Le maire RN de Perpignan et premier vice-président du Rassemblement national était interrogé par Olivier Bost (RTL), Perrine Tarneaud (Public Sénat), Pauline Buisson (M6) et Loris Boichot (Le Figaro).
Regardez Le Grand Jury avec Olivier Bost du 06 avril 2025.
Regardez Le Grand Jury avec Olivier Bost du 06 avril 2025.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Le Grand Jury, présenté par Olivier Bost.
00:12Bonjour à tous, soyez les bienvenus dans ce Grand Jury.
00:16Grand Jury en direct sur RTL et également en direct sur Public Sénat.
00:21Bonjour Louis Elio.
00:22Bonjour.
00:22Vous êtes le premier vice-président du Rassemblement National et maire de Perpignan,
00:27la plus grande ville dirigée par le RN.
00:29Vous prendrez le premier la parole tout à l'heure au meeting de soutien à Marine Le Pen à Paris,
00:35un rassemblement pour sauver la démocratie ou pour dénoncer les juges.
00:40Après les condamnations dans votre mouvement pour détournement de fonds publics,
00:44vous retrouvez un discours anti-système,
00:47bien loin de la dédiabolisation et de la quête de respectabilité de ces dernières années.
00:53Pensez-vous que Marine Le Pen pourra se présenter ?
00:56Refusez-vous de parler aujourd'hui du plan B comme Bardella ?
01:00Bienvenue dans ce Grand Jury, Louis Elio.
01:03À mes côtés pour vous interroger aujourd'hui, Pauline Buisson de M6,
01:07Loris Boischaud du Figaro et nous serons rejoints par Perrine Tarnot de Public Sénat.
01:12Dans ce Grand Jury, Louis Elio, nous aurons une séquence dédiée au Parlement,
01:16là où plane la censure et puis vous répondrez aussi à nos questions expresses.
01:21Le Grand Jury, l'actualité de la semaine.
01:24Louis Elio, pour commencer, François Bayrou critique votre décision de manifester tout à l'heure dans Le Parisien.
01:31Ce n'est ni sain ni souhaitable de manifester contre une décision de justice, dit le Premier ministre.
01:37Que lui répondez-vous ?
01:39Qu'il se trompe, que nous sommes en démocratie et que le droit de manifester est un droit reconnu à tous.
01:45Et on n'est pas là pour semer la révolution, comme d'autres, ou la perturbation,
01:50on est là pour un peu préciser les choses, faire de la pédagogie et donner notre version de cette affaire
01:57qui a fait beaucoup parler et qui se termine avec de lourdes condamnations.
02:01Cela veut dire que, selon vous, ce n'est pas un rassemblement contre les juges ?
02:04Non, ce n'est pas un rassemblement contre les juges.
02:06Mais M. Bayrou, pour revenir à la question, s'est dit lui-même troublé.
02:10S'il est troublé, c'est qu'il y a un problème.
02:13Si la Cour d'appel a accéléré le calendrier, ce qui ne s'était jamais vu, depuis toujours, je pense,
02:20c'est qu'il y a un problème.
02:21Si vous avez des constitutionnalistes de renom, ou des juristes, ou des avocats,
02:25je pense à Jacques Hubovitz, je pense à Mme Lenoir, je pense à tout un tas de personnalités comme ça
02:31qui sont insoupçonnables d'appartenir au RN qui disent qu'il y a un problème avec ce jugement,
02:36c'est que je pense qu'il y a un problème avec ce jugement et nous venons le dénoncer publiquement
02:40pour rassurer notre électorat, rassurer nos troupes et les inviter à se mobiliser pour les élections à venir
02:49car nous allons rentrer l'année prochaine en élection municipale et surtout en élection présidentielle
02:54où Marine Le Pen est peut-être empêchée de se présenter alors que ce serait quand même, là pour le coup,
03:00quelque chose de très grave.
03:01On va y revenir, mais auparavant, pour François Hollande, le RN retombe dans les ornières du passé
03:08en appelant à manifester contre une décision de justice parce que c'est quand même contre une décision de justice.
03:13Est-ce que vous sortez du champ républicain ?
03:17Je rappelle que M. Hollande est allé au chevet d'un jeune homme, vous vous souvenez, l'affaire Théo, je crois,
03:23alors que la justice a innocenté les gendarmes dans cette affaire-là.
03:28Les policiers, oui.
03:29Non, les gendarmes, je crois que c'était.
03:32Je pense que sa parole aujourd'hui est très démonétisée à M. Hollande
03:38et je n'oublie pas qu'il a été élu par les amis de M. Mélenchon,
03:42ce qui discrédite, à mon avis, sa parole et ses actes dorénavant.
03:47Vous avez fait le choix de choisir la place Vauban à Paris, une place relativement petite.
03:53Est-ce que vous doutiez de l'affluence de votre capacité à rassembler ?
03:56Non, on a cherché la place la plus sécurisable possible, très précisément.
04:00Combien de personnes attendez-vous cet après-midi ?
04:02Je ne vous parlais pas en parisienne, donc je n'en sais rien.
04:04Le maximum de monde, je sais qu'en province, les gens sont concernés.
04:08D'ailleurs, certains se sont déjà mobilisés hier sur les marchés et dans les rues de nos villes.
04:15Moi-même, jeudi, je fais un rassemblement à Perpignan pour expliquer un peu ma condamnation,
04:20qui, c'est vrai, suscite un certain nombre d'interrogations de la part de mes concitoyens.
04:23Est-ce que vous vous mettez en garde contre d'éventuels débordements ?
04:27Je pense que les manifestations sont suffisamment éloignées les unes des autres
04:31pour qu'il n'y ait pas de débordements.
04:33Je ne crois pas aux débordements, on ne vient pas pour ça.
04:35Et encore une fois, on n'est pas, j'allais dire, dans une volonté de faire la révolution.
04:41On est simplement là dans notre volonté de faire de la pédagogie.
04:45Vous ne vous redoutez pas des comparaisons avec des manifestations, par exemple,
04:49des droites nationalistes dans les années 30,
04:51ou avec ce qui s'est passé pour Donald Trump avec l'assaut du Capitole ?
04:56Non, mais honnêtement, on n'est plus dans les années 30,
04:59on n'est pas aux États-Unis, à l'avant-dernière élection présidentielle,
05:06et je pense que le risque révolutionnaire, il est du côté de l'extrême-gauche et de M. Mélenchon.
05:10C'est d'ailleurs assez rigolo, parce que...
05:12Mais pourquoi vous dites ça ? Parce que vous maîtrisez ce qui va se passer cet après-midi ?
05:16Non, mais enfin...
05:17Parce que vous organisez, et donc ça sera...
05:19On organise, et je pense que nos soutiens sont suffisamment adultes pour ne pas tomber dans ses travers.
05:26Donc ils n'iront pas...
05:27Et ne viennent pas systématiquement, comme le font les amis de M. Mélenchon,
05:31pour casser, détruire et taper sur la police.
05:33Ils n'iront pas près de l'Assemblée nationale ?
05:35Non, ils n'iront pas à l'Assemblée nationale.
05:37Et encore une fois, je suis retombé sur des articles de M. Mélenchon au moment de sa perquisition en 2018.
05:43J'en ai entendu parler de nulle part.
05:45Il y avait des appels à manifester pour le soutenir déjà un peu partout en France.
05:48Mais on n'en entend pas parler.
05:50En fait, l'extrême-gauche raconte son histoire.
05:52Les médias reprennent sans discernement.
05:55Et aujourd'hui, M. Mélenchon et l'extrême-gauche apparaissent comme des gens qui veulent soi-disant lutter contre la sédition.
06:01Or, la sédition, ce sont eux, en matière de contestation du pouvoir, de contestation de la police, et même d'antisémitisme.
06:09Ce sont les principaux, les principales troupes dangereuses pour la démocratie aujourd'hui.
06:14Certains de vos soutiens parlent, je cite, d'état de droit violé, de régime autoritaire, de tyrannie des juges après cette décision.
06:21Est-ce que vous reprenez ces mots jugés excessifs par vos opposants ?
06:26Sur le coup, on a tellement été surpris, si vous voulez, qu'il y a eu des réactions quelquefois épidermiques.
06:32Mais c'est vrai que cette décision de justice, elle pose le problème vraiment de la démocratie.
06:36Moi, je regrette, mais...
06:37Attendez, ce que vous êtes en train de dire, c'est qu'il y a eu des réactions excessives au Rassemblement national.
06:43Ah, mais c'est pas des militants, là, il y a des élus, dans ce qui a été cité par Loris Boixot.
06:47Je sais pas, il a dit certains militants.
06:50Certains de vos militants et certains de vos soutiens, y compris des élus.
06:53Moi-même, j'ai dit qu'on allait vers le gouvernement des juges, parce que le dispositif du jugement et la motivation font référence à l'engagement politique eurosceptique de notre formation politique.
07:07Je rappelle que les Français ont rejeté la Constitution européenne en 2005 et que si nous sommes eurosceptiques, la France l'est aussi.
07:13Ça devrait donner une indication aux juges.
07:16La deuxième chose, c'est que l'élection présidentielle est fléchée dans cette décision.
07:21C'est-à-dire qu'elle est motivée pour interdire Marine Le Pen d'être candidate à l'élection présidentielle.
07:26Et c'est ce que relèvent tous les juristes, ce n'est pas normal.
07:29Par un risque de récidive, c'est l'explication.
07:31Oui, mais il y a un appel en France.
07:34Et cet appel est suspensif de décision.
07:36On repart sur un nouveau procès.
07:38Les peines exécutoires existent et sont largement très courantes.
07:43Elles existent pour des faits bien précis.
07:45Mais la motivation en question, elle, elle parle condamnée en première instance.
07:49Elle ne dit pas condamnée en appel d'une manière définitive.
07:52Elle dit, on imagine mal la candidature d'une personnalité condamnée en première instance.
07:59Alors, il n'y a pas d'appel en France, il n'y a pas de cassation.
08:01Et ça, c'est une remise en cause de l'état de droit.
08:03Et donc, oui, je m'inquiète qu'il puisse y avoir un certain nombre de magistrats qui remettent en cause l'état de droit.
08:08Est-ce que vous dites comme Jean-Philippe Tanguy, un carton de procureurs et de juges prétend sortir du droit
08:13pour exercer la vendetta du système contre son seul opposant, le Rassemblement national ?
08:18Ça lui appartient, vous savez.
08:20Ça fait partie des propos excessifs.
08:22Est-ce que c'est ce que vous venez de nous dire ?
08:25Non, mais voilà, il caricature à l'extrême un jugement qui est caricatural.
08:29Parce que je pense qu'il l'est.
08:31Et je n'oublie pas, moi, qu'en plein procès, la procureure de la République a osé dire, sur ce pan du dossier,
08:38il faudrait requérir la relax, mais ça me ferait trop mal.
08:42Rien que ça, c'est une suspicion légitime que ce procès n'était pas un procès normal
08:47et qu'il était déjà joué avant même d'être tenu.
08:50Cette défense, vous la teniez avant la condamnation, déjà.
08:52Oui, d'accord, mais ça n'empêche pas.
08:55De la contester, et de la contester d'ailleurs après,
08:58pour bien démontrer, avec plusieurs autres faits,
09:01qu'en fait, ce tribunal avait déjà son opinion avant de nous entendre.
09:06Pour revenir sur les propos de la semaine, le système a sorti la bombe nucléaire.
09:09C'est ce qu'a dit Marine Le Pen.
09:11Le système, c'est quoi et c'est qui ?
09:14Le système, c'est une oligarchie qui se tient les coudes depuis 40 ans,
09:19qui gère le pays depuis 40 ans.
09:21Et pour être précis, donc, c'est les juges, c'est le pouvoir en place...
09:24L'oligarchie, c'est la technostructure, c'est la haute administration,
09:28c'est la gauche et la droite réunies dans leur manière de gérer les affaires.
09:33Là, il est question d'un jugement pourtant.
09:35Est-ce que ça veut dire que vous ne croyez pas en l'indépendance de la justice,
09:38indépendance pourtant garantie par la Constitution ?
09:41Mais le parti politique aussi sont garantis par la Constitution.
09:44Article 4, les juges, autorités judiciaires, ils sont un pouvoir.
09:49Au même titre que le législatif et que l'exécutif, ils ne sont ni au-dessus,
09:53évidemment pas au-dessus.
09:55La question portait sur l'indépendance de la justice.
09:57La justice, elle est indépendante,
09:59mais certains juges sont plus partisans que d'autres.
10:02Je rappelle quand même que le syndicat de la magistrature,
10:04au mois de juin, par voie de communique et de presse,
10:07a demandé à tous leurs collègues de contester
10:11et de combattre le Rassemblement national partout où il est.
10:14Ça pose un énorme souci que d'ailleurs d'autres politiques
10:17viennent aujourd'hui de dénoncer.
10:19Le ministre de l'Intérieur en premier lieu,
10:22mais sur l'échiquier politique, c'est assez bien partagé
10:24sur une partie notamment à droite.
10:26Je reviens sur votre définition du système.
10:28C'est donc beaucoup de monde, puisque c'est la droite, la gauche, la justice.
10:32Le système, c'est ceux qui nous ont mis dans la situation où nous sommes.
10:36Parce que j'écoutais M. Bayrou, en tout cas j'ai lu M. Bayrou,
10:39qui dit, attention, il faut s'attendre à une crise terrible.
10:42Mais la crise, elle est due à quoi ?
10:44Le Rassemblement national n'a jamais gouverné le pays.
10:47Le Rassemblement national n'a jamais eu la moindre influence
10:50sur les décisions prises dans notre pays depuis 40 ans.
10:54C'est donc le bilan que M. Bayrou découvre, c'est son bilan.
10:58C'est le bilan de la gauche et c'est le bilan de la droite.
11:00Décrire un système contre le Rassemblement national,
11:02ce n'est pas un peu complotiste ?
11:04Non, ça veut dire qu'il y a des gens qui ne souhaitent pas
11:06notre arrivée au pouvoir, coûte que coûte, et quels qu'en soient les moyens.
11:09Et qu'ils feront très certainement tout ce qui est en leur pouvoir pour le faire.
11:13Et ça passe par un certain nombre de persécutions, y compris judiciaires,
11:16j'en suis persuadé. Mais, comme le disait De Gaulle,
11:19c'est le peuple qui est souverain et c'est le peuple qui décidera
11:22et qui balayera, je pense, une partie de ce système.
11:25Est-ce que cette rhétorique anti-système ne risque pas de vous couper
11:28d'une partie de votre électorat qui se méfie de ces attaques contre les juges ?
11:32Mais, aujourd'hui, les Français sont, comment je pourrais dire,
11:39en rébellion. Ils ne croient plus en rien.
11:42Ils ne croient plus en la sécurité. Ils ne croient plus en l'économie.
11:49Ils ne croient même plus en leur système de santé.
11:52Ils ne croient plus en l'école. Ils ne croient plus en leur système d'agricole.
11:57Ils sont laissés, j'allais dire, dans un brouillard épais
12:00qui a été la création de ce que je disais, le système de droite et de gauche.
12:05Et ils veulent en sortir. Et pour en sortir, il n'y a pas 36 solutions.
12:09Comme je ne crois pas à l'option révolutionnaire,
12:12celle de M. Mélenchon et de ses amis, il n'y a que l'option démocratique.
12:16C'est par les urnes que nous réussirons à changer les choses.
12:21S'il n'y a pas de salut dans les urnes, ce sera un affaissement global.
12:25Et ça finira mal, évidemment, dans la rue. Mais nous n'y serons strictement pour rien.
12:29Mais vous dites que vous êtes anti-système.
12:32C'est quand même des actions un peu révolutionnaires, non ?
12:35Parce que c'est pour faire, entre guillemets, péter le système.
12:38Si c'est les urnes qui le font péter, ça s'appelle la démocratie.
12:41C'est l'élection qui fait péter les urnes.
12:43Ce n'est pas des gens dans la rue qui attaquent la police, les institutions,
12:46et qui vont faire le coup de poing dès qu'ils le peuvent pour contester le système en place.
12:49Ça, c'est M. Mélenchon. Mais si, par la voie des urnes, ça n'arrive pas,
12:53c'est ce que je disais, il y a un risque en France pour que des gens
12:56se défendent d'eux-mêmes et aillent dans la rue régler leurs problèmes,
12:59ce que je ne souhaite pas pour le pays.
13:01Donc il y a un risque sédicieux que vous sentez ?
13:04Non, il y a un risque de révolte.
13:06C'est la même prémisse avec les gilets jaunes, vous savez.
13:08Eh bien, si on n'arrive pas à réduire les inégalités,
13:12à remettre de la sécurité, et à rétablir la situation
13:15dans un certain nombre de domaines, on risque gros.
13:18La démocratie risque gros.
13:20Vous pensez qu'empêcher Marine Le Pen d'être candidate en 2027
13:23peut amener à des mouvements comme celui des gilets jaunes ?
13:26Non, je ne vous parle pas de nous.
13:28S'ils empêchent Marine Le Pen d'être candidate,
13:31il y aura évidemment, à mon avis, une réaction électorale forte.
13:35Qui se portera sur notre formation politique,
13:38et sur le candidat, ou la candidate.
13:40Et pas dans la rue.
13:42La rue, vous savez, c'est particulier.
13:44Vous ne savez pas comment ça commence,
13:46et surtout, vous ne savez pas comment ça finit.
13:48En revanche, je m'inquiète d'un certain nombre
13:50de manifestations de rue, ou pas, de l'extrême gauche,
13:52qui menacent réellement la démocratie.
13:54On en a eu un exemple encore, à l'université de Lyon 2,
13:57il y a deux jours, où un enseignant a été bousculé
14:01et prié de sortir de son propre cours, très honnêtement,
14:04sans qu'il y ait beaucoup de réprobations
14:06de la part de la classe politique.
14:08C'est très inquiétant.
14:09Pauline Buisson.
14:10Certains de vos cadres, cette semaine, ont mis en cause
14:12la présidente du tribunal, celle qui a lu
14:14l'énoncé du verdict lundi.
14:15Cette magistrate et deux autres procureurs
14:17ont fait l'objet de menaces.
14:18Est-ce que vous vous sentez une responsabilité dans cette situation ?
14:20Non, parce qu'à ce moment-là,
14:22Marine Le Pen vit avec deux policiers,
14:24Jordan Bardella vit avec deux policiers.
14:26En France, malheureusement, aujourd'hui,
14:28dès que vous sortez dans l'actualité,
14:30d'une manière ou d'une autre, vous êtes menacés.
14:32On est obligés de vous mettre des policiers pour vous protéger.
14:34Est-ce que vos mots excessifs, vous l'avez reconnu tout à l'heure,
14:36n'ont pas conduit à cette menace accrue sur les magistrats ?
14:38Non, parce qu'à ce moment-là, nous-mêmes,
14:40nous sommes victimes des mots excessifs
14:42que tiennent, je ne sais pas, les journalistes,
14:44la classe politique et le reste.
14:46C'est malheureux d'en arriver là,
14:48et personne ne le souhaite,
14:50mais je me rends compte que la société française
14:52aujourd'hui est malade de ça aussi.
14:54Il suffit d'avoir les réseaux sociaux
14:56et le tombereau d'injures permanents
14:58que nous subissons tous pour bien voir
15:00si c'était réellement malade.
15:02Louis Alliot, vous dites qu'il y a un problème avec la justice.
15:04Quel est le projet du Rassemblement National
15:06pour la justice ?
15:08Qu'est-ce que vous voudriez changer
15:10en accédant au pouvoir ?
15:12Juste, par exemple, la fin du syndicat
15:14de la magistrature. Rien que ça.
15:16Parce que moi, en tant que cadre
15:18du Rassemblement National...
15:20C'est priver les magistrats de syndicats.
15:22Oui, comme d'ailleurs beaucoup l'ont dit hier.
15:24Pourquoi les militaires...
15:26Priver une profession de syndicat, c'était...
15:28Les militaires n'ont pas de syndicat, donc ça peut arriver.
15:30Ça, ils ne l'ont pas depuis toujours, oui.
15:32Les magistrats,
15:34syndicats de la magistrature, comment vous expliquez
15:36qu'un magistrat qui peut me juger à moi
15:38fasse par communiqué
15:40une action disant
15:42qu'il est précisément censé me combattre ?
15:44Est-ce que là, il n'y a pas un problème
15:46d'indépendance de la justice ?
15:48Ou c'est de la liberté syndicale ?
15:50Ah bon ? Alors là...
15:52Liberté syndicale, donc,
15:54dans votre rôle d'indépendance de magistrats,
15:56de dire publiquement
15:58que vous êtes contre les idées de la personne
16:00que vous allez juger ?
16:02C'est gravissime, ce que vous dites vous, là.
16:04Non, non, c'est une question que je vous pose.
16:06Quelque part,
16:08est-ce que Marine Le Pen
16:10ne fait pas le pari d'avoir l'opinion
16:12avec elle, de jouer finalement
16:14l'opinion contre les juges ?
16:16Ce qu'on a vu cette semaine, dans les études
16:18d'opinion après la condamnation,
16:20c'est que les Français
16:22n'ont pas été choqués de la décision
16:24proposée par la chef des députés
16:26RN. 57%
16:28trouvent que c'est une décision
16:30de justice normale. 65%
16:32n'ont pas été choqués.
16:34Il ne se m'étonne pas. Si vous allez voir un Français dans la rue,
16:36vous lui dites, alors, Mme Le Pen a été condamnée
16:38pour détournement de fonds publics.
16:40Ce n'est pas bien. Est-ce qu'elle mérite ça ?
16:42Les gens vont dire oui, sauf qu'il n'y a pas de détournement de fonds publics.
16:44Le Premier ministre, qui a eu la même affaire,
16:46l'a rappelé d'ailleurs, a rappelé le fond de cette affaire.
16:48Ce sont des assistants parlementaires
16:50sur lesquels
16:52il y a une suspicion qu'il n'ait pas
16:54travaillé pour le parlementaire.
16:56Or, nous disons, nous, que quand vous êtes assistant parlementaire,
16:58vous travaillez non seulement
17:00pour le travail parlementaire, mais pour le travail du député
17:02qui est, par définition,
17:04une personnalité politique.
17:06RG. Sauf que le règlement du Parlement européen
17:08précisait que les assistants
17:10devaient...
17:12RG. Vous le savez, vous, ça ?
17:14RG. C'est pour ça que le Parlement européen...
17:16RG. Vous savez combien de fois il a changé le règlement au Parlement européen
17:18sur ça ? 150 fois.
17:20RG. Vous avez été poursuivi
17:22sur la base d'un règlement.
17:24RG. Mais non, c'est ce que nous contestons.
17:26RG. Dernière mouture de ce règlement,
17:28justement, sur les assistants,
17:30là, de
17:322023. RG. C'est pas parce qu'il change
17:34qu'il ne s'appliquait pas avant.
17:36RG. Mais précisément, en 2014, il ne s'appliquait
17:38pas, figurez-vous. De la même manière.
17:40RG. Alors, Marine Le Pen s'est vue infliger en première instance
17:42quatre ans de prison, dont deux
17:44fermes aménagées sous bracelet électronique,
17:46une amende de 100 000 euros, et surtout
17:4850 ans d'inéligibilité avec exécution provisoire,
17:50autrement dit, immédiate.
17:52La Cour d'Appel, vous le disiez, a déjà
17:54annoncé un jugement à l'été
17:562026, un jugement en appel.
17:58Si il y a un procès
18:00en appel, où est le problème aujourd'hui
18:02dans le déroulé de la justice ?
18:04RG. Il a fallu
18:06se mobiliser et
18:08marquer notre indignation
18:10pour que la Cour d'Appel manifeste
18:12par voie de communiquer
18:14le fait qu'elle allait accélérer le calendrier.
18:16Et qu'un ministre de la justice,
18:18un premier ministre et quelques autres
18:20prennent position pour dire...
18:22Rien que ça...
18:24RG. J'ai compris. Aujourd'hui, il y a un appel.
18:26RG. Rien que ça, ça marque
18:28qu'il y a eu, que cette décision
18:30a créé un trouble public.
18:32RG. La Cour d'Appel précise que ce n'est pas pour...
18:34RG. Elle n'a pas accéléré le calendrier.
18:36RG. Dans un second temps, d'ailleurs. Alors que le tribunal,
18:38lui, est censé répondre à cet
18:40éventuel trouble à l'ordre public, il en a
18:42créé un. Il y en a le problème.
18:44Maintenant, en appel, nous allons défendre à nouveau
18:46notre dossier sur des choses plus
18:48juridiques qui seront peut-être beaucoup plus
18:50entendues qu'elles ne l'ont été
18:52par ce tribunal de première instance
18:54dont, je rappelle que sa motivation
18:56est morale,
18:58politique et très peu juridique.
19:00Est-ce que vous avez changé de stratégie pour ce procès
19:02en appel ? On sait que vous avez tout nié en bloc
19:04en première instance. RG. On ne sait rien. On verra bien
19:06avec nos avocats. Là aussi,
19:08criminalisation du système de défense.
19:10Les avocats... RG. Est-ce que vous connaissez une erreur dans la stratégie
19:12qui a été mise en place précédemment ? RG. Les avocats n'en revenaient pas.
19:14On va toujours adapter
19:16évidemment en fonction des circonstances,
19:18mais très honnêtement, les avocats ont choisi
19:20un système qui tenait la route.
19:22Que le veuille ou non, qui tenait la route
19:24en fonction de ce que l'on pense,
19:26réellement. Et le magistrat vient nous dire
19:28oui, mais ce que vous pensez, c'est faux. Et il fallait
19:30nous dire que vous étiez coupable avant même
19:32d'être jugé. Mais ça ne s'est jamais vu, ça.
19:34Ça ne s'est jamais vu. RG. Marine Le Pen a très vite
19:36et quasiment dès le début du procès
19:38parlé d'un procès politique. Est-ce que ça
19:40c'était une bonne stratégie ?
19:42Dire au juge, vous allez me juger... RG. Marine Le Pen,
19:44si elle avait considéré
19:46que c'était un procès totalement politique,
19:48elle ne serait pas
19:50restée à toutes les audiences
19:52pendant deux mois. Elle y est venue par respect
19:54précisément pour la magistrature
19:56et pour le tribunal. Ça déjà,
19:58on ne peut pas lui enlever. Mais pourquoi ces politiques ?
20:00RG. Elle a dit que c'était un procès politique. RG. Assez vite. RG. Oui, mais pourquoi ?
20:02Parce que c'est M. Schultz,
20:04président du Parlement européen,
20:06socialiste.
20:08Et Mme Taubira,
20:10garde des Sceaux de M. Hollande,
20:12qui ont initié toute cette procédure
20:14et toutes ces manoeuvres pour en arriver
20:16là où nous en sommes. Je rappelle que pour
20:18les mêmes faits, le modem
20:20et M. Bayrou a été relaxé.
20:22Le modem, ils ont eu des condamnations...
20:24RG. Mais ce que vous évoquez ne sont pas les mêmes.
20:26RG. Exactement les mêmes. Alors, je vais vous dire...
20:28J.-L. M. Bayrou n'a pas été reconnu, en tout cas en première instance,
20:30à l'origine d'un système.
20:32RG. Les faits étaient les mêmes. J.-L. M. Pas les preuves.
20:34RG. Et ses amis,
20:36il le dit lui-même, cher monsieur.
20:38Regardez la vidéo qui circule un peu sur
20:40Internet, où il le dit lui-même.
20:42J'ai été moi-même victime de cette accusation.
20:44Donc ils l'ont accusé, il s'en est défendu,
20:46son parti a été condamné, et ses amis
20:48aussi, avec du sursis. J.-L. M. Et c'est ton appel.
20:50RG. Avec du sursis.
20:52Il y a un grand absent de cette affaire-là.
20:54M. Mélenchon
20:56a la même affaire
20:58sur le dos. J.-L. M. Et pas encore de date au tribunal.
21:00RG. Exactement, alors qu'elle est bouclée
21:02depuis un certain nombre de mois déjà.
21:04Là aussi, on s'interroge quand même
21:06à la rapidité avec laquelle
21:08les juges font avec les uns ou avec les autres,
21:10et dans tous les cas de figure, vous voyez
21:12bien qu'il y a un problème de fond. Ce n'est
21:14pas sciemment qu'un règlement
21:16aurait été violé,
21:18c'est parce que c'était une pratique
21:20ancienne, une pratique qui
21:22concernait tout le monde, et qui tout d'un coup
21:24est devenue illégale, avec
21:26une persécution judiciaire. J.-L. M. Vous disiez
21:28au procès en appel, vous auriez
21:30pas forcément, vous vouliez développer
21:32plus d'arguments juridiques, c'est-à-dire,
21:34ça veut dire quoi, que vous auriez une défense un peu différente ?
21:36RG. On va se battre sur les principes,
21:38sur l'article du droit pénal,
21:40du code pénal qui nous incrimine,
21:42et sur le fait que la motivation de ce jugement
21:44de première instance est contraire
21:46au droit, et les juges d'appel devront
21:48en tenir compte, parce qu'on va
21:50faire évidemment référence à un certain nombre
21:52de grands juristes, ou de juristes
21:54qui se sont prononcés sur cette première instance,
21:56et qui disent, ce n'est pas le droit
21:58qui a été mis en place, c'est autre chose.
22:00J.-L. M. Ça veut dire que vous n'arrivez pas avec le même état d'esprit ?
22:02RG. Un appel, vous n'arrivez jamais avec
22:04le même état d'esprit. Je rappelle que
22:06Mme Barège, maire de Montauban,
22:08pour des faits graves, pareil,
22:10de détournement de fonds publics, a été
22:12condamnée en première instance,
22:14déchue de son mandat de maire, de conseillère
22:16départementale, et de présidente
22:18de la communauté d'Aglo, et que
22:20dix mois après, elle a été lavée de tout soupçon
22:22par la Cour d'appel. Est-ce que vous vous rendez
22:24compte de la gravité de la situation ?
22:26Si Marine Le Pen était empêchée
22:28de se présenter à l'élection présidentielle,
22:30elle l'avait de tout soupçon par les tribunaux d'après.
22:32Voilà. J.-L. M. Dans le cadre du
22:34procès visant le Rassemblement national,
22:36quelques 4 millions d'euros
22:38de détournement de fonds publics sont évoqués.
22:40Au début des années 2010,
22:42Marine Le Pen s'était dite favorable à une
22:44inéligibilité à vie pour les élus
22:46qui détournent des fonds publics et qui sont
22:48condamnés définitivement. Dans ce cas,
22:50est-ce que vous êtes toujours favorable à cette mesure ?
22:52RG. Le détournement de fonds publics ne s'appliquait pas
22:54au moment où elle a dit ça.
22:56La Cour de cassation a fait évoluer
22:58la jurisprudence et c'est d'ailleurs
23:00à cause de cette évolution
23:02de la Cour de cassation qu'on a été
23:04poursuivi pour détournement
23:06de fonds publics. Donc je pense que
23:08sur cette affaire-là, il n'y a pas
23:10de détournement de fonds publics.
23:12Voilà. Il n'y a pas de détournement de fonds publics.
23:14Et que cette accusation est infamante
23:16et que... J.-L. M. Le jugement dit l'inverse.
23:18RG. Oui, d'accord, vous pouvez dire ce que vous voulez
23:20mais je constate qu'un certain nombre d'autres
23:22politiques pour des faits bien plus graves,
23:24comme M. Kambadélis du Parti socialiste
23:26a été condamné pour taper
23:28dans la caisse. Il s'est servi
23:30de son enveloppe parlementaire
23:32de frais, de mandats pour
23:34payer des voyages à sa famille,
23:36payer la cotisation au Parti socialiste d'ailleurs
23:38et un certain nombre d'autres frais personnels.
23:40Mais lui, il n'a eu que du sursis. Il n'a pas eu
23:42d'inégibilité avec exécution provisoire, etc.
23:44Vous voyez bien qu'il y a deux poids, deux mesures.
23:46D'ailleurs, les gens le ressentent. Si ça a créé
23:48un tel émoi, c'est que ce jugement
23:50a créé cet émoi-là
23:52par, j'allais dire,
23:54les considérations excessives
23:56dont il est l'objet
23:58aujourd'hui. – Sur le plan financier, est-ce que l'amende
24:00contre le rationnement national menace
24:02le Parti ? Amende
24:04réclamée par le
24:06jugement en première instance, amende de 2 millions d'euros
24:08dont 1 million ferme et une confiscation
24:10d'un million d'euros saisie pendant l'instruction.
24:12Est-ce que sur le plan financier de votre Parti
24:14il y a une menace ? – Écoutez, nous nous
24:16remettons dans une situation financière
24:18délicate et ça ne va pas
24:20arranger les choses, mais on fera face.
24:22Je crois qu'on a été soutenus
24:24suffisamment par les électeurs
24:26pour permettre un financement
24:28à un très bon niveau dans cette
24:30législature-là, et donc
24:32nous ferons face aux condamnations. Mais on ne désespère pas
24:34en appel de faire baisser la facture
24:36car elle est supérieure
24:38à ce qu'on nous reproche. Moi, je rappellerai,
24:40pour mon cas, par exemple,
24:42c'est 4 mois de contrat et 29
24:44000 euros. Ce n'est pas 4 millions d'euros.
24:46C'est 4 mois de contrat
24:48de travail et 29 000 euros.
24:50– 4 millions, c'est plus nul selon le tribunal.
24:52– Oui, d'accord, 4 millions en tout. Ce n'est pas moi qui les ai pris,
24:54ni Marine, ni personne.
24:56Sauf que 18 mois
24:58de prison, aucun
25:00dealer en France ne prend 18 mois de prison.
25:02Hier, je discutais avec un magistrat qui me disait
25:04la peine de Marine Le Pen, en général,
25:06c'est celle qu'on vient de donner à un
25:08trafiquant de drogue qu'on a
25:10pris avec 25 kilos de résine
25:12de cannabis à la frontière. Il a pris
25:144 ans dans deux fermes, exactement comme
25:16Marine Le Pen. Mais si les magistrats
25:18et les politiques trouvent ça normal,
25:20continuant un jour, c'est eux
25:22qui seront les premières victimes de ce système-là.
25:24– Louis Aliot, vous avez acquis à l'instant votre condamnation.
25:26Est-ce qu'il est vrai
25:28que vous aviez prévu d'être remplacé
25:30en cas de condamnation ?
25:32Et est-ce que pour 2026,
25:34vous envisagez de ne pas être candidat ?
25:36– Oui, j'avais envisagé,
25:38parce que si ça s'appliquait à moi d'une manière
25:40automatique et immédiate, il fallait bien
25:42que la continuité du service
25:44public à Perpignan soit assurée
25:46et que la mairie fonctionne.
25:48Donc oui, je m'en étais inquiété.
25:50– Est-ce que ça remet en cause
25:52votre candidature l'année prochaine ?
25:54– Pour l'instant, non, puisqu'on verra
25:56quand se jouera l'appel.
25:58C'est sûr que si l'appel se joue
26:00en même temps que les municipales,
26:02ou l'appel se joue après les municipales,
26:04ça changera peut-être ma manière de voir les choses.
26:06Mais pour l'instant, je serai candidat à l'élection municipale.
26:08– Juste avant la pause,
26:10Louis Aliot, à l'instant,
26:12Gabriel Attal vous accuse,
26:14et accuse l'extrême-droite, dit-il,
26:16d'attaquer nos juges et attaquer nos institutions.
26:18Il fait aussi, lui,
26:20une réunion cet après-midi.
26:22Quelle est votre réaction ?
26:24– Je pense que Gabriel Attal ose tout, c'est à ça qu'on le reconnaît.
26:26– C'est-à-dire ?
26:28– Il est tellement excessif, caricatural.
26:30Il a été Premier ministre, je ne sais pas combien de mois,
26:32d'ailleurs, ils l'ont sorti avant même
26:34qu'il puisse commencer son travail.
26:36Voilà, il joue une carte pour la présidentielle
26:38et il est capable de tout.
26:40Il n'y a que Xavier Bertrand du Parti Socialiste,
26:42ou en tout cas,
26:44ancienne du Parti Socialiste.
26:46– Voilà, Xavier Bertrand qui a été invité cette semaine d'RTL
26:48et qui vous a également attaqué,
26:50Louis Aliot, dans un instant,
26:52pour la seconde partie de ce Grand Jury.
26:54Et on verra qui sera candidat en 2027.
26:56À tout de suite.
26:58Générique
27:00Générique
27:02Générique
27:04Générique
27:06Générique
27:08Suite du Grand Jury, présenté par Olivier Bost.
27:10– Louis Aliot, le premier vice-président du Rassemblement national
27:12et maire de Perpignan
27:14est notre invité.
27:16Perrine Tarnot de Public Sénat et Pauline Buisson de M6
27:18sont à mes côtés.
27:20– Le Grand Jury,
27:222027, c'est demain.
27:24– Alors, 2027, c'est demain.
27:26Ces recours, Louis Aliot, Marine Le Pen,
27:28ces recours, l'appel puis la cassation,
27:30Marine Le Pen
27:32pourrait être fixée sur son sort
27:34en janvier 2027.
27:36Aujourd'hui, dites-vous,
27:38Marine Le Pen est candidate à l'élection présidentielle
27:40ou candidate virtuelle à l'élection présidentielle ?
27:42– Elle est candidate
27:44à l'élection présidentielle.
27:46De toute façon, c'est encore loin.
27:48Et ça se prépare,
27:50une élection présidentielle, sur la thématique,
27:52sur le fond,
27:54avec une signature de maire.
27:56Donc, ça n'empêche pas l'organisation
27:58de la présidentielle.
28:00– D'accord, mais elle sera fixée très tard sur son sort
28:02par rapport au calendrier d'une campagne présidentielle.
28:04– C'est ce qu'on dit, on verra bien.
28:06J'ai bien compris qu'il y aurait un jugement
28:08d'appel à l'été.
28:10Alors, à l'été, je ne sais pas ce que ça veut dire,
28:12si c'est septembre ou octobre, à l'automne, on va dire.
28:14– Et la cassation ?
28:16– Et la cassation, derrière,
28:18c'est là, sur les délais.
28:20– À priori, janvier 2027.
28:22– C'est une élection présidentielle.
28:24– Exactement.
28:26– Donc, il faut que l'on regarde ça,
28:28et surtout, sur les délais,
28:30que l'on regarde bien la réalité de ces délais.
28:32Pour l'instant, ce ne sont que des suppositions.
28:34– Mais quand vous regardez ces délais,
28:36est-ce que vous estimez qu'il faut prévoir un plan B,
28:38ou est-ce que vous estimez, au contraire,
28:40que tant qu'il y a un mince espoir
28:42que Marine Le Pen puisse se présenter,
28:44il n'y aura pas de plan B ici ?
28:46– Écoutez, on a la chance d'être sur un ticket,
28:48sur un tandem.
28:50C'est des opinions qui ne vous ont pas échappé.
28:52Nous sommes encore à un très haut niveau
28:54dans ces élections présidentielles,
28:56et Marine Le Pen est légèrement au-dessus
28:58de ce que ferait Jordan Bardella.
29:00– 32 à 34% des intentions de base,
29:02si l'élection présidentielle était devant.
29:04– Mais ça reste quand même un très haut niveau.
29:06– Donc, il faut que les deux candidats se préparent,
29:08à la fois Jordan Bardella et Marine Le Pen ?
29:10– Je pense qu'il faut avancer tous ensemble,
29:12et puis, le moment où le choix sera,
29:14j'allais dire, clair, définitif,
29:16inévitable,
29:18ce sera fait,
29:20mais ça me paraît plus rassurant qu'inquiétant.
29:22– Louis Alliot, il y a une prise de risque quand même,
29:24parce que si vous perdez votre candidate,
29:26entre guillemets, en janvier 2027,
29:28même si vous dites,
29:30Jordan Bardella sera prêt, ça veut dire quand même
29:32que dans une campagne présidentielle,
29:34un tel événement n'est pas anodin,
29:36on l'a vu d'ailleurs lors d'élections présidentielles précédentes.
29:38– Je pense que l'opinion s'habitue à tout cela,
29:40et je rappelle que l'affaire des assistantes
29:42dure depuis 10 ans, et que ça n'a pas empêché,
29:44en tout cas, par exemple, si je prends mon cas…
29:46– Il n'y avait pas de condamnation.
29:48– Oui, d'accord, mais enfin, moi, les journaux,
29:50toute la journée, s'il vous plaît, ils en parlaient,
29:52toutes les unes, etc. – Pour vous, il n'y a pas de prise de risque ?
29:54– Moi, je trouve qu'il n'y a même un avantage,
29:56c'est-à-dire que nous sommes avec,
29:58j'allais dire, un tandem,
30:00je le répète, et donc un candidat plausible
30:02derrière Marine Le Pen.
30:04– Un candidat plausible,
30:06ça veut dire qu'ils se préparent vraiment ?
30:08Est-ce qu'ils sont deux à se préparer
30:10à cette échéance de 2027 ?
30:12– Mais ils se sont toujours préparés à deux.
30:14L'élection européenne que Bardella
30:16vient de faire l'année dernière,
30:18ça s'est préparé à deux.
30:20– Mais ce n'est pas la même chose,
30:22il y a une dimension très personnelle,
30:24vous le savez, dans une élection présidentielle,
30:26ça n'a rien à voir avec des élections européennes.
30:28– Elle a été très personnelle aussi
30:30à l'élection européenne,
30:32qui est en quelque sorte une mini-présidentielle,
30:34puis il y a eu ces législatives
30:36où il a encore peaufiné et affiné
30:38son programme et sa posture.
30:40Donc, très honnêtement,
30:42nous sommes dans une autre situation
30:44que celles de nos adversaires
30:46qui n'ont pas de candidat à la présidentielle.
30:48Donc nous, j'allais dire,
30:50on a la chance d'avoir ce tandem-là,
30:52Marine Le Pen est candidate à l'élection présidentielle,
30:54si par malheur ou par une très grande injustice
30:56elle ne pouvait pas se présenter…
30:58– Donc le ticket pourrait marcher dans les deux sens,
31:00c'est-à-dire Marine Le Pen candidate à la présidentielle,
31:02Bardella comme Premier ministre,
31:04ou vice-versa.
31:06– Oui mais ça on verra,
31:08encore faut-il que Marine Le Pen
31:10aille être Premier ministre,
31:12je ne l'imagine même pas, pour tout vous dire,
31:14moi j'ai le nez dans le guidon
31:16et je me bats pour la candidature de Marine Le Pen à l'élection présidentielle.
31:18– Quand on a écouté Marine Le Pen cette semaine,
31:20elle a remis quand même les choses en place,
31:22effectivement c'est elle la candidate
31:24à l'élection présidentielle,
31:26est-ce qu'il n'y a pas une difficulté
31:28vraiment propre au Rassemblement National
31:30pour passer à l'après Le Pen ?
31:32– Écoutez,
31:34c'est rare dans un parti,
31:36elle a déjà permis
31:38l'accession
31:40de Jordane
31:42à la présidence
31:44du Rassemblement National
31:46avec une élection interne,
31:48démocratique,
31:50pluraliste,
31:52transparente,
31:54et Jordane est devenue président
31:56et elle a préparé la suite,
31:58donc Marine Le Pen n'est pas accrochée
32:00à son caillou
32:02comme une bernique,
32:04elle est responsable,
32:06lucide
32:08et sait très bien
32:10les handicaps
32:12ou les avantages qu'il y a en fonction des situations.
32:14Donc si elle a préparé Jordane
32:16à cette présidence du RN,
32:18à être éventuellement Premier ministre
32:20comme on a vu au législatif etc.
32:22– Et à être éventuellement aussi candidate
32:24– C'est qu'elle juge qu'il a toutes les qualités
32:26requises pour l'être
32:28et dans tous les cas de figure
32:30au sein du Rassemblement National tout le monde est d'accord
32:32et finalement je ne vois pas où est le problème.
32:34– Le discours éventuel de Jordane Bardella
32:36n'est pas tabou au RN ?
32:38– Non, d'ailleurs j'ai lu ça dans la presse
32:40que certaines de mes amies
32:42tortillaient des hanches
32:44pour je ne sais pas qui c'est, je ne sais pas qui ils sont.
32:46– Non mais les premières réactions au début de semaine
32:48c'était de réinstaller Marine Le Pen
32:50comme candidate à l'élection présidentielle
32:52et de dire que surtout l'heure de Bardella
32:54n'était pas arrivée, de Jordane Bardella n'était pas arrivée.
32:56– Qui a dit ça ?
32:58– C'était dans tous les commentaires
33:00qu'on a entendus en début de semaine
33:02sur TF1
33:04c'était que l'heure de Jordane Bardella
33:06n'était pas arrivée.
33:08– Moi je fréquente l'un depuis peu
33:10on va dire depuis deux ans
33:12et Marine depuis longtemps
33:14je peux vous dire que c'est très efficace
33:16comme gouvernement d'un parti politique
33:18très efficace dans le travail
33:20qui est mené pour nos idées
33:22et encore une fois la présidentielle
33:24ce sera pour tourner une page
33:26du fameux système dont on a parlé au début
33:28et pour tourner cette page
33:30il y aura un mouvement d'ensemble
33:32il y aura une tête, c'est Marine
33:34qui sera cette tête-là
33:36et si ce n'est pas Marine et bien il y a Jordane
33:38qui est préparée pour l'être
33:40donc je ne vois pas où est le problème encore une fois.
33:42– Mais est-ce que Jordane Bardella n'a pas été un peu trop vite ?
33:44Est-ce qu'il ne s'est pas un peu précipité
33:46quand il a écrit lundi dernier
33:48que la condamnation de Marine Le Pen
33:50l'empêche d'être candidate en 2027 ?
33:52– Mais…
33:54– Est-ce qu'il n'a pas voulu accélérer les choses ?
33:56– Si on s'en était tenu au texte
33:58c'est la réalité du texte du jugement
34:00bon avec l'accélération de l'appel
34:02sachant que je vais lui donner du problème
34:04mais je ne pense pas très honnêtement
34:06et je crois qu'il l'a redit dans une émission il n'y a pas longtemps
34:08que Jordane soit à ce point pressé
34:10de remplacer
34:12au pied levé
34:14Marine Le Pen sur des échéances aussi importantes.
34:16Il est
34:18je pense très sincère au moins
34:20c'est un gros travailleur
34:22et il a beaucoup de talent
34:24et la preuve c'est que dans les enquêtes d'opinion
34:26il fait des scores
34:28très flatteurs et même à une élection présidentielle
34:30sondée ce matin
34:32par Elabe je crois
34:34son score est 10 points au-dessus
34:36de M. Edouard Philippe ancien Premier Ministre
34:38M. Attal encore moins
34:40vous avez vu que M. Hollande dont on parlait tout à l'heure
34:42faisait 4,5% la gloire.
34:44– Vous avez connu des crises
34:46similaires du temps du Front National
34:48avec
34:50Jean-Marie Le Pen qui était inéligible
34:52ça avait fini assez mal
34:54je pense que ça avait fini notamment avec une scission
34:56avec un départ de Bruno Maigret
34:58et à ce moment-là Jean-Marie Le Pen
35:00pour plaisanter parlait de poupoutes
35:02et il avait aussi dit que le destin des dauphins
35:04c'est parfois de s'échouer
35:06est-ce que pour Jordan Bardella ce risque existe ?
35:08– Je crois que le Rassemblement
35:10National 2025
35:12n'est pas du tout
35:14le Front National de 99
35:16donc je pense qu'il est totalement à l'abri
35:18de ce genre de choses. Si des gens ne sont pas contents
35:20ils s'en vont
35:22ils vont tenter leur chance
35:24ils ont sûrement des qualités qu'on n'a pas très bien vues
35:26mais peut-être qu'ils les ont
35:28et où ils vont voir ailleurs, je ne sais rien.
35:30Mais quand on a la chance, je le répète
35:32parce que c'est important d'avoir ce tandem
35:34une candidate comme Marine Le Pen
35:36et un président de parti
35:38comme Jordan Bardella
35:40très honnêtement je ne vois pas l'inquiétude qu'on peut avoir pour la suite.
35:42– Parmi ceux qui ont tenté une aventure
35:44ailleurs comme vous dites
35:46il y a Marion Maréchal, est-ce qu'elle
35:48elle pourrait reprendre le flambeau
35:50au moins familial ?
35:52– Elle a choisi son chemin, elle en assume
35:54la responsabilité
35:56elle n'est pas très éloignée de nous
35:58mais elle n'est pas non plus chez nous.
36:00Pour l'avenir, je pense de toute façon qu'une élection présidentielle
36:02c'est rassembler des électeurs
36:04et avoir une majorité de Français
36:06et dans cette majorité de Français
36:08elle a toute sa place
36:10évidemment, comme d'autres.
36:12– Le Grand Jury, ça se passe au Parlement.
36:14Le député Eric Ciotti
36:16associé au Rassemblement
36:18va déposer une proposition de loi
36:20pour supprimer l'exécution provisoire
36:22autrement dit immédiate
36:24en cas d'inéligibilité.
36:26Est-ce qu'on peut parler d'une loi d'amnistie
36:28pour Marine Le Pen ?
36:30– Ce n'est pas une amnistie
36:32puisqu'il y a un appel.
36:34C'est corriger une loi qui crée un trouble
36:36pour le coup à l'ordre public
36:38dans cette configuration précise.
36:40– Donc vous demandez une exception
36:42pour les élus ?
36:44– Pas une exception, vous avez vu que ce…
36:46– L'exécution provisoire existe pour toute une série de peines
36:48et existe pour les élus.
36:50Vous demandez que les élus en soient exemptés.
36:52– Vous remarquerez que c'est une exception
36:54soutenue par Monsieur Bayrou,
36:56soutenue par Monsieur Larcher.
36:58Il ne faut pas dire qu'ils soient adhérents du…
37:00– Mais vous êtes d'accord que c'est une exception ?
37:02– Oui mais ça prouve que le texte n'est pas bon
37:04et qu'il y a une faille dans ce texte
37:06qui est un préjudice grave
37:08précisément à l'exercice de la démocratie
37:10et que d'ailleurs
37:12une question au gouvernement a été posée
37:14par Mme Barège où elle a expliqué son cas
37:16et qu'il est troublant de voir
37:18que vous pouvez être démis
37:20de votre mandat et ne pas pouvoir présenter
37:22à des élections alors que dix mois après
37:24vous êtes absous
37:26de toute condamnation et ça pose
37:28un problème démocratique.
37:30– Gérard Larcher lui propose plutôt une évaluation
37:32de cette loi, est-ce que ce n'est pas une voie
37:34qui serait un peu plus sage ?
37:36– Peut-être, on verra bien, vous savez c'est dans la niche d'Éric Ciotti
37:38et si Monsieur Larcher veut lancer une évaluation
37:40il faut la lancer aussi.
37:42Il faut s'assurer que ça se regarde
37:44de tous les côtés une loi comme celle-là
37:46si le texte est voté, il est voté
37:48s'il n'est pas voté il faut en évaluer les conséquences
37:50parce que ça a touché hier Mme Barège
37:54ça touche Marine Le Pen aujourd'hui
37:56demain ça pourra en toucher d'autres.
37:58– Pensez-vous vraiment que le texte puisse être adopté ?
38:00Marine Le Pen parle d'un espoir ténu, est-ce qu'il y a vraiment une chance
38:02que ça aboutisse ?
38:04– Au regard des forces en présence à l'Assemblée
38:08et du courage politique de notre classe politique
38:12j'en doute, mais sait-on jamais.
38:14– Mais est-ce que vous êtes à l'aise sur le fait
38:16que des hommes politiques puissent voter des lois
38:18pour eux-mêmes en fait ?
38:20– Ils ont eu la faiblesse de voter des lois
38:22contre eux-mêmes, sans le savoir.
38:24– Oui mais c'était il y a une dizaine d'années
38:26on parle notamment qu'à Isaac
38:28c'était une moralisation de la vie politique
38:30qui était réclamée par une grande majorité des Français
38:32est-ce que ces mêmes Français ont envie
38:34qu'on revienne en arrière ?
38:36– Je ne sais pas ce que pensent les Français sur la chose
38:38vous savez les lois elles sont faites pour être votées
38:40et quelquefois pour être défaites.
38:42Il y a eu des lois qui ont évolué comme ça
38:46et heureusement d'ailleurs sur l'avortement,
38:48sur la peine de mort
38:50et sur d'autres sujets
38:52et cette loi sur la moralisation de la vie politique
38:54elle a un certain nombre de biais
38:56qui peuvent être contraires précisément
38:58aux valeurs de la démocratie.
39:00– Vous pensez que l'opinion politique, les Français
39:02vont vous soutenir dans ce sens-là ?
39:04– Les Français aujourd'hui ils ont du mal
39:06à boucler leur femme de mois.
39:08Les Français aujourd'hui ils ont du mal à se soigner.
39:10Les Français aujourd'hui ils sont dans la rue
39:12ils ont peur de ce qui se passe tellement que ça passe des choses.
39:14Alors ces questions-là, très honnêtement
39:16ça leur passe, excusez-moi du peu,
39:18très au-dessus même si
39:20ça pose la question
39:22du fonctionnement de notre démocratie.
39:24Donc il ne faut pas regarder non plus
39:26en fonction
39:28de ce que pensent
39:30telles politiques,
39:32tels présidents ou quoi, il faut poser le problème.
39:34– Vous en parliez. – Mais je doute que l'Assemblée
39:36vote effectivement un tel projet de loi,
39:38une telle proposition. – Vous n'y croyez pas,
39:40vous n'y croyez pas. – On va la défendre.
39:42– D'accord. Dans les soutiens
39:44vous l'évoquiez d'ailleurs, François Bayrou
39:46s'est dit favorable à une révision de la loi.
39:48Comment vous expliquez cette mensuétude du Premier ministre
39:50à votre égard ? Vous n'avez pas envie d'être censuré ?
39:52– Il ne faut pas croire que ce soit une mensuétude
39:54récente.
39:56François Bayrou
39:58a toujours été dans un entre-deux.
40:00Il est au centre,
40:02il dit que c'est un extrême centriste,
40:04mais il a toujours défendu
40:06sur les institutions
40:08une position
40:10qui est notamment
40:12très proche de la nôtre
40:14sur la proportionnelle.
40:16Sur le référendum non,
40:18mais sur la proportionnelle.
40:20Il a vanté les mérites de la proportionnelle
40:22tout le long de sa vie,
40:24il est aujourd'hui en situation
40:26de pouvoir la proposer
40:28et nous attendons, nous, qu'il la propose.
40:30Donc rien que sur ce sujet-là,
40:32il y a des convergences de vues.
40:34– Marine Le Pen en fait d'ailleurs une condition pour ne pas
40:36le censurer.
40:38– Mais il s'est engagé à le faire.
40:40– Et sur la proportionnelle,
40:42parce que Marine Le Pen ne parle plus forcément
40:44de prime majoritaire, c'est-à-dire
40:46une prime qui permet
40:48d'être majoritaire quand on arrive
40:50le premier. – Le débat aura lieu
40:52sur ça. – Oui, mais pour vous,
40:54le débat est ouvert, c'est-à-dire que ce n'est pas
40:56proportionnel avec prime majoritaire,
40:58sinon censure. – Le débat est ouvert.
41:00Moi, je trouve que le système qui a lieu
41:02aujourd'hui, qui prévaut aujourd'hui dans les
41:04conseils régionaux, est un système
41:06qui permet la proportionnalité
41:08des forces en présence,
41:10mais qui permet aussi d'assurer une majorité.
41:12J'ai l'impression, M. Béroud, lui,
41:14il est sur la proportionnelle de 86,
41:16c'est-à-dire intégrale sans prime de majorité.
41:18Écoutez, il y aura
41:20une majorité qui sortira
41:22du chapeau législatif,
41:24on verra bien ce qu'il est.
41:26– Et la proportionnelle, vous en faites une condition de non-censure
41:28du gouvernement, l'ouverture de ce débat ?
41:30– Il serait bien quand même
41:32que les politiques, lorsqu'ils arrivent comme ça
41:34à des postes clés, appliquent les idées
41:36sur lesquelles ils ont été élus, voilà.
41:38Mais au-delà de la proportionnelle,
41:40l'affaire de l'énergie nous paraît
41:42plus importante et
41:44immédiatement plus importante puisque les
41:46Français, si on continue
41:48avec le système qui est prévu,
41:50paieraient leur facture d'énergie entre
41:5215 et 20, voire 30% plus cher.
41:54Ce qui, là, pose un problème réel
41:56pour la vie économique de notre pays.
41:58– Sur la politique énergétique du pays, c'est un peu pointu,
42:00mais vous voulez plus d'énergie renouvelable
42:02et que de l'énergie nucléaire, pour résumer.
42:04C'est ça la question ?
42:06– On veut moins d'argent dépensé de subventions
42:08pour le renouvelable et évidemment plus
42:10d'énergie nucléaire.
42:12C'est l'énergie la plus décarbonée
42:14et celle qui a un fonctionnement,
42:16j'allais dire,
42:18sur une plage horaire de 24 sur 24.
42:20– Est-ce qu'il y a une raison pour faire tomber François Bayrou
42:22s'il ne met pas ça au vote,
42:24à l'Assemblée nationale ?
42:26– L'intérêt du portefeuille
42:28des Français, d'abord.
42:30L'intérêt supranational européen,
42:32après.
42:34Il se trouve que l'intérêt supranational européen,
42:36aujourd'hui, est contraire
42:38à l'intérêt supérieur de notre pays,
42:40notamment des portefeuilles
42:42des familles françaises,
42:44donc nous n'hésiterons pas à le faire.
42:47– Le grand jury,
42:49question express.
42:51– C'est les réponses, par oui ou par non,
42:53pour ou contre la fusion des médias
42:55audiovisuels publics ?
42:57Ils étaient en grève cette semaine.
42:59– Je dirais oui, a priori.
43:01– Ça veut dire quoi, oui, a priori ?
43:03– Oui.
43:05– Parce que vous êtes pour privatiser ensuite,
43:07vous, c'est votre programme,
43:09les médias audiovisuels publics,
43:11donc si ça fait un ensemble, vous vendez tout d'un coup.
43:13– Exactement. – D'accord.
43:15– Est-ce qu'il faut contraindre les médecins
43:17à s'installer dans les déserts médicaux ?
43:19– Contraindre, non,
43:21mais les inciter, oui.
43:23Je suis moins pour la contrainte
43:25que pour l'incitation.
43:27– Incitation financière ?
43:29– Oui.
43:31D'ailleurs, c'est ce qu'on fait plus ou moins,
43:33je vais vous donner un exemple précis,
43:35les maisons médicales que nous mettons en place
43:37à Perpignan, parce que les déserts médicaux,
43:39ce n'est pas que la ruralité, c'est la ville,
43:41sont dans l'équipement, on va dire,
43:43sont subventionnés par l'argent public
43:45et ça permet à des médecins de venir s'y installer
43:47et de pouvoir rendre
43:49leur service public de santé immédiate.
43:51C'est ce que nous faisons
43:53et je pense que c'est une nécessité vitale.
43:55– On parlait tout à l'heure d'énergie et d'environnement,
43:57est-ce que vous êtes favorable au ZFE,
43:59vous préférez un air pollué pour les Français ?
44:01– Non, d'ailleurs on a voté une motion
44:03à Perpignan pour
44:05reporter
44:07la ZFE qui concerne Perpignan,
44:09c'est totalement inefficace,
44:11ça pénalise
44:13justement les personnes
44:15qui ne peuvent pas changer leur voiture,
44:17et quand vous êtes comme chez nous à Perpignan,
44:19avec une ville de 120 000 habitants
44:21et tous les équipements de centralité,
44:23ça exclurait, je parle pour les voitures…
44:25– Tant pis pour la pollution de l'air à Perpignan.
44:27– Oui mais il y a sûrement d'autres moyens
44:29de lutter contre la pollution de l'air
44:31et je ne vois pas la ZFE
44:33l'avantage qu'elle procurerait
44:35à la dépollution de l'air, justement.
44:37Voilà.
44:39– Vous voulez revenir sur la retraite à 64 ans
44:41malgré le lourd déficit du système ?
44:43Vous continuez de défendre les 60, 62 ans ?
44:45– Vous savez que nous on a défendu
44:4740 annuités,
44:49on est moins sur l'âge que sur les annuités,
44:51donc pour les travaux pénibles
44:53de ceux qui travaillent avant l'âge de 20 ans,
44:5540 annuités de retraite
44:57et possibilité de partir…
44:59– Mais ça veut dire quand même travailler moins longtemps, 40 ans,
45:01qu'aujourd'hui.
45:03– La pénibilité du travail est très importante,
45:05quand vous êtes sur un chantier en train de soulever des sacs
45:07de ciment, on n'imagine pas les soulever
45:09jusqu'à 65 ans.
45:11– D'accord, mais avec un système en déficit,
45:13vous proposez de travailler moins longtemps à tout le monde.
45:15– Et ensuite,
45:1742 ans,
45:1942 ans d'annuités
45:21et vous avez votre retraite
45:23à la proportion de ce que vous avez cotisé.
45:25Si vous êtes rentré dans la vie active
45:27à 25 ans, 42 ans
45:29de cotisation, et bien vous partez…
45:31– Il y a un peu de capitalisation pour la retraite ?
45:33Jamais ?
45:35– Le débat n'est pas ouvert et si il est ouvert,
45:37on regardera de près ce qu'il procure
45:39comme avantage
45:41ou comme inconvénient à celles et ceux qui le choisiraient.
45:43– Le grand jury,
45:45tout est politique.
45:47– Avant de parler de la guerre commerciale
45:49qu'a lancée Donald Trump contre à peu près le monde entier,
45:51un mot sur vos soutiens
45:53après vos condamnations.
45:55Donald Trump a posté sur son
45:57réseau social, vendredi je crois,
45:59« Libérez Marine Le Pen ».
46:01Est-ce que vous le remerciez pour ce message
46:03ou vous considérez que c'est un peu de l'ingérence quand même ?
46:05– Non, écoutez, on ne va pas…
46:07– Ça vous fait sourire ? – Oui.
46:09– Pourquoi vous souriez ?
46:11– Parce que Donald Trump, je pense,
46:13c'est un clin d'œil à monsieur Macron
46:15qui fait la leçon à tout le monde sur d'autres sujets.
46:17On ne peut pas se faire d'illusions.
46:19Maintenant, Donald Trump voit aussi que finalement,
46:21ce qu'il a subi,
46:23lui, aux États-Unis,
46:25il croit le retrouver en Europe
46:27dans une affaire
46:29comme celle…
46:31Oui, remarquez, pourquoi pas ?
46:33Ça ne gêne pas, il est président des États-Unis, élu.
46:35Je veux dire, nous sommes des amis
46:37quand même des États-Unis.
46:39Maintenant, nous n'avons pas les mêmes intérêts.
46:41Ça revient à la question d'après.
46:43Donc tous les soutiens sont bons à prendre.
46:45– Y compris celui du Kremlin ?
46:47– Écoutez, de toute façon,
46:49c'est pareil, ces gens-là jouent.
46:51Ils jouent avec monsieur Macron.
46:53Ce n'est pas destiné au Rassemblement National.
46:55C'est pour embêter monsieur Macron qu'ils font ces soutiens.
46:57Moi, je ne me fais pas d'illusion.
46:59– Et les autres, comme Moscou,
47:01sont-elles aujourd'hui ?
47:03– Je vous rappelle qu'on a soutenu l'Ukraine,
47:05qu'on a condamné l'agression russe
47:07et que depuis le début de cette crise,
47:09nous avons toujours été du côté de l'Ukraine.
47:11– Après avoir cru que Vladimir Poutine
47:13n'en envahirait jamais l'Ukraine.
47:15– Comme tout le monde quand même,
47:17ou comme beaucoup en tout cas.
47:19Ce qu'on regarde aujourd'hui, c'est qu'on est en dehors du débat
47:21et que c'est Donald Trump qui mène l'après-guerre
47:23ou en tout cas cette période de guerre
47:25ou d'entre-deux-guerres
47:27sans nous, et ça c'est quand même un problème évident.
47:29– Vous avez assisté à l'investiture de Donald Trump
47:32et à ce moment-là, vous aviez dit
47:34qu'il fallait une certaine forme de protectionnisme
47:36contre la mondialisation anarchique.
47:38C'est ce que fait le président américain ou pas en ce moment ?
47:41– L'avantage de Trump, si vous voulez,
47:43c'est qu'il fait ce pour quoi il a été élu.
47:45Alors on aime, on n'aime pas s'appeler aux Américains,
47:47on verra si ça plaît jusqu'au bout, peu importe.
47:49– Mais est-ce que c'est cette forme de protectionnisme
47:51que vous, vous vouliez ?
47:53– Moi, je pense qu'il faut un protectionnisme raisonné
47:55ou raisonnable.
47:57– Et là, on est dans le raisonnable ?
47:59– Je ne sais pas, honnêtement, l'économie américaine,
48:01je ne pense pas que les Américains soient totalement idiots
48:04et qu'ils fassent ça d'une manière aveugle.
48:06– Ça ne touche pas que l'économie américaine, ça nous touche également.
48:08– Oui, évidemment, ça nous touche.
48:10– Au risque d'une récession.
48:11– Mais nous pourrions, nous aussi, prendre des mesures
48:13qui les touchent aussi, donc je veux dire,
48:15c'est une négociation qui s'ouvre
48:17et on sait très bien que Trump est un négociateur
48:19et donc on verra bien comment tout cela se termine.
48:21Pour l'instant, ça fait des dégâts.
48:23– Est-ce qu'il faut négocier ou il faut riposter de façon très ferme
48:25au niveau européen ?
48:26– La riposte, c'est aussi une forme de négociation,
48:29donc je pense qu'il faut les deux, moi.
48:31Mais il est évident que des barrières douanières
48:34sur des produits qui viennent concurrencer nos productions
48:37en mettant en péril nos producteurs,
48:39ce n'est pas du mauvais protectionnisme.
48:41Si on prend la matière agricole,
48:43c'est sûr que quand on a des pommes françaises,
48:45il vaut mieux d'abord soutenir nos producteurs de pommes en France
48:48plutôt que d'en faire venir du Chili.
48:50Typiquement, voilà une barrière qu'il faudrait mettre en place.
48:53– Oui, mais au risque que le panier du consommateur soit beaucoup plus cher
48:56puisque les deux tiers de ces droits de douane
48:58vont finalement se retrouver, vont être payés par les consommateurs.
49:02– Alors il faut ouvrir la planète entière et à la fin,
49:04vous n'aurez ni industrie ni service
49:06parce qu'il y aura toujours un pays au bout du monde
49:08qui sera moins cher que vous
49:10et qui produira avec des normes
49:12qui sont aux antipodes de ce que l'on défend.
49:15– Pour bien comprendre le noyau, ce que vous dites,
49:17c'est que Donald Trump, sa stratégie est cohérente.
49:21– C'est ce que j'attends de voir.
49:23Je dis qu'il a mis en place ce pour quoi il a été élu.
49:27– D'accord.
49:28– On verra le résultat.
49:29Nous, je sais ce qui serait cohérent pour nous,
49:31c'est-à-dire des barrières douanières,
49:33j'allais dire intelligentes en fonction des productions
49:35et des produits qui viennent…
49:37– Et qui ne produiraient pas d'inflation.
49:39– On l'a l'inflation.
49:40– Ah ben un peu moins en ce moment.
49:42– Oui, mais on l'a eu l'inflation.
49:44Tout le monde vous dira qu'on a eu de l'inflation.
49:46Notre système est tellement génial
49:48que l'énergie aujourd'hui est un problème
49:50pour tous les paniers des français
49:52et que le pouvoir d'achat, contrairement à ce qui est dit,
49:55c'est amenuisé.
49:56C'est donc qu'on a un problème d'inflation en France.
49:58– Vous parliez de la riposte,
50:00elle doit être forcément européenne ?
50:02On ne peut pas…
50:04– Comme nous sommes dans un marché européen,
50:06il vaut mieux évidemment qu'elle soit européenne.
50:08– Ça veut dire que l'Europe, il y a des fois c'est bien,
50:10en l'occurrence quand il fait réagir face à Donald Trump.
50:12– Mais pas du tout, ça c'est le marché commun.
50:14C'est le sommet de nos affaires,
50:16de savoir qui ouvre le CETA,
50:18le Mercosur, des choses comme ça.
50:20– Des accords de libre-échange.
50:22– Justement, une des ripostes de l'Union Européenne
50:24pourrait être de signer le Mercosur.
50:26Est-ce que ça devient une opportunité dans ce contexte ?
50:28– Non, ces gens-là, la technocratie européenne
50:30utilise des moments de crise
50:32pour aller encore plus loin
50:34dans leur système qui ne fonctionne pas.
50:36– C'est chercher des alliés hier
50:38quand les portes des Etats-Unis se referment.
50:40– Oui, d'accord, mais le problème c'est qu'elle ne fait pas ça
50:42La preuve c'est que notre monde agricole
50:44est en souffrance.
50:46Et l'année dernière on a vu dans quelles conditions
50:48il a fallu qu'ils s'expriment pour être entendus.
50:50Je ne sais pas s'ils ont été entendus.
50:52Et c'est pareil dans tous les domaines.
50:54Donc pour l'instant, moi je ne vois pas
50:56ce que l'Union Européenne, en tout cas
50:58dans les décisions récentes, a apporté
51:00pour le bien-être de la population française.
51:02Et c'est valable dans les services,
51:04dans l'industrie ou dans l'agriculture.
51:06– Oui, il y a eu une dernière question
51:08sur le plan international, le Président de la République
51:10Emmanuel Macron a repris en main les relations
51:12avec l'Algérie et aujourd'hui
51:14le chef de la diplomatie française est à Alger.
51:16Est-ce que c'est l'échec de la stratégie
51:18de Bruno Retailleau, c'est-à-dire
51:20la confrontation avec Alger ?
51:22– D'abord, il faut que Boilem Sansal sorte.
51:24Voilà, ça c'est le préalable
51:26à toute négociation. – C'est l'objectif d'Emmanuel Macron.
51:28– Ensuite, je crains que M. Barrault
51:30ne soit allé à Alger
51:32avec malheureusement
51:34dans sa besace que des mesures
51:36qui ne sont pas très profitables
51:38pour les intérêts de la France. – Vous pensez à quoi ?
51:40– Les visas par exemple, on verra
51:42combien de visas ils vont distribuer
51:44et sans aucune mesure de rétorsion
51:46ou de respect et ça, ça pose un problème.
51:48– C'est de la faiblesse vis-à-vis de l'Algérie ?
51:50– Oui, c'est de la faiblesse vis-à-vis de l'Algérie.
51:52– Il faudra reprendre les relations diplomatiques et jouer sur un autre…
51:54– Les relations, il faudra les reprendre.
51:56– En même temps, la stratégie du rapport de force n'a pas fonctionné jusque-là.
51:58– Mais oui, on voit bien M. Retailleau, il devrait lui-même
52:00en tirer les conséquences. Si vous aviez eu un gouvernement
52:02uni avec un Premier ministre
52:04courageux, ça aurait eu du poids.
52:08M. Retailleau était bien seul et il a parlé,
52:10il a parlé, il a parlé, mais comme dans le reste d'ailleurs
52:12et malheureusement sans effet.
52:14Et c'est bien le problème de M. Retailleau.
52:16Des bonnes idées
52:18mais sans le pouvoir de les mettre en application
52:20donc finalement assez inutiles.
52:22– Merci beaucoup Louis Alliot pour ce Grand Jury.
52:24Je vous souhaite un bon dimanche à tous, à la semaine prochaine.