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Dans son édito du 24/01/2024, Mathieu Bock-Côté revient sur [thématique de l'édito]

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Transcription
00:00 - Je reprends votre question.
00:01 Qu'est-ce que la haine?
00:02 Je pense que c'est la question de base qu'on doit se poser.
00:04 Ça ne recoupe pas du tout la définition qu'en propose notre ami Marc,
00:07 qui a par ailleurs une définition exacte sur le plan du dictionnaire.
00:09 La haine, ça consiste à s'opposer de manière fondamentale
00:14 aux revendications qui sont dans le sens de l'histoire,
00:17 généralement associées à la diversité.
00:19 La haine, c'est ça.
00:20 Il faut comprendre.
00:21 Ce n'est pas « je vous déteste, je vais vous arracher la tête ».
00:24 Non, non, ça, ce n'est pas de la haine.
00:26 Mais si vous vous opposez fermement, par exemple, à la théorie du genre,
00:29 ça, c'est de la haine.
00:30 Si vous vous opposez fermement à l'immigration massive,
00:32 ça, c'est de la haine.
00:33 Si vous vous opposez aux revendications,
00:35 je donne souvent cet exemple, à l'idée qu'un homme puisse être enceinte
00:38 et vous le dites clairement,
00:39 et vous dites « vous n'allez pas enseigner ça à mes enfants »,
00:41 ça, c'est un discours haineux.
00:42 Donc, il faut que c'est vraiment comprendre ce dont nous parle l'Union européenne.
00:45 Alors, le contexte qu'il nous est donné est fascinant.
00:47 On nous dit que la haine est partout, elle est en croissance,
00:50 elle est de plus en plus agressive.
00:52 On a l'impression, à les lire, que l'Europe est assaillie,
00:56 en fait, conquise par Attila ou ses descendants.
01:00 La haine serait partout, c'est une rage qui déferlerait sur le vieux continent.
01:04 Alors, elle est portée, soit dit en passant, cette haine, par des partis.
01:10 Les partis extrémistes et populistes.
01:13 Donc là, je précise, on doit interdire les discours haineux,
01:17 et elles sont portées par des partis populistes.
01:20 Ces partis sont présents au Parlement européen et dans les pays européens,
01:24 donc doit-on comprendre qu'on doit interdire le discours de ces partis,
01:27 ou ces partis eux-mêmes?
01:29 - C'est dans le texte. - Bien sûr, mais...
01:31 Vous savez que j'aime beaucoup citer.
01:33 - Oui, on voit ici l'extrait.
01:35 - Dans de nombreux États membres par des mouvements extrémistes et populistes
01:38 et par l'effet multiplicateur de l'environnement en ligne.
01:41 On le dit. Moi, je fais le lien logique entre les deux.
01:44 Ensuite, nos amis de l'Union européenne s'inquiètent un peu.
01:47 Ils disent que le problème, c'est que la haine se transforme
01:49 et la législation n'est pas homogène partout.
01:52 On n'a pas partout les mêmes armes pour être capables de la combattre.
01:55 Et surtout, et surtout, c'est le vrai problème,
01:57 on associe la haine en ce moment à certains critères très particuliers.
02:01 Donc, on peut l'identifier selon les critères de l'Union,
02:04 sur la base raciale, la base du genre, la base du sexe, bon.
02:07 Et là, les gens de l'Union européenne nous disent,
02:09 on a un problème, les eurocrates, en fait.
02:11 Il faudra en finir avec cette liste fermée de critères
02:15 parce que ça ne permet pas d'identifier la haine qui est toujours en mutation.
02:19 Je vais vous traduire ça concrètement.
02:21 On veut se donner les moyens de dire que tout est un propos haineux,
02:24 même si ce n'est pas prévu par le droit.
02:26 Qu'on se comprenne déjà qu'en tant que telle,
02:28 une loi sur les propos haineux, à mon avis, c'est une idée de fou furieux.
02:31 Mais si vous ajoutez à ça le fait que c'est une loi sur les propos haineux
02:34 qui ne précise pas à l'avance quels sont les propos haineux
02:37 et que ça va correspondre simplement à, parce qu'ils ajoutent ça,
02:40 au travail de différents activistes pour l'égalité
02:44 qui ont pour fonction de repérer la haine dans la société,
02:47 vous accorder un pouvoir immense à différentes formes de milices idéologiques
02:52 que l'on connaît bien, qui ont la responsabilité de dire que c'est haineux,
02:55 et désormais le droit devrait pouvoir s'emparer de ça simplement.
02:58 Mais vous vous rendez compte, c'est délirant.
03:00 On ne précise même plus quels sont les propos criminalisables.
03:03 On considère que tout peut l'être, donc la loi doit être prête à s'emparer
03:07 de tous les propos et la dire haineux après,
03:10 sans même que ça soit noté dans le droit.
03:12 C'est exceptionnel.
03:14 - C'est la première fois qu'on parle de ce sujet,
03:16 on voit que ça converge un peu de partout,
03:18 et c'est intéressant de s'arrêter et de voir venir les choses.
03:22 Je continue ?
03:23 - Vous dites que ça va de partout absolument.
03:25 En France, en Irlande, en Écosse, en Scandinavie, partout !
03:29 À un moment donné, c'est un agenda qui se déploie.
03:31 - Si je comprends bien ce que dit Mathieu, la haine, c'est le désaccord et le bon sens.
03:34 - C'est le désaccord à tout le moins.
03:36 - Comme quoi le mot doit faire du...
03:37 - Son sens premier.
03:39 - Absolument.
03:40 - Mathieu Boccotté, n'est-il pas néanmoins nécessaire de lutter contre la haine à l'échelle européenne ?
03:46 - Ni à l'échelle européenne, ni ailleurs, sous le temps passant.
03:49 Il faut s'entendre, lutter contre la haine, ça ne veut rien dire.
03:51 Ça veut dire que je suis contre les mauvais sentiments.
03:53 On est tous contre les mauvais sentiments.
03:54 Par ailleurs, je crois que certaines haines sont autorisées.
03:56 La haine des nazis s'est permis.
03:58 Je l'espère sous le temps passant.
03:59 La haine des communistes au moment où les polonais subissaient les communistes,
04:02 j'espère qu'ils avaient le droit de détester l'armée rouge et tout ce que ça représentait.
04:06 Ça ne veut rien dire.
04:07 La haine, je le redis, a une simple fonction, c'est de marquer aux faits rouges
04:12 les opinions dissidentes par rapport à l'idéologie diversitaire aujourd'hui.
04:17 Soit dit en passant, soit dit en passant, on est dans le pur délire.
04:20 Je donne un exemple simplement.
04:21 On va nous dire, le discours de haine à l'égard des femmes dans la sphère publique a atteint un niveau alarmant.
04:27 Mais dans quel monde ces gens vivent ?
04:29 De quoi parlent-ils ?
04:31 C'est une lubie.
04:32 On nous demande d'entrer dans un fantasme.
04:34 On veut ensuite criminaliser ceux qui n'acceptent pas d'y entrer.
04:37 Et à la fin, on nous dit que c'est l'état de droit et la démocratie.
04:39 Dans les faits, très concrètement, ce qu'on cherche à faire, c'est poser juridiquement les possibilités
04:43 d'une persécution politique des dissidents, d'une persécution politique des réfractaires.
04:48 Voilà pourquoi, encore une fois, je le dirai, l'Europe, c'est davantage pour moi,
04:52 ça ressemble quelque chose à, comme on pourrait appeler ça, l'ERSS.
04:55 [Musique]
04:59 [SILENCE]

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