français du sang de lancer une nouvelle campagne de dons.
00:27:20 L'institution veut renouveler ses stocks
00:27:22 avant l'été. C'est en effet une période
00:27:24 où les hôpitaux manquent très souvent de sang
00:27:26 pour leurs patients. Et puis, Donald Trump
00:27:28 dénonce un abus de pouvoir odieux. L'ancien
00:27:30 président américain s'est exprimé devant ses partisans
00:27:32 cette nuit. Il a accusé Joe Biden
00:27:34 de corruption et d'être responsable d'une ingérence
00:27:36 électorale. Donald Trump
00:27:38 a été inculpé plus tôt dans la journée pour avoir
00:27:40 conservé des documents top secret.
00:27:42 - Bon, moi je voudrais savoir
00:27:44 à quel âge t'as
00:27:46 commencé à... - Mon père
00:27:48 m'a appris la marche des pièces à 2 ans et je suis rentrée
00:27:50 en club à 5 ans et demi, aller chiquer un et 4 repos.
00:27:52 - Mais à 2 ans, comment t'as fait
00:27:54 pour apprendre... - Bah, il m'a appris
00:27:56 la marche des pièces, quoi. Comment elle bouge.
00:27:58 - Je suis d'accord,
00:28:00 mais t'as un cerveau
00:28:02 qui est pas comme les autres, quand même. - Bah, à 2 ans,
00:28:04 ça va, non ? Je sais pas,
00:28:06 à tout âge, on peut apprendre. - Oui,
00:28:08 je suis d'accord avec toi. Et qu'est-ce que tu aimes
00:28:10 dans les échecs ? - Bah, moi j'aime bien
00:28:12 aller dans d'autres pays
00:28:14 que j'aurais pas
00:28:16 vu, sinon. Et j'aime
00:28:18 bien jouer...
00:28:20 J'aime bien jouer. - Mais qu'est-ce
00:28:22 qui te plaît dans le jeu d'échecs ? - Bah,
00:28:24 j'adore jouer des parties.
00:28:26 J'aime bien...
00:28:28 - Qu'est-ce que ça te demande, à ton avis,
00:28:30 comme qualité pour être un bon joueur d'échecs ?
00:28:32 - Bah, déjà, il faut de la mémoire
00:28:34 pour retenir les ouvertures, voilà.
00:28:36 - Les ouvertures, ouais. Par exemple,
00:28:38 tu pourrais jouer... Si moi
00:28:40 je te dis C8 ou...
00:28:42 - Oui, C8, c'est... - C'est une chaîne.
00:28:44 - Ah. - Comment ? C'est une chaîne
00:28:46 du groupe Canal. Mais si, par exemple, je dis
00:28:48 C8 ou... Et toi, tu peux jouer
00:28:50 comme ça ? - Bah oui, je sais jouer à l'aveugle.
00:28:52 - À l'aveugle ? - Bah, tu viens en objet de calculer aux échecs
00:28:54 dans la tête, donc... - Ouais.
00:28:56 - Après, on joue les coups, mais...
00:28:58 On peut pas jouer tous les coups sur l'échec. - Et donc, les qualités
00:29:00 que ça demande, tu dis mémoire, qu'est-ce que ça demande
00:29:02 encore, Kém'Kalité ? - Bah...
00:29:04 Faut savoir calculer, je sais pas,
00:29:06 visualiser. - Ouais.
00:29:08 - Euh...
00:29:10 - Et...
00:29:12 D'abord, tu veux être, évidemment, joueur
00:29:14 professionnel. Ce que tu veux, c'est être
00:29:16 maître, parce qu'il y a des maîtres internationaux
00:29:18 dans les échecs. - Ouais, maître international et grand maître.
00:29:20 - Bon. Et toi, tu rêves de quoi ?
00:29:22 - Bah, d'être champion du monde.
00:29:24 - Encore. - Tu veux être champion du monde quand tu seras...
00:29:26 - Mais à tout âge, quoi.
00:29:28 - Tout âge. - À tout âge.
00:29:30 - Déjà, cette année, il y a encore un champion du monde,
00:29:32 mais cette fois, c'est dans la catégorie U10.
00:29:34 - Ouais. - Mais là, comme j'ai que 9 ans, bah, je suis pas
00:29:36 en haut. - Bon. Et alors,
00:29:38 quand tu as fait... C'est en Géorgie ?
00:29:40 - Oui. C'était à Géorgie, en Batoumi.
00:29:42 - Ah, Batoumi, exactement.
00:29:44 C'était en septembre dernier. C'est là que tu es
00:29:46 devenue champion du monde, mais
00:29:48 ça a duré 15 jours. - Ouais. 16 jours,
00:29:50 même, parce qu'on est resté deux jours...
00:29:52 Au début, on a resté un jour
00:29:54 au début, parce que... - Et alors,
00:29:56 ça dure combien de temps ? T'es fatiguée,
00:29:58 en fin de journée ? - Bah oui, déjà, on était
00:30:00 malades, donc...
00:30:02 Il y a eu un problème avec l'eau, donc...
00:30:04 - Il y a eu un problème avec l'eau ? - Oui.
00:30:06 - Ah oui, vous avez été intoxiquée ?
00:30:08 - Bah, on a été malades, ouais. - Bon. Mais autrement,
00:30:10 tu trouves que c'est fatigant, nerveusement,
00:30:12 de jouer aux échecs ?
00:30:14 - Le truc, c'est que ça dure 4 heures ou 3 heures.
00:30:16 Ma partie la plus longue, c'était 6 heures, mais bon...
00:30:18 - Donc, il faut être concentré pendant 6 heures
00:30:20 et c'est difficile ? - Bah...
00:30:22 Ouais, le maximum, c'était 6 heures, mais après,
00:30:24 il faut être concentré au moins pendant...
00:30:26 - Bon, là, t'as manqué l'école, forcément,
00:30:28 pendant ces 15 jours-là ? - Bah, moi, je suis allée à l'école
00:30:30 à distance, en 6e.
00:30:32 - T'es en 6e ? - Oui. - Mais t'es en avance,
00:30:34 alors ? - Oui, j'ai 3 ans d'avance.
00:30:36 - T'as 3 ans d'avance ? - Oui.
00:30:38 - Ah oui, donc t'es très en avance !
00:30:40 - Euh...
00:30:42 Effectivement !
00:30:44 - Pascal, le plus jeune candidat
00:30:46 au bac, cette année, a 12 ans. - Ah, je croyais
00:30:48 que c'était 11 ans, moi. - Ah bah...
00:30:50 Mais à ton avis, tu trouves
00:30:52 que tu t'apprends
00:30:54 plus vite, par exemple, que tes petits camarades ?
00:30:56 T'as conscience d'être un peu
00:30:58 peut-être différent des autres de ce qu'on a vu ?
00:31:00 - Oui, parce que je suis d'un petit monde du monde, donc...
00:31:02 Voilà. - Oui.
00:31:04 Bon, bah écoute,
00:31:06 c'est sympa, en tout cas,
00:31:08 de t'avoir... Mais l'école à distance, c'est pas...
00:31:10 Alors, ça te manque pas, quand même, d'être avec des...
00:31:12 des autres élèves ?
00:31:14 - Mais non, à l'école à distance,
00:31:16 on est tout seul. - Ouais.
00:31:18 T'aimes bien être tout seul ? - Bah...
00:31:20 Y a aussi les parents qui m'aident, aussi, mais...
00:31:22 - Mais t'as des copains, quand même ?
00:31:24 - Bah oui, dans les échecs, et...
00:31:26 Et ailleurs, mais à l'école, non, parce que je les vois pas.
00:31:28 - Oui, je remercie.
00:31:30 Et t'as des frères...
00:31:32 T'as des frères et soeurs ? - Hein ?
00:31:34 - T'as des frères et soeurs ? - Non. - Non, t'es tout seul.
00:31:36 Bon, et tu fais... Alors, quand tu fais pas des échecs,
00:31:38 tu fais quoi ? - Bah...
00:31:40 Du tennis de table, ou de la zesta, ou...
00:31:42 de la sessapunta, ou...
00:31:44 du tennis, ou du karaté, ou de la guitare,
00:31:46 ou du piano.
00:31:48 - Ouais, ça...
00:31:50 - Non, mais... Alors, tu sais jouer du piano ?
00:31:52 - Oui. De la guitare. - Tu sais jouer de la guitare ?
00:31:54 - Oui. - Tu sais faire du karaté ?
00:31:56 - Oui. - Et comment...
00:31:58 - J'ai une ceinture vert-bleu, au karaté.
00:32:00 - Mais en fait, tu sais tout faire ! - Bah non,
00:32:02 parce que je fais pas tous les sports ! - Ouais, mais tu fais pas
00:32:04 tous les sports, mais t'es quand même...
00:32:06 T'es drôlement douée, quand même !
00:32:08 Et le piano, tu joues bien au piano ? - Bah, ça fait...
00:32:10 Je sais pas combien de temps...
00:32:12 Mais la guitare, ça fait 3 ans,
00:32:14 4 ans, je sais plus. - Ouais. Et t'apprends
00:32:16 vite, comme ça ? - Bah oui.
00:32:18 - C'est formidable.
00:32:20 - Au championnat du monde, j'ai appris une ouverture
00:32:22 en une seule journée.
00:32:24 - Bah écoutez, on voulait que tu sois avec nous, ce matin.
00:32:26 Tu connais... Tu nous regardes
00:32:28 de temps en temps ? Ça t'intéresse, la politique ?
00:32:30 - Je vous ai vus tout à l'heure, mais... - Oui, bien sûr !
00:32:32 - Mais...
00:32:34 - Non, je tourne
00:32:36 parfois sur Canal+, mais bon...
00:32:38 C'est la télé, mais je fais pas exprès.
00:32:40 - Alors, moi, j'avais...
00:32:42 En 1989,
00:32:44 à Lyon, j'avais couvert, pour TF1,
00:32:46 j'étais jeune journaliste, Karpov-Kasparov.
00:32:48 - Ah bah oui ! - Qui était...
00:32:50 - J'aime bien Kasparov, oui. - T'aimes bien Kasparov ?
00:32:52 - Ah oui, j'adore. - Et tout le monde jouait aux échecs
00:32:54 à la fin, ça avait duré 30 ou 35 jours,
00:32:56 c'était une rencontre, tous les jours, ils s'affrontaient.
00:32:58 - Karpov-Kasparov, ça durait
00:33:00 plus que ça, hein. - Bah...
00:33:02 - C'était énorme, hein. - Bah, ça durait...
00:33:04 Là, la séquence, c'était à Lyon ?
00:33:06 - C'était... Non, je sais plus. - Là où j'étais,
00:33:08 c'était à Lyon, ils se sont peut-être rencontrés plusieurs fois.
00:33:10 - C'était en quelle année ? - 89.
00:33:12 - Ah, mais moi, je crois que c'était 85.
00:33:14 - Alors, ils se sont peut-être rencontrés en 85,
00:33:16 et puis il y a le fameux match Spassky-Fischer.
00:33:18 - Oui, Fischer-Spassky. - Tu connais ça ?
00:33:20 - Bah oui. - Non, je crois que c'est 72. Ah oui, tu connais ça,
00:33:22 cette histoire ? - C'était 72, oui.
00:33:24 - 72, Spassky-Fischer. - Ouais.
00:33:26 - Et effectivement... - Fischer avait gagné.
00:33:28 - Exactement, Fischer avait gagné.
00:33:30 Et tu... Alors, ces parties-là, par exemple, tu les...
00:33:32 - Je les connais pas toutes, on peut pas toutes les connaître.
00:33:34 - Non, mais tu en connais certaines, des parties anciennes ?
00:33:36 - Bah, j'en connais, oui.
00:33:38 Mais... Je les connais pas toutes par cœur.
00:33:40 - Bon, bah écoute,
00:33:42 je vais te dire,
00:33:44 moi, je pourrais prolonger la discussion
00:33:46 jusqu'à 10h30, parce que
00:33:48 je pense que tout le monde
00:33:50 est sous le charme et
00:33:52 t'écoute avec intérêt. Bon, maintenant,
00:33:54 il y a une actualité, aujourd'hui.
00:33:56 Donc, on va l'évoquer, cette actualité,
00:33:58 mais... Donc, ton destin est fait, quoi.
00:34:00 Plus tard, tu seras maître international.
00:34:02 - Bah, ouais, mais moi, ce que je veux, c'est
00:34:04 grand maître international et champion du monde.
00:34:06 - En fait, tu vas être le meilleur du monde de tous les temps.
00:34:08 - Bah... Champion du monde, quoi.
00:34:10 - Voilà. Eh oui.
00:34:12 Bon, bah écoute, écoute, franchement,
00:34:16 on rencontre pas
00:34:18 des petits garçons comme toi
00:34:20 tous les quatre matins. - Ouais.
00:34:22 - En tout cas, en Toulouse, soit. - Et je suis aussi le premier mondial de mon âge.
00:34:24 - Bien sûr que t'es le premier mondial
00:34:26 de ton âge, et puis t'es sympa, en plus.
00:34:28 Ah, je vois que Bachar Kouatli... Alors, moi,
00:34:30 je connais Bachar Kouatli, parce que c'était
00:34:32 un grand maître, et effectivement,
00:34:34 il nous écoute, Bachar Kouatli, parce que c'était
00:34:36 le correspondant, le consultant
00:34:38 à l'époque pour TF1.
00:34:40 Et c'était en 90, et pas en 89,
00:34:42 me dit-il, et c'était effectivement
00:34:44 Kasparov-Karpov, c'était
00:34:46 à Lyon, et c'était au
00:34:48 parc de la Tête d'or. Il y avait Michel Noir, d'ailleurs,
00:34:50 qui était là tous les jours. - En fait, ils en ont
00:34:52 fait plusieurs, des matchs avec Kasparov-Karpov.
00:34:54 - Bien sûr, mais là, c'était une séquence
00:34:56 et ça avait été tout à fait étonnant.
00:34:58 - Le match le plus connu, c'est le 1985.
00:35:00 - Oui.
00:35:02 Et puis, dans la légende des échecs,
00:35:04 alors, quel est le meilleur joueur du monde aujourd'hui aux échecs ?
00:35:06 - C'est Magnus Carlsen. Mais là,
00:35:08 le champion du monde en titre, c'est Dingley Run,
00:35:10 parce que Carlsen a refusé de faire le championnat
00:35:12 du monde, mais... - Et si tu jouais
00:35:14 contre lui, à ton avis, il te battrait encore ? - Bah oui,
00:35:16 évidemment. C'est un adulte.
00:35:18 - Ah oui, mais... - Il a 2800,
00:35:20 moi, j'ai que 2100. - Ça veut dire quoi, ça ?
00:35:22 - C'est le classement élo.
00:35:24 - Donc, toi, t'es... - C'est comme la TP au tennis,
00:35:26 c'est pareil. C'est le classement des échecs, là.
00:35:28 - Et donc, toi, t'es... Alors, on sait,
00:35:30 le quantième joueur
00:35:32 du monde, que tu es déjà, toute catégorie
00:35:34 confondue ? - Bah... Oui,
00:35:36 on sait quel place j'ai,
00:35:38 mais je sais plus... On sait
00:35:40 je suis, mais... - Ah, ça, tu sais plus ?
00:35:42 - Bah non, mais je sais de mon âge, mais
00:35:44 je regarde pas trop... - T'es déjà classé
00:35:46 parmi les adultes. - Bah oui. - Ah oui, d'accord.
00:35:48 Donc, y a un double classement. - C'est un classement mondial.
00:35:50 - Bon, bah écoute... Bon.
00:35:52 C'était le cinquième match, me dit Bachar Kouatli.
00:35:54 - Le cinquième match ? Ah, ça veut dire que chaque année,
00:35:56 ils en faisaient un. - Kasparov...
00:35:58 Y en a eu cinq, en fait, et c'était le cinquième
00:36:00 match, celui-là. Karpov-Kasparov.
00:36:02 - Bah, le premier, c'est 85. - Bon.
00:36:04 Bah écoute, vraiment, c'était sympa de t'avoir,
00:36:06 et... Tu fais quoi cet été ?
00:36:08 Tu pars en vacances ? Tu joues aux échecs ?
00:36:10 - Bah, cet été, j'ai encore des...
00:36:12 des tournois, et après, en septembre,
00:36:14 octobre, j'ai le championnat du monde d'Europe.
00:36:16 - Ah ouais, le championnat des U9 ?
00:36:18 - Euh... Non, non, U10, là. - U10, ça sera U10.
00:36:20 - Et chaque fois, deux ans d'écart. - U10, U10. Et il est où, le championnat ?
00:36:22 - Et moi, du coup, je suis en première année.
00:36:24 Championnat de... En Europe,
00:36:26 c'est Roumanie, en septembre,
00:36:28 à Mammaïa. Et championnat du monde,
00:36:30 c'est en octobre,
00:36:32 en Égypte,
00:36:34 à Tchernobyl-Sheikh.
00:36:36 - Et bah écoute, tu vas le faire le tour
00:36:38 du monde, comme ça, c'est plutôt sympa, en plus.
00:36:40 - Oui. Mais bon, ils font pas
00:36:42 tous les pays, quand même.
00:36:44 - Et bah écoute, vraiment, c'était sympa
00:36:46 d'être avec toi, ce matin,
00:36:48 et puis on va retrouver le fil
00:36:50 de l'actualité.
00:36:52 Et l'actualité, c'est ce prêtre qui a été
00:36:54 agressé, dans la région
00:36:56 de Lyon.
00:36:58 Il a été agressé lundi soir
00:37:00 par plusieurs jeunes dans sa paroisse.
00:37:02 Un acte qui a été condamné par les autorités religieuses
00:37:04 et le ministère de l'Intérieur.
00:37:06 Je n'ose dire qu'on n'en parle pas beaucoup,
00:37:08 mais c'est une remarque,
00:37:10 évidemment, que je peux faire. Mais en revanche,
00:37:12 on peut écouter, peut-être, ce prêtre
00:37:14 qui a témoigné. Et puis moi,
00:37:16 pendant qu'on écoute le prêtre, je vais te raccompagner
00:37:18 dans la loge avec tes parents. Qu'est-ce que t'en penses, Marc ?
00:37:20 - Ah ouais ? - Et bah je te remercie.
00:37:22 Vraiment, moi, ça m'a fait drôlement plaisir de te rencontrer.
00:37:24 - Merci.
00:37:26 - On écoute
00:37:28 ce prêtre. À tout de suite.
00:37:30 - Ce sont des jeunes, tout simplement,
00:37:32 sans repères. Et des jeunes
00:37:34 qui se sont enflammés, et qui se sont
00:37:36 enflammés réciproquement. Au début, je voulais même
00:37:38 pas déposer plainte, mais je suis
00:37:40 allé déposer plainte parce qu'il y a eu
00:37:42 des menaces et des policiers, ils m'ont
00:37:44 conseillé de déposer plainte. Ça a pris
00:37:46 des proportions démesurées. On est
00:37:48 là, tous, en tant qu'artisans
00:37:50 de paix, et que c'est le plus important.
00:37:52 - Bon, on a écouté
00:37:54 ce prêtre, mais en fait, on l'écoutait pas vraiment
00:37:56 parce que vous étiez... - Sous le charme.
00:37:58 - On était sous le charme, d'ailleurs.
00:38:00 Et on salue
00:38:02 Gautier qui revient. Vous étiez en régie
00:38:04 en train d'écouter ce... - Absolument.
00:38:06 - On fait un métier
00:38:08 merveilleux, en fait. - Il était fascinant.
00:38:10 - On fait un métier merveilleux parce qu'on rencontre des gens qu'on ne rencontrerait
00:38:12 jamais autrement.
00:38:14 Parce qu'effectivement, on est à l'antenne en direct.
00:38:16 Bon, on va... - Vous savez,
00:38:18 quand on voit des images d'archives de Kylian Mbappé,
00:38:20 quand il est tout gamin et qu'il dit "moi,
00:38:22 je veux être un champion", et tout,
00:38:24 et là, on l'a vécu en direct, peut-être
00:38:26 qu'on a conversé pendant quelques
00:38:28 instants avec le futur plus grand joueur
00:38:30 du monde. Non, mais il y a quelque chose de très
00:38:32 émouvant, et puis la personnalité de ce gamin est...
00:38:34 - Et puis en même temps, il y a formé un moment aussi
00:38:36 une part d'inquiétude, parce que c'est
00:38:38 difficile d'être
00:38:40 "différent", mais c'est vrai aussi pour Mbappé,
00:38:42 d'être dans le rapport aux autres,
00:38:44 d'avoir une intelligence qui est
00:38:46 peu commune... - Il a l'air bien...
00:38:48 - Et un destin... - Bien sûr, bien sûr.
00:38:50 - Exactement, mais donc forcément, c'est... Qu'est-ce qui se passe ?
00:38:52 - C'est... - Ah, ben c'est peut-être
00:38:54 le gouvernement qui vous appelle pour vous proposer
00:38:56 un poste ou vous donner une information ? - Je refuserais dans ce cas-là.
00:38:58 - Au ministère de la Culture, par exemple ? - Ben oui.
00:39:00 Bon, ce prêtre
00:39:02 qui a été agressé, je vous propose d'écouter
00:39:04 Amaury Bucault, qui nous fait le
00:39:06 point sur l'enquête.
00:39:08 C'est un plateau d'Amaury...
00:39:10 Ben, Augustin, donne adieu.
00:39:12 [Rires]
00:39:14 - Les faits se sont
00:39:16 passés lundi dernier en fin de journée,
00:39:18 aux alentours de 20h30, à la paroisse
00:39:20 maronnite Notre-Dame du Liban,
00:39:22 à Lyon. Un groupe de 6 à 7
00:39:24 jeunes jouaient au football sur le
00:39:26 terrain voisin de celui de
00:39:28 l'église, comme vous le voyez sur cette image.
00:39:30 Et ces derniers se sont introduits
00:39:32 par effraction sur le terrain
00:39:34 de l'église pour récupérer le
00:39:36 ballon qu'ils avaient malencontreusement
00:39:38 jeté vers l'édifice.
00:39:40 Le curé de la paroisse sort alors
00:39:42 pour les cérémonier, parce que
00:39:44 ce n'est pas la première fois que cela
00:39:46 arrive, et c'est à ce moment-là que les jeunes
00:39:48 auraient proféré des insultes antichrétiennes,
00:39:50 l'auraient menacé, bousculé
00:39:52 et violenté. C'est l'intervention
00:39:54 des témoins sur place
00:39:56 qui a permis de mettre fin
00:39:58 à l'agression. Alors, le prêtre
00:40:00 va bien, il s'est exprimé auprès de la
00:40:02 radio locale RCF à Lyon.
00:40:04 Je vous propose de l'écouter, il parle
00:40:06 des jeunes qui l'ont agressé.
00:40:08 Vous l'avez entendu, le prêtre a porté
00:40:32 des flingues, pour violences aggravées et dégradations.
00:40:34 Les agresseurs, eux, sont toujours activement
00:40:36 recherchés. Notre service
00:40:38 pour les justices est parvenu à entrer en
00:40:40 contact avec le curé. Ce dernier
00:40:42 nous confirme que les jeunes avaient
00:40:44 pris l'habitude de rentrer
00:40:46 illégalement sur le terrain de la paroisse.
00:40:48 En témoigne, le grillage
00:40:50 est ventré pour faciliter
00:40:52 le passage de ces jeunes
00:40:54 qui, pour la plupart, buvaient
00:40:56 sur le terrain de l'église.
00:40:58 Vous aurez compris, effectivement,
00:41:00 que c'est
00:41:02 Augustin Donadieu
00:41:04 qui nous rapportait ces informations
00:41:06 et non pas Amaury Bucot.
00:41:08 Pas de commentaire à faire, simplement.
00:41:10 - Si, je pense que la catégorie
00:41:12 de faits divers n'est plus pertinente,
00:41:14 parce qu'un incident tout à fait
00:41:16 mineur
00:41:18 dégénère en quelque chose de beaucoup plus
00:41:20 préoccupant. Il y a insultes anti-chrétiennes,
00:41:22 tout ça, quand même,
00:41:24 participe de l'ère du temps.
00:41:26 Un fait divers, la couleur d'un fait divers,
00:41:28 reflète la couleur de l'ère du temps.
00:41:30 Que ça puisse dégénérer
00:41:32 à ce point-là, que ça soit assorti
00:41:34 d'insultes anti-chrétiennes, je trouve
00:41:36 que ça parle. Et le côté
00:41:38 "c'est un fait divers, ça n'a pas beaucoup d'importance,
00:41:40 passons à autre chose", je ne pense pas que ça ne soit
00:41:42 plus la bonne attitude.
00:41:44 - Dans l'actualité,
00:41:46 également, et on en a parlé hier,
00:41:48 c'est le procès
00:41:50 dit du tueur de DRH,
00:41:52 Gabriel Fortin. Il est jugé depuis hier
00:41:54 dans la cour d'assises de la Drôme
00:41:56 à Valence. On a écouté
00:41:58 hier, vous l'avez peut-être entendu,
00:42:00 le mari d'une des victimes,
00:42:02 cette victime s'appelle Patricia,
00:42:04 elle était à Pôle emploi
00:42:06 et M. Fortin ne connaissait pas
00:42:08 Patricia. Ce qu'il a tué,
00:42:10 ce qu'il a attaqué, c'est
00:42:12 l'institution,
00:42:14 Pôle emploi. Et le mari
00:42:16 de cette femme
00:42:18 était hier et dans un état
00:42:20 de colère.
00:42:22 ...
00:42:26 - La colère,
00:42:28 j'ai envie de le flinguer, c'est tout.
00:42:30 Je l'ai vu le blanc dans les yeux,
00:42:32 il n'y a rien à faire ce type, il m'a regardé, je l'ai regardé.
00:42:34 Il ne mérite
00:42:36 plus de vivre, c'est clair.
00:42:38 On perd trop de temps ici. Je ne sais pas si je vais
00:42:40 le pourtenir parce que...
00:42:42 - Et la soeur de
00:42:44 Patricia s'est exprimée également
00:42:46 et je vous propose de l'écouter.
00:42:48 - Même s'il a répété en boucle
00:42:50 la même chose, il a parlé,
00:42:52 donc on a peut-être espoir qu'il va peut-être
00:42:54 nous apporter des réponses au moment où l'affaire
00:42:56 de ma soeur Patricia Pastion arrivera
00:42:58 et qu'il nous expliquera pourquoi elle a été
00:43:00 ciblée et pourquoi Pôle emploi, alors
00:43:02 qu'a priori il n'y avait aucune raison.
00:43:04 Donc il y a un espoir qui naît
00:43:06 que peut-être qu'on aura une réponse. Je suis
00:43:08 plutôt sur le fait qu'il était totalement lucide
00:43:10 et qu'il a bien prémédité longtemps
00:43:12 à l'avance ses actes et que rien ne relève de la
00:43:14 folie. - Et je vous propose
00:43:16 d'écouter maître Jacques Hubovitz également,
00:43:18 qui est lui avocat des
00:43:20 partis civils.
00:43:22 - Ils tournent en rond avec le même texte et
00:43:24 effectivement je ne pense pas que nous arriverons à
00:43:26 sortir de cette...
00:43:28 de ce cercle infernal
00:43:30 et lui il reprend son texte et il le lit
00:43:32 de façon mécanique.
00:43:34 L'énigme de ce procès
00:43:36 s'appelle Gabriel Fortin, il est
00:43:38 enfermé dans sa tête,
00:43:40 dans son corps et incapable
00:43:42 de sortir de cette logique mortifère
00:43:44 et totalement insensible
00:43:46 à la douleur de sa mère.
00:43:48 Je ne parle même pas, évidemment, de la douleur
00:43:50 des familles qui se trouvent derrière lui,
00:43:52 pour lesquelles il n'a pas un mot, un traître
00:43:54 mot, c'est pas du tout son sujet
00:43:56 et effectivement ça éclaire
00:43:58 les jours et les semaines
00:44:00 qui s'ouvrent devant nous.
00:44:02 - Noémie Schultz est avec nous en direct
00:44:04 de Valence. Bonjour Noémie, deuxième
00:44:06 jour. Est-ce que ce matin
00:44:08 vous avez des informations à nous donner
00:44:10 sur les premières minutes de cette audience ?
00:44:14 - Absolument. Nous venons
00:44:16 d'entendre le témoignage assez
00:44:18 éclairant d'un
00:44:20 ancien ami de Gabriel Fortin,
00:44:22 c'était son instructeur de vol
00:44:24 à voile, il l'a fréquenté pendant presque
00:44:26 une vingtaine d'années et
00:44:28 il raconte qu'au début, Gabriel Fortin
00:44:30 était quelqu'un de jovial,
00:44:32 de sympathique, de convivial
00:44:34 et puis qu'il a vu
00:44:36 son caractère évoluer au fur et à mesure
00:44:38 des années, les deux dernières années.
00:44:40 Il a arrêté de le voir à peu près en 2018
00:44:42 donc à partir de 2015, il estime
00:44:44 qu'il était déprimé, il faut
00:44:46 préciser que cet homme était, avant
00:44:48 d'être à la retraite, infirmier psychiatrique
00:44:50 donc il est assez au fait
00:44:52 de ces questions-là.
00:44:54 Il l'a trouvé déprimé
00:44:56 les deux dernières années, fuyant, replié sur
00:44:58 lui-même. Il se souvient
00:45:00 aussi que Gabriel Fortin
00:45:02 avait parfois de la rancœur contre
00:45:04 Pôle emploi. Il m'a dit "c'est
00:45:06 n'importe quoi, tu te rends compte, ils veulent m'envoyer
00:45:08 bosser chez McDo, moi qui suis ingénieur".
00:45:10 Oui, il l'avait mal pris.
00:45:12 À partir de 2018, il avait coupé
00:45:14 les ponts, il ne fréquentait plus
00:45:16 personne. Il pense que son
00:45:18 ami qui avait des tendances paranoïaques
00:45:20 a totalement basculé avec le
00:45:22 Covid, ça n'a fait que renforcer, c'est le syndrome
00:45:24 de la cabane. Les gens restent ensuite
00:45:26 enfermés dans un confinement mental
00:45:28 mais pour autant, il n'est pas fou,
00:45:30 on ne devient pas psychotique à 45
00:45:32 ans. Et voilà ce témoignage donc très
00:45:34 éclairant sur sans doute une
00:45:36 évolution du caractère
00:45:38 de Gabriel Fortin qui semblait être
00:45:40 bien intégré au début et
00:45:42 qui a sombré dans une forme de paranoïa
00:45:44 jusqu'à ses crimes
00:45:46 terribles. - Eh bien merci beaucoup
00:45:48 Noémie Schultz, nous allons marquer une
00:45:50 pause, vous pouvez rester jusqu'à 10h30 ou vous aviez...
00:45:52 - Bon, bah écoutez
00:45:54 vous avez bien fait de revenir parce que vous allez repartir
00:45:56 aussi vite, sauf si vous avez des informations
00:45:58 à nous donner parce qu'on va recevoir Nathalie
00:46:00 Sonnac, le nouveau monde des médias, une urgence
00:46:02 démocratique, ça c'est vraiment très intéressant
00:46:04 et elle parle effectivement notamment des
00:46:06 chaînes d'info. Bon, où ça en est le remaniement
00:46:08 ministériel ? - Je ne vais pas vous sortir des noms.
00:46:10 Alors ce que je peux vous dire c'est que Julien Denormandie a été
00:46:12 aperçu par des journalistes de
00:46:14 TMC non loin de l'Assemblée Nationale, il a été
00:46:16 interrogé et il n'a pas répondu non
00:46:18 au fait d'aller à Matignon.
00:46:20 Il a dit "je suis bien dans ce que je fais" mais il ne répondait pas non.
00:46:22 Ça c'est une première info. Une deuxième info c'est que
00:46:24 le nom d'Elisabeth
00:46:26 Born qui pourrait rester à Matignon circule de
00:46:28 plus en plus aussi du côté de la majorité.
00:46:30 Et enfin, sur ce qu'on se disait hier, parce que j'ai pensé
00:46:32 à ce qu'on se disait hier quand j'ai vu Gérald Darmanin attaquer
00:46:34 aussi frontalement le Rassemblement
00:46:36 National. C'était quand même très intéressant. - Et on en parlera
00:46:38 tout à l'heure. - De voir ce qu'on aurait cru
00:46:40 Eric Dupond-Moretti, c'était du Eric Dupond-Moretti
00:46:42 dans le texte, de le voir attaquer aussi frontalement
00:46:44 le Rassemblement National pour donner des gages
00:46:46 à son aile gauche.
00:46:48 On voit donc quand même ce que fait Gérald Darmanin
00:46:50 et tout ça pour dire quoi ? Que...
00:46:52 Je ne sais plus ce que je voulais dire. - Vous pensiez...
00:46:54 Non mais vous pensez qu'en attaquant
00:46:56 le Rassemblement National c'est une
00:46:58 manière de se positionner comme futur Premier
00:47:00 ministre ? - Non justement, non, parce que ce qu'a dit
00:47:02 Emmanuel Macron en Conseil des ministres, c'était d'arrêter
00:47:04 avec les jugements moraux. Donc personne
00:47:06 ne suit ce que fait Emmanuel Macron, que ça soit
00:47:08 Eric Dupond-Moretti ou Gérald
00:47:10 Darmanin. Donc c'est intéressant de
00:47:12 le noter. - Le
00:47:14 corps nu ? - Le corps nu ça changerait
00:47:16 rien. En fait vous changez,
00:47:18 ce que je veux dire aussi, je retrouve vraiment une idée.
00:47:20 - François Barouin ? - Il faut sans doute arrêter
00:47:22 de dire qu'Emmanuel Macron, sa pire hantise, c'est que
00:47:24 Marine Le Pen arrive à l'Elysée dans quatre ans. C'est sans doute pas
00:47:26 vrai. - Non mais ça c'est ce qu'ils vous disent à l'Elysée,
00:47:28 mais c'est sa pire hantise. Ça, ça se pèle à un
00:47:30 élément de langage. - Ah non, sa pire hantise, ce qu'on
00:47:32 dit justement à l'Elysée, c'est qu'elle arrive au pouvoir
00:47:34 dans quatre ans. Ce qu'on dit moins, c'est que
00:47:36 si Emmanuel Macron cède la place
00:47:38 à Marine Le Pen, il ira ensuite dans les médias
00:47:40 pour dire que lui, il a réussi deux fois à faire
00:47:42 barrage à Marine Le Pen, ce que n'a pas fait Edouard Philippe
00:47:44 ou un autre. - Non, moi je crois pas,
00:47:46 ça c'est vraiment des arguments... - C'est pas
00:47:48 ce que dit l'Elysée justement. L'Elysée dit que si,
00:47:50 effectivement il faut faire pour empêcher son arrivée. - François Barouin ?
00:47:52 - Ce nom revient à chaque fois et à chaque fois
00:47:54 il est pas là. Il a pas envie, il est
00:47:56 dans le privé, il gagne beaucoup d'argent, pourquoi s'embêter
00:47:58 à revenir dans le public ?
00:48:00 - Vous avez une belle conception de la vie publique,
00:48:02 effectivement, quand on a
00:48:04 l'argument du service public. - Si il avait voulu, il se serait présenté comme candidat
00:48:06 à la présidentielle depuis longtemps.
00:48:08 - Il peut penser la prochaine fois, pardonnez-moi,
00:48:10 il peut être Premier ministre là et puis penser
00:48:12 à la présidentielle. Franck Louvrier...
00:48:14 - Ça fait plaisir à Laurent Wauquiez. - Franck Louvrier ?
00:48:16 - Franck Louvrier, oui, mais
00:48:18 il a pas suffisamment de poids sur les LR
00:48:20 à l'Assemblée pour en ramener suffisamment
00:48:22 à Emmanuel Macron. Mais le cornu ou un autre
00:48:24 dans le gouvernement, ça changerait strictement rien.
00:48:26 Il faut changer de politique pour... - Changer le logiciel.
00:48:28 - Voilà, changer le logiciel ou le politique, oui.
00:48:30 - Bon, merci beaucoup.
00:48:32 C'était intéressant
00:48:34 ce que vous disiez. Le nouveau monde
00:48:36 des médias, une urgence démocratique.
00:48:38 On parlera également de cette séquence avec Gérald Darmanin
00:48:40 hier à l'Assemblée nationale.
00:48:42 Peut-être aussi de Donald Trump, quand même.
00:48:44 Et puis Dubac, est-ce que c'est tombé
00:48:46 les copies Dubac ?
00:48:48 On va en parler dans une seconde. À tout de suite.
00:48:50 Le nouveau monde
00:48:54 des médias aux éditions
00:48:56 Odile Jacob.
00:48:58 Nathalie Sonnac, bonjour et merci
00:49:00 d'être avec nous. Vous êtes professeure à l'Université Paris
00:49:02 Panthéon-Assas
00:49:04 et vous êtes ancienne membre du
00:49:06 Conseil supérieur de l'audiovisuel
00:49:08 ancêtre de l'ARCOM de 2015
00:49:10 à 2021. Vous avez publié divers
00:49:12 ouvrages sur les enjeux du numérique. On va en parler
00:49:14 ensemble. Ça rejoint d'ailleurs ce que dit souvent
00:49:16 Laurent Geoffrin ici,
00:49:18 c'est-à-dire que prenons Twitter
00:49:20 qui diffuse
00:49:22 aujourd'hui des éléments qu'aucun
00:49:24 directeur de publication ne pourrait diffuser
00:49:26 parce qu'il serait mis en
00:49:28 examen
00:49:30 et responsable de ce
00:49:32 qu'il publie. Ce qui n'est pas le cas avec
00:49:34 le numérique. Que faut-il faire ?
00:49:36 Faut-il lever l'anonymat ou pas ?
00:49:38 Il y a danger, manifestement.
00:49:40 Oui, tout à fait. Déjà, merci beaucoup Pascal Praud pour votre
00:49:42 invitation. Oui, il y a
00:49:44 un danger et le danger principal
00:49:46 est finalement celui que vous relevez immédiatement.
00:49:48 C'est la circulation possible de
00:49:50 fake news, de contenus haineux,
00:49:52 de cyberharcèlement, de contenus
00:49:54 de façon plus générale et illicite.
00:49:56 Ça, c'est un premier danger auquel nous sommes
00:49:58 tous directement confrontés, quel que soit
00:50:00 notre âge. Et puis un second danger,
00:50:02 c'est que l'information qui est fiable,
00:50:04 sourcée, vérifiée, soit
00:50:06 totalement diluée dans cet océan
00:50:08 de contenu auquel
00:50:10 nous nous faisons. Et je ne vois pas comment
00:50:12 aujourd'hui on peut faire avec
00:50:14 notamment Twitter et numérique.
00:50:16 Oui, on va en parler justement
00:50:18 parce que vous proposez d'ailleurs des solutions.
00:50:20 Audrey Berthod nous rappelle les titres
00:50:22 et après on parlera peut-être aussi du BAC
00:50:24 et puis on reviendra sur ce que disait
00:50:26 Naomi Schulz parce que ça vous a fait réagir
00:50:28 que le Covid, pourquoi pas ?
00:50:30 Ou en tout cas les conséquences du Covid pourraient être
00:50:32 à l'origine de ce que vous faisiez. Ah oui, non, je voudrais expliquer
00:50:34 quelque chose sur la paranoïa.
00:50:36 Tout d'abord Audrey Berthod.
00:50:38 [Musique]
00:50:40 Le mari de
00:50:42 Karine Esquivillon a été interpellé ce matin.
00:50:44 Il va être placé en garde à vue.
00:50:46 Karine Esquivillon, 54 ans, a disparu
00:50:48 depuis plus de deux mois en Vendée.
00:50:50 Michel Piailson, mari, a été interpellé
00:50:52 par les gendarmes de la section de Nantes.
00:50:54 Un appel à témoins avait été lancé le 9 mai
00:50:56 pour tenter de retrouver cette mère de cinq enfants.
00:50:58 Un incendie est en cours dans les Vosges.
00:51:00 30 hectares ont déjà brûlé
00:51:02 sur la commune de Bois-de-Champs.
00:51:04 Les flammes progressent malgré l'action
00:51:06 des pompiers et d'un hélicoptère bombardier d'eau.
00:51:08 Près de 200 hommes, dont 163 sapeurs-pompiers,
00:51:10 se sont relayés toute la nuit.
00:51:12 27 départements sont placés en vigilance jaune
00:51:14 pour des risques d'incendie aujourd'hui.
00:51:16 Et puis le musée du Louvre
00:51:18 accueille depuis hier des œuvres ukrainiennes
00:51:20 en provenance de Kiev.
00:51:22 16 œuvres d'art ont été exfiltrées
00:51:24 dans le plus grand secret pour les protéger
00:51:26 des dégâts causés par la guerre.
00:51:28 Vous avez jusqu'au 6 novembre pour venir
00:51:30 admirer ces œuvres au Louvre.
00:51:32 L'autre et toujours, ou en tout cas souvent
00:51:34 incompréhensible, disons-le, est la paranoïa.
00:51:36 Être dans un cerveau paranoïaque,
00:51:38 comment le comprendre,
00:51:40 comment le décrypter ?
00:51:42 Les premiers écrits sur la paranoïa de Freud,
00:51:44 qui observe un patient qui s'appelle
00:51:46 le président Schreber, en fait,
00:51:48 relatent que la paranoïa est très souvent
00:51:50 un mécanisme de défense, de lutte
00:51:52 contre l'effondrement et contre la dépression.
00:51:54 Alors, moi je ne parle pas spécifiquement
00:51:56 de cet homme-là, parce que je ne l'ai pas vu en consultation,
00:51:58 je ne peux pas poser de diagnostic,
00:52:00 les experts ont eu du mal d'ailleurs,
00:52:02 parce qu'il est mutique, mais d'une manière générale,
00:52:04 ils peuvent bien comprendre que
00:52:06 quand Noémie Schultz dit "on ne devient pas psychotique
00:52:08 à 45 ans", elle a tout à fait raison.
00:52:10 Et donc, il faut bien distinguer
00:52:12 la structure de personnalité
00:52:14 et la maladie mentale.
00:52:16 C'est-à-dire qu'on peut décompenser
00:52:18 à n'importe quel âge.
00:52:20 On peut n'avoir eu aucun épisode psychotique,
00:52:22 donc passer pour une personne auprès
00:52:24 de son environnement parfaitement normal,
00:52:26 qui fonctionne, et puis un jour,
00:52:28 on décompense, et chacun d'entre nous
00:52:30 peut décompenser en fonction
00:52:32 de sa structure de personnalité.
00:52:34 Donc on a tous des lignes de faille, peut-être que si vous avez un coup dur,
00:52:36 vous allez décompenser en étant
00:52:38 maniaque hyperactif.
00:52:40 Peut-être un autre d'entre nous, en s'effondrant, en pleurant,
00:52:42 en restant dans son lit, en étant déprimé.
00:52:44 Et puis un autre paranoïaque, il va désigner un persécuteur,
00:52:46 un mauvais objet, un persécuteur externe,
00:52:48 et il va devoir le tuer
00:52:50 pour se débarrasser de l'humiliation, de la frustration.
00:52:52 Ce qu'il a fait, puisque dans son discours,
00:52:54 non seulement il n'y a pas de culpabilité,
00:52:56 il n'y a pas d'accès à la culpabilité dans la paranoïa,
00:52:58 il n'y a pas d'accès à la culpabilité dans la paranoïa ?
00:53:00 Non, au moment où on est dans la paranoïa,
00:53:02 il n'y a pas d'accès à la culpabilité, parce que je suis victime du monde,
00:53:04 je suis victime d'une conspiration.
00:53:06 Et aujourd'hui, il n'est pas du tout coupable.
00:53:08 Son discours, c'est non seulement "je ne regrette pas",
00:53:10 je regarde les yeux dans les yeux de Marie la victime,
00:53:12 je ne regrette pas, je ne connecte pas d'empathie,
00:53:14 je suis totalement dissociée, clivée de mes affects,
00:53:16 mais en plus, j'explique que c'est parce
00:53:18 qu'il y a des coupables au-dessus des coupables
00:53:20 que j'ai dû commettre cet accident.
00:53:22 C'est-à-dire que la conspiration du gouvernement,
00:53:24 qui ne veut pas me revoir et qui m'humilie,
00:53:26 justifie que je n'ai pas d'autre recours que de passer à l'acte.
00:53:30 Donc on voit bien que là, oui, il y a une logique paranoïaque.
00:53:33 Mais ce que je voulais expliquer aux gens, c'est qu'effectivement,
00:53:35 il y a une structure de personnalité à bas bruit,
00:53:38 et quand on passe à l'acte, souvent le délire a monté,
00:53:40 mais on ne s'en est pas rendu compte,
00:53:42 parce que la personne s'isolait, justement,
00:53:44 elle rationalisait son délire en s'isolant,
00:53:46 en ne se mettant pas trop au contact de la réalité,
00:53:48 et puis un jour, elle décompense.
00:53:50 Et puis Noémie Schultz, elle a parlé du Covid.
00:53:52 Et nous, ce qu'on a vraiment observé pendant le Covid,
00:53:54 c'est que des gens qui étaient fragiles, mais compensés,
00:53:58 du fait des mesures, du fait de l'absence de ressources sociales,
00:54:02 ont basculé, ont décompensé.
00:54:04 Et on a eu beaucoup de gens qui n'avaient pas d'antécédent,
00:54:06 et qui déprimaient ou qui faisaient des burn-out,
00:54:08 mais on a eu aussi beaucoup de gens qui étaient fragiles,
00:54:10 mais qui tenaient, et qui se sont mis à décompenser brutalement.
00:54:13 Je rappelle une chose, c'est que s'il n'est pas accessible à la culpabilité,
00:54:17 il ne peut pas comprendre une éventuelle peine qu'on lui infligerait.
00:54:21 On verra, ne parlons pas trop vite, les experts vont faire leur travail,
00:54:24 ils vont faire une anamnèse, on sait que par exemple cet homme a un frère...
00:54:26 Ce qui a du sens au niveau juridique, c'est très précis.
00:54:29 On ne peut pas vous condamner si vous ne comprenez pas ce qu'on vous fait.
00:54:34 Il y aura un internement d'office dans ces cas-là,
00:54:36 il sera très longtemps en HP, ils feront aussi le tour de l'anamnèse.
00:54:40 Cet homme avait un papa qui avait reconnu son frère,
00:54:42 mais qui ne l'avait pas reconnu lui,
00:54:44 donc ça doit dater d'il y a très très longtemps, ce sentiment d'humiliation.
00:54:46 La paranoïa doit être très organisée, on verra.
00:54:49 Mais ce qui est sûr, c'est qu'effectivement le risque est qu'il ne soit pas responsable de ses actes,
00:54:53 et dans ces cas-là, il faudra vraiment un internement très très très très long.
00:54:56 Là, manifestement, on n'est pas dans ce cas psychiatrique,
00:55:00 c'est-à-dire qu'il est reconnu comme responsable de ses actes.
00:55:03 Donc il n'y aura même pas de discussion.
00:55:05 Moi je trouve que ça ouvre un débat très très intéressant entre la justice et la psychiatrie,
00:55:10 où je pense que de manière symbolique et même structurante pour le coupable,
00:55:13 même si on est dans un état psychiatrique grave,
00:55:17 je crois qu'il faut réhabiliter la dignité de l'être humain,
00:55:20 lui rendre son libre-arbitre et considérer qu'il y a toujours un minima et une part de responsabilité.
00:55:24 Je trouve que c'est un débat philosophique qui serait très intéressant pour les bacheliers.
00:55:27 Justement le bac, est-ce que Marine, est-ce que nous avons les copies de bac,
00:55:32 ou les sujets de bac, est-ce que nous les avons les sujets de bac ?
00:55:35 Et on va les voir à l'antenne peut-être alors les sujets de bac,
00:55:38 parce que moi je ne les ai pas.
00:55:40 Est-ce que nous les avons en bac général, me dit Marine, épreuve de philo,
00:55:45 le bonheur est-il affaire de raison ?
00:55:47 Vouloir la paix, vouloir la justice, texte de Lévi-Strauss,
00:55:51 issu de la pensée sauvage.
00:55:53 Bon, on va en garder un peut-être, le bonheur est-il affaire de raison ?
00:55:57 Le bonheur est-il affaire de raison ?
00:55:59 Le bonheur est-il affaire de raison ?
00:56:01 Il ne s'agit pas de répondre, puisque je vous rappelle que le principe d'une épreuve de philo,
00:56:05 c'est qu'on ne donne pas de réponse, on problématise la question.
00:56:08 Le bonheur est-il affaire de raison ou de déraison ?
00:56:14 Voilà, ça c'est la façon dont on peut problématiser au départ.
00:56:18 Si déjà les étudiants sont capables de créer une problématique à partir de ça,
00:56:26 ils ont déjà la moyenne.
00:56:27 Je vous rappelle que s'ils ont la moyenne, vu les coefficients très faibles de la philo,
00:56:32 vu ce qu'ils savent déjà de leurs notes dans les épreuves de spécialité,
00:56:37 ils sont heureux.
00:56:38 On a interviewé des tas de candidats qui disaient qu'ils avaient besoin de 4.
00:56:44 Mais c'est vrai, la réforme du bac, c'est juste une catastrophe.
00:56:46 Celui qui l'a pensé...
00:56:47 On n'en a pas besoin du bac, Pascal.
00:56:49 Et moi j'avais bien Jean-Michel Blanquer, mais je vous assure,
00:56:51 avoir imaginé ça, c'est quand même invraisemblable.
00:56:54 C'est un examen qui est un bord vivant, et ça coûte 1 milliard d'euros par an.
00:57:00 Voilà, 1 milliard d'euros pour rien.
00:57:03 Pour avoir, même pas un parchemin, d'ailleurs, parce que maintenant c'est informatisé,
00:57:08 qui ne sert à rien, puisqu'il y a déjà 600 000 candidats qui ont eu une réponse de Parcoursup.
00:57:15 Alors, je ne serai peut-être pas là demain, mais je vous le dis,
00:57:19 ceux qui demain vont aller passer l'épreuve de Français,
00:57:22 ceux-là, ils ont intérêt à être motivés,
00:57:26 parce que le résultat de l'épreuve de Français, lui, va rentrer dans le Parcoursup 2024.
00:57:32 Puisqu'il sera déjà là.
00:57:34 Alors que le résultat de l'épreuve de philo, par définition, n'y entrera pas, c'est déjà joué.
00:57:39 Ce n'est pas le bon sujet. Le bon sujet, c'est l'éducation nationale est-elle affaire de raison ?
00:57:43 Là, il faut disserter pendant des heures et des heures.
00:57:45 Ça, c'est un bon sujet.
00:57:46 Et on en sort, Eric, on en sort dans la troisième partie, en virant ministre.
00:57:51 Oui. J'aurais été tenté dans un premier temps par le sujet bonheur et raison,
00:57:56 mais je me serais perdu et j'y aurais renoncé,
00:57:58 parce que quel rapport y a-t-il entre le bonheur et la raison ?
00:58:01 Est-ce que c'est du même ordre, etc. ?
00:58:03 Et je serais plutôt allé vers le sujet vouloir la paix, est-ce vouloir la justice,
00:58:07 qui a un intérêt historique, munique, etc. et qui a un intérêt actuel.
00:58:12 Oui, mais c'est crucial, le bonheur était l'affaire de raison.
00:58:14 Oui, parce que le bonheur est-il affaire de raison ?
00:58:16 Une affaire de raison, en fait.
00:58:17 Qu'est-ce que dire ? Développer.
00:58:19 Parce que le bonheur, arriver à l'état de bonheur,
00:58:23 ce n'est pas une forme de bonheur orgasmique.
00:58:26 D'émotion permanente.
00:58:27 Voilà, c'est une affaire de recherche, même de rationalisation de son existence.
00:58:31 Vous pensez qu'il y a un rapport entre le bonheur et la raison ?
00:58:34 Absolument.
00:58:35 On pourrait dire que le bonheur n'est pas un état,
00:58:37 mais c'est une potentialité.
00:58:39 Voir ce très beau roman de l'Ecclésio, qui s'appelle "Le chercheur d'or", par exemple,
00:58:43 où le bonheur, c'est la quête du bonheur.
00:58:47 C'est ça le...
00:58:48 C'est ce que dit la conditionnée.
00:58:50 Chez Stendhal, c'est totalement différent.
00:58:52 Ah oui, le bonheur et la raison sont deux domaines parfaitement séparés.
00:58:55 Le bonheur, c'est de désigner ce qu'on a les uns...
00:58:57 Chez Stendhal, cher ami,
00:58:59 Julien est enfin heureux en prison, à 15 jours de son exécution.
00:59:03 Voilà.
00:59:04 Donc, c'est...
00:59:05 S'il faut être condamné à mort pour être enfin heureux,
00:59:08 c'est une position tellement stendhalienne.
00:59:10 C'est irrationnel.
00:59:11 Je ne dis pas tout le monde.
00:59:13 Je précise que le Julien dont on parle,
00:59:15 et Julien Sorel, bien sûr, du rouge et le noir,
00:59:18 on ne sait d'ailleurs pas pourquoi ça s'appelle le rouge et le noir.
00:59:21 Personne n'a...
00:59:22 On a disserté pendant des...
00:59:25 Je n'ai pas terminé ma phrase, Dominique.
00:59:27 J'interviendrai chez moi, si vous voulez.
00:59:29 Il n'y a pas de souci.
00:59:30 Je n'ai pas...
00:59:31 Ce n'est pas grave.
00:59:32 Je suis là.
00:59:33 Je suis là pour le tout à l'égout.
00:59:37 Il n'y a pas de souci.
00:59:38 Je veux dire, il n'y a pas de problème.
00:59:40 On a une hypothèse qui tient bien.
00:59:42 C'était une expression de Thierry Roland.
00:59:43 Il disait ça, je suis là pour...
00:59:44 On a une hypothèse qui tient bien.
00:59:46 Le rouge, c'est la République,
00:59:48 et le noir, c'est le clergé.
00:59:50 Voilà.
00:59:51 Oui, il y a eu de longues dissertations.
00:59:54 Bon, le bonheur et la raison.
00:59:56 Oui, terminé.
00:59:57 Je voulais simplement rappeler à M. Brighelli...
01:00:01 Oui, que...
01:00:02 Brighelli, vous l'appelez ?
01:00:03 Comment ?
01:00:04 Vous l'appelez Régent-Claude Brighelli.
01:00:05 Non, c'est M. Brighelli.
01:00:06 Ah oui.
01:00:07 Brighelli.
01:00:08 Oui, on est d'accord ?
01:00:09 C'est étranger, quand même, d'ailleurs.
01:00:10 C'est d'origine.
01:00:11 C'est Régent-Agent Toscan.
01:00:12 Je voulais simplement lui rappeler que le héros stendhalien,
01:00:15 contrairement à l'énoncé de la dissertation,
01:00:17 il n'est jamais plus heureux que quand il a moins de raison de l'être.
01:00:20 Oui, on avait bien...
01:00:22 Faites-nous le sous-texte, vous nous prenez pour qui, on avait bien compris.
01:00:25 C'est la définition du héros romantique.
01:00:27 J'ai été un peu didactique.
01:00:28 On avait compris.
01:00:29 Je n'ai parlé que trop longtemps, je vous prie de m'excuser.
01:00:31 Je vous en prie.
01:00:32 Je ne le ferai pas.
01:00:33 Vous en viendrez l'année prochaine.
01:00:34 Mais vous, parce que vous n'êtes pas heureux, donc vous n'avez rien à dire.
01:00:36 Je suis très heureux, au contraire.
01:00:37 Ah, non, ça ne se voit pas.
01:00:38 Pourquoi vous dites ça ?
01:00:39 Vous avez toujours l'air triste, un bonheur intérieur.
01:00:41 Chacun son bonheur, mais oui.
01:00:42 Vous avez l'air sombre, toujours...
01:00:43 Vous ne me connaissez pas, alors.
01:00:44 Ah, ben, je vous...
01:00:46 Vous me connaissez à la télé, quoi.
01:00:48 Mais je vous taquine.
01:00:49 C'est votre joli blouson qui a tout changé, là, cette année.
01:00:52 Mais il est sublime, ce blouson.
01:00:54 Je peux dire une chose ?
01:00:55 Oui.
01:00:56 Je pense qu'il est intéressant.
01:00:57 Oui.
01:00:58 Mais je prends la réconciliation.
01:01:01 Il y a une manière d'en parler, c'est la première constitution de...
01:01:06 Comment dire ?
01:01:07 Droit de l'homiste de l'histoire, la constitution américaine,
01:01:10 dit qu'en raison, un des droits fondamentaux,
01:01:14 c'est la recherche du bonheur.
01:01:15 "Search of happiness".
01:01:17 La recherche, hein ?
01:01:18 La recherche du bonheur.
01:01:19 Oui, donc il y a quand même un lien, mais qui est un lien ténu,
01:01:23 puisque c'est la recherche, ce n'est pas le bonheur.
01:01:25 Ça veut dire aussi que l'État n'a pas pour fonction d'assurer le bonheur des gens.
01:01:30 Ah, ben, non.
01:01:31 S'il commence à assurer le bonheur des gens, ça devient dangereux.
01:01:33 Quelques années plus tard, vous avez Saint-Just qui dit...
01:01:35 Saint-Just explique que le bonheur est une idée neuve en Europe.
01:01:38 Et il s'est échiné à faire le bonheur de ses concitoyens en leur coupant la tête.
01:01:45 Bon.
01:01:46 Je vous rappelle que c'est comme dans "Tintin".
01:01:48 Je vais vous montrer la voix, et pour cela, je vais vous couper la tête.
01:01:51 Enflé contre Sandrine Rousseau avec Didi, le personnage de "Tintin".
01:01:54 Nathalie Sonnac, le nouveau... On parlera tout à l'heure.
01:01:57 J'aimerais vraiment qu'on voit l'échange entre M. Darmanin et M. Gillet hier.
01:02:02 Je voulais qu'on parle de Donald Trump également, mais le temps nous est compté.
01:02:06 Le nouveau monde des médias.
01:02:07 J'ai l'impression qu'il y a quelque chose qui a complètement changé le monde des médias.
01:02:10 C'est le couple réseaux sociaux, chaînes infos.
01:02:14 Boum.
01:02:15 Qui est explosif.
01:02:16 Qui est explosif, mais le point qui est au-dessus de ça, si j'ose dire,
01:02:21 c'est que les Google et Apple ou les Facebook sont complètement imposés dans le champ informationnel.
01:02:28 Et ils sont aujourd'hui source de contenu, relais d'information, man publicitaire.
01:02:34 Ils ont des caractéristiques qui s'apparentent très fortement à celles des médias.
01:02:38 Mais en plus, ce sont des acteurs qui ont une position qui est tout à fait dominante
01:02:43 parce qu'ils sont très puissants économiquement parlant et financièrement parlant.
01:02:47 Si vous promets simplement Google et Apple, ils ont une valorisation boursière de 3 800 milliards d'euros.
01:02:54 C'est supérieur à la valorisation boursière supérieure aux PIB français.
01:02:58 Donc c'est une position qui est très dominante, dans laquelle on s'est tous engouffrés.
01:03:03 On y participe dans la mesure où vous avez 71% des moins de 25 ans qui s'informent majoritairement sur les réseaux sociaux.
01:03:10 Il y a 1% de cette même catégorie d'âge qui achète un titre de presse.
01:03:16 Et puis, on ne va pas mettre et porter l'opprobre uniquement sur les jeunes.
01:03:20 En fait, 61% des Français s'informent sur les réseaux sociaux.
01:03:23 Donc cette difficulté-là, c'est que sur ces réseaux, une fois encore, on y trouve des bonnes choses.
01:03:29 La question n'est pas pour moi du tout de stigmatiser ces grands acteurs,
01:03:34 parce qu'on a eu les printemps arabes, parce qu'on a des mouvements #MeToo,
01:03:37 parce qu'en matière de liberté d'expression, en matière de liberté de communication, c'est une opportunité fantastique.
01:03:44 Mais chaque médaille a son revers.
01:03:46 Mais là, leur puissance fait que le revers de cette médaille est dangereux pour notre démocratie.
01:03:51 Je suis d'accord avec vous, mais moi j'ai vraiment l'impression que c'est globalement positif, comme dit l'autre.
01:03:55 C'est-à-dire que la guerre de 2014, si il y a Twitter, elle dure 24 heures.
01:04:00 Parce que l'opinion publique n'admettra jamais que dans une même journée,
01:04:04 tous les Piu-Piu soient tués à 1 000 kilomètres de chez eux.
01:04:09 Donc ça s'arrête immédiatement.
01:04:10 On a la guerre en Ukraine et malheureusement, Twitter existe et elle ne s'est pas arrêtée.
01:04:15 La puissance en fait...
01:04:17 Comment dire ? C'est un peu différent, parce que la boucherie de 2014,
01:04:20 il y a 1 500 000 Français qui sont tués quand même.
01:04:23 Et en fait, les familles ne sont pas ou peu au courant.
01:04:25 On ne sait pas précisément ce qui se passe sur le champ de bataille.
01:04:29 Pascal, on s'en censurait la presse à l'époque.
01:04:33 On censurait toute la presse, on pourrait très bien censurer les réseaux sociaux.
01:04:37 Il y a une chose, ce que dit madame, qui est extrêmement vraie,
01:04:40 c'est que nous sommes actuellement saturés d'informations intéressantes ou pas intéressantes,
01:04:45 au moment même où la capacité de discrimination disparaît.
01:04:49 C'est-à-dire que l'état de la culture, de l'école, etc.
01:04:55 est tel que les gens qui se croient tous en fait dignes de s'exprimer, etc.
01:05:03 et qui disent d'immenses bêtises à certains moments,
01:05:07 se pensent aussi importants que vous ou moi.
01:05:10 Non, non, je pense que tout le monde est...
01:05:12 Madame Sonnac, s'il vous plaît, parce qu'elle est là pour présenter son...
01:05:15 Ce point-là est fondamental, ce que vous dites est essentiel,
01:05:18 c'est que notre espace public, au sens d'Abermas à l'époque,
01:05:22 où seuls finalement les journalistes, les politiques, les experts,
01:05:25 avaient ce monopole de l'information, étaient tiers de confiance,
01:05:29 distribuaient, diffusaient l'information.
01:05:31 Aujourd'hui, grâce à un iPhone, finalement, on a tous cette capacité,
01:05:35 cette possibilité de se penser, de se croire journaliste en publiant de l'information.
01:05:40 Alors, on a cru effectivement qu'Internet allait, pourquoi pas,
01:05:43 nous rendre plus cultivés, plus informés, etc.
01:05:47 Et a priori...
01:05:48 C'est le cas.
01:05:49 Oui, c'est le cas.
01:05:50 Je pense que c'est vraiment le moyen d'être nuancé.
01:05:53 C'est à la fois une innovation technologique extraordinaire
01:05:56 pour les raisons qu'on a évoquées, et dans le même temps,
01:05:58 on voit bien qu'il y a un revers,
01:06:00 et que ce revers est un délitement pour nos démocraties,
01:06:03 et notamment pour les médias.
01:06:04 Alors, vous dites, parce que vous proposez des choses,
01:06:06 vous dites "je propose ici six piliers réglementaires originaux
01:06:09 indispensables pour élaborer une nouvelle loi,
01:06:11 renforcer hautement la fabrication de l'information de qualité",
01:06:13 et ça, je pense que tous les journalistes le font,
01:06:15 sauf que moi j'ai le sentiment parfois que les journalistes,
01:06:19 certains sont...
01:06:23 Il y a des bonnes victimes et des mauvaises victimes,
01:06:25 et il y a des bons sujets et des mauvais sujets.
01:06:27 Et le service public n'a pas la même information
01:06:29 que le service qui n'est pas public.
01:06:31 À France Inter, on ne traite pas les mêmes sujets
01:06:33 qu'on les traite ailleurs.
01:06:34 Donc je suis un peu agacé de ça parfois.
01:06:36 C'est un point de vue, mais je ne crois pas
01:06:39 que ce soit la problématique principale.
01:06:41 Sur le Covid, par exemple, il y a le côté carte de prêche.
01:06:44 Il y avait la bonne pensée, la bien-pensance.
01:06:48 Mais c'est là qu'il est important, finalement...
01:06:50 Et les journalistes étaient acteurs de ça,
01:06:52 c'est ce qui m'étonne le plus.
01:06:54 Les journalistes qui devraient être dans l'esprit
01:06:56 de contradiction en permanence, en fait,
01:06:58 un journaliste devrait dire -A quand on vous dit A.
01:07:00 C'est ça, un état d'esprit.
01:07:01 Aujourd'hui, ils sont dans la morale.
01:07:03 Le journaliste, il y a de la déontologie,
01:07:05 il y a une formation, après il peut avoir des opinions.
01:07:07 Là, ce qu'on est en train de voir, c'est qu'on a
01:07:09 des journalistes d'un côté, dont d'ailleurs
01:07:12 la plupart de la population aujourd'hui,
01:07:14 majoritairement, a une véritable défiance des journalistes.
01:07:17 Et c'est ça qu'il faut réhabiliter.
01:07:19 Je pense qu'il est extrêmement important.
01:07:20 Peut-être n'est pas le moment de se dire, finalement,
01:07:22 sur tel ou tel journaliste, il ne fait pas son job.
01:07:24 A lui, justement, il a une responsabilité.
01:07:26 Vous, Pascal Praud, vous avez une énorme responsabilité,
01:07:29 comme en tant que journaliste, moi en tant que professeur,
01:07:31 j'ai une responsabilité.
01:07:32 Et je pense qu'aujourd'hui, dans la mesure où nous avons
01:07:34 tous un iPhone dans la poche, nous avons tous...
01:07:37 - Mais oui, mais moi j'invite tout le monde.
01:07:39 - ...professeurs, journalistes...
01:07:40 - ...qui sont comme Le Climat.
01:07:41 J'invite tout le monde.
01:07:43 Et j'invite même ceux qui ne sont pas dans la DOXA.
01:07:46 Parce que j'ai envie de les entendre.
01:07:47 - Bien sûr.
01:07:48 - En leur apportant la contradiction.
01:07:50 Mais sur ce sujet, par exemple, qu'est Le Climat,
01:07:54 sur France Inter, dans le service public, etc.,
01:07:57 il y a des gens qui n'ont pas le droit de citer.
01:07:59 - Mais l'important, c'est quoi ?
01:08:00 L'important, c'est que les médias,
01:08:02 qu'ils soient publics, privés, commerciaux,
01:08:05 aient la possibilité d'être toujours viables,
01:08:08 économiquement parlant, et d'être présents.
01:08:10 Parce que ce qu'il faut, c'est qu'il y ait une diversité,
01:08:12 un pluralisme des opinions.
01:08:13 Si je vais dans un kiosque à journaux,
01:08:15 je sais que quand je me tourne vers l'Ebay,
01:08:17 quand le Figaro, Valeurs Actuelles, l'Humanité,
01:08:20 je sais finalement ce que je vais y trouver,
01:08:22 d'une certaine façon.
01:08:23 - Mais dans le service public, il y a moins cette offre-là.
01:08:26 Vous dites "renforcer hautement la fabrication
01:08:28 de l'information de qualité, redéfinir un marché
01:08:30 pertinent de l'information pour lutter efficacement
01:08:32 contre la concentration".
01:08:34 - Oui.
01:08:35 - Alors effectivement, il y a ce désir de concentration,
01:08:39 parfois, d'avoir un journal, une radio, une télévision.
01:08:45 - C'est un phénomène qu'on observe depuis la question
01:08:47 de la concentration.
01:08:48 Vous avez raison de le poser, parce que c'est une question
01:08:50 essentielle dans le champ de l'information.
01:08:53 La concentration du secteur, ça s'observe aux États-Unis,
01:08:56 c'est vrai au Canada, c'est vrai en Europe,
01:08:59 c'est vrai dans toute l'Europe, c'est vrai en France.
01:09:00 Pourquoi ?
01:09:01 Parce qu'aujourd'hui, les acteurs que nous avons en face,
01:09:04 nos amis GAFA, Google, Apple, Facebook,
01:09:07 sont extrêmement puissants.
01:09:08 Donc le seul moyen que les groupes ont de pouvoir,
01:09:11 à défaut de rivaliser, en tout cas d'exister,
01:09:14 économiquement parlant, et pouvoir diffuser
01:09:17 de l'information des films, des séries et autres documentaires...
01:09:20 - Mais ça a été refusé la dernière fois,
01:09:21 parce que TF1 a voulu s'allier avec M6 pour avoir
01:09:24 un groupe un peu plus puissant, et manifestement...
01:09:27 - Et l'autorité de la concurrence n'a pas accepté,
01:09:29 considérant que le marché publicitaire...
01:09:31 - Exactement.
01:09:32 Sanctuariser un partenariat avec tous les médias publics
01:09:34 et privés l'éducation, l'éducation aux médias
01:09:37 et à l'information à l'école, mettre en place
01:09:39 un Luxembourg des médias, je ne sais pas ce que ça veut dire,
01:09:41 qui se traduit par des accords gagnants-gagnants
01:09:43 entre producteurs et diffuseurs,
01:09:44 intégrer un cadre de loi pour les données,
01:09:46 et enfin projeter une sobriété numérique pour tous.
01:09:49 Bon, ça c'est les pistes que vous imaginez,
01:09:51 mais revenons sur Twitter.
01:09:53 Vous ne pensez pas, par exemple, qu'il faudrait lever l'anonymat ?
01:09:55 - Alors oui, la question de l'anonymat pose question.
01:09:58 Mais je reviens quand même sur les pistes,
01:10:00 parce que ça rejoint ce que vous disiez, monsieur,
01:10:02 et finalement sur le principe même de ce que l'on souhaite.
01:10:06 Quelle est la raison pour laquelle on a une loi de 86 ?
01:10:09 C'est la garantie de la liberté de communication.
01:10:11 Et pour cela, il faut qu'on ait des références,
01:10:13 il faut qu'on ait des piliers.
01:10:14 Et je crois qu'aujourd'hui, les piliers qui étaient
01:10:17 ceux de cette loi ne sont plus suffisants.
01:10:20 Aujourd'hui, il faut absolument renforcer,
01:10:22 on parle de cadre de la donnée,
01:10:24 mais surtout, moi je voudrais vraiment axer
01:10:26 sur le point de l'éducation aux médias et à l'information,
01:10:28 parce que ça rejoint la fabrique et la circulation
01:10:31 d'une information fiable, mais surtout, à la fois,
01:10:34 la nécessité de créer un pont entre les médias et l'école.
01:10:40 Et je pense que c'est là que c'est fondamental, c'est le prix.
01:10:42 - Très vite, parce que je voudrais qu'on écoute la Sondez nationale.
01:10:45 - Mais ce pont entre médias et école est fondamental.
01:10:48 - Est-ce que vous ne pensez pas qu'il faudrait décréter
01:10:50 la responsabilité juridique, journalistique, médiatique
01:10:55 des dirigeants de ces médias que sont les réseaux ?
01:10:58 Pour l'instant, ils sont totalement au-dessus des lois, irresponsables.
01:11:01 Vous ne l'avez pas mis dans vos points ?
01:11:04 - Je l'ai mis dans les points, mais on est allé vite.
01:11:07 Il s'avère qu'aujourd'hui, le cadre européen,
01:11:10 avec la directive Digital Service Act et Digital Market Act,
01:11:14 sont justement deux règlements qui visent à responsabiliser ces acteurs-là.
01:11:19 Ne plus considérer qu'eux-mêmes, ces acteurs-là,
01:11:22 peuvent finalement se cacher en disant "moi je suis simplement un réseau
01:11:26 et je laisse circuler n'importe quel contenu".
01:11:28 Ils ont cette responsabilité-là et ils ont des obligations en matière de modération.
01:11:33 Elle n'est pas suffisante, je vous l'avoue.
01:11:35 - Comme vous posez une question dans votre livre, je vais vous y répondre.
01:11:37 Vous dites "depuis plusieurs mois, on assiste à une polarisation
01:11:39 des débats sur ces news. La chaîne d'information en continu
01:11:41 de Vincent Bolloré tiendra-t-elle à se muer en chaînes d'opinion
01:11:44 sorte de réplique française de la très extrême Fox News
01:11:47 de Robert Mordock ?"
01:11:48 - Eh bien non. Je voulais vous répondre à ce que vous posez cette question.
01:11:53 Effectivement, nous on n'est pas une chaîne d'opinion,
01:11:56 une chaîne d'information, une chaîne de débat.
01:11:58 Je suis toujours surpris de la manière dont les gens parlent
01:12:02 de notre émission, de notre chaîne et j'ai l'impression qu'ils ne la regardent pas.
01:12:05 La preuve, c'est que vous-même, ce livre "Nathalie Sonnac,
01:12:08 le nouveau monde des médias, une urgence démocratique",
01:12:11 vous parlez de ces sujets-là à l'intérieur de votre livre.
01:12:14 - C'est la liberté et vous m'invitez. Et je vous en remercie.
01:12:17 - C'est la base, me semble-t-il.
01:12:19 En revanche, je voulais qu'on voit la séquence hier entre Gérald Darmanin,
01:12:23 que j'ai trouvé très intéressante parce qu'effectivement,
01:12:26 généralement, il est plus calme dans sa réponse.
01:12:29 Alors, je ne sais pas si c'était volontaire ou pas,
01:12:32 la réponse qu'il fait à M. Gillet du Rassemblement national,
01:12:35 qu'une question un peu bateau.
01:12:38 Il lui dit "prenez le programme de Marine Le Pen".
01:12:42 Bon, ce n'est pas très méchant sur le sujet de l'immigration.
01:12:45 Voyez la réponse de Gérald Darmanin et vous me dites ce que vous en pensez.
01:12:48 - Si vous vous attaquiez enfin au sujet de l'immigration,
01:12:52 les Français pourraient aussi retrouver leur tranquillité.
01:12:55 Cela devrait guider votre action chaque matin,
01:12:58 car votre devoir, M. le ministre, est de protéger ceux qui ne peuvent le faire eux-mêmes
01:13:02 et notamment les compatriotes les plus fragiles.
01:13:05 Qu'attendez-vous pour agir ? Nous avons, nous, un projet déjà prêt,
01:13:08 clé en main, celui de Marine Le Pen.
01:13:11 Nous vous donnons, M. le ministre, nous vous donnons notre accord
01:13:15 pour le copier-coller. Vous pourriez ainsi vous attaquer
01:13:18 au droit du sol et à la délinquance en expulsant les délinquants étrangers,
01:13:22 réformer l'AME, réformer le droit d'asile.
01:13:25 Bref, vous pourriez, avec le projet de Marine Le Pen,
01:13:28 répondre aux attentes légitimes des Français
01:13:31 et tourner la page du manque de courage politique.
01:13:34 - M. le député, je voudrais faire deux remarques.
01:13:37 La première, c'est de vous remercier d'avoir retrouvé enfin un peu de décence.
01:13:42 La première, c'est de vous remercier de ne pas avoir sauté sur votre téléphone,
01:13:47 votre clavier, pour dénoncer je ne sais quel...
01:13:50 (Applaudissements)
01:13:52 Je ne sais quel défaut du fonctionnement du gouvernement
01:13:55 pour pouvoir appuyer vos thèses vendées sur la peur.
01:13:58 Votre question d'actualité a sans doute été demandée
01:14:01 avant que vous vous rendiez compte de l'énorme, de l'innommable
01:14:05 et de l'insupportable de vos réactions le jour de ces événements
01:14:08 absolument désastreux d'Annecy, pour lesquels je veux avoir aujourd'hui quelques mots.
01:14:13 (Applaudissements)
01:14:15 D'ailleurs, les victimes ne vous intéressent pas.
01:14:17 Vous n'avez pas un mot pour les enfants.
01:14:19 Vous n'avez pas un mot pour les parents pendant cette question d'actualité.
01:14:22 (Applaudissements)
01:14:24 Comme si finalement, l'histoire ne se déroule pas comme l'imaginent
01:14:28 Mme Le Pen et tout le Rassemblement National.
01:14:30 Et je peux vous dire que c'est le dégoût qui nous inspire quand vous parlez de ce sujet.
01:14:34 (Applaudissements)
01:14:37 Deuxièmement, M. le député, vous parlez de l'appel au peuple.
01:14:40 Mais je vous ferai remarquer que Mme Le Pen a déjà été jugée sur son programme.
01:14:43 Par deux fois, elle a été battue avec son présidentiel.
01:14:46 (Applaudissements)
01:14:50 Je veux vous faire remarquer depuis que 50 ans que le Front National
01:14:54 prône l'adversité, le refus de l'altérité et la haine.
01:14:58 A chaque fois, les Français lui disent non.
01:15:00 Et c'est un grand peuple que le peuple français.
01:15:02 C'est étonnant parce que c'est l'exact contraire de ce que préconise
01:15:06 Emmanuel Macron il y a quelques jours.
01:15:09 D'attaquer le Rassemblement National comme il l'attaque.
01:15:12 Donc, décryptage. Je ne sais pas si vous avez un...
01:15:15 Non, ce n'est pas exactement ça quand même.
01:15:17 L'attaque d'Elisabeth Borne, c'était sur une base totalement anachronique en disant
01:15:21 "C'est resté le parti de Jean-Marie Le Pen, c'est éteint".
01:15:24 Mais c'était moral. Là, c'est un argument moral. La haine, tout ça, c'est un argument moral.
01:15:27 Oui, mais enfin, c'est quand même pas exactement...
01:15:29 Elisabeth Borne, cet écotement à côté de la plaque, là, je trouve que c'est un peu plus pertinent comme attaque.
01:15:34 En tout cas, c'est sur les faits, c'est sur les discours.
01:15:36 Ce n'est pas les faits d'ailleurs. Pardonnez-moi parce que Marine Le Pen...
01:15:39 Depuis 30 ans, elle...
01:15:40 Oui, mais Marine Le Pen, par exemple, il dit "Les victimes ne vous intéressent pas et vous avez réagi.
01:15:44 C'est innommable au moment d'Annecy".
01:15:46 Ce n'est pas vrai.
01:15:47 Marine Le Pen a dit "C'est avec effroi et horreur que nous apprenons l'agression de jeunes enfants à Annecy
01:15:51 par un individu armé d'un côté. Mes pensées accompagnent les victimes et leurs proches".
01:15:54 Et justement, j'avais été frappé que Marine Le Pen, elle était incroyablement en retrait sur le plan politique.
01:15:59 C'est trompé, c'est Zemmour qui n'a pas dit un mot des victimes.
01:16:01 Le ton, le fond et l'intérêt de la question posée par ce député à Rassemblement National
01:16:09 ne paraissait pas justifier l'indignation, la colère qu'appelle au peuple de M. Darmanin.
01:16:15 Et il me semble qu'il a moins répondu à ce député qu'il a répondu à d'autres députés, M. Darmanin, à d'autres vues.
01:16:20 Il les montre là très très bien. Il veut qu'il ne soit dit en aucun cas qu'il représenterait l'aile droite de la majorité relative actuelle.
01:16:27 Il s'adresse à mon avis beaucoup plus à ses collègues de la Renaissance, aux députés RN auxquels il prétend répondre.
01:16:34 M. Darmanin est candidat à un poste plus élevé que le sien. Point.
01:16:38 Et puis quand je dis qu'effectivement sur le service public, il y a des sujets qu'on ne veut peut-être pas aborder
01:16:43 ou en tout cas qui ne sont pas politiquement corrects. Marion Maréchal était hier soir l'invité de France Info et de notre confrère M. Bornstein.
01:16:54 Et je voulais simplement vous montrer cette capture d'écran parce qu'elle m'a amusé, si j'ose dire.
01:16:59 La capture d'écran, le bandeau de la chaîne. Ah ben là on ne voit pas malheureusement.
01:17:04 Voilà. Annecy, quel rapport avec la politique d'asile ? Donc je trouve que c'est... ça m'a amusé parce que c'est quand je dis que les journalistes,
01:17:16 il y a des bonnes victimes, des mauvaises victimes, des bons sujets, des bons... Sur une chaîne du service public, on pose la question Annecy, quel rapport avec la politique d'asile ?
01:17:25 Ben oui, il y en a un en fait. Il y en a un. On peut s'accorder sur ce fait. On peut s'accorder là-dessus.
01:17:30 Mais c'est comme Gérard Leclerc qui me disait hier que le Syrien n'est pas un immigré.
01:17:34 Vous voyez, il y a une sorte d'aveuglement parfois dans la presse française, et c'est ce que j'appelle carte de prêche.
01:17:41 C'est-à-dire que ce sont des gens qui font la morale, qui prêchent et qui arrivent à ces absurdités. Annecy, quel rapport avec la politique d'asile ?
01:17:48 On en arrive parce que l'idéologie est présente.
01:17:50 Non, elle est au-dessus de la réalité surtout.
01:17:52 C'est le principe de l'idéologie.
01:17:53 C'est Alan Arendt qui expliquait l'idéologie.
01:17:55 C'est le principe de l'idéologie.
01:17:56 C'est ce qui n'a aucun rapport avec la réalité.
01:17:57 Bien sûr, c'est là. Et c'est le service public souvent sur ces sujets-là.
01:18:02 Et là, c'est un exemple frappant. Je ne l'invente pas.
01:18:07 Cela dit, c'est en français. Quel rapport avec la politique d'asile ?
01:18:11 C'est-à-dire, quel est le rapport qu'il y a entre les deux ?
01:18:13 Ça ne veut pas forcément dire qu'il n'y a pas de rapport.
01:18:14 Non, mais la question a été en plus posée comme ça.
01:18:16 Et Marion Maréchal, que je ne peux pas vous faire écouter pour des raisons de temps de parole,
01:18:20 parce que là aussi, l'ARCOM, aujourd'hui le CSA, c'est ça qui est compliqué aujourd'hui.
01:18:24 Je ne peux pas vous faire écouter la réponse de Marion Maréchal.
01:18:27 Parce qu'en temps de parole, comme elle représente Reconquête,
01:18:30 ce qui est en termes de vote pas grand-chose, eh bien, on explose les compteurs.
01:18:38 Donc, je ne peux pas. Aujourd'hui, je n'ai pas cette liberté.
01:18:40 La question, elle peut être interprétée d'autres domaines.
01:18:43 Oui, mais là, elle est interprétée telle que je vous dis.
01:18:46 Par Marion Maréchal, oui.
01:18:47 Oui, mais telle qu'elle a été posée.
01:18:48 Elle était un peu chagrinée.
01:18:50 Elle a dit, oui, parce qu'il y avait cette volonté de la poser comme ça.
01:18:53 Bon, je voulais vous faire écouter Jean-Pierre Léaud aussi.
01:18:56 Je ne sais pas si on aura le temps. Combien de temps ?
01:18:58 Il reste 2 minutes 25. C'est terrible.
01:19:00 Je crois qu'on est vraiment très en retard.
01:19:02 Audrey, c'est à vous.
01:19:04 - Autour de Marlène Schiappa d'être auditionnée en ce moment même
01:19:11 par la commission d'enquête du Sénat sur le fonds Marianne.
01:19:14 Ce fonds avait été mis en place après l'assassinat de Samuel Paty
01:19:18 pour lutter contre le séparatisme.
01:19:20 17 associations se sont partagées à la somme de 355 000 euros.
01:19:24 Marlène Schiappa doit donc clarifier son rôle dans la gestion de ce fonds.
01:19:28 Cette audition est à suivre en ce moment en direct sur cnews.fr.
01:19:32 Papandier y continue sa lutte contre le harcèlement scolaire.
01:19:35 Une grande campagne de prévention sera lancée à la rentrée.
01:19:38 L'annonce a été faite au chef d'établissement
01:19:40 et aux inspecteurs de l'éducation nationale hier.
01:19:42 D'autres mesures sont censées prendre effet à la rentrée,
01:19:44 notamment la désignation d'un référent harcèlement dans chaque établissement.
01:19:48 Et puis plusieurs communes des Bouches-du-Rhône comme Tretz et Sénat
01:19:51 sont face à des inondations après les violents orages qui ont balayé le département.
01:19:55 Plusieurs bâtiments ont également été endommagés.
01:19:58 Des perturbations sont à prévoir aujourd'hui sur les lignes de trains Podax et Po-Bayonne.
01:20:03 - Bon, merci beaucoup.
01:20:05 Alors Marine me dit que nous avons une nouvelle articulation de cette fin d'émission.
01:20:09 Qu'est-ce que je dois faire Marine ?
01:20:11 - Vous le découvrez en direct parce que...
01:20:13 - Alors je rends l'antenne sans dire au revoir.
01:20:15 - Alors à tout de suite sans dire au revoir.
01:20:18 - Adieu.