• il y a 4 jours
Le président du comité stratégique des centres E. Leclerc était interrogé par Olivier Bost (RTL), Perrine Tarneaud (Public Sénat), Pauline Buisson (M6) et Jim Jarrassé (Le Figaro).
Regardez Le Grand Jury avec Olivier Bost du 24 novembre 2024.

Category

🗞
News
Transcription
00:00Le Grand Jury, présenté par Olivier Bost.
00:13Bonjour à tous, bienvenue dans ce Grand Jury.
00:16Le Grand Jury, c'est en direct tous les dimanches sur RTL et sur Public Sénat.
00:21Bonjour Michel-Édouard Leclerc.
00:23Bonjour.
00:24Vous êtes le président du comité stratégique des centres Leclerc.
00:27Dans un mois, c'est Noël. Alors où en sont les prix ?
00:31La baisse de l'inflation veut-elle dire baisse des prix dans tous les rayons ?
00:35La baisse de l'inflation veut-elle dire reprise de la consommation ?
00:40À Noël toujours aussi une autre question.
00:42Aurons-nous encore un Premier ministre ?
00:45L'incertitude politique pèse-t-elle sur les affaires ?
00:48Bienvenue dans ce Grand Jury, Michel-Édouard Leclerc.
00:52À mes côtés pour vous interroger cette semaine, Pauline Buisson de M6.
00:56Bonjour.
00:57Pour terrasser du Figaro.
00:58Et nous serons rejoints par Perrine Tarnot de Public Sénat.
01:01Dans ce Grand Jury, Michel-Édouard Leclerc, nous aurons une séquence dédiée au Parlement.
01:05Là où se votent notamment des augmentations d'impôts sur les plus riches,
01:09sur les entreprises et également sur le coût du travail.
01:12Et puis vous répondrez à nos questions express.
01:15Et il y aura un moment inattendu en fin d'émission.
01:18Le Grand Jury, l'actualité de la semaine.
01:22Dans un mois, c'est donc Noël.
01:24Avec l'inflation en baisse, Michel-Édouard Leclerc,
01:27pourrons-nous nous offrir plus de choses que l'année dernière ?
01:30Autrement dit, est-ce que les prix sont vraiment en train de baisser ?
01:34Il y a des questions dans la question.
01:37D'abord, j'ai une vision assez optimiste de l'évolution de la consommation.
01:42Ce n'est pas génial, mais ça tient la distance.
01:46La consommation, après trois ans de crise, de confinement,
01:51Ukraine, Covid, inflation très forte,
01:55la consommation est légèrement croissante.
01:59Et en tout cas, elle tire la croissance française,
02:01parce que ce n'est pas à l'export qu'on fait un carton.
02:05Et les perspectives pour Noël, je réponds à votre question,
02:08oui, elles sont plutôt bonnes en tant que professionnels que je suis.
02:12Elles sont bonnes dans les magasins, elles sont bonnes dans la restauration,
02:15elles sont bonnes dans le tourisme. Et donc, ne paniquons pas.
02:19Mais sur les prix, précisément.
02:21Est-ce que les prix baissent avec la baisse de l'inflation ?
02:24Est-ce que ça se vérifie dans tous les rayons ?
02:26D'abord, la désinflation est effective.
02:29Depuis six mois, tous les organismes, l'INSEE,
02:33mais aussi les organismes privés comme Circana, Cantar,
02:36constatent une baisse de l'inflation dans les magasins.
02:41Certaines poches de consommation ont même de la déflation.
02:46Pendant la rentrée des classes, là, qui ont très bien marché,
02:50le textile a repris des couleurs,
02:54mais parce qu'aussi, chez Leclerc, chez Carrefour,
02:58il était important dans la rentrée des classes,
03:01c'était un peu le retour du textile.
03:03Les papiers, le papier, tout ça, avec la décroissance un peu chinoise.
03:07Le marché international du papier n'était pas mauvais.
03:10Donc, on a eu des baisses.
03:12Mais concrètement, est-ce que les prix dans nos rayons baissent ?
03:14Mais concrètement, nous n'avons pas de baisse significative,
03:19très forte, ni à l'heure actuelle, ni en perspective.
03:22C'est-à-dire, toute l'inflation qui a été prise les trois années précédentes,
03:28elle est dans la poche de quelqu'un,
03:30ou elle est allée dans l'investissement de quelqu'un,
03:32elle ne revient pas sous forme de bonus de moins 20% ou moins 30%
03:37dans les trois mois qui viennent, dans la poche du consommateur.
03:39Concrètement, Michel-Édouard Leclerc, ça veut dire qu'on ne reviendra jamais
03:43au niveau de 2019, avant le Covid, avant la crise inflationnaire ?
03:46Non, ça c'est sûr.
03:48Là, il va s'ouvrir une période de négociations
03:52pour lesquelles nous sommes en train de recevoir les tarifs des grands fournisseurs.
03:57Toutes les demandes de tarifs sont à la hausse.
04:01Alors, évidemment, je peux vous dire, Fouad Leclerc,
04:03qu'on va aller chercher des baisses.
04:05On va aller chercher des baisses, notamment dans les secteurs
04:08où ça a flambé.
04:10On nous a fait quand même le coup de devoir restituer aux consommateurs
04:14des demandes de 30-40% sur le prix des pâtes à une époque.
04:18Vous vous rappelez, sur l'huile de tournesol,
04:20on aurait pu imaginer des accidents, des cycles.
04:24Là, on ne voit pas des baisses de ce montant-là.
04:27Donc, on va quand même aller, avec l'écrou, chercher des baisses.
04:31Mais il ne faut pas se leurrer.
04:33Le climat français, l'espèce d'argument
04:37que vont trouver les entreprises derrière la pétodière française,
04:41ils vont nous mettre des taxes, ils vont nous augmenter les coûts,
04:44qui déjà augmentent naturellement,
04:46ça ne va pas nous donner facilement des arguments pour obtenir des baisses.
04:49On reviendra sur la situation politique et on reviendra aussi sur ces négociations commerciales.
04:52Mais auparavant, je voudrais revenir sur une phrase que vous avez prononcée.
04:55La baisse de l'inflation se gère avec plus de difficultés que sa montée.
04:59Qu'est-ce que ça veut dire ?
05:01Ça veut dire que culturellement, beaucoup de chefs d'entreprise
05:03n'avaient connu l'inflation.
05:06Ils sont plus jeunes que moi.
05:08Ils sont arrivés pendant des périodes de 20 ans de déflation
05:11ou de 20 ans de stabilité des prix.
05:14Et donc, quand vous avez une bouffée d'inflation,
05:16d'abord, ces entreprises ont mis très longtemps à s'adapter.
05:20Moi, je suis parti très tôt, mais rappelez-vous,
05:22j'avais l'air d'être un peu l'agité du marché.
05:24J'interpellais les élus qui ne bougeaient pas trop.
05:26Je demandais des commissions d'enquête sur le prix des conteneurs, etc.
05:29Donc maintenant, les élus disent, on va taxer les super profits.
05:32Enfin, on aurait pu les éviter, les super profits.
05:34Donc, l'inflation, ce n'est pas facile à voir venir.
05:37Mais une fois qu'elle est là, ce n'est pas facile non plus à la gérer.
05:41Là, actuellement, cette désinflation fait que vous faites moins de chiffres d'affaires.
05:45Vous faites un peu moins de volume.
05:47Et en plus, c'est des prix qui baissent un peu.
05:50Et donc, ça veut dire que vos provisions de chiffres d'affaires
05:54sont très perturbantes pour les chefs d'entreprise,
05:57pour tous ceux qui gèrent des budgets, pour les comptables, pour les financiers.
06:00Donc, il y a une période culturellement un peu floue.
06:03Et la chance que j'ai, c'est d'être...
06:05et qu'on a dans la distribution française,
06:07c'est qu'on a des groupes d'indépendants,
06:09comme le Clerc, Système U, Intermarché,
06:11qui souvent sont à la deuxième ou troisième génération
06:14de chefs et de chefs ten d'entreprise.
06:17Et donc, on a cette culture-là de la variation des prix.
06:20On sait faire.
06:21Pour en venir à la période de Noël maintenant,
06:24période importante, je suppose, pour votre secteur,
06:27le Black Friday est censé être vendredi prochain.
06:30Or, il a déjà commencé sur de nombreux sites de vente
06:33et va continuer probablement une ou deux semaines de plus.
06:36Le Black Friday, ce sont des vrais promos
06:39ou c'est un peu une arnaque ?
06:41Moi, je n'y croyais pas trop et ça marche vachement bien.
06:44Enfin, là, il faut reconnaître que j'ai des chiffres de hier
06:47et on a démarré très fort.
06:49Ça marche bien en vente, mais est-ce que pour les consommateurs,
06:51c'est réellement intéressant ?
06:52J'imagine quand même, parce que ce ne sont pas des petits objets qui sont vendus.
06:56On n'est pas chez Temu ou Shine.
06:58On est sur des cafetières.
07:00On est sur des jeux vidéo.
07:03On est sur des équipements du foyer pour répondre aux besoins de télétravail.
07:09Ça ne suffit plus d'avoir un écran, deux écrans.
07:12Il faut que chacun ait son écran, finalement.
07:14Et donc, oui, c'est assez fort.
07:17Cette année, on est déjà...
07:19Enfin, hier, on était déjà à 14% de chiffre d'affaires,
07:22supérieur à l'année dernière.
07:24Quelle est l'intérêt pour vous, dans la grande distribution,
07:28de casser les prix avant une grosse période d'achat qui est celle de Noël ?
07:31Non, ça dilue.
07:34Ça rend plus confortables les achats de Noël.
07:38Elles étaient concentrées sur une semaine, voire quelques jours.
07:42Tout le monde ne fait pas du télétravail, y compris dans les centres Leclerc,
07:45dans les carrefours, dans les rouchants.
07:47À Noël, on est dans les magasins.
07:49Donc, pouvoir acheter avant, ce n'était pas idiot.
07:51Je vous le dis d'autant plus facilement que
07:54je n'adhérais pas trop à ce concept franglais.
07:57Je pensais qu'on allait trouver un truc un peu français.
08:00Mais en fait, en termes d'efficacité,
08:02beaucoup de personnes achètent avant Noël,
08:07ce qui leur rend plus confortables, en fait,
08:11ce qu'il reste à acheter après.
08:13Mais est-ce que ça a encore du sens ?
08:14Parce qu'on voit bien, pour les périodes de promotion,
08:16il y en a toute l'année.
08:17Est-ce que ça a encore du sens, ces événements type Black Friday, type les soldes ?
08:20Oui, ça, on en a.
08:23Pour le consommateur, ça a du sens ?
08:25Oui, parce qu'ils ont vécu des périodes d'inflation
08:32qui n'avaient pas de sens.
08:34Une année, on leur disait plus de moutarde.
08:37Une autre, plus d'huile de tournesol.
08:40Je me rappelle tous les groupes de distribution,
08:42on n'avait pas le droit de s'appeler pour savoir
08:44si c'était une entente de nos fournisseurs.
08:46On n'avait pas le droit nous-mêmes de faire une entente.
08:48Plus de 38% de huile de tournesol.
08:51On n'a jamais compris pourquoi.
08:53Les consommateurs ont vécu ça.
08:55Ils ont vécu des hauts, des bas.
08:57Aujourd'hui, le consommateur,
08:59Jérôme Fourquet, le sociologue,
09:01ou Jean Viard, pourrez-vous le dire encore mieux que moi,
09:04le consommateur est à l'affût de la chasse aux bonnes affaires.
09:09Évidemment, les enseignes qui s'en tirent le mieux
09:11sont celles qui sont constantes dans leur politique de prix.
09:14Ce sont les enseignes dont les clients sont aussi fidèles.
09:18Mais tous les clients d'une enseigne vont voir chez l'autre
09:21quelles sont les bonnes opportunités.
09:23Et donc, ça anime le marché, ça anime la croissance.
09:26Oui, je n'y mets pas là une vision morale,
09:30une vision politique.
09:33C'est juste que ça fonctionne.
09:35Et Michel-Édouard Leclerc, vous dites que ça marche très très bien.
09:37Cela dit, le budget de Noël sera en baisse cette année.
09:41En tout cas, c'est ce qu'indique, par exemple, pour sa huitième édition,
09:44le baromètre Cofidis.
09:46Est-ce que ça vous préoccupe ?
09:48Ou est-ce que, chez vous, vous êtes hors de toute cette réalité ?
09:52Non, non, non.
09:54Bien sûr, ça nous préoccupe.
09:55C'est pour ça que nous sommes hyper actifs.
09:57Hyper actifs.
09:59Il y a un enjeu, je dirais, d'enseignes.
10:04Si le marché se restreint,
10:06soyons déjà le meilleur sur ce marché.
10:09Et puis, pour l'ensemble des acteurs économiques,
10:12pour la vitalité de nos filières derrière nous,
10:15oui, on a intérêt à gagner.
10:17C'est sportif, mais c'est aussi un combat.
10:21Sinon, où vont aller les stocks qui seront invendus ?
10:28On va encore aller taper l'État pour se faire aider ?
10:31Vous constatez que la consommation repart ?
10:34Non, elle ne repart pas.
10:35Elle tient son rang.
10:36La consommation tient son rang.
10:38Elle est faible.
10:39Elle est fragile.
10:41Ceci dit, quand même, si je regarde la séquence à travers l'observatoire
10:45que sont les centres Leclerc pour moi,
10:47rentrée des classes, c'était très actif.
10:50Il y avait des baisses.
10:51Les foires au vin, pourtant concurrencées par les foires à la bière,
10:56par des foires au vin déjà de printemps,
10:59elles ont quand même pas mal marché.
11:01Elles sont globalement en baisse d'année en année.
11:03Elles sont en baisse d'année en année, mais on boit autre chose.
11:05Les générations changent.
11:06Mais globalement, dans ces tendances globales, c'était bien.
11:11Ce qui est important de voir, c'est que la consommation change en valeur.
11:16Par exemple, on vend moins des grands crus.
11:18C'est les pères, c'est les mères,
11:20surtout les pères qui buvent ou les grands-pères qui stockaient des grands crus.
11:24Aujourd'hui, dans les foires au vin,
11:26même si vous voyez des grands crus dans les catalogues,
11:28tout ça, c'est le prix du vin moyen qui se vend dans une foire au vin.
11:33C'est entre 7 et 8 euros.
11:35Pour Noël, est-ce que vous pensez que les gens vont quand même dépenser sur les produits fins ?
11:39Champagne, foie gras, etc.
11:41Vous êtes confiant là-dessus ?
11:42Oui, en tout cas, nous sommes volontaristes.
11:44Nous avons une offre qui est construite pour que ça fonctionne.
11:49Et parmi les causes, en tout cas, on avait expliqué une baisse de la consommation,
11:53notamment par les cadres qui ont perdu du pouvoir d'achat en 2023 et en 2024.
11:59Leurs salaires ont bien moins augmenté que l'inflation.
12:01Est-ce que cette catégorie avec plus de pouvoir d'achat a aussi globalement plombé un peu la consommation ?
12:10Oui. Alors, quand je vous dis que la consommation tient son rang,
12:12ça ne veut pas dire que c'est la même qu'hier.
12:14J'insiste là-dessus.
12:16Ça veut dire quoi ? Quels sont les évolutions ?
12:19Aujourd'hui, par exemple, dans le panier d'un supermarché,
12:23la part des premiers prix est beaucoup plus forte qu'il y a trois ans.
12:29Les économistes diraient qu'il y a une dégradation de la valeur.
12:33Je dirais tout simplement qu'il y a des compositions, des mixes
12:37qui se sont libérés des facteurs culturels ou sociologiques.
12:40Et aujourd'hui, on peut acheter un grand cru et manger des pâtes premier prix.
12:44Ça ne perturbe personne.
12:46Alors, dans la composition du panier, c'est peut-être des articles moins chers.
12:51Mais finalement, dans les enseignes qui marchent le mieux aujourd'hui,
12:55cette combinaison continue à maintenir la consommation.
12:58Et pour ne pas parler que de grande consommation,
13:01c'est ce qui se passe un peu dans le secteur de l'automobile.
13:04Moi, je suis très friand de regarder ce qui se passe dans les autres segments de marché.
13:09L'automobile, on vend moins de voitures.
13:12Les jeunes passent plus tard le permis.
13:14Ça vaut cher aussi de passer le permis.
13:16Mais on vend des voitures plus chères.
13:18Les voitures sont plus chères, malgré les bonis et les malis.
13:23Mais du coup, ce qui démarre très très fort,
13:26ce qui se développe très très bien, c'est la location de voitures.
13:29Leclerc, aujourd'hui, est le premier loueur de voitures en France.
13:33On est parti du véhicule utilitaire.
13:35Et aujourd'hui, on loue des voitures à 5 euros, à 6 euros la journée.
13:39Quand vous additionnez en comptabilité nationale
13:43le montant de ces valeurs usitées et l'achat des voitures,
13:47ça vous donne l'impression que le marché de l'automobile va moins bien.
13:51Mais si on va vers ça, l'addition des contrats de location de voitures
13:55est un vecteur de croissance pour le secteur automobile.
13:58Je reviens sur ce que vous disiez avant.
14:00Vous disiez qu'on fait varier nos achats aujourd'hui.
14:04On peut acheter des choses chères et puis des premiers prix sur un certain nombre de choses.
14:08Est-ce que des concurrents aujourd'hui, comme Action par exemple,
14:11ou même comme Grand Frais sur tout ce qui est fruits et légumes,
14:14ce sont des clients qui vont ailleurs et qui ne viennent pas forcément chez vous ?
14:17Est-ce que c'est une concurrence que vous ressentez ?
14:19Ils viennent tous chez nous.
14:21On a à peu près 17 ou 18 millions de clients dans les centres Leclerc, de foyers clients.
14:30Ils vont tous chez un Lidl et un Aldi.
14:33Ils vont tous chez un Action ou un Primark.
14:35Ils complètent leurs achats non plus ?
14:37Oui, il y a des magasins premiers et des magasins secondaires.
14:41C'est du fait de ces promotions, de ces appels d'offres.
14:47C'est une manière aussi de renouvellement des enseignes françaises.
14:52Autant les consommateurs plébiscitent la constance dans les engagements et les promesses commerciales
14:56d'un groupe comme Leclerc ou d'un groupe comme Intermarché,
14:59autant ils veulent profiter de nouvelles enseignes, les tester.
15:03Il y en a qui vont marcher, d'autres qui ne marcheront pas.
15:05Je me rappelle que quand Kotzko est arrivé en France, ou même Métro,
15:09tout le monde a écrit « c'est la fin de l'hyper »,
15:14les Français sont allés voir et ça ne nous a pas dégommé.
15:18A l'arrivée d'Amazon, tout le monde avait tiré un trait,
15:22bâti des cercueils pour le commerce indépendant, pour le commerce de province.
15:26Aujourd'hui, Leclerc est la cinquième appli en France.
15:29Il y a 2 millions de consommateurs qui fréquentent le site.
15:31On reviendra sur le secteur de la grande consommation.
15:38Question express, des réponses par oui ou par non.
15:41Michel-Édouard Leclerc, pour ou contre, éventuellement.
15:43Seriez-vous prêt à devenir ministre au sein d'un gouvernement technique au service de la France ?
15:48La question pourrait éventuellement se poser. Non ?
15:50Non, je me suis posé la question, on m'a posé la question.
15:54Et mon utilité aujourd'hui...
15:58Vous avez semblé hésiter à une période.
16:00Oui, parce que je crois au primat de politique.
16:03Je ne suis pas un libéral libéral, je suis un social libéral.
16:07Je suis quelqu'un qui croit que le marché ne fait pas tout,
16:10qu'il faut de la régulation.
16:12Et je crois au primat du politique, de la grande chose politique.
16:15Mais là, on est dans des urgences.
16:19On est dans un dérapage aussi des institutions.
16:23On est dans des querelles que les Français ne comprennent pas, n'adhèrent pas.
16:27Et ce n'est pas le meilleur levier.
16:29Moi, d'ailleurs, Barnier est courageux.
16:31Moi, je considère aujourd'hui que mon effet de levier,
16:35il est plus dans mon métier.
16:38Je peux faire plus de choses pour la décarbonation,
16:41pour la nouvelle croissance, la transition énergétique,
16:44pour les états généraux de l'alimentation, le mieux manger, etc.
16:47Je peux le faire beaucoup plus vite que n'importe quel ministre.
16:51En ce moment, pardon, ça a l'air très arrogant et condescendant.
16:54Mais c'est la réalité de ce que eux-mêmes me disent.
16:57Donc la politique, c'est non et c'est définitif.
16:59Pour le moment, on est d'accord.
17:02Vous êtes malgré tout en contact régulier, j'imagine, avec tes responsables politiques.
17:06Est-ce qu'en vue de 2027, vous avez déjà discuté avec Marine Le Pen ou Jordan Bardella ?
17:11Alors, je ne les ai pas trop rencontrés, si ce n'est dans les salles d'attente des médias.
17:16D'accord.
17:17Donc ça me fait toujours un peu marrer de voir que
17:20beaucoup de journalistes me demandent si, au fond,
17:24ils ont le droit au monopole de la relation avec eux.
17:26Donc moi, tout républicain m'intéresse.
17:30J'ai le bouquin de Bardella sur mon bureau.
17:33Celui d'Angela Merkel qui vient de m'arriver, qui va sortir le 26.
17:37Tout ça m'intéresse.
17:38Je veux savoir par qui on est gouverné.
17:40Le Rassemblement National est dans le champ républicain.
17:42Comment ?
17:43Le Rassemblement National est dans le champ républicain.
17:44Oui, oui.
17:45Et si vous dites le contraire, vous le faites grossir.
17:47Donc ce n'est pas tactiquement le meilleur truc.
17:49Pauline Buissant.
17:50Elon Musk, génie ou danger public, selon vous ?
17:53Les deux.
17:55Les deux, madame.
17:56Vous ne choisissez pas ?
17:57Non, non.
17:59Un grand joueur d'échecs peut être un très mauvais mari.
18:04Et peut être un très mauvais homme d'affaires.
18:07Une toute dernière question.
18:08Faut-il faire payer l'entrée de Notre-Dame de Paris
18:11pour rénover le patrimoine religieux ?
18:13Ça ne m'aurait pas choqué.
18:15Dans tous les autres pays, y compris Kato,
18:17on donne son obol.
18:20Je préfère le don à la taxe.
18:22Comme ça, il n'y a pas d'injonction négative.
18:27Après, ce que j'ai compris, c'est que quand même,
18:29il reste encore 150 millions non dépensés
18:33qui ont été versés à la Fondation du Patrimoine
18:36ou une des fondations pour reconstruire Notre-Dame.
18:41Donc déjà, on pourrait discuter judicieusement
18:44de l'affectation de ces sommes
18:48vers d'autres monuments, religieux ou pas, en France.
18:53Le Grand Jury, l'actualité de la semaine.
18:56Perrine Tarnot de Public Sénat nous a rejoints
18:59et Pauline Buisson d'MC c'est toujours à mes côtés
19:01pour vous interroger, Michel-Edouard Leclerc.
19:03Nous allons parler de la crise agricole,
19:05mais tout d'abord parce que c'est au centre
19:07des revendications des agriculteurs.
19:09Vos concurrents Carrefour et Intermarché
19:11ont annoncé qu'ils s'engageaient à ne jamais
19:13distribuer de la viande en provenance
19:15des pays du Mercosur,
19:17si cet accord bien entendu de libre-échange
19:19avec les pays d'Amérique du Sud est signé.
19:21Vous comprenez le même engagement aujourd'hui
19:24ou dites-vous tout ça c'est un peu de la com ?
19:26Nous c'est fait.
19:28Pour ne pas me tromper, je vais dire
19:30à 99% nous ne vendons pas
19:33de viande du Mercosur,
19:36en tout cas pas à notre initiative.
19:38Ce qu'il faudrait aller voir...
19:40Vous êtes sûr que vous avez suffisamment...
19:42Oui, on a regardé avant pour préparer cette émission.
19:44Je m'attendais un peu à ce que vous me posiez la question.
19:47J'essaye de rester professionnel.
19:49Vous avez suffisamment de traçabilité
19:51pour dire aujourd'hui
19:5395% ?
19:55Y compris dans les produits transformés ?
19:57Oui, justement. Sur 5700
20:00produits transformés
20:02à marque du distributeur,
20:04c'est-à-dire à notre initiative,
20:06on a trouvé sur les 5 ans
20:084 bouts de poulet ou de viande
20:10qui auraient pu venir du Mercosur.
20:13En fait, je suis sûr,
20:15je le dis un peu de manière désinvolte,
20:17mais je suis sûr qu'à 99%,
20:19si je vous dis 99%,
20:21on n'a pas de produit chez Leclerc du Mercosur.
20:23Ce que vos concurrents disent...
20:25Par contre, pardon, excusez-moi,
20:27parce que ce qui reste après,
20:29c'est quelquefois le bout de ce qui n'a pas été
20:31fini de dire.
20:33Par contre, nos industriels
20:35de l'agroalimentaire, et c'est pour ça que je suis
20:37pour l'origine score,
20:39nous on a appelé ça
20:41le savoir d'origine,
20:43il faut que les industriels, eux,
20:45nous disent, dans les produits transformés,
20:47d'où viennent leurs produits,
20:49d'ailleurs.
20:51Autant je suis très critique sur
20:53la mauvaise négociation
20:55de la partie agricole
20:57du Mercosur, on ne parle que de celle-là,
20:59on ne parle pas des sous-marins,
21:01des avions,
21:03des voitures,
21:05je trouve que la partie agricole,
21:07je suis d'accord avec la FNSA,
21:09cet accord n'est pas abouti et ne doit pas être signé.
21:11Par contre,
21:13les industriels, sur votre question,
21:15doivent pouvoir s'engager,
21:17ou en tout cas nous dire,
21:19nous dire, la part
21:21de produits importés de ces pays.
21:23Mais vos concurrents,
21:25j'y reviens, disent, eux, on ne le fera
21:27jamais. Est-ce que vous,
21:29sur le principe, vous dites, jamais on...
21:31Non, non, il s'agit de...
21:33Pourquoi vous ne souhaitez pas vous engager aussi?
21:35Non, non, je suis pour l'échange
21:37international, je ne veux pas laisser
21:39le marché,
21:41j'insiste, globalement, je ne veux pas laisser
21:43le marché des bagnoles chinois. Je trouve
21:45que si Renault et
21:47Stellantis, Peugeot, peuvent, dans des pays
21:49qui sont anciennement ou toujours
21:51hispanisants, s'ils peuvent acheter
21:53des voitures européennes et des voitures françaises,
21:55allons-y. Si on peut
21:57ne pas se faire piquer le marché des sous-marins
21:59argentins,
22:01comme on s'est fait piquer celui des Australiens,
22:03je soutiens Naval Group.
22:05Et nous, il faut
22:07qu'on trouve effectivement un bon équilibre.
22:09Mais là, dans cette partie-là,
22:11il n'est pas bien respecté,
22:13parce qu'il est mal écrit, ça a été mal
22:15négocié, et je ne comprends pas,
22:17parce que, autant,
22:19l'administration française et l'administration
22:21européenne se bat pour qu'on respecte,
22:23pour que nos agriculteurs, nos producteurs,
22:25respectent des normes, mais on ne demande pas la
22:27clause de réciprocité. Donc ce n'est pas un bon
22:29deal.
22:31Justement, pour apaiser la colère des agriculteurs,
22:33pour essayer de trouver un bon équilibre, la France
22:35plaide pour imposer ce qu'on appelle des clauses
22:37de miroir avec les pays du Mercosur,
22:39c'est-à-dire que pour pouvoir
22:41exporter leurs produits, notamment agricoles,
22:43ces derniers pays devraient
22:45se conformer à nos normes sanitaires,
22:47environnementales, donc les normes qui sont
22:49en vigueur dans l'Union Européenne. Est-ce que ça, ça vous semble
22:51une voie possible ?
22:53Oui, je pense que tous les syndicats agricoles demandent ça,
22:55et justement, nous voulons
22:57aujourd'hui apporter notre voie à cette
22:59revendication.
23:01Mais ça vous semble possible qu'on puisse imposer nos standards
23:03de production aux pays du Mercosur,
23:05sans la difficulté de la traçabilité ?
23:07Mais non, il faut se donner les moyens de la traçabilité.
23:09Ça, ça fait partie du rôle de l'État.
23:11Alors, ça peut être un cahier des charges
23:13des entreprises importatrices,
23:15mais c'est d'abord des parlementaires
23:17qui doivent se mettre d'accord
23:19et qui ne doivent pas être hypocrites.
23:21Enfin, je veux dire, on n'a pas su trouver
23:23au Parlement français...
23:25Il va y avoir un débat et un vote cette semaine au Parlement.
23:27On va voir. Si les parlementaires le font, ça va nous aider.
23:29En droit international,
23:31je ne crois pas qu'on ait le droit
23:33de faire une entente, Leclerc, Intermarché, Carrefour,
23:35Système U,
23:37Lidl,
23:39pour interdire
23:41l'accès de produits
23:43arrivés dans le marché européen.
23:45En tout cas, il nous faut un argument
23:47vis-à-vis des consommateurs, qu'on a le droit de trouver
23:49des produits internationaux. Je vous ai remarqué
23:51que dans nos foires aux vins,
23:53ça n'explose pas, mais on a des vins chiliens,
23:55on a des vins sud-africains, et c'est sympa
23:57dans une foire aux vins d'avoir cette diversité.
23:59Donc, il ne faut pas se l'interdire.
24:01Il faut dire les conditions dans lesquelles
24:03on a le droit d'échanger ou on ne prend pas l'article.
24:05En l'occurrence, nous voulons des closes-miroirs.
24:07Vous êtes favorable au libre-échange.
24:09Est-ce qu'il y a des choses que vous interdisez
24:11sur le plan commercial ?
24:13Par exemple, sur le pétrole russe,
24:15le pétrole américain,
24:17ce qui vient du travail des Ouïghours,
24:19sur le textile
24:21du Bagladèche, par exemple ?
24:23Sur tout ça.
24:25Il n'y a aucun T-shirt qui vient du Bagladèche ?
24:27Alors, ces différences,
24:29c'est très large. Vous avez vu tout ce qu'on vend
24:31dans la distribution.
24:33Nous avions,
24:35comme beaucoup d'opérateurs français,
24:3725% de gasoil russe
24:39il y a un an et demi
24:41dans nos stations-service.
24:43D'ailleurs,
24:45on est le deuxième acheteur
24:47sur le marché français
24:49de gasoil et de produits d'énergie.
24:51Vous voyez d'où on vient.
24:53Et donc,
24:55on s'est libérés de cet approvisionnement russe.
24:57On achète aussi avec Système U
24:59et pour Système U. On achète pour la SNCF,
25:01la RATP, des gros porteurs.
25:03Et ça a été un sujet que de
25:05ne pas se faire avoir par du faux
25:07pétrole russe.
25:09Toutes nos sociétés d'importation ont des
25:11caliers de charge, des auditeurs.
25:13Nous travaillons avec des bureaux Veritas
25:15et nous allons voir les conditions
25:17de production sur les marchés
25:19internationaux, les conditions sanitaires,
25:21les conditions de discrimination,
25:23les conditions...
25:25Vous arrivez à voir ce que vous pouvez acheter des usines chinoises ?
25:27On sait que c'est très compliqué.
25:29Les ONG elles-mêmes ont beaucoup de mal.
25:31Les Chinois ont cette particularité
25:33que comme ils veulent le marché, ils feront ce qu'il faut
25:35si on leur dit des standards
25:37qu'on souhaite.
25:39On ne mesure pas ça en France.
25:41La Chine, c'est plus la Chine d'il y a 20 ans.
25:43Aujourd'hui,
25:45les entreprises chinoises, ce sont vraiment
25:47des entreprises chinoises qui veulent pénétrer
25:49nos marchés. Ils connaissent les standards européens.
25:51Et si on leur dit que nos caliers
25:53des charges sont plus élevés
25:55et ne tolèrent pas telle ou telle chose,
25:57ils vont se mettre à niveau.
25:59C'est pour ça que je dis qu'il appartient
26:01quand même aux Etats européens,
26:03à l'Etat français, mais aussi à nous entreprises
26:05de modifier
26:07nos cahiers des charges, aussi bien pour tenir
26:09compte des standards de carbonation,
26:11des standards écologiques, mais on serait
26:13bien aidé en droit et même
26:15en rapport de force si
26:17les parlementaires abordaient ces sujets.
26:19Je vous rappelle que les parlementaires
26:21ne se sont pas mis d'accord sur les glyphosates.
26:23Ils ne se sont pas mis d'accord sur
26:25l'abrogation des nitrites, par exemple,
26:27dans la charcuterie, sur le bien-être animal.
26:29On aurait bien besoin, sur ces
26:31domaines-là, d'avoir
26:33un corpus de textes
26:35qui nous permettent de discuter
26:37avec nos fournisseurs.
26:38Michel-Édouard Leclerc, on va marquer une pause
26:40dans ce Grand Jury. Dans un instant, on reviendra
26:42sur la crise agricole, sur les négociations
26:44commerciales qui vont
26:46s'ouvrir, notamment. Et puis, sur cette
26:48situation politique,
26:50pour l'instant, très instable.
26:52A tout de suite pour la seconde partie de ce Grand Jury.
26:54Musique
26:56Musique
26:58Musique
27:00Musique
27:02Musique
27:04Suite du Grand Jury, présenté par Olivier Bost.
27:06Michel-Édouard Leclerc,
27:08le président du Comité
27:10stratégique des centres Leclerc est notre invité.
27:12A mes côtés pour vous interroger,
27:14Perrine Tarnot de Public Sénat et Jim
27:16Jarassé du FIDIARO.
27:18Le Grand Jury, l'actualité
27:20de la semaine. Dans l'actualité de la semaine,
27:22Michel-Édouard Leclerc, des agriculteurs ont bloqué
27:24un hypermarché Leclerc à
27:26Marmande. Ils dénoncent toujours
27:28des marges abusives de la
27:30grande distribution. Est-ce que rien
27:32n'a changé ? Non,
27:34il y a d'abord des élections
27:36dans les chambres d'agriculture.
27:38Il y a pas mal de surenchères.
27:40Ce sera en janvier. Il y a un salon de l'agriculture
27:42en préparation. Donc, c'est
27:44normal. Le monde agricole et le monde
27:46syndical agricole est un peu...
27:48organise sa compétition, comme d'autres au
27:50Parlement assurent
27:52la leur. Aujourd'hui, sur
27:54les 40 ou 50 points
27:56demandés et additionnés
27:58au gouvernement,
28:00je pense qu'on est concerné aujourd'hui
28:02par deux points, qui est
28:04l'application de la loi EGalim
28:06et les conditions dans lesquelles
28:08sont appliquées la loi EGalim. Donc, je
28:10peux répondre très simplement. Nous sommes
28:12pour l'application de la loi
28:14EGalim. Nous sommes pour l'extension de son
28:16champ à Rungis,
28:18aux secteurs qui ne l'appliquent pas,
28:20comme le port.
28:22Je crois que le blé ne l'applique pas non plus. Je
28:24pense que la cantine, la restauration,
28:26tout ça, ça doit appliquer la loi EGalim.
28:28Finalement, vous savez que,
28:30à part les distributeurs, qui représentent
28:32à peu près un tiers des débouchés agricoles
28:34en moyenne, les autres s'en sont
28:36exonérés. Donc, déjà, la première chose,
28:38c'est de faire aspecter cette loi
28:40qui avait pour but de créer une sorte de bouclier
28:42sur le prix des matières premières et
28:44sur la hausse des coûts agricoles.
28:46Cette loi, déjà, devrait
28:48être non discriminatoire
28:50et mieux appliquer en France.
28:52Aujourd'hui, vous dites que tout ce que vous achetez, pour ce qui
28:54concerne le secteur agricole, n'est
28:56jamais en dessous du prix de production.
28:58Alors, nous, oui.
29:00Pour autant qu'on le connaisse, parce que c'est ça
29:02le deuxième point,
29:04c'est qu'il faut que les industriels soient
29:06transparents. Vous savez, on n'achète pas le lait à la ferme.
29:08On achète à Danone, à Yoplait,
29:10etc. Il y a des coopératives
29:12qui ne disent pas à leurs producteurs...
29:14Donc, c'est toujours les industriels qui sont
29:16transparents. Oui, c'est eux qui ne sont pas transparents.
29:18Et, en l'occurrence, ils sont les...
29:20Alors, les restaurateurs ne sont pas touchés
29:22par la loi Egalit, mais c'est un gros secteur.
29:24Et puis, les industriels, aujourd'hui,
29:26se contentent d'une certification
29:28de leur expert comptable au commissaire aux comptes
29:30pour dire qu'ils ont bien acheté, français, etc.
29:32Donc, nous, on ne veut pas ça.
29:34On veut, d'une part, qu'ils aient clôturé, avant de
29:36venir nous voir, leurs contrats
29:38avec les agriculteurs.
29:40Comme ça, les agriculteurs ont de la visibilité
29:42sur le prix que leur achète
29:44l'industriel. Planning
29:46est pris. Comme ça,
29:48on est dédouané de cette
29:50pression. Et la deuxième
29:52chose, c'est qu'il faut qu'il soit transparent
29:54sur l'origine des produits.
29:56Moi, on me demande, aujourd'hui,
29:58de payer le port espagnol
30:00au prix du producteur français
30:02parce que c'est un producteur français
30:04qui me le vend. Ben, non. Non, non. Je trouve que
30:06là, il faut vraiment...
30:08C'est Olivia Grégoire qui avait
30:10retravaillé avec nous cette notion
30:12d'origine franc. Ancienne ministre du commerce.
30:14Ancienne ministre du commerce et de la consommation.
30:16Je suis pour que tous les industriels
30:18aujourd'hui affichent la couleur.
30:20Justement, comment vous travaillez
30:22avec ce nouveau gouvernement ? Vous parliez d'Olivia Grégoire
30:24qui était la précédente ministre. Est-ce que
30:26vous avez des contacts avec Antoine Armand,
30:28avec Annie Gennevard qui est la ministre de l'Agriculture ?
30:30Est-ce que ça se passe bien
30:32avec ce nouveau gouvernement ? Alors, à chaque niveau
30:34et dans le temps très court
30:36qui leur a été apparti, oui, ça s'est bien
30:38passé. Il y a eu des discussions au niveau
30:40de la fédération du commerce et de la distribution
30:42où il y a pratiquement toutes les enseignes
30:44de la distribution représentées.
30:46Et puis, il y a
30:48des discussions. Moi, j'ai rencontré
30:50la ministre de la consommation. Je trouve ça
30:52très bien que nous ayons une
30:54ministre de la consommation
30:56qui ne soit pas aussi ministre d'une autre
30:58corporation. Je trouve que c'est important que le consommateur
31:00soit appréhendé en tant que
31:02usager, en tant que citoyen français
31:04et qu'on ne mélange pas les genres.
31:06Est-ce qu'avec vos interlocuteurs, vous ressentez l'instabilité politique ?
31:08Oui, c'est normal.
31:10Ils ne savent pas s'ils passent
31:12en Noël, c'est ça ?
31:14Je pense qu'ils ont une stratégie
31:16de passer Noël, mais c'est quand même
31:18dans la vie politique aujourd'hui
31:20elle est sous tension.
31:22La vie médiatico-politique
31:24est sous tension.
31:26Et ça a une influence sur les affaires aussi ?
31:28Moi, je trouve que c'est...
31:30Il faut s'en exonérer.
31:32L'instabilité politique
31:34crée l'instabilité vis-à-vis de la consommation ?
31:36Alors, les consommateurs, les salariés
31:38parce que tout le monde a compris que derrière,
31:40une fois qu'on a dit qu'il faut faire payer les riches
31:42tout le monde voit bien qu'il y a une série
31:44de petites taxes qui arrivent, qui additionnées
31:46vont taper un peu tout le monde
31:48ou des avantages sociaux qui vont être diminués
31:50et tout ça arrive dans un brouillamini
31:52après les européennes
31:54c'était une sorte de vaudeville entre
31:56les coalitions je t'aime, je t'aime pas
31:58j'aime pas ton premier ministre, je te le prends pas
32:00maintenant c'est une dramaturgie
32:02que vu de nos provinces
32:04on pige pas.
32:06Donc le consommateur déjà essaye de s'en protéger
32:08et nous, hommes d'action
32:10hommes et femmes d'action
32:12on balaye la télé le soir
32:14mais on regarde pas trop quand même
32:16parce que sinon, nous on est partis sur du long terme
32:18en décarbonation et en énergie
32:20on est sur 2030.
32:22Dans les médias vous dites que le gouvernement Barnier
32:24ça fonctionne un peu ?
32:26Oui, oui, oui, oui
32:28de toute façon ils étaient pas nombreux à se bousculer pour y aller
32:30Frérine Tarnot
32:32ça fonctionne mais peut-être pas sur le long terme
32:34je voulais juste revenir sur le parlement qui quand même fonctionne
32:36notamment au Sénat, il y a un rapport qui a été rendu
32:38cette semaine qui pointe
32:40le contournement de la loi Egalim par la grande distribution
32:42notamment par le biais
32:44des centrales d'achat européennes
32:46qu'est-ce que vous répondez aux sénateurs qui vous disent
32:48que vous contournez la loi ?
32:50Alors pour le coup c'est de la com politique
32:52c'est pour noyer le poisson parce que dans les centrales d'achat
32:54européennes
32:56un rapport qui a été assez fourni qui dit que jusqu'à 50%
32:58du volume des produits qui sont
33:00commercialisés par la grande distribution
33:02sont tournés via les centrales d'achat européennes
33:04J'ai du mal à vous contredire
33:06je ne voudrais pas vous contredire mais d'abord
33:08le rapport, quelle que soit la qualité de sa signature
33:10c'est aussi des sénateurs et des députés
33:12qui disaient qu'il n'y avait pas d'inflation quand je demandais
33:14une commission d'enquête sur l'inflation
33:16donc tout ça on est quand même dans
33:18des rapports de force politique
33:20on n'est pas dans une rationalité
33:22d'analyse et donc
33:24aujourd'hui les centrales d'achat européennes
33:26elles travaillent avec des multinationales
33:28quand Leclerc, Rewei
33:30Allemagne et Aol Deleuze
33:32Pays-Bas s'associent pour négocier
33:34avec Nestlé, on ne pèse même pas 4%
33:36du chiffre d'affaires mondial de Nestlé
33:38et Nestlé il ne s'est jamais engagé
33:40à acheter français et que français
33:42donc on n'est pas du tout dans Egalim
33:44ou si on l'est c'est tellement marginal
33:46que par rapport au point évoqué tout à l'heure
33:48ça ne devrait pas peser, d'ailleurs
33:50les amendes administratives qu'on nous sort
33:52aussi aujourd'hui, avouez que c'est quand même
33:54déjà incongru
33:56alors que les agriculteurs
33:58les syndicats agricoles
34:00surenchérissent et qu'on utilise
34:02cette période-là pour dire
34:04je vais taper Carrefour dans sa centrale d'achat
34:06d'abord
34:08posez-vous la question, une amende
34:10administrative sur une société
34:12espagnole, est-ce que ça fonctionne ?
34:14dans les rapports France...
34:16Vous avez contesté parce que vous avez eu
34:18une amende de 38 millions
34:20Carrefour apparemment veut contester le principe
34:22Nous contestons tout, mais y compris l'expression
34:24Leclerc n'a jamais eu d'amende
34:26telle qu'exprimée dans les médias
34:28après c'est très difficile de retricoter
34:30et de redire les choses
34:32nos centrales d'achat européennes dans lesquelles
34:34il y a des allemands, des hollandais
34:36et des Leclerc polonais
34:38des Leclerc portugais
34:40des Leclerc espagnols
34:42ont vu un papier arriver
34:44mais c'est du délire et alors en plus pourquoi
34:46pour des retards de négo
34:48pour des retards de négo
34:50que même l'état lui-même a fait varier
34:52selon qu'il y avait de l'inflation
34:54ou pas d'inflation, chaque année l'état a fait varier
34:56ces trucs
34:58et dernier point
35:00pourquoi ce serait les distributeurs
35:02alors qu'on est face
35:04à Nestlé par exemple, Procter & Gamble
35:06pourquoi ce serait les distributeurs
35:08qui seraient responsables de contrats
35:10mal signés quand l'autre partie
35:12n'est pas poursuivie, expliquez-moi ça
35:14vous voyez bien que
35:16ça n'a aucune rationalité juridique
35:18moi j'ai fait 6 années de droit
35:20je ne comprends pas ce truc-là
35:22donc vous dites qu'on n'est pas concerné par l'amende
35:24et on ne la paiera pas
35:26tout le monde va faire pour ne pas la payer
35:28mais je pense que de toute façon on n'aura plus les mêmes ministres en face
35:30ça leur importe peu
35:36alors en ce moment au Parlement
35:38c'est le budget et pour rattraper
35:40les déficits publics colossaux
35:42le gouvernement prévoit d'augmenter
35:44temporairement les impôts sur les très grandes entreprises
35:46et sur les super riches
35:48est-ce que vous dites
35:50c'est un coût difficile
35:52ou vous serez épargné
35:54et vos adhérents Leclerc seront épargnés
35:56par cette nouvelle fiscalité
35:58d'abord un principe, il y a eu une dérive
36:00des finances publiques
36:02tant qu'on n'a pas mis à plat
36:04ce par quoi
36:06et ce comment est arrivée cette dérive
36:08remettre de l'eau dans un tonneau percé
36:10c'est vraiment du gâchis
36:12que ça vienne des riches, que ça vienne des entreprises
36:14je suis contre cette approche de la chose
36:16donc je comprends politiquement
36:18que cette dramaturgie
36:20en termes de politique politicienne
36:22elle enlève à LR
36:24la possibilité de donner des leçons
36:26de gestion et elle enlève
36:28à LFI la possibilité
36:30de demander plus d'argent à l'Etat
36:32mais globalement c'est pas la bonne méthode
36:34la bonne méthode c'est oui
36:36il y a une dérive des comptes publics
36:38on regarde
36:40quel est l'argent de trop que l'Etat a mis
36:42dans les entreprises ou dans
36:44l'Etat obèse
36:46on regarde si on a fait trop de clientélisme
36:48ou pas, on met ça dans une enveloppe
36:50et on a quand même un an et demi pour gérer ça
36:52et les banquiers apprécieraient beaucoup
36:54qu'on s'attaque au vrai problème
36:56je vous assure que la cote de la France ne baisserait pas
36:58si on se donnait le temps
37:00d'aller regarder véritablement ce qui a fait
37:02cette dérive de l'Etat et donc je suis contre
37:04le fait que sans avoir fait ça
37:06on dise dans l'urgence
37:08on va taxer les sodas
37:10alors pour le coup c'est l'Etat qui est obèse
37:12la taxe au soda, on sait très bien que ça ne va pas
37:14servir une politique de santé, c'est juste pour faire bousser
37:16les trous, donc je suis contre
37:18une taxe qui a été donnée par le Sénat cette semaine
37:204 à 35 centimes de plus par litre
37:22vous êtes contre, même s'il s'agit de lutter
37:24contre effectivement l'obésité
37:26le diabète, etc.
37:28il y a quand même un sujet d'obésité
37:30pourquoi on n'en parle pas alors ?
37:32pourquoi est-ce que c'est...
37:34il y a aussi des politiques de santé publique
37:36on l'a vu par exemple
37:38sur la cigarette, ça a fonctionné
37:40mais moi je suis pour lutter contre l'obésité
37:42y compris mettre la main
37:44à ma poche, mais comme vous le savez
37:46ces taxes elles vont au budget de l'Etat, elles ne sont pas affectées
37:48donc tout ça c'est du baratin
37:50la réalité c'est, moi je suis
37:52comme tous les consommateurs français
37:54riches ou pauvres, je suis contre
37:56qu'on nous mette des taxes
37:58punitives alors même qu'on ne définit
38:00pas un projet
38:02national pour redresser les comptes publics
38:04même temporairement
38:06je suis pour que
38:08on mette à plat
38:10les comptes publics et qu'on nous explique
38:12qui est responsable de quoi, qu'est-ce qu'on peut faire
38:14dans les 2 ans, 3 ans ou 5 ans
38:16je suis plutôt pour mettre entre
38:18parenthèses ce moment
38:20de mauvaise gestion pour aller chercher
38:22soit des responsables, soit
38:24d'aller boucher les trous, mais pendant ce temps-là
38:26il faut s'endetter plus, il faut aller plus loin
38:28parce que c'est ça le vrai truc
38:30et d'ailleurs, écoutez cette hypocrisie
38:32on vient nous dire qu'il faut
38:34aller chercher 30, 40 milliards, on a
38:36dérapé, et dans le même temps
38:38il faut qu'on paie plus sur l'Ukraine, il faut qu'on
38:40paie plus pour le rapport Drahi,
38:42800 milliards tous ensemble
38:44donc vous voyez bien, selon
38:46le sujet, l'urgence politique
38:48on confond l'urgence
38:50et la précipitation, l'urgence aujourd'hui
38:52et là je suis d'accord avec le patron du Medef
38:54je ne suis pas au Medef, l'urgence aujourd'hui
38:56c'est de mettre en place
38:58de ne pas casser le grand plan de financement
39:00de décarbonation de l'économie française
39:02de retour à sa souveraineté
39:04ça c'est important, il faut mettre des centaines
39:06de milliards là-dedans.
39:08Vous êtes d'accord aussi avec lui ?
39:10Pas de cette manière-là
39:12mais j'ai le temps
39:14j'ai des idées, effectivement
39:16je trouve qu'aujourd'hui il faut
39:18remettre en route l'ascenseur social
39:20il faut refaire
39:22progresser le salaire net
39:24des Français
39:26Là on prend plutôt la direction inverse
39:28notamment avec
39:30la réduction des allégements de charges
39:32pour les bas salaires
39:34Pour sortir de la trappe à bas salaires
39:36il faut rapprocher le salaire net
39:38du salaire brut. Aujourd'hui
39:40donner du salaire alors que c'est
39:42mangé par la cotisation
39:44aussi bien pour le salarié que pour le patronat
39:46c'est pas un bon truc. Donc moi je suis pour transférer
39:48Est-ce qu'on avait trop allégé
39:50les charges sur les bas salaires ?
39:52C'est des sujets compliqués
39:54qui ne tiennent pas dans un tweet
39:56On est d'accord ? Donc moi ça m'intéresse
39:58c'est pour ça
40:00l'intérêt des émissions comme la vôtre
40:02c'est qu'on a un certain temps
40:04pour s'expliquer. Aujourd'hui c'est le travail
40:06qui paie toutes les charges
40:08sociales et toutes les cotisations sociales
40:10Or ce travail est menacé
40:12y compris positivement
40:14par le digital, par la robotique
40:16etc. Quand la BNP
40:18j'allais à la BNP ou à la Société Générale
40:20retirer de l'argent ou mettre un chèque
40:22la BNP, la Société Générale
40:24payait une cotisation patronale
40:26et le salarié payait une cotisation
40:28salariale. Avec le DAB
40:30avec le distributeur automatique de billets
40:32il n'y a plus cette source de cotisation
40:34et avec l'application
40:36Paypal, aujourd'hui, personne
40:38ne paye ses charges sociales. Donc il faut
40:40détaxer le travail
40:42il faut détaxer le travail
40:44et le transférer sur ceux qui tuent le travail
40:46Et alors sur quoi ?
40:48Le digital, la robotique
40:50Vous financez les retraites, vous voulez taxer
40:52Vous ne m'avez pas écouté
40:54Non mais je n'ai pas bien compris
40:56Vous taxez le digital
40:58et la robotique
41:00Il faut transférer les charges sociales
41:02Ecoutez-moi
41:04Il faut transférer ce paquet de charges
41:06sociales que seuls les employeurs
41:08et les salariés qui travaillent
41:10payent pour
41:12faire cotiser
41:14ceux qui menacent cet emploi
41:16et comme la masse de ceux
41:18qui arrivent avec le digital
41:20avec la robotique
41:22aujourd'hui est très importante
41:24Une bonne part de tout ça
41:26Ce ne sera même pas inflationniste
41:28Et en tout cas, je demande une chose
41:30c'est qu'on nous en fasse l'étude du scénario
41:32Personne, aujourd'hui, à Bercy
41:34ne veut nous mettre ce scénario
41:36entre les pattes. Pas justement du Figaro
41:38Deux pages, ça vaut le coup de regarder ça
41:40Très bonne lecture
41:42Et est-ce que vous estimez qu'il faut que
41:44les Français travaillent plus ? Le Sénat a adopté
41:46cette semaine 7 heures de travail en plus
41:48non payées pour notamment
41:50financer la solidarité
41:52C'est le genre de débat. Je ne peux pas répondre
41:54en généralité. D'abord, ce n'est pas le moment
41:56On nous refait le coup
41:58comme pour le débat sur les retraites
42:00On va demander à une famille
42:02qui gagne 1700 euros par mois de
42:04contribuer
42:06en travaillant plus à l'équilibre
42:08des finances publiques. C'est inaudible pour un salarié
42:10C'est inaudible pour quelqu'un
42:12qui est pauvre ou qui a peu de moyens
42:14Le débat sur l'organisation du travail
42:16il est beaucoup plus riche, plus complexe
42:18Et oui, il faut s'intéresser à ça
42:20D'abord, il faut que le travail paye plus
42:22Il faut que le travail paye plus
42:24Ceux qui travaillent beaucoup doivent être payés plus
42:26Après, s'il y a des grandeurs, s'il y a des
42:28pertes en ligne du système, mettons
42:30à plat et regardons ça
42:32par exemple, branche par branche
42:34aucun dossier n'est tabou
42:36Mais de la manière dont on a abordé
42:38comme pour les taxes au soda, pour l'obésité
42:40ou l'allongement du temps de travail pour récolter
42:42des cotisations, vous voyez bien
42:44c'est encore pour aller chercher
42:46de la ressource et ce n'est pas pour le bien-être des gens
42:48Toujours à propos de l'actualité du Parlement
42:50l'Assemblée nationale a prolongé jusqu'en
42:522026 l'utilisation de chaque restaurant
42:54pour pouvoir acheter
42:56de la nourriture dans les grandes surfaces
42:58C'est une bonne chose ?
43:00Vous dites qu'il faut le pérenniser
43:02le rendre permanent ?
43:04Alors, sur la période qui vient
43:06je trouve que c'est une bonne chose parce que d'abord
43:08ça a été mis en place
43:10L'appellation
43:12ticket de restaurant est devenue
43:14impropre depuis longtemps
43:16Aujourd'hui, le ticket restaurant
43:18c'est aussi un avantage social dans une entreprise
43:20qui a la libre disposition
43:22du salarié qui le reçoit
43:24et donc au départ c'était aussi
43:26pour qu'il puisse manger sur place
43:28et donc
43:30depuis le Covid, y compris des grands
43:32top chefs sont venus
43:34expliquer à la télévision que c'était mieux de manger
43:36à la maison, de cuisiner
43:38Donc en soi, le fait
43:40que ça aille au restaurant, moi je suis très heureux
43:42pour les restaurateurs, mais le fait que
43:44cet avantage permette de manger mieux
43:46à la maison, je trouve ça bien aussi
43:48Est-ce qu'il faut les déplafonner ?
43:50Est-ce qu'il faut déplafonner le montant de dépenses
43:52autorisées ? Alors là on revient au débat comptable
43:54je sais pas dire, je sais pas
43:56Sur les prix du carburant
43:58les prix du baril sont au plus bas
44:00depuis la rentrée
44:02nous sommes même revenus au prix du baril
44:04avant la guerre en Ukraine
44:06Pourquoi on ne constate pas une baisse
44:08aussi importante au prix à la pompe ?
44:10D'abord
44:12on vend des taxes, donc les taxes n'ont pas baissé
44:14C'est juste...
44:16Je vends moins cher des taxes
44:18Leclerc vend moins cher des taxes
44:20Mais on n'est pas revenus
44:22à 1,50€ par exemple au litre
44:24On y était la semaine dernière
44:26là on est à 1,62€, 1,63€
44:28il y a des tensions à la hausse
44:30mais ça reste dans ces niveaux-là
44:32en tout cas quand Total
44:34garantissait, faisait toute sa communication
44:36pour dire qu'il ne dépasserait pas les 2€
44:38entre temps nous on a bien
44:40quand même fait profiter les consommateurs
44:42je pense que ce soir-là
44:44les Leclerc sont
44:46si vous allez sur le site du gouvernement
44:48les Leclerc sont les moins chers
44:501,62€
44:521,63€ sur le gasoil
44:54ça monte un petit peu
44:56il y a Intermarché, Système U
44:58Total Access qui est bon
45:00mais alors tous les autres sont 10 centimes
45:02plus chers
45:04D'une manière générale
45:06pour parler de la grande distribution
45:08et du secteur de la grande distribution
45:10tout d'abord je voudrais faire réagir sur un chiffre
45:12qu'a donné hier Dominique Schlecher
45:14de votre homologue à Système U
45:16il a dit qu'il gagnait 0,81%
45:18de marge
45:20c'est vrai ?
45:22Oui, les marges de la distribution française
45:24sont les plus basses d'Europe
45:26Vous, vous gagnez 0,81% de marge ?
45:28Non, la moyenne
45:30Chez Système U
45:32ils ont des surfaces plus petites
45:34ils ont moins de références que nous
45:36mais nous on doit être plus proche
45:38de 2 ou 3%
45:40de profit
45:42Vous n'allez pas quand même dire que la grande distribution
45:44ça ne rapporte rien ?
45:46Non, parce que c'est des grands volumes
45:48c'est pour ça, quand on cite des chiffres
45:50il faut savoir à quoi ça se rapporte
45:52je ne sais pas dans la presse combien vous gagnez
45:54ou dans les médias
45:56mais en ce moment
45:58on doit être investisseur sur RTL
46:00tout le monde est investisseur
46:02et on investit beaucoup
46:04dans la distribution parce qu'on est très actif
46:06on est très propulseur
46:08et
46:10je pense que notre marge net
46:12c'est
46:14entre 3
46:16et 4%
46:18ce n'est pas beaucoup, si vous regardez ça
46:20ça veut dire que
46:22c'est des centaines de milliers
46:24de produits vendus
46:26mais ça veut dire aussi que
46:28le procès qui est fait
46:30souvent à la distribution
46:32que je connais depuis 40 ans
46:34ça traduit plus une culture de l'inculture
46:36à l'égard du commerce
46:38qu'une véritable observation
46:40en France
46:42les enseignes de la distribution
46:44sont parmi les plus populaires
46:46vous citez Decathlon, vous citez Biocop
46:48vous citez Leclerc
46:50on est aussi populaire que L'Oréal et Danone
46:52dans l'industrie
46:54si on parlait aux élites
46:56notre société est industrialiste
46:58et agrariale
47:00est-ce que le modèle de l'hypermarché est en danger au France ?
47:02on voit qu'il y a quand même des restructurations
47:04qui touchent certains de vos concurrents
47:06Auchan qui a annoncé un plan social d'ampleur
47:08qu'est-ce qui est en jeu là ?
47:10c'est des boîtes qui ont des problèmes
47:12c'est pas le secteur
47:14le secteur a eu l'arrivée d'Amazon
47:16c'était ça le grand chambardement
47:18depuis 10 ans
47:20et donc on a dû apprendre
47:22ce qu'on appelle l'omnicanalité
47:24avoir des plateformes
47:26comme vous avez fait dans les médias
47:28et dans la presse aussi
47:30nous on a supprimé tous nos catalogues
47:32Leclerc
47:34tous les catalogues papier c'était 5 fois le poids de la tour Eiffel
47:36donc il faut apprendre à faire ça
47:38supprimer des catalogues c'est trouver d'autres instruments
47:40de promotion
47:42c'est la digitalisation
47:44je veux dire un truc
47:46Leclerc c'est aujourd'hui
47:48à travers le drive
47:50c'est peut-être le cinquième ou sixième
47:52enseigne opérateur sur le net
47:54en France
47:56moi vous avez devant vous un type
47:58qui est né dans les pattes de ses parents et de ses salariés
48:00le magasin de mes parents
48:02faisait 70 mètres carrés
48:04c'était un sol en goudron
48:06j'en ai encore l'odeur du goudron
48:08et du moment
48:10où je suis né
48:12il y a plus de 70 ans
48:14à aujourd'hui on est passé
48:16sous l'enseigne Leclerc
48:18mais je l'ai vécu quoi
48:20depuis la Superette
48:22l'arrivée de Carrefour en 64
48:24et apprendre à monter des hypermarchés
48:26l'arrivée des Hardisk Hunters sculptés des gammes
48:28avec des premiers prix, ils venaient d'Allemagne
48:30Amazon même pas peur aujourd'hui
48:32je veux vous dire la distribution française
48:34avant de lui crier dessus
48:36elle a créé des milliers et des milliers d'emplois
48:38mais elle a fait naître aussi des milliers et des milliers
48:40d'entrepreneurs dans les groupements indépendants
48:42je peux vous dire que
48:44on en a encore pour 10 ans sous le pied
48:46mais je pense que nous sommes
48:48assez exemplaires pour ne pas
48:50devoir être cités en permanence
48:52par le politique
48:54comme exutoire des tensions de la société
49:00Alors justement vous venez de retracer votre histoire
49:02familiale, vous précisez toujours
49:04Michel-Édouard Leclerc que vous n'êtes pas
49:06le PDG de Leclerc
49:08que vous n'êtes pas le patron
49:10vous êtes en revanche sa figure
49:12médiatique très clairement
49:14de ce groupe Leclerc
49:16quelqu'un pourra-t-il vous remplacer un jour ?
49:18Est-ce que vous y pensez ? Est-ce que vous avez un successeur ?
49:20On est tous
49:22remplaçables, quand bien même
49:24on n'est pas substituables à l'identique
49:26et donc oui oui
49:28alors nous ça fait
49:30C'est un enjeu pour vos adhérents ?
49:32C'était un enjeu pour nos banquiers
49:34il y a 10 ans
49:36Et vous n'avez plus de banquier ?
49:38Et entre temps on a fait l'après Michel-Édouard Leclerc
49:40l'après Édouard Leclerc, c'est à dire qu'aujourd'hui
49:42les 700
49:44magasins exploités par
49:46des propriétaires indépendants
49:48se sont organisés
49:50et ces chefs d'entreprise
49:52aujourd'hui pilotent complètement
49:54l'organisation du groupe, à l'instar un peu de
49:56Système U et d'Intermarché
49:58Intermarché ils ont des adhérents à plusieurs vitesses
50:00nous ce sont tous des chefs d'entreprise indépendants
50:02et aujourd'hui pour être président
50:04des centres Leclerc
50:06pour être président des centres Leclerc
50:08d'être exécutif des centres Leclerc, il faut être exploitant
50:10ce qui fait que dans les statuts qu'on a pris
50:12pendant la loi Pacte
50:14pour qu'on reste bien chez nous et qu'on protège nos marques
50:16elle n'est pas opéable la marque
50:18et bien ni Édouard Leclerc
50:20ni Michel-Édouard Leclerc ne pourraient être président
50:22des centres Leclerc, ne pourraient être
50:24président exécutif des centres Leclerc
50:26c'est une façon de ne pas répondre à un merci
50:28je vous ai expliqué, ça fait 10 ans
50:30qu'on a organisé la chose et donc la question
50:32qui reste c'est est-ce que je resterais
50:34pendant longtemps l'incarnation
50:36de cette marque
50:38et bien pourquoi pas s'ils le veulent bien
50:40tant que je ne suis pas trop d'Ecattus
50:42je ne veux pas que je fasse le gendarmesson
50:44de la littérature française ou de la distribution française
50:46mais je me sens bien
50:48et il y a des grosses mutations
50:50à accompagner
50:52sans modèle économique prévisionnel
50:54et puis j'ai deux enfants qui sont
50:56dans l'enseigne
50:58et qui font leur trou tranquillement
51:00Merci beaucoup, Michel-Édouard Leclerc
51:02bon dimanche à tous, c'est la fin de ce Grand Jury
51:04à la semaine prochaine

Recommandations