Retour sur le parcours de François Bourvic, Directeur général de la SPL Marne aux Bois, fait partie des 100 qui font la ville.
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00:00Et notre expert du jour c'est François Bourvik, bonsoir François, vous êtes directeur général de la SPL Marno-Bois pour Société Publique Locale, on va voir avec vous comment passer au vert sans se mettre dans le rouge pour les collectivités locales.
00:18Vous faites partie surtout des 100 qui font la ville et qu'Innovastress a souhaité récompenser. François, racontez-nous un peu ce que fait la SPL Marno-Bois.
00:28Alors la SPL Marno-Bois est un aménageur principalement qui travaille à l'est de Paris, juste à côté du Bois de Vincennes pour les villes de Fontenay-sous-Bois, Dangean-sur-Marne, Brice-sur-Marne, Champigny-sur-Marne et l'intercommunalité, l'agglomération Paris-Est Marne-et-Bois.
00:42Oui, alors bien sûr d'immenses défis, on parle de plus en plus du Grand Paris bien évidemment, des travaux en cours, des travaux qui s'étendent bien sûr sur plusieurs années.
00:51Quels sont les grands chantiers justement dans ces communes en ce moment ?
00:54Alors on a un grand chantier qui concerne toutes ces communes qui est le Grand Paris Express puisque à peu près toutes les communes que j'ai citées ont une gare du Grand Paris Express qui va se localiser sur leur territoire.
01:04Et nous accompagnons notamment sur la gare de Val-de-Fontenay qui est l'interconnexion entre cette ligne 15 du futur Grand Paris Express, le RER AA et le RER E sur Val-de-Fontenay.
01:14Nous accompagnons donc l'arrivée ou plutôt le lancement de ce grand projet puisque les tunneliers vont rentrer sous terre à Val-de-Fontenay en 2026 et nous sommes dans les travaux préparatoires de cette grande infrastructure qui va révolutionner l'île de France.
01:27Et qui va durer combien de temps ?
01:29Alors les travaux ne vont pas être si longs puisque c'est 5 ans à peu près et la livraison du métro est prévue pour 2030-2031 donc c'est maintenant très imminent.
01:40Il faut dire que c'est déjà un nœud de transport, un carrefour de mobilité Val-de-Fontenay.
01:46Tout à fait, aujourd'hui c'est près de 100.000 voyageurs par jour donc c'est déjà un point de passage incontournable à l'est de Paris.
01:52Avec l'arrivée du Grand Paris Express et le tram T1 aussi qui arrivera ici en terminus, ça fera 170 à 200.000 voyageurs par jour ce qui fait la deuxième gare hors Paris de l'île de France après la Défense.
02:04Donc c'est un nœud d'intercommunication absolument fondamental qui s'accompagne d'un développement urbain assez considérable que nous conduisons avec Marnebois SPL sur près de 100 hectares autour de cette gare RER et bientôt métro de Val-de-Fontenay.
02:19Il y a un autre enjeu dont on parle de plus en plus, on en voit les effets tous les jours, c'est évidemment le changement climatique.
02:24Les villes doivent s'adapter, la ville de demain doit s'adapter. Comment vous appréhendez justement cette problématique ?
02:29C'est une problématique à laquelle on s'attèle depuis maintenant plusieurs années puisque nous avons commencé à nous pencher sur ce sujet, cet enjeu en 2018.
02:39Et nous sommes devenus entreprise à mission en 2022 avec une grande partie de notre mission, de notre raison d'être qui a pour objectif de construire ou reconstruire la ville sur elle-même.
02:50Mais en ayant un impact positif sur l'environnement, sur tous ces aspects et notamment l'enjeu du carbone qui est absolument fondamental aujourd'hui pour nos métiers de la construction, de l'immobilier ou de l'aménagement urbain.
03:02Ça se décline sous plusieurs aspects dans notre opération parmi lesquels je pourrais citer, on y reviendra peut-être, la transformation du bureau à logement, la renaturation, la désinfermabilisation, des sujets qui sont vraiment au cœur de nos problématiques.
03:16C'est vrai qu'on est toujours dans cette notion de ZAN, zéro artificialisation nette, ça veut dire qu'on est obligé d'aller chercher sur les friches, sur la transformation de bureau à logement, sur les entrées de ville.
03:26Ce sont des chantiers que vous considérez ?
03:28Alors nous, le ZAN est plutôt quelque chose qui nous est positif puisque effectivement, plutôt que de travailler à l'étalement urbain notamment en Ile-de-France,
03:35les problématiques sont peut-être un peu différentes dans d'autres régions mais plutôt que de poursuivre l'étalement urbain en Ile-de-France,
03:42c'est vrai que venir construire et densifier ou intensifier plutôt la ville auprès des noeuds de transports en commun, ça me semble totalement louable et préférable.
03:50Donc on travaille bien sûr à cette intensification, sachant que le deuxième point pour nous, c'est que notre ville, elle est déjà 100% artificialisée.
03:59Donc notre action, elle est plutôt une désartificialisation, alors le mot peut sembler barbare mais ça veut dire qu'aujourd'hui on a 1% de pleine terre, ce qui est très peu,
04:07en tout cas au proche de la gare et dans le pôle tertiaire, l'objectif c'est de passer à 25 à 30% de pleine terre.
04:13Donc en fait, notre action d'aménagement, il n'est plus d'artificialiser mais il est plutôt de retirer du bitume, de retirer du goudron et de planter des arbres
04:20là où l'urbanisation des 50 dernières années avait complètement remplacé ce qui était avant des espaces maraîchers ou naturés.
04:27Oui, on le disait, l'enjeu c'est vraiment de repasser au vert avec la contrainte budgétaire, donc sans se mettre dans le rouge, comment on réalise cette équation ?
04:35Alors c'est une équation très compliquée aujourd'hui, les marchés immobiliers ne vont pas bien, les finances locales des collectivités françaises mais surtout le territoire ne vont pas bien non plus.
04:47De façon assez spécifique sur notre territoire de Val-de-Fontenay, on a une chance qu'on considère assez exceptionnelle car nous avons des terrains que nous maîtrisons d'ailleurs pour partir beaucoup à la SPL
05:00ou avec nos partenaires, l'établissement public foncier d'Île-de-France ou la foncière de transformation immobilière.
05:05Donc on a réussi à acheter des espaces à transformer qui étaient des bureaux vacants, qui étaient parfois des entrepôts aussi vacants
05:14et que nous allons pouvoir utiliser comme foncier pour réintensifier cette ville dans une logique notamment de grande diversité, de mixité de programmation.
05:23On ne veut pas miser sur du tout tertiaire ou sur du tout logement ou sur du tout commerce et on a une surface suffisamment grande pour avoir tous ces programmes dans la ville que nous allons construire
05:33et c'est en tant que tel un élément de résilience parce que si un marché ne va pas bien, par exemple celui du bureau, aujourd'hui on peut se reporter assez facilement sur du logement.
05:43Troisième point que je pourrais citer quand même, on a une plaque tertiaire à Val-de-Fontenay qui est le grand pôle tertiaire de l'Est parisien qui tire un peu son épingle du jeu.
05:53Aujourd'hui grâce à ça des certains transports en commun et grâce à des grands utilisateurs historiques qui ne sont pas partis de Val-de-Fontenay, la Société Générale, AXA, BNP, la RATP qui est le deuxième employeur de la zone,
06:05Malakoff Humanis, la Banque Palatine, donc il y en a beaucoup qui sont restés, qui ont fait confiance à Val-de-Fontenay et pour lesquels on va pouvoir produire une ville plus qualitative,
06:15avec plus d'espace vert, avec plus de services, avec des commerces et c'est ce à quoi nous nous attelons aujourd'hui.
06:21Pour ces entreprises c'est aussi l'idée d'attirer ou de retenir les talents en ouvrant un cadre de vie bien sûr beaucoup plus agréable.
06:27Aujourd'hui on a sur Val-de-Fontenay un habitant pour 23 salariés parce que la pôle tertiaire est extrêmement importante.
06:36L'autre objectif c'est de rééquilibrer ce pourcentage avec un habitant pour 3 salariés, ça veut dire l'arrivée de nouvelles populations, l'arrivée d'habitants et on sait que l'Île-de-France aujourd'hui a besoin de création de logements,
06:48c'est un défi absolument essentiel. On ne veut pas pour autant faire disparaître cette place tertiaire et cette zone d'emploi parce qu'elle est aussi vitale à l'Est de Paris.
06:57Elle est complétée aussi par des activités de production PMI-PME qui sont extrêmement dynamiques et que nous voulons aussi conserver.
07:04On pense à bon équilibre que d'avoir du logement recréé et l'Île-de-France en a besoin mais de conserver aussi les emplois tertiaires ou de transformation de production.
07:14On l'a compris, réintensification des usages, réversibilité pour les bureaux au logement, l'enjeu également c'est de remettre du vert, de remettre de la nature en ville.
07:26Autant de défis qui attendent nos villes de toute façon dans toute la France et en particulier pour l'ASPL Marneau-Bois.
07:34Merci François Bourvik, on comprend pourquoi vous faites partie des 100 qui fondent la ville avec cette très bonne connaissance.
07:40Directeur général de l'ASPL Marneau-Bois et à très bientôt dans Smartimo.
07:43Merci beaucoup.