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Dans son édito du 30/09/2024, Mathieu Bock-Côté revient sur [thématique de l'édito]

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Transcription
00:00Nicolas Sarkozy était l'invité de CNew ce matin et sur Europe 1, et à sa lecture de la situation politique présente,
00:07il a livré donc sa lecture, il s'est permis quelques déclarations sur le système médiatique qu'il juge assurément transgressif.
00:16Est-ce qu'on peut dire qu'il dit que c'est la meilleure stratégie du moment, c'est le rassembler la droite, de soutenir le gouvernement Barnier ?
00:23Qu'en pensez-vous ?
00:24Distinguons deux parties dans son intervention. La première, je ferai une histoire récente des interventions de Nicolas Sarkozy dans le débat public.
00:33Rappelez-vous, il y a un an et peut-être un mois, Nicolas Sarkozy, de passage sur le service public de mémoire,
00:40fait une intervention où on comprend qu'il se donne un nouveau rôle, c'est de dynamiter les interdits du politiquement correct,
00:47de dynamiter le système de respectabilité des journalistes de gauche, pléonasme.
00:53Alors, que dit-il, il y a un an environ ? Il dit dire du RN qu'il est à l'extérieur de l'arc républicain, qu'il serait d'extrême droite, tout ça, il en a marre.
01:03Il en a marre, pourquoi ? Parce que qui est le juge des élégances qui permet de savoir ce qu'est l'extrême droite, et ainsi de suite ?
01:09Et on se rappelle de la réaction paniquée d'une journaliste qui dit « Mais alors quelle est votre définition de l'extrême droite ? »
01:14Comme si c'est lui qui devait donner la définition. Eux, ils en parlent toujours, sans arrêt, ils sont incapables de s'arrêter, mais quand on leur demande une définition, caput, impossible.
01:22Alors, quoi qu'il en soit, Sarkozy, à ce moment-là, neutralise, il y a un effet de scélération, les journalistes se font poser une question inimaginable pour eux.
01:29Et une deuxième frappe, il dit « La théorie du grand remplacement n'est pas d'extrême droite non plus. Je n'y adhère pas, mais elle n'est pas d'extrême droite. »
01:37Alors, c'est intéressant. Donc là, Nicolas Sarkozy, à ce moment-là, il y a un an, cherche à dynamiter les critères de respectabilité imposés par la gauche mondaine médiatique.
01:47Aujourd'hui, que dit-il ? Il poursuit son entreprise de dynamitage de ces interdits.
01:53Premièrement, il redit que qualifier le RN de parti anti-républicain, c'est son point de vue, on peut être d'accord ou non, est absolument insensé.
02:01Il dit que si le parti est anti-républicain, qu'on l'interdise, s'il a le droit de présenter des candidats, s'il respecte les règles.
02:09Et s'il est capable de porter la voix de 11 millions de Français, il faut en finir avec cette idée qu'il serait un parti anti-républicain, entendu au sens anti-démocratique.
02:19Et d'ailleurs, il pose encore une fois la question, qui sont ceux qui sont en droit de dire qui est-ce qui est républicain, qui est-ce qui ne l'est pas, qui sont les juges d'élégance, comme on dit souvent.
02:28Donc là, il insiste sur le pouvoir de ce clergé médiatique qui décide de qui a le droit ou non de participer au débat public sans porter la marque suprême de l'infamie.
02:39Il ajoute, il ajoute, en 2012, quand Mme Le Pen dit qu'il faut battre Sarkozy, ça semble l'avoir remarqué parce qu'il l'a souvent évoqué,
02:47il dit, est-ce que les socialistes ont dit non, non, non, on ne veut pas des votes du RN ? Non, pas de touche, zéro, nien, jamais.
02:53Il dit, François Hollande n'a pas dit je ne veux pas de vos votes. Et on aurait pu remonter effectivement dans l'histoire, en 1965,
02:59quand Mitterrand, à l'appui de Tixier, venait en cours, soutenu par Jean-Marie Le Pen, pour combattre le général de Gaulle au deuxième tour de la présidentielle.
03:07Est-ce qu'en ce moment-là, on dit non, non, non, désolé, Tixier, on n'en veut pas, Le Pen, on n'en veut pas ?
03:10Ça, il n'y en a pas parlé aujourd'hui, mais c'est la même logique, si je peux me permettre.
03:14Et il ajoute que la gauche n'est pas communautariste depuis 3, 4, 5 ou 6 ans. Il remonte à Mitterrand avec SOS racisme.
03:22Que nous dit-il ? Que la gauche est communautariste depuis longtemps, que son magistère moral est illégitime,
03:27que sa prétention à dire qui est républicain et qui ne l'est pas est insensée. De ce point de vue, il a, oui, dynamité, les interdits médiatiques.
03:35Nicolas Sarkozy s'est aussi prononcé sur la situation politique présente, je le disais tout à l'heure, en se portant à la défense du gouvernement Barnier.
03:43Oui, c'est sa stratégie depuis longtemps, que la droite s'empare de la Macronie.
03:47En gros, il dit « nous avons la possibilité de dire à l'abordage et on s'empare de la Macronie et on lui fixe un cap, on lui fixe une orientation ».
03:54Donc, il se rallie, il légitime la démarche de LR, mais ce n'est pas surprenant de sa part.
03:59Mais il va beaucoup plus loin lorsqu'il soutient Bruno Retailleau.
04:03Et si vous regardez l'entretien au complet, il y a d'abord un soutien modéré et il s'enthousiasme dans son soutien, et on le comprend.
04:10Il dit « regardez les gens qui critiquent M. Retailleau, c'est presque une raison supplémentaire de l'aimer ».
04:14En gros, c'est ce qu'il nous dit, chaque fois le même procès.
04:17Il rajoute « est-ce qu'on peut parler d'immigration sans toujours se faire ramener à Hitler et Laval ? Est-ce possible ? ».
04:22On sait que M. Retailleau, Charlotte nous l'a dit, a remis en question ce qu'on pourrait appeler l'état de droit divin.
04:27Cette espèce d'idée, ce concept d'état de droit, comme le concept de république, indéfinissable mais utilisé en toutes circonstances pour nous dire ce qu'on peut faire et ce qu'on ne peut pas faire.
04:35Nicolas Sarkozy plaide pour le pouvoir des politiques. Il dit « il faut donner plus de pouvoir aux politiques et pas moins ».
04:41De ce point de vue, je devine qu'il se désolerait si on transférait exagérément des pouvoirs à l'Europe plutôt que les garder au niveau national.
04:46Il nous dit, c'est important, c'est très important, les Français, qu'est-ce qu'ils souhaitent en matière d'immigration ?
04:53Continuer leur culture. Simplement, la culture dont ils ont hérité de leurs grands-parents, de leurs arrière-grands-parents, de leurs parents, ils veulent la continuer.
05:00Ont-ils le droit de vouloir se sentir chez eux en leur propre pays ?
05:04C'est une déclaration transgressive aujourd'hui. C'est ce qu'on appelle le droit à la continuité historique.
05:08Alors faites la liste de tout ça. Nous avons à assister à un moment de transgression idéologique, médiatique et politique.
05:13Reste à voir ce qu'on fera de tout ça politiquement. Ensuite, on regardera.

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