Avec Catherine AIMELET- PERISSOL
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00:00:00Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.
00:00:07Généralement, on va opposer la peur à la joie et on sait que la joie c'est en corrélation
00:00:12avec l'amour.
00:00:13D'ailleurs, l'amour nous rend joyeux, je crois que ça on l'a tous remarqué.
00:00:17Voilà pourquoi de nombreuses peurs font obstacle à l'amour et c'est avec Catherine Hemlet-Périssol
00:00:23qui travaille beaucoup sur nos émotions que je vous invite à découvrir quelles sont
00:00:26nos peurs qui nuisent à notre vie amoureuse mais aussi à notre sexualité parce que bien
00:00:31des obstacles à une sexualité harmonieuse sont dus à des peurs et on n'est pas toujours
00:00:36conscient d'ailleurs qu'il y a des peurs derrière certains blocages.
00:00:40Mais quand on avance un peu sur soi, on va ressentir des peurs mais on ne sait pas toujours
00:00:46exactement de quoi il s'agit.
00:00:48Donc, si vous avez une peur qui est un handicap, c'est possible de vous en libérer et ça
00:00:54c'est plutôt une bonne nouvelle à condition évidemment de comprendre vraiment de quoi
00:00:58on a peur.
00:00:59Et alors, on va découvrir sur quoi repose cette peur et il devient possible de s'en
00:01:04débarrasser.
00:01:05Alors, si vous avez envie de vous libérer de votre peur d'aimer ou de votre peur de
00:01:10vous engager ou de votre peur de faire l'amour, je vous invite à nous rejoindre au 0 826
00:01:16300 300.
00:01:17Bonjour Catherine Hemlet-Périssol.
00:01:18Bonjour Brigitte.
00:01:20Vous êtes médecin d'abord, quand même, rappelons-le, mais également psychothérapeute
00:01:25et vous êtes notamment l'autrice de ma Bible des émotions aux éditions Le Duc.
00:01:30La peur en amour, c'est un grand P mais en même temps, il y en a tellement des peurs
00:01:39derrière cette peur.
00:01:40Alors, c'est vrai que les peurs se focalisent et se manifestent de façon très variée,
00:01:45en variable, en intensité, en contenu.
00:01:49Néanmoins, elle a un dénominateur commun.
00:01:53C'est un état d'agitation, un état de projection, un état d'attente fébrile et on dit volontiers
00:02:04que la peur, c'est l'émotion racine, c'est-à-dire que c'est la toute première manifestation
00:02:09comme quoi il y a, entre ce que nous vivons et ce que nous attendons de vivre, un décalage.
00:02:16Et donc, du coup, sentir un élan, sentir un désir, sentir se mettre à l'écoute et
00:02:24découvrir l'autre dans sa singularité, se découvrir soi-même dans notre singularité,
00:02:31le plus souvent, j'allais dire, s'accompagne quand même d'appréhensions, de peurs.
00:02:36Et donc, on peut même se poser la question, est-ce que le sentiment amoureux existe sans peur ?
00:02:43Et d'ailleurs, on oppose beaucoup la peur à l'amour, vous êtes d'accord à ça ?
00:02:46C'est ça.
00:02:47Et donc, c'est dommage de les opposer parce que très souvent, ça peut être intéressant
00:02:52d'écouter justement ce que le sentiment et l'élan amoureux contient à la fois comme
00:02:59joie et à la fois comme attente.
00:03:01Et ces attentes sont susceptibles de déclencher des inappréhensions à ne pas être aimé
00:03:07en retour, à ne pas savoir répondre à ce que l'on pense que l'autre attend de nous.
00:03:14Enfin, il y a de multiples façons de conjuguer, j'allais dire, l'amour et la peur ou les
00:03:21peurs, sachant que quand même, quand je dis que c'est l'émotion racine, c'est que très
00:03:27vite derrière, il peut y avoir beaucoup de tension, il peut y avoir même de la colère,
00:03:31il peut y avoir de la frustration, il peut y avoir de la tristesse, mais tout ça contient
00:03:35de la peur.
00:03:36C'est pour ça que dire que c'est l'émotion racine, c'est la toute première manifestation.
00:03:40Et vous avez tout à fait raison en disant que très souvent, on ne sait pas ce que c'est,
00:03:45on ne sait pas que c'est de la peur.
00:03:46Et c'est bien de pouvoir nommer en disant, en fait j'ai peur, je réalise que là j'ai
00:03:52peur, j'ai peur de ci, j'ai peur de ça.
00:03:54Et ce qui, encore une fois, vous venez de le dire, c'est relativement, enfin c'est presque
00:03:58normal d'avoir peur quand on rencontre quelqu'un qu'on ne connaît pas, évidemment, et on
00:04:04est peut-être attiré, mais en même temps on a peur, et c'est tout à fait normal, parce
00:04:08que c'est un peu l'inconnu qui se présente.
00:04:10Oui, c'est ça, c'est-à-dire que notre cerveau, lui, on dit qu'il a un côté paresseux,
00:04:15ce n'est pas complètement faux, ce qu'il aime, c'est retrouver ce qu'il connaît.
00:04:17Bien sûr.
00:04:18Comme ça, il n'y a pas de décalage, tout va bien.
00:04:21Il saura s'adapter puisqu'il connaît.
00:04:23Exactement.
00:04:24Alors que la rencontre, c'est justement un déplacement, c'est un inconnu, donc c'est
00:04:32quelqu'un à connaître, très souvent on ne s'accorde d'ailleurs à peine le temps
00:04:36de connaître, mais c'est dommage, parce qu'en fait, l'autre, il y a une très très jolie
00:04:42parole d'une psychanalyste que moi je lis avec un réel bonheur, qui dit « quand je
00:04:47rencontre la personne, c'est un inconnu, et quand je la quitte, c'est un mystère.
00:04:51C'est dire si l'autre sera définitivement autre, mais que nous pouvons nous en approcher.
00:04:59C'est un peu excessif quand même.
00:05:00C'est un peu excessif.
00:05:01Mais à bien regarder, c'est-à-dire moi qui écoute des gens qui sont dans la douleur
00:05:07d'une séparation ou dans un conflit relationnel en couple, il faut forcément constater que
00:05:15la personne en fait, c'est qu'elle ne connaît pas véritablement l'autre.
00:05:19Elle attend qu'il soit d'une certaine manière.
00:05:22Vous voulez dire que beaucoup de gens projettent ce qu'ils aimeraient sur l'autre et ils n'essayent
00:05:30pas de découvrir l'autre.
00:05:31De découvrir l'autre et de l'écouter dans son intimité, y compris dans ses peurs et
00:05:35dans ses attentes.
00:05:36Et dans ses différences, évidemment.
00:05:37C'est ça.
00:05:38Et donc, j'ai envie de dire bienvenue la peur, parce qu'en fait, elle est non seulement
00:05:42coexistante le plus souvent avec le sentiment amoureux, mais elle est une formidable invitation
00:05:48à faire ce que très souvent nous ne faisons pas suffisamment, qui est de s'interroger.
00:05:52Comment je me sens ? Qu'est-ce que je désire ?
00:05:55Et c'est là où, à ce moment-là, et c'est tout le but de ces deux heures, c'est qu'à
00:05:58ce moment-là, on comprend mieux de quoi on a peur et on va pouvoir plus facilement y
00:06:03aller puisqu'on va pouvoir se protéger de ses peurs.
00:06:07Parce que derrière une peur, il y a souvent des croyances, il y a souvent des choses qui
00:06:12datent de notre passé et notre passé ne se répète pas toujours de la même manière.
00:06:17Et puis, parfois, il y a une réalité.
00:06:19Alors, à ce moment-là, si c'est une peur parce qu'on se sent bien que l'autre est peut-être
00:06:24un pervers, un narcissique, c'est peut-être mieux de ne pas y aller.
00:06:27En tout cas, c'est mieux de ne pas y aller.
00:06:28En tout cas, nous en avons des signes et donc, il est important de les écouter aussi, de
00:06:35les prendre en considération plutôt que de s'en vouloir, de ne pas être suffisamment
00:06:39ceci ou cela, mais d'oser regarder et questionner de mais qu'est-ce que je vois en vrai ?
00:06:46C'est-à-dire, la réalité est là de cette parole, ce propos, ce comportement, comment
00:06:51la personne nous parle, comment elle se comporte, c'est important de le regarder et donc la
00:06:56rencontre avec l'autre, c'est une rencontre avec un réel qui, par définition, nous échappe,
00:07:02mais qu'il est bon d'aller à sa rencontre quand il y a effectivement une ouverture du
00:07:07cœur, une ouverture du corps et donc d'oser, mais pas à n'importe quel prix non plus.
00:07:14Et bien, si vous avez peur, peur d'aimer, si vous êtes peut-être dans une relation
00:07:18et que quelque part, il y a des peurs, vous nous appelez sur Sud Radio 0826 300 300 et
00:07:24on va essayer de vous aider à décoder tout ça.
00:07:37Et s'il est normal d'avoir peur en amour, Catherine Aimelé-Parisol vient de nous le
00:07:41dire, c'est quand même bien de découvrir qu'est-ce que ces peurs cachent de nous.
00:07:47N'est-ce pas Pamela ? Bonjour.
00:07:48Bonjour mesdames, je suis ravie d'être avec vous aujourd'hui.
00:07:54Merci Pamela.
00:07:55Merci de me recevoir à l'antenne.
00:07:57Alors moi, ce qui m'arrive, c'est que quand je rencontre un homme et que tout va bien
00:08:04et que je suis amoureuse et je sens qu'il aussi est amoureux, je suis sur mon petit
00:08:11nuage et c'est ensuite qu'arrivent des peurs, mais plein de peurs en fait, la peur
00:08:16de ne pas lui convenir, la peur de faire un pas de travers, la peur qu'il se lasse.
00:08:23Et en fait, je me mets à stresser et à vouloir chercher des preuves de son amour et de son
00:08:31engagement et je crois que parfois je leur casse un peu la tête à ces messieurs.
00:08:37C'est fort probable.
00:08:39Ça traduit un manque de confiance en vous déjà ?
00:08:44Oui, mais c'est bizarre parce que j'ai l'impression d'avoir en tout cas confiance en moi, l'estime
00:08:53de moi, je ne sais pas, mais je ne sais pas, je ne pense pas être pire qu'une personne
00:09:01normale.
00:09:02Quand vous dites que vous êtes sur un petit nuage, en fait, vous nous donnez à entendre
00:09:10que d'une certaine manière, vous n'avez pas vraiment les pieds sur terre.
00:09:13C'est joli.
00:09:16Oui, mais je suis tellement heureuse qu'après ça me fait peur en fait de devoir descendre
00:09:28justement de ce petit nuage.
00:09:30C'est ça, c'est-à-dire que la rencontre avec l'autre, que nous disions tout à l'heure,
00:09:35c'est aussi de vivre effectivement cette aventure dans les nuages et petit à petit
00:09:44d'y intégrer aussi la réalité, la sienne déjà, la sienne propre de qui nous sommes,
00:09:54de notre sensibilité, de notre histoire, c'est-à-dire tout ce qui est effectivement
00:10:01plus en rapport avec les pieds sur terre et que plus vous restez dans votre nuage et plus
00:10:07vous craignez sans doute que la belle histoire ne cesse et vous vous demandez à vous-même
00:10:16de lui plaire.
00:10:17On sait bien Pamela que lorsqu'on parle d'être sur son petit nuage, ça veut dire qu'on est
00:10:24dans une sorte d'idéal de l'amour, vous êtes bien d'accord avec ça Pamela ?
00:10:30Tout à fait, je suis assez idéaliste surtout concernant l'amour et ce que je remarque aussi
00:10:39c'est que j'ai tellement envie d'être parfaite que parfois je deviens comme lui voudrait
00:10:44que je sois, comme je suppose que lui voudrait que je sois.
00:10:47Et comme vous supposez, c'est tout ça qui ne va pas, c'est en ça que Catherine a raison
00:10:53de parler des pieds sur terre et de réalité parce qu'au fond, vous êtes tellement persuadée
00:11:00que de toute façon ça ne sera pas parfait, que vous ne pouvez que douter finalement.
00:11:08Mais qui a dit que c'était parfait l'amour ?
00:11:11J'aimerais que ce soit parfait.
00:11:15Ben oui, mais on sait très bien que ce n'est pas parfait, on sait très bien qu'une vie
00:11:19à deux ne peut pas être parfaite.
00:11:24On voit bien que dans toutes les grandes histoires d'amour mythiques de la nuit depuis la nuit
00:11:29des temps, les deux amoureux meurent ou ont des événements qui les empêchent de durer
00:11:36leur histoire.
00:11:37Il n'y a que dans les contes de fées qu'ils vécurent longtemps et eurent beaucoup d'enfants.
00:11:41On voit bien sinon qu'il y a toujours la mort qui les sépare ou autre chose qui les sépare.
00:11:47Donc on voit bien que la vie amoureuse idéale n'est pas possible, ça n'existe pas.
00:11:53Quelle duréalité vous m'apprenez là !
00:11:56Vous le saviez, je crois Pamela.
00:12:00Je pense que je l'espère en fait.
00:12:04Je l'espère tellement que je ne pense pas à autre chose.
00:12:10C'est déjà très important que vous connaissiez vous dans cet aspect.
00:12:18En fait je suis très idéaliste.
00:12:19Ce n'est pas grave d'être idéaliste, ce n'est pas grave du tout.
00:12:24C'est même certainement ce qui emporte l'élan et ce qui participe à l'élan amoureux.
00:12:31Mais le savoir peut être aussi pour vous une façon de dire ok ok là je suis en train
00:12:38d'idéaliser.
00:12:39Encore une fois il ne s'agit pas de vous en vouloir mais de savoir distinguer, discerner
00:12:45justement ce réel de votre élan vers une idéalisation et qui vous emmène finalement
00:12:53à adopter des comportements que vous voyez être encombrants dans la vie relationnelle
00:13:00et amoureuse.
00:13:01Et donc c'est dommage.
00:13:05Parce que le problème que ça pose Pamela c'est que vous vous rendez responsable du
00:13:10fait que ça ne va pas être idéal puisque c'est vous qui commencez à douter d'être
00:13:16suffisamment bien, de lui convenir etc.
00:13:19Comme si vous aviez la responsabilité de maintenir cette relation dans un idéal d'amour.
00:13:26Mais non vous êtes deux, vous êtes deux dans cette histoire.
00:13:30Je le rends aussi responsable au bout d'un moment.
00:13:32Au début je me pose des questions sur moi, mon comportement, qu'est-ce que j'aurais
00:13:37dû faire, qu'est-ce que je vais faire.
00:13:38Vous voyez bien vous parlez de vous là, vous vous mettez en échec en quelque sorte.
00:13:43Mais ensuite c'est lui et je cherche de son côté pourquoi il n'a pas fait ci, pourquoi
00:13:50il n'a pas fait ça.
00:13:51Dans un deuxième temps oui.
00:13:52C'est ça oui.
00:13:53Et ensuite je lui en veux parce qu'il n'a pas fait ce qu'il fallait et là je vais le
00:13:58titiller pour le manipuler pour savoir.
00:14:03Vous voyez bien que vous cassez vous même votre rêve finalement.
00:14:08D'abord en vous flagellant puisque vous n'êtes pas suffisamment bien et ensuite en lui reprochant
00:14:16ce qu'il est parce qu'après tout il était comme ça quand vous l'avez rencontré.
00:14:19Donc c'est important, c'est vraiment important dans la prochaine rencontre que vous ferez
00:14:26avec Pamela, de tout de suite vous dire ça ne sera pas comme je rêve que ça devrait
00:14:33être.
00:14:34D'accord, je me note.
00:14:38Ce ne sera pas et donc comme ce sera différent c'est aussi l'occasion d'exercer une forme
00:14:45de curiosité qui est véritablement l'antidote de la peur.
00:14:49De retrouver la curiosité de l'enfant qui part à la découverte et donc qui va écouter,
00:14:56qui va poser des questions, qui va regarder, donc c'est important cette curiosité très
00:15:03souvent elle n'est pas source justement comme chez les enfants d'exploration, de questions
00:15:14et vraiment s'il y a une antidote à la peur c'est la curiosité c'est-à-dire c'est le
00:15:19rapport à la rencontre et à la découverte de cet autre qui est autre parce que si nous
00:15:29ne l'exprimons pas nous voilà dans une idéalisation et donc dans la difficulté voire dans la
00:15:37douleur.
00:15:38D'accord, peut-être que je pense être curieux sauf que en fait j'en attends trop de l'autre
00:15:52je pense et parfois j'imagine des choses.
00:15:55Oui mais si vous attendez trop de l'autre réfléchissez un petit peu à ce qui vous
00:15:59manque peut-être que vous attendez encore que l'autre répare des choses qui ne sont
00:16:04pas réparables par l'autre.
00:16:06Il faudrait que ce soit moi qui m'occupe de moi.
00:16:09Un petit peu plus peut-être et vous attendrez un peu moins de l'autre évidemment.
00:16:13Tout à fait.
00:16:14Bon bah au travail Pamela.
00:16:16C'est parti.
00:16:17Et bien voilà merci en tout cas merci beaucoup on se retrouve dans un instant avec le Love
00:16:22Conseil, je vous propose une petite prise de conscience.
00:16:25Comment mieux comprendre nos peurs en amour ou comment dépasser ses peurs dans la sexualité
00:16:30Catherine ? On en parle aujourd'hui avec Catherine Aimlet-Périssol, médecin homéopathe pour
00:16:34participer à l'émission.
00:16:35Appelez-nous au 0 826 300 300.
00:16:3814h-16h Brigitte Laet Sud Radio, Brigitte Laet Sud Radio, le Love Conseil.
00:16:46Alors Catherine Aimlet-Périssol là je propose un petit exercice, une sorte de petite prise
00:16:51de conscience.
00:16:52Alors je ne dis pas que ça évitera d'aller voir un thérapeute mais ça peut quand même
00:16:57déjà faire avancer les choses.
00:16:59Par exemple face à une situation assez simple, et bien vous faites une petite introspection,
00:17:06vous prenez le temps et vous essayez d'analyser ce que vous avez ressenti, quels sont vos
00:17:11sentiments.
00:17:12Alors je vais prendre un exemple classique pour que vous puissiez bien comprendre de
00:17:17quoi je parle.
00:17:18C'est un homme qui veut faire l'amour mais son épouse lui dit non.
00:17:21Alors la situation elle est claire, il y a forcément des émotions, elles ne vont pas
00:17:26être les mêmes chez tous les hommes, certains vont être tristes, d'autres vont ressentir
00:17:30une forte frustration qui va forcément entraîner souvent de la colère, et puis certains même
00:17:36se sentiront coupables parce qu'ils trouvent qu'ils sont peut-être un peu trop demandeurs
00:17:40et ils n'oseront plus refaire une demande rapidement, enfin bref.
00:17:44Donc il faut analyser déjà ce qu'on ressent et puis ensuite il faut analyser les sensations
00:17:48physiques.
00:17:49On peut avoir une accélération de la respiration, on peut avoir des mamoites, on peut transpirer.
00:17:54Et quand on travaille bien sur notamment les émotions et si on lit par exemple ma bible
00:18:00des émotions, votre fameux livre que je trouve extraordinaire, on verra bien que suivant
00:18:05ce qui se passe dans le corps, c'est plus ou moins telle émotion que l'on a ressentie.
00:18:09Et donc ensuite, quand vous vous serez observé, vous allez oser exprimer à voix haute, j'insiste
00:18:17bien, vos interprétations.
00:18:18Par exemple, toujours sur l'exemple que je viens de donner, de toute façon elle ne veut
00:18:22jamais, c'est peut-être parce qu'elle est fatiguée, peut-être qu'il faut que j'apprenne
00:18:26à la séduire un peu plus.
00:18:28Et plus vous allez faire cet exercice, plus vous allez être étonné de ce que vous allez
00:18:32découvrir sur vous-même.
00:18:33Comment vous arrivez finalement à mieux comprendre ce que vous ressentez plutôt que de subir
00:18:40toujours les événements qui vous contrarient, qui vous font de la peine, qui vous mettent
00:18:44en colère, etc.
00:18:45C'est pas mal non ?
00:18:46Alors c'est mieux que pas mal, c'est même tout à fait juste et précieux comme conseil.
00:18:53C'est-à-dire que là, dans ce que vous proposez, il s'agit justement d'avoir la curiosité,
00:18:59on en parlait tout à l'heure, de tiens, il se passe quelque chose, à la fois dans l'échange,
00:19:05mais aussi corporellement, émotionnellement, et l'émotion c'est du corps, du corps qui
00:19:09exprime quelque chose de difficile et douloureux.
00:19:12Et puis de réaliser qu'effectivement, le fait de pouvoir dire à voix haute, finalement,
00:19:21je ressens ça, mais qu'est-ce que j'ai fait aussi ? Comment j'ai demandé ? Comment je
00:19:27m'y suis pris pour exprimer mon désir ? Et de se révéler à soi-même à voix haute,
00:19:35donc ce comportement est évidemment une façon d'ouvrir, je peux peut-être m'y prendre
00:19:41autrement, j'ai peut-être d'autres façons de dire, de faire, là je suis dans une espèce
00:19:49d'urgence, mais est-ce que c'est vraiment urgent pour moi ? Et donc d'ouvrir effectivement
00:19:53tout un champ d'expression, d'ouverture avec sa compagne.
00:20:02Et donc l'émotion c'est vraiment à chaque fois une invitation à aller regarder plus
00:20:08précisément ce qu'il se passe en nous, mais il se passe quoi concrètement dans mon corps
00:20:13et à partir de mon corps, une invitation à dire, tiens, comment je pourrais faire
00:20:19autrement ? Elle est là la question en fait.
00:20:21Bonjour Steve.
00:20:22Oui bonjour, bonjour à votre amitié.
00:20:26Bonjour.
00:20:27Catherine qui est avec nous.
00:20:29Donc vous, vous avez peur de vous engager, c'est bien ça ?
00:20:33Alors oui, c'est tout à fait ça, sauf que je suis quelqu'un qui s'engage à fond.
00:20:41C'est paradoxal parce que là où je veux en venir c'est que ça fait donc maintenant
00:20:4621 ans que nous sommes mariés avec mon épouse et donc l'engagement est total avec mon épouse,
00:20:53c'est-à-dire qu'il n'y a pas un jour, pour ma part, il n'y a pas un jour à un certain
00:21:00niveau, bien sûr mesuré des fois, pas tout le temps, que je n'ai pas peur par exemple,
00:21:05que cette émotion, si vous voulez, n'est pas présente à un certain niveau.
00:21:08Mais en fait, j'ai essayé d'évoluer avec cette émotion et de me dire, la peur peut
00:21:15te mettre dans une certaine posture, c'est-à-dire soit de vigilance, soit d'alerte.
00:21:20Ou de stress.
00:21:22Vous avez raison, l'alerte c'est du stress.
00:21:25Mais quand vous dites pas une journée sans que je n'ai pas peur, c'est mes peurs de quoi ?
00:21:31Ben peur que ça s'arrête.
00:21:33Oui c'est ça.
00:21:34Et donc à partir de là, nous avons évolué ensemble avec mon épouse et donc nous essayons,
00:21:41je ne dis pas que c'est facile tous les jours, je ne dis pas que c'est ce qu'il faut faire,
00:21:44loin de là, mais d'avoir un regard neuf sur notre relation et nous-mêmes en fait.
00:21:49Parce qu'il se peut que 21 ans, vous voyez l'habitude, la vie qui circule, avec des hauts,
00:21:56avec des bas, et donc quand vous avez des enfants, etc., vous êtes pris dans une dynamique
00:22:00qui peut emmener une certaine habitude en fait.
00:22:03Bien sûr, mais est-ce que...
00:22:05Cette habitude-là peut emmener un confort.
00:22:07Oui, alors en tout cas...
00:22:08Et le confort, attention aussi.
00:22:09Oui, mais en tout cas on ne pourrait pas dire que vous avez une peur de l'engagement,
00:22:13parce que vous vous êtes engagé et vous le respectez et visiblement, voilà, c'est plus
00:22:17une peur d'abandon, si on peut dire, pour parler comme ça un peu généralement.
00:22:23Mais ce que je trouve intéressant, c'est que je ne suis pas sûre qu'elle soit si néfaste
00:22:29que ça, cette peur, puisque justement, elle vous oblige tout le temps à rester
00:22:34dans une relation de séduction, elle vous oblige à être très vigilant finalement
00:22:40pour que le couple continue à aller bien.
00:22:43Oui, c'est-à-dire que nous avons trouvé, Brigitte, bien évidemment,
00:22:46ce n'est pas la recette universelle, c'est notre recette à nous, et du coup,
00:22:50ce regard neuf m'amène en tout cas à me dire, tous les jours, à un certain niveau,
00:22:55évidemment ensuite, il n'y a pas toutes ces questions tous les jours, ce n'est pas vrai,
00:22:59mais c'est assez fréquent de dire que cette relation est fragile en fait.
00:23:03Et vous le savez, Brigitte, et votre amitié, vous le savez aussi,
00:23:07tout ce qui est fragile, on y fait un peu plus attention, me semble-t-il.
00:23:11Et donc, je considère notre relation très solide, parce que peut-être,
00:23:16et ça a l'air de marcher, nous mettons des bons ingrédients, si je puis dire,
00:23:20mais pour moi, je veux dire, sois attentif.
00:23:23Et cette peur m'amène dans cette posture de vigilance.
00:23:27Il n'y a pas de danger, mais je reste vigilant en lien avec notre relation,
00:23:34parce qu'elle me tient beaucoup à cœur.
00:23:35Alors après, si on peut appeler ça l'amour, je ne sais pas,
00:23:38parce que ce n'est pas conceptualisé en fait.
00:23:40Nous le vivons de cette façon-là, mais peut-être que cet amour qui est là,
00:23:45nous amène justement à passer au-dessus,
00:23:47nous amène justement à vivre des moments où c'est inconfortable.
00:23:52Quand tout est facile, tout est facile.
00:23:54C'est bien, mais quand ce n'est pas le cas.
00:23:57Pour essayer de comprendre où est-ce que vous situez votre peur,
00:24:03c'est la peur que ça s'arrête,
00:24:07et donc, pour que ça ne s'arrête pas,
00:24:09la nécessité, presque quotidiennement, de vérifier, de renouveler,
00:24:15d'y penser, d'agir, dans une sorte de vigilance,
00:24:19au cas où ça s'arrêterait ?
00:24:21Oui, alors, tout à fait.
00:24:24Le fond est celui-ci.
00:24:26Je ne me sers pas de la peur.
00:24:28Par exemple, un matin, je ne me dis pas
00:24:29« Oh là là, c'est un peu passif, donc il faut que tu aies peur ».
00:24:33A peine réveillée, au secours, est-ce qu'elle est encore là ?
00:24:36Ma question, ce serait, cette possibilité que ça s'arrête,
00:24:43je veux dire, je vois bien comment ça vous amène
00:24:47à une vigilance, à en parler, à renouveler,
00:24:53à échanger, donc ça enrichit, dans ce que je comprends, votre relation,
00:24:59et en même temps, toute cette attitude qu'on pourrait penser apaisante,
00:25:04pour autant ne vous apaise pas.
00:25:06Donc, qu'est-ce qui se joue dans,
00:25:08c'est peut-être ça qui est à regarder derrière,
00:25:11mais qu'est-ce qui se joue dans cette histoire de « ça s'arrête » ?
00:25:19Est-ce que je peux me permettre de prendre une phrase de Nietzsche ?
00:25:23Oui, oui, tout à fait.
00:25:24Une phrase de Nietzsche que j'apprécie particulièrement par rapport à moi-même,
00:25:27ce n'est pas universel, mais quoique, ce n'est pas le doute qui rend fou,
00:25:30c'est la certitude.
00:25:31Pour moi, si vous voulez, c'est un sens, c'est une résonance particulière.
00:25:36Je suis certain, pardonnez-moi, je suis certain que c'est mon épouse,
00:25:40parce que je suis marié, puis j'ai une alliance, puis on a fait le mariage.
00:25:43Et ensuite, je suis certain que c'est mon épouse,
00:25:45parce que c'est la mère de nos enfants, donc je vis avec mon épouse.
00:25:50Mais qui est cet individu ? C'est là où je voulais en venir, en fait.
00:25:53C'est-à-dire que pour moi, c'est relativement stimulant
00:25:56d'observer la personne avec qui je vis depuis 21 ans,
00:26:00non plus en tant qu'épouse ou maman, mais en tant qu'individu.
00:26:03Et du coup, ce regard neuf me tient un petit peu en vigilance.
00:26:07Et je me dis, je ne souhaiterais pas que ça s'arrête demain.
00:26:10D'accord, vous aviez quel âge ?
00:26:11Et puis, n'expliquez pas la question !
00:26:12Steve, vous aviez quel âge quand vous l'épousez, il y a 21 ans ?
00:26:17Oula, Brigitte, je vais faire 53 ans, oui, je sais ça.
00:26:22Donc, 21 ans, j'avais...
00:26:25Moi, 53, vous aviez 30 ans à peu près.
00:26:28Oui, c'est ça.
00:26:29D'accord. Donc, la question que je vous pose là maintenant,
00:26:34dans votre enfance, est-ce que vous avez eu des parents qui se sont séparés ou pas ?
00:26:40Oui.
00:26:41Bon, ben voilà, vous avez votre réponse.
00:26:45Oui, en relation familiale ou de connure, oui, tout à fait.
00:26:50C'est possible.
00:26:51Il est possible que vous ayez une sorte de conscience profonde
00:27:00qu'un couple, ça peut se séparer.
00:27:03Et ça vous a beaucoup marqué quand vous étiez enfant.
00:27:05Et donc, il y a cette peur de votre enfant intérieur, comme j'aime à dire,
00:27:10qui reste très présente et qui finalement, quand même,
00:27:15vous a certainement aidé à ce que votre couple, pendant 21 ans,
00:27:19continue à être un couple qui tient debout.
00:27:21Mais de temps en temps, oui, vous devez être envahi par cette peur de votre enfance.
00:27:30Surtout que vous avez attendu 30 ans pour vous engager,
00:27:33donc vous avez quand même attendu d'être sûr de rencontrer la personne
00:27:36avec qui ça semblait possible.
00:27:38Donc, il y a quelque chose d'assez réaliste chez vous.
00:27:45Mais en même temps, il y a ces peurs qu'on a connues quand on était enfant
00:27:50et on les a tous.
00:27:52On a tous en nous ces images de nos croyances enfantines.
00:27:59C'est-à-dire que, moi ce que j'entends, c'est combien l'habitude qui est la vôtre
00:28:06de mettre votre couple sous surveillance, si je puis dire.
00:28:10De vérifier, d'en parler, de renouveler, etc.
00:28:16Cette habitude-là, elle ne vient pas de votre couple tel que vous le créez.
00:28:24Elle vient de cette peine ou de ce traumatisme que vous avez vécu
00:28:30qui est de l'héroglyphe de la séparation
00:28:32et que peut-être même cette séparation trouve des racines encore plus antérieures.
00:28:36Et donc, c'est la façon dont vous vous êtes construit dans votre couple.
00:28:41Il faut absolument que je vérifie, que je surveille, que ça reste vivant.
00:28:49Que le couple reste vivant.
00:28:51Et qu'effectivement, ça, ça entretient le stress.
00:28:56Et la peur.
00:28:58Oui, parce que...
00:29:00Merci beaucoup madame.
00:29:02Une grande partie de ça.
00:29:04Et alors du coup, je travaille un petit peu.
00:29:06Je vais essayer d'évoluer dessus.
00:29:08Je ne souhaite pas me servir de mon connu qui a été celui-ci en tant qu'enfant.
00:29:12Vous l'avez dit, j'ai eu la disparition de mes parents.
00:29:14Je souhaite, dans la mesure du possible, vivre mon engagement
00:29:18qui est celui-ci, dans ma famille, dans mon projet professionnel
00:29:21que je suis en train de mettre sur pied, qui me tient profondément à cœur
00:29:25sans pour autant être conditionné.
00:29:27Et d'avoir ce regard neuf, mais c'est pas simple.
00:29:29C'est vraiment pas simple, c'est un long chemin.
00:29:31Non, et c'est d'autant plus intéressant que vous compreniez bien, Steve
00:29:36parce que votre première phrase, c'était « j'ai peur de l'engagement ».
00:29:40Et voyez bien comment, non, vous n'avez pas eu peur de l'engagement
00:29:46mais vous aviez conscience en vous engageant
00:29:50que ça demanderait un travail important.
00:29:54Et ce travail important vous provoque beaucoup de stress.
00:29:57Et c'est ça qu'il faut un petit peu libérer
00:29:59parce que vous avez tenu 21 ans déjà, vous êtes au-dessus de la moyenne
00:30:04donc vous pouvez vous reposer un petit peu quand même là.
00:30:08La moyenne c'est 15 ans, les couples durent 15 ans en moyenne.
00:30:13Donc voyez, c'est bon là, vous avez fait votre part,
00:30:18vous pouvez vous relâcher un petit peu quand même.
00:30:21Je n'ai pas beaucoup de diplômes dans ma vie, mais celui-là je le prends.
00:30:24Et puis l'idée selon laquelle, ce que nous avons vécu dans l'enfance,
00:30:40il ne s'agit pas de regarder que ça nous conditionne,
00:30:46il s'agit de regarder que ça fait partie de notre construction.
00:30:51Ce n'est pas un conditionnement comme si mes parents ont divorcé,
00:30:56je suis marquée à vie et donc il va falloir que je sois extrêmement vigilant
00:31:01parce que ça peut arriver.
00:31:03Non, justement le travail c'est bien d'intégrer cette expérience-là
00:31:10et d'en tirer le meilleur.
00:31:12C'est ce qu'il fait d'ailleurs.
00:31:14C'est ce que vous faites et c'est ça qui peut peut-être vous permettre
00:31:17de vous détendre un peu.
00:31:20Oui, ça te fera du bien.
00:31:22En tout cas, là où je voulais en revenir, merci beaucoup pour cet échange déjà,
00:31:26je vous remercie infiniment.
00:31:27À vous Brigitte et Madame Catherine,
00:31:33merci beaucoup parce que c'est très aidant comme d'habitude.
00:31:36C'est qu'en fait, dans l'engagement, je suis, il me semble,
00:31:39un individu qui s'engage dans mon projet professionnel
00:31:42qui me tient à cœur depuis des années.
00:31:44Je suis à l'aube que ça se réalise, mon Dieu, je le souhaite profondément,
00:31:48mais on n'est pas loin.
00:31:49C'est en fait, dans l'engagement, il n'y a pas un jour où la peur n'est pas là.
00:31:54Mais j'y vais quand même.
00:31:55Je m'engage quand même, je m'investis du mieux que je peux
00:31:58avec qui je suis et ce que j'ai.
00:32:00Moins d'être parfait, bien évidemment, etc.
00:32:02Mais j'y vais.
00:32:03Mais je peux vous dire, il y a plus de moments d'inconfort que de confort.
00:32:07Le manque de confiance est terrible.
00:32:09Oui, mais vous parlez d'un engagement professionnel.
00:32:13Oui, si je peux me permettre, la similitude avec la famille, le groupe,
00:32:18vous voyez, puisque nous sommes cinq, c'est pareil, bien évidemment.
00:32:21Là, on parle du matériel, qu'il y en avait l'humain,
00:32:23et puis l'humain directement dans le groupe familial.
00:32:27Mais c'est la confiance qui, des fois, n'est pas là du tout,
00:32:32le doute qui prend une place considérable,
00:32:34bien évidemment, la peur qui prend des proportions,
00:32:37l'angoisse, l'anxiété.
00:32:38Et donc, OK, c'est OK, on le fait avec et puis on essaie d'avancer.
00:32:41Mais je peux vous dire, ce n'est pas simple.
00:32:43C'est un sacré chemin.
00:32:45Mais bon, on fait du mieux qu'on peut avec ce qu'on est, ce qu'on a.
00:32:50Oui, mais c'est en même temps une conscience des réalités que vous avez
00:32:56et qui est plutôt bien.
00:32:59Il faut oser, bien sûr, mais il ne faut pas non plus être totalement inconscient.
00:33:04Maintenant, oui, vous êtes certainement quelqu'un
00:33:07qui vous met toujours un peu la pression.
00:33:09C'est vrai qu'on lâchait un tout petit peu de temps en temps.
00:33:12Comme le dit Brigitte, peut-être vous fiez,
00:33:17puisque vous parlez de confiance,
00:33:18peut-être vous fiez un peu plus à déjà ce que vous faites.
00:33:24Ça vous permettra de poser un pied
00:33:26et puis comme ça, vous pourrez lever l'autre sans avoir trop peur.
00:33:29C'est déjà ce que vous faites sur le plan personnel, relationnel, familial, professionnel.
00:33:35C'est déjà prendre la mesure de ce que vous faites,
00:33:39déjà, pour avoir les fruits de cet engagement.
00:33:45Merci beaucoup Steve, en tout cas, merci beaucoup.
00:33:48On fait une petite pause, on se retrouve sur Sud Radio dans un instant.
00:33:51Sud Radio, votre attention et notre plus belle récompense.
00:33:5514h-16h, Brigitte Lahaye, Sud Radio.
00:33:59Nous sommes aujourd'hui avec Catherine Aimelet-Périssol.
00:34:02On évoque donc la peur en amour,
00:34:04on peut parler aussi de la peur dans la rencontre sexuelle,
00:34:08qui est aussi très très présente.
00:34:10On n'en a pas encore parlé, mais bien sûr qu'elle est souvent là.
00:34:14Et elle est même là dans des couples qui se connaissent bien.
00:34:18Il y a des peurs qui entravent beaucoup la sexualité des couples.
00:34:23Donc si c'était votre cas, vous pouvez bien sûr nous appeler sur Sud Radio.
00:34:27Alors c'est Arnaud qui est avec nous maintenant. Bonjour Arnaud.
00:34:30Bonjour, merci pour l'invitation.
00:34:33Merci de nous avoir appelé Arnaud. Alors quelle est votre peur, vous ?
00:34:37Je ne sais pas si c'est une peur classique,
00:34:42mais pour moi il y a la peur en amour,
00:34:44ça serait la peur de trouver la bonne personne avec qui être.
00:34:48Je pense que ça c'est quelque chose qui est vraiment
00:34:51quelque chose d'assez ancré chez moi.
00:34:54Je pense que mettre une certaine pression, je dirais,
00:34:59à choisir la personne juste.
00:35:02La personne avec qui je sentirais ce sentiment de complétude, vous voyez ?
00:35:14Oui, c'est intéressant parce qu'aujourd'hui on peut assez facilement se séparer.
00:35:19On pourrait se dire, qu'est-ce que ça peut faire ?
00:35:21Vous vous trompez, vous ne restez pas avec.
00:35:24Mais j'entends bien ce que vous dites.
00:35:27Je crois que chez moi, il y a vraiment une pression à trouver la bonne personne.
00:35:35Je peux même parfois beaucoup voir des situations de couple dans mon entourage
00:35:42où il n'y a pas une vraie relation.
00:35:46Il y a plutôt une relation compensatoire, je dirais,
00:35:51ou du moins basée sur des registres.
00:36:01C'est une observation qui vaut ce qu'elle vaut,
00:36:04mais vous n'êtes pas dans le couple.
00:36:06Il faut toujours se méfier.
00:36:08Oui, j'entends bien.
00:36:10C'est dans les interactions qui vient.
00:36:12Et puis après on le voit de manière assez globale
00:36:14où il n'y a pas que mon point de vue, mais celui de mes proches aussi.
00:36:19Il y a des fois des couples qui sont là juste par intérêt
00:36:23plutôt que quelque chose de vrai amoureux.
00:36:27Ce serait quoi pour vous la bonne personne ?
00:36:31Je crois que ce n'est pas évident.
00:36:35Je pense qu'on le sait.
00:36:39Je pense qu'on le sait au niveau intérieur qui nous dit.
00:36:42La fameuse âme sœur ?
00:36:46Peut-être.
00:36:48Ame sœur, est-ce que c'est ce que l'on est censé croire ?
00:36:51Est-ce que c'est quelque chose qui va à l'encontre
00:36:54de toutes les convenances qu'on aurait pu avoir chez nous ?
00:36:57Je pense que c'est quelqu'un où on le sait intérieurement.
00:37:01Je vais demander ce qu'en pense Catherine.
00:37:05Arnaud, on est dans une idéalisation de la rencontre
00:37:09qui est un obstacle majeur à une rencontre réelle.
00:37:15J'entends cette idéalisation à travers le mot complétude.
00:37:20C'est-à-dire, je rencontre quelqu'un
00:37:24et grâce à cette rencontre ou dans cette rencontre,
00:37:27je me sens complet.
00:37:30S'interroger sur ce que c'est que cette complétude
00:37:33comme s'il n'y avait plus rien à ajouter.
00:37:36Puisque je me sens entier, complet.
00:37:42C'est du registre de l'idéalisation,
00:37:47d'une image, d'une représentation
00:37:51avec ce qui va avec la complétude, l'idéalisation ou la perfection.
00:37:55La bonne personne, totalement juste.
00:37:58C'est-à-dire qui vous correspondrait
00:38:01et avec lequel il y aurait quelque chose qui pourrait disparaître.
00:38:06Qui serait une forme d'attente ou une forme d'inquiétude,
00:38:12d'insécurité à rencontrer les personnes.
00:38:16Avec Brigitte, j'entends cette forme d'idéalisation.
00:38:24Je pense qu'il y a un idéal, c'est clair.
00:38:28Je pense que ce n'est pas peu de choses.
00:38:31L'amour, je pense qu'on ne peut pas aimer d'une façon hypocrite
00:38:37juste pour dire qu'on a besoin de quelqu'un
00:38:39et dire qu'il nous faut un accompagnant.
00:38:43Je pense que c'est soit l'amour beau, brillant.
00:38:48Arnaud, je vais vous prendre à votre propre piège
00:38:52parce que là, ce que vous êtes en train de dire
00:38:54c'est que l'autre devrait m'aimer totalement.
00:38:59Pas forcément.
00:39:00Je dirais que pour moi, que je puisse avoir cette sensation d'aimer
00:39:05et de vraiment trouver la bonne personne, la paire,
00:39:09j'ai des hautes attentes.
00:39:13Je crois vraiment qu'il peut y avoir, après je le vois vis-à-vis de ses entourages,
00:39:19quelque chose d'un peu simple où on aime un peu rapidement, je crois.
00:39:23Pour moi, il y a besoin d'un amour un peu puissant,
00:39:27une sensation de complétude intérieure.
00:39:33Oui, il y a une dimension un peu sacrée, peut-être, chez vous.
00:39:37Mais Arnaud, ça m'amène à une question.
00:39:40Vous, vous aimez comment, vous ?
00:39:42Bien. Moi, je veux tout pour justement m'aimer comme il faut.
00:39:47Et pareil, j'ai beaucoup d'exigences, vis-à-vis de moi.
00:39:50Beaucoup d'exigences que j'éprouve dans la recherche de l'autre, je crois.
00:39:56Quelle exigence, en ce moment, vous avez vis-à-vis de vous, par exemple ?
00:40:01Après, moi, c'est une démarche de développement personnel.
00:40:06Il y a une recherche philosophique, il y a une recherche spirituelle, il y a toutes ces choses.
00:40:12Du coup, avec ça, il y a aussi chez moi le besoin de me satisfaire moi-même,
00:40:19de prendre un peu de temps, etc.
00:40:21La recherche de l'autre, personne...
00:40:25Non, mais c'est intéressant, parce qu'on voit bien ce que vous mettez pour l'autre,
00:40:30vous le mettez aussi pour vous, et ça, je m'en doutais un petit peu.
00:40:33Donc, peut-être qu'il faudrait lâcher un tout petit peu, Arnaud,
00:40:37et vivre le désir dans ce que font peut-être les autres,
00:40:43et qui vous semble pas suffisant.
00:40:46Oui, mais au fond, à force d'attendre de retrouver quelqu'un qui vous mériterait,
00:40:54que vous maîtriseriez, vous risquez de passer à côté, peut-être, de la vie, tout simplement ?
00:41:01Eh bien, peut-être ou peut-être pas.
00:41:03Peut-être que, justement, je pense qu'en...
00:41:07Je dirais qu'en fixant l'idéal à une juste mesure,
00:41:12assez haut, mais quand même à une juste mesure,
00:41:15eh bien, je crois qu'on espère,
00:41:18et quand on espère, je crois qu'il se passe quelque chose aussi.
00:41:21Je pense que là, ça s'apparente à quelque chose d'un peu...
00:41:25L'espoir faible ?
00:41:26L'espoir faible, je crois.
00:41:29L'espoir faible, mais je pense que j'ai pas envie de me conformer à une loi
00:41:33de l'homme insatisfait,
00:41:36ou dans une sorte d'opportuniste,
00:41:40ou, comment dire, impatient,
00:41:44de vouloir trouver quelque chose qui arrive vite,
00:41:47et quelque chose qui, je crois,
00:41:50s'en tient à une forme de magie.
00:41:53Encore une fois, c'est tout à fait votre droit.
00:41:56Nous, on décode justement ce que vous nous dites.
00:41:59En tout cas, ça montre bien à quel point nos peurs parlent de nous.
00:42:02On continue, bien sûr, après les infos avec vous sur Sud Radio.
00:42:06Demain, avec Barbara Paula, médecin et écrivaine,
00:42:10nous parlons du désir et de l'élan vital.
00:42:13Venez nous dire comment votre désir génère tous vos désirs,
00:42:17et pas seulement sur le plan sexuel.
00:42:19Appelez le standard de l'émission au 0 826 300 300.
00:42:2314h16, Brigitta et Sud Radio.
00:42:27Catherine Aimelet-Périssol est avec nous.
00:42:30Je vous rappelle le titre de votre livre,
00:42:32Ma Bible des émotions.
00:42:33C'est aux éditions Le Duc, dans ce livre.
00:42:35Vous évoquez vraiment nos émotions,
00:42:38avec tout ce que ça comporte dans le corps et dans le cœur.
00:42:42C'est vraiment un guide exceptionnel, je le rappelle.
00:42:46Alors, on parle des peurs, des peurs en amour,
00:42:49des peurs dans la sexualité,
00:42:51et on va donner la parole à Céline maintenant.
00:42:53Bonjour Céline.
00:42:54Bonjour, bonjour Brigitte, bonjour Catherine.
00:42:59Je...
00:43:00Oui, allez-y.
00:43:01Oui, donc en fait, effectivement, on m'accuse,
00:43:04enfin on m'accuse, on va dire,
00:43:06on me reproche de ne pas gérer mes émotions.
00:43:08Donc j'ai eu la peur, j'ai eu la peur de l'abandon,
00:43:12j'ai eu la peur d'être seule,
00:43:14j'ai peur de ne pas être à la hauteur,
00:43:16j'ai beaucoup peur en fait.
00:43:19Vous n'êtes pas en sécurité déjà avec vous-même ?
00:43:23On pourrait dire ça ?
00:43:25Je le suis de plus en plus.
00:43:27Bon, c'est bien, ça avance.
00:43:30Oui, j'avance, mais bon,
00:43:32disons que j'ai quand même perdu pas mal,
00:43:34j'ai eu les mêmes problèmes, la même problématique
00:43:36dans toutes mes relations.
00:43:38Et donc, comme la dernière là,
00:43:41j'ai tellement peur d'être pas à la hauteur
00:43:44des, mettons, du nex,
00:43:46de l'ex de mon compagnon qui l'a tant aimé,
00:43:50qu'en fait, on va dire que je l'éloigne de moi,
00:43:55parce que j'ai du mal à gérer cette émotion-là,
00:43:57et je le pousse quasiment dans ses bras.
00:44:00Mais vous avez dit deux choses
00:44:03qui seraient intéressantes peut-être de développer.
00:44:05Vous avez dit que vous avez peur de l'abandon
00:44:07et que vous avez peur de vous retrouver seule,
00:44:09ce qui n'est pas tout à fait la même chose.
00:44:12D'accord.
00:44:14La peur de se retrouver seule
00:44:16fait qu'on va peut-être aller se mettre avec n'importe qui
00:44:18plutôt que d'être seule,
00:44:20et la peur de l'abandon,
00:44:22c'est la peur d'être quittée.
00:44:25Oui.
00:44:27Et quelle est la peur
00:44:29qui l'emporte finalement des deux,
00:44:31d'après vous ?
00:44:33Ça serait de l'abandon.
00:44:35D'accord.
00:44:37Et donc là,
00:44:39vous racontez de la dernière expérience
00:44:41que vous avez vécue.
00:44:43C'est lui qui a parlé de son ex,
00:44:46ou c'est vous qui avez posé des questions ?
00:44:48C'est moi qui ai posé des questions.
00:44:50D'accord.
00:44:52Vous ressentez toujours
00:44:54là où il pourrait y avoir du danger pour vous,
00:44:56c'est ça ?
00:44:58Oui.
00:45:00Parce qu'il me semble que vous êtes très sensible,
00:45:02peut-être un peu trop,
00:45:04et donc vous avez une intuition
00:45:06de ce qui fait
00:45:08que ça ne pourrait pas aller.
00:45:10Et au lieu d'essayer de positiver
00:45:12sur ce qui pourrait aller,
00:45:14vous mettez en relief ce qui ne pourrait pas aller,
00:45:16c'est un peu ça ?
00:45:18Exactement.
00:45:20Je vais aller chercher exactement
00:45:22ce qui n'ira pas en fait,
00:45:24je vais aller le chercher,
00:45:26et après ça pose problème,
00:45:28et voilà.
00:45:30Et alors ce qui se passe, c'est que comme votre peur
00:45:32devient très envahissante,
00:45:34plutôt que de continuer à avoir peur
00:45:36parce que c'est très désagréable,
00:45:38vous faites tout pour qu'il vous quitte.
00:45:40Et comme ça vous confirmez
00:45:42votre peur,
00:45:44j'avais raison d'avoir peur,
00:45:46et vous répétez ça sans cesse
00:45:48au compagnon que vous rencontrez.
00:45:50C'est ça.
00:45:52Déjà on a avancé, on a décodé
00:45:54ce qui se passait.
00:45:56Première phase pour changer,
00:45:58il faut déjà comprendre ce qui se passe.
00:46:00Oui.
00:46:02Alors je vais donner la parole à Catherine.
00:46:04Allez-y Catherine, mode d'emploi maintenant.
00:46:06Mode d'emploi, c'est-à-dire que
00:46:08ce qui est déjà
00:46:10un atout lorsque nous pouvons
00:46:12mettre des mots sur
00:46:14la nature de la peur,
00:46:16dans laquelle vous nous parlez
00:46:18d'abandon, donc d'être quitté,
00:46:20c'est de reconnaître
00:46:22que
00:46:24les peurs ne viennent pas de nulle part.
00:46:26Elles viennent
00:46:28d'expériences
00:46:30antérieures, d'enfants, des peurs d'enfance,
00:46:32des peurs même quelquefois de toute petite
00:46:34enfance.
00:46:36Et ces expériences
00:46:38initiales
00:46:40qui sont mémorisées comme
00:46:42des choses absolument à éviter,
00:46:44nous font
00:46:46regarder
00:46:48la rencontre comme
00:46:50surtout ne pas
00:46:52revivre
00:46:54ça.
00:46:56Et du coup notre comportement
00:46:58il s'oriente
00:47:00effectivement comme le dit Brégis,
00:47:02il s'oriente du côté de tout faire
00:47:04pour ne pas être abandonné.
00:47:06Et donc c'est important
00:47:08de regarder effectivement ce que
00:47:10nous faisons, ce que vous faites
00:47:12pour ne pas être abandonné
00:47:14alors que
00:47:16l'abandon parle du passé,
00:47:18ne parle pas du tout du présent.
00:47:20Donc c'est important de voir
00:47:22cette différence,
00:47:24de savoir qu'il y a
00:47:26une épreuve,
00:47:28de savoir qu'il y a une mémoire,
00:47:30une sorte de marquage
00:47:32de l'abandon,
00:47:34mais ça c'est dans la mémoire,
00:47:36c'est pas du tout dans l'actualité.
00:47:38Ce qui est important, et votre témoignage
00:47:40en ça, merci Céline,
00:47:42il est très révélateur,
00:47:44c'est que là dans votre cas, c'est pas
00:47:46une petite peur d'être quitté,
00:47:48c'est une croyance
00:47:50qui s'est installée, c'est-à-dire que
00:47:52c'est pratiquement inévitable
00:47:54de toute façon qu'on vous abandonne.
00:47:56Oui.
00:47:58Donc une croyance c'est pas...
00:48:00C'est plus
00:48:02fixé. C'est fixé et puis
00:48:04c'est quelque chose qui nous protège,
00:48:06qui nous empêche d'aller
00:48:08travailler quelque chose qu'on devrait
00:48:10travailler pour réparer une blessure.
00:48:12Vous voyez ce que je veux dire ?
00:48:14C'est-à-dire que tant que vous gardez cette croyance,
00:48:16vous n'êtes pas obligé d'aller travailler cette blessure
00:48:18d'abandon.
00:48:20Sauf que ça se répète
00:48:22sans cesse et vous êtes
00:48:24à nouveau blessé par
00:48:26vos différents compagnons.
00:48:28Oui.
00:48:30Et c'est pour ça qu'il est temps
00:48:32de vous rendre compte que c'est une croyance.
00:48:34Et une croyance c'est...
00:48:36Il faut vérifier si elle est exacte
00:48:38ou si elle est fausse.
00:48:40Dans votre cas, je crois qu'il est important
00:48:42que vous alliez...
00:48:44Révestiguer.
00:48:46Pourquoi vous seriez toujours quitté ?
00:48:50Parce que je ne suis pas à la hauteur.
00:48:52Vous êtes moche, vous êtes méchante,
00:48:54vous êtes idiote,
00:48:56vous êtes... C'est ça, hein ?
00:48:58Vous êtes tout ça, Céline ?
00:49:00Un peu, oui.
00:49:02Un peu ? Beaucoup ? Non mais Céline,
00:49:04sérieux. Pourquoi
00:49:06tout le temps vous seriez quitté ?
00:49:10Quelle est cette fatalité
00:49:12que vous vous êtes mise sur le dos ?
00:49:14Je ne sais pas.
00:49:18C'est ce qu'il faut savoir.
00:49:20C'est ça.
00:49:22La curiosité qui vient
00:49:24justement
00:49:26comme l'antidote
00:49:28de la peur, c'est d'aller regarder
00:49:30d'où vient, qu'est-ce que c'est que cette histoire
00:49:32d'être abandonnée systématiquement
00:49:34comme si
00:49:36c'était effectivement une fatalité.
00:49:38Donc c'est une croyance. Et le problème des croyances,
00:49:40c'est qu'elles s'auto-alimentent.
00:49:42Toutes seules.
00:49:44Avec nos pensées, nos idées, nos attentes,
00:49:46d'autres croyances
00:49:48qui viennent valider,
00:49:50avec les autres sont belles et moi je suis moche,
00:49:52les autres sont intelligentes et pas moi, etc.
00:49:54Donc tout ça s'auto-entretient.
00:49:56Et donc,
00:49:58c'est d'aller effectivement
00:50:00de regarder ça de plus près
00:50:02en disant, mais si c'était une croyance,
00:50:04elle serait fondée sur quelle expérience ?
00:50:06Et peut-être que
00:50:08cette croyance, elle est aussi
00:50:10une attente
00:50:12démesurée
00:50:14d'une rencontre dans laquelle
00:50:16il n'y aurait jamais d'abandon.
00:50:18Ou jamais de dispute.
00:50:20Ou jamais de conflit.
00:50:22Ou jamais de... On n'est pas d'accord.
00:50:24Et donc
00:50:26d'une rencontre qui serait
00:50:28très idéalisée
00:50:30comme...
00:50:32sans jamais
00:50:34de risque
00:50:36de dispute ou de quoi que ce soit
00:50:38qui renverrait à la séparation.
00:50:40Oui, mais moi le problème
00:50:42c'est que je les provoque en fait.
00:50:44Oui, on a bien compris.
00:50:46Mais Céline, ça vient d'un manque de sécurité
00:50:48affective qui remonte à très très très très
00:50:50loin. Vous étiez...
00:50:52Vous êtes une enfant qui a dû souffrir
00:50:54beaucoup de ne pas vous sentir
00:50:56suffisamment aimée
00:50:58et sécurisée.
00:51:00Oui.
00:51:02Et donc
00:51:04vous n'avez rien sur le... Vous êtes sur du
00:51:06sable mouvant en quelque sorte si
00:51:08j'essaye de trouver une image qui pourrait vous parler.
00:51:10C'est-à-dire qu'on ne peut pas
00:51:12faire confiance à l'autre puisque de toute façon
00:51:14il peut abandonner.
00:51:16Il va abandonner.
00:51:18Voyez ? Oui.
00:51:20Mais ça c'est votre
00:51:22croyance.
00:51:24C'était une réalité. Tout le monde
00:51:26dirait la même chose. Voyez bien.
00:51:28D'accord.
00:51:30Vous voyez bien qu'il y a des couples qui durent.
00:51:32Oui, mais
00:51:34il y a moyen de soigner ça en fait.
00:51:36Mais bien sûr, il y a moyen de soigner
00:51:38ça. Mais il faut que vous acceptiez
00:51:40que c'est une croyance
00:51:42et qu'elle est fausse.
00:51:44D'accord.
00:51:46Mais je ne sais pas si ça va
00:51:48suffire qu'on vous le dise.
00:51:50Hein ? Je ne sais pas ça.
00:51:52Non. Donc il va déjà falloir
00:51:54que vous vous le répétiez.
00:51:56Et vous avez mis cette croyance en place
00:51:58plutôt que d'accepter
00:52:00de reconnaître que vous avez
00:52:02été une enfant qui a beaucoup souffert.
00:52:04Pour vous aider à regarder
00:52:06cette croyance, la croyance
00:52:08n'est jamais fondée sur rien.
00:52:10La croyance est fondée sur une expérience.
00:52:12Et donc du coup,
00:52:14elle est mémorisée comme si c'était
00:52:16pas simplement une expérience vécue
00:52:18mais une expérience
00:52:20qui a vocation à se répéter
00:52:22tout le temps. Et ça, une croyance.
00:52:24Alors il va falloir,
00:52:26Céline, que vous preniez conscience
00:52:28que vous avez beaucoup souffert, enfant,
00:52:30de ne pas vous sentir assez aimé,
00:52:32de ne pas vous sentir sécurisé.
00:52:34Et vous avez le droit d'être un petit peu
00:52:36plus en colère et un peu plus triste
00:52:38par rapport à ce que vous avez vécu
00:52:40quand vous étiez enfant. Et quand vous serez un petit peu
00:52:42plus en colère vis-à-vis de vos
00:52:44parents qui n'ont pas été suffisamment bien,
00:52:46eh bien, vous allez tout doucement
00:52:48pouvoir quitter cette croyance.
00:52:50Vous voyez ce que je veux dire ?
00:52:52C'est vrai que j'ai du mal
00:52:54à être en colère après.
00:52:56Pourtant, je crois que
00:52:58vous avez le droit d'être en colère contre eux.
00:53:02Il y a beaucoup d'énergie dans la colère.
00:53:04Et cette énergie,
00:53:06elle peut se mettre
00:53:08justement au profit
00:53:10d'une estime de vous-même que,
00:53:12pour l'instant, vous ne développez
00:53:14peut-être qu'en dehors de la relation
00:53:16mais pas à l'intérieur de la relation
00:53:18avec un homme. Vous ne méritiez
00:53:20pas d'être maltraité
00:53:22comme ça quand vous étiez enfant.
00:53:24Et vous méritez aujourd'hui
00:53:26qu'on ne vous quitte pas.
00:53:28Essayez de répéter ce que je viens de vous dire
00:53:30le soir avant de vous endormir et peut-être
00:53:32que ça va aider à faire un petit peu
00:53:34basculer cette croyance. D'accord ?
00:53:36D'accord. Merci.
00:53:38Merci Céline. Merci beaucoup. On fait une petite
00:53:40pause et on se retrouve dans un instant.
00:53:42C'était Alexandre Delevanne
00:53:44et je vous souhaite une belle et heureuse
00:53:46année 2025 avec Sud Radio.
00:53:4814h-16h
00:53:50Brigitta et Sud Radio
00:53:52Catherine Aimelé-Périssol
00:53:54était avec nous, médecin,
00:53:56psychothérapeute. Vous travaillez
00:53:58beaucoup, beaucoup sur les émotions
00:54:00et c'est pour ça qu'on parle avec vous des
00:54:02peurs en amour et on voit bien
00:54:04depuis 14h, toutes ces
00:54:06peurs qui sont
00:54:08parfois très compliquées à décoder.
00:54:10Et je pense
00:54:12que ça va être pareil avec Patricia.
00:54:14Bonjour Patricia.
00:54:16Oui bonjour Catherine,
00:54:18bonjour Brigitte. Bonjour Patricia.
00:54:20Je déroge pas
00:54:22à la règle. Non mais rassurez-vous,
00:54:24nous aussi on a des
00:54:26peurs. Vous savez,
00:54:28on fait les malignes là mais
00:54:30on est passé par là
00:54:32et on passe encore par là.
00:54:34Vous inquiétez pas.
00:54:36Donc c'est un...
00:54:38Oui pardon. Allez-y, allez-y, je vous en prie.
00:54:40Oui,
00:54:42je disais que
00:54:44j'avais des peurs d'abandon
00:54:46quand j'étais toute petite.
00:54:48Ma maman était très évoquée.
00:54:50Du coup, je la mettais
00:54:52toujours au défi de
00:54:54de me cacher en fait
00:54:56et je voulais qu'elle me cherche
00:54:58et elle n'avait pas le temps de me chercher
00:55:00et donc de me laisser et
00:55:02je me suis tellement sentie deux fois abandonnée
00:55:04quand j'étais toute petite.
00:55:06Ma soeur avait quitté le
00:55:08le foyer familial et
00:55:10c'était chaque jour des arrachements
00:55:12de coeur, tant qu'elle s'était
00:55:14rejetée sur le cadre de la voiture.
00:55:16Attendez, on va essayer de vous retrouver
00:55:18Patricia parce qu'on a un mauvais son
00:55:20et on entend un petit peu mal
00:55:22tout ce que vous dites.
00:55:24C'est curieux d'ailleurs.
00:55:26On se demande pourquoi Patricia se cachait
00:55:28pour que sa mère la retrouve et que
00:55:30sa mère n'avait pas le temps de la retrouver.
00:55:32Déjà là, il y a certainement
00:55:34matière à creuser
00:55:36pour comprendre ce qui se passe.
00:55:38En tout cas, oui,
00:55:40on le disait à 14h et on peut leur dire
00:55:42avoir des peurs, c'est
00:55:44normal.
00:55:46C'est naturel.
00:55:50Je déploie cette idée
00:55:52de logique émotionnelle. Il y a une logique
00:55:54vivante, vitale, vibrante
00:55:56vraiment dans les émotions
00:55:58et plutôt que d'essayer de les gérer,
00:56:00les masquer, les nier, etc.
00:56:02C'est très utile d'aller regarder
00:56:04ce qu'elles nous disent de nous
00:56:06et de notre désir.
00:56:08On vous retrouve.
00:56:10Patricia, allez-y, je vous en prie.
00:56:12Oui. Pardon, je ne sais pas
00:56:14où ça a coupé, mais
00:56:16je disais donc que je
00:56:18mettais ma mère à l'épreuve de me chercher
00:56:20quand je me cachais pour
00:56:22voir si je lui manquais, si elle s'inquiétait.
00:56:24Et comme elle n'avait pas
00:56:26le temps de s'occuper de moi,
00:56:28elle ne venait pas me chercher.
00:56:30Du coup, je me sentais toujours abandonnée.
00:56:32Vous aviez quel âge
00:56:34quand vous jouiez à ce jeu
00:56:36dangereux ?
00:56:38J'étais très petite,
00:56:40j'avais trois ans. Je m'en souviens
00:56:42parce que j'en ai parlé à une psychologue
00:56:44qui m'avait dit que
00:56:46on pouvait avoir des mémoires
00:56:48à moins de
00:56:50cinq ans.
00:56:52C'est une mémoire de moins de
00:56:54cinq ans, ça c'est sûr. J'étais petite
00:56:56et je me cachais
00:56:58derrière un poteau pour voir si elle
00:57:00réagissait, mais elle ne réagissait pas.
00:57:02Vous en avez parlé
00:57:04de ça à votre mère
00:57:06depuis ?
00:57:08Non, parce que
00:57:10ma mère est décédée il y a longtemps
00:57:12et parce que je ne suis pas très jeune.
00:57:14Je n'ai pas eu l'occasion d'en parler.
00:57:16Et après je le comprends.
00:57:18Mais ça aurait été intéressant,
00:57:20maintenant si elle est morte,
00:57:22mais vous auriez pu en parler
00:57:24avant qu'elle s'en aille.
00:57:26Parce que c'est quand même curieux tout ça.
00:57:28Oui, mais on n'a pas
00:57:30eu l'occasion d'en discuter en fait.
00:57:32Ma mère avait un bar
00:57:34et du coup elle était très occupée
00:57:36et
00:57:38je ne sais pas si c'est ce moment-là.
00:57:40Je ne sais pas trop.
00:57:42Oui, mais alors ça c'est probable que
00:57:44quand vous étiez toute
00:57:46petite, elle vous
00:57:48prenait avec vous au bar ou des choses
00:57:50comme ça, vous vous souvenez ou pas ?
00:57:52Ah oui, on vivait au bar.
00:57:54Donc sans doute que
00:57:56encore une fois c'est une hypothèse
00:57:58que j'aimais, c'est peut-être pas la réalité,
00:58:00mais sans doute que comme vous
00:58:02la voyez
00:58:04s'occuper beaucoup d'autres personnes
00:58:06que vous, vous pouviez aller vous cacher
00:58:08pour qu'elle vous cherche et qu'enfin
00:58:10elle s'occupe de vous. C'est possible qu'il se soit passé ça
00:58:12dans votre prime enfance.
00:58:14Oui, moi je pense
00:58:16que je l'ai interprété comme ça.
00:58:18Oui, c'est fort probable.
00:58:20Il y a aussi une lecture de ce type
00:58:22de comportement, c'est-à-dire
00:58:24soit nous regardons
00:58:26que je me cache en attendant
00:58:28que ma mère vienne me chercher,
00:58:30mais peut-être y a-t-il aussi à entendre
00:58:32que vous cacher était une façon
00:58:34pour vous-même
00:58:36de vous mettre à l'abri
00:58:38ou de
00:58:40construire votre propre monde
00:58:42dans un environnement
00:58:44qui devait être assez
00:58:46avec
00:58:48beaucoup de présence, beaucoup de personnes,
00:58:50de bruit, etc.
00:58:52C'est-à-dire que très souvent
00:58:54nous interprétons nos émotions
00:58:56et notamment nos peurs par rapport à l'autre.
00:58:58Mais c'est toujours très important
00:59:00d'entendre que la peur
00:59:02elle a aussi fonction
00:59:04d'agir pour nous rassurer
00:59:06nous-mêmes. C'est-à-dire
00:59:08je me cache pas simplement
00:59:10pour que ma mère vienne me chercher, mais je me cache
00:59:12parce que l'environnement
00:59:14est pour moi source
00:59:16d'inquiétude,
00:59:18de bouleversement, de bruit,
00:59:20etc. Et donc je vais me cacher.
00:59:22Et donc c'est important
00:59:24d'ajouter aussi cette lecture-là
00:59:26parce que l'émotion
00:59:28surtout à 3 ans
00:59:30ou 4 ans, l'émotion
00:59:32de peur, elle a vocation
00:59:34à ce que l'enfant cherche et trouve
00:59:36une forme de sécurité
00:59:38quitte à partir et se cacher.
00:59:42Oui, oui, c'est possible aussi.
00:59:44C'est possible aussi parce que
00:59:46quand il y avait des conflits,
00:59:48parfois des conflits,
00:59:50des clients qui ont bu, etc.
00:59:52Là, je partais
00:59:54effectivement me cacher.
00:59:56C'était pour me cacher, pour ne pas voir,
00:59:58ne pas entendre, ça c'est sûr.
01:00:00Et donc vous vous protégez.
01:00:02C'est possible, c'est possible.
01:00:04Mais ce sentiment d'abandon
01:00:06je l'ai quand même perçu parce qu'après
01:00:08je me suis répercutée sur mes relations amoureuses,
01:00:10bien évidemment.
01:00:12Et du coup,
01:00:14plutôt qu'on m'abandonne,
01:00:16j'abandonne avant que ça se passe.
01:00:18Oui, vous allez vous cacher.
01:00:20C'est ça.
01:00:22Vous faites pareil, peut-être avec l'espoir
01:00:24qu'on aille vous chercher.
01:00:26Mais comme vous savez que de toute façon, on n'ira pas vous chercher.
01:00:28Oui, oui,
01:00:30exactement. Oui, oui, tout à fait.
01:00:32Alors peut-être pas forcément dans l'espoir.
01:00:34Peut-être, peut-être oui. Je ne sais pas trop.
01:00:36C'est possible.
01:00:38Mais effectivement, c'est moi qui quitte
01:00:40plutôt que d'être quittée, ça c'est vrai.
01:00:42Oui. Alors là, encore une fois,
01:00:44on voit bien,
01:00:46et ça fait un peu écho au témoignage de Céline,
01:00:48même si vous semblez moins
01:00:52fragilisée que Céline,
01:00:54il semble bien qu'il faudrait
01:00:56quand même aller réparer
01:00:58cette blessure initiale
01:01:00pour pouvoir un petit peu
01:01:02libérer de l'espace
01:01:04dans vos relations futures.
01:01:06Et un des éléments
01:01:08de réparation,
01:01:10c'est vraiment de regarder
01:01:12que la peur parle
01:01:14de nous, pas simplement de nous
01:01:16en relation, mais de nous déjà,
01:01:18surtout quand ce sont des peurs très, très
01:01:20initiales.
01:01:22Il faut regarder
01:01:24combien l'enfant trouve des moyens
01:01:26de s'auto-protéger.
01:01:28Aussi.
01:01:30Et donc de
01:01:32nous regarder avec bienveillance
01:01:34et tendresse,
01:01:36c'est-à-dire le fait de me
01:01:38mettre à l'abri, le fait de me cacher,
01:01:40voire le fait de rompre,
01:01:42c'est une façon de me protéger.
01:01:44Évidemment qu'il y en a d'autres.
01:01:46Mais déjà, de vous
01:01:48reconnaître et de vous...
01:01:50C'est pour ça que je dis toujours avec tendresse,
01:01:52de vous reconnaître dans...
01:01:54Voilà, ça a été ma façon et je l'ai
01:01:56prolongée dans le temps.
01:02:00Oui, oui, oui. Je pense, oui,
01:02:02que ça, il faut que je...
01:02:04Alors, ce que j'ai trouvé comme méthode depuis
01:02:06quelques temps, ça fait bien deux ans
01:02:08que je me suis tournée...
01:02:10Alors, pas pour évincer mes émotions,
01:02:12mais...
01:02:14Pour accueillir
01:02:16ces émotions, mais les
01:02:18transformer dans quelque chose
01:02:20de positif, en fait.
01:02:22Voilà, c'est...
01:02:24J'ai fait ça.
01:02:26Mais pourquoi pas ? Je crois qu'il sera
01:02:28utile pendant quelques temps
01:02:30d'être un petit peu
01:02:32plus apte à vivre
01:02:34indépendamment des autres.
01:02:36Et quand vous rencontrez
01:02:38un homme, de ne pas trop
01:02:40vous investir dans les premiers temps,
01:02:42voyez, de garder votre espace
01:02:44et de le laisser
01:02:46vous apprivoiser.
01:02:48C'est ça, c'est mon objectif,
01:02:50oui. Oui, bravo, parce que je pense
01:02:52que jusqu'à présent, vous aviez
01:02:54peut-être un peu trop tendance, justement, à vous jeter
01:02:56dans les bras de l'autre
01:02:58pour vous sentir aimé. Non, mais c'est ça.
01:03:00Vous avez totalement raison.
01:03:02Mais forcément, ça reproduisait
01:03:04ce que vous avez vécu.
01:03:06Le même schéma. Donc là,
01:03:08vous soyez suffisamment
01:03:10solide, toute seule,
01:03:12pour laisser l'autre
01:03:14tout doucement grignoter de l'espace.
01:03:16Et puis,
01:03:18normalement, si vous êtes assez
01:03:20lucide sur vous-même,
01:03:22ça devrait marcher. Le mot
01:03:24apprivoiser est tout à fait juste.
01:03:26C'est laisser l'autre vous apprivoiser,
01:03:28reliser le petit prince
01:03:30dans sa relation avec le renard.
01:03:32C'est laisser vous apprivoiser.
01:03:34Comme ça, vous pouvez
01:03:36vous cacher, et tout
01:03:38doucement, vous sortirez le bout
01:03:40du museau.
01:03:42Et vous vous rendrez
01:03:44compte qu'on peut vous caresser le museau
01:03:46sans vous
01:03:48faire fuir. Merci, Patricia,
01:03:50en tout cas. Merci beaucoup. On va
01:03:52se retrouver dans un instant avec le sexo
01:03:54conseil, et puis vous pouvez vous nous
01:03:56rejoindre également au 0800 26 300 300.
01:03:58A tout de suite.
01:04:00Vous voulez parler à Brigitte Lahaie ?
01:04:020800 26 300
01:04:04300.
01:04:06Brigitte Lahaie, Sud Radio.
01:04:08Le sexo conseil.
01:04:10Alors, Catherine Aimelet-Périsson,
01:04:12on va quand même parler un peu de sexualité
01:04:14dans cette émission. On va parler des règles
01:04:16d'une sexualité épanouie.
01:04:18Alors, bien sûr, la sexualité, il y a
01:04:20des sensations.
01:04:22C'est sûr, il y a même beaucoup de sensations.
01:04:24Enfin, c'est à espérer, en tout cas.
01:04:26Mais il y a quand même quelques règles à respecter
01:04:28puisque c'est quand même deux personnes qui se retrouvent.
01:04:30Alors, la première,
01:04:32bien sûr, c'est la question du consentement.
01:04:34On en parle beaucoup en ce moment. J'ai plutôt
01:04:36envie de parler d'envie réciproque
01:04:38parce que le consentement me semble un terme
01:04:40un peu formel, surtout dans une
01:04:42relation de couple établie.
01:04:44Il ne s'agit pas de signer un contrat
01:04:46chaque fois qu'on va avoir
01:04:48un rapport sexuel, évidemment.
01:04:50Et donc, dès qu'on parle d'envie,
01:04:52on comprend que l'envie
01:04:54est fluctuante. Mais si
01:04:56respect et communication sont
01:04:58là, eh bien, il n'y aura pas de problème
01:05:00d'abus dans la sexualité d'un couple.
01:05:02Donc, c'est important de
01:05:04bien comprendre qu'il faut être capable de
01:05:06communiquer et de se respecter.
01:05:08Alors, se respecter, dans
01:05:10la majorité des couples, bien sûr,
01:05:12il y a du respect.
01:05:14Mais parfois, il y a un peu un manque de communication.
01:05:16Ce qui fait que l'on
01:05:18ne sait pas trop dire à l'autre que
01:05:20ça fait un petit peu mal. Je pense notamment aux
01:05:22femmes qui ont quand même souvent des
01:05:24douleurs durant l'acte, où on ne sait pas
01:05:26trop dire à l'autre que peut-être
01:05:28s'il avait pris une douche, ce serait
01:05:30mieux. C'est des tas de petites choses
01:05:32qui nuisent à une sexualité
01:05:34épanouie.
01:05:36Et puis, troisième règle,
01:05:38c'est la créativité
01:05:40qu'on pourrait faire
01:05:42coïncider avec la surprise.
01:05:44C'est une règle importante
01:05:46parce qu'elle va éviter la routine.
01:05:48Et puis, quatrième règle, bien sûr,
01:05:50c'est l'écoute et la réceptivité
01:05:52pour ne jamais faire quelque chose
01:05:54qui ne conviendrait pas à l'autre.
01:05:56Et puis, je crois
01:05:58que si on essaye de mieux comprendre
01:06:00ces quelques règles qui
01:06:02semblent fondamentales, mais qui sont parfois
01:06:04un peu oubliées, je pense que la sexualité serait
01:06:06beaucoup plus harmonieuse dans les couples.
01:06:08Et alors, je suis tout à fait
01:06:10évidemment
01:06:12en adhésion avec
01:06:14ce que vous dites.
01:06:16Quand
01:06:18on ne se connaît pas encore,
01:06:20ça paraît
01:06:22difficile d'accéder à ces règles.
01:06:24Et quand on se connaît très bien,
01:06:26on les oublie.
01:06:28On a l'impression qu'elles sont acquises, intégrées,
01:06:30dépassées, qu'il n'y a plus
01:06:32de lieu. Et c'est dommage
01:06:34parce que
01:06:36c'est précisément ce qui peut
01:06:38renouveler
01:06:40la rencontre
01:06:42parce que chaque moment
01:06:44d'intimité,
01:06:46à chaque fois, s'il s'agit d'une rencontre
01:06:48de corps à corps,
01:06:50d'intimité à intimité,
01:06:52de peau à peau, donc à chaque fois
01:06:54il y a à la fois la magie
01:06:56qui opère
01:06:58et à la fois, ce peau à peau,
01:07:00c'est à chaque fois un risque. On parlait
01:07:02de douleurs de certaines femmes,
01:07:04ce qu'on appelle la disparunie,
01:07:06qui est déjà un mot que personne
01:07:08ne connaît, et c'est dommage parce que
01:07:10c'est effectivement quelque chose
01:07:12d'assez courant, dont les femmes
01:07:14très souvent se culpabilisent
01:07:16alors qu'il n'y a évidemment pas
01:07:18lieu d'être, mais
01:07:20la difficulté de mettre des mots
01:07:22sur l'expérience
01:07:24vécue, et mettre des mots
01:07:26aussi sur justement
01:07:28renouveler la rencontre
01:07:30et comment on peut l'imaginer.
01:07:32Et donc là, on peut tout à fait
01:07:34entendre l'importance de l'imaginaire,
01:07:36mais un imaginaire que l'on
01:07:38peut partager, pas un imaginaire
01:07:40que l'on idéalise comme...
01:07:42Je me souviens d'une dame qui disait
01:07:44« Evidemment pas, mon mari devrait
01:07:46savoir sans que je dise. »
01:07:48Oui, c'est ça.
01:07:50Ça, deviner...
01:07:52Et donc,
01:07:54mettre des mots effectivement sur l'imaginaire,
01:07:56pouvoir le partager,
01:07:58pouvoir partir à la
01:08:00découverte de ce qu'on
01:08:02se représente comme pouvant être
01:08:04du plaisir
01:08:06ou de la nouveauté,
01:08:08et évidemment
01:08:10d'écouter ce que ça fait à l'autre.
01:08:12Il ne s'agit pas simplement de trouver
01:08:14des mots pour parler de soi,
01:08:16mais aussi d'écouter l'autre
01:08:18dans son propre imaginaire,
01:08:20qui ne sont pas uniquement des fantasmes.
01:08:22Moi, je préfère toujours dire
01:08:24que c'est un imaginaire, c'est-à-dire
01:08:26une mise en image
01:08:28du désir. Or, nous sommes
01:08:30définitivement des êtres
01:08:32d'imagination.
01:08:34On ne sait pas trop quoi en faire,
01:08:36souvent, entre j'imagine
01:08:38et donc l'autre devrait savoir, comprendre.
01:08:40Mais de pouvoir mettre des mots,
01:08:42des images sur ce que nous imaginons,
01:08:44c'est très important de pouvoir le partager.
01:08:46Et puis, c'est vrai, ça m'amène
01:08:48cette réflexion essentielle.
01:08:50La sexualité,
01:08:52elle évolue, comme l'amour.
01:08:54On ne fait pas l'amour de la même
01:08:56manière quand on se rencontre, et puis 40 ans après,
01:08:58c'est évident.
01:09:00Bon, et bien,
01:09:02nous avons Christy, maintenant, qui nous a rejoint.
01:09:04Bonjour.
01:09:06Bonjour, Brigitte. Bonjour, Catherine.
01:09:08Alors, vous avez
01:09:10aussi peur d'être quittée,
01:09:12Christy, c'est bien ça ?
01:09:14Oui, c'est ça. Je pense que j'ai peur
01:09:16de l'abandon dans son ensemble.
01:09:18D'accord.
01:09:20Et vous êtes
01:09:22dans vos histoires,
01:09:24vous avez été beaucoup quittée ?
01:09:26Alors,
01:09:28c'est moi qui quittais à chaque fois,
01:09:30mais
01:09:32de peur d'être quittée avant.
01:09:34Donc, je pense que
01:09:36de peur d'être quittée,
01:09:38je faisais en sorte de moi quitter
01:09:40pour ne pas avoir à être quittée.
01:09:42Au bout de
01:09:44combien de temps, en général, à peu près ?
01:09:46Là,
01:09:48ma dernière relation
01:09:50a duré six
01:09:52mois, et c'est vrai que comme
01:09:54elle a été plutôt intense dans le sens
01:09:56où il y a eu
01:09:58la révélation du sentiment
01:10:00assez vite,
01:10:02je pense qu'au bout d'un mois,
01:10:04j'ai fait en sorte,
01:10:06de manière inconsciente, je pense,
01:10:08de faire en sorte
01:10:10qu'un éloignement
01:10:12se crée.
01:10:14Là, pour le coup, j'avais évoqué
01:10:16le fait que je pourrais éventuellement
01:10:18partir à l'étranger, alors que
01:10:20rien n'était vraiment acté.
01:10:22Et c'est pas que c'était drôle.
01:10:24D'accord. Et c'est quand
01:10:26il vous dit qu'il vous aime que vous commencez
01:10:28à mettre ça en place ?
01:10:30Oui.
01:10:32Oui.
01:10:34Donc c'est intéressant
01:10:36parce que là, vous avez pourtant la preuve
01:10:38qu'à priori,
01:10:40on ne va pas vous quitter.
01:10:42J'ai l'impression
01:10:44qu'il y a presque une peur de l'amour
01:10:46qui vous
01:10:48fait peur, si je
01:10:50puis dire.
01:10:52Sûrement. Je pense que c'est
01:10:54vrai que je n'en avais pas forcément
01:10:56confiance avant de
01:10:58consulter une
01:11:00psychologue. Et c'est vrai que
01:11:02c'est grâce à elle qu'on a réussi à mettre en lumière
01:11:04cette éventuelle
01:11:06peur qui est
01:11:08plutôt la peur de l'amour
01:11:10plutôt que la peur de l'abandon.
01:11:12Oui, mais ce n'est pas pareil.
01:11:14Non. C'est vrai qu'au début, je pensais que c'était
01:11:16lié au fait que mon père
01:11:18avait été absent lors de mon
01:11:20enfance et que du coup, je le reportais sur
01:11:22la plupart des relations
01:11:24que j'avais avec
01:11:26les hommes que j'ai contentés
01:11:28dans ma vie. Mais
01:11:30maintenant, je me rends compte que c'est peut-être plus
01:11:32la peur d'accepter l'amour
01:11:34de quelqu'un d'autre.
01:11:36Qu'est-ce que ça prouverait
01:11:38si vous acceptiez
01:11:40la preuve qu'un homme est capable de vous aimer
01:11:42si ce n'est que ça prouve que votre père
01:11:44aurait dû vous aimer ?
01:11:50Je pense que
01:11:52je ne me sens pas
01:11:54méritante
01:11:56d'être aimée.
01:11:58Christy, je crois que
01:12:00vous faites erreur sur l'interprétation.
01:12:02Visiblement,
01:12:04vous avez des hommes qui vous aiment et qui vous le disent.
01:12:06Donc,
01:12:08vous êtes capable de vous montrer
01:12:10suffisamment aimable pour qu'on vous aime
01:12:12vraiment.
01:12:14Quand vous êtes
01:12:16avec un homme,
01:12:18vous faites tout ce que vous avez essayé de faire
01:12:20pour être aimé par votre père,
01:12:22mais ça n'a pas marché.
01:12:24Et c'est cet échec-là
01:12:26dont il faut
01:12:28prendre conscience pour accepter
01:12:30d'être enfin aimé par un homme
01:12:32sans le quitter. Est-ce que je suis claire ?
01:12:34Est-ce que vous voyez ce que je veux dire ?
01:12:36Oui, je vois ce que vous voyez.
01:12:38Ce que vous voulez dire.
01:12:40C'est vous qui quittez.
01:12:42Oui, je quitte
01:12:44parce que j'ai peur.
01:12:46Oui, mais le discours, c'est « j'ai peur,
01:12:48je quitte parce que l'autre est susceptible
01:12:50de me quitter ».
01:12:52C'est ce que vous ajoutez,
01:12:54mais c'est une erreur.
01:12:56Vous, ce que vous faites, le comportement
01:12:58que vous adoptez, c'est de quitter.
01:13:00Et voyez,
01:13:02peut-être que votre thérapeute
01:13:04est tombée dans ce sorte
01:13:06de dogmatisme
01:13:08ridicule. Non, la peur
01:13:10de l'abandon, elle est fréquente,
01:13:12mais dans votre cas, ce n'est pas ça.
01:13:16Enfin, me semble-t-il, dans ce que vous nous dites.
01:13:18Elle a peur
01:13:20d'aimer.
01:13:24Peut-être inconsciemment, je préfère
01:13:26me dire que c'est la peur de l'abandon,
01:13:28parce que c'est plus acceptable pour moi
01:13:30que de m'avouer.
01:13:32C'est possible.
01:13:34Mais en même temps,
01:13:36votre cas n'est pas désespéré,
01:13:38Christy, parce que
01:13:40d'une certaine manière, vous avez su
01:13:42sublimer
01:13:44le non-amour de votre père
01:13:46puisque vous êtes capable de vous faire aimer.
01:13:48Vous avez sublimé
01:13:50une blessure.
01:13:52Maintenant, il faut
01:13:54déconnecter, si je puis dire,
01:13:56la suite.
01:13:58D'accord.
01:14:00Je peux essayer.
01:14:02Et peut-être que vous pouvez y arriver.
01:14:04Non, je vous assure,
01:14:06je suis assez...
01:14:08Mais pour ça, il faut que vous entendiez bien
01:14:10le processus que vous avez mis en place.
01:14:12Et d'accepter,
01:14:14d'accueillir
01:14:16des moments
01:14:18presque d'urgence
01:14:20émotionnelle, de
01:14:22« il faut que je parte, il faut que je parte, il faut que je parte,
01:14:24je vais partir,
01:14:26je vais partir à l'étranger,
01:14:28je vais quitter la personne, etc. »
01:14:30Une espèce d'urgence à retrouver
01:14:32une forme de liberté
01:14:34en partant.
01:14:36Et d'accepter
01:14:38qu'il y a cette tentation à l'intérieur
01:14:40de vous et que finalement, elle n'a pas grand-chose
01:14:42à voir avec l'autre.
01:14:44Ce que je peux vous dire,
01:14:46Christy, la prochaine fois
01:14:48que vous serez avec un homme qui vous dit
01:14:50qu'il vous aime,
01:14:52il va falloir essayer d'aller
01:14:54dans vos émotions
01:14:56et dans votre ressenti le plus profond.
01:14:58Et à ce moment-là,
01:15:00vous risquez d'avoir une certaine panique
01:15:02parce que ça va vous renvoyer
01:15:04à votre enfance
01:15:06où justement vous étiez très très malheureuse
01:15:08de ne pas être avec votre papa.
01:15:10Et
01:15:12si vous arrivez à
01:15:14dépasser,
01:15:16à accepter cette
01:15:18tristesse, ce malheur que vous avez
01:15:20connu enfant,
01:15:22vous pourrez enfin profiter
01:15:24du bonheur d'être aimé.
01:15:28Je crois que vous avez entendu ce que j'ai dit.
01:15:30Maintenant, il va falloir peut-être
01:15:32le réécouter pour bien l'enregistrer
01:15:34parce qu'il y a du boulot.
01:15:36N'ayez pas peur
01:15:38de cette
01:15:40angoisse
01:15:42qui va vous submerger
01:15:44quand on vous dit qu'on vous aime.
01:15:46N'en ayez pas peur parce que
01:15:48la marge d'après, c'est du bonheur.
01:15:50Même sur le moment, ça fait peur.
01:15:52C'est prenez le risque de rester.
01:15:54Voilà, prenez le risque.
01:15:56Oui, le mot est bien choisi.
01:15:58Je pense que je le vois comme un risque.
01:16:00C'est ça.
01:16:02Et donc prenez le risque de rester.
01:16:04Bon,
01:16:06écoutez, je crois qu'on vous a donné
01:16:08des petites clés quand même.
01:16:10Merci beaucoup.
01:16:12Merci à vous.
01:16:14On fait une petite pause
01:16:16et puis on se retrouve dans un instant.
01:16:34C'est avec Julien
01:16:36que nous allons conclure.
01:16:38Bonjour Julien.
01:16:40Bonjour.
01:16:42J'ai envie de vous avoir.
01:16:44Merci.
01:16:46Bonjour.
01:16:48Les peurs,
01:16:50c'est quelque chose que j'ai vécu
01:16:52plusieurs fois.
01:16:54Vraiment la peur
01:16:56de perdre ma conjointe
01:16:58pour le sujet.
01:17:00Moi, dans ma vie,
01:17:02je ne veux pas dire
01:17:04que je suis un coureur de jupons,
01:17:06bien au contraire, j'ai eu très peu de relations.
01:17:08Quand vous dites peur de la perdre,
01:17:10c'est peur qu'elle meurt
01:17:12ou peur qu'elle vous quitte ?
01:17:14C'est peur qu'elle me quitte.
01:17:16Je n'ai pas trop de soucis avec ça.
01:17:18Je suis assez à l'aise avec ça.
01:17:22La première femme
01:17:24qui est entrée dans ma vie,
01:17:26ça a été la maman de mes enfants et celle que j'ai épousée.
01:17:28Ça a duré pas mal de temps.
01:17:30J'ai une autre petite relation
01:17:32qui a duré un an, un an et demi.
01:17:34Et ensuite,
01:17:36une autre fille que j'ai rencontrée
01:17:38avec qui je suis marié aujourd'hui.
01:17:40On a eu plusieurs disputes
01:17:42parce qu'on n'a pas les mêmes cultures.
01:17:44Elle est africaine, moi je suis français.
01:17:46Pas les mêmes pensons de voir les choses.
01:17:48Il y a eu pas mal de peurs,
01:17:50plusieurs disputes,
01:17:52plusieurs petites séparations.
01:17:54Vraiment la peur de me retrouver tout seul.
01:17:56Les petites séparations,
01:17:58on était à l'origine ?
01:18:0080% du temps,
01:18:02voire plus, oui.
01:18:04On avait une grosse différence d'âge,
01:18:06beaucoup plus jeune.
01:18:08Il fallait le temps qu'on apprenne,
01:18:10qu'on fasse chacun notre petit bout de chemin de notre côté.
01:18:14Jusqu'au jour où
01:18:16j'ai compris qu'elle était comme elle était,
01:18:18je suis comme je suis, qu'on avait chacun
01:18:20nos défauts, nos qualités.
01:18:22J'ai compris qu'il fallait
01:18:24pour aller au-delà de ses peurs,
01:18:26il ne fallait pas que je lui fasse
01:18:28confiance à elle ou à moi,
01:18:30mais plutôt avoir confiance dans notre amour,
01:18:32dans l'amour qui nous unissait.
01:18:34C'était ce trait d'union, c'est ça qui nous reliait.
01:18:36C'est intéressant ce que vous dites,
01:18:38on ne l'a peut-être pas du tout évoqué
01:18:40depuis le début de l'émission,
01:18:42c'est que finalement, il ne faut pas oublier
01:18:44qu'un couple, c'est 1 plus 1 égale 3.
01:18:46Peut-être que
01:18:48si on se repose sur le 3,
01:18:50le couple,
01:18:52on a plus de chance à ce qu'il dure.
01:18:54Est-ce qu'il vous relie l'un l'autre ?
01:18:56Voilà, c'est ça.
01:18:58Et en fait, à chaque fois qu'on a eu des disputes,
01:19:00c'est vrai qu'on est toujours retombé là-dessus.
01:19:02En fait, qu'est-ce qui nous relie ? C'est qu'on s'aime.
01:19:04Malgré tout, malgré les disputes,
01:19:06les petites différentes façons de voir les choses,
01:19:08on s'est toujours reposé là-dessus
01:19:10et c'est toujours ça qui nous a
01:19:12ramené. Et c'est vraiment ça, c'est 1 plus 1 égale 3.
01:19:14Et c'est ce fameux trait d'union,
01:19:16cette relation qui nous a toujours permis
01:19:18de nous rapprocher et aujourd'hui d'être mariés.
01:19:20Dans votre témoignage,
01:19:22on n'a pas l'impression
01:19:24que votre peur d'être quitté
01:19:26soit si envahissante ?
01:19:28Aujourd'hui, non.
01:19:30Mais quand il y a eu des périodes
01:19:32de séparation, pour moi, c'était
01:19:34je pourrais passer 3-4 jours sans manger
01:19:36mais vraiment la peur au ventre de devoir
01:19:38tout reconstruire, tout repartir à zéro.
01:19:40Si elle vous a quitté,
01:19:42que vous êtes séparés et que vous ne soyez pas
01:19:44bien, ça paraît logique quand même.
01:19:46Oui, mais j'avais vraiment
01:19:48cette peur de me retrouver tout seul et de devoir tout refaire.
01:19:50Et ça, pour moi, c'était
01:19:52je ne suis pas quelqu'un qui va
01:19:54avoir, excusez-moi l'expression,
01:19:56un coup d'un soir. Ça ne m'intéresse pas du tout.
01:19:58Je préfère vraiment, quand je me mets avec quelqu'un,
01:20:00je suis tout de suite
01:20:02sur le long terme. C'est du sérieux, je ne veux pas
01:20:04j'ai mes parpilliers
01:20:06à droite, à gauche, ça n'a jamais été mon objectif.
01:20:08Et c'est vrai que
01:20:10le fait de devoir
01:20:12me retrouver tout seul, de devoir tout refaire,
01:20:14pour moi, c'était quelque chose qui était
01:20:16je dirais quasiment impensable.
01:20:18Et très très dur à pouvoir même
01:20:20envisager d'accepter.
01:20:22Qu'est-ce que vous mettez dans tout refaire ?
01:20:24Tout reconstruire.
01:20:26De nouveau rencontrer
01:20:28quelqu'un, aller à la recherche de quelqu'un qui pourrait
01:20:30me correspondre. Quelqu'un
01:20:32qui s'entendrait aussi avec mes enfants.
01:20:34C'est important.
01:20:36Mais tout reprendre,
01:20:38c'est bon en fait.
01:20:40Après, il y a une relation de confiance qui s'assort.
01:20:42On apprend vraiment à connaître
01:20:44la personne dans tous ses détails.
01:20:46Donc vous n'aimez pas finalement les débuts
01:20:48d'une histoire ?
01:20:50Non. Alors c'est quelque chose d'un peu magique
01:20:52si je peux dire ça, parce qu'on découvre quelqu'un.
01:20:54Mais je suis tellement mis dans une relation long terme
01:20:56où on se connaît,
01:20:58où chaque regard en fait...
01:21:00Vous êtes un fonctionnaire de l'amour.
01:21:04Oui.
01:21:06C'est une bonne définition.
01:21:08Mais pourquoi ?
01:21:10C'est ça sur le long terme
01:21:12mais que le début,
01:21:14l'approche, la rencontre,
01:21:16la découverte,
01:21:18ne correspond pas
01:21:20pour vous à une période
01:21:22que vous imaginez
01:21:24heureuse ou intéressante ?
01:21:26Elle est intéressante
01:21:28lorsqu'on apprend à se connaître.
01:21:30Une fois qu'elle m'a dit
01:21:32oui pour le mariage, pour moi ça a été
01:21:34un gros relâchement.
01:21:36Ça y est, maintenant...
01:21:38Je suis casée.
01:21:40Il n'y a jamais
01:21:42d'absolu en tout.
01:21:44Tout peut arriver.
01:21:46Mais pour moi, ça a été vraiment un grand grand pas.
01:21:48Plusieurs fois, j'avais demandé un mariage,
01:21:50dit ok, on y va,
01:21:52on est bien ensemble, on y va.
01:21:54Jusqu'au jour où je lui ai dit, c'est fini,
01:21:56je ne te demanderai plus. La prochaine fois, c'est toi qui viendras vers moi.
01:21:58Et c'est ce qui s'est passé.
01:22:00Du coup, moi je l'avais choisi
01:22:02mais il fallait qu'elle aussi, elle me choisisse.
01:22:04Voilà.
01:22:06Non mais votre témoignage
01:22:08est intéressant parce qu'on
01:22:10voit bien qu'au fond,
01:22:12vous mettez, vous savez, j'aime bien
01:22:14ce cursure entre liberté et sécurité
01:22:16et vous, vous avez mis le curseur du côté
01:22:18de la sécurité et
01:22:20à la limite, vous êtes lucide sur vous-même
01:22:22donc tout va bien.
01:22:24Oui, c'est vrai.
01:22:26Il y a beaucoup d'honnêteté dans votre
01:22:28posture puisque
01:22:30vous vous connaissez.
01:22:32Oui, c'est vrai.
01:22:34Je me connais très très bien.
01:22:36J'ai beaucoup travaillé sur moi-même pour ça
01:22:38sauf qu'avant, j'y vais beaucoup
01:22:40à travers le regard des autres.
01:22:42Maintenant, j'y vais depuis
01:22:447-8 ans.
01:22:46Je vis pour moi et
01:22:48je me construis moi avant tout.
01:22:52Je me suis mis à la première place de ma vie.
01:22:54Oui, mais vous êtes certainement aussi
01:22:56apte à faire beaucoup de
01:22:58compromis dans le couple
01:23:00pour que justement la relation tienne.
01:23:02Mais vous avez su
01:23:04être suffisamment
01:23:06bien avec vous-même pour ne pas en attendre
01:23:08non plus plus que ce qu'elle peut
01:23:10vous donner.
01:23:12C'est mieux en fait.
01:23:14Les personnes comme vous, finalement
01:23:16réussissent mieux à faire durer leur
01:23:18couple parce qu'en effet, vous n'êtes pas
01:23:20dans l'idéal, vous n'êtes pas dans les demandes
01:23:22trop fortes
01:23:24et en même temps,
01:23:26vous êtes quelqu'un d'honnête
01:23:28qui sait s'engager.
01:23:30C'est très bien.
01:23:32Effectivement,
01:23:34il y a une fragilité probablement
01:23:36du côté de vous retrouver tout seul
01:23:38que vous évoquez
01:23:40comme étant...
01:23:42à éviter
01:23:44en quelque sorte.
01:23:46Je suis quelqu'un qui est
01:23:48très très émotionnel.
01:23:50C'est vrai que c'est le moindre truc
01:23:52je peux pleurer très facilement.
01:23:54Je suis très
01:23:56à l'écoute de mes émotions, de ce que je peux ressentir
01:23:58et même si je regarde un film
01:24:00à l'eau de rose,
01:24:02je suis capable de pleurer, même devant le royaume
01:24:04ou un truc comme ça, ça peut m'arriver.
01:24:06C'est vrai que le moindre choc
01:24:08m'atteint directement.
01:24:10J'ai vraiment fait tomber toute ma carapace,
01:24:12tout ce qui pouvait me protéger des autres, je l'ai tout fait tomber
01:24:14pour être à 100% moi-même
01:24:16avec toutes les conséquences
01:24:18que ça peut avoir.
01:24:20Mais en même temps, vous devez être
01:24:22assez sécurisant pour votre femme
01:24:24parce que vous êtes
01:24:26présent.
01:24:28Vous êtes capable de la recevoir
01:24:30sans doute dans ses émotions.
01:24:32Tout à fait.
01:24:34Tout va bien.
01:24:36C'est bien de terminer par un
01:24:38témoignage de quelqu'un qui va bien
01:24:40dans son couple.
01:24:42Qui rappelle effectivement que
01:24:44un couple,
01:24:46c'est un plus un
01:24:48et le troisième,
01:24:50c'est précisément le lien
01:24:52qui les unit.
01:24:54Merci d'avoir aussi
01:24:56redonné la place
01:24:58à ce qu'une rencontre
01:25:00ne se limite pas à un plus un.
01:25:02Une rencontre,
01:25:04on ajoute effectivement cet ingrédient
01:25:06qui est la qualité de la relation
01:25:08et de prendre soin de la qualité de la relation.
01:25:10Oui, parce qu'on pourrait dire un plus un,
01:25:12ça ne fait jamais deux, ça fait un ou trois.
01:25:14Donc il vaut mieux que ça fasse trois.
01:25:16Parce que si ça fait un,
01:25:18il y en a toujours un des deux
01:25:20qui est envahi par l'autre
01:25:22ou qui se soumet à l'autre.
01:25:24Appelez ça comme vous voulez.
01:25:26Merci beaucoup Julien, merci beaucoup Catherine
01:25:28et Emile Périssol. Je rappelle le titre
01:25:30de votre dernier livre, ma Bible des émotions,
01:25:32c'est aux éditions, Le Duc.
01:25:34Et tout de suite vous allez retrouver
01:25:36Alexandre Delovane. Nous demain
01:25:38on sera avec Barbara Polat
01:25:40et on va comprendre pourquoi
01:25:42c'est important de toujours être dans le désir,
01:25:44dans le désir de vivre.
01:25:46Voilà.
01:25:48Le désir d'exister, vibrer,
01:25:50d'aimer, d'aimer, etc.
01:25:52Le désir qu'on peut avoir.