Dans les couloirs de l’Assemblée, pas facile de trouver un député socialiste qui reconnaît avoir été importuné par les lobbyistes de l’industrie du tabac. Lundi 9 novembre, pourtant, un communiqué particulièrement offensif de Bruno Le Roux dénonçait leurs "méthodes de lobbying obscures" à l’Assemblée. Le problème ne concerne en réalité qu’une poignée de députés PS de la commission des affaires sociales, comme Marie-Françoise Clergeau et Chaynesse Khirouni.
Toutes deux ont été averties par un de leurs collègues que leur nom figurait dans un email envoyé par un cabinet de lobbying mandaté par l’industrie du tabac. Dans ce courrier invitant les députés à repousser l’entrée en vigueur du paquet de cigarettes neutre, Marie-Françoise Clergeau et Chaynesse Khirouni étaient présentées comme favorables à cette mesure : une façon d’inciter leurs collègues à en faire de même. Or, au contraire, les deux députées militent pour un passage rapide au paquet neutre. Elles ont d’ailleurs voté en ce sens lors de la première lecture de la loi Santé.
Le déontologue saisi
Le procédé a choqué Marie-Françoise Clergeau : "Je n’avais jamais rencontré ce lobbyiste, ni échangé avec lui. J’ai trouvé cela malhonnête et je lui ai donc envoyé un courrier pour lui dire ce que j’en pensais. Je l’ai transmis pour information au déontologue de l’Assemblée, qui, maintenant, va faire son travail."
Les députées ciblées dans le courrier n’ont sans doute pas été choisies au hasard. Au contraire de leurs collègues de la commission des affaires sociales, Catherine Lemorton ou Michèle Delaunay, notoirement opposées à l’industrie du tabac, Marie-Françoise Clergeau et Chaynesse Khirouni n’ont jamais fait de déclarations fracassantes sur le sujet. "Chaque député porte des sujets différents et des sujets particuliers, explique Chaynesse Khirouni. J’imagine que dans le choix de ces parlementaires, ils ont essayé de jouer le parlementaire qui ne s’est pas exprimé, et qui peut-être – pire – ne réagira pas à l’utilisation de son nom de cette manière…"
Si Marie-Françoise Clergeau et Chaynesse Khirouni n’ont pas obtenu de réponse à leur courrier de protestation adressé au cabinet incriminé, elles ont en revanche reçu le soutien de leur président de groupe, Bruno Le Roux : "Quand le lobbying est fait de manière particulièrement grossier, comme le fait l’industrie du tabac, cela pose un problème parce que cela fait dire à des députés le contraire de ce qu’ils pensent. C’est ce que je reproche avant tout à ce type de lobbying."
Par Jean-Baptiste Daoulas.
Toutes deux ont été averties par un de leurs collègues que leur nom figurait dans un email envoyé par un cabinet de lobbying mandaté par l’industrie du tabac. Dans ce courrier invitant les députés à repousser l’entrée en vigueur du paquet de cigarettes neutre, Marie-Françoise Clergeau et Chaynesse Khirouni étaient présentées comme favorables à cette mesure : une façon d’inciter leurs collègues à en faire de même. Or, au contraire, les deux députées militent pour un passage rapide au paquet neutre. Elles ont d’ailleurs voté en ce sens lors de la première lecture de la loi Santé.
Le déontologue saisi
Le procédé a choqué Marie-Françoise Clergeau : "Je n’avais jamais rencontré ce lobbyiste, ni échangé avec lui. J’ai trouvé cela malhonnête et je lui ai donc envoyé un courrier pour lui dire ce que j’en pensais. Je l’ai transmis pour information au déontologue de l’Assemblée, qui, maintenant, va faire son travail."
Les députées ciblées dans le courrier n’ont sans doute pas été choisies au hasard. Au contraire de leurs collègues de la commission des affaires sociales, Catherine Lemorton ou Michèle Delaunay, notoirement opposées à l’industrie du tabac, Marie-Françoise Clergeau et Chaynesse Khirouni n’ont jamais fait de déclarations fracassantes sur le sujet. "Chaque député porte des sujets différents et des sujets particuliers, explique Chaynesse Khirouni. J’imagine que dans le choix de ces parlementaires, ils ont essayé de jouer le parlementaire qui ne s’est pas exprimé, et qui peut-être – pire – ne réagira pas à l’utilisation de son nom de cette manière…"
Si Marie-Françoise Clergeau et Chaynesse Khirouni n’ont pas obtenu de réponse à leur courrier de protestation adressé au cabinet incriminé, elles ont en revanche reçu le soutien de leur président de groupe, Bruno Le Roux : "Quand le lobbying est fait de manière particulièrement grossier, comme le fait l’industrie du tabac, cela pose un problème parce que cela fait dire à des députés le contraire de ce qu’ils pensent. C’est ce que je reproche avant tout à ce type de lobbying."
Par Jean-Baptiste Daoulas.
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