SMART BOURSE - Emission du jeudi 3 octobre

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Jeudi 3 octobre 2024, SMART BOURSE reçoit Andrew Etherington (Head of Multi-Asset Total Return, AXA IM) , Nicolas Forest (Directeur des investissements, Candriam) , Franck Sabbah (Responsable du développement AM en Europe, Berenberg) et Anthony Morlet-Lavidalie (Économiste, pôle Macroéconomie-Conjoncture, Rexecode)

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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart4Change pour rester
00:12à l'écoute des marchés chaque jour à 17h en direct si vous nous suivez à la télévision
00:17via vos box, émission que vous retrouvez chaque soir en replay sur bsmart.fr ou encore
00:22en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:24Au sommaire de cette édition ce soir, des marchés toujours un peu fébriles au démarrage
00:30de ce mois d'octobre avec bien sûr le facteur géopolitique qui rajoute une couche d'inquiétude
00:36parmi les sujets du moment, les investisseurs sont particulièrement attentifs depuis quelques
00:41jours maintenant aux réactions via les marchés pétroliers, je parle bien sûr aux réactions
00:46face au risque d'escalade et de tensions accrues au Moyen-Orient, le pétrole qui reste
00:51quand même plutôt bon marché, on va le dire, autour de 75 dollars pour le baril
00:55de Brent mais effectivement la tension est persistante depuis quelques jours de ce point
00:59de vue là, on voit des rendements obligataires qui se sont légèrement retendus sur la partie
01:04longue également avec un disant américain entre 3,80 et 3,85% et puis un petit retour
01:10de stress sur les actions, on voit aujourd'hui une baisse d'un peu plus de 1% pour les actions
01:15européennes avec un niveau de volatilité sur le marché américain qui est remonté
01:20autour de 20 si on regarde le VIX, l'indice de la volatilité du S&P 500, vous aurez le
01:27détail effectivement de ces mouvements de marché dans un instant avec Pauline Grattel
01:32et puis à noter dans le cas particulier des entreprises le titre Bouygues qui signe aujourd'hui
01:38la plus forte baisse du CAC 40, un repli jusqu'à 5% après que Bouygues Télécom a révisé
01:45certains de ses objectifs financiers, Bouygues Télécom qui est reparti visiblement dans la guerre
01:51des parts de marché avec une nouvelle offre qui arrivera sur le marché dans quelques jours
01:55à peine mais qui devrait peser sur les objectifs financiers qui avaient été fixés pour la division
02:00Télécom du groupe Bouygues, là aussi les détails de Pauline dans un instant, discussion bien sûr
02:04avec nos invités de marché autour des trois histoires clés du moment, la baisse des taux
02:08des banques centrales à commencer par le rythme que la Fed pourra donner à ce cycle de baisse
02:13de taux, le pétrole bon marché, est-ce que ça reste là aussi quelque chose d'un point d'appui
02:18on va dire pour les investisseurs dans ce moment de ralentissement macroéconomique et puis
02:22l'histoire nouvelle de la relance chinoise ou en tout cas de ce plan de soutien qui a été dévoilé
02:27ces derniers jours par les autorités chinoises que ce soit les autorités monétaires ou budgétaires
02:32discussion avec nos invités de planète marché dans un instant et dans le dernier quart d'heure
02:35de Smart Bourse nous nous intéresserons au marché des small et mid cap nordiques, nous prendrons
02:40d'ailleurs l'exemple précis du cas suédois, quelles sont les caractéristiques de ce marché
02:45suédois, nous en parlerons avec un spécialiste de ce segment, le responsable du développement de
02:50Berenberg en France, notamment Franck Sabat qui sera avec nous en plateau à partir de 17h45
02:56Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, Pauline Grattel nous rejoint pour
03:10nous livrer les infos clés du jour sur les marchés, bonsoir Pauline, c'est le sujet immédiat pour les
03:15investisseurs l'escalade de tensions au Moyen-Orient qui freine évidemment un petit peu l'appétit pour
03:21le risque aujourd'hui, oui sur les marchés actions européens la tendance est dans le rouge pour la
03:26quasi totalité des grands indices, le CAC 40 perd plus de 1% et repasse sous les 7500 points sur fond
03:32de crainte d'escalade du conflit au Moyen-Orient, sur le marché obligataire le rendement de l'obligation
03:37allemande à 10 ans remonte entre 2,10 et 2,15%, le rendement de l'obligation française de même
03:43échéance se situe au-delà des 2,90%, côté américain le rendement de l'obligation à 10 ans est au-delà
03:49de 3,80%, bon les cours du pétrole qui ont fortement réagi évidemment depuis 48 heures
03:56maintenant qui se stabilise on va le dire aujourd'hui à des niveaux qui restent encore des
04:01niveaux bon marché, je le disais le baril de Brenne tourne entre 75 et 76 dollars aujourd'hui, oui
04:06Total Energy continue d'en profiter et gagne plus de 1% au cours de la séance, en revanche le secteur
04:12automobile lui ne parvient pas à se relever à la suite de multiples avertissements, Stellantis cède
04:17encore plus de 3% après que le directeur général a déclaré qu'il est trop tôt pour confirmer le
04:23dividende de 2025, dans son sillage Renault recule de 2%, Carlos Tavares en visite à Sochaux a qualifié
04:30de pure spéculation l'idée d'un rapprochement entre Stellantis et Renault. Du côté des publications
04:36macro, les investisseurs en préconnaissance, des enquêtes de conjoncture, les PMI service pour la
04:41zone euro ainsi que les prêts à la production industrielle pour la zone euro. Oui donc commençons
04:45par le PMI service qui ressort supérieur aux attentes pour la zone euro à 51,4 après 52,9 en
04:51août, le PMI composite lui aussi est supérieur aux attentes et s'établit à 49,6 après 51 le mois
04:58précédent, les prix à la production industrielle de la zone euro pour le mois d'août progresse de
05:030,6% sur un mois, sur un an il recule de 2,3%, enfin aux Etats-Unis l'ISM service ressort largement
05:11supérieur aux attentes à 54,9 contre un consensus de 51,7 et après 51,5 au mois d'août. Et puis c'est
05:19la semaine de l'emploi on le rappelle aux Etats-Unis avec les inscriptions hebdomadaires au chômage qui
05:24ont été publiées ce jeudi. Oui en amuse-bouche du très attendu rapport sur l'emploi qui sera
05:28publié demain, les inscriptions sont en hausse à 225 000 contre 219 000 la semaine dernière. Du
05:34côté des entreprises Bouygues et Lanterne Rouge du CAC aujourd'hui après que le groupe a révisé ses
05:38objectifs à la baisse. Voilà donc Bouygues revoit à la baisse ses objectifs financiers de 2026 pour sa
05:43filiale Bouygues Télécom. L'entreprise a annoncé attendre une baisse des prix moyens payés par ses
05:49clients mobiles et fait état d'une concurrence accrue depuis le deuxième trimestre de cette année.
05:53Le titre cède plus de 5% dans son sillage orange chute de 3%. Et puis en lien avec la tentation
06:00fiscale française, la baisse de Française des jeux aujourd'hui sur le marché. C'est même la plus
06:05forte baisse du SBF 120 et du SRD, moins 10% pour la FDJ qui entraîne les casinos partouche dont le
06:11titre cède 5%. D'après les échos, le gouvernement pourrait augmenter la fiscalité dans le secteur des
06:16jeux d'argent et des jeux de hasard et ce dès l'an prochain. Et demain les investisseurs donc
06:21qui vont digérer le chiffre le plus important de la planète. Oui les investisseurs ont les yeux
06:28rivés donc sur la publication du rapport officiel sur l'emploi du département du travail américain
06:33pour le mois de septembre. Partant d'un niveau de chômage à 4,2% on le rappelle aujourd'hui aux
06:37Etats-Unis. Merci beaucoup Pauline. Pauline Grattel avec nous chaque soir en ouverture de Smartbourses
06:41pour vous apporter les infos clés du jour sur les marchés.
06:53Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché. Anthony Morley
06:58la Vidalie est avec nous, économiste au sein du pôle macro conjoncture de Rex&Code. Bonsoir
07:02Anthony. Bonsoir Grégoire. Andrew Hetherington est responsable de la gestion diversifiée d'AXAIM
07:07est avec nous également. Bonsoir Andrew. Merci d'être là et merci à Nicolas Forest d'être à
07:11nos côtés également. Bonsoir Nicolas. Bonsoir Grégoire. Vous êtes directeur des investissements de Candriam.
07:16Ce sont un peu les trois histoires clés du moment j'ai l'impression Nicolas, je parle sous votre
07:20contrôle à tous les trois. Il y a évidemment l'histoire des baisses de taux et du rythme que
07:26la réserve fédérale américaine peut mettre dans ce cycle de baisse de taux. Il y a l'histoire aussi
07:31de la baisse du pétrole alors jusqu'à ces derniers jours mais l'histoire quand même d'une baisse du
07:36pétrole et d'un pétrole bon marché qui peut être perçu comme un facteur de soutien économique et
07:41puis la nouvelle histoire de la relance chinoise ou du plan de soutien à l'économie chinoise dévoilée
07:46la semaine dernière. Est-ce que ces trois amortisseurs vous paraissent des amortisseurs solides pour ceux
07:51qui s'inquièteraient d'un ralentissement économique peut-être un peu plus vif que ce qu'on pouvait
07:56espérer ? Oui en tout cas ce sont trois histoires qui sont un peu des changements en cette rentrée
08:042024 et qui changent un peu le narratif et qui pourraient être en effet à la fois des facteurs
08:10de soutien potentiellement pour la croissance et aussi vis-à-vis de l'inflation. Enfin chaque
08:15histoire est très différente et son impact sur les classes d'actifs n'est clairement pas le même.
08:19Qu'est-ce qui vous paraît intéressant dans chacune de ces histoires là puisque c'est ça
08:23dont on discute ? Bien sûr alors si on commence du côté le point clé quand même c'est l'inflation
08:28on en a tous parlé, l'hyperinflation, cette histoire elle semble vraiment derrière nous
08:32et l'investisseur a acheté assez vite finalement le fait qu'on allait revenir vers les 2% ce qui
08:39a permis et ce qui permet aux banques centrales d'être ça y est on est vraiment dans un cycle de
08:43baisse on n'est pas juste à mettre un petit doigt de pied dans l'eau on va vraiment plonger à fond
08:47dedans et donc on est sur un des cycles de baisse des taux les plus agressifs comme on a eu un des
08:51cycles de resserrement les plus agressifs et donc oui la banque centrale européenne va faire de
08:56baisse de taux en octobre et en décembre oui la banque centrale américaine va baisser les taux
09:00ça c'est vrai. Maintenant la grande question peu importe 2024 c'est 2025 et là vous avez raison de
09:06parler du pétrole c'est est-ce que la hausse du pétrole même potentiellement le plan de relance
09:11chinois est-ce que finalement ça met pas un peu bah oui un peu de fuel dans le moteur et faire
09:19redémarrer quelque part un petit peu même les entiations d'inflation à ce titre je mentionne
09:25que les entiations d'inflation à dix ans aux états unis elles ont monté de 20 points 0,20% c'est à dire
09:30qu'à un moment donné l'investisseur américain pensait qu'on allait rester toute notre vie à 2%
09:34pendant dix ans et maintenant un peu moins donc la hausse des taux que nous observons elle est surtout
09:39liée aux entiations d'inflation pas du tout aux entiations des taux réels donc oui c'est une
09:43nouvelle dynamique nous nous pensons que pour l'instant l'inflation devrait continuer à baisser
09:49nous pensons que ça favorise des baisses de taux maintenant je pense que l'histoire va pas être la
09:54même entre les états unis et l'europe donc il ya certainement un découpling dans le sens où
09:59l'europe nous sommes quand même beaucoup plus inquiets sur la croissance européenne que nous
10:03le sommes sur la croissance américaine de ce point de vue là le risque de hausse de taux en europe
10:07nous sommes beaucoup plus limités qu'aux états unis et nous pensons plutôt que toute hausse de
10:12taux est une opportunité pour acheter la duration très claire et du côté et du côté du plan de
10:18relance chinois bon je crois que vous en avez su beaucoup parler on en a tous beaucoup parlé c'est
10:21comme un gros changement puisque à la fois un plan sur le plan monétaire de baisse de taux sur le
10:28plan fiscal de relance sur le plan effectivement bancaire avec la recrétisation donc oui c'est
10:34quelque chose d'important est ce que ça va changer la phase de la croissance chinoise certainement
10:40pas ça permettra d'atteindre les 5% il ya des tendances de long terme qui sont difficiles
10:44mais enfin force est de constater qu'il y a eu un rallye monumental et que le rallye peut continuer
10:49au moins jusqu'aux élections américaines et là c'est quelque chose qu'il faut jouer sur lequel
10:53nous jouons mais c'est vrai qu'il y a des investisseurs qu'on peut être tenté de dire
10:57bah en deuxième dérivée autant jouer les actifs européens et là moi je resterai un peu plus
11:01prudent ah parce que l'europe garde malgré tout et malheureusement tous ces démons et toutes ces
11:07vulnérabilités qui font que pour revenir à votre question nos prévisions de croissance en europe
11:12sont timides sur 2025 ça sera compliqué d'avoir quoi 0 6 0 7 0 8 % de croissance avec une inflation
11:20de 2 ça reste une perspective quand même difficile on peut acheter les obligations européennes est ce
11:26qu'on a envie de prendre beaucoup d'actifs européens à risque et action ça c'est ça reste quand même
11:31un point un point de vent contraire pour nous en europe quoi je dirais que ce n'est pas juste le
11:37plan chinois qui fait qu'on va avoir des perspectives solides de croissance car l'europe
11:43a quand même beaucoup de vulnérabilité faut quand même pas tourner autour du repos l'allemagne
11:48et aujourd'hui l'homme malade de l'europe d'un point de vue économique ça c'est un vrai problème
11:52de relance de croissance et puis de l'autre côté et bien voilà aussi c'est l'aspect budgétaire et
12:00le fait qu'il faille maintenant faire certaines réformes et restrictions budgétaires et là c'est
12:04toute la question de l'élasticité et comment on peut réduire de 6,2 pour prendre un pays au hasard
12:09à 5% sans tuer la croissance et effectivement cette restriction budgétaire elle ne va pas
12:17quand même amener davantage de croissance en europe donc c'est un cocktail qui fait que la bce elle a
12:22la place pour baisser les taux te baisse maintenant et nous on pense peut-être 1% de baisse de taux
12:27en 2025 croissance quand même assez faible il faudrait vraiment de superbes nouvelles chinoises
12:34pour que la croissance soit révisée à la hausse et revenir sur nos actifs européens avec un moment
12:39de rendez-vous allemand qui sera très important à l'automne 2025 et les élections fédérales il y a
12:44aussi cet horizon alors qu'il peut être un point de blocage de la situation jusqu'à cette date là
12:50mais ce sera un point de rendez-vous important pour 2025 certainement ça sera l'homme de malade
12:53de l'homme malade de l'europe comme vous dites est capable de rebondir au moins ce modèle qui
12:59consistait quand même à fabriquer avec de l'énergie pas cher et vendre des chinois ce business
13:04modèle là il est fini donc quel nouveau business modèle et comment en effet retirer la croissance
13:09européenne c'est un point en tout cas à surveiller fed chine pétrole qu'est ce qui vous intéresse
13:15dans ces histoires là andrew bah tout nous intéresse évidemment si on prend en premier le fed
13:22on reste persuadé comme en début de l'année que le marché est trop agressif donc ce que le fed a
13:31besoin de faire cette année en ayant dans le début d'une normalisation des taux à une période
13:38exceptionnelle donc je comprends leur besoin de normaliser les taux à court durée mais pour le
13:46reste les états unis reste sur un très bon vigueur de croissance à 3% le chômage cité à 4,2 qui n'a
13:54pas l'air de d'accélérer des dégradés et depuis qu'ils ont baissé les taux de 50 bp il y a 15 jours
14:01on entend le discours a déjà changé le discours même de paul devient plus plus confortable avec
14:08le niveau de croissance et que même s'ils avaient remis le fait put dans dans l'esprit des marchés
14:17c'est probablement pas vraiment nécessaire actuellement pour l'europe c'est pas pareil
14:23mais sur la fête oui sur la fête vous dites parce que elle même la fête dans ses projections
14:28montre quand même un chemin de baisse de taux à un rythme assez soutenu au moins sur les 12
14:35prochainement c'est une pondération de leur de leur avis d'accord et donc j'ai de la dispersion
14:41autour de ce scénario là fait on a entendu beau monite juste hier pour dire que on ne voit pas
14:46vraiment la réalité réquis les baisses des taux immédiates beaumont a été dissidente lors du
14:52dernier fomc sur l'idée de baisser les taux de 50 points même ceux comme d'adelaide l'ex de new
14:57york qui j'enliste aujourd'hui donc il a des gens quand il dit des choses intéressantes mais même
15:02lui qui avait demandé réclamait des baisses des taux d'urgence au mois d'août a dit hier peut-être
15:08il est allé un petit peu trop loin et on n'a pas besoin donc mais ça c'est très bien pour l'économie
15:13l'économie se comporte bien s'il y a moins des baisses des taux je vois pas pourquoi ça devrait
15:18atteindre le comportement le momentum sur les actifs risqués qu'ils sont toujours bien orientés
15:25et pour de bonnes raisons comment vous voyez l'histoire pour la banque centrale européenne
15:28alors si c'est une histoire qui risque de diverger encore un peu plus c'est clair que le ce qu'on
15:33a ce qu'on témoigne aujourd'hui c'est qu'il y a une divergence clivant entre nous et les états
15:38unis encore une fois et le risque c'est qu'on se renoue avec une période de déflation on est à
15:431,8 de l'inflation actuellement avec un momentum qui est négatif donc qu'est ce qu'ils attendent
15:51le baisseux pour baisser les taux à la prochaine réunion oui mais 25 bp qu'est ce que ça va faire
15:57il faudrait que la bcf à 50 le 17 octobre et que la fête peut-être ne fasse que 25 le 6 et 7
16:03novembre je crois que il faudrait que les rôles se renversent ce qui va se passer c'est que j'ai
16:08eu personne à me tordre sur le premier baisse j'avais pas besoin de faire cinq ans je comprends
16:13le besoin de normaliser les taux mais le marché n'a pas mal pris très bien pris mais les taux
16:20les taux longs ils sont plus élevés aujourd'hui à ce moment là pour l'europe c'est plutôt une
16:25question d'urgence et on voit ça pour l'europe continentale mais pour l'europe ex donc grand
16:30bretagne on a constaté aussi que ils commencent à comprendre qu'il y a un peu d'urgence à mettre un
16:37peu de fil dans le système et c'est pas un monde remonté des cours de pétrole de 62 à 75 qui
16:45devrait leur faire peur parce qu'on est on est au bout de gouffre ainsi à de la croissance et
16:50détruire je suis même pas sûr l'état allemand ils ont abandonné l'idée d'un target de croissance
16:56c'est à dire oui c'est un peu contre les chinois c'est on dit bah on y en a pas rien on va pas
17:01avoir les chiffres bon comment vous voyez l'histoire bah parlons banque centrale et voilà l'idée d'un
17:07peut-être d'un découplage des politiques monétaires à un certain moment est ce que c'est ce qu'on peut
17:12envisager quand on regarde ça avec un regard d'économiste anthony mais pour revenir sur les
17:17trois points donc fait pétrole chine sur la fête je pense qu'il y a quelque chose qui n'est pas
17:21forcément pricé c'est le fait que la fête pourrait soutenir davantage l'économie parce qu'il faut pas
17:25oublier que la croissance américaine c'est quand même le levier numéro un pour garantir la
17:30soutenabilité de la dette américaine on va quand même peu importe le président qu'on aura en novembre
17:34des déficits publics très important autour de 7 points de PIB cette année probablement l'année
17:38prochaine également le meilleur levier que vous avez pour assurer à vos détenteurs de dettes
17:43que vous êtes toujours soutenable c'est d'avoir une croissance dynamique donc il est possible que
17:47la fête ne laisse même pas atterrir l'avion et donc pour ça il faut baisser les taux et donc pour
17:50ça il faut assez vite et assez fort voilà honnêtement c'est vrai quand on regarde les tensions sur le
17:54marché du travail ça va pas inciter le prochain exécutif américain à limiter les dépenses
18:01clairement et puis le deuxième point j'étais très frappé de la révision qu'il y a eu du PIB américain
18:06et de toutes ses composantes finalement il y a eu plus de consommation encore que prévu plus
18:10d'investissement plus de tout et donc au départ n'y a été révisé aussi j'ai vu à la hausse
18:14finalement les tensions inflationnistes au regard de la demande qu'on a eu elles n'ont pas non plus
18:19été si intenses que cela donc ça veut dire que le risque de nouveau qu'on ait une inflation qui soit
18:23durablement plus élevée que 2% peut-être plus faible que ce qu'on avait anticipé jusqu'alors
18:27donc ça ça donne aussi un peu de crédibilité à l'idée que la fête pourrait aller un peu plus
18:31vite sur le pétrole on a un marché qui est bien bien approvisionné du point de vue de l'offre
18:37ouais donc là il n'y a pas trop de sujets quand même il y a eu quelques petites tensions liées au
18:40moyen-orient là sur le prix mais je crois que 70 c'est un bon point d'équilibre et surtout faut
18:43comprendre que la demande elle est pas dynamique pour une raison essentielle c'est qu'on a une
18:47croissance mondiale qui tient on tourne autour de 3 en ce moment de régime de croisière mais c'est
18:51une croissance qui est tirée par les services on a un pmi manufacturier mondial qui a 48 8 donc
18:55une industrie mondiale surtout l'europe est très déprimé mais qui globalement est assez peu
18:59dynamique ça veut dire quoi ça veut dire qu'on a un commerce international en bien qui lui
19:03également croit beaucoup moins vite que le pib élasticité autour de 0 5 0 6 c'est même un peu
19:08inférieur à ce qu'on avait par rapport à la décennie précédente donc on a globalement assez
19:12peu de tensions sur la demande de pétrole parce que l'activité vient pas du tout de la dynamique
19:16manufacturière et des échanges de pmi manufacturier mondial qui a 48 8 exactement alors que les
19:21services sont beaucoup plus élevés on voit bien que dans la plupart des pays même les états unis
19:24c'est effrayant de constater que c'est un des pays qui a la croissance la plus forte des développés
19:29alors qu'il ya un taux d'ouverture donc aux échanges mondiaux qui baisse donc ça va un peu à
19:34l'inverse de l'idée que normalement pour avoir une croissance dynamique faut s'ouvrir au monde les
19:38états unis en l'espace de dix ans ils ont perdu six points de taux d'ouverture et c'est une des
19:42économies les plus dynamiques des pays développés c'est quand même quelque chose qui n'est pas
19:45complètement intuitif et sur la chine est ce que le plan de relance est suffisant et surtout va dans
19:50le bon sens dans le bon sens oui suffisant c'est pas sûr trois types de mesures elles ont été à
19:55la fois monétaire réglementaire et budgétaire ce qui me semble très important c'est d'une part
20:00le fait que le gouvernement a conscience des risques qui pèsent en chine notamment financiers
20:04et en train de transférer progressivement le risque des collectivités et de tous les fonds
20:09qui était relativement fragile vers le gouvernement central et vers la banque centrale et ça c'est
20:13quand même plutôt une bonne nouvelle puisque ça limite le risque on va dire de crise financière
20:18ou en tout cas de stress financier très important dans le en chine et l'autre point donc c'est
20:22évidemment qu'il ya un volet budgétaire qui est quand même important ça va être 150 milliards
20:25injectés alors il faudra voir comment mais ça va là également plutôt dans le bon sens en 2024 il
20:31faut quand même pas s'attendre à des effets mirobolants là la croissance elle est déjà joué
20:34ils vont annoncer cinq mais feront pas cinq la réalité c'est qu'en fait la croissance chinoise
20:37elle est plutôt autour de 4 par contre ce qu'ils vont faire c'est avoir une cible en 2025 qui sera
20:43probablement autour de 4 et demi mais la croissance effective elle sera plus élevée et ça c'est
20:47quelque chose qui est historique en chine c'est que la chine lisse la croissance dans le temps
20:50donc quand on a des périodes de creux très souvent surestime sa croissance mais dans les périodes de
20:54rebonds elle a sous-estimé un peu de telle sorte que le PIB il est jamais surestimé en niveau mais
20:58en revanche le cycle conjoncturel lui est lissé et donc ce qui est possible c'est qu'on voit les
21:02effets vraiment en 2025 là à court terme sur la croissance il ya eu des effets sur les marchés
21:06mais il n'y aura pas d'effet sur la croissance à très très courte est-ce qu'il y a une porte
21:09ouverte pour que la chine en remette on fasse plus peut-être modulo le résultat de l'élection
21:14présidentielle américaine c'était intéressant de les voir quand même dégainer ce package à
21:18quelques semaines de l'élection américaine est-ce qu'il ya une vision stratégique de se dire je me
21:24aide j'ai un peu avant le 5 novembre ou est-ce qu'on est déjà dans une forme de nécessité urgente qui
21:30pourrait avoisiner la panique anthony alors il est possible que la chine aille plus loin pour une
21:34raison c'est que malgré des exportations qui vont progresser cette année en volume j'insiste bien
21:38pas en valeur de 8 à 10 % malgré ça ils vont pas atteindre leur cible de croissance ce que vous
21:43disiez malgré un excédent colossal qui vont se réaliser cette année donc une contribution du
21:46commerce extérieur aux pipes très important ça suffira pas donc ça veut dire qu'il faudra de la
21:50demande intérieure en 2025 pour faire la croissance et de ce point de vue là tant que c'est pas
21:54suffisant probablement ils auront plus loin ils vont pas laisser l'économie ralentir infiniment
21:58et surtout ils veulent que le marché immobilier se stabilise il a quand même été bien purgé on a
22:02des prix qu'ont déjà bien baissé selon les villes on est entre moins 15 mais moins 20% donc ça y est
22:07il ya quand même une bonne purge ça veut pas dire qu'on a plus de logements mais en tout cas on est
22:12au stade où c'est le moment de le stabiliser on a été bien loin maintenant voilà il faut redonner
22:17un peu de dynamique à ce marché là et éviter qu'on ait encore toutes les métriques qui baissent
22:21quoi ce que ce soit les mises en chantier les investissements qui continuent pour l'instant de
22:24reculer ça ils veulent que on touche le plancher je pense qu'ils y arriveront les mesures honnêtement
22:29sont à peu près bien calibrés sans être non plus démesuré exactement le gouverneur de la banque
22:36centrale chinoise a dit nous voulons assurer une croissance stable de l'économie chinoise et un
22:41rebond modéré des prix complètement la modération sortir de la déflation parce que si ça fait cinq
22:47trimestres consécutifs que le déflateur du PIB est en recul sur un an. Nicolas vous disiez tout à
22:51l'heure que le marché était peut-être allé un peu trop loin sur l'inflation ou en tout cas sur
22:57l'idée d'une inflation à 2% pendant dix ans et qu'on voyait des break-even là qui remontaient
23:01depuis quelques jours est-ce que c'est un risque devant nous effectivement une Fed qui structurellement
23:07doviche et pour des raisons peut-être multiples irait un peu trop loin un peu trop vite un peu
23:13trop fort dans les baisses de taux une Chine qui serait capable d'en remettre un peu à un moment
23:17est-ce que ça ramène une histoire ou un risque inflationniste en 2025 ?
23:23C'est pour moi la question la plus très bonne question et une question super importante pour
23:28les actifs risqués puisque quelque part c'est quand même ça qui peut potentiellement faire
23:32dérailler les actifs risqués il faut regarder pays par pays du côté européen moi je ne le crois
23:38pas je pense que la croissance est durablement affaiblie et je vois pas vraiment des perspectives
23:43que grosses tensions inflationnistes je pense que ce débat là au sein de la banque centrale
23:47européenne il est quand même... Les salaires enfin le taux de chômage au plus bas 6,4 % la
23:51question des salaires pour ça tout ça va s'effacer vous dites assez vite ? Moi je trouve que oui clairement
23:55je pense que le chemin est ouvert pour que la banque centrale... Pour l'instant on ne licencie pas il n'y a pas de
23:58licenciement net enfin je veux dire on est toujours les chefs d'entreprise... Oui mais les tensions
24:03salariales on voit quand même que les différentes composantes d'inflation sont plutôt bien
24:07orientées. Du côté américain moi je pense que l'éléphant dans le magasin de Portland ce sont
24:13les élections américaines et je pense que pour moi on en parle un peu moins on en parle mais ça
24:21reste pour moi le sujet clé c'est ce que je dis depuis toute l'année. Ca peut changer la
24:25phase du marché pour 2025 ? Et bien pour moi pour rapport à votre question sur l'inflation je pense
24:31que Donald Trump est inflationniste il est foncièrement inflationniste. Donald Trump ce sont
24:38des baisses d'impôts supplémentaires donc davantage de croissance c'est potentiellement
24:43des tarifs supplémentaires notamment contre la Chine et l'Europe donc plus d'inflation et c'est
24:48aussi des mesures à voir s'il en est capable anti migrants et qui va sévèrement porter un coup là
24:55dessus ce qui est aussi inflatoire donc aujourd'hui très compliqué de savoir où est-ce qu'on en est
25:00effectivement Kamala Harris il semble quand même aujourd'hui être quand même aussi bien orienté
25:06mais on sait comme les élections américaines peuvent se jouer à pas grand chose et donc on est
25:09quand même à un moins à peu près des élections américaines. Une victoire de Trump c'est négatif
25:15actif risqué ? Je pense qu'une victoire de Trump est clairement un risque pour l'inflation je pense
25:20que ça ramène les break-even à l'inflation à la hausse et je pense... Et donc pas bon pour le marché
25:25action ? En tout cas... Parce qu'en 2016 il n'a pas été mauvais pour le marché action Trump. Il y a eu quelques
25:29heures qui ont été mauvaises, plus compliquées. Je pense que pour l'exceptionalisme américain ça sera
25:34encore favorable parce que somme toute comme on l'a dit tout à l'heure les Etats-Unis d'Amérique
25:39se portent bien et je pense qu'avec davantage de baisse d'impôts ce sera quand même sans doute
25:44plus positif. Maintenant pour des actifs risqués européens oui c'est compliqué. Je pense que Trump
25:50président des Etats-Unis avec une administration parce qu'il faudra voir évidemment si l'administration
25:55suit ce qui est comme un scénario qui aujourd'hui pas le plus probable parce qu'il faut aussi qu'il
25:58ait le congrès avec lui. S'il implémente ce qu'il dit oui c'est quand même potentiellement plus
26:04d'inflation et donc un repricing de ce côté là c'est un modèle économique sectoriel sur les actions
26:10c'est plus la même chose, c'est plus la même limonade et donc c'est par rapport à la question
26:15et votre question sur l'inflation, pour moi c'est Trump qui fait la différence. Malheureusement du
26:19côté européen aujourd'hui pour moi le risque c'est quoi ? C'est qu'on retombe dans les affres de la
26:24désinflation dans lequel nous étions il y a quelques années et qui posera un autre débat.
26:28Sur l'histoire américaine de 2025 je vous voyais acquiescé Andrew.
26:32Ouais je suis d'accord avec Nicolas en fait les effets qu'on a eu la dernière fois qui
26:36était porteur pour les actions américains ont du mal à se reproduire cette fois-ci parce que
26:41d'abord ça serait une administration si Trump y passe il aurait les deux chambres, c'est la
26:47vague, si Trump l'emporte vous pensez que le risque de vague rouge est plus important qu'un risque de
26:53vague bleue démocrate en cas de victoire de Harris ? C'est quasi certain que s'il y remporte la
26:59Maison Blanche il emporte les deux chambres. Il sait comment ça marche que la dernière fois il n'avait pas le
27:05moins d'idées, il est organisé pour. Donc les chocs vont être brutales je crois pour l'économie et
27:13dans tout cela je ne vois pas avec un mouvement inflationniste avec les taux réels qui vont
27:18certainement passer au delà de 2% de nouveau et c'est là, on avait réestimé là où il y a le
27:24point difficile pour les actifs risqués mais c'est clairement à partir de 2022-2025 et là je crois
27:30que ça pourrait atteindre très vite et pour là avec les tarifs qui vont être beaucoup plus efficaces
27:36cette fois-ci et c'est un taxe inflationniste pour tout le monde. L'exceptionalisme
27:44ça va perdurer, les treasuries ça va être toujours la référence, pour l'instant ça ne va pas
27:49changer malgré les diversifications qui étaient faites depuis quelques années avec l'or qu'on a
27:54vu depuis un an surtout mais ça va être compliqué donc les taux, les treasuries plus hautes, on ne peut
28:02pas échapper à ça en Europe malheureusement malgré la déflation on a, il y a un bêta, ça va être
28:07moins qu'auparavant mais il va y avoir, on devrait prendre cher. C'est bien dit, c'est bien dit Andrew.
28:15Le marché, le price un peu, beaucoup, pas du tout parce que j'allais dire avant que Kamala Harris
28:23soit désignée remplaçante de Joe Biden, il n'y avait pas de match entre Biden et Trump du point
28:28de vue du marché, on parlait beaucoup des Trump trades, ça se mettait en place dans le marché
28:32aujourd'hui est-ce que le marché est beaucoup plus neutre ? Il est plus neutre et il ne devrait probablement
28:38pas y être si on était un peu fantasiste parce que par rapport à le match avec Clinton elle avait
28:44beaucoup plus d'avance qu'Harris aujourd'hui, elle a perdu. Par contre on voit que sur les derniers
28:50sondages dans le vote populaire qui n'est pas le plus important mais c'est indéquatatif, elle lui
28:56faut je crois deux millions cinq plus de votes. Elle a l'air d'y être mais après c'est
29:01commencé à se distribuer parce que c'est pas la peine les avoir en Californie.
29:05Mais il semble que Wisconsin, Pennsylvania, ils sont en jeu.
29:12Après je me souviens du temps où la Floride était démocrate aussi, ça change parfois pour la Californie, peut-être pas encore.
29:18On s'en rappelle quand le parti républicain était républicain aussi.
29:24Si Trump perd, comment le parti républicain va se recomposer après une défaite ?
29:32Est-ce qu'il revient à quelque chose de plus traditionnel ou est-ce qu'il migre encore un peu plus vers le trumpisme ?
29:40En Grande-Bretagne, comment est-ce qu'ils se comportent ? Après ils ont déjà changé de comportement et d'aller plus à droite si on veut.
29:49Mais de perdre le pouvoir, est-ce qu'il devient de plus en plus rancunieux ?
29:54Ça a l'air d'être en Grande-Bretagne, c'est le cas.
29:57Aux Etats-Unis, est-ce qu'il y a une partie, les anciens républicains, ils arrivent à reconstruire la partie ?
30:03Ils ne sont plus dedans donc est-ce que c'est le temps pour un troisième parti ?
30:07Quand on va parler de la France dans un instant, je veux bien que vous me parliez de votre pays, de l'Angleterre, du Royaume-Uni.
30:11Où est-ce qu'on en est là ? Il arrive en juin, Keir Starmer, ça fait trois mois.
30:17Entre son arrivée en juin qui avait été saluée par le marché, il y avait de la visibilité.
30:23Après les années conservateurs, on retrouvait en plus un Labour qui avait évacué les personnes et les sujets les plus extrêmes.
30:33Le marché était assez enthousiaste.
30:36Ce n'est pas que le travailliste à l'époque, comme avec Blair, avait remporté les élections.
30:41C'est les conservateurs qui les ont perdus parce que l'extrême-droite ou la partie négationniste de ce qui était tout avant a pris le pouvoir sur le parti conservateur.
30:50Ils les ont décimés dans les élections parce que le parti de travaillistes, ils ont passé de 32 à 34 %.
30:56Ils sont stables.
30:57Par contre, ils ont la plus grande majorité.
31:00Je crois que c'était un peu trop tôt pour le saluer.
31:03Par la suite, ils ont, comme d'habitude, dévoilé que l'état des finances n'était pas du tout ce qui était vendu par le parti précédent.
31:11C'est compliqué.
31:12Je crois que le sterling va en prendre cher parce que la Banque centrale doit baisser les taux.
31:19Il nous a dit qu'il serait prêt à faire un peu plus vite, peut-être, gouverneur Bailey.
31:23Par le budget qui va arriver en octobre, hausse des taux, hausse des impôts, ça va être difficile pour la population.
31:30Donc, ils vont baisser les taux.
31:32En contrepartie, qui est bon pour le FTSE, mauvais pour le sterling.
31:36On verra pour les guildes.
31:37C'est nuancé pour les guildes parce qu'ils vont en avoir beaucoup plus pour tout le monde.
31:40Partant du laboratoire incroyable qu'est le Royaume-Uni, venons-en à la France, Anthony.
31:46Non, mais ma question, c'est est-ce que là, on est dans une émission marché ?
31:49Donc, moi, je me mets à la place des créanciers, de ceux qui détiennent de la dette française
31:53et ceux qui ont encore acheté 12 milliards d'OAT ce matin avec des échéances long terme en 10 et 30 ans.
32:00Est-ce que la France ou est-ce que le gouvernement de Michel Barnier parle correctement à ces créanciers aujourd'hui ?
32:07Alors, c'est difficile à dire parce qu'il n'y a pas de papier allemand, il n'y a pas de papier néerlandais.
32:12Donc, honnêtement, vous n'avez pas beaucoup le choix.
32:15Vous n'avez pas beaucoup le choix, c'est-à-dire que si vous voulez du papier zoneuro en grande quantité
32:18sur des pays quand même importants, relativement stables, qui ont une bonne structure institutionnelle,
32:23même si à la vacille, il y a un petit peu qu'il y a eu de l'incertitude, vous devez acheter de la France.
32:27Ce n'est pas pour ça qu'il faut mal parler à nos créanciers ?
32:29Complètement. Et surtout, là, on rentre dans une phase où on va devoir consolider le budget.
32:33On ne sait pas faire. Donc, on va devoir apprendre.
32:36On ne parlait pas d'hausses d'impôts. En tout cas, c'est la politique Macron.
32:39On va finir par faire un tiers hausse d'impôts, deux tiers baisse de dépense.
32:42Évidemment, on trouve toujours facilement où faire les hausses de fiscalité.
32:45C'est toujours beaucoup plus compliqué du côté de la dépense. Mais là, c'est nécessaire.
32:49Pour être honnête, je ne m'inscris pas dans le discours qui consiste à dire
32:52que si on consolide le budget, il y a un risque sur la croissance.
32:55Il faut regarder ce qui s'est passé. Là, on a laissé filer le déficit.
32:58Zéro impact sur la croissance positive. Enfin, il n'y a pas d'impact positif sur la croissance.
33:01Oui, c'est ça. On n'a pas eu beaucoup plus de croissance que ce qu'on aurait eu sans ce déficit supplémentaire.
33:06Les prix de croissance sont très clairs.
33:09Pourtant, on a un déficit qui est 1 à 2 points supérieur.
33:12On peut consolider, surtout si on consolide aux bons endroits.
33:15Je ne vais pas forcément me faire que des amis en disant ça,
33:18mais en désindexant quand même partiellement ou totalement les pensions,
33:21ce sont des grosses économies.
33:23Les retraités ont un taux d'épargne excessivement plus élevé que la moyenne de la population.
33:26Ça fait assez peu de dommages à la consommation.
33:29Pour le coup, là, on réduit vraiment les dépenses significativement.
33:32On en voit un message très clair.
33:34Il me semble que c'est un des leviers, par exemple, à activer.
33:37Pour 6 mois.
33:38Mais je pense qu'il va falloir aller plus loin.
33:40Le sujet est compliqué.
33:41Parce qu'en plus, comme les retraités sont quand même la population qui votent le plus,
33:46qui se mobilisent le plus aux urnes, qui ont tendance à voter en plus pour le gouvernement en place,
33:50c'est très difficile de taper son électorat.
33:52Mais en tout cas, il me semble que c'est une des voies à considérer
33:55puisque sur les hausses d'impôts, il faut être honnêtement assez prudent.
33:58On a déjà une fiscalité.
33:59La limite arrive vite.
34:01On vient de sortir une étude ce jour, justement,
34:03sur la fiscalité des entreprises manufacturières en France
34:06en montrant que depuis 2017, effectivement,
34:08on s'est un peu normalisé par rapport à la moyenne européenne.
34:11Mais on reste bien supérieur.
34:12Donc, on a toujours un problème de compétitivité en France
34:15lié à notre surfiscalité sur l'industrie.
34:17On ne peut pas parler de réindustrialisation
34:19et en même temps, remettre une couche ou en tout cas repartir dans l'autre sens.
34:22On devait supprimer les taxes sur la production, c'est ça ?
34:26Oui, la CVE, etc.
34:28Alors évidemment, on peut se dire quand même qu'il y a un peu de stabilité fiscale.
34:31On ne peut pas de nouveau faire des baisses d'impôts,
34:33mais au moins de la stabilité et un peu de visibilité pour les chefs d'entreprise.
34:37On a fait une enquête RECSECODE, BPI France, justement,
34:40pour essayer de voir si c'est un impact, l'incertitude politique sur les entreprises.
34:44Donc là, c'est des PME et des ETI.
34:46Et pour plus de 50%, elles déclarent que c'est un impact fort, cette incertitude.
34:50Et on a 20% des entreprises qui déclarent annuler des investissements
34:54et annuler des embauches.
34:55Ce n'est pas rien du tout.
34:56On parle quand même...
34:57Pour l'instant, on a du mal à estimer concrètement
34:59ce que ça a comme impact sur la croissance au T3, au T4.
35:02Mais je pense qu'on n'est pas à l'abri de quelques mauvaises surprises quand même.
35:05Et dans ce contexte-là, Anthony, je reviens à la Banque Centrale Européenne.
35:09Mais je veux dire qu'il y a une nécessité pour la BCE de baisser les taux
35:14et de le faire peut-être le plus vite et le plus fort possible, j'entends.
35:18En revanche, face à ce genre d'incertitude, d'instabilité, pourquoi pas politique,
35:24il ne faut pas non plus trop attendre de ces baisses de taux
35:26sur le plan de la conjoncture, de l'amélioration, etc.
35:29Effectivement, je pense que la BCE devrait aller beaucoup plus vite.
35:31Parce qu'on va lui faire peser beaucoup de poids sur les épaules, la BCE, comme à chaque fois.
35:35Elle est un peu toute seule parce qu'on a une politique budgétaire en Europe
35:37qui est quand même sacrément curieuse.
35:39On a des excédents monumentaux partout qui sont localisés dans certains pays.
35:42Des pays qui aujourd'hui ne sont plus en croissance.
35:44À la limite, on pouvait se dire, j'utilise pas mes excédents
35:47quand moi-même je surperforme la zone euro.
35:49Contracyclique, oui.
35:50Aujourd'hui, quand je suis justement quand même l'homme malade de la zone euro,
35:53quand je m'appelle l'Allemagne, c'est très étonnant
35:55de ne pas mettre un peu plus de budget sur la table.
35:57Début des années 2000, la France et l'Allemagne, c'était le même taux d'endettement, 60%.
36:01L'Allemagne, aujourd'hui, c'est 65, elle est même en train de converger à 60.
36:04On est à 110.
36:05On verra si les élections fédérales en 2025 en Allemagne
36:08permettent de faire sauter la règle d'or.
36:10Complètement.
36:11Mais surtout, France-Allemagne, c'est très difficile de se parler
36:13quand il y a eu un tel effet ciseau.
36:14Mais c'est pareil sur les balances commerciales.
36:16On a considérablement divergé.
36:17Alors que début des années 2000, on est tous les deux excédentaires.
36:20Donc, on est des pays qui avons profondément...
36:22La zone euro a profondément divergé, en tout cas ses membres.
36:24Et ça devient de plus en plus difficile d'avoir un discours apaisé
36:26puisqu'on n'a pas les mêmes objectifs, pas du tout les mêmes.
36:29Avoir un discours porteur et progressiste devient vraiment très compliqué.
36:33Qu'est-ce qu'on peut dire de l'attitude du marché à ce stade
36:36vis-à-vis de la France, spécifiquement ?
36:39Wait and see.
36:41On s'était vu quasiment au lendemain de la dissolution, je crois.
36:43Oui, c'est ça.
36:44Nous, on avait shorté les OAT, 75, 80.
36:49On reste à ce niveau-là.
36:51Donc aujourd'hui, le marché, il est wait and see, il attend.
36:55Je pense qu'il faut considérer que si le gouvernement en place
37:00fait cette amélioration du déficit, qu'on va être à 6, 6,2
37:07et qu'il arrive à 5,5, quelque chose comme ça,
37:12et que le gouvernement est en place,
37:15je pense qu'on peut être sur un niveau de spread assez stable.
37:18Par contre, il y aura les agences qui vont agir, Moody's.
37:21Le rating AA+, c'est un peu élevé.
37:24C'est quoi l'écart de rating entre la France et l'Espagne,
37:26puisqu'on est au même niveau de taux ?
37:29On est plusieurs croix au-dessus de l'Espagne.
37:32La France peut aller à un single et plus.
37:35Ça, c'est une première possibilité.
37:37Et après, la réalité, c'est que la France est une mauvaise élève de la classe européenne.
37:40Donc est-ce que la France mérite un taux 0,50% plus bas que l'Italie ?
37:46À voir.
37:49Donc le prochain à nous remonter dans le peloton, c'est l'Italie ?
37:52C'est le risque.
37:55Ça va vite, le spread était deux fois plus élevé il y a encore six mois entre la France et l'Italie.
38:00On verra.
38:01Mais pour l'instant, les investisseurs, vous avez parlé de l'adjudication,
38:03c'est quand même plutôt bien passé.
38:05Le spread reste stable.
38:06C'est quoi les prochaines étapes ?
38:08C'est les agences de notation avec Moody's.
38:10Et après, quand le gouvernement Barnier tombera ?
38:13C'est bien parce que j'entends toujours les marchés.
38:16Les marchés sont très sages et raisonnables, je trouve, à ce stade.
38:21Mais les marchés sont vigilants.
38:24Mais ils ne sont pas...
38:26C'est une zone monétaire, on ne peut pas l'oublier.
38:28Oui, oui.
38:29Mais justement, par rapport à ça, ce qui me semble aussi très important,
38:31c'est que même si la France est très importante, et vous avez raison de dire,
38:33on ne peut pas achanter la France comme ça,
38:35il n'empêche, il faut avoir en tête que dans cette situation européenne
38:37où la France est devenue quand même un mauvais élève,
38:40elle ne pourra pas demander à jouer les jokers européens.
38:43Joker 1, la Banque Centrale Européenne achète de la dette française.
38:46Certaines personnes y croyaient.
38:48Ça me paraît improbable.
38:49Joker 2, la mutualisation de la dette que Macron avait obtenue ou s'était battue,
38:54ça me semble aussi assez improbable.
38:56Donc, sans être dans une situation de crise,
38:58parce que nous ne sommes pas dans une situation de crise,
39:00il y a un repricing lent et sûr qui se déroule.
39:04Mais néanmoins, il y a un chemin, et vous l'avez dit, moi je suis d'accord.
39:07On peut tout à fait avoir un déficit qui passe de 6,6,2 à 5
39:10avec une croissance qui se maintient si le gouvernement est stable.
39:13Alors là, on peut avoir une dette française qui reste OK
39:16et c'est un peu le chemin que joue Michel Bardier mais qui est faisable.
39:19Derrière la dégradation de la France ou du statut de l'OAT,
39:23on voit aussi par effet de contagion la dégradation du spread par exemple pour des eurobonds.
39:27C'est-à-dire que ça pèse aussi sur les eurobonds.
39:30Du point de vue allemand, évidemment, tant que la France n'est pas stabilisée,
39:34est-ce qu'on a vraiment envie d'aller en remettre sur des eurobonds ?
39:38On ne va pas en reparler des eurobonds tout de suite.
39:40Comment vous regardez l'Europe de ce point de vue-là ?
39:44Parce qu'il y a la France mais il y a aussi ce qui se passe du côté de la périphérie.
39:47Est-ce que ça, c'est quelque chose en matière d'investissement
39:50qui reste un trait de convergence ?
39:54Est-ce que ça reste intéressant pour vous ?
39:58On va avoir deux sets de croissance.
40:01Et c'est solide ? On construit une stratégie là-dessus ?
40:03C'est pas juste l'été et le tourisme en Espagne qui font que l'Espagne va bien ?
40:07Vous avez eu les JO aussi ?
40:09On a eu les JO.
40:11C'était très positif.
40:13J'ai du mal à ne pas penser à la crise en France,
40:17la perception des choses.
40:19On est toujours beaucoup plus préoccupés par ça à l'intérieur de la France qu'à l'extérieur
40:23parce qu'on n'a pas vu les étrangers vendre la France pour l'instant.
40:27Ça, ça serait clé.
40:29Le Japon achète moins quand même, j'ai l'impression.
40:31Depuis longtemps.
40:33En fait, ils achetaient beaucoup plus de l'Italie.
40:35Financièrement, ils ont très bien joué le jeu depuis 2-3 ans.
40:39Mais il n'y a pas de crise.
40:41Il y a une crise de croissance.
40:43Et je ne suis pas sûr que l'austérité, c'est la médecine qu'on en a besoin pour changer ça.
40:49C'est le focus sur la croissance.
40:51Ce que les États-Unis ont fait depuis maintenant un moment,
40:53je ne dis pas qu'on veut tout ce qu'ils ont chez eux,
40:57mais peut-être qu'il faut rééquilibrer.
40:59Évidemment, il faut que l'Allemagne joue le jeu.
41:01Et ils ont beaucoup de marge pour venir aider avec ça dans un esprit européen.
41:09Oui, mais ça n'arrivera pas, Andrew.
41:11Ça n'arrivera pas.
41:13Si c'est l'anglais qui te mérite.
41:15Ce n'est pas Smart Dream, c'est Smart Bourse.
41:19C'est pour ça que je suis en France.
41:23C'est la règle.
41:25Le bidon de Nex Geniu quand même, c'est qu'on a donné beaucoup d'argent à l'Italie.
41:27Parce qu'on parle beaucoup de la France qui ne va pas bien,
41:29mais l'Italie a un déficit public qui est à date pire que le nôtre.
41:31Ils ont cramé tout dans un super bonus complètement inefficace,
41:35dans de la réno qui ne sert à rien.
41:37Oui, c'est une bulle.
41:39En même temps, c'est super dur de convaincre les Allemands
41:41de dire qu'il faut remettre 800 milliards en commun,
41:43qu'il faut lever un emprunt commun,
41:45quand dès qu'on donne aux pays de périphérie,
41:47l'argent est mal dépensé.
41:49La trajectoire du déficit par Mélanie,
41:51c'est 3% avant la France.
41:53Oui, mais on connaît bien.
41:55C'est aussi pour être capable de projeter une trajectoire
41:57de rétablissement des cours.
41:59Oui, mais ils ont souvent été en surplus primaire.
42:01En supprimant le super bonus, ça peut tout de suite, vite,
42:03aller beaucoup mieux.
42:05Parce que la France n'a jamais été capable de faire depuis...
42:07Ça c'est vrai, mais c'est en croissance,
42:09parce que les perspectives de croissance en Italie restent très très faibles.
42:11Ça ne va pas être évident.
42:13Puis ils ont le poids de la dette passée
42:15qui nécessite d'avoir un excédent primaire
42:17comme ils ont réussi à l'avoir.
42:19Mais à quel prix ?
42:21Il n'y a plus beaucoup d'inflation en Italie,
42:23parce que c'est le PIB nominal qui compte dans ces cas-là.
42:25Et honnêtement, il n'y a plus grand-chose.
42:27Anthony, un petit mot de l'auto ?
42:29Je sais que vous aimez bien le secteur,
42:31les enjeux industriels du secteur automobile.
42:33On en reparle beaucoup en ce moment.
42:35C'est la tempête parfaite.
42:37Je ne sais pas si c'est la perfect storm.
42:39Je ne sais pas ce qui manque.
42:41En tout cas, ce qui est sûr pour moi,
42:43c'est que le marché déteste l'incertitude.
42:45Et là, c'est vraiment ça qu'on a sur le secteur auto-européen.
42:47C'est-à-dire qu'on n'est pas du tout sûr
42:49que c'est le scénario du pire.
42:51Le problème, c'est qu'on est quand même
42:53un peu au milieu du guet.
42:55On ne sait pas du tout si la vague chinoise
42:57va tout emporter ou pas.
42:59Et c'est vraiment ça que le marché n'aime pas.
43:01Là, se positionner, c'est très compliqué.
43:03Même les analystes, quand on discute entre nous,
43:05ont beaucoup de difficultés à se dire
43:07à quel point il peut y avoir une percée des véhicules.
43:09Trop d'hypothèses qu'on ne maîtrise pas.
43:11Bien sûr. À quel point la production va-t-elle
43:13continuer d'être faite en Chine pour être exportée ?
43:15Ou est-ce qu'on va réussir quand même
43:17à implanter des usines chinoises
43:19sur le territoire européen ?
43:21On voit bien que pour l'instant, ça se développe surtout
43:23dans les pays très friendly de la Chine.
43:25C'est la Hongrie, c'est la Turquie,
43:27peut-être la Slovaquie. Mais en tout cas, c'est ces pays
43:29qui, politiquement, sont les plus proches
43:31des intérêts chinois. Ce n'est pas la France du tout
43:33qui, pour le coup, milite pour avoir des tarifs douaniers.
43:35On sait que les tarifs douaniers
43:37empêchent certains véhicules d'être
43:39importés, notamment pour SAIC
43:41parce qu'ils ne font plus de marge. À 30% de tarifs douaniers,
43:43ça devient plus rentable pour SAIC.
43:45C'est grosso modo sa marge.
43:47Donc on n'est pas non plus totalement
43:49à côté de la plaque avec l'ampleur des tarifs
43:51discutés en Europe ?
43:53Pour BYD, on est à côté de la plaque.
43:55C'est vraiment marque par marque qu'il faut regarder ça.
43:57C'est pour ça que c'est objectivement très difficile
43:59à date de se dire, et puis comme c'est
44:01très mouvant en fonction des annonces
44:03qui sont faites, honnêtement,
44:05je pense que le marché n'arrive plus du tout
44:07à se positionner. Et quand on ne se positionne plus,
44:09juste on sort. Et c'est un peu ce qu'on
44:11voit aujourd'hui.
44:13Avec une vitesse de renversement sur le secteur automobile
44:15et sur le plan boursier qui a été spectaculaire.
44:17En termes d'investissement,
44:19quelle est la logique qui vous anime ?
44:21Nicolas, vous avez déjà donné
44:232-3 indices
44:25depuis le début de l'émission.
44:27Je crois que les marchés émergents sont certainement
44:29un marché à regarder, tant sur le plan
44:31action que sur le plan de la dette.
44:33Donc c'est vrai qu'il faudra voir
44:35si le dollar s'apprécie ou pas, mais
44:37la dette émergente, ça offre
44:39une vraie diversification parce que tout ce qui est crédit
44:41est quand même super cher.
44:43Le crédit à haut rendement aux Etats-Unis qui est ultra cher
44:45que le crédit de bonne qualité.
44:47Tandis que la dette émergente,
44:49elle offre encore des perspectives de rendement attractif.
44:51Et du côté des marchés actions,
44:53la Chine, certes, a vachement progressé,
44:55a beaucoup progressé. Vous avez toute une série
44:57encore d'entreprises qui sont sur une vision
44:59moyen terme, encore très très bon marché.
45:01C'est tactique la Chine, vous disiez tout à l'heure.
45:03Ou alors ça revient investissable ?
45:05Jusqu'aux élections américaines.
45:07Jusqu'aux élections américaines.
45:09Les élections américaines, ça reste l'élément clé.
45:11Une fois que l'incertitude
45:13Trump ou l'incertitude américaine
45:15est passée, ça peut être un thème.
45:17Ça peut redevenir quelque chose d'un peu plus investissable ?
45:19Pour 2025, oui.
45:21Si l'hypothèse Trump est retirée.
45:23Et puis sinon,
45:25il y a encore des thèmes qui sont intéressants,
45:27notamment sur les marchés américains.
45:29Tant sur le secteur technologique
45:31que le secteur de la santé. Le secteur de la santé
45:33qui reste un secteur quand même assez attractif
45:35et peu cher aujourd'hui.
45:37Qu'est-ce qui vous intéresse dans les marchés globaux aujourd'hui ?
45:39Les actions U.S.
45:41et la base européenne.
45:43Et dans les actions U.S.,
45:45il y a des paris un peu de style
45:47à faire aujourd'hui par rapport au passé
45:49récent ? Est-ce qu'il y a de la rotation ?
45:51Il faut envisager d'autres
45:53segments ?
45:55On se doute,
45:59un petit peu, mais en revenant
46:01sur les small cap, il va y avoir quand même
46:03une normalisation des taux.
46:05Donc il devrait en profiter.
46:07Il se sent le plus sensible à ça.
46:09Le tech, toujours.
46:11La santé tech,
46:13c'est presque la même chose maintenant.
46:15Parfois.
46:17Mais pas les autos.
46:19Il n'y a pas
46:21grand-chose en Europe
46:23pour acheter.
46:25Il y a encore un petit prix
46:27sur le crédit,
46:29mais il y a problème là,
46:31pour une bonne raison.
46:33Et donc,
46:35c'est à peu près...
46:37Je suis plus dubitatif
46:39sur les émergents, j'imagine,
46:41avec le focus sur les Chines,
46:43mais dans l'ensemble, je suis d'accord
46:45qu'il y a plus d'avoir, un peu plus de gras.
46:47Ce n'est pas encore la fin
46:49de l'exceptionnalisme américain.
46:51Il y a encore un peu de
46:53marge de ce point de vue-là.
46:55Merci beaucoup, messieurs. Merci d'avoir été les invités de Planète Marché.
46:57Ce soir, Andrew Enterrington,
46:59Axa IM, Anthony Morley-Lavidali,
47:01Rex Ecode et Nicolas Forest-Candriam.
47:13Le dernier quart d'heure
47:15de Smart Bourg, chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
47:17C'est presque un double thème, d'ailleurs, ce soir,
47:19parce qu'on va parler des small caps,
47:21mais plus précisément encore des small caps
47:23suédoises. C'est un marché que Frank Saba
47:25connaît bien. Il est responsable du développement Europe,
47:27entre autres, pour l'Asset Management
47:29de Berenberg.
47:31Bonsoir, Frank. Merci beaucoup.
47:33Commençons quand même par le marché suédois.
47:35Qu'est-ce qui caractérise
47:37ce marché
47:39boursier à nos frontières ?
47:41Je dirais qu'il y a
47:43quelques caractéristiques sur le marché suédois.
47:45La première, peut-être,
47:47c'est qu'elle est moins connue, je dirais,
47:49hors Suède. Il y a
47:51un champ d'opportunités assez intéressant
47:53pour des gérants actifs dans les small caps.
47:55La deuxième, c'est que c'est un écosystème
47:57en Suède qui est fait
47:59pour amener beaucoup de sociétés
48:01en bourse. Concrètement,
48:03en Suède, on parle d'un pays où il y a 10 millions
48:05d'habitants. Il y a
48:07autant de titres listés qu'en France,
48:09donc sur une économie qui est
48:11bien plus petite.
48:13C'est une économie qui est très tournée
48:15vers l'export et qui
48:17est très dynamique et très enclin
48:19à avoir des sociétés listées.
48:21On connaît les grandes.
48:23On connaît les Spotify, les Ericsson
48:25ou les Volvo. Il y en a beaucoup
48:27dans l'univers des small caps. C'est plutôt
48:29un bon champ d'opportunités.
48:31Il y a une vraie culture boursière dans ce
48:33pays, que ce soit du point de vue des entreprises
48:35ou du point de vue des investisseurs aussi.
48:37Il y a une vraie culture.
48:39Oui, on le voit.
48:41On parle de 800 à 900 titres listés.
48:43Si on compare
48:45la Suisse, un pays que j'aime beaucoup,
48:47taille à peu près équivalente
48:49en nombre de gens. Là, on parle de
48:51250 titres.
48:53Je n'avais pas cette ordre de grandeur
48:55en tête. Du coup, il y a tout l'écosystème
48:57qui est lié à ça.
48:59Les sociétés, les CEOs qui sont incités
49:01à aller chercher des capitaux
49:03sur les marchés publics.
49:05Il y a aussi un réseau de brokers,
49:07de couverture des titres qui est hyper établi
49:09et qui reste assez local.
49:11Il y a même des sociétés qui sont listées et qui ont des
49:13capitalisations assez élevées
49:15où la documentation sera toujours en suédois.
49:17L'idée d'aller creuser un peu.
49:19Il y a des caractéristiques
49:21en matière de gouvernance
49:23d'entreprise du fait de cette culture
49:25boursière suédoise ?
49:27Il y a des qualités qui ressortent
49:29naturellement de manière
49:31évidente pour ces entreprises suédoises ?
49:33Oui, on aimerait bien dire oui en général
49:35et c'est le cas. Après, il faut quand même aller
49:37vraiment faire ce travail de sélection.
49:39Je pense qu'on retrouve ce côté
49:41où ils sont quand même très
49:43dans la logique de développer beaucoup
49:45l'activité pour être prêts à attaquer le côté
49:47international. Ils savent que
49:49leur marché est trop petit.
49:51Le besoin de
49:53devenir international est un besoin qui vient
49:55assez vite dans la construction
49:57d'un plan d'affaires.
49:59Si on se retrouve dans les secteurs de la
50:01santé ou de la tech, là ils savent qu'ils ont
50:03besoin d'aller
50:05à l'extérieur et à l'international.
50:07Après, on retrouve aussi
50:09de façon assez surprenante des acteurs uniquement
50:11locaux et très forts.
50:13Il y a vraiment cette culture
50:15de l'entreprenariat et
50:17l'écosystème qui permet,
50:19je pense qu'on a souvent ces sujets en France,
50:21de dire qu'on peut faire des levées mais
50:23à un moment, il y a une limite.
50:25Là, il y a vraiment cette possibilité d'aller
50:27sur les marchés. Jusqu'à l'échelle mondiale.
50:29Spotify, vous l'avez cité, est un exemple parfait.
50:31Ericsson, il y a eu la grandeur.
50:33À chaque fois, ça a été des boîtes
50:35leaders dans leur domaine.
50:37Angry Birds aussi, je crois que c'est eux.
50:39Dans les jeux vidéo,
50:41c'est ça.
50:43Il y a un écosystème aussi.
50:45Oui, Angry Birds, je crois que ça a peut-être un peu
50:47passé, mais ça a
50:49très bien fonctionné.
50:51Prenons des exemples.
50:53Parlons de Mnet
50:55qui est
50:57une plateforme immobilière, c'est ça, sur le marché suédois ?
50:59Exactement. Pour le coup,
51:01on est dans un acteur 100% local.
51:03Mnet, c'est assez simple.
51:05C'est les annonces immobilières.
51:07Vraiment, c'est acheteurs,
51:09vendeurs de biens immobiliers.
51:11Se loger suédois, quoi !
51:13Entre se loger et Le Bon Coin.
51:15La différence, c'est qu'ils ont
51:1790%, 90%
51:19du marché.
51:21Pour la Suisse.
51:23Ils ont quasiment
51:25la totalité du marché des petites annonces.
51:27En fait, c'est devenu un acteur incontournable.
51:29À partir du moment où
51:31il y a un vendeur, il doit
51:33publier sur ce site.
51:35S'il n'est pas sur le site, il ne vendra pas.
51:37Ça va être plus compliqué.
51:39En Suède, ils ont une spécificité, c'est qu'il faut
51:41forcément qu'il y ait un agent immobilier
51:43dans la boucle.
51:45Ça, c'est leur spécificité.
51:47Mnet, les agents immobiliers, les vendeurs
51:49et les acheteurs ont tout intérêt
51:51à travailler sur cette plateforme.
51:55Au fil des années,
51:57ils ont construit cette position complètement
51:59dominante.
52:01Aujourd'hui, ils sont clairement
52:03en place et ils ont la capacité
52:05d'ajuster leur pricing
52:07de façon hyper forte.
52:09L'étape
52:11de croissance avant,
52:13c'était vraiment de devenir
52:15cet acteur dominant,
52:17voire quasiment de monopole.
52:19L'étape aujourd'hui,
52:21c'est de l'averager sur cette situation
52:23et de pouvoir offrir des packages
52:25basiques, premium, super premium.
52:27Effectivement,
52:29les gens sont prêts à payer ce premium.
52:31En termes de marge, c'est assez incroyable.
52:33Quel type de niveau
52:35de croissance, désormais, dans cette phase-là ?
52:37On est sur des croissances.
52:39Il reste quelques petits acteurs.
52:41Il y a toujours de la consolidation.
52:43Ça reste marginal.
52:45On est sur des croissances au-delà de 15%.
52:47Et ça se paye
52:49comme une valeur de croissance ?
52:51Les prix sont assez hauts.
52:53En même temps, on le voit
52:55sur les deux à trois
52:57dernières années, ils ont vraiment mis en place cette nouvelle politique
52:59de pricing.
53:01Les gens sont prêts à payer.
53:03Par rapport à la valeur
53:05du bien, ça reste totalement
53:07marginal.
53:09Forcément, ils sont enclins
53:11à accélérer leurs
53:13transactions. Ce site
53:15Mnet va vraiment permettre
53:17d'optimiser
53:19la transaction.
53:21L'autre cas intéressant sur le marché
53:23suédois, c'est MIPS.
53:25Une entreprise qui s'est internationalisée.
53:27C'est une entreprise mondiale
53:29aujourd'hui. Je recommande à tout le monde
53:31de regarder sur les casques de vélo.
53:33Vous verrez le
53:35petit œillet jaune
53:37MIPS qui
53:39signale que le casque
53:41de vélo a été fabriqué par MIPS.
53:43Ou plus précisément la membrane intérieure.
53:45C'est un
53:47équipementier des casques.
53:49Le producteur de casques
53:51va fabriquer l'entièreté.
53:53MIPS, ça fait 30 ans
53:55qu'une équipe d'ingénieurs
53:57ont développé un amortisseur.
53:59L'idée au départ, c'était
54:01le casque de vélo.
54:03En cas de chute, c'est plutôt
54:05une chute latérale.
54:07L'idée, c'est d'avoir un amortisseur qui réduit
54:09le risque d'avoir un mauvais choc.
54:11La tête bouge moins.
54:13On est vraiment dans cette logique
54:15de limiter l'impact sur
54:17la boîte aérienne et le cerveau à l'intérieur.
54:19Ils ont développé ça
54:21au fil des années, renforcé cette technologie.
54:23Leur
54:25business model,
54:27plutôt que de se positionner comme fabricant de casques,
54:29c'est de mettre en place des partenariats
54:31avec tous les fabricants.
54:33Les Scott, les Giro, les Specialized,
54:35autant que possible.
54:37Dans l'idée
54:39de mettre en place
54:41cette sécurité supplémentaire.
54:43Ils ont
54:45un positionnement qui est unique.
54:47Ils sont les seuls à pouvoir offrir ça.
54:49Ils ont d'un point de vue
54:51image.
54:53C'est idéal.
54:55Le producteur qui va
54:57intégrer cet amortisseur dans le casque
54:59doit coller la pastille.
55:01Il y a une publicité.
55:03Intel Inside, c'est le même truc
55:05que l'Intel Inside sur tous les PC.
55:07C'est ça.
55:09C'est très malin.
55:11Et même si on reste
55:13sur le vélo, le Tour de France,
55:15il y a peut-être 5 ans, on en voyait très peu
55:17de ces petites pastilles jaunes.
55:19Sur les récents tours, il y en a énormément.
55:21C'est assez logique.
55:23Après, ils ont
55:25un business model qui est hyper simple.
55:27Ils vont vendre ça
55:29entre 5 et 10 dollars aux fabricants.
55:31Là-dessus, ils ont une marge de 50%.
55:33Le fabricant, sur son casque,
55:35va rajouter un premium
55:37de 15 à 20 dollars. Encore 50% de marge.
55:39C'est presque
55:41un alignement parfait.
55:43En sachant que l'utilisateur final
55:45voit même à titre personnel
55:47que demain, il achète un casque.
55:49On est dans des objets qui sont assez coûteux.
55:51On est prêt à rajouter
55:53ce premium pour le côté sécurité.
55:55C'est là où MIPS, je pense,
55:57a été très malin depuis le départ.
55:59Eux, ils sont vraiment dans
56:01le cadre de l'entreprise suédoise qui est
56:03développée à l'international.
56:05Aujourd'hui, la moitié des ventes sur les casques
56:07vélos, c'est aux Etats-Unis.
56:09Il y a encore une grosse partie
56:11qui peut être développée en Europe.
56:13Si on regarde sur la partie
56:15développement, ils ont commencé
56:17avec les vélos de route,
56:19les TT,
56:21les BMX.
56:23Après, ils ont
56:25continué dans le sport avec les vélos,
56:27les casques de ski.
56:29Là, même aujourd'hui,
56:31en 10 ans sur les stations,
56:33globalement, les gens s'équipent.
56:35S'ils l'ont fait au bon moment...
56:37Pour avoir skié
56:39depuis longtemps sans casque, j'ai vu
56:41l'avènement du casque sur les pistes
56:43de ski. Il y a eu
56:45le moment Schumacher, comme je l'appelle.
56:47Ça a sans doute joué.
56:49Aujourd'hui, plus personne
56:51n'irait skier sans casque.
56:53Enfants comme adultes, j'ai envie de dire.
56:55Les enfants, je pense que...
56:57Il n'y a plus de doute là-dessus.
56:59S'ils sont arrivés à ce moment-là
57:01sur ce marché, ça a dû être...
57:03Ils étaient au bon moment.
57:05C'est la même logique. Le skier reste
57:07un loisir de luxe.
57:09Ceux qui vont s'équiper en casque sont prêts
57:11à payer sous 15 de plus
57:13pour avoir une meilleure protection.
57:15Ça a été un deuxième axe très fort.
57:17Ils sont en train de développer
57:19la suite, les casques de moto,
57:21les casques de chantier.
57:25Tant qu'il y aura des opportunités
57:27dans ce milieu de la protection,
57:29ils ont la capacité
57:31à continuer à croître.
57:33Intéressant,
57:35sur MIPS, on a eu une période
57:37où 2020-2021,
57:39mobilité douce,
57:41énorme traction.
57:43Là, ils ont eu un rallye très marqué.
57:452022-2023,
57:47il y a eu l'ajustement
57:49des stocks,
57:51l'ajustement du post-Covid.
57:53Le titre a souffert.
57:55La société a continué
57:57à performer.
57:592024,
58:01il y a vraiment cet effet de base.
58:03On repart sur des bases assez saines.
58:05MIPS et Mnet,
58:07deux pépites de la cote
58:09small cap suédoise. Merci beaucoup,
58:11Franck, d'être venu nous parler de la Suède.
58:13Le responsable du développement
58:15Europe de l'Asset Management de Berenberg
58:17était avec nous l'invité de ce quart d'heure thématique ce soir.

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