Avec Stéphane CLERGET
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00:00:00Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.
00:00:08La dernière enquête sur la sexualité des Français indique que les jeunes font moins
00:00:13l'amour que leurs aînés.
00:00:14Alors est-ce qu'on doit s'en inquiéter ou au contraire se réjouir puisque ça voudrait
00:00:18dire que la pornographie ne serait pas si nocive pour eux ?
00:00:21Nous sommes en compagnie de Stéphane Clerget qui d'ailleurs vient de sortir un livre sur
00:00:27la souffrance en amour et on sait bien à quel point le premier chagrin d'amour est
00:00:30toujours très douloureux.
00:00:32En attendant, au moment de l'adolescence, ce n'est pas si simple d'aller vers une personne
00:00:36d'un autre sexe, c'est quand même aller vers l'inconnu et d'ailleurs de nombreuses
00:00:41jeunes filles aujourd'hui, en tout cas plus qu'avant, commencent leur expérience sensuelle
00:00:46entre elles.
00:00:47C'est un peu moins vrai semble-t-il pour les garçons.
00:00:49Pourtant eux aussi sont assez inquiets aujourd'hui d'aborder une jeune fille par peur aussi
00:00:56d'être accusée d'abus.
00:00:58Bref, on va faire le point sur les ados et on va essayer de comprendre comment ils abordent
00:01:02le sentiment amoureux.
00:01:03Je vous invite évidemment à témoigner, soit parce que vous vous souvenez d'une expérience
00:01:08de votre adolescence ou alors peut-être parce que vous êtes parent et que vous vous inquiétez
00:01:11pour vos ados.
00:01:12Notre numéro 0 826 300 300.
00:01:16Bonjour Stéphane Clerget.
00:01:17Bonjour Brigitte.
00:01:18Alors d'abord, vous vouliez aborder ce sujet je suppose parce que vous recevez des ados,
00:01:23des adolescents, hommes, garçons, filles, femmes qui sont inquiets aujourd'hui.
00:01:29Oui tout à fait.
00:01:30Je fais le constat avec d'autres confrères que depuis quelques années, de plus en plus
00:01:36d'adolescents finalement ont une certaine appréhension dans la rencontre avec l'autre
00:01:42sexe en général.
00:01:43Alors est-ce que ça explique que les jeunes font moins l'amour ? Est-ce que ça explique
00:01:48qu'un jeune sur trois ressent de la solitude ?
00:01:51En tout cas, il y a un certain nombre de facteurs qui expliquent sans doute cette nouvelle crainte.
00:01:59C'est nouveau ? Vous remarquez ça depuis combien de temps ?
00:02:04Depuis cinq, six ans.
00:02:06C'est extrêmement récent.
00:02:08Donc ça correspond avec Me Too quand même ?
00:02:11Oui, bien sûr.
00:02:12Bien sûr que Me Too joue sans doute un rôle puisque la peur de ne pas respecter le consentement
00:02:18est un frein très important chez les garçons.
00:02:21Ils ont du mal à bien comprendre finalement ce qu'ils peuvent faire, ce qu'ils ne peuvent
00:02:27pas faire parce que c'est quelque chose qu'ils n'auraient pas du tout enseigné.
00:02:30Et du coup, ils sont un peu bloqués par ça.
00:02:34Et puis du côté des jeunes filles, il y a aussi le questionnement de savoir si l'autre
00:02:41va trop loin ou ne va pas trop loin.
00:02:43Il y a la crainte que l'autre pourrait aller trop loin.
00:02:45Bref, il y a étonnamment, alors que depuis la mixité, quand même, les filles et les
00:02:49garçons cohabitent ensemble.
00:02:52Oui, ça semblait s'arranger au fil des années, depuis la libération sexuelle des années
00:02:5870.
00:02:59Voilà.
00:03:00Et malgré ça, malgré cette mixité scolaire, on n'a jamais eu autant de défiance l'un
00:03:08vis-à-vis de l'autre, les filles vis-à-vis des garçons, en ce qui concerne la sexualité,
00:03:14mais aussi les sentiments, la relation d'amour.
00:03:17C'est-à-dire qu'il y a aussi une crainte sans précédent de l'engagement, qu'on puisse
00:03:22s'engager.
00:03:23Alors, moi, je ne devrais pas le dire, mais quelque part, ça me fait un peu plaisir parce
00:03:28que je trouve que ce terme consentement est totalement mal choisi, parce qu'on a l'impression
00:03:38que c'est noir ou blanc, qu'on est d'accord ou qu'on n'est pas d'accord, alors qu'on
00:03:42sait très bien que le sentiment amoureux, que la sensualité, j'ai presque envie de
00:03:48parler de la galanterie, même si c'est un terme qu'on n'a plus le droit d'utiliser.
00:03:51Tout ça, c'est très subtil.
00:03:54Je veux dire, ce n'est pas noir ou blanc.
00:03:58Oui, c'est ça.
00:03:59Et toute cette communication non verbale, finalement, est exclue aujourd'hui et on
00:04:04veut presque la signature d'un contrat où tout est notifié préalablement, alors qu'on
00:04:12ne peut pas tout prévoir.
00:04:13Évidemment, ça a un effet un peu tue l'amour, surtout chez les plus jeunes, qui ont très
00:04:20peur de ne pas comprendre, de ne pas savoir, de mal faire et beaucoup de culpabilité,
00:04:27même liée au désir de la part des garçons.
00:04:30C'est-à-dire que le désir masculin, maintenant, est vécu par certains jeunes comme coupable.
00:04:36L'envie de faire l'amour, l'envie du corps d'une femme, s'est vécue chez certains,
00:04:43et heureusement pas chez tous, je parle de ceux chez qui c'est un problème, comme quelque
00:04:47chose de coupable contre lequel il faut lutter.
00:04:50Vous parliez justement du porno, mais du coup, le porno est un refuge.
00:04:54Mais le fait que les jeunes garçons sont de plus en plus devant le porno, c'est aussi
00:04:59parce que ça leur apparaît moins dangereux que la rencontre avec une fille.
00:05:02J'allais presque dire, le principal écueil du porno, c'est que ça les prive d'aller
00:05:07à la rencontre réelle de l'autre, parce qu'ils ont une satisfaction, ils ont une sexualité
00:05:12solitaire, tranquille, sans risque, où il n'y a pas à s'engager.
00:05:17Alors ce qu'on peut peut-être déjà dire, et je crois que c'est peut-être un message
00:05:21qu'on peut transmettre aux parents, on peut déjà dire aux ados, oui, vous avez des pulsions,
00:05:27vous avez peut-être des érections, tout ça, c'est pas grave, c'est le passage à
00:05:32l'acte qui est grave, et c'est le passage à l'acte qui fait qu'on peut se sentir coupable
00:05:37ou pas.
00:05:38Mais le reste, j'allais dire, c'est biologique, on n'y est pour rien, c'est comme si, parce
00:05:44qu'on a une érection, alors qu'on est marié pour une autre femme, on se sent déjà infidèle.
00:05:49Oui, voilà, et qu'effectivement, différencier les péchés en pensée, les péchés en action,
00:05:56et qu'effectivement, tant que ça reste en pensée, on n'est pas coupable, parce qu'on
00:06:01ne préjudice à personne, mais ça, il y a du travail à faire avec les ados, parce
00:06:06que l'ado se sent coupable évidemment de ses pensées, de ses désirs, et pas uniquement
00:06:10de ses actes.
00:06:11C'est triste.
00:06:12Et alors, ce que j'ai en préparant l'émission, ce dont je me suis rendu compte, c'est qu'il
00:06:16y a de plus en plus de jeunes filles qui vont avoir des relations homosexuelles au départ,
00:06:21parce que justement, c'est plus rassurant, c'est moins, enfin, c'est comme si au moins
00:06:28là, il n'y avait pas de risque d'abus.
00:06:30Alors oui, c'est intéressant.
00:06:31Nous, les pédopsychiatres, qui sommes aussi un peu les confidents des adolescentes, faisons
00:06:37le même constat, qu'effectivement, ça devient souvent un préalable.
00:06:43Alors, pourquoi ce développement ? Est-ce que c'est parce que le tabou sur l'homosexualité
00:06:48féminine s'est un peu levé ? Je crois aussi qu'on est dans une génération de jeunes
00:06:56filles qui ont beaucoup grandi avec leur mère seule, parce qu'il y a eu beaucoup
00:07:00de parents séparés.
00:07:01C'est pas fou.
00:07:02C'est pas bête.
00:07:03C'est une génération où ils ont beaucoup grandi avec leur mère, où c'était la mère
00:07:05qui avait la garde, et on a assisté à beaucoup de relations très fusionnelles mère-fille,
00:07:11surtout qu'il n'y avait pas beaucoup de frères et sœurs, dans des familles où il n'y avait
00:07:14qu'un ou deux enfants.
00:07:15Et ces relations mère-fille, eh bien, paradoxalement, elles ont sans doute favorisé le passage
00:07:25par une fille, mais comme pour se décoller de la mère.
00:07:28Bien sûr.
00:07:29Oui, bien sûr.
00:07:30Et ensuite, on peut aller au garçon ou pas ? C'est une hypothèse un peu personnelle.
00:07:36Oui, mais ça a du sens.
00:07:38Moi, j'imaginais aussi que, comme on entend beaucoup le côté « les hommes sont des
00:07:45prédateurs », etc., pour des jeunes filles, c'est un peu inquiétant, et peut-être que
00:07:50ça les éloigne aussi des premières relations.
00:07:53Vous avez raison, c'est sans doute la principale raison, effectivement, le discours un peu
00:07:57mortifère.
00:07:58Mais de toute façon, la manière dont on a éduqué les jeunes gens d'aujourd'hui à
00:08:01la sexualité, on a fait une éducation à la sexualité, c'est très bien, sauf qu'on
00:08:05l'a présentée de manière très angoissante.
00:08:08On leur a parlé du sida, on leur a parlé des maladies, après on leur a parlé du viol.
00:08:12On ne parle que du côté négatif dans l'éducation à la sexualité, donc évidemment c'est extrêmement
00:08:16flippant.
00:08:17Oui, mais Stéphane Clerger, dès que quelqu'un essaye de mettre le mot plaisir, voire désir,
00:08:23tout de suite, levé de bouclier, on ne peut pas, on va pervertir nos jeunes, il ne faut
00:08:28pas parler de plaisir, donc c'est compliqué.
00:08:31Bon alors parlons de joie, d'amusement, de divertissement, mais pas uniquement d'aborder
00:08:37la sexualité que par ses dangers, on parle des dangers après.
00:08:40On explique d'abord aux jeunes pourquoi les gens ont envie de faire l'amour.
00:08:45C'est d'abord effectivement, c'est des jeux d'adultes, c'est du divertissement, c'est
00:08:49du plaisir, et effectivement, après on peut parler des risques et des moyens de s'en
00:08:55protéger.
00:08:56Et puis évidemment, mais ça c'est la tarte à la crème, dans l'éducation à la sexualité,
00:09:00on ne parle pas des difficultés relationnelles, comment gérer sa jalousie, comment gérer
00:09:05le manque d'amour, comment faire quand on n'arrive pas à trouver l'amour.
00:09:09Peut-être qu'elle est la différence entre du sexe et faire l'amour aussi ?
00:09:13Et faire l'amour, oui, la dépendance affective, enfin tout ce dont on parle d'ailleurs dans
00:09:16le livre.
00:09:17Alors justement, ce livre « Ne plus souffrir en amour », ça vient de sortir dans la collection
00:09:23Psycholove, c'est aux éditions de la Musardine, vous avez donc dans ce livre évoqué beaucoup
00:09:29de choses qui évidemment font souffrir en amour, et vous donnez des pistes, bien sûr.
00:09:35Alors il y a évidemment le chagrin d'amour, je viens d'en parler, il y a l'infidélité
00:09:40aussi qui fait énormément souffrir, ça c'est peut-être ce qui fait le plus souffrir d'ailleurs,
00:09:47si j'en crois les témoignages que j'ai toujours.
00:09:49Il y a la dépendance aussi, la dépendance affective, enfin c'est un livre, une fois
00:09:54de plus comme toujours, où vous abordez les choses de manière très simple mais très
00:09:59précise.
00:10:00Merci, mais c'est vrai qu'il y a beaucoup de sources de souffrance en amour, mais il
00:10:04y a des solutions, même le simple fait des jaloux c'est aussi une source de souffrance
00:10:09et l'idée de ce livre c'était de proposer vraiment des remèdes, bien sûr des tests,
00:10:13j'aime bien faire des tests psychologiques pour que les gens repèrent leur souffrance,
00:10:18leur personnalité, et surtout insister sur la manière dont on est attaché.
00:10:22C'est vrai qu'on a tous des modes d'attachement différents et qui sont créés par la manière
00:10:27dont on a été évidemment aimé enfant, vous en parlez souvent dans cette émission,
00:10:31mais là c'était vraiment important de faire le point là-dessus, quel a été votre mode
00:10:34d'attachement enfant, et du coup en quoi ça préfigure votre manière d'aimer aujourd'hui
00:10:39en tant qu'adulte, et vos choix amoureux aussi.
00:10:42C'est important de prendre du recul parce que quand on fait des mauvais choix, ça peut
00:10:46venir de ces problèmes d'attachement dans l'enfance, mais les choses peuvent tout à
00:10:49fait se rééquilibrer, se réparer, il y a un petit travail à faire et je donne le
00:10:55moyen de le faire dans ce livre, donc il ne faut surtout pas désespérer, il n'y a pas
00:11:00de destin à être malheureux en amour, on peut vraiment trouver de la joie en amour.
00:11:06D'ailleurs je vous ai préparé exprès un offre conseil pour vous libérer, mais moi
00:11:10j'aime bien cette phrase, l'amour c'est extraordinaire, mais il n'y a que les êtres
00:11:14qu'on aime qui peuvent nous faire souffrir, donc de toute façon il est évident qu'on
00:11:18va...
00:11:19Il n'y a pas d'amour sans souffrance, vous avez raison.
00:11:20Voilà, après il faut faire le choix, est-ce qu'on va vers justement l'amour qui est quand
00:11:24même la plus belle chose à la fois pour se construire, pour se sentir heureux, mais
00:11:30en même temps, de temps en temps, ça fait mal.
00:11:33Et oui, c'est pour ça que c'est aussi important de bien pouvoir choisir son partenaire, ou
00:11:38sa partenaire.
00:11:39Alors là, il n'y a pas le test, parce que j'ai regardé, j'ai cherché, je me suis dit
00:11:42est-ce qu'il y a le test pour bien choisir le partenaire qui ne fera pas souffrir ?
00:11:45Il y a plusieurs tests.
00:11:46Ça manque ça, ça manque.
00:11:47Si, il y a un test en fonction de votre mode d'attachement en fait.
00:11:50Ah oui, c'est vrai, c'est vrai.
00:11:51Et du coup à partir de là, après on peut choisir, voir quel type de profil nous convient
00:11:57le mieux.
00:11:58Je ne me trompe pas trop.
00:11:59Je dois vous avouer que j'ai...
00:12:00Vous avez un petit peu d'expérience.
00:12:01Ça commence à aller, oui.
00:12:02Allez, on fait une petite pause et on retrouve Delphine, justement, dans un instant, qui
00:12:10est un ado de 17 ans et demi et qui nous racontera ça.
00:12:23Stéphane Clerget est avec nous et il vient de sortir ce livre « Ne plus souffrir en
00:12:27amour » aux éditions de la Musardine et vous pouvez bien sûr le retrouver.
00:12:33Il est sorti la semaine dernière.
00:12:34Il est tout chaud et vous avez dedans, justement, les pistes pour bien choisir votre partenaire
00:12:41afin de ne pas souffrir.
00:12:43Delphine, merci d'être avec nous.
00:12:45Bonjour.
00:12:46Bonjour, Ogitte.
00:12:47Bonjour, Stéphane Clerget.
00:12:48Bonjour.
00:12:49Merci d'être avec nous.
00:12:51Donc, vous avez un ado qui a 17 ans, c'est ça ?
00:12:53Oui, oui, oui, c'est ça, oui.
00:12:56Et alors, est-ce qu'il est à l'aise ? Est-ce qu'il est, au contraire…
00:13:00Oui, il est passé par plusieurs phases, c'est-à-dire qu'à peu près en cinquième ou quatrième,
00:13:08quand ils ont eu les fameux cours, je dirais, pas d'initiation, mais d'approche à la
00:13:15sexualité et aux maladies sexuellement transmissibles, j'ai découvert un enfant qui, en fait,
00:13:24avait peur, du coup, de la relation sentimentale et…
00:13:31C'est intéressant ce que vous dites, c'est-à-dire que le fait de voir tout ce qu'on peut attraper
00:13:35lors d'une relation, c'est…
00:13:37C'est ça.
00:13:38Mais ça l'a mis dans une peur, ça l'a mis dans une peur incroyable parce qu'ils
00:13:43ont vraiment fait, on va dire, une approche de prévention, mais à l'excès, si bien
00:13:49qu'il n'y avait pas du tout la notion de la beauté, de l'amour, du sentiment,
00:13:54du désir, il y avait la notion de la mort.
00:13:57C'est fou, ça, à ce point, enfin, vous l'avez déjà entendu, ça, Stéphane Piaget ?
00:14:05Oui, c'est pour ça qu'il faut vraiment remettre à plat la manière dont c'est enseigné.
00:14:09C'est marrant parce que c'est la première fois que j'entends ça et oui, c'est étonnant.
00:14:14Et puis c'est violent, c'est violent, oui, c'est effrayant et violent.
00:14:19Parce que justement, heureusement que j'ai énormément de communication avec mes deux
00:14:24garçons, bon, l'autre est beaucoup plus jeune, mais parce qu'au bout de quelques
00:14:28temps, il a osé m'en parler pour que moi, je lui donne mon avis, ma position par rapport
00:14:35à certaines maladies.
00:14:36Et je lui ai parlé de mon expérience par rapport à mon époque, j'ai 50 ans, donc
00:14:43c'était l'époque du plein sida, les nuits fauves, tout ce qu'on sait, voilà.
00:14:50Donc j'ai dédramatisé la situation et après, il y a eu une deuxième étape, c'est-à-dire
00:14:56quand il a été, voilà, deux ans après à peu près, l'étape de la femme, la fille
00:15:03me fait peur.
00:15:05Donc c'était plus la relation, le risque des maladies, mais c'était le fonctionnement
00:15:13de la jeune femme qui faisait peur, et pas qu'à lui, puisqu'il me parlait que les
00:15:18femmes faisaient peur également à ses copains, alors que c'est pas du tout un garçon on
00:15:23va dire introverti, c'est quelqu'un qui est très bien dans sa peau et qu'il n'y
00:15:29a pas de complexe, il n'y a pas de quoi que ce soit.
00:15:32Je pense que ce que vous dites, je vais réagir pas tellement sur les ados, mais je suppose
00:15:37que c'est la même histoire, sur les trentenaires, il paraît qu'aujourd'hui les trentenaires
00:15:42ont très peur parce que les femmes sont très exigeantes et qu'il faut que les réactions
00:15:47soient là, notamment par rapport au site de rencontre, on entend, enfin il y a une enquête
00:15:53qui a été faite comme ça sur des défaillances beaucoup plus importantes des hommes, pourtant
00:15:59à 30 ans normalement il n'y a pas de raison d'avoir une panne d'érection, à cause de
00:16:04l'attitude un petit peu trop dominante des femmes, donc ça doit être la même chose
00:16:11pour les jeunes.
00:16:12Stéphane Clerget, qu'est-ce que ?
00:16:13Ah oui, tout ça c'est très intéressant, on est obligé d'avoir un peu un recul sociologique,
00:16:18c'est vrai qu'avant on apprenait peut-être aux femmes à l'excès en leur expliquant
00:16:22qu'elles étaient soit disant oui au service du plaisir de l'homme, devant être un peu
00:16:28maternelle, etc. et là aujourd'hui il y a eu un discours complètement contraire mais
00:16:33excessivement contraire où finalement il ne faut surtout pas être sur ce terrain-là,
00:16:38donc interdit d'être dans l'empathie, interdit d'être dans l'accompagnement, interdit d'être
00:16:44maternelle et compréhensive, non il faut être brutal, il faut être dur, c'est des
00:16:51nouvelles consignes et c'est vrai que c'est terriblement angoissant pour des garçons,
00:16:57surtout pour des garçons un peu sentimentaux.
00:16:59Oui et qui n'ont pas d'expérience encore, Delphine allez-y je vous en prie.
00:17:04Justement ce que vous dites Stéphane, c'est ça, moi j'ai un garçon qui a des valeurs
00:17:10et qui a cette notion du sentimental et je dirais même, je vais aller plus loin dans
00:17:15mon propos, mais dans les lycées on va dire proches des villes, dans les campagnes je
00:17:21ne sais pas mais proches des villes, on a même la jeune fille de première ou de terminale
00:17:26qui ne va pas hésiter à aller faire une passe, c'est-à-dire clairement se prostituer
00:17:32pour pouvoir s'acheter un sac et quand ça arrive dans les lycées, ce genre on va dire
00:17:41de choses à ces âges-là, on a des garçons en devenir hommes qui sont complètement désabusés
00:17:49parce qu'ils voient des filles de leur âge complètement émancipées avec leur sexualité
00:17:55et qui ne sont pas dans une sexualité forcément romantique mais une sexualité monnayable
00:18:04pour de l'apparence.
00:18:05Cela dit, on a toujours eu quand même à ces âges-là les filles un peu plus émancipées
00:18:10sur le plan amoureux je dirais que les garçons, mais ce que vous racontez, comment ils savent
00:18:18qu'elles ont été voir des sugar daddy comme on dit ?
00:18:24Oui c'est ça, c'est exactement des sugar daddy.
00:18:26Elles le disent pour qu'ils le sachent ?
00:18:29Alors certaines on va dire ne vont pas s'en cacher, d'autres vont se faire récupérer
00:18:38devant le lycée par ces hommes-là et forcément à cet âge-là ils savent que ce n'est
00:18:43pas le grand frère, que ce n'est pas le père, ils voient bien le comportement de
00:18:47la jeune fille qu'il avait, il n'était pas habillé comme ça et ce jour-là où
00:18:49il y a cet homme-là qui récupère la fille devant le lycée a une autre attitude, a
00:18:54une autre tenue vestimentaire et pourtant dans des lycées tout à fait convenables.
00:19:00Et donc tout ça fait qu'ils n'ont plus les repères et je sais que mon fils a été
00:19:07très déstabilisé et parce que justement je suis une femme certes séparée mais qui
00:19:19ne vit pas ma vie d'adolescente à 50 ans, à être sur les réseaux ou à être avec
00:19:25un homme à droite à gauche qui fait que je lui apporte une autre vision de la femme.
00:19:30Il a une tante qui lui permet d'avoir une vision de la femme aussi très correcte on
00:19:36va dire et j'ai des amis femmes qui ont des attitudes correctes et donc ils voient
00:19:41que la femme peut ne pas être ça, mais la femme de l'âge de sa mère en fait.
00:19:49Et pour l'instant donc il a trouvé une copine ou toujours pas ?
00:19:53Alors oui récemment j'ai appris qu'il était en relation depuis presque un an maintenant
00:20:00mais je l'ai appris là récemment avec une jeune fille qui a des valeurs, qui a un axe,
00:20:07une droiture et pour lequel il a énormément de sentiments et d'ailleurs cette jeune
00:20:14fille a été déstabilisée dernièrement si bien qu'elle a déstabilisé le couple
00:20:19et là j'ai vu mon garçon complètement perdu parce que c'est comme si toutes ces
00:20:24peurs qu'il avait eu avant envers la jeune femme et maintenant qu'il a trouvé une
00:20:27jeune femme avec de belles valeurs, il a tout reposé là-dessus c'est-à-dire qu'aujourd'hui
00:20:34ce garçon s'il est quitté par cette jeune fille c'est un garçon qui s'effondre
00:20:38complètement parce que c'est ma première, c'est vraiment avec elle que j'ai tout
00:20:46investi.
00:20:47Comme une jeune femme avant je donnais ma virginité à un homme donc c'est avec lui
00:20:52que je veux faire ma vie, là il a eu les mêmes propos, maman c'est avec elle que
00:20:56j'ai donné ma virginité, c'est avec elle que je veux continuer.
00:20:59Vous avez un fils qui visiblement est très sentimental donc soyez vigilante parce qu'on
00:21:07sait qu'un premier chagrin d'amour chez les personnes très très sentimentales ça
00:21:12fait mal oui bien sûr.
00:21:13Oui c'est-à-dire qu'avant on mettait en garde les filles contre la masculinité toxique,
00:21:18il va falloir maintenant faire pareil avec les garçons, on voit des filles, vous parliez
00:21:23des filles qui se prostituent occasionnellement, mais il y a aussi des filles qui s'identifient
00:21:28à l'image de la masculinité toxique, c'est-à-dire qu'on l'aurait tellement critiqué, l'homme
00:21:33se comporte comme des mecs, elles se conduisent de cette manière-là, comme des mecs tels
00:21:39qu'elles en ont l'image, et du coup elles font souffrir les hommes, elles les collectionnent
00:21:45et avec beaucoup de plaisir, et ça fait évidemment, si les garçons ne sont pas informés, elles
00:21:53se vengent, elles vengent leur mère ou leurs ancêtres dans leur esprit et du coup si les
00:22:00garçons ne sont pas informés, ça en détruit psychologiquement un certain nombre.
00:22:05D'ailleurs ça va de paire avec le fait que la délinquance féminine par exemple ne cesse
00:22:09de croître ces dernières années, comme s'il fallait ressembler aux garçons toxiques.
00:22:14Elles se mettent même parfois en groupe pour attaquer une vieille dame, c'est assez fou.
00:22:20Bon, on continue avec notre sociologue Stéphane Clerget à évoquer tout ça.
00:22:26On se retrouve pour un Love Conseil, les différentes manières d'aimer.
00:22:30Voilà, Love Conseil exprès pour faire écho au livre de Stéphane Clerget « Ne plus souffrir
00:22:36en amour » qui vient de sortir.
00:22:37Venez apporter votre témoignage et réagissez à l'émission en appelant dès maintenant
00:22:43le 0 826 300 300.
00:22:4614h-16h, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:22:50Brigitte Laé, Sud Radio, le Love Conseil.
00:22:54Alors Stéphane Clerget, en écho à votre livre « Ne plus souffrir en amour » aux
00:22:58éditions de La Musardine qui vient de sortir, j'ai trouvé cinq manières différentes
00:23:03d'aimer et vous me direz comment souffrirait chacun ?
00:23:07Je commence par le perfectionniste.
00:23:11Je dis lui mais ça pourrait être elle.
00:23:14Le moindre détail doit prouver l'amour.
00:23:16Il a besoin qu'on lui montre du respect, il a besoin de compliments, il se méfie beaucoup
00:23:21de l'humour, il manque peut-être un peu de fantaisie, l'amour c'est sérieux et
00:23:26donc on pourrait penser qu'un peu de légèreté lui serait utile et celui-là donc va souffrir
00:23:32beaucoup je pense.
00:23:33Oui mais ça ne sera jamais à la hauteur et puis surtout il souffre de ne pas se laisser
00:23:36aller, c'est-à-dire qu'il faut que ça colle, il faut que ça corresponde comme
00:23:39un devoir scolaire et finalement il ne vit pas l'amour.
00:23:42Alors il y a le battant, celui-là il pense qu'on l'aime pour ce qu'il a réalisé
00:23:48et quand il a un souci, il va fuir dans le travail, le moindre échec va le remettre
00:23:53en cause et puis il a tendance à penser qu'il doit tout faire pour que son couple fonctionne
00:24:00et il est toujours prêt à tout, à aller chercher le cadeau, les courses, enfin bon.
00:24:07Finalement il n'est pas assez à l'écoute de son ou de sa partenaire et des attentes
00:24:11de son ou de sa partenaire finalement.
00:24:13Bah oui, il croira toujours qu'il a tout fait et pourtant elle le quittera quoi, c'est
00:24:18ça.
00:24:19Alors le romantique, donc lui c'est un peu difficile parfois de le suivre dans ses états
00:24:24d'âme.
00:24:25Il a tellement besoin d'intensité, le quotidien va peut-être le stresser un peu au point
00:24:30qu'il va parfois mettre un peu de distance.
00:24:33Il aime ce qu'on désire mais il aime ce qu'il aime aussi et il peut être désagréable
00:24:43avec ceux qu'il ne l'aime pas.
00:24:45Oui et puis au fond il n'est pas toujours à l'écoute suffisamment de ses besoins
00:24:48à lui, notamment ses besoins physiques et peut-être parfois trop à l'écoute de l'autre.
00:24:54Il y a l'épicurien, alors bon lui il n'aime pas les problèmes que pose la vie à deux,
00:24:59il pourrait vite s'ennuyer dans une belle histoire et puis laisser l'autre gérer
00:25:05le quotidien.
00:25:06Il a peut-être un peu de mal à s'engager mais quand il rencontre quelqu'un qui est
00:25:11épicurien, épicurienne en l'occurrence, à ce moment-là il va aimer goûter tous
00:25:16les plaisirs de la vie.
00:25:17C'est vrai que finalement les épicuriens, il n'y a rien de mieux qu'une épicurienne,
00:25:22enfin en tout cas des coupes d'épicuriens c'est ce qui sans doute fonctionne le mieux.
00:25:25Il n'y a qu'avec eux qu'ils peuvent s'engager.
00:25:27C'est clair et puis après j'en ai trouvé un autre, je l'ai appelé le conciliateur,
00:25:32alors lui il aime avant tout fusionner, se séparer c'est déjà s'arracher un morceau,
00:25:38il ne sait pas dire non mais s'il va faire avec ce que l'autre toujours a envie, quelque
00:25:49part il va presque se sacrifier à l'autre.
00:25:52Oui, l'amour ne doit pas être du sacrifice, encore une fois ça doit être vraiment un
00:25:56plaisir partagé où l'un et l'autre doivent se sentir plus heureux et plus forts.
00:25:59C'est ça le secret d'un couple qui fonctionne.
00:26:02Alors voilà, donc j'ai cherché un peu différents types d'amoureux et puis finalement je me
00:26:08suis dit qu'il n'y en a aucun qui ne va pas souffrir, ce serait quoi le type d'amoureux
00:26:14qui ne souffre pas ? Ce n'est pas un piège, c'est une question très très importante.
00:26:21Non, je pense que c'est trouver d'abord évidemment quelqu'un qui nous correspond et auquel
00:26:28on correspond et quand même le remède à la souffrance c'est souvent la communication.
00:26:34C'est basique de le dire mais c'est fondamental vraiment de maintenir un lien, une communication
00:26:41verbale ou non-verbale mais en tout cas de communiquer sur son évolution, sur ses attentes
00:26:47et puis il faut accepter le partage.
00:26:49Et le souci aujourd'hui c'est qu'on est élevé pour toute attente de l'autre et on oublie
00:26:55qu'il faut donner, il faut donner aussi un peu, il faut aussi un peu accepter de prendre
00:27:00en charge l'autre, s'en occuper, pas uniquement attendre que tout vienne de l'autre quoi.
00:27:04Donc si on ne veut pas souffrir en amour il faut qu'il y ait évidemment une réciprocité
00:27:08mais pour ça il faut vraiment qu'il y ait un certain partage, il faut accepter de partager.
00:27:13Alors justement le sujet de la communication ce sera mercredi, on va aborder ce sujet,
00:27:17comment bien communiquer parce que c'est facile à dire la communication, il n'y a
00:27:22pas tant de gens que ça qui savent communiquer évidemment.
00:27:24Bon et bien on va donner la parole à Marie maintenant qui est avec nous.
00:27:30Marie.
00:27:30Bonjour Brigitte, bonjour Stéphane.
00:27:33Bonjour.
00:27:35Donc vous avez une jeune fille, enfin elle est encore jeune, elle a 11 ans c'est ça ?
00:27:40Oui, oui c'est ça, c'est une très très ado.
00:27:45Oui oui qui du coup là ces derniers mois a un peu changé son fusil d'épaule en termes
00:27:53d'amitié.
00:27:55C'est une fille qui n'est ni très fille ni très garçon.
00:27:58Elle est tout à fait équilibrée, elle n'a pas une tendance particulière à être garçon
00:28:03manqué ou quoi que ce soit.
00:28:05Elle avait de très fortes amitiés avec des petites filles de son âge depuis la maternelle
00:28:10etc.
00:28:10Et là sur cette dernière année de primaire, elle s'oriente vraiment vers des amitiés
00:28:18avec des garçons.
00:28:19Elle a complètement tourné le dos à ses amis filles et pas du tout pour des raisons
00:28:24d'amourette ou quoi que ce soit.
00:28:25Donc quand on l'interroge un peu là-dessus, c'est pas ça, c'est vraiment une question
00:28:30d'amitié.
00:28:31Elle se sent beaucoup plus proche de l'amitié qu'elle peut avoir avec les garçons qu'elle
00:28:35peut avoir avec les filles.
00:28:36Mais parce que ce que font les garçons l'intéresse plus que ce que font les filles ?
00:28:40Enfin les jeux de garçons l'intéressent plus que les jeux de filles ?
00:28:42Les jeux et surtout les discussions, la mentalité finalement, leur façon d'être avec les
00:28:49autres, leur façon de...
00:28:51Elle trouve que les filles ça va vraiment chercher trop les histoires, que ça va vraiment
00:28:57pas forcément ni les jeux ni les activités, parce qu'elles font des activités qui sont
00:29:03tout à fait mixtes.
00:29:04Mais voilà, c'est vraiment une question de relation.
00:29:08Ça commence à l'insupporter la façon dont les filles se comportent auprès d'eux.
00:29:13Et du coup elle trouve ça plus...
00:29:15Vous voulez dire que ça manque de sororité ?
00:29:19Un peu, certainement.
00:29:21Et pourtant les filles en question, on les connaît et c'est pas du tout des princesses,
00:29:25enfin pardon pour le terme, mais prout prout ou quoi que ce soit, c'est des filles super.
00:29:30Mais malgré ce, il y a quelque chose qui a bloqué récemment et on n'arrive pas trop
00:29:35à comprendre le pourquoi.
00:29:37Cela étant dit, encore une fois, ça va peut-être heurter certaines personnes qui nous écoutent,
00:29:42mais il faut bien reconnaître qu'il y a plus de franchise dans les dialogues entre
00:29:48garçons qu'entre les filles.
00:29:50Oui, tout à fait, je peux la comprendre là-dessus.
00:29:53Moi aussi, j'avais plus de facilité à être amie avec les garçons qu'avec les filles.
00:29:58Mais voilà, ce qui m'étonnait, c'est qu'elle était quand même très proche de ces filles-là
00:30:02et qu'il n'y a pas eu...
00:30:04Mais est-ce qu'elle reste dans sa manière d'être féminine, d'après vous ?
00:30:10C'est difficile à dire.
00:30:13Elle n'a jamais été très féminine, mais elle n'est pas non plus garçon manqué, comme
00:30:19dire.
00:30:20Elle a les cheveux longs jusqu'aux fesses, elle ne veut pas qu'on touche à ses cheveux.
00:30:24C'est bête, mais c'est une image un peu basique.
00:30:28Mais bref, non, elle arrive à être très féminine et à prêter attention à son image.
00:30:35Mais ce qui déroute peut-être les parents aujourd'hui, c'est justement toutes ces possibilités
00:30:40qu'ont les enfants, les ados.
00:30:43Oui, tout à fait.
00:30:45Mais après, chez nous, on discute énormément, c'est très ouvert.
00:30:49Oui, bien sûr, j'entends bien que ça ne vous dérange pas, c'est juste une observation.
00:30:55Mais c'est vrai que c'est un peu surprenant de voir que d'un seul coup, elle change un
00:31:01peu sa manière de communiquer avec les autres.
00:31:05C'est ça, on n'arrive pas à déterminer si c'est possible que ça ait été un événement
00:31:10ou si ça peut être une transition, je ne sais pas.
00:31:15On n'arrive pas à savoir qu'est-ce qui a s'éclosé.
00:31:18La transition qui se produit au moment de l'adolescence, même s'il y a les questions
00:31:22pubertaires et d'attirance, mais c'est une période où les enfants deviennent beaucoup
00:31:28plus agressifs, beaucoup plus durs entre eux, c'est connu au collège, beaucoup d'agressivité
00:31:32qui s'exprime.
00:31:33Et alors, il se trouve que l'agressivité, la violence s'exprime effectivement différemment
00:31:39chez les filles et les garçons.
00:31:40Est-ce que c'est lié à l'éducation ? C'est possible.
00:31:43Est-ce que c'est lié à d'autres facteurs ? On ne sait pas trop.
00:31:45Mais la violence féminine, elle se passe plus de manière psychologique, c'est plus
00:31:50la violence psychologique.
00:31:51On fait des sourires devant et on dit des vacheries derrière.
00:31:54C'est la définition de la sororité d'ailleurs.
00:32:00Je m'amuse beaucoup parce qu'on entend ça sans arrêt et c'est tellement ridicule.
00:32:05A côté de cette violence plus verbale et plus psychologique, on donne mauvaise conscience
00:32:12à l'autre.
00:32:13Il y a la violence des garçons qui, à cet âge-là, est beaucoup plus physique.
00:32:17Et du coup, il est possible que votre fille ne supporte pas bien cette violence psychologique
00:32:22qu'elle repère, mais avec laquelle elle ne prend pas de plaisir ou peut-être avec
00:32:26laquelle elle n'est pas à l'aise pour se défendre.
00:32:28Oui, tout à fait.
00:32:29La mesquinerie, c'est vraiment un truc qu'il insupporte au plus haut point.
00:32:33Il est très sensible à ça.
00:32:34Je préfère qu'on lui dise directement « je ne peux pas te voir en peinture » plutôt
00:32:38que de faire des coups bas.
00:32:39C'est clair.
00:32:40Et la violence physique des garçons, peut-être que ça la dérange moins, d'autant plus
00:32:44que la fille va être moins victime de la violence physique des garçons.
00:32:47Donc en fait, je crois qu'elle se met simplement à l'abri de la violence.
00:32:51Oui, c'est fantastique.
00:32:52Une fois que les 2-3 ans de collège seront passés, parce que cette violence-là, c'est
00:32:58surtout au collège, les choses se pacifient un peu à partir de la troisième.
00:33:03Et là, elle retrouvera un équilibre relationnel parce qu'il y aura beaucoup moins de violence
00:33:07dans la relation entre filles.
00:33:08Et il est possible qu'elle ait eu une amie qui lui a fait un coup bas et ça a commencé
00:33:13à éveiller ses antennes et du coup, elle se rend compte de tout ce que Stéphane vient
00:33:23de vous expliquer.
00:33:24Oui, je comprends la différence de violence, plutôt psychologique que physique, effectivement.
00:33:30C'est peut-être un peu ça, oui.
00:33:33Oui, parce que la rivalité chez les filles, ça se manifeste comme ça, on casse sa meilleure
00:33:41amie derrière.
00:33:42C'est vrai que c'est un moment un peu cruel quand même.
00:33:49Oui, je pense qu'il y a un peu ça parce que c'est plutôt un peu la star de l'école
00:33:56dans le sens où tout le monde l'aime beaucoup.
00:33:59Et j'ai un peu peur que les filles se soient entraînées, un peu dédiées.
00:34:04Ça a pu provoquer en effet de l'envie et donc de la rivalité.
00:34:09Elle a peut-être justement souffert de phrases un peu assassines à cause de son succès,
00:34:17justement.
00:34:18Oui, souvent de manière très subtile, très sous-jacente.
00:34:22Ce qui m'inquiète un peu, c'est que les garçons en question, on les côtoie aussi
00:34:26beaucoup.
00:34:27Ils sont assez fans de leurs copines, mais pour d'autres raisons.
00:34:29Et on a un peu peur que ce soit compliqué pour eux de comprendre qu'elles ne cherchent
00:34:34pas plus que l'amitié.
00:34:35A 11 ans, non, ça va, il n'y a pas de danger du côté des garçons.
00:34:39C'est que verbal.
00:34:40Ils n'ont pas la puberté encore.
00:34:41Ça posera question plus en quatrième.
00:34:45J'espère qu'elle ne va pas leur briser le cœur, c'est ça que ça m'inquiète.
00:34:50Pour le petit gars.
00:34:51Oui, c'est ça.
00:34:52Ils sont trop gentils, ils sont tous fans et elle, ça ne l'intéresse pas du tout.
00:34:58Ça changera sûrement.
00:34:59Bon, elle ne va peut-être pas briser le cœur de tous, il y en a peut-être un qui va lui
00:35:03plaire vraiment.
00:35:04Oui, j'espère.
00:35:05Là, c'est un peu tôt encore pour ces jeunes.
00:35:13Merci Marie, en tout cas, de votre témoignage.
00:35:17On voit bien comment c'est compliqué aujourd'hui, finalement, pour nos jeunes.
00:35:22Oui, et on voit là, pour le coup, c'est l'intérêt de la mixité.
00:35:24Parce que si elle était comme autrefois dans des écoles où il n'y a que des filles,
00:35:29elle aurait été malheureuse.
00:35:31Là, heureusement, il y a la possibilité de se socialiser avec d'autres profils.
00:35:35Pour l'instant, il n'est pas question de revenir sur la mixité, Stéphane Clerget.
00:35:39Oui, c'est vrai.
00:35:40Pourquoi je dis ça ?
00:35:41Rassurez-moi.
00:35:42Allez, on fait une petite pause et on se retrouve dans un instant avec vous, bien sûr, sur
00:35:47Sud Radio 0826 300 300.
00:35:50A tout de suite.
00:35:5114h16, Brigitta et Sud Radio.
00:35:5514h16, Brigitta et Sud Radio.
00:35:59Stéphane Clerget est avec nous et il vient de sortir ce livre « Ne plus souffrir en
00:36:04amour.
00:36:05Comment prévenir et guérir les blessures affectives ? ». C'est aux éditions de la
00:36:08Musardine.
00:36:09Donc, n'hésitez pas, si vous avez envie de ne plus souffrir en amour, ce n'est pas
00:36:14garanti quand même, mais ça donne quand même de nombreuses pistes.
00:36:18Ça, c'est remboursé.
00:36:19Ça donne de nombreuses pistes.
00:36:21Vous devriez en rembourser pas mal, parce que c'est quand même rare de ne pas souffrir
00:36:26en amour.
00:36:27Sandra, bonjour.
00:36:29Oui, bonjour.
00:36:30Merci d'être avec nous, Sandra.
00:36:31Vous voulez témoigner justement de votre adolescence.
00:36:35Tout à fait, par rapport à la découverte du corps.
00:36:38Pour ma part, alors moi, je n'ai pas d'enfant, mais c'est juste pour revenir sur la découverte.
00:36:44Du coup, j'ai subi l'inceste.
00:36:46Il y a eu cette découverte qu'on est l'enfant ensemble, parfois du corps opposé, puisque
00:36:53le moi, ça a été de suite un corps adulte et pas un corps d'enfant.
00:36:56Du coup, ça a été tranqué.
00:36:58On vous a volé cette découverte qui est merveilleuse, quand on est ado, premiers émois, tout ça.
00:37:08On vous a volé ce plaisir-là.
00:37:11Complètement.
00:37:12Et en plus, après, le problème, c'est que quand il y a du désir vis-à-vis de jeune
00:37:18homme ou peu importe la personne, le corps, comme il est méfiant, il n'est pas en confiance
00:37:22puisqu'il a été sali, du coup, c'est encore plus difficile d'aller vers le corps de l'autre
00:37:27et d'aller vers l'autre.
00:37:28Même quand on est adolescent, les émois sont compliqués et ne serait-ce que d'avoir
00:37:32la confiance en soi d'aller vers l'autre, c'est difficile.
00:37:35Je dis juste, j'entends ce que vous dites et on vous écoute avec beaucoup d'empathie,
00:37:43Sandra.
00:37:44Je dis juste que parfois, c'est l'inverse qui se passe, c'est-à-dire qu'une jeune
00:37:48fille qui aura été abusée, même peut-être plus jeune, elle peut avoir un comportement
00:37:55sexuel très ouvert, comme si elle voulait montrer à quel point ça n'a pas d'importance.
00:38:05J'ai eu cette phase-là aussi.
00:38:07La première phase, d'abord, c'est une phase de recherche d'amour, comme si je cherchais
00:38:13à ce qu'on me donne un amour infini pour plancer des plaies ou quoi que ce soit.
00:38:18Et en allant un peu plus vers 16-17 ans, par là, j'ai commencé à ressentir envie de
00:38:23punir comme une donnée, envie de donner une punition à l'autre alors qu'il n'y
00:38:28avait rien fait.
00:38:29Et du coup, d'avoir une sexualité plus débridée et dans le contrôle d'être celle qui domine.
00:38:35C'est ça, complètement.
00:38:36Après, ça s'est pas resté, mais c'est vrai que pendant un temps, il y a eu cette
00:38:43période-là où on est dans l'acte dominant, on n'a pas envie de subir, on a envie de
00:38:48faire.
00:38:49Mais ça vous a peut-être aidé à vous réparer un peu et à vous rendre compte qu'on peut
00:38:55quand même être un petit peu responsable dans sa sexualité et qu'on n'est pas obligé
00:39:01de subir totalement.
00:39:02Je crois qu'encore une fois, je le dis, je ne cesse de le répéter, la sexualité, elle
00:39:09peut aussi réparer.
00:39:10Après tout, vous avez peut-être fait souffrir quelques jeunes hommes, mais bon, c'est pas
00:39:17non plus dramatique.
00:39:19Ça m'a permis heureusement de prendre conscience justement de ça, c'est que comme vous dites,
00:39:24ça peut réparer.
00:39:25Parce que moi, ça m'a permis de voir qu'au final, en faisant souffrir, ça me faisait
00:39:28souffrir aussi parce qu'il n'y avait pas d'échange vraiment.
00:39:30Quand il y a un dominant dominé, sauf quand c'est voulu, mais quand c'est avec une assurance
00:39:38et que l'autre subit, je trouve qu'on n'est pas dans le partage.
00:39:40Donc, ça m'a fait comprendre mon comportement et heureusement, je n'ai plus changé, évolué.
00:39:44Et puis en me soignant, ça a changé.
00:39:46C'est vrai qu'au départ, c'était très dominant, il fallait absolument que je punisse, que
00:39:51je reprenne le contrôle, je ne sais pas, mais heureusement que c'est soigné.
00:39:54Mais voyez Sandra, votre témoignage est important parce que ça montre bien que la manière
00:40:00dont on va démarrer sa sexualité, finalement, ça parle aussi de nos blessures affectives,
00:40:06Stéphane Clerget finalement.
00:40:07Oui, en sachant qu'aujourd'hui, de mon expérience, les jeunes femmes qui ont malheureusement
00:40:13subi des choses analogues vont peut-être plus facilement en parler à leur partenaire
00:40:17qu'autrefois.
00:40:18Il y a un peu une libération de la parole, c'est un petit peu moins tabou.
00:40:22Alors, est-ce que ça arrange les choses ? Sans doute, parce qu'on peut en parler sans forcément
00:40:26savoir exactement ce dont on a besoin en tant que femme.
00:40:29Et c'est ça qui est sans doute, là, vous nous éclairez un peu, mais c'est sans doute
00:40:34important quand on a été une femme victime de ça, d'essayer d'y voir un peu clair dans
00:40:40ce qu'on peut attendre précisément de l'autre et, j'allais dire, un peu de l'orienter,
00:40:46pour pouvoir effacer ses blessures et pouvoir à nouveau jouir.
00:40:51Alors là-dessus, je suis totalement d'accord avec ce que vous dites, et en plus, ce qui
00:40:56m'a marquée, c'est que je pense que j'ai eu besoin de ce contrôle aussi pour dire à
00:41:00l'autre là où il pouvait aller, je voulais lui montrer mes limites.
00:41:04Alors que quand on est jeune, parfois, la timidité fait qu'on se découvre, donc on
00:41:08sait pas encore les zones nérogènes qui nous plaisent ou pas.
00:41:11Et ayant vécu l'inceste, il y avait des zones de mon corps qui étaient complètement fermées.
00:41:15Et dans le contrôle, je donnais aussi à l'autre mes limites, c'est-à-dire de guider
00:41:19l'acte, au moins, parce que je savais qu'il y avait des endroits où c'était fermé totalement.
00:41:23Mais du coup, ça fait peur aux garçons.
00:41:25Mais pas toujours.
00:41:26Il y a des garçons qui sont justement, qui savent, en tout cas aujourd'hui, puisque
00:41:29moi je vois les plus jeunes, qui savent pas forcément et finalement qui sont ravis d'être
00:41:34guidés.
00:41:35D'accord.
00:41:37Parce que moi, j'avais tendance plutôt à faire peur, parce que justement, j'étais
00:41:41peut-être trop sûre de moi, alors qu'en fait, derrière, c'était pas du tout, j'étais
00:41:44pas dans l'assurance.
00:41:45En fait, j'étais dans la peur et dans le contrôle, parce que voilà, je souffrais
00:41:48beaucoup.
00:41:49Mais c'est vrai que cette image de fille qui contrôle, aussi, je pense que vous avez raison,
00:41:54certains garçons, ils aiment être guidés, mais d'autres, ça peut leur faire peur aussi,
00:41:58parce que quand ils ont une timidité...
00:42:00Oui, mais je crois qu'il faut bien comprendre aussi que votre manière de dominer, qui était
00:42:05forcément une protection, et on la comprend, elle était certainement un petit peu plus
00:42:10violente qu'une femme qui aime dominer, mais qui est prête à aider le garçon à progresser.
00:42:17Vous voyez, donc, il devait bien ressentir derrière un peu de violence, parce que la
00:42:23violence que vous avez subie, quelque part, c'était une manière de la reporter sur l'autre.
00:42:28Oui, totalement, oui, c'était exactement ça.
00:42:32Les garçons étaient pour moi comme des jouets, je prenais un garçon et puis je passais à un autre,
00:42:39sans aide à dame.
00:42:41Oui, vous avez fait ce que vous avez pu, encore une fois.
00:42:45Vous faisiez pas de fausses promesses non plus, il n'y avait pas d'engagement, d'amour, etc.
00:42:51Donc, vous avez trahi personne.
00:42:53Je promettais rien, même à moi-même, je me promettais rien.
00:42:57Et puis, vous savez, les jeunes garçons sont contents quand ils peuvent avoir une relation sexuelle.
00:43:02Mais parfois, vous avez certainement rendu beaucoup de garçons heureux, donc je crois
00:43:08qu'il ne faut vraiment pas vous sentir coupable.
00:43:11Oui, il y a eu beaucoup de garçons coupables.
00:43:13Pardon, excusez-moi, au moins j'ai été franche, c'est-à-dire, comme vous dites, comme j'ai
00:43:16rien promis, déjà, ils ne se sentaient pas, enfin, ils ne se sentaient pas que derrière
00:43:21il y avait un jouet, comme ils étaient prêts que pour un jeu ou quoi que ce soit, puisque
00:43:24je leur disais, voilà, il n'y aura que ça, et c'est tout, pour un bâtiment.
00:43:27Donc, au moins, il n'y avait pas d'attente, mais il n'y avait pas de souffrance de leur
00:43:31part, parce qu'ils savaient quand même où ils allaient, donc, c'est assez important.
00:43:35C'est assez important pour moi, oui.
00:43:38Eh bien, écoutez, merci de votre témoignage, parce que c'est vrai, on oublie aussi que
00:43:44pour toutes ces jeunes filles qui arrivent au moment de la puberté, avec ce qu'elles
00:43:49ont subi, ça crée aussi un paradoxe difficile.
00:43:54Et vous aviez raison, Brigitte, quand vous dites que finalement, on arrive à la sexualité
00:43:58avec déjà toute une histoire, parfois des traumatismes, des crânes, des attentes, donc
00:44:04ce n'est pas étonnant que des fois, ça ne se passe pas forcément comme on peut l'espérer,
00:44:09donc il faut renouveler, faire d'autres rencontres pour trouver chaussures à saupieds.
00:44:14Eh oui, c'est tout un chemin, et il ne faut pas hésiter.
00:44:18Moi, j'ai quand même toujours tendance à dire qu'il vaut mieux y aller, même si on
00:44:23se trompe un peu, parce que sinon, on risque de rester sur le bord de la route très très
00:44:28longtemps.
00:44:29Merci Sandra, en tout cas, de votre témoignage.
00:44:31On continue à en parler après les infos 0826-300-300.
00:44:34Peut-être une petite devinette, Stéphane Cagé ? Pourquoi vaut-il mieux être cocu
00:44:39que veuf ? C'est la réponse après les infos.
00:44:48Avez-vous un cœur ? Ou ajoutez un commentaire, ou même, posez une question, le répondeur
00:44:52de l'émission est là pour vous.
00:44:53Appelez-nous au 0826-300-300.
00:45:05Stéphane Clergé est avec nous à l'occasion de la sortie de son livre « Ne plus souffrir
00:45:10en amour » aux éditions de la Musardine, et ce n'est pas tout à fait de ça dont
00:45:16on parle, quoique, on ne l'a peut-être pas assez dit depuis le début de l'émission,
00:45:21mais l'adolescence est une période qui fait souffrir, on est un peu perturbé, on n'est
00:45:28plus l'enfant de ses parents, on veut devenir un adulte et en même temps, on est encore
00:45:34un peu inquiet de tout ce qui se passe, d'abord dans son corps déjà, et puis d'aller vers
00:45:41les autres, c'est toute une aventure.
00:45:44Oui, et puis on a été aimé, dans le meilleur des cas évidemment, de manière souvent un
00:45:49peu inconditionnelle, en tout cas jamais autant qu'aujourd'hui, les parents n'ont rien, aussi
00:45:53présents, aimants, et évidemment après, dans la rencontre amoureuse, si on s'attend
00:45:59à être aimé de la même façon, et c'est parfois le cas quand on est adolescent, on
00:46:04tombe de haut, parce que l'autre ne va pas nous aimer autant, et donc on se dit « quoi,
00:46:09ma mère m'adore et tout, et pourquoi ? »
00:46:11« Je suis génial, formidable, et là tu me critiques ? »
00:46:15Voilà, et on n'accepte plus ça, donc il faut un peu apprendre à rabaisser son caquet
00:46:20à l'adolescence pour pouvoir finalement rencontrer l'amour, et aussi, on le disait
00:46:26tout à l'heure, accepter aussi de s'occuper de l'autre, et ce qui fait souffrir aussi
00:46:33en amour aujourd'hui, c'est finalement un peu la crainte aussi de se livrer, la crainte
00:46:41de s'engager, la crainte de perdre sa liberté, et puis les angoisses aussi liées, on parlait
00:46:49des maladies sexuellement transmissibles qui peuvent être un vrai obstacle, donc là
00:46:53c'est une autre forme de mal d'aimer, c'est les mots liés au virus ou aux bactéries,
00:46:59ça peut aussi angoisser, bref, la rencontre amoureuse peut être chargée d'inquiétudes,
00:47:06et tout ça, ça génère une souffrance en amour, parce que c'est un obstacle à la
00:47:10rencontre amoureuse, dans les souffrances d'amour, il y a aussi évidemment le fait
00:47:14de ne pas rencontrer l'autre, de ne pas rencontrer l'âme sœur, parce que cet idéal amoureux
00:47:19il existe encore aujourd'hui à l'adolescence, la personne qui nous rendra heureux, donc
00:47:26il y a un idéal, et c'est un idéal, par définition, c'est difficile à atteindre.
00:47:31Oui, ça n'existe pas évidemment. Alors la petite devinette, pourquoi vaut-il mieux
00:47:36être cocu que veuf ? Veuf, c'est fini, il n'y a plus d'espoir, cocu...
00:47:42Oui, il y a ça déjà, et puis il y a moins de formalité, parce que quand vous êtes veuf,
00:47:47il y a beaucoup de formalité, cocu, il n'y a pas grand-chose à faire.
00:47:53On continue avec Muriel, bonjour Muriel.
00:47:56Bonjour Brigitte, bonjour Stéphane Cargé, alors moi j'appelle parce que j'ai deux enfants,
00:48:04garçon et fille, 23 et 20 ans, alors le garçon très introverti et ma fille très extravertie,
00:48:13en fait ma fille racontait beaucoup, elle n'avait pas trop de craintes au contraire,
00:48:17ce qui me faisait un petit peu peur, et mon fils très introverti, donc il ne me donnait rien,
00:48:24pas d'inquiétude, alors leur seul souci, c'est plus parce que dans leur environnement proche,
00:48:31ils ont rencontré ça, c'est de tomber enceinte, enfin ma fille c'était de tomber enceinte,
00:48:38et mon fils aussi d'être père parce que dans leur environnement proche,
00:48:42il y a eu ce type de situation, et du coup ça ils l'ont verbalisé.
00:48:49D'accord, donc ils ont vu un de leurs camarades qui s'est retrouvé par an trop jeune.
00:48:56Très jeune oui, c'est ça, donc la première inquiétude ça a été ça, et le fait qu'ils ne
00:49:01m'ont pas trop... Alors ça c'est vrai qu'on ne l'a pas dit, mais chez les ados aussi,
00:49:05il y a beaucoup de mimétisme, ce qu'on voit autour de soi, on croit que ça va nous arriver.
00:49:12Alors c'est vrai que cette crainte là, c'est intéressant que vous la signalez,
00:49:15parce que c'était une crainte des jeunes d'avant, et là c'est vrai qu'il y a eu des
00:49:20moyens contraceptifs, cette peur est moins présente, même s'il y a beaucoup de jeunes
00:49:25filles qui veulent avoir des enfants tôt maintenant. Et puis il y a un rejet de la
00:49:30pilule aussi. Il y a un rejet de la pilule, effectivement, donc c'est vrai que c'est un
00:49:34risque finalement qu'il va falloir reprendre en considération. C'est ça, et au départ c'est vrai
00:49:40que ma fille le verbalisait en disant que ça n'arrivait qu'aux autres, finalement en prenant
00:49:47les précautions, et tu leur as dit non pas du tout, tu peux prendre la pilule et avoir un
00:49:53incident aussi. Aujourd'hui il n'y a pas de garantie non plus, et du coup ça nous a amené à parler...
00:49:59Quand même, quand même, la pilule est très sûre qu'il y a un contraceptif.
00:50:04Oui, peut-être une sécurité.
00:50:04Non, non, mais elle est très très sûre.
00:50:06Si elle est prise régulièrement.
00:50:07Si elle est bien prise, je crois que c'est 98% de sécurité. Donc en général, c'est plus parce
00:50:17qu'il y a eu des oublis de pilule que... Mais il ne faut pas oublier qu'à ces âges-là,
00:50:24elles sont terriblement fertiles les filles aussi.
00:50:26C'est ça, oui. Et alors du coup, je me pose la question justement par rapport à ce que l'on peut
00:50:32échanger là, le fait qu'ils ne soient pas venus vers moi pour échanger leurs craintes. En fait,
00:50:41ils ont échangé tous les deux, je pense que... Alors moi, j'ai été agressée aussi jeune,
00:50:44donc je pense que je... Parmi mes petits sons aussi, j'avais tellement peur, je voulais certainement
00:50:50les surprotéger. Surtout, ça me faisait peur de voir ma fille très extravertie, elle a été formée
00:50:57très tôt. Voilà. Donc je pense que moi, j'ai communiqué aussi une telle angoisse et je voulais
00:51:04les surprotéger que finalement, ils ne sont pas venus vers moi.
00:51:07Peut-être qu'ils ont eu peur, si vous racontez un petit peu leur bêtise, entre guillemets,
00:51:14bien sûr, ils ont peut-être eu peur que ça vous inquiète, justement.
00:51:18En fait, c'est vous qui étiez surprotégée par eux.
00:51:22Oui, c'est vrai. C'est vrai. C'est vrai, c'est vrai. Oui, complètement.
00:51:28Oui, parce que vous racontez leur petite flirte ou leurs petites mêmes aventures,
00:51:35vous auriez peut-être eu... ça vous aurait peut-être inquiété. Donc ils se sont dit
00:51:39on ne va pas en parler à maman, comme ça, elle ne sait rien et elle ne s'inquiète pas.
00:51:43Elle n'a pas à être inquiète. Oui, oui, tout à fait, oui.
00:51:46C'est possible. Enfin, c'est eux qui pourront vous le dire plus tard, peut-être.
00:51:50Oui, je pense, oui. Bon, finalement, je pense qu'ils n'allont pas souffert.
00:51:55Mon fils a rencontré tardivement son premier amour. Il s'est révélé. J'ai découvert
00:52:03mon fils très heureux, très épanoui. Par contre, la descente après a été très rude
00:52:09quand il y a eu séparation. Et bon, ça fait partie de la vie aussi.
00:52:13Mais pourquoi dites-vous tardivement ? Il a 20 ans ?
00:52:1523 ans.
00:52:1623 ans ?
00:52:1723. Voilà, il a rencontré son amour, son grand amour à 18, 19 ans.
00:52:23Ben, c'est pas tard.
00:52:24Voilà. Non, non, non, non, non, non, non, c'est pas tard. C'est vrai.
00:52:27Vous savez, pour l'instant, le premier rapport sexuel chez les garçons, c'est toujours 17 ans.
00:52:34Donc, rencontrer son premier amour à 18 ans, c'est relativement normal.
00:52:39Oui, oui, enfin, il y a plein d'années.
00:52:41Oui, enfin, qu'il nous a présenté. Après, bon, peut-être qu'il a dû avoir...
00:52:44En plus, oui.
00:52:45Oui, voilà. C'est dans ce sens-là que je dis.
00:52:49Mais contrairement à ce qu'on pourrait croire, les garçons introvertis,
00:52:53ils ont beaucoup de succès auprès des filles parce que, justement,
00:52:56ils sont... On les sent sensibles, on les sent capables d'écouter.
00:53:01Enfin, c'est vrai que c'est pas des grands dragueurs,
00:53:05mais souvent, les filles vont aller vers eux.
00:53:07Donc, c'est pas un handicap, je pense.
00:53:10Enfin, sauf s'il est terriblement timide, maladroit, très moche.
00:53:15Très moche, oui.
00:53:17Bon, ma maman, elle va pas vous dire ça, si c'est vrai.
00:53:20Là, c'est pas trop objectif.
00:53:22Mais je vois... C'est vrai que par rapport à ma fille, qui est très extravertie,
00:53:26et du coup, elle fait un peu peur.
00:53:28C'est vrai parce qu'elle est cache, elle est...
00:53:30Et du coup, je crois qu'elle fait un peu peur.
00:53:33Elle, elle n'a pas encore trouvé son amoureux ?
00:53:37Non, non. Alors, elle en a eu plein, mais compliqué, c'est compliqué.
00:53:41Parce qu'elle met la barre trop haute, maintenant.
00:53:43Et puis, elle a beaucoup d'exigences.
00:53:45Et puis, voilà.
00:53:45C'est vraiment les filles, aujourd'hui.
00:53:48Mais oui, c'est fou.
00:53:49Oui, oui, il y a une inversion.
00:53:51Elle veut être très indépendante, mais complètement.
00:53:53Et en même temps, les garçons, et ça, c'est moi qui ai un peu d'expérience,
00:53:56je suis étonné.
00:53:57C'est-à-dire que les garçons, maintenant, oui, la beauté, ça se mange pas en salade.
00:54:03Ils s'intéressent à d'autres qualités plus intellectuelles.
00:54:05Par rapport à mon époque, où c'était quand même le critère numéro un, le physique.
00:54:09Là, les garçons, ils vont vers d'autres qualités.
00:54:11Parce qu'ils veulent s'engager, maintenant.
00:54:13Et donc, qu'est-ce qu'ils veulent ?
00:54:15Ils veulent une partenaire en qui ils peuvent avoir confiance.
00:54:17Ils veulent pas une fille qui va partout.
00:54:20Oui, mais c'est incroyable, ces évolutions.
00:54:22Et les filles qui, effectivement, deviennent de plus en plus exigeantes.
00:54:26Alors, elles, elles veulent tout.
00:54:27Elles veulent un beau mec qui assure, enfin, impossible, oui.
00:54:32Un homme impossible, oui.
00:54:34Et alors, c'est terrible parce que, alors c'est peut-être moins vrai sur les 20 ans,
00:54:38sur les 18-20 ans, mais sur les 30-35 ans, il paraît qu'elles sont insupportables.
00:54:43Elles peuvent pas trouver, tellement elles mettent des paramètres.
00:54:47C'est trop dur, oui.
00:54:49C'est terrible parce que ça génère de la solitude, donc.
00:54:52Oui, parce que finalement...
00:54:54La satisfaction, et donc, elles souffrent en amour.
00:54:57Et on cherche pas quelqu'un à base de paramètres.
00:55:00On laisse faire les rencontres, il me semble.
00:55:04C'est peut-être un conseil qu'on peut donner.
00:55:06Écoutez, merci Muriel, en tout cas, de votre témoignage.
00:55:10Comme quoi, encore une fois, un garçon un peu introverti et une fille qui est extravertie.
00:55:17Tout s'inverse.
00:55:19Bon, allez, on fait une petite pause et puis on se retrouve dans un instant avec Jean,
00:55:24je crois, qui va nous parler de son adolescence, justement.
00:55:27Sud Radio.
00:55:28Parlons vrai.
00:55:3014h16h, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:55:35Toujours en compagnie de Stéphane Clerget, pédopsychiatre,
00:55:38qui reçoit évidemment beaucoup d'adolescents et qui nous dit à quel point les adolescents d'aujourd'hui
00:55:44ont du mal à aller vers les autres.
00:55:48Mais Jean qui est avec nous, semble-t-il, c'était peut-être aussi déjà le cas.
00:55:53Bonjour Jean.
00:55:54Bonjour Brigitte.
00:55:56Oui, c'est le cas, j'ai 60 ans aujourd'hui.
00:55:59Mais quand j'étais adolescent, j'avais beaucoup de mal à aller vers les filles.
00:56:03Pourtant, j'organisais beaucoup de trucs, je voyais énormément de gens,
00:56:06j'organisais des soirées, je faisais...
00:56:10je racontais beaucoup de blagues, tout ça, je faisais rire beaucoup de gens, mais...
00:56:14j'avais beaucoup de mal, enfin, j'arrivais même pas à draguer les filles, quoi.
00:56:19Je sais pas si elles étaient intéressées par moi ou pas,
00:56:21elles étaient plutôt intéressées par moi comme bon copain, mais plus...
00:56:26Oui, ça c'est l'écueil dans lequel il faut pas tomber en tant que garçon,
00:56:32parce qu'on les fait rire, on les fait... du coup, on devient un bon copain,
00:56:36et puis c'est plus le futur amoureux.
00:56:41Ah ben, c'est sûr, je suis d'accord avec vous, c'est toujours mes copains qui...
00:56:45qui arrivent à sortir avec les filles, qui m'intéressent, mais jamais moi.
00:56:49Oui, oui, mais bon...
00:56:51On connaît pas la recette, et puis en même temps, les émotions qu'on a à l'intérieur,
00:56:54quand vous avez le cœur qui bat à 200 à l'heure,
00:56:57vous avez plus de force dans les bras, dans les jambes,
00:56:59vous êtes épuisé psychologiquement et physiquement par le stress,
00:57:05vous savez pas comment faire, ou vous ouvrez la bouche,
00:57:07vous racontez des honneries qui vous grillent directement, c'est pas simple.
00:57:12Mais merci de ce témoignage, parce que finalement, ça montre que
00:57:16c'est pas nouveau, cette peur au moment de l'adolescence, Stéphane Clerget.
00:57:21Oui, oui, c'est vrai que si on se remémorait tous notre adolescence,
00:57:27on se rappellerait combien ça a pu être compliqué,
00:57:32même simplement déjà de dire ses sentiments,
00:57:35et effectivement, de trouver quelqu'un qui nous aime suffisamment.
00:57:43Ça, c'est effectivement aussi le propre de l'adolescence,
00:57:46le manque d'expérience, et puis parfois aussi le manque de stratégie,
00:57:50c'est-à-dire qu'on sait pas très bien ce que l'autre attend,
00:57:53la fille ou le garçon, comment lui plaire.
00:57:57Il y a des gens qui ont un vrai savoir-faire,
00:58:01et d'autres qui, là-dessus, sont moins savants.
00:58:05Oui, et puis repérer les signaux qui laissent la pensée complète à une femme,
00:58:10c'est vrai que c'est pas si évident que ça.
00:58:14Alors, il y a une catégorie d'ados qui vont y aller au bluff,
00:58:19et puis de temps en temps, ça marche.
00:58:22Mais sinon, Jean, vous étiez très timide, j'imagine,
00:58:25donc vous aviez peur aussi de vous faire jeter, comme on dit ?
00:58:30Oui, comme vous dites, exactement.
00:58:32Dans les phrases que vous avez évoquées avant,
00:58:36il est sûr que j'avais des amis à côté de moi qui avaient rien à voir avec moi.
00:58:40Moi, je suis un grand gars barraqué, une jolie gueule et tout,
00:58:43les autres, ils étaient petits, moches, ils avaient pas fait d'études, de rien du tout,
00:58:47et ils se tapaient toutes les nanas qui voulaient des plus belles,
00:58:50et moi, rien du tout.
00:58:52Mais est-ce qu'ils avaient compris qu'en étant auprès de vous,
00:58:54comme vous vous plaisiez par vos histoires,
00:58:58et que les filles étaient vos copines,
00:59:00ils avaient compris, il suffisait d'aller piocher autour de vous ?
00:59:05J'en sais rien du tout.
00:59:07Aujourd'hui, j'ai 60 ans, donc on va dire qu'il y a 45 ans de ça,
00:59:11aujourd'hui, je suis toujours extrêmement stressé, ça n'a pas changé,
00:59:14c'est toujours pareil dans la même situation.
00:59:18Et tiens, justement, puisque dans votre livre, Stéphane Clerget,
00:59:21vous parlez justement des blessures affectives,
00:59:23peut-être que dans votre enfance,
00:59:26on ne vous a pas assez donné confiance en vous, en votre virilité ?
00:59:31Pas du tout, oui.
00:59:33On ne m'a donné aucune confiance en moi quand j'étais jeune.
00:59:37Je suis issu d'une famille extrêmement pauvre,
00:59:39avec des parents catholiques, traditionnalistes, à l'ancienne,
00:59:45pour eux, il n'y avait que la religion qui comptait,
00:59:47le paradis, l'enfer, enfin tous ces trucs-là.
00:59:50Le reste, la valeur humaine sur Terre n'était pas très importante.
00:59:54Le slogan qui revenait tout le temps, c'est
00:59:56« Heureux les derniers sur Terre qui seront les premiers au paradis »,
00:59:58alors avec ça, vous faites quoi ?
01:00:01On ne pouvait pas avancer, et puis c'est compliqué,
01:00:04et puis se débarrasser de ça, malgré que j'ai fait des psychothérapies,
01:00:06j'ai fait plein de trucs,
01:00:08c'est dur de s'en... je n'arrive pas à m'en écarter,
01:00:10donc j'ai une vie qui soit professionnelle ou affective
01:00:13qui est très moyenne, quoi.
01:00:15Malgré que j'ai fait des grandes études, tout ça,
01:00:17pas quand j'étais jeune, mais je les ai faites plus tard,
01:00:19et je suis toujours dans un schéma toujours un peu le même, quoi.
01:00:24Peut-être que vous avez aussi une mère un peu castratrice,
01:00:27comme on dit, qui n'a pas été suffisamment aimante,
01:00:31donc vous avez un peu peur,
01:00:33vous avez peut-être un peu peur des femmes
01:00:35qui ne seraient pas aimantes,
01:00:38mais tout ça, ça peut quand même tout doucement se réparer,
01:00:42Jean, c'est compliqué,
01:00:44mais ça peut quand même se réparer, non, Stéphane Clerget ?
01:00:47Oui, bien sûr, c'est jamais trop tard.
01:00:49Là, ce qu'on entend quand même,
01:00:51c'est le manque de confiance en soi,
01:00:55mais c'est vrai que j'allais presque dire
01:00:57à 60 ans, on n'a plus grand-chose à perdre,
01:00:59donc on peut s'autoriser à se déclarer,
01:01:01c'est-à-dire qu'apparemment,
01:01:03vos copains étaient plus...
01:01:05allaient plus de l'avant,
01:01:07c'est vrai qu'on entend des histoires de dragueurs,
01:01:09pour nous dire, moi j'essaie
01:01:1120 fois, 100 fois, et puis...
01:01:13Ça marche une fois sur 10,
01:01:15mais pareil, les statistiques sont là.
01:01:17C'est vraiment le côté d'oser aller de l'avant,
01:01:19se montrer convaincant,
01:01:21c'est presque jouer un rôle.
01:01:23Mes copains, ça marchait bien mieux
01:01:25qu'une fois sur 10,
01:01:27ça marchait presque à chaque fois.
01:01:29Oui, mais les statistiques sont là,
01:01:31pour un dragueur,
01:01:33mais c'est pas tout à fait la même chose,
01:01:35c'est-à-dire qu'un mec
01:01:37qui va dans la rue draguer,
01:01:39n'importe comment, enfin n'importe comment non,
01:01:41mais draguer n'importe qui plutôt,
01:01:43si l'on drague 10,
01:01:45sur les 10,
01:01:47il y en aura une qui acceptera.
01:01:49C'est en ça.
01:01:51Moi, tous mes copains et tout ça,
01:01:53il n'y avait pas d'abattage,
01:01:55c'était notre bande d'amis.
01:01:57Oui, bien sûr.
01:01:59Cela dit, c'est aussi une époque,
01:02:01puisque c'est la fin des années 70,
01:02:03c'est aussi une époque où il y a eu
01:02:05une libération sexuelle
01:02:07assez spectaculaire.
01:02:09Ça n'a pas duré longtemps, mais c'est une époque
01:02:11où quand même les filles
01:02:13couchaient très facilement.
01:02:15Pour les garçons, c'était quand même
01:02:17une époque dorée.
01:02:19Ce n'est plus tout à fait le cas.
01:02:21Je ne dirais pas ça par rapport à moi.
01:02:23Moi, je suis né à 63, donc je suis
01:02:25un tout petit peu plus jeune que vous.
01:02:27Je dirais que les gens un peu plus âgés que moi,
01:02:29comme vous,
01:02:31ils ont vécu ça. Mais moi, ça, c'était déjà
01:02:33presque fini.
01:02:35J'étais à la campagne.
01:02:37Aucun de mes copains, ni moi,
01:02:39on n'a vécu ça. Personne.
01:02:41Oui, bien sûr. Et puis à la campagne,
01:02:43c'était plus compliqué aussi.
01:02:45Il y avait le sida aussi
01:02:47qui est arrivé.
01:02:49Oui, c'est vrai. J'avais 84.
01:02:51Juste avant,
01:02:53je vais dire 79, j'avais 16 ans.
01:02:55À 16 ans,
01:02:57il n'y avait encore pas grand monde qui avait fait l'amour
01:02:59avec d'autres personnes, si vous voulez.
01:03:01À la campagne, c'est vrai.
01:03:03Mais c'est quand même des années.
01:03:05Quoi qu'on en dise,
01:03:07entre 70,
01:03:0975 et 80,
01:03:11ça a été quand même 5 années
01:03:13particulières.
01:03:15Plus dans les grandes villes.
01:03:17Mais ça a quand même été
01:03:19une période un petit peu
01:03:21entre parenthèses, si je puis dire.
01:03:23C'est vrai que ceux qui avaient 5 à 10 ans
01:03:25de plus que moi, je suis d'accord avec vous.
01:03:27Ceux-là, ils sont éclatés.
01:03:29C'est-à-dire votre génération à vous.
01:03:31Il n'y a pas de problème. Même à la campagne.
01:03:33Oui, mais pas tous non plus.
01:03:35Il ne faut pas croire.
01:03:37Mais c'est l'après.
01:03:39La pilule était là et il n'y avait pas encore
01:03:41le sida.
01:03:43Donc il y a eu une ouverture très courte.
01:03:45Mais il y a eu une ouverture, en effet.
01:03:47Mais aujourd'hui, vous êtes encore
01:03:49bel homme à 60 ans. Est-ce que vous
01:03:51avez des rencontres ?
01:03:53Je ne suis pas célibataire.
01:03:55Je vous l'ai témoigné
01:03:57dans une émission où je témoigne.
01:03:59Je vous raconte la vérité de ce que j'ai vécu.
01:04:01Je ne suis pas célibataire aujourd'hui.
01:04:03Après 32 ans,
01:04:05je suis avec quelqu'un.
01:04:07Tout va bien alors.
01:04:09Ça rassure.
01:04:11Je pense que si
01:04:13toute ma vie, j'avais décidé
01:04:15avec lesquelles personnes
01:04:17je voudrais sortir et faire ma vie,
01:04:19ce ne serait peut-être pas avec les personnes avec qui j'ai été.
01:04:21Vous voyez ce que je veux dire ?
01:04:23À cause de mon manque d'assurance
01:04:25et surtout oser.
01:04:27Ce qui est intéressant, c'est ce regret
01:04:29de ne pas avoir assez profité de son adolescence.
01:04:31Oui, c'est ça.
01:04:33Vous m'avez dit que j'étais célibataire
01:04:35quand j'avais 30 ans, pendant 5 ans.
01:04:37Il ne faut pas avoir de regrets.
01:04:39Ce n'est pas bien.
01:04:41Il ne sert à rien les regrets.
01:04:43Maintenant, j'ai plus de regrets,
01:04:45mais j'en ai eu avant, c'est sûr.
01:04:47C'est bien pour les plus jeunes qui vous écoutent
01:04:49de ne pas
01:04:51en profiter un peu de leur adolescence.
01:04:53Oser.
01:04:55C'est ça que vous leur dites.
01:04:57Merci Jean en tout cas.
01:04:59Le sexe au conseil,
01:05:01en quoi le sexe serait sale ?
01:05:03C'est notre sexe au conseil
01:05:05dans un instant.
01:05:23Stéphane Clerget,
01:05:25en quoi le sexe serait sale ?
01:05:27On entend encore ça aujourd'hui,
01:05:29même si on l'entend moins.
01:05:31La traduction du mot garde elle-même
01:05:33l'empreinte de cette image.
01:05:35Masturber, ça vient de l'association
01:05:37de deux mots latins, manus, main
01:05:39et stuprare, souiller, salir.
01:05:41On voit déjà
01:05:43comment
01:05:45le terme masturbation
01:05:47indique beaucoup de choses.
01:05:49Ça donne aussi le mot stupre,
01:05:51un terme assez négatif.
01:05:55Alors, je m'amuse
01:05:57un peu en disant ça, mais pourquoi serrer
01:05:59la main d'un étranger, ça serait moins sale
01:06:01que de toucher son propre sexe ?
01:06:03On peut quand même se poser la question,
01:06:05surtout après le Covid.
01:06:07On pourrait dire
01:06:09juste un peu de bon sens, ça aurait raison
01:06:11de cette croyance stupide
01:06:13qui fait le malheur de bien des solitaires
01:06:15s'étant adonnés à cet auto-érotisme
01:06:17stimulant. Bref,
01:06:19bon,
01:06:21la masturbation, on le sait aujourd'hui,
01:06:23ça rend pas sourd, ça rend pas fou,
01:06:25ça rend pas épileptique.
01:06:27Les jeunes filles ne vont pas perdre
01:06:29leur virginité en se masturbant,
01:06:31ça réduit pas la taille du pénis
01:06:33ou du clitoris,
01:06:35comme ça ne diminue pas la sensibilité,
01:06:37parce qu'on entendait ça aussi.
01:06:39Alors, bon,
01:06:41quant aux hommes, ils vont pas devenir stériles,
01:06:43parce qu'ils éjaculent beaucoup, enfin bref.
01:06:45Mais ce qu'il faut bien comprendre,
01:06:47c'est que quand même,
01:06:49il y a une sorte,
01:06:51alors est-ce que ça vient,
01:06:53là je pose la question au pédopsychiatre,
01:06:55est-ce que ça vient du fait que quand un enfant
01:06:57se touche, trop souvent, le parent
01:06:59va lui dire d'arrêter,
01:07:01va y avoir un terme un peu
01:07:03un peu trop fort,
01:07:05un peu...
01:07:07Je pense que c'est pour le coup vraiment sociologique,
01:07:09c'est-à-dire qu'il y a eu
01:07:11tout un discours,
01:07:13parce que ça allait loin au XIXe siècle,
01:07:15les médecins pensaient sérieusement
01:07:17que la masturbation...
01:07:19On attachait même, je crois, les mains des petits garçons...
01:07:21On pensait vraiment que ça entraînait
01:07:23des maladies graves,
01:07:25que ça favorisait l'alcoolisme...
01:07:27Le fameux docteur Tissot qui a écrit un livre sur...
01:07:29Dégénérescence mentale...
01:07:31Tout ça, ça s'est mis en place
01:07:33à la fin du XVIIIe siècle,
01:07:35la médecine hygiénique, alors qu'avant,
01:07:37on était paradoxalement
01:07:39un peu plus tolérants.
01:07:41Et finalement, c'était coupable,
01:07:43la sexualité était de toute façon coupable,
01:07:45mais tout était coupable.
01:07:47De faire l'amour avec sa femme
01:07:49sans faire le missionnaire, c'était coupable.
01:07:51La sodomie, tout était coupable.
01:07:53Donc tout était mis un peu dans le même sac.
01:07:55Mais c'est vrai qu'à partir du début du XIXe,
01:07:57la fin du XVIIIe,
01:07:59il y a eu des choses plus coupables que d'autres.
01:08:01Et notamment la masturbation,
01:08:03il ne fallait pas que...
01:08:05On considérait que c'était une perte d'énergie.
01:08:07Et ça, ça vient des Romains aussi.
01:08:09C'est-à-dire qu'il ne fallait pas perdre l'énergie,
01:08:11parce que pour longtemps, les grands sportifs,
01:08:13jusqu'à il y a 30 ans, on leur interdisait de se masturber
01:08:15avant une épreuve sportive, parce qu'on perdait
01:08:17de l'énergie inutilement.
01:08:19Donc c'est des vieilles théories religieuses.
01:08:23Alors je ne sais pas si ça concerne toutes les religions,
01:08:25mais en tout cas en Occident,
01:08:27les religions monothéistes étaient toutes associées
01:08:29à cette idée-là.
01:08:31En même temps, avant
01:08:33un match
01:08:35où il faut être combatif,
01:08:37ou un sport combatif,
01:08:39c'est vrai qu'avoir fait l'amour,
01:08:41ça rend peut-être moins combatif.
01:08:43C'est sûr que ça rend moins combatif.
01:08:45Mais par contre, c'est un bon moyen de lutter contre le stress,
01:08:47à l'inverse.
01:08:49Si on est handicapé par le stress,
01:08:51avant un examen, oui.
01:08:53Et de bien dormir, puisque ça aide à dormir, évidemment.
01:08:55Il n'y a aucune raison de ne pas
01:08:57abuser de la masturbation.
01:08:59Bonjour Sacha.
01:09:01Bonjour.
01:09:03Merci d'être avec nous, Sacha.
01:09:05Vous voulez réagir, justement,
01:09:07sur...
01:09:09Vous vous occupez d'une association
01:09:11sur les violences sexuelles, c'est bien ça ?
01:09:13C'est ça. Je m'occupe d'une association.
01:09:15C'est Méa Padelou, en fait.
01:09:17C'est une association qui a été créée
01:09:19véritablement
01:09:21pour adultes et enfants
01:09:23ayant vécu ou vivant
01:09:25des agressions sexuelles,
01:09:27des violences sexuelles.
01:09:29D'accord.
01:09:31Qui peut vous appeler des personnes victimes ?
01:09:33Oui, totalement.
01:09:35Des personnes victimes.
01:09:37On a fait des conférences
01:09:39et on crée
01:09:41des groupes de parole
01:09:43et des sorties
01:09:45en l'espace naturel
01:09:47pour aider les gens
01:09:49à parler de leur histoire.
01:09:51En fait, moi je suis une ancienne
01:09:53accompagnatrice sur Sentier.
01:09:55Et puis je me suis rendue compte
01:09:57au fil des années que
01:09:59les gens avaient des facilités
01:10:01à me parler sur les parcours.
01:10:03Et ayant vécu
01:10:05ce genre de choses,
01:10:07je me suis décidée à
01:10:09créer cette association pour
01:10:11aider les personnes.
01:10:13On sait quand même bien
01:10:15maintenant que
01:10:17de mettre des mots sur nos mots,
01:10:19MAUX,
01:10:21ça aide à
01:10:23avancer.
01:10:25Laisser les gens
01:10:27prendre la parole,
01:10:29ça ne peut que leur faire du bien.
01:10:31Oui, à tous les niveaux en fait.
01:10:33Déjà de savoir qu'ils ne sont pas
01:10:35seuls. Les groupes de parole, c'est très intéressant.
01:10:37On se rend
01:10:39véritablement compte que nous ne sommes
01:10:41pas seuls, que d'autres personnes
01:10:43ont vécu des choses similaires.
01:10:45Et du coup,
01:10:47on se rend compte qu'on est normal.
01:10:49Bien sûr.
01:10:51Mais il y a le travail sur le corps aussi
01:10:53qui est important,
01:10:55de retrouver confiance
01:10:57dans son corps, dans ses ressentis
01:10:59aussi, j'imagine.
01:11:01Totalement. En fait, c'est très intéressant.
01:11:03Je vous écoutais sur le fait que
01:11:05la sexualité peut paraître sale.
01:11:07Même l'organe,
01:11:09les organes génitaux peuvent paraître
01:11:11sales.
01:11:13Je trouve ça très intéressant.
01:11:15Ça, c'est vraiment des choses
01:11:17qui sont laissées de côté, alors que
01:11:19c'est
01:11:21le béabas, c'est notre corps.
01:11:23Et on a beaucoup de temps
01:11:25à...
01:11:27Notamment chez les jeunes filles,
01:11:29je crois qu'on n'en parle pas
01:11:31encore assez,
01:11:33des odeurs
01:11:35du vagin.
01:11:37C'est quelque chose qui, pour
01:11:39certaines jeunes filles, ça peut être
01:11:41terriblement angoissant.
01:11:43Pourquoi certaines jeunes filles, par exemple, ne supportent
01:11:45pas les rapports bucogénitaux ?
01:11:47C'est à cause de ça.
01:11:49Alors,
01:11:51moi,
01:11:53à l'heure actuelle, j'ai 59 ans.
01:11:55Je vois
01:11:57qu'aujourd'hui, quand même, on en parle
01:11:59beaucoup plus facilement.
01:12:01Je vois qu'il y a quand même des expositions,
01:12:03même sur la vulve de la femme.
01:12:05C'est des choses qui se font.
01:12:09Peut-être qu'on a la chance
01:12:11d'être dans un endroit
01:12:13reculé, par chez moi, mais
01:12:15là, il y a des
01:12:17choses qui sont en train de se
01:12:19mettre en place avec des
01:12:21jeunes femmes, des femmes plus âgées.
01:12:23C'est des collectifs
01:12:25qui se mettent en place pour parler
01:12:27de la femme, de la sexualité,
01:12:29de la beauté
01:12:31féminine.
01:12:33Tout ça, ça ne parle pas
01:12:35des odeurs.
01:12:37Il y a des jeunes garçons
01:12:39qui sont très inquiets,
01:12:41parce qu'ils ont des écoulements
01:12:43lorsqu'ils sont très excités.
01:12:45Ils ne savent pas si c'est du sperme.
01:12:47Tout ça, finalement, c'est des
01:12:49sujets qui ne sont pratiquement jamais abordés.
01:12:51Justement,
01:12:53au sein d'un collectif,
01:12:55ici, qui s'est
01:12:57créé sur Montbelle,
01:12:59en mariage,
01:13:01il y a ce qu'on appelle
01:13:03la Tente Rouge
01:13:05et la Tente Noire.
01:13:07La Tente Noire
01:13:09sera un lieu, d'ailleurs, on va l'appeler autrement
01:13:11parce que, moi, je l'ai dit, ce n'est pas possible,
01:13:13mais ce sera
01:13:15un lieu où les gens
01:13:17vont pouvoir venir
01:13:19et parler de la violence
01:13:21qu'ils vivent.
01:13:23La Tente Blanche
01:13:25sera véritablement un lieu où,
01:13:27justement, on est là pour
01:13:29écouter les questions,
01:13:31accueillir
01:13:33les demandes des personnes,
01:13:35surtout ce qui est
01:13:37des parties génitales.
01:13:39Pourquoi
01:13:41il y en a
01:13:43qui ont des érections
01:13:45rapidement ? Pourquoi il y en a
01:13:47qui ont, tout jeune, des problèmes d'érection ?
01:13:49Pourquoi, effectivement,
01:13:51il y en a qui ont des écoulements ?
01:13:53Pourquoi, moi, je me sens
01:13:55rigide ? Pourquoi, moi ?
01:13:57En fait, on va accueillir
01:13:59les personnes
01:14:01et répondre à leurs questions.
01:14:03C'est vrai que les odeurs, c'est quelque
01:14:05chose d'intéressant parce qu'il y a
01:14:07des gens qui sont hypersensibles aux odeurs.
01:14:09Les hypersensibles, souvent, ils ont une
01:14:11hypersensorialité. Les hypersensibles,
01:14:13hyper amoureux, sont sensibles
01:14:15aux odeurs. Et quand les odeurs
01:14:17sont désagréables, ça peut être
01:14:19effectivement un obstacle. Et c'est pas
01:14:21forcément quelque chose qu'on ose dire. On n'ose pas
01:14:23dire, j'aime pas trop ton odeur.
01:14:25Ou les gens ne se préoccupent
01:14:27pas forcément de leur odeur avant de faire l'amour.
01:14:29Alors que c'est important. Il faut dire
01:14:31aux ados, il vaut mieux se laver avant de faire l'amour,
01:14:33pas uniquement après.
01:14:35Et puis, il y a d'autres profils.
01:14:37Les autistes, par exemple, sont
01:14:39très sensibles aux odeurs aussi.
01:14:41Donc, c'est un point...
01:14:43La sexualité, c'est pas que la vue
01:14:45et le toucher.
01:14:47C'est vrai que l'odeur joue un rôle.
01:14:49Le fait de...
01:14:51Vous parlez là de se laver,
01:14:53mais justement, c'est une belle accroche
01:14:55sur la sexualité, prendre une douche ensemble.
01:14:59Vous voyez ?
01:15:01Je suis pas forcément convaincue.
01:15:03Pourquoi pas ? Pourquoi pas, Sacha ?
01:15:05Mais je suis pas
01:15:07forcément convaincue parce que je
01:15:09considère quand même que sa toilette intime,
01:15:11c'est justement intime.
01:15:13Donc, je suis pas sûre
01:15:15que la douche ensemble...
01:15:17Autant, je suis assez d'accord pour
01:15:19oser dire à un homme,
01:15:21tiens, la salle de bain, elle est là.
01:15:23Comme ça, le message,
01:15:25c'est pas une critique, mais c'est un message qui est clair,
01:15:27il me semble.
01:15:29Pour autant, prendre une douche ensemble,
01:15:31ça peut être...
01:15:33Surtout
01:15:35lors d'une première rencontre,
01:15:37ça peut être un peu bizarre.
01:15:41Je parle pas forcément d'une première rencontre.
01:15:43Moi, je parle plutôt dans le jeu amoureux.
01:15:45Vous voyez ?
01:15:47Quand on se connaît déjà,
01:15:49à la première rencontre.
01:15:51Mais je veux dire, c'est une bonne occasion
01:15:53de connaître son corps
01:15:55et le corps de l'autre.
01:15:57Ce qui veut pas dire qu'on est obligé
01:15:59de s'occuper du corps de l'autre.
01:16:01Mais juste de passer
01:16:03un moment, c'est un peu
01:16:05comme si on était
01:16:07dans la mer
01:16:09et qu'on est en train de jouer
01:16:11avec son compagnon, son petit copain.
01:16:13Si on commence à rester
01:16:15trop longtemps sous la douche, on va avoir des problèmes
01:16:17avec les écolos.
01:16:23Effectivement.
01:16:25Là, on est coincés.
01:16:27C'est vrai que
01:16:29c'est un jeu tout à fait
01:16:31sympathique.
01:16:33Pourquoi pas,
01:16:35laver l'organe génital
01:16:37de son partenaire, ça peut être
01:16:39sous forme de jeu, bien sûr.
01:16:43En tout cas, bravo Sacha.
01:16:45Vous faites du bon travail.
01:16:47Est-ce qu'il y a une grande diversité
01:16:49dans les violences sexuelles
01:16:51que vous rencontrez,
01:16:53les personnes victimes ?
01:16:57C'est énormément
01:16:59des femmes adultes
01:17:01pour le moment.
01:17:03J'ai pas énormément d'enfants.
01:17:07C'est normal.
01:17:09Malheureusement,
01:17:11les enfants
01:17:13ne parlent pas.
01:17:15C'est d'ailleurs bien
01:17:17le problème.
01:17:19Le jour où on arrivera à ce que les enfants
01:17:21puissent l'exprimer, on pourra
01:17:23les protéger plus
01:17:25et arrêter plus vite les violences.
01:17:27Mais ça, c'est compliqué.
01:17:29Les pédocriminels savent très bien
01:17:31influencer
01:17:33l'enfant pour qu'il n'ose
01:17:35pas parler.
01:17:37Oui, c'est ça.
01:17:39On ne se sent pas légitime.
01:17:43Pour parler à un adulte, bien sûr.
01:17:45Pour parler à un adulte, on ne se sent pas légitime.
01:17:49On ne pense pas pouvoir être écoutée.
01:17:53C'est pour ça que ça reste si longtemps
01:17:55enfoui en soi
01:17:57et que c'est d'autant plus difficile
01:17:59de se réparer.
01:18:01En tout cas, merci Sacha de votre témoignage.
01:18:03On va faire une petite pause
01:18:05et puis il est déjà temps de conclure.
01:18:07Stéphane Clerget.
01:18:19Stéphane Clerget
01:18:21est avec nous. Vous êtes pédopsychiatre.
01:18:23Vous avez eu envie d'évoquer
01:18:25la question de l'adolescence,
01:18:27cette difficulté de rencontrer l'autre.
01:18:29C'est pour ça qu'on ne parle pas
01:18:31du sujet de votre livre
01:18:33qui est pourtant passionnant.
01:18:35Ne plus souffrir en amour aux éditions
01:18:37de la Musardine.
01:18:39Comment prévenir et guérir les blessures affectives ?
01:18:41Vous l'avez dit tout à l'heure
01:18:43et on va le répéter.
01:18:45C'est vrai que la manière dont on a été aimé
01:18:47et sécurisé durant l'enfance
01:18:49donne des repères sur
01:18:51le partenaire ou la partenaire
01:18:53dont on a besoin.
01:18:55Oui, sur notre façon d'aimer, nos attentes,
01:18:57les erreurs qu'on commet,
01:18:59la difficulté de communication,
01:19:01tout ce qui peut être un obstacle
01:19:03à la réalisation d'une vie amoureuse
01:19:05sereine et satisfaisante.
01:19:07Il y a différents profils
01:19:09et en fonction du sien
01:19:11il y a des conseils
01:19:13pour mieux guider
01:19:15son histoire amoureuse, pour mieux rencontrer l'amour
01:19:17déjà, parce que parfois on a du mal
01:19:19à trouver l'amour et on ne sait pas bien pourquoi.
01:19:21Et puis pour le garder
01:19:23une fois qu'on l'a trouvé et surtout pour ne pas choisir
01:19:25les mauvais partenaires.
01:19:27On souffre en amour parce qu'on choisit mal
01:19:29ses partenaires ou alors presque inconsciemment
01:19:31on choisit que des partenaires
01:19:33toxiques, hommes ou femmes
01:19:35et ça peut être lié aussi
01:19:37à notre histoire. Donc décoder tout ça
01:19:39pour trouver le bon partenaire, pour que l'histoire
01:19:41dure et puis
01:19:43soigner aussi sa jalousie,
01:19:45apprendre à soigner la jalousie
01:19:47de l'autre, tous ces
01:19:49obstacles à un amour
01:19:51serein.
01:19:53Et puis se libérer aussi un peu
01:19:55de la possession amoureuse ou de la dépendance affective.
01:19:57La dépendance affective c'est sympathique
01:19:59quand on est avec quelqu'un de bien
01:20:01qui nous correspond. Mais le problème de la dépendance
01:20:03affective c'est que parfois on reste avec quelqu'un
01:20:05qui ne nous correspond pas juste parce qu'on a
01:20:07peur de se retrouver
01:20:09seul. C'est pour ça qu'il faut corriger
01:20:11la dépendance affective si on est dans des
01:20:13situations comme ça. Si on dépend
01:20:15d'un homme ou d'une femme qui nous
01:20:17apporte le bonheur et qui est
01:20:19rassurant, il n'y a pas besoin de la soigner,
01:20:21cette dépendance affective.
01:20:23Vous avez donné les paramètres des facteurs
01:20:25de longévité des couples.
01:20:27Il y en a un paquet.
01:20:29Ce n'est pas étonnant qu'il n'y ait pas tellement de couples
01:20:31qui durent. On n'est pas obligés d'avoir
01:20:33100% des paramètres.
01:20:35Quand même, il y en a
01:20:37quelques-uns. Après on peut être
01:20:39heureux en amour sans forcément être avec la même personne
01:20:41toute sa vie. Mais l'idée c'est que quand on est avec
01:20:43quelqu'un, qu'au moins ça soit satisfaisant.
01:20:45Absolument, mais là je suis
01:20:47complètement d'accord avec vous. On sait
01:20:49aujourd'hui, la longévité moyenne des couples
01:20:51c'est 15 ans.
01:20:53Ce n'est pas si mal.
01:20:55Si on vit 15 ans bien avec quelqu'un,
01:20:57on va dire
01:20:5913 ans parce qu'il y a toujours les deux dernières
01:21:01années où ça va moins bien.
01:21:03C'est déjà bien 10 ans.
01:21:05La durée de vie d'une chatte, à peu près.
01:21:07Je ne sais pas pourquoi
01:21:09vous avez choisi cet animal.
01:21:11Parce que j'en ai une à la maison. Mais ça vit plus longtemps que ça
01:21:13un chat.
01:21:15Il y a même des chats qui arrivent à vivre
01:21:17jusqu'à 18-20 ans. Je me suis mal occupé
01:21:19de mes chats tout à l'heure parce qu'ils ont rarement
01:21:21vécu au-delà de 13 ans.
01:21:23Je n'en déduis rien.
01:21:25Je ne fais qu'entendre ce que vous
01:21:27venez de dire.
01:21:29Allez, on va donner la parole
01:21:31à Céline pour conclure. Bonjour Céline.
01:21:33Oui, bonjour.
01:21:35Merci d'être avec nous Céline.
01:21:37Vous avez
01:21:39deux enfants, c'est ça ? 10 et 20 ans ?
01:21:41Tout à fait.
01:21:43Il y en a un qui s'est passé, l'autre...
01:21:45L'autre on rentre dedans.
01:21:47Oui, on va rentrer dedans.
01:21:49Effectivement,
01:21:51je dirais que par expérience ou
01:21:53observation, c'est vraiment très personnel
01:21:55mais ça mérite d'être
01:21:57ouvert au débat et à la discussion
01:21:59et ce que pourrait renvoyer
01:22:01ou apporter.
01:22:03J'ai vu dans
01:22:05cette adolescence
01:22:07deux clivages
01:22:09c'est-à-dire des enfants
01:22:11qui, je ne sais pas si c'est la dépendance
01:22:13affective, mais qui recherchent absolument
01:22:15l'autre
01:22:17pour vivre
01:22:19des aventures amoureuses, se découvrir,
01:22:21etc. Et il y a des groupes
01:22:23de jeunes qui
01:22:25eux sont
01:22:27plutôt tournés sur d'autres choses,
01:22:29sur des activités, sur la scolarité,
01:22:31sur la rencontre à l'autre
01:22:33mais de façon plus
01:22:35authentique, moins...
01:22:37pas dans l'attente mais plutôt dans
01:22:39une espèce
01:22:41d'appréciation mutuelle
01:22:43avec leurs défauts et leurs qualités
01:22:45et de ce que j'ai observé, c'est pas
01:22:47on pourrait dire
01:22:49ils ne cherchent pas à rencontrer l'autre mais j'ai l'impression que
01:22:51déjà ils se sont rencontrés eux-mêmes
01:22:53et que du coup en étant eux-mêmes
01:22:55ils n'ont pas forcément la nécessité
01:22:57d'aller chercher
01:22:59aller les batifoler
01:23:01ou aller rencontrer des partenariats
01:23:03parce qu'ils vont bien, parce qu'ils se sentent bien
01:23:05et que du coup le garçon ou la fille
01:23:07n'est plus vu comme un objet
01:23:09de séduction mais comme
01:23:11une autre personne
01:23:13et du coup on a
01:23:15affaire à deux groupes
01:23:17et pour moi, dans ce que j'ai observé
01:23:19dans ces adolescents-là, c'est le groupe
01:23:21qui est plus indépendant, qui me semble
01:23:23beaucoup plus équilibré que tous ces
01:23:25adolescents qui peuvent se retrouver
01:23:27peut-être plus tard mais qui ont
01:23:29je relève par rapport à ce que vous allez dire
01:23:31c'est quand même le sentiment qu'ils ont
01:23:33des blessures, qu'ils recherchent quelque chose
01:23:35qu'ils n'ont pas fini et donc ils vont aller vers l'autre
01:23:37pour peut-être découvrir l'autre
01:23:39par ce qu'il faut y aller
01:23:43parce qu'on a dit que
01:23:45ou par certains qui ont fait
01:23:47des retours d'expérience parce que les parents
01:23:49ont dit que c'était comme ça ou parce qu'ils ont
01:23:51des trop gros interdits
01:23:53et des fragilités qui font que
01:23:55ils vont aller chercher des partenariats
01:23:57pour se combler.
01:23:59Oui, mais votre analyse est assez juste
01:24:01elle est un peu caricaturale puisqu'on parle
01:24:03de deux extrêmes
01:24:05à la fois ceux qui vont aller chercher
01:24:07tout de suite pour réparer
01:24:09pour se sentir aimé
01:24:11pour avoir l'impression
01:24:13de ne plus être seul
01:24:15et puis il y a ceux qui vont bien et qui
01:24:17ne sont pas fermés du tout à rencontrer
01:24:19mais qui ne sont pas du tout
01:24:21dans une demande
01:24:23affective. Parce qu'en fait le problème
01:24:25Stéphane Clerget c'est les ados
01:24:27qui sont dans une demande affective
01:24:29Oui, c'est très intéressant
01:24:31ce que vous dites
01:24:33et dans l'idée aussi que
01:24:35finalement déjà bien se connaître
01:24:37soi-même et bien apprendre à s'aimer
01:24:39or certains espèrent trouver
01:24:41la réponse à ça dans la rencontre
01:24:43avec l'autre. Donc ils vont vers l'autre pour savoir
01:24:45qui ils sont et pour être aimé
01:24:47par quelqu'un d'autre parce que même ça n'aime pas
01:24:49assez. Donc là c'est évidemment
01:24:51voué un peu
01:24:53ça peut être voué à l'échec, pas toujours d'ailleurs
01:24:55certains trouvent le bien-être grâce à l'amour
01:24:57d'autrui
01:24:59mais oui
01:25:01c'est vrai que dans la quête amoureuse
01:25:03il y a parfois aussi
01:25:05la pression sociale dans un sens ou dans l'autre
01:25:07ça vous y a un peu allusion
01:25:09soit pousser dans l'interdit
01:25:11soit à l'inverse dans certains milieux
01:25:13il faut absolument que le garçon
01:25:15rencontre très tôt
01:25:17ou que la fille épouse
01:25:19quelqu'un et reste en vierge
01:25:21on l'entend encore
01:25:23c'est vrai qu'on n'en a pas parlé mais la pression sociale
01:25:25joue un rôle important parfois dans les craintes
01:25:27de la rencontre aussi
01:25:29amoureuse, affective
01:25:31les questions qu'on pose
01:25:33quand on a des enfants
01:25:35c'est alors il a un copain, une copine
01:25:37et un jour en discutant
01:25:39avec des collègues on se dit
01:25:41est-ce qu'il pose la question alors, est-ce qu'il est heureux
01:25:43on ne pose jamais la question comme ça
01:25:45mais souvent ce qu'on peut amener à être répondu
01:25:47sinon si vous me demandez s'il a bien
01:25:49c'est je pense effectivement il a l'air très heureux
01:25:51et je pense que
01:25:53dans tout ce qu'on dit, alors il y a peut-être des questions
01:25:55qu'est-ce qu'on va rechercher, est-ce que c'est vraiment utile
01:25:57aller chercher l'affect au moment de l'adolescence
01:25:59c'est une question
01:26:01mais il y a, est-ce que
01:26:03la recherche et la connaissance de l'autre
01:26:05est-ce qu'elle n'est pas là pour ouvrir
01:26:07le fonctionnement parce que là c'est un moment
01:26:09à un âge où ils sont un petit peu
01:26:11en recherche d'eux-mêmes
01:26:13dans des nouveaux repères
01:26:15j'ai perdu le fil
01:26:17mais est-ce que finalement
01:26:19il n'y a pas une nécessité
01:26:21de trouver un nouvel équilibre
01:26:23qu'ils sont en train de se construire
01:26:25à cet âge-là
01:26:27comment on allait parler de côté affectif
01:26:29parce que pour moi
01:26:31je sais peut-être galvauder mais
01:26:33dans l'affectif il y a quand même une connotation
01:26:35aller remplir quelque chose
01:26:37avec l'autre
01:26:39et si on n'est déjà pas complet ou fini
01:26:41bon ça peut amener
01:26:43à des découvertes mais est-ce que c'est
01:26:45pas la priorité
01:26:47quand on est ado on est loin d'être fini
01:26:49donc de toute façon c'est aussi
01:26:51par les rencontres qu'on va se construire
01:26:53qu'on va d'abord se construire dans son identité
01:26:55sexuelle
01:26:57au sens
01:26:59symboliquement on dit
01:27:01qu'on quitte le monde de l'enfance
01:27:03la première fois qu'on a une relation sexuelle
01:27:05c'est symbolique
01:27:07bien sûr mais donc forcément
01:27:09il faut
01:27:11qu'ils fassent leurs armes
01:27:13si je puis dire
01:27:15c'est peut-être pas un joli mot mais il faut qu'ils fassent leurs expériences
01:27:17et
01:27:19parfois certains vont avoir
01:27:21beaucoup d'expériences et vont finir
01:27:23par se caser
01:27:25plus tard d'autres vont se caser tout de suite
01:27:27et puis chacun
01:27:29va avoir son propre parcours
01:27:31de toute façon il n'y a pas
01:27:33une règle plus
01:27:35sûre que d'autres
01:27:37mais en tout cas effectivement il faut aussi
01:27:39accepter que certains ados
01:27:41ne se construisent d'abord
01:27:43sans forcément relation amoureuse
01:27:45et sexuelle mais on trouve aussi
01:27:47des ados qui
01:27:49se construisent bien
01:27:51et à côté de ça ont une histoire
01:27:53d'amour satisfaisante
01:27:55La seule
01:27:57chose peut-être qu'il faut rappeler
01:27:59Stéphane Clerget c'est si on a un ados
01:28:01qui est beaucoup sur les réseaux sociaux
01:28:03beaucoup isolé
01:28:05dans sa chambre peut-être qu'il faut
01:28:07s'en inquiéter c'est ça
01:28:09le danger
01:28:11où les parents le peuvent le plus
01:28:13agir. Oui c'est vrai que la rencontre
01:28:15amicale
01:28:17amoureuse
01:28:19c'est un élément de développement fondamental
01:28:21au moment de l'adolescence et c'est un signe
01:28:23aussi de bonne santé mentale
01:28:25donc il est certain que
01:28:27l'enfermement devant
01:28:29un écran le plus souvent
01:28:31ou même des jeux vidéo par exemple
01:28:33on sait tout ça bon là il faut peut-être
01:28:35s'en inquiéter un petit peu.
01:28:37Merci en tout cas Céline de votre témoignage
01:28:39merci Stéphane Clerget je crois que c'était
01:28:41un vrai sujet
01:28:43je pense que beaucoup de parents sont ravis
01:28:45d'avoir entendu tous vos conseils et puis je rappelle
01:28:47évidemment le titre de votre dernier livre
01:28:49Ne plus souffrir en amour aux éditions de La Musardine
01:28:51qui peut aussi d'ailleurs aider
01:28:53les ados qui vont démarrer
01:28:55leur vie amoureuse.
01:28:57Tout de suite vous allez retrouver Marie pour
01:28:59C'est votre avenir alors demain on sera
01:29:01avec Bruno Clavier alors Bruno Clavier
01:29:03travaille beaucoup justement sur les questions
01:29:05d'inceste donc on pourra
01:29:07en parler évidemment si vous avez besoin
01:29:09de témoigner et d'écouter
01:29:11les conseils de Bruno Clavier
01:29:13vous pouvez dès à présent nous appeler sur
01:29:15Sud Radio mais on parlera aussi du rôle
01:29:17des grands-parents parce qu'il vient de sortir
01:29:19un joli livre sur les grands-parents
01:29:21et on oublie aussi
01:29:23qu'il joue un rôle important
01:29:25dans notre compréhension
01:29:27de ce que c'est que la vie, de ce que c'est que l'amour
01:29:29nos grands-parents.
01:29:31On parlera de tout ça.