L'essayiste était interrogé par Olivier Bost (RTL), Steve Jourdin (Public Sénat) et Carl Meeus (Le Figaro).
Regardez Le Grand Jury avec Olivier Bost du 20 avril 2025.
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00:00Bonjour à tous, bienvenue dans ce Grand Jury, c'est en direct sur RTL et sur Public Sénat.
00:19Bonjour Alain Minc.
00:19Bonjour.
00:20Vous êtes essayiste et conseiller de Grand Patron.
00:23Votre dernier livre est somme toute aux éditions Grasset.
00:27Donald Trump est-il en train de perdre sa guerre commerciale ?
00:31Ou faut-il s'habituer au grand désordre mondial ?
00:34Comment l'Europe, comment nos patrons doivent-ils réagir ?
00:38Faut-il être patriote avant tout ?
00:41Vous défendez la mondialisation heureuse Alain Minc.
00:44Est-elle définitivement derrière nous ?
00:47Et la France, dans tout ça, sans majorité et avec un déficit abyssal,
00:52que peut-il se passer d'ici 2027 ?
00:54Bienvenue dans ce Grand Jury, Alain Minc.
00:57À mes côtés, pour vous interroger ce dimanche, Steve Jourdain de Public Sénat
01:01et Carl Meus du Figaro.
01:03Dans ce Grand Jury, Alain Minc, vous répondrez aussi à nos questions express.
01:07Il y aura aussi un moment inattendu en fin d'émission.
01:10Le Grand Jury, l'actualité de la semaine.
01:13Alors avant de parler de la réponse européenne et des prises de position des patrons,
01:17notamment des patrons français, une question générale Alain Minc pour commencer.
01:21Que comprenez-vous de la stratégie de Donald Trump ?
01:24Que cherche-t-il avec sa guerre commerciale ?
01:27D'abord, je crois qu'il faut avoir en tête qu'il met le bazar, pas seulement dans le commerce.
01:34Il met le bazar économiquement dans le commerce.
01:36Il le met, je pense qu'il faut en parler, et c'est presque plus important sur le plan monétaire,
01:42il met le bazar sur le plan stratégique.
01:44Et plus grave encore, il met le bazar dans la démocratie,
01:48en portant atteinte aux principes fondamentaux de la démocratie américaine.
01:51On va revenir sur tous ces points, mais qui n'est pas en but.
01:53C'est-à-dire que je crois qu'on n'a jamais connu, dans une période normale,
01:58un tel degré de déstabilisation par le fait d'un seul homme.
02:04La crise économique dans laquelle nous entrons, elle ne vient pas d'un dérapage des marchés,
02:09elle ne vient pas des mécaniques qui font que l'économie, c'est comme la respiration,
02:15on inspire, on expire, on avance, on recule, ça vient de décisions politiques.
02:21Ce qui montre bien d'ailleurs, qu'on oublie toujours,
02:23que la politique a souvent le dessus sur l'économie.
02:28Mais a-t-il un plan ? Est-ce qu'il y a un plan de bataille ?
02:30Est-ce qu'il y a une stratégie de Donald Trump ?
02:32Si on s'en tient à ce qu'il pense, c'est à la fois absurde et incohérent.
02:40Absurde, parce qu'en réalité, sa vision du commerce extérieur
02:44fait que l'examen d'entrée en première année à Assas,
02:49vous expliquez que le commerce mondial doit être équilibré pays par pays,
02:54ce qui est la négation absolue des avantages comparatifs,
02:57vous redoublez.
02:58Incohérent, parce qu'en réalité,
03:05il veut mettre en cause le rôle du dollar.
03:10En réalité, pour le faire baisser,
03:13parce qu'il pense que ça va y sera les exportations.
03:15Or, le dollar bénéficie de ce que je crois Valéry Giscard d'Estaing
03:20avait appelé un privilège exorbitant.
03:23Et que le jour où les Etats-Unis mettent en cause ce privilège exorbitant,
03:26on verra comment ils financent leurs propres dettes.
03:30Et enfin, il a une vision économique
03:32où, à part le fait de vouloir réinstaller
03:37des industries anciennes dans la Rust Belt,
03:40il ne prend absolument pas en compte
03:42l'économie de service dans laquelle les Etats-Unis sont dominants.
03:47Donc, c'est quand même un degré zéro de la pensée économique
03:51qu'on n'imaginait pas, si vous voulez, à ce stade.
03:54Et ce qui est plus important,
03:56que Donald Trump n'ait aucune culture économique,
03:59passe encore,
04:00mais de voir à quel point la peur règne aux Etats-Unis,
04:04à quel point des gens qualifiés,
04:06des gens expérimentés,
04:07des PhD innombrables,
04:09se couchent.
04:10Je ne parle pas des sénateurs
04:13ou des représentants
04:14qui ont besoin de désigner aux primaires
04:16et que, pour ce faire,
04:17ont besoin d'avoir les voix magas.
04:20Mais je parle des élites.
04:22C'est stupéfiant.
04:23Si on revient juste sur la volte-face
04:25concernant les droits de douane,
04:2620% qui concerne notamment l'Union Européenne,
04:30on est redescendu à 10%.
04:31Est-ce que tout ça,
04:32ce n'est pas finalement une vaste opération
04:34de manipulation des marchés ?
04:36Alors, il y a cette suspicion.
04:38Il y a même la suspicion
04:40d'un immense délit d'initié.
04:43Je pense qu'il faut voir
04:45est-ce que Trump et ses épigones
04:49ont acheté avant son tweet
04:51disant qu'il faut acheter,
04:52c'est le moment.
04:53S'ils ont acheté avant,
04:55c'est un délit d'initié.
04:56S'ils ont acheté après,
04:57ce n'est pas un délit d'initié
04:58puisqu'il a informé le marché,
05:00grosso modo, de ses intentions.
05:02Mais, à la limite, c'est presque.
05:04C'est moralement honteux,
05:06mais c'est périphérique.
05:07En plus, les 10%,
05:08on a réussi maintenant
05:10à être dans une situation
05:11où on se rassure
05:12avec une augmentation
05:13de 10% des droits.
05:14Les droits, ils viennent de 2%,
05:162-3%.
05:17Donc, c'est déjà...
05:18On considère comme un fait acquis
05:20une atteinte majeure, déjà,
05:23au fonctionnement du commerce international.
05:25Est-ce que vous considérez
05:26que cette guerre commerciale
05:27est déjà en train d'échouer ou pas ?
05:29Ou c'est trop tôt pour...
05:30De toute façon,
05:31l'échec de la guerre commerciale,
05:33c'est très simple.
05:33Ça sera le consommateur américain d'abord
05:37et le consommateur mondial,
05:40mais occidental en général,
05:41qui la payera.
05:42C'est-à-dire que la récession...
05:45Et comme les marchés fonctionnent toujours
05:46en anticipation,
05:48on est en train d'entrer
05:49dans un ralentissement majeur
05:51qui est à lui seul
05:53la conséquence de l'échec
05:55de cette politique.
05:57Je parlais de la mondialisation heureuse,
05:59qui était l'une de vos formules.
06:00Est-ce que cette conception-là
06:02n'est pas en train de s'écrouler
06:03avec Donald Trump ?
06:04Est-ce qu'on la reverra un jour,
06:06cette mondialisation heureuse ?
06:07Vous savez, la mondialisation...
06:08Il y a trois mondialisations.
06:10Il y a la mondialisation des biens et services,
06:12il y a la mondialisation des technologies,
06:14et il y a la plus importante
06:15qui est la mondialisation
06:16de la libre circulation des capitaux.
06:19Sur les biens et services,
06:20c'est à l'évidence un recul en arrière.
06:22Sur la technologie,
06:24à cause du fait que les grands continents
06:26se referment,
06:27deviennent mercantilistes aussi.
06:28En revanche, personne, personne,
06:32y compris Jean-Luc Mélenchon,
06:33ne met en cause
06:34la libre circulation
06:36des mouvements de capitaux.
06:37Comme le capital,
06:39dans le capitalisme,
06:40c'est l'essentiel,
06:41aussi longtemps qu'on ne touchera pas
06:43à la libre circulation
06:44des mouvements de capitaux,
06:46le monde restera mondialisé.
06:47Sur l'aspect commerce,
06:49ça installe quand même l'idée
06:50qu'un peu de protectionnisme
06:52peut être nécessaire ou utile, non ?
06:55Non, mais le protectionnisme
06:58en réalité a toujours été accepté
07:01pour se protéger des mauvais joueurs.
07:04Et ça n'est pas...
07:04Assez peu pratiqué quand même.
07:06Oui, mais vous vous êtes donné
07:08les instruments.
07:08L'Europe s'est donné les instruments,
07:10en particulier face aux risques chinois.
07:13En revanche,
07:15le protectionnisme entre des pays
07:16qui ont les mêmes systèmes sociaux,
07:18des niveaux de salaire comparables,
07:20ça n'a jamais eu le moindre effet positif.
07:24La question, c'est
07:25est-ce que les armes
07:26que l'Europe s'est données,
07:29si les Chinois étaient particulièrement belliqueux
07:31sur le plan commercial,
07:33nous aurons à les utiliser
07:34contre les Américains ?
07:35Ce qui est quand même
07:36un retournement hallucinant.
07:38Alors justement,
07:39pour parler d'Europe,
07:39Karl Neus.
07:40Oui, un certain nombre
07:41de patrons français cette semaine
07:42sont intervenus.
07:44Patrick Pouyanné,
07:45le patron de Total,
07:45Bernard Arnault,
07:46le patron de LVMH,
07:48notamment pour critiquer
07:49l'Union Européenne,
07:51sa bureaucratie,
07:52et demander à l'Europe
07:53de négocier un accord
07:54de libre-échange
07:55avec les Etats-Unis,
07:56vous qui conseillez
07:57les grands patrons,
07:59c'est le message
07:59que vous portez,
08:00vous aussi ?
08:01Je pense que
08:02le trumpisme
08:04amène chacun
08:05parfois
08:05à perdre ses repères.
08:08Alors,
08:08ça a été vrai déjà
08:09du président de la République
08:11quand il a demandé
08:12au patron
08:13de ne pas investir
08:14aux Etats-Unis.
08:15Un patron,
08:16il est obligé
08:17de défendre l'intérêt
08:18de son entreprise,
08:19c'est-à-dire
08:20en système capitaliste,
08:21l'intérêt
08:22de ses actionnaires.
08:23Or,
08:23les grands groupes,
08:24il ne faut jamais l'oublier,
08:26ont des masses énormes
08:28d'actionnaires
08:29non français
08:30et en particulier
08:31anglo-saxons.
08:32Donc là,
08:32premier dérapage.
08:34Deuxièmement,
08:35je ne comprends
08:36absolument pas
08:37la position
08:38de Bernard Arnault
08:39et de Patrick Pouyanné
08:41parce que
08:42ce n'est pas
08:43l'Union Européenne
08:44qui met un frein
08:45aux ventes
08:47de l'industrie du luxe
08:48aux Etats-Unis
08:48et ça n'est pas
08:50à cause de règles européennes
08:52que Patrick Pouyanné
08:53à bon droit
08:54veut profiter
08:55du drill,
08:56drill,
08:57drill de Trump,
08:58c'est-à-dire
08:58la possibilité
08:59de se procurer
09:00des ressources
09:01à bas prix
09:01aux Etats-Unis.
09:03La seule déclaration patronale
09:05que je partage
09:06totalement,
09:08c'est celle
09:08du patron de Safran.
09:10Mais ce n'est pas
09:10un problème international.
09:12Oui,
09:12il a dit,
09:13mais c'est très intéressant,
09:14il a dit
09:14je vais créer
09:15500 emplois,
09:16pourquoi voulez-vous
09:17que j'aille me faire insulter
09:18par une municipalité verte
09:20alors que j'amène du bien ?
09:21Mais sur les patrons
09:22dont vous ne comprenez
09:24pas le message,
09:25ils sont devenus
09:26Trumpistes ?
09:28Écoutez,
09:30d'abord,
09:30l'histoire
09:32a toujours montré
09:34que les patrons
09:34n'ont pas un sens politique
09:36extrêmement développé.
09:38Alors on peut
09:38refaire l'histoire
09:39depuis la guerre.
09:42Je pense que
09:42l'attaque contre
09:43l'Union Européenne
09:43est absurde.
09:45Je veux dire,
09:45d'abord,
09:46l'Europe est en train
09:47de vivre
09:48un moment
09:48incroyablement
09:50privilégié
09:51sur lequel on peut
09:52peut-être revenir.
09:54Pourquoi les capitaux
09:55reviennent ?
09:57Pourquoi l'euro monte
09:58?
09:59Pourquoi il risque
10:00de monter de plus en plus ?
10:01Parce que sur le plan
10:02économique,
10:03nous sommes une terre
10:04à croissance lente,
10:06c'est vrai,
10:07mais où l'état
10:08de droit règne,
10:09où les pouvoirs
10:10et contre-pouvoirs
10:11existent,
10:12où il y a un équilibre
10:13social
10:14à peu près correct
10:15entre les employeurs
10:17et les salariés.
10:19J'ajoute par ailleurs
10:20que je pense
10:21que se fait
10:21une nouvelle Europe
10:22où on a côte à côte
10:25un bout d'Europe fédérale
10:27et un bout d'Europe
10:28des nations.
10:29Le bout d'Europe fédérale,
10:31c'est ce qui tourne
10:31autour du fonctionnement
10:32de l'Union tel qu'il est,
10:34le rôle de la Commission,
10:35etc.
10:36Et puis,
10:36on va apparaître
10:37une Europe des nations
10:38sur le plan stratégique.
10:40Et donc,
10:41je pense qu'aujourd'hui,
10:42au lieu d'hurler,
10:44oui, bien sûr,
10:44il y a trop de circulaires
10:45à Bruxelles,
10:46mais vous croyez
10:47que l'administration américaine,
10:49même après le passage
10:51de Musk,
10:51qui risque de se terminer
10:53rapidement,
10:54n'est pas pétri
10:55de circulaires en tout genre,
10:57de règles,
10:58de lobbies,
10:58enfin,
10:59ça n'a pas de sens.
10:59Vous trouvez que l'Europe
11:00est efficace aujourd'hui ?
11:02Parce qu'on voit
11:03sur la réponse
11:04aux taxes douanières,
11:06comme par exemple
11:07sur la mobilisation nécessaire
11:08pour le réarmement
11:09et pour l'Ukraine,
11:11ça reste très compliqué
11:12et très timide quand même.
11:13D'abord,
11:14la réponse aux taxes douanières,
11:15l'Europe a une attitude
11:16très raisonnable,
11:17qui est,
11:18j'ai des mesures,
11:19je les suspends
11:20pendant les 90 jours,
11:22et enfin,
11:22l'Europe propose
11:23une zone de libre-échange
11:25qui est d'ailleurs
11:26la négation absolue
11:27du trumpisme.
11:28Si les Américains
11:29acceptaient
11:30une zone de libre-échange,
11:32ce que Musk promeut,
11:34c'est absolument
11:35le refus
11:36de l'identité trumpiste
11:38telle qu'elle est.
11:39Vous êtes favorable
11:39à cette zone de libre-échange
11:41avec des droits de douane
11:42nuls,
11:42zéro ?
11:43On est à 2%.
11:44Alors franchement,
11:45si on passe à zéro,
11:46on ne me choquerait pas du tout.
11:48Le problème américain,
11:49ce n'est pas un problème
11:50de biens industriels,
11:51à aucun moment
11:52les Américains,
11:54Trump le premier,
11:55ne disent qu'il y a
11:56son déficit industriel
11:58et un excédent
11:59en matière de services.
12:00Pourquoi le commerce extérieur
12:01américain est déficitaire ?
12:03Parce que les Américains
12:04n'épargnent pas
12:05et consomment.
12:06C'est quand même ça
12:06la réalité.
12:07C'est un continent
12:08où on n'épargne pas,
12:09où on a une épargne négative.
12:11Donc ce sont
12:12les fondamentaux
12:13macroéconomiques
12:14qui expliquent ce déficit.
12:15Et encore,
12:16ce déficit est bien utile
12:18pour créer des dollars
12:19qui permettent aux Etats-Unis
12:22en réalité
12:23de financer une croissance
12:24qu'autrement
12:24ils n'auraient pas.
12:26Alors sur le plan stratégique,
12:28qui est un tout autre sujet,
12:31il est en train
12:31de se passer quelque chose,
12:33si vous voulez,
12:34je trouve détenant
12:35depuis un mois.
12:36On a eu en un mois
12:38le retour des Anglais
12:39sur le plan stratégique
12:40dans l'Europe.
12:41Les Français
12:42sont sortis
12:43de la vision archaïque
12:44de la protection nucléaire
12:46en élargissant
12:47la zone des intérêts vitaux.
12:49Et les Allemands,
12:50miracle des miracles,
12:52ont mis fin
12:52au frein à la dette.
12:54Donc on s'est donné
12:55les instruments
12:56de retrouver
12:57une forme d'autonomie stratégique.
12:59Mais ça ne fonctionnera pas
13:01comme la Commission.
13:02Aujourd'hui,
13:03de facto,
13:04on verra bien
13:05qu'on va vers un directoire à quatre
13:06non officiel
13:08qui sera fait
13:10des Anglais,
13:11des Français,
13:12des Allemands
13:13et des Polonais.
13:14Vous oubliez l'Italie.
13:16Parce que pendant ce temps-là,
13:17Georgia Meloni
13:17est allée à Washington
13:18négocier directement.
13:19Donc l'Union
13:20n'est pas si...
13:20J'oublie l'Italie
13:21parce que moi,
13:23je ne fais pas grief
13:23à Georgia Meloni
13:24de ce qu'elle fait
13:25parce qu'elle fait
13:26ce que la France
13:27a fait pendant 50 ans.
13:29C'est je suis
13:30à l'intérieur
13:31d'un système
13:32et simultanément,
13:33j'essaye de m'inventer
13:34un rôle particulier
13:36de pont.
13:37Mais la réalité...
13:38Non mais la réalité...
13:39Si elle veut rejoindre
13:40le directoire,
13:41elle est la bienvenue,
13:42évidemment.
13:43Mais aujourd'hui,
13:43pour l'instant,
13:44elle ne le fait pas.
13:45Quant aux Espagnols...
13:46Donc ça affaiblit
13:47l'Union Européenne,
13:47c'est ça que je veux dire,
13:48par exemple,
13:49face à Trump.
13:50Non mais sur le plan stratégique,
13:52de toute façon,
13:53ce qui est important,
13:54c'est avant tout
13:54le retour des Anglais.
13:55Alors quant aux Espagnols,
13:57Sanchez,
13:58avec la liberté
13:59que parfois
14:00les politiciens espagnols ont,
14:02a dit
14:02arrêtons,
14:03calmons-nous,
14:03Poutine ne franchira pas
14:04les Pyrénées.
14:06C'est vrai.
14:07C'est vrai.
14:07Et quand Ursula von der Leyen,
14:09la présidente
14:10de la Commission Européenne,
14:11n'est même pas reçue
14:12à Washington,
14:14comment il faut
14:14l'interpréter ?
14:15Franchement,
14:17il ne faut pas
14:18s'accrocher à ça.
14:19Elle a survécu
14:20aux impolitesses
14:21de M. Erdogan.
14:22D'abord,
14:22moi j'ai beaucoup d'estime
14:23pour Mme von der Leyen,
14:25parce que,
14:26comme tous les vrais présidents,
14:27les bons présidents
14:28de la Commission,
14:29elle sort de ses attributions.
14:31comme faisait Jacques Delors.
14:33C'est un reproche
14:34qu'on lui fait
14:34de prendre des pouvoirs
14:35qu'elle n'a pas.
14:35Elle a bien raison.
14:37Et on faisait le même reproche
14:39à Jacques Delors.
14:39Et c'est comme ça
14:40qu'on fait avancer l'Europe.
14:41Elle l'a fait
14:42sur le Covid,
14:44elle l'a fait
14:44sur l'Ukraine,
14:46et elle est quand même
14:47d'une certaine façon
14:48la voix de l'Europe.
14:49La voix de l'Europe,
14:49ce n'est pas le président
14:50du Conseil.
14:51Pourquoi ?
14:52Ça, c'est parce que,
14:53au départ,
14:54on n'a jamais joué
14:55la politique
14:55qui était d'avoir
14:56un grand président
14:57du Conseil.
14:58Si Angela Merkel
15:01avait été suivie,
15:02qui avait proposé
15:03comme premier président
15:04du Conseil
15:05Tony Blair,
15:06les choses auraient été
15:07différentes.
15:08On aurait créé
15:08une jurisprudence
15:09où le pouvoir politique
15:11était au Conseil.
15:12Pour revenir,
15:13juste sur l'économie,
15:15il y a toujours
15:1610% de droits de douane
15:18sur les produits européens
15:19qui vont vers
15:19les Etats-Unis.
15:20Selon vous,
15:21quelles seront
15:21les conséquences
15:22en matière économique
15:23en France et en Europe ?
15:25Non, mais toute forme,
15:26toute augmentation
15:27des droits de douane
15:29en réalité
15:30ralentit la croissance.
15:32Elle fait monter
15:33l'inflation.
15:34Alors,
15:35ça ne va pas être
15:35des montants gigantesques
15:37aux Etats-Unis
15:37parce qu'il ne faut
15:38jamais oublier
15:38que les Etats-Unis
15:40sont un continent
15:41beaucoup moins ouvert
15:43que nous.
15:44C'est-à-dire,
15:44leur ouverture au monde
15:45en matière de commerce extérieur
15:47est la moitié
15:48de celle de l'Union européenne.
15:50Et à l'intérieur
15:51de l'Union européenne,
15:52il faut aussi mesurer
15:53que les effets
15:53sont différentiels
15:54suivant les pays.
15:55L'ouverture au monde
15:57de l'Allemagne
15:57est le double
15:58de l'ouverture au monde
16:00de la France.
16:01Donc,
16:01il y a des effets
16:02différenciés.
16:03Mais nécessairement,
16:04il y aura une poussée
16:04inflationniste.
16:06Mais je crois,
16:07si vous voulez,
16:07que l'engrenage monétaire
16:10est presque plus important.
16:12C'est-à-dire qu'il s'est
16:13quand même passé...
16:14Quand est-ce que
16:15Trump a capitulé ?
16:16Il n'a pas capitulé
16:17devant la bourse
16:18et le marché actions.
16:19Il a,
16:20comme Mme Trump,
16:21il a capitulé
16:22devant le fait
16:23que le marché obligataire
16:25était en train
16:25de s'effondrer.
16:26Ça veut dire quoi ?
16:27Ça veut dire que
16:28le gouvernement américain
16:30n'arrivait pas,
16:31sauf à monter massivement
16:32les taux,
16:33à émettre
16:34sa propre dette.
16:36Et la logique
16:37de Trump,
16:38en réalité,
16:39croit-il,
16:40c'est de compenser
16:42le ralentissement
16:43lié à l'inflation
16:44par une baisse
16:45artificielle
16:46des taux d'intérêt.
16:47Et d'ailleurs,
16:48on va vivre un moment
16:49très révélateur
16:50du fonctionnement
16:52des Etats-Unis
16:53trumpiens,
16:54c'est est-ce que
16:55nonobstant
16:56la jurisprudence
16:57et nonobstant
16:58les règles,
16:59ils virent
17:00le président
17:00de la Fed
17:01pour qu'un nouveau
17:03président de la Fed
17:04baisse
17:05contre toute logique
17:06économique
17:06les taux.
17:08Cela dit,
17:08le jour où il fait ça,
17:10il précipite
17:10la crise du dollar.
17:11Pourquoi ?
17:12Pourquoi ?
17:13Parce que vous ne pouvez
17:14plus avoir confiance.
17:15le dollar
17:17est la monnaie de référence.
17:19Donc,
17:19vous faites le pari
17:20que cette monnaie de référence
17:21sera gérée
17:22de manière
17:23entre guillemets
17:24rationnelle
17:25et objective.
17:26Le jour où vous faites
17:27comme M. Erdogan
17:28qui baisse
17:30les taux d'intérêt
17:31artificiellement
17:32et fabrique
17:32de l'inflation,
17:33quand vous baissez
17:34les taux d'intérêt
17:34artificiellement,
17:36vous fabriquez
17:36de l'inflation.
17:37Et je pense que
17:38déjà le statut
17:39du dollar
17:40qui était quand même
17:41l'ultime recours
17:43pour chacun
17:44a été entamé
17:45par la politique
17:46de Trump.
17:47Sylvie Powell,
17:48ce statut
17:48est durablement entamé
17:50et ça me ramène
17:51à mon optimisme
17:52européen.
17:53Pendant ce temps-là...
17:54C'est la chance
17:55de l'euro.
17:55Mais l'euro monte.
17:56Bruno Le Maire
17:56dans un poste
17:57le dit.
17:58Il faut que l'Europe
17:59se saisisse
17:59de ce moment-là.
18:00Mais les marchés
18:01l'ont reconnu.
18:02Pourquoi l'euro
18:03est monté ?
18:04Pourquoi l'euro
18:05est monté de près
18:05de 10% ?
18:06Et pourquoi il continuera
18:06à monter ?
18:07Parce que vous avez
18:08de l'argent américain
18:10nonobstant les perspectives
18:11de croissance
18:12aux Etats-Unis,
18:13de meilleure productivité,
18:15de fonctionnement
18:15du système capitaliste
18:17qui prévient revenir
18:18dans la bonne vieille
18:19et lente Europe.
18:20Un euro fort
18:21n'arrange pas
18:22l'économie française ?
18:24C'est plutôt favori
18:25pour l'économie allemande
18:25on a toujours dit.
18:27Ça dépend.
18:28Un euro fort
18:30évidemment
18:31freine nos exportations.
18:32Mais n'oubliez pas
18:33que l'essentiel
18:34de notre commerce
18:35est à l'intérieur
18:35de la zone euro.
18:37Donc ça pèse
18:37que marginalement.
18:38L'euro
18:39ne remplacerait
18:40quand même pas
18:41le dollar.
18:41Non.
18:42Non mais on va
18:43vers un système
18:43s'il continue
18:44cette politique
18:45on va aller
18:46vers un système
18:47monétaire international
18:48multipolaire
18:49à l'instar
18:50de ce qui se passe
18:51sur le plan stratégique.
18:53Mais pour les Etats-Unis
18:54c'est un recul majeur
18:56parce qu'il y a
18:57quelqu'un
18:58il y a un témoin
18:59de tout ça
18:59qui pour l'instant
19:00se conduit
19:01avec beaucoup de calme
19:02et de modération
19:03c'est la Chine.
19:04Quel est le premier
19:05créancier
19:06des Etats-Unis ?
19:07C'est la Chine.
19:08Le jour où
19:09les Chinois
19:10un décident
19:11de ne plus acheter
19:13de bons du trésor
19:14et deux
19:15décident
19:15d'en vendre
19:16ils mettent
19:18une pression
19:18sur l'économie américaine
19:20gigantesque.
19:21En réalité
19:22l'histoire
19:23des 140%
19:24de droits de douane
19:25est beaucoup
19:26moins importante
19:27que le fait
19:28de savoir
19:28à quel moment
19:29les Chinois
19:30décideront
19:31ou ne décideront pas
19:32de serrer
19:33la vis monétaire.
19:34Pour l'instant
19:35on n'a pas d'indication
19:35en revanche
19:36s'il y a une crainte
19:37c'est celle que les Chinois
19:38nous inondent
19:39puisqu'ils n'ont plus
19:39accès au marché américain
19:40de produits.
19:43Ce risque-là
19:43comment l'Europe
19:44peut y répondre ?
19:45Par des droits de douane ?
19:46Alors d'abord
19:47il y a une remarque
19:49qui est de savoir
19:50les Chinois
19:51c'est l'inverse
19:52de Trump.
19:53Ils sont
19:54sublimement intelligents.
19:56Sublimement cyniques
19:57sublimement nationalistes
19:59et sublimement intelligents.
20:01Moi je fais le pari
20:02mais qui sera peut-être
20:03démenti par les faits
20:05qui est
20:06qu'ils n'apprécieront
20:07pas trop
20:08sur la pédale
20:09pour ne pas provoquer
20:10de mouvements
20:11anti-chinois
20:11en Europe
20:12parce qu'ils vont
20:13essayer de dissocier
20:14l'Europe
20:15des Etats-Unis.
20:17Ceci étant
20:17si mon pronostic
20:19est erroné
20:20l'Europe
20:21s'est donné
20:21les moyens
20:22d'élever
20:23des barrières
20:24non seulement
20:25douanières
20:26mais des barrières
20:26technologiques
20:27des barrières
20:28sur les brevets
20:28mais par exemple
20:29aujourd'hui
20:29si on prend un exemple
20:30sur les voitures
20:30les voitures électriques
20:32les barrières
20:33n'empêchent pas
20:33aujourd'hui
20:34les chinois
20:34de prendre des parts
20:35de marché
20:35pour l'instant
20:36modérés
20:37mais le risque
20:37est très grand
20:38vous avez raison
20:39l'industrie
20:40la plus menacée
20:41à tous égards
20:42est l'industrie
20:43automobile
20:43elle est menacée
20:45parce que
20:46ces chaînes de production
20:47qui sont incroyablement
20:48intégrées
20:49sont perturbées
20:50par la guerre
20:51commerciale
20:52et il y a en tête
20:52qu'il y a des pièces
20:53quand même
20:54sur le continent américain
20:55qui franchissent
20:5625 fois
20:56les frontières
20:57Mexique, Etats-Unis, Canada
20:59donc vous voyez
21:0125 fois
21:02il y a ça
21:03deuxièmement
21:04il y a un phénomène
21:05saisissant
21:06à mon avis
21:07très difficile
21:08à expliquer
21:09pourquoi au même moment
21:10dans tous les pays
21:11occidentaux
21:12l'appétit
21:13pour les voitures électriques
21:14décroît
21:15et où donc
21:16les constructeurs
21:18ont décidé
21:19d'investissements
21:20qui ne sont plus
21:21totalement en phase
21:22avec le marché
21:23tel qu'il est
21:24et troisièmement
21:25les chinois
21:26au nom d'un mercantilisme
21:27bien compris
21:28se sont donnés
21:29des constructeurs
21:31automobiles
21:32en matière
21:32de voitures électriques
21:33qui ont un avantage
21:34gigantesque
21:35sur nous
21:35c'est vrai
21:36juste pour revenir
21:37sur Donald Trump
21:39est-ce qu'il n'a pas
21:39un peu raison
21:40de s'en prendre
21:41à la Chine
21:42quand on voit
21:42ce déséquilibre commercial
21:43qui existe effectivement
21:44entre les Etats-Unis
21:45et la Chine
21:45mais aussi entre
21:46l'Union Européenne
21:46et la Chine
21:47mais d'abord
21:48il n'est pas le premier
21:49à s'en prendre
21:50à la Chine
21:50je veux dire
21:50le grand pivotement
21:52vers l'Asie
21:54il date de Barack Obama
21:56et c'est une constante
21:58de la politique américaine
22:00et on le comprend
22:01très très bien
22:02la différence
22:03c'est que
22:03ce qu'Obama faisait
22:05avec son élégance
22:06de grand prince noir
22:08est fait avec
22:09une incroyable
22:10vulgarité
22:12et côté primitif
22:13par cette administration
22:14mais quand vous vous en prenez
22:18à la Chine
22:19à ce moment-là
22:20qu'est-ce que vous faites
22:21normalement
22:21rationnellement
22:22vous solidifiez
22:23votre propre bloc
22:25c'est-à-dire
22:25au lieu de critiquer
22:27l'Europe
22:28de dire que
22:28l'article 5
22:29de l'OTAN
22:30n'est plus automatique
22:31d'entendre
22:33les propos délirants
22:34du vice-président
22:35américain
22:37vous dites
22:37je consolide
22:38comme le faisait
22:39Joe Biden
22:40très grand président
22:41très grand président
22:42le meilleur probablement
22:44en économie
22:45depuis Roosevelt
22:46et le meilleur
22:47en stratégie
22:47depuis Truman
22:48alors ça paraît paradoxal
22:49de dire ça
22:50pourquoi depuis Roosevelt
22:52parce que
22:53la politique
22:54nationaliste
22:55la meilleure
22:56c'est l'IRA
22:56c'est l'institut
22:58c'est-à-dire la loi
22:59qui s'appelait
23:00anti-inflation
23:01mais qui était une loi
23:02nationaliste
23:03mais très habile
23:04parce que
23:05elle restait
23:06dans un cadre
23:06international acceptable
23:08et enfin
23:09il a resolidifié
23:11l'alliance occidentale
23:12autant qu'on pouvait le faire
23:14mais
23:15là où il y a une contradiction
23:17parmi d'autres
23:18dans la pensée
23:19entre guillemets
23:20pensée trumpienne
23:21c'est un oxymore
23:23mais acceptons
23:25cet oxymore
23:25c'est que
23:26quand vous êtes anti-chinois
23:27vous devez être pro-européen
23:29quand vous êtes américain
23:30mais une Amérique
23:31qui est anti-chinoise
23:33anti-européenne
23:34qui oublie par exemple
23:35un pays
23:35on a l'impression
23:36que ça n'existe pas
23:37sur la carte
23:38qui est l'Inde
23:38on va dire
23:39l'Inde
23:40c'est tout de même
23:41la plus grande population
23:42du monde
23:43c'est un pays
23:44qui n'a pas la décroissance
23:45démographique
23:46de la Chine
23:46c'est quand même
23:47la carte d'avenir
23:49alors ça ça n'existe pas
23:50Alain Mink
23:50avant de parler
23:51du sort
23:52des chercheurs américains
23:53une question
23:54quand les géants
23:55du numérique
23:56font tous
23:57allégeance
23:57à Donald Trump
23:58qu'est-ce qu'il faut y voir
23:59c'est d'abord
24:00le business
24:01pour eux
24:02c'est une adhésion
24:03idéologique
24:04au trumpisme
24:05ou alors
24:06ils veulent
24:06à leur tour
24:07prendre le pouvoir
24:08moi je pense
24:10que les capitalistes
24:12quels qu'ils soient
24:13ou qu'ils soient
24:14de manière
24:15très générale
24:17ne sont nus
24:18que par le profit
24:19donc
24:20il ne faut quand même
24:21pas oublier
24:21que cette allégeance
24:22vient de gens
24:23qui étaient
24:24pour beaucoup
24:25historiquement
24:25culturellement
24:27démocrates
24:27comme on l'est
24:28sur la côte ouest
24:29bon
24:30simplement
24:31ils veulent
24:33faire allégeance
24:34à un pouvoir
24:34et ils le font
24:35avec une espèce
24:36d'agressivité
24:37vulgarité
24:38quand même
24:38absurde
24:39parce que
24:40il y a une pensée
24:42derrière
24:42notamment une pensée
24:44qu'on appelle
24:45libertarière
24:46non mais attendez
24:47il y a d'abord
24:47des contrats
24:48c'est à dire
24:50qu'avec une administration
24:51aussi dure
24:53et de parti pris
24:54il faut jamais oublier
24:55quand même
24:56que la Silicon Valley
24:57se nourrit
24:58des contrats
24:59fédéraux
24:59et en particulier
25:00des contrats
25:01en matière
25:02de défense
25:03qui ont des retombées
25:04technologiques
25:04et quand Elon Musk
25:05se mêle de politique
25:06en Europe
25:06vous ne voyez pas
25:08derrière
25:08Elon Musk
25:10c'est un cas à part
25:11je crois que c'est un cas à part
25:13d'ailleurs
25:13le divorce
25:15qui va être le divorce
25:16de l'année
25:17ce n'est pas du tout
25:19Harry et Meghan
25:20c'est Musk et Trump
25:22et ça ça va arriver
25:23ils ont une divergence fondamentale
25:24je pense que Musk
25:25engrange les contrats
25:27engrange les positions de puissance
25:29et qu'à un moment
25:29il divorcera
25:30qu'il est pour le libre-échange mondial
25:32Donc vous n'êtes pas d'accord
25:33avec la thèse de Giuliano D'Armpoli
25:35qui considère
25:36que ces géants
25:36ces patrons de la tech
25:38sont les nouveaux conquistadors
25:39et qu'en fait
25:39ils veulent à terme
25:40avoir le pouvoir
25:41Je pense
25:42je ne suis pas d'accord
25:43avec cette thèse
25:45je suis d'accord
25:46avec le fait
25:47qu'il y a un moment
25:48où la réalité économique
25:50vous entraîne
25:51à avoir un pouvoir politique
25:53ça c'est vrai
25:53mais je pense
25:54que c'est une évolution
25:56naturelle
25:57liée à la puissance économique
25:58je ne pense pas
26:00qu'il y a une espèce
26:00de synergie
26:01comme on le disait
26:03de l'avant-guerre
26:04dans la Silicon Valley
26:05ils ont tous
26:06des identités
26:07quand même différentes
26:08mais regardez Zuckerberg
26:10Zuckerberg
26:12qui est quand même
26:12plutôt un libéral
26:14parce que libertarien
26:15et libéral
26:16c'est évidemment
26:16pas la même chose
26:17il s'est couché
26:19pourquoi ?
26:20parce qu'il n'a pas envie
26:21qu'on lui oblige
26:22à démanteler sa boîte
26:24à vendre des filiales
26:26et de ce point de vue
26:28il y a quelque chose
26:30qui est très frappant
26:31dans l'histoire américaine
26:32on a connu un moment
26:34comme ça
26:34au début du 20ème siècle
26:36avec ceux
26:37qu'on appelait
26:37les barons voleurs
26:38mais quelle est la différence ?
26:40en face des barons voleurs
26:42il y avait un président
26:42qui s'appelait
26:43Theodore Roosevelt
26:44et qui considérait
26:45que son devoir historique
26:47était de cantonner
26:48leur pouvoir
26:49et il créait
26:50la Federal Trade Commission
26:52il démantelait
26:53la Standard Oil
26:55of New Jersey
26:56et il se faisait
26:57le garant
26:57de l'intérêt général
26:58face à l'excès
27:00de pouvoir
27:00de ses accords
27:01Donald Trump
27:02fait exactement l'inverse
27:03il démantèle
27:04les institutions
27:07qui protègent
27:08la concurrence
27:09il démantèle
27:10les institutions
27:11qui luttent
27:12contre la corruption
27:13il donne libre cours
27:16à l'esprit animal
27:18comme on dit
27:19du capitalisme
27:20Il vous restait avec nous
27:22on va marquer une pause
27:22dans ce grand jury
27:23et on se posera la question
27:24notamment
27:25comment faire
27:26pour accueillir
27:26les chercheurs américains
27:28est-ce que les universités
27:29françaises
27:30ont les moyens
27:31de les attirer
27:31face à ce qu'ils vivent
27:32avec Donald Trump
27:33à tout de suite
27:34Suite du Grand Jury
27:50présenté par Olivier Bost
27:52Alain Minc
27:53essayiste et conseiller
27:54de Grand Patron
27:55et notre invité
27:56Steve Jourdain
27:57de Public Sénat
27:58et Carl Meus
27:59du Figaro
28:00sont à mes côtés
28:00Le Grand Jury
28:02l'actualité de la semaine
28:04Emmanuel Macron
28:05a invité vendredi
28:07les chercheurs
28:08du monde entier
28:08à choisir la France
28:10et l'Elysée
28:11promet un grand rendez-vous
28:12sur le sujet
28:12le 5 mai
28:13et le gouvernement
28:14a également lancé
28:15une plateforme
28:16pour accueillir
28:16les chercheurs américains
28:17Alain Minc
28:18les universités françaises
28:20concrètement
28:20ont-elles les moyens
28:21de les accueillir ?
28:23Avant de répondre
28:24à la dimension
28:25technique et financière
28:27je pense qu'il faut
28:28se remettre
28:30dans le paysage
28:31tel qu'il est aujourd'hui
28:32ici
28:33vous auriez eu
28:34quelqu'un
28:35il y a 2 ans
28:36qui vous aurait dit
28:37bon
28:37on va connaître
28:39le mouvement inverse
28:40de 38
28:40il faut se préoccuper
28:43d'accueillir
28:43les chercheurs américains
28:45vous auriez dit
28:47celui-là
28:47je ne le réinvite pas
28:48il a fumé
28:50bon
28:52c'est quand même ça
28:53qui est saisissant
28:54de la même manière
28:55parce qu'il faut
28:56élargir le sujet
28:57quand j'entends
28:58des gens
28:59de l'univers
29:00où je vis
29:00qui disent
29:01la première fois
29:01que je vais aux Etats-Unis
29:03je laisse mon portable
29:04à Paris
29:05et je prends un portable
29:05avec une carte prépayée
29:07parce que
29:08pour éviter l'espionnage
29:09l'espionnage
29:10et parce que
29:11beaucoup se sont fait piquer
29:12certains ont commencé
29:14à se faire piquer
29:14leur portable
29:15à l'entrée
29:16aux Etats-Unis
29:17on les isole
29:18pendant 10 heures
29:19on déverrouille
29:21le portable
29:22on regarde ce qu'il y a dedans
29:23on le rend
29:23ça c'est la situation
29:25ça c'est la situation
29:26aujourd'hui
29:27il ne faut pas l'oublier
29:27elle est quand même
29:28saisissante
29:30alors
29:30oui évidemment
29:32il faut accueillir
29:33les chercheurs
29:34alors je crois
29:35qu'il y a deux choses
29:35les chercheurs
29:37il y en a
29:37des jeunes
29:39pas chers
29:40et des vieux
29:41évidemment chers
29:42ce que les universités
29:46françaises envisagent
29:47ce que le gouvernement
29:48envisage
29:48me paraît répondre
29:49comme d'ailleurs
29:50le plan de l'Union Européenne
29:52à la venue
29:53de chercheurs
29:54assez jeunes
29:55dont le coût
29:56n'est pas trop élevé
29:57et puis il y a
29:58les grandes divas
29:59de la même manière
30:01que la génération
30:02Einstein
30:03était partie
30:04aux Etats-Unis
30:04il y a la génération
30:06des grands chercheurs
30:06américains
30:07on est dans d'autres
30:08montants
30:08en termes d'argent
30:09c'est pour ça
30:10que moi je m'étais permis
30:12de suggérer
30:13dans un organe de presse
30:14que les grands groupes
30:16devaient
30:16faire un pot commun
30:17mettre chacun
30:1915 ou 20 millions d'euros
30:20enfin c'est à dire
30:21rien
30:21mais 20 millions d'euros
30:23multipliés par 20
30:24ça fait 400 millions d'euros
30:25et d'aller chercher
30:26les grandes divas
30:27parce qu'il va y avoir
30:28une concurrence
30:29les universités anglaises
30:31ont des moyens
30:32supérieurs aux universités françaises
30:34et surtout
30:35les allemands
30:36ont des fondations
30:37qui crèvent
30:39sous des masses d'argent
30:40donc
30:41et comme chacun le sait
30:42l'Europe est un terrain
30:43de coopération
30:45concurrentielle
30:46donc je pense
30:47que le gouvernement
30:49devrait demander
30:50au grand groupe
30:52dont il n'augmentera pas
30:54la fiscalité
30:55Dieu merci
30:56de faire un effort
30:57la patriotique
30:58pour une fois
30:59le mot est à bon escient
31:00de faire un pot
31:02pour pouvoir
31:03faire venir
31:03les grands chercheurs
31:04en gros saxon
31:05Justement
31:05le ministre de l'économie
31:06Eric Lombard
31:07relance encore
31:08aujourd'hui
31:09dans la presse
31:11il demande au patron
31:12d'être patriote
31:13ça pour vous
31:14ça veut rien dire ?
31:14Mais vous avez compris
31:15ce qu'il voulait dire par là ?
31:16Je vous pose la question
31:17Moi je n'ai pas tout à fait compris
31:18ce qu'il voulait dire
31:19tout le monde est patriote
31:21vous êtes patriote
31:21je suis patriote
31:22ce n'est pas le sujet
31:23que ça veut dire quoi ?
31:24Est-ce que ça veut dire
31:26ne pas investir à l'étranger ?
31:29Non
31:29Est-ce que ça veut dire
31:31maintenir des centres
31:31de recherche en France ?
31:32Ils l'ont tous fait
31:33parce qu'aujourd'hui
31:35quand vous prenez
31:36une très grande boîte française
31:37dont le capital
31:38est pour l'essentiel
31:40dans la main
31:41de fonds anglo-saxons
31:42qu'est-ce qui fait
31:43son identité française ?
31:45C'est que
31:46grâce au crédit
31:46impôt recherche
31:47on a maintenu
31:48les centres de recherche
31:48en France
31:49que grosso modo
31:51le management
31:53fait encore une part
31:55importante
31:56aux français
31:57que les conseils
31:58se passent encore
31:59pas toujours en français
32:00et qu'enfin
32:02le président
32:03est d'identité française
32:04même quand c'est un étranger
32:05il y a eu des présidents
32:06et par exemple
32:07c'est le cas
32:08du patron d'AXA
32:10qui est allemand
32:10naturalisé français
32:12et qui participe
32:13de notre écosystème
32:14mais selon vous
32:14c'est une absurdité
32:15ce mot de patriotisme
32:17économique
32:17pour les grands patrons
32:18vous disiez
32:19voilà les patrons
32:19ils défendent surtout
32:20des intérêts économiques
32:21des intérêts des entreprises
32:22je pense que c'est un mot
32:23qui a une connotation
32:25disproportionnée
32:28parce qu'elle peut amener
32:29au repli sur soi
32:30et elle peut amener
32:31à une vision
32:32très protectionniste
32:34et identitaire
32:35je pense simplement
32:36c'est pour ça que
32:37j'ai employé le mot
32:38sur un seul sujet
32:39qui est
32:40le sujet
32:41d'un pot commun
32:43pour faire venir
32:44les grands chercheurs
32:44parce qu'en matière
32:45de recherche
32:46en effet
32:47on vit dans l'Europe
32:48et l'Europe
32:49je le disais
32:50c'est un espace
32:51en réalité
32:51de coopération
32:52compétitive
32:54entre nous
32:54donc évidemment
32:56nous devons jouer
32:56nos atouts
32:57et qu'un des terrains
32:59principaux
33:00de l'affrontement
33:00c'est le terrain
33:01de la recherche
33:02vis-à-vis des allemands
33:03vis-à-vis des anglais
33:05vis-à-vis des italiens
33:06François Hollande
33:06a déposé une proposition
33:07pour créer
33:08un statut
33:08de réfugié scientifique
33:10c'est une bonne idée ?
33:11Oui
33:11mais François Hollande
33:12a souvent de bonnes idées
33:14mais ça veut dire
33:15par exemple
33:15ce mot de patriote
33:17Emmanuel Macron
33:18l'avait déjà utilisé
33:19Eric Plombard
33:20l'utilise là
33:20ça veut dire
33:21qu'ils ne comprennent
33:21plus les patrons
33:22français aujourd'hui ?
33:23D'abord je trouve
33:24qu'il y a un côté
33:25je t'aime moi non plus
33:26un peu ridicule
33:27le patronat
33:29ne peut que se féliciter
33:31de la politique
33:32qu'a suivie
33:33Emmanuel Macron
33:34peut-être même
33:35à certains moments
33:36de façon excessive
33:37avec ce qu'on appelait
33:38la politique de l'offre
33:39et dont on a dit
33:40au moment de la crise politique
33:41de l'été dernier
33:43que c'était son leg absolu
33:45à l'histoire de France
33:47n'exagérons pas
33:48mais c'était une bonne politique
33:49c'est pour ça que je pense
33:50qu'en matière de fiscalité
33:52il ne faut certainement pas
33:53augmenter les impôts
33:54sur les entreprises
33:55même si sur les particuliers
33:58on peut avoir une vision
33:59moins manichéenne
34:01ça c'est du côté
34:02donc grosso modo
34:04le patronat
34:05ne peut que se féliciter
34:07du premier mandat Macron
34:09et quand même
34:10pour l'essentiel
34:11tel qu'il est aujourd'hui
34:12du deuxième mandat
34:14l'une des conséquences
34:15de cette politique
34:16de l'offre
34:17que vous décrivez
34:18et que vous défendez encore
34:19c'est un endettement
34:20absolument record
34:21est-ce que vous avez compris
34:23ce qu'a voulu faire
34:23François Bayrou
34:24cette semaine
34:25le premier ministre
34:26a donc dressé
34:27un portrait
34:28de nos finances
34:29catastrophiques
34:30non c'est
34:32vous avez eu
34:33c'est toujours
34:33les journalistes
34:34il faut toujours écouter
34:35leur lapsus
34:37ou l'emploi des adverbes
34:38alors je me suis trompé
34:39dans quel mot
34:40c'est très intéressant
34:40parce que vous avez dit
34:42cette politique de l'offre
34:43que vous défendez encore
34:44comme si vous parliez
34:45à un vieux fossile
34:47qui défendait
34:47la politique du Moyen-Âge
34:48mais cette politique
34:49de l'offre
34:50en effet
34:51a fait que la France
34:52a été
34:53jusqu'à l'année
34:552024
34:56où le drame
34:57de la dissolution
34:58a évidemment
34:59porté atteinte
35:00à notre crédibilité
35:01a été
35:02le pays
35:02le plus accueillant
35:04en matière
35:04d'investissement étranger
35:06de l'Europe
35:07et le plus attractif
35:09donc cette politique
35:10a été
35:11tout ça au prix
35:12d'un endettement
35:12quand même
35:13mais c'est pas lié
35:13pardon
35:14absolument pas
35:15c'est pas
35:16c'est pas la politique
35:17de l'offre
35:18qui a fabriqué
35:19l'endettement
35:20là vous entrez
35:21dans la logique
35:22qu'on entend
35:23à la gauche
35:24de la gauche
35:25qui est de dire
35:26le déficit public
35:27c'est
35:27les exonérations
35:28d'impôts
35:29qui ont été faites
35:30l'endettement
35:31dans lequel nous sommes
35:33c'est un endettement
35:35qui est lié
35:35à l'excès
35:36de notre dépense
35:36publique
35:36il y a un soutien
35:37de la consommation
35:38un soutien
35:39pour acheter
35:39son essence
35:40il y avait un certain
35:40nombre de choses
35:41qui étaient aussi
35:43de la dépense publique
35:44qui n'avaient rien à voir
35:45avec le
35:45ce que nous payons
35:47en réalité
35:48c'est d'avoir
35:50un service
35:51disons
35:52un niveau
35:53de dépense sociale
35:54en partie
35:56non contrôlé
35:57qui est
35:58incompatible
35:59avec notre état
36:00de richesse
36:01de la même manière
36:02que nous sommes
36:03dans un débat
36:04pour savoir
36:04si
36:05Dieu merci
36:05on n'y reviendra pas
36:06il faut revenir
36:08sur les 64 ans
36:09pour la retraite
36:10alors qu'il faudrait
36:11réfléchir
36:12au recul
36:13de l'âge
36:14de la retraite
36:15donc
36:16c'est pas la politique
36:17de l'offre
36:17qui a créé ça
36:18c'est l'incapacité
36:19de la société française
36:20d'affronter
36:21le problème
36:22de ses dépenses sociales
36:23sur le diagnostic
36:24à la main
36:24on ne produit pas assez
36:25on ne travaille pas assez
36:27c'est le diagnostic
36:27de François Bayrou
36:28est-ce que vous le partagez
36:29on ne travaille pas assez
36:30en France
36:30oui
36:31et je trouve
36:31si vous voulez
36:32que de ce point de vue
36:33l'exercice pédagogique
36:35de François Bayrou
36:36a une grande vertu
36:37dans un pays
36:38qui a encensé
36:40les 35 heures
36:41pendant des décennies
36:42et encensé
36:44la retraite
36:45à 60 ans
36:46pendant aussi
36:47il y a longtemps
36:48des décennies
36:49c'est qu'il a dit
36:49une vérité
36:50et qu'il a dit
36:51une vérité
36:52qu'à sa manière
36:53la ministre du travail
36:54a exprimé
36:55en disant
36:55sur un terrain de foot
36:57quand on joue
36:58à 8 contre 11
36:59on a des problèmes
36:59c'est vrai
37:00que nous travaillons
37:01moins que les autres
37:02c'est vrai
37:02que notre handicap
37:03est celui-là
37:04et c'est vrai
37:04ce qu'a toujours été
37:05le raisonnement de Macron
37:06mais il faisait
37:08une erreur
37:08de temporalité
37:09qui est de dire
37:10si nous avions
37:11en réalité
37:12le même niveau
37:14d'emploi
37:14des seniors
37:15car un des éléments
37:16de ce manque de travail
37:18c'est le fait
37:19que les seniors
37:19ont un taux d'emploi
37:20faible
37:21si nous avions
37:21le même niveau
37:22d'emploi des seniors
37:23que l'Allemagne
37:24n'auront pas
37:25le problème
37:25de déficit
37:26que nous avons
37:27donc pour trouver
37:27là où il a fait
37:28une erreur
37:29c'est que
37:30la politique
37:31de l'offre
37:32que j'encense
37:33encore
37:34comme vous dites
37:35que la politique
37:36de l'offre
37:37allait dans le sens
37:38d'améliorer
37:39ce taux d'emploi
37:40mais que c'est une affaire
37:41de 10 ans
37:42et qu'il fallait
37:43pendant ce temps-là
37:44tenir la dépense publique
37:45c'est-à-dire
37:46pendant la période
37:47intermédiaire
37:48il fallait tenir
37:48la dépense publique
37:49ce qui n'a pas été fait
37:50dans la période
37:51post-Covid
37:52je ne mets pas en cause
37:53le quoi qu'il en coûte
37:54je crois que le quoi qu'il en coûte
37:55il fallait le faire
37:56c'est après que les choses dérapent
37:58donc vous trouvez
37:59que ce qu'a fait François Bayrou
38:00un constat
38:01de l'état
38:02de nos finances
38:03est bien
38:04est-ce qu'il aura
38:05ensuite
38:05les moyens
38:06politiques
38:07de prendre
38:08les mesures courageuses
38:09qui s'imposent
38:09je pense que son constat
38:11est un constat
38:12pédagogique
38:13pour la société française
38:14je pense que
38:15le chiffre de 40 milliards
38:16vous pensez que les Français
38:17n'étaient pas au courant
38:18de la situation
38:19vous n'avez pas l'impression
38:20quand même
38:20vous perdez du temps
38:21que les Français
38:22ne travaillent pas assez
38:23ah non ça je pense
38:24que la société française
38:26n'est pas au courant
38:26moi ça fait longtemps
38:27que je dis
38:28mais sur les déficits
38:29sur le fait
38:30qu'il ait 1000 milliards de dettes
38:31les déficits
38:32maintenant tout le monde
38:33le comprend
38:33l'endettement
38:34tout le monde le comprend
38:34le fait de dire
38:35que la raison
38:36c'est qu'on ne travaille pas assez
38:37ça c'est nouveau
38:38alors moi je disais souvent
38:40si on mesurait
38:41la richesse d'un pays
38:42à la somme
38:44de l'argent reçu
38:45et des périodes
38:47non travaillées
38:48la France
38:48c'est le plus riche
38:49pays le plus riche
38:50du monde occidental
38:51donc ça c'est une vérité
38:53et vous vos solutions
38:53c'est quoi
38:54pour travailler plus
38:55non mais pour travailler plus
38:56il faut jouer
38:57sur toute une série
38:58de variables
38:59et il n'en a pas
39:00les moyens politiques
39:01c'est à dire
39:02il faut reculer
39:04l'âge de la retraite
39:05qu'on le veuille
39:05ou non
39:06donc il faut que le conclave
39:07du mois de juin
39:08dise
39:08non mais vous pouvez pas
39:10demander au conclave
39:11de dire ça
39:11vous pouvez
39:12si déjà
39:12il ne dit pas
39:13qu'il faut revenir
39:14sur les 64 ans
39:15c'est quelque chose
39:17bon après
39:17il y a des problèmes réels
39:19dont j'espère
39:20que le conclave
39:21trouvera une forme
39:23de solution
39:24c'est vrai qu'il y a
39:25des problèmes
39:25sur la pénibilité
39:26c'est vrai qu'il y a
39:27des problèmes
39:27sur le travail
39:28des femmes
39:28bon je trouve
39:30qu'enfin
39:30on a posé
39:31un troisième problème
39:32c'est qu'on reconnaît
39:33enfin de manière
39:34unanime
39:35en tout cas
39:36le patronat
39:37et les syndicats
39:38réformistes
39:38en tout cas
39:39la CEDT
39:40et les pouvoirs publics
39:42que le mode
39:42de financement
39:43de notre état
39:44providence
39:45pèse beaucoup trop
39:46sur la production
39:47et qu'il faut
39:48le faire peser
39:49bien davantage
39:50sur les consommateurs
39:52ou les salariés
39:53je dis aux consommateurs
39:55ou les salariés
39:55pourquoi ?
39:56consommateurs
39:57si on fait un jour
39:57la TVA sociale
39:58salariés
40:00si on fait un jour
40:01un élargissement
40:02de la CSG
40:03et sur les retraités
40:05parce que je pense
40:06qu'il y a un problème
40:08des retraités aisés
40:09et je crois par exemple
40:11vous êtes favorable
40:12à la suppression
40:12de leur abattement
40:13de 10% ?
40:14attendez
40:14je suis favorable
40:15à la suppression
40:15de leur abattement
40:16en tout cas
40:17pour ceux
40:18qui sont soumis
40:19au complément d'impôt
40:21sur les hauts revenus
40:22que très justement
40:23Michel Barnier
40:24a mis en place
40:25ou qui payent l'IFI
40:26c'est-à-dire
40:27je pense que
40:28quand vous payez l'IFI
40:29vous pouvez être dispensé
40:31de cet abattement
40:33la réponse politique
40:35à la question
40:35que vous posez
40:36c'est qu'évidemment
40:36François Badurou
40:37n'a pas les moyens
40:39de cette politique
40:40et pour faire 40 milliards
40:41d'économies ?
40:43je crains qu'il ne les ait pas
40:44le crains qu'il ne les ait pas
40:45ce que je n'aime pas
40:46dans l'histoire
40:46des 40 milliards
40:47il a raison
40:48c'est qu'à chaque fois
40:49que la ministre du budget
40:51va dire
40:52je vais toucher à ça
40:53on vous voit
40:54vous faites votre boulot
40:55on dit
40:55ah ben ça ça fait 3 milliards
40:57il en reste 37
40:58donc 3 plus 3 plus 3
41:00on est en train de fabriquer
41:01il ne faut pas donner de chiffres
41:02et il faut
41:03je pense que
41:04moi je pense qu'il ne fallait pas
41:05donner de chiffres
41:06sur les niches fiscales
41:08à la main
41:08sur les niches fiscales
41:09est-ce qu'il va falloir
41:10les revoir
41:10certaines niches fiscales
41:11comme le crédit
41:13bien sûr qu'il faut les revoir
41:15sauf que
41:15toutes
41:16non mais attendez
41:17sauf que
41:18les niches fiscales
41:19ça dépend d'un vote
41:20du parlement
41:21plus le temps passe
41:22plus je suis convaincu
41:24d'une chose
41:24qu'Alain Juppé
41:25avait dite
41:26dans sa campagne
41:27présidentielle
41:29malheureusement avortée
41:30c'est
41:31on fait tout
41:31en 3 mois
41:32et après
41:33on gère
41:34c'est-à-dire
41:35je crois que
41:36telle qu'est notre société
41:37avec le poids
41:37des réseaux sociaux
41:38avec la manière
41:40dont circule l'information
41:41ces mesures
41:42dures
41:43ne peuvent être faites
41:44que si
41:45elles suivent
41:46une élection présidentielle
41:48et si le président
41:49élu
41:50a une majorité parlementaire
41:52à l'ancienne
41:53et même avec
41:54une majorité à l'ancienne
41:55il faut faire des ordonnances
41:57et faire les choses
41:58pendant l'été
41:58qui suit
41:59bon on est à mille lieux
42:00de ça
42:01on est avant une élection
42:02présidentielle
42:03il n'y a
42:04pas de majorité parlementaire
42:06il a parlé sans rien dire
42:07en fait
42:07François Barraud
42:07a parlé pour rien dire
42:08cette semaine
42:09non
42:09toute pédagogie est utile
42:11pardon
42:11non non
42:12je pense que
42:13la manière dont il a posé
42:14le problème
42:15du manque de travail
42:17fait faire
42:19à la conscience collective
42:20un pas en avant
42:21de la même manière
42:22que les partenaires sociaux
42:23je trouve
42:24se conduisent
42:25de manière exemplaire
42:26je trouve que
42:27les uns et les autres
42:29vous n'avez pas
42:30porté assez d'attention
42:31ou communiqué
42:32en décembre
42:33que les partenaires sociaux
42:34patronaux
42:35et syndicaux
42:36ont publié
42:38qui était une
42:39admonestation
42:40d'une violence
42:41incroyable
42:41à la classe politique
42:43et je pense
42:44qu'aujourd'hui
42:44dans une société
42:45déstabilisée
42:46comme elle l'est
42:47où les partis politiques
42:49sont des clubs
42:50d'élus
42:50même si
42:52on voit
42:53une résurgence
42:55du militantisme
42:56à l'occasion
42:57de l'élection LR
42:58enfin
42:58100 000 membres
43:00c'est pas
43:00le bout du monde
43:01je pense que
43:02les partenaires sociaux
43:03ont reconnu
43:04ensemble
43:06qu'il y a un problème
43:06de financement
43:07de notre modèle social
43:09et que
43:10de ce point de vue
43:11le seul avantage
43:13pardon du mot volgaire
43:15du bordel parlementaire
43:17ça a été
43:18le retour
43:19sur la scène
43:19des partenaires sociaux
43:20très injustement
43:22et maladroitement
43:25oublié
43:26pendant les sept premières années
43:27des deux quinquennats
43:28Macron
43:29le grand jury
43:31question express
43:32principe simple
43:34toujours le même
43:34des réponses
43:35par oui ou par non
43:35pour ou contre
43:36les boulangers
43:37doivent-ils pouvoir
43:38vendre du pain
43:39le 1er mai
43:40bah oui bien sûr
43:41sans me dire
43:42est-ce que vous êtes
43:43pour ou contre
43:43le droit de vote
43:44à 16 ans
43:45contre
43:47la disparition
43:48de tous les jours fériés
43:49pas de tous
43:51lesquels
43:52le choix
43:53je m'en fous
43:54mais je pense
43:54qu'il faudrait
43:55moi je pense
43:56qu'il faudrait
43:57supprimer
43:573 ou 4 jours fériés
43:59mais pas
43:59le produit
44:00que ça induit
44:02ne pas l'envoyer
44:03dans le magma budgétaire
44:04le cibler
44:05sur un ou deux objets
44:06personnellement
44:07je pense qu'il faudrait
44:08le cibler
44:08sur un grand plan santé
44:10c'est-à-dire que
44:11l'effort
44:12fait par les gens
44:13se voit
44:13et se voit
44:14dans un champ
44:15qui les concerne
44:16au premier degré
44:17qui est le champ
44:18de la santé
44:19pour ou contre
44:20la proportionnelle
44:21aux élections
44:22législatives
44:22toujours contre
44:24d'ailleurs on y est
44:26parce que
44:27l'assemblée
44:27avec laquelle
44:28nous vivons
44:29le résultat
44:30le résultat
44:31aurait été le même
44:32avec la proportionnelle
44:33non
44:33pourquoi je suis contre
44:34je pense
44:35si vous voulez
44:36que
44:36avec des partis
44:38politiques
44:38aussi faibles
44:39leur donner
44:41la maîtrise
44:42unique
44:43monopolistique
44:45des candidatures
44:46c'est malsain
44:47quand on a des partis
44:48comme en Allemagne
44:49qui représentent
44:50des centaines
44:50de milliers de membres
44:51oui
44:52parce qu'en leur sein
44:53il y a une démocratie interne
44:54là non
44:55le grand jury
44:582027
44:59c'est demain
45:00alors justement
45:01mais je pense que
45:02j'ai la réponse
45:02que vous l'avez déjà donnée
45:03mais est-ce qu'un
45:04grand patron
45:04ferait un bon candidat
45:06pour 2027
45:06vous savez
45:08c'est l'Edouard Leclerc
45:09non mais
45:10je pense que
45:11le héros de l'occident
45:13aujourd'hui
45:13et à juste titre
45:15est un ancien
45:16amuseur public
45:17ça veut dire
45:19qu'on peut être
45:20un vrai
45:20et il ne faut jamais
45:22oublier le mot
45:23extraordinaire
45:24de Zelensky
45:24quand les américains
45:25proposent de l'évacuer
45:26les américains
45:27ils proposent toujours
45:28d'évacuer
45:28on évacue rapidement
45:29le Vietnam
45:30on évacue l'Afghanistan
45:31on évacue l'Iran
45:32on évacue l'Egypte
45:33c'est toujours
45:34pourquoi ils le font ?
45:36parce qu'ils n'ont pas
45:36de culture coloniale
45:37à la différence des anglais
45:38et des français
45:39ils ne savent pas faire
45:39et il leur répond
45:41j'ai pas besoin d'un taxi
45:42j'ai besoin d'armes
45:43c'est une phrase
45:44Churchillienne
45:45extraordinaire
45:46donc ça montre
45:47qu'il n'y a pas
45:48d'itinéraire
45:49qui interdisent
45:50de devenir
45:51un bonhomme politique
45:52donc c'est pas plus
45:53interdit à un patron
45:54qu'à un syndicaliste
45:55qu'à un acteur
45:56vous n'êtes pas satisfait
45:58aujourd'hui
45:58vous voudriez une surprise
45:59ou alors
45:59par exemple
46:00dans le bloc central
46:01entre Edouard Philippe
46:01et Gabriel Attal
46:02pour moi
46:04le bloc central
46:04c'est pas
46:05le bloc macroniste
46:06pardon
46:07le bloc central
46:08c'est
46:09le bloc des modérés
46:10c'est à dire
46:11ceux qui sont
46:11aujourd'hui
46:12au gouvernement
46:12enfin
46:13il faut bien voir
46:14que
46:14les modérés
46:15aujourd'hui
46:17c'est
46:17entre 25 et 30%
46:19de l'électorat
46:20quand ils étaient
46:22ils sont représentés
46:23aujourd'hui au sein
46:23du gouvernement
46:24mais le problème
46:26c'est qu'ils aient
46:26un seul candidat
46:28pour la présidentielle
46:29parce que
46:30s'ils ont deux candidats
46:31à se partager
46:3125 ou 30%
46:32ils risquent de pas
46:33être au second tour
46:34donc la vraie question
46:36c'est pas X ou Y
46:37c'est est-ce qu'il y a
46:38un mécanisme de choix
46:39qui fait que
46:40dans l'équation politique
46:42qui est représentée
46:43au gouvernement
46:43et qui va
46:45des macronistes
46:46de gauche
46:47entre guillemets
46:48jusqu'à Bruno Retailleau
46:49il y a un mécanisme
46:50de choix
46:51pour qu'il y ait
46:51un seul candidat
46:52il faudrait organiser
46:55mais moi j'étais partisan
46:56je pense que les primaires
46:57la primaire à droite
46:58de 2016
47:01était un fantastique succès
47:03l'échec de François Fillon
47:05c'est pas la primaire
47:06s'il avait pas fait
47:07les gaffes qu'il a faites
47:08il était élu
47:08président de la république
47:09la primaire
47:10entre François Hollande
47:11et Martine Aubry
47:12a été parfaitement claire
47:14nette
47:15et a permis aux socialistes
47:16de gagner la présidentielle
47:17bien sûr qu'il faudrait
47:19une primaire verte
47:19je sais qu'ils la feront pas
47:21je pense qu'ils ont
47:22profondément d'or
47:22la différence avec vos deux exemples
47:23c'est que la primaire
47:24de Hollande Aubry
47:25c'est le parti socialiste
47:26la primaire Fillon
47:27elles étaient ouvertes
47:28oui
47:29le nombre de gens de gauche
47:30avec le parti radical
47:31mais c'est pas non plus
47:31non mais vous voyez
47:32c'est entre les partis
47:33là il y a une primaire
47:34en 2027
47:35c'est avec Renaissance
47:36Horizon, Modem et LR
47:37mais attendez
47:38quand il y a la primaire
47:39de la droite
47:39et qu'il y a 4 millions
47:40et demi de votants
47:41c'est pas une primaire fermée
47:42le nombre de gens de gauche
47:44non mais c'est une primaire
47:45au sein des républicains
47:46non c'est pas une primaire
47:47c'était une primaire
47:48de candidats républicains
47:49voilà
47:49mais devant le pays
47:50et une primaire aujourd'hui
47:52je vous trouverai très sain
47:53qu'Edouard Philippe
47:54Bruno Le Maire
47:55Bruno Retailleau
47:57Gabriel Attal
47:58soit candidat
47:59à la main
47:59je pense que c'est le seul moyen
48:01en réalité
48:02de régler ce problème
48:03et je regrette
48:04que celui qui est en tête
48:05qui est aujourd'hui
48:07Edouard Philippe
48:08n'en prenne pas l'initiative
48:09parce que ça lui serait
48:10ça serait mis à son crédit
48:12cette semaine
48:13le Rassemblement National
48:14a officialisé
48:15à demi mot
48:16le plan B
48:17comme Bardella
48:18est-ce que Jordan Bardella
48:19notamment sur le plan économique
48:22est un candidat
48:23plus acceptable
48:24moi je pense
48:27que si Mme Le Pen
48:29reste inéligible
48:32je pense que
48:34le Rassemblement National
48:36ne gagnera pas
48:38la présidentielle
48:39peu importe le candidat
48:41pardon
48:41peu importe le candidat
48:42si elle est inéligible
48:44c'est à dire
48:45vous considérez donc
48:46que Jordan Bardella
48:46est un candidat faible
48:47c'est votre raisonnement
48:48je pense que
48:49je pense que
48:50les français
48:50n'éliront pas
48:51un jeune homme
48:52de 30 ans
48:54c'est que ça
48:56en plus
48:56je crois que
48:57je veux dire
48:58moi
48:59je souhaite ardemment
49:01qu'il n'y ait pas
49:01de victoire
49:02d'un candidat
49:02de Rassemblement National
49:03mais il faut reconnaître
49:04que Mme Le Pen
49:05elle a une histoire
49:06sur plusieurs années
49:08même sur
49:0915 ans ou 20 ans
49:10avec le peuple français
49:11c'est pas le cas
49:12de Bardella
49:13je veux dire
49:13le schéma Macron
49:15c'est un accident
49:16donc c'est le retour
49:18du clivage droite-gauche
49:19en 2027
49:19mais tant mieux
49:20mais tant mieux
49:21je veux dire
49:22mais ça ça supposerait
49:24un que les modérés
49:25du centre et de droite
49:27fassent leur propre travail
49:29pour avoir un seul candidat
49:30et que la gauche modérée
49:32fasse le même travail
49:34pour avoir
49:34un candidat crédible
49:36la meilleure chose
49:37qui pourrait arriver au pays
49:38c'est un modéré de droite
49:39contre un modéré de gauche
49:41mais ça c'est mon cercle
49:42de la raison
49:42j'y ai pas renoncé
49:43est-ce que Donald Trump
49:45par son exercice
49:47du pouvoir
49:48pourrait faire perdre
49:49le Rassemblement National
49:49c'est-à-dire que ça dissuade
49:51l'aventure populiste
49:53je pense que c'est pas
49:56Donald Trump
49:56par son exercice du pouvoir
49:57je pense que les gens
49:58ne font pas le rapprochement
49:59je pense que
50:00toute crise internationale
50:02dessert évidemment
50:03le Rassemblement National
50:04qui n'a aucune vision
50:06stratégique du monde
50:07en attendant donc
50:09la présidentielle
50:09dans deux ans
50:10est-ce que
50:11il est préférable
50:12d'avoir une dissolution
50:14une nouvelle dissolution
50:14pour retrouver
50:15de la clarté politique
50:16il y a de bonnes chances
50:18que
50:18s'il y a une nouvelle dissolution
50:20elle ne donnera pas
50:21de résultat plus clair
50:22que la dernière
50:23cela dit
50:25la question c'est
50:25si le gouvernement
50:26tombe
50:27au moment du budget
50:29est-ce que
50:31un gouvernement
50:32technique
50:33ou quelque chose
50:34peut permettre
50:34de tenir autour
50:35ou non
50:36jusqu'à la présidentielle
50:37j'en sais rien
50:38dans votre dernier livre
50:39somme toute
50:40vous dénoncez
50:41chez le président
50:42chez Emmanuel Macron
50:43donc vous avez été
50:43proche
50:44un narcissisme
50:45poussé à un niveau
50:46pathologique
50:47un enfant roi
50:48qui a cassé son jouet
50:49et a oublié en chemin
50:50toute éthique politique
50:52pourquoi une telle déception
50:54chez vous ?
50:55c'est pas un problème
50:55de déception
50:56je connaissais depuis longtemps
50:58malgré mon affection
50:59pour lui
51:00les faiblesses
51:00d'Emmanuel Macron
51:01je pense que
51:02la dissolution
51:03je pense que
51:03la dissolution
51:04est quand même
51:04un des actes politiques
51:06les plus bêtes
51:07de ces dernières décennies
51:08je veux dire
51:09il avait
51:10d'abord
51:10il avait une majorité
51:12s'il avait fait
51:14un accord
51:14donc tout votre jugement
51:15c'est sur la dissolution
51:16en fait
51:17c'est vraiment
51:17s'il avait fait
51:19un accord
51:19avec la droite modérée
51:21en 2022
51:22il pouvait les acheter
51:23pour un plat de lentilles
51:24le soir des européennes
51:26il pouvait les acheter
51:27à nouveau
51:27en payant plus cher
51:2910 sous
51:30pour ne pas avoir
51:31à les acheter
51:32et il aboutit
51:34à donner
51:35Matignon
51:35à quelqu'un
51:36issu
51:37des républicains
51:38qui est d'ailleurs
51:38quelqu'un que j'estime
51:39beaucoup
51:39qui est Michel Barnier
51:41donc c'est quand même
51:42quand vous réfléchissez
51:43en politique pure
51:44c'est vraiment
51:44la machine
51:45à se botter le derrière
51:46le grand jury
51:48inattendu
51:49une dernière question
51:51à la minc
51:52dans trois semaines
51:52arrive à l'Assemblée nationale
51:53le projet de loi
51:55sur la fin de vie
51:56avec l'aide à mourir
51:57alors
51:58pour résumer
51:59vous êtes un progressiste
52:00plutôt libéral
52:02donc
52:02naturellement
52:03pour cette évolution
52:04de société
52:05non ?
52:05non
52:07pour deux raisons
52:08d'abord parce que je pense
52:09que la loi Clay-Léonetti
52:11dans cette zone très floue
52:13qui est le rapport à la mort
52:14permet de traiter
52:15énormément le cas
52:16et deuxièmement
52:17alors que je suis
52:18il n'y a aucune dimension
52:20religieuse dans mon propos
52:21je suis convaincu
52:24que c'est une loi
52:25pour Saint-Germain-des-Prés
52:26c'est-à-dire que c'est une loi
52:28qui peut être maîtrisée
52:29par des gens
52:30qui ont leur indépendance financière
52:32et un niveau conceptuel
52:34affirmé
52:35je pense qu'on est dans une évolution
52:38dans un risque
52:39que le droit de mourir
52:41ne devienne pour certains
52:43le devoir de mourir
52:44c'est-à-dire qu'il y ait
52:46des gens
52:47âgés
52:48qui sentent une espèce de pression
52:50autour d'eux
52:51en se disant
52:52ma meilleure manière
52:53de les aider
52:53c'est de disparaître
52:55mais c'est pas une question
52:55de catégorie sociale
52:56toute famille française
52:57a été confrontée
52:58à des situations
52:59de fin de vie
53:00très douloureuses
53:02ou compliquées
53:03mais quand vous avez le droit
53:06à mourir
53:06faites-vous raconter
53:08moi je connais très bien
53:09quelqu'un
53:09qui a été confronté
53:11à la liberté en Espagne
53:13telle qu'elle existe
53:14regardez ce qui se passe
53:15en Hollande
53:16regardez ce qui se passe
53:17au Canada
53:18d'abord on voit
53:19qu'il y a une montée exponentielle
53:20à un moment donné
53:21que l'exception
53:23devient assez vite
53:24une des normes possibles
53:25et qu'enfin
53:26il y a une dimension
53:28qui est quand même
53:29une dimension matérielle
53:30c'est-à-dire
53:31des vieilles personnes
53:32qui ont le sentiment
53:34qu'ils aident
53:35leurs proches
53:36en faisant le choix
53:38de disparaître
53:39et je pense que ça
53:41c'est une évolution
53:42totalement malsaine
53:44et qu'aujourd'hui
53:45vous savez
53:46la loi
53:46la première loi
53:47à l'Enenéchi
53:48elle a été votée
53:49à l'unanimité
53:51je pense que
53:52dans un pays
53:53comme le nôtre
53:53quand une loi
53:54est votée
53:54à l'unanimité
53:55avant d'y toucher
53:57il faut avoir
53:57la main qui tremble
53:58merci beaucoup
53:59Alain Minc
54:00pour ce grand jury
54:01bon dimanche à tous
54:02on se retrouve
54:03la semaine prochaine
54:03le grand jury
54:05RTL
54:06Le Figaro
54:06Public Sénat
54:07M6