L'édito de Mathieu Bock-Côté : «L'immigration comme Chance, un dogme contesté»

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Dans son édito du 28/09/2024, Mathieu Bock-Côté revient sur [thématique de l'édito]

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Transcription
00:00On l'a vu cette semaine, le récit de Philippine incomode une partie importante, Mathieu, de la gauche et certains la jugent indécente. Est-ce aussi votre cas?
00:09Indécente et révoltante, si je peux me permettre. Scène première, une partie de la gauche, vraiment la gauche antifa, la gauche radicale, la gauche la plus toxique.
00:17Ces gens-là osent se revendiquer de l'antifascisme. C'est quand même fou.
00:22On arrache les images, les affiches pour rendre hommage à Philippine à Sciences Po, en disant que ceux qui veulent rendre hommage à Philippine sont des racistes.
00:31Il faut bien comprendre, ce sont des racistes dans leur esprit, des racistes de vouloir rendre hommage à Philippine.
00:37Ailleurs, sur le territoire national, on l'a vu, des militants de gauche sont venus scander des slogans antifa.
00:44Il y avait parmi ceux-là, on le voyait aujourd'hui sur les réseaux sociaux, c'était de plus en plus documenté, des cadres de la France insoumise, des employés de la mouvance de la gauche radicale.
00:55Si on comprend bien aussi des candidats aux élections, donc des gens qui se permettent et qui veulent troubler la commémoration,
01:02qui veulent troubler l'hommage rendu à cette jeune martyr du vivre ensemble de diversitaires.
01:07C'est quand même particulier. Donc l'indécence absolue, on ne tolérera pas votre peine, on ne tolérera pas la quiétude réclamée pour votre peine,
01:15on ne tolérera pas cette espèce de paix légitime qui est demandée après un événement aussi tragique.
01:20On ne respectera pas votre douleur parce qu'on considère que toute réflexion sociologique ou politique sur la dimension sociologique ou politique, c'est du racisme.
01:29Et quelle est cette dimension? Évidemment, c'est le fameux fait divers. C'est-à-dire, on nous dit que le fait que ce soit au QTF ne compte pas.
01:36Ne compte pas, c'est pourtant central. Je le redis, si le QTF est appliqué, la personne ne meurt pas.
01:43C'est aussi simple que ça. C'était aussi dans le cas de Lola, soit dit en passant.
01:46Mais là, on nous dit que cette dimension ne doit pas être mentionnée. C'est un non-événement, ça ne compte pas, ça ne fait pas partie du récit des événements.
01:55Si vous y tenez, c'est parce que vous êtes un raciste. On le voit quand même.
01:59Alors là, il y a deux voies de sortie. Soit on le connaît, c'est le fameux fait divers, c'est un fait divers, c'est un fait divers.
02:05Ou alors l'interprétation de la gauche cette semaine. OK, ce n'est pas un fait divers, mais alors c'est un fait social, c'est un féminicide, c'est le patriarcat qui vient de frapper.
02:13C'est l'homme dans sa masculinité qui vient de frapper. Dès lors, et là je le dirai sur ce plateau, selon le discours à gauche tenu cette semaine,
02:19vous Elliot, vous Arthur, moi, nous sommes complices de ce meurtre, parce que c'est la masculinité qui est en question.
02:26Alors qu'on est devant un cas administratif, factuel, documenté au QTF, ça, ça ne compte pas, mais le fait que nous soyons des hommes nous rend coupables par association de ce meurtre,
02:35je trouve que c'est absolument scandaleux. Et qu'est-ce qu'il y a derrière tout cela?
02:39Il y a évidemment l'incapacité d'une bonne partie de nos élites à prendre au sérieux l'échec du multiculturalisme,
02:47le fait que l'immigration massive n'est pas une réussite en Occident et encore moins une réussite en France.
02:52Si je comprends bien Mathieu, vous présentez nos élites comme si elles étaient enfermées dans un dogme qui les étouffe et dont elles ne sauraient pas s'en sortir.
03:01Est-ce vraiment ainsi que vous les percevez?
03:03Oui, je crois. Tout le travail médiatique, intellectuel, sociologique qui est fait pour nous expliquer que le réel n'existe pas, c'est incroyable.
03:11Un travail exceptionnel pour nous dire ce que vous avez devant les yeux, vous ne le verrez pas, la réalité n'existe pas.
03:18No pasaran, vous savez, no pasaran, ça c'était réservé aux fascistes, mais aujourd'hui c'est no pasaran, le réel ne passera pas.
03:24Donc on est l'idéologie diversitaire, c'est un dogme religieux.
03:28C'est un dogme religieux qui repose sur l'idée que la diversité est une richesse en toutes circonstances, que l'immigration est une chance en toutes circonstances,
03:35il est interdit d'en sortir et si vous voulez sortir de ce discours-là, on va vous accuser justement d'être dans les théories paranoïaques.
03:43Le sentiment d'insécurité, le sentiment de laxisme, le sentiment d'immigration massive, vous êtes fous!
03:48Vous êtes fous si vous pensez que le modèle actuel de société ne fonctionne pas.
03:52On nous a quand même expliqué que jamais la justice n'avait été aussi rigoureuse.
03:56Il faut rire des Français au visage pour oser dire des choses comme ça.
04:01Alors à gauche, je pense qu'ils y croient vraiment. Ils croient vraiment au mythe de la diversité rédemptrice.
04:06C'est-à-dire que l'Occident est à ce point coupable d'être lui-même, que les vagues d'immigration venues d'ailleurs nous délivrent de nous-mêmes pour nous permettre d'embrasser l'autre jusqu'à nous dissoudre nous-mêmes.
04:15À l'extrême-centre, ils y croient à la manière d'une fatalité historique.
04:18C'est ainsi, on n'y peut rien, l'interchangeabilité des peuples, c'est la fin des peuples, des nations, des civilisations.
04:23Acceptons tout cela et protégeons-nous si on en a les moyens.
04:26La question que je me pose souvent, cher Elliot, c'est est-ce que ce dogme de la diversité peut s'effondrer tout comme le dogme communiste s'est effondré en 1989?
04:37Est-ce qu'on peut assister à un même effondrement historique d'un système religieux qui bloque l'accès au réel, qui a retourné nos institutions contre nos peuples?
04:45Est-ce que ce dogme peut tomber? Je le crois parce que le réel est plus fort que l'idéologie.
04:51Ce qu'on va constater lorsque ce dogme va tomber en le dogme diversitaire, c'est qu'il aura fait un mal immense à nos sociétés, à nos pays, à nos peuples, à notre civilisation.

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