Dans son édito du 10/02/2025, Mathieu Bock-Côté revient sur [thématique de l'édito]
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00:00Je vais vous ramener à des temps anciens, j'appelle ça « Mes anciennes amours », alors
00:03un livre que j'avais écrit en 2016, « Le multiculturalisme comme religion politique
00:06». J'avais défini ainsi le multiculturalisme, c'est une doctrine fondée sur l'inversion
00:12du devoir d'intégration. Autrement dit, autrefois, c'était la vocation de l'immigré,
00:17du nouvel arrivant, de prendre le pli de la société d'accueil et d'apprendre à dire
00:22nous avec elle, de quelle manière, en adoptant les mœurs, la culture, la mémoire, en devenant,
00:29en rejoignant le nous du pays qui l'accueille. Le multiculturalisme a inversé cette exigence
00:35depuis longtemps et c'est désormais, partout en Occident, aux sociétés d'accueil de
00:40transformer leurs règles, leurs normes, leur imaginaire, leur culture, leur système pour
00:46s'adapter à la diversité. Ça, c'est la règle partout en Occident. De ce point de
00:52vue d'ailleurs, cette madame Basilien Guenche est terriblement dépassée. Elle dit quelque
00:57chose qui est intériorisé par nos sociétés pour le pire depuis longtemps. Je vais vous
01:01donner quelques exemples dans plusieurs pays des deux côtés de l'Atlantique. Au Canada,
01:06par exemple, on a considéré qu'il était possible, j'en ai déjà parlé ici, de prêter
01:10son serment de citoyenneté en ICAB, sans même le soulever le temps de sourire aux
01:13pays d'accueil. Pourquoi? Pour ne pas heurter le droit des minorités. Le Canada s'ouvrait
01:19à l'islamisme pour témoigner de son ouverture à la diversité. Au Royaume-Uni, on en a parlé
01:24ici tout récemment, rappelez-vous, le scandale du viol massif des jeunes de la classe ouvrière
01:31blanche britannique. On a décidé de cacher l'information. Pourquoi? Parce que ça remettait,
01:36c'était par des gangs pakistanais, parce que ça remettait en question la vision irénique
01:40et heureuse de la diversité. Et on pourrait donner d'autres exemples dans tous les pays.
01:45En Belgique, on y reviendra dans un instant, mais en Belgique, on mène des campagnes électorales
01:48dans plusieurs langues au-delà des langues du pays. N'est-ce pas la manière de dire
01:51que si vous êtes un immigré, vous arrivez ici, vous n'avez pas à vivre selon nos règles.
01:54Vous pouvez vivre dans la langue de votre pays d'accueil, vous pouvez vivre avec la
01:57télévision de votre pays d'origine, avec les mœurs de votre pays d'origine, et si
02:03on cherche à vous intégrer, on va vous accuser d'extrême-droite assimilatrice. On connaît
02:08ça par cœur. Au cœur du multiculturalisme, il y a cette
02:12thèse fondamentale, la culture du pays d'accueil, la France, est une culture optionnelle. Elle
02:17est non seulement optionnelle, elle est de trop. Parce que si elle cherche à s'imposer
02:22à ceux qui arrivent, on n'a quand même pas été les chercher de force chez eux,
02:25et bien si on cherche à l'imposer à ceux qui arrivent, on est accusé de néocolonialisme
02:30à leur endroit. Alors, c'est très particulier. J'ai toujours cru que le colonialisme consistait
02:34à imposer sa culture chez les autres, chez eux. Je ne savais pas que le colonialisme
02:39consistait à imposer sa propre culture chez soi à des gens qui sont venus librement s'installer
02:44chez nous. Alors, cette dame était assez particulière, et par ailleurs, encore une
02:48fois, j'y allais très décalé. Parce qu'aujourd'hui en France, dès aujourd'hui en France, on
02:52le voit, l'inversion de l'intégration fonctionne au quotidien. Je vais vous donner quelques
02:57exemples. Et j'aimerais ça le dire à cette dame, à Madame Basilien Guenche, mais prenez,
03:02donnez l'exemple, Madame. Par exemple, voilez-vous. Qu'est-ce que vous attendez pour vous voiler?
03:06Envoyez le signal qu'il est tout à fait possible de vous intégrer à l'islam qui
03:09vient montrer votre ouverture aux mœurs islamiques, aux normes de l'islam conquérant.
03:14Voilez-vous, Madame, s'il vous plaît. Sinon, votre refus de vous voiler n'est-il pas le
03:17signe d'une forme d'islamophobie? Voilez-vous. N'y a-t-il pas de plus en plus de Françaises
03:22dites « de souche » qui, sous la pression des mœurs de l'islam et de l'islamisme conquérant,
03:27se voilent elles-mêmes et se convertissent à l'islam? Je voile. Je devine que c'est
03:30des citoyens exemplaires pour cela. De la même manière, on pourrait dire au quotidien,
03:34apprenez à intégrer du vocabulaire arabe au quotidien. Pourquoi pas? C'est une chose
03:38que vous pourriez faire pour montrer votre intégration aux langues nouvelles, qui arrive
03:41à cryoniser votre langage au quotidien. Vous pourriez aussi adopter la mode racaille au
03:46quotidien. Vous savez, beaucoup de Français le font aussi. Encore une fois, je le constate,
03:49des Français dites « de souche » ont intégré depuis longtemps les codes de la mode racaille
03:54comme s'il s'agissait de la nouvelle manière d'être cool et tendance dans notre monde
03:58et que la mode française, l'élégance française était défasée. Donc, de ce point de vue,
04:02ce que souhaite cette dame, c'est déjà très avancé. Et en France aussi, la difficulté
04:07d'enseigner l'histoire de France en bien des endroits autrement que sur le mode décolonial
04:11et pénitentiel ou la difficulté d'enseigner l'histoire de la Shoah, est-ce que ce n'est
04:15pas une manière aussi de s'adapter à la diversité pour éviter de la froisser dans
04:19sa conscience historique singulière? J'aimerais rappeler que les gens qui arrivent ici sont
04:22arrivés librement, librement. Mais quand on arrive librement quelque part sans vouloir
04:27s'y intégrer à l'échelle de l'histoire, on appellerait ça une conquête. Je comprends
04:32que ce n'est pas le bon terme aujourd'hui, mais je cherche un autre terme. Et de ce point
04:35de vue, tout le discours sur la diversité heureuse a quelque chose d'un peu agaçant
04:39parce qu'est-ce qu'on nous dit à travers ça? C'est que la France n'est intéressante
04:42que par ses diversités. Donc, quand les Français étaient entre eux, entre guillemets, ils
04:45n'étaient pas intéressants. Un peuple nul, un peuple sans intérêt. Mais la diversité
04:48est venue les enrichir. Je pose néanmoins la question pourquoi tous ces gens sont venus
04:52dans ce pays si sa culture était si nulle?
04:54Alors, il y a une information qui vous a choquée. Est-ce que la Belgique n'est pas en avance
05:00un peu sur nous? Parce qu'on apprenait il y a quelques jours qu'à Louvain, les employés
05:04municipaux n'ont désormais plus le droit de se faire la bise au travail.
05:07Vous savez, le califat soviétique de Belgique est toujours en avance sur nous. Et on l'a
05:11vu, vous avez raison. Donc, les employés de la ville de Louvain n'ont plus le droit
05:15de se faire la bise au travail. Donc, vous croisez, mœurs occidentales, c'est qu'on
05:20se fait la bise. Entre hommes, on se sert d'la main généralement. En Europe, même,
05:23les hommes se font la bise. Et par ailleurs, entre homme et la femme, il y a la bise. Et
05:28bien voilà, il ne faut plus faire cela. La ville de Louvain nous l'a dit. Pourquoi?
05:31Au nom du souci politique de se traiter les uns les autres avec respect. Donc, le respect
05:37consiste désormais à séparer le plus possible les rapports entre les sexes. Donc, pour moi,
05:41c'est le croisement de deux puritanismes. Le féminisme mitouiste, qui voit dans le
05:45début d'un flirt la possibilité d'un viol. Et de l'autre côté, c'est l'islamisme
05:50qui fait en sorte qu'on doit marquer la séparation la plus nette entre les hommes
05:53et les femmes. C'est le double effacement de la femme que l'on voit à travers cela.
05:56Je devine que c'est un pas de plus vers l'ouverture à l'autre souhaitée par Madame Basilien
06:00Gensh.