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Lundi 31 mars 2025, retrouvez Thomas Ébélé (Président, Fashion Green Hub Grand Paris), Arnaud Chaulet (PDG, Cyclamen), Natacha Tréhan (Enseignante-chercheuse, Université Grenoble Alpes) et Vincent Marie (Président, Bleuforêt) dans SMART IMPACT, une émission présentée par Thomas Hugues.

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00:00Générique
00:08Bonjour, bonjour à toutes et à tous. Bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission des entreprises à impact positif.
00:12Et voici notre sommaire. Mon invité, c'est Natacha Trehan, enseignante chercheuse à l'Université Grenoble-Alpes.
00:19Elle va nous présenter ses travaux en matière de résilience climatique des entreprises.
00:24Notre débat, il portera sur l'industrie textile, comment faire baisser ses émissions de gaz à effet de serre.
00:31On va parler d'économie circulaire, de durée de vie des collants et de reprisage des chaussettes.
00:36Et puis dans notre rubrique Startup, vous découvrez les procédés de recyclage des métaux non ferreux de Cyclamen avec ses usines mobiles.
00:45Trois thèmes, 30 minutes pour les développer. C'est parti !
00:48Générique
00:54L'invité de Smart Impact, c'est Natacha Trehan. Bonjour.
00:58Bonjour Thomas.
00:58Bienvenue, vous êtes enseignante chercheuse à l'Université Grenoble-Alpes.
01:02Vous avez publié sur le site The Conversation un article sur la résilience climatique des entreprises.
01:08On va peut-être commencer par le constat à quel point elles sont directement concernées par les conséquences du réchauffement climatique.
01:15Je voudrais prendre un exemple vraiment symbolique, c'est celui de Porsche.
01:18Pendant les inondations majeures cet été en Europe, un de ses fournisseurs d'aluminium a été bloqué.
01:24Résultat pour Porsche, un milliard de pertes potentielles de chiffre d'affaires,
01:27mais surtout une baisse significative de son cours de bourse parce que les investisseurs ont considéré que sa chaîne de valeur n'était pas assez résiliente.
01:35Et là, on n'est qu'en Europe. Alors on sait qu'en fait, les chaînes de valeur, elles sont mondiales et fragmentées.
01:39Ça veut dire que si on prend simplement les semi-conducteurs, 40% des industries semi-conducteurs sont situées aujourd'hui dans des zones
01:47qui d'ici 2030 vont être soumises à un stress hydrique intense.
01:50Et alors là, c'est toutes les supply chains de l'automobile, l'aéronautique, l'électronique qui vont être concernées.
01:55Donc en fait, au niveau des entreprises, les entreprises ne pourront plus dire « ah mais c'est un cas de force majeure »
02:00parce qu'avec le réchauffement climatique, les événements extrêmes, les événements imprévus, ça va devenir notre nouveau monde normal.
02:06Donc ça veut dire que leurs assurances, mais aussi les investisseurs, disent « mais attendez, vous ne l'avez pas prévu, c'est votre souci ».
02:15Donc dans ce cas-là, et peut-être juste deux chiffres clés, simplement en France, pas 2100, dans 5 ans, le réchauffement climatique, c'est plus 2 degrés.
02:24Et au niveau mondial, c'est plus 1,5 degré. Donc automatiquement, les événements extrêmes et imprévisibles vont se multiplier.
02:31Et là, la résilience est clé.
02:33Ça veut dire que ce sont des entreprises qui doivent intégrer le risque à leur stratégie ou alors se réinventer ?
02:40C'est-à-dire, parce qu'il y a les deux aspects. Qu'est-ce que moi, entreprise, je fais pour limiter le réchauffement ?
02:46Donc est-ce que parfois, je réinvente mon modèle économique ?
02:49Ou alors simplement, je continue de faire ce que je fais depuis des décennies, mais je me prépare ?
02:55C'est une vraie question. En fait, quand on regarde depuis la crise Covid, la majorité des entreprises ont travaillé sur le management des risques.
03:01Mais en fait, ce n'est pas parce que vous managez des risques que vous êtes résilient.
03:04Management des risques et management de la résilience, ce sont deux concepts complémentaires, mais totalement différents.
03:09Le management des risques, c'est le fait de travailler pour diminuer la probabilité d'apparition d'une menace et diminuer son impact.
03:17Le management de la résilience, c'est face à une crise majeure, face à un événement imprévu.
03:21C'est comment je fais à un moment donné pour réagir et pour survivre.
03:25Donc en fait, quand on essaie de comprendre qu'est-ce que c'est que la résilience, la résilience, c'est 3 éléments clés.
03:30Capacité d'absorption d'un choc, capacité d'adaptation après le choc, capacité de transformation pour devenir robuste, c'est ça ?
03:36Exactement, vous avez totalement raison.
03:38J'ai lu votre article sur tous les dos. Et donc sur la capacité d'absorption d'un choc, de quoi on parle ?
03:43C'est ce que vous expliquez avec l'exemple Porsche, par exemple ?
03:46Oui, et alors peut-être juste quand même dire que les entreprises, elles comprennent.
03:49Il y a une étude qui est sortie de BCG qui est très intéressante.
03:51Au niveau mondial, c'est 10% des entreprises qui ont une capacité de résilience.
03:55Ce n'est pas beaucoup.
03:57Je suis d'accord avec vous.
03:59Donc maintenant, je réponds à votre question sur la capacité d'absorption d'un choc.
04:03La capacité d'absorption d'un choc, c'est conditionné par deux paramètres.
04:06C'est conditionné par la détection des signaux précoces et par la qualité de l'échange et l'intensité de l'échange tout au long des chaînes de valeur.
04:13Mais encore faut-il connaître sa chaîne de valeur.
04:15Et ici, c'est le vrai problème.
04:16En fait, la majorité des entreprises, elles connaissent leur fournisseur de rang 1, donc leur fournisseur direct.
04:21Mais elles ne connaissent pas les fournisseurs des fournisseurs, les fournisseurs de rang 2, de rang 3, etc.
04:24Or, toutes les recherches, toutes les recherches académiques, elles montrent que les crises, elles surviennent majoritairement dans les rangs 2 ou auprès des rangs 3.
04:32Donc ça veut dire qu'ici, alors peut-être un autre chiffre qui est assez étonnant, en Europe, c'est 8% des entreprises européennes qui connaissent leur rang 2.
04:41C'est très faible, on est d'accord ?
04:44Donc il y a une vraie problématique par rapport à ça.
04:46À mon sens, une solution, c'est de travailler par filière, entre concurrents, entre clients, entre fournisseurs, pour essayer de reconstituer des chaînes de valeur, pour essayer de les cartographier et de les tracer.
04:57Vous parlez de coopétition, c'est ça ?
04:58Exactement. C'est l'alliance en fait de la coopération et de la compétition.
05:03Et pour moi, un exemple qui est très intéressant, c'est celui de l'industrie cosmétique, avec des gens comme Chanel, des gens comme Clarins, qui sont bien, on est d'accord, qui sont bien en concurrence,
05:10mais qui vont s'allier ensemble pour reconstituer des chaînes de valeur, à travers un consortium de 15 entreprises, avec des concurrents, des clients, des fournisseurs, pour retracer, ça s'appelle Trace, c'est très intéressant,
05:22et c'est pour retracer l'ensemble de leurs chaînes de valeur, pour reconstituer les différents rangs.
05:26Ça ne veut pas dire qu'ils auront forcément les mêmes fournisseurs ou les mêmes sous-traitants ?
05:31Si, majoritairement, en fait, quand vous êtes dans une même filière, et c'est ça l'intérêt, vous allez partager souvent des fournisseurs, et plus vous allez pouvoir mettre en commun de l'information, plus vous allez pouvoir essayer de reconstituer les rangs inférieurs et remonter jusqu'au champ ou jusqu'à la mine, à l'extraction.
05:45Et peut-être même accompagner les dits fournisseurs pour qu'ils soient plus résilients eux aussi.
05:48Et vous avez tout compris, c'est le scénario de la guerre.
05:50Quand on parle de capacité d'adaptation après le choc, alors là, c'est intéressant, parce que j'imagine qu'il ne faut pas attendre le choc pour s'adapter.
05:59Oui, tout à fait.
06:00Alors ici, la capacité d'adaptation, c'est conditionné par la diversité.
06:04Si je prends une métaphore naturelle, quand vous êtes dans un champ de blé, si vous voulez que votre champ de blé, il soit résistant et donc adaptable par rapport à des pathogènes ou par rapport à une sécheresse, il faut en fait cultiver plusieurs variétés de blé ensemble.
06:17Et baser une chaîne de valeur, c'est exactement la même chose.
06:19Il faut diversifier ses zones d'approvisionnement, il faut diversifier ses fournisseurs, il faut diversifier ses stockages, ses zones de stockage, et automatiquement multiplier les stocks.
06:28Et enfin, idéalement, il faut diversifier ses produits et avoir des produits substitutions.
06:32Vous allez me dire, oulala, mais la résilience, ce n'est pas de l'efficience.
06:36Eh oui, mais ça veut dire qu'en fait, quand on est sur une logique d'optimisation, l'optimisation fragilise.
06:43L'hyperspécialisation, l'optimisation fragilise.
06:46Et en particulier quand on est dans un environnement qui est un environnement instable, imprévisible.
06:51D'accord, mais alors ça, ça va à l'encontre d'autres objectifs qui, pourtant, ont potentiellement un effet de décarbonation, qui sont la relocalisation, le circuit court, etc.
07:01Non, justement, parce que...
07:02Si vous le dites, il faut disséminer les risques.
07:05Ce n'est pas disséminer les risques.
07:07On va vouloir atténuer les risques, mais regardez sur une chaîne de valeur.
07:10Le but du jeu, c'est plutôt faire du zone pour zone.
07:12Quand vous faites du zone pour zone, vous atténuez automatiquement aussi l'empreinte carbone.
07:15C'est faire de l'économie circulaire.
07:17On n'est pas sur une logique où...
07:19L'exemple typique.
07:20Les américains, ils disent, moi, je veux aller dans une zone à bas coût pour produire mes médicaments.
07:25Ils ont dit, on va choisir Porto Rico, on concentre toute notre fabrication de médicaments dans cette zone-là.
07:29L'ouragan Maria, c'est toute leur chaîne de valeur qui, d'un seul coup, est déstabilisée.
07:33Donc on voit bien qu'en fait, pour ça, la réponse, c'est qu'il faut changer nos indicateurs de performance.
07:38Il faut arrêter d'être sur des indicateurs de performance, et en particulier au niveau des achats, qui sont focalisés à court terme et sur la productivité.
07:45Et puis deuxièmement, il faut systématiquement intégrer le chiffrage des stress tests, c'est-à-dire des tests de résistance de nos chaînes de valeur.
07:52Parce qu'à ce moment-là, on verra que ça ne va pas à l'encontre d'un coût supplémentaire.
07:57Mais au contraire, si on intègre le chiffrage des impacts potentiels, on va se rendre compte que travailler sur la résilience, avoir plusieurs zones de sourcing, etc.,
08:06au contraire, ça va nous permettre de protéger, et c'est un investissement qui est rentable.
08:09– Il y a toujours cette maxime qu'il faut répéter, c'est que l'inaction coûte plus cher que l'action face aux conséquences du réchauffement.
08:19– Bien évidemment, c'est une réalité.
08:20– Et c'est une réalité aussi pour les entreprises.
08:22Et donc ça nous amène au troisième axe, vous avez commencé à l'évoquer, capacité de transformation pour devenir plus robuste.
08:28On parle d'investissements lourds, vous nous dites, oui, ils sont lourds, mais ils rapporteront plus que de ne rien faire.
08:36Pour ça, on l'a bien compris.
08:37– Vous avez totalement raison.
08:38Et en fait, la capacité de transformation, c'est qu'il faut apprendre des crises.
08:41Et apprendre des crises pour se transformer et pour devenir plus robuste ensuite.
08:45– Mais c'est là qu'on peut aller jusqu'à changer de modèle éventuellement ?
08:47– Bien évidemment, changer de modèle, reconcevoir sa chaîne de valeur.
08:51Et puis aussi, pour moi, il y a deux niveaux au niveau de la transformation.
08:55Il y a le niveau, je suis donneur d'ordre, je suis client, c'est reconfigurer ma chaîne de valeur.
08:59C'est aller vers des chaînes de valeur justement qui sont plus zone pour zone, c'est-à-dire je vends en Europe, je fabrique en Europe.
09:05Je vends en Asie, je fabrique en Asie.
09:07Mais c'est aussi, en Europe, c'est des supplats de chaînes et des chaînes de valeur
09:11qui sont beaucoup plus sur de l'économie circulaire.
09:13Parce que ça, c'est résilient, d'accord ?
09:15Donc ça, c'est la transformation en tant qu'entreprise cliente, en tant que donneur d'ordre.
09:19Mais j'ai une grande responsabilité.
09:20Pour moi, il y a une responsabilité des donneurs d'ordre et des clients
09:23à aider leurs fournisseurs à se transformer également.
09:25Pour moi, c'est clé.
09:26Et là-dessus, j'adore ce que fait Bledina, je voudrais juste vous donner un exemple.
09:30– Allez-y, ouais.
09:31– Bledina, en fait, pour aider ses fournisseurs agriculteurs
09:34à passer à de l'agriculture régénératrice,
09:36ils disent mais ce qu'on fait, c'est qu'on vous fournit en fait un support technique
09:40et en plus, on vous propose une prime.
09:42Donc on est typiquement sur une logique où on va nous-mêmes se transformer,
09:45transformer nos chaînes de valeur, aider nos fournisseurs
09:48pour véritablement aller vers des supplats de chaînes qui sont beaucoup plus robustes.
09:51– Est-ce que c'est vrai aussi de l'exemple que vous donniez tout à l'heure sur la cosmétique ?
09:55C'est-à-dire qu'est-ce qu'ils identifient effectivement la chaîne de valeur ?
09:57Pour l'aider, il ne s'agit pas simplement de lui mettre la pression, c'est ça ?
10:01– Non, le but du jeu, c'est de tous s'intégrer dans une logique de transformation
10:05qui va bien évidemment intégrer le chiffrage des impacts
10:08et à ce moment-là, on se rend compte que non, non, ce n'est pas simplement du coup,
10:11c'est un retour sur investissement
10:12et travailler sur l'ensemble de sa chaîne de valeur dans un effet de cascade
10:15mais qui est au contraire très positif et très vertueux.
10:19– Parce qu'on n'est plus, on revient au modèle assurantiel,
10:23c'est-à-dire qu'on est dans une certitude
10:25que sa chaîne de valeur sera impactée un jour ou l'autre, c'est ça ?
10:28– C'est obligatoire quand on regarde, c'est ce que je disais
10:30par exemple sur les semi-conducteurs,
10:32c'est bien évidemment que l'ensemble de sa chaîne de valeur va être impactée
10:35et le nerf de la guerre, c'est qu'aujourd'hui les entreprises,
10:37elles restent focalisées uniquement sur leur propre entreprise,
10:41ce qui est déjà pas mal.
10:42Mais en fait, la majorité des crises, elles viennent en fait des rangs 2, des rangs 3.
10:45On l'a vu pendant la crise Covid, d'un seul coup, on s'est dit
10:49à l'épicentre de la crise, à Wuhan, est-ce qu'on a des fournisseurs qui sont à Wuhan ?
10:53Personne ne le savait, donc il a fallu essayer de reconstituer ces chaînes de valeur
10:55et on s'est rendu compte que ça a bloqué le monde entier à un moment donné.
10:58Donc, il y a vraiment cette logique à un moment donné de cartographier
11:01l'ensemble des chaînes de valeur et peut-être si on a le temps...
11:03Tout dernier mot, 30 secondes.
11:05Ah non, je voulais parler de la CSRD, mais si c'est ça, on en reparlera peut-être pas.
11:07Ah bah la CSRD, on va pas avoir le temps parce qu'il faut plus de temps
11:10et on l'a souvent évoqué dans cette émission
11:12et on attend les décisions européennes sur la directive Omnibus.
11:15Peut-être le dernier mot, c'est vraiment que les entreprises comprennent
11:18que ça n'est pas un coût de travailler sur sa résilience,
11:21c'est un investissement et que c'est un investissement qui est rentable
11:24pour devenir à un moment donné beaucoup plus robuste
11:26et pour préserver son avantage concurrentiel.
11:28Voilà, c'est ça.
11:29Merci beaucoup Natacha Tréant et à bientôt sur Le Smart for Change.
11:32On passe à notre débat, la transition de l'industrie du textile.
11:43La transition de l'industrie du textile,
11:45au programme de notre débat avec Vincent Marie.
11:47Bonjour.
11:48Bonjour.
11:49Bienvenue, vous êtes le président de Bleu Forêt.
11:51Thomas Ebélé, bonjour.
11:52Bonjour.
11:52Bienvenue à vous aussi, président du Fashion Green Hub Grand Paris.
11:57On commence par des questions de présentation évidemment.
11:59Bleu Forêt, c'est une marque de chaussettes, de collants, c'est ça ?
12:02Exactement.
12:03Quelles caractéristiques ?
12:03D'abord, fabriquée en France, on peut commencer par dire ça.
12:06100% fabriquée en France, dans notre usine des Vosges
12:10et nous sommes une PME industrielle familiale
12:15et on s'appuie vraiment sur l'investissement
12:17dans un outil industriel moderne, productif,
12:21un niveau de qualité et on travaille toujours sous marque.
12:24Effectivement.
12:25On rentrera dans le détail de la création de la marque.
12:27C'est votre père qui l'a créée il y a une trentaine d'années.
12:30On va rappeler ça, mais je voudrais que vous nous présentiez.
12:33Fashion Green Hub, c'est une association, c'est ça ?
12:36C'est ça.
12:36Elle a été créée en 2015 à Roubaix
12:39et son objectif, c'est de mettre en réseau
12:42l'ensemble des acteurs de la mode circulaire,
12:45solidaire, inclusive et pour une mode durable.
12:47Oui, mode durable.
12:48Et donc là, on parle d'un lieu, le Fashion Green Hub Grand Paris.
12:52C'est quoi ? C'est un lieu où on peut venir réfléchir ensemble
12:55justement à l'avenir de la mode ?
12:57Tout à fait.
12:57Alors, l'association s'appelle Fashion Green Hub Grand Paris.
13:00En fait, on a créé un lieu qui s'appelle le Plateau Fertile Paris,
13:03qui est une manufacture de mode
13:05où on met à disposition plein d'outils à destination de nos adhérents.
13:09Qu'est-ce qu'ils peuvent y faire, y trouver ?
13:11Alors, on va avoir une matériothèque, une bibliothèque de matières
13:15pour qu'ils puissent sourcer des matières responsables
13:19avec des acteurs français.
13:22On va aussi leur proposer de la revalorisation sur certaines matières.
13:26On va avoir un espace de travail partagé avec une partie,
13:30désolé pour l'anglicisme, pour le coworking,
13:33où on peut travailler en mode bureau d'études.
13:35Et juste à côté, l'outil de production avec des machines.
13:38Et donc, on peut passer très facilement de la conception
13:42à une mise en prototypage.
13:45Et l'objectif, en fait, c'est de créer, de tester.
13:49Et on va aussi faire des formations sur ce lieu
13:51pour accompagner au mieux l'ensemble de la filière.
13:54Vincent-Marie, la marque Bleu Forêt a donc été créée
13:57par votre père Jacques en 94.
14:00Si on fait le bilan, 30 ans plus tard,
14:02j'imagine que vous avez travaillé sur les émissions de gaz à effet de serre,
14:06sur la consommation d'eau, d'électricité.
14:08Comment vous avez fait évoluer votre bilan ?
14:11En fait, naturellement, l'usine est située dans le parc naturel des Vosges.
14:15Ce qui fait que, dès le départ, mais il y a déjà 30 ans,
14:18c'était naturel de faire attention à notre environnement.
14:21Tout simplement parce que les salariés et les ouvriers s'y retrouvaient le week-end
14:24pour aller faire les balades en famille.
14:26Donc, très tôt, on a fait attention à l'énergie.
14:29Donc, on a une chaudière au gaz naturel, on recycle l'énergie.
14:32On produit la moitié de notre électricité via une turbine hydroélectrique,
14:36en s'appuyant sur le cours d'eau qui passe à côté de chez nous.
14:39On recycle l'intégralité de nos déchets carton et plastique.
14:43Ça, c'est relativement simple.
14:44Plus compliqué, recycler nos déchets textiles.
14:48On a dû trouver plusieurs personnes pour recycler et on a réussi à trouver
14:52quelqu'un qui reprend tous nos déchets textiles et filoche le fil
14:55et l'utilise pour faire du renfort, enfin rembourrer les sièges ou les banquettes de voitures.
15:00Pourquoi ça a été plus difficile ? Parce que la filière n'existait pas vraiment ?
15:04Il fallait presque un peu la créer ou en tout cas donner envie à des partenaires de se lancer ?
15:09C'est exactement ça.
15:09Ça veut dire que les filières papier plastique sont très développées, c'est facile.
15:15En revanche, c'est des filières beaucoup plus fragiles, les filières textiles.
15:18Donc, on a dû souvent participer aussi avec ces sociétés.
15:21Vous lancez pour la première quinzaine d'avril un service de reprisage des chaussettes.
15:27Ça nous fait rire et en même temps, c'est quoi l'enjeu ? Comment ça marche ?
15:31Parce que ça ne doit pas être si facile de récupérer les chaussettes de vos clients.
15:35Vous les faites quoi ? Vous les renvoyez ensuite dans l'usine ? C'est quoi l'idée ?
15:39C'est une petite opération.
15:42C'est parti du fait que des amis me disaient que c'est malheureux de temps en temps.
15:47Il peut m'arriver d'avoir un trou à ma chaussette et je la jette.
15:51Il n'y a pas de seconde main, il n'y a pas de réparation.
15:53Je me suis dit que je ne peux pas le faire pour toutes les chaussettes,
15:56mais essayons de le faire pour les chaussettes Bleu Forêt qu'on me ramènera en magasin.
16:00Pendant 15 jours, n'importe qui peut rapporter une chaussette Bleu Forêt dans nos magasins.
16:04On va récupérer cette chaussette, la renvoyer à l'usine.
16:09Elle sera reprisée avec un œuf en bois par une personne de façon manuelle.
16:13Ensuite, on va la repasser, la replier et vous la restituer à la boutique.
16:19On le fait à titre gracieux.
16:21C'est plus pour essayer de mettre notre pierre à l'édifice, de ne pas jeter.
16:25C'est ce que j'allais vous dire.
16:27Peut-être pour faire un peu changer l'état d'esprit ou en tout cas se poser la question.
16:30Sortir du tout jetable, c'est un peu ça l'idée.
16:33C'est ça.
16:34Je ne le fais pas de façon dogmatique.
16:36C'est des copains qui m'ont sollicité là-dessus.
16:39Donc, s'ils m'écoutent, ils penseront à moi.
16:42Merci pour la galère parce qu'il a failli monter le système.
16:45Mais c'est bien parce que justement ça nous pousse et je me suis dit
16:47qu'est-ce que je peux faire à mon petit niveau ?
16:50Et voilà, c'est une action qu'on mène du 1er au 15 avril.
16:54L'économie circulaire appliquée à l'univers de la mode,
16:58est-ce que c'est pour l'instant comme ça des opérations un peu ponctuelles, infinitésimales ?
17:03Là, je parle du secteur.
17:04Ou est-ce que ça commence à prendre de la place ?
17:06Non, ça prend vraiment de plus en plus d'ampleur et la réparation en fait partie.
17:10D'ailleurs, on va lancer dès le mois de septembre une formation de réparateur,
17:16notamment sur la partie couture parce que c'est des métiers qui sont en train de disparaître
17:21et en fait, il faut les préserver, il faut sauvegarder ces savoir-faire-là.
17:24Et sur la partie circulaire, on a de plus en plus d'adhérents
17:29et aussi de gens extérieurs à l'association qui nous sollicitent
17:32pour essayer de trouver des solutions concrètes.
17:35Et il en existe des solutions concrètes.
17:37Oui, avec un petit effet pervers.
17:39Alors là, je parle des géants, mais si on parle des géants de l'ultra fast fashion
17:42et des géants de la seconde main dans le vêtement,
17:46finalement, on est un peu dans la perpétuation d'un système d'ultraconsommation quand même.
17:50Tout à fait.
17:50Là, une marque comme SHEIN a annoncé qu'elle allait bien en 2025
17:55mettre en place une usine de recyclage, je crois,
17:58qui prévoit de faire à peu près 3 000 tonnes par an.
18:01Quand on a une usine comme les tissages de Charlieux
18:04qui est capable déjà de faire plus de 7 500 tonnes par an
18:07et ils vont passer à plus de 15 000 tonnes dans les années à venir.
18:11Donc, on a ce savoir-faire, on a les technologies.
18:14C'est aussi, on va dire, une question de volontaire un peu politique
18:18pour accompagner des industriels pour ce changement d'échelle.
18:21Des chaussettes fabriquées en France, c'est une rareté ?
18:24De plus en plus.
18:2585 % de ce qui est commercialisé par les marques françaises,
18:33c'est fabriqué dans des pays à bas coût.
18:35Il y a moins de 5 % aujourd'hui de la production qui est purement française.
18:39Et en fait, on a perdu plus de 300 000 emplois.
18:43On était à plus de 420 000 emplois dans les années 90.
18:46Là, on vient de passer sous la barre des 100 000.
18:48Est-ce que vous êtes forcément beaucoup plus cher ?
18:51Comment vous faites pour trouver un équilibre ?
18:54Alors, on est forcément plus cher même à un produit équivalent,
18:59sachant qu'en fait, on va se spécialiser plutôt sur des produits plus haut de gamme.
19:02On va choisir des qualités de fil, des qualités de finition nettement supérieures.
19:07On a aussi l'obligation d'assurer un service meilleur du fait de notre proximité.
19:12On est capable de réassortir plus rapidement et toute la saison.
19:16Et enfin, moi je le dis toujours à l'usine,
19:18ce n'est pas parce qu'on est forcément plus cher qu'une production asiatique
19:22qu'il ne faut pas s'efforcer toujours, toujours, toujours
19:24d'améliorer nos processus de fabrication,
19:27d'essayer d'automatiser ce qu'on peut,
19:29d'essayer de travailler notre prix de revient industriel.
19:32Parce que sinon, si on ne se bat pas là-dessus, on n'a aucune chance.
19:36Donc, c'est vraiment un pilier pour nous, la procédure de production, l'investissement.
19:41Et est-ce que ça veut dire que vos chaussettes,
19:42elles résistent plus longtemps que des chaussettes qui sont beaucoup moins chères ?
19:47Alors, c'est une question...
19:48Parce que si moi je suis consommateur, voilà,
19:50ça peut être intéressant finalement d'acheter des chaussettes un peu plus chères
19:53qui vont durer plus longtemps.
19:54Ce qui est certain, c'est que les chaussettes Bleu Foré sont plus agréables plus longtemps.
19:59C'est-à-dire que la qualité des cotons qu'on utilise
20:01fait qu'il est plus doux plus longtemps.
20:03La qualité des gommes, vous voyez, sur les élastiques,
20:05fait qu'elle va se détendre et se remettre en place beaucoup plus naturellement.
20:10Quand vous avez des gommes de mauvaise qualité sur vos boxeurs,
20:13par exemple, vos underwears, ils vont se mettre à friser.
20:16Oui, je vois très bien, on l'a tous vécu.
20:18Et donc, une chaussette Bleu Foré ne fait pas ça.
20:21Est-ce que ça vaut aussi fabriquer aussi des collants ?
20:23Oui.
20:24Est-ce qu'ils sont plus résistants que la moyenne ?
20:25Parce que ça, l'obsolescence programmée, c'est un vrai débat sur les collants.
20:31C'est toujours la même chose.
20:33Le fait de choisir des fils de haute qualité garantit un usage plus long
20:38et un usage plus qualitatif, plus doux, plus agréable,
20:41avec une plus belle régularité de maille.
20:43C'est comme pour beaucoup d'activités.
20:45Donc, c'est le cas.
20:45Est-ce que vous parlez justement d'obsolescence programmée, des collants ?
20:49Alors, on en parle.
20:52Après, nous, on est une association d'entreprise.
20:54Après, je suis entrepreneur à côté.
20:57Un de mes objectifs, c'est justement de sensibiliser les consommateurs
21:02à ce type d'obsolescence.
21:03Et en fait, il y a aujourd'hui des gens qui luttent contre ça.
21:07Et donc, Bleu Foré en fait partie.
21:09Et c'est important de prendre conscience, en fait,
21:13que quand on va choisir un produit qui va être légèrement plus cher,
21:19en fait, il va avoir une durée de vie, l'usage qui sera beaucoup plus important.
21:23Avec ce chiffre, on aurait pu commencer par là.
21:25Mais ce bilan carbone de l'industrie textile,
21:284 milliards de tonnes de CO2 par an,
21:29ça représente 10% des émissions mondiales.
21:31On parle au niveau mondial de gaz à effet de serre.
21:34Vous disiez lors de l'inauguration du Fashion Hub Grand Paris
21:38que la mode était en retard sur sa transition.
21:40Alors, c'était en octobre 2023, j'ai retrouvé cette interview.
21:4318 mois plus tard, est-ce que ça a un peu changé ou pas ?
21:46Non, je pense qu'on est toujours aussi en retard.
21:48Et en fait, il y a certains acteurs qui freinent des cas de fer.
21:52Qui essayent aussi de retarder de plus en plus la législation,
21:57la réglementation qui essaie de se mettre en place.
21:59Là, on a une loi sur la...
22:01La loi contre le ultra-fast fashion.
22:03Exactement.
22:03Qui a été...
22:04Un peu détricotée.
22:05Oui, surtout qu'on attend le Sénat qui était programmé là.
22:08Et puis, on ne sait pas quand, bon.
22:10Voilà, on a retiré l'article 1, l'article 3.
22:14Donc, finalement, il n'y a plus vraiment de seuil.
22:18On déterminera ça éventuellement par décret.
22:21Et puis, la publicité, finalement, on relègue ça juste aux influenceurs.
22:26Et c'est dommage parce qu'il y a...
22:29Si on arrive vraiment...
22:30Parce qu'il était question d'interdire la publicité pour ces vagues du taf fashion.
22:34Exactement.
22:35Et moi, je pense que plus on va mettre de visibilité sur les acteurs locaux
22:40qui font bien les choses, plus les gens feront aussi les bons choix.
22:45Merci beaucoup.
22:46Merci à tous les deux et à bientôt sur Be Smart For Change.
22:49On passe tout de suite à notre rubrique Startup.
22:51Smart Ideas, notre rubrique Startup et Innovation avec Arnaud Chollet.
22:55Bonjour.
22:56Bonjour.
22:56Bienvenue.
22:57Vous êtes le président de Cyclamen.
22:58Vous l'avez créé en 2012, fin 2012, avec Adrien Antonen et Michel Delun.
23:03Quelle idée ? Quelle ambition ?
23:04Racontez-moi.
23:05Justement, c'est surprenant parce qu'on n'avait pas d'idée.
23:08Mais on avait une vraie ambition.
23:10En fait, tout s'est fait dans le nom.
23:13Cycla parce qu'on voulait travailler sur le cycle des choses pour essayer de régénérer
23:16des choses.
23:16Et puis, on a créé Cyclamen.
23:18Cycla parce qu'on voulait travailler sur le cycle des choses pour essayer de régénérer
23:21des matières.
23:22Men parce qu'on était trois hommes à le créer.
23:24Et c'est la femme de Michel qui a trouvé Cyclamen.
23:27C'était notre symbole, une fleur, pour essayer d'avoir un impact positif sur l'écologie.
23:32Et alors, vous faites quoi ?
23:33Et en fait, au début, on a fait plein de choses.
23:35On était persuadés que ça allait fonctionner.
23:37Et on est tombés en cherchant sur la valorisation des métaux non ferreux.
23:44Et dans cette valorisation des métaux non ferreux, il y en a beaucoup.
23:47On s'est rendu compte que l'aluminium était un métal super intéressant parce
23:51qu'il aide à la transition écologique, parce qu'il est léger, il est solide.
23:56Et quand on le retrouve dans le recyclage, il a déjà fait son cycle carbone.
24:01Donc, le fait de le remettre dans l'économie circulaire, on baisse pas que carbone.
24:04Donc, on fait un truc super intéressant.
24:05Donc, vous travaillez plutôt sur l'aluminium.
24:07Mais quand on parle de métaux non ferreux, un tout petit peu de pédagogie, c'est quoi ?
24:11Alors, métaux non ferreux, c'est un métal qui ne prend pas l'aimant.
24:14C'est-à-dire que si vous faites à manger en ouvrant une boîte, vous mettez un aimant dessus,
24:20c'est donc un métal non ferreux.
24:22Par contre, si vous faites une papillote avec du poisson, vous le faites dans l'aluminium,
24:26si vous mettez un aimant dessus, il ne se passe rien.
24:28Donc, c'est la définition d'un métal non ferreux.
24:31Donc, un métal non ferreux, pour le retrouver, un aimant ne permet pas de le retrouver.
24:35Par contre, il y a d'autres technologies pour le retrouver.
24:37Et un métal non ferreux, il est assez intéressant parce qu'il va avoir d'autres propriétés,
24:42de conductivité comme le cuivre ou l'aluminium, qui est super intéressant,
24:46entre autres pour les aliments, on a des calettes en aluminium,
24:50ou pour faire des voitures plus légères, des voitures électriques.
24:53Et alors, pour recycler ces métaux non ferreux,
24:55et peut-être on va se concentrer sur l'aluminium,
24:57est-ce qu'il y a de l'innovation ?
25:00Est-ce que vous avez dû réfléchir à des procédés ?
25:02Ou est-ce que les procédés existaient, vous les avez simplement, entre guillemets, appliqués ?
25:06Alors nous, notre grand truc, c'est qu'on a pris des mélanges de métaux non ferreux
25:11qui venaient de ce qu'on appelle les cendres d'incinération des déchets ménagers.
25:14Donc ça veut dire que le matin, quand vous ouvrez votre yaourt,
25:17il y a un aupercule avec un peu d'aluminium,
25:20si vous le jetez dans la poubelle grise, tout ça, ça va être incinéré,
25:23parce qu'il y a plein de choses qui sont des dérivés pétroliers, du plastique, etc.
25:27Et ça va créer de l'énergie, et à la fin, il va rester des cendres.
25:30Et dans ces cendres, votre aupercule de yaourt, il va être une petite bille d'aluminium.
25:35Et une fois que ça, on arrive à le retrouver,
25:37nous, on a mis de la technologie, c'est-à-dire entre plein de successions de rayons X,
25:42où on va dire, ce bout d'aluminium-là,
25:44on est capable de le remettre à tel niveau pour refaire quelque chose.
25:48Ça veut dire que notre job, il est d'identifier exactement les alliages d'aluminium,
25:54pour dire, on va le remettre tout en haut, ce qui s'appelle vraiment le recyclage,
25:59pour refaire quelque chose.
26:00Et ça, on le refait pour fournir une industrie.
26:06On devient un premier maillon de la réindustrialisation française et européenne.
26:08Mais ça veut dire que vous recréez de l'aluminium
26:12qui va être utilisé comme l'aluminium initial, d'une certaine façon, par l'industrie ?
26:18Exactement, c'est ça qui est fou.
26:19Et on le fait sans avoir besoin de le fondre.
26:22Donc en fait, nous, on va fournir des industries qui disent,
26:25moi, j'ai besoin de tel alliage, j'ai besoin de faire une baie vitrée,
26:28donc il me faut telle caractéristique.
26:30Et nous, on va dire, ok, on va vous fournir telle caractéristique.
26:33Pour avoir les idées en tête, quand je fournis un camion d'aluminium,
26:37on en fournit à peu près un par jour actuellement, donc 25 tonnes.
26:4025 tonnes, c'est 3 millions d'analyses, parce que j'ai analysé chaque grain.
26:44Donc quand je fournis 25 tonnes avec 3 millions d'analyses,
26:46je dis, je suis capable de m'engager sur telle et telle précision.
26:50Et ça, on est les seuls en France et en Europe à le faire.
26:51Et vous récupérez les cendres des usines d'incinération en fait ?
26:55Alors c'est là où il y a un truc bizarre, c'est qu'on ne les récupère surtout pas.
26:59Mais alors vraiment, surtout pas.
27:01Dans les cendres d'incinération, il y a entre 1 et 2% de métaux non ferreux purs
27:05qui sont laissés là-dedans, donc ce n'est vraiment pas grand-chose.
27:07Par contre, si on ne les extrait pas, ils sont perdus à vie.
27:11Alors c'est dommage, ça a une valeur écologique et financière.
27:13Donc il faut trouver un moyen pour les récupérer.
27:15Alors les très grands centres, on investit.
27:18Mais il y a des centres intermédiaires où il n'y a pas de modèle à investir.
27:23Et nous, en fait, on a investi nous-mêmes dans des installations mobiles.
27:26Ces usines mobiles, d'accord, ok.
27:29Où là, on fait l'inverse, on apporte de la techno, on se met à côté des cendres,
27:34on passe les cendres dans nos installations mobiles pour en extraire les métaux non ferreux
27:39qui après vont venir dans notre usine qui est en Moselle, où là on va faire ce cycle
27:43pour remettre des métaux non ferreux dans l'économie circulaire.
27:45Et alors vous avez été classé le mois dernier parmi les 500 entreprises françaises
27:50en plus forte expansion, 48e place, bravo, félicitations.
27:54Alors c'est certainement vos qualités.
27:56Est-ce que vous êtes aussi porté par un marché mondial du recyclage qui est en forte croissance ?
28:01Alors le marché est en croissance, c'est une évidence.
28:04Maintenant, notre particularité, c'est que nous, on a géré cette croissance-là
28:09en l'autofinançant, c'est-à-dire qu'on fait partie des gens, c'est le principe
28:13d'innovation, vous avez développé quelque chose, vous pouvez capter un marché parce
28:17que vous avez innové.
28:18Ça veut dire quoi ?
28:20Ça veut dire que, nous, c'est le débat de fond.
28:27Si on a fait quelque chose, c'est que cet aluminium, de le remettre dans l'économie
28:31circulaire, vous avez un vrai impact à le faire.
28:33Donc l'innovation permet de le faire et on est aussi dans le capitalisme, il faut le
28:38faire en gagnant de l'argent.
28:39Et donc on a réussi à mixer les deux, ça c'est pas commun.
28:41Merci beaucoup Arnaud Cholet, bon vent à Cyclamen.
28:44Merci, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
28:46Merci à toutes et à tous de votre fidélité à la chaîne des Audacieuses et des Audacieux.
28:50Salut.