Le président du groupe MoDem à l'Assemblée nationale était interrogé par Olivier Bost (RTL), Pauline Buisson (M6), Jim Jarrassé (Le Figaro) et Perrine Tarneaud (Public Sénat).
Regardez Le Grand Jury avec Olivier Bost du 16 février 2025.
Regardez Le Grand Jury avec Olivier Bost du 16 février 2025.
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00:00Le Grand Jury RTL.
00:10Le Grand Jury, présenté par Olivier Bost.
00:13Bonjour, bienvenue à tous dans ce Grand Jury en direct,
00:16comme tous les dimanches, sur RTL et sur Public Sénat.
00:19Bonjour Marc Fesneau. Bonjour.
00:21Vous êtes le président du groupe des députés Modem à l'Assemblée
00:24et premier vice-président du Modem.
00:26C'est quoi la méthode Bayrou ?
00:29Un grand flou, une grande habileté ou de la chance ?
00:32Vous êtes un très proche du Premier ministre.
00:35Est-il parvenu à éloigner durablement la menace d'une censure ?
00:39Le dossier des retraites est-il la prochaine étape dangereuse ?
00:43Faudra-t-il une primaire de la droite et du centre pour 2027 ?
00:48Bienvenue dans ce Grand Jury, Marc Fesneau.
00:51À mes côtés ce dimanche pour vous interroger,
00:53Perrine Tarnot de Public Sénat et Jim Jarassé du Figaro.
00:57Et nous serons rejoints par Pauline Buisson de M6.
01:00Dans ce Grand Jury, Marc Fesneau, nous aurons une séquence dédiée au Parlement,
01:04bien sûr, et puis vous répondrez aussi à nos questions expresses.
01:07Le Grand Jury, l'actualité de la semaine.
01:10Mais tout d'abord pour commencer,
01:12François Bayrou est empêtré depuis plusieurs jours maintenant
01:15dans une polémique à propos de l'établissement Notre-Dame de Bétarame.
01:20Plus d'une centaine de plaintes sont en cours d'instructions à peau
01:24pour des violences, des agressions et des viols présumés
01:28contre des enfants pendant plusieurs décennies dans ce collège lycée.
01:32Hier, après avoir rencontré des associations de victimes,
01:34François Bayrou a promis notamment plus de magistrats pour mener à bien cette enquête.
01:40Est-ce qu'enfin, Marc Fesneau, le Premier ministre, a pris l'ampleur de cette affaire ?
01:45Je crois que, comme nous tous d'ailleurs, il a pris l'ampleur de cette affaire.
01:48Comme souvent dans ces sujets de pédocriminalité,
01:52non pas organisées, mais à grande échelle.
01:55Et donc, il a dit hier, d'abord je voudrais saluer la rencontre qui a eu lieu avec les victimes,
01:59parce que je pense aux victimes dans cette affaire-là,
02:01lesquelles, d'ailleurs, ne nourrissent pas de polémiques autour de François Bayrou.
02:05Mais naissent, veulent être reconnus dans leur statut de victime,
02:07et veulent être reconnus aussi dans la procédure judiciaire qui doit être sous son cours
02:11et dans des délais qui soient rapides, parce qu'on voit bien en plus
02:14que dans un certain nombre de cas, c'est des faits qui remontent parfois aux années 50,
02:17parfois aux années 60, avec en plus des délais de prescription
02:19qui font que souvent les vies brisées,
02:22ou les vies très entravées par les violences qu'ils ont subies,
02:27font que la justice ne peut même pas donner droit à leurs demandes.
02:30Et donc, vous avez vu l'émotion de François Bayrou,
02:32et l'émotion du président d'ailleurs de l'association des victimes,
02:34qui ont exprimé conjointement, qu'est-ce que demandaient les victimes ?
02:37Au fond, d'avoir une reconnaissance publique.
02:39Je rajoute que ce sujet est là sur la table depuis 2022, 2023, 2020,
02:45en tout cas dans cette puissance-là, et que personne n'en avait parlé jusqu'à ce moment-là.
02:48Donc il y avait un sujet de reconnaissance,
02:50et puis un deuxième sujet qui est un sujet que la justice puisse accélérer son cours
02:53face à des victimes qui attendent justice,
02:55comme la plupart des victimes qui ont été victimes de ce genre de faits.
02:57Quand vous dites que personne n'en avait parlé, les victimes n'en avaient parlé,
03:00des magistrats étaient saisis, les affaires étaient publiques...
03:03Mais la justice suivait son cours.
03:04La justice suivait son cours.
03:05On a du mal à comprendre l'expression de François Bayrou sur cette affaire.
03:09Il a dit à l'Assemblée nationale qu'il n'avait jamais entendu parler de quoi que ce soit.
03:14Il avait dit avant aux Parisiens, il y a un an, qu'il n'avait jamais entendu parler de ces violences,
03:18notamment en caractère sexuel, dans cet établissement.
03:21Or, il avait rencontré le magistrat qui y enquêtait.
03:24Est-ce qu'il a menti, François Bayrou, tout simplement, à l'Assemblée nationale ?
03:27Mais la question qui lui a été posée, parce qu'en filigrane, la polémique...
03:29Quand on lui a posé la question mardi.
03:30En filigrane, la polémique que je considère moi, personnellement, comme assez répugnante,
03:33c'était de dire qu'il a couvert les faits, quand il était ministre.
03:36Quand il était en situation de savoir, il savait, et d'eux, il n'a rien fait.
03:40La vérité, c'est que les premiers faits, quand il est ministre,
03:43le seul fait, c'est un fait d'une violence sur un élève.
03:45La procédure s'est suivie.
03:46Il y a eu une enquête administrative, qui a d'ailleurs été relatée dans votre journal,
03:50et qui conclut au fait qu'il n'y a manifestement pas de violence dans cet établissement.
03:53C'est le seul fait qui couvre le moment où François Bayrou est ministre.
03:57Ensuite, émergent d'autres plaintes.
03:59Il n'est plus ministre.
04:01À quel moment quelqu'un peut dire que François Bayrou, ou qui que ce soit d'autre,
04:04parce qu'il y a eu d'autres ministres qui se sont succédés,
04:06qui entravaient le fait de la justice ?
04:08Personne.
04:09Qu'a-t-il fait pour que la justice suive bien son cours dans ces affaires,
04:11alors qu'il a été pendant des années président du Conseil Général du Département,
04:15qu'il est maire de Pau depuis 11 ans ?
04:17Pardonnez-moi, j'ai été maire, j'ai été président de Pécil,
04:19quand la justice suit son cours, la justice suit son cours.
04:21Qui voudrait qu'on aille interférer dans les procédures de justice ?
04:25Et donc, je trouve qu'on est dans un process, malheureusement très tardif,
04:29parce que moi, je pense aux victimes dans cette affaire-là.
04:31Et elles ne sont pas qu'à Bétarame.
04:33Il y en a eu beaucoup dans un certain nombre d'établissements,
04:35et au fur et à mesure, on voit émerger.
04:37La parole, et moi, je suis...
04:39Le terme heureux n'est pas bon,
04:41mais je trouve que le fait que la parole se libère enfin après 60 années,
04:44est un élément important.
04:46Mais pardon, de vous à moi, l'abbé Pierre,
04:48il est décédé il y a plus de 15 ans.
04:50L'affaire de l'abbé Pierre sort il y a combien de temps ?
04:54Donc là, vous parlez de l'homerta.
04:56Dans le cas de l'abbé Pierre, c'était une homerta au sein de l'Église.
04:58Mais personne n'a parlé.
05:00On pourrait dire les ministres successifs,
05:03on pourrait dire les gens qui ont fréquenté,
05:05on pourrait dire, il n'y a pas que l'Église.
05:07Il y a des gens qui l'ont vue.
05:09On a eu des affaires, parfois, dans le monde médiatique,
05:11on a eu des affaires du même registre,
05:13dans le monde cinématographique,
05:15on a eu les mêmes affaires dans le monde politique.
05:17À quel moment quelqu'un s'est levé pour le dire ?
05:19La vérité, ce qui est bien,
05:21c'est qu'enfin,
05:23cette espèce d'homerta se lève.
05:25Je me souviens, quand j'étais gamin,
05:27qu'on invitait sur le plateau d'apostrophes,
05:29monsieur Maznev.
05:31Tout le monde se gobergeait.
05:33C'était la parole courageuse d'une femme,
05:35c'était madame Bombardier, autant je me souviens,
05:37qui avait dit, monsieur, vous êtes un pédophile.
05:39On a laissé ce monsieur, pendant des années,
05:41sur une émission de Grande Écoute,
05:43et sans que personne n'y voit à dire quelque chose,
05:45faire l'apologie de la pédophilie.
05:47Ce qui interroge, c'est la première réaction
05:49de François Bayrou, mardi,
05:51à l'Assemblée Nationale.
05:53Pas un mot pour les victimes,
05:55et le Premier ministre qui répète
05:57qu'il ne savait absolument rien.
05:59C'est ça qui pose question.
06:01Est-ce que cette réaction était bonne ?
06:03Vous voyez bien que la question
06:05qui est posée par le député,
06:07c'est en filigrane, il ne faut pas raconter d'histoire,
06:09il a couvert ou il est complice.
06:11Et la vérité, il n'a ni couvert, ni complice.
06:13Il ne répond pas à cette question,
06:15il dit, je ne savais rien,
06:17ce qui est différent d'avoir couvert...
06:19Il dit qu'il ne savait rien,
06:21mais la question posée était celle-là.
06:23Est-ce que vous avez couvert,
06:25et pourquoi vous n'avez rien fait sur les violences sexuelles ?
06:27La question apparaît en 1998,
06:29il n'est plus ministre.
06:31Il y a un fait en 1996, il y a une inspection,
06:33alors qu'il est ministre,
06:35qui dit qu'il n'y a pas d'autres faits.
06:37Quel est le problème ?
06:39C'est que cette parole
06:41se libère tardivement,
06:43et il ne faut pas en faire grief aux victimes,
06:45parce que c'était des faits sur lesquels il y avait sans doute
06:47moins d'attention collective,
06:49comme les violences faites aux femmes.
06:51À la police, à la gendarmerie,
06:53on prêtait moins attention qu'aujourd'hui,
06:55et c'est tant mieux.
06:57Il y a une inspection.
06:59Plus récemment, il n'est pas en situation
07:01de ministre.
07:03Oui, mais il ne peut pas dire
07:05qu'il ne savait rien alors qu'il était maire de Pau.
07:07Mais la question est posée quand il est ministre.
07:09Sa femme a travaillé pour cet établissement,
07:11ses enfants ont été scolarisés
07:13dans cet établissement.
07:15En dehors de ce qu'il a pu faire
07:17ou ne pas faire pendant sa fonction de ministre,
07:19il a pu être informé
07:21des faits qui se sont passés dans cet établissement.
07:23Mais pas forcément,
07:25pardon de vous dire, on a tous été témoins
07:27de gens qui disent que je ne savais pas,
07:29je ne voyais pas, je n'avais pas perçu.
07:31Pas forcément, parce que
07:33j'ose imaginer que la plupart
07:35d'entre nous, si on avait été certain
07:37d'un problème de cette nature dans un des établissements
07:39scolaires ou autre, on aurait réagi.
07:41On n'est pas forcément, je ne suis pas d'accord
07:43avec ça, parce que la preuve en est.
07:45On a sous les yeux,
07:47dans des tas d'établissements scolaires,
07:49dans des institutions qui accueillent des enfants,
07:51dans l'église qui a fait son travail
07:53au travers du Rapport Sauvé,
07:55on a des tas d'exemples, de choses
07:57où on se dit, mais pourquoi on ne l'a pas vu,
07:59pourquoi on ne l'a pas su ? Et on ne l'a vu pas que dans
08:01ce registre-là. Je le répète, dans le monde médiatique,
08:03dans le monde cinématographique, on a vu des choses.
08:05Il y a quelque chose qu'on a quand même remarqué,
08:07François Bayrou parle de polémiques
08:09artificielles, mardi.
08:11Et samedi, il y a des décisions importantes
08:13dans cette affaire. Mais c'est un autre sujet.
08:15Pour vous, il y a
08:17une polémique politique quelque part.
08:19Il y a une polémique répugnante de la France Insoumise,
08:21je pèse mes mots, c'est répugnant, parce qu'en fait,
08:23à quel moment, monsieur...
08:25A quel moment, monsieur Vanier, pense aux victimes ?
08:27A quel moment les victimes ont mis en cause François Bayrou ?
08:29Les victimes disent juste, on a besoin que notre
08:31parole soit entendue, on trouve que la justice va passer vite,
08:33on a besoin de magistrats, on a besoin de réparations.
08:35Elle dénonce aussi une omerta locale.
08:37Oui, mais une omerta globale et générale
08:39que j'essaie d'écrire, qui n'est pas une omerta
08:41au sens qu'on savait, c'est, on ne veut pas voir.
08:43Mais ce n'est pas
08:45bêtardat, mais ce n'est pas pour. Enfin, je veux dire, il faut
08:47qu'on fasse tous notre
08:49état des lieux, même si moi je suis d'une génération
08:51un peu plus jeune, si je peux dire,
08:53et qu'on l'a vu un peu plus tôt.
08:55Mais la vérité, c'est ça.
08:57Que disent les avocats des familles
08:59de victimes ? Que disent les victimes elles-mêmes ?
09:01Elles ne disent pas Bayrou est en cause, elles disent le système est en cause.
09:03On n'a pas assez de magistrats, on ne reconnaît pas assez la peine
09:05des victimes, on a besoin de réparations.
09:07Et ça, je trouve que François Bayrou, vous avez vu
09:09son émotion en plus, personnelle.
09:11Parce que c'est un... Quand vous découvrez
09:13ça, moi j'ai été maire, quand vous découvrez la violence
09:15faite aux femmes, tout d'un coup, et que vous voyez qu'il y a une
09:19autre chose, c'est le même processus.
09:21Une difficulté à dire quelque chose, et que vous les
09:23encouragez à dire, et que vous ne pouvez pas les forcer à dire.
09:25Parce qu'elles sont dans une situation, comme un jeune
09:27enfant, qui a été victime de violences
09:29sexuelles, qui se tait.
09:31Il suffit de lire la littérature sur ces sujets-là.
09:33Ce n'est pas la faute des victimes, mais le système produit
09:35l'omerta, y compris des victimes.
09:37Et donc c'est ça qui est
09:39saisissant à chaque fois qu'on a des affaires comme ça.
09:41Parce qu'on se dit, on ne l'a pas vu, et aucun mécanisme
09:43de régulation ne s'est mis en route. Et c'est ça
09:45sur quoi il faut travailler.
09:48Le Grand Jury.
09:50Ça se passe au Parlement.
09:52Alors au Parlement, les socialistes déposeront
09:54une motion de censure, probablement demain,
09:56après les propos du Premier Ministre
09:58sur la submersion migratoire.
10:00Vous n'imaginez pas, le Rassemblement national
10:02l'a votée ?
10:04Moi, je trouve que dans les temps,
10:06et d'ailleurs c'est une vraie
10:08divergence que j'ai avec le Parti Socialiste,
10:10je trouve qu'une motion de censure,
10:12quand il n'y a pas de majorité
10:14dans cette Assemblée, avec
10:16au fond un moment aussi volcanique que celui-là,
10:18il y a toujours une chance que ça soit voté.
10:20Enfin une chance, une malchance, ou un malheur.
10:22Vous demandez ce matin au Parti Socialiste...
10:24D'abord, je voudrais rappeler les choses.
10:26On n'a pas fini sur le budget.
10:28Il reste le dernier vote du Sénat.
10:30Oui, et s'il n'est pas conforme,
10:32on est obligé d'engager encore la responsabilité
10:34du gouvernement. Donc, il ne faut pas nous raconter
10:36la littérature ou la messe,
10:38comme disait ma grand-mère, sur le sujet de
10:40ces faits, et maintenant qu'on a voté le budget,
10:42on s'en lave les mains et on peut re-provoquer
10:44du chaos. Donc, ce n'est pas le bon moment,
10:46c'est ce que vous dites, pour déposer cette motion.
10:48Premier élément, quand même, on n'a pas fini le budget.
10:50On ne sait pas si le Sénat, que vous connaissez bien,
10:52va voter le budget conforme. A priori, oui.
10:54On verra.
10:56Je ne préempte pas les débats parlementaires,
10:58j'ai trop de respect pour les débats parlementaires.
11:00Deuxième élément, 48 heures plus tard,
11:02mettons-nous dans l'hypothèse où le Sénat vote ce texte,
11:04on nous explique que tout va bien, que tout est stabilisé,
11:06que donc, il faut changer de gouvernement.
11:08Il faut faire chuter un gouvernement.
11:10Certains nous expliquent, d'ailleurs, à gauche,
11:12mais on sait que les autres ne vont pas le voter.
11:14Moi, j'appelle chacun à la responsabilité.
11:16Le Parti Socialiste
11:18est dans l'opposition.
11:20En tant que tel,
11:22on les respecte dans leur statut d'opposant.
11:24Et en tant que tel, même s'ils sont dans l'opposition,
11:26on a essayé de faire un travail avec eux, y compris sur le sujet budgétaire.
11:28– Mais du coup, vous leur demandez ce matin de retirer
11:30cette motion de censure ?
11:32Enfin, en tout cas, de ne pas la déposer lundi ?
11:34D'être responsable ?
11:36– Chacun est responsable, si je peux dire,
11:38et chacun est responsable de ses actes, pas le sujet.
11:40Mais je considère
11:42que dans le moment qu'on traverse,
11:44on n'aura peut-être pas le temps, mais j'espère qu'on aura le temps
11:46de parler des sujets internationaux.
11:48C'est le moment de faire chuter les gouvernements ?
11:50Simplement parce qu'on n'est pas d'accord
11:52avec une sémantique utilisée par un programmiste,
11:54mais on n'est pas d'accord sur un certain nombre de sujets
11:56avec les socialistes. Je le respecte.
11:58On est obligé d'être en mode, au fond,
12:00de coopérative républicaine,
12:02de coopération républicaine.
12:04La coopération, c'est quoi ?
12:06On n'est pas d'accord sur tout, mais on a un intérêt général
12:08pour notre coopérative, c'est la France.
12:10Est-ce que la France a intérêt à faire chuter son gouvernement ?
12:12La réponse, pour moi,
12:14mais pas que pour moi, il suffit d'aller
12:16chez moi dans mon village à Marche Noire ou n'importe où ailleurs,
12:18on vous expliquera que les gens,
12:20ils respirent un peu du sujet de la stabilité.
12:22Troisième élément, François Bayrou,
12:24en sincérité, comme Premier ministre,
12:26il a ouvert le dialogue avec les socialistes,
12:28en leur demandant pas de se renier,
12:30en leur demandant pas de voter le budget,
12:32mais en leur disant simplement
12:34est-ce qu'on ne peut pas trouver quelque chose qui permette
12:36un peu de stabiliser ?
12:38C'est une erreur de le faire, mais ils feront bien ce qu'ils veulent.
12:40Pour vous, leur dépôt de censure ne correspond pas
12:42finalement aux dialogues
12:44et aux engagements qu'ils avaient pris avec François Bayrou ?
12:46Il me semble que, moi j'ai entendu des dialogues
12:48en disant, hors sujet budgétaire,
12:50l'idée n'est pas de faire chuter le gouvernement.
12:52C'est pas ce qu'on m'annonce pour demain.
12:54Et on ne peut pas dire, mais ne vous inquiétez pas,
12:56on va écrire un texte suffisamment horrible
12:58pour s'assurer que le Rassemblement National ne le vote pas.
13:00Ce que vous nous décrivez, c'est...
13:02Un 49.2, c'est pour faire chuter un gouvernement.
13:04C'est des outils à des gens.
13:06Et encore plus grand paradoxe,
13:08François Bayrou a été fidèle à ce qu'il avait dit
13:10depuis le début sur le sujet,
13:12c'était qu'on respecte l'ensemble des forces politiques,
13:14Rassemblement National compris, ils ont été élus.
13:16Ils ont été élus par les Français, comme vous et moi.
13:18Donc il faut respecter les forces politiques.
13:20Mais en même temps, ne se mettre pas dans les mains du Rassemblement National.
13:22Qui se met dans les mains du Rassemblement National
13:24pour faire chuter le gouvernement ?
13:26Le Parti Socialiste, selon vous.
13:28Pardon ? Ça ne marche que si,
13:30à moins que leur intention ne soit pas celle-là,
13:32mais plutôt du déclaratif.
13:34Mais c'est vrai qu'on n'est pas d'accord sur un certain nombre de sujets avec le Parti Socialiste.
13:36Y compris sur ces sujets migratoires.
13:38A vous entendre, vous vivez encore dans l'angoisse.
13:40Non, alors moi, j'ai l'impression que je vis encore dans l'angoisse,
13:42parce que 7 ans plus tard,
13:44et peut-être 30 ans plus tard de vie politique,
13:46il ne faut pas s'angoisser pour...
13:48Il y a des choses plus graves dans la vie, je vous assure.
13:50Donc vraiment, il ne faut pas s'angoisser.
13:52Et je pense que les Français sont plus angoissés, donc ce n'est pas à nous de porter des angoisses.
13:54En tout cas, il faut être vigilant.
13:56Je trouve que personne,
13:58dans ce moment institutionnel très particulier,
14:00ce moment politique,
14:02qui relève d'une crise, quand même, politique,
14:04puisque nous n'avons pas de majorité à l'Assemblée,
14:06je trouve que chacun doit faire attention.
14:08Si vous ne vivez pas dans l'angoisse,
14:10est-ce que vous êtes un peu dans l'ennui ?
14:12Il y a plusieurs députés qui nous disent qu'ils s'ennuient un petit peu en ce moment.
14:14Est-ce que vous partagez en tout cas le constat d'Edouard Philippe ?
14:16Il ne se passera rien avant 2027 ?
14:18Aucune réforme ?
14:20Non, je ne suis pas d'accord.
14:22Je pense que quand on est un responsable public,
14:24il faut à toute force,
14:26dans les délais qui nous sont donnés par la Constitution
14:28et par les échéances électorales,
14:30faire ce qu'on peut faire.
14:32C'est quoi la première priorité,
14:34après la séquence du budget dont on parlait à l'instant ?
14:36La séquence du budget était une priorité,
14:38mais je l'ai dit d'ailleurs, y compris la semaine dernière,
14:40je pense que ce n'est pas la seule.
14:42On a un sujet de réforme de l'État
14:44et de l'ensemble des organismes autour de l'État,
14:46les agences, l'agencialisation comme on dit de l'État,
14:48qui est un sujet,
14:50si vous me laissez une minute là-dessus,
14:52qui est un sujet à la fois
14:54de gouvernance politique.
14:56J'entends trop de gens sur le terrain
14:58dire, vous avez pris une décision et ce n'est pas ce qui se passe
15:00dans les administrations ou dans les agences.
15:02C'est impossible que nous prenions, nous comme parlementaires
15:04ou nous comme ministres des décisions,
15:06et que quelqu'un dans un petit bureau, dont on n'identifie pas,
15:08ou dans un grand bureau d'ailleurs,
15:10la légitimité,
15:12décide de faire le contraire de ce qu'est une politique publique.
15:14Pourquoi ? Parce que ça, ça nourrit le populisme.
15:16Parce que ça nourrit le sentiment d'impuissance.
15:18Donc un, il faut reprendre la main.
15:20Les agences, ce ne sont pas des autorités indépendantes.
15:22Il y a des autorités indépendantes.
15:24Taper sur les administrations et les agences,
15:26ça, ce n'est pas un peu facile.
15:28Est-ce que vous m'entendez taper sur les agences ?
15:30Non, mais vous dites que ça ne concerne pas forcément les politiques
15:32qui sont votées.
15:34Non, laissez-moi.
15:36Je dis que ça pose un problème réel.
15:38Vous ne pouvez pas avoir, ça m'est arrivé personnellement,
15:40mais je n'ai pas envie de l'étaler devant vous,
15:42d'avoir une décision d'un ministre qui est contrecarré
15:44au niveau territorial par une administration.
15:46Mais qui est le patron dans cette affaire ?
15:48Donc on a besoin de reprendre la main sur des agences.
15:50Je ne parle même pas des administrations centrales,
15:52qui ont échappé au pouvoir politique.
15:54Deuxième sujet.
15:56L'agentiarisation de l'État a produit souvent
15:58de la norme des agences.
16:00C'est-à-dire que chacun,
16:02le cahier des charges n'est pas le même
16:04d'une région à une autre, selon le directeur
16:06ou la directrice de l'agence d'une région à une autre.
16:08La parole de l'État doit être unique.
16:10Et après, il y a éventuellement un sujet d'économie publique.
16:12Vous voyez ce que je veux dire ?
16:14Dire qu'on va supprimer les agences,
16:16elles agissent au nom de l'État.
16:18Donc elles font des politiques publiques.
16:20À ce moment-là, on peut interroger les politiques publiques.
16:22Premier sujet, c'est le sujet...
16:24Parce que je pense que dans ce...
16:26Vous voyez ce qu'il se passe aux États-Unis,
16:28qu'est-ce qui fascine, pas moi,
16:30mais un certain nombre de gens...
16:32Je fais du décret.
16:34Je fais du décret tous les jours
16:36et je vais mettre au pas tout ce beau monde.
16:38Moi, je ne suis pas un populiste.
16:40Et donc je considère qu'on a besoin, néanmoins,
16:42d'avoir un pouvoir politique fort,
16:44qui pèse sur ces administrations.
16:46C'est un chantier sur lequel travaille François Bayrou.
16:48La méthode Bayrou.
16:50On dit que le Premier ministre travaille beaucoup
16:52à l'intuition pour trancher.
16:54Vous confirmez ?
16:56Oui, je pense que c'est plutôt pas mal
16:58de travailler à l'intuition.
17:00À la fin, vous avez quand même
17:02des arbitrages qui doivent être faits,
17:04mais il y a un moment, c'est comment ça peut être perçu par les Français.
17:06Oui, c'est la question de la visibilité.
17:08On ne peut pas à la fois dire
17:10nous sommes gouvernés par des technocrates
17:12qui n'ont aucun sens
17:14de ce qu'est la réalité,
17:16et quand on fait l'inverse,
17:18de dire qu'il est trop à l'intuition,
17:20ce n'est pas assez un technocrate.
17:22On va voir si c'est un ami.
17:24Jean-Louis Bourlange.
17:26J'attendais la déclaration.
17:28Il y a un côté Colombo
17:30chez François Bayrou.
17:32Comme l'inspecteur, Bayrou fait exprès de ne rien comprendre
17:34face à ses interlocuteurs, et ça marche.
17:36Il y a un peu de vrai ?
17:38J'aime bien cette image, au fond.
17:40Parce que Colombo, à la fin, il trouve toujours le coupable.
17:42Oui.
17:44Ça peut faire un peu embrouiller.
17:46François le fait avec un style
17:48qui est son style depuis des années.
17:50C'est un style d'intuition,
17:52fait de rapports humains,
17:54la façon dont il sent les choses.
17:56Il y a quelque chose que beaucoup, y compris ses adversaires,
17:58lui reconnaissent, c'est une forme de détermination
18:00et de savoir où il va au bout.
18:02Est-ce que c'est lisible pour les Français ?
18:04Vous parliez de lisibilité tout à l'heure.
18:06Est-ce que c'est lisible pour les Français,
18:08cette méthode-là ?
18:10C'est important, ça.
18:12Pardon, on est un peu entre nous.
18:14Les Français ont compris qu'il y a sans doute un budget
18:16et que c'est ouvert un dialogue inédit.
18:18D'ailleurs, quand on dit dialogue inédit,
18:20il a commencé avec la droite.
18:22Parce que Bruno Retailleau et d'autres étaient dans l'opposition.
18:24Et nous nous confrontions jusqu'au mois de juillet 2022.
18:26S'ouvre une séquence avec Michel Barnier,
18:28au mois d'octobre, septembre,
18:30qui permet d'avoir un dialogue, y compris une participation au gouvernement.
18:32Première étape.
18:34Deuxième étape, Bayrou l'a complète, sur le flanc gauche.
18:36Ce en quoi ils sont reconnaissants à François Bayrou,
18:38c'est d'avoir apporté de la stabilité
18:40et puis, au fond, de dire des choses
18:42avec des mots simples.
18:44Et de ne pas se cacher
18:46derrière ce qu'on a souvent appelé et ce qu'on a souvent critiqué,
18:48c'est-à-dire les éléments de langage.
18:50Moi, je trouve que c'est plutôt sain.
18:52On est un élu parce qu'il est ancré et parce qu'il a une histoire.
18:54Le style de Bayrou, c'est le produit de son histoire,
18:56de son ancrage et de sa personnalité.
18:58Vous dites qu'il est ancré, mais finalement, c'est une pratique très parisienne
19:00du pouvoir.
19:02Il se déplace très peu sur le terrain,
19:04mis à part à Mayotte,
19:06et à Pau, où il se rend régulièrement,
19:08il n'y a quasiment eu aucun déplacement.
19:10Vous ne croyez pas que c'est
19:12de se déplacer tout le temps qui est une pratique
19:14très parisienne du pouvoir ?
19:16Moi, je n'ai pas besoin d'aller
19:18où que ce soit pour ça, parce que moi, je vis dans mon village.
19:20Donc, il n'a pas besoin d'aller à la rencontre des Français.
19:22Ce truc de...
19:24Je vais à la rencontre des Français,
19:26comme si on découvrait je ne sais pas quoi.
19:28Bernadette Soubirous, j'ai découvert,
19:30je vais aller voir des Français.
19:32Il vit avec les Français. Je vis avec les Français.
19:34On peut faire des déplacements thématiques.
19:36L'expérience d'hier, par exemple,
19:38à Pau est révélatrice. Ça montre que parfois,
19:40il faut se déplacer.
19:42Parfois, il faut se déplacer, mais le côté...
19:44J'ai vu ça,
19:46et j'en ai sans doute été moi-même coupable,
19:48c'est, vous arrivez,
19:50ministre, il faut faire un premier déplacement symbolique.
19:52Et donc, les communicants
19:54réfléchissent au premier déplacement symbolique.
19:56Après, on court derrière
19:58une actualité. On époumonne
20:00un premier ministre à faire du déplacement
20:02au-delà de tout ce qu'on mobilise de force de l'État
20:04pour faire un déplacement, et qu'à la fin, on ne voit pas vraiment les Français.
20:06C'est comme ça que ça se passe,
20:08parce qu'il y a des sujets de sécurité.
20:10Quand vous vivez chez vous,
20:12quand vous vivez à peu près normalement,
20:14et que vous continuez à avoir des amis, une famille, etc.,
20:16vous savez à peu près ce que pensent les Français.
20:18Donc, il n'y a pas besoin...
20:20Ce n'est pas un zoo.
20:22Le déplacement, ce n'est pas un zoo.
20:24Je trouve qu'il y a parfois quelque chose d'assez offensant.
20:26D'ailleurs, c'est des déplacements un peu...
20:28Où est-ce qu'est la gare TGV ?
20:30Donc, c'est plus facile d'aller
20:32à Saint-Pierre-des-Corps
20:34qu'à la Souterraine. Vous voyez ce que je veux dire ?
20:36On va moins à la Souterraine qu'à Saint-Pierre-des-Corps.
20:38Or, c'est ces Français-là qui se sont entrelégués.
20:40Ce n'est pas les Français...
20:42Regardez le nombre de déplacements. J'en ai été moi-même coupable.
20:44Je ne jette la pierre à personne. On a fait plutôt en région parisienne.
20:46Il y a eu 150 déplacements.
20:481992, 100 en région parisienne.
20:50Les Français, ce n'est pas que ça.
20:52Je trouve que dire que c'est parisien de ne pas se déplacer,
20:54c'est l'inverse. C'est de penser que
20:56c'est semblant de voir les vrais gens
20:58en se déplaçant.
21:00Alors, ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas faire des déplacements thématiques
21:02pour faire des annonces, pour dire des choses.
21:04C'est par ailleurs.
21:06Quand vous regardez la pratique
21:08de premiers ministres qui ont été
21:10extrêmement populaires
21:12et qui donnaient le sentiment d'être proches des Français,
21:14ils n'étaient pas en déplacement trois jours par semaine.
21:16Jean Castex, par exemple.
21:18Mais Jean Castex, il était en plus dans un
21:20moment très particulier qui était un moment confinement-déconfinement,
21:22plan de relance. Donc, il y avait des choses à développer
21:24sur le territoire et des sujets particuliers.
21:26Mercredi, la Cour des comptes
21:28rendra le résultat de sa mission flash
21:30sur les retraites. Ce sera un état
21:32des lieux de notre système,
21:34avec les chiffres, avant que syndicats
21:36et patronats
21:38ne rentrent en négociation.
21:40François Bayrou a dit, pas de tabou,
21:42mais une seule règle, il n'est pas question de toucher
21:44à l'équilibre financier du système.
21:46Il n'y aura pas de marge,
21:48finalement. Il n'y a pas de marge de discussion.
21:50Il a même dit, je crois,
21:52de dégrader l'équilibre du système.
21:54Pardon,
21:56il n'y a pas de marge
21:58pour faire du déficit supplémentaire.
22:00Il faut qu'on se mette quand même d'accord là-dessus.
22:02Mais attendez,
22:04la durée de cotisation,
22:06la limite d'âge,
22:08la part des uns et des autres,
22:10enfin bref, il y a des tas de champs qui sont ouverts.
22:12On peut essayer, d'abord,
22:14de se dire que... D'abord, je voudrais qu'on partage le diagnostic
22:16et je trouve que c'est très bien qu'il y ait un diagnostic.
22:18J'ai toujours été un peu
22:20mari, comme on dit,
22:22du fait que dans les deux réformes qu'on a fait,
22:24essayer de faire passer pour l'une et réussir à faire passer
22:26pour l'autre, celle d'Edouard Philippe et celle d'Elisabeth Born,
22:28on n'arrive pas, dans l'opinion publique,
22:30à dire ce qu'était l'état
22:32de l'art, si je peux dire,
22:34de la difficulté financière qui est devant nous.
22:36Le mur financier, ce n'est pas nous qui mettons la limite,
22:38c'est ceux qui nous prêtent.
22:40Les 1000 milliards de plus de dettes
22:42entre 2017 et 2024,
22:44il y en a 40%,
22:46c'est de la dette sociale. On va peut-être falloir qu'on s'en parle.
22:48Est-ce que ça veut dire que le Parlement doit se saisir
22:50du sujet parallèlement
22:52aux patronats et aux syndicats ?
22:54Non. Je pense que dès lors qu'on dit
22:56qu'on fait confiance aux syndicats et aux organisations syndicales
22:58patronales et de salariés,
23:00il faut les laisser travailler.
23:02J'ai dit à François Baruc que j'étais assez d'avis
23:04qu'on pourrait faire ce qu'on appelle un 50-1,
23:06c'est-à-dire un débat sans vote
23:08au Parlement, pour juste poser le diagnostic.
23:10Donc après le rapport d'un compte ?
23:12On verra ce que décidera le gouvernement, mais moi je trouve que ce serait bien
23:14qu'enfin on puisse avoir un débat sur est-ce qu'on est bien d'accord
23:16sur la trajectoire de déficit ou pas déficit.
23:18Et après, laissons faire les partenariats sociaux.
23:20Pardonnez-moi, mais la cour des comptes est censée mettre
23:22entre guillemets tout le monde d'accord, non ?
23:24Oui, mais j'ai l'impression qu'on n'a pas toujours été tout le monde d'accord.
23:26Je rappelle que
23:28le premier rapport du corps dit...
23:30Attendez, le premier rapport du corps
23:32au moment de la réforme d'Elisabeth Bandy
23:34dit que le système risque
23:36d'être légèrement en excédent.
23:38Est-ce que
23:40pour qu'il y ait quand même de bonnes négociations
23:42qui s'engagent entre le patronat et entre les syndicats,
23:44est-ce que symboliquement
23:46il va être nécessaire de toucher à l'âge de départ
23:48à la retraite, 63 ans
23:50par exemple, au lieu de 64
23:52pour mettre fin notamment
23:54aussi au rejet de cette réforme
23:56dans l'opinion publique ?
23:58Pour le coup, autant je... Pardon,
24:00je ne vais pas faire une réponse satisfaisante, mais autant
24:02je pense qu'il faut poser le diagnostic, autant il faut laisser
24:04les partenaires sociaux. Tous les paramètres sont ouverts, Adi Bayrou.
24:06Y compris celui-ci, selon vous.
24:08Comment c'est possible ?
24:10Il me semble qu'il l'a dit explicitement dans un courrier.
24:12Laissons les faire !
24:14Non mais Marc Pilon, on est d'accord qu'il s'agit de régler une difficulté.
24:16C'est que cette réforme n'est pas
24:18passée dans l'opinion, les 64 ans.
24:20Oui, et peut-être qu'on arrive enfin
24:22à partager un diagnostic
24:24qui après aboutirait en responsabilité.
24:26Et deux, qu'on associe
24:28dans ce travail les partenaires sociaux.
24:30On nous a souvent reproché de ne pas associer les partenaires sociaux.
24:32Là, on leur dit, essayons de regarder
24:34ensemble. Enfin, regarder, on regardera ensemble.
24:36Donc, préempter le débat, moi je ne préempterai
24:38pas le débat. Mais en tout cas, tous les paramètres sont ouverts.
24:40Dans un sens,
24:42François Bayrou l'a fait en laissant
24:44justement toutes les portes ouvertes.
24:46Est-ce que vous ne trouvez pas qu'il y a une contradiction quand même à dire
24:48il n'y a pas de marge et
24:50on ouvre une négociation
24:52sur un retour
24:54par exemple à 63 ans ? Parce que ce n'est pas contradictoire.
24:56Mais non !
24:58Le seul cadre qui est donné, c'est qu'on ne peut pas dégrader
25:00les finances publiques. Alors comment on compense financièrement ?
25:02Le seul cadre qui est donné, c'est qu'on ne peut pas dégrader financièrement.
25:04Est-ce que quelqu'un trouve ici
25:06ou ailleurs d'ailleurs que
25:08ces dettes accumulées, ces déficits accumulés, c'est une bonne chose ?
25:10Probablement que non.
25:12Donc le résultat
25:14de ces discussions, ça pourrait être un passage à 65 ans
25:16par exemple.
25:18Si la Cour des comptes annonce entre 10 et 15 milliards
25:20de déficits à venir.
25:22Je ne veux pas préempter
25:24ce débat. Mais honnêtement, quand vous dites
25:26tous les paramètres sont ouverts, comment c'est équilibré
25:28à Agir Carco ? C'est géré
25:30par les partenaires sociaux.
25:32Ils se sont mis d'accord sur une mouture qui manifestement
25:34tourne à l'équilibre. Il y a d'autres régimes spéciaux
25:36comme on dit,
25:38où chacun a trouvé des règles qui permettent
25:40de ne pas demander la contribution de l'Etat.
25:42Bon, laissons les faire et on verra à la fin.
25:44Et c'est le Parlement qui se saisira à la fin.
25:46Et ça permet, là vous avez raison,
25:48il y a eu beaucoup de passions
25:50autour de ces débats des retraites et je trouve
25:52que c'est assez curieux d'ailleurs.
25:54C'est un peu un des mots français.
25:56Les Espagnols, les Italiens, les Allemands
25:58ont eu des réformes
26:00beaucoup plus sévères sur un certain nombre de sujets
26:02et tout ça ne s'est pas passé
26:04avec de la querelle. Donc on a besoin de débats dans ce pays
26:06et c'est très bien que les partenaires sociaux soient dedans.
26:08On parlait de censure, de chute
26:10de François Bayrou possible.
26:12Sur le sujet des retraites,
26:14la gauche et le Rassemblement
26:16national pourraient se retrouver
26:18s'ils ne sont pas satisfaits de ce qui est présenté
26:20comme réforme et pourraient
26:22à ce moment-là faire tomber François Bayrou. Il y a un risque
26:24important à ce moment-là.
26:26Vous parliez tout à l'heure d'angoisse.
26:28Si vous voulez me faire dire qu'il y a des risques en permanence
26:30en ce moment dans une assemblée de trois tiers...
26:32Sur la façon dont vous abordez ce sujet politiquement.
26:34Oui, c'est dans les étapes
26:36que nous avons devant nous. Ce moment retraite
26:38est un moment important. C'est plutôt mai-juin, si j'entends
26:40le calendrier qui a été donné.
26:42Oui, c'est un moment important parce que là, vous voyez bien qu'il peut y avoir une collusion.
26:44Attendez, il peut y avoir
26:46une collusion non pas
26:48des solutions, mais une collusion
26:50populiste. Au fond,
26:52il n'y a rien à faire, tout va très bien, Madame Lamartine.
26:54Est-ce que vous pourriez être tenté de faire trancher
26:56ce sujet par référendum ? Patrick Mignola
26:58qui est le ministre chargé des Relations avec le Parlement
27:00qui est modem, il serait favorable ?
27:02Moi, ce n'est pas nouveau que je puisse être d'accord
27:04avec Patrick Mignola, ça ne vous étonnera pas.
27:06Moi, je trouve que ça fait
27:08partie des débats sur lesquels peut-être la question du
27:10référendaire, on y reviendra peut-être, peut être posée.
27:12Je pense que globalement...
27:14La question c'est peut-être par rapport à un texte ou un
27:16atterrissage.
27:18De toute façon, dans un référendum
27:20où vous prononcez
27:22l'article 11 et l'article 89,
27:24vous faites prononcer les gens sur un texte.
27:26Il faut bien qu'il y ait un texte. Deuxième
27:28élément, j'élargis un peu, je pense que
27:30nous aurions besoin, dans ce pays,
27:32de reposer la question de notre système social.
27:34On a un système social protecteur,
27:36il faut le garder. Redistributeur,
27:38il faut essayer de le maintenir aussi.
27:40Nous avons un système
27:42de solidarité entre les générations.
27:44Et on voit bien que le fait
27:46démographique nous pose un problème.
27:48Je pense qu'on a besoin de se poser la question
27:50de comment on arrive à maintenir ce système de protection
27:52que moi je défends, dans un
27:54moment démographique qui n'est plus celui des années 40.
27:56Une toute dernière question sur ce sujet
27:58des retraites. Il y a une différence
28:00entre la façon dont compte la Cour des Comptes
28:02et plus précisément Pierre Moscovici, son premier président,
28:04et François Bayrou sur le déficit.
28:06Ils sont en désaccord sur la façon
28:08de chiffrer.
28:10François Bayrou dit qu'il faut aussi prendre
28:12ce que l'État finance sur la retraite des fonctionnaires.
28:14Ça fait 55 milliards d'euros
28:16à venir de déficit.
28:18La Cour des Comptes serait plutôt entre
28:2010 et 15 milliards.
28:22Qu'est-ce qu'il faut retenir ?
28:24On va voir ce que dira
28:26Pierre Moscovici,
28:28ce que diront les membres de la Cour des Comptes
28:30mercredi.
28:32Mais ça change tout.
28:34Certains disent
28:36comme c'est des fonctionnaires,
28:38comme on réduit le nombre de fonctionnaires,
28:40il faut le penser en dynamique.
28:42Il y a moins de cotisants.
28:44C'est pour ça qu'on a besoin d'un débat
28:46pour se dire que c'est entre 15 et 55.
28:48Mais dire que parce que c'est des agents
28:50de l'État,
28:52ça ne serait pas un déficit,
28:54c'est quand même un petit sujet.
28:56Les agents de l'État que je défends,
28:58parce que je n'aime pas la démagogie anti-administration et anti-fonctionnaire,
29:00parce qu'on a besoin de fonctionnaires.
29:02Je ne suis pas la tronçonneuse, c'est d'autres activités du week-end.
29:04Mais pas sur les fonctionnaires.
29:06Donc je n'aime pas ça.
29:08Mais à un moment dire que ce n'est pas une dette,
29:10si parce qu'à un moment il faut emprunter quelque part
29:12pour financer les retraites des agents de l'État.
29:14Donc si vous empruntez, c'est que vous avez un problème d'équilibre.
29:16Donc mettons-nous d'accord sur le chiffre et mettons-nous d'accord aussi
29:18ce qui serait bien de dire
29:20que c'est une charge contre les fonctionnaires,
29:22c'est de dire que c'est bien une charge pour l'État en revanche.
29:24Marc Fesneau, le président du groupe Modem à l'Assemblée Nationale
29:26est notre invité.
29:28On marque une pause dans ce Grand Jury.
29:30On se retrouve dans un instant.
29:32À tout de suite.
29:40Suite du Grand Jury, présenté par Olivier Bost.
29:42Marc Fesneau,
29:44le président du groupe des députés
29:46Modem à l'Assemblée Nationale
29:48est notre invité ce dimanche.
29:50À mes côtés, Pauline Buisson de M6
29:52et Jim Jarassé du Figaro
29:54pour vous interroger.
29:56Le Grand Jury,
29:58l'actualité de la semaine.
30:00Alors ce sera l'actualité de la semaine prochaine.
30:02Richard Ferrand est le candidat d'Emmanuel Macron
30:04pour présider le Conseil Constitutionnel.
30:06Ce très proche du président sera auditionné
30:08dans la semaine par les commissions des lois du Sénat
30:10et de l'Assemblée et qui voteront ensuite.
30:12Les Républicains font planer
30:14le doute sur leur vote.
30:16Que leur dites-vous ?
30:18D'abord qu'on est dans le processus classique
30:20de nomination et quand vous regardez historiquement
30:22les présidents ou membres du Conseil Constitutionnel
30:24d'ailleurs
30:26qui ont été nommés
30:28c'est un tiers
30:30de l'effectif qui est nommé
30:32par le président de la République.
30:34C'est 3 sur 9.
30:36Deuxième élément, c'est que la candidature
30:38de Richard Ferrand, elle est absolument
30:40dans ce qui s'est fait régulièrement
30:42à la présidence du Conseil Constitutionnel.
30:44Il n'est plus le président de l'Assemblée Nationale.
30:46Il n'est plus dans les batailles
30:48du monde politique.
30:50Il n'était pas forcément demandeur en tant que tel.
30:52Un recasage comme on dit parfois.
30:54Troisième élément,
30:56pour l'avoir connu président de l'Assemblée Nationale
30:58pour l'avoir connu comme président de groupe
31:00je sais à la fois
31:02l'intérêt qu'il porte
31:04à ses questions constitutionnelles
31:06de la vigilance qu'il a
31:08sur les sujets constitutionnels
31:10et je suis sûr qu'il fera un très bon président du Conseil Constitutionnel.
31:12Mais dans un moment maintenant, dès que vous nommez quelqu'un
31:14quels que soient les postes
31:16on en fait un sujet politique ou politicien.
31:18On va nommer peut-être
31:20le Sénat nommera Philippe Bas
31:22Philippe Bas il est
31:24proche du président Larcher. On ne peut pas dire
31:26qu'il ait épargné le gouvernement.
31:28Est-ce que vous m'entendez dire quelque chose ?
31:30Non parce que j'ai confiance en Philippe Bas
31:32comme en Laurence Wischnewski
31:34comme en Richard Ferrand. La fonction fait l'homme
31:36et d'eux comme disait Robert Badinter
31:38il y a un devoir d'ingratitude
31:40et je n'ai pas vu le président
31:42du Conseil Constitutionnel ou de membre du Conseil Constitutionnel
31:44qui une fois nommé
31:46ne soit pas totalement dans cette logique-là.
31:48Richard Ferrand pour le connaître et pour ce que je sais
31:50de lui, je ne dis pas que je le connais très bien
31:52mais je le connais bien je crois, c'est quelqu'un qui est
31:54tout à fait dans les académiques du Conseil Constitutionnel
31:56et de la présidence du Conseil Constitutionnel.
31:58Mais au Conseil Constitutionnel il y a des politiques
32:00et il y a aussi des juristes. Là on va arriver
32:02à une configuration particulière, c'est que sur les
32:04neuf postes, six sur neuf
32:06si bien évidemment les candidatures
32:08sont validées, six sur neuf seront
32:10des politiques. Est-ce qu'il n'y a pas un basculement
32:12du Conseil Constitutionnel ? Mais pardon, quand on est
32:14politique, Philippe Bas
32:16il est peut-être classé
32:18dans les juristes pour vous, mais
32:20il a eu une vie avant de juriste, mais c'est un politique.
32:22Quand vous êtes président de l'Assemblée Nationale
32:24par nature vous intéressez au sujet constitutionnel
32:26ou au sujet juridique. Il n'y a pas besoin
32:28d'être un expert
32:30professionnel du juridisme
32:32pour être un bon juriste. Non mais des gens
32:34avec des étiquettes politiques
32:36sont quand même très clairs. Est-ce que ça n'est pas
32:38affaiblir le Conseil Constitutionnel
32:40que certains aujourd'hui remettent en cause
32:42je pense notamment bien sûr au Rassemblement National ?
32:44L'équilibre du Conseil Constitutionnel
32:46n'a jamais été
32:48en cause politiquement parce que du fait du mode
32:50de fonctionnement, le Sénat
32:52c'est généralement pas la même obédience que
32:54l'Assemblée Nationale et souvent le Président de la République
32:56s'est en décalé d'une certaine façon. Malgré tout
32:58est-ce qu'il n'aurait pas fallu un candidat plus neutre
33:00politiquement ? Mais ça veut dire quoi neutre
33:02politiquement ? Moins proche de
33:04la Macronie. Mais le sujet n'est pas celui-là.
33:06On a le Président Mitterrand,
33:08le Président Chirac, le Président Hollande,
33:10le Président Sarkozy, on nommait des gens
33:12qui étaient plutôt issus de leur
33:14famille politique, personne ne trouve rien à redire.
33:16Et là parce que c'est un candidat qui est proposé
33:18par Emmanuel Macron, tout d'un coup on dit
33:20mon Dieu c'est des politiques, mais Laurent Fabius
33:22c'était quoi d'autre qu'un politique ?
33:24Il ne devait pas sa carrière de la même manière
33:26à un seul homme comme Richard Ferrand. Mais pardon, Richard Ferrand
33:28il ne doit pas sa carrière qu'à un seul homme.
33:30Attendez, je rappelle qu'il a été
33:32élu député avant qu'Emmanuel Macron
33:34ne soit même membre du gouvernement, puisqu'il était élu
33:36dans la précédente
33:38mandature en 2012.
33:40Et alors si quelqu'un est indépendant pour le connaître
33:42c'est bien Richard Ferrand, y compris je l'ai
33:44entendu parfois dans des réunions à
33:46Matignon à l'époque
33:48montrer une forme de, comment dirais-je,
33:50d'autorité et d'indépendance
33:52qui est pas remettre en cause. Donc je trouve curieux
33:54que selon que vous serez
33:56avec moi ou contre moi, on vienne
33:58déterminer. Moi je répète,
34:00il n'y a rien d'autre
34:02qu'une querelle politique que je regrette.
34:04Mais vous admettez qu'il y a quand même quelque chose
34:06de spécifique vis-à-vis d'Emmanuel Macron
34:08et de son choix. Comment vous
34:10analysez ça ? Est-ce que
34:12Richard Ferrand paye
34:14finalement l'impopularité d'Emmanuel Macron
34:16depuis la dissolution ? Donc c'est pas son choix.
34:18C'est le choix des autres.
34:20C'est... Le président
34:22du conseil constitutionnel, il n'a pas été nommé
34:24au gré, comment dirais-je, de l'opinion
34:26publique. Il a été nommé
34:28dans ce qu'on pense de la fonction,
34:30de l'importance de la fonction et de l'homme ou de la femme
34:32qu'on met à la tête de l'institution ou qu'on met
34:34dans l'institution. Donc je trouve que justement
34:36vous démontrez parfaitement le fait que c'est la
34:38contingence politique du moment
34:40qui décide de savoir si la personne est bien ou pas bien.
34:42Non, je crois que c'est pas ça auquel il faut
34:44s'attacher et je pense que le choix qu'a fait le président
34:46de la République est un choix qui est juste et bon
34:48comme le choix du président Larcher et comme le choix
34:50de la présidente Brune Pivet.
34:52Enfin, on pourrait... Si on commence à être
34:54dans une logique de... On n'a pas été
34:56d'accord. Ils étaient dans notre position.
34:58On sait le rôle qu'a joué
35:00tel ou tel contre le gouvernement.
35:02On pourrait aussi nourrir des polémiques. Moi je nourris pas
35:04des polémiques parce que je connais les trois personnalités
35:06et je considère que les trois au Conseil
35:08constitutionnel apporteront beaucoup au Conseil constitutionnel.
35:10Est-ce que vous considérez que l'élection
35:12interne qui s'annonce chez les républicains
35:14vient aussi un peu
35:16influencer ou polluer cette
35:18question ? Je sais pas sur
35:20cette séquence si ça impacte.
35:22Après, il y a une compétition
35:24qui s'organise chez les républicains. D'abord, une compétition...
35:26Personne ne doit avoir peur des compétitions
35:28à l'intérieur des partis. Enfin, je veux dire, c'est pas un sujet
35:30en soi et il n'y a pas de querelle à faire.
35:32Non mais ça peut avoir des... Est-ce que ça joue là-dessus ?
35:34Je crois pas. Alors, je crois pas
35:36et plus profondément, j'espère pas. Parce que
35:38si la question de la désignation d'un membre du
35:40Conseil constitutionnel devait être
35:42liée à la question d'une candidature de tel ou tel
35:44et d'une compétition interne, là on s'éloignerait
35:46un peu de ce qu'est le sens
35:48de l'intérêt général. Bon, Emmanuel Macron
35:50réfléchit aussi à
35:52les référendums qu'il a promis dans ses vœux aux Français
35:54pour cette année. Déjà, est-ce que vous êtes
35:56favorables au principe
35:58de plusieurs consultations
36:00et sur quel sujet ?
36:02On a parlé tout à l'heure de...
36:04On sait les sujets possibles. C'est plutôt l'article 11.
36:06Il me semble qu'on a évoqué les sujets des retraites.
36:08On a évoqué le sujet de notre modèle social.
36:10Il faut un texte, néanmoins. Je pense
36:12que c'est un sujet qui permettrait... Modèle social voulait dire quoi ?
36:14C'est...
36:16C'est quoi notre équilibre social ? Comment on finance notre système
36:18de retraite, notre système de santé ?
36:20Peut-être que ça pourrait être un élément qui permettrait
36:22au fond de sortir d'un débat un peu...
36:24Aujourd'hui, la question, c'est... On dit que le travail
36:26finance en grande partie,
36:28notamment les retraites.
36:30Et que ce n'est pas suffisant.
36:32Et qu'il faudrait trouver d'autres sources de financement.
36:34Probablement. Le sujet de la compétitivité
36:36française, c'est le sujet d'une compétitivité
36:38où les ressources pèsent trop
36:40sur le travail.
36:42Et donc, c'est le sujet de la répartition globale.
36:44La conclusion, c'est une hausse de TVA, en général ?
36:46Non, ce n'est pas une hausse de TVA.
36:48On est sur un sujet...
36:50On n'est pas sur un projet de loi de finances.
36:52Vous m'interrogez sur un référendum. Est-ce qu'on peut
36:54se mettre d'accord de dire qu'il faut qu'il y en ait moins sur le travail
36:56et plus sur d'autres choses ?
36:58On n'est pas au stade d'un référendum.
37:00Il faut un texte.
37:02Donc, il faut qu'on essaye de se mettre d'accord dans les assemblées.
37:04Votre idée, ça serait de financer comment ?
37:06Le modèle social ?
37:08Je pense qu'il y a la question
37:10de la solidarité
37:12entre les générations. Et c'est vrai que
37:14ce sujet qu'on avait évoqué, d'ailleurs, et qui avait été porté
37:16par le Président de la République en 2017, de dire
37:18qu'il faut qu'on arrive à équilibrer entre retraités et actifs,
37:20il me semble que c'est un sujet qu'il faut essayer
37:22de poser
37:24de manière apaisée
37:26dans le débat public. Il me semble que la question
37:28de quelle est la charge qu'on fait peser aux entreprises
37:30et quelle est la charge qu'on peut faire peser à la rente,
37:32c'est un combat
37:34qu'on porte depuis longtemps au Modem. Parce que
37:36que les entreprises payent moins de charges,
37:38c'est déjà 80 milliards
37:40d'exonération. Pourquoi on fait ça ? On ne fait ça pas
37:42pour faire peser autant l'entreprise, c'est pour rattraper la compétitivité
37:44qu'on perd. Et qu'on se dise
37:46qu'il y a des gens qui sont plutôt assis sur la rente.
37:48On a le droit d'être assis sur la rente,
37:50mais ça ne participe pas beaucoup à la solidarité nationale.
37:52Voilà une piste, mais
37:54ça mérite un débat, un texte, et après
37:56qu'on regarde si ça peut aller par la voie référendum.
37:58Il y a l'organisation des pouvoirs locaux, et la question de ce qu'on évoquait,
38:00les agences,
38:02parfois l'incapacité publique que nous avons,
38:04peut-être qu'il y a des choses à travailler là-dessus.
38:06Vous connaissez les limites de l'article 11 que vous avez
38:08décliné sur le référendum ?
38:10On ne prévoit pas qu'on puisse faire de référendum
38:12sur les thématiques d'immigration. Est-ce que vous pensez,
38:14quand on voit finalement
38:16l'opinion qui se focalise
38:18pas mal sur ces questions-là, que ça doit être
38:20un sujet qui puisse être
38:22traité par le référendum, tranché par le référendum ?
38:24Qu'on ait un sujet autour de
38:26ces sujets-là, et parfois des impasses
38:28y compris juridiques qu'on peut avoir
38:30vis-à-vis de certains sujets, c'est incontestable.
38:32Deuxième élément,
38:34les conditions pour faire un référendum
38:36sur le sujet, c'est un changement de la Constitution.
38:38C'est l'article 89.
38:40Il faut être pragmatique dans la vie.
38:42Est-ce que nous avons les conditions réunies
38:44au Parlement pour qu'il y ait un accord qui permettrait
38:46au Parlement de se saisir de la question d'une révision
38:48constitutionnelle, laquelle permettrait après une révision
38:50d'un certain nombre de textes de loi ?
38:52Je ne crois pas.
38:56Ce que je déteste dans la vie publique
38:58parfois, c'est
39:00la capacité qu'on a à brandir
39:02avec une épée de bois, la capacité
39:04à faire quand on sait que les attendus
39:06ne sont pas faits.
39:08Mais sur un certain nombre de sujets,
39:10oui, mais il faut qu'on arrive.
39:12Le référendum, il ne faut pas que ce soit un moment populiste.
39:14C'est-à-dire un moment de caricature.
39:16Il faut qu'on arrive à, je répète,
39:18poser un texte et dire, voilà, vous êtes saisis sur ce sujet-là.
39:20À défaut de référendum, il faut une loi
39:22retailloue pour durcir
39:24les conditions d'immigration.
39:26Si c'est dans le cadre...
39:28On a plusieurs lois qui arrivent.
39:30On a des lois sur le narcotrafic.
39:32On a des lois sur la délinquance des mineurs.
39:34On a, je vais vous dire, et je trouve qu'il faut saluer
39:36à la fois l'action du ministre Tayot et de ses prédécesseurs,
39:38Gérald Darmanin,
39:40notamment sur la question
39:42de, déjà, essayons
39:44de faire appliquer la loi.
39:46On a un problème en France, c'est qu'on fait des lois
39:48pour masquer parfois notre incapacité à appliquer les lois.
39:50Si on arrive, ce que je crois
39:52avec la volonté, je crois qu'on est en train
39:54de pousser les feux sur cette question-là,
39:56à faire appliquer les OQTF,
39:58les obligations de quitter le territoire français.
40:00On peut toujours durcir, mais si à la fin on ne peut rien faire,
40:02c'est des lois qui sont
40:04inopérantes.
40:06Donc il n'y a pas nécessairement une urgence d'avoir une loi sur l'immigration.
40:08Il y a des ajustements éventuellement, parce qu'on verrait des biais.
40:10Mais faire une énième grande loi, je ne sais plus combien il y en a eu,
40:1235, 40 sur les sujets d'immigration ?
40:14Le sentiment des Français, c'est que ça va mieux
40:16et qu'on est plus puissant
40:18pour lutter contre l'immigration clandestine ?
40:20La réponse est non.
40:22Je vais plutôt dans le sens de ce que dit Bruno Retailleau
40:24sur le sujet, c'est-à-dire de dire, déjà,
40:26on a des lois, il faut qu'on mette en scène.
40:28Je trouve que l'impuissance publique, elle se nourrit
40:30de lois qu'on multiplie et d'incapacité à les appliquer.
40:32C'est ça qui nourrit le populisme.
40:34En un mot, vous parlez des lois à venir, il y a une question.
40:36François Bayrou veut changer
40:38le mode d'élection pour
40:40Paris, pour les maires de Paris,
40:42maire de Lyon, maire de Marseille.
40:44Il faut faire ça vite, si vous voulez le faire.
40:46Et il y a une autre loi importante,
40:48celle sur le narcotrafic.
40:50Bruno Retailleau dit l'urgence, c'est le
40:52narcotrafic, ce n'est pas la loi.
40:54Je n'ai pas entendu, d'abord, il y a deux chambres
40:56alors qu'on peut faire les navettes.
40:58Je n'ai pas entendu François Bayrou dire que ça venait
41:00primer la loi sur le narcotrafic.
41:02Je pense que c'est, d'ailleurs, j'imagine
41:04que c'est ce que voulait dire aussi Bruno Retailleau.
41:06Il faut le faire dans un délai raisonnable avant que les municipales...
41:08Il faut le faire dans un délai raisonnable. Je signale au passage
41:10que nous avons deux autres lois qui sont au Sénat.
41:12Une loi sur le statut de l'élu
41:14et puis une loi sur la parité dans l'ensemble
41:16des conseils municipaux.
41:18Donc on sait qu'on a un calendrier qui fait qu'il vaut mieux
41:20que ça soit fait à l'été. Alors il n'y a aucune obligation
41:22mais qu'avant les municipales, les règles soient connues,
41:24la loi PLM fait partie de ce paquet-là.
41:26Oui, il y a plus
41:28d'urgence sur le narcotrafic et donc
41:30je crois pouvoir dire que François Bayrou l'a tout à fait
41:32en tête. Mais ne posons pas les textes.
41:34On a plein d'autres textes qui arrivent.
41:36Il y a le texte sur le narcotrafic. En plus,
41:38il a fait l'objet plutôt de l'unanimité, autant que je me souvienne,
41:40au Sénat. Essayons de faire
41:42voter ce texte dans les meilleurs délais.
41:44Je reviens sur une autre actualité
41:46qui a marqué ces derniers jours. Le jeune Elias
41:48tué avec une machette.
41:50Louise tuée de coups de couteau.
41:52Une grenade dans un bar
41:54à Grenoble. Quels sont vos mots,
41:56Marc Fesneau, pour décrire tout ça ?
41:58Est-ce que vous parlez d'ensauvagement,
42:00de barbarisation ?
42:02En tout cas, il y a à la fois
42:06des phénomènes de plus en plus
42:08violents et des phénomènes de plus en plus violents
42:10chez des jeunes. C'est-à-dire que
42:12l'absence absolue de conscience et d'empathie
42:14à l'autre. Absolue.
42:16C'est-à-dire qu'à 12, 13 ou 14 ans,
42:18ils peuvent prendre
42:20un pistolet ou une kalachnikov qu'on leur a fournie
42:22et tuer sans aucune...
42:26Comment dirais-je ? Aucun sentiment de ce que
42:28c'est que l'autre, l'altérité,
42:30les hommes et les femmes qu'ils peuvent avoir.
42:32Donc il y a bien une dérive. Il y a une dérive.
42:34On n'a pas le temps, mais il y a sans doute
42:36le produit de...
42:38d'une hyper présence
42:40sur les réseaux sociaux, d'une hyper violence
42:42sur un certain nombre de plateformes
42:44qui banalisent, au fond,
42:46la violence et qui fait que ça n'est...
42:48ce qui est un acte réel et ce qui est un acte virtuel.
42:50Et donc ça entraîne un certain nombre de jeunes.
42:52Ça ne les excuse pas du tout. En tout cas, ça entraîne
42:54un certain nombre de jeunes sur cette dérive.
42:56Je pense qu'on a un sujet
42:58de répression. Je trouve que le sujet
43:00qui est posé par Gabriel Attal dans le texte
43:02qu'il a posé est un vrai sujet parce que
43:04il y a un moment, l'excuse de minorité ne peut pas être
43:06une excuse. On est dans une société
43:08où on est beaucoup plus tôt à l'âge adulte
43:10que quand j'étais
43:12beaucoup plus jeune. Vous voyez ce que je veux dire ?
43:14Et encore plus qu'il y a 50 ans. Bon.
43:16On prend nos actes du fait que nous sommes dans une société
43:18où la conscience, parfois d'un point de vue positif
43:20d'ailleurs chez les jeunes, l'ouverture à l'autre,
43:22la capacité à comprendre la différence
43:24est parfois plus forte chez certains et puis
43:26parfois chez d'autres, c'est pas ça.
43:28C'est plutôt une absence d'empathie,
43:30une absence de repères, etc. Et donc ça nécessite
43:32pacifiquement, sans s'énerver.
43:34Les enfants de 1945, puisqu'il y avait une ordonnance
43:36à l'époque, ne sont pas les enfants de 2025.
43:38Il s'est passé 80 années. Le monde
43:40a changé. Et donc dire la loi est intangible
43:42de ce point de vue-là, la loi de 45 s'adaptait
43:44à 45, l'ordonnance, on l'a fait une première
43:46modification. Et donc il faut qu'on essaye de travailler
43:48sur ces sujets-là. Et puis il y a le sujet
43:50du rapport aux écrans, etc. qui est un sujet
43:52pour moi devant nous.
43:54Le grand jury. Question express.
43:56Question express, réponse par oui ou par non.
43:58Le secrétaire général de l'Elysée,
44:00Alexis Collère, peut-il refuser la convocation
44:02d'une commission d'enquête parlementaire ?
44:04Au nom de la séparation des pouvoirs, oui.
44:06Oui.
44:08Vous me demandez un oui ou par non,
44:10je sens que vous attendez un développement.
44:12J'essaie de jouer le jeu, si je peux dire.
44:14Ce n'est pas la première fois qu'on voit bien
44:16qu'on essaye de faire... Le secrétaire général
44:18de l'Elysée n'est pas en charge de faire le budget
44:20lui-même. C'est le gouvernement, c'est le ministre des...
44:22Et ils ont été auditionnés abondamment. On voit bien
44:24qu'à chaque fois il y a un petit sujet qui est une espèce de
44:26querelle qu'on essaye de faire
44:28au secrétaire général de l'Elysée et
44:30derrière évidemment au président de la République.
44:32Il est dans son bon droit et je trouve que
44:34nourrir des polémiques là-dessus, c'est un peu absurde.
44:36Pauline Buisson. Pour ou contre un taux d'impôt
44:38minimal pour les ultra-riches ?
44:40Oui, enfin il y a déjà un taux d'impôt
44:42minimal. Il n'y a pas d'ultra-riches
44:44qui ne payent pas d'impôt. La question c'est à quelle seuil on le met.
44:46Dès lors que ce n'est pas proléatoire.
44:48Je ne fais pas la chasse aux riches.
44:50On a besoin de gens qui réussissent
44:52et qui développent...
44:54Je n'aime pas quand on fait la chasse à Bernard Arnault. Quand moi
44:56dans mon territoire, un peu au nord de chez moi
44:58à Vendôme, il s'est développé des activités
45:00de son entreprise qui permettent de retrouver
45:02des emplois et de l'activité. Donc que
45:04le territoire s'enrichisse et que celui qui a eu l'idée
45:06et qui a une stratégie qui réussit
45:08ce n'est pas un problème. Après, on a un besoin de justice.
45:10Et donc il faut regarder les taux...
45:12Pour ne pas rentrer non plus dans le déclamatoire, ce qui avait malheureusement
45:14été fait sous le quinquennat de François Hollande, où on a été obligé
45:16de rembourcher parce qu'on a considéré que c'était
45:18ou spoliatoire ou non conforme à la Constitution.
45:20Mais qu'on se pose cette question-là
45:22et juste, deuxième élément, j'inviterais
45:24assez volontiers à poser la question au niveau européen.
45:26Parce que si on ne le fait pas dans
45:28des frontières qui sont des frontières d'application,
45:30c'est grotesque. Parce que les gens ils iront en Belgique
45:32et ailleurs. Pour au compte des tests
45:34salivaires à l'Assemblée nationale, afin de
45:36détecter la consommation de drogue, il y a eu une polémique
45:38cette semaine. Non, il y a eu une polémique, parce que
45:40pardon, un de vos consoeurs est allé à l'Assemblée nationale
45:42et puis, non, il y a eu
45:44une polémique et moi je suis
45:46absolument d'accord avec les expressions qui ont été faites
45:48y compris par la présidente de l'Assemblée nationale.
45:50Madame Lucet, quoi qu'elle soit,
45:52elle n'a pas allé à l'Assemblée nationale avec des tests
45:54salivaires. Donc qui procède-t-elle ?
45:56Elle n'est pas de la police.
45:58Elle n'est pas de la justice. Et elle n'est pas
46:00de l'institution. Deuxième élément, je ne vois pas l'intérêt
46:02de porter ce sujet-là là, parce que
46:04il y avait aussi des gens. Alors il faut le faire à tout le monde.
46:06Parce que la question, elle est faite à tout le monde.
46:08Qu'est-ce qu'on essaie de dénoncer ?
46:10On a plutôt intérêt à être vigilants dans les groupes
46:12les uns et les autres à ce que sont les attitudes
46:14des uns qui doivent alerter pour dire, toi je t'ai vu
46:16ce qui n'est pas arrivé dans mon groupe. Mais
46:18personne n'est à l'abri de l'addiction.
46:20Donc il ne faut pas donner de leçon là-dessus.
46:22Mais à les mettre à la vindique populaire et à la sortie
46:24des quatre colonnes, à les dire, venez faire un test.
46:26Et alors, Madame Lucet aussi peut faire un test.
46:28Qu'est-ce que c'est que cette mise en
46:30personne n'est parfaite, mais
46:32cette mise en exergue du monde politique
46:34au nom de quoi ? Et par ailleurs, elle ne procède ni
46:36de la police ni de la justice, donc les injonctions n'ont pas
46:38à être données de cette façon-là.
46:40Le Grand Jury
46:422027, c'est demain.
46:44Pour se projeter un tout petit peu,
46:46Gérald Darmanin propose une primaire ouverte
46:48de la droite et du centre pour
46:502027. Vous soutenez cette initiative ?
46:52Alors, pourrais-je dire quelque chose
46:54que François Bayrou sans doute ne renierait pas ?
46:56La droite est une chose,
46:58le centre c'est autre chose.
47:00Non, mais,
47:02je le dirai à Gérald tout autant,
47:04la meilleure façon de pas clarifier
47:06les choses, j'entendais d'ailleurs, j'étais,
47:08j'entendais Bruno Retailleau ce matin dire,
47:10moi je veux être le président d'un parti de la droite.
47:12C'est très bien qu'il y ait un parti de la droite,
47:14c'est très bien qu'il y ait un parti de gauche.
47:16Et puis, pardon, on ne veut pas gêner, mais il y a des gens du centre.
47:18Donc pas question de se ranger derrière un candidat LR, par exemple.
47:20Mais vous gouvernez ensemble quand même aujourd'hui.
47:22Et alors ?
47:24C'est juste qu'on gouverne ensemble parce
47:26qu'on respecte le fait, moi je respecte Bruno Retailleau,
47:28d'ailleurs il est assez d'accord avec moi sur le sujet,
47:30il considère qu'il y a une droite, un centre et une gauche.
47:32Mais il pourrait y avoir un candidat commun en 2027.
47:34Mais on n'en est pas là.
47:36Je veux l'envisager.
47:38Mais la droite et le centre ce n'est pas la même chose.
47:40On n'a pas fait ça depuis 30 ans pour qu'à la fin on nous explique
47:42droite et centre c'est la même chose.
47:44On a eu un chemin compliqué, je sais ce que c'est que la traversée
47:46du désert pour avoir vu
47:48beaucoup de sable,
47:50sur peu de chameaux.
47:52On n'a pas fait tout ça pour qu'on nous explique
47:54droite et centre, parce que droite et centre ça veut dire
47:56une droite égale centre, une droite et pas égale centre
47:58et c'est très bien qu'il y ait une droite.
48:00Moi j'ai toujours regretté qu'on dise le dépassement
48:02c'est la disparition.
48:04Il y a besoin d'une droite, il y a besoin
48:06d'une gauche de gouvernement et il y a besoin d'un centre
48:08qui peut éventuellement,
48:10là non plus on ne veut pas gêner, les faire se parler.
48:12Ça veut dire que vous laissez la porte ouverte pour une candidature
48:14Bayrou en 2027 par exemple ?
48:16Vous voyez bien,
48:18j'essaie de vous répondre comme vous avez vu à toutes vos questions
48:20mais franchement,
48:22je ne croise pas une personne,
48:24pas une, qui me parle de 2027.
48:26Vraiment.
48:28Et donc ces questions s'opposeront au moment où elles doivent se poser
48:30c'est-à-dire plutôt à l'automne
48:322026. Et donc je trouve que rentrer
48:34tout de suite et préempter ce débat
48:36je trouve que c'est une erreur tragique devant les Français.
48:38Si on veut nourrir le populisme, il faut commencer
48:40à donner sentiment, et plus que donner sentiment
48:42il faut commencer concrètement à s'occuper d'autre chose
48:44que ce que veulent les Français. Les Français ne veulent pas qu'on s'occupe
48:46de savoir par quelle modalité
48:48et qui va être candidat. Ils ont besoin de savoir le budget,
48:50la désindustrialisation, les systèmes de santé,
48:52comment ça fonctionne, les sujets de sécurité,
48:54ils ont besoin de ça. Il se fiche un peu, et j'allais employer
48:56un autre mot, mais j'essaie d'être poli,
48:58il se fiche un peu de savoir
49:00qui va être candidat en 2027. Le temps viendra, que chacun
49:02sera sûr.
49:04Le grand jury, tout est politique.
49:06Marc Peineau, vous avez été ministre de l'agriculture
49:08notamment au moment de la grande crise
49:10de l'année dernière. Dans une semaine
49:12s'ouvre le salon, le salon de l'agriculture.
49:14Le roi du Maroc, Mohamed VI
49:16a été invité par Emmanuel Macron. Est-ce que
49:18ce n'est pas une provocation quand on sait
49:20la concurrence déloyale
49:22qu'exerce en France le Maroc, notamment
49:24sur le marché des légumes,
49:26des tomates par exemple ?
49:28Non, ce n'est pas une provocation. D'abord, le Maroc
49:30est un grand pays agricole avec lequel nous avons
49:32beaucoup de partenariats,
49:34y compris sur un certain nombre
49:36de produits que nous leur envoyons
49:38en termes d'élevage.
49:40Les céréales par exemple ?
49:42En élevage, on envoie la génétique. En céréales,
49:44c'est comme une grande partie de nos activités.
49:46Nous avons des relations
49:48commerciales.
49:50Il va falloir
49:52qu'on se dise aussi que le commerce,
49:54ce n'est pas tout ce que
49:56je peux t'envoyer, je t'envoie et toi tu ne m'envoies rien.
49:58Ça ne s'appelle pas du commerce, ça c'est Trump et le commerce.
50:00Rien de chez toi
50:02et tout de chez moi
50:04vient chez toi. Ça ne marche pas comme ça le commerce.
50:06Deuxièmement, on a un sujet particulier
50:08qui est le sujet. C'est un sujet. Donc ce n'est pas
50:10une provocation. Vous demanderez au monde
50:12de l'élevage, vous demanderez au monde des céréaliers,
50:14les phosphates, etc. On en a besoin.
50:16Pardon, on en a besoin.
50:18Vous demanderez à tous ces gens-là
50:20s'ils trouvent que c'est une provocation. En revanche,
50:22et d'ailleurs quand j'avais été au Maroc,
50:24j'avais emmené une délégation de producteurs
50:26de tomates parce qu'on a un problème sur les tomates
50:28parce que la désaisonalité ne fonctionne plus autant
50:30et nous avions un volume et un tonnage
50:32qui s'est
50:34considérablement développé avec le Maroc
50:36en direction de la France. Donc là on a un sujet commercial.
50:38Mais le mieux c'est de s'en parler.
50:40Ce n'est pas de faire de l'unilatéralisme.
50:42Vous voyez ce que je veux dire ? Donc on a un chemin
50:44et moi je vais vous dire,
50:46on a intérêt à ce que l'Europe et en particulier la France
50:48nourrissent ses frontières les plus proches
50:50c'est-à-dire le Maroc,
50:52l'Algérie, la Tunisie, la Libye,
50:54l'Égypte et on peut redescendre un peu plus bas
50:56si on ne le fait pas. Pardon, c'est
50:58M. Poutine qui les nourrit. Vous trouvez que c'est notre intérêt ?
51:00La coordination rurale a fait
51:02une percée historique aux dernières élections
51:04professionnelles agricoles et dirige désormais
51:06les chambres agricoles de 14 départements.
51:08Est-ce que vous dites que
51:10la coordination rurale est proche du
51:12Rassemblement National ? Non.
51:14Je ne fais pas ces procès-là en tant que tel, parce que je trouve
51:16que c'est une façon facile
51:18de ne pas évoquer les sujets qui sont portés
51:20par la croix. Emmanuel Macron
51:22a fait le rapprochement, si je peux me permettre.
51:24Vous me posez la question à moi.
51:26C'est un autre sujet.
51:28Comment vous analysez le sujet ?
51:30Je ne suis pas venu avec mes éléments de langage.
51:32Personne ne m'a appelé pour me dire ce que je devais dire.
51:34Je vous réponds sur la coordination.
51:36Dans le monde agricole, ce à quoi on n'avait pas
51:38assisté encore
51:40c'est au fond
51:42une gilégionisation, comme on dit.
51:44Montée des populismes
51:46contre l'Europe, contre les normes,
51:48contre les associations écologistes,
51:50etc.
51:52Et donc ce monde agricole
51:54qui était très à l'abri de ça, parce qu'au fond
51:56il savait ce qu'il devait à l'Europe, il savait ce qu'il devait
51:58à l'État, et dans
52:00ce dialogue-là, il est sorti
52:02plutôt une agriculture puissante. Donc il ne faut pas sous-estimer
52:04ce que j'ai souvent dit, d'ailleurs, quand j'étais à mon poste.
52:06Une forme de colère parfois injuste,
52:08une forme de radicalité
52:10qui s'est exprimée et sur lequel il faut qu'on
52:12essaye d'apporter des réponses. C'est le sens de la loi d'orientation
52:14agricole qui est encore en débat.
52:16Y'a une CNP qu'on...
52:18que j'espère conclusive, si chacun est médicien.
52:20Ça vient pas de...
52:22Elle a été votée en mars,
52:24elle a été rapportée au Sénat en juin,
52:26puis après, y'a plein de gens qui ont décidé qu'il valait mieux
52:28attendre. Après t'as découvert qu'on est à 8 jours du salon,
52:30on est le midi matin...
52:32Je pense qu'on a besoin, en revanche, d'apporter des réponses
52:34sans populisme.
52:36La transition agroécologique,
52:38les sujets climatiques, c'est des sujets pas
52:40d'écologie. Pas seulement.
52:42C'est des sujets pour le monde agricole. Et donc c'est ça auquel
52:44il faut répondre.
52:45Une toute dernière question parce qu'il y aura une réunion
52:47à Paris sur le sujet.
52:49Après les propos du vice-président américain,
52:51c'était à Munich,
52:53vendredi, message aux
52:55démocraties européennes
52:57assez violent. Les Européens
52:59accusaient de s'en prendre à la liberté d'expression
53:01et à la liberté religieuse.
53:03Que pensez-vous de ces attaques ?
53:05Alors, il faut juste faire une image.
53:07Imaginez que Bayrou ou le président
53:09de la République aillent aux Etats-Unis
53:11et viennent donner ce type de leçons aux Américains.
53:13Qu'est-ce que diraient les Américains ? Ils diraient
53:15« De quoi tu te mêles ? »
53:17Nous n'avons pas de leçons à recevoir de démocratie
53:19de qui que ce soit. Même
53:21de ceux qui sont des alliés historiques.
53:23Nous n'avons pas de leçons de démocratie.
53:25Deuxième élément, s'il est même que j'ai nommé tout à l'heure
53:27le président de la République et François Bayrou
53:29aller aux Etats-Unis pour dire « Moi, je soutiens
53:31Trump », qu'est-ce que penseraient les Américains ?
53:33De quoi tu te mêles aussi ?
53:35Chacun chez soi et je pense qu'on a besoin aussi
53:37de renforcer l'Europe parce que si on ne s'affirme pas
53:39y compris face à des alliés,
53:41on va avoir un grand problème devant nous.
53:43Merci Marc Fesneau pour ce grand jury. Bon dimanche à tous.
53:45A la semaine prochaine.