• il y a 7 mois
La start-up Fonto de Vivo a développé un purificateur d’eau utilisé à l’échelle mondiale par des ONG, et d’autres catégories d’acteurs. Anthony Cailleau, cofondateur et directeur général de l’entreprise, revient sur cette purification par action mécanique lors du pompage. Une solution facile d’utilisation, alors que l’accès à l’eau salubre et à l’eau potable fait défaut dans de très nombreuses régions du monde.

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Transcription
00:00 [Musique]
00:06 Smart Ideas et la bonne idée du jour, elle est signée en Tony Cailliau.
00:09 Bonjour.
00:10 Bonjour Thomas.
00:10 Bienvenue, vous êtes le cofondateur, le directeur général de Fonto De Vivo, créé en 2017, avec quelle idée ?
00:16 Avec l'idée de pouvoir donner à chaque famille qui vit un désastre humanitaire,
00:20 un système de purification d'eau pour pouvoir survivre et vivre dans l'autonomie et la dignité dans ces moments-là,
00:26 au travers des ONG qui ont été nos partenaires et avec qui on a co-développé ce produit,
00:30 donc les grandes ONG d'urgence française, Médecins Sans Frontières, La Croix-Rouge,
00:33 Handicap International ou Solidarité Internationale.
00:36 Et ça, quand il y a un événement, une guerre, un tremblement de terre ou un désastre climatique,
00:43 finalement la première chose qui tombe par terre ou qui devient un problème, c'est l'accès à l'eau potable.
00:48 Et dans ce cas-là, grâce à notre système, notre petit système familial,
00:52 les ONG vont pouvoir doter les familles d'un récipient et faire en sorte que les gens soient autonomes.
00:58 Alors ça marche comment ? Vous avez déposé, ça s'appelle l'ORISA, c'est ça ?
01:01 Exactement, oui.
01:01 C'est quoi ? C'est un purificateur d'eau, j'imagine, mais comment ça marche ?
01:05 C'est ça. Donc c'est un système, c'est simple en fait.
01:07 Les ONG vont donner un seau, vous mettez notre système à l'intérieur,
01:09 qui est grand comme une bouteille de 2 litres d'eau, on va dire, qui fait 2 kilos.
01:13 Vous l'introduisez, vous prenez de l'eau de surface, que ce soit d'une rivière, d'un puits, d'un lac, qui peut être contaminé.
01:19 Et là, par simple pompage mécanique, vous allez obliger l'eau à passer au travers d'une membrane d'ultrafiltration
01:24 qui va retenir tout ce qui est bactériologique, donc virus, bactéries, protozoaires,
01:28 et délivrer 2 à 3 000 litres d'eau purifiée instantanément, par minute.
01:32 Et il a fallu du temps de recherche et développement ? C'est une technologie qui existait déjà.
01:38 Comment vous êtes arrivé entre l'idée de départ, le principe et puis la réalisation ?
01:43 Oui, il a fallu 2 années de recherche et développement.
01:46 La technologie en elle-même, une technologie qui existe depuis longtemps, qui est éprouvée,
01:49 c'est avec ça qu'on fait de l'eau potable à Paris notamment.
01:53 Toute la difficulté était d'en faire un système low-tech, introduire cette haute technologie de filtration,
01:57 un système low-tech qui soit durable, qui puisse être réparable dans le temps et recyclable aussi.
02:02 Pour que quand on doit une famille, elle n'ait pas à changer la cartouche de filtration dans les 2 mois, 3 mois,
02:06 mais plutôt que ça dure au moins 2 ans pour elle.
02:09 Donc voilà, 2 ans de R&D avec l'appui de bureaux d'études, d'industriels,
02:14 nous on est de Nantes, donc d'industriel Vendée 1 et puis de laboratoire de recherche de l'université de Nantes.
02:18 Et donc c'est un système qui fonctionne sans électricité évidemment.
02:22 On voit bien le cahier des charges. D'ailleurs, c'était un cahier des charges ?
02:25 Exactement.
02:25 Que les ONG vous ont donné en quelque sorte ?
02:28 C'est ça, il y avait un cahier des charges, on va dire fonctionnel, et puis il y avait ce cahier des charges technologique
02:31 parce qu'il fallait que ça atteigne les performances de filtration qui sont recommandées par l'Organisation Mondiale de la Santé.
02:36 Donc qu'on puisse éliminer les virus et les bactéries, donc le choléra ou l'hépatite E.
02:40 Mais après en effet, il y avait un cahier des charges aussi ergonomique et fonctionnel.
02:43 Parce que comme vous le donnez à n'importe quelle famille, on va dire dans le monde, que ce soit en Amérique du Sud, en Afrique ou en Asie,
02:48 il faut que les gens de manière instinctive puissent savoir s'en servir et que ce ne soit pas une corvée pour elles.
02:52 Donc en effet, c'est 100% mécanique et il y a juste à pomper l'huile de coude et c'est ce qui fait le succès du produit
02:59 parce qu'il est assez versatile et on peut l'emmener en fait aux quatre coins du monde.
03:03 Qui est utilisé où aujourd'hui déjà et par combien de, je ne sais pas, des dizaines de milliers peut-être de familles ?
03:09 Oui, on est même sur des centaines de milliers de personnes qui ont déjà été impactées
03:12 puisque à date on a déployé plus de 20 000 purificateurs.
03:14 Alors les ONG d'urgence sur les théâtres d'urgence, mais en fait c'est aussi un produit,
03:19 vu qu'il y a 2 milliards de personnes qui n'ont pas accès à l'eau potable dans le monde,
03:22 c'est aussi un produit qui peut servir au gouvernement des pays qui sont en train de se développer et qui veulent réduire cette vraie.
03:28 C'est un des objectifs de développement durable des Nations Unies.
03:30 Il faut que d'ici à 2030, tout le monde ait accès à l'eau potable.
03:33 Donc ce ne sera pas par des réseaux, des systèmes communautaires qu'on réussira à atteindre les gens qui sont dans l'hyper ruralité.
03:39 Donc c'est utilisé au Liban en ce moment parce qu'il y a une vraie crise choléra, au Sud-Soudan, au Burkina Faso,
03:44 parce qu'on est sur une ville où il y a des groupes rebelles qui ont mis par terre les infrastructures d'eau
03:49 et il y a 100 000 personnes qui sont impactées, donc ils ont des purificateurs.
03:53 Mais en Colombie, le gouvernement a doté tout un département, que ce soit les familles indigènes, les écoles, les centres de santé,
03:59 un département très rural, pour réduire cette brèche de l'accès à l'eau potable.
04:03 Est-ce que vos clients sont forcément des ONG ou parfois directement des gouvernements ou des collectivités locales ?
04:11 Exactement, c'est très souvent des ONG parce que c'est vraiment un produit qui a été conçu pour elles et avec le secteur humanitaire.
04:17 Mais ça peut être aussi directement des entreprises qui ont une fondation ou qui veulent faire de l'impact social et environnemental.
04:23 Donc on a Capgemini, par exemple, qui nous soutient depuis le début pour doter certains programmes d'accès à l'eau.
04:28 L'année dernière, c'était à Mayotte. On a tous entendu parler de la crise à Mayotte.
04:32 Et ça peut être des gouvernements ou les Nations Unies, comme l'UNICEF qui vient nous en acheter pour le Liban au travers d'appels d'offres.
04:41 Et enfin, ça peut être des particuliers ou des toutes petites associations.
04:44 Comme ça ne nécessite pas d'être un expert de l'eau et du traitement de l'eau, il y a beaucoup de petites associations qui nous l'achètent
04:50 pour aller eux-mêmes équiper un village, une école, un orphelinat et le distribuer.
04:55 Merci beaucoup, Anthony Cailliau. Bon vent à FONTO de Vivo. C'est de l'espéranto, c'est ça ?
05:00 C'est ça, ça veut dire fontaine de vie et ça est universel.
05:03 Merci beaucoup. Je remercie très rapidement Cyrielle Chazal, Angel Jean-Gérard et Héloïse Merlin. Salut à tous.
05:09 (Générique)

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