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00:00Les informés, Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot.
00:04Bonsoir à tous, bienvenue dans les informés du soir.
00:06Votre rendez-vous de décryptage, votre rendez-vous de débat,
00:09c'est tous les soirs sur France Info, la radio et le canal 27.
00:13Bonsoir Agathe Lambret.
00:14Bonsoir.
00:15On parle de quoi ce soir ?
00:16Deux jours après le passage du cyclone Chido,
00:18Mayotte fait le bilan, bilan dramatique,
00:21des centaines voire des milliers de victimes,
00:24des dégâts matériels colossaux
00:26dans un département déjà miné par la pauvreté.
00:29Quelles sont les urgences dans ce contexte ?
00:31L'État met-il les moyens ?
00:34Pourquoi Mayotte est-il un sujet si politique ?
00:37Nous serons notamment sur place avec Seydou Marwali,
00:40sénateur de Mayotte.
00:41Nous aurons aussi l'éclairage du lieutenant-colonel
00:44Jean-Paul Beausland et de Boris Veliachev,
00:47architecte spécialiste des risques.
00:50Mayotte où la première crise du nouveau Premier ministre,
00:53François Bayrou, a fait ses premiers pas à Matignon.
00:56Il entend suivre sa méthode.
00:58Pourquoi réussirait-il là où Michel Barnier a échoué ?
01:01Et pour en parler ce soir,
01:03nos informés Jonathan Boucher-Peterson,
01:05éditorialiste politique à Libération,
01:08Corinne Laïc, journaliste à l'Opinion,
01:10auteur de « Président combrioleur » qu'on peut lire chez Fayard,
01:13et Stéphane Vernet, directeur de la rédaction de West France à Paris.
01:16Les informés, merci beaucoup d'être avec nous.
01:18C'est parti !
01:22Les défis sont donc immenses.
01:23A Mayotte, Agathe Ravagé, par le cyclone Chidov.
01:26Oui, plus d'accès à l'eau, à l'électricité,
01:29au téléphone, à internet,
01:31des quartiers entiers rayés de la carte,
01:34même des habitations en dur,
01:36des infrastructures de santé,
01:38notamment touchées sur fond de risques de propagation d'épidémies.
01:42Bonsoir Saïd Omarouali.
01:48Vous n'êtes certainement pas avec nous encore pour en parler.
01:51On en parlera juste après.
01:53On est avec vous, Boris Velyachev.
01:55Bonsoir.
01:56Vous êtes architecte, ingénieur, spécialiste des risques majeurs.
02:00On évoquait rapidement le contexte à Mayotte,
02:04département le plus pauvre de France,
02:07qui était déjà rongé par les problèmes d'infrastructures,
02:10de logements.
02:11Comment fait-on après une telle catastrophe
02:14pour reloger, pour parer à l'urgence ?
02:17Ça va être très compliqué parce qu'on a un contexte,
02:20comme vous le dites, qui est très particulier,
02:22un contexte socio-économique particulier,
02:24avec une large tranche de la population
02:27qui vit quand même en dessous du seuil de pauvreté,
02:29qui vit dans des...
02:31j'appellerais pas ça des habitations,
02:33ce sont presque des abris, mais en fait ce sont des toits,
02:35qui se mettent sur la tête de toute façon,
02:37dans ce qu'on peut considérer comme des bidonvilles,
02:40et qui ne sont pas du tout aux normes
02:42pour pouvoir résister à ce genre d'aléas, ça c'est certain.
02:45Maintenant c'est le département entier aussi,
02:48qui au-delà d'être le département le plus pauvre de France,
02:50est aussi un département, ça fait des décennies qu'on le dit,
02:53qui est très très mal équipé,
02:55au niveau des réseaux,
02:57que ce soit l'eau, l'électricité, d'autres choses,
03:00les communications aussi d'ailleurs,
03:02on voit que c'était très fragile,
03:03que ce soit au niveau de l'assainissement,
03:05c'est un désert médical aussi.
03:07On est bien en dessous,
03:08on a un manque d'infrastructures énormes,
03:10ce qui fait que ça fait des décennies
03:12qu'on le crie et que rien n'est fait,
03:15et on a un système en France
03:17qui est axé depuis 1982,
03:19qui marche bien pour l'indemnisation
03:22des victimes en cas de catastrophe,
03:24mais c'est un système de réponse tardive
03:26après l'impact d'aléas.
03:29Le problème c'est que,
03:31le revers de la médaille de ce système,
03:33c'est que depuis des années,
03:34que ce soit à Mayotte ou dans d'autres endroits,
03:36on l'a vu aussi dans le nord de la France
03:38avec les inondations ou beaucoup d'autres phénomènes,
03:40on pêche considérablement
03:43au niveau de la prévention depuis longtemps.
03:45On y reviendra.
03:46Saïd Omarouali, on vous a retrouvé.
03:47Bonsoir, vous êtes sénateur de Mayotte,
03:49indépendant au sein du groupe Macronisme.
03:51Merci beaucoup d'être en direct avec nous.
03:53Vous êtes depuis Mayotte.
03:54Racontez-nous, qu'est-ce que vous voyez ?
03:56Quelle est la situation sur place autour de vous ?
03:59La situation, elle est chaotique.
04:03Chaotique.
04:04Vous savez, je suis né ici,
04:07je connais les quartiers par cœur,
04:09un petit père,
04:11et lorsque je suis arrivé ce matin,
04:14pour aller chez moi, j'étais complètement perdu.
04:17Tout le paysage est déformé.
04:21Les maisons par terre,
04:23c'est la désolation.
04:26C'est la désolation,
04:27parce qu'on n'a jamais vu un tel phénomène.
04:29Et moi, mon inquiétude,
04:33c'est surtout l'après,
04:36l'après-crise de ce cyclone,
04:40c'est-à-dire la crise sanitaire.
04:44Et la crise sécuritaire.
04:47Pardon ?
04:48Non, pardon.
04:49Omar Wali, vous dites que vous vous inquiétez de l'après,
04:52conséquences sanitaires, conséquences sécuritaires.
04:54Est-ce que là, déjà, à court terme,
04:56vous voyez les premiers secours arriver,
04:58l'aide s'organiser ?
04:59Vous voyez que sur place, les choses bougent un peu ?
05:03Oui, nous avons des secours qui sont là.
05:06Nous avons des militaires qui sont là,
05:09des pompiers qui sont là,
05:11mais il manque toujours l'essentiel pour la population.
05:15Il n'y a pas d'eau, il n'y a pas d'électricité.
05:18C'est difficile d'avoir le réseau.
05:20Là, j'étais obligé d'aller à un endroit
05:23où on arrivait à avoir le réseau.
05:25On est coupé du monde.
05:27On est complètement coupé du monde.
05:28On ne sait pas ce qui se passe ailleurs.
05:30Les gens voient ce qui se passe ici,
05:32mais nous, on ne voit pas ce qui se passe chez vous là-bas.
05:35On est vraiment isolés.
05:38Ce qui fait qu'aujourd'hui,
05:40cette crise sanitaire,
05:43elle va sûrement déboucher à une crise.
05:51Je suis tellement ému de ce que j'ai vu depuis ce matin,
05:56ce chaos.
05:59Cette crise sanitaire va arriver.
06:02J'ai appris aujourd'hui quand je suis arrivé
06:05dans certains quartiers où il y avait des bidonvilles.
06:08Moi, j'avais un grand bidonville ici.
06:11Il y a des gens qu'on ne voit plus
06:14et qui ne sont pas dans les quartiers.
06:16C'est la question qui se pose Saïd Omar Walid
06:19depuis quelques heures, quelques jours.
06:22Cette question revient, qui est un peu intétante
06:24et qui est évidemment très choquante,
06:25de savoir où sont les gens.
06:26Il y a quelques instants,
06:27le ministre de l'Intérieur des missionnaires, Bruno Retailleau,
06:29disait, ne me demandez pas de bilan,
06:31je suis incapable de me projeter.
06:33Est-ce que vous, en tant qu'élu local,
06:35vous avez peut-être une idée
06:37ou des retours de terrain sur la réalité de cette question ?
06:41Alors, je vais vraiment entre guillemets.
06:44Moi, quand je suis arrivé,
06:46c'est quelqu'un de très sérieux,
06:48une autorité publique qui m'a amené,
06:52qui m'a dit qu'il y a des gens dans le quartier
06:55qui sont décédés, une trentaine dans le quartier,
06:58et que les gens ont fait des trous
07:00et puis ils les ont mis dedans.
07:01Et dans d'autres quartiers, pareil.
07:03C'est-à-dire que les gens, sans le dire,
07:05ils s'enterrent entre eux.
07:07Et donc, c'est ce qui fait qu'il fait chaud,
07:10ici à Mayotte.
07:11C'est la saison de pluie.
07:12Et donc, faire ce genre de pratique
07:15va mettre en danger, en mal, toute la population.
07:18Or, les moyens que nous avons,
07:20bien sûr, c'est vrai que l'État a fait cet effort-là,
07:24mais je prends juste un exemple.
07:26Vous savez, lorsqu'il y a eu Irma,
07:28à Saint-Martin,
07:29le cyclone que nous avons ici,
07:31c'est Irma multiplié par deux.
07:33Irma multiplié par deux.
07:34Vous imaginez, 250 km heure, les vents.
07:38Donc, lorsque il y a eu Irma,
07:41on a envoyé 3 000 personnes
07:43pour aider les gens de Saint-Martin.
07:46Mais Saint-Martin,
07:47ils ont une population de 65 000 habitants.
07:50À Mayotte, nous sommes 400 000.
07:53Avec, ils genaient 65 % de la population à moins de 20 ans.
07:58Donc, c'est une population qui n'a pas mémoire de risque.
08:04Donc, ils n'ont pas pris peut-être les mesures nécessaires
08:07pour pouvoir se mettre à l'abri.
08:09Un autre problème va se poser, mesdames et messieurs,
08:12c'est que nous sommes en vacances, heureusement.
08:15Donc, nous avons pris comme centre d'hébergement nos écoles.
08:19Mais les vacances vont terminer.
08:21Et ces gens qui sont dans les salles d'hébergement,
08:24on les met où ?
08:26Il y a des écoles qui sont détruites à 80 %.
08:29Des collèges et des lycées détruits à 80 %.
08:32Il va y avoir le bac.
08:34Il y a des professeurs qui sont partis en vacances
08:37et qui n'ont plus de logement.
08:38Peut-être qu'ils ne vont plus revenir.
08:41C'est une situation...
08:43Oui ?
08:44Oui, non, excusez-moi.
08:45Vous évoquiez ce qu'a fait l'État.
08:49Jean-Luc Mélenchon, dans sa réaction sur X,
08:52le réseau social après le cyclone,
08:54a fustigé un pouvoir méprisant et incapable,
08:56occupé par son nombril, qui n'a rien prévu ni organisé.
09:00Est-ce que ces reproches sont fondés, selon vous ?
09:03Est-ce que l'État a une part de responsabilité
09:05dans ce qui se passe aujourd'hui ?
09:08Tout le monde a une part de responsabilité, madame.
09:11Nous, les élus, l'État, tout le monde.
09:13Parce que cette bidonville,
09:15tout le monde les a vues prospérer.
09:19On a mis en place l'opération Bouchoux,
09:21mais c'est une goutte d'eau.
09:23Parce que lorsque vous expulsez les mêmes personnes
09:28et qu'elles reviennent la veille...
09:31Moi, j'ai fait les calculs.
09:33J'ai pris les chiffres.
09:35En 20 ans, on a expulsé l'équivalent
09:38de la population d'Anjouan,
09:40c'est-à-dire 350 000 personnes.
09:42Mais la population d'Anjouan est 350 000.
09:45Ils sont 350 000 là-bas.
09:47Ça veut dire que les mêmes personnes
09:49qu'on envoie le matin,
09:51ils reviennent le soir,
09:52et le soir, ils font leur bidonville.
09:54Donc, cette politique de chiffres n'apporte rien.
09:58Et nous voyons aujourd'hui la limite de cette politique.
10:01Il faut absolument qu'aujourd'hui,
10:04si on veut éviter ce genre de drame,
10:07mettre en place une vraie politique de sauvegarde
10:11pour ce territoire qui le mérite.
10:14Aujourd'hui, il n'y a rien qui suffit à Mayotte.
10:17Il y a des difficultés partout.
10:19Nous avons des difficultés sécuritaires.
10:22Nous avons des difficultés.
10:23On n'a pas d'eau.
10:24Nous avons eu ce cyclone.
10:25Nous avons des difficultés.
10:26On n'a pas suffisamment d'écoles.
10:28Effectivement, il y a des responsabilités partagées.
10:31Effectivement.
10:32Merci beaucoup, Saïd Omar Ouali,
10:35d'avoir répondu à nos questions.
10:36Je rappelle que vous êtes en direct de Mayotte
10:38et que vous êtes sénateur.
10:40Boris Valliacher, vous êtes toujours avec nous.
10:42Vous êtes architecte, ingénieur, spécialiste des risques majeurs.
10:45L'urgence, là, on comprend bien,
10:47déblayer d'abord, apporter les premiers secours,
10:49apporter de l'eau.
10:50Et ensuite, se posera la question
10:53de ces grands bidonvilles, de ces grandes structures.
10:56Que faire ?
10:57Faut-il les laisser se reconstruire ?
10:59En profiter pour faire autre chose ?
11:00Ils commencent déjà à se reconstruire.
11:02Il faut savoir qu'il y a une partie de la population
11:04qui est dans une situation de détresse énorme
11:10qui commence à récupérer des bouts de tôle, des bouts de bois
11:12et qui commence à reconstruire leurs abris.
11:14C'est tout à fait naturel, c'est humain.
11:16Il y a des familles avec des enfants, etc.
11:18Ils veulent se mettre un toit sur la tête
11:20parce qu'on est à la saison des pluies,
11:22on est dans un climat où on ne va pas dormir dehors.
11:24Donc, il y a une quantité de population,
11:26qu'elle soit sur le sol légalement ou pas,
11:31il s'agit de se protéger.
11:33Donc, ces bidonvilles vont se reconstituer très rapidement.
11:35Ça, c'est certain.
11:36Après, il y a tout l'aspect politique.
11:38Je ne suis pas ici pour en discuter, moi, personnellement.
11:40Donc, je laisserai les autres intervenants en parler.
11:43Mais il y a une réelle problématique de ce côté-là
11:46parce que ces bidonvilles vont se reconstituer
11:48de toute façon, qu'on le veuille ou non.
11:50Mais après, pour en revenir aux phases,
11:53là, on est en phase juste après l'impact.
11:56Donc, là, il s'agit, oui, de déblayer.
11:58On a déblayé quelques grands axes pour des raisons stratégiques,
12:01mais il y a encore plein de petits villages
12:03sur les pentes des montagnes.
12:05C'est une topographie très accidentée, Mayotte,
12:09où il n'y a toujours pas accès.
12:11Même les secours ne peuvent pas avoir accès.
12:13On ne peut pas aller compter les gens.
12:15Ça a été dit aussi, il y a des pratiques culturelles
12:17et religieuses aussi qui imposent aux personnes
12:19d'enterrer leur mort dans les 24 heures,
12:21ce qui fait qu'ils enterrent de partout.
12:23Et il est fort probable que le bilan dont on parle,
12:25on ne peut jamais l'avoir définitivement, de toute façon.
12:27On va avoir sans doute un bilan approximatif,
12:32mais on va sans doute en oublier plein
12:34de personnes qu'on ne retrouvera pas.
12:36Et même au niveau du renforcement, on ne l'a pas aujourd'hui,
12:38de toute façon, le renforcement exact de la population
12:40de Mayotte.
12:42Et après cela, il va falloir porter secours
12:48aux gens, aux victimes, il va falloir apporter
12:50de la nourriture, de l'eau,
12:52remettre en place tous les réseaux,
12:54la communication, etc.
12:56Ensuite, il s'agit d'abriter ces gens-là,
12:58donc de leur proposer un logement temporel.
13:00Je vous laisse parler.
13:02Et ensuite, il y aura la phase de reconstruction,
13:04donc ça va prendre du temps.
13:06On comprend effectivement que ça va prendre du temps.
13:08Boris Vallièche, vous restez avec nous,
13:10on se retrouve dans un instant avec les informés.
13:12Juste, le temps de faire un tour de l'actualité,
13:14le fil info, il est 20h16,
13:16le fil info avec Emmanuel Langlois.
13:18C'est donc une course contre la monde
13:20qui est engagée à Mayotte pour venir en aide
13:22aux sinistrés du cyclone.
13:24Ce sont principalement l'eau et la nourriture
13:26qui manquent le plus.
13:28Un pont aérien a été mis en place
13:30à 1 400 km à vol d'oiseau.
13:32La Croix-Rouge prévoit d'envoyer
13:3430 tonnes de matériel d'urgence à Mayotte,
13:36un deuxième détachement de 150 secouristes
13:38de la sécurité civile.
13:40Elle lui est arrivée ce lundi sur l'archipel.
13:42Depuis la réunion
13:44où il se trouve ce soir,
13:46après s'être rendu à Mayotte,
13:48Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur des missionnaires,
13:50lui évoque un archipel totalement dévasté.
13:52Il affirme que l'hôpital de Mamoudzou
13:54reprend progressivement
13:56ses activités,
13:58en attendant la réanimation.
14:00Dans l'actualité, l'Assemblée adopte
14:02la loi spéciale qui doit permettre
14:04à l'Etat de continuer à fonctionner
14:06malgré l'absence d'un budget pour l'an prochain.
14:08Les amendements déposés
14:10pour indexer l'impôt sur le revenu
14:12sur l'inflation ont été rejetés.
14:14En conséquence, ce sont 17 millions de Français
14:16qui vont devoir payer davantage
14:18d'impôts l'an prochain.
14:20Plus d'une semaine après avoir été renversé
14:22par une coalition rebelle,
14:24l'ex-président syrien sort de son silence
14:26depuis Moscou.
14:28Il est réfugié avec sa famille.
14:30Bachar al-Assad qualifie les nouveaux dirigeants
14:32du pays de terroristes.
14:34Quant à Donald Trump, le président élu américain,
14:36il accuse la Turquie d'avoir réalisé
14:38une prise de contrôle inamicale
14:40de la Syrie.
14:42France Info
14:4420h21
14:46Les informés
14:48Agathe Lambray, Jean-Rémi Baudot
14:50On continue de parler de la situation
14:52à Mayotte.
14:54On a informé ce soir autour de la table
14:56Jonathan Boucher-Peterson de Libération
14:58Corinne Laïc de l'Opinion
15:00Stéphane Vernet de Ouest France.
15:02On va revenir dans un instant avec vous
15:04sur la situation et les enjeux politiques
15:06de ce drame. On est aussi avec vous
15:08Boris Veliachev, architecte, ingénieur
15:10spécialiste des risques majeurs
15:12et puis Agathe, on est aussi avec le lieutenant-colonel
15:14Jean-Paul Bosselant.
15:16Bonsoir Jean-Paul Bosselant.
15:18...
15:20Bonsoir.
15:22Bonsoir. Vous m'entendez ?
15:24On vous entend.
15:26Parfait. Vous êtes président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers
15:28de France. Vous êtes en direct
15:30de la réunion où depuis
15:32ce matin un pont aérien
15:34vers Mayotte est en train
15:36de se mettre en place. Expliquez-nous
15:38concrètement comment ça se passe
15:40et dans quel but surtout.
15:42Alors l'accès
15:44à Mayotte est assez particulier
15:46puisque l'aéroport est situé
15:48sur petite terre.
15:50L'aéroport est en proximité
15:52de la mer. La piste aujourd'hui
15:54permet de poser des moyens aériens.
15:56Par contre, la tour de contrôle
15:58est toujours hors service. C'est-à-dire
16:00que concrètement, on envoie
16:02des avions militaires, des avions d'état
16:04de la sécurité civile. Vous n'avez
16:06aucun avion aussi
16:08puisque la tour de contrôle ne fonctionne pas.
16:10Donc ces rotations, on a eu
16:12des renforts d'avions depuis ce matin,
16:14on a encore un autre avion qui arrive demain,
16:16permettent de faire achiner les équipes
16:18depuis l'Aube installée ici
16:20à l'île de la Réunion. Une fois
16:22que vous êtes posé sur petite terre
16:24à Mayotte,
16:26vous avez aussi le transfert
16:28vers grande terre qui nécessite
16:30d'utiliser des barges.
16:32Des barges qui progressivement
16:34sont aussi remises en fonction
16:36et qui permettent de transférer
16:38depuis petite terre vers grande terre
16:40les renforts qui arrivent
16:42progressivement depuis l'Hexagone.
16:44Comment faites-vous depuis la Réunion
16:46pour évaluer très concrètement
16:48les dégâts et les besoins sur place ?
16:50Est-ce qu'on a une idée de tout ça ?
16:52On a une idée
16:54précise puisque
16:56la sécurité civile
16:58en gestion de crise avait déjà
17:00prédispositionné plus de 110
17:02sauveteurs qui venaient principalement
17:04des servants-pompiers territoriaux
17:06de l'île de la Réunion,
17:08renforcés par des militaires
17:10de la sécurité civile. Ce qui a
17:12permis, après le
17:14confinement, pour des raisons de sécurité,
17:16de commencer
17:18à faire une évaluation,
17:20de dégager les axes
17:22principaux avec
17:24des chutes d'arbres, des chutes de toitures
17:26qui entravaient la progression. C'est ce qui
17:28demande aujourd'hui du temps. On est
17:30à un peu plus maintenant de 48 heures
17:32de l'événement. Ça demande du temps,
17:34c'est compliqué et c'est ce qui permet
17:36progressivement de dimensionner
17:38et d'organiser
17:40les renforts annoncés
17:42par le ministre de l'Intérieur
17:44en conférence de presse il y a quelques minutes.
17:46Nous avons des rotations
17:48depuis l'Hexagone vers l'île de la Réunion
17:50et ensuite des transferts
17:52par transport aérien qui s'accélèrent
17:54depuis ce matin.
17:56Merci de vous rester avec nous, lieutenant
17:58colonel. On l'entendait à l'instant,
18:00Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur
18:02est à Mayotte. Cette crise,
18:04c'est la première crise
18:06d'ampleur pour François Bayrou,
18:08qui fait ses premiers pas de Premier ministre,
18:10mais François Bayrou,
18:12ce soir, il est à Pau, alors qu'il y avait
18:14une réunion d'urgence à l'Elysée,
18:16que Bruno Retailleau est à Mayotte.
18:18Qu'est-ce que cela dit ?
18:20C'est un peu étrange de passer de la gravité
18:22de la situation qu'on connaît
18:24depuis ce week-end
18:26à des considérations très
18:28politiciennes, mais effectivement
18:30Emmanuel Macron
18:32est allé présider la Réunion
18:34interministérielle de crise
18:36alors que c'est
18:38François Bayrou qui aurait dû
18:40la présider, et pendant ce temps-là,
18:42François Bayrou est accaparé
18:44par ses activités de maire, et il va à Pau
18:46présider le Conseil municipal. On a l'impression
18:48que chacun des deux hommes veut conserver
18:50ses fonctions intérieures, c'est-à-dire
18:52Emmanuel Macron, le plein exercice
18:54de ses fonctions présidentielles, et
18:56François Bayrou, son rôle de maire de Pau.
18:58Je ne sais pas si François Bayrou restera
19:00maire de Pau, ce qui est possible techniquement,
19:02il peut cumuler avec la fonction de Premier ministre,
19:04mais c'est vrai que ça donne le sentiment d'un
19:06étrange ballet, avec simultanément
19:08trois événements, Retailleau qui s'exprime
19:10depuis la Réunion, Macron
19:12qui est dans la cellule de crise
19:14interministérielle, et Bayrou qui est
19:16à Pau. Oui, c'est vrai qu'on peut se poser des
19:18questions sur la qualité de la
19:20gestion de la crise.
19:22Peut-être qu'on y reviendra, le fait que François
19:24Bayrou veut, semble-t-il, en faire
19:26une question sur la question du cumul des mandats,
19:28ce qui est peut-être un peu hors sujet
19:30dans cette période. Stéphane Vernet,
19:32pour revenir à la situation de
19:34Mayotte, on voit bien que la crise
19:36humanitaire n'a pas commencé avec le cyclone.
19:38La question de l'eau est
19:40centrale à Mayotte, la question des soins
19:42est centrale, la question de l'immigration illégale
19:44est absolument centrale. Qu'est-ce qui fait que
19:46la question de Mayotte, département français,
19:48ne soit pas réglée, ne soit pas gérée
19:50depuis des décennies ?
19:52Vous m'en demandez beaucoup.
19:54La situation à Mayotte est
19:56très particulière parce qu'il y a une pression
19:58migratoire très forte depuis très longtemps
20:00et qui est un sujet au cœur de l'actualité
20:02depuis des années.
20:04Souvenez-vous, Emmanuel Macron
20:06qui venait à peine d'être élu et qui avait fait un déplacement
20:08à Mayotte, il avait eu une phrase malheureuse
20:10sur les kouassa-kouassa, c'était il y a
20:12sept ans en fait. Ce sont les bateaux qui vont
20:14décomment vers Mayotte. Il ne pêche pas que de la crevette,
20:16ce qui lui avait été, à juste titre,
20:18vertement reproché.
20:20Ce n'est pas un sujet de plaisanterie
20:22mais ce que je veux dire par là, c'est que
20:24ça fait des années que la problématique
20:26s'est développée et là, ce à quoi on
20:28assiste, je pense que tout le monde est sous
20:30l'effet de la sidération. Les images sont
20:32terrifiantes, elles sont terribles
20:34et effectivement, il y a toute une partie
20:36de la population qu'on ne sait pas estimer,
20:38vous l'avez très bien dit, parce qu'on ne sait pas
20:40combien réellement, combien de personnes
20:42vivent à Mayotte aujourd'hui. Et donc
20:44il y a cette idée, les gens ont disparu, où sont-ils ?
20:46Donc si vous avez toute une partie
20:48de la population qui a l'habitude de toute façon de vivre
20:50dans la clandestinité, elle n'attend rien de l'État.
20:52Elle n'attend rien des secours,
20:54elle va se débrouiller par elle-même. Il y a
20:56l'aspect culturel qu'il faut enterrer
20:58très vite les gens, mais le
21:00sénateur Saïd Omarouali, il l'a très
21:02bien dit tout à l'heure, il fait chaud,
21:04c'est la saison des pluies. Si vous avez des gens
21:06qui enterrent sommairement
21:08des personnes décédées
21:10de manière très anarchique,
21:12qui n'ont plus d'eau, le vrai risque, très
21:14vite, c'est celui du choléra.
21:16Le choléra était encore présent il y a quelques mois.
21:18C'est un fléau déjà
21:20connu à Mayotte.
21:22Le sénateur Saïd Omarouali, il l'a très bien dit,
21:24il craint la crise sanitaire et la crise
21:26sécuritaire. La crise sanitaire,
21:28c'est la première des crises. Et moi, juste pour terminer
21:30par rapport à ce qui vient d'être dit, ce qui me pose
21:32question par rapport à ce à quoi on assiste
21:34sur le sujet,
21:36François Bayrou, Apo,
21:38Bruno Retailleau,
21:40à Mayotte,
21:42à la Réunion, parce que la conférence de presse,
21:44il y a 1400 kilomètres entre la Réunion
21:46et Mayotte quand même.
21:48Moi, je trouve qu'il y a
21:50quand même une vraie question sur le sens des
21:52priorités des uns et des autres. J'ai du mal
21:54à comprendre pourquoi le Premier ministre
21:56est à Pau ce soir.
21:58En tout cas, effacé,
22:00il se met lui-même un peu en retraite de cette première
22:02crise majeure qu'il a à gérer.
22:04Lieutenant-Colonel Jean-Paul Gosselin, pour rebondir
22:06sur ce que disait Stéphane Vernet,
22:08on évoquait le risque d'épidémie.
22:10Quelles sont pour vous les priorités,
22:12les urgences, là,
22:14à très court terme ? Qu'est-ce qui vous inquiète
22:16le plus ?
22:18Là, les priorités,
22:20le soin aux blessés.
22:22L'hôpital est en partie
22:24détruit. Il faut aussi
22:26venir renforcer les équipes qui travaillent
22:28d'arrache-pied depuis
22:30plusieurs jours maintenant.
22:32Ces renforts qui arrivent ont aussi pour objectif
22:34de remplacer les collègues
22:36de manière à ce qu'ils puissent
22:38se reposer, prendre en compte
22:40les blessés
22:42et aussi sécuriser
22:44la partie bâtimentaire.
22:46L'architecte l'a très bien dit tout à l'heure
22:48quand vous avez des arrachements de toiture,
22:50parfois une partie
22:52continue à être en position instable.
22:54Il va falloir
22:56enlever ces éléments qui peuvent encore
22:58blesser des personnes.
23:00Il y a tout ce travail aujourd'hui de sécurisation
23:02en plus de la gestion
23:04des blessés.
23:05Lieutenant-Colonel, la question du risque sanitaire
23:07lié au fait que des personnes puissent être enterrées
23:09sommairement
23:11quelques heures après leur mort
23:13de manière sauvage, puisque c'est comme ça
23:15que les choses se font, en tout cas pas dans le cadre
23:17d'autorisations ou de lieux
23:19sanctuarisés, est-ce que ça c'est un risque sanitaire ?
23:23La gestion
23:25de corps de personnes décédées
23:27est un sujet dans les conditions
23:29climatiques que vit Mayotte.
23:31On a une température élevée,
23:33on a un taux de degrés d'humidité élevé
23:35et forcément ça
23:37contribue à ne pas garder
23:39des corps malheureusement
23:41décédés. Donc c'est un sujet
23:43de crise sanitaire qui est à prendre en compte.
23:45Concrètement c'est quoi ? C'est parce qu'on évoquait tout à l'heure le choléra ?
23:47Très concrètement
23:49c'est des corps en décomposition à cette température ?
23:53Bien sûr, il y a un phénomène d'accélération
23:55de décomposition des corps
23:57sur des températures élevées,
23:59sur des températures avec des niveaux d'humidité
24:01élevées. On l'a déjà vu
24:03sur plusieurs événements de catastrophes.
24:05Moi j'ai vécu le tsunami par exemple
24:07en Thaïlande, c'était un des sujets.
24:11On va revenir ici
24:13en plateau. Boris
24:15Veliachev, la question
24:17des infrastructures sera évidemment centrale.
24:19Tout à l'heure le ministre de l'Intérieur disait que
24:21sous une semaine
24:23la question de l'eau
24:25pourrait être, sous 48 heures
24:27les usines de traitement de l'eau
24:29pourraient refonctionner à 50% et peut-être sur
24:31à une semaine 95%
24:33dans un contexte où on sait que déjà cette eau elle manque.
24:35Donc en fait la question est loin d'être
24:37réglée, ça va rester un problème
24:39central la question de l'eau. Bien sûr, on est dans la phase d'urgence
24:41où il faut approvisionner les gens en eau et en nourriture.
24:43C'est une priorité de toute façon,
24:45en delà du fait de toute la logistique qui va avec.
24:47Donc il faut déblayer, il faut
24:49aller secourir, porter secours
24:51aux gens qui sont blessés, les rassembler,
24:53les mettre à l'abri, etc.
24:55Et ce que vous disiez tout à l'heure c'est que
24:57les populations n'ont pas été préparées, c'est ça ?
24:59Ah oui bien sûr, il y a déjà un manque de préparation.
25:01Ça a été dit aussi, il y a une grande partie
25:03de la population qui est très jeune. Moi j'ai
25:05été appelé à diriger
25:07la reconstruction par exemple après
25:09l'ouragan Hugo en Guadeloupe en 89.
25:11Le contexte était assez différent.
25:13Alors ça avait été ravagé aussi à plus de 80%.
25:15L'ouragan était même encore
25:17plus puissant que celui d'aujourd'hui.
25:19Mais on était dans un contexte différent
25:21que celui de Mayotte
25:23aujourd'hui, à une échelle
25:25à peu près similaire.
25:27Mais dans les premiers temps
25:29il y a forcément cette problématique
25:31qui est très importante,
25:33c'est de porter secours aux gens.
25:35Après va venir la phase de mise
25:37à l'abri, dans des abris
25:39temporaires, en attendant la phase de reconstruction.
25:41Et ce qu'il ne faut pas oublier,
25:43c'est que cette phase elle est longue.
25:45Ce n'est pas loger des gens quelques jours,
25:47dans des tentes. Au Japon,
25:49même après le tsunami, on parlait de tsunami tout à l'heure,
25:51moi j'ai été confronté au tsunami de 2011
25:53dans la région de Sendai,
25:55il y a des gens qui sont restés
25:578 ans là-dedans, même au Japon.
25:59Donc les phases de reconstruction,
26:01ça prend du temps. Il faut le savoir,
26:03il ne faut pas être trop optimiste en pensant qu'on va pouvoir
26:05reconstruire en 2-3 ans, ça ne va pas être le cas,
26:07particulièrement dans le contexte dont vous avez parlé,
26:09en particulier à Mayotte.
26:11Ça va prendre un sérieux temps,
26:13donc il va falloir aussi
26:15éviter de proposer aux gens simplement
26:17de quoi manger, dormir
26:19et faire leurs premières nécessités.
26:21Il s'agit de relancer aussi
26:23la vie sociale et économique,
26:25parce que sans ça, ça ne tient pas.
26:27Ça ne tient pas plus que quelques semaines.
26:29Et l'État, le gouvernement sont attendus au tournant.
26:31Jonathan Boucher-Pétersen, il y a notamment
26:33Jean-Luc Mélenchon qui n'a pas attendu
26:35quelques heures pour déplorer
26:37cette catastrophe.
26:39Il s'en est pris
26:41un pouvoir méprisant et incapable
26:43occupé par son nombril qui n'a rien prévu
26:45ni organisé.
26:47C'est de la récupération de la part
26:49de Jean-Luc Mélenchon et en même temps
26:51c'est justifié ?
26:53J'entendais l'élu de Mayotte tout à l'heure qui disait
26:55que ça ne le choquait pas, mais que ce n'était pas simplement l'État.
26:57C'est tout l'ensemble,
26:59que ce soit les élus locaux, que ce soit l'État au sens central,
27:01tout le monde n'est clairement pas au niveau.
27:03De toute façon, dans la façon de gérer
27:05le dossier Mayotte depuis très longtemps, c'est un objet
27:07de polémique et de tension sur la question
27:09migratoire, qui est une question centrale qu'il ne faut pas écarter.
27:11C'est d'abord un département
27:13français sous-développé, au sens
27:15des pays sous-développés, donc avec la
27:17fragilité. Cette espèce de crise
27:19au carré, c'est le territoire
27:21le plus fragile qui est frappé le plus durement.
27:23On sait déjà que ce genre de cyclone
27:25dans un territoire qui est plus costaud,
27:27ça fait déjà des dégâts qui sont
27:29souvent énormes et des drames qui sont
27:31marquants. Donc là, c'est vrai
27:33qu'on a la conjonction de tout ça. On ne sait pas trop
27:35sur quoi s'appuyer pour reconstruire et pour relancer.
27:37On peut se dire aussi,
27:39on l'évoquait tout à l'heure,
27:41mais nous on a fait pas mal d'une et beaucoup de médias s'en sont fait l'écho,
27:43mais la question dans un département français
27:45de l'accès à l'eau soit à ce point-là problématique,
27:47la présence du choléra, des réseaux électriques,
27:49des réseaux de communication,
27:51tout est exsangue alors que tout était
27:53déjà fragile. Donc je pense qu'il y a une responsabilité
27:55collective. Moi, je ne suis pas pour ce genre
27:57de polémique ou de mise à l'index. On peut
27:59imaginer qu'effectivement, il y ait des responsabilités
28:01ou des choses qui puissent être pointées
28:03dans un second temps. Là, le vrai enjeu, c'est
28:05d'abord la solidarité. Moi, j'ai trouvé que Bruno
28:07Retailleau, il y avait quelque chose
28:09d'assez consistant, très empathique
28:11parce que je pense que ce qu'il a vu,
28:13il ne s'y attendait pas. Je ne suis pas sûr qu'en Vendée, il ait beaucoup
28:15vu ça dans sa vie. Donc clairement, il y a un truc
28:17d'humanité. Il y a un enjeu de solidarité
28:19comme vous le rappelez. Le plus proche, le plus
28:21costaud, c'est de partir de la Réunion. On est quand même à 1400
28:23kilomètres. Quand il y a des incendies
28:25en Grèce, l'Europe se met en branle pour aider.
28:27Là, peut-être qu'au-delà de l'effort français,
28:29il y a peut-être quelque chose d'européen.
28:31La question européenne est... En tout cas,
28:33l'Europe s'est portée à l'aide. Et d'ailleurs,
28:35les États-Unis, à l'instant, se disent prêts à aider Mayotte
28:37après le passage du cyclone. Merci beaucoup
28:39Boris Veliachat d'avoir été
28:41avec nous ce soir en plateau, architecte,
28:43ingénieur, spécialiste des risques majeurs.
28:45Et on vous remercie aussi depuis la Réunion,
28:47le lieutenant-colonel Jean-Paul Beausland,
28:49président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France.
28:51Et bon courage pour ces prochaines heures
28:53car on pense, évidemment,
28:55et on imagine que la situation sur place sera
28:57compliquée. Les informés, on se retrouve
28:59dans un instant. On va reparler de politique. On est un petit peu en retard.
29:01Il est 20h32, mais c'est l'heure du journal.
29:03...
29:10Et à 20h32, on retrouve Sophie Hachen.
29:12Un deuxième avion de transport
29:14militaire est parti aujourd'hui en direction
29:16de Mayotte avant un troisième demain.
29:18L'archipel de l'océan Indien a subi
29:20le chaos après le passage du cyclone
29:22Shido ce week-end. Pour l'heure, le dernier
29:24bilan officiel fait toujours état de plus
29:26de 20 morts, mais il est largement
29:28sous-évalué selon les autorités.
29:30Depuis Saint-Denis à la Réunion, ce soir,
29:32Bruno Retailleau déplore un désastre.
29:34Il reconnaît qu'il est actuellement
29:36impossible de recenser les pertes humaines.
29:38De 18 mois avec sursis
29:40à 16 ans de réclusion criminelle,
29:42les réquisitions sont tombées cet après-midi au procès
29:44de l'assassinat de Samuel Paty,
29:46ce prof d'histoire géo décapité par
29:48un islamiste radicalisé il y a 4 ans.
29:50La peine la plus élevée a été demandée
29:52contre un accusé de 23 ans jugé pour
29:54complicité d'assassinat terroriste,
29:56mais l'accusation a demandé la requalification
29:58de l'infraction en association
30:00de malfaiteurs terroristes.
30:02Un peu plus d'une semaine après la chute de son régime
30:04à Damas, la première déclaration
30:06du président syrien Bachar al-Assad aujourd'hui.
30:08Il assure ne pas avoir fui
30:10de manière préméditée et affirme
30:12que Moscou a demandé son évacuation
30:14lors de la prise du pouvoir par les rebelles.
30:16Bachar al-Assad déclare par ailleurs que la Syrie
30:18est désormais aux mains des terroristes.
30:20La justice azerbaïdjanaise confirme
30:22en appel la peine de 3 ans de prison
30:24pour Théo Clair, ce français de 38 ans
30:26incarcéré à Bakou depuis
30:28le mois de septembre, arrêté pour un tag
30:30dans le métro. Deux co-accusés
30:32de nationalités différentes ont écopé
30:34d'une simple amende pour les mêmes faits.
30:44On est toujours dans Les Informés, on reviendra
30:46un petit peu plus tard, notamment sur la situation
30:48à Mayotte dans le fil info et à partir de 21h.
30:50Rappelons juste qu'Emmanuel Macron
30:52annonce ce soir qu'il décrétera
30:54un deuil national.
30:56Emmanuel Macron affirme qu'il se rendra à Mayotte
30:58dans les prochains jours.
31:00On va parler de politique
31:02pendant son temps. On va juste refaire
31:04un petit tour de table pour
31:06nous informer. Jonathan Boucher-Peterson
31:08de Libération, Corinne Laïc de L'Opinion
31:10et Stéphane Vernet de Ouest-France. Merci à tous les 3
31:12d'être restés. Et Agathe, on va
31:14reparler de politique puisque pendant ce temps
31:16compliqué de Mayotte, le Premier
31:18ministre n'a pas perdu de temps pour consulter
31:20les groupes politiques. François Bayrou
31:22qui est à Pau ce soir pour un conseil municipal.
31:24On y reviendra.
31:26Et qui aujourd'hui, en pleine
31:28crise à Mayotte, recevait
31:30les chefs de groupe. C'était prévu
31:32des chefs de groupe par ordre d'importance.
31:34François Bayrou qui a donc reçu
31:36Marine Le Pen en premier, ce qui tranche
31:38avec son prédécesseur
31:40Michel Barnier. François Bayrou
31:42qui a reçu ensuite le macroniste Gabriel
31:44Attal, puis les socialistes, enfin le LR
31:46Laurent Wauquiez. Écoutez
31:48les réactions de Marine Le Pen et du
31:50patron du parti socialiste Olivier Faure
31:52à la sortie.
31:54Nous lui avons exprimé
31:56quels étaient les souhaits de nos
31:58électeurs. J'ai été écouté.
32:00Il est peut-être un peu tôt pour dire
32:02si nous avons été entendus
32:04mais nous avons été écoutés.
32:06Je pense que la méthode est plus
32:08positive que ce que j'ai pu voir jusqu'à présent.
32:10Maintenant, j'espère
32:12qu'elle sera
32:14utile. Nous avons beaucoup parlé
32:16de pacte de non-censure. Au stade où
32:18nous nous parlons, nous n'avons rien signé.
32:20Il n'y a pas d'accord de non-censure. Et si c'était
32:22pour avoir la même politique
32:24avec un Premier ministre qui a été un compagnon de route
32:26historique du président de la République,
32:28les mêmes causes produisant les mêmes effets,
32:30nous sanctionnerions de la même façon.
32:32Honnêtement, non.
32:34Que faut-il retenir de ces premiers pas
32:36de François Bayrou ? Est-ce que cela démarre
32:38mieux que Michel Barnier ?
32:40Est-ce que les mêmes causes produiront
32:42les mêmes effets ou le patron du Modem
32:44a des cartes que son prédécesseur
32:46n'avait pas ?
32:47Corinne Laïc, ce qui s'est passé aujourd'hui à Matignon,
32:49ces consultations, quelle différence
32:51faites-vous avec ce qui s'est passé il y a trois mois
32:53maintenant avec Michel Barnier dans à peu près
32:55la même configuration ?
32:57Vous voulez dire, est-ce que
32:59François Bayrou aura l'occasion
33:01de planter son arbre
33:03à Matignon, puisque vous savez que la tradition
33:05veut qu'au bout de six mois,
33:07le Premier ministre plante son arbre,
33:09Gabriel Attal avait eu le loisir de le faire,
33:11mais pas Michel Barnier.
33:12Vous êtes très optimiste de pousser ça jusqu'à six mois.
33:14Si, il l'a fait quand même, il a triché.
33:16Il a choisi un érable rouge juste avant de partir.
33:18Il n'y a pas besoin que vous le fassiez.
33:20Par rapport à ces consultations,
33:22à quoi peuvent aboutir
33:24ces consultations ?
33:26On est dans une situation d'une grande confusion
33:28parce que les consultations que mène
33:30François Bayrou ne correspondent pas tout à fait
33:32à l'épure qu'a dessiné le Président de la République
33:34le 10 décembre, quand il a reçu
33:36tous les partis de l'arc
33:38républicain ensemble à l'Elysée.
33:40Il s'agissait de chercher un accord
33:42de non-censure,
33:44alors peut-être avec aussi
33:46un accord concernant à ne pas utiliser le 49-3,
33:48mais là, visiblement,
33:50François Bayrou n'a pas voulu retenir cette méthode
33:52et il a choisi de réunir,
33:54de rencontrer, pardon,
33:56les chefs de groupe et de parti
33:58les uns après les autres,
34:00donc en bilatéral.
34:02On voit que chez François Bayrou, il y a le souci
34:04de s'adresser aux chefs de groupe
34:06parlementaires,
34:08donc de négocier avec le Parlement,
34:10plus qu'avec les chefs de parti,
34:12puisqu'il a une attitude trégolienne ou trégoliste
34:14qui consiste à dire
34:16je ne veux pas d'un gouvernement de parti.
34:18A partir de là,
34:20il n'est rien sorti de la journée d'aujourd'hui,
34:22on va clairement dire les choses, Marine Le Pen a été plutôt contente,
34:24elle a été reçue la première,
34:26elle a été écoutée, je pense qu'elle a souffert
34:28effectivement d'un déficit
34:30d'écoute de Michel Barnier,
34:32de la fois qu'il fallait écouter le Rassemblement national,
34:34mais qu'il se comporte exactement
34:36de la manière contraire, donc il a eu
34:38les inconvénients des deux attitudes.
34:40Et puis, l'EPS a dit
34:42qu'il n'y avait pas eu
34:44beaucoup de progrès dans le sens qu'ils avaient
34:46souhaité, à savoir un accord sur la
34:48non-utilisation concomitante et du
34:5049-3 et de la motion de censure.
34:52Pour le reste, on ne sait pas très bien
34:54ce qui s'est dit avec Gabriel Attal
34:56et avec Laurent Blanquier,
34:58ils n'ont pas fait de commentaires,
35:00il y a Darnot,
35:02le président du groupe
35:04Les Républicains au
35:06Sénat, qui a fait des commentaires en disant
35:08qu'ils étaient très attentifs au traitement de la
35:10question migratoire, qui pose
35:12effectivement la question du maintien de Bruno
35:14Retailleau au sein du gouvernement,
35:16qui à mon avis est résolu, parce que je n'imagine
35:18pas Bruno Retailleau partir.
35:20Jonathan Boucher-Peterson,
35:22on dit que rien n'est ressorti,
35:24peut-être qu'une des informations de la journée, c'est que personne n'a claqué
35:26la porte.
35:28Oui, c'est que personne n'a claqué la porte.
35:30Juste pour revenir sur votre question, qu'est-ce qui a changé ?
35:32Il a un peu plus de temps, François Bayrou.
35:34Michel Barnier, quand il est arrivé, il y avait cette espèce d'urgence,
35:36de deadline du budget, avec les
35:38attermoiements d'Emmanuel Macron, il y avait un
35:40moment où il fallait rentrer dans le dur tout de suite.
35:42Là, il y a un moment où on attend que ça aille
35:44vite et en même temps, il peut se laisser un tout petit peu plus de temps.
35:46Après, je pense qu'on a tendance à inverser
35:48non pas la charge de la preuve,
35:50mais celui qui doit envoyer des signaux,
35:52celui qui normalement devrait avoir des choses à dire,
35:54c'est François Bayrou, qui doit venir une feuille
35:56de route qui est rassembleuse par rassembleuse,
35:58qui permet d'élargir, qui permet de changer un peu
36:00le centre de gravité. On a le sentiment que
36:02en gros, il y a la tentation
36:04de la continuité, alors que la feuille de route,
36:06c'est, certes, on reçoit Marine Le Pen,
36:08mais on s'extrait, c'est quand même ça le cadre fixé
36:10par le président de la République et on peut imaginer
36:12que François Bayrou s'y retrouve, c'est-à-dire qu'il la reçoit
36:14là, c'est plus par une espèce de sens
36:16de la démocratie et de dire je n'ostracise
36:18personne dans les échanges.
36:20En revanche, dans l'équation politique,
36:22on attend quand même de François Bayrou
36:24une ouverture ou en tout cas des pas vers le
36:26centre-gauche, sinon c'est le statu quo
36:28en fait et c'est la continuité exactement
36:30de ce qu'a fait Michel Barnier et si c'est pour s'appuyer
36:32sur deux alliés aussi fiables
36:34que son Gabriel Attal, le mutique,
36:36qu'on n'entend quand même pas, on n'a quasiment
36:38pas entendu depuis des semaines, on ne sait
36:40pas où il est, on ne sait pas ce qu'il pense, on ne sait pas comment il
36:42se positionne, bon c'est un peu surprenant.
36:44Laurent Wauquiez, cette fois-ci, il n'a pas parlé, mais au moins
36:46quand il est sorti de l'Élysée la dernière fois, il a
36:48dit les choses de façon assez nette et on a
36:50vu l'image au moment de la passation de pouvoir
36:52où tous les ministres LR étaient en bloc en disant
36:54on est là, on reste. Donc voilà,
36:56si c'est pour refaire la même équation avec
36:58un bloc central pas très central
37:00et un socle commun pas très commun,
37:02oui je pense qu'il y a des chances que ça se finisse exactement pareil
37:04et qu'on sera juste dans un compte-arbours. Si l'idée
37:06c'est de changer un peu le centre de gravité,
37:08ça passe par non pas des bougées du Parti Socialiste
37:10parce que des choses
37:12sur la table, des évolutions sur la réforme des retraites,
37:14des autonomisations vis-à-vis de LFI,
37:16je pense que le PS a déjà pris beaucoup de risques,
37:18on aimerait bien que le pouvoir
37:20central, l'exécutif,
37:22sortent du bois et disent dans quelle mesure
37:24on n'est pas simplement sur la continuité de la politique
37:26qui a amené à la censure il y a maintenant
37:28quelques semaines. Stéphane Vernet, pour rebondir sur
37:30ce que disait Jonathan Boucher-Pétersen,
37:32est-ce qu'on va vers un gouvernement
37:34LR,
37:36macroniste, modem,
37:38c'est-à-dire le même gouvernement
37:40que le précédent ? Je me demande si on ne va pas aller
37:42vers un gouvernement centriste
37:44sans les LR en fait,
37:46avec carrément quelque chose d'encore plus resserré ?
37:48On ne sait pas, c'est-à-dire que
37:50les compteurs sont remis à zéro, on repart
37:52comme en septembre-octobre,
37:54on repart comme en octobre,
37:56sur la même base,
37:58sauf qu'en fait, on est toujours sur
38:00un pouvoir qui est très étriqué,
38:02qui va devoir
38:04gouverner avec une base,
38:06un socle commun
38:08minimaliste, mais qui peut être réduit
38:10au seul macroniste si les LR disent
38:12que finalement, ce qu'ils avaient négocié
38:14avec un Michel Barnier
38:16Premier ministre ne tient plus avec un François Bayrou
38:18Premier ministre, on peut très bien
38:20arriver à quelque chose d'encore plus réduit.
38:22Donc là, pour moi, on est
38:24hop, on repart à zéro. Et ça, combien de temps ça tient ?
38:26Alors, ce qui change,
38:28il y a plusieurs choses qui changent.
38:30La première chose qui change,
38:32c'est qu'en fait, on a eu le trauma
38:34de la censure, du rejet du budget,
38:36qui est quand même une double conjonction
38:38qui est totalement inédite dans la Ve République,
38:40parce qu'en 62, on a un Premier ministre qui saute
38:42mais le budget, il est là. Et en 79,
38:44on a un budget qui saute mais le gouvernement, il change pas.
38:46Là, c'est la première fois qu'on a les deux à la fois
38:48et il y a quand même une urgence. Mais ce qui est vrai,
38:50c'est que François Bayrou va avoir plus de temps
38:52parce qu'il va pouvoir partir de la copie
38:54qu'avait préparée Michel Barnier
38:56en urgence et travailler à partir de cette copie.
38:58Pour moi,
39:00ce qui ne change pas, c'est qu'on voit bien
39:02qu'il y a des consultations, les gens sortent du bureau
39:04de François Bayrou et qu'est-ce qu'ils nous disent ?
39:06Ils nous disent, on va avoir le même scénario
39:08qu'en octobre, c'est-à-dire,
39:10une motion de censure qui sera déposée
39:12dès le discours de politique général
39:14par les insoumis, qui sera votée
39:16par une partie de la gauche
39:18mais qui passera pas.
39:20Et en fait, toute la question se reposera
39:22au bout du bout, au moment du vote du budget
39:24où on peut très bien avoir à nouveau
39:26un vote, une motion de censure
39:28et là, on repart à zéro.
39:30Sauf que pour le coup, si on en arrive là,
39:32on sera vraiment en très grande difficulté
39:34et je pense que le talent
39:36de François Bayrou sera
39:38tout en compromis avec les uns,
39:40avec les autres. Michel Barnier
39:42avait ces capacités-là, sauf
39:44qu'en fait, dans sa méthode,
39:46un des gros problématiques de Michel Barnier
39:48si vous me permettez, c'est qu'il s'est
39:50beaucoup adressé à l'opinion
39:52et il a oublié de traiter entre guillemets
39:54directement avec lui.
39:56Et François Bayrou fera l'inverse.
39:58Oui, mais il a eu tellement besoin déjà
40:00de gérer ce qui était censé son socle commun
40:02avec Gabriel Attal qui couinait dès qu'on touchait
40:04au bilan de Macron,
40:06avec Jean Wauquiez qui jouait une carte personnelle,
40:08tout ça sous la pression de Marine Le Pen,
40:10que je pense que ça a été une équation à peu près impossible.
40:12Moi, je pense que si François Bayrou, quel que soit le temps
40:14qu'il veut prendre, ne sort pas de la séquence
40:16avec le soutien de ELR, un accord de non-censure du PS,
40:18honnêtement, la vista
40:20des poids lourds et de ces fameux vieux fauves
40:22qui en ont vu et qui savent faire,
40:24ça montrera simplement qu'on est dans
40:26une impasse totale et que ça risque
40:28d'être le cas jusqu'à la prochaine dissolution.
40:30La question, c'est combien de milliards d'euros ?
40:32Quelques milliards d'euros.
40:34Le vrai sujet, c'est de satisfaire
40:36les socialistes pour qu'ils
40:38évitent de voter la censure
40:40et que le budget soit voté.
40:42Parce que si on renonce au 49-3, il faut bien que le budget
40:44soit adopté par un vote.
40:46Et si on veut que le budget soit adopté par un vote,
40:48il faut que les socialistes le votent.
40:50Donc, il faut leur donner satisfaction au niveau
40:52des mesures qu'ils demandent. Alors, pas toutes,
40:54mais c'est une négociation et ça risque
40:56de coûter très cher parce que les revendications
40:58qu'ils ont sont nombreuses.
41:00On va parler du budget tout à l'heure, mais Corinne Laïc,
41:02avant le fil info, ce gouvernement,
41:04vous le voyez avant Noël ou pas ?
41:06Personnellement,
41:08je pense que ça va être difficile
41:10parce que si François Bayrou veut décrocher
41:12des poids lourds et veut décrocher des gens
41:14de gauche ou qui ont l'air de gauche...
41:16Mais qui ne seront pas reconnus comme tels
41:18par la gauche.
41:20Parce que Emmanuel Macron...
41:22Le bilan de Didier Migaud à la justice a beaucoup fait basculer la gauche.
41:24Emmanuel Macron
41:26est censé ne pas vouloir de
41:28ministre qui ait voté la censure.
41:30Ça fait quand même
41:32beaucoup de lignes rouges à droite
41:34comme à gauche.
41:36Les informations se retrouvent dans un instant,
41:38dans une poignée de secondes. Il est 20h45.
41:40On fait un nouveau tour de l'actualité.
41:42Le fil info avec Emmanuel Langlois.
41:44Emmanuel Macron
41:46annonce ce soir qu'il se rendra
41:48à Mayotte dans les prochains jours.
41:50Pas de date fixée pour l'instant.
41:52Il va décréter un deuil national.
41:54Le chef de l'État qui présidait ce soir Place Beauvau
41:56au ministère de l'Intérieur.
41:58Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau
42:00affirme que les usines de traitement
42:02de l'eau potable fonctionneront
42:04à hauteur de 50% de leur capacité.
42:06Sous 48h à Mayotte.
42:08Bruno Retailleau
42:10qui dit aussi envisager un couvre-feu.
42:12Enfin, les États-Unis
42:14se disparaissent ce soir à aider
42:16l'archipel de Mayotte.
42:18En pleine consultation
42:20pour la réunion de crise
42:22consacrée à la situation
42:24sur l'archipel où le cyclone Chido
42:26est situé, en pleine consultation
42:28pour constituer le futur gouvernement,
42:30François Bayrou lui a effectué un crochet
42:32par le Béarn ce soir où il préside
42:34le conseil municipal de Pau.
42:36Le nouveau Premier ministre qui s'est dit favorable
42:38au passage à une réautorisation
42:40du cumul des mandats pour les parlementaires
42:42confirmant qu'il resterait
42:44un maire de Pau en plus de son poste
42:46à Mattinger.
42:48L'issue était attendue en Allemagne.
42:50Après l'effondrement de sa coalition,
42:52le chancelier Olaf Scholz n'obtient pas ce lundi
42:54la confiance des députés.
42:56Ce vote ouvre la voie à des élections législatives
42:58anticipées. Ce sera le 23 février
43:00prochain, outre-Rhin, alors que
43:02le pays traverse une profonde crise
43:04politique.
43:06France Info
43:0820h-21h
43:10Les informés
43:12Agathe Lambret, Jean-René Baudot
43:14Retour sur le plateau des informés
43:16dernière partie avec Stéphane Vernet
43:18de West France à Paris, Corine Leïc
43:20journaliste à l'Opinion et
43:22Nathan Boucher-Petersen, éditorialiste
43:24politique à Libération.
43:26On parlait de cette nouvelle, de ces
43:28consultations qui se passent
43:30notamment à
43:32Matignon, Agathe Lambret.
43:34On se rend compte que
43:36François Bayrou, pardonnez-moi
43:38le Premier ministre, ne plaît pas totalement à tout le monde
43:40notamment à gauche. Il n'a pas que des amis
43:42François Bayrou. C'est surtout que
43:44ce n'était pas le premier choix d'Emmanuel Macron,
43:46François Bayrou, et ça n'a pas échappé
43:48notamment à la gauche.
43:50Alors la question qui se pose
43:52aujourd'hui et que pose l'opposition
43:54c'est le fait de savoir
43:56si François Bayrou est devenu
43:58le poêle à gratter d'Emmanuel Macron.
44:00Écoutez ce qu'en disait François Hollande
44:02c'était hier sur BFMTV.
44:04Les conditions dans lesquelles
44:06il a été nommé lui donnent une forme
44:08d'indépendance dont il doit
44:10faire bon usage, notamment
44:12avec le Parlement, puisque
44:14le Président
44:16a été sans doute forcé
44:18de le nommer. Ce qui est très frappant
44:20c'est qu'il a changé
44:22de décision au cours
44:24de la matinée. Mais ce qui peut donner
44:26paradoxalement à François
44:28Bayrou une liberté
44:30ce que je crois c'est qu'il ne dépend
44:32plus du Président. Le Président ne peut pas
44:34arrêter François Bayrou maintenant.
44:36Donc il ne dépend que du Parlement
44:38en l'occurrence de l'Assemblée Nationale.
44:40Il s'est fait tordre le bras
44:42Emmanuel Macron, Corinne Leïc.
44:44Oui mais ce que dit François Hollande est très juste
44:46c'est que ça peut être un bienfait
44:48pour François Bayrou et pour
44:50Emmanuel Macron, puisque Emmanuel Macron
44:52dans un premier temps a voulu le confort
44:54d'un Premier
44:56ministre macroniste issu du Bloc
44:58central. Et il a choisi le confort au carré
45:00avec Sébastien Lecornu
45:02qui aurait eu plutôt
45:04une stature de
45:06collaborateur par rapport à ce
45:08qu'est François Bayrou, qui a évidemment une longue
45:10vie politique, qu'il n'a pas voulu choisir
45:12dans un premier temps parce qu'il avait
45:14peur de la cohabitation de cet homme
45:16avec lequel il a des relations depuis sept ans
45:18qui sont faites à la fois de
45:20respect mais aussi parfois
45:22de tensions, d'affrontements et
45:24de menaces. On l'a vu d'ailleurs
45:26le 13 décembre dans leur
45:28confrontation avant la nomination de
45:30François Bayrou. Donc c'est vrai que
45:32à l'insu de son plein gré, si j'ose dire,
45:34Emmanuel Macron a peut-être nommé un Premier ministre
45:36qui va apparaître comme
45:38pas trop macroniste avec
45:40une certaine indépendance et qui
45:42sur le papier en tout cas, pourrait rassembler
45:44plus largement. Il n'aura pas
45:46à se défendre de sa
45:48dépendance par rapport au Président
45:50de la République, d'en être
45:52l'exécuteur de la politique et
45:54le gardien du bilan.
45:56Donc c'est peut-être un atout sur François Bayrou
45:58à condition qu'il sache s'en servir.
46:00Corine Hou, je crois que vous ne l'avez pas vu parce que
46:02il était juste derrière vous mais Stéphane Vernet
46:04a levé les yeux au ciel
46:06quand vous avez prononcé le mot
46:08confort pour la nomination de François Bayrou.
46:10Non, non, confort pour celle de
46:12Sébastien Lecornu
46:14qui est un confort.
46:16Non, je levais les yeux au ciel parce que
46:18je pense qu'une nomination de Sébastien Lecornu
46:20ou de
46:22Roland Lescure, puisqu'on parlait des deux,
46:24aura été une grossière erreur.
46:26Il ne l'a pas commise. Non mais heureusement.
46:28Ce sont des gens de grand talent, de qualité,
46:30ce n'est pas le problème. Mais là,
46:32il faut penser à l'image.
46:34Il faut penser à l'image
46:36qui aura été donnée. Pour le coup, là, on était
46:38sur le choix
46:40d'un...
46:42Non mais même les macronistes
46:44trouvaient que c'était une erreur
46:46de nommer. Bien sûr. Et là-dessus,
46:48François Bayrou a eu raison.
46:50Je suis complètement d'accord avec Aurélie Laïc.
46:52François Bayrou sera tout
46:54sauf un simple collaborateur du président
46:56de la République. Et ça aussi, ça change tout.
46:58C'est-à-dire qu'il a sa marge de main. C'est un fidèle
47:00de la première heure, ça c'est vrai. Il sera dans
47:02la continuité des grandes lignes de la politique
47:04qui a été menée depuis 2017
47:06parce qu'il y adhère, mais il a ses marges de manœuvre
47:08et il sera aux capacités aussi
47:10de se distinguer du président.
47:12Et donc, ça lui donne une liberté aussi
47:14pour négocier, notamment avec les groupes parlementaires.
47:16Et ça, ça fait partie des choses qui font
47:18qu'on n'est plus dans la même équation
47:20que celle qui a dû...
47:22On n'est pas dans la situation dont a hérité
47:24Michel Barnier au mois d'octobre.
47:26On a envie d'y croire, mais je me souviens,
47:28pour avoir participé à deux, trois émissions
47:30au moment de la nomination de Michel Barnier,
47:32qu'on nous expliquait que justement le fait qu'il soit issu de LR,
47:34justement le fait qu'il était candidat
47:36à la primaire de LR et qu'il avait
47:38la volonté d'affronter Emmanuel Macron,
47:40ça montrait qu'on était dans un changement d'air,
47:42qu'il y avait une autonomie,
47:44qu'il allait pouvoir faire autrement,
47:46que ça lui donnait une forme d'autonomie d'action
47:48et qu'en plus, c'était un négociateur hors pair
47:50parce qu'il avait fait le Brexit.
47:52Moi, j'observe avec beaucoup de mauvaise foi,
47:54mais chacun son rôle,
47:56c'est que le noyau de Michel Barnier,
47:58c'était le noyau LR.
48:00C'était 47 députés. Là, on prend François Bayrou,
48:02on passe à 33.
48:04J'aurais tendance à dire à Charles de Courson de surtout
48:06se préparer parce que logiquement,
48:08dans cette suite logique, ça finit par être lui.
48:10Et je pense que c'est autant le constat institutionnellement,
48:12François Hollande a totalement raison,
48:14c'est-à-dire que ce n'est pas Emmanuel Macron
48:16qui peut défaire François Bayrou maintenant,
48:18qu'il l'a nommé, à part de tomber dans une dissolution.
48:20Mais on sait que la temporalité est contrainte.
48:22C'est le Parlement qui peut censurer, comme on l'a vu avec
48:24Michel Barnier. Donc il y a clairement
48:26une autonomie, tout simplement,
48:28vis-à-vis d'Emmanuel Macron,
48:30ce qui ne veut pas dire qu'il y ait une force
48:32à l'égard du Parlement. Il va quand même falloir
48:34qu'il arrive à tenir. Et à la limite, au moins,
48:36Michel Barnier, il avait fait entrer
48:38un certain nombre de ministres LR
48:40qui jouaient le jeu.
48:42Là, on sent qu'LR est en retrait,
48:44on sent que Gabriel Attal est en poker face,
48:46que les socialistes ont peut-être fait
48:48déjà dans leur tête, ils ne savent pas s'ils n'ont pas fait le pas de trop.
48:50D'une certaine manière, on a hâte,
48:52je ne sais pas si sur le fond, on va être déçus,
48:54mais institutionnellement, il faut que François Bayrou
48:56mette des choses sur la table. C'est vraiment son rôle
48:58de nourrir la bête et pas d'entretenir
49:00une forme de flou.
49:02Mais Michel Barnier, Emmanuel Macron,
49:04a seulement les inconvénients et pas les avantages
49:06d'avoir nommé un proche à Matignon
49:08parce que les oppositions ne lui sont absolument
49:10pas grées d'avoir nommé quelqu'un
49:12qui était capable de lui tenir tête
49:14et qui d'ailleurs, le jour de sa
49:16domination, François Bayrou, c'est quand même extraordinaire,
49:18il est nommé Premier ministre, il cite
49:20un Président de la République en 1980,
49:22c'est François Mitterrand,
49:24au lieu de citer un de ses prédécesseurs,
49:26il évoque un roi
49:28en disant qu'Henri IV est son ami.
49:30Un roi pour lequel ça s'est mal fini ?
49:32Oui, il a quand même
49:34une assez haute idée
49:36de lui-même et il se place
49:38d'emblée au niveau d'un Président,
49:40voire d'un roi. C'est son obsession.
49:42Alors qu'il a été nommé à Matignon
49:44et c'est d'ailleurs pour ça qu'Emmanuel Macron
49:46ne l'avait pas nommé et ne l'aurait sans doute jamais
49:48nommé, c'est que c'est complètement
49:50antinomique avec tout ce qu'est Emmanuel Macron
49:52de désigner pour Matignon quelqu'un
49:54qui a été trois fois candidat à la présidentielle
49:56et qui n'a pas renoncé d'ailleurs à toute ambition.
49:58Mais pour poursuivre le fil déroulé
50:00par Jonathan, je dirais que
50:02et Gabriel Attal et Laurent Wauquiez
50:04risquent d'essayer
50:06d'éviter à François Bayrou
50:08d'être bien positionné pour 2027
50:10si jamais il dure jusque là.
50:12Je voulais revenir sur Barnier
50:14parce qu'avec Michel Barnier
50:16la cohabitation
50:18a été assez dure, ça ne s'est pas trop vu
50:20parce que les deux hommes ont
50:22respecté les formes
50:24mais les propos que tenait
50:26l'entourage disons
50:28d'Emmanuel Macron sur Barnier
50:30étaient assez durs et Michel Barnier
50:32lui-même a pris beaucoup d'indépendance
50:34beaucoup plus qu'Emmanuel Macron ne l'aurait
50:36cru au moment où il l'a nommé.
50:38Donc il y avait
50:40déjà une forme de cohabitation
50:42même si techniquement le mot
50:44est inapproprié, entre les deux hommes.
50:46Et comment ça va se passer pour le budget ?
50:48Parce qu'on a vu que
50:50Michel Barnier est tombé sur le budget.
50:52Stéphane Vernet, la situation est peut-être même encore
50:54pire aujourd'hui. Depuis il y a
50:56Moody's qui a dégradé la note de la France
50:58des milliards supplémentaires
51:00coûtés les Français.
51:02C'est parce qu'elle est pire que ça peut tenir.
51:04Je suis d'accord avec Jonathan Péterson,
51:06je suis d'accord avec Corine Laïc.
51:08Vous le dites très bien, Michel Barnier s'est fait
51:10savonner la planche par tout le monde.
51:12Est-ce que François Bayrou échappera
51:14à cet exercice ?
51:16J'en doute.
51:18Mais en même temps, François Bayrou, il a le cuir tanné
51:20parce que ça fait un paquet de temps
51:22qu'il enquiquine, y compris les gens
51:24de son propre camp, et il fonce, il y va.
51:26Donc voilà. Donc il va se faire
51:28savonner la planche aussi, mais comme la situation
51:30est beaucoup plus tendue, moi je pense
51:32qu'ils vont aller jusqu'au budget,
51:34qu'ils finiront par trouver un moyen
51:36de faire passer ce budget à la condition
51:38que François Bayrou cède
51:40sur un certain nombre de marqueurs très forts,
51:42notamment pour la gauche,
51:44au risque de déplaire très fortement
51:46à Emmanuel Macron. Et moi je pense que lui,
51:48il peut le faire.
51:49C'est assez raccord avec ce que le MoDem a voté aussi
51:51dans la discussion budgétaire, notamment sur la taxation
51:53des surdividendes, sur la question des hauts revenus.
51:55Et que je pense que le budget, du coup,
51:57le prochain budget, il peut passer,
51:59il faut qu'il passe, il doit passer. Mais après,
52:01je suis à peu près sûr que
52:03notamment le Rassemblement National
52:05sera raccord avec les propres
52:07objectifs et les ambitions
52:09qui sont les siennes et qu'il a déjà établis
52:11à la rentrée dernière, en disant de toute façon
52:13on veut que ce gouvernement
52:15tienne jusque, en gros,
52:17à l'été prochain, on le refait tomber,
52:19comme ça on aura, on crée
52:21une situation de blocage et on ira à une nouvelle
52:23dissolution. Et si en plus...
52:25Donc ça veut dire que ça pourrait tenir.
52:27Oui, exactement.
52:29Et si en plus la proportionnelle passe
52:31d'ici là,
52:33ben voilà, je pense que là tout est réuni.
52:35Le Rassemblement National sera ravi. On y va.
52:37Oui, alors d'un pur point de vue institutionnel, je suis pas sûr
52:39qu'on puisse changer le mode de scrutin
52:41avant un certain nombre de mois
52:43avant un scrutin.
52:45On n'est pas obligé de faire la dissolution en juin,
52:47d'ailleurs c'est en juillet.
52:49Le président de la République
52:51l'a dit lui-même la semaine dernière.
52:53C'est six mois avant une nouvelle
52:55dissolution, ça passe.
52:57Je voulais quand même
52:59revenir sur le budget parce que
53:01le scénario qui était brossé
53:03est très...
53:05à l'air idyllique, mais
53:07faire adopter le budget, ça coûte
53:09très cher. Et
53:11la vraie question c'est de savoir
53:13quelle sera la réaction des marchés financiers
53:15je m'excuse de les
53:17mettre sur la table, on les a un petit peu
53:19oubliés, de la Commission de Bruxelles,
53:21de nos partenaires européens, si
53:23la France achète sa stabilité
53:25politique au prix d'un déficit
53:27qui d'ores et déjà sera probablement
53:29de 6% en 2025
53:31et si on rajoute un point de plus
53:33parce qu'avec les demandes des socialistes concernant
53:35le financement des services publics,
53:37la retraite, la santé,
53:39etc.
53:41Il faut peut-être aller chercher de la ressource.
53:43La justice fiscale qui veut dire
53:45faire davantage payer
53:47certains français.
53:49Et si je peux me permettre, les marchés ne regardent pas que le budget, ils regardent la stabilité
53:51politique, ils regardent la trajectoire.
53:53Quel est le prix de la stabilité politique ?
53:55La stabilité et la continuité.
53:57La stabilité,
53:59je pense que les français sont plutôt pour la stabilité
54:01plutôt que pour le chaos, ça paraît assez fou.
54:03En revanche, la continuité
54:05qui est un truc qui n'est pas questionné, il y a vraiment
54:07un enjeu de rupture, ça ne veut pas dire qu'on n'attend
54:09pas de François Bayrou qu'il applique
54:11le programme du Nouveau Front Populaire,
54:13c'est pas ça. Il faut trouver un nouvel équilibre
54:15qui ne donne pas le sentiment aux français
54:17et aux forces politiques qu'on est dans un
54:19habillage du statut quo. C'était un petit peu
54:21ce qu'a commencé à essayer de faire
54:23Michel Barnier, mais avec la grande complexité
54:25de tenir ce groupe
54:27Ensemble pour la République qui, en gros,
54:29a besoin de faire son adjornamento et prendre acte
54:31que l'envie d'alternance, ce n'est pas simplement
54:33un concept, ça doit se concrétiser dans des choix
54:35politiques. Donc je pense que François Bayrou, il est tout à fait
54:37capable de l'entendre. Sur la justice fiscale,
54:39il en parle peut-être moins, là, au début, que
54:41Michel Barnier, mais je pense qu'il y a des chances qu'il en fasse plus
54:43à la fin. Il est très sur
54:45ce thème-là, de même que son groupe. Il en parlera peut-être demain
54:47puisqu'au QAG,
54:49ce qu'on appelle au QAG, les questions au gouvernement, il sera tout seul
54:51ce sera les questions au gouvernement, il sera
54:53donc absolument tout seul, puisque surtout il n'a pas
54:55de ministre à mettre autour de lui.
54:57Jonathan Boucher-Péterson, à l'oeil de l'I.B.
54:59demain ? Aucune idée. Mais Mayotte
55:01à tous les coups. Bon, voilà.
55:03C'est clair, c'est franc. A la une de l'opinion, vous le savez,
55:05Corinne ? Oui, Mayotte, les
55:07sept plaies d'une île maudite.
55:09Et la une de l'I.B., c'est Mayotte en miettes.
55:11Bon, voilà.
55:13Et Stéphane Vernet, est-ce qu'on parlera de Mayotte à la lune de France ?
55:15Vous n'allez pas le croire, mais j'étais tellement perturbé par ce qui s'est
55:17passé à Mayotte que je suis comme déjà...
55:19J'ai pas demandé la lune de demain.
55:21On a fait la lune ce matin sur Mayotte,
55:23je suis sûr qu'on recommencera demain. Merci beaucoup,
55:25chers informés. Agathe, on se retrouve demain ?
55:27A demain. 18h-20h à la radio.
55:29Merci pour votre interview politique.
55:31Les informés reviennent dès demain matin
55:33à 9h.