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Le président de Reconquête était interrogé par Olivier Bost (RTL), Perrine Tarneaud (Public Sénat) et Claire Conruyt (Le Figaro).
Regardez Le Grand Jury avec Olivier Bost du 10 novembre 2024.

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Transcription
00:00Garou Public Sénat M6.
00:10Le Grand Jury, présenté par Olivier Bost.
00:13Bonjour à tous, bienvenue dans ce Grand Jury, en direct sur RTL et en direct sur Public Sénat,
00:19canal 13 de la TNT. Bonjour Éric Zemmour.
00:22Vous êtes le président de Reconquête, vous vous réviez en Trump français.
00:27Alors, après la victoire écrasante du prochain président américain,
00:31faut-il craindre une guerre commerciale et une déstabilisation du monde,
00:35ou seulement y voir une nouvelle victoire du populisme ?
00:39Les outrances de Donald Trump sont-elles une recette gagnante en France ?
00:44Et puis, il y a Jordan Bardella, le président du Rassemblement National, qui sort son livre.
00:48Peut-il faire l'union des droites que vous appeliez de vos voeux ?
00:52Bienvenue dans ce Grand Jury, Éric Zemmour.
00:55À mes côtés pour vous interroger, Perrine Tarnot de Public Sénat et Claire Conruyt du Figaro.
01:00Dans ce Grand Jury, Éric Zemmour, au-delà des élections américaines,
01:03nous parlerons aussi de notre situation politique bien particulière en France,
01:07de l'état des finances publiques et de la situation économique.
01:11Vous répondrez à nos questions expresses. Et puis, il y aura aussi un moment 2027.
01:16Le Grand Jury, l'actualité de la semaine.
01:19Après une dernière victoire déclarée ce matin, Donald Trump a donc gagné tous les états pivots.
01:25Sa victoire est très nette sur Kamala Harris.
01:28On n'est jamais mort en politique, avez-vous réagi, Éric Zemmour.
01:32Vous vous rêvez de nouveau en Trump français ?
01:34Je ne me suis jamais rêvé en Trump français.
01:38On a chacun nos particularités.
01:41Lui, il est américain, moi, je suis français.
01:44C'est un entrepreneur, moi, je suis un écrivain.
01:47On n'est pas la même chose.
01:49Mais effectivement, si vous voulez, il y a...
01:52D'abord, il y a toujours, il faut bien comprendre ça,
01:55quand on voit sur l'histoire longue,
01:57il y a toujours des rapprochements, des rapports, des évolutions,
02:01des conséquences entre les événements qui se passent aux Etats-Unis
02:05et les événements qui se passent en France et en Europe.
02:07Ça a commencé dès la naissance des Etats-Unis.
02:09Puisqu'on peut dire que l'indépendance des Etats-Unis en 1776
02:14est une des causes de la révolution française en 1789.
02:17Vous voyez, c'est une vieille histoire.
02:18On avait déjà dit qu'après la première élection de Donald Trump,
02:20que ça se produirait en France, que ça pouvait arriver en France.
02:23Ça ne s'est pas produit bien.
02:24Pourquoi cette fois-ci, plus cette fois-ci que la dernière fois, ça pourrait arriver ?
02:27Mais vous avez raison.
02:28D'abord, vous aurez remarqué que la victoire de Donald Trump en 2016
02:32n'est pas la même qu'aujourd'hui.
02:34Vous l'avez dit tout à l'heure, elle est beaucoup plus éclatante aujourd'hui.
02:37Ça, c'est une première chose.
02:38Et puis, je dirais que ce n'est pas la même couleur idéologique.
02:44En 2016, la victoire de Donald Trump, c'est la victoire contre la mondialisation.
02:49Et contre ses effets délétères, à la fois sur l'immigration,
02:52sur la désindustrialisation, donc sur l'appauvrissement de la classe ouvrière
02:56et même des classes moyennes.
02:57Trump demande un grand protectionnisme en vérité.
03:01Ces idées ont avancé.
03:03Vous avez remarqué que, on en parlera tout à l'heure,
03:06mais que Biden n'a pas fait une politique très différente de Donald Trump.
03:10Là, cette fois-ci, je pense qu'il faut essayer d'analyser les causes
03:15de cette victoire de 2024.
03:17Je pense, essayons d'aller le plus simplement possible.
03:21C'est évidemment, comme toujours dans une élection,
03:23la victoire d'un camp et la défaite de l'autre.
03:25C'est une évidence.
03:26Mais là, c'est spécifiquement Kamala Harris et les démocrates
03:30qui sont très symboliques.
03:32Kamala Harris qui sait, dans sa personne, dans son parcours politique,
03:35dans son histoire personnelle, dans son idéologie,
03:38incarne toutes les révolutions qu'ont entreprises la gauche depuis les années 60.
03:43J'en citerai trois très vite.
03:45La première révolution, c'est l'ouverture des États-Unis
03:49à une immigration mondiale.
03:51Alors que jusque dans les années 60, elle était une immigration européenne
03:55avec une prévalence du nord de l'Europe, des Anglais, des Allemands, etc.
03:59Deuxième évolution, la destruction dans les universités,
04:04dans les écoles de tout l'héritage occidental,
04:08greco-romain, judéo-chrétien,
04:10avec une destruction de l'anthropologie familiale,
04:13les hommes, les femmes, la détestation de l'homme blanc, etc.
04:17Tout ce qu'on appelle aujourd'hui le wokisme.
04:19Et troisième révolution, à partir des années 90,
04:23la mondialisation, la délocalisation de toutes les entreprises
04:27qui étaient en Amérique et en Europe,
04:29vers la Chine qui devient l'atelier du monde
04:31et donc la prolétarisation de toute la classe ouvrière.
04:33C'est trois révolutions.
04:35Vous parliez de différences en 2024 par rapport à 2016.
04:39Tout ce que vous citez était déjà là en 2016 ?
04:41Oui, absolument, mais vous aurez remarqué qu'en 2016,
04:45les trois étaient là, mais Donald Trump avait fait une campagne
04:49peut-être moins offensive contre le wokisme.
04:53Encore moins offensive, il était déjà offensif contre l'immigration.
04:57Vous voyez, je pense que là il y a une évolution.
05:00Je finis mon développement parce que je pense que c'est important.
05:03Ces trois évolutions, les Américains ont dit stop.
05:06Ils en ont assez, si vous voulez,
05:09que leur fille rentre de l'école et leur dise qu'elle est un garçon.
05:13Ils en ont assez que dans les entreprises,
05:15il y ait des discriminations en leur défaveur
05:17parce qu'ils ne sont pas noirs, femmes ou homosexuels, etc.
05:21Et ils ont choisi Donald Trump.
05:23Pour résumer, c'est la défaite du wokisme en 2024.
05:26La défaite du wokisme et de toutes les révolutions de la gauche.
05:28Les Américains ont dit stop.
05:29Et je finis parce que c'est important, pardonnez-moi.
05:32Les Américains ont choisi Donald Trump pour arrêter cela.
05:36J'aimerais qu'on s'arrête une minute là-dessus.
05:38Parce qu'il y en avait d'autres.
05:40Dos Santis, le gouverneur de Floride, était très en pointe
05:43par exemple dans le combat contre le wokisme.
05:45Ils auraient pu le choisir. Non, c'est Donald Trump.
05:47Je pense que c'est paradoxalement
05:51pour ce que ses adversaires et les médias américains et français
05:55appellent ses défauts, c'est-à-dire sa brutalité, son indépendance.
05:59Et c'est pour cela qu'ils l'ont choisi.
06:01Vous voyez, j'ai vu qu'il annonce déjà
06:04qu'il va interdire les traitements chimiques
06:08pour les transitions de genre.
06:12Déjà, il l'annonce.
06:13Je pense que c'est cette brutalité
06:15que les adversaires appellent brutalité,
06:17que moi j'appelle détermination,
06:19qui a été choisie par les Américains.
06:21C'est vrai que ce qu'on a perçu en France
06:23de la campagne de Donald Trump,
06:25c'est une campagne avec beaucoup d'injures,
06:27beaucoup d'invectives.
06:28Donald Trump, il est raciste,
06:30il est misogyne, il est climato-sceptique,
06:32il veut restreindre l'accès à l'avortement,
06:34il attaque la presse.
06:35Bref, il manie aussi le mensonge, les fake news.
06:38Vous prenez tout de Donald Trump ?
06:40Je vous ai dit Donald Trump est Donald Trump.
06:43Je suis Éric Zemmour, je ne suis pas la même chose.
06:45J'essaye d'observer les causes de sa victoire,
06:49je vous les ai données.
06:50J'essaye de comprendre que, vous savez,
06:53un caractère, ce n'est pas mauvais ou bon,
06:56ça dépend des circonstances.
06:58Un modéré raisonnable sera parfait
07:00pour des situations de tranquillité, de paix.
07:03En revanche, quelqu'un de déterminé,
07:06quelqu'un de pétueux, qu'on va trouver brutal,
07:08qu'on va qualifier de dictateur,
07:10pour des circonstances tempétueuses sera idéal.
07:13Vous savez, Churchill et le général de Gaulle
07:15ont été traités de dictateurs,
07:17et on était bien contents de les trouver pendant la guerre.
07:19Ce n'est pas la même chose quand Donald Trump dit
07:22les migrants mangent des chats, des chiens,
07:25quand il insulte sa principale concurrente
07:28en la traitant de débile.
07:29Est-ce que tout ça, quelque part...
07:31Il y a le style américain et il y a le style de Trump.
07:34Pour vous, c'est le style américain, ça ?
07:35Le style américain et le style de Trump.
07:37Attendez, lui-même, Madame l'a dit,
07:40se fait insulter de tous les côtés.
07:42Moi, j'en ai assez, parce que je le subis aussi.
07:45J'en ai assez qu'on voit toujours la brutalité d'un côté
07:47et on ne voit jamais de l'autre.
07:48Moi, je me fais traiter de fasciste, de nazi,
07:50d'extrême droite, de raciste.
07:52En quoi je suis tout ça ?
07:53En rien.
07:54Je me fais attaquer en justice en permanence.
07:56En quoi ?
07:57Ce n'est pas de la brutalité ?
07:58Ce n'est pas de la violence ?
07:59Alors, j'en ai assez qu'on voit toujours d'un côté
08:01et pas de l'autre.
08:02Simplement, la différence, c'est que lui...
08:04Y compris contre la démocratie,
08:05Donald Trump, c'est aussi l'invasion,
08:07en janvier 2021, du Capitole.
08:10Une initiative qui était contre la contestation
08:12du résultat de la présidentielle en 2020.
08:14Est-ce que ça, c'est un assaut que vous soutenez ?
08:16On peut rappeler aussi que cet assaut avait fait 5 morts.
08:18Je ne soutiens rien du tout.
08:19Il a gagné démocratiquement en 2024 ?
08:21Oui ou non ?
08:22Oui.
08:23Alors, n'en parlons plus.
08:24On est sur cette ligne-là maintenant.
08:26Il a gagné en 2024.
08:27Il a gagné pour les raisons que je vous dis.
08:29C'est ça qui est important, selon moi.
08:31Parce que ça, ça peut nous inspirer au-delà de la forme.
08:34Arrêtez de vous arrêter à la forme
08:38alors que l'important, c'est le fond.
08:40L'assaut contre le Capitole, ce n'est pas la forme.
08:42Je vous parle de...
08:43C'est une attaque contre la démocratie américaine.
08:45L'important, c'est le fond.
08:46Je vous répète, il y a des caractères qui sont pour des temps tranquilles.
08:51Il y a des caractères qui sont pour des temps de tempête.
08:54Nous sommes dans un temps de tempête
08:56parce que c'est la destruction de tout l'Occident
09:00en tant que nation, en tant que peuple,
09:02qui est en jeu.
09:03Quitte à mettre en péril la démocratie.
09:04Comment ?
09:05Quitte à mettre en péril la démocratie alors par ces temps de tempête.
09:07Madame, la démocratie,
09:08si vous voulez qu'on discute de la démocratie, c'est un vrai sujet.
09:11La démocratie, c'est d'abord le pouvoir du peuple.
09:13Demos Kratos.
09:14On est d'accord là-dessus au moins ?
09:16Bon.
09:17Donc apparemment, je vous rappelle qu'il a gagné
09:20avec une majorité de suffrage.
09:22Donc il a respecté la démocratie.
09:24La démocratie a gagné.
09:26Après, je sais ce que vous allez me dire,
09:28il y a ce qu'on appelle l'état de droit.
09:31C'est-à-dire des procédures
09:33qui permettent de contrôler le gouvernement
09:36pour qu'il ne soit pas un gouvernement despotique,
09:39comme on disait au temps de nos bons maîtres Montesquieu et Rousseau.
09:43Sauf que,
09:45il faut bien comprendre ce qui se passe encore une fois dans tout l'Occident,
09:50aux États-Unis, en France, en Italie, jusqu'en Israël,
09:54avant la guerre déclenchée par le 7 octobre.
09:57Les juges sont allés trop loin.
10:00Ils se sont servis de l'état de droit,
10:02c'est-à-dire le contrôle tout à fait légitime
10:05d'un gouvernement par la loi et par le juge,
10:09pour imposer leur idéologie.
10:11Vous savez, j'ai écrit le coup d'état des juges il y a 25 ans.
10:14Donc c'est un sujet que je connais un petit peu.
10:16Aujourd'hui, avec un état de droit qui est au service du gouvernement des juges,
10:21on est allé trop loin dans tous les pays d'Occident.
10:23Donc il nous faut revenir à un temps où la démocratie,
10:27chère madame, c'est-à-dire le pouvoir du peuple sera respecté.
10:30Vous savez, sous la Troisième République,
10:32on disait le Parlement a trop de pouvoir,
10:35et un des grands responsables de l'époque
10:37parlait du peuple comme un souverain captif.
10:41Aujourd'hui, ce n'est plus le Parlement qui a trop de pouvoir,
10:43c'est le juge.
10:44Et de nouveau, le peuple est un souverain captif.
10:47Et là, avec Trump, il est sorti de sa prison.
10:49J'espère que pour la France, il sortira aussi de sa prison.
10:52Eric Zemmour, parlons maintenant de ce que Donald Trump va faire
10:55ou ce qu'il a promis de faire,
10:57notamment d'expulser jusqu'à 20 millions d'immigrés,
11:00c'est-à-dire à la fois des illégaux et des légaux.
11:03Est-ce que vous pensez que cette promesse peut être tenue ?
11:06Est-ce qu'elle est raisonnable ?
11:07Écoutez, Barack Obama a renvoyé 2,5 millions d'immigrants illégaux.
11:18Je ne sais pas s'il arrivera à renvoyer les 20 millions qu'il promet.
11:23En tout cas, ce dont je suis sûr, c'est qu'il y a urgence
11:28et que les Etats-Unis, comme les pays d'Europe,
11:31et en particulier la France,
11:33subissent une invasion inouïe dans l'histoire de nos pays,
11:38je dis bien inouïe,
11:40qui est en train, par sa masse, par son nombre, par sa démesure,
11:45de détruire nos pays et de les remplacer, le fameux grand remplacement.
11:50Donc, il faut prendre des mesures à la hauteur de cet enjeu historique
11:56qui est le remplacement des populations européennes
12:00par des populations venues d'autres civilisations.
12:02Donald Trump a aussi promis quelque part une guerre commerciale.
12:06Quel regard portez-vous là-dessus ?
12:08En augmentant les droits de douane sur le luxe, sur l'automobile, sur les alcools,
12:14qu'est-ce que doit faire l'Europe ?
12:16Se lancer aussi dans des droits de douane ?
12:19Je vais vous dire, d'abord, vous aurez remarqué,
12:22c'est ce que je vous ai laissé entendre tout à l'heure,
12:25que Joe Biden et les démocrates ne sont absolument pas revenus
12:31sur ce début de politique protectionniste.
12:33Là, Donald Trump promet d'aller beaucoup plus loin.
12:3560% de droits de douane sur les produits chinois,
12:3810% d'emblée sur les produits européens.
12:40C'est déjà M. Biden qui a mis 100% de droits de douane
12:44sur les voitures électriques chinoises.
12:46C'est M. Biden qui a instauré un système Lyra
12:49qui permet d'attirer toutes les entreprises du monde,
12:53et en particulier européennes, à coût de subventions énormes.
12:56Donc, c'est déjà pas mal.
12:58Si M. Trump continue...
13:00Mais comment veut réagir l'Europe ?
13:01Moi, je pense, si vous voulez,
13:03que le protectionnisme n'est pas un gros mot.
13:06Là aussi, je dis ça depuis 15 ans.
13:08Ce n'est pas un gros mot.
13:10On a les moyens aujourd'hui de faire du protectionnisme ?
13:12On est le plus grand marché du monde.
13:14Oui, mais vous savez que ça peut avoir un effet inflationniste très important.
13:18S'il y a des rétorsions de la part des États-Unis,
13:20de la part des Chinois...
13:21Il y a plusieurs problèmes.
13:22Il y a d'abord, il faut bien comprendre,
13:25avant de voir les conséquences néfastes,
13:28il faut voir à quoi ça répond.
13:30Pourquoi on arrive, au bout de 30 ans de mondialisation dite heureuse,
13:34à ce que chaque grande zone essaye de se protéger ?
13:38Tout simplement, parce que vous voyez bien
13:40que le coût est trop élevé.
13:42Alors évidemment, vous avez raison, on a des prix bas,
13:44puisque les Chinois fabriquent pour rien,
13:46mais on a des millions de chômeurs.
13:48Et on a des millions de gens qui ont un travail
13:50qui, en vérité, est presque rien.
13:53Aux États-Unis comme en Europe.
13:55Donc il faut absolument trouver une solution.
13:57Donc la réponse, c'est du protectionnisme.
13:59Un protectionnisme raisonnable me paraît une bonne solution.
14:02Nous avons un grand marché, l'Europe.
14:05Donc il faut absolument mettre, nous aussi, des droits de douane.
14:08Ça ne veut pas dire qu'il faut se faire la guerre commerciale.
14:11Ça veut dire que, vous savez, on a vécu pendant des siècles
14:13avec des protections.
14:14Les Américains se sont développés au XIXe siècle.
14:17Ils sont devenus la première puissance du monde
14:19grâce à un taux de protection de 50%.
14:21Vous défendez une réponse protectionniste européenne.
14:24Vous ne craignez pas que tous les pays
14:26mènent chacun leur politique ?
14:28Non, non.
14:29Ce n'est pas possible, ça, pour l'instant,
14:31puisque la compétence des négociations commerciales
14:33est à la Commission.
14:34Mais justement, il y a plusieurs problèmes.
14:36Mais chacun peut négocier pour ses secteurs et à la fin...
14:38Attendez, il y a plusieurs problèmes que vous évoquez.
14:40Parce que ce n'est pas simple.
14:41Je suis d'accord avec vous.
14:43D'abord, la Commission,
14:45puisque c'est elle qui a la responsabilité de la négociation,
14:47à la Commission européenne,
14:49a une idéologie libre-échangiste.
14:53C'est sans doute le dernier carré dans le monde
14:56à être persuadé que le libre-échange absolu
14:59est la panacée.
15:00Donc il va falloir combattre ces gens.
15:02C'est une première chose.
15:03Et les États doivent faire ce travail de pression.
15:07Deuxièmement, il y a un deuxième problème
15:09qui est encore plus important que la Commission,
15:12mais en fait qui est lié,
15:13puisque Mme van der Leyen est absolument soumise
15:17à l'Allemagne et ne défend que les intérêts de l'Allemagne.
15:21En tout cas, elle ne va jamais à l'encontre des intérêts de l'Allemagne.
15:24C'est l'Allemagne.
15:25L'Allemagne, vous savez, a un système depuis 30 ans
15:27de triple soumission.
15:29Soumission pour sa sécurité aux États-Unis.
15:32Soumission pour son énergie pas chère, le gaz russe.
15:35Soumission pour ses exportations au marché chinois
15:38avec les voitures allemandes qui se vendent comme des petits pains.
15:42Les trois soumissions sont en train d'exploser.
15:46Trump leur promet qu'il ne les défendra pas.
15:49Les Russes ne peuvent plus leur vendre la compagnie.
15:52Et les Chinois font eux-mêmes leurs voitures
15:54et menacent d'inonder le marché européen.
15:56Est-ce qu'il faut que l'Europe soit uniface
15:58pour riposter d'une part à la Chine, d'autre part aux États-Unis ?
16:02Ou est-ce que vous craignez au contraire une Europe éparpillée,
16:05notamment à un moment politique
16:06où la France et l'Allemagne sont affaiblies au sein de l'Europe ?
16:09Si vous voulez, je vous répète, pour l'instant en Europe,
16:14on fait semblant, mais tout le monde se soumet à l'Allemagne.
16:19C'est tout le problème. Le problème, c'est l'Allemagne.
16:22Il faut absolument convaincre ou lutter contre l'influence allemande.
16:28On l'a fait pour le nucléaire, je vous le répète.
16:30Ils ont tout fait pour nous casser notre nucléaire
16:33et pour empêcher que la Commission subventionne notre nucléaire.
16:36On a gagné parce qu'on s'est alliés avec d'autres pays.
16:39Il faut refaire la même chose.
16:41Les Allemands ne doivent plus gouverner l'Europe.
16:43Ils nous ont emmenés dans le mur.
16:44Alors il y a un autre problème, pardonnez-moi,
16:46c'est qu'on est très mal placé pour conduire cette lutte
16:48parce qu'on est très faible à cause de la politique financière.
16:51On va en parler de M. Macron.
16:53On a 6 % de déficit budgétaire.
16:55On a 3 000 milliards de dettes.
16:57Bref, on est ridicule.
16:59Donc on n'est plus en état de peser aujourd'hui dans les décisions européennes ?
17:02On n'est pas en état parce que pourquoi on n'est pas en état ?
17:04Je vais vous dire pourquoi, chère madame.
17:06C'est qu'en vérité, aujourd'hui, avec nos 3 000 milliards de dettes,
17:10si on n'est pas attaqué, pourquoi on n'est pas attaqué sur les marchés ?
17:13On n'est pas attaqué parce qu'il y a l'euro,
17:15qui paradoxalement, contrairement à ce que disaient...
17:18L'Europe nous protège.
17:19On s'est tous trompés sur l'euro.
17:21Ceux qui étaient contre l'euro disaient
17:23ça va être une catastrophe, moi le premier,
17:25ça ne nous protégera pas. Je me suis trompé.
17:27Ceux qui disaient ça va nous protéger disaient
17:29ça va nous forcer à devenir aussi sérieux que les Allemands.
17:33Ça n'a pas marché. En vérité, l'euro nous a protégés
17:36pour faire toutes les bêtises du monde.
17:38Aujourd'hui, si les Allemands cessent cette protection,
17:41on est nus et on se fait attaquer sur les marchés.
17:44Donc, en vérité, on s'est affaibli par rapport à l'Allemagne.
17:47C'est ça le plus grave. On ne peut pas leur imposer quoi que ce soit.
17:50Et c'est ça le reproche majeur que je ferai à M. Macron.
17:53Mais je crois qu'on va parler ensuite de la...
17:55Mais des mesures protectionnistes, pour bien vous suivre,
17:58elles doivent être prises au niveau européen.
18:00Il faut quand même trouver un accord au niveau européen.
18:02Vous ne craignez pas, pour reprendre une question tout à l'heure d'Olivier,
18:05que cela provoque plus d'inflation
18:09et donc que notre économie en pâtisse en premier lieu ?
18:15Chère madame, il est sûr que si on relocalisait
18:22toutes les industries qui sont parties en Chine,
18:25qu'on les remettait en France, il y aurait une augmentation des coûts
18:28entre 20 et 40 %.
18:30Il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt.
18:32Il faut choisir. On a choisi, si vous voulez, depuis 30 ans,
18:37les prix bas, contre le chômage et contre la désindustrialisation.
18:42Moi, je n'essaye pas de vendre ma salade aux gens.
18:47Il faut choisir. Il faut choisir.
18:50Les coûts de production seront beaucoup plus élevés
18:53et donc les prix vont considérablement augmenter.
18:55Mais attendez, parce que le choix qu'on a fait,
18:58ça a signifié l'appauvrissement des Français.
19:01Ça a signifié l'endettement de la France.
19:05Il faut voir les conséquences aussi du choix qu'on a fait.
19:08Et on l'a vu lors du Covid, la dépendance.
19:10On n'avait même pas de médicaments pour se soigner.
19:12Éric Zemmour, on va regarder les autres réactions en France
19:16à l'élection de Donald Trump. Claire Canvite.
19:18Oui, Éric Zemmour. Parmi les réactions, il y en a une qui a été plutôt sobre.
19:22C'est celle de Marine Le Pen qui a écrit sur les réseaux sociaux
19:25que les États-Unis vont désormais défendre de manière plus vigoureuse
19:29leurs propres intérêts. Il va falloir que l'Europe se réveille
19:32et défendre les siens. Est-ce que c'est une réaction
19:35de la part de Marine Le Pen qui vous a surpris ?
19:39Plusieurs choses, certaines choses m'ont surprise,
19:42d'autres ne m'ont pas surprise. Là qu'elle évoque,
19:44effectivement, tel Emmanuel Macron, le nécessaire réveil de l'Europe.
19:50Pardonnez-moi, mais je ne connais pas l'Europe.
19:53Je connais la civilisation européenne, je connais le continent européen
19:57et je connais les pays européens.
19:59Vous nous avez parlé de la Commission depuis plusieurs minutes.
20:03C'est exactement ce que j'allais vous dire.
20:05Quand Emmanuel Macron et les partisans de l'Europe fédérale disent l'Europe,
20:10ils veulent dire plus de pouvoir à la Commission européenne.
20:14Marine Le Pen est devenue fédéraliste à vos yeux ?
20:17Il faudra lui demander. En tout cas, son expression est bizarre.
20:20Mais vous savez, ça part de loin.
20:23En fait, ça a commencé pendant la campagne des Européens.
20:26Vous savez que, moi je lis les journaux comme vous,
20:29vous savez que Marine Le Pen a interdit à ses députés,
20:34les membres de son parti de prendre fait écho pour Donald Trump.
20:40Alors certains ont dit, parce qu'elle est rancunière en 2016,
20:46il l'a laissé faire le pied de grue en bas de la Trump Tower.
20:50Moi, je ne crois pas.
20:52C'est parce que Trump a un côté effrayant aussi pour les Français aujourd'hui.
20:55Il a un côté effrayant parce que les médias ont voulu faire croire aux gens qu'il était effrayant.
21:01La propagande médiatique a été absolument énorme.
21:05Il faut assumer vos responsabilités.
21:08Vous, collectivement, les médias, vous avez bourré le crâne,
21:13comme on disait pendant la guerre 14, des Français et le résultat est là.
21:17Je continue.
21:19Je pense que c'est plus profond chez Mme Le Pen,
21:22tout simplement parce que ce n'est pas que Trump est effrayant,
21:25c'est que Trump gagne avec une stratégie qui est absolument à l'opposé de celle de Mme Le Pen.
21:32La stratégie de Mme Le Pen, c'est la dédiabolisation.
21:34Qu'est-ce que c'est que la dédiabolisation ?
21:36C'est la soumission au diktat de la gauche et des médias
21:40qui lui disent ce qu'il faut penser, ce qui est bien, ce qui est mal,
21:43et Mme Le Pen se soumet.
21:47Donald Trump, et c'est pour ça que les médias le diabolisent...
21:50Elle veut rassurer un certain nombre de ses électeurs aussi.
21:52Attendez, moi j'appelle ça se soumettre aux médias et à la gauche.
21:55Vous n'allez pas aussi me dicter mes mots.
21:58Voilà ce que j'appelle la dédiabolisation.
22:01M. Trump, lui, affronte les médias.
22:06Il ne se soumet pas idéologiquement aux médias et à la gauche, et il gagne.
22:12Mme Le Pen perd avec la stratégie de dédiabolisation.
22:15Mme Le Pen, elle gagne systématiquement des voix supplémentaires à chacun des rendez-vous élections.
22:19C'est vrai, vous avez raison, mais elle perd finalement toujours les élections.
22:22Et en plus, si vous voulez, à quoi cela sert-il de progresser et même un jour de gagner
22:31si c'est pour ne rien faire ?
22:33Parce que vous savez, quand on veut combattre une idéologie qui a eu 40 ans, 50 ans,
22:40pour se mettre en place, pour glisser dans tous les cerveaux,
22:45comme la gauche, telle que je vous l'ai décrite,
22:47pour prendre des mesures qui vont à l'encontre de cette idéologie,
22:53il faut préparer les esprits.
22:55Mme Le Pen ne le fait pas.
22:57La radicalité n'était pas un plafond de verre pour Marine Le Pen, c'est ce que vous dites.
23:00Mais elle n'a jamais...
23:02Je ne crois pas à cette thèse.
23:04Moi, je vous dis, je pense qu'il faut combattre idéologiquement.
23:08Il faut mener le combat idéologique, sinon on ne sert à rien.
23:11Sinon, la politique ne sert à rien.
23:13Si c'est pour se soumettre aux médias, ça ne sert à rien.
23:17Vous faites très bien le boulot tout seul.
23:19Moi, c'est en cela que j'étais content que Trump gagne.
23:23Il ne me prend ni pour Trump, ni machin.
23:25Ce n'est pas moi qui ai gagné, c'est lui.
23:27Ce serait ridicule et puéril.
23:29En revanche, ce qui me satisfait,
23:32c'est de voir que la stratégie que j'avais eue pendant la présidentielle,
23:36c'est-à-dire affronter l'idéologie dominante des médias
23:41et ne pas craindre leur diabolisation,
23:43a donné la victoire dans un grand pays démocratique comme les Etats-Unis.
23:47C'est tout.
23:48C'est un désaccord que j'ai avec Mme Le Pen depuis le début.
23:50Finalement, vous êtes presque en ligne avec Jean-Luc Mélenchon
23:53puisque La France Insoumise, dans sa réaction,
23:55dit que la victoire de Trump, la défaite de Kamala Harris,
23:58ça signifie une chose, c'est que seule une gauche radicale
24:01pourra l'emporter face à l'extrême droite.
24:04Lui, Jean-Luc Mélenchon, il prend exemple sur la radicalité de Trump.
24:08Mais, chère madame, le mot radicalité n'est plus compris comme il le devrait.
24:14Pardonnez-moi.
24:15Être radical, ça veut dire aller à la racine des problèmes.
24:18Donc, la radicalité dans un temps de danger,
24:22comme je voulais signifier tout à l'heure,
24:25est nécessaire.
24:27Ça dépend les époques.
24:28C'est comme les caractères.
24:29Ça dépend les époques.
24:30Aujourd'hui, nous vivons une époque très grave
24:34de, je vous le répète, de grands remplacements
24:36et de guerres de civilisation sur notre sol.
24:39Ce que, d'ailleurs, Mme Le Pen nie et ne veut pas accepter.
24:43Elle refuse de le penser.
24:45C'est encore un désaccord.
24:46Et d'ailleurs, c'est logique.
24:48Tout ça est dans la même logique.
24:50Donc, moi, je pense que les temps sont tellement graves
24:52que oui, il faut parler haut et parler fort
24:55pour faire comprendre aux gens l'enjeu
24:57et pour lutter contre l'efficacité et la puissance
25:01de la propagande médiatique.
25:03Sinon, je vous le répète,
25:04il ne sert à rien de faire de la politique
25:07et de se présenter aux élections.
25:09Le Grand Jury.
25:11Question Express.
25:13Question Express.
25:14Des réponses par oui ou par non juste avant la pause.
25:16Éric Zemmour, toujours.
25:17Le ministre de l'Intérieur s'est déclaré favorable
25:19à l'arrêt des matchs quand retentissent des chants homophobes.
25:22Vous êtes pour ou contre ?
25:24Franchement, je trouve ça un peu dérisoire.
25:34Un peu dérisoire.
25:35Mettre les consommateurs de drogue en prison,
25:38comme le propose le Rassemblement National.
25:40Courte peine dès le 1er juin.
25:43Moi, je pense que c'est une loi économique de Jean-Baptiste Cé.
25:50Oui, on remonte au 18e siècle, au début du 19e,
25:52qui disait que c'est l'offre qui crée la demande.
25:55Donc, il faut s'en prendre aux consommateurs ?
25:57Non.
25:58Donc, il faut s'en prendre aux trafiquants.
26:00Mais aux trafiquants de façon féroce.
26:03Vous savez, on pourrait parler,
26:07je ne sais pas si vous avez prévu,
26:08qu'on parle de narcotrafic, etc.
26:11C'était juste une réponse par oui ou par non.
26:14Très bien.
26:15Je ne veux pas dire qu'il ne faut pas punir les consommateurs.
26:18Il faut punir les consommateurs.
26:19C'est illégal de consommer de la drogue.
26:21Donc, il faut les punir.
26:22Mais, je trouve ça un peu facile, vous voyez,
26:25de faire oublier les trafiquants.
26:27C'est l'offre qui crée la demande.
26:29Clercant 8.
26:30Emmanuel Macron doit-il se rendre à la COP29 en Azerbaïdjan,
26:33malgré nos différends avec Bakou ?
26:37Sur le dossier arménien, normalement.
26:41Moi, si vous voulez,
26:43dans l'affrontement entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie,
26:47je suis du côté de l'Arménie et des chrétiens.
26:51Donc ?
26:52Donc, c'est clair.
26:53Est-ce qu'il faut signer l'accord de libre-échange Mercosur,
26:56négocié entre l'Europe et l'Amérique du Sud,
26:59Paraguay, Uruguay, Brésil, Argentine, Bolivie ?
27:02Vous voyez, on en revient exactement à notre discussion de tout à l'heure.
27:06Je vais vous raconter une anecdote.
27:08Il y a une vingtaine d'années que m'a raconté Nicolas Sarkozy.
27:11Déjà, il tentait de défendre les agriculteurs
27:16contre les accords de libre-échange qui les détruisaient.
27:22Et il a eu cette réponse de M. Barroso,
27:24qui était à l'époque le prédécesseur de Mme von der Leyen,
27:28à la tête de la commission,
27:29qu'il lui a dit, enfin Nicolas,
27:30tu ne vas pas sacrifier l'automobile allemande pour quelques poulets.
27:34C'est ça le problème de l'Europe depuis 40 ans.
27:37C'est-à-dire qu'on sacrifie tout à l'automobile allemande.
27:40Et que tous les autres sont sacrifiés à l'automobile allemande.
27:43Il faut un jour s'arrêter.
27:45Même si je conçois bien qu'il y a aussi,
27:47parmi les agriculteurs français, des exportateurs.
27:50Le vin, le blé, j'ai bien conscience de ça.
27:53Donc ces gens-là sont contents d'exporter.
27:55Mais si vous voulez, c'est toujours la même chose.
27:58Si on ne respecte pas les normes sanitaires,
28:03les normes écologiques que l'on impose à nos agriculteurs,
28:06si on ne les impose pas à ceux qui nous vendent des produits,
28:10qu'ils soient d'ailleurs à l'extérieur du marché européen,
28:13et même à l'intérieur du marché européen,
28:17il y a le problème de l'Espagne, il y a le problème...
28:20Éric Zemmour, on va passer à la deuxième partie.
28:22On va marquer une pause de ce Grand Jury.
28:25On reparlera de narcotrafic.
28:27On reparlera aussi de la situation économique du pays.
28:29Et puis d'un livre où vous êtes cité plusieurs fois.
28:32Il s'agit du livre de Jordan Bardella.
28:34A tout de suite, Éric Zemmour.
28:44Suite du Grand Jury, présenté par Olivier Bost.
28:48Éric Zemmour, le président de Reconquête,
28:50est notre invité ce dimanche.
28:52A mes côtés pour vous interroger,
28:54Perrine Tarnot de Public Sénat et Claire Conruyt du Figaro.
28:57Le Grand Jury 2027, c'est demain.
29:01Et à propos de 2027, Jordan Bardella, ce matin dans le JDD,
29:05dit l'erreur a souvent été de brandir le discours du « c'était mieux avant ».
29:10Moi, je veux porter celui du « ce sera mieux demain ».
29:13Le discours du « c'était mieux avant », c'est vous, non ?
29:16Écoutez, moi je ne me battrai pas à coup d'éléments de langage.
29:22Non, mais c'est une question d'une nostalgie, d'une France.
29:26Mais la nostalgie n'est pas criminelle, cher monsieur.
29:29Vous savez, je vais vous dire quelque chose.
29:31Est-ce qu'elle projette sur l'avenir ?
29:33Bien sûr, justement, c'est ce que j'allais vous dire.
29:35Tous les grands révolutionnaires ont d'abord eu une nostalgie.
29:40Sous la Révolution française, on ne parle que de l'antiquité romaine.
29:43Sous la Révolution russe, on ne parle que de la Révolution française.
29:46Le général de Gaulle lui-même, qui était le plus moderne de tous,
29:50en même temps passe son temps à dire qu'il fallait retrouver
29:53la grandeur française du passé, de Louis XIV, etc.
29:56En fait, c'est lié les deux.
29:59Il ne faut pas opposer les deux.
30:00C'est pour ça que je vous dis, c'est un élément de langage un peu sommaire.
30:03La vérité, c'est qu'on regarde dans le passé pour voir
30:07quelles ont été nos périodes de grandeur.
30:09Qu'est-ce qui a été bien ? Qu'est-ce qu'on a réussi ?
30:11Qu'est-ce qu'on veut reprendre dans des périodes de déclin comme aujourd'hui ?
30:15Et avec ça, on va vers l'avenir.
30:18C'est exactement ça ce qu'a fait Trump encore une fois.
30:21Regardez, qu'est-ce que c'est Trump sur le plan économique ?
30:23C'est intéressant.
30:24Vous avez vu, en fait, c'est l'alliance entre
30:28son vice-président, petit gars de l'Ohio, intellectuel, conservateur,
30:33et Elon Musk qui lance des fusées vers Mars
30:39et qui annonce une grande période de progrès,
30:43de nouveaux rêves américains.
30:44On est au cœur de l'Occident, à la fois les pieds enracinés
30:50dans la tradition, parce que c'est ce qui nous fait grand,
30:53la tradition judéo-chrétienne et gréco-romaine, antique,
30:56et en même temps projetée vers l'avenir avec l'invention,
30:59la créativité, la liberté de penser.
31:01Pour s'enraciner dans le paysage politique,
31:04Jordan Bardella a sorti hier son livre « Ce que je cherche ».
31:07Il attaque la promo aujourd'hui.
31:10Est-ce que vous l'avez d'abord acheté, ce livre, ou reçu ?
31:13Ni acheté, ni reçu, ni lu.
31:15Vous savez, je ne suis plus journaliste, donc je ne reçois plus de livres.
31:17Vous avez envie de le lire ?
31:18Vous savez, j'ai beaucoup de livres qui m'attendent.
31:21Ce n'est pas un livre sur lequel je me précipiterais.
31:24Oui, vous n'allez pas vous précipiter dessus.
31:26Non, mais je trouve ça bien.
31:28Alors là, quelqu'un qui parle de l'avenir comme ça
31:31et qui veut ignorer le passé, c'est pourtant une grande tradition française
31:34que des politiques écrivent et se touchent à l'écriture.
31:40On a eu des grands hommes, de Bonaparte à De Gaulle,
31:43qui ont été des grands écrivains.
31:45Maintenant, moi d'ailleurs, je ne suis pas contre,
31:48parce que moi j'ai fait le chemin inverse.
31:50Ça aussi c'est une grande tradition française,
31:51c'est-à-dire l'écrivain qui fait de la politique,
31:53il y en a de multiples et de grands prestigieux,
31:55Chateaubriand, Tocqueville, Aragon, Malraux, etc.
31:58Justement, Éric Zemmour, à propos justement de votre parcours,
32:01Jordan Barthéla a émis une critique assez sévère à votre égard.
32:05Il écrit « J'ai toujours douté de la capacité d'Éric Zemmour
32:07à devenir un homme d'État, d'en revêtir la stature
32:11trop caricaturale, excessive pour être compris de tous. »
32:15Vous trouvez ça sévère ?
32:17C'est marrant parce que d'habitude, on dit que pour être compris du plus grand nombre,
32:20il faut être un peu caricatural et pas assez subtil.
32:22Là, il a mélangé deux éléments de langage et ça donne sa phrase.
32:26Écoutez, je ne le trouve pas sévère, je trouve que c'est ce qu'a raconté
32:32le Rassemblement national depuis toute la campagne
32:34parce qu'il ne trouvait pas de parade à ma progression
32:37au sein de leur propre électorat.
32:39Donc, il répète ce que Marine Le Pen lui a dit de dire.
32:42Bon, très bien.
32:43Maintenant, je vais vous dire.
32:45Moi, on m'a raconté qu'il faisait mon éloge quand j'étais chroniqueur
32:51et quand j'étais écrivain et qu'il n'aime pas l'homme politique.
32:54Moi, je vais vous dire.
32:56Pour être précis, vous aimez le samedi soir à la télévision, effectivement.
32:59C'est déjà ça, vous voyez.
33:01Mais moi, je suis le même.
33:03C'est peut-être ça qui lui pose un problème.
33:05Moi, je suis le même quand j'étais le samedi soir,
33:08quand j'étais dans mes livres et en politique.
33:10Je dis la même chose.
33:12Il y a eu une campagne depuis et parmi les reproches qu'il vous fait,
33:16notamment, il vous reproche à plusieurs reprises en coulisses
33:19durant leur campagne d'avoir, vous et vos proches,
33:23fait courir le bruit qu'il s'apprêtait à trahir Marine Le Pen pour vous rejoindre.
33:27Attendez, vous posez deux questions différentes.
33:29Je n'ai pas fini de répondre à celle-ci.
33:31Ce que je voulais dire, c'est que moi, je ne mets pas de masque.
33:36Je dis la même chose avant et après la politique.
33:40Est-ce que Monsieur Bardella pense que pour être un grand politique,
33:43il faut mettre un masque ?
33:44Moi, je ne crois pas parce que, vous savez,
33:46Marguerite Yourcenar disait à la longue, le masque devient visage.
33:50Maintenant, pour votre deuxième remarque,
33:55je n'ai absolument fait courir aucun bruit.
33:58Je n'ai débauché personne pendant cette présidentielle.
34:02Ce n'est pas de ma faute s'il y a des gens qui,
34:04voyant les sondages et voyant que j'avais une dynamique
34:07qui dépassait celle de Marine Le Pen,
34:09ont cru bon de la trahir pour venir chez moi.
34:12Vous aurez remarqué que d'ailleurs, depuis, ils m'ont trahi pour part en partie.
34:16Tout simplement parce que ce qui a trahi, trahira.
34:19Je n'ai rien fait pour accueillir ces gens et pour attirer ces gens.
34:23Je n'ai pas payé ces gens.
34:25Je n'ai pas manigancé pour les faire venir.
34:29Je n'ai pas fait courir de bruit.
34:31Vous n'avez jamais dit à personne que Jordan Bardella viendrait nous rejoindre ?
34:33Je n'ai jamais dit à personne que Jordan Bardella viendrait nous rejoindre.
34:37Peut-être qu'il y a pensé.
34:40Et qu'il ne s'est pas mis d'accord entre ses pensées et ses arrière-pensées,
34:43comme disait le Général.
34:45Est-ce que Jordan Bardella, aujourd'hui, c'est le nouveau Paris que fait Vincent Bolloré ?
34:49Vincent Bolloré qui détient la maison d'édition Fayard,
34:52qui publie le livre de Jordan Bardella.
34:55Est-ce qu'il a trouvé en Jordan Bardella,
34:57celui qui pourra à terme faire le rapprochement
35:00entre le camp identitaire et un camp plus libéral ?
35:04Bardella exprime lui-même dans son livre
35:06qu'il veut faire vraiment le lien entre une droite plus libérale,
35:10peut-être un peu plus bourgeoise, et les classes populaires.
35:13J'ai déjà entendu ça quelque part pendant ma campagne.
35:15C'est bizarre.
35:16Il pense un peu la même chose que vous sur ce point.
35:18Oui, comme souvent.
35:20Il répète ce que je dis comme souvent.
35:24Est-ce que c'est le nouveau Poulain de Vincent Bolloré, Jordan Bardella ?
35:26Il faut lui demander.
35:28Vous le demanderez à Vincent Bolloré.
35:30Moi, je ne suis pas dans la tête de Vincent Bolloré.
35:32Je ne suis pas le porte-parole de Vincent Bolloré.
35:35Je suis un ami de Vincent Bolloré.
35:37Il m'a fait l'honneur de son amitié.
35:39Il m'a été une sorte de grand patron de la chaîne où je travaillais.
35:46Voilà, c'est tout.
35:48Maintenant, qu'est-ce qu'il pense ?
35:49Vous lui demanderez.
35:50Vous savez, Vincent Bolloré a des convictions.
35:53Il veut lui aussi sauver une France qu'il voit à la dérive.
35:58Après...
36:00Est-ce que Jordan Bardella peut incarner ce trait d'union
36:03entre les différentes droites ?
36:05Vous savez, chère madame,
36:07Jordan Bardella est président du Rassemblement National.
36:12Il a été mis là par Marine Le Pen.
36:15Mais le patron du Rassemblement National, c'est Marine Le Pen.
36:20Donc moi, quand je veux savoir ce que pense le Rassemblement National,
36:24je n'écoute qu'une seule personne, Marine Le Pen.
36:27C'est tout.
36:28Tout le reste, pour moi, passe.
36:31Ils peuvent dire tout ce qu'ils veulent.
36:33Ça ne m'intéresse guère.
36:35En vérité, ce qui compte, c'est la position et la parole de Marine Le Pen.
36:39C'est elle la chef.
36:40Donc quand Jordan Bardella écrit faire émerger un successeur
36:43et l'un des premiers devoirs d'un chef, Marine l'a fait,
36:46ça vous fait sourire ?
36:47Oui.
36:48Est-ce qu'elle devrait se méfier ?
36:50Attendez, vous ne voyez pas du tout un avenir politique à Jordan Bardella ?
36:54Mais pourquoi vous projetez sur ma réponse une question qui n'a rien à voir ?
37:00C'est une nouvelle question que je vous pose.
37:01Ah, pardon.
37:02Évidemment que Jordan Bardella a un grand avenir politique.
37:05Ce n'est pas le sujet.
37:07Comment c'est aussi jeune ?
37:10Voilà, c'est évident qu'il a un grand avenir politique.
37:13Il a un grand présent politique.
37:14Mais aucune indépendance aujourd'hui par rapport à Marine Le Pen.
37:16Exactement.
37:17D'accord.
37:18Pour parler de vos ambitions, les vôtres,
37:202027, ça sera le retour d'Éric Zemmour, candidat à la présidentielle ?
37:24Nous verrons bien.
37:25Je ne vais pas m'annoncer comme ça trois ans avant.
37:27En tout cas, je fais en sorte de pouvoir m'y préparer.
37:32On verra, on choisira à ce moment-là.
37:34Quelle leçon vous avez tirée de vos derniers échecs électoraux,
37:37au-delà de la présidentielle, je pense, aux européennes, aux législatives ?
37:41Une leçon très simple.
37:43La première, d'abord, que dans la Ve République, tout dépend de l'élection présidentielle.
37:50C'est-à-dire que tout s'est joué lors de l'élection présidentielle,
37:54avec le grand basculement de février causé par la guerre en Ukraine,
37:59qui a porté Marine Le Pen au second tour.
38:02Et à partir de là, ça a enchaîné, si vous voulez, les élections.
38:07Et le vote utile s'est aggravé à mon détriment à chaque fois.
38:11C'est ce qui s'est joué lors de la présidentielle qui, après, a eu les conséquences.
38:16J'ai tiré une seconde leçon.
38:19C'est que, vu ce qui s'est passé en juin, juillet,
38:24les trahisons que nous avons subis, les coups bas, les coups tordus,
38:28que nous sommes un parti jeune, qui a les qualités de la jeunesse,
38:32c'est-à-dire l'impétuosité, l'énergie, la détermination, la vigueur,
38:37mais aussi, sans doute, quelques-uns des défauts de la jeunesse,
38:42en particulier la naïveté.
38:44Nous avons péché par naïveté à l'égard du serpent que nous avons nourri dans notre sein.
38:50Et je ne ferai plus cette bévue-là.
38:54Donc là, vous faites allusion à Marion Maréchal.
38:57Entre autres.
38:58Marine Le Pen semblant.
38:59En difficulté, si on lit les comptes rendus d'audience de nos confrères
39:03dans son procès pour les assistants parlementaires européens,
39:07est-ce qu'une condamnation avec une peine d'inéligibilité
39:10vous semblerait une atteinte à la démocratie ?
39:12Ou est-ce qu'après tout, c'est la justice ?
39:15Écoutez, moi, je pense que ce n'est pas au juge de décider
39:18qui peut se présenter à une élection.
39:21Non mais je vous réponds, vous me posez une question.
39:24Oui, bien sûr, mais sauf que ça existe.
39:26Oui, ça existe, mais justement, on a tort.
39:28Vous êtes contre le principe même de cette peine ?
39:30Absolument.
39:31C'est-à-dire que quelles que soient les condamnations,
39:33on ne doit jamais pouvoir être empêché de présenter ?
39:35Absolument, c'est le peuple. Je suis un démocrate.
39:37Une dernière question.
39:38Votre livre-succès, Le Suicide français,
39:40est en cours d'adaptation pour une série.
39:43Vous serez le personnage principal.
39:45Est-ce que vous pouvez nous en parler un petit peu ?
39:47Non, le personnage principal sera toutes les images d'archives
39:52que nous avons accumulées et l'analyse que j'en fais dans mon livre
39:56et que, effectivement, en revanche, je viendrai présenter moi-même.
40:01C'est moi qui dirai et qui donnerai les analyses
40:04que j'ai déjà énoncées dans mon livre,
40:07mais évidemment, pour l'écran,
40:09nous ferons une série normalement de 4 épisodes
40:12et par décennie, années 70, 80, 90 et demi.
40:17Le grand jury, ça se passe au Parlement.
40:20Alors, ça va se passer au Parlement,
40:22une prochaine loi contre le narcotrafic.
40:25Le ministre de l'Intérieur et les gardes d'essau ont annoncé
40:27cette loi pour janvier 2025.
40:29Qu'est-ce que vous y dites ?
40:30Enfin, le gouvernement s'attaque à ce sujet ?
40:34Non.
40:36Je dirai plusieurs choses.
40:38D'abord, je dirai que M. Retailleau et M. Migaud
40:42ont mis en scène leur réconciliation ou leur accord
40:47et que ça ne m'intéresse guère
40:50et que c'est uniquement une opération de communication
40:52qui n'intéresse pas les Français.
40:54Il y a des choses concrètes quand même.
40:55Pardon ?
40:56Il y a des choses concrètes quand même.
40:57Il y a un texte qui va être débattu au Parlement au début janvier 2025.
41:00En vérité, on sait depuis des années quel est le problème
41:05en général de la délinquance en France
41:07et en particulier du narcotrafic.
41:09Le problème de la police, c'est la justice.
41:11C'est-à-dire que les policiers arrêtent les gens
41:14et les juges les libèrent.
41:16Donc, si vous voulez, j'attends beaucoup plus
41:20au-delà des déclarations impérieuses de M. Retailleau.
41:29Attendez, je vais y venir.
41:31Je pense que le rôle le plus important est d'évoluer à M. Migaud
41:35et en l'occurrence à la justice, puisque je vous répète,
41:38pour moi, le nœud gordien de toute cette histoire depuis 40 ans,
41:41c'est la justice.
41:43On n'a jamais mis autant de gens en prison.
41:46Il n'y a jamais eu autant de moyens pour la justice.
41:49J'adore ce parlement.
41:50Cher monsieur, on n'a jamais mis autant de gens en prison
41:53par rapport à une délinquance qui a explosé.
41:57Est-ce que vous savez que simplement le nombre d'homicides
42:00a doublé par rapport à il y a 20 ans ?
42:03Simplement 20 ans, je ne vous parle même pas des années 60.
42:06Mais alors, qu'est-ce qui vous manque dans le plan qui a été proposé
42:08par le garde des Sceaux et le ministre de l'Intérieur ?
42:10Il y a des choses bien.
42:11S'ils font vraiment le parquet spécialisé, pourquoi pas ?
42:14Mais je vous répète, le problème de fond,
42:17c'est que depuis 30 ans, depuis 40 ans,
42:20on a multiplié les procédures au nom de la protection des coupables,
42:25au nom de la protection des délinquants,
42:27au nom justement de cet état de droit dont on parlait tout à l'heure,
42:31et que c'est très excessif et que ça rend impossible
42:34toute politique de sanction et toute politique de dissuasion réelle.
42:39Vous avez vu que, sans aller jusqu'au Salvador,
42:42où il a réglé ça en six mois.
42:44Je ne réclame pas ce genre de mesures, mais en revanche,
42:47on pourrait au moins prendre exemple sur les Italiens,
42:50les Italiens, ça vous va,
42:52qui, dans les années 90, ont quand même réglé en grande partie
42:57la question de la mafia avec des moyens extraordinaires.
43:01Je vous rappelle, chère madame,
43:03qu'ils ne pourraient plus le faire aujourd'hui
43:06à cause de la jurisprudence de la Cour de justice européenne
43:08et de la Cour européenne de droit de l'homme.
43:10Donc il faut absolument affronter, je vous répète,
43:13toujours le même problème, les juges,
43:16et l'excès de protection des délinquants.
43:20Vous attendez des choses de la part du ministre de la justice.
43:23Est-ce que le travail du ministre de l'Intérieur,
43:25y compris tout son vocable à la mexicanisation,
43:29notamment narco-racaille, l'immigration qui n'est pas une chance, etc.,
43:33tout ça vous va ?
43:35Bien sûr, tout me va. Il a tout à fait raison.
43:37Mais c'est dans le verbe.
43:39J'attends de voir la réalité. J'attends de voir, par exemple,
43:42combien d'immigrés légaux vont rentrer en France en 2024.
43:45Ainsi, on va continuer avec nos 500 000 entrées légales.
43:48J'attends de voir combien d'expulsions.
43:50J'attends de voir combien de naturalisations.
43:52Non mais, c'est ça ce que j'attends, moi.
43:54Les propos, ça me fait plaisir.
43:56J'entends quelque chose que je connais, donc c'est très bien.
43:58Il parle de mexicanisation.
44:00Il a raison. Qu'est-ce que ça veut dire, la mexicanisation ?
44:02Ça veut dire des groupes de trafiquants de drogue,
44:05tellement riches, de plus en plus puissants,
44:07qui corrompent des autorités, des institutions.
44:11En fait, c'est le vieil retour de la mafia.
44:14Donc il a raison.
44:15Il pourrait parler aussi, d'ailleurs,
44:17parce que ça, on n'en parle jamais,
44:19mais aux Etats-Unis, ce sont des Mexicains qui tiennent le trafic de drogue.
44:24Chez nous, ce sont des Maghrébins.
44:26Il y a aujourd'hui, nous, dans nos quartiers,
44:30ces bandes de Maghrébins trafiquants de drogue,
44:34Ils sont nés en France.
44:36Mais bien sûr.
44:38Ils sont pour la plupart Maghrébins et musulmans.
44:40Il y a donc, si vous voulez, une organisation
44:44et le bras armé d'une islamisation de ces quartiers.
44:47D'ailleurs, très souvent, il faut lire les enquêtes là-dessus,
44:50ils dirigent ces quartiers avec l'imam.
44:58On le voit très souvent.
44:59C'est l'alliance de la Kalachnikov et du Coran.
45:05Donc, on a une mexicanisation et une islamisation.
45:09Parce que, évidemment, c'est un moyen de chasser les infidèles,
45:15de chasser les juifs, les chrétiens de ces quartiers
45:18qui restent des territoires conquis par l'islam.
45:22Pour parler d'économie à présent,
45:23le déficit du budget de la France s'élèvera donc cette année,
45:26vous le disiez tout à l'heure, à 6,1%.
45:28C'est un déficit record.
45:30Est-ce que vous avez compris et cru les explications de Bruno Le Maire,
45:34l'ancien ministre de l'économie, cette semaine,
45:36qui dit que c'est principalement de mauvais outils de prévision ?
45:42Moi, je ne demande qu'à croire les gens.
45:46Vous savez, je suis une bonne patte.
45:49Mais je vous avoue que je m'en moque un peu.
45:51Non, mais attendez, pour être sérieux,
45:56M. Le Maire et M. Macron, d'ailleurs,
45:59sont responsables du pire déficit depuis peut-être 100 ans.
46:04Vous savez à combien était le déficit budgétaire sous M. Mitterrand en 1983
46:09quand on était au bord du FMI ?
46:10Est-ce que vous le savez ?
46:122,5% du PIB.
46:14Et on était au bord du FMI.
46:16Est-ce que vous vous rendez compte ?
46:17C'est la discussion qu'on a eue avec Mme tout à l'heure.
46:19Donc c'est la faillite de la politique menée par Emmanuel Macron.
46:22Comment ?
46:23C'est la faillite de la politique menée par Emmanuel Macron.
46:24Absolument, c'est la faillite de la politique de M. Macron et de M. Le Maire.
46:28Parce que M. Le Maire a une responsabilité politique, pardonnez-moi.
46:30M. Chevènement nous a appris il y a 20 ans quand on est ministre
46:33ferme sa gueule ou on démissionne.
46:35Mais qu'est-ce que vous rejetez dans la politique économique d'Emmanuel Macron ?
46:39C'était baisser les impôts sur les plus riches
46:42et également sur les entreprises pour favoriser la croissance.
46:46Qu'est-ce qu'il n'y avait pas dans ce calcul-là ?
46:48Ce que j'approuve tout à fait dans la politique
46:52et dans l'idée qui est sous-jacente à cette politique de M. Macron
46:57c'est ce qu'on appelle la politique de l'offre.
46:59C'est-à-dire qu'il faut réduire les impôts,
47:02réduire les taxes, réduire les charges sociales
47:04pour permettre aux entreprises d'investir
47:06et que ça va dynamiser la croissance
47:08et que ça va nous permettre enfin d'être content.
47:10Je suis d'accord avec ça.
47:12Je vais vous dire une chose.
47:16Je peux même ajouter que je le félicite pour sa politique d'apprentissage.
47:20Même si ça a coûté très cher.
47:22Mais au moins, il y a un vrai effort.
47:24Donc vous voyez, j'essaye d'être le plus honnête possible.
47:26Le problème, d'abord, c'est qu'il n'est pas allé assez loin
47:31dans la politique de baisse des impôts.
47:35Mais que surtout, il n'a pas baissé les dépenses.
47:39Un enfant de 8 ans comprendrait que quand on baisse les impôts,
47:43donc les recettes, il faut aussi baisser les dépenses
47:45sinon le déficit va s'aggraver.
47:47Ça me paraît enfantin comme raisonnement.
47:49Non, M. Macron persiste et signe.
47:51Il dit qu'on n'a pas assez de recettes.
47:53Non, M. Macron, on a trop de dépenses.
47:55Et les dépenses, on peut les réduire de façon massive.
47:58On doit les réduire de façon massive.
48:00On pourrait continuer, d'ailleurs, sur le bilan.
48:03Il a mis quand même tout un quinquennat
48:05à comprendre l'importance du nucléaire.
48:07Il a mis tout un quinquennat, il a attendu le Covid
48:09pour comprendre l'importance de la réindustrialisation.
48:11Non, mais je veux dire, c'est quand même...
48:13Est-ce que plus généralement, aujourd'hui, Rexembo,
48:14vous êtes inquiets de la situation économique de la France ?
48:16On voit que le nombre de plans sociaux,
48:18des entreprises en difficulté, tout ça est en net.
48:20Accélération de 2500 postes supprimés chez Auchan,
48:241250 chez Michelin.
48:26Et puis d'autres plans seraient à venir,
48:28nous dit le ministre de l'Industrie.
48:30Est-ce que vous craignez une forte remontée du chômage ?
48:33Est-ce que vous êtes inquiets ?
48:34En fait, on a deux problèmes qui se liguent.
48:37On a le premier problème de notre discussion,
48:39qui était le budget, le déficit budgétaire.
48:42Parce qu'on dit 6% du PIB,
48:47mais en vérité, c'est un ratio statistique.
48:51En vérité, c'est des sommes énormes.
48:53Pour une politique économique menée
48:55qui, aujourd'hui, ne se retrouve peut-être pas sur le terrain ?
48:58Attendez.
48:59Il y a d'abord cette histoire de déficit budgétaire
49:02qui entraîne une augmentation de la dette colossale
49:05parce que, je le répète, on n'a pas baissé les dépenses.
49:08J'espère qu'on va en parler.
49:10Et qu'on n'a pas baissé les dépenses sociales également.
49:13Les dépenses budgétaires et les dépenses sociales.
49:15Après, il y a un autre problème.
49:18Pardonnez-moi, ce n'est pas le même.
49:20Qui est ?
49:22Les plans sociaux que vous annoncez, etc.
49:24Là, c'est autre chose.
49:26L'Europe est dans un marasme grandissant
49:29parce que, justement, on en revient à la discussion du début.
49:33C'est-à-dire que l'Europe est prise en tonaille
49:37entre les États-Unis qui se réindustrialisent
49:40à coups de subventions et de protectionnisme
49:43et la Chine qui, au contraire, à coups de subventions,
49:47inonde le marché européen,
49:49les automobiles, les éoliennes, etc.
49:53Entre les deux, l'Europe est écrasée.
49:56On va passer au dernier moment de ce Grand Jury.
50:02C'était plutôt le Grand Jury inattendu.
50:04Les cloches de Notre-Dame de Paris ont à nouveau sonné cette semaine.
50:08Emmanuel Macron a tenu sa promesse
50:10de reconstruire Notre-Dame en cinq ans.
50:12Est-ce que là, vous dites bravo ?
50:13Je dis bravo à ceux qui l'ont fait.
50:15Oui, absolument.
50:16Heureusement qu'ils ont résisté à la volonté
50:21un peu loufoque, je dirais, de M. Macron
50:25de changer la flèche.
50:28Le fait que le pape n'ait pas prévu de venir
50:31pour cette réouverture, qu'il préfère aller en Corse,
50:33qu'est-ce que vous en pensez ?
50:35Manifestement, je pense que le pape n'aime pas la France,
50:39n'aime pas trop l'Europe
50:42et qu'il préfère d'autres territoires et d'autres populations.
50:49Comment ?
50:50La Corse et la France, il va en Corse.
50:52Tout comme Marseille.
50:55Il est venu à Marseille récemment aussi.
50:57C'est une autre discussion. La Corse, oui.
50:59Merci Eric Zemmour pour ce Grand Jury.
51:02Bon dimanche à tous et à la semaine prochaine.

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