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9% de la population mondiale n’a pas accès à l’eau potable. Quels sont les savoir-faire, les innovations et les politiques qui peuvent permettre de remédier à cette situation ? Ce sont les sujets qui seront abordés lors du salon Aquapolis qui aura lieu les 1er et 2 avril 2025 prochains.

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00:00Générique
00:06Comment préserver mieux ? Préserver nos ressources en eau, c'est le thème de notre débat avec Lionel Léon, bonjour.
00:13Bonjour.
00:13Bienvenue, vous êtes le directeur du salon Aquapolice et Inopolis Expo et Sébastien Fayot, bonjour.
00:20Bonjour.
00:20Bienvenue à vous aussi, responsable du service gestion du patrimoine, schéma directeur au syndicat des eaux d'Île-de-France Aquapolice Expo
00:28qui se tient les 1ers et 2 avril prochains à Paris, salon de la gestion durable de la ressource en eau.
00:35On va poser le décor, combien de participants et puis surtout quels enjeux de ce salon ?
00:40Alors, c'est un salon professionnel déjà qui s'adresse vraiment aux acteurs publics et privés essentiellement.
00:46On va avoir entre 60 et 70 entreprises qui vont proposer beaucoup d'innovations autour de la gestion durable de l'eau.
00:53Et voilà, entre 2 et 3 000 participants, visiteurs pour découvrir les conférences, les innovations qui se font, nommer des partenariats, etc.
01:02Quand et pourquoi surtout Aquapolice s'est créé ?
01:05Alors nous, en fait, comme vous le disiez à la base, on organise un salon qui s'appelle Inopolis Expo qui est autour de l'innovation territoriale.
01:10Et en fait, on nous a demandé de traiter le sujet de l'eau de manière un peu indépendante parce qu'on va en parler avec le CDIF
01:17mais toutes les innovations qui arrivent dans l'eau sont effectivement aujourd'hui assez importantes.
01:21L'arrivée de l'IA, l'arrivée de tous les enjeux numériques aujourd'hui autour de la gestion de l'eau, des nouveaux matériaux
01:28qui sont aussi dans le cadre de l'aménagement du territoire, par exemple tout ce qui est inondation.
01:33Il y a plein de choses aujourd'hui qui évoluent. On va plus construire les routes de la même manière.
01:38Donc voilà, on s'est dit qu'on allait dédier un salon complètement par rapport à ces sujets
01:42et pendant deux jours essayer de voir toutes les innovations qui existent par rapport à la gestion durable de l'eau.
01:47Partager les innovations et les bonnes pratiques. Sébastien Fallon, le CDIF, c'est le plus grand service d'eau de France.
01:54C'est combien d'usagers ? Combien de milliers de kilomètres de réseau ?
01:58Effectivement, c'est un service qui a été créé en 1923. C'est une vieille dame mais qui est toujours aussi innovante et aussi dynamique.
02:05On desserre 4 millions d'usagers à travers un réseau de 8000 kilomètres de réseau de distribution, de transport.
02:14L'une des particularités du CDIF, le syndicat des eaux d'Ile-de-France, c'est d'avoir trois usines de production principale sur les trois grands fleuves franciliens.
02:2397% à peu près de la production provient de ces fleuves.
02:27Fleuve un peu capricieux puisque sujet aux évolutions météorologiques, aux changements climatiques également.
02:34On distribue donc 755 000 mètres cubes par jour, à peu près 300 piscines olympiques.
02:40Ça veut dire quoi gestion durable de la ressource en eau pour un service d'un syndicat des eaux comme le vôtre ?
02:48La ressource en eau, c'est notre matière première.
02:50Puisque pour produire ce volume important et distribuer au quotidien quelque chose qui paraît normal quand on ouvre son rombinet, on part de cette ressource.
03:00On fait face à des défis importants en ce moment, des défis de qualité de cette ressource, des défis de quantité,
03:06même si l'Ile-de-France est plutôt préservée par rapport à ce qu'on a pu connaître en France ou à l'étranger sur des tensions sur la ressource.
03:13Mais pour autant, il faut être attentif à l'évolution à horizon 2050, 2100 de cette ressource.
03:19Mais plutôt aujourd'hui, c'est un focus important sur la qualité.
03:23Oui, parce qu'effectivement, il y a eu notamment cette enquête menée par UFC Que Choisir et Générations Futures qui révèle que l'eau potable en France,
03:32elle est largement, je ne vais pas redonner tous les détails de l'étude, mais contaminée par ce qu'on appelle les polluants éternels.
03:36J'imagine que ce sera un sujet dans les allées du salon, Lionel Léon.
03:41Il y a des innovations autour de cette question, notamment parce que, voilà, comment on fait en sorte de les détecter et de les retirer de l'eau que nous, on va consommer ensuite ?
03:55C'est l'épiphase, effectivement. C'est l'épiphase. Aujourd'hui, on a beaucoup de sociétés qui ont des solutions qui sont en train d'arriver.
04:01Donc elles ne sont pas encore toutes au point, mais elles se penchent dessus vraiment de manière très précise.
04:07Et là, on voit que dans les années à venir, on va avoir des solutions concrètes pour faire face justement à ces polluants éternels.
04:13On voit qu'il y a encore des choses qui ne sont pas totalement au point, mais d'ici peu de temps, il y a des choses concrètes.
04:20Alors, sauf que moi, l'eau du robinet, je la consomme tous les jours. J'ai arrêté de boire de l'eau en bouteille. Vous allez me dire, ça déclenche un sourire.
04:27Oui, évidemment. Mais comment vous me rassurez là, maintenant ? Parce que je lis, il y a des polluants éternels dans l'eau du robinet que je consomme à Paris ou en région Île-de-France.
04:36C'est vrai qu'aujourd'hui, polluants éternels, métabolites de pesticides, résidus médicamenteux, perturbateurs endocriniens, il n'y a pas une semaine ou un jour sans qu'on entende dans la presse ces éléments.
04:50C'est sain d'avoir ces informations. Ça permet aussi de mettre en avant ces sujets autour de l'eau potable. Encore une fois, comme je le disais tout à l'heure...
05:00Mais alors, c'est quoi la solution ? C'est des filtres plus précis, plus efficaces ?
05:08Il y a deux axes, en fait, sur cette question. Un axe de prévention et de protection de la ressource. Et un axe, effectivement, de traitement.
05:18Puisque ces nouvelles molécules sont aujourd'hui détectées et bientôt réglementées, ou en tout cas plus réglementées qu'elles le sont aujourd'hui, donc il nous faut avoir ce temps d'avance.
05:28Et ce temps d'avance, il passe par la technologie. Donc le choix du CEDIF, c'est d'installer une filière membranaire haute performance dans ces usines,
05:37dans les trois usines que j'ai citées en introduction, à horizon 2027 pour l'une de ces usines et à horizon 2032 pour les deux autres.
05:45Donc c'est du moyen terme, parce que la technologie existe, c'est un investissement lourd, juste pour bien comprendre ce que ça représente.
05:52La technologie existe, elle est robuste, puisqu'elle est utilisée dans d'autres cas d'usage. Et effectivement, c'est un investissement lourd,
05:59puisque le CEDIF va porter son investissement à un milliard, un peu plus d'un milliard d'euros pour équiper ces usines.
06:06Vous parlez d'innovation au-delà de la question de la qualité, même si ça se rejoint. Qu'est-ce qu'on va découvrir ?
06:12Par exemple sur l'intelligence artificielle. Est-ce que l'intelligence artificielle peut apporter à une meilleure gestion de nos ressources en eau ?
06:20Totalement. Et là, en plus, ça bouge vraiment depuis quelques temps. Alors, il y a beaucoup de choses qui arrivent aussi sur la détection de suites.
06:27Parce qu'effectivement, il y a des pertes qui sont énormes aujourd'hui autour de la gestion de l'eau.
06:33Donc on a des sociétés qui sont présentes et qui, avec l'intelligence artificielle, vont pouvoir détecter plus finement les suites.
06:40Parce qu'en fait, avec des algorithmes qui sont créés, ils arrivent à découvrir plus facilement les anomalies.
06:45Et ces anomalies, grâce à l'IA aujourd'hui, on les détecte et on arrive à les corriger en fait très très rapidement.
06:50Est-ce que pendant longtemps, en France, on s'est vu comme béni des dieux en matière de gestion de l'eau,
06:56et donc on ne s'est pas vraiment posé la question de la rareté de la ressource par rapport à des voisins du sud de l'Europe, par exemple ?
07:04C'est vrai que ce sujet n'était pas mis de côté pour autant, mais ce n'était pas forcément une des priorités.
07:10Maintenant, ça l'est. On l'a vu à travers l'actualité.
07:13Pour autant, le SEDIF a un excellent taux de rendement. On est au-delà des 90 % de rendement.
07:17Alors ça ne veut pas dire qu'on va se reposer sur nos lois.
07:19Ça veut dire quoi, 90 % de rendement ?
07:21Ça veut dire que sur 100 % de volume envoyé dans les réseaux, 10 % aujourd'hui, ou un peu moins de 10 %, n'arrivent pas au robinet du gouvernement.
07:29D'accord. Donc ça, ça rejoint l'enjeu des fuites dont on parlait.
07:32Tout à fait. Donc là, on y travaille puisque 90, c'est un bon taux par rapport au taux qu'on peut avoir sur d'autres territoires en France.
07:39Pour autant, il faut aller chercher des points supplémentaires puisque cette ressource est rare et précieuse. On l'a dit tout à l'heure.
07:45Qu'est-ce que vous allez changer pour aller encore au-delà des 90 % ?
07:50C'est de l'investissement pour le renouvellement des réseaux, mais pas que. C'est aussi de la surveillance.
07:54Donc l'IA, on en a parlé juste avant. Cette IA va nous permettre, à travers un réseau de capteurs sur notre réseau, de détecter plus précocement des fuites,
08:03d'intervenir de manière plus rapide et plus précise sur la zone de la fuite, et donc toutes fuites traitées.
08:08C'est des économies de volume d'eau non rejeté dans le milieu naturel et donc le rendement qui augmente.
08:16On l'a vu s'afficher furtivement tout à l'heure, mais c'est maintenant qu'on en a besoin.
08:21700 millions de personnes n'ont pas accès à l'eau potable. Ça représente 9 % de la population mondiale.
08:28Et je disais en préparant l'émission Lionel Léon que la demande mondiale en eau pourrait dépasser l'offre de 40 % d'ici 2030.
08:36Là aussi, un salon comme le vôtre, c'est un salon de solution. On a parlé des fuites. Il y a d'autres leviers ?
08:42Oui. Il y a effectivement des enjeux par rapport à l'aménagement urbain.
08:47Aujourd'hui, on parle des inondations aussi. C'est un enjeu fort. On ne va plus construire les routes de la même manière qu'hier.
08:53Donc là, il y a des nouveaux matériaux qui arrivent. On a aussi une partie du programme qui est dédiée à l'Afrique,
08:58qui s'appelle le comité des villes africaines. Donc là, effectivement, les besoins en eau sont importants.
09:04On a aussi des actions qui sont menées par Cedif dont on va parler pendant le salon parce qu'il y a des actions qui se font aussi à l'international.
09:10Et on va justement réfléchir collectivement comment accompagner ces territoires avec aujourd'hui le savoir-faire qu'on peut avoir en France.
09:16Donc voilà, il y a beaucoup d'enjeux. C'est vraiment beaucoup d'échanges pendant deux jours et de solutions qui seront apportées.
09:21Là aussi, pour faciliter l'accès, vous nous dites qu'il y a une action du Cedif au niveau international.
09:32Quel type d'action et comment ça facilite l'accès à l'eau potable à ceux et celles qui ne l'ont pas ?
09:38C'est le principe de la solidarité. Le principe qui nous anime en Ile-de-France, c'est la solidarité intercommunale.
09:43Mais on a voulu aller plus loin dès 1986 avec cette solidarité internationale et avec le programme appelé Solidarité Eau.
09:50Donc débuté en 1986 au Cedif, à date, c'est 50 millions d'euros qui ont été alloués à ce programme et 5 millions de personnes qui ont pu bénéficier de solutions.
10:02C'est quoi ? C'est des puits ? C'est de l'investissement concret ?
10:06Tout à fait. C'est un investissement concret avec un partenariat, une association qui va déployer et construire des réseaux d'adduction d'eau potable, soit gravitaire, soit par système de pompage.
10:19Et au-delà de la construction et de la livraison de ces réseaux, c'est aussi amené à faire cheminer nos partenaires sur l'organisation du service.
10:26Le partenariat ne s'arrête pas à la livraison du réseau, c'est comment on le maintient dans le temps et comment on assure sa pérennité pour l'impact le plus important pour les populations des services.
10:38Merci beaucoup, merci à tous les deux. Et bon Salon Aquapolise les 1ers et 2 avril prochains, c'est à l'Espace Champerey à Paris. On passe tout de suite à notre rubrique Start-up.

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