• il y a 3 semaines
Regardez Le Grand Jury avec Olivier Bost du 03 novembre 2024.

Category

🗞
News
Transcription
00:00Générique
00:10Le Grand Jury, présenté par Olivier Bost
00:13Bonjour à tous, bienvenue dans ce Grand Jury, en direct sur RTL et en direct également sur Public Sénat, Canal 13 de la TNT.
00:20Bonjour Jean-Philippe Tanguy. Bonjour Monsieur Bost.
00:22Vous êtes le président délégué des députés Rassemblement National à l'Assemblée et député de la Somme.
00:28Marine Le Pen est au tribunal, Jordan Bardella prépare sa tournée pour son livre.
00:33Et pendant ce temps-là, on en parlait à l'instant, l'ultra-violence, les meurtres sur fond de narcotrafic se multiplient.
00:40Et pendant ce temps-là également, à l'Assemblée, le Rassemblement National peine à obtenir quelques victoires sur le budget.
00:46Vous défendez, vous vous retrouvez à défendre les plus riches et vous voulez aussi imposer vos solutions pour les classes populaires.
00:52Une forme de nouvelle en même temps que nous allons tenter de comprendre. Bienvenue dans ce Grand Jury, Jean-Philippe Tanguy.
00:59A mes côtés ce dimanche pour vous interroger, Perrine Tarnot de Public Sénat, Loris Boischot du Figaro et nous serons rejoints par Pauline Buisson de M6.
01:08Dans ce Grand Jury, Jean-Philippe Tanguy, nous aurons une séquence dédiée au Parlement pour parler du budget notamment.
01:14Vous répondrez également à nos questions express, par oui, par non. Et puis il y aura un moment 2027 et un moment inattendu en fin d'émission.
01:21Le Grand Jury, l'actualité de la semaine.
01:24Et voici justement le bilan de la semaine. Un jeune homme de Crépole est mort après une fusillade devant une discothèque.
01:31Un adolescent est mort après avoir reçu une balle dans la tête à Poitiers. Le suspect est recherché, il était sous contrôle judiciaire à Rennes.
01:38C'est un enfant qui a été grièvement blessé par balle. Tout ça à chaque fois sur fond de trafic de drogue.
01:44Quand Bruno Retailleau parle de la mexicanisation de la France, vous partagez le constat du ministre de l'Intérieur, Jean-Philippe Tanguy ?
01:51Le constat de la mexicanisation, je ne sais pas. Le constat de Marine Le Pen fait depuis longtemps que la France est gangrénée par l'ultra-violence.
02:00Que notre système judiciaire est incapable de la juguler par idéologie, par laxisme, par manque de moyens aussi.
02:07Evidemment. Je ne sais pas si on a besoin d'aller chercher un exemple à l'étranger. Je pense que les racines du mal en France sont propres à la France.
02:15Elles sont propres à l'Europe, à son absence de frontières, à l'absence de contrôle de la Méditerranée, de l'absence de politique pénale
02:21qui permet, dès la première faute, dès la première peine, de remettre dans le droit chemin ce qui ensuite sera envoyé à un engrenage d'ultra-violence.
02:29Votre première cible, en quelque sorte, en tout cas votre première explication, c'est la justice.
02:33Bien sûr, le laxisme judiciaire pose un énorme problème, mais l'absence de contrôle de nos frontières est le problème fondamental,
02:40qui est d'ailleurs le pilier de mon engagement et de l'engagement de beaucoup au RN.
02:46On ne peut pas non plus demander à nos forces de l'ordre, à la police, à la gendarmerie, à nos douaniers, qu'il ne faut pas oublier, à la justice,
02:53de pouvoir contrôler des pays sans frontières. Sans frontières, vous n'avez pas votre premier moyen de protection.
03:00On parle de narcotrafic, vous faites directement un lien avec l'immigration ?
03:04Non, on pourrait faire un lien, parce que malheureusement, l'immigration peut être le vecteur, pas l'immigration en général,
03:09un certain nombre de flux et de systèmes peuvent être le vecteur, évidemment, de la drogue.
03:15Parce qu'on sait, par exemple, que le Maghreb est un haut lieu de production d'un certain nombre de drogues, malheureusement,
03:20mais ce n'est pas le seul lien. Les frontières, le contrôle des frontières, ce n'est pas seulement l'immigration,
03:26c'est aussi le contrôle des marchandises, des flux en général. On sait, par exemple, que ce qui provient de l'Europe,
03:32malheureusement, est aujourd'hui la cible de la surproduction, entre guillemets, de la drogue sud-américaine des Etats-Unis,
03:38qui n'arrive plus, malgré leur propre mal, à absorber cette production. Et donc, nous recevons aussi ces flux qui viennent d'Amérique du Sud,
03:46notamment, il faut bien le dire, via les Pays-Bas, qui ne sont pas en mesure ou qui ne veulent pas assurer le contrôle.
03:52On aurait dû faire attention à un certain nombre de signal. La Belgique et les Pays-Bas sont complètement gangrénés par l'argent de la drogue,
04:00avec un niveau parfois élevé. Il faut-il rappeler qu'un membre de la famille royale des Pays-Bas a été menacé, enlevé, par les cartels de la drogue,
04:08et qu'aujourd'hui, les services d'Etat d'un certain nombre de pays sont gangrénés par la corruption.
04:13Mais en France et en Europe, on ne veut pas appeler un chat un chat. Aujourd'hui, la corruption de l'argent de la drogue est en train de saper
04:20un certain nombre de fondements de la démocratie.
04:22C'est justement la larme que donne Bruno Retailleau. Que lui demandez-vous aujourd'hui, concrètement ?
04:27Lui, il appelle ce matin, dans sa réaction sur les réseaux sociaux, à un réarmement législatif.
04:32Oui, il a raison, M. Retailleau. Nous, nous ne sommes pas pour la politique du pire.
04:36Donc, dès qu'on propose des bonnes mesures au Rassemblement national, que ce soit ce gouvernement, il ne l'a pas encore fait,
04:41ou le gouvernement d'avant, par exemple, avec la loi sur l'immigration, nous avons toujours voté les mesures qui allaient dans le bon sens.
04:47On a rétabli, au budget, on en reparlera, les moyens de la justice.
04:51Puisque Michel Barnier n'a rien trouvé de mieux à faire en arrivant que de faire perdre de l'argent au budget de la justice.
04:56Et qu'est-ce qui a été touché quand M. Barnier a voulu couper l'argent de la programmation pour la justice ?
05:01C'était les prisons. C'est-à-dire que la première idée qui est venue à Michel Barnier et à son gouvernement,
05:06c'est de taper les prisons.
05:08Vous diriez que le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, et le ministre de la Justice, Didier Migaud, ne sont pas en phase dans cette lutte contre le narcotrafic ?
05:13C'est évident, ce non, mais ça c'est de l'anecdote.
05:15Moi, ce qui m'intéresse, c'est les racines.
05:17Qu'est-ce qui se passe dans l'appareil d'État ?
05:20Et si j'ai choisi cet exemple du fait qu'ils ont coupé dans les moyens des prisons,
05:24c'est qu'on voit bien l'état d'esprit qu'il y a au ministère de la Justice, l'état d'esprit qu'il y a à Bercy.
05:29Ils ne considèrent pas que construire des prisons, les entretenir, soit une priorité.
05:33Il y a toujours ce germe du laxisme au fin fond de l'État.
05:38C'est le problème principal qu'a Michel Barnier, qui est baladé, visiblement, comme d'autres premiers ministres par les services de l'État,
05:44qui font ce qu'ils veulent et qui sont capables, alors que nous avons un problème fondamental de laxisme judiciaire,
05:48de couper plusieurs centaines de millions d'euros.
05:50Quand les maires écologistes de Poitiers et de Grenoble demandent plus de moyens, plus de policiers,
05:56est-ce que vous dites que c'est la voie dans laquelle il faut s'engager également ?
05:59Oui, mais je ne peux pas m'empêcher de penser que ces gens, les Verts, qui ont agité l'idéologie du laxisme sur la drogue,
06:06qui ont encouragé depuis 50 ans la consommation en marge des lois, contre les lois,
06:11pleurent parce que les conséquences sont dramatiques sur les conséquences de leur idéologie.
06:16Certains d'entre eux, notamment à gauche, disent qu'il faut assouplir la politique de répression et proposent de légaliser le cannabis.
06:21C'est un vieux débat. Est-ce que ça permettrait, selon vous, comme ils le disent, de tarir les trafics ?
06:26Pas du tout. Ces gens sont des pompiers pyromanes. Ils ont une grande responsabilité dans ce qui arrive à notre pays.
06:31Parce qu'en banalisant l'usage de la drogue, en présentant cela comme une récréation,
06:35en disant que même si les lois existent, on peut les enfreindre, et que d'ailleurs, si on les enfreint, ce n'est pas la faute des voyous et des criminels,
06:41c'est la faute de la loi qui serait mal faite, et donc puisque des hommes politiques, des dirigeants, des législateurs, des maires,
06:47appellent à transgresser la loi, reconnaissent eux-mêmes d'ailleurs avoir consommé de la drogue et peut-être le faire encore.
06:51Comment voulez-vous que les jeunes ou les moins jeunes soient dans une attitude hostile à la drogue ?
06:56Il faut aller plus loin dans la répression de la consommation ? Vous appelez à aller plus loin ?
06:59Il faut aller dans une répression systématique de la consommation de drogue, avec des peines courtes.
07:03Quand les enfants de la grande bourgeoisie parisienne, des hauts fonctionnaires, des dirigeants d'entreprises qui ont pignon sur rue,
07:13iront en prison quelques jours parce qu'ils ont consommé de la drogue, ils vont voir ça très rigolo,
07:17et qu'ils assumeront enfin le sang qu'ils ont sur leurs lèvres ou sur leurs doigts, peut-être que la consommation de drogue diminuera dans notre pays.
07:23Vous vous êtes pour des peines de prison pour de la consommation de drogue ?
07:26Absolument. Des courtes peines. Pour cela, il faudra avoir les prisons adaptées. Il faut cesser de faire croire que...
07:32C'est beaucoup plus de places en prison dans ces cas-là.
07:34Absolument. C'est une permanence que nous avons en RN. Nous voulons pouvoir appliquer des courtes peines comme dans d'autres pays.
07:39La consommation de drogue, ce n'est pas une récréation. Moi, je n'ai pas pu rentrer dans ma circonscription ce week-end à cause du budget que nous avons terminé très tard.
07:47Je me baladais dans Paris. Il y a en continu un nuage de cannabis dans les rues.
07:53Quand j'étais petit, je l'ai grandi à côté des Ulysses. Le trafic de drogue était déjà malheureusement en place dès ma jeunesse dans un certain nombre de quartiers, de banlieues.
08:02Mais là, maintenant à Paris, il y a un fumé de cannabis qu'on se balade dans mon propre immeuble. On ne peut pas rentrer un soir sur deux sans avoir des effluves.
08:10C'est une consommation d'une banalité aujourd'hui extrêmement grave.
08:14Après la banalisation du cannabis, nous avons la banalisation de la consommation de cocaïne, malheureusement à une échelle importante.
08:21Et maintenant, nous avons aussi ce qu'on appelle le chemsex qui débarque dans nos rues, qui est extrêmement dangereux pour la jeunesse des centres urbanisés.
08:30Mais pas seulement. Il y a aussi la banalisation des médicaments. On le voit dans la ruralité.
08:36Donc vous êtes d'accord avec Bruno Rotailleau quand il dit qu'il veut faire de la lutte contre le narcotrafic une grande cause nationale ?
08:44Absolument, il faut faire de cette lutte une grande cause nationale. Moi, je ne veux pas qu'on attende d'être les Etats-Unis, où vous avez des zombies dans la rue,
08:51et où la consommation d'une certaine drogue s'est tellement banalisée que l'espérance de vie des Américains s'est effondrée.
08:57C'est ça, j'ai envie de dire, la perspective finale de la banalisation de la drogue et de gens qui présentent la consommation de ces substances.
09:04Juste pour bien comprendre, vous voteriez une nouvelle loi contre le narcotrafic s'il y a votre idée de mettre en prison les consommateurs de drogue ?
09:14Oui, mais on pourra voter d'autres dispositions, ce n'est pas impréalable. Moi, je pense qu'aujourd'hui, il faut des courtes peines et un rappel très sévère à l'autorité pour les gens qui consomment de la drogue.
09:24Le fait d'avoir transformé, c'était le cas avant, mais on a transformé ça en contravention.
09:30Donc, on a présenté à la population française, et notamment à la jeunesse, le fait que consommer de la drogue, c'était comme mal se garer.
09:36Oui, mais dans les faits, personne n'allait en prison pour de la consommation de drogue.
09:39Oui, c'est vrai, mais le symbole des peines, l'ordonnancement des peines, à quoi ça renvoie symboliquement, est très important.
09:45Si vous vous présentez à la jeunesse que le fait de consommer de la drogue est aussi grave, entre guillemets, que de mal se garer son scooter, vous envoyez un signal désastreux.
09:54C'était dans le programme du Rassemblement National, cette idée, jusque-là, ou pas ?
09:56Des courtes peines, oui, c'était le programme du Rassemblement National pour la consommation de drogue.
10:00Mais est-ce que, Jean-Philippe Tanguy, en s'attaquant surtout aux consommateurs, on ne s'attaque pas par le petit boule à l'orignette, finalement, au problème ?
10:07Est-ce qu'à l'identique de la lutte contre le terrorisme, il ne faudrait pas déclarer, par exemple, l'état d'urgence contre les narcotrafics, pour cibler plus précisément ?
10:16Bien sûr, mais il faut mener le combat par les deux bouts.
10:18On ne peut pas mener un combat que par, comment dire, soit sa conséquence, soit sa cause. Il faut taper sur les deux pendants de ce système.
10:26Mais est-ce que vous appelez un état d'urgence contre le narcotrafic, comme on a pu le faire, par exemple, en 2015, après les attentats terroristes en France ?
10:33L'autre problème, si vous voulez, l'état d'urgence, l'état d'urgence voudrait dire que la situation, c'est un peu la faute de tout le monde.
10:39Vous déclarez l'état d'urgence comme une situation tellement hors de contrôle qu'il faut contraindre toute la population, toutes les institutions.
10:45C'est un peu ce que vous venez de nous dire en disant qu'on sentait le cannabis un peu partout dans les rues.
10:49Tout le monde en France, heureusement, ne consomme pas de la drogue et toutes les institutions ne sont pas corrompues.
10:53Mais on laisse les choses, le poison, s'installer, se répandre dans le pays.
10:57Donc il faut maintenant utiliser des moyens très durs pour mettre fin à ce système.
11:01Il faut aussi mettre en place des moyens contre la corruption.
11:03J'avais été président de la commission d'enquête sur les ingérences étrangères.
11:06J'avais auditionné le directeur de l'agence de lutte contre la corruption.
11:09Il avait eu des paroles extrêmement fortes sur la corruption d'un certain nombre d'élus locaux par le narcotrafic.
11:14Et M. Hollande, qui avait voulu faire de l'isbrouf en concentrant tous les moyens de lutte contre la corruption au sein du parquet national financier,
11:21a déshabillé la lutte locale et la lutte de terrain contre la corruption avec des conséquences très graves sur l'état de droit.
11:26Est-ce que vous diriez que Bruno Retailleau est à la hauteur de la fonction ?
11:28On l'a vu, il utilise des mots forts, des propositions fortes en allant sur votre terrain, celui de l'insécurité, de l'immigration, de thèmes chers à vos électeurs.
11:36Est-ce que vous diriez que c'est l'homme de la situation ?
11:38On verra, je n'ai pas de préjugés sur M. Retailleau. Je ne suis pas non plus impressionné par l'usage de mots forts.
11:45On a eu beaucoup de dirigeants politiques qui ont employé des mots forts.
11:48Encore un exemple, lors de la nuge du Rassemblement national, M. Daragon, sous-ministre de M. Retailleau,
11:54a commencé son discours avec les mots du Rassemblement national, disant que les étrangers violeurs, tueurs, criminels, dehors, dehors, dehors.
12:01Et puis à la fin, nous expliquant qu'après avoir eu ces mots extrêmement forts, ils ont été applaudis.
12:04Vous craignez que les ministres LR siphonnent votre électorat ?
12:10Non, pas du tout, non. Mais vous savez, les Français ont déjà été malheureusement trompés.
12:15Et c'est triste, parce que les gens ont été sincères dans leur approbation des paroles de Nicolas Sarkozy ou d'autres.
12:21Souvenons-nous d'Emmanuel Valls, qui a été présenté comme le terminator du Parti Socialiste.
12:25Bon bah, écoutez, il est dans les poubelles de l'histoire, avec ses mensonges.
12:28Pour l'instant, Bruno Retailleau, ça reste des mots. Par exemple, quand il parle de narco-racaille, pour vous, aujourd'hui, ce sont des mots ?
12:35Aujourd'hui, ce sont des mots. Mais il faut verbaliser les choses avant d'agir. Mais va-t-il agir ? Je vous l'ai dit, moi.
12:39Quand je regarde le budget, je suis très inquiet. La loi de programmation des dépenses sur le ministère de l'Intérieur,
12:44contrairement à ses promesses, avait été rabotée. On a dû les rétablir. On va les rétablir. J'espère que ce sera maintenu.
12:50Sur la justice, ça avait été gravement raboté. J'espère qu'on va les maintenir.
12:55Mais vous savez, il y a d'autres choses qui passent un peu à l'as. Par exemple, quand je vois l'état des douanes françaises.
12:59Les douaniers, une administration très courageuse, qui fait beaucoup avec très peu de moyens, aussi bien humains que matériels.
13:05On leur demande de vider l'océan à la petite cuillère. Les douanes ne sont plus dans le débat public.
13:10Il faudrait considérablement renforcer les douanes. Il n'y a que Marine Le Pen et Jordan Bardella qui avaient des mesures fortes sur le renforcement des douanes.
13:16En plus, renforcer les douanes, ça ne coûte rien aux contribuables, puisque les douanes sont une des seules administrations
13:22qui rapportent entre guillemets plus qu'elles ne coûtent, grâce à la lutte contre la contrefaçon, grâce à du protectionnisme, si on le met en place.
13:29Les douaniers sont administrations rentables. Et en plus, pour une fois, c'est une administration qui prend de l'argent à l'extérieur et pas de l'argent dans la poche des Français.
13:36Alors, l'autre actualité tragique de la semaine, c'est l'Espagne. Plus de 200 morts, des dizaines de disparus. C'est le bilan très très lourd des inondations.
13:45Cette catastrophe intervient après plusieurs inondations en France. Que propose le Rassemblement National pour nous adapter à l'accélération très forte du dérèglement climatique ?
13:55Il y a deux questions que je voudrais séparer. D'abord, il y a l'adaptation au changement climatique qui, malheureusement, est réel. Il est là.
14:02Après 50 ans d'inaction, pas forcément en France d'ailleurs, mais dans les grands pays occidentaux, en Chine et dans le monde émergent, le climat s'est réchauffé.
14:11Malheureusement, même si on réussit à le juguler, le réchauffement sera là. Il faut donc s'adapter. En France, nous avons un grand tabou, c'est la gestion de l'eau.
14:19Nous avons des politiques appelées écologistes qui font de grandes erreurs. On l'a vu dans le Pas-de-Calais, dans la Somme.
14:26On ne veut plus entretenir les cours d'eau. On ne veut plus draguer les cours d'eau. On ne veut plus draguer les canaux.
14:32Il y a une espèce de mythologie autour d'une nature idéalisée qui est très dangereuse.
14:37Lors des épisodes d'inondation dans le Pas-de-Calais, il y a eu un premier épisode d'inondation. On avait dénoncé, et M. Macron avait reconnu,
14:43que le manque d'entretien de ces canaux pour des motifs pseudo-écologiques avait aggravé la situation.
14:48L'administration n'a pas obéi.
14:50Parfois, le manque d'agents sur place.
14:52Ça peut être le cas, mais encore, ce n'était pas le cas. Ils n'avaient pas obéi. L'administration avait refusé d'obéir aux injonctions du gouvernement pour draguer les canaux.
14:59Il y a eu un deuxième épisode d'inondation sur les mêmes causes.
15:02On voit bien la responsabilité de certains dirigeants de ce pays qui n'obéissent jamais aux instructions qu'on leur donne et qui font de l'idéologie.
15:10Il faut que notre pays s'adapte, malheureusement, au rachauffement climatique et à la gestion de l'eau.
15:16Il faut faire plus de rétention d'eau, remettre sur la table la jugulation de ces phénomènes.
15:24On voit bien qu'en Espagne, un certain nombre d'anciennes rivières ont été débordées, que d'anciennes infrastructures ne sont plus adaptées à la situation.
15:32Un barrage qui avait été mis, dans les années 80, à protéger un centre-ville, on voit bien que d'autres centres-villes, parfois des quartiers populaires,
15:38d'ailleurs, il faut bien le dire, parce que c'est souvent les plus pauvres qui paient le manque d'entretien des infrastructures, ont été dévastés.
15:43Donc, il faut mettre sur la table la jugulation de l'eau et cesser de croire qu'il faut laisser cela dans un état naturel.
15:49Je propose le Rassemblement national, Jean-Philippe Tanguy. Cela montre que l'environnement est quand même la grande sacrifiée chez vous, d'un point de vue budgétaire.
15:55Vous êtes plutôt pour le soutien aux énergies fossiles, vous voulez supprimer toutes les énergies renouvelables, vous voulez supprimer les agences de l'eau,
16:04les parcs nationaux, l'ADEME, l'Office français de la biodiversité, etc. Ce sont quand même des agents qui travaillent aussi sur le terrain
16:10et qui cherchent à trouver des solutions pour s'adapter, justement, au changement climatique.
16:15Je ne sais pas, dans la liste que vous avez donnée, il y a des choses très différentes. Par ailleurs, vous dites qu'on ne veut supprimer les énergies renouvelables pas du tout.
16:22L'énergie principale que l'on veut développer avec le nucléaire dans le Rassemblement national, c'est les barrages hydroélectriques.
16:28D'ailleurs, c'était dans notre niche jeudi, on n'avait pas eu le temps d'y arriver. Cela fait 30 ans, madame, que les barrages hydroélectriques ne sont pas entretenus comme il se doit,
16:36en tout cas ne sont pas renforcés, parce qu'il y a un conflit entre l'Union européenne, la Commission et le gouvernement, et que tous les gouvernements qui se sont succédés
16:43ont laissé ce chantier à l'abandon, et que c'est exactement ce que je disais précédemment, le grand chantier de l'eau, de la gestion de l'eau, n'est pas traité dans notre pays.
16:51Est-ce que cela ne dépasse pas la question de l'eau plus largement ? Certains appellent à une transition écologique plus large, à un tournant.
16:57Vous évoquez là pour le moment les barrages hydroélectriques, la gestion des cours d'eau. Est-ce que le combat pour la lutte contre le réchauffement climatique ne va pas au-delà ?
17:05Absolument, et le Rassemblement national est le seul qui s'attaque au premier gisement du réchauffement climatique en France, c'est les importations.
17:11Plus de 50% de l'empreinte carbone de la France, c'est les importations. C'est la désindustrialisation de la France, c'est l'affaiblissement de l'agriculture, l'affaiblissement de notre pêche, bref, l'appauvrissement de la France qui entraîne une pollution.
17:24Qu'ont-ils fait depuis 50 ans ? Rien du tout.
17:26Et la bétonisation du pays ?
17:27Ce sont deux choses différentes. On parle toute la journée, je reviens à ce que vous dites, sur les politiques environnementales.
17:33La France est obsédée, à cause des écologistes, par le nucléaire depuis 50 ans. Le nucléaire, ça ne contribue pas au réchauffement climatique, ça évite des dizaines de millions de tonnes de CO2 mis dedans.
17:43Ça fait 50 ans en France qu'à chaque élection, on ne parle que du nucléaire à cause de la gauche.
17:46On a parlé des voitures. Les voitures individuelles, c'est 3% de l'empreinte carbone de la France.
17:53Et la bétonisation du pays qui est pointée du doigt aussi pour être une cause des inondations, il y a le plan zéro artificialisation net. Est-ce que vous proposez, comme l'a fait Jordan Bardella, d'abandonner ce plan gouvernemental pour lutter contre la bétonisation du pays ?
18:06Ce plan, il n'est à peine. Donc, ce n'est pas la remise en cause de 50 ans de mauvaise politique. Ça, je leur laisse.
18:12Ce qui est paradoxal, c'est qu'on a l'impression que le Rassemble National est le bouc émissaire des erreurs faites par nous. Nous, on n'était pas au gouvernement.
18:18Donc, c'est eux le problème de cette loi. Ce n'est pas l'objectif.
18:21Est-ce qu'il faut fixer un objectif pour arrêter l'artificialisation des sols qui rend les sols de plus en plus imperméables, finalement ?
18:28Et donc, en cas d'inondation, c'est problématique. Est-ce que vous êtes pour, donc, arrêter cette bétonisation du pays ?
18:34C'est toujours pareil avec les lois.
18:36Est-ce qu'il faut fixer des objectifs, prendre des mesures ?
18:38Absolument. C'est le programme de Marine Le Pen depuis 2012. L'enfer n'est pas avec bonne intention.
18:42Avec les écologistes, on est toujours d'accord sur l'objectif. Ne pas bétoniser, ne pas faire perdre un territoire aussi grand qu'un département tous les 10 ans en espaces agricoles.
18:51Mais les modalités qui ont été choisies sont mauvaises.
18:53Je vous donne un exemple. Dans la Somme, on interdit aux petits villages de construire des maisons.
18:58Par contre, il y a des centaines d'éoliennes qui vont être construites.
19:03Une éolienne, c'est beaucoup plus de bétonisation et d'artificialisation d'un sol qu'une maison individuelle.
19:09Les éoliennes ne sont pas comptées dans cette loi.
19:11De la même façon, si on couvre un sol de panneau solaire, ce n'est pas compté dans cette loi.
19:15Il y a dans la Somme et dans les Hauts-de-France en général des friches industrielles, malheureusement à cause de la désindustrialisation, en nombre très important.
19:22Ces friches ne sont pas dépolluées en priorité et on ne fait pas contribuer à un certain nombre de très grandes entreprises, de multinationales qui ont pollué les sols et qui s'en vont,
19:29qui laissent les friches polluer et c'est à la collectivité de les dépolluer.
19:33Elles ne le font pas parce qu'elles n'ont pas beaucoup d'argent.
19:35Je vais vous citer dans mes communes des dizaines de sites industriels qui sont au centre des villes, qui sont laissés à l'abandon et c'est aux villes, avec le peu de moyens qu'elles ont, de les reconfigurer.
19:46On peut lutter contre l'artificialisation mais avec des bonnes mesures.
19:49Arrêtons de planter des éoliennes partout qui bétonnent le sol pour rien.
19:54Réévaluons, redynamisons des friches industrielles qui sont laissées à l'abandon et après on verra si nos villages doivent se sacrifier.
20:02Mais là, c'est toujours l'inverse.
20:03On punit les petits villages et c'est sûr que c'est plus facile d'empêcher les maires ruraux de construire des maisons que d'aller faire payer Total et d'autres multinationales les friches qu'elles ont abandonnées dans notre pays.
20:17Au Parlement, jusqu'à Noël, c'est l'examen du budget pour l'année prochaine.
20:20Vous agitez, Jean-Philippe Tanguy, de nouveau la menace d'une censure contre Michel Barnier, de faire tomber le gouvernement, parce que vous êtes insatisfait du budget.
20:29Qu'est-ce qu'il vaut le retour de cette menace ?
20:32Très sérieuse, puisque rien ne va dans le budget présenté par Michel Barnier.
20:36Ça veut dire quoi, rien ne va ?
20:38Vous prétendez que c'était Michel Barnier. Il a complètement disparu.
20:40C'est un bon rétablissement par rapport à l'opération qu'il a subie, mais il avait disparu avant.
20:44Nous n'avons aucune nouvelle du Premier ministre sur l'horizon qu'il veut donner à ce budget.
20:48Vous l'approchez de ne pas être à l'Assemblée ?
20:51De ne rien dire à personne.
20:53La dernière interview de Michel Barnier dans le JDD, les réponses étaient parfois plus courtes que les questions, tellement il n'y avait pas de propos.
21:01Il est très peu présent à ces questions d'actualité, et on a très peu...
21:06Oui, il est là, il ne parle pas.
21:08Vous considérez qu'il laisse le budget dans le flou, là ?
21:10Complètement. Mais est-ce que quelqu'un peut me dire où veut nous emmener Michel Barnier ?
21:14Il a fiché des objectifs clairs. 40 milliards d'économies, 20 milliards de ressources en plus.
21:17Vous avez parfaitement raison, il les a tous contredit. Il nous a dit que je vais contrôler les dépenses.
21:21Les dépenses continuent à augmenter plus vite que l'inflation.
21:24Il avait dit qu'il y aurait un déficit égal ou inférieur à 5% du PIB.
21:28L'OFCE a dit que ce serait 5,3%.
21:30Et aujourd'hui, le propre budget présenté par le gouvernement est à 5,2%.
21:33Il demande au Parlement de trouver 0,2% de PIB à couper, sans nous donner le début d'une solution.
21:38Il avait promis la justice fiscale. La principale taxe de ce budget, c'est la taxe sur l'électricité, plus 6 milliards.
21:44Ça touche les classes populaires et les classes moyennes.
21:46La taxe sur les ménages les plus aisées, c'est ce que nous avons sauvé.
21:50Parce qu'avec l'absence des députés, ce gouvernement aurait pu passer à l'as.
21:56C'est 2 milliards. 2 milliards pour les plus aisées, 6 milliards pour les classes moyennes.
22:00Ça, c'est la justice fiscale de M. Barnier. Je laisse à nos auditeurs le choix de l'interpréter.
22:03– Mais Michel Barnier a choisi de laisser le Parlement débattre.
22:06Est-ce que vous auriez préféré qu'il soit plus autoritaire ?
22:09Ou au contraire, aujourd'hui, vous l'accusez de laisser les débats sans l'idée au Parlement ?
22:12– Vous lui demandez de débrancher un 49.3 ?
22:13– Non, pas du tout. Mais vous savez, déjà, c'est intéressant comme présentation.
22:16Parce que Michel Barnier laisserait le Parlement débattre.
22:18Non, mais le Parlement débat sans l'avis de Michel Barnier, en fait.
22:21Le Parlement est souverain, il est libre.
22:24Le fait que, dans notre pays, on considère que le Parlement obéit comme s'il était à la laisse de Michel Barnier,
22:30c'est déjà un problème démocratique grave.
22:32M. Barnier fait preuve, en tout cas son gouvernement, de beaucoup de cynisme.
22:37Certains collègues à vous ont révélé les chiffres de participation des députés de la majorité
22:43de M. Barnier aux débats parlementaires.
22:45Par exemple, le groupe Horizon, 8% de présence pour les votes.
22:48Donc c'est 12 fois moins que le Rassemblement National et les Insoumis.
22:52Donc en fait, M. Barnier prétend que l'on peut débattre au Parlement,
22:56mais dit, ou en tout cas ne demande pas, à ses parlementaires d'être présents.
23:00Et donc le Rassemblement National est tout seul face au NFP.
23:03Nous sommes tout seuls surmobilisés face au Nouveau Front Populaire, face à la gauche.
23:07– C'est pour ça que vous voulez le censurer.
23:09– Comment ?
23:10– C'est pour ça que vous voulez le censurer.
23:11– Pour le fait que le budget aille dans le décor.
23:13Le comportement peut-être aussi de ces ministres, lors de la niche,
23:16expliquant que tout était très bien au Rassemblement National mais qu'il n'a l'air bien voté.
23:19– Et des députés RN, puisque c'est vous les plus présents, ce que vous venez de nous dire.
23:22– Oui mais malheureusement, du fait des magouilles de l'entre-deux-tours,
23:25du fait du parti unique, si vous voulez, moi je ne peux pas modifier les chiffres.
23:28Au Rassemblement National, avec nos amis d'Eric Ciotti, on est 140.
23:31Le NFP, ils sont 190.
23:33Donc la surmobilisation des députés RN, malheureusement,
23:36ne peut pas lutter contre 50 députés de plus du NFP,
23:39si les amis de M. Wauquiez et de M. Barnier ne sont pas là.
23:43Ils ne sont volontairement pas là.
23:45Et moi je vois leur petit sourire en coin, leur petit rictus.
23:47Ils font exprès de ne pas être là pour que le NFP vote plein de taxes.
23:50Et après les 30 milliards de taxes de M. Barnier seront bien faibles
23:54par rapport aux 60 milliards du NFP.
23:56C'est d'un cynisme qu'il faut condamner avec la plus grande énergie
24:00parce que c'est le Parlement qui est abîmé, c'est la République qui est abîmée
24:03par cette manipulation, ce machiavélisme.
24:05– À quelles conditions vous ne voterez pas la censure du gouvernement ?
24:08Expliquez-nous très concrètement, à quelles conditions vous ne voterez pas la censure ?
24:12– Mais c'est très simple, il reste encore presque deux mois à ce gouvernement
24:15pour présenter un budget qui remette les finances publiques dans le droit chemin
24:19avec une vraie baisse des dépenses qui permettent de ne pas étrangler les Français
24:24par la charge de la dette et par la hausse des impôts.
24:27En coupant vraiment les dépenses, on n'est pas obligé d'augmenter les impôts
24:30d'une manière aussi démesurée que veut M. Barnier.
24:32Et je ne parle même pas de la gauche.
24:34Et même on peut rendre de l'argent aux Français.
24:36On a présenté au nom de Jordan Bardella et de Marine Le Pen un contre-budget
24:40où on a démontré qu'avec des vraies coupes dans les dépenses,
24:43notamment les opérateurs de l'État, on peut réussir à baisser la TVA.
24:46– Une dernière question sur cette menace de censure.
24:48Si le gouvernement tombe, il ne peut pas y avoir d'élection législative avant juin prochain.
24:53Ça veut dire qu'on tomberait finalement dans une crise politique ou une crise de régime.
24:57Vous pourriez et vous seriez responsable de cette crise ?
25:00– Vous savez, déjà, il ne faut pas exagérer la situation.
25:03En France, nous ne sommes pas aux États-Unis.
25:05La Vème République est extrêmement bien écrite par le général de Gaulle.
25:10Le budget peut être prorogé.
25:12Le fait que le gouvernement Barnier puisse un jour tomber
25:15ne provoquera pas de crise politique démentielle
25:18puisque le président peut renommer un gouvernement.
25:21Il peut même renommer Michel Barnier lui-même.
25:24Mais on ne peut pas être en permanence dans ce chantage
25:26où le gouvernement serait autorisé à faire n'importe quoi
25:29parce que Macron a fait lui-même n'importe quoi
25:31en dissolvant dans des conditions extrêmement difficiles,
25:34en s'alliant au deuxième tour avec les Insoumis, le pire de la gauche,
25:38avec le triste spectacle.
25:40Et ce serait soit…
25:42– Vous alliez avec la gauche d'ailleurs.
25:44– Pardon ?
25:45– Pour renverser Michel Barnier, vous devez vous allier avec la gauche.
25:47– Ah non, on ne s'allie avec personne.
25:48Une motion de censure, l'opposition manifeste une position.
25:52Il n'y a pas d'alliance.
25:53Ça, c'est les éléments de langage de Mme Borne,
25:56puis de M. Attal et peut-être demain de M. Barnier
25:59pour faire croire qu'il y a une alliance.
26:00Ne votons pas un texte.
26:01– Ce sont des voix qui se mettent.
26:02– Oui, d'accord.
26:03– C'est très factuel, c'est quand même des voix qui se mettent.
26:05Et dans ce cas-là, vous dites que des Français, par exemple,
26:07qui ont voté pour M. Macron pour faire plus de 50%,
26:09ont fait alliance entre eux.
26:10Non, vous avez une position.
26:11Il n'y a pas une alliance.
26:12Une alliance, c'est sur un programme, c'est sur un projet.
26:14Ça, c'est ce qu'ils ont fait au second tour
26:16pour barrer la route de Jordan Bardella,
26:18pour barrer la route de Matignon à Jordan Bardella.
26:21Ça, c'est une alliance.
26:23Nous, on prend des positions.
26:24Je ne veux pas d'un 51e budget de déficit pour la France.
26:28Ça fait 50 ans que la gauche, la droite, le centre
26:31met notre pays en déficit structurel.
26:343 000 milliards de dettes se sont accumulées.
26:36Les intérêts, la charge de la dette, c'est plus de 60 milliards d'euros.
26:41Ce sera le premier budget de l'État.
26:42Ça, c'est la conséquence.
26:44Céder à ce chantage entre le renversement de M. Barnier
26:47et accepter encore un déficit pour la France,
26:50c'est inacceptable.
26:51Je ne vois pas en quoi ce serait raisonnable
26:52de ruiner un an de plus la France.
26:54– On va marquer une pause dans ce Grand Jury.
26:56On se retrouve dans un instant.
26:57On continuera à parler notamment de la question du budget
26:59avec Jean-Philippe Tanguy, député Rassemblement National.
27:02À tout de suite.
27:13– Suite du Grand Jury, présenté par Olivier Bost.
27:16– Jean-Philippe Tanguy, le président délégué du Rassemblement National
27:19à l'Assemblée et député de la Somme est notre invité.
27:22À mes côtés, pour vous interroger, Pauline Buisson de M6
27:25et Loris Boixot du Figaro.
27:28– Le Grand Jury, ça se passe au Parlement.
27:31– On revient sur le débat budgétaire
27:32qui a souligné beaucoup de contradictions
27:34sur les positions du Rassemblement National.
27:36Vous avez voté contre des impôts sur les super-riches
27:39et en même temps, vous défendez des dépenses
27:42comme le bouclier tarifaire sur le prix de l'électricité.
27:45Est-ce qu'il y a au Rassemblement National,
27:47finalement, le nouveau en même temps ?
27:50– Non, pas du tout.
27:51Mais il ne faut pas m'excuser de ne pas être membre
27:53de la France Insoumise et de ne pas croire à leurs mensonges.
27:56L'impôt dont vous parlez, l'impôt Zucman sur les patrimoines
27:59qui prétend lever 13 milliards d'euros
28:01sur quelques centaines de familles en France,
28:04c'est tout simplement non constitutionnel.
28:06Donc si vous voulez, on peut voter, ça c'est un peu la spécialité.
28:08– Il y a aussi le non-relèvement de la plate-taxe
28:10qui fait qu'aujourd'hui, les revenus du capital
28:12sont moins taxés que ceux du travail.
28:14Ça, vous avez voté contre.
28:15– Oui, vous avez parfaitement raison.
28:17Mais juste pour finir là, se faire plaisir comme la gauche,
28:19voter 60 milliards d'impôts qui n'existent pas
28:21pour ensuite faire de la propagande
28:22et faire croire à des gens honnêtes
28:24qui aspirent à plus de justice fiscale que c'est possible
28:26tout en faisant peur à ceux qui investissent dans notre pays,
28:28c'est complètement suicidaire, donc je laisse ça au NFP.
28:31La plate-taxe, nous avons tous été contre la plate-taxe
28:34parce que comme vous l'avez dit,
28:35ça impose de la même manière des classes moyennes
28:37qui auraient épargné,
28:38des retraités qui auraient un plan d'action, un PEA par exemple,
28:41et des milliardaires qui ont plusieurs millions de dividendes d'action.
28:47Donc c'est une mesure injuste.
28:48Marine Le Pen et Jordan Bardella à la présidentielle
28:50avaient proposé de séparer les deux
28:52en mettant une limite à 60 000 euros
28:54pour protéger le revenu des chefs d'entreprise,
28:56des professions libérales, des petits épargnants
28:59et rétablir une fiscalité plus juste sur les milliardaires.
29:01Là, ce n'est pas ce qui a été proposé.
29:03C'est mettre plus trois points de taxes sur tout le monde.
29:05Donc on ne va pas renforcer une injustice,
29:07c'est pour ça qu'on a voté contre.
29:08Jean-Luc Mélenchon dit que vous êtes le nouveau parti bourgeois.
29:11Oui, mais écoutez, façon à M. Mélenchon pour lui,
29:14François Hollande, c'était déjà un oligarque de droite.
29:17Donc effectivement, quand M. Hollande pensait qu'on était riches
29:20après 4 000 euros,
29:21pour M. Mélenchon, c'est déjà l'ultralibéralisme,
29:24on voit le niveau de soviétisation de l'esprit M. Mélenchon.
29:26Mais quel est votre boussole budgétaire ?
29:28Vous défendez les plus riches, vous défendez les classes populaires ?
29:30On est un peu perdus.
29:31Mais on défend l'intérêt national.
29:33Vous avez parlé du bouclier tarifaire.
29:35On ne défend pas le bouclier tarifaire,
29:36on est contre des taxes sur l'électricité.
29:38Le bouclier tarifaire, on a toujours été contre.
29:40La façon de protéger les Français de la crise de l'électricité,
29:44c'était sortir des règles européennes de fixation des prix.
29:46Vous défendez toujours le baisse de la TVA sur les énergies.
29:48Absolument.
29:49C'est une forme de bouclier tarifaire.
29:50Non, parce que l'énergie,
29:52c'est un bien de première nécessité.
29:54Dans notre pays, les biens de première nécessité
29:56ont une TVA de 5,5% et pas de 20%.
29:59Le système Le Parti Unique l'a mis à 20%,
30:01comme l'était la gabelle autrefois,
30:03pour tondre les classes populaires.
30:05Parce que contrairement aux milliardaires
30:07ou à certains gens qui peuvent aller dans le monde entier
30:08et ne jamais payer leur juste part de la France,
30:10les classes moyennes en France et les classes populaires
30:12doivent payer, payer, payer.
30:13Donc cette TVA, c'est injuste.
30:15Vous dites Le Parti Unique maintenant,
30:17quasiment à chacune de vos phrases.
30:19Qu'est-ce que ça veut dire ?
30:20Parce que là, on voit quand même des positions
30:21très différentes au sein de l'Assemblée.
30:23Non, par exemple, pour ne pas baisser la TVA,
30:26y compris sur les produits de première nécessité,
30:29comme le propose Marine Le Pen,
30:30l'alimentation par exemple,
30:32les produits d'hygiène basique,
30:34là, la gauche et les macronistes sont main dans la main.
30:36Parce qu'ils ont besoin de tondre les Français sur la TVA.
30:39La TVA, c'est le principal impôt en France.
30:42C'est presque 200 milliards d'impôts.
30:44L'impôt sur le revenu, c'est même pas 100 milliards.
30:46Donc vous voyez, il faut aussi dire les ordres de grandeur aux gens.
30:48La TVA, c'est l'impôt le plus injuste qui a été déployé
30:52avec la Commission de Bruxelles.
30:54Parce que ça permet de tondre tout le monde
30:56et de faire le maximum de rentrées fiscales
30:58dans ce fichant de l'injustice.
31:00Vous avez obtenu une victoire dans la semaine,
31:02la baisse de la contribution de la France au budget de l'Union Européenne,
31:05moins 5 milliards d'euros.
31:07Est-ce que ce n'est pas une forme de Frexit ?
31:09Non, pas du tout.
31:10On revient ainsi au budget de la contribution de l'Union Européenne
31:13d'il y a 3 ans.
31:14Bon, donc il ne faut quand même pas exagérer.
31:16En fait, on ne peut pas débattre dans notre pays
31:18de la contribution de la France à l'Union Européenne
31:20sans être taxé d'extrémisme.
31:21Oui, mais ça revient sur des engagements qu'a pris la France.
31:23Mais qui a validé ces engagements ?
31:25De manière unilatérale.
31:26Est-ce que ce débat a eu lieu en France ?
31:27Oui, aux élections européennes.
31:28Qu'est-ce qu'ont dit les Français ?
31:29Ils ont mis Jardin Bardella deux fois plus de voix que M. Macron.
31:33Donc les Français ont clairement dit à leurs élus
31:35qu'on ne veut plus payer pour les autres.
31:37La France n'a par exemple pas de rabais financier.
31:40On se souvient du rabais de Mme Thatcher.
31:42Mais le rabais de Mme Thatcher pour le Royaume-Uni
31:44a un peu caché le rabais des autres.
31:47Aujourd'hui, les Pays-Bas, l'Autriche, la Suède, l'Allemagne
31:50ont un rabais.
31:52Les Pays-Bas ont 2,6 milliards de rabais.
31:54Nous on a zéro.
31:55Et non seulement on n'a jamais de rabais,
31:56mais en plus on paie à hauteur de 1,4 milliard
31:59le rabais des autres.
32:00Donc les Français sont des pigeons
32:02à cause de gouvernements
32:04qui sacrifient l'intérêt national
32:06pour leur idéologie.
32:07Et le CDF et le gouvernement pourront revenir sur cette dette ?
32:08Oui, ils reviendront.
32:09Moi je ne me fais pas d'illusion.
32:10Vous aviez...
32:11On a voulu prouver que c'était possible
32:13Au passage, on a mis un sacré bordel
32:15au sein du NFP
32:17puisque les Verts,
32:18puisque Mme Rousseau a fait un bras d'honneur
32:19tellement elle était furibarde
32:20qu'on fasse passer cette mesure.
32:22Mais c'est vrai qu'une partie de la Gaule
32:24s'est abstenue sur notre amendement.
32:26C'est une des premières fois
32:27ça a permis à notre amendement de passer
32:29montrant en fait que cette espèce d'alliance
32:31de briquet de broc du NFP
32:33ne pourrait pas tenir au gouvernement.
32:34Parce qu'on ne pouvait pas avoir à la fois
32:36les fédéralistes comme les Verts
32:37ou les socialistes qui ont tout abandonné
32:39à l'Union Européenne
32:40et les insoumis et les communistes
32:42qui ont toujours été eurocritiques.
32:44Ça ne va pas ensemble.
32:45Il y a un moment,
32:46on ne peut pas mélanger l'huile et l'eau
32:47en permanence.
32:48On ne peut pas vouloir donner
32:4925 milliards à l'Union Européenne
32:50comme Mme Rousseau, voire plus.
32:52Et M. Coquerel du Les Insoumis
32:54qui veut donner que 20,
32:55ça ne tient pas.
32:56Nous, au moins, on est cohérents.
32:57Là où vous n'avez eu aucune victoire
32:59cette semaine,
33:00c'était dans votre niche parlementaire.
33:01Une journée à l'Assemblée
33:02où vous pouvez proposer vos lois.
33:04Que ce soit sur l'abrogation des retraites,
33:06la double peine pour les étrangers délinquants
33:08ou pour repousser à plus tard
33:09la lutte contre les passepoirs thermiques.
33:11Aucune n'a été adoptée.
33:13Qu'est-ce que vous en tirez comme conclusion ?
33:15Que les Français ne peuvent faire confiance
33:17qu'au Rassemblement National
33:18sur le social et le régalien.
33:19Le social.
33:20Nous n'avons pas pu voter l'abrogation
33:22de l'injuste réforme Macron-Borne
33:24parce que la gauche a totalement
33:26vidé de sa substance en commission.
33:27C'est un peu technique
33:28pour celles et ceux qui nous écoutent.
33:29Mais en commission,
33:30la gauche a laissé les macronistes
33:32supprimer le rétablissement
33:34de la retraite de 62 ans
33:35et l'abaissement de la durée de cotisation
33:37de 43 ans
33:38à 42 ans.
33:39Ils ont saboté la loi.
33:40Après, la loi est arrivée sabotée.
33:42Le rapproche qui est fait
33:43avec votre proposition de loi,
33:44c'est qu'elle n'était pas viable
33:45sur le plan budgétaire.
33:46Mais ça, c'est l'analyse
33:47de Mme Brone-Pivet.
33:48Ce n'était pas l'analyse de la gauche
33:50puisqu'ils ont fait exactement
33:51la même chose,
33:52y compris avec les centristes de l'IOT,
33:53un petit groupe centriste
33:54avec M. Charles de Courson
33:55qui est rapporteur général du budget.
33:56Donc, il connaît quand même bien
33:57ces dispositions-là.
33:58Et à l'époque,
33:59la gauche avait autorisé cette loi.
34:00Mais ce ne veut pas dire
34:01que vous êtes infréquentable
34:03Ça n'a rien à voir avec ça
34:04parce que pour avoir nos voix,
34:05pour avoir des postes,
34:06là, on est très courtisés.
34:07Moi, on me parle tous les jours,
34:08toutes les heures
34:09quand je suis à l'Assemblée nationale
34:10pour me demander des votes
34:12pour avoir tel avantal,
34:13etc.
34:14Derrière les rideaux,
34:15vous n'en êtes pas du tout infréquentable.
34:16Mais en tout cas,
34:17sur la réforme des retraites,
34:18vous allez être obligés de voter
34:19avec les insoumis.
34:20Mais ça, ce n'est pas grave.
34:21Moi, je m'en fiche de voter.
34:22Mais oui, nous, on vote
34:23ce qui est bon pour les Français,
34:24la France et la justice sociale.
34:26On pense que cette réforme des retraites
34:27était injuste
34:28et qu'elle ne rétablit pas,
34:29par ailleurs,
34:30les comptes de la nation.
34:31Le problème,
34:32c'est qu'à cause de la gauche,
34:33on va perdre un bon mois,
34:34voire deux mois
34:35et que pendant ce temps-là,
34:36il y a des gens
34:37qui ne peuvent pas prendre leur retraite.
34:38Vous avez des gens
34:39qui sont en souffrance au travail.
34:40Vous avez des gens
34:41qui ont le corps abîmé
34:42et qui vont quand même travailler
34:43et qui s'abîment encore plus
34:44le corps créant de l'injustice,
34:46du malheur
34:47parce qu'on est quand même là aussi
34:48pour créer un peu de bonheur
34:49pour les gens.
34:50Parce que ce que révèle aussi
34:51ce débat, c'est quoi ?
34:52C'est qu'on a une Macronie
34:54et les amis de M. Wauquiez
34:55qui ont tout abandonné.
34:56En fait,
34:57ils ne croient plus au progrès humain,
34:58ils ne croient plus à la croissance économique,
34:59ils ne croient plus à la productivité,
35:01ils pensent qu'on doit gérer la pénurie,
35:03qu'on ne peut plus garantir
35:04de droits sociaux aux gens
35:05et que la France est vouée au déclin.
35:08D'ailleurs,
35:09cette réforme des retraites
35:10qu'on présente toujours
35:11comme quelque chose de démagogique,
35:12c'est en fait la faillite
35:13des partis du système.
35:14Comme ils n'arrivent pas
35:15à créer de la richesse,
35:16ils font payer la facture aux Français.
35:17Moi, j'ai vu le gouvernement
35:18très content
35:19d'avoir fait 0,4% de croissance
35:20grâce aux Jeux Olympiques.
35:21Aux Etats-Unis,
35:22sans les Jeux Olympiques,
35:23le même trimestre,
35:24c'est 2,4%,
35:25donc c'est 5 fois plus.
35:26Donc nous avons en fait
35:27une Union Européenne
35:28qui est coincée en sénescence,
35:30qui est dans le déclin
35:32et qui fait payer
35:33leur incapacité à créer de la richesse
35:35et leur idéologie,
35:36par exemple,
35:37sur la fausse écologie
35:38aux peuples français
35:39et aux peuples européens
35:40qui n'ont plus droit à rien
35:41à part payer
35:42et perdre leurs droits sociaux.
35:43Je ne suis pas d'accord.
35:44Jean-Philippe Tanguay,
35:45le ministre de la Fonction publique
35:46pour s'attaquer à l'absentéisme
35:47défend trois jours de carence
35:49pour les fonctionnaires.
35:50C'est-à-dire que les trois premiers jours
35:51d'absence lors d'une maladie
35:53ne sont pas payés.
35:54C'est la règle dans le privé,
35:56mais beaucoup d'entreprises
35:57prennent en charge ces trois jours.
35:59Soutenez-vous le ministre
36:00de la Fonction publique
36:01pour cette mesure ?
36:02Nous, on soutient l'égalité
36:04entre les régimes publics et privés.
36:06Nos compatriotes ne supportent plus
36:08cette inégalité.
36:09Mais là, vous avez raison,
36:10c'est qu'il faut dialoguer
36:11avec les syndicats
36:12et les organisations
36:13représentatives
36:14pour avoir une vraie égalité.
36:15Parce qu'effectivement,
36:16on ne peut pas sacrifier un avantage
36:17si en face,
36:18vous avez des inégalités
36:19au sein du privé.
36:20Mais d'ailleurs,
36:21il y a même des inégalités
36:22au sein du privé
36:23que vous énoncez
36:24qui ne sont pas traitées
36:25depuis des années.
36:26Vous avez un peu des salariés
36:27de multinationales
36:28qui ont beaucoup d'avantages
36:29tant mieux pour eux.
36:30Et quand vous êtes, par exemple,
36:31dans le bâtiment de Total,
36:32vous êtes salarié de Total,
36:33vous avez un 13e mois,
36:34un 14e mois,
36:35vous avez tous les avantages
36:36du monde.
36:37Vous êtes une femme de ménage
36:38de Total
36:39qui est engagée
36:40par un sous-traitant,
36:41vous n'avez le droit
36:42à rien,
36:43même pas aux titres d'accord.
36:44Ça veut dire un jour de carence
36:45que Marine Le Pen
36:46avait proposé deux jours partout.
36:47Mais je ne veux pas
36:48créer de confusion.
36:49On soutient cette mesure
36:50parce que nous sommes
36:51en crise budgétaire,
36:52il n'y a plus d'argent
36:53et on ne peut pas raser gratis.
36:54Donc nous,
36:55on aspire aussi à gouverner.
36:56Donc on ne peut pas toujours,
36:57parce qu'on est dans l'opposition,
36:58dire aux Françaises
36:59et aux Français,
37:00on est contre tout.
37:01Donc vous soutenez la proposition
37:02du gouvernement
37:03sur les fonctionnaires.
37:04Ce que Jordan Bardella
37:05a demandé au ministre Kasbarian,
37:06c'est d'utiliser
37:07une partie
37:08de ses économies
37:09pour payer,
37:10améliorer le pouvoir d'achat
37:11des fonctionnaires
37:12et notamment le paiement
37:13des soeurs supplémentaires.
37:15Par exemple,
37:16les employeurs,
37:17les agents pénitentiaires
37:18ont des dizaines
37:19d'heures supplémentaires
37:20pas payées
37:21parce qu'il y a
37:22un déficit de personnel
37:23au sein de l'administration.
37:24Donc ils sont obligés
37:25de faire des heures supplémentaires.
37:26Elles ne sont jamais payées.
37:27C'est pareil pour les soignants,
37:28c'est pareil pour les enseignants
37:29dont les salaires
37:30sont insuffisants
37:31pour garantir la qualité
37:32du service public
37:33et la justice sociale.
37:34Donc il faut utiliser cet argent
37:35non pas pour faire
37:36les fonds de tiroir
37:37mais pour rétablir
37:38un certain nombre d'injustices
37:39dans le paiement juste
37:40d'un certain nombre
37:41de fonctionnaires.
37:43Le Grand Jury.
37:44Question express.
37:45Avec des réponses
37:46par oui ou par non.
37:47Ou d'abord,
37:48êtes-vous plutôt
37:49Donald Trump
37:50ou Kamala Harris ?
37:51Ni, ni.
37:52Je pense que la France
37:53ne peut compter que sur elle-même
37:54pour se défendre.
37:55Mais est-ce que
37:56l'élection de Donald Trump
37:57serait pour vous
37:58une bonne nouvelle ou pas ?
38:01Vous savez,
38:02je ne crois pas forcément
38:03aux personnalités
38:04qui tombent du ciel.
38:05Les Etats-Unis
38:06ont une stratégie,
38:07ils ont une vision.
38:08C'est une république
38:09parlementaire fédérale
38:11avec une administration
38:12qui sait où elle va,
38:13avec un congrès
38:14qui met en défaut
38:15souvent les présidents
38:16qui sont élus.
38:17Donc,
38:18il ne faut pas tomber
38:19dans une espèce de caricature
38:20où on fait croire
38:21que parce qu'il y a
38:22un président ou une présidente
38:23qui est élue,
38:24tout va changer.
38:25Mais ça n'a pas de conséquence
38:26notamment sur la politique
38:27internationale des Etats-Unis
38:28pour l'Europe,
38:29pour par exemple
38:30le soutien à l'Ukraine ?
38:31Le choix isolationniste,
38:32enfin le retour
38:33à une forme d'isolationniste
38:34des Etats-Unis,
38:35il a été fait effectivement
38:36à la fin d'Obama
38:37et en fait,
38:38Trump n'a fait que confirmer
38:39l'orientation qui était
38:40déjà prise,
38:41ce que Biden a confirmé
38:42en partant d'Afghanistan
38:43sans se soucier
38:44d'ailleurs des conséquences.
38:45Donc Trump,
38:46ça ne changera rien.
38:47Mais je crois qu'on
38:48surestime tout cela.
38:49Je pense que tout cela
38:50est surestimé
38:51et qu'on essaie de faire peur,
38:52je le vois bien dans les médias,
38:53de faire peur aux Français
38:54en présentant Trump
38:55comme une espèce
38:56de nouveau fasciste
38:57et en présentant Kamala Harris
38:58comme le messie.
38:59Tout ça est complètement
39:00caricatural.
39:01Les Etats-Unis,
39:02c'est une nation
39:03qui a une stratégie,
39:04qui a un programme.
39:05C'est vrai que ça change
39:06des nations européennes
39:07qui sont complètement
39:08opposées à Trump.
39:09C'est vrai qu'il y a
39:10une résistance par rapport
39:11à Donald Trump
39:12au Rassemblement National.
39:13Ça n'a pas toujours été le cas.
39:14Non, je ne sais pas.
39:15C'est-à-dire qu'en fait,
39:16le commentaire médiatique
39:17essaie toujours de tirer
39:18les vers du nez
39:19et de tirer les phrases
39:20de leur contexte
39:21pour nous forcer
39:22à faire prendre une position
39:23et en fait,
39:24on a l'impression
39:25qu'on n'a pas le droit
39:26de ne pas vouloir faire semblant
39:27de voter pour des gens
39:28pour lesquels on ne vote pas.
39:29Si j'étais américaine,
39:30je voterais Trump.
39:31C'est ce qu'avait dit
39:32Marine Le Pen en 2016.
39:33Visiblement,
39:35le Rassemblement National
39:36est plus prudent
39:37sur un soutien
39:38ou en tout cas
39:39son expression
39:40sur Donald Trump.
39:41Si vous voulez,
39:42ce sont toujours des phrases
39:43qu'on tire,
39:44on pose 50 fois d'ailleurs
39:45comme aujourd'hui,
39:46c'est votre liberté,
39:47la même question
39:48alors que la position de base
39:49était on n'est pas américain,
39:50on ne prend pas part au vote.
39:51Sur l'Ukraine,
39:52faire croire aujourd'hui
39:53que M. Biden
39:54et Mme Harris
39:55sont un soutien fort
39:56du régime ukrainien
39:57qui lutte pour sa liberté
39:58et l'intégrité de son territoire,
39:59c'est faux.
40:00Pour le moment,
40:01les États-Unis
40:02ont malheureusement
40:03fait beaucoup de cynisme
40:04sur ce conflit épouvantable.
40:05Ils ont versé
40:06plusieurs milliards de dollars.
40:07Par exemple, vous savez,
40:08ce qui n'avait jamais
40:09été peu dit
40:10sur le programme
40:11du Rassemblement National,
40:12c'est que
40:13pour sortir du gaz russe,
40:14nous on voulait
40:15que les États-Unis
40:16nous garantissent
40:17des contrats
40:18à prix coûtant
40:19parce qu'il faut être solidaire.
40:20Les États-Unis
40:21se font de l'argent
40:22sur le dos des Européens
40:23qui assument
40:24de lutter
40:25contre le régime
40:26de Vladimir Poutine
40:27en essayant de limiter mal,
40:28il faut le dire,
40:29les revenus énergétiques
40:30de la Russie
40:31mais c'est les Européens
40:32qui payent
40:33et c'est les Américains
40:34qui s'enrichissent.
40:35Ils font des programmes d'aide
40:36à l'Ukraine
40:37et c'est leurs
40:38programmes d'armement
40:39qui sont largement honorés.
40:40Faisons attention
40:41aussi collectivement,
40:42les États-Unis
40:43ont toujours
40:44de grands discours
40:45très généreux,
40:46c'est la démocratie
40:47principale
40:48de l'Occident
40:49mais les Européens
40:50et les Français
40:51en particulier
40:52doivent renouer
40:53avec l'esprit
40:54du Général de Gaulle.
40:55La France
40:56ne sera défendue
40:57que par des Français
40:58et les pays européens,
40:59s'ils se respectent entre eux,
41:00ne seront défendus
41:01que par des Français
41:02et les pays européens.
41:03Donc,
41:04si on reste attente
41:05de Washington
41:06qu'elle vienne nous protéger
41:07ou nous partager une richesse
41:08que nous n'avons plus,
41:09il faut arrêter de se leurrer.
41:10Le grand jury,
41:11tout est politique.
41:12Avec à mes côtés
41:13toujours Pauline Buisson
41:14de M6
41:15et Périne Tarnot
41:16de Public Sénat.
41:17Alors,
41:18pendant que les députés
41:19débattent du budget
41:20Jean-Philippe Tanguay,
41:21Marine Le Pen,
41:22votre présidente de groupe,
41:23se partage entre l'Assemblée
41:24et le Tribunal
41:25pour le procès
41:26des assistants parlementaires
41:27du RN,
41:28diriez-vous
41:29que cette double actualité
41:31Non,
41:32je ne pense pas.
41:33Marine Le Pen
41:34est présente
41:35pour les votes majeurs.
41:36Elle était présente
41:37par exemple
41:38pour le vote
41:39baissant la subvention
41:40et la contribution
41:41de la France
41:42à l'Union Européenne.
41:43Elle était présente
41:44toute la journée
41:45de notre niche.
41:46Elle ne pourra pas être là
41:47par exemple
41:48pour le vote solennel.
41:49Oui,
41:50parce qu'elle a une obligation
41:51au Tribunal
41:52mais c'est un procès
41:53extrêmement politique
41:54et très injuste.
41:55Moi,
41:56je suis très admiratif
41:57du courage de Marine Le Pen
41:58face à cette épreuve.
41:59C'est la personnalité du modem
42:00qui ne sont pas de ma famille politique
42:01mais qui ont subi des injustices
42:02et qui ont été saignées
42:03par un système,
42:04une mascarade.
42:05Est-ce que les comptes rendus
42:06de ce procès
42:07ne vous inquiètent pas
42:08un petit peu
42:09parce que visiblement
42:10beaucoup d'assistants
42:11et d'élus
42:12ont du mal
42:13à justifier le travail
42:14de leurs assistants
42:15pour le Parlement européen
42:16et Marine Le Pen
42:17semble avoir été
42:18bel et bien au courant
42:19de ce système
42:20qui avait été mis en place
42:21au RN.
42:22Non,
42:23je ne suis pas du tout inquiet.
42:24Marine Le Pen
42:25c'est un bloc de granit
42:26et elle va démontrer
42:27cette mascarade.
42:28Le Parlement européen
42:29avait fait des faux
42:30et des faux documents
42:31pour organiser
42:32cette mascarade.
42:33Donc,
42:34j'ai envie de dire
42:35que le boomerang
42:36va revenir dans la tête
42:37de ceux qui ont organisé
42:38cette indignité.
42:39On rappelle quand même
42:40qu'elle risque jusqu'à
42:4110 ans de prison,
42:421 million d'euros d'amende
42:43et 10 ans d'inégibilité.
42:44Ce n'est quand même pas anodin.
42:45Oui,
42:46c'est beaucoup d'injustice
42:47quand on est innocent.
42:48Les gens du modem
42:49ont été innocentés.
42:50Marielle de Sarnez
42:51n'est plus là
42:52pour avoir été innocentée.
42:53Donc,
42:54ce système
42:55qui salit en permanence
42:56des hommes et des femmes politiques
42:57n'a pas eu
42:58l'obédience.
42:59Parce que là,
43:00le modem est sali,
43:01le Rassemblement national
43:02est malheureusement sali
43:03et même les insoumis.
43:04M. Mélenchon
43:05va être sali
43:06dans le procès d'après.
43:07Comme par hasard,
43:08ce sont les trois partis
43:09qui se sont toujours opposés
43:10à la corruption
43:11et à la bureaucratie
43:12de l'Union européenne.
43:13Et M. Schulz,
43:14président des sociodémocrates
43:15si on peut les appeler comme ça
43:16au Parlement européen,
43:17ses amis,
43:18ils ont été pris
43:19avec des valises de billets
43:20du Qatar.
43:21Et ça,
43:22ce n'est pas une accusation
43:23fantaisiste,
43:24c'est un flagrant délit.
43:25Donc,
43:26c'est une honte
43:27d'être en politique
43:28avec la complicité
43:29d'une certaine justice
43:30qui de toute façon
43:31est obsédée
43:32par le Rassemblement national.
43:33Moi,
43:34je dois dire que
43:35je suis révolté
43:36par cette attitude.
43:37Tout n'est pas permis
43:38contre ces adversaires politiques
43:39en République
43:40et c'est une honte.
43:41Et Mme la juge
43:42qui de toute évidence
43:43a perdu le sens commun
43:44dans la façon
43:45dont elle mène
43:46certains nombres de débats,
43:47je rappelle que son modèle
43:48revendiqué,
43:49c'est Eva Jolie
43:50pour s'engager en politique.
43:51Je pense que si
43:52là où le juge
43:53qui avait été choisi
43:54pour ce procès
43:55n'était pas en scène,
43:56je ne suis pas sûr
43:57qu'elle aurait été retenue
43:58pour diriger ce procès.
43:59Mais en France,
44:00on peut admirer
44:01Eva Jolie,
44:02une espèce de militante écologiste
44:03qui s'est trompée sur tout,
44:04qui a raconté n'importe quoi
44:05et a sali la France
44:06pendant 30 ans.
44:07On peut diriger
44:08un procès politique.
44:09Moi, je laisse
44:10les auditeurs
44:11libres
44:12de leur jugement
44:13face à cet engagement.
44:14Il y a une responsabilité
44:15de la juge
44:16dans la façon
44:17dont elle mène le procès.
44:18Moi, je ne comprends pas
44:19comment on peut confier
44:20un tel procès
44:21à une magistrate
44:22qui dit qu'elle s'est engagée
44:23en justice
44:24et qui a fait
44:25une nomination
44:26pour Eva Jolie
44:27qui a commencé juge
44:28rouge
44:29et qui a fini
44:30redéputée verte.
44:31Alors justement,
44:32Marine Le Pen
44:33sera-t-elle
44:34la candidate
44:35du Rassemblement National
44:36en 2027 ?
44:37Je le souhaite
44:38ardemment.
44:39C'est
44:40la candidate naturelle
44:41de notre
44:42famille politique
44:43et
44:44c'est une femme d'État
44:45qui est la seule
44:46aujourd'hui
44:47à pouvoir rétablir
44:48le pays.
44:49Elle a un lien
44:50unique avec
44:51les Françaises
44:52et les Français
44:53qu'elle a patiemment
44:54construit
44:55déjouant
44:56les machinations
44:57les mensonges.
44:58C'est un long
44:59chemin qu'a pris
45:00Marine Le Pen
45:01de courage
45:02face à l'adversité.
45:03Oui, un long chemin
45:04vous dites
45:05et à chaque fois
45:06pour l'instant
45:07Marine Le Pen
45:08s'est heurtée
45:09un espèce
45:10de plafond de verre
45:11au second tour
45:12de l'élection
45:13présidentielle.
45:14Comment contourner
45:15ce plafond de verre ?
45:16Quelle est
45:17votre stratégie ?
45:18Convaincre.
45:19C'est long.
45:20C'est difficile.
45:21Moi, je ne crois pas
45:22que nous avons
45:23un travail
45:24de conviction.
45:25C'est un vote
45:26de rupture
45:27de choisir
45:28Marine Le Pen.
45:29C'est surtout que
45:30nos adversaires
45:31n'ont pas vraiment
45:32de problème de conscience.
45:33Nos adversaires
45:34savent s'unir,
45:35savent magouiller.
45:36Comme ce sont
45:37les Français
45:38qui votent.
45:39Oui, c'est vrai
45:40mais vous savez,
45:41il peut être
45:42détrompé.
45:43Évidemment,
45:44c'est les Français
45:45et les Français
45:46qui votent
45:47et on est souverains.
45:48Et nous,
45:49on s'est toujours
45:50reconnu
45:51comme les Français
45:52qui votent.
45:53Ça m'empêche pas
45:54de dénoncer les mensonges.
45:55Oui, vous avez raison.
45:56Mais enfin,
45:57le Front républicain.
45:58Je ne sais pas
45:59ce que ça a de républicain.
46:00En tout cas,
46:01le Front des Magouilles,
46:02le Front pour garder les postes.
46:03Ils savent bien
46:04que l'avènement
46:05du Rassemblement national
46:06sera un vote de rupture
46:07et de changement
46:08et que leur triste bilan
46:09sera inspecté.
46:10On le voit aujourd'hui
46:11sur la dette de l'État.
46:12Il va y avoir
46:13une commission d'enquête.
46:14Je serai très actif
46:15avec mes amis députés
46:16du Rassemblement national
46:17parce qu'il ne faut pas compter
46:18sur les partisans du système
46:20Et du coup,
46:21en cas de législative
46:22anticipée,
46:23où en est votre plan
46:24pour Matignon ?
46:25On évoquait
46:26un plan Matignon bis.
46:27On avait vu
46:28que lors des dernières législatives,
46:29toutes les investitures
46:30n'étaient pas prêtes.
46:31Il y a eu
46:32ce qu'on a pu appeler
46:33quelques brebis galeuses
46:34dans les personnes investies.
46:35Est-ce que là,
46:36vous y travaillez ?
46:37Oui, bien sûr.
46:38Nous avons une part
46:39de responsabilité
46:40collective, d'ailleurs.
46:41Dans les échecs
46:42qu'on a pu connaître
46:43lors des dernières élections législatives,
46:44nous n'aurions pas dû présenter
46:45ces candidats.
46:46Et donc,
46:47nous avons
46:48pas dû présenter
46:49ces candidats.
46:50Ils auraient dû
46:51être identifiés.
46:52Et c'est une responsabilité
46:53que tous les dirigeants
46:54du Rassemblement National,
46:55dont moi, partagent.
46:56Et donc,
46:57il faut tirer
46:58les conclusions.
46:59Après,
47:00nous avons fait face aussi,
47:01une fois que cela a été dit,
47:02à beaucoup de mensonges,
47:03à des gens
47:04qui n'ont lutté
47:05contre aucune manipulation
47:06pour s'unir.
47:07Quand je vois
47:08M. Attal,
47:09qui à l'Assemblée
47:10crie contre les Insoumis,
47:11condamne leur antisémitisme
47:12au nom d'un antisionisme
47:13de façade,
47:14est révolté
47:15contre l'usage
47:16de la violence
47:17contre les Insoumis.
47:18Il s'est allié avec eux.
47:19Il s'est allié avec eux.
47:20Quand je vois qu'il dénonce
47:21les 60 milliards d'impôts
47:22votés par les Insoumis,
47:23vous avez les Insoumis,
47:24un bon tiers,
47:25pardon,
47:26des députés Insoumis,
47:27ils ne sont là
47:28que parce que
47:29les macronistes
47:30les ont fait élire
47:31de la même manière
47:32que quand je vois
47:33M. Coquerel,
47:34président de la Commission des Finances,
47:35qui dénonce
47:36la collusion
47:37entre le RN
47:38et les macronistes.
47:39Il y a 60 députés,
47:40et c'est le Figaro
47:41qui l'a montré,
47:4260 députés
47:43macronistes
47:44qui ont été élus
47:45uniquement
47:46et c'est vrai
47:47que c'est difficile
47:48de lutter
47:49à un contre tous.
47:50Jean-Philippe Tanguy,
47:51le 6 novembre 2022,
47:52Jordan Bardella
47:53a été élu
47:54à la tête
47:55du RN.
47:56Deux ans après,
47:57que mettez-vous
47:58dans son bilan ?
47:59Il a mené
48:00le RN
48:01à un échec
48:02à 11 millions de voix.
48:03Alors si vous voulez,
48:04je souhaite à tous nos adversaires
48:05d'avoir des tels échecs
48:06qu'a connu
48:07Jordan Bardella.
48:08Oui, mais vous savez,
48:09c'est la première fois
48:10que dans notre pays,
48:11en ayant fait
48:12autant de suffrages,
48:13aussi bien en valeur relative
48:14qu'en valeur absolue,
48:16Jordan Bardella
48:17a réussi à atteindre
48:18un record
48:19de suffrage de confiance
48:20en deux élections.
48:21C'est ce que vous mettez
48:22dans son bilan ?
48:23C'est un bilan
48:24remarquable.
48:25Est-ce qu'il a tiré
48:26les leçons de cet échec ?
48:27Est-ce qu'il a réorganisé
48:28le parti ?
48:29Je pense qu'il le fait actuellement.
48:30Il l'a mis immédiatement
48:31au travail.
48:32Je ne le pense pas
48:33parce que je n'ai pas
48:34un goitre d'orgueil.
48:35Je ne suis pas là
48:36à vous savoir pourquoi.
48:37Mais vous n'y travaillez pas
48:38avec lui ?
48:39Bien sûr, je le fais
48:40absolument confiant.
48:41Je vois qu'il a mis en place
48:42tout de suite une équipe,
48:43que je connais depuis longtemps
48:44et Thomas Ménager,
48:45avec qui il travaille
48:46depuis plus de dix ans,
48:47tout de suite au travail
48:48pour préparer
48:49une campagne législative.
48:50Il n'y a plus
48:51de président solitaire ?
48:52C'était un reproche
48:53qui était fait
48:54à Jordan Bardella ?
48:55Mais on est un parti
48:56bonapartiste,
48:57un parti gaullien.
48:58Donc oui, nous,
48:59on a un chef.
49:00On a un chef,
49:01on lui obéit.
49:02On a la cheffe
49:03de la famille politique,
49:04Marine Le Pen,
49:05on a Jordan Bardella,
49:06ils travaillent de concert.
49:07Nous, on obéit.
49:08C'est vrai qu'au Parlement,
49:09il y a un groupe
49:10qui obéit,
49:11qui vote comme d'un bloc.
49:12Ce n'est pas comme tous les autres
49:13où il y a autant de positions
49:14que de députés
49:15et parfois plus de positions politiques
49:16que de députés
49:17et toujours encore plus d'égos
49:19qui étouffent le débat politique.
49:20Nous, on obéit.
49:21Effectivement,
49:22on a une cohérence idéologique.
49:23On a, comment dire,
49:24une notoriété naturelle
49:25de Jordan Bardella
49:26et de Marine Le Pen.
49:27Donc oui,
49:28quand ils prennent
49:29des décisions difficiles,
49:30il y a la solitude du pouvoir.
49:32C'est une charge
49:33qui n'est pas facile
49:34ni pour l'un,
49:35ni pour l'autre.
49:36Mais en tout cas,
49:37il ne faut pas compter sur moi
49:38pour critiquer l'eugolisme.
49:39Ce n'est pas ici
49:40une remise en cause
49:41et pour un espèce
49:42de police inaudite
49:43de faire croire
49:44qu'on peut diriger
49:45à plusieurs
49:46quand on est plusieurs à diriger.
49:47Eh bien,
49:48c'est le déclin
49:49et personne ne dirige rien du tout.
49:52Dernière petite séquence,
49:54puisque nous parlions justement
49:55de Jordan Bardella.
49:56Avez-vous reçu son livre
49:58qui sort la semaine prochaine ?
50:00Non, pas encore.
50:01Mais je pense que je l'aurai
50:02en même temps que
50:03Les Françaises et les Français.
50:04Il y a peu de privilèges
50:05en Ration nationale,
50:06mais c'est normal.
50:07Marine Le Pen l'a lu ?
50:08Je ne sais pas.
50:09Oui, je suis impatient de le lire
50:10parce que, déjà,
50:11je suis impatient de voir
50:12quel angle a choisi
50:13Jordan Bardella
50:14pour créer ce nouveau lien
50:15avec Les Français.
50:17C'est difficile
50:18d'écrire un ouvrage.
50:19Moi-même,
50:20je n'ai jamais réussi
50:21à en finir un.
50:22Donc, vous savez ce que c'est
50:23que l'épreuve
50:24de la feuille blanche
50:25et du stylo.
50:26Il faut être face à soi-même.
50:27Comment vous interprétez
50:28le titre du livre
50:29Ce que je cherche ?
50:31Je pense que c'est
50:32sortir, si vous voulez,
50:33du cadre purement
50:34programmatique
50:35pour expliquer aussi
50:36la vocation politique.
50:37Je ne peux pas parler
50:38parce que je n'ai pas lu le livre
50:39et Jordan Bardella
50:41ne m'a pas fait part
50:42parce qu'il tient,
50:43il a raison,
50:44sa communication
50:45d'une main de fer.
50:46Et dans un monde,
50:47effectivement,
50:48où tout fuit,
50:49où tout part
50:50et plus rien n'est contrôlé,
50:51moi, je suis assez admiratif
50:52de sa capacité
50:53à tenir une ligne politique
50:54et une ligne de communication
50:55et de se tenir
50:56à cette ligne.
50:57Mais, je pense
50:58qu'il va expliquer
50:59la vocation politique
51:00parce que c'est important.
51:01La politique
51:02est très dévoyée, évidemment.
51:03Je comprends
51:04les critiques qui nous sont faites
51:05mais il y a aussi une vocation.
51:06C'est un engagement
51:07et quand on s'engage
51:08aussi jeune que Jordan Bardella,
51:09je pense que beaucoup
51:10de Françaises et de Français
51:11sont curieux
51:12de savoir pourquoi.
51:13Merci beaucoup
51:14Jean-Philippe Tanguay
51:15pour ce grand jury.
51:16Bon dimanche à tous
51:17et à la semaine prochaine.