Michel Onfray passe en revue l’actualité de la semaine dans #FaceAMichelOnfray. Présenté par Laurence Ferrari.
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00:00Et bonjour à tous et bonjour à toutes, bienvenue dans Face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1.
00:05Bonjour Michel. Bonjour Laurence.
00:07Ravi de vous retrouver, j'espère que vous êtes en forme pour passer l'actualité au crible avec votre point de vue de philosophe.
00:13L'impuissance de l'Union Européenne mise au grand jour à la faveur des négociations entre Russes et Américains
00:19qui se sont tenues cette semaine en Arabie Saoudite autour de la paix en Ukraine avec plusieurs questions à la clé.
00:25L'Europe et la France peuvent-elles retrouver des marges de manœuvre
00:28dans ces négociations qui se déroulent par-dessus leurs têtes et à leur détriment ?
00:32Qu'est-ce que symbolise pour vous ce dialogue direct entre Trump et Poutine,
00:36à savoir le retour des empires et des impérialismes ?
00:39Enfin, existe-t-il encore un moyen pour la France de retrouver une partie de sa souveraineté
00:43pour faire entendre sa voix ? Comment ? Par quels moyens ?
00:46On va vous écouter là-dessus mon cher Michel.
00:48Et puis pendant que les nuages noirs s'amoncèlent sur nos têtes, la France continue son voyage en absurdie.
00:54Le maire de Béziers, Robert Ménard, a été convoqué par la justice cette semaine
00:58pour avoir refusé de marier en 2023 un ressortissant algérien sous OQTF à une française.
01:05Quand le droit ne protège plus les citoyens, faut-il changer le droit ?
01:09Et puis dans la même journée, nous avons eu, Michel, la nomination de Richard Ferrand
01:13à la tête du Conseil constitutionnel, un ami proche d'Emmanuel Macron,
01:17décision validée par le Parlement à une voix près.
01:20Et le même jour, la décision du Conseil d'Etat qui confirmait la fermeture de C8 et Énergie 12.
01:27Elles s'arrêteront le 28 février pour ces deux chaînes télé.
01:30On va voir ce que vous en pensez. La liberté d'expression est-elle en danger dans notre pays ?
01:35Enfin, nous évoquerons votre prochain livre, l'autre collaboration,
01:39« Les origines de l'islamo-gauchisme français ».
01:41Vous retracez, Michel, toute l'histoire de l'antisémitisme
01:45pour démonter l'idée reçue que la gauche serait philosémite et la droite antisémite.
01:50Une démonstration magistrale. On a hâte de vous entendre là-dessus.
01:54C'est parti pour « Face à Michel ».
01:56Michel, on commence par ces négociations directes entre Russes et Américains
01:59qui ont pris de court les Européens et les Ukrainiens.
02:02Sommet entre émissaires des deux pays en Arabie Saoudite cette semaine.
02:05Déclaration de Poutine et de Trump avec de vives réactions côté Européens.
02:09Emmanuel Macron a réuni un sommet à Paris pour tenter de faire entendre la voix de l'Europe.
02:14Il sera d'ailleurs reçu à la Maison Blanche la semaine prochaine.
02:16Comment imaginer qu'une solution de paix soit envisagée sans les Européens, Michel ?
02:21Parce que les Européens n'existent pas, n'existent plus.
02:24On ne va pas en revenir dans le détail de ces choses-là, mais on l'a vu avec le Covid,
02:28on l'a vu quand les Polonais ont acheté des avions américains,
02:31quand les Allemands ont fait exactement la même chose,
02:34quand les Italiens, au moment du Covid, se sont fait aider par des médecins cubains,
02:38quand les Allemands ont acheté de leur côté des masques
02:42alors que les Français ne le pouvaient pas, etc.
02:44Enfin, on a vu que ça n'existait pas, cette Europe.
02:46C'est une Europe du business, c'est une Europe de l'argent.
02:48C'est une Europe qui méprise les peuples, comme ça, depuis le début.
02:52C'est-à-dire, c'est un peu ce qui fait la loi, cette haine du peuple.
02:55On essaie de passer par-dessus le peuple.
02:56Quand le peuple dit en 2005 qu'on n'en veut plus de cette Europe,
02:59on lui dit au peuple en 2008, tu l'auras.
03:01Et là, c'est en permanence.
03:02Au Parlement, il se passe des choses.
03:04On dit non, non, vous votez mal.
03:06Après ça, on dit non, mais on va nommer quelqu'un.
03:08Ne vous inquiétez pas, ce ne sera pas quelqu'un que vous aurez souhaité.
03:10C'est très exactement ce qu'on aurait voulu.
03:12Mais cette guerre, elle se déroule quand même sur le sol de l'Europe.
03:14Oui, j'entends bien, mais cette guerre, il faudrait revenir très en amont.
03:17Moi, je me souviens, il y a trois ans, où j'expliquais que cette guerre
03:20était une guerre entre les Américains et la Russie,
03:23que l'Ukraine était prise au piège entre deux
03:26et que l'Europe rentrait absolument dans ce piège-là
03:29et qu'il y avait de la paix à fabriquer plutôt que de la guerre.
03:32Moi, je suis normand.
03:33Les accords de Minsk et la Normandie, etc.
03:35ont été signés en plein mépris de Vladimir Poutine.
03:39C'était Merkel, c'était Hollande qui ont dit non, non, non,
03:43on n'avait pas du tout l'intention d'obéir à ce traité.
03:45On a signé le traité, c'était juste pour prendre un peu d'avance,
03:49mais on n'avait pas du tout l'intention d'obéir à ce traité.
03:52Ces gens ont fabriqué la guerre. Ils ont fabriqué la guerre.
03:55Et Trump arrive à un moment donné en disant, moi, je l'arrête.
03:57Ce n'est pas vous, vous n'êtes rien.
03:59On ne peut pas être Emmanuel Macron en disant, vous avez vu mes jolies mèches blondes
04:02sur Internet, vous avez vu mes couettes comme elles sont jolies,
04:06l'intelligence artificielle, c'est-à-dire faire le clown.
04:09Faire le clown partout sur la planète.
04:11Et en plus de ça, dire, mais pourquoi vous ne m'invitez pas ?
04:13Moi, je suis clown.
04:14On dit, mais non, tu es clown, justement.
04:15Donc, tu n'es pas invité, tu n'existes pas, M. Macron.
04:18Et l'Europe, ça n'existe pas.
04:19Quel numéro de téléphone ? Souvenez-vous de cette histoire.
04:21Il n'y a pas de numéro de téléphone.
04:22C'est une espèce de club de fric.
04:24L'Europe, ce n'est pas du tout une affaire culturelle.
04:26Et là, c'était, on ne va pas rentrer dans le détail,
04:29mais je veux dire, est-ce que l'Ukraine fait partie de l'Est
04:31ou fait partie de l'Ouest, alors qu'on a refusé à la Russie
04:34d'entrer dans une grande perspective gaullienne
04:36qui aurait été l'Europe de l'Atlantique à l'Oural ?
04:38Et à un moment donné, il a dit, Trump, enfin,
04:40Poutine a dit, ça ne va pas pouvoir durer comme ça.
04:42Alors, je suis contre cette guerre.
04:43On ne va pas massacrer des peuples.
04:44Il y a un agresseur, un agressé.
04:45On est entièrement d'accord.
04:46Je ne suis pas du côté de l'agresseur.
04:48Je dis juste que quand il a fallu faire la paix,
04:50elle n'a pas été faite.
04:51Quand il a fallu faire la guerre, ils l'ont faite,
04:53Macron et l'Europe.
04:54Et aujourd'hui, ils disent, ah, mais la paix,
04:55ce serait bien qu'on la fasse.
04:56On leur dit non, à la niche.
04:58Alors, on va juste écouter le secrétaire d'État américain,
05:00Marco Rubio.
05:01C'est le ministre des Affaires étrangères américain
05:04qui estime que seul Donald Trump peut faire bouger
05:06les lignes dans ce conflit.
05:07Écoutez-le.
05:10Comme il l'a dit lors de sa campagne présidentielle,
05:12Donald Trump veut que cela se termine de manière juste,
05:15durable et pérenne, et non pas que cela conduise
05:17à un autre conflit dans deux ou trois ans.
05:19Mais il est le seul au monde à pouvoir entamer ce processus.
05:23Donald Trump est le seul dirigeant au monde
05:25à pouvoir initier ce processus.
05:27Et aujourd'hui, on a été la première étape.
05:30On voit donc Marco Rubio qui dit ça,
05:32Donald Trump qui a des phrases extrêmement dures
05:34sur le président Zelensky, le président ukrainien
05:37qui l'accuse d'être un dictateur sans élection.
05:40On a l'impression d'être dans une surenchère verbale
05:42et que le Kremlin et la Maison-Blanche
05:44sont en train de s'aligner au détriment de l'Ukraine.
05:46Mais oui, et c'est très exactement ce qui va se passer.
05:48Ces gens-là font de la politique.
05:50Ils ne font pas des histoires de frisettes sur Internet
05:54pour disserter sur la question de l'intelligence artificielle.
05:56Ils font vraiment de la politique.
05:57Et quand ils font de la politique,
05:58ils font passer l'intérêt de leur pays avant tout.
06:00Il n'y a rien d'étonnant quand on est chef de l'État américain
06:03de dire l'Amérique d'abord.
06:05Et de dire quand on est russe, la Russie d'abord.
06:08Et de dire l'Iran d'abord quand on est aussi un pays iranien.
06:11Quand on fait de la politique, c'est ça.
06:12Ou alors on fait autre chose.
06:13Mais quand on est chef de l'État, on chef l'État.
06:16Il faut qu'il y ait un État, il faut qu'il y ait un chef
06:17pour cheffer l'État.
06:18Là, ce n'est pas exactement le cas.
06:20Donc tout est perdu.
06:21On est là en train de décider des choses contre les peuples.
06:23On ferme des journaux.
06:24On nomme des copains, etc.
06:25On ferme des chaînes aussi.
06:26On fait de la petite politique politicienne.
06:29Et puis en même temps, on a des chefs d'État
06:31qui sont des crocodiles, qui sont des requins
06:33et qui disent mais nous on fait de la politique.
06:34Maintenant, on joue avec les gens sérieux.
06:36Donc Macron n'est pas sérieux.
06:37Ça fait des années que je le dis.
06:38Ça fait des années que je le paie.
06:39Ça fait des années que je fais savoir que cette guerre existe.
06:42Ce n'est pas parce que les caméras de télévision
06:45et des journalistes sont occupés de cette guerre
06:46qu'elle a commencé.
06:47Non.
06:48Elle était très en amont, cette guerre.
06:50Et qu'est-ce qui a été fait pour qu'elle n'ait pas lieu ?
06:52Rien.
06:53Qu'est-ce qui a été fait pour qu'elle ait lieu ?
06:54Tout.
06:55Et aujourd'hui, on dit il va falloir arrêter cette guerre.
06:57Les gens qui disent oui, mais nous qui l'avons faite,
06:59qui l'avons rendue possible,
07:00qui avons moqué les traités, je le rappelle quand même.
07:02Hollande, Merkel et les autres.
07:04Et qui n'ont rien dit.
07:05Tous ces gens-là, aujourd'hui,
07:06ils voudraient être autour de la table.
07:07Non.
07:08Ça me paraît normal qu'ils n'y soient pas.
07:09Nous sommes humiliés.
07:10Ils nous humilient.
07:12Le chef de l'État s'humilie et dit
07:13mais quand j'ai fini de me faire des bouclettes,
07:15j'aimerais bien être invité à la table des grands.
07:17On lui dit non, il n'a pas ta place.
07:18Monsieur Lempereur, on va écouter Thierry Breton,
07:20ancien commissaire européen au marché intérieur.
07:22Il pense que nous vivons un moment historique
07:24et que les Européens réalisent qu'ils ne peuvent plus
07:27dépendre des Américains pour leur propre sécurité
07:30et leur défense.
07:32Ils sont en train de vivre un moment
07:34qui pour moi est un moment historique,
07:36peut-être aussi important que celui que nous avons connu
07:39lors de la chute du mur de Berlin.
07:41Pourquoi dis-je cela ?
07:43Parce que pour la première fois depuis très longtemps,
07:46les Européens, en tout cas 26 États membres sur 27,
07:50se rendent compte qu'on ne peut plus dépendre désormais
07:54des seuls États-Unis pour notre sécurité.
07:56Je mets le 27ème à part, la France,
07:59parce que nous sommes un pays doté,
08:01nous avons l'arme nucléaire,
08:02on est autonome pour notre défense,
08:04mais c'est vrai que désormais,
08:06il va falloir que tous les pays européens
08:08prennent les conséquences.
08:09La Thierry Breton, qui a été l'ambassadeur de Sonnay,
08:11à Maimrouc, sur Seigneuse et Europe 1,
08:13il parle d'or.
08:14Il est gaulliste lui maintenant, ça fait des années.
08:16La défense européenne est un mirage,
08:19et là, ce n'est pas un mirage de mille.
08:21Ce n'est pas neuf, d'un seul coup,
08:22il découvre la vérité.
08:23Alors qu'il a contribué à détruire l'Europe des Nations,
08:26qu'il a contribué à détruire le gaullisme,
08:28qu'il a contribué à détruire l'idée du général de Gaulle,
08:30on le sait depuis peu,
08:31mais enfin on le sait depuis 1944,
08:33depuis très exactement le 6 juin 1944,
08:35voir le général de Gaulle.
08:36Quand les Etats-Unis arrivent,
08:37ils n'arrivent pas parce qu'ils aiment tellement la liberté, etc.
08:39Les Etats-Unis entrent en guerre sur le territoire européen
08:42avec une monnaie qui s'appelle l'AMGOT,
08:44l'administration militaire des territoires occupés,
08:46pour faire de telle sorte qu'on puisse recycler
08:48les anciens préfets et sous-préfets vichistes
08:50pour pouvoir installer un régime anticommuniste,
08:53et puis éventuellement, après Berlin, envisager Moscou.
08:55Et c'est le général de Gaulle qui dit,
08:56ah non, non, non, c'est nous qui défendons la France
08:59et avec notre autonomie et notre indépendance.
09:01C'est la doctrine du général de Gaulle depuis le début,
09:03même avant la libération,
09:05c'est-à-dire dès avant, sa doctrine des blindés,
09:08tout ça, c'est une doctrine de la souveraineté, du souverainisme.
09:10D'un seul coup, ces gens découvrent que nous n'avons pas d'amis.
09:13Le général de Gaulle le disait, nous n'avons pas d'amis, c'est ainsi.
09:16Peut-être même comme ça dans la vie aussi.
09:18C'est comme ça quand on est un chef d'Etat,
09:20on a des partenaires sur des projets particuliers.
09:24Il y a eu des projets qui étaient des projets anticommunistes
09:26pour fabriquer une Europe qui ne soit pas soviétique.
09:28Bon, d'accord, c'est plus l'époque.
09:30La guerre froide s'est terminée,
09:31l'Empire soviétique s'est effondré,
09:32en 92, il y a eu des moments importants.
09:34Qu'est-ce qu'on a fait depuis ?
09:35Rien, les hommes devaient vivre d'amour.
09:37C'était tellement formidable l'Europe.
09:39Mais non, il y avait la vie continuée.
09:41Il y avait l'Iran, il y avait les ayatollahs au pouvoir,
09:44il y avait une Russie soviétique effondrée
09:46qui, elle, avait envie de se refabriquer un empire.
09:48Qu'ont fait les chefs de l'Etat français ou potentiels ?
09:51Comment est-ce que je peux être réélu ?
09:53Quand je suis élu, comment est-ce que je peux me maintenir ?
09:55Mais pendant ce temps-là, ça se gouverne un pays.
09:57Ils n'ont fait que penser à leur propre petite carrière personnelle.
10:01Je ne donne pas les noms, je n'en sauve aucun.
10:03Donc depuis...
10:05Aucun nom ?
10:07Oui, mais je cherchais la date.
10:09Peut-être le départ du général de Gaulle, je dirais.
10:11D'accord. Donc Pompidou, pareil.
10:13Oui, pareil.
10:14On va peut-être écouter le général de Gaulle.
10:16Quand même, la question que je vous posais, Michel,
10:19c'est sur la défense, la défense européenne,
10:21un mythe dont on nous rebat les oreilles depuis des années.
10:23Écoutez ce qu'il disait en 1966, le général,
10:26à propos de la position de la France vis-à-vis de l'OTAN.
10:29On sait que lui ne voulait pas réintégrer le commandement intégré de l'OTAN.
10:32Il souhaitait que la France reste souveraine.
10:34On écoute le général de Gaulle.
10:36Que notre pays, devenant, de son côté,
10:40et par ses propres moyens, une puissance atomique,
10:45est amené à assumer lui-même les responsabilités politiques
10:51et stratégiques que cela comporte.
10:56Et responsabilités que leur nature et leur dimension
11:03rendent évidemment inaliénables.
11:08Et enfin, la volonté de la France de disposer d'elle-même,
11:14ce qui est indispensable pour qu'elle croie à son propre rôle
11:18et pour qu'elle puisse être utile aux autres.
11:21On est en face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1.
11:23Michel, on vient d'entendre le général de Gaulle.
11:25La France, aujourd'hui, ne maîtrise plus sa souveraineté.
11:28Il faut repenser la question de la dissuasion nucléaire.
11:30C'est-à-dire que ça ne se pose plus exactement de la même manière aujourd'hui.
11:33On a bien vu que ça ne sert à rien d'avoir la bombe atomique
11:35quand il s'agit d'opposer la Russie et puis l'Ukraine.
11:38Alors peut-être que si l'Iran disposait de la bombe atomique,
11:42je ne suis pas sûr qu'Israël pourrait être, durer, exister et persister.
11:46On a changé de monde.
11:48Il y a une doctrine qui a été faite par Clausewitz au XIXe siècle.
11:51C'était une grande doctrine qui opposait les deux grands blocs, etc.
11:54Et c'est un peu dans cette perspective que la puissance nucléaire,
11:57la puissance atomique est pensée.
11:59Deux grands blocs, etc.
12:00Mais vous avez des guerres qui ont été gagnées par des gens
12:02qui ne disposaient pas de la bombe atomique.
12:04Je rappelle que le Vietnam, ça ne s'est pas gagné avec des bombes atomiques.
12:07Que l'Afghanistan a mis dehors l'Union soviétique.
12:09Que l'Afghanistan a toujours gagné ses guerres contre des blocs
12:12qui, eux-mêmes, avec les États-Unis, disposaient de la bombe atomique.
12:15Et que la bombe atomique, ça n'est pas le fin mot.
12:17Ce n'est pas suffisant, aujourd'hui, pour faire de la guerre.
12:19J'ai vu qu'Alain Minc disait qu'il fallait que nous fassions savoir
12:22que nous étions une puissance nucléaire.
12:24Mais ça fait rire tout le monde.
12:25Lequel va appuyer le premier sur le bouton nucléaire
12:27en sachant qu'en face, il y a peut-être des bombes atomiques
12:30qui sont supérieures aux nôtres ?
12:31Parce que je ne suis pas bien sûr que le renoncement
12:33à la bombe atomique classique par Chirac,
12:36qui s'est fait faire par les écologistes en disant
12:39« Bon, on arrête, on fait des simulations sur ordinateur, etc.
12:42Tiens, à mon œil, est-ce qu'on est vraiment très au point ? »
12:44Évidemment, on ne va pas le dire.
12:45Je ne sais pas si des militaires le diraient.
12:47J'espérais que non.
12:48Des militaires dignes de ce nom ne le diraient pas.
12:50Mais aujourd'hui, on est obligés de repenser la stratégie autrement.
12:53Il n'y avait pas de cybercriminalité à l'époque du général De Gaulle.
12:56C'est maintenant sur ce terrain-là que ça se joue.
12:58C'est-à-dire des gens qui sont capables de faire exploser une gare
13:00aujourd'hui avec quatre bouteilles de gaz, par exemple.
13:03Qu'est-ce qu'on fait avec une bombe atomique ?
13:04Rien.
13:05Donc il faut du renseignement, il faut de la cybercriminalité
13:08avec de la police scientifique.
13:10Il faut repenser totalement la question de la dissuasion.
13:13– Il faut lutter contre la cybercriminalité.
13:15– Lutter, oui bien sûr.
13:16Je me suis mal exprimé, vous avez raison.
13:17Mais ne pas imaginer que le fin mot c'est la bombe atomique.
13:21Ça l'était à l'époque de la guerre froide
13:22quand l'Union soviétique et les Américains disposaient d'un arsenal terrible.
13:26Aujourd'hui, qu'est-ce qu'on fait ?
13:28Je ne pense plus que la dissuasion fonctionne comme elle fonctionnait en 1966.
13:32– Michel Onfray, on est sur CNews et sur Europe 1.
13:34Évoquons maintenant la liberté d'expression.
13:36Parce que j'aimerais qu'on écoute ce qu'a dit le vice-président américain
13:39qui était la semaine dernière à Munich pour une conférence sur la sécurité.
13:43Il s'appelle J.D. Vance.
13:44Ce qu'il a dit a littéralement sidéré les Européens.
13:47Il dit, en suivant ce que vous dites depuis des années,
13:50il ne faut pas avoir peur des peuples.
13:52Surtout, la liberté d'expression est en danger sur votre continent.
13:55Écoutez-le.
13:58– En Grande-Bretagne et dans toute l'Europe,
14:00la liberté d'expression est en recul, je le crains.
14:05Je suis convaincu qu'ignorer les gens, mépriser leurs préoccupations
14:08ou pire, fermer les médias, annuler les élections
14:11ou les tenir à l'écart du processus politique ne protège en rien.
14:18C'est au contraire le moyen de détruire la démocratie.
14:23S'exprimer et donner son avis, ce n'est pas interférer dans une élection.
14:27– La peau de vie d'Evans, qu'est-ce que vous en pensez ?
14:29– Je le souscris absolument, ça fait plaisir à entendre.
14:32Je veux dire, à l'heure où, effectivement, on supprime des chaînes.
14:35Moi, j'étais de ceux qui en avaient fait une question de principe
14:38quand Russian Today a été supprimée, souvenez-vous.
14:41Et Spoutnik, du jour au lendemain, on a dit,
14:43voilà, c'est pro-soviétique, c'est pro-russe, pardon,
14:45donc c'est terminé, ça n'existe plus.
14:47Ça n'a gêné personne, ça n'a gêné personne.
14:49Et ça a disparu, du jour au lendemain.
14:51Je dis, attention, ça commence, après ça va être un autre,
14:53puis après ça va être un autre, puis etc.
14:55Au nom de quoi ? Vous ne pensez pas comme nous.
14:57On reproche aujourd'hui à Cyril Hanouna de ne pas bien penser.
15:00C'est quoi bien penser ? C'est penser comme M. Cohen,
15:03qui lui, avec l'argent du Côte Tribunal, s'en vient nous expliquer
15:05qu'il faut interdire des chaînes, qu'il faut fermer des télévisions.
15:10Je rappelle qu'en même temps, on apprend que l'État français
15:12a arrosé pratiquement toute la presse française.
15:15Toute la presse française.
15:17Je ne donne pas de noms, il faudrait tous les donner,
15:19mais c'est de l'humanité à Ouest-France.
15:21Et on s'étonne que des journaux qui paraissent aussi dissemblables
15:23finissent toujours au bout du...
15:25C'est les subventions à la presse.
15:26Et bien voilà, au deuxième tour des présidentielles,
15:28comme par hasard, ils nous disent toujours
15:30pour quel bon candidat il faut voter.
15:32Alors les uns avec une pince à l'aise sur le nez,
15:34je me souviens bien de l'expression de Strauss-Kahn.
15:36D'autres en disant, on ne va pas voter pour, mais on va voter contre.
15:39D'autres nous font savoir qu'ils ne prédicitent pas celui-ci,
15:42mais que c'est un arc républicain qui se situe.
15:44D'accord, mais au bout du compte, ils votent tous pour la même chose.
15:46Ils sont tous arrosés par l'argent du contribuable.
15:49C'est-à-dire que l'argent du contribuable permet à tous les éditorialistes
15:53de France Inter de vomir sur le peuple, le petit peuple.
15:56Et on dit, mais il n'y a aucun problème de ce côté-là.
15:58Des chaînes privées qui existent, on va leur faire la police.
16:02On va leur faire la peau.
16:04Oui, mais en même temps, vous avez dit ceci.
16:06On va rentrer sur notre propre cas.
16:08Ils nous arrivent de dire, mais vous avez dit de telle personne que...
16:11On est obligé de faire des lettres pour expliquer
16:13qu'on est en train de pratiquer l'esprit de Voltaire,
16:16qu'on est dans un esprit ironique,
16:18et que la philosophie, c'est l'art d'interroger les choses
16:20qui paraissent pour évidentes a priori.
16:22Peu importe, vous avez une police qui est là, qui veille,
16:24qui fait le total et qui dit, mais voilà, ça fait 35 fois
16:26qu'on vous a dit que vous n'aviez pas le droit de dire ceci,
16:28pas le droit de dire cela, qu'il faut dire ceci, qu'il faut dire cela.
16:30Vous avez été climato-sceptique, puisque vous avez fait savoir
16:32que peut-être l'astrophysique nous permettrait
16:34d'avoir une autre hypothèse sur cette...
16:36Hop, vous êtes viré du service public,
16:38vous êtes interdit de retrouver du travail, etc.
16:40Oui, la liberté d'expression est en danger,
16:42mais depuis plusieurs années, depuis au moins de manière
16:44très évidente, la présence d'Emmanuel Macron au pouvoir.
16:47Ça va faire 7 ans, 8 ans, où les choses sont clairement dites.
16:50On interdit des gens d'expression,
16:52on ferme des chaînes, ça ne gêne personne.
16:54On interdit des médias, et puis on donne de l'argent
16:57aux médias qui disent exactement la même chose.
16:59Pourquoi nous avons du mal, nous, à Front Populaire,
17:01à exister ? Parce que nous refusons cet argent
17:03pour pouvoir être libre, pour pouvoir dire
17:05ce qu'on veut, quand on veut, comme on veut.
17:07Mais ce n'est pas faute de nous attaquer.
17:09Oui, et mention à Front Populaire, qui fait un travail
17:11magnifique sur votre roulette.
17:13On évoque là, évidemment, la fermeture de C8,
17:15décision prise par l'ARCOM,
17:17et validée cette semaine par le Conseil d'État.
17:19C8 et NRJ12 ont donc arrêté d'émettre
17:21le 28 février dernier.
17:23Pour C8, ça concerne près de 400 collaborateurs,
17:25aux salariés qui vont perdre leur travail,
17:27ou dont le travail sera menacé.
17:29C'est la première chaîne TNT. Chaque jour,
17:319 millions de Français la regardent.
17:33J'ai une pensée pour tous ceux qui fabriquent cette chaîne
17:35depuis des années, et que je connais bien.
17:37C'est là encore un symbole de la liberté
17:39d'expression qui est en train de s'amenuiser
17:41dans notre pays. On va juste écouter un petit
17:43extrait de Laurent Wauquiez, qui a mis une petite vidéo
17:45sur les réseaux sociaux pour dire son soutien
17:47à C8.
17:49C8, c'est fini.
17:51Je vais vous expliquer pourquoi ça me choque,
17:53et pourquoi est-ce qu'on doit réagir.
17:55C8, c'est une chaîne de la TNT,
17:57c'est la plus regardée, vous êtes
17:5940 millions chaque mois, c'est une chaîne
18:01populaire, appréciée des Français,
18:03qui émet depuis 20 ans.
18:05La fermeture de C8, elle est due à l'ARCOM,
18:07une autorité administrative
18:09obscure, comme il y en a
18:11beaucoup trop dans notre pays, vous savez que je combats ça,
18:13et qui sait arroger un droit de vie
18:15ou de mort sur cette chaîne.
18:17On ne m'enlèvera pas de la tête
18:19que cette décision de fermeture de C8,
18:21elle est due à une seule chose,
18:23c'est que ça appartient à un groupe médiatique
18:25qui ne convient pas à certains, et qui ne pense
18:27pas comme il faudrait.
18:29Laurent Wauquiez, il a raison dans sa démonstration,
18:31Michel Onfray. Oui, bien sûr.
18:33Il y avait,
18:35le général de Gaulle a été, je l'ai déjà dit, mais je me répète,
18:37à la libération obligé de
18:39composer avec tout le monde, sauf les
18:41collaborationnistes, donc il fallait bien donner quelque chose
18:43aux communistes, aux socialistes, dont
18:45nombreux avaient été
18:47des collaborationnistes notoires, notamment
18:49le parti communiste en son sommet.
18:51Dans un premier temps.
18:53Et puis après, quand Hitler
18:55roule le pacte germano-soviétique, ils deviennent
18:57résistants, je ne sais pas s'ils seraient devenus résistants sinon.
18:59Et des grands résistants.
19:01À partir de 1941.
19:03Mais c'est quand même,
19:05le nazisme aujourd'hui, on ne l'associe
19:07pas du tout à la collaboration du parti
19:09communiste, donc le général de Gaulle fait comme si ça
19:11n'avait pas existé. Un certain nombre de députés
19:13du Front Populaire rendent possible
19:15les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. On ne le dit pas.
19:17Un certain nombre de grands communistes ou socialistes,
19:19les Déal et Doriot, dont on utilise beaucoup le nom
19:21aujourd'hui, sont des gens qui sont devenus des créateurs
19:23de partis fascistes, etc. Donc on fait
19:25une espèce de grand silence sur ce sujet-là.
19:27Et puis on dit, on ne va pas donner aux communistes,
19:29ils ont des ministères, mais on ne va pas leur donner
19:31la défense nationale,
19:33les affaires étrangères, l'industrie, l'armée,
19:35ou ce genre de choses. On leur donne la culture, la recherche,
19:37etc. Et on a un Malraux
19:39qui s'en vient faire tout ça très bien, et d'un seul coup
19:41il y a un récit qui est fabriqué, le récit
19:43d'une gauche qui a été résistante.
19:45Qui a donc toujours été philo-sémite, qui a toujours
19:47combattu le colonialisme, c'est totalement faux tout ça.
19:49Qui a été...
19:50On en parlait tout à l'heure, c'est votre livre, Michel.
19:52À l'avant-garde du féminisme, etc.
19:54Pas du tout, il y a eu de l'homophobie,
19:56le parti communiste était contre la pilule,
19:58contre la contraception, contre les homosexuels, etc.
20:00Et il y a eu
20:02une espèce de récit qui a été fabriqué par la gauche
20:04en disant, le récit de la culture c'est ça.
20:06Et le groupe Bolloré, comme il l'est dit,
20:08est un groupe qui dit, mais on va pouvoir faire librement
20:10de l'histoire, à interroger l'histoire.
20:12Moi on ne m'a jamais dit ce que je devais dire
20:14On ne m'a jamais dit, il y a une ligne rouge,
20:16tu n'as pas le droit de dire ceci, tu n'as pas le droit de parler de cela.
20:18Ou après une émission, me dire, désolé,
20:20mais ça, il ne faudra pas ou il ne faudrait pas.
20:22Non, jamais.
20:23Liberté.
20:24Liberté totale.
20:25Et donc, ça gêne ces gens qui n'aiment pas la liberté,
20:27qui veulent absolument, qui préfèrent la mythologie,
20:29qui préfèrent la légende,
20:31qui préfèrent cette histoire d'une gauche
20:33qui aurait été tellement formidable et qui aurait aimé tellement le peuple.
20:35Mais c'est faux.
20:37La gauche, elle a découpé la tête du peuple
20:39en 1793.
20:41La gauche, elle s'est moquée du peuple en Union soviétique
20:43ou les pays satellites.
20:45La gauche, elle s'est moquée du peuple dès qu'elle l'a pu.
20:47Elle s'est moquée du peuple en 1983 avec Mitterrand.
20:49Elle se moque aujourd'hui du peuple
20:51en disant aux petits peuples qui travaillent,
20:53allez vous faire voir, nous on a changé de peuple.
20:55On a un néo-peuple.
20:57Si le peuple vient de l'autre côté de la Méditerranée, c'est le nôtre.
20:59Mais vous êtes des beaufs.
21:01Les fameux beaufs qu'on trouve devant les écrans de télévision de Cyril Hanouna.
21:03Et qu'on méprise profondément.
21:05Parce que Cyril Hanouna leur donne la parole.
21:07Et ça vaut ce que ça vaut.
21:09C'est le basin, c'est le chambard.
21:11Est-ce que c'est mieux qu'une chaîne de radio officielle ?
21:13Par exemple, on sait très bien ce qu'on va entendre.
21:15Il suffit d'ouvrir cette radio-là,
21:17et Radio du Service Public,
21:19pour savoir quel discours on va nous tenir.
21:21Non, moi je suis pour la liberté d'expression,
21:23y compris pour le délire de la liberté d'expression.
21:25J'ai vu il y a quelques temps,
21:27quand j'ai fait un livre sur Camus,
21:29à quoi ressemblait la liberté d'expression en Algérie.
21:31J'assure que c'est pas terrible.
21:33Allez, on fait une petite pause Michel Onfray.
21:35On a évoqué le Conseil d'État
21:37qui a validé la fermeture de C8.
21:39On va parler du Conseil Constitutionnel dans un instant,
21:41avec Richard Ferrand, qui sera nommé à sa tête.
21:43Un ami proche d'Emmanuel Macron.
21:45Et puis on parlera aussi de Robert Ménard,
21:47la France marche sur la tête,
21:49qui a été entendue par la justice pour avoir refusé de marier
21:51un ressortissant algérien sous OQTF.
21:53A tout de suite dans Face à Michel Onfray.
21:59On se retrouve pour la seconde partie de Face à Michel Onfray
22:01sur CNews et sur Europe 1.
22:03Michel, c'est un proche d'Emmanuel Macron,
22:05Richard Ferrand, qui sera nommé à la tête
22:07du Conseil Constitutionnel.
22:09Nomination validée par le Parlement à une voix près cette semaine.
22:11Le Rassemblement National s'étant abstenu
22:13et permettant de facto cette nomination.
22:15On évoquera l'aspect politique dans un instant.
22:17Mais sur le fond, on va écouter
22:19ce qu'a dit Richard Ferrand lorsqu'il a été auditionné
22:21par la Commission des lois de l'Assemblée Nationale.
22:23Il dit qu'il est contre la République des juges.
22:25Écoutons Richard Ferrand.
22:27Il doit donc se garder de statuer au-delà,
22:29sauf attendre
22:31vers ce que nous ne voulons pas,
22:33c'est-à-dire un gouvernement des juges.
22:35Ni constituant,
22:37ni législateur,
22:39il n'est pas davantage
22:41une sorte de troisième chambre
22:43où devrait se poursuivre le débat politique.
22:45Au contraire,
22:47son rôle est en un sens d'apaiser,
22:49non d'apaiser en cherchant
22:51je ne sais quel juste milieu
22:53ou des positions de compromis.
22:55Apaiser en observant
22:57avec constance
22:59et si possible avec une forme
23:01de prévisibilité
23:03des règles constitutionnelles.
23:05Michel Onfray, est-ce que ce qu'on vient d'entendre
23:07de la part de Richard Ferrand vous rassure ou pas ?
23:09Pas du tout.
23:11D'abord c'est quelqu'un qui vend une voiture dont le moteur est cassé.
23:13Il ne va pas commencer par nous dire
23:15levons le capot, je vais vous faire voir que le moteur est cassé.
23:17Il va vous dire elle est en pleine forme et va très bien.
23:19Mais c'est pour le langage quand même.
23:21Les images sont importantes.
23:23On ne voit pas assez les images.
23:25On écoute ce qu'il raconte et puis
23:27on ne regarde pas ce qui est dit. Il faudrait couper le son.
23:29Mais voilà quelqu'un à qui on pose des questions
23:31déjà écrites. Qu'est-ce que ça veut dire ce truc ?
23:33Donc on lui a filé les questions et puis il y a 10 personnes
23:35qui ont travaillé et qui lui ont fait un texte.
23:37Il y a le texte sous le nez.
23:39Peut-être est-ce un propos liminaire aussi ?
23:41Non, non, non. Moi j'ai regardé.
23:43Je travaille et je me suis tapé
23:45la totalité. J'ai vu le dessus de son crâne.
23:47On ne voit que le dessus de son crâne.
23:49C'est-à-dire qu'on lui pose une question,
23:51la question est écrite, la question lui a été donnée.
23:53Il devait bien se douter qu'on lui demanderait
23:55comment vous voyez le rôle du président du conseil constitutionnel.
23:57Vous vous doutez bien qu'il n'allait pas dire c'est un endroit
23:59où le président de la République va choisir ses amis
24:01de façon à ce que quand le peuple aura voté
24:03et qu'il faudra mettre une gifle au peuple
24:05comme on fait depuis des années,
24:07il faudra quelqu'un qui soit un bon copain
24:09et je serai ce bon copain. Oui, bien sûr, j'ai été nommé
24:11pour cette raison-là. Vous pensez qu'il va dire ça ?
24:13Bien sûr que non. Donc il lit exactement le contraire
24:15et puis il lit le texte qu'on lui a dit.
24:17Non, la liberté, je suis pour.
24:19Ce n'est pas le gouvernement des juges.
24:21Il a l'air de juger assez peu et assez mal.
24:23Et quand il a eu affaire à la justice,
24:25ça n'a pas été forcément du bon côté, si j'en juge.
24:27Ça a été prescrit ?
24:29C'est prescrit, mais on peut quand même faire état
24:31de ce qui a été prescrit.
24:33La prescription ne dit pas que les choses n'ont pas eu lieu.
24:35Elle dit qu'elles ont eu lieu mais que la date de péremption est passée.
24:37C'est comme pour le moteur de la voiture.
24:39Donc on ne peut pas attendre autre chose que ce qu'il a dit
24:41dans ces configurations-là.
24:43Et moi je me disais, c'est incroyable de voir cette espèce
24:45de robinet d'eau tiède avec tout le monde qui fait semblant
24:47et qui acquiesce et qui dit oui
24:49et puis on repasse et on reprend la parole.
24:51Il y a aussi des gens dont j'ai googlisé le nom un peu
24:53pour voir qui étaient ces gens-là.
24:55Ils sont aussi en délicatesse avec le droit.
24:57Il vaut mieux ne pas aller voir de trop près
24:59ces gens qui nous donnent des grandes leçons sur le respect
25:01de la loi, sur le droit, sur la loi des lois,
25:03sur la constitution.
25:05Michel, est-ce que ça vous a surpris que le RN
25:07s'abstienne au motif que
25:09Richard Ferrand était le moins pire
25:11entre guillemets des candidats proposés
25:13par Emmanuel Macron, que si lui avait été
25:15désavoué, on aurait pire ?
25:17C'est déplorable, c'est de la petite politique.
25:19On a des gens qui nous parlent de la France,
25:21de l'international, du peuple, etc.
25:23Et qui là se disent, bon, celui-là,
25:25peut-être qu'on va négocier un petit peu
25:27et quand les affaires de Marine Le Pen arriveront,
25:29peut-être qu'on pourra négocier. Vous vous souvenez que
25:31vous êtes là par la vertu de notre
25:33abstention et donc ce serait bien que,
25:35etc. Parce que
25:37le RN avait la possibilité
25:39de dire non, et puis il avait la possibilité
25:41de dire non à Taubira, puis il avait la possibilité de dire
25:43non, et voilà, ils ont cette possibilité.
25:45Cette façon de dire, ah ben non, si c'était pas lui,
25:47ça aurait été un autre et ça aurait été pire.
25:49Personne ne peut souscrire à ça.
25:51Depuis bien longtemps déjà qu'il y a une
25:53chirurgisation de Marine Le Pen, on le voit là.
25:55On le voit, les petits bricolages,
25:57je vais voter pour, je vais voter contre, on va faire tomber
25:59un Premier ministre, mais on va pas faire tomber
26:01le suivant, si le suivant est gentil
26:03et qu'il dit pas du mal de nous, à ce moment-là
26:05on va pas voter, mais qu'est-ce que c'est que ça ?
26:07C'est le pire de la politique, c'est vraiment
26:09la petite politique de la 4ème République
26:11et ils sont en train d'être très heureux
26:13là-dedans, le RN.
26:15On est loin de la nation,
26:17de l'international, du bien public.
26:19Mais oui, je le dis depuis des années,
26:21je dis depuis des années qu'il faut les écouter
26:23et les voir et
26:25c'est plus Jean-Marie Le Pen et on l'a bien vu.
26:27Au moment de la mort de Jean-Marie Le Pen, on a vu un certain
26:29nombre d'idées, de thèses, notamment l'antisémitisme
26:31qui ont disparu chez Marine Le Pen.
26:33Elle a arrondi tous les angles,
26:35il n'y a plus rien du tout, on ne touche pas Schengen,
26:37on ne touche pas l'euro, il n'y a plus de Frexit,
26:39on va faire avec l'Europe, tout ça est formidable
26:41puis après on fait très attention, on se rend
26:43respectable et puis ceci et puis cela, les Français
26:45ont envie d'autre chose que ça. Je crains que
26:47en cas d'élection,
26:49ils déchanteraient assez vite
26:51parce que finalement, ce n'est pas de ce côté-là
26:53qu'un espoir,
26:55qu'un sursaut, qu'une volonté
26:57soit présent.
26:59– Michel Onfray, on est sur CNews et Europe 1,
27:01on va poursuivre notre
27:03voyage dans la France,
27:05voyage absurdi peut-être,
27:07puisque Robert Ménard, je vous le disais,
27:09a été entendu cette semaine par la justice, par le tribunal
27:11de Montpellier pour avoir refusé de
27:13célébrer en juillet 2023
27:15un mariage entre un ressortissant algérien
27:17sous OQTF et une Française.
27:19Le maire de Béziers a refusé le
27:21plaidé coupable qui lui était proposé
27:23par le procureur, estimant qu'il n'était responsable
27:25de rien dans cette affaire. On écoute Robert Ménard
27:27et puis je vous fais réagir ensuite.
27:29– J'ai refusé de plaidé coupable
27:31et donc
27:33il m'a annoncé que
27:35je me retrouverais devant le tribunal
27:37correctionnel.
27:39Il me semblait impossible,
27:41ubuesque, sans aucun sens
27:43aujourd'hui de dire
27:45je suis coupable, je ne suis coupable
27:47de rien, je ne suis responsable
27:49de rien dans cette histoire-là,
27:51rien. Ce n'est pas moi
27:53qui décide de mettre
27:55une OQTF sur ce garçon,
27:57ce n'est pas moi
27:59qui suis responsable de son parcours
28:03devant la justice
28:05puisqu'il a même été condamné,
28:07ce que je ne savais pas,
28:09à six mois de prison avec sursis.
28:11Ce n'est pas moi
28:13qui l'ai mis dehors
28:15et qui l'ai renvoyé
28:17en Algérie.
28:19– Voilà pour ce que dit Robert Ménard, le maire de Béziers.
28:21Je signale qu'il risque 5 ans de prison,
28:2375 000 euros d'amende et une peine d'illégalité,
28:25Michel Onfray. Tout ça pour avoir
28:27refusé de marier un
28:29ressortissant algérien sous OQTF, donc obligation
28:31de quitter le territoire français,
28:33qui n'a pas de sens, ce mot n'a plus de sens.
28:35– Non, enfin,
28:37il n'y a plus d'obligation
28:39pour une bonne et simple raison, c'est-à-dire que l'Europe
28:41a dit, mais calmez-vous, accueillez-les,
28:43et puis c'est tout, voilà, on ne bouge plus, donc les juges sont là.
28:45Oui, il y a un gouvernement des juges,
28:47oui, il y a des syndicats majoritaires
28:49qui font de telle sorte que la loi soit bafouée
28:51en permanence et qu'on envoie devant les tribunaux
28:53des gens qui disent, moi je respecte la loi.
28:55L'idée qu'on puisse aujourd'hui persécuter
28:57des représentants d'un nation, parce qu'il s'agit de ça quand même,
28:59je veux dire,
29:01M. Ménard, Robert Ménard,
29:03est quelqu'un qui est investi, est très bien investi
29:05par son peuple, par la population,
29:07il est très bien élu, il est très bien réélu,
29:09et il dit, mais attendez, vous êtes en train de me demander
29:11de faire quelque chose d'illégal, et ça devient
29:13légal aujourd'hui...
29:15Le mariage est un droit fondamental
29:17dans la République.
29:19Oui, mais vous êtes censé aussi dénoncer un certain nombre
29:21de choses que vous auriez vues,
29:23et vous dites, vous cherchez peut-être...
29:25Mais le droit aujourd'hui,
29:27enfin il y a une proposition de loi qui est étudiée au Sénat,
29:29le droit n'autorise pas à ne pas marier un homme.
29:31Mais le droit ne dit pas la morale,
29:33on sait très bien aujourd'hui que le droit dit la politique,
29:35c'est un rapport de classe
29:37qui est dit par le droit.
29:39Et on voit bien qu'il y a des façons particulières
29:41de dire le droit, soit on dit de toute façon
29:43le droit est dit en faveur des migrants,
29:45il y a des gens qui pensent ça,
29:47soit d'autres pensent qu'il doit être dit en faveur
29:49des représentants de la loi, que sont les élus
29:51municipaux ou les maires, et on voit bien
29:53que c'est une lutte des classes, là encore,
29:55qui se fait sur des sujets qui servent de prétexte.
29:57Et là encore, le peuple
29:59dit ce qu'il pense,
30:01un sondage CSA, CNews, Europe, Impologie, Dédé,
30:0375% des Français interrogés estiment
30:05qu'il ne faut pas marier des personnes
30:07dont l'un des deux époux est en situation irrégulière,
30:09même à gauche, le taux d'approbation
30:11est à 47%, c'est-à-dire que ça fait
30:13l'unanimité, en réalité.
30:15C'est du bon sens, c'est-à-dire que
30:17moi je pense toujours qu'il faut distinguer
30:19la gauche et les partis de gauche,
30:21et les gens qui veulent être élus, réélus,
30:23les gens qui font de la petite boutique, la politique politicienne,
30:25les gens dont le métier est de faire de la politique,
30:27je n'ai pas de sympathie pour cette gauche-là,
30:29mais pour un tas de gens qui ont un cœur
30:31à gauche et qui disent
30:33on peut vouloir la réduction des inégalités,
30:35moins d'injustice,
30:37un peu plus de justice sociale,
30:39des salaires supérieurs pour les gens modestes,
30:41ce qui est mon cas, sans pour autant accepter
30:43le délire nihiliste d'aujourd'hui.
30:45On peut dire on est de gauche, mais en même temps
30:47on n'a pas envie que des gens puissent massacrer
30:49d'autres individus avec des coups de couteau,
30:51qui puissent violer dans la rue, qui puissent voler,
30:53qui puissent rentrer dans des maisons et s'y installer,
30:55ça s'appelle du bon sens, c'est même plus de la droite ou de la gauche
30:57cette aventure, c'est juste de dire,
30:59on n'a pas envie de vivre ensemble, tous ces gens qui nous parlent
31:01du fameux vivre ensemble, il y a plein de gens qui ne veulent pas
31:03vivre ensemble, on ne veut pas vivre ensemble quand on a
31:05un couteau dans la poche pour le mettre
31:07dans le cœur du premier qui vous refusera une cigarette,
31:09on n'a pas envie de vivre ensemble quand on dit à des gens
31:11vous avez une résidence, vous étiez partis faire
31:13vos courses, on est rentrés dans votre maison,
31:15et on s'y installe, etc.
31:17– Un autre exemple Michel Longfray qui vous a frappé,
31:19c'est cette bibliothèque à Grenoble qui a été incendiée,
31:21elle était neuve,
31:23elle venait d'être rénovée deux mois auparavant,
31:25c'est visiblement une réponse
31:27des narcotrafiquants selon le ministre de l'Intérieur
31:29aux actions de la police, écoutez,
31:31les habitants de Grenoble sont absolument désemparés
31:33et ils en ont ras-le-bol, écoutez.
31:35– Des feux, on en a souvent,
31:37mais là c'est,
31:39comment dire,
31:41c'est la culture
31:43avec un grand C, c'est symbolique,
31:45le message est clair,
31:47pas de ça, pas de ça
31:49chez nous. – C'est une désolation
31:51de voir
31:53un endroit où on a l'habitude de venir
31:55là avec les enfants,
31:57de se retrouver
31:59face à face avec ça,
32:01ça fait vraiment mal au cœur.
32:03C'est le symbole de la République,
32:05donc moi,
32:07j'ai pas de mots. – Voilà Michel Longfray,
32:09on est sur CNews et sur Europe 1,
32:11on vient d'entendre ces habitants de Grenoble sous le choc
32:13après que la bibliothèque d'un des quartiers
32:15Mistral et Auclair ait été incendiée.
32:17Encore une fois, c'est la population
32:19qui paye, ce sont les petits gens qui paieront.
32:21– Oui, bien sûr,
32:23mais je crois que le maire a dit
32:25on recommencera, on refera la même,
32:27au même coût, etc. Il y a aussi plein de gens
32:29qui dans les pays, dans les provinces
32:31se disent, mais nous on n'a pas toute cette chance-là.
32:33Nous, quand on a une médiathèque,
32:35c'est une fois tous les 40 ans, tous les 50 ans
32:37et c'est tous les 70 kilomètres
32:39et c'est pas du tout comme ça que ça se passe.
32:41Oui, j'ai souhaité qu'on parle
32:43une seconde de ça parce qu'on a parlé des autodafés
32:45dans les années 30 en disant, regardez ces endroits
32:47où des gens jettent des livres sur la place publique
32:49et mettent le feu à ces ouvrages-là.
32:51Là, c'est très exactement la même chose,
32:53on prend une voiture bélier, on met le feu à cette voiture,
32:55on la fait rentrer dans une bibliothèque
32:57et on met le feu à une bibliothèque.
32:59Cette façon de dire, c'est pas la République,
33:01tous ces gens qui ne parlent que de la République,
33:03mais la France, elle existe avant la République,
33:05c'est l'Occident, c'est l'Europe, c'est la culture,
33:07c'est tout ça qui est en jeu, c'est-à-dire
33:09on met le feu à des livres, mais il y a plein de gens
33:11qui font ça, tous ces gens qui nous interdisent
33:13de publier des choses ou même de dire des choses,
33:15on en parlait tout à l'heure avec Cyril Hanouna,
33:17ce sont les mêmes qui mettent le feu aux bibliothèques
33:19et qui interdisent les chaînes de télévision
33:21et qui empêchent que des presses libres puissent exister
33:23et qui donnent de l'argent à des presses
33:25qui sont asservies à un FEOD, c'est-à-dire
33:27presque toutes, etc., etc.
33:29C'est le même monde, donc je dis faites attention
33:31et il me semble que la limite
33:33est même dépassée, mais faites attention,
33:35vous êtes sensibles, vous étiez d'ailleurs
33:37jadis sensibles à des images d'autos d'affaires à Berlin
33:39en 1933, vous avez des autos d'affaires
33:41aujourd'hui avec des bibliothèques
33:43auxquelles on met le feu,
33:45avec des élus qui ne trouvent pas ça anormal du tout,
33:47du moins on va reconstruire, c'est pas grave.
33:49– Michel Lenfray, on est sur CNews et sur Europe 1,
33:51un monde cruel, un monde où l'actualité
33:53chaque jour est de plus en plus dure,
33:55on a vu un exemple de la barbarie à visage
33:57ouvert du Hamas qui a rendu cette
33:59semaine à Israël des cercueils de plusieurs
34:01otages dont deux enfants, les enfants
34:03Bibas et leur maman Chiri, un jour
34:05terrible, un jour de deuil pour
34:07les familles de ces otages, est-ce qu'on
34:09réalise bien, la mise en scène
34:11était abominable comme d'habitude, mais est-ce qu'on
34:13réalise bien Michel qu'un bébé de 9 mois et son petit frère
34:15de 4 ans ont été pris en otage et tués
34:17dans les mains des terroristes du Hamas ?
34:19Pourquoi il n'y a pas d'indignation internationale
34:21en réalité sur cette abomination ?
34:23– Parce qu'il y a de l'idéologie,
34:25parce qu'Israël est minoritaire
34:27et qu'elle est de plus en plus
34:29minoritaire, parce qu'elle est accablée
34:31sur la totalité de la planète, parce que
34:33il suffit de regarder le nombre de juifs
34:35d'abord en Israël mais également sur la planète
34:37et puis le nombre de musulmans, combien de pays
34:39sont musulmans sur la planète, combien de dizaines
34:41avec une satisfaction qu'il y ait
34:43des morts de ce type-là ?
34:45Plus le négationnisme, Mme Rima Hassan
34:47ou Mme Ersilia Soudé
34:49qui nous font savoir que c'est des enfants
34:51qui ont été tués par les Israéliens, bah oui tant qu'à faire,
34:53évidemment, les Israéliens ont
34:55bombardé comme ça par hasard pour le plaisir
34:57Gaza, il n'y a rien qui justifie
34:59qu'il y ait eu des bombardements à Gaza, il n'y a pas eu de 7 octobre
35:01et on nous fait savoir que
35:03ces gens qui ont été torturés, massacrés
35:05par le Hamas, ces enfants, ils ont
35:07été tués par les juifs, c'est-à-dire
35:09par les Israéliens, mais c'est
35:11l'abomination de la désolation, mais
35:13où est l'ARCOM ? Où sont les plaintes ?
35:15Où sont les poursuites contre des gens
35:17qui faisaient l'autre jour sur le service public
35:19une émission disant le Hamas, est-il toujours dangereux ?
35:21Point d'interrogation.
35:23On n'est pas très sûr qu'il soit dangereux.
35:25Aujourd'hui, on voit
35:27des cercueils qui sont rendus comme ça
35:29et personne ne bouge, et il y a même des gens pour nous dire
35:31qu'ils l'ont bien cherché, j'ai eu des conversations
35:33récemment avec des gens pour d'autres raisons
35:35cette semaine, mais j'ai été sidéré
35:37de voir que c'était toujours,
35:39la charge était toujours portée sur les Israéliens
35:41qui commençaient à nous fatiguer avec, etc.
35:43C'est-à-dire l'antisémitisme est grandissant
35:45et on a aujourd'hui chez les gens qui coupent
35:47les chaînes de télévision, chez les gens qui interdisent
35:49les journaux, chez les gens qui vous interdisent
35:51de parler dans le service public, sur le service public,
35:53chez ces mêmes gens, l'éloge de ceux
35:55qui tuent des enfants.
35:57Et on se rappelle des visages de ceux qui arrachent
35:59les affiches avec les visages
36:01des petits débats. Ça nous amène à parler
36:03de votre livre, Michel,
36:05L'autre collaboration, Les origines françaises de l'islamo-gauchisme.
36:08Vous êtes parti, en réalité, des massacres du 7 octobre
36:10pour retracer ces origines.
36:12C'est bien cela ?
36:14Oui, c'est-à-dire avec un énervement de gens
36:16qui pensent que, qui disent que
36:18la gauche a été du côté d'Alfred Dreyfus
36:20et que la droite a toujours été antisémite.
36:22Mais c'est totalement faux.
36:24D'abord, je l'ai dit dans un article du Figaro
36:26puis après je me suis dit, je vais le dire
36:28dans un livre en prenant la totalité
36:30du XXe siècle et des fameux philosophes
36:32qui, de Alain jusqu'à Badiou, en passant par Sartre,
36:34Beauvoir, Jean Genet, etc.
36:36qui sont dans la prestigieuse bibliothèque de la Pléiade
36:38et qui ont écrit des choses épouvantables.
36:40Je vous assure que j'ai découvert
36:42des choses épouvantables.
36:44C'est tellement épouvantable que les ayants-droits
36:46de Jean-Paul Sartre, de Simone de Beauvoir,
36:48de Jean Genet m'ont interdit
36:50la possibilité d'acheter les droits
36:52comme il est possible de le faire en temps normal
36:54pour que je puisse citer.
36:56Tellement ces propos étaient condamnables.
36:58Oui, pas pour eux.
37:00Mais ils ne voulaient pas que ces textes-là
37:02remontent à la surface.
37:04Je paraphrase.
37:06On encadre en substance
37:08ce qui est dit.
37:10C'est-à-dire l'éloge de la Gestapo, par exemple,
37:12chez Jean Genet, l'éloge de la Gestapo,
37:14de la milice, des tankistes allemands,
37:16de la collaboration, la haine des Juifs,
37:18l'antisémitisme, l'éloge des fédaillines, etc.
37:20Toutes ces choses-là sont dites chez cet auteur
37:22qui est présenté comme un grand auteur
37:24de la pensée de gauche, avec des expositions
37:26à l'IMEC, à Caen, avec des expositions
37:28à l'Institut du Monde arabe, avec des ouvrages
37:30pour nous expliquer qu'il est formidable,
37:32qu'il est fantastique. Cet homme a fait l'éloge
37:34d'Adolf Hitler, quand même, Jean Genet.
37:36Et c'est une grande conscience de gauche.
37:38Et c'est la même chose avec les Sartres,
37:40avec les Beauvoirs. Le texte que Sartre écrit
37:42en 1972 pour justifier l'acte terroriste
37:44de Munich est un texte totalement
37:46introuvable aujourd'hui. Même dans les bibliographies
37:48qui sont les bibliographies savantes,
37:50justement, des éditions de La Pléiade ou Oblique,
37:52ou je ne sais comment on sait ce que Sartre a écrit.
37:54Il y a même un livre qui s'appelle Les Écrits de Sartre
37:56où vous avez le détail de ce qu'il écrit.
37:58Comme par hasard, ce texte-là n'existe plus.
38:00Vous ne pouvez pas le trouver.
38:02Quel intérêt y a-t-il à cacher
38:04ce genre d'informations ?
38:06On le voit bien.
38:08Pour vous, il n'y a pas de différence entre l'antisionisme
38:10et l'antisémitisme ?
38:12Non. Parce qu'il faut faire une histoire de l'antisémitisme
38:14qui a 20 siècles derrière lui,
38:16au moins. Je dirais qu'il y a eu
38:18un antisémitisme chrétien, c'était le peuple déicide.
38:20Après, il y a eu un antisémitisme
38:22anti-judaïque, c'est-à-dire que c'était
38:24les Juifs qui avaient fabriqué le Nouveau Testament,
38:26le christianisme, et il fallait se défaire de tout ça.
38:28C'était Voltaire, par exemple.
38:30C'était tous les philosophes dits des Lumières au XVIIIe siècle.
38:32Et puis au XIXe siècle,
38:34on a eu un antisémitisme socialiste.
38:36Pour le coup, l'argent, les Juifs,
38:38le capital, le capitalisme.
38:40Après, on a ajouté les États-Unis.
38:42On a dit que c'est tout ce monde-là.
38:44Et pratiquement tous les socialistes sont antisémites,
38:46dont Marx lui-même,
38:48qui avait cessé d'être juif puisqu'il était...
38:50Son père a été converti au lutherianisme.
38:52C'est un protestant, Marx, issu d'une famille juive.
38:54Et puis, vous avez eu
38:56une espèce d'antisémitisme scientifique
38:58où on commençait à mesurer les crânes, les nez, les oreilles,
39:00en disant, regardez,
39:02avec des vachets de la pouge et quelques autres.
39:04Et puis, il y a eu Auschwitz.
39:06Et à ce moment-là, il a fallu changer le logiciel.
39:08Vous ne pouviez plus dire qu'il suffisait de regarder
39:10les oreilles et les nez des Juifs pour voir que c'était des gens
39:12qui corrompaient l'humanité.
39:14Donc à ce moment-là, on a dit, regardez, ils ont l'État d'Israël.
39:16Et l'État d'Israël, c'est bien la preuve
39:18qu'ils pilotent le monde, qu'ils ont l'argent,
39:20qu'ils ont inventé la Shoah, que ça n'a jamais existé, etc.
39:22Et on a tout ça
39:24chez nombre de philosophes du XXe siècle.
39:26Ils sont très peu nombreux.
39:28Il faut être B.H.N., il faut être Robert Misrahi,
39:30il faut être Jean Kelevich, il faut être André Glucksmann.
39:32C'est-à-dire des philosophes de gauche.
39:34Et encore, ça ne suffit pas.
39:36C'est-à-dire des philosophes juifs, je veux dire,
39:38pour pouvoir dire que le réel a bien eu lieu.
39:40Pas du tout. On s'en vient ressentir toutes ces choses-là.
39:42Et chez un Roger Garody qui a été communiste, marxiste,
39:44antisémite, négationniste,
39:46pro-arabe, pro-palestinien,
39:48pro-Iran, etc.
39:50On se dit, tiens, c'est drôle, quand on lit Roger Garody,
39:52plus personne ne le lit. Il était une vedette
39:54dans les années 70 du siècle dernier.
39:56On a l'impression de lire les députés,
39:58si tant est qu'ils écrivent,
40:00de la France insoumise.
40:02Justement, Michel Onfray, vous dites que l'antisémitisme
40:04sert, selon vous, de ciment
40:06à cette mouvance politique.
40:08C'est ça qui, au fond, est la ligne rouge.
40:10C'est la haine.
40:12D'abord, quand vous allez en Israël,
40:14moi je suis allé cinq, six, sept fois,
40:16dans des territoires palestiniens,
40:18vous voyez bien que ça n'est pas le même monde.
40:20Je regrette, mais
40:22depuis combien de temps ?
40:24Depuis des années, la bande de Gaza est aux Gazaouis.
40:26Israël a quitté en disant
40:28faites ce que vous voulez. Ils ont fait quoi ?
40:30Ils ont fait une machine de guerre.
40:32Ils n'ont pas fait un endroit qui était fait pour les Palestiniens,
40:34pour le bien-être des Palestiniens, pour l'autonomie
40:36et l'indépendance qui auraient permis de dire
40:38vous avez votre terre, vous avez un État.
40:40Il est fait, maintenant, au signe de papier.
40:42Vous avez votre État ici, comme il aurait pu avoir lieu
40:44dans six Jordanies. Ils ont fait quoi pendant ce temps-là ?
40:46Une économie de guerre. Des kilomètres, des kilomètres, des kilomètres
40:48de souterrains
40:50pour pouvoir fabriquer une attaque, l'argent
40:52ayant été mis au service d'une cause de guerre.
40:54C'est comme Adolf Hitler quand il commence
40:56à avoir une économie de guerre en 1933.
40:58Il faut bien que la guerre ait lieu un jour.
41:00On ne peut pas fabriquer une économie de guerre sans que la guerre soit au bout du compte.
41:02Et en France, qu'est-ce qu'on peut faire Michel ?
41:04Quelles sont les solutions qui sont à notre disposition ?
41:06L'éducation ? La culture ?
41:08Comment on peut faire pour inverser ça ?
41:10Je trouve que par exemple, cette façon qu'on a
41:12de laisser parler ces gens qui, je ne vais pas donner de noms
41:14on a déjà eu des histoires avec des individus en plus de ça
41:16mais des individus qui s'en viennent nous expliquer
41:18que le Hamas est un régime
41:20est un mouvement
41:22de résistance. Je ne sache pas
41:24que dans l'histoire de la résistance, il n'y ait jamais eu
41:26un seul crime qui aurait été perpétré
41:28contre quelqu'un d'innocent. Jamais les résistants
41:30n'ont mis le feu dans un
41:32cinéma en disant il y a deux officiers nazis
41:34on va tuer 300 personnes. Jamais.
41:36Ils ont tué des nazis, des miliciens,
41:38des collabos, c'était très ciblé, mais ils n'ont pas
41:40tué des victimes innocentes.
41:42Donc que fait le petit
41:44dans son cercueil ?
41:46Il est coupable de quoi lui ?
41:48Le simple fait d'avoir été juif.
41:50C'est exactement ce qui s'est passé avec les nazis
41:52les juifs étaient coupables de quoi ?
41:54D'être ce qu'ils étaient.
41:56Donc l'éducation ? De dire les choses ?
41:58De poursuivre les gens. On emmène en justice
42:00n'importe qui qui a dit que peut-être l'islam était
42:02dangereux pour la civilisation, paf vous allez au tribunal
42:04pour ça. Mais quand vous dites que c'est un mouvement
42:06de libération,
42:08quand vous dites que finalement les enfants
42:10qui ont été tués par des terroristes l'ont été par
42:12les israéliens, quand vous faites savoir, etc.
42:14On a des listes comme ça.
42:16Il n'y a jamais de poursuite.
42:18Et il y a des émissions de télé.
42:20Tout le service public est consacré à ça.
42:22J'ai été invité sur le service public
42:24comme par hasard. Et là on mettait 2 ou 3
42:26pro-palestiniens en face de moi, avec probablement
42:282 ou 3 autres sur le plateau,
42:30pour me mettre des photos de Marine Le Pen dans le dos
42:32alors que je n'ai pas encore parlé.
42:34Non, je dis, dans ces cas-là, on ne peut plus
42:36débattre. Donc il n'y a pas de débat possible.
42:38Il y a aujourd'hui une propagande qui est généralisée.
42:40Elle est payée par l'argent du contribuable.
42:42Elle est sur le service public. Cette propagande,
42:44on la retrouve à l'université. On la retrouve dans les écoles.
42:46On la retrouve partout.
42:48Et elle peut continuer parce qu'on laisse dire
42:50et on laisse faire. Aujourd'hui,
42:52on peut être antisémite sans difficulté.
42:54Si vous dites que l'islam
42:56est antisémite, vous allez au tribunal.
42:58Si vous dites que l'islam
43:00est une bonne chose pour
43:02régénérer la France et fabriquer une France nouvelle
43:04comme le dit Mélenchon, vous êtes applaudi
43:06sur le service public.
43:08Michel Onfray, l'autre collaboration,
43:10les origines françaises de l'islamo-gauchisme,
43:12c'est aux éditions Plon. Merci pour cette
43:14démonstration absolument implacable
43:16que vous faites dans ce livre et dans cette émission.
43:18Merci beaucoup. C'est passé encore une fois,
43:20beaucoup trop vite. On se retrouve la semaine prochaine
43:22sur CNews et sur Orban.