Parlons Vrai chez Bourdin : Emission du 07 mars 2023

  • l’année dernière
Parlons Vrai chez Bourdin avec Francis Pousse, président de la branche “stations-service énergies nouvelles” de Mobilians, Gabriel Rosenman, sociologue et ancien cheminot, Stéphane Sirot, spécialiste du syndicalisme et des mouvements sociaux, Eric Haddad, PDG du groupe Connectt, spécialisé dans le travail par intérim, Benjamin Amar, porte-parole de la CGT Val-de-Marne, Stéphane Fournier, analyste des sondages chez Cluster 17 et Didier Georges, Secrétaire national du SNPDEN.

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##PARLONS_VRAI_CHEZ_BOURDIN-2023-03-07##

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Transcript
00:00:00 Sud Radio Parlons Vrai chez Bourdin, 10h30, midi 30, Jean-Jacques Bourdin.
00:00:06 Bonjour, bonjour à toutes et à tous et merci d'être avec nous.
00:00:09 C'est un plaisir de vous retrouver tous les matins, vous le savez, pendant deux heures.
00:00:13 Nous regardons l'actualité, nous écoutons et surtout vos témoignages.
00:00:18 0826 300 300. Nous avons besoin de vous, nous avons besoin de vous et vous avez besoin de vous.
00:00:25 Je veux dire par là que lorsque vous témoignez, vous êtes utile pour tout le monde.
00:00:29 Par exemple avec cette journée de grève, de manifestation contre la réforme des retraites.
00:00:34 Alors que se passe-t-il chez vous ? Comment ça se passe ? Vous nous dites, que faites-vous ?
00:00:38 Vous sentez-vous concerné ? Est-ce que vous êtes gréviste ou pas ?
00:00:41 La France à l'arrêt, les premiers pénalisés, ce sont les Français les plus modestes,
00:00:45 dit Elisabeth Born. A-t-elle raison ou tort ?
00:00:48 Est-ce qu'il y a des blocages sur les routes, blocage des raffineries, blocage de ronds-points ?
00:00:53 Vous nous dites, vos infos sont utiles pour tout le monde.
00:00:55 0826 300 300. Nous allons évidemment consacrer une bonne partie de ces deux heures à cette situation,
00:01:03 face à cette réforme des retraites qui se poursuit, l'examen se poursuit au Sénat.
00:01:09 Pas de pénurie à la pompe pour l'instant. Blocage des raffineries, mais pas de pénurie à la pompe pour l'instant.
00:01:15 Dans les transports, est-ce que la grève est très suivie ou pas ?
00:01:19 Vous nous dites aussi, est-ce que vous soutenez tout simplement la grève ou pas ?
00:01:22 La grève sera-t-elle reconduite ou pas ? Nous allons poser toutes ces questions.
00:01:26 11h-12h débat. Est-ce que le gouvernement doit écouter la rue et retirer sa réforme ?
00:01:31 Est-ce que les syndicats abattent leur dernière carte pour dire stop à la réforme ?
00:01:35 Si la réforme est adoptée, la mobilisation sera-t-elle maintenue ?
00:01:39 Nous allons ouvrir le débat tout à l'heure, entre 11h et midi, avec plusieurs invités.
00:01:43 Et puis, que se passe-t-il dans les lycées notamment et chez les étudiants ?
00:01:48 Là encore, nous aurons à midi, comme invité, l'un des responsables du personnel de direction de l'éducation nationale.
00:01:56 Vous savez que ce syndicat regroupe les principaux et les proviseurs de collèges.
00:02:01 Dans quel monde vit-on ? C'est notre petit rendez-vous quotidien, juste après les titres de ces deux heures.
00:02:07 Dans quel monde vit-on avec vous, Félix Mathieu ? Nous partons pour le Québec, parce qu'une vidéo,
00:02:13 écoutez bien, sème le trouble au Québec. On peut voir sur cette vidéo une adolescente
00:02:21 faire vapoter un bébé avant de publier la vidéo sur les réseaux sociaux.
00:02:26 Oui, quand tu n'as rien à faire et que tu décides de faire fumer un bébé de 16 mois.
00:02:31 Voilà ce qu'on peut lire en légende de cette vidéo publiée sur Instagram.
00:02:34 L'auteur de la séquence, en tout cas, semble très amusé par la situation.
00:02:41 La scène d'autant plus choquée au Québec qu'elle se déroule dans une garderie.
00:02:45 Et le bébé tousse.
00:02:46 Oui, et ça se déroule dans une garderie, c'est ce que nous apprend le journal de Montréal.
00:02:51 Un établissement de la ville de Mirabel au Québec, une garderie qui n'est pas reconnue par le ministère de la Famille.
00:02:57 Un précisé, un porte-parole qui annonce d'ailleurs l'ouverture d'une enquête.
00:03:01 La santé, la sécurité des enfants sont une priorité absolue, dit-il.
00:03:06 Ironie de l'histoire, cette garderie d'enfants non agréée précise sur son site offrir un lieu sans fumée pour la santé des enfants.
00:03:15 C'est raté, hein ?
00:03:16 Un signe des temps, quelques jours plus tôt, une vidéo similaire avait choqué, cette fois en Australie.
00:03:21 Une jeune maman avait fait vapoter un bébé âgé de 11 mois.
00:03:25 Et d'ailleurs, que ce soit à 11 mois ou à 16 mois, ça fait tousser le bébé, effectivement, dans tous les cas.
00:03:29 Une jeune maman qui a fait vapoter un bébé de 11 mois.
00:03:31 Tout ça pour faire le buzz sur les réseaux sociaux.
00:03:34 - Oui, c'est ça, pour amuser la galerie.
00:03:36 - Mais uniquement.
00:03:37 Bien, il est 10h35, dans quel monde vit-on ?
00:03:39 Cette rubrique, tous les jours, nous en apprend de belles.
00:03:42 Bien, passons à cette réforme des retraites et à la contestation.
00:03:46 Journée de grève de manifestation contre la réforme.
00:03:48 Les syndicats ont mis le paquet pour que cette journée soit réussie.
00:03:52 Ils sont tous unis, vous le savez.
00:03:55 Et dans les raffineries, ça bloque.
00:03:57 Blocage de toutes les raffineries françaises.
00:04:00 Quelles conséquences à la pompe ?
00:04:02 Nous sommes avec Francis Pouce, qui est président de la branche Stations Services et Énergie Nouvelle de Mobiliance.
00:04:08 Francis Pouce, bonjour.
00:04:09 - Bonjour.
00:04:10 - Merci d'être avec nous.
00:04:11 On se retrouve 11 000 stations services en France.
00:04:15 Vous représentez à peu près la moitié de ces stations services, Francis Pouce.
00:04:19 Dites-moi, pas de pénurie à la pompe pour l'instant ?
00:04:23 - Non, pas de pénurie à la pompe,
00:04:25 puisque le mouvement a été anticipé dans toute la logistique pétrolière et en particulier dans les stations services.
00:04:32 Donc l'ensemble des stations services a rempli du mieux qu'elles pouvaient ces cuves
00:04:38 pour prévoir effectivement quelques jours difficiles a priori.
00:04:41 - Ça veut dire qu'il y a des réserves dans toutes les stations ?
00:04:44 - Ça veut dire que vous avez une capacité de stockage qui est heureusement supérieure à un jour de vente.
00:04:49 Donc tout le monde s'était forcé d'avoir des stocks le plus haut possible.
00:04:53 Ce n'est pas toujours facile parce que ça représente aussi de la trésorerie,
00:04:57 mais de façon à servir au mieux la population qui a quand même envie de bouger et besoin de bouger.
00:05:03 - Et besoin de bouger.
00:05:05 Vous avez combien de jours de réserve ?
00:05:08 - C'est très variable selon la taille de la station service,
00:05:11 mais c'est entre 3 et 15 jours selon le type de point de vente.
00:05:15 Et n'oublions pas que même si les raffineries se disfermaient,
00:05:20 en tout cas pour la partie expédition de produits,
00:05:23 les stations de service sont irriguées quotidiennement par les 200 dépôts présents sur le territoire français.
00:05:32 Et donc c'est ces dépôts qui nous alimentent au quotidien,
00:05:36 ce n'est pas spécialement les raffineries.
00:05:38 Ces dépôts sont pleins, on a eu la même précaution dans les dépôts.
00:05:42 Aujourd'hui effectivement on voit quelques stations de service qui sont en rupture de produits,
00:05:49 mais c'est essentiellement dû à quelque chose qu'on peut comprendre mais que j'essaie de défendre,
00:05:54 à savoir les fameux enlèvements de précaution qui font que les gens ont peur,
00:05:57 ils vont à la pompe, les ventes s'accroissent et il faut le temps de ré-improvisionner la station.
00:06:02 - Vous avez constaté le phénomène déjà ?
00:06:04 C'est-à-dire que des automobilistes qui viennent faire le plein de leur voiture
00:06:07 mais qui en même temps font le plein de jerry-can ou de bidons ?
00:06:11 - Alors plein de bidons, effectivement on en a vu d'ailleurs je disais ce matin au gouvernement
00:06:16 qu'il faudra probablement via les préfectures l'interdire rapidement,
00:06:20 mais c'est surtout les plaintes dans les voitures de précaution,
00:06:23 de gens qui ne bougent pas forcément le reste du temps mais qui ont pris peur,
00:06:26 encore une fois ça peut se comprendre,
00:06:28 mais on a quand même vu des accroissements de ventes de l'ordre de 10 à 30% sur les stations ce week-end.
00:06:33 Donc c'est ça aussi qui pénalise après l'activité
00:06:37 et c'est pour ça qu'on retrouve quelques stations en manque de produits aujourd'hui.
00:06:41 - Oui, le problème c'est l'acheminement jusqu'aux stations, l'acheminement du carburant,
00:06:46 donc les dépôts, 200 dépôts en France plus les dépôts dans les raffineries,
00:06:51 pour l'instant ces dépôts ne sont pas bloqués.
00:06:53 Le danger c'est le blocage des dépôts ?
00:06:56 - Effectivement, mais on n'en constate que quelques-uns aujourd'hui,
00:07:01 mais grâce à ces 200 dépôts,
00:07:05 on peut très bien faire partir un camion de plus loin que d'habitude
00:07:09 pour livrer tel ou tel service.
00:07:11 - Oui, je comprends.
00:07:13 - Donc ça prend du temps supplémentaire, parfois un coût supplémentaire, mais c'est possible.
00:07:18 - Mais c'est possible.
00:07:19 Dernier mot, Francis Pouce, 3 des 4 terminaux métaniers en France sont arrêtés pour 7 jours.
00:07:26 Quelles conséquences là ?
00:07:28 - Alors là effectivement, c'est la partie import,
00:07:32 je rappelle qu'en France on consomme grosso modo 50% d'import et 50% de produits raffinés chez nous.
00:07:38 Donc ça peut poser des problèmes d'approvisionnement sur la partie des produits importés,
00:07:45 mais pareil, les stocks ont été rendus le plus haut possible pour traverser cette crise.
00:07:50 Et puis n'oublions pas non plus que nous avons à notre disposition en cas de crise,
00:07:55 nos fameux stocks stratégiques qui correspondent à 3 mois de consommation
00:07:59 et que ces stocks stratégiques ont été bien remplis suite à la crève de novembre et octobre
00:08:04 et donc ils sont à un niveau optimum.
00:08:06 - Merci Francis Pouce pour ces informations. Utiles, très utiles.
00:08:11 Merci beaucoup. Vous êtes sur la route, est-ce qu'il y a des blocages,
00:08:14 est-ce que vous constatez, je ne sais pas moi, des barrages routiers ou autres ?
00:08:18 Vous nous dites 0826 300 300.
00:08:20 Réaction à cette journée de grève et de manifestation contre la réforme des retraites.
00:08:25 Vous êtes sur Sud Radio, ici tout est en direct, vous le savez.
00:08:28 Didier et Victor sont là, Didier est à Paris. Bonjour Didier.
00:08:31 - Bonjour, bonjour Jean-Jacques.
00:08:33 - Merci d'être avec nous Didier. Vous allez manifester tout à l'heure ?
00:08:35 - Oui, je serai à 14h au rendez-vous prévu, Sèvres-Babylone.
00:08:40 - À Sèvres-Babylone. Vous êtes consultant. Pourquoi est-ce que vous allez manifester ?
00:08:46 Bon, vous demandez le retrait de la réforme j'imagine ?
00:08:49 - Ecoutez, les raisons sont les mêmes que lors de la précédente manifestation.
00:08:54 Rajoutez au fait que tout ce que vous dites avec les auditeurs
00:09:00 et qui est très important sur le quotidien, les conséquences sur le quotidien,
00:09:03 il y en a une également qui est cette espèce d'insécurité dans laquelle nous sommes mis
00:09:08 collectivement par le comportement de nos soi-disant responsables depuis trois semaines.
00:09:15 Ce qu'on a vu à l'Assemblée Nationale, ce qu'on voit de la part de ministres ou en même d'élus,
00:09:22 franchement, mais on est où ? On est où dans ce pays ?
00:09:26 On prend en compte le contexte, la situation, le fait qu'il y a des millions de gens
00:09:30 dans une situation dramatique, qu'on affronte une crise climatique dramatique.
00:09:35 - Vous avez été heurté par ce que vous avez vu du comportement des députés de tous bords, Didier ?
00:09:42 - Absolument, et du gouvernement. Quand on a la responsabilité qui est la leur,
00:09:48 on raconte pas les conneries, excusez-moi le terme, je mets tout ça en parenthèse,
00:09:52 mais on raconte pas de conneries au micro de l'Assemblée Nationale,
00:09:57 on raconte pas de conneries en dehors, devant des médias, y compris raconter des mensonges.
00:10:02 On vit dans quelles conditions ? C'est ce sentiment d'insécurité aussi qui renforce,
00:10:11 puisque je pense que la réforme, il en faut une, je pense qu'il y a des éléments
00:10:15 qui méritent d'être pris en compte, je reviens pas sur tout ce que tout le monde sait maintenant,
00:10:20 le mérite de ce débat-là, mais après il y a un minimum de responsabilité,
00:10:27 de sérieux, de compétence et d'exigence à avoir pour notre pays.
00:10:32 - Didier, oui l'exigence, là je vous rejoins totalement, mais Didier, j'ai une question.
00:10:37 Si la réforme est adoptée, possible, probable même, après la commission mixte paritaire
00:10:46 entre le Sénat et l'Assemblée Nationale, que faire, Didier ?
00:10:51 Est-ce que c'est la rue qui décide ou est-ce que ce sont les élus qui décident ?
00:10:56 - Moi là, je renvoie la responsabilité au Président de la République.
00:11:00 Mitterrand en 1982, sur l'école publique et l'école privée, a su à un moment tenir compte
00:11:08 de ce qui se passait dans le pays. Jacques Chirac, pardon, sur le CPE, la même chose.
00:11:14 Je pense qu'aujourd'hui on est dans la situation identique.
00:11:17 Donc après c'est aux responsables politiques de savoir ramener un climat apaisé, je sais pas,
00:11:26 mais en tout cas un climat de circonstance. Parce qu'après, vous avez raison, on va où ?
00:11:32 L'étape suivante c'est quoi ? Quand on voit le niveau de détermination des uns et des autres.
00:11:37 En rappelant quand même que moi je suis agréablement surpris et étonné par le comportement
00:11:44 de l'intersyndicale et des organisations syndicales. - Oui, jusqu'à maintenant ?
00:11:48 - Mais l'étape suivante c'est quoi ? On va pas transformer le pays en guerre civile.
00:11:53 Et il n'y en a qu'un qui peut arrêter ça. - Bien, alors Didier, Victor est aussi avec nous.
00:11:58 Victor n'est pas tout à fait d'accord avec vous. Victor est argelès sur mer dans les Pyrénées-Orientales.
00:12:03 Bonjour Victor. - Oui bonjour M. Bourdin, ravi de vous retrouver. Enfin, il y a une justice en France.
00:12:09 - Merci Victor. Et vous pouvez pas vous imaginer combien je suis heureux de vous retrouver,
00:12:14 vous tous, auditrices et auditeurs, Victor. Mais bon, ça y est, on a refermé la parenthèse, Victor.
00:12:19 Vous êtes pour la réforme des retraites, vous ? - Absolument. Je voudrais poser une question à Didier.
00:12:24 Quel est son vote au deuxième tour des présidentielles en 2022 ? Est-ce qu'il a voté pour Marine Le Pen
00:12:31 ou pour Emmanuel Macron ? - Bonjour Victor. Vous savez, moi je suis très transparent.
00:12:36 En 2017, j'ai voté deux fois à Emmanuel Macron. En 2022, je me suis abstenu deux fois.
00:12:44 - D'accord. - Voilà. - Donc vous n'êtes pas comme ceux qui manifestent dans la rue,
00:12:50 qui vont manifester cet après-midi et qui ont voté Macron au deuxième tour.
00:12:55 Moi, je considère que ce sont des bouffons. C'est-à-dire que quand Emmanuel Macron, son programme d'Emmanuel Macron,
00:13:03 il avait annoncé la couleur à 65 ans. Moi, je ne vote pas pour quelqu'un qui annonce la retraite à 65 ans
00:13:09 et qui manifeste ensuite dans la rue pour dire non. Ce sont des gens qui sont incohérents avec eux-mêmes.
00:13:15 Donc des bouffons. Moi, j'étais gilet jaune la première heure, 18 novembre 2018. J'étais un peu spécialiste des pancartes.
00:13:28 La première pancarte, ça a été "Les ouvriers et les étudiants de mai 68 sont désormais retraités. Comprends-tu ?"
00:13:36 en m'adressant à Macron. Et puis j'avais fait une deuxième pancarte qui avait fait un peu de bruit à l'époque.
00:13:42 On veut du fric pour finir le mois sans trop de mal et non du flic pour finir en larmes ou à l'hôpital.
00:13:50 - Oui. Bon, mais Victor, vous êtes derrière Emmanuel Macron maintenant.
00:13:57 - Ah non, pas du tout. - Ah bon, pas du tout. Mais vous êtes pour la réforme des retraites.
00:14:03 - Moi, j'ai commencé à travailler, M. Bourdin, à 17 ans et demi. À l'époque, on avait 42 annuités, c'est-à-dire 168 trimestres.
00:14:11 Actuellement, 43 annuités, 172 trimestres. Le jeune qui commence à travailler à 18 ans,
00:14:19 il va automatiquement avoir le droit de partir à 61 ans. - Oui, c'est 43 ans de cotisation, oui.
00:14:27 - Par contre, le jeune qui commence à travailler à 24 ans, s'il veut partir à 60 ans, je ne l'empêche pas de partir à 60 ans,
00:14:35 sauf qu'on ne lui dit pas qu'il aura une décote de 25 à 30 %. - Bah évidemment qu'il aura une décote.
00:14:39 Il n'aura pas ces années de cotisation. - Oui, mais pourquoi les syndicats ne le disent pas ?
00:14:45 Parce que sinon, il va travailler jusqu'à 67 ans. C'est 43 annuités.
00:14:49 - Bon, Victor, donc vous, vous êtes pour la réforme des retraites, vous, et ces manifestations.
00:14:55 Et ces manifestations, vous qui avez manifesté, puisque vous avez été gilet jaune.
00:14:59 - Oui, ben figurez-vous, j'ai manifesté au moment des gilets jaunes. J'étais notamment à Paris.
00:15:05 Et figurez-vous qu'à un moment donné, j'entends un policier dire à son collègue "non, pas lui".
00:15:12 C'est-à-dire qu'il était en train d'abasser quelqu'un, et c'était un black bloc.
00:15:17 Et donc, j'ai entendu le policier dire "non, pas lui". Ça veut dire quoi ?
00:15:21 - Bon, Victor, merci. Didier, merci. Didier, vous voulez dire quelque chose, hein, Victor ?
00:15:27 - Écoutez, non, que je... Moi, je fais comme lui, je suis pour cette réforme, parce que il y a quand même des éléments...
00:15:35 - Ah, vous êtes aussi pour la réforme ? - Il y a des éléments objectifs indispensables, mais pas de cette manière.
00:15:39 - Bien sûr, oui, vous êtes parfait. - Écoutez, quand on est un gouvernement qui, depuis 2017,
00:15:44 il y a même eu un haut fonctionnaire, un haut commissaire aux retraites.
00:15:48 - Exact, exact. - On n'arrive pas, au moment du débat, et à ce moment aussi important, là, en racontant n'importe quoi.
00:15:56 - Il y avait une réforme qui avait été engagée en 2019, et qui était, me semble-t-il, une assez bonne réforme, non ?
00:16:03 La réforme par points, la première... - On peut en penser ce qu'on veut, mais en tout cas,
00:16:08 elle permettait de corriger un certain nombre d'inégalités, et là, je crois que la CNBT hébergée avait tout dit sur la question.
00:16:15 - Bien sûr, bien sûr. - Donc, je pense que c'était une voie à envisager autre que celle qui est prévue là.
00:16:21 - Merci, merci à tous les deux, Didier et Victor, merci, vous voyez, c'est formidable.
00:16:26 Racontez-nous ce qui se passe chez vous, dans votre région, dans votre département, dans votre commune.
00:16:30 Allez-y, comment ça se passe chez vous, 0826-300-300, nous avons besoin d'infos, évidemment.
00:16:36 Et personne d'autre n'est mieux placé que vous pour nous donner des informations.
00:16:41 Les caisses de grève, comment font les grévistes ? Est-ce que les grévistes sont aidés ? Est-ce que ces caisses de grève sont pleines ?
00:16:49 On va en parler dans un instant avec Gabriel Rosenmann, qui connaît bien le sujet, il est sociologue, ancien cheminot,
00:16:58 et il a beaucoup travaillé sur les caisses de grève.
00:17:02 Il est 10h48, pour savoir et comprendre le matin, vous êtes sur Sud Radio.
00:17:07 - Jean-Jacques Bourdin. - Journée de grève et de manifestation contre la réforme des retraites, est-ce que vous vous sentez concerné ?
00:17:14 Comment ça se passe pour l'école de vos enfants ? Vous êtes peut-être enseignant vous-même, vous êtes en grève ou pas en grève du tout,
00:17:21 vous êtes pour cette grève, pour cette mobilisation, vous êtes contre cette réforme des retraites, ou inversement, vous êtes pour la réforme des retraites,
00:17:29 vous n'êtes pas mobilisé, est-ce qu'il y a des blocages sur la route près de chez vous ?
00:17:35 Vous avez des difficultés à emprunter les transports en commun ?
00:17:38 Vous nous dites 0826 300 300, là j'ai besoin vraiment de vos témoignages, pourquoi ? C'est pas pour moi, c'est pour vous, évidemment,
00:17:46 parce que vos informations... Alors nous avons une page Facebook Live, vous le savez Sud Radio,
00:17:52 et il y a déjà des réactions, vous avez vu déjà des réactions ?
00:17:56 - Oui, il faut croire que pour certains c'est compliqué de continuer à perdre des journées de travail quand ils ont déjà commencé à faire grève.
00:18:02 On a Max Duff par exemple qui nous répond, il y en a qui sont déjà à sec.
00:18:07 - Oui, évidemment. Alors à sec, justement, certains sont en grève et certains qui sont en grève bénéficient d'aide,
00:18:16 parce qu'il existe des caisses de grève, aide de la part des syndicats par exemple, ou même de certains partis politiques.
00:18:22 Gabriel Rosenmann, bonjour. - Bonjour.
00:18:25 - Merci, vous êtes sociologue, vous étiez cheminot, hein, Gabriel Rosenmann ?
00:18:29 Vous êtes sociologue et vous préparez une thèse sur les caisses de grève.
00:18:33 Les premières caisses de grève, c'est ce que vous dites, remontent à 1831, à la révolte des Canuts lyonnais.
00:18:41 - En tout cas, c'est les premières traces que j'ai trouvées dans les archives, il y en a peut-être d'autres que je n'ai pas encore trouvées.
00:18:47 Et donc oui, ça remonte à 1831, qui est le moment qu'on considère souvent comme l'acte de naissance du mouvement ouvrier en France,
00:18:53 et donc qui était une cessation de travail qu'on n'appelait pas encore la grève,
00:18:58 puisque à l'époque ça s'appelait coalition et c'était illégal, et c'était les tisseurs de soie,
00:19:04 et notamment les chefs d'ateliers tisseurs, qui en prévision d'un arrêt de travail,
00:19:08 ont mis en place une structure mutuelle pour mettre de l'argent en commun,
00:19:12 et compenser les pertes financières de la cessation de travail.
00:19:16 Et en fait la grève s'est assez vite transformée en insurrection à l'échelle de Lyon.
00:19:20 - Voilà, il faut savoir que la révolte des Canuts c'est 1831,
00:19:24 et la légalisation de la grève en France c'est 1864,
00:19:28 un seulement, Gabriel Rosenmann.
00:19:30 Aujourd'hui, y a-t-il beaucoup de caisses de grève ?
00:19:34 Est-ce que chaque syndicat a sa caisse de grève ?
00:19:37 - Alors en fait les différents syndicats fonctionnent différemment sur cette question-là.
00:19:42 Il y a des caisses de grève abondées par des cotisations syndicales,
00:19:46 et en anticipation des conflits, c'est quelque chose d'assez rare en France.
00:19:50 En fait y a que la CFDT qui en a fait un usage très régulier, même assez fonctionnalisé.
00:19:56 - C'est-à-dire que quand on est affilié à la CFDT,
00:20:00 on verse une partie des cotisations,
00:20:04 ça sert à nourrir la caisse de grève ?
00:20:08 - C'est ça. Autour de 8% de toutes les cotisations sont attribuées à ce fond-là,
00:20:12 qui est la Caisse Nationale d'Action Syndicale,
00:20:15 qui sert à la fois à indemniser des grévistes adhérents,
00:20:18 et aussi à couvrir des frais de démarche juridique.
00:20:21 - Voilà. Il y a beaucoup d'argent dans cette caisse, vous savez pas ?
00:20:24 - Le fonds accumulé est de l'ordre de 140 millions d'euros,
00:20:28 mais je pense que les fonds qu'ils ont décidé de dédier,
00:20:31 ou qu'ils estiment devoir dédier à cette grève-là, sont plus faibles que ça.
00:20:34 C'est pas la réserve.
00:20:37 - Et les autres syndicats, comment font-ils ?
00:20:40 - Alors dans des syndicats comme la CGT ou Solidaire,
00:20:43 c'est plutôt des collectes qui sont organisées pendant les grèves,
00:20:46 c'est-à-dire HO, et donc plutôt des appels à dons,
00:20:49 même si dans certaines périodes ou certains métiers,
00:20:54 il y a aussi des pratiques de caisse de grève permanente,
00:20:57 mais c'est plus rare dans ces syndicats-là.
00:21:00 Et de manière intéressante, depuis quelques semaines,
00:21:03 depuis le début de cette mobilisation sur les retraites,
00:21:06 il y a des syndicats locaux, ou même des syndicats par exemple
00:21:09 dans la fonction publique, au niveau de la FSU, des instituteurs,
00:21:12 ou de la CGT éducation, qui ont créé des caisses permanentes,
00:21:16 un peu comme une leçon de la précédente grève sur les retraites,
00:21:19 et qui ont un rôle un peu différent des caisses traditionnelles.
00:21:23 La plupart des caisses de grève dans l'histoire du mouvement ouvrier,
00:21:26 c'était pour aider des grévistes à tenir pendant des grèves longues,
00:21:29 et donc c'est surtout un signe de détermination.
00:21:32 Les caisses qui ont été créées ces derniers temps
00:21:35 ont indemnisé dès le premier jour de grève,
00:21:38 et en fait plutôt à étendre la grève auprès de populations
00:21:41 qui se sentent tellement prises à la gorge financièrement
00:21:43 qu'elles ne pourraient même pas se permettre une journée.
00:21:45 - Oui. Il y a des cagnottes en ligne aussi,
00:21:48 il y a plusieurs choses, il y a des ventes de T-shirts,
00:21:51 de DVD, de badges, de calendriers, des repas de fêtes,
00:21:54 enfin bon, etc. etc. Mais qui touche ?
00:21:57 Qui est aidé ? Qui est aidé ?
00:22:00 Il faut être syndiqué pour être aidé ?
00:22:03 - Alors ça, ça dépend des syndicats et des caisses de grève.
00:22:06 À la CFDT, il faut être adhérent. Par exemple, vous parliez des cagnottes en ligne,
00:22:09 la principale cagnotte aujourd'hui en France,
00:22:12 qui est la caisse de solidarité, caisse-solidarité.fr,
00:22:15 qui est animée par la CGT Infocom et Sudpost 92,
00:22:19 eux ont une politique d'indemnisation de tout gréviste qui demande,
00:22:23 syndiqué ou pas, quel que soit le syndicat et quel que soit le secteur professionnel.
00:22:27 Donc c'est vraiment très variable d'une structure à l'autre.
00:22:29 - Voilà. C'est un élément important, merci Gabriel Rosenmann,
00:22:32 je souhaitais l'évoquer parce que c'est un élément important
00:22:36 dans un conflit social d'importance comme celui que nous vivons.
00:22:40 Merci. Et d'ailleurs, entre 11h et 12h, nous allons revenir sur le conflit
00:22:43 et je vais poser toutes ces questions, les questions suivantes à mes invités.
00:22:48 Est-ce que le gouvernement doit écouter la rue et retirer sa réforme ?
00:22:51 Est-ce que c'est la rue qui prime ou est-ce que c'est l'Assemblée, les Assemblées,
00:22:55 le Parlement qui prime ? Parce que si la loi est votée, que se passe-t-il ?
00:22:59 Est-ce que la rue doit primer sur la loi, sur l'application de la loi ?
00:23:04 Est-ce que les syndicats sont en train d'abattre leur dernière carte
00:23:07 pour dire stop à la réforme ? Qu'en pensez-vous ?
00:23:10 Si la réforme est adoptée, la mobilisation sera-t-elle maintenue ?
00:23:13 Nous allons poser toutes ces questions avec nos invités tout à l'heure.
00:23:17 Stéphane Sirot, qui est spécialiste du syndicalisme et des mouvements sociaux.
00:23:20 Éric Haddad, qui est PDG du groupe Connect, spécialisé dans le travail par intérim.
00:23:25 Benjamin Amard, porte-parole de la CGT Valdemarne.
00:23:28 Et Stéphane Fournier, qui est analyste chez le sondeur Cluster 17.
00:23:32 Il est 10h58, vous êtes sur Sud Radio, vous n'en ratez rien, merci.
00:23:36 Jean-Jacques Bourdin.
00:23:38 Il est 11h05, journée de grève de manifestation contre la réforme des retraites.
00:23:42 Débat sur l'antenne de Sud Radio.
00:23:45 Vous savez que j'aime bien les débats qui réunissent des spécialistes,
00:23:51 des hommes ou des femmes qui connaissent les sujets et le sujet abordé.
00:23:56 C'est le cas aujourd'hui.
00:23:58 Nous allons parler donc de cette journée de manifestation et de grève.
00:24:01 Mettre l'économie à genoux pour bloquer la réforme des retraites, c'est ce que demande et ce que veut la CGT.
00:24:07 Est-ce qu'il faut aller aussi loin ?
00:24:09 Je ne sais pas quelle sera la suite de cette journée, si elle est réussie.
00:24:15 Nous allons parler de tout cela avec nos invités.
00:24:18 Benjamin Amard, porte-parole de la CGT Valdemarne.
00:24:20 Bonjour.
00:24:21 Bonjour.
00:24:22 Merci d'être avec nous.
00:24:23 Éric Haddad, PDG du groupe Connect, spécialisé dans le travail par intérim.
00:24:26 Bonjour.
00:24:27 Bonjour.
00:24:28 Stéphane Fournier, qui est analyste de sondage chez Cluster17.
00:24:31 Bonjour.
00:24:32 Bonjour.
00:24:33 Je vais revenir vers vous parce que vous avez un sondage sur les deux grands leaders syndicaux
00:24:38 qui ont une bonne image d'ailleurs, plutôt une bonne image dans l'opinion publique aujourd'hui.
00:24:42 Bien.
00:24:43 Mais auparavant, je donne la parole à Stéphane Sirot,
00:24:46 qui est historien spécialiste de l'histoire des grèves en France, des conflits sociaux.
00:24:52 Stéphane Sirot, bonjour.
00:24:53 Bonjour.
00:24:54 Merci d'être avec nous.
00:24:55 Stéphane Sirot, j'ai une question directe à vous poser tout de suite.
00:25:00 Journée qui s'annonce de fortes mobilisations.
00:25:04 Est-ce que c'est la dernière carte ou pas que jouent les syndicats aujourd'hui ?
00:25:11 En tous les cas, c'est une carte essentielle parce qu'on arrive à un moment où, de fait,
00:25:17 quand on regarde un peu comment le mouvement social s'est développé jusqu'à présent,
00:25:22 je dirais qu'il a été, jusqu'à cette date du 7 mars, au fond très raisonnable.
00:25:27 À savoir qu'il a cherché à donner quelques avertissements au gouvernement et aux parlementaires
00:25:32 via des journées d'action ponctuelles de 24 heures, accompagnées de grèves et de manifestations,
00:25:38 qui, force est de constater, n'ont pas permis pour le moment d'obtenir quelques concessions que ce soit
00:25:44 de la part du gouvernement.
00:25:45 Et donc on arrive à mon sens à un point, en quelque sorte, qui pourrait être un point de bascule,
00:25:50 comme ça s'était produit d'ailleurs dans de précédents mouvements,
00:25:53 qui consiste tout simplement à chercher à faire monter le rapport de force,
00:25:58 au regard du fait que, précisément, les avertissements répétés qui ont été donnés depuis le mois de janvier
00:26:03 n'ont pas permis d'aboutir à des concessions majeures ou à un retrait du projet qui est demandé par l'intersyndical.
00:26:09 Donc ce moment, il est crucial de ce point de vue-là parce qu'on va voir dans les jours qui viennent
00:26:13 jusqu'où ce mouvement social peut parvenir à s'engager sur un rapport de force plus frontal
00:26:19 via des grèves reconductibles, ce qui est généralement la manière dont les mouvements sociaux se durcissent.
00:26:26 Et par ailleurs, il y a une chronologie qui est la chronologie parlementaire.
00:26:30 Les débats sont censés s'arrêter le 20 mars, ce qui fait que, par ailleurs,
00:26:34 il y a aussi ce calendrier qui est une espèce de course contre la montre que le gouvernement a voulu engager
00:26:39 en adoptant la méthode qui a été choisie, c'est-à-dire d'aller le plus vite possible
00:26:44 dans la perspective de chercher à décourager, en quelque sorte, le mouvement social.
00:26:48 - Bien, alors Stéphane Sirot, il y a, regardons les faits,
00:26:52 il y a une commission mixte paritaire qui sera réunie,
00:26:55 7 députés, 7 sénateurs et un texte commun aux deux chambres sera dégagé.
00:27:01 Et ce texte-là qui sera voté ou pas voté en définitive, ensuite, bon, la loi sera promulguée ou pas promulguée,
00:27:09 nous verrons bien, elle sera retirée ou pas retirée.
00:27:12 Aujourd'hui, vous dites, c'est une journée clé, en quelque sorte,
00:27:16 à la fois pour les syndicats, pour l'unité syndicale aussi, hein Stéphane Sirot ?
00:27:20 - Oui, alors l'unité syndicale, je pense qu'elle se maintiendra parce qu'il y a de toute évidence
00:27:27 une revendication commune forte qui est la demande de retrait des 64 ans.
00:27:32 Vous dites sans doute cela parce qu'il est vrai que la CFDT, en tout cas par la voix de Laurent Berger,
00:27:39 fait entendre un discours selon lequel elle n'est pas forcément favorable à la reconduction des grèves.
00:27:44 On peut donc avoir ce point de vue-là développé par l'intersyndicale
00:27:48 qui peut tout à fait continuer comme elle l'a fait jusqu'à présent,
00:27:51 à appeler à d'autres journées de mobilisation.
00:27:53 Mais il y a parallèlement à cela les secteurs professionnels.
00:27:56 La grève reconductible, elle se construit avant tout par là,
00:27:59 elle se construit avant tout via les fédérations syndicales, via le syndicalisme de terrain, si je puis dire.
00:28:05 Donc on peut tout à fait avoir un maintien de l'unité syndicale dans un cadre minimaliste,
00:28:09 si je puis dire, c'est-à-dire via des appels à des journées d'action.
00:28:12 Et puis parallèlement, la construction d'un mouvement plus reconductible
00:28:16 via les fédérations syndicales, les secteurs professionnels,
00:28:19 en particulier ceux qui généralement sont les plus à même de susciter une dynamique de mobilisation,
00:28:25 ce que l'on connaît traditionnellement,
00:28:27 c'est-à-dire les transports, l'énergie, les machineries, éventuellement l'éducation nationale aussi.
00:28:33 Bref, c'est une série de secteurs, y compris les éboueurs d'ailleurs, qui s'y mettent aussi comme en 2010.
00:28:37 Donc voilà, ça se construit sur le terrain, ça se construit par les syndicats professionnels.
00:28:43 - Stéphane Sirot, certains, enfin beaucoup même, font la comparaison avec le CPE.
00:28:48 Je rappelle que le CPE, c'était un contrat spécifique pour les moins de 26 ans,
00:28:52 avec une période d'essai plus longue de deux ans,
00:28:55 un jeune pouvait être congédié à tout moment sans justificatif, c'était cela.
00:29:00 Le CPE voulu par Dominique de Villepin, qui était Premier ministre,
00:29:04 texte adopté, la rue a fait reculer le gouvernement,
00:29:07 Jacques Chirac a suspendu l'application de la loi.
00:29:10 Est-ce que l'on peut comparer la situation aujourd'hui avec la situation de l'époque ?
00:29:16 - Ce qui est intéressant dans tous les cas, c'est qu'en 2006,
00:29:19 le mouvement de mobilisation s'était poursuivi, y compris après la promulgation de la loi.
00:29:25 Je veux dire par là qu'au fond, il y a cette date du 20 mars effectivement,
00:29:29 qui est le terme du processus parlementaire,
00:29:32 mais le temps social, il a sa propre chronologie.
00:29:35 Ce que je veux dire par là, c'est qu'on peut tout à fait imaginer,
00:29:38 si en tout cas les mouvements reconductibles et la détermination sont forts,
00:29:42 que ce mouvement se poursuit, y compris au-delà du 26 mars.
00:29:47 Donc ça, c'est quelque chose qui n'est pas du tout exclu,
00:29:49 comme ça s'était produit en 2006.
00:29:52 J'ajouterais aussi, on en parle assez peu,
00:29:54 mais sur un plan purement légal, de ce point de vue-là, législatif,
00:29:59 on oublie aussi qu'après le 26 mars, il y aura probablement une autre étape aussi
00:30:03 pour le gouvernement à franchir, parallèlement à l'éventualité d'un mouvement social qui se prolonge,
00:30:07 c'est l'étape du conseil constitutionnel,
00:30:09 parce qu'on peut penser qu'il y aura de la part des parlementaires un recours qui sera déposé,
00:30:14 et on se souvient que le conseil d'État,
00:30:16 lorsqu'il avait été consulté sur le projet de loi gouvernementale,
00:30:19 avait été très dur sur ce projet,
00:30:21 estimant que toute une série de ses clauses n'étaient contestables,
00:30:26 et qu'y compris d'ailleurs la méthode choisie,
00:30:28 c'est-à-dire passer par la loi de finances et la sécurité sociale,
00:30:31 était une méthode contestable également.
00:30:33 Donc je dirais que le processus n'est pas fini.
00:30:36 Il y a encore des étapes, il y a encore des moments forts
00:30:39 qui peuvent laisser penser qu'on est éventuellement, au-delà du 26 mars,
00:30:44 dans un rapport de force qui peut se poursuivre sur différents terrains.
00:30:48 D'autant plus sur différents terrains, vous avez raison de le dire,
00:30:51 et je vais vous remercier Stéphane Sirot pour votre intervention pertinente,
00:30:56 mais différents terrains, et notamment le terrain politique,
00:30:59 parce que je regarde les dernières déclarations,
00:31:02 à la fois de Jean-Luc Mélenchon et de Manuel Bompard,
00:31:05 de la France Insoumise, que disent-ils ?
00:31:07 Ils demandent aujourd'hui, non pas le retrait de la réforme,
00:31:11 ils demandent la dissolution de l'Assemblée Nationale, ou un référendum.
00:31:16 Ils demandent un retour aux urnes,
00:31:19 c'est-à-dire qu'on a franchi une autre étape sur le terrain purement politique,
00:31:23 cette demande. Est-ce que cette demande, d'ailleurs, va venir perturber,
00:31:27 perturber la mobilisation syndicale ? Je ne sais pas.
00:31:32 Stéphane Sirot, merci.
00:31:34 - Merci. - Dans tous les cas, merci.
00:31:36 Alors, vous avez écouté Stéphane Sirot, je commence avec vous.
00:31:40 Dites-nous, Benjamin Amart, vous approuviez, je vous ai vu approuver.
00:31:46 - Ah oui, mais de toute façon, je suis souvent d'accord avec les analyses de Stéphane Sirot,
00:31:49 qui sont bien souvent pertinentes.
00:31:51 Moi, je suis, je vais vous le dire, y compris répondre à votre dernière remarque,
00:31:58 sur est-ce que telle ou telle déclaration politique pourrait perturber la mobilisation,
00:32:03 moi, je vais vous dire, je suis très serein.
00:32:05 Sur la mobilisation, je ne suis pas un lapin de six semaines sur la question du militantisme,
00:32:12 je milite depuis de nombreuses années, je n'ai jamais vu,
00:32:16 en tant que dirigeant syndical et militant syndical, une telle mobilisation.
00:32:20 Je n'ai jamais vu ça.
00:32:22 Il y a, à la différence d'un certain nombre de mouvements, qui pouvaient être importants,
00:32:27 y compris ces dernières années, il y a là un élément que je pense,
00:32:30 les uns et les autres, on ne mesure pas assez,
00:32:32 c'est l'aspect protéiforme de cette mobilisation.
00:32:35 C'est-à-dire que là, on n'est pas sur une ou deux professions seulement,
00:32:39 qui serait la locomotive.
00:32:41 On a des taux de grévistes, et on a des, comment dire,
00:32:46 un nombre d'assemblées générales, d'heures d'information syndicales,
00:32:51 qui sont sur un spectre beaucoup plus large qu'auparavant.
00:32:54 La fameuse conférence de presse de cinq fédérations CGT, par exemple,
00:33:00 qui a été énormément commentée et relayée,
00:33:03 avec 650 secrétaires généraux de syndicats,
00:33:06 de plusieurs secteurs qui étaient présents,
00:33:08 ça c'est un phénomène qu'on n'a pas vu depuis très longtemps.
00:33:12 Donc effectivement, je pense que la journée d'aujourd'hui va donner le là.
00:33:17 - Oui, mais je comprends très bien, oui.
00:33:20 - Mais je pense que c'est très important.
00:33:22 On commande beaucoup de choses, mais ça c'est la colonne vertébrale.
00:33:25 - Oui, c'est la base, dans tous les cas.
00:33:27 Est-ce que la journée sera très, très, très, très suivie ou pas ?
00:33:30 Nous allons voir cet après-midi,
00:33:32 et puis les taux de grévistes, évidemment, dans différents secteurs.
00:33:36 Non, je parlais de politique parce que Jean-Luc Mélenchon,
00:33:39 il a déjà franchi une autre étape, lui.
00:33:41 Lui, il a déjà oublié les journées de manifestation,
00:33:43 il veut une dissolution de l'Assemblée nationale, et il veut...
00:33:46 - Attendez !
00:33:47 - Oui, mais moi en l'occurrence...
00:33:48 - Il est passé par-dessus vous, là !
00:33:49 - Oui, mais écoutez, moi je vais vous dire, là-dessus je suis très tranquille,
00:33:51 tout en ne faisant pas, comme je le dis, du LFI-bashing,
00:33:54 parce que c'est pas ma cible.
00:33:56 - Il ne s'agit pas de faire du LFI-bashing !
00:33:57 - Non, mais moi je vous le dis, c'est pas ma cible.
00:33:59 Je le dis régulièrement sur les plateaux de télé,
00:34:01 je ne suis pas encarté à la France Insoumise, donc tout va bien.
00:34:03 - C'est parfait.
00:34:04 - Mais par contre, je suis représentant syndical, et je dis une chose assez cristalline,
00:34:08 ce sont les organisations syndicales qui conduisent le mouvement.
00:34:12 Point.
00:34:13 - Ce ne sont pas les partis politiques.
00:34:14 - Effectivement, alors on me remet régulièrement les déclarations,
00:34:17 souvent le Jean-Luc Mélenchon, mais moi je rappelle une chose simple,
00:34:20 ce sont les organisations syndicales qui conduisent le mouvement.
00:34:22 - Oui, d'accord, mais Benjamin Amart, s'il fait cette déclaration ce matin,
00:34:25 c'est pas un hasard, il le fait volontairement.
00:34:28 - D'accord !
00:34:29 - Il le fait volontairement.
00:34:30 - Pour la rue, c'est bien, dit-il.
00:34:31 - Oui, mais il faut une dissolution.
00:34:33 - Je suis pas tellement d'accord avec les syndicats, mais là effectivement,
00:34:37 je suis d'accord avec Eric Adam.
00:34:39 - Non mais moi, ce qui me gêne dans tout ça, c'est qu'effectivement,
00:34:43 les syndicats aujourd'hui, vous vous êtes mobilisés,
00:34:46 vous avez effectivement mis en place ce système, cette journée de grève,
00:34:50 qui j'espère ne sera pas reconductible et renouvelée,
00:34:54 parce que sincèrement pour le pays, c'est une catastrophe.
00:34:56 Maintenant, vous avez vos propres revendications,
00:34:59 mais qu'est-ce que vous proposez en fait, aujourd'hui ?
00:35:02 Qu'est-ce que vous proposez par rapport à cette réforme ?
00:35:05 Parce que j'aimerais qu'on...
00:35:07 - Le retrait !
00:35:08 - Le retrait !
00:35:09 - Oui, mais alors, je vais vous dire, ce qu'il faudrait faire,
00:35:11 c'est envoyer un petit mail à Mme Borne,
00:35:13 et Mme Borne, si elle est un tant soit peu honnête,
00:35:16 ce que j'espère qu'elle est,
00:35:18 elle vous communiquerait toutes les solutions alternatives
00:35:21 que mes camarades lui ont mis sous le nez,
00:35:23 d'ailleurs ceux de la CGT, mais également d'autres organisations syndicales,
00:35:26 pour justement trouver des solutions de financement.
00:35:30 Nous, on a dit deux choses à Mme Borne,
00:35:32 d'abord, il n'y a aucune urgence de financement,
00:35:34 premier sujet.
00:35:35 Deuxième sujet, quand bien même...
00:35:37 - C'est un débat dans lequel nous n'allons pas entrer...
00:35:39 - Non mais je réponds à Mme Borne.
00:35:41 - Très bien, très bien.
00:35:42 - Et derrière, nous avons développé toute une série de solutions alternatives,
00:35:45 et le gouvernement nous a dit, écoutez, ça nous intéresse pas.
00:35:48 Ça fait des mois, M. Sirault l'a dit,
00:35:50 ça fait des mois que nous prévenons le gouvernement.
00:35:52 Attention, on va se mobiliser.
00:35:53 Puis ensuite, on leur a dit, là on est des journées de mobilisation,
00:35:56 ça va se passer de quelques jours.
00:35:57 Attention, on va monter le curseur.
00:35:59 Donc, vos inquiétudes sur l'économie,
00:36:01 il ne faut pas m'en parler à moi, il faut en parler au gouvernement.
00:36:04 - Si, je vous en parle à vous.
00:36:05 - Non, parce que le responsable de la situation, c'est le gouvernement.
00:36:07 - Non mais attendez, le responsable.
00:36:09 Aujourd'hui, Emmanuel Macron a été nommé président
00:36:11 avec effectivement son programme élu, avec son programme.
00:36:14 - Oui, je suis pas d'accord avec votre analyse.
00:36:15 - On est d'accord.
00:36:16 Aujourd'hui, en attendant, il applique son programme.
00:36:18 - Ça n'était pas le cœur de la campagne présidentielle.
00:36:20 - C'était peut-être pas le cœur, mais ça faisait partie, effectivement.
00:36:22 - Il s'est fait unir face à Marine Le Pen.
00:36:24 - Oui, mais on est d'accord.
00:36:25 - Je suis désolé, ça ne marche pas cet argument.
00:36:27 - Mais en attendant, il est président de la République.
00:36:29 - Vous avez voté pour lui ?
00:36:31 - Non, au second tour, je me suis abstenu.
00:36:33 - Bon, vous auriez voté quand même pour lui, contre Marine Le Pen, mais c'est pas grave.
00:36:37 - Merci de me dire ce que je dois faire en tant que citoyen, en tant que leader syndical.
00:36:40 - Non, mais je vous ai pas eu les listes, vous donnez juste mon point de vue.
00:36:43 - De tout ce que je dois faire.
00:36:44 Et j'essaierai de vous donner satisfaction.
00:36:47 - Non, mais attendez, je vous explique.
00:36:48 Donc, il a été élu président de la République, ok ?
00:36:50 Aujourd'hui, effectivement, cette loi va être présentée, si elle est proposée.
00:36:54 - Elle est en discussion.
00:36:55 - Elle est en discussion, etc.
00:36:56 - Au Sénat.
00:36:57 - S'il y a une majorité au sein de l'Assemblée Nationale...
00:36:59 - Et du Sénat.
00:37:00 - Et du Sénat, est-ce que vous allez continuer, effectivement, vos grèves et vos mobilisations ?
00:37:05 C'est la question que je voulais savoir.
00:37:07 Parce que là, pour moi, on entrait dans un débat antidémocratique.
00:37:09 - La loi est adoptée, est-ce qu'il faut continuer ?
00:37:12 - Après, c'est pas moi qui décide tout ça.
00:37:14 Je vous donne mon avis.
00:37:15 - Oui, bien sûr.
00:37:16 - Je vous donne mon avis, de mon point de vue, il faudra continuer jusqu'au retrait,
00:37:19 y compris si la loi...
00:37:21 L'exemple du CPE est un très bon exemple.
00:37:23 Il n'y en a pas eu 50, mais il y a eu celui-là.
00:37:25 Et je vous le dis, monsieur, tranquillement, cette loi est une loi scélérate, régressive,
00:37:29 et le responsable de la situation, c'est le gouvernement,
00:37:32 et nous, on va jouer notre rôle de syndicalistes.
00:37:34 Notre rôle, c'est d'empêcher que les gens bossent deux ans de plus.
00:37:36 - 11h19, vous intervenez. 0826-300-300.
00:37:39 Je vais donner la parole à Stéphane Fournier.
00:37:41 Dans un instant, vous appelez.
00:37:44 Olivier, par exemple, est déjà là.
00:37:45 Il est à Sixjans, dans l'Aude.
00:37:47 Il est bouché, il est en colère contre les grévistes et les syndicats qui bloquent le pays.
00:37:51 Il est 11h19.
00:37:53 Vous êtes sur Sud Radio. A tout de suite.
00:37:55 - Jean-Jacques Bourdin.
00:37:56 - Bien, il est 11h22.
00:37:58 Avant de prendre Olivier, Stéphane Fournier,
00:38:00 vous êtes analyste chez Cluster17.
00:38:03 Vous sondez les Français régulièrement.
00:38:06 Là, vous sortez un sondage, je crois qu'il y a 1874 personnes interrogées
00:38:10 sur l'image des deux grands leaders syndicaux qui se dégagent.
00:38:15 Parce que, curieusement, ce ne sont pas les politiques dans ce conflit.
00:38:19 Et ça rejoint ce que disait tout à l'heure Benjamin Amart.
00:38:22 Ce sont les leaders syndicaux qui tiennent le haut du pavé, si je puis dire.
00:38:27 Il y a Laurent Berger d'un côté, et il y a Philippe Martinez de l'autre.
00:38:30 D'ailleurs, qui vont quitter.
00:38:32 Qui vont tous les deux quitter les deux centrales syndicales.
00:38:35 Ils ont une bonne image auprès du public.
00:38:37 - Ils ont une bonne image, surtout Laurent Berger.
00:38:40 - Oui. 48% j'ai vu, c'est ça ?
00:38:43 - 48% de bonnes opinions.
00:38:45 - C'est mieux qu'Emmanuel Macron.
00:38:47 - C'est mieux que certains politiques, c'est mieux que beaucoup de politiques.
00:38:50 Mais oui, ils ont le vent dans le dos avec ce mouvement social qui est largement soutenu.
00:38:54 La réforme demeure extrêmement impopulaire.
00:38:57 Ils incarnent quelque chose aussi de différent.
00:38:59 Leur manière de parler, leur style est différent des politiques.
00:39:02 Peut-être plus proche du peuple dans un certain sens.
00:39:05 Et Laurent Berger, effectivement, en se recentrant à gauche quelque part dans ce mouvement,
00:39:11 en faisant preuve d'unité par rapport à la loi travail il y a six ou sept ans,
00:39:17 où il avait fait un pas de côté par rapport à la CGT,
00:39:20 dans un moment où peut-être le peuple de gauche et le peuple en général
00:39:25 étaient très mobilisés contre cette loi.
00:39:27 Là, il se refait un peu la cerise, si je peux me permettre, sur ce mouvement social.
00:39:34 - Et puis, Philippe Martinez, un peu moins, mais tout de même, 38% d'opinions favorables pour Philippe Martinez,
00:39:40 qui lui aussi redore le blason de la CGT.
00:39:44 - Ce qui revient de loin.
00:39:45 - Oui, mais il est soutenu par, évidemment, les électeurs de gauche,
00:39:50 qui dans ce mouvement, de toute façon, sont extrêmement mobilisés, sont derrière la CGT,
00:39:55 quelles que soient les actions qu'elles prônent.
00:39:58 Et ce qui est intéressant pour ces deux leaders-là, et en particulier pour Philippe Martinez,
00:40:02 c'est qu'il continue à plaire quand même, il est soutenu par une petite partie,
00:40:06 même assez importante, de l'électorat populaire du Rassemblement National,
00:40:10 qui sont souvent des ouvriers, des employés, souvent des classes populaires.
00:40:14 - Et qui se retrouvent dans ce combat.
00:40:16 - Et qui se retrouvent dans ce mouvement, et c'est aussi d'ailleurs un des enjeux pour Marine Le Pen.
00:40:19 On voit bien qu'elle est ambivalente, parce qu'elle doit séduire deux pans de son électorat
00:40:23 qui ne sont pas forcément d'accord.
00:40:25 Et en tout cas, effectivement, Philippe Martinez et Laurent Berger s'en sortent plutôt bien.
00:40:31 - Stéphane Fournier, bon, imaginons, la loi est adoptée par le Parlement,
00:40:35 ensuite promulgation, bon, on peut toujours retirer une loi, abroger une loi,
00:40:40 ça c'est le Président de la République qui décidera ensuite.
00:40:44 Sur le plan purement politique, si la contestation demeure, quelle solution a-t-il ?
00:40:49 - Le Président de la République ? - Oui.
00:40:51 - Vous dites, vous, un référendum, mais un référendum sur les institutions. Pourquoi dites-vous cela ?
00:40:57 - Je pense que c'est une bonne voie de sortie pour lui, un peu de la même manière que sur les Gilets jaunes,
00:41:02 il s'en était sorti avec ce grand débat en reparlant directement au peuple.
00:41:06 D'une certaine manière, je pense qu'il va essayer de refaire la même chose,
00:41:09 c'est-à-dire qu'il va essayer d'outrepasser le Parlement,
00:41:14 notamment s'il va sur un référendum sur des questions très majoritaires dans le pays,
00:41:18 supprimer par exemple un tiers des parlementaires, c'est extrêmement majoritaire.
00:41:22 En jouant ce jeu-là, il pourrait retrouver l'oreille du peuple,
00:41:25 mettre le Parlement face à sa responsabilité, cliver également la gauche et l'extrême droite
00:41:30 et souder sa coalition.
00:41:32 - Oui, mais d'accord, mais ce n'est pas une réponse à la réforme des retraites.
00:41:35 - C'est cynique et politique, mais...
00:41:37 - Oui, mais non, mais cynique et politique, c'est un lieu commun.
00:41:41 - Oui, mais le cynisme en politique, ça existe.
00:41:43 - Oui, mais je n'en vois pas l'intérêt.
00:41:45 - Oui, en l'occurrence...
00:41:46 - Mais je n'en vois pas trop l'intérêt parce que c'est la réforme des retraites.
00:41:48 Est-ce qu'ils la retirent ou pas, cette réforme ?
00:41:50 - Moi, je pense que si Emmanuel Macron s'entête...
00:41:53 - Benjamin Macron.
00:41:54 - ... à la fin, de toutes les façons, ce sera...
00:41:58 Je pense que c'est une faute politique majeure qu'a fait Emmanuel Macron.
00:42:02 En l'occurrence, dans son entourage proche, on le sait, on lit la presse,
00:42:06 dans son entourage proche, il y a des gens qui ne voulaient pas de cette réforme,
00:42:09 qui lui disaient que ça n'était certainement pas une bonne idée de le faire.
00:42:12 - Ou qui voulaient la réforme précédente parce que c'était une réforme différente.
00:42:15 - Et qui disaient, là, le contexte a changé, etc.
00:42:17 Emmanuel Macron s'entête.
00:42:19 Honnêtement, je vous assure, vu que vous êtes sondeur,
00:42:21 moi, je remets sur la table les chiffres qui sont hallucinants
00:42:25 sur le soutien des sondés concernant le blocage,
00:42:30 concernant la grève reconductible.
00:42:32 Ça, je peux vous assurer que ça ne s'est pas vu depuis très longtemps.
00:42:35 - Alors, est-ce que c'est responsable de bloquer, vouloir bloquer le pays ?
00:42:38 - Non, ce n'est pas responsable. Pour moi, ce n'est pas responsable.
00:42:40 Et puis, comme je vous disais tout à l'heure,
00:42:42 j'aimerais savoir, et on verra ce soir les chiffres,
00:42:45 effectivement, la mobilisation et surtout, en fait, la répartition de cette mobilisation.
00:42:50 Moi, j'aimerais connaître si, aujourd'hui,
00:42:53 ceux qui manifestent et qui font grève sont plus dans le domaine public
00:42:58 que dans le domaine privé, parce que je peux vous dire
00:43:00 qu'avec mon propre échantillonnage, alors ce n'est peut-être pas un échantillonnage français,
00:43:03 mais moi, je fais travailler aujourd'hui plus de 1700 personnes,
00:43:06 comme je vous le disais tout à l'heure, M. Amar,
00:43:08 je peux vous dire que ce matin, c'était la catastrophe,
00:43:11 parce que pas d'école, pas d'enfants à garder, pas de nounou,
00:43:14 pour se déplacer, c'était l'enfer, etc.
00:43:16 Alors, je peux vous dire qu'économiquement, c'est dramatique.
00:43:19 Et si, elle se reconduit, mais bon, vous êtes dans vos idées,
00:43:22 je respecte le fait que vous soyez dans vos idées.
00:43:24 Mais moi, ce qui me gêne, à un moment donné, c'est qu'on n'est jamais dans le compromis.
00:43:28 Vous savez, une fois... Excusez-moi, oui.
00:43:29 - Éric Haddad, une petite question, attendez.
00:43:31 Les 1700 personnes que vous faites travailler, aujourd'hui,
00:43:35 est-ce que ces 1700 personnes voulaient aller travailler aujourd'hui ?
00:43:38 - Oui, oui, aujourd'hui, je peux vous dire, et sincèrement...
00:43:41 - Il n'y a pas de grévistes dans ces 1700 personnes ?
00:43:42 - Il n'y a pas de grévistes chez nous, je vais vous dire.
00:43:45 On est dans le domaine du privé, et je peux vous dire qu'aujourd'hui,
00:43:47 ils avaient les boules, parce que ce qui se passe, malheureusement,
00:43:49 c'est qu'ils ne vont pas aller bosser chez nos clients, d'accord ?
00:43:51 - Oui, ils vont faire l'intérim.
00:43:52 - Et nos permanents ne viendront pas bosser, en fait, dans nos agences d'intérim,
00:43:55 et je peux vous dire qu'ils ne sont pas payés.
00:43:57 - Mais, M. Haddad, deux remarques, d'abord.
00:43:59 Je vous l'ai dit tout à l'heure, vous parlez au nom des salariés de votre entreprise.
00:44:03 - Oui, oui, oui.
00:44:04 - Moi, je vous mets sous le nez... - Des intérimaires.
00:44:05 - Des intérimaires et des salariés.
00:44:06 - Moi, je vous mets sous le nez les enquêtes d'opinion qui sont faites,
00:44:09 qui sont jusqu'à preuve du contraire le thermomètre pour mesurer l'état de l'opinion des travailleurs,
00:44:14 et je vous le redis, peut-être que ça ne vous plaît pas, mais c'est le réel,
00:44:18 Lénine disait "les faits sont têtus".
00:44:20 Donc, on va regarder les faits, et les faits, c'est qu'il y a 65% des Français
00:44:24 qui soutiennent la stratégie syndicale, 60% qui soutiennent les blocages et la reconduction.
00:44:29 Ça, c'est le réel, global et général.
00:44:32 Et maintenant, sur vos salariés qui auraient les boules, comme vous disiez,
00:44:36 il faut les renvoyer vers le gouvernement.
00:44:38 Parce que vous parlez de compromis, monsieur, mais jusqu'à preuve du contraire.
00:44:42 Qui impose une réforme dont personne ne veut et qui s'entête,
00:44:46 alors que ça fait des mois qu'on le prévient, des mois ?
00:44:48 - Mais je ne sais pas !
00:44:49 - Écoutez ce que je vous dis !
00:44:50 - Oui, mais je vous écoute, je vous écoute, monsieur Amard.
00:44:51 - Et donc, je vous le dis depuis des mois, aujourd'hui,
00:44:54 mais monsieur, vous ne savez pas, mais je vous renvoie aux enquêtes d'opinion.
00:44:56 Et il n'y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre.
00:44:58 - Bien, bien, messieurs, messieurs, messieurs.
00:44:59 On va prendre Olivier, juste après la pub, parce qu'il faut que j'observe une petite pub.
00:45:03 Les enquêtes d'opinion, vous avez été interpellé, Stéphane Fournier, vous allez me le dire.
00:45:07 Ce que disent toujours les enquêtes d'opinion, ça varie peu.
00:45:10 Le soutien est toujours là.
00:45:12 Nous verrons ce soir, demain, les jours qui suivent.
00:45:14 Olivier est à Sixjans dans l'Aude.
00:45:16 Il est bouché juste après la pub.
00:45:18 Il sera en ligne, je le promets, à tout de suite.
00:45:20 - Jean-Jacques Bourdin.
00:45:21 - Il est 11h33.
00:45:22 Comme promis, nous prenons Olivier, qui est à Sixjans dans l'Aude.
00:45:25 Bonjour, Olivier.
00:45:26 - Bonjour, monsieur Bourdin, vous allez bien ?
00:45:28 - Oui, ça va très bien.
00:45:29 Et vous, vous êtes bouché, Olivier.
00:45:31 - Oui, c'est ça.
00:45:32 - Et en colère contre les grévistes et les syndicats qui bloquent le pays.
00:45:36 - C'est ça, exactement ça.
00:45:38 C'est à ne pas comprendre aujourd'hui.
00:45:40 Je pense qu'on ne se rend pas compte de la chance qu'on a d'avoir un pays comme on l'a.
00:45:43 Même qu'autant d'aides sous toutes les formes,
00:45:47 que ce soit pour ceux qui n'ont pas beaucoup d'argent,
00:45:49 ceux qui vont au travail.
00:45:51 Aujourd'hui, on a une économie qui est fragile
00:45:53 parce que les maires dans les villages
00:45:55 essayent de sortir les gens du centre-ville
00:45:57 pour les sortir de l'extérieur.
00:45:59 En plus, il y a ces grévistes qui bloquent les villes.
00:46:02 Aujourd'hui, c'est de se tirer une balle dans le pied.
00:46:04 Et quand on voit la majorité des gens qui font la grève aujourd'hui,
00:46:08 ce sont principalement des gens du public.
00:46:11 En plus, qui le midi, une fois qu'ils ont fait la grève,
00:46:13 vont dans les restos, dans les bars, pour aller dépenser de l'argent.
00:46:16 Ils sont soi-disant pas contents parce qu'ils n'ont pas assez d'argent.
00:46:19 Ils ont les CE, ils ont les comités d'entreprise,
00:46:22 les armes de Noël.
00:46:23 - Mais, Olivier, Olivier...
00:46:24 - Et en plus, ils vont payer le resto avec les tickets restaurant
00:46:26 qu'ils pourront engraisser par l'arrière sur le Dexo.
00:46:29 Bon, à un moment, je pense qu'il va falloir se poser les bonnes questions.
00:46:33 - Bon, ben, Olivier, vous êtes assis-jeant.
00:46:35 Comment ça se passe dans votre commune, là, aujourd'hui ?
00:46:38 - Moi, c'est frontinant.
00:46:39 C'est frontinant, mais moi, ça se passe très bien.
00:46:41 Parce que j'ai la chance d'avoir une clientèle,
00:46:44 principalement qui est dans le privé,
00:46:46 qui a envie d'aller travailler,
00:46:48 qui comprend aussi que, peut-être,
00:46:50 ces deux années supplémentaires, c'est pas par hasard.
00:46:53 On peut pas avoir tous les avantages sociaux qu'on a en France.
00:46:55 Et pas contribuer.
00:46:57 Et je vous parle en tant que chef d'entreprise
00:46:59 qui perd beaucoup de charges tous les mois,
00:47:01 un salarié ne se rend pas compte de ce qui coûte à une entreprise.
00:47:04 Tous ces gens qui sont dans la rue,
00:47:06 en train d'essayer de bloquer le pays,
00:47:08 ils se rendent pas compte de l'argent qui nous coûte, au final.
00:47:11 - Benjamin Hamart, qu'est-ce que vous dites à Olivier ?
00:47:14 - Je dis qu'Olivier, il a le droit de penser ce qu'il veut,
00:47:17 mais même dans la région de Frontinant,
00:47:19 il y a eu des mobilisations telles qu'on n'en a pas vu depuis très très longtemps.
00:47:23 Et en l'occurrence, monsieur, je vais vous le dire,
00:47:27 il n'y a pas... les sondages d'opinion dont je parlais tout à l'heure
00:47:30 concernent les fonctionnaires, mais également les salariés du privé.
00:47:34 Et effectivement, le rejet, il est massif.
00:47:36 Donc, là, par exemple, aujourd'hui,
00:47:38 il y a beaucoup de salariés de chez Carrefour, monsieur,
00:47:40 qui ne sont pas fonctionnaires.
00:47:42 Monsieur, il y a beaucoup de salariés de chez Carrefour
00:47:45 qui ne sont pas fonctionnaires,
00:47:47 et qui vont être en grève,
00:47:49 parce qu'ils ne veulent pas travailler deux ans de plus.
00:47:50 Vous, vous dites que finalement, il n'y a pas d'autre solution
00:47:52 que travailler deux ans de plus.
00:47:54 Ça n'est pas vrai.
00:47:55 C'est bien d'ailleurs pour ça que l'opinion a été convaincue
00:47:57 par l'argumentaire syndical.
00:47:59 Et donc, les perturbations économiques, monsieur,
00:48:01 c'est le gouvernement.
00:48:03 C'est le gouvernement.
00:48:04 - Alors, Olivier, attendez, Benjamin Marre.
00:48:05 Olivier, et ensuite, nous aurons Eric Haddad
00:48:08 qui voudrait prendre la parole.
00:48:10 Olivier.
00:48:11 - Attendez, nous, on a des grosses sociétés qui sont chez nous.
00:48:13 On a la société Président, Exit, plein d'autres sociétés comme ça,
00:48:15 qui génèrent 1000, 1500 salariés.
00:48:18 Personne ne pose une grève. Personne.
00:48:20 Tout le monde est content d'aller au travail.
00:48:21 Et à côté, on a des gens qui viennent nous emmerder
00:48:23 parce qu'ils travaillent à la RTP,
00:48:25 et dans tous ces services publics,
00:48:26 qui viennent dépenser le midi quand ils font leurs manifestations.
00:48:29 - Mais, monsieur, ils ont le droit de faire grève.
00:48:31 C'est un droit constitutionnel, la grève.
00:48:32 Ils vous posent problème.
00:48:34 Et vous les insultez en disant qu'ils vous emmerdent,
00:48:36 mais c'est un droit constitutionnel.
00:48:37 C'est une liberté fondamentale.
00:48:38 Ça vous pose problème, mais c'est, en l'occurrence,
00:48:41 c'est vous qui empiétez sur les libertés d'autrui.
00:48:43 - Non, je ne suis pas d'accord avec vous.
00:48:45 - Ah, ben, c'est normal.
00:48:47 - C'est normal, attendez.
00:48:49 - Monsieur est employeur comme vous.
00:48:51 - Ah, ben, exactement.
00:48:52 Monsieur est employeur comme nous,
00:48:53 et on est fiers, effectivement, d'être employeurs,
00:48:55 parce que je peux vous dire qu'aujourd'hui,
00:48:56 on apporte de la valeur ajoutée à notre pays.
00:48:58 Je ne sais pas par qui vous êtes payés, monsieur Hamas.
00:49:00 - Monsieur, les travailleurs produisent la richesse.
00:49:02 - Je ne sais pas si pendant que vous faites grève, excusez-moi...
00:49:03 - C'est pas vous qui la produisez.
00:49:04 - Attendez, attendez, monsieur.
00:49:05 C'est les travailleurs qui la font avec les patrons.
00:49:07 - Vous vous dites que c'est vous qui produisez la richesse.
00:49:09 - Vous savez comment sont payés les CSE ?
00:49:10 Vous savez comment sont payés ?
00:49:11 C'est pas vous que je vais apprendre ça.
00:49:12 C'est grâce au capital, monsieur,
00:49:13 puisque ce sont les chefs d'entreprise et nos entreprises...
00:49:15 - C'est une conquête sociale, les CSE, monsieur.
00:49:17 - Mais c'est parfait !
00:49:18 - On a été les chercher avec les dents.
00:49:19 - Non, mais attendez, mais c'est parfait !
00:49:20 - Vous ne nous avez rien donné sur un plateau, monsieur.
00:49:22 - Attendez, monsieur Hamas, je vais vous dire...
00:49:23 - Rien, on a tout été chargé.
00:49:24 - Mais c'est parfait, parce que je suis pour les CSE,
00:49:26 parce qu'on apporte effectivement un service à nos collaborateurs.
00:49:28 - Rappelez ce qu'est un CSE.
00:49:30 - Oui, un comité social économique.
00:49:31 Il n'y a pas de problème.
00:49:32 Moi, juste, la question que je vous pose, c'est
00:49:34 par qui vous êtes payé, vous ?
00:49:36 Est-ce que quand vous êtes en grève, vous êtes payé ou pas ?
00:49:39 Tous les grévistes de la fonction publique...
00:49:41 - C'est le boulevard des fake news.
00:49:42 - Non, pas des fake news, je ne sais pas !
00:49:44 - Je vais vous répondre à vos questions.
00:49:45 - Vous êtes un spécialiste, puisque vous êtes représenté...
00:49:47 - A vos questions pleines d'angoisse.
00:49:48 - Non, non, non, je n'ai pas d'angoisse.
00:49:49 - Quand je fais grève, je n'ai aucune angoisse, monsieur Hamas.
00:49:51 Voilà ma réponse.
00:49:52 - Ah, ben alors c'est parfait.
00:49:53 - Quand je fais grève, je ne suis pas payé.
00:49:54 - Merci pour votre angiste, alors quand vous faites grève,
00:49:55 vous n'êtes pas payé, c'est parfait.
00:49:56 - Exactement, et ça me coûte cher.
00:49:57 - Et bien si ça vous coûte cher, c'est parfait.
00:49:58 - Mais c'est pour l'intérêt général.
00:49:59 - Alors c'est parfait.
00:50:00 - Et c'est une liberté fondamentale.
00:50:01 - Et bien c'est magnifique.
00:50:02 La liberté fondamentale, je n'y suis pas.
00:50:03 Au contraire, contre est loin de là, mais vous avez répondu à ma question.
00:50:06 Donc quand vous faites grève, effectivement, vous n'êtes pas payé.
00:50:08 Donc il n'y a aucun problème à ce niveau-là, mais au moins la réponse est claire.
00:50:11 Parce que beaucoup d'entre nous, et beaucoup d'auditeurs ne le savaient pas.
00:50:14 - Et la liberté...
00:50:15 - La clarification est faite ?
00:50:16 - La clarification est importante.
00:50:17 - Et dites-moi, la liberté, puisque vous parlez de liberté, quand vous voyez le député
00:50:22 Boyard qui demande à ce qu'on bloque les lycées et les universités, il empêche certains,
00:50:29 il prive de liberté certains qui ont fini de parler.
00:50:32 - Il ferait mieux de retourner sur les plateaux d'Anouna ce monsieur, parce que c'est une honte.
00:50:36 Voilà, s'il vous plaît, je voudrais juste le dire, parce que ce monsieur vaut mieux
00:50:39 qu'il retourne faire du show business chez Anouna, parce qu'une représentation de l'Assemblée
00:50:43 nationale avec ce genre d'individus, je peux vous dire que c'est une honte pour la France.
00:50:48 C'est une honte.
00:50:49 Alors qu'il retourne chez Anouna, il touchera son petit ticket chez Anouna, mais aujourd'hui
00:50:53 franchement, il ferait mieux de se taire.
00:50:55 - J'en ai marre.
00:50:56 - Sur la question des blocages, alors après, encore une fois, je ne suis pas pour la stratégie
00:51:00 du buzz, mais sur la question des blocages, la question de fond, je rappelle que dans
00:51:04 tous les mouvements sociaux, vous avez des blocages d'entreprises, bien souvent, des
00:51:08 blocages parfois d'universités ou des blocages de lycées, ce n'est pas nouveau.
00:51:12 Par contre, alors sur le rapport à la légalité, moi je veux bien qu'on le mette sur la table,
00:51:15 mais il faut qu'on le mette sur la table pour tous les sujets.
00:51:18 Sur les réquisitions par exemple, les réquisitions de personnel, par exemple dans les raffineries,
00:51:23 il y a un truc qui est souvent un angle mort des débats, mais moi j'aime bien remettre
00:51:26 sur la table.
00:51:27 Le premier à avoir fait ça, Emmanuel Macron l'a fait au printemps, à l'automne dernier,
00:51:31 mais il s'est inspiré de Nicolas Sarkozy, qui l'avait mis en œuvre en 2010 lors de
00:51:36 la réforme Wörth.
00:51:37 Ce qu'on dit rarement, c'est que Nicolas Sarkozy a été condamné par l'OIT pour cela.
00:51:41 L'OIT c'est l'ONU, parce que réquisitionner des personnels avait été jugé illégal.
00:51:46 Donc vous voyez, le rapport à la légalité dans un mouvement social, on pourrait en
00:51:50 dire beaucoup de choses.
00:51:51 - Bien, Stéphane Fournier, au milieu de ce débat, que dites-vous ?
00:51:56 Vous dites que cette réforme est toujours très contestée par l'opinion publique.
00:52:01 Toujours.
00:52:02 Ça ne bouge pas.
00:52:03 Est-ce que ça, depuis le début de la contestation...
00:52:05 - Ça n'a pas bougé quasiment d'un iota.
00:52:07 C'est d'ailleurs assez impressionnant.
00:52:08 - C'est d'ailleurs étonnant.
00:52:09 Est-ce que c'est exceptionnel ?
00:52:10 - C'est assez rare, c'est assez exceptionnel.
00:52:13 À mon avis, c'est dû à deux raisons.
00:52:14 La première, c'est que la question se pose sur le report de l'âge légal.
00:52:20 Le débat s'est engagé là-dessus.
00:52:21 Or, tant que le débat est là-dessus, il n'y aura jamais un changement dans l'opinion
00:52:27 majeure, puisque quand vous interrogez les Français, il y en a 40 à 50% qui vous disent
00:52:32 qu'ils sont même pour la retraite à 60 ans.
00:52:34 Vous voyez, quand vous leur proposez de la décaler de deux ans, vous êtes sûr de vous
00:52:38 heurter.
00:52:39 - Vous arrêterez de travailler à 50 ans ?
00:52:42 - Ils peuvent avoir des positions, par exemple sur le temps de travail, qui sont beaucoup
00:52:46 plus nuancées que ça.
00:52:47 Et effectivement, moi je suis très étonné par ce sondage.
00:52:50 Il y a une majorité de Français qui veulent le retour à 60 ans, et ça n'est pas vrai
00:52:53 pour d'autres mesures sociales.
00:52:54 C'est à entendre ça.
00:52:55 - C'est un peu dans la mythologie, c'est quasiment une mythologie, la retraite à 60
00:53:00 ans.
00:53:01 Comme si vous vouliez retoucher un peu les 35 heures.
00:53:03 On sait que c'est très difficile.
00:53:04 Donc il y a ce phénomène-là.
00:53:06 Et l'autre phénomène, c'est que le gouvernement a du mal à rentrer en communication avec
00:53:12 les Français.
00:53:13 On voit que ça patine.
00:53:14 On voit qu'il y a même des communications un peu à contre-courant.
00:53:19 La une d'Olivier Dussopt, à mon avis, dans le Parisien, dimanche, elle est presque contre-productive.
00:53:24 C'est une réforme de gauche.
00:53:26 C'est quasiment provoquer l'aile, la fraction de centre-gauche qui soutient à demi-mot,
00:53:32 qui est passive.
00:53:33 - Ça ne veut rien dire.
00:53:34 - C'est du baratin en boîte.
00:53:36 - Oui, je comprends.
00:53:37 C'est compliqué.
00:53:38 - Oui, et Éric Haddad ?
00:53:39 - Non, non, non.
00:53:40 - Alors, vous savez ce qu'on va faire ?
00:53:42 - On n'a une dynamique que le monsieur que vous avez interviewé.
00:53:44 - Alors, on va prendre Francis qui est en désaccord avec Olivier.
00:53:48 Notre boucher de fontainier en France, lui, est à Paulestre.
00:53:52 C'est dans les Pyrénées-Orientales.
00:53:54 Ancien artisan, bonjour Francis.
00:53:56 - Oui, bonjour.
00:53:57 - Bonjour.
00:53:58 - Effectivement, j'ai entendu Olivier, le boucher de St-Jean, intervenir.
00:54:03 Moi, je ne suis pas tout à fait d'accord avec lui.
00:54:06 Je dirais même que je suis en total désaccord avec lui.
00:54:08 Aujourd'hui, les gens n'acceptent pas cette réforme des retraites telle qu'elle est présentée
00:54:14 parce que c'est une injustice profonde.
00:54:16 C'est totalement insupportable.
00:54:18 Et moi, comme je disais tout à l'heure au monsieur qui m'a reçu au téléphone,
00:54:22 j'ai commencé à travailler à 14 ans.
00:54:24 J'ai 58 ans.
00:54:26 Je devais partir normalement dans deux ans en partant en retraite anticipée,
00:54:30 c'est-à-dire à 60. Je vais aller jusqu'à 62.
00:54:33 Et aujourd'hui, on me demande d'aller jusqu'à 64 ans.
00:54:36 - Mais ça dépend. Vous êtes en train d'apprentissage à 14 ans.
00:54:41 - Non.
00:54:42 - Vous savez, moi je vais vous expliquer...
00:54:44 - Ça dépend de votre durée de cotisation, Francis.
00:54:46 - Oui, j'ai des annuités, j'ai tout ce qu'il faut.
00:54:48 - Bah alors, si vous avez tout ce qu'il faut, 43 ans de cotisation, vous partez à la retraite.
00:54:53 - Mais comme je l'expliquais, on a aujourd'hui affaire à un gouvernement d'entêtés.
00:54:58 M. Macron, en tête, c'est un gouvernement d'escrocs.
00:55:01 Ce sont des escrocs. Ils ont menti aux Français toutes leurs mandatures,
00:55:05 la précédente et celle qui est en cours, ils continuent à nous mentir.
00:55:08 - Mais Francis, votre position...
00:55:10 - M. Macron voudrait dire, pardon, M. Macron voudrait dire,
00:55:13 il pourra partir en disant "moi j'ai fait cette retraite".
00:55:15 En ayant mis la France à feu, à sang, il pourra se targuer de dire "moi j'ai fait la retraite".
00:55:20 - Mais Francis, j'ai une question à vous poser.
00:55:23 J'ai une question à vous poser.
00:55:24 Est-ce que vous êtes contre la réforme des retraites ou est-ce que vous êtes,
00:55:28 avant la réforme des retraites finalement, c'est pas le principal sujet,
00:55:32 est-ce que vous êtes à fond anti-Macron avant tout ?
00:55:35 - Oh non, je suis pas anti-Macron.
00:55:36 Vous savez, pour moi, ça reste le président de la République.
00:55:38 La fonction mérite d'être respectée, le bonhomme peut-être un petit peu moins,
00:55:42 mais la fonction mérite d'être respectée.
00:55:43 Je suis quelqu'un de fortement républicain et j'aime mon pays plus qu'autre chose, comme on dit.
00:55:49 Mais la réforme des retraites, c'est un scandale profond.
00:55:52 C'est totalement injuste. C'est injuste.
00:55:54 Dans la forme où elle est présentée, ce n'est pas supportable.
00:55:59 Et en plus, ils ne veulent pas entendre la rue.
00:56:01 Moi, je vote, je le disais, je vote depuis des années à droite,
00:56:04 parce que c'est mon opinion, mais ça n'engage que moi.
00:56:06 Mais M. Macron, il voudrait faire croire qu'il est de droite, mais il ne l'est pas.
00:56:11 Il est plutôt...
00:56:12 - Non mais alors, est-ce que la rue...
00:56:13 Alors, je vous pose une question, Francis.
00:56:15 Est-ce que la rue prime sur les urnes ?
00:56:17 - À un moment donné, oui.
00:56:19 N'oublions pas que M. Macron a été élu avec 23% des électeurs.
00:56:23 Le reste, ce sont des gens qui ont voté contre le Front National.
00:56:26 C'est tout. Ce n'est pas comme ça que...
00:56:28 La démocratie, elle n'est pas faite comme ça.
00:56:30 Il n'aurait pas dû refaire les élections, d'ailleurs.
00:56:32 Parce que quand on voit aujourd'hui la tension qu'il y a,
00:56:34 on devrait rendre le vote obligatoire.
00:56:36 - Ah ! Ça, c'est un autre départ.
00:56:38 Rendre le vote obligatoire, moi, j'y suis assez favorable, je dois dire.
00:56:41 Mais enfin bon...
00:56:43 Je ne sais pas, vous êtes d'accord, tous ?
00:56:45 Une bonne idée.
00:56:47 - Non, je ne sais pas, ça nécessite...
00:56:49 Il faudrait quand même réfléchir un petit peu aux motivations de l'abstention.
00:56:52 Parce que l'abstention, il y a celui qui ne va pas voter parce que ça ne l'intéresse pas.
00:56:56 Et il y a celui qui ne veut pas voter parce qu'il a une défiance globale vis-à-vis de la politique.
00:57:01 Et ce n'est pas pareil.
00:57:03 Je pense qu'on devrait plutôt se demander
00:57:05 quelle est la responsabilité des politiques dans l'essor de l'abstention.
00:57:08 - Vous avez raison, Benjamin Armad.
00:57:10 Il y a la responsabilité du citoyen aussi.
00:57:12 Il y a la responsabilité du politique.
00:57:14 - Mais je préfère un vote blanc que d'apportisme.
00:57:17 - Justement, dans cette proposition-là, on culpabilise seulement ceux qui ne vont pas voter.
00:57:19 Alors même que dans les motivations de ceux qui ne vont pas voter,
00:57:22 il y a des choses éminemment politiques.
00:57:24 - C'est très politique aussi, Stéphane Faurey.
00:57:27 Ce qui se passe en ce moment...
00:57:28 On parle beaucoup des syndicats, de cette réforme des retraites,
00:57:30 mais en ce moment, c'est un tournant de la vie politique française.
00:57:35 - Ça peut être un tournant parce que le gros risque,
00:57:40 enfin le gros risque, il est pour Emmanuel Macron,
00:57:42 c'est d'aller sur une fragmentation de sa coalition.
00:57:44 Ça peut être une parenthèse.
00:57:46 Ce qu'on a connu, c'est-à-dire une réunification du centre-gauche et du centre-droite
00:57:51 sur un grand centre comme ça, une tripartition de la vie politique française,
00:57:55 c'est une anomalie à l'échelle de la Ve République.
00:57:58 - Et puis on entend beaucoup, il a été élu par 25% du corps électoral.
00:58:05 Oui, d'accord, mais personne ne pouvait être élu avec plus de 25% du corps électoral.
00:58:11 - Tout à fait.
00:58:12 - Dans le paysage politique français, c'est comme ça la démocratie.
00:58:15 Dans beaucoup de pays, c'est comme ça.
00:58:17 - M. Bourdin, dans ces cas-là, moi j'entends ce que vous dites,
00:58:20 mais quand on a un paysage politique aussi fragmenté,
00:58:22 quand on sait très bien qu'on a bénéficié du vote rejet contre l'extrême droite,
00:58:27 rappelez-vous ce qu'a dit Emmanuel Macron au soir de son élection.
00:58:30 Il dit "cette élection m'oblige", c'est-à-dire qu'il a bien mesuré la chose.
00:58:34 Alors si cette élection vous oblige, si vous êtes conscient de ce qui s'est passé,
00:58:37 pourquoi vous mettez en place une réforme aussi clivante,
00:58:40 donc personne ne veut, et qui ne se justifie pas par la problématique du financement ?
00:58:44 Eh bien vous êtes un irresponsable si vous faites ça.
00:58:46 Et vous ne pouvez pas arguer de votre vote, ça ne marche pas, ça n'imprime pas, et ça n'imprimera pas.
00:58:50 - Bien, il est 11h46 à tout de suite.
00:58:53 Merci Francis, merci Olivier, d'autres auditeurs 0826-300-300,
00:58:57 et nous continuons notre débat à tout de suite.
00:58:59 - Jean-Jacques Bourdin.
00:59:01 - Bien, pendant la pub, on a beaucoup parlé du député Bouillard,
00:59:04 mais on ne va pas parler du député Bouillard,
00:59:06 parce que je vais en reparler juste après les infos de midi,
00:59:09 avec mon invité Didier Georges, qui est secrétaire national du syndicat national
00:59:13 du personnel de direction de l'éducation nationale,
00:59:17 qui réagit parce que les lycées sont concernés,
00:59:20 et bien sûr il réagit, il condamne d'ailleurs les propos de Louis Bouillard,
00:59:24 il sera avec nous tout à l'heure à midi 5 mai.
00:59:26 Revenons-moi sur le fond, parce que c'est bien beau tout ça.
00:59:29 Mélenchon qui nous parle de dissolution de l'Assemblée nationale,
00:59:32 Bouillard qui lui fait le buzz volontairement,
00:59:36 il fait le buzz volontairement,
00:59:39 tout ça, ça détourne l'attention de quoi ?
00:59:42 De la réalité, réforme des retraites, forte mobilisation aujourd'hui,
00:59:46 grève aujourd'hui, et la réalité, elle est là.
00:59:50 Mais vous posiez une question tout à l'heure,
00:59:52 et Benjamin Amart a répondu,
00:59:55 si aujourd'hui c'est un succès, vous allez poursuivre évidemment,
00:59:59 avec des grèves reconductibles,
01:00:01 je ne sais pas si l'unité syndicale se poursuivra,
01:00:04 nous verrons bien ce soir.
01:00:07 - Rappelez-vous quand même qu'il y a eu des précédents,
01:00:10 moi je suis invité sur les plateaux depuis un certain temps de cette mobilisation,
01:00:14 et on nous disait, ça n'est pas la ligne CGT,
01:00:17 les autres organisations syndicales n'en veulent pas, etc.
01:00:20 Moi je suis frappé par la capacité des organisations syndicales
01:00:24 à trouver un chemin commun en s'adaptant aux réponses du gouvernement.
01:00:28 Et donc, effectivement, des organisations syndicales ont reconsidéré leur position,
01:00:33 voyant l'entêtement du gouvernement.
01:00:35 Et donc, on travaille, je veux dire, l'interféderation...
01:00:38 - Donc nouvelle journée, si aujourd'hui c'est un succès,
01:00:42 nouvelle journée de manifestation.
01:00:44 - Bien sûr, prenons un exemple précis,
01:00:46 dans le secteur des cheminots par exemple,
01:00:48 - Nouvelle galère.
01:00:50 - Monsieur Bourbin, dans le secteur des cheminots par exemple,
01:00:55 toutes les organisations syndicales représentatives
01:00:58 ont signé effectivement un chemin vers la reconduction.
01:01:01 Toutes, par la CGT.
01:01:03 C'est également le cas, effectivement, de l'UNSA,
01:01:05 c'est également le cas de la CLDT, etc.
01:01:07 - Toujours les mêmes.
01:01:08 Toujours les mêmes qui nous prennent en otage.
01:01:10 - Alors, écoutez, la prise d'otage...
01:01:12 - Oui, excusez-moi, mais non, c'est une réalité.
01:01:14 - C'est une vieille tartale à crème.
01:01:15 - Mais les régimes spéciaux, qu'est-ce que vous faites des régimes spéciaux ?
01:01:17 - Les prises d'otage, monsieur, c'est du terrorisme.
01:01:19 Et qualifier les organisations syndicales représentatives,
01:01:21 faire un parallèle avec des actes terroristes,
01:01:23 ça vous déshonore, je vous le dis tranquillement.
01:01:25 - Non, ça ne vous déshonore pas du tout, je trouve ça vraiment déplacé.
01:01:27 - Mais c'est un droit, monsieur.
01:01:29 - Monsieur, c'est un droit.
01:01:30 - Quand vous dites des régimes spéciaux...
01:01:32 - Mais c'est une liberté fondamentale.
01:01:34 - Non, moi, c'est l'égalité, en fait, des retraites.
01:01:35 Vous parlez de la réforme des retraites.
01:01:36 Mais les régimes spéciaux, vous en faites quoi, des régimes spéciaux ?
01:01:38 Des gens qui, effectivement, ont de meilleurs avantages que dans le privé.
01:01:41 - Ecoutez bien, je vais vous dire un truc.
01:01:42 - Alors, qu'est-ce que vous pensez de ça ?
01:01:43 Dites-moi, parce que vous êtes force de proposition.
01:01:44 - Bien sûr, mais moi, je vais être très clair avec vous.
01:01:46 Les régimes spéciaux, les syndicats les défendent justement parce qu'en fait, ce sont, figurez-vous, des régimes pionniers.
01:01:53 C'est-à-dire qu'en fait, ce sont des régimes qui ont été conquis avant 1945 par la lutte.
01:01:57 Et donc, je veux bien...
01:01:59 - Sauf que les conditions de travail ne sont plus les mêmes.
01:02:00 On n'est plus dans les cheminots en train d'éclairer les fourneaux.
01:02:02 - Je veux bien prétendir que vous brandissiez les régimes spéciaux comme des épouvantails.
01:02:05 Mais les Français le savent.
01:02:06 - Oui, c'est une injustice.
01:02:07 - Et ça ne les empêche pas de nous soutenir.
01:02:09 - Non, pas du tout.
01:02:10 - Donc, vous savez pourquoi, monsieur ?
01:02:11 - C'est une injustice.
01:02:12 - C'est une stratégie. Laissez-moi vous répondre, monsieur. Vous m'avez posé la question.
01:02:15 Laissez-moi vous répondre.
01:02:16 En l'occurrence, la stratégie qui consiste à faire ce que faisait Philippe de Macedoine, le père d'Alexandre,
01:02:21 divider et impera, divise pour régner, ça ne marche plus.
01:02:24 Dire aux salariés, tu sais quoi, à côté de toi, il y a un autre travailleur, un privilégié à côté de toi, ça ne marche plus.
01:02:29 Parce qu'en fait, tout le monde comprend bien que les salariés sont dans la mouise.
01:02:32 - Mais ça, c'est votre discours.
01:02:33 - Mais regardez.
01:02:35 - La réalité n'est pas là.
01:02:37 - Je veux dire qu'aujourd'hui, le discours du privé, c'est de dire qu'ils ont toujours la possibilité d'avoir plus que nous.
01:02:42 - On ignore superbement l'état de l'opinion et les sondages.
01:02:45 - C'est pas vrai.
01:02:46 - Moi, je vous le dis.
01:02:47 - Stéphane Fournier, alors.
01:02:48 - Qu'est-ce qu'on en pense des régimes spéciaux ?
01:02:50 - Là, c'est partagé.
01:02:51 - Ça serait beaucoup plus partagé. D'ailleurs, on se faisait la remarque tout à l'heure hors antenne.
01:02:55 Lorsqu'il a essayé de faire passer sa précédente réforme, Emmanuel Macron, le débat se portait beaucoup plus sur les régimes spéciaux.
01:03:01 - Bien sûr que là.
01:03:02 - Et donc, il y avait beaucoup plus d'espace pour faire adopter cette réforme. Il y avait beaucoup plus de soutien que cette réforme qui se focalise sur l'âge de départ et qui est là.
01:03:14 - Monsieur Fournier, est-ce qu'on peut rappeler l'état de l'opinion sur la précédente réforme ?
01:03:19 Moi, je vous fais un fact-checking. Je le dis ici à l'antenne.
01:03:21 La précédente réforme, y compris à travers la problématique de la réforme par points, c'était 65 à 68% de Français qui n'en voulaient pas.
01:03:29 Malgré le mantra sur les régimes spéciaux.
01:03:31 - C'est vrai, mais il n'y avait pas la même mobilisation. Il n'y avait pas le même espace politique.
01:03:36 - Il y a eu des mois de mobilisation de décembre à février.
01:03:39 - Il y avait plus d'espace pour la série.
01:03:41 - Donc, la mobilisation était moins forte.
01:03:43 - Elle était beaucoup moins forte.
01:03:44 - Non, mais attendez. On a quand même eu des journées de très très forte mobilisation, y compris pendant les vacances.
01:03:48 - Bien. Je voudrais terminer notre débat. On ne va pas conclure là, parce qu'on va attendre. Ce sont les faits qui nous diront l'avenir.
01:03:58 Mais Sébastien, lui, a un témoignage à nous apporter, puisqu'on a abordé très vite, comme ça, entre parenthèses, le vote obligatoire.
01:04:06 Eh bien, Sébastien est Belge. Il nous a appelés. Il a voulu témoigner.
01:04:09 Bonjour Sébastien.
01:04:10 - Bonjour Jean-Jacques Bourdin. Je suis vraiment ravi de vous avoir au téléphone, parce que ça fait des années que je vous écoute.
01:04:16 D'abord sur RMC, et puis maintenant sur le réseau radio.
01:04:19 - Merci beaucoup Sébastien. Merci. Sébastien, vous êtes plaquiste, vous êtes Belge.
01:04:22 Vous êtes arrivé en France il y a trois ans. Et en Belgique, on le sait, vous avez le vote obligatoire.
01:04:27 - Exactement. Mais je voulais d'abord revenir sur... Je suis venu en France d'abord en 2007.
01:04:35 Donc j'ai connu encore une France tranquille, on va dire.
01:04:38 Et là, je vois vraiment la décrépititude de la France, parce qu'il y a ce jeu de vote blanc, qui n'est pas pris en compte, en fait.
01:04:49 Et donc du coup, chaque fois, c'est le même discours. C'était avec Sarkozy déjà à l'époque, avec Hollande, pareil.
01:04:56 Chaque fois, on nous oppose le RN. Et ce qui fait qu'au final, le vote ne compte pas.
01:05:04 Si le vote était obligatoire, et qu'on devait prendre en considération les votes posés dans l'urne,
01:05:11 peut-être que le débat ne serait plus le même. Peut-être qu'il y aurait une évolution réelle.
01:05:18 - Alors Sébastien, en Belgique, vous votiez systématiquement ?
01:05:22 - Oui. De toute façon, c'est obligatoire.
01:05:25 - C'est obligatoire. Et si on ne vote pas, que se passe-t-il ?
01:05:28 - On a une amende.
01:05:30 - On a une amende.
01:05:31 - Oui, parce qu'on est enregistré au niveau des communes. Vous vous appelez sa mairie.
01:05:37 Et donc voilà, on est attendu à voter. Et donc quand on vient, on pose son vote.
01:05:43 Et donc là, il y a le recteur, celui qui a été désigné par un tribunal, qui vote, qui dit "oui, lui, il a voté".
01:05:51 Et puis après, derrière, "si t'as pas été voté, t'es pénalisé".
01:05:57 - Merci Sébastien, merci beaucoup. Parce que déjà 57, c'est une solution.
01:06:02 Mais bon, là, on a dévié un petit peu.
01:06:04 - On a dévié.
01:06:05 - Bon, merci. Je voulais vous remercier tous les trois.
01:06:07 - Merci à vous.
01:06:08 - Nous avons l'occasion évidemment de reparler, parce qu'on n'a pas fini avec cette histoire de réforme des retraites.
01:06:13 Nous allons voir ce que va donner cette journée de mobilisation avec les chiffres ce soir et la suite ces prochains jours.
01:06:21 Merci Benjamin Amart, Eric Haddad et Stéphane Fournier. Merci d'avoir été avec nous.
01:06:25 - Merci à vous.
01:06:26 - Et à toutes celles et ceux qui ont écouté ou qui ont appelé 0 826 300 300.
01:06:31 Je vais recevoir après-midi le représentant du syndicat national des personnels de direction de l'éducation nationale.
01:06:39 Ça veut dire le représentant des principaux de collèges et des proviseurs de lycées. 11h57.
01:06:44 - Jean-Jacques Bourdin.
01:06:46 - Bien, il est 12h07, sixième journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites.
01:06:51 Alors, regardons chez les enseignants. Les chiffres viennent de tomber.
01:06:56 Selon le ministère, 32% de grévistes, 32,71% de grévistes, 35,35% dans le primaire et 30% dans le secondaire, collège et lycée.
01:07:09 Les syndicats, eux, annoncent des taux de grévistes de 60% dans le premier et le second degré.
01:07:16 Le taux de grévistes le plus élevé chez les enseignants date du 19 janvier.
01:07:20 Il y avait un peu plus de grévistes le 19 janvier.
01:07:23 Pour parler de cela et pour parler de l'annonce et de l'appel du député LFI, Louis Boyard, vous savez, qui avait appelé,
01:07:32 qui a appelé à une mobilisation dans les lycées. Il appelle au blocus des lycées et des universités.
01:07:40 Eh bien, dans un instant, je reçois le représentant du syndicat national du personnel de l'éducation, de direction de l'éducation nationale.
01:07:49 Il est secrétaire national d'Idie et Georges. Il est lui-même proviseur d'un lycée dans le 17e arrondissement de Paris.
01:07:56 Il est avec nous dans un instant, 12h08. Vous ne raterez rien.
01:08:00 Et réalisé 0826 300 300, justement, dans les écoles, les collèges et les lycées, comment ça se passe ?
01:08:06 Racontez-nous. Est-ce que beaucoup de cantines sont fermées ? Ça vous pose problème ? Comment vous êtes-vous organisé ?
01:08:12 Allez-y 0826 300 300, à tout de suite.
01:08:15 - Jean-Jacques Bourdin. - Bien, notre invité, Didier Georges, secrétaire national du syndicat national du personnel de direction de l'éducation nationale,
01:08:23 c'est-à-dire représentant des principaux de collèges et des proviseurs de lycées. Didier Georges, bonjour.
01:08:29 - Bonjour. - Vous êtes vous-même proviseur d'un lycée culinaire.
01:08:34 - Oui, tout à fait. - Dans le 17e... Comment s'appelle votre lycée ?
01:08:37 - Lycée Jean-Drouand. - Lycée Jean-Drouand, dans le 17e arrondissement de Paris.
01:08:41 Vous-même, est-ce que vous êtes en grève ? - Oui, à titre personnel, je le suis.
01:08:46 Mais mes fonctions m'obligent à assurer quand même la sécurité des biens et des personnes et la continuité du service public.
01:08:52 Donc je travaille avec mes collaborateurs pour que tout se déroule bien.
01:08:55 - Vous travaillez. Vous êtes en grève, mais vous travaillez. - C'est ça.
01:08:57 - C'est le cas. Il y a beaucoup de grévistes. C'est très suivi, la grève, chez les personnels de direction.
01:09:02 - C'est très difficile à savoir pour cette raison, en fait. - Et oui, on ne sait pas, évidemment.
01:09:06 - C'est très difficile à savoir et le ministère ne communique pas sur les chiffres des personnels de direction.
01:09:10 - Alors, en ce qui concerne les enseignants, nous avons des chiffres qui ont été donnés, chiffres du ministère.
01:09:18 Alors, que disent-ils ? 32% d'enseignants grévistes en moyenne, 32,71% dit le ministère, 35,35% dans le primaire et 30,09% dans le secondaire,
01:09:33 donc collège et lycée, vous êtes concernés.
01:09:35 Les syndicats, eux, donnent d'autres chiffres et disent que ces chiffres tournent autour de 60%, au moins 60% de grévistes.
01:09:43 Pourquoi cet écart entre les chiffres ?
01:09:45 - Alors, la réalité est sans doute entre les deux. - Oui, comme toujours.
01:09:48 - Parce que les modalités de calcul qui sont établies par le ministère, elles reposent...
01:09:52 On saisit chaque matin dans une application dont le nom s'appelle Mozart, on saisit le nombre de personnels absents.
01:10:00 Mais on saisit par rapport à un effectif global de personnel de l'établissement.
01:10:05 Tous, sans exception.
01:10:07 Or, je vais prendre mon exemple pour être très clair avec vos auditeurs.
01:10:10 Ce mardi matin, précisément dans mon établissement scolaire, j'ai 67 enseignants au global, mais je n'en avais que 41 d'attendus,
01:10:19 qui faisaient des cours ce matin.
01:10:21 - Il y avait donc 41 enseignants qui étaient concernés par la journée ce matin ?
01:10:24 - Voilà. Donc quand je rentre 10 ou 12 grévistes par rapport à 65, ça ne donne pas le même taux que si c'est 10 grévistes par rapport à 41.
01:10:32 - Évidemment. Vous avez beaucoup de grévistes dans votre établissement ?
01:10:35 - Assez peu ce matin, mais une école hôtelière, c'est un peu particulier.
01:10:39 - Et vous vous êtes organisé, vous, dans votre établissement, vous proposez des cours distanciels ?
01:10:45 - Alors, aujourd'hui, on a fait le choix du distanciel, puisque la situation qui était annoncée dans les transports
01:10:51 et les modalités d'acheminement de mes élèves, moi je recrute sur l'ensemble de l'île de France,
01:10:56 fait qu'on a préféré privilégier la solution du distanciel, oui.
01:11:00 - Oui, privilégier la solution du distanciel, privilégié de plus en plus depuis le Covid.
01:11:06 Beaucoup d'établissements se sont organisés, vous le savez maintenant ?
01:11:10 - Le Covid nous a imposé une modalité de travail qu'on ne connaissait pas auparavant.
01:11:15 Je mettrais au défi quiconque de me parler de visioconférence avant la crise du Covid, on n'en faisait absolument jamais.
01:11:22 Maintenant, c'est presque rentré dans les mœurs, si je peux me permettre.
01:11:26 Alors, on l'évite le plus possible, parce que rien ne vaut le présentiel, rien ne vaut la présence physique d'un enseignant
01:11:30 auprès de ses lycéens, de ses étudiants ou de ses collégiens.
01:11:33 Néanmoins, dans une situation comme celle-là, quand on recrute très largement sur l'île de France,
01:11:37 avec des élèves qui ont plusieurs dizaines de minutes, plusieurs heures parfois, de transport le matin pour arriver au lycée,
01:11:43 on vient de les mettre dans des conditions satisfaisantes.
01:11:46 - Evidemment, évidemment. Didier Georges, aujourd'hui, il n'y a pas d'élèves dans votre établissement ?
01:11:51 - J'en ai deux qui sont venus. - Ah bon ? Il y en a deux qui sont venus ?
01:11:54 - Oui, parce qu'ils n'ont pas les moyens de la visioconférence chez eux,
01:11:57 donc ils sont dans une salle avec tout l'équipement qu'on leur met à disposition pour suivre les cours à distance.
01:12:03 - Et comment ça se passe pour tout le reste, toute l'organisation, le personnel autour ?
01:12:10 - Ça y est, on est rompus, on a des outils maintenant, un logiciel que tout le monde connaît,
01:12:14 puisqu'il y a même de la pub à la télé, ce logiciel Pronote, et on peut saisir le lien de la visio qu'on organise,
01:12:19 et puis chaque enseignant fait sa petite vidéo. - C'est l'avenir d'ailleurs.
01:12:22 - J'espère pas. Je vous dis, je n'espère pas. - Bah non, parce que...
01:12:26 - Parce que, encore une fois, je le répète, mais rien ne vaudra jamais la présence d'un enseignant
01:12:30 qui peut s'asseoir à vos côtés pour vous aider et pour vous accompagner au mieux quand vous êtes en difficulté.
01:12:34 - Alors vous êtes responsable, évidemment, de votre établissement, de la vie dans votre établissement,
01:12:40 et autour de votre établissement. Quand un établissement est bloqué, est-ce que le principal,
01:12:47 je m'adresse au secrétaire national du syndicat, est-ce que le principal ou le proviseur
01:12:52 est responsable de ce qui se passe autour de l'établissement ?
01:12:55 - Oui, alors on a une responsabilité qui est très mal définie juridiquement,
01:12:59 on dit qu'on est responsable des abords immédiats de l'établissement.
01:13:02 - Des abords immédiats de l'établissement. - Et c'est un flou juridique absolu,
01:13:05 puisque moi je ne sais pas définir les abords immédiats. L'immédiateté de l'abord ne m'échappe complètement.
01:13:10 - Évidemment. - Néanmoins, voilà, en fait, dès que visuellement on est en capacité de voir
01:13:15 une situation qui serait discutable, contestable, illégale, enfin, voilà,
01:13:19 on considère que ce sont les abords de l'établissement. Voilà.
01:13:22 - Et là, vous êtes responsable ? - Oui. Pour faire un trait d'humour,
01:13:26 il vaudrait mieux être dans une impasse. - Oui, je comprends.
01:13:29 - On pourrait mieux maîtriser la situation. Quand on est entouré par trois grandes rues,
01:13:33 ça devient plus compliqué. - Ça devient plus compliqué, et je ne sais pas, moi,
01:13:37 s'il y a un trafic de drogue devant votre lycée, vous êtes responsable ou pas ? Non.
01:13:42 - Alors, responsable, non. Notre responsabilité, elle peut se limiter à simplement alerter les autorités.
01:13:47 - Alerter les autorités. - Voilà. Maintenant, dans tous les arrondissements de Paris,
01:13:51 mais c'est vrai aussi n'importe où sur le territoire national,
01:13:54 on a des relations police-école qui sont très collaboratives.
01:13:59 - Et maintenant ? - On a souvent le téléphone portable du commissaire.
01:14:03 - La toxicomanie, d'ailleurs, dans les établissements, collèges, lycées ?
01:14:08 - C'est sociétal. - C'est sociétal, mais vous y êtes confronté ?
01:14:11 - Oui, un petit peu, oui, bien sûr. - Un petit peu, oui, bien sûr.
01:14:13 - On en a. Je ne peux pas vous dire si ça augmente ou pas.
01:14:16 J'ai le sentiment qu'on a atteint un certain palier, mais j'ai aussi le sentiment
01:14:20 que le palier est assez haut. - Oui, que le palier est assez haut.
01:14:22 - C'est plus une impression, ça ne repose pas sur des données scientifiques.
01:14:25 - Et que pensez-vous de l'intervention du député Boyard,
01:14:28 qui a appelé au blocus, notamment des lycées,
01:14:33 appelé au blocus et puis qui demande à chacun de publier, d'envoyer des vidéos
01:14:39 pour témoigner du blocus, et les vidéos seront tirées au sort
01:14:43 et les gagnants iront visiter l'Assemblée nationale.
01:14:46 Que pensez-vous de cette initiative ? - Il y a deux choses différentes.
01:14:50 Mettre en jeu une visite de l'Assemblée nationale pour des lycéens.
01:14:54 Je crois que la majorité des établissements, en tout cas en Ile-de-France,
01:14:58 mais c'est sans doute vrai aussi sur le territoire national,
01:15:00 visiter l'Assemblée nationale, c'est tout à fait possible.
01:15:02 Il suffit de passer par son député de circonscription, ils ont des créneaux,
01:15:05 c'est organisé, il y a même un service dédié à l'Assemblée nationale.
01:15:08 Donc, l'Assemblée nationale challenge me semble un peu discutable,
01:15:13 encore que je n'ai pas un avis très tranché sur cette question,
01:15:16 je trouve ça discutable.
01:15:17 Maintenant, appeler au blocus, nous les chefs d'établissement,
01:15:21 on est pour le respect, j'allais dire, du droit de grève ou du droit de blocus de tout le monde.
01:15:25 Néanmoins, ça ne peut pas être au détriment de ceux qui veulent continuer à étudier,
01:15:31 au détriment des élèves qui veulent entrer, qui veulent avoir faire cours,
01:15:34 avoir leurs cours et qui ont ce droit, incontestable.
01:15:38 Donc, dès lors que ce blocus est véritablement un empêchement
01:15:42 pour un certain nombre d'étudiants ou de lycéens ou de collégiens
01:15:45 d'entrer dans leur établissement scolaire,
01:15:47 on n'est pas d'accord avec cette position, ce n'est pas possible.
01:15:49 De même que l'utilisation, et on l'a vu ces derniers mois,
01:15:53 ces dernières années plutôt, de moyens,
01:15:56 enflammer des poubelles qu'on va mettre devant un porche de lycée,
01:16:00 une porte classée, je pense à certains lycées parisiens
01:16:04 qui avaient des magnifiques portes qui étaient classées monuments historiques, etc.
01:16:07 et qu'on enflamme pour faire un peu le buzz sur les réseaux sociaux,
01:16:10 nous on est forcément totalement en désaccord avec la méthode.
01:16:14 - Que pouvez-vous faire ?
01:16:16 Lorsqu'il y a un appel comme ça au blocus,
01:16:18 que des élèves de votre établissement organisent ce blocus,
01:16:22 que pouvez-vous faire ? Vous êtes responsable.
01:16:24 - On travaille avec les autorités.
01:16:26 - Parce que vous êtes responsable de la situation.
01:16:28 - Bien sûr, monsieur.
01:16:30 On recommande à nos collègues de ne pas se mettre en danger,
01:16:32 c'est la première chose, parce que physiquement,
01:16:34 on a déjà eu à travers le temps, sur les différentes séries de blocages
01:16:37 qu'on a eus ces dernières années,
01:16:39 des collègues qui ont été gravement blessés,
01:16:41 parce qu'ils s'étaient interposés physiquement face à des bloqueurs.
01:16:44 Il faut savoir que, j'ai été très concerné par cela pendant quelques années,
01:16:49 quand je travaillais sur la Seine-Saint-Denis,
01:16:51 en particulier à Aubervilliers,
01:16:53 on avait souvent des élèves qui venaient bloquer les établissements scolaires,
01:16:56 mais qui n'étaient pas eux-mêmes des élèves de l'établissement scolaire.
01:16:58 - Oui, évidemment.
01:16:59 - C'est un peu le phénomène des black blocs qu'on retrouve sur les manifestations.
01:17:02 Il y a des choses qui s'organisent en sous-marin,
01:17:04 et ils viennent, alors souvent avec plus de violence,
01:17:09 souvent avec plus de radicalité,
01:17:11 et ça, ça nous met vraiment en difficulté,
01:17:13 parce qu'en plus, on n'a aucune autorité, nous, en tant que proviseurs,
01:17:15 sur ces individus qu'on ne connaît pas.
01:17:17 - Évidemment.
01:17:18 - Et ça, c'est très difficile.
01:17:19 Donc, attention d'abord, la première chose, c'est de ne pas se mettre en danger,
01:17:22 et puis, la deuxième chose, c'est tout de suite avertir les autorités.
01:17:26 Donc, selon, j'allais dire, le précepte qui est dicté par le préfet,
01:17:32 l'intervention policière peut avoir lieu ou pas.
01:17:36 C'est très variable en fonction des préfets,
01:17:39 c'est très variable en fonction des recteurs aussi, d'académie,
01:17:41 certains sont beaucoup plus stricts sur cette question,
01:17:45 et dès qu'il y a blocus d'établissement,
01:17:48 dès qu'il y a empêchement pour certains élèves d'entrer dans l'établissement,
01:17:51 ils demandent aux autorités de police de venir évacuer,
01:17:54 et de permettre à ceux qui le souhaitent d'entrer dans les établissements scolaires.
01:17:58 D'autres sont plus sur la retenue, mais ça c'est une question de personne.
01:18:01 - J'imagine. Didier Georges, c'est passionnant.
01:18:04 Nous apprenons beaucoup de choses, et je voudrais terminer sur une enquête
01:18:07 qui sera publiée demain, on ne va pas révéler tous les chiffres,
01:18:10 mais il y en a un qu'on peut révéler ce matin, enfin,
01:18:13 dont on peut parler ce matin, enquête autour de la laïcité.
01:18:17 Dans vos établissements, c'est-à-dire collèges et lycées,
01:18:21 on est bien d'accord, hein, Didier Georges ?
01:18:23 - Tous les établissements du secondaire.
01:18:24 - Voilà, collèges et lycées, tous les établissements du secondaire.
01:18:27 Et le fait religieux prend de plus en plus de place dans vos établissements.
01:18:32 - Disons clairement les choses, un chiffre, par exemple,
01:18:35 42% des établissements scolaires sont confrontés à des problèmes vestimentaires,
01:18:43 problèmes vestimentaires, on l'a très bien compris,
01:18:45 qui servent à véhiculer des idées religieuses.
01:18:49 42% des établissements. C'est énorme.
01:18:52 - C'est ça. Donc syndicalement, avec le SNPD, UN1,
01:18:54 on a créé un observatoire national de la laïcité,
01:18:57 qui a conduit une enquête auprès de nos adhérents,
01:19:00 on représente un peu plus de la moitié des adhérents,
01:19:03 on a un taux de syndicalisation qui est tout à fait exceptionnel en France,
01:19:06 pour ce champ professionnel-là,
01:19:08 et on a obtenu un résultat incontestable scientifiquement,
01:19:11 puisque 1000 établissements ont répondu,
01:19:13 dans des proportions qui sont tout à fait représentatives,
01:19:15 collèges, lycées, lycées professionnels, cités scolaires, lycées polyvalents, etc.
01:19:19 Et on arrive effectivement à ce que 42% de nos collègues
01:19:23 ont rencontré depuis le mois de septembre,
01:19:25 un problème qui est lié à une tenue vestimentaire.
01:19:28 L'intitulé, pour vous le donner très exactement,
01:19:30 c'est une tenue vestimentaire culturelle,
01:19:33 mais qui peut être utilisée dans des manifestations culturelles.
01:19:36 - Ça veut dire quoi ? Ça veut dire concrètement,
01:19:38 ça veut dire une abaya par exemple ?
01:19:40 - Sans doute, il y a l'abaya et le camis,
01:19:41 qui sont les deux sujets dont on s'est emparés depuis le mois de septembre.
01:19:45 - Et vous êtes, vous, vos collègues vous en parlent souvent ?
01:19:47 - Oui, parce que 42% M. Bourdin, donc...
01:19:49 - Bah oui, mais le problème, le problème c'est que faire ?
01:19:52 - Alors pour l'instant, la loi de 2004 n'interdit pas les tenues culturelles,
01:19:56 simplement, on sait, vous et moi...
01:19:58 - Comment faites-vous, si vous êtes confrontés à ce problème-là,
01:20:01 comment faites-vous ?
01:20:02 - Alors si on a quelques cas...
01:20:03 - Vous interdisez le port de cette tenue vestimentaire ?
01:20:05 - Sur le territoire national, il y a plusieurs types de situations,
01:20:07 si vous me permettez.
01:20:08 Quand on a 2-3 cas dans la semaine,
01:20:10 bon, un échange, et ça peut se régler très rapidement,
01:20:13 par une simple discussion, ça n'est pas la place, ça n'est pas le lieu,
01:20:16 tu manifestes ton appartenance religieuse de manière un peu trop ostensible,
01:20:20 on souhaite que ça s'arrête.
01:20:21 Et, je pense que 8 fois sur 10, ça s'arrête.
01:20:24 Il faut savoir que sur le territoire, aujourd'hui,
01:20:26 il y a des endroits où ce n'est pas 2-3 cas, c'est plus,
01:20:29 et que c'est plus gérable par un...
01:20:30 En tout cas, les chefs d'établissement que je représente ici,
01:20:32 ne peuvent pas gérer plusieurs dizaines de situations quotidiennes.
01:20:35 - Ben non.
01:20:36 - Voilà.
01:20:37 - Alors, qui doit gérer ?
01:20:39 - Nous attendons un changement de la loi de 2004.
01:20:41 - Qu'est-ce que vous demandez ?
01:20:42 - Un changement, une évolution de la loi de 2004.
01:20:44 - C'est-à-dire ?
01:20:45 - Une interdiction totale...
01:20:47 - Une interdiction totale de...
01:20:49 - Elle intègre les nouveaux signes de manifestation d'une appartenance religieuse,
01:20:54 puisque la loi, la laïcité, le principe de laïcité,
01:20:59 c'est que chacun peut avoir ses propres convictions,
01:21:02 et c'est ce que permet la laïcité sur un territoire comme la France,
01:21:05 mais qu'on ne les affiche pas dans l'espace public.
01:21:07 On ne les affiche pas à l'école.
01:21:09 - C'est-à-dire qu'on interdise la baïa, ou qu'on interdise le camion...
01:21:12 - On demande que le législateur se penche sur cette question.
01:21:15 - Oui.
01:21:16 - Et on l'a demandé par une lettre ouverte au ministre de l'Éducation nationale.
01:21:19 - Et vous l'avez demandé à travers une lettre ouverte.
01:21:22 - Voilà.
01:21:23 - Vous avez une réponse ?
01:21:24 - Non.
01:21:25 - Pas de réponse ?
01:21:26 - Non.
01:21:27 - Bon.
01:21:28 - Bah écoutez, merci Didier Georges d'être venu nous voir ce matin.
01:21:30 - Je vous en prie.
01:21:31 - Dans tous les cas, demain, je crois que vous publiez les résultats
01:21:35 de cette enquête sur la laïcité dans vos établissements.
01:21:38 - Oui, le SNP2N fera une conférence de presse demain matin, en fin de matinée,
01:21:42 et on publiera la synthèse de l'ensemble des résultats,
01:21:46 puisqu'il n'y a pas que des choses sur les tenues vestimentaires.
01:21:48 - J'imagine, j'imagine.
01:21:49 Il y a les cours, certains cours, le contenu de certains cours,
01:21:53 les cours de gym, la piscine...
01:21:55 - Il y a quelques grands sujets.
01:21:56 - Quelques grands sujets.
01:21:57 - Bien, merci beaucoup Didier Georges d'être venu nous voir ce matin.
01:22:00 Vous êtes sur Sud Radio, merci de nous accompagner tous les matins.
01:22:04 C'était un plaisir d'être là depuis 10h30.
01:22:07 C'est l'heure d'André Bercoff.

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