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  • il y a 6 jours
Jeudi 3 avril 2025, retrouvez Julien Quistrebert (Gérant, Tailor AM), Andrew Etherington (Head of Multi-Asset Total Return, AXA IM), Jean-Jacques Ohana (Consultant indépendant - Membre du Board de la fintech, Ai For Alpha) et Zakaria Darouich (Responsable des solutions d’investissement Taux/Crédit, CPR AM) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.

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Transcription
00:00Smart Bourse vous est présenté par Silex. Conseils en investissement, produits
00:04structurés, gestion d'actifs, technologie.
00:16Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart4Change
00:19pour rester à l'écoute des marchés. Chaque jour du lundi au vendredi vous
00:22nous retrouvez à 20h30 si vous nous suivez à la télévision via vos box et
00:26vous nous retrouvez également en replay tous les jours bien sûr sur
00:29bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes
00:32préférées. Le jour d'après évidemment à la une de cette émission après la
00:38thérapie de choc annoncée par Donald Trump et ses équipes pour rééquilibrer le
00:44système commercial mondial jugé beaucoup trop défavorable aux Etats-Unis
00:49depuis trop longtemps. L'objectif des tarifs visiblement selon la formule qui
00:55a été définie par les équipes de l'administration Trump est d'effacer,
01:00d'annuler, de mettre à zéro tous les déficits bilatéraux que les Etats-Unis
01:04entretiennent avec un grand nombre de partenaires commerciaux il faut le dire
01:08et donc une succession de tarifs, une base universelle et des tarifs
01:13spécifiques pour une soixantaine de pays qui sont les moins bons partenaires
01:17commerciaux des Etats-Unis avec également des ramifications
01:22sectorielles, des tarifs automobiles qui vont s'appliquer à partir d'aujourd'hui
01:27sans oublier ceux déjà imposés sur l'acier et l'aluminium. Bref c'est un choc
01:32protectionniste sans précédent qui frappe l'ensemble de la planète. La
01:38réaction des marchés s'en équivoque avec des baisses généralisées sur les
01:42indices actions mais une forme de discrimination quand même qui s'est
01:46installée. On voit que les indices actions américains sont ceux qui souffrent le
01:50plus aujourd'hui avec un Nasdaq qui chute de plus de 5% désormais quelques
01:55heures à peine après l'ouverture des marchés américains. On voit également
01:58l'indice américain des petites et moyennes capitalisations, le Russell 2000
02:01qui baisse encore plus fortement que les indices de grandes capitalisations comme
02:06le S&P 500. Ailleurs on a quand même des baisses
02:09appuyées, on l'a vu en Asie ce matin sur des pays très spécifiques comme le
02:13Vietnam, une baisse de 5% pour le marché boursier vietnamien, une baisse de 3%
02:18environ pour le marché japonais et puis en Europe on est sur une baisse de
02:21l'ordre de 3% effectivement pour les grands indices européens, moins 3,5%
02:25même pour l'Eurostock 50 aujourd'hui. L'autre mouvement de marché important à
02:31retenir c'est la baisse conjointe du dollar, des taulons américains et du
02:36pétrole également, le triptyque clé avec une baisse du dollar assez
02:40spectaculaire de plus de 2% pour l'indice dollar, une baisse quasi
02:45généralisée face à l'ensemble des devises mondiales et un euro dollar qui
02:48a repris trois figures en ligne droite pour revenir à plus de 1,11$ sur la
02:54parité de change, baisse du rendement américain de l'ordre de 10 à 15 points
02:58de base sur les taulons américains et puis le pétrole alors qui subit un
03:02double coup, l'effet récessif qui est anticipé et puis l'OPEP plus qui se
03:07prépare à inonder le marché plus que prévu à partir du mois prochain et tout
03:12ça donne un baril de brut qui chute de l'ordre de 7% aujourd'hui. Vous aurez
03:17encore plus de détails dans un instant avec Pauline Grattel et puis dans le
03:21dernier quart d'heure de Smart Bourse nous reviendrons sur les annonces de
03:23Trump avec l'intelligence artificielle comme outil, que nous dit l'IA
03:28de la situation des marchés aujourd'hui et des enjeux de
03:33cette guerre tarifaire initiée par Donald Trump. Nous en parlerons avec Jean
03:37Jacoana qui sera avec nous en plateau dans le dernier quart d'heure de Smart
03:40Bourse.
03:50Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse Pauline Grattel vous
03:54apporte les infos clés du jour sur les marchés. Bonsoir Pauline, Donald Trump
03:57a donc présenté hier son plan de tarif douanier dit réciproque.
04:02Oui les taxes annoncées hier n'ont jamais été aussi élevées depuis 1930 ce sera
04:07au moins 10% de droits de douane supplémentaires pour tout le monde et
04:10encore plus pour certains pays. Dans le détail, les produits de l'Union
04:13Européenne seront taxés de 20% supplémentaires, ceux de Taïwan de 32%,
04:18pour le Japon ce sera 24% et 32% pour l'Inde, enfin pour la Chine l'addition
04:23est salée, au 20% est déjà mise en place s'ajoute 34% ce qui fait 54% de
04:29tarifs en tout depuis le retour de Trump à la maison blanche.
04:32Quelles ont été les réactions, quelques-unes des réactions provenant des
04:36partenaires commerciaux des Etats-Unis attaqués depuis hier soir ?
04:40Le ministre du commerce chinois a directement réagi et annonce que la
04:43Chine s'oppose fermement à cette décision et prendra des contre-mesures
04:47pour protéger ses droits et intérêts. L'Union Européenne elle cherche une
04:51solution négociée avec Washington, en cas d'échec elle est prête à riposter
04:55et n'hésitera pas à taxer les services numériques américains. Plus en détail
04:59l'UE prépare deux ripostes, la première interviendra mi-avril pour répondre aux
05:03taxes sur l'aluminium et l'acier et la seconde riposte sur l'ensemble des
05:07produits sera annoncée fin avril. En France Emmanuel Macron a réuni de son
05:10côté les filières les plus touchées. La filière des vins et spiritueux table
05:15déjà sur 20% de baisse des ventes aux Etats-Unis, soit 800 millions d'euros de
05:19pertes pour les entreprises du secteur en France. Élargie à l'ensemble de
05:22l'Union Européenne ce serait plus de 1,5 milliard d'euros de perdus selon la
05:27Fédération Française d'Exportation de Vins et Spiritueux. Dans les autres
05:31secteurs touchés il y a l'automobile qui est taxée à partir d'aujourd'hui de 25%
05:35supplémentaires. Enfin l'aéronautique n'est pas épargnée, les patrons de Airbus
05:39et Safran ont été reçus à l'Elysée. Bon il n'y a pas que le secteur automobile ou
05:44du secteur industriel qui voit leurs valeurs se replier aujourd'hui, la baisse
05:49est assez généralisée il faut le dire. Oui l'ensemble des indices européens
05:52évoluent en fort repli, le stock 600 est dans le rouge et perd plus de 2% et
05:56l'eurostock 50 cède 3% tout comme le CAC 40 qui cède également 3% au cours de la
06:01séance. Le CAC 40 à la peine s'établit aujourd'hui autour de 7600 points tirés
06:06vers le bas par Essilor Luxottica, Legrand, Kering, Schneider Electric ou
06:10encore Société Générale. Bon aux Etats-Unis sur le marché américain là aussi la
06:14réaction est très violente même peut-être encore plus qu'ailleurs. Oui les
06:18indices chutent lourdement à l'ouverture de plus de 4,5% pour le
06:21Nasdaq et de plus de 4% pour le S&P 500 et l'indice des petites
06:25capitalisations cède plus de 5%. Les valeurs les plus touchées sont la tech
06:29avec Apple qui perd 8% à l'ouverture plombée par les droits de douane à
06:33l'encontre de la Chine. Nvidia chute de 6% et Microsoft de 3%. Les banques
06:38américaines sont également dans le rouge. Le secteur de la consommation
06:42pâtit également, Walmart cède 2% et dans le sport Nike plonge de plus de 10%
06:47et ailleurs Puma et Adidas sont également dans le rouge. La Chine, le
06:51Vietnam ou encore l'Indonésie sont des pays clés pour ce secteur. Dans ce
06:55contexte d'aversion aux risques généralisés quelques actifs font
07:00office de valeur refuge et c'est le cas notamment des marchés obligataires
07:03souverains. Oui aux Etats-Unis le rendement à 10 ans chute de 15 points
07:06de base par rapport à hier autour de 4%. Le rendement à 2 ans perd également 10
07:11points de base autour de 3,75%. En Europe la baisse est plus mesurée, le
07:16rendement allemand à 10 ans évolue autour de 2,65%. Sur le marché
07:20d'échange le dollar s'effondre face à quasiment toutes les devises mondiales.
07:24L'indice dollar perd plus de 2,5% propulsant l'euro dollar jusqu'à plus
07:29de 1,11. Enfin l'or marque de nouveaux records à près de 3200 dollars l'once
07:33et à noter pour finir le pétrole plonge de 7% à environ 70 dollars le baril de
07:39Brent. Quel sera le programme de demain sur les marchés pour terminer cette
07:42semaine Pauline ? Les investisseurs prendront connaissance demain du rapport
07:44officiel sur l'emploi du département du travail américain pour le mois de mars.
07:48Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, Pauline
07:51Grattel vous apporte les infos clés du jour sur les marchés.
08:03Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la
08:07planète marché. Julien Kistrebert est avec nous, gérant chez Taylor Asset
08:10Management. Bonsoir Julien. Bonsoir. Zakaria Darwish nous accompagne, le
08:13responsable des solutions taux et crédits de CPR Asset Management. Bonsoir
08:17Zakaria. Et Andrew Etherington est également à nos côtés, directeur de la
08:21gestion diversifiée d'Axa IM. Bonsoir Andrew. Merci d'être là. Tour de table
08:26Andrew, je commence avec vous sur les réactions encore un peu à chaud même si
08:32quelques heures se sont écoulées depuis les annonces du plan tarifaire de
08:36Donald Trump. Si on regarde la réaction ou les réactions de marché, le choc est
08:42sérieux. Le choc est sérieux parce que l'agressivité des niveaux de tarifs sont
08:48au-delà de même le consensus du plus agressif de quelques points.
08:53Peut-être ça a été préannoncé la semaine dernière par rapport aux autos, à 25%
08:59c'était un moment compliqué qui nous a amenés de
09:04réduire le risque mais on n'avait pas attendu ce qu'on avait reçu
09:09pendant la nuit. L'agressivité est exceptionnelle et pas facile à estimer
09:17comment ça a été calculé, sur quelle mesure mais... Je crois qu'on a compris ici.
09:22Je crois que la formule est assez simple, l'idée c'est de mettre à zéro les
09:26déficits bilatéraux que les Etats-Unis entretiennent. On prend le déficit
09:31commercial sur les biens d'ailleurs, uniquement sur les biens que les
09:34Etats-Unis entretiennent avec un pays, ce que ça représente dans la part des
09:38importations totales et comme on est « we are very kind people » nous dit Donald Trump, on met un
09:43discount de 50% et on a le tarif. Si j'ai compris la formule.
09:50Il n'y a évidemment aucun sens économique, le narratif économique de tarifs
09:54réciproques ne tient absolument pas mais il n'en reste pas moins que c'est la
09:58formule qui a été retenue.
09:59Ça nous rappelle quelque part la période de Brexit
10:02où on a un diktat d'une idée économique mais qui n'est pas soutenue par la
10:09grande majorité des économistes mais qui est ce qui est communiqué, qui a été
10:15racheté par le populace. C'est eux qui l'ont choisi.
10:21Donc on subit pour l'instant.
10:23Qu'est-ce que ça nous dit derrière ?
10:24Interessant, le fait que cette formule soit visiblement complètement hors norme
10:29sur le plan économique, académique, qu'est-ce que ça nous dit des objectifs
10:34poursuivis par Donald Trump avec ce scoreboard de tarifs ?
10:40Ils avaient dit que le premier objectif c'était de baisser les taux et baisser le dollar.
10:44Donc par un risque récessif, c'est acquis.
10:47Après pour faire revenir des emplois aux Etats-Unis, de Bangladesh et Vietnam,
10:52je ne vois pas comment ça va être vraiment pratique à faire.
10:58Non, c'est de bousculer tout.
11:00Est-ce que c'est le bruit qui est plus important que l'objectif pour lui ?
11:03Je n'en sais rien mais ce n'est pas à moi de juger.
11:06Après, ce qu'on devrait faire avec nos portefeuilles, c'est plutôt de revenir
11:11sur une position qui est plus prudente.
11:16Parce que la problématique aujourd'hui, à partir d'aujourd'hui, c'est la Chine
11:21et l'Europe et le Japon et autres n'ont aucun choix.
11:23Il faut qu'ils répondent et ça a été mis très au clair hier que toute réponse
11:28serait assumée à une sanction plus importante.
11:31Donc dans le cas des probabilités, on a un risque croissant non seulement
11:37de récession aux Etats-Unis mais peut-être aussi ici.
11:41Oui, c'est ça.
11:42Le sujet n'est plus seulement la question de la récession aux Etats-Unis,
11:46c'est même l'idée d'une récession du commerce mondial et peut-être
11:50d'une récession mondiale ou en tout cas d'un net ralentissement
11:53de la croissance mondiale devant nous.
11:56Mais pour l'instant, ce n'est pas assez clair.
11:58Et de toute manière, ce qu'on avait vécu depuis janvier
12:00et l'initiation de ces gouvernements, c'est qu'à 24 heures près,
12:07on n'est pas sûrs de ce qui va être leurs objectifs.
12:10Bon, alors ça vaut ce que ça vaut mais Bill Ackman,
12:13qui est le gérant de Hedge Fund et soutien de Trump,
12:16émet l'hypothèse et pourquoi pas, puisqu'on en est tous là aujourd'hui,
12:20dans une négociation, parfois la meilleure position est de passer
12:24pour un fou face à ses adversaires ou ses partenaires
12:27pour essayer d'en tirer le maximum.
12:29Non mais je mets cette hypothèse également sur la table.
12:34Zakaria, sur la base des chiffres qui ont été communiqués
12:38et encore une fois de la réaction du marché,
12:41si on se réfère au plan moyen terme de Donald Trump et de ses équipes,
12:45l'idée de retrouver un âge d'or américain,
12:49c'est un chemin qui peut prendre du temps
12:51et qui peut passer par une case que l'on appellerait récession.
12:56C'est ce que le marché est en train d'essayer de pricer aujourd'hui, Zakaria ?
13:01Un petit peu plus, mais clairement il y a encore une belle belle marche.
13:06Par exemple, quand on voit les anticipations de baisse des taux de la Fed,
13:10récession égale, la Fed vient à la rescousse
13:14dans une politique monétaire expansionniste pour soutenir l'activité.
13:18Aujourd'hui, avant cette séquence, on pricait 0 à 1 baisse des taux de la Fed.
13:25Avec ce risque qui montait, on en pricait plus.
13:28Aujourd'hui, on est à 4,5 baisses.
13:30Mais 4,5 baisses nous ramènerait vers un taux terminal à peine au-dessus de 3.
13:35Donc ça reste quand même autour du taux neutre.
13:37C'est-à-dire que finalement, la Fed ne viendrait que finir
13:42le processus de normalisation de sa politique monétaire.
13:46Donc on n'est pas encore dans un pricing de récession.
13:48D'ailleurs, si on regarde aussi le marché du crédit,
13:50on a des choses qui sont similaires.
13:52C'est-à-dire qu'on a des primes de risque qui compensent par un ralentissement de l'économie,
13:57qu'on aura probablement.
13:59Rappelons-nous qu'il n'y a pas si longtemps que ça,
14:01la Fed a révisé sa projection de croissance de 1,9 à 1,7 en 2025.
14:06Je pense qu'il y a encore de la marge, malheureusement.
14:09Mais de là à aller dans un scénario de récession profonde,
14:14on a encore une marge.
14:15Après, le risque, comme le soulignait Andrew, c'est le risque d'escalade.
14:19C'est-à-dire que l'Europe réagisse, ce qui ferait que les US réagissent derrière.
14:24Et là, on arriverait dans un schéma qui va être beaucoup plus compliqué
14:28pour la consommation, pour l'investissement et globalement pour la confiance.
14:31Et c'est ça le risque extrême dont la probabilité augmente de jour en jour.
14:38Je me permets juste de revenir sur le point sur l'annulation du déficit bilatéral.
14:44En fait, ça pousse, en tant qu'investisseur, à questionner la rationalité de cette administration.
14:52D'une part, ça n'a aucun sens d'avoir zéro déficit commercial avec tous les pays.
15:01Si on prend un exemple caricatural, mais juste pour illustrer la chose,
15:05les Etats-Unis sont parmi les plus gros importateurs de café.
15:08Ils ne vont pas commencer à planter des graines de café ou des fèves de cacao également.
15:14Donc, on n'est pas dans cette situation-là.
15:16Et aussi, si on raisonne d'un point de vue macroéconomique,
15:20en gros, le déficit commercial, il y a en face un flux financier qui est important,
15:25qui finance le déficit.
15:28Donc, s'il veut vraiment arriver à ce zéro-là,
15:31ça se traduit par soit augmenter les taxes,
15:34je pense que ce n'est pas à l'ordre du jour,
15:36soit augmenter massivement le taux d'épargne,
15:40ce qui ne serait pas très bon pour la consommation.
15:45Ce n'est pas trop dans l'ADN du consommateur.
15:48Du ménage américain, oui, qui est plutôt hedoniste de ce point de vue-là.
15:51Voilà, tout à fait.
15:52Donc, on a du mal à lire de façon rationnelle dans ce...
15:57D'où l'hypothèse de Bill Ackman.
15:58Non, mais enfin, on revient à l'idée de pourquoi et des objectifs.
16:03Sur le pricing de récession, il y a encore l'idée que,
16:07alors, si ces tarifs ont été annoncés,
16:09ils ne seront peut-être pas permanents,
16:12ou en tout cas permanents à ces niveaux-là.
16:14Ça fait remonter la barrière douanière moyenne
16:17autour de 20%, peut-être, aux États-Unis aujourd'hui.
16:20Alors, il y a différentes estimations, mais on se balade autour de 20%,
16:23ce qui est monstrueux, monumental.
16:25Enfin, je veux dire, il faut revenir des décennies en arrière pour retrouver ça.
16:30Le marché a toujours en tête que ça peut aussi être un levier de négociation
16:35et que qui dit négociation dit terrain d'entente, compromis,
16:39et donc, au final, des barrières douanières
16:41qui pourraient se retrouver un peu plus basses à l'arrivée.
16:44Oui, clairement.
16:45D'accord.
16:45Clairement, et c'est...
16:47Aujourd'hui, en fait, on price un peu plus cette nouvelle
16:50qu'on attendait moins agressive,
16:53mais oui, on a une baisse des marchés actions,
16:56on a des baisses des taux d'intérêt,
16:58des écartements de primes, de risques de crédit,
17:01mais qui traduisent plutôt qu'on prend un choc spot,
17:05enfin, à aujourd'hui,
17:07mais on est toujours dans un scénario où, dans quelques mois,
17:10ces barrières n'existeront plus,
17:12ou en tout cas, pas sous cette forme,
17:14ou pas aussi élevé que c'est le cas aujourd'hui.
17:18Peut-être l'exception, c'est la Chine,
17:19parce qu'il avait, dès le début, targeté les 60%,
17:22si on fait un peu de calcul.
17:24Oui, avec les tarifs de la Première Guerre commerciale,
17:27on est aux 60%, environ,
17:30plus peut-être sur le pétrole vénézuélien,
17:33sur les importations, on serait pile-poil aux 60%,
17:36mais sur les autres économies, on voit mal...
17:41En tout cas, le scénario aujourd'hui,
17:42c'est plutôt qu'on aille dans une logique de négociation.
17:47On peut penser que, comme la négociation avait un peu plus avancé
17:50avec le Canada et le Mexique,
17:51on voit qu'aujourd'hui, ils sont...
17:53Ce n'est pas la même base, ce n'est pas la même justification.
17:56Là, c'est Sécurité nationale,
17:58les déséquilibres commerciaux font peser un risque pour la Sécurité nationale.
18:02Le Canada et le Mexique, c'est beaucoup plus spécifique
18:04sur le fentanyl et l'alimentation de l'immigration illégale.
18:08Mais du coup, ça vient alimenter cette logique
18:10comme quoi il y a une base de négociation
18:12et qu'au final, la finalité, c'est la négociation...
18:15Un qui s'en sort très bien, c'est le Royaume-Uni aussi.
18:17Je crois qu'ils n'ont que 10%,
18:18c'est-à-dire le droit universel pour accéder au marché américain,
18:23parce que Kirsteinmer a tout de suite laissé envisager
18:26que les taxes sur les GAFAM au Royaume-Uni pourraient être abaissées.
18:31Ça, c'est le début.
18:32Il a besoin d'avoir un ami.
18:36C'est la relation spéciale.
18:39Mais je vois aussi que le Guadeloupe et la Martinique aussi profitent de 10%.
18:4210%, oui.
18:43Peut-être quelques incongruités, effectivement.
18:45Et puis l'île où il y a des pingouins, c'est ça.
18:47Et puis il y a l'île où il y a des pingouins qui est accueillie à 10%.
18:50Tout à fait, où il n'y a même pas un port.
18:51Mais il faut bien, il y a 180 pays dans le monde,
18:53il faut bien faire la liste de tout le monde.
18:57Julien, ça veut dire quand même que le pic de l'incertitude,
19:00il n'est peut-être pas encore là aujourd'hui pour les investisseurs.
19:03Ce cadre-là, quoi qu'on en pense, il peut être encore très mouvant.
19:07Oui, clairement.
19:08Je ne vais pas redire tout ce qui a été dit.
19:10Évidemment, la logique d'escalade est très présente.
19:14Ce qui est intéressant, c'est de voir que les Allemands ont réagi assez vite,
19:16en tout cas pour l'Union européenne.
19:18C'est peut-être ça le point clé, puisqu'on sait qu'ils sont plus atlantistes
19:21que peuvent l'être les Français.
19:23L'Union européenne toujours reste dans la même dynamique de dire on va négocier.
19:27On comprend très bien que la négociation va quand même être assez complexe.
19:32Par rapport à ses objectifs, je pense qu'aussi il y a des objectifs plus court-termistes.
19:37Les Etats-Unis ont un gros déficit.
19:39Il a un objectif, c'est de baisser les impôts pour les très riches
19:43et pour les entreprises, donc pour lui indirectement.
19:46Et donc, comment on augmente la fiscalité
19:50sans qu'il y ait un levé de bouclier ?
19:52Finalement, les droits de douane, c'est plutôt assez malin
19:54parce que vous emmenez les classes populaires.
19:56C'est une TVA qui ne dit pas son nom
19:58puisqu'on fait croire qu'elle est payée par les autres.
20:01Et puis ça rentre de l'argent dans les caisses.
20:03Et puis ça permet de faire passer par derrière au Congrès des baisses d'impôts.
20:08Bon, ceci dit, ça c'est plus de la politique, mais pour revenir à...
20:11Non, non, non, mais ça fait partie des objectifs explicites,
20:14en tout cas soutenus par certains membres de l'administration Trump.
20:17Les tarifs sont équivalents aux baisses d'impôts qu'on...
20:21Les ressources qu'amèneront les tarifs sont équivalents aux baisses d'impôts
20:25qu'on délivrera dans un prochain temps pour les Américains.
20:28D'ailleurs, c'est des demandes qu'on voit dans les médias américains.
20:31Maintenant qu'on a fait ça, il faut repenser très vite sur les baisses d'impôts.
20:35Voilà, donc je ne suis pas sûr que les classes populaires
20:37qui ont élu M. Trump soient les grands gagnants de cette histoire,
20:40mais en tout cas, bon, voilà, c'est la situation.
20:42Mais non, mais attendez, ça veut dire que c'est un garde-fou à un moment
20:45parce que c'est la question qu'on va se poser.
20:47Le revirement de l'opinion, c'est quelque chose...
20:49Alors, ce n'est pas aujourd'hui, et puis j'imagine qu'il y a encore de la marge
20:52pour mettre sur le dos de l'administration précédente les problèmes du moment.
20:56Mais cette course-là, ça va être aussi un peu une course contre la monde pour Donald Trump.
21:02Le vrai sujet pour lui, c'est qu'il a été élu sur la lutte contre l'inflation,
21:06en tout cas auprès des classes populaires.
21:09Très clairement, avec ce qui se passe aujourd'hui, c'est l'inverse qui va se passer.
21:12L'inflation va augmenter.
21:14Alors, on leur fait rêver sur un retour de l'emploi, etc.
21:17Mais on le sait tous, autour de cette table, on en parlait pour le café.
21:20Mais plus simplement pour une usine.
21:22Ça ne se décrète pas de construire une usine du jour au lendemain
21:25et puis de produire, parce qu'il y a plein d'enjeux.
21:28Il y a les questions de fournisseurs, etc.
21:30Donc, tout est beaucoup plus complexe, malheureusement.
21:34Donc, tout ça va mettre du temps.
21:36Mon sentiment, en tout cas, c'est personnel, c'est que malheureusement,
21:41la classe populaire va avoir l'impact inflationniste bien avant de voir les bénéfices.
21:46Et donc, je pense que, et j'espère que le retour de la base électorale
21:52pourra peut-être leur amener à des choses un peu plus rationnelles,
21:55si je puis me permettre de le dire.
21:57En tout cas, c'est mon point de vue.
21:59Voilà, donc je dirais que c'est un peu le dernier garde-fou qui nous reste.
22:03Parce que là, effectivement, on est parti dans des logiques d'égo.
22:07Et donc, l'égo, on le sait tous, c'est une très mauvaise conseillère.
22:11Ça peut, oui, on peut se perdre là-dedans.
22:13Une très mauvaise conseillère.
22:14Donc, finalement, la confiance, de toute façon, elle est déjà perdue,
22:16puisqu'on le voit depuis le mois de janvier,
22:18la consommation américaine est plutôt un peu en souffrance.
22:23Tous les indicateurs de confiance sont à la baisse,
22:26le Michigan, Conference Board, etc., etc.
22:29Les anticipations d'inflation ont explosé.
22:32Chez les ménages, pas dans le marché ?
22:35Certaines entreprises aussi, quand même.
22:38L'anticipation des prix dans le Michigan était aussi très élevée.
22:42Oui, oui, chez les ménages, dans le marché.
22:45Mais les break-even, les break-even long terme n'ont pas tellement bougé.
22:48Non, mais ils n'ont pas bougé beaucoup non plus en 2022.
22:51Mais ce n'est pas un très bon indicateur.
22:53Et puis pour finir, on voit déjà que cette consommation est en souffrance.
23:01Pour les plus riches, ils voient les marchés s'effondrer,
23:04et c'est leur bas de laine avec leur retraite
23:06où ils avaient l'habitude de piocher dedans
23:08puisque de toute façon, comme le marché ne faisait que monter,
23:10ça aidait la consommation.
23:12Donc sur ce point-là, je ne suis pas très très confiant sur les prochains mois.
23:16Parce que, combien même il revient en arrière,
23:18quand la confiance est cassée,
23:20évidemment, ça prend un peu de temps à repartir de l'avant.
23:24Alors oui, je voulais juste souligner,
23:26par rapport aux anticipations de marché,
23:28nous investissons en utilisation générale,
23:30c'est du 10 ans, du 5 ans,
23:32qui ont très peu bougé,
23:34même en 2022.
23:36Donc l'inflation anticipée par les marchés.
23:38Exactement. Mais ça, c'est une période longue.
23:40Ça nous sert à dire,
23:42est-ce qu'il y a un désancrage des anticipations d'inflation ?
23:44Est-ce que l'inflation est sous contrôle ou hors de contrôle ?
23:49Mais après, il y a l'inflation qui est très courte,
23:51qu'on utilise un peu moins en tant qu'investisseur,
23:54et là, pour le coup, ça ne fait que monter depuis les 6 ans.
23:56Un an dans un an, deux ans dans deux ans, etc.
23:58Ça, ça monte, ça.
24:00On était revenu sur cette inflation un an,
24:02on était revenu au moins de 3% avant l'élection Trump.
24:06Là, aujourd'hui, en gros,
24:08ça reflète une anticipation d'inflation sur 2025
24:12autour des 3,7%.
24:14C'est beaucoup.
24:16C'est beaucoup, même par rapport à l'inflation spot.
24:19Donc en fait, ça price quelque part,
24:21ça prend en compte une partie de ces barrières douanières.
24:24Ce qu'il a annoncé hier,
24:26en gros, ça se traduit, grosso modo,
24:28par une inflation sur 2025
24:30entre 4 et 4,2%.
24:32Donc ce n'est pas un pricing à 100%.
24:34En moyenne ?
24:36Oui, voilà.
24:38Sur les 12 mois, pas au Q4.
24:40Du coup, ça veut dire, quelque part,
24:42qu'il y a un pricing de marché,
24:44qui prend en compte ces hausses douanières,
24:47mais ça traduit aussi qu'on pense
24:49que ça va être temporaire
24:51ou que ça ne va pas être appliqué à 100%.
24:53Du coup, on voit cette jauge-là,
24:55en plus, qui permet d'aider,
24:57à court terme, de voir ce qui est vraiment anticipé.
25:00Andrew, le quantum de baisse de taux
25:02a quand même monté depuis hier.
25:04On le disait, peut-être,
25:06que 4, 4,5% baisse de taux de la Fed,
25:08ce n'est ni un pricing de récession,
25:10mais ce n'est plus le pricing, non plus,
25:12qu'on avait avant,
25:14du no-lending un peu exceptionnel
25:16pour l'économie américaine.
25:18La Fed, elle peut trouver des arguments
25:20et des marges de manœuvre.
25:22Là, tout de suite, la prochaine réunion,
25:24c'est 6-7 mai pour la Fed.
25:26Est-ce que c'est trop tôt ?
25:28Est-ce que c'est les meetings d'après
25:30qui seront des meetings ouverts,
25:32comme on dit ?
25:34Non, je crois que c'est trop tôt
25:36pour que la prochaine réunion
25:38soit un meeting ouvert.
25:40Les dernières communications étaient très claires
25:42qu'ils attendent beaucoup plus d'informations
25:44sur l'inflation.
25:46Ils ne sont pas encore inquiets
25:48sur le Parti Emploi,
25:50mais l'inflation pose problème.
25:52Le 2 ans pour amende d'inflation
25:54n'est pas anodin.
25:56C'est un problème pour la Fed.
25:58C'est un problème pour la Fed.
26:00Et il n'y a rien aujourd'hui,
26:02ce qui veut dire
26:04que ça va rebaisser très vite.
26:06Surtout avec la baisse du dollar
26:08qu'on a depuis hier.
26:10Donc c'est normal
26:12que les grandes entreprises
26:14en profitent parce qu'elles sont à l'export.
26:16Mais les petits n'ont pas d'export
26:18de la même manière.
26:20Ça explique un peu les différences
26:22de confiance qui attaquent les marchés aujourd'hui.
26:24Mais pour que la Fed
26:26soit dans une position de baisser
26:28leur taux de manière agressive,
26:30il faut qu'il y ait une récession.
26:32Les yeux dans les yeux.
26:34Il faut qu'on la voit.
26:36Il y a l'NFP demain.
26:38C'est un peu tôt pour avoir
26:40des choses très claires là-dedans.
26:42Mais tout autre indicateur,
26:44à part la partie manufacturée,
26:46sont très positifs pour l'instant.
26:48Ça reste positif.
26:50Entre le détat constaté du réel,
26:52ça reste élevé.
26:54Le sentiment est très compliqué.
26:56Mais on a vécu ça en 2023 aussi.
26:58On n'était pas les seuls
27:00à attendre une récession qui ne s'est jamais présentée.
27:02Parce que le manufacturier
27:04était sous pression.
27:06Parce que les sentiments étaient mauvais.
27:08Mais ça ne s'est jamais produit.
27:10La situation est un peu plus compliquée.
27:12C'est plus critique aujourd'hui.
27:14Mais pour que la Fed passe à...
27:16Dans les discussions
27:18que j'ai eues avec mes collègues aujourd'hui,
27:20on est autour de 50%
27:22de la récession
27:24qui était en début de l'année
27:26probablement à 20%.
27:28Donc oui, c'est croissant.
27:30C'est significatif.
27:32Beaucoup va dépendre
27:34aussi de la manière
27:36dont les entreprises se comportent
27:38face ou avec
27:40ces tarifs.
27:42La question étant de savoir
27:44entre les entreprises qui vont exporter
27:46sur le marché américain,
27:48les entreprises américaines qui importent
27:50sur leur marché et le consommateur final,
27:52comment la charge peut se répartir ?
27:54La première guerre commerciale
27:56de ce que j'ai compris,
27:58le consommateur a pris au moins 80% de la charge
28:00pour dire les choses assez simplement
28:02si ce n'est plus.
28:04Est-ce que c'est encore l'objectif des entreprises
28:06aujourd'hui ? Est-ce qu'elles ont encore cette capacité ?
28:08Ou est-ce que la charge peut se répartir
28:10différemment ?
28:12Elles vont essayer naturellement.
28:14C'est comme les investisseurs qui pensent
28:16qu'il peut devenir rationnel très rapidement.
28:18La preuve, aujourd'hui, on savait ce qui allait arriver
28:20plus ou moins. Certes, c'est plus élevé
28:22mais on savait que ça allait arriver.
28:24Finalement, le marché a quand même
28:26été extrêmement déçu. Je pense que les entreprises
28:28vont faire des annonces, bien sûr,
28:30parce qu'il faut se faire bien voir.
28:32Il s'est amusé
28:34à énumérer tous les investissements
28:36qui allaient arriver aux Etats-Unis.
28:38Il y aura certainement des effets d'annonce.
28:40Maintenant, si elles estiment
28:42comme beaucoup de gens, qu'il va
28:44devenir très vite rationnel et que tout ça
28:46sera derrière nous dans quelques mois,
28:48elles n'ont pas forcément intérêt à se précipiter.
28:50Mais encore une fois,
28:52c'est la même question qui se pose.
28:54Si on considère que ces droits de douane,
28:56en tout cas une partie, sont temporaires,
28:58c'est la compétitivité de construire
29:00une usine aux Etats-Unis. Est-ce que ça fait sens ?
29:02Il y a des industries où, oui,
29:04cela fera sens et d'autres,
29:06pas du tout.
29:08Je pense que dans un premier temps, oui, c'est le consommateur
29:10qui va suivre.
29:12Les entreprises vont essayer de passer au maximum
29:14ces premières hausses de tarifs ?
29:16Ça me paraît assez évident
29:18qu'elles vont essayer. Après, est-ce qu'elles y arriveront
29:20dans le contexte qu'on vient de décrire ?
29:22C'est une autre histoire. Mais en tout cas,
29:24naturellement, elles vont essayer. Et l'histoire nous montre
29:26en tout cas, parce que là, on parle de ça,
29:28on peut parler de l'inflation aussi post-Covid,
29:30elles ont passé, sans parler de guerre commerciale,
29:32elles ont passé massivement des hausses de prix
29:34et amélioré leurs marges dans la situation.
29:36Donc, j'ai du mal
29:38à voir un scénario...
29:40Un comportement différent ?
29:42Il n'y a pas de raison objective, en tout cas.
29:44Encore une fois, les investissements, c'est du très long terme.
29:46On attend, par exemple, pour le secteur pharmaceutique,
29:48les droits de douane qui vont être mis en place.
29:50Mais construire une usine de médicaments,
29:52c'est quand même des process très longs,
29:54très complexes. Alors, il a dit que l'AFDA
29:56serait plus souple.
29:58Pardon, l'AFDA, excusez-moi,
30:00l'industrie du médicament, pardon.
30:02Mais finalement,
30:04comme ils sont de moins en moins nombreux,
30:06ces licenciés, on peut se demander
30:08comment ils vont pouvoir être plus rapides.
30:10C'est vrai qu'on a vu,
30:12c'est l'enquête Challenger Cuts,
30:14les job cuts Challenger, oui, ça monte
30:16violemment, quand même. Alors, on m'expliquait hier
30:18qu'il y a des confrères,
30:20enfin, Barclays a une granularité
30:22sur les cartes de crédit
30:24très très fines, et visiblement, autour de Washington,
30:26les cartes de crédit chauffent beaucoup moins
30:28depuis quelques semaines
30:30et depuis quelques mois.
30:32Sur
30:34la réponse du monde, entre guillemets,
30:36alors, zone euro,
30:38Chine,
30:40encore une fois, vous le soulignez,
30:42on verra de quoi l'avenir est fait, mais
30:44le risque économique
30:46le plus douloureux, c'est l'escalade.
30:48C'est-à-dire, répondre
30:50oeil pour oeil, dent pour dent, industrie par
30:52industrie, etc. Et en même temps,
30:54politiquement, c'est compliqué de rien faire.
30:56Effectivement, oui. Alors, c'est très intéressant
30:58que vous citiez l'exemple de la Chine,
31:00aujourd'hui, on parle de la faiblesse du dollar,
31:02que le dollar se déprécie contre toutes les devises,
31:04tout ce... Non, il y a
31:06le yuan
31:08qui a fixé un tout petit peu plus bas
31:10ces derniers, et
31:12si on rentre dans la même
31:14logique que la guerre commerciale qu'on a connue
31:16il y a quelques temps, on peut voir, en fait,
31:18en gros, le yuan, en fait, jusqu'à
31:20là, sur les deux derniers mois, il n'a
31:22fait que s'apprécier, enfin, reverser
31:24une baisse qu'il a eue depuis l'élection Trump,
31:26et là, en fait, on peut
31:28se demander si ce
31:30mouvement de change n'est pas là
31:32pour compenser une partie
31:34de la mise en place de barrières douanières.
31:36Concernant l'Europe, la question...
31:38Donc, oui, en Chine, il y a aussi
31:40question d'un plan de relance,
31:42ce qui explique peut-être que
31:44les marchés n'ont pas autant
31:46réagi à ce qu'on aurait pu s'attendre
31:48par rapport au niveau des
31:50droits de douane qui sont annoncés.
31:52L'Europe, la question, pour mon point de vue,
31:54le challenge qui va être, est-ce que l'Europe va répondre
31:56de façon unitaire ?
31:58Est-ce qu'il reste dans une réponse
32:00dans l'unité ?
32:02Ou s'il y a pas mal d'accords bilatéraux ?
32:04Auquel cas, en fait,
32:06le process de négociation va être compliqué.
32:08N'empêche que, en fait,
32:10il y a plusieurs secteurs où, effectivement,
32:12on parlait d'augmentation des prix.
32:14Les secteurs où le
32:16pricing power est faible
32:18vont mal comment, en fait,
32:20s'ils peuvent faire passer les prix ?
32:22En tout cas, ils vont perdre fortement en compétitivité
32:24par rapport à d'autres produits s'il n'y a pas le pricing power.
32:26On voit, par exemple, sur le secteur
32:28auto, on voit des réponses
32:30différenciées entre
32:32les voitures de luxe, où c'était Jaguar
32:34qui a annoncé...
32:36Jaguar, de mémoire,
32:38si je ne dis pas de bêtises,
32:40qui a dit, si c'est plus 10, on mettra plus 10.
32:42Et puis voilà.
32:44Ferrari.
32:46Pas de problème.
32:48Advance, ça partirait quand même.
32:50A contrario, plusieurs autres entreprises
32:52pensaient que, oui, on va voir comment construire
32:54des usines, sachant que ça ne les engage pas trop,
32:56comme vous le soulignez.
32:58Et parce que c'est sur l'horizon d'investissement
33:00pour construire une usine,
33:02je pense qu'ils comptent
33:04un mandat, 4 ans, ils vont s'en sortir
33:06avant de réaliser cela.
33:08Point intéressant aussi, j'aime beaucoup suivre
33:10Claudia Scheinbaum, la présidente mexicaine,
33:12avec l'idée qu'elle a bien compris Trump.
33:14Peut-être que je me trompe. Et là, elle a communiqué
33:16sur l'idée qu'elle soutiendrait
33:18le secteur automobile allemand. Tous les
33:20domaines manufacturers qui sont implantés
33:22au Mexique, effectivement.
33:24Et elle va essayer de les intégrer dans le cadre
33:26de l'accord de libre-échange
33:28Etats-Unis-Mexique. Aujourd'hui,
33:30les produits qui sont couverts par cet accord de libre-échange
33:32sont exemptés pour le Mexique et le Canada.
33:34Donc elle veut intégrer
33:36les producteurs allemands,
33:38automobiles, de pièces détachées, dans le cadre
33:40de cet accord de libre-échange.
33:42Pour leur faciliter un peu la vie.
33:44Et pas détruire non plus. C'est assez malin en fait.
33:46Je me rends compte qu'il est très très malin parce que
33:48d'une part, elle ne se met pas à dos Trump
33:50en disant qu'il n'y a aucune
33:52rétorsion
33:54de notre part vis-à-vis des Etats-Unis.
33:56D'autre part,
33:58elle offre une porte de sortie
34:00aux producteurs européens en récupérant
34:02de la production locale. Très smart.
34:04Très smart.
34:06C'est un peu compliqué quand les
34:08voitures font 3-4 allers-retours
34:10pendant la période de production. Ça cumule quand même.
34:12Parfois 12. J'ai entendu qu'une pièce
34:14détachée pourrait faire jusqu'à 12 fois
34:16traverser la frontière.
34:18Mais les Européens, on les arrête d'envoyer les petites voitures.
34:20Il n'y a pas de marge.
34:22C'est ce qu'a annoncé Stellantis.
34:24Ils ont annoncé qu'ils mettaient en pause
34:26900 licenciements.
34:28Et 900 Américains.
34:30Puisqu'on parlait
34:32des banques centrales.
34:34Si pour la Fed, le chemin n'est pas encore
34:36tout à fait clair, il faudra peut-être un peu de temps
34:38pour justement
34:40avoir une trajectoire et une stratégie
34:42plus précises du côté de la Fed.
34:44Côté Banque Centrale Européenne,
34:46il n'y a pas d'hésitation sur la réunion
34:48du 17 avril ?
34:50Il y a beaucoup d'hésitation.
34:52Je pensais que là, avec la chute
34:54du pétrole, la hausse
34:56de l'euro...
34:58La communication anonyme
35:00dans l'ensemble qu'on a depuis 15 jours,
35:02c'est catastrophique.
35:04C'était avant les tarifs.
35:06C'est pas possible. Ils sont en train de mettre
35:08en question l'idée qu'ils vont baisser
35:10les taux au mois d'avril. Ils ont besoin d'un pause.
35:12Sur quelle base ? Je n'ai aucune idée.
35:14L'inflation baisse.
35:16L'activité n'est pas florissant.
35:18On a les tarifs qui sont tapés.
35:20Et l'eurodollar est indi.
35:221,11.
35:24Qu'est-ce qu'ils attendent ?
35:26C'est maintenant leur...
35:28C'est leur moment.
35:30Ils n'ont qu'un seul mandat.
35:32Il y a un problème avec ce moment. Il faut y aller.
35:34Il faut taper fort.
35:36On a la capacité, en Europe au moins,
35:38de faire une réponse unanime
35:40par la BCE.
35:42Je crois qu'au niveau politique, ça va être pareil.
35:44On l'a vu aujourd'hui déjà.
35:46La France et l'Allemagne se réunissent
35:48pour avoir une réponse collective
35:50qui va amener l'ensemble de l'Europe.
35:52La BCE, ils n'en ont pas à jouer.
35:54C'est aujourd'hui.
35:56Le marché compte dessus.
35:58Même si au sein du Conseil des gouverneurs,
36:00ça peut discuter,
36:02le marché...
36:04Le marché, il est partagé.
36:06C'est ça qui...
36:08C'est effectivement une conséquence de cette communication
36:10qui est quelque part chaotique.
36:12C'est l'inconvénient.
36:14C'est l'avantage et l'inconvénient d'avoir autant de personnes autour de la table.
36:16Il y a certains banquiers centraux
36:18qui sont dogmatiques.
36:20Monsieur de l'Autriche Holtzmann.
36:22Deux ou trois autres très hauts
36:24qui sont plutôt
36:26dans cette logique de...
36:28L'inflation n'est pas encore au 2 %.
36:30C'est le mandat unique.
36:32Il y a peut-être une relance fiscale.
36:34Il n'y a pas de discipline fiscale en Europe.
36:36Donc, il ne faut pas baisser
36:38les taux d'intérêt.
36:40Ma conviction, c'est qu'ils vont être rattrapés
36:42par la réalité.
36:44Autant aux Etats-Unis, la Fed a ce dilemme
36:46entre les enquêtes d'opinion
36:48et les données du marché,
36:50autant cette dichotomie n'existe pas en Europe.
36:52L'argument qu'ils peuvent utiliser, c'est de dire
36:54on va attendre de voir la réponse de l'Europe.
36:56Parce que, comme vous dites, ça peut changer aussi la donne.
36:58Si l'Europe se met à élever elle-même
37:00ses barrières tarifaires,
37:02oeil pour oeil, dent pour dent, etc.
37:04Non seulement, on a un choc de demandes
37:06pour les exportateurs américains à côté
37:08US, mais on va avoir un choc d'offres
37:10chez nous,
37:12avec des prix
37:14qui vont remonter aussi
37:16pour des produits dont on ne pourra pas se passer.
37:22C'est une réflexion à voir.
37:24Globalement, aujourd'hui,
37:26pour qu'on aille dans une logique
37:28d'inflation qui soit hors de contrôle,
37:30il y a de la marge.
37:32C'est ça qui est perturbant.
37:34C'est asymétrique.
37:36Ils étaient dans une communication qui dit
37:38finalement, notre lecture, c'est que
37:40l'impact sur l'inflation des barrières
37:42tournières va être un one-off, c'est-à-dire
37:44transitoire, alors que l'impact sur la
37:46croissance va être permanent.
37:48Si on voit un impact permanent
37:50sur la croissance, quelque part c'est
37:52déflationniste à terme.
37:54On ne comprend pas pourquoi ils se mettent
37:56dans cette logique de cette inflation
37:58spot, sachant qu'à une réaction
38:00à politique monétaire,
38:02il y a un écart,
38:04un dépassage dans le temps
38:06de l'impact qu'il va avoir
38:08et on est sur un horizon plus long.
38:10Il y a des effets d'inertie, de délai
38:12qu'il faut prendre en compte.
38:14Si on en revient au marché,
38:16Julien,
38:18comment on navigue ?
38:20Où est-ce qu'on se réfugie ?
38:22C'est un peu la question.
38:24Les obligations souveraines américaines
38:26servent de refuge.
38:28Le dollar beaucoup moins.
38:30C'est intéressant de voir depuis un trimestre
38:32une baisse conjointe des actions américaines
38:34et du dollar.
38:36Et ça s'accentue encore aujourd'hui.
38:38Qu'est-ce que ça veut dire ?
38:40Et comment on navigue
38:42dans le champ de mine ?
38:44On s'inquiète pour l'économie américaine.
38:46Je dirais que
38:48malheureusement,
38:50le dollar ne sert pas de refuge.
38:52Je n'ai pas de recette miracle à ce stade.
38:54Notre position est assez claire,
38:56c'est prudence.
38:58On a plusieurs semaines
39:00d'escalade.
39:02Après avoir les publications des entreprises
39:04plus Outlook,
39:06qui ne peuvent pas être formidables
39:08au vu du contexte.
39:10On a du mal à avoir
39:12des points d'entrée.
39:14Certes, ça a baissé, mais sur des niveaux
39:16de valorisation extrêmement élevés.
39:18S'il y en a, ils ne sont plus bas.
39:20Sur les actions, oui.
39:22Il est urgent d'attendre
39:24de notre point de vue.
39:26Vous connaissez le vieil adage,
39:28ne ramasse pas un couteau qui tombe.
39:30Pour l'instant, on pense qu'il n'y a pas
39:32d'urgence à y aller.
39:34Même si on aura de la volatilité
39:36selon le discours qui peut tenir à tout moment.
39:38C'est pour capturer des petits rebonds.
39:40Je ne peux pas imaginer,
39:42vu l'ampleur des annonces
39:44et le nombre de zones concernées,
39:46que ça va être résolu en quelques jours.
39:48C'est totalement illusoire
39:50de le croire.
39:52Si c'est le consensus de marché
39:54de la baisse de 20%,
39:56on n'est pas encore en bear market
39:58sur de grands indices américains.
40:00Le Russell 2000 revient en bear market.
40:0220% de baisse par rapport au pic récent.
40:04Intéressant d'ailleurs,
40:06le Nasdaq aussi.
40:08Les mid-cap et la tech
40:10sont les segments les plus affectés
40:12du marché américain.
40:14La tech, évidemment.
40:16La problématique de l'électronique
40:18qui vient de l'Asie.
40:20Qu'est-ce qui va transformer tout ça ?
40:22Quelles vont être les ventes d'iPhone
40:24avec des droits de donne aussi importants ?
40:26Il y a beaucoup de questions qui se posent.
40:28De toute façon,
40:30on avait déjà ce sujet-là.
40:32C'était que les 7 magnifiques pour faire court
40:34avaient une telle surcroissance
40:36par rapport au reste du marché.
40:38Ça avait expliqué aussi les multiples
40:40très significatifs.
40:42Or, cet event, de toute façon,
40:44on savait que leur croissance
40:46allait être moins formidable,
40:48par rapport au reste du marché.
40:50C'est un dégonflement
40:52de valorisation
40:54dans un premier temps.
40:56On n'est pas sur des niveaux...
40:58On est sur des moyennes historiques.
41:00Il n'y a rien d'aberrant
41:02en termes de valorisation.
41:04Si on rentre dans quelque chose de plus dur,
41:06on parlait des probabilités de récession.
41:08Sur Polymarket,
41:10qui fonctionnait sur les élections,
41:12on est à 47% de probabilité de récession.
41:14Ça vaut ce que ça vaut.
41:16Dans le cas d'une récession US,
41:18ce n'est pas 10-15% de baisse
41:20qu'il faut attendre du marché d'action.
41:22Il y a encore un peu de correction à attendre.
41:24Sauf si, effectivement,
41:26les banques centrales, comme d'habitude,
41:28agissent très vite.
41:30Mais on l'a dit, le sujet de la fête,
41:32c'est qu'elles se retrouvent un peu coincées.
41:34Or, effet inflationniste,
41:36évidemment qu'elles auraient été là pour soutenir le marché.
41:38Dans l'environnement qui se présente,
41:40compliqué de tenir
41:42une position très ferme.
41:44La solution, on en a parlé tout à l'heure ensemble,
41:46c'est de faire partir Jérôme Powell
41:48et mettre quelqu'un de plus conciliant
41:50qui va baisser les taux très rapidement.
41:52Mais bon, on n'en est pas là encore.
41:54Je ne suis pas sûr que ça s'arrête super fort pour l'instant.
41:56C'est Elon Musk
41:58qui a eu la semaine dernière
42:00« end the Fed ».
42:02Il veut terminer la Fed.
42:04Il le dit en public, ça l'amuse.
42:06C'est Musk.
42:08Le jour où on entend ça
42:10dans l'administration américaine,
42:12c'est un peu plus compliqué, j'imagine, pour les marchés.
42:14Dans une gestion multi-assets diversifiée.
42:16Déjà,
42:18est-ce que l'idée,
42:20parce que c'était la grande idée du premier trimestre,
42:22cette espèce de rotation « out of the US »,
42:24on sort des Etats-Unis,
42:26les flux sortent des Etats-Unis
42:28parce que marché trop cher, parce que Trump arrive
42:30et que finalement le reste du monde peut retrouver
42:32de l'intérêt,
42:34ça reste valable, ça ?
42:36Ou est-ce que c'est un narratif beaucoup plus compliqué
42:38maintenant que la guerre commerciale semble généralisée ?
42:40La différence que ça fait depuis deux ans,
42:42oui, il reste encore actuel.
42:46Nous sommes tous retrouvés
42:48avec des pondérations
42:50aux US
42:52extraordinaires dans nos portefeuilles
42:54qui sont plutôt destinées
42:56à des clients européens.
42:58On était très contents pendant que le dollar
43:00se portait bien.
43:02Là, ça devient un peu plus compliqué.
43:04Donc, il y a encore du gras à couper
43:06si la confiance ne revient pas
43:08sur l'objectif de la politique
43:10commerciale
43:12de l'administration.
43:14Mais cette confiance, elle peut revenir vite ?
43:16Ça a été tellement abîmé en 65 jours ?
43:18Je crois que la mémoire dans les marchés
43:20c'est assez courte.
43:22Aujourd'hui, on a subi
43:24une volatilité intraday
43:26élevée.
43:28Il suffit de 2-3 jours, les gens
43:30se retrouvent de confiance
43:32et on repart.
43:34La confiance n'est pas encore
43:36atteinte fondamentalement.
43:38Structurellement.
43:40Par contre, s'il y a un événement
43:42supplémentaire comme
43:44le départ
43:46de Powell,
43:48il va partir dans 12 mois.
43:50Oui, il part en 26.
43:52Ça peut être un clé pour que
43:54tout ça prend une autre amplitude.
43:56On se pose des questions un peu plus fondamentales
43:58sur le dollar et la part
44:00d'une allocation
44:02et sur des actifs américains en général.
44:04Il y a
44:06une portion significative
44:08des investisseurs américains
44:10qui sont déjà en sonner l'alarme
44:12sur les tchèques juives.
44:14On est plutôt étonné par le comportement des tchèques juives
44:16depuis quelques jours,
44:18parce qu'avec un profit de l'inflation
44:20tel qu'il est,
44:22c'est extraordinaire de voir un tel mouvement.
44:24D'inversion au risque,
44:26c'est la première chose qu'on achète.
44:28Je crois que le monétaire
44:30a des niveaux aujourd'hui
44:32où on peut être contraint
44:34d'aller plus lentement que le marché entier.
44:36C'est un endroit intéressant.
44:38Nous, nous préférons
44:40prendre la duration en Europe,
44:42même si on est déçu par le comportement des tchèques juives.
44:44Ça va venir.
44:46Peut-être qu'ils
44:48nous ont caché
44:50un choc.
44:52Un 50 points de base pour le 17 avril.
44:54Il est bien caché alors.
44:56Ils ont bien caché leur choc,
44:58mais ça c'est aussi leur rôle.
45:00Quand on était un peu plus jeune,
45:02on avait un boule de vent qui adorait ça.
45:04Il avait cette capacité de se surprendre.
45:06On est devenu
45:08trop prédictible.
45:10On s'était conforté
45:12avec la communication
45:14qui nous disait ce qu'il fallait faire.
45:16Peut-être que c'est ça
45:18ce qui nous réserve pour l'instant.
45:20C'est quand même rassurant encore, Zakaria,
45:22de voir les trésoreries
45:24servir de valeurs refus.
45:26Voir une baisse du dollar américain
45:28et une baisse des actions,
45:30alors baisse des actions d'accord,
45:32mais baisse du dollar alors qu'on est dans un moment
45:34de risque off, de stress.
45:36Il ne manquerait plus qu'on n'ait pas
45:38de rallye sur les trésoreries américains.
45:40Et là, c'est compliqué
45:42comme histoire.
45:44Ça aide à avoir une lecture
45:46de pourquoi on a cette baisse des actions
45:48et du dollar.
45:50Je rejoins Julien là-dessus.
45:52Au final, on s'inquiète pour la croissance US.
45:54On se dit que la fête va baisser plus.
45:56C'est tôt.
45:58Et se différencier le taux d'intérêt
46:00qui vient finalement faire baisser le dollar.
46:02Mais du coup, le dollar baisse
46:04parce qu'on pense qu'en relatif,
46:06les États-Unis vont souffrir plus que les autres zones.
46:08Et c'est peut-être là où il y a un peu de prudence à avoir.
46:10En gros, typiquement,
46:12quand Trump est venu,
46:14on avait le Trump Trade
46:16sur le marché du crédit.
46:18Ça coûtait la même chose d'assurer un émetteur américain
46:20qu'un émetteur européen.
46:22Aujourd'hui, on peut appeler ça le Trump Premium,
46:24en gros, il y a 70 points de base
46:26en plus pour assurer un émetteur américain
46:28par rapport à un émetteur européen.
46:30Mais si vraiment
46:32les États-Unis vont vers une vraie récession,
46:34j'ai du mal à voir
46:36dans le monde intégré aujourd'hui
46:38comment d'autres zones
46:40pourraient éviter cela.
46:42C'est là notre point d'attention.
46:44On veut un valeur relative
46:46le plus important qu'on a aujourd'hui.
46:48Merci beaucoup messieurs.
46:50Merci d'avoir été là pour le jour d'après.
46:52Le président de l'Association des États-Unis
46:54Andrew Hetherington,
46:56directeur de la gestion diversifiée d'AXA-IM,
46:58Julien Kiestreberg, gérant chez Taylor Asset Management
47:00et Zachariah Darwish, responsable des solutions
47:02taux et crédit chez CPR Asset Management
47:04étaient nos invités en plateau.
47:16Le dernier quart d'heure de Smart Bourgeois,
47:18chaque soir c'est le quart d'heure thématique.
47:20On a écrit ce soir aux annonces tarifaires
47:22de Donald Trump hier soir.
47:24On est le jour d'après Libération Day.
47:26Et c'est Jean-Jacques Oana qui est à mes côtés
47:28en plateau pour évoquer ce sujet
47:30avec l'aide et les outils
47:32d'intelligence artificielle pour décrypter
47:34les mouvements de marché. Bonsoir Jean-Jacques.
47:36Bonsoir Grégoire. Vous êtes consultant indépendant,
47:38membre du board de la fintech AI4Alpha
47:40avec effectivement des modèles
47:42d'IA qui permettent d'identifier
47:44des signaux de marché
47:46et qui nous aideront peut-être
47:48à les voir un peu plus clair dans cette journée
47:50un peu compliquée.
47:52Trump sacrifie les marchés
47:54pour sauver la
47:56manufacture américaine.
47:58C'est ça votre point Jean-Jacques ?
48:00Oui, alors je me suis aidé aussi
48:02du Generative AI
48:04pour essayer de comprendre
48:06les narratifs et de comprendre
48:08qu'est-ce qu'il y a derrière
48:10cela parce que finalement
48:12au-delà des marchés, des tendances
48:14de marché qu'on étudiera tout à l'heure,
48:16il faut bien comprendre
48:18quel est le narratif de ceux
48:20qui mettent en place cette politique
48:22et quelle est la compréhension
48:24des investisseurs par rapport à cette politique
48:26pour bien comprendre,
48:28pour bien décrypter la situation.
48:30Et en effet,
48:32quand on analyse
48:34premièrement ce que dit
48:36Trump, là d'où vient
48:38Jay Devance qui est le vice-président
48:40ce que dit
48:42Scott Besant qui est
48:44le secrétaire d'Etat au Trésor,
48:46en fait,
48:48d'abord,
48:50Trump le dit finalement depuis
48:52plus d'un mois, ils sont prêts à
48:54sacrifier la bourse parce qu'en fait
48:56à un moment Trump avait répondu à une émission
48:58ne regardez pas
49:00à court terme. La Chine a un
49:02horizon de temps de 50 ans.
49:04Sous-entendu, moi je m'en fiche
49:06s'il y a une correction de 10-20%.
49:08Ça veut dire que dans ce
49:10Trump 2, il a changé
49:12radicalement dans sa relation
49:14au marché parce que le Trump 1 était
49:16obsessionnel des marchés, il regardait au jour
49:18le jour les marchés, il faisait
49:20des commentaires et il ajustait
49:22sa politique en fonction des marchés.
49:24Désormais, le pouls de Trump
49:26a disparu et en tout cas il est
49:28loin, il est en dehors de la monnaie.
49:30Donc
49:32aujourd'hui, ça c'est une
49:34première composante, Scott Besant a dit
49:36la correction
49:38des bourses est due à un problème
49:40des 7 magnifiques et
49:42non à une erreur de politique
49:44de la part de l'administration Trump.
49:46C'est une bulle de valorisation
49:48qui se dégonfle. Voilà
49:50et aussi sous-entendu
49:52c'est dû à leur pratique.
49:54Notamment peut-être Apple et d'autres.
49:56Donc ça c'est
49:58un premier point qui est essentiel.
50:00C'est qu'en fait cette administration
50:02en tout cas dans son début
50:04de mandat
50:06a peut-être des intentions
50:08plus long terme et ils sont prêts à avoir
50:10une correction boursière
50:12et peut-être même qu'ils sont prêts
50:14à une récession parce qu'en fait
50:16ils veulent baisser les taux, ils veulent que les taux
50:18baissent, c'est pas si facile
50:20que ça de forcer la main de la Fed.
50:22Ils veulent peut-être faire baisser le dollar aussi
50:24et peut-être qu'après
50:26ils veulent utiliser finalement ces
50:28atouts dans la suite
50:30de leur mandat.
50:32Donc déjà ça c'est un premier point.
50:34Le deuxième point
50:36et ça c'est vraiment très important
50:38c'est-à-dire qu'en analysant
50:40ce que disent le bruit du Web
50:42c'est que ces tarifs
50:44n'ont rien de permanent.
50:46C'est un levier.
50:48C'est-à-dire que c'est comme une partie
50:50de poker en fait. Finalement
50:52il abat ses cartes et il dit
50:54c'est des tarifs réciproques
50:56bon après
50:58on pourra toujours contester les chiffres
51:00mais il y a une notion de réciprocité.
51:02Vous mettez des tarifs, moi je mets la moitié
51:04vous baissez les tarifs
51:06je baisse aussi potentiellement.
51:08Et on voit qu'il y a plusieurs
51:10pays asiatiques notamment, on voit peut-être
51:12la Thaïlande, la Corée du Sud
51:14et probablement d'autres
51:16qui vont arriver, qui vont beaucoup négocier
51:18en réalité. Donc il n'est pas du tout
51:20impossible
51:22qu'une grande partie de ces tarifs
51:24soient complètement différents d'ici
51:26un mois. L'Asie et les émergences sont
51:28les pays qui sont les plus durement frappés
51:30par les annonces de Trump hier soir.
51:32Oui alors on peut citer
51:34la Chine
51:36la Chine en premier lieu
51:38parce que la Chine c'est le concurrent géopolitique
51:40le premier concurrent
51:42géopolitique américain
51:44et on peut imaginer que la Chine n'aura pas beaucoup de faveurs
51:46et au-delà
51:48de la Chine, on a finalement
51:50les pays qui avaient servi de
51:52substitut à la délocalisation
51:54de la chaîne de valeur
51:56sur la Chine. Par exemple le Vietnam
51:58le Cambodge
52:00et puis d'autres pays
52:02comme la Corée du Sud
52:04on a Taïwan évidemment
52:06on a le Japon
52:08le Japon à peu près comme l'Union Européenne
52:10on a
52:12et puis on a le Mexique, le Canada
52:14voilà. Il a voulu fermer
52:16ces issues qui ont été utilisées pour contourner
52:18effectivement par la Chine, pour contourner
52:20c'est la première vague de droits de l'Homme
52:22d'il y a 10 ans quoi. Et on arrive aujourd'hui à une moyenne
52:24ce que j'ai vu, la moyenne théorique
52:26c'est 22%. Ouais c'est ça, on se balade autour
52:28de 20 oui c'est ça. Voilà et on était à
52:301.2, 1.4
52:32récemment donc c'est
52:34très notable. Ah oui c'est massif. Et
52:36d'autre part en fait, ce qui explique
52:38la baisse des bourses, on arrive là
52:40c'est qu'en fait il y a eu des estimations
52:42il y a quelques semaines
52:44quelques jours par exemple de Goldman Sachs
52:46qui disait que toutes les 5
52:48points de hausse tarifaire, on a
52:50une baisse de 1 à 2 points des marges
52:52des entreprises
52:54donc le marché il fait des règles
52:56de 3, il en est là
52:58et il se dit bon bah
53:00en fait on arrive à 8, 10
53:02points de baisse de marge
53:04voilà, impact
53:06massif sur les valorisations
53:08perte de confiance et donc
53:10on arrive à des baisses de bourses
53:12qui sont de la magnitude de 3 à 5%
53:14voire plus
53:16et d'autre part ce qu'on voit aussi c'est que
53:18il y a une vraie défiance
53:20sur les marchés américains
53:22alors ça se voit parce que
53:24en fait au delà même de la baisse
53:26très importante du Nasdaq
53:28depuis le début de l'année, on doit être à
53:30moins 15 là
53:32sur le Nasdaq
53:34on voit la baisse des crypto-monnaies
53:36alors le Bitcoin tient
53:38encore la route puisqu'on est à une baisse
53:40de 10% depuis le début de l'année
53:42sur d'autres crypto-monnaies c'est beaucoup plus sévère
53:44comme l'Ethereum par exemple
53:46on est à quasiment 50% de baisse
53:48depuis les tops
53:50donc ça commence à devenir vraiment inquiétant
53:52sur les crypto-actifs
53:54et puis
53:56même sur les petites capitalisations américaines
53:58on est sur des baisses qui sont plus sévères
54:00que celles du Nasdaq
54:02Le Russell 2000 est en bear market
54:04donc on est de l'ordre de moins 20
54:06cependant
54:08et ça on l'analysera
54:10sur le segment
54:12value, on a quand même
54:14une résilience
54:16pas aujourd'hui mais jusqu'à hier
54:18on était en territoire positif
54:20et on a une différence
54:22entre le Nasdaq
54:24entre les valeurs de croissance et le value
54:26de l'ordre de 12 à 14%
54:28depuis le début de l'année
54:30ce qui est considérable
54:32et donc cette politique témoigne aussi
54:34d'un souci de rééquilibrage
54:36de l'économie américaine
54:38Dans value vous mettez quoi Jean-Jacques ?
54:40Évidemment il y a les financières
54:42Financières, industries, métaux
54:44enfin materials
54:46et les pétrolières énergie
54:48et donc ce qu'on voit
54:50c'est pour ça que c'était finalement
54:52le titre, c'est de relancer
54:54la manufacture américaine
54:56c'est qu'on a une volonté
54:58de refaire
55:00venir les usines aux Etats-Unis
55:02alors d'autres diraient que
55:04ça ne se fait pas comme ça, que les usines n'existent pas
55:06c'est ce qu'on n'arrête pas de dire
55:08d'un autre côté
55:10je dirais que peut-être qu'il y a eu
55:12une telle exagération du balancier
55:14que peut-être on ne peut pas
55:16réformer un système
55:18si à un moment
55:20vous ne faites pas quelque chose
55:22d'un peu radical
55:24il peut y avoir de radicalité
55:26pour finalement faire tourner
55:28la balance dans l'autre sens
55:30c'est-à-dire que si vous n'avez pas
55:32des avantages
55:34à relocaliser
55:36les entreprises le feront pour jamais
55:38donc il faut quelque part
55:40à un certain moment le faire de manière forcée
55:42et peut-être que
55:44certaines entreprises, d'abord
55:46certaines ont des usines
55:48on sait très bien que les constructeurs
55:50automobiles européens ont des usines aux Etats-Unis
55:52et pas tous, mais BMW en a
55:54par exemple, donc ils peuvent
55:56augmenter leur capacité
55:58et d'autre part
56:00si vous ne mettez pas
56:02les règles en place
56:04pour qu'ils puissent le faire
56:06ça ne se fait jamais
56:08et il y a une volonté je pense
56:10de relancer l'emploi dans des friches
56:12industrielles comme celle
56:14de la Rust Belt, des villes fantômes
56:16qu'on a aussi en France mais qui sont
56:18particulièrement prégnantes aux Etats-Unis
56:20où finalement il n'y a plus rien
56:22et en fait on veut finalement
56:24rééquilibrer l'économie au prix de la bourse
56:26c'est-à-dire que
56:28la partie c'est Wall Street contre Main Street
56:30c'est ça l'idée
56:32Wall Street, on le sacrifie à court terme
56:34et on verra après
56:36et finalement on se dit
56:38ils s'en sortiront toujours et finalement
56:40Wall Street a beaucoup gagné ces dernières années
56:42et Main Street
56:44peut-être que ça ne va pas marcher
56:46mais je dirais que l'objectif de cette administration
56:48c'est de dire on va essayer
56:50c'est-à-dire qu'en lâchant Wall Street
56:52moi je veux bien qu'il y ait deux mondes qui existent
56:54séparés entre le monde des marchés
56:56Wall Street et Main Street
56:58mais à un moment on sait bien que ces deux mondes
57:00ils se rejoignent
57:02si on lâche complètement Wall Street
57:04je ne suis pas sûr que Mr Smith
57:06de Main Street à la fin de la journée
57:08puisse avoir son emploi, son salaire
57:10ses hausses de salaire et qu'il soit très content
57:12tout à fait
57:14mais c'est l'équilibre
57:16c'est le pari
57:18c'est un pari qui est risqué
57:20c'est un pari qui est à la fois
57:22interne et externe
57:24de levier de négociation
57:26je crois qu'on a beaucoup révisé
57:28moi le premier
57:30les objectifs poursuivis par Trump
57:32et son administration
57:34les objectifs contrairement à ce que pensent les Européens
57:36il n'est pas si simpliste que ça
57:38il est pensé
57:40c'est peut-être une stratégie qui va échouer
57:42mais finalement en réfléchissant
57:44elle vaut le coup d'être tentée en début de mandat
57:46plutôt qu'au milieu ou à la fin
57:48partant en plus d'une situation économique assez exceptionnelle
57:50même si Trump ne l'admettra jamais
57:52il a quand même conscience qu'il héritait
57:54d'une situation économique plutôt bonne
57:56il nous reste une minute, qu'est-ce que ça veut dire pour l'investisseur
57:58ce no pain no gain
58:00l'idée qu'il y a un golden age
58:02qui nous attend à horizon
58:04on ne sait pas de combien de temps
58:06dans l'intervalle, il faut se préparer à quoi ?
58:08alors à court terme
58:10il y a un désordre très important dans les marchés
58:12il y a des rebalancements massifs
58:14dans les portefeuilles, il y a une défiance
58:16qu'on voit, la hausse des volatilités
58:18la hausse des spreads
58:20c'est-à-dire que même sur le crédit, le financement du crédit américain
58:22il y a une défiance
58:24la hausse de l'aversion au risque
58:26il y a des dégagements de position
58:28et à court terme
58:30les entreprises américaines sont tapées
58:32des entreprises comme Nike
58:34comme Apple
58:36souffrent énormément
58:38et donc le marché peut aller
58:40clairement, assez facilement
58:42en bear market
58:44même sur le S&P 500
58:46donc à court terme, plutôt de la prudence
58:48ce qui est quand même positif
58:50pour l'instant
58:52c'est que dans cet environnement, il y a une baisse du dollar
58:54une baisse des taux, du pétrole
58:56et du pétrole, donc il y a des facteurs
58:58qui sont positifs
59:00des facteurs de relance
59:02des stabilisateurs automatiques
59:04et cela devrait quand même
59:06pouvoir permettre
59:08de soutenir les bourses, mais pas tout de suite
59:10Bon, on est dans
59:12cet entre-deux, effectivement
59:14au lendemain de ce Liberation Day
59:16merci beaucoup Jean-Jacques, merci d'avoir été
59:18avec nous pour évoquer cette situation de marché
59:20avec l'aide des outils d'IA
59:22et de Gen AI, notamment
59:24que vous manipulez, que vous utilisez
59:26chez AI for Alpha, vous êtes consultant indépendant
59:28Jean-Jacques Oana, qui était avec nous l'invité
59:30de ce dernier quart d'heure de Smart Bourse