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Les Vraies Voix avec Arthur Delaporte, député du Calvados, secrétaire national du PS au travail et à l’emploi et porte-parole du groupe socialiste à l’Assemblée nationale.

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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2025-02-20##

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News
Transcription
00:00Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:03L'âge de retraite de départ, que vous dit le Premier ministre ?
00:06La question, il nous dit que la question de l'âge, elle est sur la table.
00:09Maintenant, il faut nous écouter, parce que là, on en a gros.
00:12Oh là là, qu'est-ce qu'il y a, là ? Il y a un vendredi vol ?
00:15Travailler jusqu'à 64 ans, pour moi, ce n'est pas possible.
00:18J'ai commencé à 16 ans, donc...
00:19Pas content ! Pas content ! Pas content !
00:22Je sens que je vais craquer.
00:23Et moi, je sens que je vais devenir fou !
00:27Et le déficit du système de retraite devrait atteindre, donc,
00:30entre 14 et 15 milliards d'euros d'ici 10 ans, selon la Cour des comptes.
00:34Situation préoccupante, estiment les sages, même si c'est beaucoup moins
00:37que les 55 milliards avancés par le Premier ministre.
00:40Alors, parlons vrai, est-ce que nous payons aujourd'hui la lâcheté de la classe politique
00:43qui n'a pas fait une réforme des retraites finale,
00:46une grosse réforme des retraites ?
00:48Et à cette question, pour arriver à payer les retraites,
00:50faut-il remettre en cause le système par répartition ?
00:54Vous dites non à 55%, vous voulez réagir ?
00:56Le 0826 300 300.
00:59Notre invité, Arthur Delaporte, député du Calvado, secrétaire national du PS
01:03au travail et à l'emploi et porte-parole du groupe socialiste à l'Assemblée nationale.
01:06Monsieur le député, merci d'avoir accepté notre invitation.
01:09Philippe Bidjerre.
01:10J'admets bien volontiers le point de vue de monsieur le député
01:13quand il estime que l'évaluation de la Cour des comptes
01:17a battu en brèche, évidemment, ce qu'avait annoncé le Premier ministre
01:22sur les 55 milliards.
01:24Il n'empêche, me semble-t-il, et encore une fois,
01:28je ne suis pas obsédé par les retraites
01:31et par le plus grand spécialiste de celle-ci,
01:35il me semble tout de même que dans le passé,
01:38entre la volonté de faire passer à tout prix la loi,
01:41elle est passée, on connaît les conditions,
01:44et la volonté de l'éradiquer totalement,
01:47le Premier ministre tout de même a mis en œuvre
01:50un processus dont j'attends beaucoup.
01:53C'est-à-dire qu'il a mis en œuvre ce qui, peut-être,
01:56aurait dû être fait d'emblée, réunir tous les gens
02:00qui ont leur mot à dire pour mille raisons sur ce sujet
02:04et les laisser s'entendre à partir d'un constat indiscutable.
02:09Et il me semble que sur ce plan-là,
02:12on ne peut qu'attendre le meilleur de la réunion qui se poursuit.
02:18– La parole est au syndicaliste Joseph Touvenel.
02:20– Je suis entièrement d'accord avec Philippe,
02:22sauf que moi je n'ai pas lu ce qu'écrit la Cour des comptes,
02:25par contre j'avais lu ce qu'écrivait Jean-Pascal Beaufrecq,
02:28une tête bien faite et lui qui n'est pas engagé,
02:31c'est un serviteur de l'État et il avait fait un calcul
02:34qui se rapprochait des 55 milliards.
02:36Je pense que le Premier ministre, s'il en a parlé,
02:38il n'a pas sorti son chapeau comme ça.
02:40La question est, que met-on dans ce calcul ?
02:42Aujourd'hui, je n'en sais rien, moi je suis très intéressé
02:44par rapport à la Cour des comptes,
02:46parce que la Cour des comptes met tous les éléments,
02:48par exemple ce que la ville de Paris va mettre en supplément
02:51pour ses retraités, je n'en sais rien.
02:54Mais Philippe a raison, un devoir de vérité qu'on y voit enfin clair
02:58dans ce débat et puis surtout qu'on arrête de nous parler
03:01de la retraite en France, il y a des systèmes différents,
03:04il y a deux grands systèmes pour les salariés,
03:07le privé, le public et le parapublic
03:09et ce n'est pas du tout, du tout, du tout la même chose.
03:13Je suis relativement sceptique sur le chiffre
03:17qui sort de la Cour des comptes.
03:19Je pense qu'il ne prend pas en considération
03:24pas mal de choses, justement, comme le dit Joseph,
03:27parce que les sujets sont différents,
03:30le public, le parapublic et le privé
03:32et je pense qu'ils ont dû se mêler
03:35et s'emmêler les pinceaux dans le dispositif.
03:38Depuis 20 ans, je plaide moi pour une retraite par capitalisation.
03:44Pourquoi ? Parce que je pense qu'il faut que l'ensemble du public
03:49et surtout les retraités, soient en osmose
03:53avec ce qui se passe dans la production de richesses
03:58et dans la prospérité ou non de la nation
04:01et que ceci n'a jamais été présenté correctement à la population.
04:06Or aujourd'hui, on est à 1,5 actif pour un retraité.
04:13Demain, on sera encore moins,
04:16parce que M. Benoît Hamon, si vous vous rappelez de lui,
04:20avait dit on va faire payer les robots
04:23pour remplacer les cotisations sociales des salariés
04:27qui ont perdu leur emploi.
04:28C'est ça, c'est une façon d'imiter les robots
04:32mais pas forcément d'imiter les pertes.
04:34Donc je pense qu'avant d'y voir clair,
04:38il faut se dire que ce système qui n'inclut pas la capitalisation
04:44est un système qui est fini.
04:46C'est-à-dire que dans tous les pays du monde maintenant...
04:49– Je vais être très bref pour laisser notre invité,
04:51mais je suis pour la répartition, je vous dirai pourquoi,
04:54mais férocement pour la répartition.
04:56– 50 nuances de retraite.
04:58Monsieur le député Arthur Delaporte,
05:01faites le juge de paix.
05:03Comme le disait Loïc Leflocq-Prigent,
05:05alors l'un est pour la capitalisation, l'autre pour la répartition.
05:08– Je suis pour les deux.
05:10– Non, non, il a doit deviner quand vous avez parlé.
05:13– 1,2, bientôt 1,2 cotisants pour un retraité,
05:17est-ce que le système est encore viable tel qu'il est ?
05:20– En tout cas, la Cour des comptes,
05:22dans une analyse qui est quand même très détaillée
05:24et que j'invite chaque citoyen à aller consulter
05:26parce que c'est un travail sérieux
05:28et contrairement à ce qui vient d'être dit à l'instant,
05:30elle tord le coup notamment à la piste de Jean-Pascal Beaufray.
05:35Je vais juste vous lire,
05:37elle évoque notamment une étude qui dit que
05:40si on compare les retraites des agents du public et des agents du privé,
05:43toutes choses égales par ailleurs,
05:45en neutralisant les différentes assiettes de cotisation,
05:47les écarts démographiques,
05:49les disparités de périmètre de cotisation de prestations,
05:51avec cette méthode,
05:53le régime des fonctionnaires civils et militaires
05:55avait un taux de cotisation quasi identique au régime général.
05:58Voilà, ça c'est ce que dit le rapport de la Cour des comptes.
06:01Donc en gros, il dit qu'il n'y a pas de sujet,
06:03il n'y a pas notamment ce fameux trou de 55 milliards,
06:05il n'existe pas.
06:07Et globalement, ce que dit également le rapport de comptes,
06:09c'est que notre système de retraite est dans l'ensemble équilibré.
06:12Il était même excédentaire jusqu'en 2023.
06:15Il est légèrement déficitaire.
06:17Et globalement, si on regarde à moyen terme et à long terme,
06:20eh bien en fait, la situation s'améliore.
06:23Le plus dur, ça va être la période 2040-2050
06:26où on va avoir un déficit en gros annuel
06:29qui sera compris entre 0,8 et 1 point de PIB supplémentaire.
06:33Mais c'est quelque chose qui est relativement soutenable,
06:36de l'ordre de 15 milliards d'euros.
06:38Et donc finalement, 15 milliards d'euros,
06:40ça peut paraître énorme dit comme ça,
06:42mais par rapport au budget d'État, par rapport au PIB,
06:44c'est pas insoutenable.
06:46Et c'est ce que dit la Cour des comptes.
06:48Donc en fait, le système en soi n'est pas menacé.
06:50Et je pense que c'est aussi quelque chose qui est assez rassurant.
06:53Et d'autre part, la Cour des comptes ne dit pas ce qu'il faut faire.
06:56Elle dit même qu'il n'appartient pas à la Cour des comptes
06:58de formuler des propositions détaillées
07:00pour déterminer les conditions de cet équilibre.
07:02Donc ça veut dire que c'est à nous de nous positionner,
07:05de faire des propositions.
07:07Mais elle n'a pas ici dit ce qu'il fallait faire.
07:10Et donc c'est l'intérêt aujourd'hui des discussions sociales
07:13qui vont s'offrir que de dire comment est-ce qu'on arrive
07:15à avoir un système de retraite équilibré,
07:17mais aussi un système de retraite qui est plus juste.
07:19Parce que ce que dit la Cour des comptes,
07:21c'est que notre système, il est profondément injuste.
07:23Et en particulier pour les femmes qui ont des pensions de retraite
07:26qui sont inférieures en moyenne de 38% à celles des hommes.
07:29Et même si on intègre les pensions de reversion
07:32qui sont inférieures de 26% à celles des hommes.
07:35Donc voilà, il y a un vrai sujet d'inégalité.
07:38Et c'est sur ça qu'on doit travailler.
07:40C'est comment est-ce qu'on arrive à corriger ces inégalités.
07:43Et pas du tout comment est-ce qu'on refonde le système de retraite.
07:46Et donc j'ai quelques pistes que je peux vous mettre
07:48sur la table de financement, mais qui ne sont pas du tout
07:50dans le rapport de la Cour des comptes.
07:52Pour se dire comment est-ce qu'on va arriver à corriger
07:54les inégalités persistantes du système de retraite.
07:56Là, il y a quand même 40 milliards d'écarts entre les deux propositions.
08:00Monsieur le député, à partir du moment
08:03où on part d'un constat chiffré
08:07qui peut apparaître indiscutable,
08:10est-ce que vous pensez qu'il peut y avoir
08:13un consensus de la droite et de la gauche
08:17à partir de données incontestables ?
08:20Ou est-ce que forcément, il y a deux politiques possibles ?
08:24Alors là, pour le coup, les données de la Cour des comptes
08:27elles sont extrêmement solides.
08:29Je mets un défi quiconque d'aller dire que le rapport n'est pas sérieux.
08:32C'est du travail sérieux.
08:34Maintenant, la question c'est qu'est-ce qu'on fait à partir de ça ?
08:36Je veux dire, ça va dans le sens de ce qui était dit jusque-là.
08:39Je veux dire, il y a un système qui est légèrement déficitaire.
08:42Mais surtout, où est-ce qu'on va récupérer l'argent ?
08:45Il faut savoir qu'il y a des exonérations de cotisations massives.
08:49Il faut savoir aussi que si, par exemple,
08:52on revalorise un peu moins les retraites d'un point,
08:55ça peut rapporter 3 à 4 milliards.
08:57Donc, il y a des leviers, soit sur le niveau des retraites.
09:00Moi, je ne suis pas sûr que ce soit là qu'il va y aller chercher,
09:02en particulier sur les petites retraites.
09:03Après, sur les retraités les plus riches, là,
09:05il y a peut-être des choses à faire.
09:07Mais surtout, la question c'est quelles sont les exonérations de cotisations ?
09:10Quel est le taux d'emploi des seniors ?
09:12Parce que là, ça rapporte beaucoup, en fait,
09:14d'avoir des seniors qui travaillent plus.
09:16Et puis, deuxièmement, troisièmement,
09:18c'est la question du travail des femmes.
09:20Parce que plus les femmes travaillent, plus elles cotisent,
09:23et moins le système de retraite est, par ailleurs, déficitaire.
09:26Et moins elles ont des pensions qui sont faibles.
09:28— 0,826, 300, 300 avec Hervé qui est avec nous.
09:32Bonsoir, Hermé. Rebonsoir.
09:34— Bonsoir. — Bonsoir.
09:36— À tout le monde, bien sûr.
09:38De ce que j'entends, de ce que je comprends
09:41et de ce que je voudrais dire,
09:43je suis pas un spécialiste.
09:45Mais lorsqu'on a besoin d'argent,
09:47on va le chercher d'une manière ou d'une autre.
09:49Alors quel est le véritable chiffre de déficit,
09:52selon la Cour des comptes ?
09:54C'est quelque chose qui appartient aux gens
09:56qui en ont aujourd'hui la compétence.
09:58Mais chaque participant à la retraite
10:02a le moyen, par capitalisation,
10:04et je rejoins tout à l'heure l'idée,
10:06de pouvoir volontairement mettre en place
10:10un système de retraite complémentaire.
10:12Mais c'est pas les gens qui gagnent le moins
10:14qui vont faire ça,
10:16mais les gens qui ont quand même un salaire
10:18qui leur permettent de le faire.
10:20Ça serait déjà une source, pour moi,
10:22de recherche de finances.
10:24Et ensuite, je crois que dans beaucoup de pays,
10:27il y a des modèles que l'on pourrait regarder
10:29avec insistance et peut-être se dire
10:33« Tiens, ça, c'est bien, ça, c'est pas bien,
10:35ça, c'est mieux, ça, ça a bien réussi,
10:37là, c'est trop complexe, on aura du mal à l'intégrer. »
10:40Mais déjà, aussi,
10:42le mot de la parité me paraît normal.
10:45Et c'est ce qui va permettre.
10:47Ce qu'on peut dire, c'est que
10:49pour les salariés du privé,
10:51le système de retraite complémentaire, il existe.
10:53Il est géré par les partenaires sociaux,
10:55il n'a pas une dette, pas un emprunt,
10:57il n'en a jamais eu, il a 80 milliards de réserve.
10:59C'est la gère Carco.
11:01Comme quoi, quand les partenaires sociaux,
11:03ils leur laissent les mains libres,
11:05ils gèrent plus intelligemment que l'État.
11:07Donc le déficit, il n'est pas là.
11:09On ne nous a pas parlé depuis le départ
11:11du cœur du système, c'est la natalité.
11:13Que ce soit par répartition ou par capitalisation,
11:15un pays qui ne fait pas d'enfants
11:17ne pourra pas payer ses retraites.
11:19Ça, c'est la base.
11:21Et ensuite, on ne peut pas parler des retraites
11:23sans parler, évidemment, de l'âge de départ,
11:25de la durée de cotisation
11:27et du montant de la pension.
11:29Si on ne prend pas les trois facteurs,
11:31on fait n'importe quoi.
11:33Sinon, moi, je peux vous promettre la retraite
11:35à 50 ans, mais si je vous dis
11:37qu'il faut que vous travailliez pendant 45 ans,
11:39vous allez avoir du mal à la reprendre.
11:41Je n'ai pas lu le rapport de la Cour des comptes.
11:43J'avais lu ce qu'a fait Jean-Pascal Beaufray,
11:45qui est assez convaincant.
11:47On va voir, mais est-ce que la Cour des comptes
11:49part, par exemple, de nos amis de la SNCF ?
11:51Qui, après la loi sur les retraites
11:53qui a été votée, on nous a dit
11:55qu'ils vont rejoindre un peu,
11:57comme tous les autres.
11:59Je rappelle que pour la SNCF,
12:01le patron à 100%, c'est l'État,
12:03qui permet notamment aux contrôleurs
12:05de faire un système de cessation d'activité
12:07progressive, c'est-à-dire que 36 mois
12:09avant la retraite, ils disent « moi, je prends ».
12:11Pendant 18 mois, on va leur dire
12:13« vous travaillez, vous êtes payé à 100% »,
12:15ce qui me paraît un peu normal, quand je travaille, je suis payé.
12:17Et pendant 18 mois, vous n'allez pas
12:19travailler et être payé à 75%.
12:21Ça, c'est payé par l'ensemble
12:23des contribuables,
12:25parce que c'est l'État qui finance
12:27le déficit des retraites de la SNCF.
12:29Je trouve ça très choquant,
12:31voire immoral, de nous dire
12:33qu'on essaie que tout le monde rejoigne.
12:35Alors, je veux bien qu'il y ait des différences.
12:37Par exemple, un militaire, on ne va pas le faire travailler
12:39aussi longtemps sur le terrain.
12:41— Il y a des unités, des forces spéciales, etc.,
12:43pour être physiquement...
12:45— Mais il y a aussi une malhonnêteté
12:47là-dessus, et on a des systèmes vraiment
12:49très, très différents.
12:51Et le gros du déficit,
12:53il n'est pas dans le privé, il est dans le public
12:55quelquefois, ça se justifie
12:57et quelquefois, c'est totalement injustifié.
12:59— Le député de La Porte est très scolaire
13:01puisqu'il lève le doigt pour intervenir.
13:03— Il dit merci d'être si bien élu.
13:05Ce n'est pas le cas d'ici.
13:07— J'évite d'interrompre.
13:09Et comme je ne suis pas en plateau,
13:11c'est un peu plus compliqué.
13:13Il y a deux sujets qui sont posés.
13:15Le premier, c'est celui de la retraite par capitalisation,
13:17que vous avez posé.
13:19Et moi, je ne pense pas que ce soit une perspective
13:21réaliste en France. Et par ailleurs,
13:23on l'a vu, lorsqu'il y a une crise financière,
13:25c'est extrêmement risqué. Lorsque vous avez des fonds
13:27de pension qui se créent, en fait,
13:29vous êtes soumis aux aléas de l'économie.
13:31Et aujourd'hui, on est dans un système qui est relativement
13:33solide et qui fonctionne
13:35parce que, justement, on est à l'instant T
13:37sur de la répartition.
13:39Et si on bascule sur la capitalisation,
13:41on peut rajouter des inégalités parce que
13:43ceux qui capitaliseront seront les plus riches.
13:45Et deuxièmement, on rajoute de l'aléa.
13:47Après, sur le deuxième sujet
13:49que vous posez, c'est sur la question
13:51qu'il y a vraiment des privilégiés.
13:53Je suis allé visiter, par exemple,
13:55le technicentre SNCF de Caen.
13:57Aujourd'hui, la SNCF, vous pensez
13:59les contrôleurs, c'est déjà des gens qui font
14:01du travail de nuit, qui découchent,
14:03qui ont des rythmes usants. Et on sait très bien
14:05que le travail de nuit, c'est du travail qui est
14:07un facteur de surmortalité précoce.
14:09Donc, il faut aussi reconnaître
14:11que contrôler des trains, c'est aussi
14:13découcher, pas voir ses enfants, etc.
14:15C'est quand même des facteurs de pénibilité.
14:17Et deuxièmement, quand vous travaillez dans un technicentre,
14:19vous vous retrouvez sous les rames
14:21à réparer des trains pareils.
14:23Vous êtes au 3 à 8.
14:25C'est extrêmement physique.
14:27Ce n'est pas des métiers faciles.
14:29Donc, il faut aussi arrêter
14:31de jeter l'opprobre.
14:33Et ces travailleurs-là ont,
14:35malgré tout et malgré ce que vous venez de dire,
14:37deux ans de plus à faire.
14:39Je vous mets au défi d'aller voir combien sont encore
14:41en capacité d'être sous les roues
14:43des rames à l'âge de 60 ans
14:45alors qu'il y a des enjeux de sécurité
14:47des transports et qu'on en demande toujours plus
14:49et que dès qu'il y a un train qui arrive en retard
14:51ou qu'il n'y a pas de rame, on leur reproche.
14:53Dès qu'il y a un train qui ne roule pas,
14:55c'est mille personnes qui sont en galère
14:57ou plus. Aujourd'hui,
14:59je rends hommage à ces travailleurs
15:01qui font fonctionner le réseau.
15:03Il faut reconnaître que les réformes
15:05qui ont été menées par Emmanuel Macron
15:07ne vont pas dans le sens de la reconnaissance
15:09accrue de la pénibilité.
15:11C'est l'un des enjeux de financement.
15:13La Cour des comptes dit qu'il y a des enjeux de financement.
15:15Elle ne parle pas de capitalisation.
15:17Elle dit juste qu'on peut regarder
15:19comment on arrive à maintenir ce régime à l'équilibre.
15:21Soit on travaille au niveau
15:23de l'allongement de la durée de cotisation.
15:25Ça peut rapporter si on travaille
15:27par exemple un an de plus de l'ordre de 7 milliards.
15:29Mais si on augmente aussi le niveau de cotisation,
15:31ça rapporte pareil entre 5 et 7 milliards.
15:33Donc si vous augmentez d'un point
15:35le niveau de cotisation, vous rapportez
15:37autant que si vous durez plus longtemps.
15:39Peut-être qu'à un moment, on peut demander aux gens s'ils préfèrent cotiser
15:41un point de plus ou s'ils préfèrent travailler
15:43un an de plus. Parce que le choix
15:45se fait aussi à ce niveau-là, au niveau
15:47du montant de la cotisation et pas simplement
15:49au niveau de vous allez toujours
15:51travailler plus pour gagner moins.
15:53Ce qui me dérange dans votre discours,
15:55permettez-moi de vous le dire monsieur le député,
15:57c'est qu'on prend toujours, quand on donne un exemple,
15:59l'exemple le plus difficile.
16:01C'est-à-dire qu'à la CNCF,
16:03il n'y a pas que des emplois qui sont des emplois pénibles.
16:05Et à chaque fois,
16:07c'est toujours celui qui est le plus difficile.
16:09Est-ce qu'il ne faudrait pas d'abord arrêter d'avoir
16:11ce genre de discours et de dire qu'il y a d'autres métiers ?
16:13Dites-moi les emplois qui sont faciles et qui sont
16:15dans le régime spécial. Parce que les guichetiers
16:17SNCF, ils ne sont pas dans le régime spécial.
16:19Non, mais c'est ce que je suis
16:21en train d'essayer de vous dire.
16:23Est-ce qu'on ne peut pas trouver
16:25dans cette façon
16:27de faire ou en bref, de dire que
16:29certains métiers méritent des
16:31cas spécifiques et les autres moins ?
16:33La pénibilité.
16:35Exactement. Jugeons la pénibilité
16:37mais ne jugeons pas
16:39la SNCF en entier par la pénibilité.
16:41Il n'y a pas que ça.
16:43C'est le problème de la pénibilité. C'est la même qu'on soit dans le privé
16:45et dans le public. Et là, c'est les critères à mettre.
16:47Quel que soit le métier, ce n'est pas le statut
16:49qui le fait, c'est quel que soit le métier
16:51réellement exercé.
16:53La pénibilité.
16:55Je ne veux pas apporter un syndicaliste de la SNCF
16:57alors que j'ai été un syndicaliste.
16:59Je reconnais que les syndicalistes ont toujours la parole.
17:01Mais de temps en temps, il faut écouter les potes.
17:03Allez-y.
17:05Petit A, ce qui est important
17:07dans la capitalisation
17:09c'est qu'éventuellement
17:11si jamais on fait la capitalisation
17:13on est lié à la prospérité
17:15ou non de la nation.
17:17Par conséquent, que les retraités se rendent compte
17:19qu'à un moment
17:21la nation est en train de chuter
17:23et est en déclin ou pas,
17:25je pense que c'est pédagogique
17:27et que ça a un sens.
17:29Donc la capitalisation
17:31a un sens profond
17:33de cohérence
17:35à l'intérieur d'un pays.
17:37Deuxième chose,
17:39la pénibilité, c'est comme ça qu'on s'est planté
17:41sur toutes les réformes précédentes.
17:43C'est-à-dire qu'à chaque fois
17:45on ressort la pénibilité
17:47de l'employé SNCF
17:49que je connais un peu parce que j'étais pendant la SNCF
17:51à chaque fois
17:53et pendant le même temps
17:55on essaie de dire
17:57les employés qui font
17:59deux bureaux qui ont un métier
18:01ils font du burn-out
18:03et donc la pénibilité
18:05conduit sans arrêt
18:07à une dérive par rapport
18:09au sujet de base. Donc j'aime mieux
18:11qu'on se dise voilà
18:13quels sont les métiers à pénibilité
18:15et qu'on se mette d'accord sur ces métiers
18:17et sur quoi je sais
18:19ce qu'est un conducteur
18:21et ce qu'est...
18:23Mais faisons attention
18:25à ne pas mêler
18:27l'administratif de la SNCF
18:29à ce combat
18:31qui n'est pas le bon.
18:33Très rapidement, pourquoi
18:35je ne suis pas
18:37pour ce système-là ? Parce que
18:39le système par répartition c'est la reconnaissance
18:41que nous sommes des héritiers
18:43et que le travail des générations précédentes
18:45c'est celui qui nous permet de vivre
18:47et qu'on doit transmettre aux générations suivantes.
18:49Mais justement, ce n'est pas le cas.
18:51Mais là ce n'est pas le cas.
18:53C'est une démarche totalement individuelle.
18:55Moi je suis solidaire des générations futures
18:57pas du tout.
18:59Mes accords totals, au contraire
19:01la solidarité s'exprime par la solidarité
19:03à la nation. Et si la nation
19:05est prospère...
19:07Le plus grand fonds de pension suédois
19:09vient de perdre un milliard d'eux
19:11il vient de perdre un milliard d'eux
19:13et c'est un fonds de pension
19:15parce qu'il a investi dans des banques américaines
19:17qu'ont fait faillite.
19:19Vous les avez finis par engueuler.
19:21Ce n'est pas
19:23parce que les gens font des bêtises
19:25qu'ils prennent.
19:27Merci beaucoup à monsieur le député de La Porte
19:29qui n'a pas battu hors traite face aux vrais voix.
19:31Juste un petit mot monsieur le député
19:33pour ceux comme moi qui ont fait
19:35des matinales pendant près de 15 ans
19:37qui se sont levés à 3h du matin
19:39nous aussi on vit cette pénibilité et on sait de quoi vous parler.
19:41Merci beaucoup aux députés
19:43du Calvado, secrétaire nationale du PS
19:45au travail et à l'emploi et porte-parole du groupe
19:47socialiste à l'Assemblée Nationale. Merci d'avoir accepté
19:49notre invitation. On va vous calmer
19:51tous les deux.
19:53Monsieur de Radio, votre avis
19:55fait la différence.
19:57C'est vrai que moi ça fait des années maintenant que j'écoute Sud Radio
19:59et à chaque fois c'est un plaisir de retrouver vos émissions du matin,
20:01de l'après-midi, du soir, c'est top.
20:03Sud Radio, parlons vrai.

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