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Mercredi 5 février 2025, SMART PATRIMOINE reçoit Arnaud Aimard (Président, NŌS) et Alexandre Perricard (Directeur Général, Uzès Gestion)

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00:00Comment mettre en place une stratégie d'épargne salariale au sein de votre entreprise ?
00:09Voilà la question qui va nous animer aujourd'hui en lien notamment avec l'entrée en vigueur début janvier de la loi sur le partage de la valeur.
00:18Pour en parler, nous avons le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine deux experts du sujet.
00:22Nous avons le plaisir d'accueillir tout d'abord Alexandre Péricard. Bonjour Alexandre Péricard.
00:25Bonjour Nicolas.
00:26Vous êtes directeur général d'UZES Gestion et à vos côtés, nous avons le plaisir d'accueillir Arnaud Hemart. Bonjour Arnaud Hemart.
00:31Bonjour Nicolas.
00:32Vous êtes président de NOS. Alors NOS, on va y revenir. L'idée derrière NOS, c'est justement d'aider les dirigeants à mettre en place des stratégies d'épargne salariale
00:40et plus spécifiquement aussi d'actionnariat salarié si je ne dis pas de bêtises.
00:44C'est exactement ça. Nous, notre rôle, c'est de les accompagner dans la structuration et la mise en place d'un dispositif d'actionnariat salarié
00:50via le plan d'épargne d'entreprise avec comme objectif clair aligner les intérêts des collaborateurs avec ceux du dirigeant en créant un environnement motivant et participatif.
01:02On y reviendra dans un instant. On va commencer avant cela avec vous Alexandre Péricard peut-être à redéfinir un cadre depuis le 1er janvier.
01:10Il est maintenant obligatoire pour un certain nombre d'entreprises notamment ce qu'on peut appeler les PME de mettre en place un dispositif de partage de la valeur ou d'épargne salariale.
01:21Qu'est-ce que ça change pour ces entrepreneurs ou ces dirigeants aujourd'hui ?
01:24Alors ça change beaucoup de choses. Ce nouveau cadre est posé par cette loi sur le partage de la valeur de fin 2023 qui transforme en fait une possibilité pour les dirigeants de ces petites entreprises.
01:37Donc je rappelle c'est 11 à 49 salariés. Une possibilité en obligation. Obligation de mettre à disposition de leurs salariés, de leurs collaborateurs au moins un dispositif d'épargne salariale.
01:48Donc ça, ça change fondamentalement la donne parce que je rappelle ces petites entreprises en France c'est 170 000 PME, 11 à 49 salariés, 1 500 000 salariés.
01:59C'est très important comme marché à adresser et surtout nous le regard qu'on souhaite poser sur cette loi, c'est un regard positif.
02:07Faire en sorte que cette obligation ne soit pas vécue comme une contrainte par le chef d'entreprise, par le dirigeant mais bien comme une opportunité.
02:15Le sujet c'est de l'aider, de l'accompagner dans la mise en place de ce dispositif à destination de ces salariés.
02:22Justement, on va continuer avec vous Alexandre Péricard et on posera la même question à Arnaud et Marc.
02:26Quand on parle d'épargne salariale, on a souvent eu l'impression qu'on parlait d'un dispositif complexe, complexe à comprendre et complexe à mettre en oeuvre.
02:34Début 2025, est-ce que c'est compliqué pour un dirigeant de mettre en place un dispositif d'épargne salariale ?
02:40Alors les grandes avancées qu'on a pu observer ces dernières années ont tendu vers une simplification des dispositifs.
02:48Et cette nouvelle loi qui fait suite à la loi PAC de 2019 s'inscrit dans cette continuité.
02:54C'est-à-dire que c'est beaucoup plus simple aujourd'hui pour les petites entreprises de mettre en place ces dispositifs.
02:59On parle de la prime de partage qui est très simple à mettre en place, les accords d'intéressement aussi.
03:06L'intéressement peut se mettre en place sur simple décision unilatérale de la direction générale sans avoir nécessairement à négocier un accord d'intéressement.
03:15Donc le dispositif aujourd'hui est plus simple à déployer aux petites entreprises.
03:21Arnaud Ehmar, même constat, c'est plus simple aujourd'hui de mettre en place un dispositif de partage de la valeur ?
03:28Je rejoins complètement Alexandre, c'est plus simple.
03:30Après ce qui est important de noter c'est que surtout aujourd'hui ce dispositif est là pour aider les entrepreneurs à faire face aux enjeux auxquels ils sont confrontés aujourd'hui.
03:40J'en le connais, ça fait l'actualité aujourd'hui, c'est un contexte économique, politique compliqué.
03:46C'est un marché de l'emploi qui est encore plus difficile et cette loi de partage de la valeur s'adresse particulièrement aux entreprises de 11 à 49 salariés.
03:55Donc un entrepreneur, quand il cherche à recruter, il est face à des entreprises qui ont des moyens complètement différents.
04:02Donc tout l'arsenal de la loi de partage de la valeur, les accords d'intéressement, les accords de participation, l'abondement dans le plan d'épargne d'entreprise,
04:10sont là pour faciliter l'entrepreneur face à ces enjeux de recrutement, de fidélisation du collaborateur.
04:15Ça donne un outil en plus dans un contexte de recrutement pour être attractif par exemple quand on est une PME française ?
04:21Exactement, je crois que tous les entrepreneurs ont déjà fait face à une problématique d'un collaborateur formé qui s'en va.
04:26Tout cet arsenal est vraiment là pour fidéliser et diminuer le turnover dans l'entreprise.
04:32Concrètement, comment on met en place un dispositif de partage de la valeur, d'épargne salariale, d'intéressement ou d'actionnariat salarial Noéma ?
04:40On le met en place, comme le disait Alexandre, en sollicitant l'accord des salariés en fonction de la taille de l'entreprise.
04:48Jusqu'à 10 salariés ça peut être unilatéral, après il faut faire valider ça par le comité social de l'entreprise.
04:54Je pense qu'il est primordial de se faire accompagner par des conseils pour encadrer cette mise en place et surtout le rédiger de manière intelligente.
05:04Ce qui est important et en quoi je crois, c'est qu'une prime d'intéressement, tout ce qui est partage de la valeur, n'est pas une charge additionnelle pour l'entreprise.
05:12Tant qu'il n'y a pas de création de valeur, il n'y a pas de partage.
05:15La pédagogie doit être là, donc d'accompagner l'entrepreneur à créer quelque chose qui l'aide dans son quotidien, dans l'encadrement des salariés, dans la définition des objectifs.
05:24Il faut bien comprendre qu'on ne s'engage pas à verser une charge en plus pour l'entreprise, mais que ça ne viendra qu'en fonction de la performance de l'entreprise sur l'année, c'est ça ?
05:31C'est ça, pour moi l'accord d'intéressement c'est un amortisseur conjoncturel, on met sa masse salariale en fonction de la valeur ajoutée.
05:39Et quel intérêt, opportunité à mettre en place un dispositif d'actionnariat salarié dans le contexte qui est celui d'un certain nombre d'entreprises aujourd'hui ?
05:49Être obligé de se poser la question, de partager la valeur au sein de l'entreprise ?
05:53L'actionnariat salarié c'est l'aboutissement de la loi du partage de la valeur, c'est donner d'autres leviers aux salariés,
06:04à savoir l'enrichissement par l'appréciation de la valeur économique de l'entreprise et également les revenus générés, à savoir les dividendes.
06:10Moi je suis du monde de la voile, je fais la comparaison entre les grandes entreprises, les gros bateaux, plein de marins, et les plus petites entreprises.
06:18Encore une fois, il ne faut pas oublier que la moitié des employés dans le privé sont dans les TPE, les PME.
06:25Dans un grand bateau, un marin, sa contribution a assez peu d'impact sur la conduite, alors que dans une plus petite navire, chaque employé va avoir une contribution beaucoup plus impactante.
06:38L'actionnariat salarié pour moi c'est créer une dynamique humaine autour de l'objectif de l'entreprise, à savoir créer de la valeur et générer des revenus.
06:45Donc là ça veut dire qu'on se met autour de la table, de la même manière que vous avez décrite précédemment, et on définit un cadre dans lequel, en fonction de la performance de l'entreprise, on peut recevoir des actions, ou en tout cas des droits à actionner des actions de l'entreprise, c'est ça de la PME ?
06:58C'est-à-dire qu'on permet, grâce au dispositif d'épargne salariale, en l'occurrence le plan d'épargne d'entreprise et tous les moyens d'alimentation du plan d'épargne d'entreprise, l'intéressement, l'abondement, etc., de souscrire au capital.
07:07Le salarié actionnaire est un actionnaire à part entière et à ce titre-là, encore une fois, bénéficie de l'appréciation de la valeur économique et des revenus de l'entreprise.
07:14Alexandre Péricard, il y a quand même une question derrière tous ces sujets d'épargne salariale, d'intéressement, de participation ou d'actionnariat salarié, c'est quelle gestion financière de tout cela ?
07:24Que ce soit proposer des fonds dans lesquels ensuite les salariés peuvent investir, quel type de produit on propose, comment est-ce qu'on définit la valeur de l'entreprise quand on veut faire de l'actionnariat salarié ?
07:36Il y a un besoin d'accompagnement à un moment parce que là il y a un besoin de valorisation ou tout simplement de mise à disposition d'outils financiers.
07:42Oui, il y a un très gros besoin d'accompagnement, d'accompagnement du dirigeant dans la mise en place du plan, je dirais au plan juridique, mais aussi dans son contenu en termes de proposition financière.
07:53Je crois que les salariés ont besoin d'être accompagnés dans les choix, dans les options qui leur sont proposées à l'intérieur du plan pour mieux maîtriser les supports sur lesquels ils vont pouvoir investir cette épargne.
08:08C'est une épargne réputée de long terme, il faut quand même le rappeler, c'est ça aussi l'esprit de toutes ces lois sur l'épargne salariale, elle s'inscrit dans le long terme, c'est une manière pour les salariés de se constituer un complément de retraite.
08:20On est un petit peu dans le cadre de la retraite par capitalisation dans ce cas-là, et donc l'idée c'est de savoir dans quel panier on va mettre ses oeufs quelque part, et de comprendre quels sont les supports risqués, ceux qui sont moins risqués, quels sont les horizons de placement, de créer une meilleure culture financière et ça pour avancer sur ces sujets-là, les gérants d'actifs ont un rôle clé d'accompagnement.
08:45Mais quand on est dirigeant d'entreprise, son rôle c'est pas forcément de mettre à disposition 20 fonds, 20 véhicules d'investissement différents, comment est-ce qu'on choisit, comment est-ce qu'on s'adosse à un partenaire, est-ce qu'on choisit soi-même les véhicules sur lesquels les salariés vont pouvoir investir ? Concrètement, cette partie-là, quel rôle du dirigeant ?
09:04L'objectif c'est pas de noyer les salariés dans leur décision de placement, leur choix de placement, donc c'est de leur présenter la plupart du temps des profils de risques, un profil prudent, un profil équilibré, un profil plus dynamique, alors ce profil dynamique il peut passer aussi par le fonds d'actionnariat salarié justement, puisqu'on est sur un véhicule action, donc par définition le plus risqué, donc ça peut être aussi une bonne manière d'approcher le risque puisque vous êtes salarié d'une entreprise, vous y travaillez, donc vous la connaissez, c'est une bonne façon.
09:34Vous connaissez ses forces et ses faiblesses, ou en tout cas la perception que vous en avez ?
09:37Si vous croyez finalement à son histoire, à ses capacités de développement, vous vous dites bah oui c'est intéressant pour moi que d'investir une partie en tout cas de cette épargne dans le support actionnariat salarié qui représente le support le plus risqué.
09:49Les deux peuvent se cumuler ?
09:50Les deux peuvent se cumuler puisqu'on va leur donner la possibilité, alors sous forme de poids, s'exprimer en pourcentage tout simplement, c'est pas compliqué de dire bah voilà j'alloue 50% de ce qui m'est versé cette année sur le fonds d'actionnariat salarié ou alors sur d'autres véhicules plus sécuritaires.
10:06Arnaud Hemart, je voyais que vous vouliez réagir.
10:08C'est ça, encore une fois, on choisit de souscrire au fonds d'actionnariat salarié en étant nous-mêmes acteurs en tant que salariés de l'entreprise et également d'autres...
10:16On parie sur soi-même quelque part, alors sur les collègues aussi.
10:19Il y a un côté responsabilisation effectivement, tout le monde est dans le même bateau encore une fois et tout le monde est acteur de la performance du fonds.
10:27Après il est important effectivement de proposer une offre financière diversifiée qui va amener des risques peut-être un petit peu moins importants et qui va offrir aux salariés la possibilité de ne pas mettre en risque une partie de son épargne que lui-même va pouvoir mobiliser, encore une fois des horizons un peu plus courts liés à l'épargne salariale.
10:45Les dirigeants d'entreprise, quand on leur parle d'actionnariat salarié, ils sont plutôt réceptifs parce qu'ils ont l'obligation de mettre en place un dispositif de partage de la valeur et là, vous venez les voir en leur disant que vous pouvez même ouvrir votre capital à vos salariés, ils sont réceptifs au sujet ou il y a de la pédagogie à faire, peut-être Alexandre Perricat va en finir avec vous Arnaud Hemart ?
11:04Je dirais que l'actionnariat salarié c'est l'aboutissement de toute une réflexion que conduit le chef d'entreprise, ça ne se fait pas comme ça d'emblée, je pense que chacun a aussi sa vision de ce qu'est l'entreprise en tant que responsable, l'entreprise joue un rôle social, sociétal, ouvrir son capital c'est faire un geste fort, c'est un geste d'engagement pour susciter l'adhésion des collaborateurs,
11:33les faire participer aux fruits de la croissance, c'est du collectif, donc ça a énormément de sens mais c'est vrai que ce n'est pas nécessairement évident, donc je crois qu'il y a chez certains des volontés immédiates de le mettre en place puis d'autres qui seront peut-être dans une démarche un peu plus progressive qui commenceront par mettre en place un plan d'épargne tout simple comme d'habitude, un plan d'épargne salariale, participation, l'intéressement qui reste facultatif, et puis dans un second temps l'actionnariat.
12:01Arnaud Hemart, il faut se faire à l'idée, c'est ça pour certains dirigeants ?
12:04Il faut se faire à l'idée, il y a un peu de pédagogie à faire mais après on comprend assez vite les enjeux sur le marché de l'emploi et également, et c'est ce que l'on va retrouver de plus en plus avec ce qu'on appelle les puppy boomers, donc un vrai enjeu de transmission d'entreprise, c'est un vrai sujet de positionner les salariés comme des repreneurs potentiels, donc l'actionnariat salarié contribue à ça.
12:23Merci à tous les deux d'avoir répondu à un certain nombre de questions que se peuvent se poser les dirigeants de PME sur la mise en place de dispositifs d'épargne salariale, merci Alexandre Péricard, directeur général du gestion, merci Arnaud Hemart, président de NOS, et quand à nous on se retrouve tout de suite dans l'œil de l'expert.

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