Le vice-président du Rassemblement national et député RN du Nord était interrogé par Olivier Bost (RTL), Pauline Buisson (M6), Perrine Tarneaud (Public Sénat) et Loris Boichot (Le Figaro).
Regardez Le Grand Jury avec Olivier Bost du 23 mars 2025.
Regardez Le Grand Jury avec Olivier Bost du 23 mars 2025.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Générique
00:10Le Grand Jury, présenté par Olivier Bost
00:13Bonjour à tous, bienvenue dans Le Grand Jury, en direct sur RTL et sur Public Sénat.
00:18Bonjour Sébastien Chenu.
00:19Bonjour Monsieur.
00:20Vous êtes le vice-président du Rassemblement National et député du Nord.
00:24Marine Le Pen était au Tchad où l'armée française a été remerciée.
00:28Jordan Bardella sera la semaine prochaine en Israël.
00:31Sur l'Algérie, le Rassemblement National critique ouvertement la diplomatie française.
00:37Est-ce pour faire oublier le désarroi, votre désarroi, avec les Etats-Unis de Donald Trump et avec la Russie de Vladimir Poutine ?
00:45Au pouvoir, quelle diplomatie pratiquerait vraiment Marine Le Pen ?
00:49Bienvenue dans Ce Grand Jury, Sébastien Chenu.
00:52À mes côtés pour vous interroger ce dimanche, Pauline Buisson de M6.
00:56Loris Boixot du Fidaro.
00:58Et nous serons rejoints par Perrine Tarnot de Public Sénat.
01:01Dans Ce Grand Jury, Sébastien Chenu, nous aurons à un moment, 2027, une séquence dédiée à la prochaine élection présidentielle.
01:08Et puis vous répondrez aussi à nos questions express.
01:10Le Grand Jury, l'actualité de la semaine.
01:14Dans le bras de fer avec l'Algérie, le président algérien, le président Teboun, joue l'apaisement.
01:21Il dit que pour ne pas tomber dans le brouhaha ni le cafarname politique en France, il garde comme unique point de repère le président Macron.
01:29La diplomatie, Sébastien Chenu, c'est d'abord entre présidents ?
01:33Mais Teboun et apaisement, d'abord c'est un oxymore.
01:35Je ne vois pas en quoi le président algérien joue l'apaisement alors qu'il insulte notre pays, qu'il laisse la France se faire piétiner.
01:42Et qu'aujourd'hui, effectivement, il dit que son seul interlocuteur c'était Emmanuel Macron.
01:46Il semble calmer le jeu dans ce qui apparaissait comme un bras de fer engagé, non ?
01:50Moi je crois qu'il fait le choix de cette expression en disant que son seul interlocuteur c'est Emmanuel Macron
01:55parce qu'il a compris qu'avec Emmanuel Macron, il n'y aurait pas de révision, d'abrogation des accords de 1968 qui nous lient à l'Algérie.
02:03D'autres accords nous lient d'ailleurs à l'Algérie, il n'y a pas que les accords de 68.
02:06Mais en faisant ce choix, en tout cas cette expression, il le fait parce qu'il sait qu'Emmanuel Macron finalement n'est pas un partenaire très audacieux, très exigeant.
02:16Est-ce qu'il y a le reproche du fait que vous jouez finalement un jeu politique avec l'Algérie ? C'est ça qui vous reproche ?
02:21Non, ce n'est pas un jeu politique monsieur. Nous on défend l'intérêt de la France.
02:25Si l'intérêt de la France c'est de ne pas pouvoir expulser des gens qui ont été ici condamnés, n'ont rien à faire sur notre territoire,
02:31ne sont pas français et que l'Algérie s'y oppose, bah oui on continuera à dire qu'il faut avoir des exigences vis-à-vis de l'Algérie,
02:38des exigences en matière économique, en matière fiscale, en matière...
02:42Donc vous êtes aligné sur Bruno Rotailleau, le ministre de l'Intérêt ?
02:45J'ai même plutôt l'impression que c'est Bruno Rotailleau qui peu à peu s'est aligné sur nous, mais le problème c'est qu'il n'y a pas de résultat.
02:50Le ministre Rotailleau parle de riposte graduée. Est-ce que c'est une bonne stratégie à vos yeux ?
02:53Je ne crois pas du tout à ça. Je pense qu'il aurait fallu une riposte d'ampleur dès le début.
02:57C'est-à-dire qu'il aurait fallu montrer au gouvernement algérien qui, je le rappelle aussi, parce qu'on n'en parle pas beaucoup,
03:02retient encore Boilem Sansal, immense écrivain français dans ses geôles, qui n'a rien fait.
03:06Qui n'a rien fait. J'aimerais aussi qu'Emmanuel Macron puisse en parler.
03:10Mais au-delà de ça, la riposte graduée, ça veut dire la riposte timide.
03:14Et Bruno Rotailleau, je ne l'entends pas sur l'accord, par exemple, qui lie l'Union européenne à l'Algérie et qui va être renégocié bientôt.
03:22Je ne l'entends pas sur... Je vois Jean-Noël Barraud, par exemple, mises à faire des étrangères, aller à la grande mosquée de Paris,
03:28alors que celle-ci, qui enregistre des chiffres d'affaires de 5 milliards d'euros par an, avec des financements un peu particuliers, on va dire,
03:34eh bien, on ferait mieux de lui tenir l'abri de courte et de s'occuper de ses financements.
03:39On ferait mieux de taper le nombre de visas.
03:42Or, j'ai vu qu'on commençait... Bruno Rotailleau commence simplement par les passeports diplomatiques.
03:47– Vous dites beaucoup de choses, et notamment sur la mosquée de Paris, 5 milliards de chiffres d'affaires.
03:51Vous parlez du commerce du halal ? – Oui, c'est ça, oui.
03:54Vous savez, il y a eu une enquête de vos confrères de l'opinion qui expliquait qu'effectivement,
03:57ce chiffre d'affaires était soumis à des interrogations, on va dire ça pudiquement.
04:01Eh bien, je pense que là aussi, quand on est un gouvernement français qui a le droit d'attendre des résultats,
04:08en matière de relations avec l'Algérie, on devrait se pencher sur tout ça,
04:11plutôt que d'aller, comme Jean-Noël Barrault, s'agenouiller.
04:13– Est-ce qu'en matière diplomatique, ce n'est pas facile, quelque part,
04:16quand on est dans l'opposition, de jouer les durs ?
04:19– Non, mais ce n'est jamais facile. La diplomatie, ce n'est jamais facile.
04:22Le problème, c'est qu'on a un président de la République, puisque c'est lui dont on parle,
04:25puisque Théboune le désigne comme étant son interlocuteur, qui est faible, qui a peur,
04:29qui nous dit, il ne faut pas déranger la diaspora franco-algérienne ou algérienne en France,
04:35sous-entendant d'ailleurs qu'elle serait immédiatement et totalement acquise au discours politique de Théboune.
04:40– Il y a plein de rapports entre nos pays, il y a des enjeux économiques également.
04:44Il y a des entreprises qui sont en Algérie.
04:46– Oui, on peut y revenir sur ça, par exemple, vous savez que les échanges de renseignements
04:51sont beaucoup plus faibles aujourd'hui.
04:53On achète beaucoup moins de gaz à l'Algérie qu'il y a des années.
04:56Les entreprises françaises sont en difficulté en Algérie.
04:58La commande publique, bien évidemment algérienne, depuis des années,
05:02n'est plus destinée à nos entreprises françaises.
05:05– Ça veut dire qu'on pourrait rompre les relations avec l'Algérie ?
05:07– Non, il ne s'agit pas de rompre les relations avec l'Algérie,
05:09puis moi je ne confonds pas d'ailleurs le peuple algérien, les Algériens et ses dirigeants.
05:14Il ne s'agit pas de rompre, il s'agit d'avoir une relation qui soit équilibrée.
05:17Quand Gérald Darmanin ouvre 20 consulats algériens sur notre territoire, c'est en échange de quoi ?
05:23Lorsque Bruno Retailleau accepte que des imams viennent pendant cette période religieuse
05:29prêcher sur notre territoire, il accepte, c'est en échange de quoi ?
05:34Voilà, on est en relation avec un État qui nous crache au visage,
05:38qui ne fait aucun effort, et nous on ouvre toutes les portes, toutes les fenêtres, on accepte tout.
05:43Je parlais de la convention, en tout cas de la relation avec l'Union Européenne,
05:46je pense qu'il faut là aussi dire à l'Algérie,
05:48vous allez devoir reprendre vos OQTF si vous voulez un partenariat économique.
05:51– Et vous évoquez le cas de Boalem Sansal, son jugement est attendu la semaine prochaine.
05:56Je rappelle que 10 ans de prison ont été requis contre cet écrivain franco-algérien,
06:00détenu depuis plusieurs semaines, poursuivi pour atteinte à la sûreté de l'État.
06:04Est-ce que vous considérez qu'il est l'otage du régime algérien ?
06:07Et s'il est condamné, comment la France devra-t-elle réagir ?
06:10– Évidemment qu'il est l'otage du régime algérien.
06:12Je vous rappelle que l'avocat de Boalem Sansal n'a pas pu, probablement parce qu'il est juif,
06:16Maître Zimré, n'a pas pu se rendre auprès de Boalem Sansal pour imaginer,
06:20structurer, argumenter sa propre défense.
06:23On est au-delà de tout ce qui existe dans le droit international.
06:25– Et s'il est condamné la semaine prochaine, comment la France devra-t-elle réagir ?
06:28– Mais la France devra réagir avec vigueur, c'est l'un des nôtres.
06:30Enfin, comment peut-on imaginer qu'on retienne l'un des nôtres ?
06:33– Avec vigueur, qu'est-ce que ça veut dire concrètement ?
06:35– Ça veut dire qu'il faut sur tous les sujets dont je vous ai parlé,
06:37par exemple les visas, immédiatement entreprendre de limiter le nombre de visas,
06:42voire faire en sorte qu'il n'y ait plus un visa qui soit délivré.
06:45Il faut de la fermeté.
06:46– Ça a déjà été tenté.
06:47– Non, ça n'a pas été tenté Monsieur.
06:48– Si, on a réduit le nombre de visas.
06:50Et on a réduit les passeports diplomatiques,
06:52c'est-à-dire qu'on va empêcher la femme d'un ambassadeur,
06:54la femme d'un diplomate, d'un chef d'entreprise de se faire refaire les dents ici.
06:58Bon, c'est pas ça.
06:59Et puis je vous rappelle que l'Algérie doit 45 millions d'euros aux hôpitaux de Paris.
07:03Enfin, je veux dire, il y a un moment contre les transferts financiers,
07:06ça aussi on peut taper dessus.
07:07Je veux dire, un moment, on ne peut pas uniquement se faire piétiner,
07:10accepter que l'un des nôtres soit jugé sans avocat et emprisonné,
07:13que la relation avec l'Algérie ne soit jamais revisitée à travers les accords de 68,
07:18que l'on continue à envoyer de l'aide au développement,
07:20là aussi, proposition de Marine Le Pen,
07:22on arrête d'envoyer un euro à l'Algérie,
07:24et bien je pense qu'il y a des leviers.
07:26J'aimerais que Bruno Retailleau, le président de la République,
07:30active ces leviers plutôt que de faire semblant.
07:32– On voit bien les…
07:33– Monsieur Théboun, il a compris.
07:34– On voit bien les enjeux politiques,
07:36j'allais dire quelque part un peu franco-français derrière cet enjeu algérien,
07:40dans le bras de fer…
07:42– Pourquoi franco-français ?
07:43– Parce qu'il y a aussi la guerre entre Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez,
07:45par exemple, qui se joue derrière.
07:47– Oui, ça c'est habituel à LR.
07:49– Oui, mais comment vous la regardez cette guerre ?
07:51– Vous savez, moi je connais bien cette famille,
07:53j'étais à l'UMP l'ancêtre de LR,
07:55ils se sont toujours battus entre eux,
07:56pas pour l'intérêt de la France, pour leur propre intérêt.
07:58Vous savez, c'était Copé-Fillon, c'est Retailleau, Wauquiez,
08:01la France ça ne les intéresse pas,
08:03eux ce qui les intéresse c'est occuper le siège,
08:05c'est pour ça que Bruno Retailleau…
08:06– Vous voyez aussi comment Laurent Wauquiez attaque Bruno Retailleau,
08:08c'est une question de l'Algérie ?
08:09– Non mais ça vous montre une chose,
08:11c'est qu'en fait ce sont des oppositions de carton,
08:13ils sont dans le même parti, ils font semblant de s'attaquer,
08:15en fait ce qui les intéresse c'est occuper la place,
08:18celle de candidat à l'élection présidentielle,
08:20pas pour faire, parce que cette situation,
08:22si nous la subissons, c'est parce que ça fait des années
08:24que ça existe, vous savez,
08:25Édouard Philippe il avait rencontré je crois deux fois Théboune,
08:28il ne lui avait jamais parlé des accords de 68,
08:31pourtant il était Premier ministre,
08:33et puis maintenant parce que Marine Le Pen un jour leur a dit
08:35écoutez il y a quand même ça qui régente notre relation,
08:38il faudrait peut-être en parler,
08:39tout le monde s'aligne en disant,
08:41oui c'est vrai il faudrait en parler,
08:42mais en parler c'est bien, agir c'est mieux.
08:44– Alors autre gros dossier international, l'Ukraine,
08:46vous dites que vous êtes pour la paix,
08:48est-ce que vous êtes favorable précisément
08:50à une force de maintien de la paix assurée par des pays européens
08:54en cas de cesser le feu durable ?
08:56– Non mais une force de maintien de la paix oui,
08:58moi je trouve que c'est bien une force de maintien de la paix,
09:00mais on a déjà l'ONU pour faire ça, c'est les casques bleus,
09:02c'est ça une force de maintien de la paix,
09:04c'est la mission de l'ONU, ça tombe bien,
09:06un certain nombre de grands pays siègent au conseil de sécurité de l'ONU,
09:09je pense évidemment à la France.
09:11– Il y a aussi des droits de métaux à l'ONU,
09:13donc ça peut être compliqué.
09:14– Oui mais justement, ça veut dire que si on obtient
09:16le fait que des casques bleus viennent,
09:18ça veut dire qu'on a fait un pas vers la paix,
09:20et bien je pense qu'on a ce cadre-là qui permet d'avancer,
09:22le reste en réalité c'est du buzz,
09:24et Emmanuel Macron a compris qu'il n'a pas réussi
09:26à être un acteur essentiel déterminant d'une œuvre de paix
09:31demain entre la Russie et l'Ukraine,
09:33donc il fait des propositions qui sont aussi souvent désinvoltes,
09:37on se rappelle de ce qu'il fait de son relation avec Donald Trump.
09:39– Si il y a un accord de paix ou en tout cas de cesser le feu en Ukraine,
09:43pour le faire respecter, il pourrait y avoir des casques bleus français en Ukraine.
09:47– Il pourrait y avoir des casques bleus,
09:49il pourrait être français évidemment s'il y a des casques bleus,
09:51mais ce qu'il faudrait c'est une zone tampon,
09:53ce que nous nous défendons et ce que nous nous proposons,
09:55c'est une zone tampon gérée justement par la puissance internationale.
09:58– Qu'est-ce que vous appelez une zone tampon ?
10:00– La frontière russo-ukrainienne, c'est à eux de la décider ensemble,
10:03mais je pense que ça c'est plutôt la voie vers laquelle il faut aller.
10:07– La Russie continue de bombarder Kiev, pas plus tard encore que ce matin,
10:12est-ce que la Russie est vraiment dans une démarche de paix ?
10:16– Écoutez je pense que…
10:17– Ce que vous disiez ces dernières semaines.
10:18– Non mais bien sûr qu'on peut s'interroger,
10:20est-ce que la Russie est dans une démarche de paix ?
10:22En tous les cas, les fois passées où la Russie avait dit s'engager pour la paix,
10:27elle ne l'a pas fait donc évidemment…
10:29– Parce que le discours du Rassemblement national ces dernières semaines
10:31c'était de dire la Russie veut la paix, les États-Unis veulent la paix,
10:35l'Ukraine veut aussi la paix,
10:38et c'est l'Europe qui se montre belliqueuse, notamment Emmanuel Macron.
10:41– Non, l'Europe se montre absente, ce n'est pas belliqueuse,
10:44elle se montre absente, Emmanuel Macron a été absent,
10:46il a raté le coche et il essaie d'effrayer les populations en disant
10:53« Poutine est à nos portes demain ».
10:54– Ça veut dire qu'il n'y a pas de menace de la Russie sur l'Europe ?
10:56– La Russie est une menace, elle est multidimensionnelle,
10:59on se souvient de leurs attaques, les hackers russes etc.
11:03On le sait, c'est une menace, Marine Le Pen dit simplement
11:05la menace immédiate du quotidien aujourd'hui en France c'est l'islamisme,
11:10celle qui fait des morts que nous pouvons malheureusement comptabiliser
11:13et pleurer chaque année, c'est l'islamisme.
11:15– Il y a des menaces ?
11:16– Il y a des menaces sur lesquelles, il y a des menaces imminentes,
11:19celles auxquelles on doit répondre avec une volonté, avec une rapidité immédiate
11:24et puis il y a des menaces qui sont plus larges, qui nous dépassent,
11:27celles de la Russie qui nécessitent d'autres types de réponses évidemment.
11:29– Pour bien comprendre Sébastien Chenu, en disant ça,
11:31l'islamisme est la menace numéro 1, ça veut dire quoi pour l'Ukraine ?
11:35– Alors ça veut dire que l'Ukraine, il faut continuer à les soutenir,
11:37pas seulement l'Ukraine, les pays baltes aussi, parce qu'évidemment aider…
11:40– Non, non, la question c'est, est-ce qu'il faut se réarmer en Europe ?
11:43– Mais il faut que les pays européens se réarment,
11:46il faut que les pays européens se réarment, c'est un petit peu différent d'ailleurs,
11:49mais je termine juste sur les pays baltes, il faut les aider évidemment à s'armer,
11:53il faut aider, vous savez, je regardais la comptabilité,
11:56au minimum, ça c'était les chiffres de France Info
11:58mais je crois qu'ils sont un petit peu en dessous de la réalité,
12:00la France a donné, excusez-moi de citer d'ailleurs un de vos confrères,
12:02– Je vous en prie.
12:03– Qui est probablement bien moins informé que vous,
12:05mais la France a donné 26 milliards d'euros pour soutenir l'Ukraine,
12:10matériel de défense compris évidemment, donc je veux dire,
12:14on n'a pas rien fait, notre pays n'a pas rien fait,
12:16et il faut continuer à aider l'Ukraine.
12:18Sur la seconde partie de votre question…
12:20– Sur le réarmement.
12:21– Sur le réarmement, c'est aux nations de se réarmer,
12:23mais ce n'est pas un discours nouveau que nous nous portons,
12:25Marine Le Pen en 2012 disait,
12:27il faut que le budget de la défense soit égal à 3%
12:30du produit intérieur brut de notre pays.
12:32Nous l'avons proposé à chaque fois que nous l'avons pu,
12:34depuis 2017 où nous avons des élus, nos députés, nos sénateurs,
12:38je salue le sénateur Joseph Eauchard, sénateur du Nord qui est là,
12:41qui le propose avec nos collègues aussi au Sénat,
12:43on nous a rionné, on nous a dit que c'était faux,
12:45on nous a dit, non vous en faites trop,
12:46et aujourd'hui tout le monde nous dit, il faut se réarmer,
12:48mais on a pris beaucoup de retard là-dedans.
12:50– Je reviens d'un instant sur la menace russe quand même,
12:52parce que vous dites qu'il n'y a pas de menace russe immédiate
12:54sur le territoire européen.
12:55– Quand je vous ai dit elle est multidimensionnelle,
12:57la menace immédiate c'est l'islamisme, je vous ai dit dans ce sens-là,
13:00c'est un petit peu différent.
13:01– Mais Marine Le Pen pensait par exemple que Vladimir Poutine
13:04n'allait pas tenter d'envahir l'Ukraine, jusqu'au dernier jour quasiment.
13:08Est-ce que dans les analyses diplomatiques sur Vladimir Poutine,
13:13vous ne vous êtes pas trompé ?
13:14– Non mais je crois que les choses ont beaucoup changé aussi,
13:17vous savez Vladimir Poutine il a fait évoluer aussi son discours,
13:21le discours de Vladimir Poutine aujourd'hui n'est pas celui
13:23qu'il avait, ne serait-ce que je ne sais plus depuis quand,
13:26il est à la tête de la rue.
13:27– Je vous pose la question, ce que vous dites aujourd'hui,
13:29Emmanuel Macron exagère la menace russe.
13:31– Oui évidemment, Emmanuel Macron on a bien compris,
13:33pour revenir dans le centre du jeu, puisque personne ne l'écoute,
13:36le budget ce n'était pas lui, ce Président en stabulation libre
13:40ne supportait pas de pas être au milieu du jeu.
13:42– Vous misiez la menace russe sur le Ukraine.
13:44– Non on ne le mise pas, vous savez il faut dire aux gens la vérité,
13:47il se pourrait que la vérité fût triste disait Walter Benjamin,
13:49oui la vérité parfois elle est triste, c'est difficile à entendre.
13:52On a toujours essayé de dire aux français la réalité des choses telle qu'elle est,
13:56la menace imminente c'est l'islam radical,
13:58qui n'est pas combattu au niveau auquel il doit être combattu,
14:00on pourrait en reparler.
14:02La menace multidimensionnelle c'est la Russie, elle existe,
14:05il y a d'autres menaces multidimensionnelles,
14:07ne croyez pas que la Chine ne soit pas une menace,
14:09d'autres en matière économique en particulier.
14:11– Mais ça veut dire que vous au pouvoir, vous ménagez Vladimir Poutine,
14:14Donald Trump et vous soutenez l'Ukraine, on ne comprend pas bien.
14:17– On a une relation d'équidistance avec tout le monde,
14:20c'est-à-dire que nous n'avons pas d'amis, nous n'avons que des intérêts,
14:22et c'est ça qui doit nous guider.
14:24On n'a pas d'amis, il n'y a pas des gentils et des méchants,
14:26vous savez Poutine n'est pas particulièrement sympathique,
14:30mais derrière c'est la Russie et c'est le peuple russe,
14:32Trump n'est pas particulièrement sympathique,
14:34il défend ses intérêts de façon belliqueuse.
14:36– En regardant ce que font vos amis et vos partenaires européens,
14:38Viktor Orban par exemple, Giorgia Meloni en Italie,
14:41eux très clairement considèrent qu'il faut ménager la Russie,
14:45qu'il faut également ménager les Etats-Unis.
14:48– Non mais il ne s'agit pas de ménager,
14:50comment voulez-vous ménager les Etats-Unis ?
14:52– C'est ce qu'ils font.
14:54– Moi je vois que ce sont des partenaires,
14:56les Etats-Unis puisque vous y venez, ce sont des alliés,
15:02nous sommes dans l'OTAN avec eux,
15:04ceux qui disent que les Etats-Unis ne sont pas nos alliés,
15:06qu'ils aillent jusqu'au bout de la logique, on verra,
15:08mais ce sont des alliés absolument impitoyables,
15:12parce qu'ils défendent leurs intérêts,
15:14et moi ce que je vois par exemple c'est que l'Union Européenne
15:16dans sa négociation ou en tous les cas dans la réponse
15:18qu'elle aurait tendance à donner à Donald Trump
15:20sur ses hausses de taxes,
15:22elle le fait non pas en défendant les intérêts de la France,
15:25elle le fait en défendant des intérêts qu'elle dit être européens,
15:28mais par exemple lorsqu'on l'Union Européenne
15:30veut taxer le bourbon, on boit assez peu de bourbon en France,
15:32en revanche la réponse des Etats-Unis
15:34ça va être taxer les vins français,
15:36et donc on n'est pas bien défendu par l'Union Européenne,
15:38on n'est pas bien défendu.
15:40– Vous dites qu'il faut aider l'Ukraine,
15:42pourquoi alors vous opposez à une entrée,
15:44immédiate mais à moyen ou long terme,
15:46de l'Ukraine dans l'Union Européenne ?
15:48– Parce que c'est la fin de notre agriculture,
15:50parce que c'est la fin de nos intérêts,
15:52parce qu'un pays qui a un SMIC si bas
15:54qui entrerait dans l'Union Européenne
15:56aurait tendance à tirer vers le bas également notre SMIC,
15:58parce que ce n'est pas notre intérêt,
16:00on peut aider des pays sans vouloir
16:02que le monde entier soit dans l'Union Européenne,
16:04l'Ukraine ce n'est pas notre intérêt,
16:06c'est la fin, je le répète, de notre agriculture,
16:08c'est l'importation de céréales par tonne,
16:10et donc c'est une croix sur notre agriculture.
16:12– Et sans parler d'entrée dans l'Union Européenne,
16:14une entrée dans l'OTAN ?
16:16– Non plus, c'est une provocation sincèrement,
16:18enfin je veux dire si on veut escalader,
16:20si on veut faire en sorte que tout ça s'envenime,
16:22alors jouons à cela,
16:24non, il faut une désescalade,
16:26il faut des gestes de paix,
16:28il faut des gestes de dialogue,
16:30non pas avec des dirigeants politiques
16:32pour lesquels nous n'avons pas de sympathie,
16:34mais parce que derrière nous avons des intérêts,
16:36et derrière, vous savez, on reparlera à la Russie
16:38avec d'autres dirigeants un jour ou un autre,
16:40on parle à des régimes qui ne sont pas des démocraties
16:42parce que c'est notre intérêt,
16:44donc des désescalades, la capacité à se parler,
16:46Jean-Yves Le Drian qui avait été ministre des affaires étrangères,
16:48il parlait à Lavrov,
16:50le ministre russe des affaires étrangères à l'époque,
16:52parce que c'était notre intérêt,
16:54c'est notre seule boussole.
16:56– Je reviens un instant sur le réarmement,
16:58est-ce qu'il faut rendre obligatoire
17:00l'achat de matériel militaire européen,
17:02on appelle ça un « Buy European Act » ?
17:04– En tous les cas, c'est la première étape,
17:06si on veut parler du réarmement
17:08et de la solidarité européenne,
17:10l'idée ce serait quand même que les Européens
17:12achètent du matériel français,
17:14or je vois que les F-35 américains
17:16continuent d'être achetés, à être achetés
17:18par les Européens, c'est la première étape,
17:20c'est la nécessaire étape.
17:22– Se désengager de notre dépendance aujourd'hui
17:24qui est quasi totalement européenne
17:26aux États-Unis,
17:28avec les États-Unis
17:30sur le plan de l'armement,
17:32vous êtes favorable à ça ?
17:34– Nous on a une armée avec un format complet,
17:36beaucoup d'avance, même si Emmanuel Macron
17:38avant d'augmenter les crédits de la Défense
17:40ils avaient considérablement baissé,
17:42CF l'affaire avec le Général de Villiers d'ailleurs à l'époque
17:44qu'il avait remercié,
17:46donc nous on a une armée avec un format complet,
17:48est-ce que ça veut dire qu'elle est
17:50pour le coup au niveau ?
17:52Est-ce qu'il ne faut pas investir dans des drones ?
17:54Est-ce qu'il ne faut pas investir pour un service national
17:56qui forme des réservistes ?
17:58– Vous dites investir mais pas au niveau européen,
18:00vous ne souvenez pas le plan européen ?
18:02– En France parce que nous avons la puissance militaire,
18:04une armée au format complet,
18:06c'est nous qui devons effectivement investir pour notre armée.
18:08– Quand on est dans un jeu entre des blocs
18:10de puissance, les Etats-Unis,
18:12la Chine, vous l'évoquiez,
18:14la Russie, est-ce que
18:16la réponse n'est pas finalement quand même
18:18européenne, sur le plan de l'armement
18:20comme sur le plan commercial que vous évoquiez ?
18:22– Monsieur Bost, il y a déjà la capacité
18:24à s'entraider entre Européens,
18:26c'est dans les textes, un pays européen,
18:28d'ailleurs dans l'OTAN, un pays qui est agressé,
18:30les autres sont effectivement solidaires.
18:32– C'est autre chose,
18:34je veux bien qu'on balaie tout à la vitesse de la lumière,
18:36mais enfin je veux dire, pour le réarmement,
18:38– Sur l'armement, on a compris, c'est lui national,
18:40– Mais pas seulement ça, il faut que les banques jouent le jeu,
18:42c'est-à-dire que les banques soutiennent les entreprises lorsqu'elles font du développement durable,
18:44elles ne soutiennent pas les entreprises de défense,
18:46alors que c'est aussi, en plus c'est rentable,
18:48je vous rappelle que lorsque vous investissez
18:50dans un fonds de défense, c'est 13%
18:52le taux de rentabilité, donc il faut
18:54aller de ce côté-là et relocaliser
18:56aussi des productions, moi j'ai une entreprise
18:58dans ma circonscription à Rouvigny
19:00qui est une entreprise de défense, relocaliser
19:02du matériel de défense, la fabrication
19:04de matériel de défense, la poudre, etc. dans notre pays.
19:06– Mais dans ce contexte,
19:08est-ce que l'Union Européenne n'est pas un outil
19:10sur lequel la France peut
19:12s'appuyer davantage
19:14pour répondre à ces nouveaux défis ?
19:16– Non, parce que l'Union Européenne, le grand fantasme
19:18de Mme van der Leyen et de M. Macron, c'est l'armée européenne,
19:20c'est-à-dire transférer finalement
19:22une partie de notre souveraineté, de notre capacité
19:24de décision à d'autres, de notre pouvoir,
19:26on va donner notre pouvoir,
19:28ce qu'on a fait grâce aux efforts des Français, à d'autres.
19:30Donc ça non, c'est pas la réponse.
19:32Eux c'est leur grand rêve, ils ne s'en cachent pas d'ailleurs.
19:34Ils veulent regarder ce que disait
19:36Mme Valérie Ayé,
19:38qui était, je le rappelle, la tête de liste
19:40aux européennes de M. Macron,
19:42parce qu'on a un peu oublié.
19:44Elle voulait qu'effectivement
19:46on puisse avoir une armée européenne.
19:48La même Valérie Ayé qui dit d'ailleurs qu'il faut
19:50qu'on empêche la Hongrie
19:52de voter, qu'on exclue
19:54la Hongrie, je crois, des votes.
19:56Bon, alors que c'est une démocratie
19:58et qu'elle n'est pas d'accord. Je veux dire, tout ça
20:00à un moment, démontre une chose, ils veulent
20:02qu'il y ait une supériorité de l'Union
20:04européenne dans tous les domaines.
20:06Dans la défense, dans les affaires étrangères,
20:08dans les relations internationales, dans la santé,
20:10dans l'immigration, dans la santé de l'immigration.
20:12On a vu ce que ça avait donné, merci, on a payé.
20:14Sur le plan commercial, dans la
20:16guerre qu'a engagée Donald Trump
20:18avec des droits de douane, pour l'instant
20:20c'est de plus de 25%, menace de plus
20:22de 200% sur les alcools par exemple,
20:24est-ce que là, la réponse doit être
20:26européenne ou pas ?
20:28Est-ce que vous raisonnez en nation ?
20:30Elle doit être de deux ordres.
20:32D'abord, on doit effectivement avoir des droits de douane
20:34face aux Etats-Unis sur des
20:36filières qui peuvent les impacter.
20:38Je veux dire que ce soit, je le disais
20:40tout à l'heure, le Bourbon,
20:42comme le fait l'Union européenne, ça impacte nos agriculteurs
20:44en retour, donc c'est quand même pas très intelligent.
20:46Il faut taxer tous les produits agricoles ? Non, il faut taxer
20:48là où ça peut les impacter, par exemple leur tech, les GAFA.
20:50C'est là où ils seront
20:52effectivement impactés, donc ça c'est le premier levier.
20:54Le deuxième levier, il est intérieur.
20:56Et pas seulement, il est aussi en matière de
20:58politique européenne, c'est que si on veut faire face
21:00si on veut être
21:02rapide dans
21:04le redressement économique de notre pays, notre capacité
21:06de résistance, il faut s'en donner les moyens.
21:08Il faut arrêter de dépendre
21:10de discours et de méthodes européennes
21:12qui consistent à assassiner nos entreprises,
21:14de normes et de taxes.
21:16On est en train de crever de ça. Attendez, pour être bien d'accord, pour attaquer la tech,
21:18là c'est à l'échelle européenne ?
21:20Bien sûr, c'est des taxes évidemment,
21:22à l'échelle européenne.
21:24Non mais là, c'est le niveau de coordination
21:26normale de l'Union Européenne.
21:28Pour le Wall Street Journal,
21:30un journal proche des Républicains,
21:32la guerre commerciale engagée par Donald Trump
21:34est jugée la plus stupide de l'histoire.
21:36C'est aussi votre...
21:38Non mais je comprends ça, parce qu'aller vers des
21:40guerres commerciales, c'est effectivement
21:42laisser un moment, y laisser des plumes
21:44des deux côtés, probablement.
21:46Donc il faut plutôt trouver des voies
21:48si ce n'est d'apaisement,
21:50qui nous permettent de défendre nos intérêts au mieux.
21:52Vous aviez parlé, vous, de protectionnisme,
21:54avec utiliser les droits de douane
21:56et les barrières douanières.
21:58Je viens de vous en parler. Je pense qu'il faut taxer
22:00les domaines dans lesquels...
22:02Vous dites qu'il ne faut pas s'engager dans une guerre commerciale
22:04et en même temps vous dites qu'il faut utiliser des armes...
22:06Mais ça c'est le jeu international depuis toujours.
22:08Tous les accords internationaux font en sorte que chaque pays
22:10défend à minima ses intérêts.
22:12Le problème c'est que c'est à minima bien souvent.
22:14Je disais, l'Union Européenne, on lui a transféré
22:16cette capacité à taxer
22:18et en fait elle taxe uniquement des produits,
22:20enfin pas uniquement, mais elle taxe en tous les cas
22:22des produits dont nous, nous sommes victimes en retour.
22:24Qu'on taxe
22:26les jeans, puisque c'était ça aussi,
22:28qu'on taxe du textile américain,
22:30à la limite,
22:32peut-être que nous, en retour,
22:34on n'aura pas de hausse de taxes sur ce qu'on peut exporter,
22:36bien que sur le luxe ça peut poser
22:38question aussi, mais ne donnons pas
22:40à l'Union Européenne la capacité,
22:42encore une fois, de décider pour nous.
22:44Parmi les mesures controversées,
22:46les annonces controversées de Donald Trump
22:48ces dernières semaines,
22:50la dernière en date, c'est son intention
22:52de supprimer le ministère de l'Éducation.
22:54Qu'est-ce que vous en pensez ?
22:56J'en ai rien à faire.
22:58J'en ai rien à faire, je veux dire, les Américains
23:00choisissent qui ils veulent, c'est une démocratie.
23:02Pourquoi voulez-vous que je commente
23:04de mon point de vue
23:06de français ? Je ne suis pas un
23:08Américain, les Américains ne sont pas des Européens
23:10qui parlent anglais, ils ont un autre système de valeurs,
23:12ils ont fait des choix politiques,
23:14ils avaient le choix entre une dingue, Kamala Harris,
23:16et un président sortant,
23:18en tout cas, qu'ils avaient déjà connu,
23:20dont on connaît aussi les excès,
23:22Donald Trump.
23:24Voilà, vous donnez votre avis sur la suppression du ministère de l'Éducation.
23:26Nous, en tous les cas,
23:28on ne souhaite pas un jour que dans notre pays
23:30il n'y ait plus de ministère de l'Éducation. C'est vrai qu'on souhaite au contraire
23:32qu'il y ait un ministère de l'Éducation qui reprenne
23:34bien les rênes de ce que doit être
23:36l'éducation dans notre pays. Mais c'est un choix
23:38des Américains. Pourquoi voulez-vous
23:40qu'on commente et qu'on juge
23:42les choix des grandes démocraties
23:44qui font des choix qui...
23:46Vous ne tombez pas dans une forme de relativisme ?
23:48Mais non, je veux dire, c'est leurs affaires
23:50domestiques, leurs affaires intérieures.
23:52Et puis en plus, comparer
23:54la France aux États-Unis, qui n'a
23:56rien à voir, il y a un gouvernement fédéral,
23:58il y a des États, enfin je veux dire,
24:00tout ça n'a rien à voir avec notre organisation.
24:02La question, Sébastien, je suis venu derrière cette question-là,
24:04c'est est-ce que Donald Trump n'est pas en train
24:06finalement de ternir
24:08l'image de ce que donne
24:10un pouvoir populiste
24:12et nationaliste ?
24:14Écoutez, quand il a été
24:16élu, moi je vois qu'il n'avait pas
24:18par exemple été
24:20un homme de conflit, il avait plutôt travaillé
24:22à la résolution d'un certain nombre
24:24de conflits internationaux. Je vois qu'en
24:26matière économique, et c'est probablement pour ça
24:28que les Américains l'ont réélu,
24:30il avait fait en sorte que ce pays
24:32soit un pays du plein emploi et d'un dynamisme économique
24:34qu'on pourrait envier.
24:36Qu'il y ait probablement
24:38des échecs ou des choses qui peuvent
24:40nous heurter, probablement, mais encore
24:42une fois, mes modèles
24:44ne sont pas à l'extérieur de mes frontières.
24:46Non mais ça ne répond pas à ma question.
24:48Est-ce que la façon de faire de
24:50Donald Trump
24:52peut donner une image
24:54de l'application
24:56d'un programme populiste et nationaliste ?
24:58Peut donner ?
25:00Écoutez, moi je ne suis pas persuadé que lorsqu'on
25:02regarde la France de l'extérieur et qu'on voit ce qu'a fait Emmanuel Macron
25:04de notre pays avec ses 3000 milliards
25:06d'euros de dettes, je ne suis pas persuadé
25:08d'ailleurs en lisant la presse internationale,
25:10je pense qu'il est étrié, je vois qu'il est étrié
25:12et donc notre pays avec. Je peux me persuader
25:14que le modèle de M. Mélenchon qui est M. Maduro
25:16au Venezuela paraissent comme
25:18étant un modèle de réussite.
25:20Donc gardons-nous des comparaisons
25:22qui ne sont pas raisons. Chaque pays a ses spécificités.
25:24Donald Trump a pour lui
25:26de défendre les intérêts des Américains.
25:28Moi je vous le répète, j'aimerais enfin
25:30que dans notre pays, un président, en tous les cas
25:32le président de la République, demain défendre les intérêts des Français.
25:34Vous ne voulez pas commenter
25:36ce que fait Donald Trump ? Je commente d'ailleurs, je le fais.
25:38Mais je ne juge pas, c'est aux Américains
25:40jugés. S'ils ne sont pas contents, ils voteront pour un autre.
25:42En tout cas il y a des idées qui peuvent inspirer.
25:44Jordan Bardella dit qu'il
25:46voudrait créer un ministère chargé de l'efficacité
25:48gouvernementale pour, dit-il, faire
25:50le grand ménage. Est-ce qu'il faut réduire
25:52le nombre de fonctionnaires sur le modèle
25:54d'Emmanuel Musk ? Non mais si vous voulez, on ne peut pas commencer
25:56par est-ce qu'il faut réduire le nombre de fonctionnaires ? Vous parlez
25:58de quel fonctionnaire ? Vous parlez de quel fonctionnaire ?
26:00Vous parlez de la police ?
26:02Je salue d'ailleurs Mathieu Vallée, député européen
26:04qui connaît bien le dossier.
26:06Vous parlez des infirmiers ? Non.
26:08Il dit d'abord qu'il y a
26:10des dépenses qui, aujourd'hui,
26:12coûtent très cher aux Français et qui ne produisent
26:14aucun résultat. Je vous donne
26:16quelques exemples pour imager
26:18ce que je vous dis. Dans notre pays, nous avons
26:20des organismes qui coûtent très cher.
26:22Je pense au Conseil économique et social.
26:2445 millions d'euros par an, le directeur général.
26:2615 000 euros de salaire par mois.
26:28Du coup, ça ne sert à rien. On nomme des copains,
26:30ça ne sert à rien. Ils rendent des avis qui ne sont
26:32lus par personne. On supprime l'organisme ?
26:34Oui, on supprime tous ces organismes-là.
26:36Je vous donne d'autres exemples. Nous avons des organes
26:38qui abritent les amis du pouvoir.
26:40Et on les découvre lorsqu'ils y sont nommés.
26:42Par exemple, vous avez M. Isard qui était député battu
26:44de l'Essonne, qui devient délégué interministériel
26:46sur la consommation.
26:48Vous avez Mme Couillard, ministre battu
26:50aux élections, qui devient déléguée
26:52dans une structure de promotion
26:54de l'égalité hommes-femmes. Ça suffira à faire une économie substantielle ?
26:56Il y en a encore beaucoup d'autres qui ont été chiffrés
26:58à plusieurs milliards. Donc si vous voulez,
27:00si ça sert à recaser les battus du suffrage universel,
27:02les macronistes battus,
27:04qui pourraient quand même faire autre chose que de demander aux Français
27:06de continuer à payer leur loyer.
27:08Handicap aussi,
27:10notre pays, à travers une espèce de
27:12sur-administration des avis.
27:14Ça produit de la norme, ça produit
27:16de l'avis. Ça empêche finalement
27:18la fluidité nécessaire. Oui, là, il y a un grand ménage
27:20à faire. Donc vous virez des fonctionnaires ?
27:22Non, je reviens. Mais non, je ne vous ai pas
27:24dit tout. D'ailleurs, les gens dont je vous ai parlé
27:26ne sont pas, pour la plupart, fonctionnaires.
27:28Donc vous avez une obsession sur les fonctionnaires,
27:30les pauvres, qui n'en vendent pas tant.
27:32Puisque vous parlez d'agence de l'État,
27:34il n'y a pas mal de fonctionnaires dans les agences de l'État, notamment.
27:36Et notamment à travers une sorte de
27:38sur-administration à l'échelon
27:40local, à l'échelon régional,
27:42un ménage probablement à faire.
27:44Et qu'on a besoin de fonctionnaires,
27:46effectivement, dans la police, dans la sécurité,
27:48dans la santé, dans l'éducation.
27:50Donc ça veut dire que ce n'est pas du tout
27:52la tronçonneuse du président argentin.
27:54C'est le bistouri.
27:56C'est-à-dire faire du sur-mesure,
27:58regarder exactement, précisément
28:00où sont nos besoins.
28:02C'est votre allié Éric Ciotti, d'ailleurs, qui parle de tronçonneuse.
28:04Oui, mais Éric Ciotti parle comme il en veut.
28:06Il a trouvé que ça imaginait probablement sa proposition politique.
28:08Moi, je parle de bistouri.
28:10C'est un peu plus précis.
28:12Sébastien Chenu, vous restez avec nous pour la seconde partie
28:14de ce Grand Jury dans un instant.
28:16A tout de suite.
28:22Générique
28:24Générique
28:26Suite du Grand Jury
28:28Présenté par Olivier Bost
28:30Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national
28:32et député du Nord, et notre invité
28:34Perrine Tarnot de Public Sénat
28:36et Loris Boischot du Figaro
28:38sont à mes côtés.
28:40Le Grand Jury, l'actualité de la semaine.
28:42Encore une question
28:44internationale,
28:46Sébastien Chenu. Le Parisien écrivait hier
28:48au sein du RN, peu nombreux sont les cadres
28:50qui savent vraiment qui conseille
28:52Marine Le Pen en matière de relations internationales.
28:54Vous êtes un cadre du RN.
28:56Savez-vous qui conseille
28:58Marine Le Pen sur le plan diplomatique ?
29:00Pourquoi vous pensez que Marine Le Pen a le besoin de
29:02Spin Doctor qui lui souffle à l'oreille ?
29:04Marine Le Pen a été députée européenne pendant des années.
29:06Marine Le Pen a, je crois, une excellente connaissance
29:08des rapports de force
29:10à l'international. Elle est reconnue comme un acteur majeur.
29:12Elle a été reçue par le président du Tchad,
29:14un pays ami de la France.
29:16Donc vous n'avez pas besoin de personne en matière...
29:18Il n'y a pas besoin de personne. Il y a des gens qui travaillent.
29:20Il y a des députés européens. Je signalais la présence
29:22de Mathieu Vallée ici.
29:24Mais nous avons des gens qui connaissent
29:26particulièrement bien les relations internationales.
29:28Il n'y a pas de conseiller occulte. Et puis ce qui est
29:30simple avec Marine Le Pen, c'est que lorsqu'elle pense
29:32quelque chose, elle le dit. Elle n'a pas besoin de gens...
29:34Justement, aller au Tchad, comme elle l'a fait,
29:36pour critiquer la
29:38diplomatie française, est-ce que c'est bien patriote ?
29:40Non, elle n'a pas fait pour critiquer la diplomatie française.
29:42Elle a dit que...
29:44Le Tchad a rompu
29:46par exemple nos accords de défense
29:48il y a quelques années. Donc on va devoir réorganiser
29:50un jour une relation,
29:52qu'elle soit en matière de défense,
29:54en matière de sécurité...
29:56Voilà, mais donc on va devoir réorganiser...
29:58Ça veut dire qu'on va devoir réorganiser
30:00un jour la relation entre
30:02la France et un certain nombre de pays africains.
30:04Et ça ne se fera pas, évidemment pas avec Emmanuel Macron,
30:06puisqu'il ne sera pas, a priori...
30:08Pour l'instant, ça se fait avec la Russie et Vladimir Poutine.
30:10Mais justement, le fait que Marine Le Pen y aille,
30:12montre que si demain elle est élue, si
30:14la France est l'Élise présidente de la République,
30:16elle sera capable justement, parce qu'elle est déjà prise
30:18au sérieux, parce qu'elle est déjà un interlocuteur
30:20pris au sérieux, de réorganiser
30:22ces rapports-là. Jordan Bardella
30:24va en Israël la semaine prochaine.
30:26Cela est décrit comme une ultime étape
30:28de dédiabolisation. Est-ce que ça
30:30referme définitivement
30:32l'histoire antisémite du RN ?
30:36Le RN n'a aucune histoire antisémite.
30:38Vous faites une erreur grossière, Olivier Bost.
30:40Vous faites une erreur grossière.
30:42Oui, mais le RN n'est pas le RN
30:44justement. Et sa présidente...
30:46Son origine politique. Et sa présidente
30:48justement, sur ces
30:50sujets-là, avait rompu avec
30:52le fondateur du RN.
30:54Donc vous ne pouvez pas dire que le RN est une histoire
30:56antisémite. Vous faites une grossière erreur.
30:58Permettez-moi de vous le dire.
31:00Je me souviens que Marine Le Pen,
31:02dans les années 2000, avait été
31:04refusée. Son entrée avait été refusée en Israël.
31:06Donc c'est quand même un tournant dans l'histoire
31:08de votre parti. C'est une évidence.
31:10Aujourd'hui, le RN soit devenu
31:12le bouclier face aux montées
31:14antisémites dans notre pays. Le bouclier
31:16de la communauté juive. Mais pas seulement de la lutte
31:18contre l'antisémitisme. C'est une réalité.
31:20Et Jordan Bardella est invité par le
31:22ministre de la Diaspora. Donc ils vont parler
31:24de la lutte contre l'antisémitisme. Pourquoi ?
31:26Parce que le ministre israélien de la Diaspora
31:28considère que nous sommes les acteurs
31:30majeurs, probablement demain,
31:32pour pouvoir mieux lutter
31:34contre cette hausse de l'antisémitisme
31:36qui, je vous rappelle, atteint
31:38des niveaux insupportables dans notre
31:40pays. J'aurais aimé, moi, qu'Emmanuel Macron, par
31:42exemple, marche au moment de la marche
31:44contre l'antisémitisme. On ne l'a pas vu.
31:46Est-ce pour autant le moment opportun pour aller
31:48en Israël alors que les bombardements reprennent sur
31:50Gaza ? Il n'y a jamais de moment
31:52inopportun pour lutter contre l'antisémitisme.
31:54Oui, c'est le moment opportun parce que
31:56les faits d'antisémitisme dans notre
31:58pays, mais pas seulement dans notre pays, d'ailleurs, c'est
32:00partout, le cas aussi en Europe,
32:02sont en hausse de façon très nette.
32:04Le problème, c'est qu'ici, en France, ces faits
32:06sont générés aussi dans un climat politique
32:08qui est alimenté par
32:10la France insoumise, la France
32:12islamiste. La France,
32:14ce parti qui, dont les
32:16discours, les manifestations, les élus
32:18qui brassent, mettent en danger, mettent
32:20des cibles sur nos compatriotes.
32:22Donc, oui, ici, il y a un phénomène
32:24qui est plus dense et qui a été alimenté, évidemment,
32:26par les désistements soutenus par Gabriel Attal,
32:28les macronistes, LR, pour faire élire des gens
32:30de la LFD. Ça, c'est la lutte contre l'antisémitisme,
32:32mais il y a aussi le contexte, évidemment,
32:34géopolitique en Israël. Et les élus
32:36que va rencontrer Jordan Bardella ?
32:38Des sionistes qui sont radicaux,
32:40qui sont contre la solution à deux États
32:42en Israël, qui sont pour l'annexion
32:44intégrale de Gaza.
32:46Est-ce que ça, ce sont des personnalités
32:48fréquentables pour Jordan Bardella ?
32:50Mais nous leur redirons, je vous l'ai dit tout à l'heure, nous parlons
32:52à tout le monde, nous leur redirons notre position.
32:54C'est celle de deux États.
32:56Israël et Palestine.
32:58C'est notre position, depuis toujours,
33:00nous n'en varions pas et nous continuerons à la défendre
33:02et Jordan Bardella le répétera.
33:04Mais est-ce que là, ce n'est pas aussi une position du Rassemblement National
33:06qui va embarrasser la position diplomatique
33:08de la France ?
33:10Non, la position à deux États,
33:12c'est aussi celle que défend la France.
33:14Non, mais on va rencontrer ces personnalités-là.
33:16Est-ce que vous condamnez les bombardements contre Gaza
33:18qui ont repris ? Est-ce que vous condamnez l'annexion de la Cisjordanie ?
33:20Non, mais tant que
33:22le Hamas est à la manœuvre,
33:24vous ne pouvez pas entrer
33:26dans une discussion qui est celle
33:28de dire, ah mais finalement, la façon dont Israël se défend
33:30est insupportable.
33:32Israël a été attaqué par des organisations
33:34terroristes, Israël se défend,
33:36Israël a le droit de se défendre
33:38et on a le devoir d'être à côté d'Israël.
33:40Le Grand Jury,
33:42tout est politique.
33:44Alors, on vient de l'évoquer, mais hier, il y a eu des manifestations
33:46dans plusieurs dizaines de villes contre le racisme,
33:48l'antisémitisme et contre l'extrême droite.
33:50Est-ce que vous dites, tout le monde
33:52a le droit de manifester ?
33:54Ah oui, tout le monde a le droit de manifester dans notre pays.
33:56Ce n'était pas une manif contre le racisme, c'était une manif de soutien
33:58à la Palestine. D'ailleurs, tous les slogans,
34:00intégralement, étaient
34:02des slogans de soutien à la Palestine.
34:04On découvre quoi ? On découvre qu'en France,
34:06on a un parti pro-islamiste,
34:08la France Insoumise,
34:10qui déteste Israël au point d'organiser des
34:12manifestations dans le pays. Ils ont été
34:14boostés, d'ailleurs, tous ces gens-là, je le disais tout à l'heure,
34:16par ceux qui, aujourd'hui, font mine de
34:18s'en émouvoir. Et puis, on découvre aussi que...
34:20Ce n'était pas des manifestations contre le racisme,
34:22mais des manifestations contre Israël, c'est ce que vous dites.
34:24Oui, c'était des manifestations contre Israël et pour la
34:26Palestine. Et puis, on voit les socialistes
34:28dans leur éternelle hypocrisie,
34:30qui, un coup, se bouchent le nez sur Jean-Luc Mélenchon,
34:32mais qui rampent dès qu'il donne un petit
34:34coup de sifflet. Donc, voilà ce qu'on voit.
34:36La réalité, cette manifestation,
34:38elle n'avait rien d'une manifestation
34:40apaisante, elle n'avait rien
34:42d'une manifestation qui permet aux gens
34:44qu'ils soient
34:46universalistes. Pendant des années, moi, j'ai vu des
34:48manifs contre le racisme, où les gens disaient qu'il faut
34:50vivre ensemble, etc. C'était universaliste.
34:52Là, ce n'est pas du tout ça. Il y a une hiérarchie
34:54des victimes.
34:56En fait, c'est des revendications
34:58d'une hiérarchisation
35:00des victimes. Eh bien, moi, je pense que
35:02tout ça est très malsain, tout ça
35:04est organisé, tout ça est à dessin
35:06électoral, et tout ça,
35:08évidemment, détruit,
35:10grignote notre société. Pour autant, ce sont des
35:12manifestations qui se sont déroulées dans le calme, avec
35:14seulement cinq interpellations. Oui, il n'y avait personne, en fait.
35:16Il y avait très peu de gens. C'était un vide
35:18total. Alors ça, on peut se réjouir. La réalité, c'est que
35:20c'était très malsain, c'était très
35:22malaisant, mais c'était
35:24un bide. Il n'y avait que l'extrême-gauche
35:26la plus radicale, dont on voit
35:28qu'elle est encore loin d'être majoritaire
35:30ou de pouvoir parler à beaucoup
35:32de gens dans notre pays. Oui, c'était un bide, surtout,
35:34ces manifestations. C'est vrai qu'on aurait dû commencer par ça et se dire
35:36c'était un sacré bide, quand même.
35:38Gérald Darmanin, le ministre de la Justice, défend
35:40l'idée, dans le JDD, que
35:42les étrangers condamnés fassent leur peine
35:44dans leur pays pour désengorger
35:46nos prisons. Il a pris une circulaire
35:48pour que les étrangers éligibles à ces
35:50expulsions soient repérés. En soi,
35:52c'est une bonne idée ? Quel bel hommage.
35:54Gérald Darmanin nous dit donc qu'il y a un lien
35:56entre immigration et insécurité.
35:58C'est ce que nous disons
36:00depuis, je ne sais pas,
36:02trente ans, quarante ans,
36:04ce que le Rassemblement National
36:06dit partout. Oui, il y a un lien,
36:08il faut ouvrir les yeux, entre
36:10les deux. Gérald Darmanin dit
36:12à travers ça autre chose. Il dit
36:14l'échec total,
36:16depuis huit ans, de la politique de Macron
36:18en matière pénitentiaire, tant sur le
36:20volet justice que sur la construction de prisons.
36:22Je vous rappelle que c'était 17 000 prisons
36:24qu'Emmanuel Macron avait proposées de construire
36:2617 000 places, pardon,
36:28oui, 17 000 places de prison
36:30et qu'il en a construit,
36:32je crois, peut-être 4 000,
36:34je ne veux pas me tromper, mais enfin
36:36on est très très loin du chiffre. Donc oui,
36:38il y a un lien avec l'immigration. Oui, on ne construit pas
36:40assez de places de prison. Oui, notre pénitentiaire,
36:42nos agents de la pénitentiaire ne sont pas assez soutenus,
36:44assez reconnus, assez formés,
36:46assez rémunérés. Sur tout ça,
36:48ils sont en échec. Je salue ce pas.
36:50Moi, je trouve qu'il y a un pas
36:52qui peut aller dans le bon sens, mais
36:54il n'est pas immense. On a l'air de se dire
36:56c'est une révolution incroyable, il faut
36:58essayer de renvoyer les étrangers
37:00qui sont dans nos prisons, dans leur pays d'origine.
37:02Oui, mais enfin, on le dit depuis toujours,
37:04c'est bien d'ouvrir les yeux. Vous savez, c'est dans la Bible, ce sont
37:06des aveugles qui guident des aveugles. Il était écrit ça,
37:08je crois. Eh bien, c'est un peu ça,
37:10ce gouvernement. Heureusement, ils peuvent compter
37:12sur l'Assemblée nationale pour leur ouvrir les yeux
37:14et secouer un peu tout ça
37:16depuis des années ou une année après.
37:18On a vu le gouvernement, cette semaine,
37:20se diviser sur la question du voile
37:22dans le sport. J'ai aussi entendu
37:24le président du Rassemblement national, Jordan Bardella,
37:26qui a défendu, de nouveau,
37:28cette semaine, lui, l'interdiction
37:30totale du voile dans la sphère publique
37:32et, à terme, dans la rue.
37:34Est-ce que c'est ce que vous souhaitez, vous également ?
37:36Non, ce que Jordan Bardella
37:38dit très exactement, c'est qu'il faut faire évoluer la loi de 2004.
37:40La loi de 2004, ce n'est pas...
37:42C'est d'ailleurs la manifestation
37:44dans les écoles, les collèges et les lycées
37:46d'un outil qui revendiquerait
37:48son appartenance à une religion.
37:50Donc, il faut la faire évoluer de façon à ce que,
37:52effectivement, dans tout ce qui est
37:54la sphère, les bâtiments publics,
37:56les administrations, les entreprises publiques, etc.
37:58Les universités aussi, alors ? Les universités.
38:00On puisse aller, effectivement, vers l'interdiction du voile.
38:02Dans les espaces publics, mais Jordan Bardella a également évoqué
38:04la rue. Non, il a dit que c'était
38:06à terme, peut-être, l'objectif. Oui, à terme, c'est ce que j'ai dit.
38:08Mais qu'il faut y aller par étapes, par principes,
38:10pour ne pas brutaliser... Attentatoire à la laïcité.
38:12Non, ce n'est pas attentatoire à la laïcité. La laïcité,
38:14c'est aussi la liberté de pratiquer sa religion. Absolument, et de s'habiller
38:16comme on veut. Mais le voile, c'est
38:18un outil de revendication de
38:20l'islamisme, de l'islam radical. Regardez,
38:22à chaque fois qu'un État
38:24devient et est pris en main
38:26par les islamistes, ils voilent les femmes.
38:28Non, madame, parce que, je vous le dis,
38:30nous menons une guerre contre l'islamisme.
38:32L'islamisme, il a un certain nombre
38:34de manifestations
38:36visibles. Vous voulez interdire
38:38le voile dans la rue ? Non, dans l'espace
38:40public, peu à peu, nous souhaitons
38:42le faire reculer. Nous allons commencer par là
38:44où l'État a autorité.
38:46C'est-à-dire, d'abord, c'est faire
38:48en sorte que le voile
38:50disparaisse de notre société. C'est un sujet sur lequel
38:52avait été évoqué par Marine Le Pen avant
38:54l'élection présidentielle de 2022. Nous souhaitons que le voile...
38:56Ensuite, elle avait dit que c'était une histoire
38:58trop compliquée. Ça, c'était entre les deux tours
39:00de la présidentielle. Pour le
39:02programme 2027 du
39:04RN, est-ce qu'il y aura l'interdiction du voile
39:06dans l'espace public et dans la rue
39:08à terme ? Il faut identifier
39:10les signes qui sont les signes
39:12symboles de l'islamisme.
39:14La...
39:16Le Burkini, la Burka
39:18sont des signes de manifestation
39:20de l'islamisme. Une fois que vous avez identifié
39:22ces signes, il faut les interdire.
39:24Vous avez des signes dans notre pays qui sont
39:26identifiés à des idéologies qui sont
39:28interdites. Eh bien, interdisons l'idéologie
39:30islamisme et interdisons les signes
39:32qui la représentent. Vous dites aux Français
39:34qui portent le voile qu'elles portent un
39:36symbole de l'idéologie islamiste. Bien souvent
39:38d'ailleurs, parfois, elles le font sous la
39:40pression. Elles le font parfois certaines
39:42de façon innocente et je pense
39:44que c'est parce que nous avons la capacité
39:46à faire évoluer les choses étape par étape
39:48en commençant par les entreprises publiques, par
39:50les universités qu'elles prendront évidemment conscience
39:52de cela parce que c'est un signe d'infériorisation
39:54de la femme. Et ça, tous les experts
39:56le reconnaissent. Le voile, c'est un signe
39:58d'enfermement, d'infériorisation
40:00et dans une république laïque telle que la nôtre,
40:02nous n'avons pas à le supporter. Donc vous voulez l'interdire
40:04dans la rue ? Mais à terme, nous voulons le faire
40:06disparaître de notre société. Nous souhaitons que le
40:08voile puisse être effacé de notre société.
40:10Evidemment pas dans le cadre du privé.
40:12Chacun chez soi fait ce qu'il veut. Je vois
40:14encore vous parler de Jordan Bardella qui défend l'idée
40:16de capitalisation pour notre système
40:18de retraite. Est-ce que vous, il est favorable ?
40:20Non, il n'a pas défendu ça. Il dit une part de capitalisation.
40:22Non, mais il n'a pas défendu ça. Il a dit qu'il y avait
40:24certains qui pouvaient avoir recours à la capitalisation
40:26et qu'on n'était pas là pour les empêcher d'avoir recours
40:28à cette capitalisation. La capitalisation...
40:30Aujourd'hui, ça existe.
40:32Aujourd'hui, ce n'est pas le chemin vers lequel nous allons
40:34sur les retraites parce que nous, nous pensons
40:36que c'est un choix de société. Et vous savez très bien
40:38que le choix de société que nous défendons, c'est celui
40:40de promouvoir d'ailleurs la préservation des retraites
40:42pour les carrières longues, c'est-à-dire avant 20 ans.
40:44C'est-à-dire pouvoir partir quand on a
40:46ses 40 annuités à 60 ans
40:48et après de façon plus
40:50progressive jusqu'à 62 ans avec 42
40:52années d'annuités. C'est ça le projet que nous
40:54défendons. C'est évidemment pas ce que défend
40:56mais c'est peut-être vers ça que vous vouliez m'amener.
40:58Ce que défend aujourd'hui le gouvernement,
41:00ni d'ailleurs plus personne.
41:02Jordan Bardella a parlé de capitalisation, ça existe
41:04déjà aujourd'hui, donc il parlait bien d'une extension
41:06de la capitalisation. Non, parce qu'il y en a qui considèrent
41:08qu'il faille pouvoir empêcher
41:10cette capitalisation. Il ne parle pas d'une extension
41:12de la capitalisation. Ça fait partie du jeu, ça existe
41:14la capitalisation. C'est un mode de financement de la retraite.
41:16Est-ce que vous attendez encore quelque chose du conclave sur les retraites
41:18ou est-ce qu'il faut y mettre un terme ?
41:20Non, pas grand-chose. En fait, ça dit quoi
41:22ce conclave ? Que le gouvernement a cherché à gagner du temps,
41:24que la parole du Premier ministre n'a aucune valeur,
41:26qu'il a raconté n'importe quoi, qu'il a acheté
41:28le Parti Socialiste pour pas cher.
41:30Bon, vous me direz, ça vaut pas grand-chose non plus
41:32le Parti Socialiste. Peut-être que le contexte économique, géopolitique,
41:34budgétaire s'est durci. Et quel est le rapport ?
41:36Et que François Bayrou
41:38estime qu'on ne peut plus repasser à l'âge légal
41:40de départ à la retraite à 62 ans.
41:42D'accord, donc en fait,
41:44Vladimir Poutine, tous les Français
41:46doivent se serrer la ceinture. Donald Trump,
41:48tous les Français doivent faire une croix
41:50sur leur retraite. Sincèrement, c'est pas sérieux.
41:52Ce n'est pas une réalité économique ?
41:54Non, ce n'est pas sérieux.
41:56Les Français font des efforts
41:58depuis de longues années déjà
42:00et sont pressurés d'impôts.
42:02Il y a de mauvaises dépenses dans notre État.
42:04Nous l'avons dit, on en a cité tout à l'heure
42:06quelques-unes qui vous paraissaient peut-être anecdotiques
42:08mais elles ne le sont pas tant que ça.
42:10Il y a aussi la nécessité, je pense,
42:12à revoir le système des retraites, à en faire une autre priorité.
42:14Donc vous, vous n'êtes pas de ceux qui disent aux Français
42:16il va falloir faire des efforts.
42:18Non, les Français font déjà beaucoup d'efforts.
42:20L'État doit faire des retraites. Je vous rappelle que
42:22le système des retraites aujourd'hui, il est excédentaire.
42:248 milliards et demi. Dans quelques années,
42:26il va être déficitaire. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que
42:28cette réforme des retraites qu'a fait Emmanuel Macron,
42:30elle ne répond pas à la question du financement.
42:32C'est-à-dire que là aussi, on nous a raconté n'importe quoi.
42:34Donc, c'est un choix de société, les retraites.
42:36Le système va être déficitaire, vous ne pouvez pas dire
42:38il faut en venir à 60 milliards d'annuités.
42:40Non, mais vers quoi ?
42:42Je vous ai dit ce que nous souhaitions, mais vers quoi il faut aller ?
42:44Vous savez que vous avez un retraité sur deux
42:46qui arrive à la retraite sans emploi.
42:48C'est l'employabilité des seniors, pas seulement
42:50la natalité, des emplois qui soient
42:52des emplois mieux qualifiés, plus productifs.
42:54Il y a plusieurs leviers, mais c'est ça
42:56un choix de société, c'est-à-dire décliner
42:58les propositions qui permettent d'arriver
43:00à ce choix de société tout au long de l'année.
43:02Ça ne se fait pas en un quart d'heure.
43:04Vous défendez toujours l'abrogation de la réforme Macron.
43:06Oui, bien sûr. Et nous sommes les seuls, monsieur.
43:08Car à l'Assemblée nationale, lorsque nous l'avons proposée,
43:10la gauche ne la vote pas.
43:12Parce qu'elle refuse de s'associer à vos propositions.
43:14Oui, mais ils tapent sur des casseroles dans la rue
43:16sur la réforme des retraites. On leur amène sur un plateau
43:18à l'Assemblée nationale la possibilité
43:20de l'abroger. Ils ne la votent pas
43:22parce que c'est le Rassemblement national.
43:24Avec des gens comme ça, les Français sont bien défendus.
43:26Je note que vous êtes revenu à 60 ans.
43:28Mais toujours sur les carrières longues, avant 20 ans.
43:30Nous avons toujours ce marqueur
43:3240 annuités, avant 20 ans, carrière longue.
43:34Si la démarche de François Bayrou,
43:36lancée avec ce fameux conclave,
43:38n'aboutit pas, est-ce que cela peut vous pousser
43:40à voter une censure ?
43:42Nous, on ne s'empêche de rien.
43:44Grâce à nous, les Français ont pu voir...
43:46Ma question est précise. Est-ce qu'un échec sur les retraites,
43:48ça veut dire qu'il faut censurer François Bayrou ?
43:50Grâce à nous, les Français ont pu
43:52voir leurs retraites réindexées.
43:54Je rappelle que si nous n'avions
43:56pas censuré le gouvernement Barnier,
43:58il y avait une désindexation des retraites.
44:00Donc on a déjà montré qu'on était capable de préserver
44:02la retraite des Français. Si demain,
44:04il y avait une motion de censure
44:06déposée par la gauche ou par nous-mêmes,
44:08mais nous, ils ne la votent pas par sectarisme,
44:10on ne s'empêchera de rien.
44:12Regardez comment tout ça évolue.
44:14Vous êtes attentif, justement, aujourd'hui aux déclarations
44:16d'Olivier Faure,
44:18qui dit à François Bayrou,
44:20si vous continuez à improviser, à mépriser
44:22le Parlement, vos jours à Matignon
44:24sont comptés ?
44:26Olivier Faure lui a sauvé la tête,
44:28comme les LR faisaient. C'est le système.
44:30Il y a toujours quelque chose à en retirer.
44:32Il sauve la tête de François Bayrou
44:34parce qu'ils ont peur de se retrouver en tenaille
44:36avec la France insoumise.
44:38Qu'est-ce qui pourrait vous mobiliser, vous, aujourd'hui,
44:40vers le vote d'une censure ?
44:42C'est toujours l'intérêt des Français qui nous mobilise, madame.
44:44Si demain, nous considérons qu'il faut censurer,
44:46à condition, évidemment, que dans le mois suivant,
44:48dans la semaine suivante, on ne renomme pas
44:50un Bayrou bis le fils ou le frère
44:52de François Bayrou pour faire la même chose.
44:54Si la retraite, ça n'aboutit pas, l'intérêt des Français
44:56est bafoué ou pas ?
44:58Oui, l'intérêt des Français est bafoué tant qu'il y a cette réforme des retraites
45:00qui existe parce que, un, elle est coûteuse,
45:02deux, elle est injuste. Elle est coûteuse, je vous ai expliqué pourquoi.
45:04Emmanuel Macron ne fait absolument pas faire
45:06d'économie avec sa réforme.
45:08Et puis, elle est injuste
45:10parce qu'évidemment, les Français qui travaillent
45:12le plus péniblement sont ceux qui sont les plus impactés.
45:14Marine Le Pen a déclaré à nos confrères
45:16du Fidero Magazine, Bayrou, il commence à m'énerver.
45:18Est-ce que ça veut dire que
45:20la censure, ça chauffe, là ?
45:22Non, mais François Bayrou, c'est,
45:24et Marine Le Pen l'explique très bien,
45:26c'est l'idée, c'est le rodéo.
45:28Se maintenir le plus longtemps possible sur la bête,
45:30où qu'elle aille,
45:32quel qu'elle soit,
45:34qu'elle fasse, il faut se maintenir.
45:36François Bayrou, vous pouvez lui dire,
45:38vous êtes Premier ministre pendant 15 ans, à une condition, c'est de ne rien faire,
45:40il signe tout de suite. François Bayrou, c'est gagner du temps.
45:42Ne rien faire, ne rien réformer, ne rien changer.
45:44Bon, d'ailleurs, il nous démontre
45:46avec beaucoup d'habileté qu'il sait très bien faire ça.
45:48Ma question, c'est quand est-ce que vous dites stop ?
45:50Quand on en aura envie, et quand on considérera
45:52que c'est le bon moment pour pouvoir faire changer les choses.
45:54Parce que le bon moment, c'est pas simplement
45:56permettre à le corps nu, ou je sais pas trop qui,
45:58qui sera exactement le même,
46:00d'arriver et de reproduire,
46:02ad vitam aeternam, les mêmes conséquences.
46:04Non, nous, quand on fait un choix politique,
46:06c'est parce qu'on pense que derrière, il y a une conséquence
46:08qui permet de faire changer les choses.
46:10Est-ce que vous souhaitez qu'Emmanuel Macron
46:12dissout l'Assemblée Nationale,
46:14quand il le pourra, cet été ?
46:16Oui, bien sûr, oui. Dès que possible.
46:18Vous appelez la nouvelle législative toujours ?
46:20Oui, mais il faut que la situation soit claire.
46:22Les Français ont été pris
46:24un peu en otage par
46:26Attal et la France Insoumise, avec LR,
46:28et leur espèce de faux barrage en carton
46:30qui a amené ce genre de résultat.
46:32Donc, il faut une clarification
46:34de la situation, au bénéfice du débat
46:36démocratique. C'est comme ça que le Parlement
46:38peut le mieux fonctionner.
46:40François Bayrou, vous venez de l'accuser encore
46:42de ne rien faire. Et de ne pas avoir de parole aussi.
46:44Sur quoi ?
46:46Sur les retraites, par exemple.
46:48Je voulais rajouter ça, parce que je pense que c'est important
46:50de s'apercevoir qu'on a un Premier ministre qui n'a pas de parole.
46:52Il a envoyé un programme pour les prochains
46:54mois au Parlement.
46:56Défense, sécurité quotidienne,
46:58questions migratoires, transition écologique,
47:00discussions sur les retraites et règles
47:02de notre démocratie. Il a mis tout ça. Ça vous va ?
47:04Ça commence à ressembler à un programme de travail ?
47:06C'est des mots. Il y a quoi derrière ?
47:08Il y a quoi derrière ?
47:10Il y a des sujets, en tout cas.
47:12Oui, des sujets. Moi aussi, je peux vous faire une série de sujets.
47:14La proportionnelle, peut-être ?
47:16Regardons la Banque de la Démocratie, ça c'est intéressant.
47:18Oui, on ne jette pas le bébé avec l'eau du bain.
47:20Si François Bayrou nous dit
47:22« j'ouvre le débat »
47:24On sera là, on sera au rendez-vous.
47:26Évidemment, on l'a toujours demandé.
47:28Mais nous,
47:30on ne joue pas le jeu du pire.
47:32Si François Bayrou est capable de présenter des choses qui vont dans le bon sens,
47:34on les votera. On l'a toujours fait.
47:36Regardez sur le narcotrafic. On a fait évoluer le texte.
47:38Notre député Mickaël Tavern, député du Nord
47:40qui était à la manœuvre, fait évoluer le texte.
47:42Et je pense qu'il le fait évoluer dans le bon texte.
47:44Ce n'est pas le texte qui va tout résoudre.
47:46Mais je pense que ça va dans le bon texte, dans le bon sens.
47:48Donc, on vote.
47:50Le Grand Jury, Question Express.
47:52Avec des réponses par oui ou par non,
47:54pour ou contre, Sébastien Chenu,
47:56le gouvernement a annoncé l'ouverture
47:58d'un placement de 500 euros minimum,
48:00bloqué pendant 5 ans, pour financer les entreprises
48:02de l'armement. Est-ce que vous allez mettre
48:04une part de vos économies pour financer
48:06l'effort de guerre ? Non, pas un rond là-dedans.
48:08C'est un placement qui n'est pas rentable.
48:10Ce n'est pas judicieux. C'est bloqué.
48:12Vous nous disiez que ça peut rapporter jusqu'à 13%.
48:14Non, dans les fonds de défense.
48:16Pas dans ce que propose le gouvernement.
48:18C'est même, je crois,
48:20moins rentable que l'assurance-vie.
48:22Donc, peut-être vous, vous aurez très envie
48:24de mettre toute votre fortune là-dedans,
48:26mais moi, je n'ai pas un euro à mettre là-dedans.
48:28Vous êtes expert financier, mais vous savez que ça ne rapportera rien.
48:30Non, je pense que
48:32ce qu'il faut, ce que proposait Marine Le Pen,
48:34c'est créer un fonds souverain dans notre pays,
48:36bien rémunéré, évidemment, avec l'épargne
48:38des Français,
48:40le rendre suffisamment attractif,
48:42pour flécher tout ça vers des
48:44filières industrielles qui permettraient à notre pays
48:46de se réindustrialiser. Ça, je pense que c'est pertinent.
48:48Mais comment pouvez-vous savoir que ça ne va rien rapporter, ça ?
48:50Surtout que les actions économiques expliquent qu'il y aura un taux de rentabilité
48:52extrêmement faible. Je l'ai encore entendu
48:54hier par des gens bien plus instruits que moi en la matière.
48:56Et donc, j'ai tendance à croire qu'effectivement,
48:58ceci est assez malfagoté.
49:00Le ministre de l'Intérieur a-t-il eu raison
49:02de refuser de se rendre au repas de rupture
49:04du jeûne de la Grande Mosquée de Paris ?
49:06C'est une tradition qui a d'ailleurs été suivie
49:08précédemment par Nicolas Sarkozy,
49:10par exemple, quand il était ministre de l'Intérieur.
49:12Oui, vous voulez dire que c'est le repas auquel est allé Jean-Noël Barraud
49:14à la Grande Mosquée de Paris, et lui ? Dans le même gouvernement,
49:16ils font des choses... Remarquez, il y en a pour tout le monde comme ça.
49:18Ceux qui sont contre...
49:20Non, je ne leur donne pas de bons points,
49:22parce qu'en fait, ils n'agissent pas.
49:24Ils font n'importe quoi.
49:26Faut-il supprimer le RSA comme le propose le patron
49:28du Parti Communiste, Fabien Roussel ?
49:30Il considère que c'est un frein à l'emploi.
49:32Non, mais il propose autre chose derrière.
49:34Donc, ce n'est pas une suppression pure et nette du RSA.
49:36Je ne suis pas pour qu'on supprime le RSA.
49:38Je pense qu'il y a
49:40probablement des gens qui abusent. Il faut mener une politique
49:42pour traquer les gens qui abusent.
49:44Mais ça, c'est la lutte contre la fraude dont on ne voit rien
49:46d'ailleurs venir de la part de ce gouvernement.
49:48Il faut rendre un certain nombre de nos allocations,
49:50pas toutes, un certain nombre,
49:52celles qui sont effectivement
49:54au bénéfice des Français,
49:56les rendre nationales, c'est-à-dire faire en sorte
49:58qu'elles ne profitent qu'aux Français.
50:00Et là, je pense qu'on trouverait
50:02de belles sources d'économie aussi.
50:04Le grand jury,
50:062027, c'est demain.
50:08Le tribunal de Paris rendra son jugement
50:10dans une semaine dans l'affaire dite des assistants
50:12parlementaires du RN au Parlement européen.
50:14Marine Le Pen risque une forte amende
50:16et une peine d'inéligibilité.
50:18Est-ce que la prochaine élection présidentielle,
50:20Sébastien Chenu, se joue aussi
50:22dans huit jours ?
50:24Bien sûr, parce que
50:26dans cette affaire dans laquelle, je rappelle, il n'y a pas d'emploi
50:28fictif, il n'y a pas d'enrichissement personnel,
50:30c'est un procès
50:32politique, un combat politique
50:34que mène la Commission européenne contre nous.
50:36Nous, on a intégré depuis longtemps que le combat politique
50:38avec nos adversaires, c'était
50:40aussi le combat juridique,
50:42que rien ne nous serait épargné.
50:44Si la prochaine élection présidentielle se joue dans huit jours,
50:46ça veut dire que vous craignez une condamnation ?
50:48Non, parce que je pense que Marine Le Pen a fait la démonstration
50:50de son innocence. Mais vous savez, on n'abdique pas
50:52l'honneur d'être une cible, disait Cyrano
50:54de Bergerac. Donc nous sommes la cible,
50:56la cible du pouvoir en place,
50:58la cible de tous les adversaires, et Marine Le Pen
51:00est la cible qu'il faut faire tomber.
51:02Est-ce que vous vous préparez en interne
51:04à une condamnation ? Non.
51:06Vous n'en parlez pas en interne ?
51:08On ne se prépare pas à une condamnation de Marine Le Pen.
51:10Elle a démontré, moi j'étais là...
51:12Donc vous n'avez pas de plan si cette
51:14décision... Il n'y a pas de raison d'avoir un plan,
51:16puisque je pense que Marine Le Pen a fait la démonstration
51:18de son innocence, et que
51:20elle sera capable d'être candidate
51:22à l'élection présidentielle de 2027.
51:24C'est ma conviction. Pour 2027,
51:26on voit le nombre de candidats
51:28potentiels augmenter de jour en jour.
51:30Tout d'abord, redoutez-vous une candidature
51:32de Dominique de Villepin, l'ancien Premier ministre,
51:34multiplie les interventions médiatiques
51:36sur Israël, sur Gaza, les Etats-Unis,
51:38sous le regard bienveillant d'une partie de la gauche.
51:40Est-ce que vous le prenez au sérieux ?
51:42Non. Pourquoi ?
51:44Je croyais que c'était la question... Non, non, non.
51:46Vous pouvez développer un peu, là.
51:48Non, parce que Dominique Villepin a
51:50contribué à l'affaiblissement
51:52de notre pays en termes de politique nationale
51:54lorsqu'il a été Premier ministre.
51:56D'ailleurs, on parlait du service militaire, je crois que c'est sous Dominique Villepin
51:58que le service militaire a été
52:00arrêté dans notre pays. Non, c'était en 1995.
52:02Ah, c'était avant ? Oui. Ah, alors je ne peux pas lui faire
52:04porter toutes les responsabilités, voyez-vous.
52:06Non, Jacques Chirac. Il y a eu un discours à l'ONU
52:08J'ai dit en matière de politique nationale.
52:10J'ai précisé exactement ça parce que je savais
52:12que vous alliez m'en faire et que vous alliez essayer de me coincer.
52:14Je ne me coincerai pas.
52:16Je considère que ce sont des hommes politiques
52:18du passé qui n'ont pas les réponses
52:20aux enjeux de l'avenir. Et parmi les autres noms qui
52:22circulent, celui de Cyril Hanouna.
52:24C'est sûr.
52:26Oui, non, ça vous semble
52:28intéressant comme candidature ? Non, pas du tout.
52:30Pas du tout, c'est quoi ? C'est un clown à la professionnelle ?
52:32Non, je trouve que Cyril Hanouna est un très
52:34grand professionnel. Mais il pourrait vous
52:36prendre beaucoup de voix ? Je le prends très au sérieux
52:38dans le domaine qui est le sien. Je ne crois pas
52:40qu'il ait aujourd'hui l'épaisseur, la vision
52:42pour être candidat à l'élection présidentielle. C'est pas non plus
52:44la foire fouille de l'élection présidentielle.
52:46On ne peut pas se réveiller le matin
52:48en se disant je vais devenir président de mon pays. C'est un long travail.
52:50C'est un long chemin. C'est celui que fait Marine Le Pen.
52:52Vous savez, je cite toujours, c'est Hernani
52:54de Victor Hugo. Marine Le Pen, je suis une
52:56force qui va. Et bien je peux vous dire que cette force
52:58elle vient. Il y a aussi
53:00question de grands patrons pour entrer dans la course.
53:02Michel-Édouard Leclerc, le propriétaire
53:04de Frigg, Xavier Niel. Vous y croyez
53:06pas plus ?
53:08Écoutez, à chaque élection, on nous fait le coup.
53:10Du troisième homme,
53:12du type sorti d'on ne sait trop où
53:14qui va tout renverser.
53:16C'est arrivé une fois avec Emmanuel Macron, plus
53:18ou moins finalement. Parce qu'il a
53:20bénéficié du retrait de François Hollande. Mais vous savez,
53:22on avait eu évidemment Zemmour,
53:24Chevenemant, Christiane Taubira.
53:26Avec Zemmour, c'était pour prendre des voix.
53:28Je ne dis pas qu'à la fin, c'est rien. Je dis
53:30qu'on nous fait le coup toujours de quelqu'un qui arrive et qui va tout
53:32perturber. Et à la fin, cette personne,
53:34elle n'a pas tout perturbé. Elle a probablement parfois fait un score
53:36ou pas. Mais finalement, ça n'a pas
53:38changé le cours des choses. L'adversaire que vous jugez le plus
53:40sérieux, c'est Édouard Philippe qui est le seul
53:42déclaré dans le bloc central à ce stade ?
53:44Il y a deux adversaires que je juge
53:46peut-être plus d'ailleurs, mais très sérieux. Édouard Philippe évidemment
53:48avec un modèle de société.
53:50L'homme de la retraite à 67 ans,
53:52l'homme des gilets jaunes qu'on a vu
53:54à l'œuvre et qui à mon avis abîmerait la France. Et le deuxième homme peut-être très
53:56rapidement ? Comment ? Et le deuxième ? C'est Jean-Luc
53:58Blanchon avec un discours qui
54:00abîme notre pays,
54:02qui est porteur de grand déséquilibre.
54:04Bonjour aux marcheurs de la
54:06marche nordique de Bouchain que j'ai abandonné pour venir vous voir.
54:08Merci beaucoup Sébastien Chenu pour ce
54:10grand jury. Bon dimanche à tous, bonne marche peut-être
54:12et à dimanche prochain.