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00:00Sur le plateau des informés, on continue évidemment et on revient sur cette actualité, l'accusation qui a requis 5 ans de prison, dont 2 ans fermes aménageables
00:08et une peine d'inégibilité de 5 ans à l'encontre de Marine Le Pen. C'est évidemment à la une des informés, Franck Boisiz de Libération, Thiebaud Dromard de Challenge,
00:17Henri Vernet du Parisien Aujourd'hui en France et François Reynard du Nouvel Obs. Merci à tous d'être avec nous.
00:23Franck Boisiz, Marine Le Pen dénonce, je cite, la violence et l'outrance des réquisitions du parquet. Quel est votre regard là-dessus ?
00:30Les réquisitions du parquet ne sont absolument pas outrancières. Reprenons quelques balises et quelques repères.
00:37Dans le procès de François Fillon, le parquet avait insisté sur un point qui commence à faire jurisprudence qui est que les élus étant dotés d'une responsabilité particulière,
00:46ils doivent avoir une exemplarité particulière. Alors là, en l'occurrence, on a un détournement de fonds publics, de fonds européens sur une somme qui est assez importante
00:55puisque le préjudice est évalué à 3,5 millions d'euros. Et donc, finalement, les réquisitions du parquet vont dire, à partir du moment où des élus de la République
01:02se livrent à de tels agissements, les sanctions doivent être en conséquence. Ça, c'est le premier point. Je rappelle en outre que dans une affaire un peu voisine
01:08qui est celle des assistants parlementaires du Modem, où les peines décidées, où les sanctions décidées ont été beaucoup plus légères, le parquet a fait immédiatement appel.
01:16Et donc, ce qu'on voit apparaître au fil des décisions de justice, ce sont des sanctions de plus en plus sévères qui dépassent peut-être les sanctions du commun des mortels, entre guillemets,
01:26justement parce qu'elles doivent être exemplaires pour des élites, qu'elles soient économiques ou politiques.
01:31— Petite précision, juste, l'affaire du Modem n'était pas du tout de la même ampleur. — Elle n'était pas du tout de la même ampleur, mais le parquet a néanmoins...
01:38Elle était dans le même esprit, mais les montants n'avaient rien à voir. Et le montant était plus faible.
01:44— Et il n'était pas question d'un système, alors que Marine Le Pen, pendant son procès, on lui a reproché d'avoir mis en place un système, ce qui n'était pas le cas pour le Modem.
01:50— Et pourtant, quand il y a eu le début des affaires du Modem, François Bayrou a démissionné. Vous vous souvenez, en 2017, il était garde des Sceaux.
01:57Et il a immédiatement démissionné, puisqu'elle ne peut pas dire « On entrave ma carrière à elle », alors que François Bayrou, qui était un proche du pouvoir,
02:03lorsqu'il était dans le gouvernement, il a démissionné. En France, la justice, c'est indépendant.
02:07— On n'a pas encore entendu Thiébaud Dromard sur ce réquisitoire contre Marine Le Pen.
02:14— Oui. Moi, je le trouve pas surprenant. Je rejoins tout à fait ce que disait Franck Boisis. D'autant que la loi Sapin II, sur laquelle s'appuient aujourd'hui les magistrats pour délibérer,
02:23prévoyait cette forme d'automaticité des peines. La même Marine Le Pen qui vend toute la semaine journée les peines planchées, c'est une forme de peine planchée, l'automaticité des peines, en l'occurrence.
02:35Et effectivement, le Modem était le procès un peu parallèle. Et on avait vu 2 ans d'inéligibilité pour des faits, effectivement, nettement moins importants.
02:48Donc il est pas tellement surprenant. Et puis l'attitude de Marine Le Pen, en revanche, pendant tout ce procès, elle était quand même assez agressive.
02:55Elle niait certaines évidences. Et ça, c'est plus difficile à comprendre, parce qu'il reste à la possibilité du juge une certaine...
03:03Il a une certaine, disons, possibilité de motiver son jugement, voire même de l'atténuer. Et là, elle a pas du tout joué cette carte de la négociation, de...
03:16— Parce que peut-être elle est dans une forme de victimisation et de dénonciation d'un procès politique. Et la question qui peut-être se posera, Henri Werner...
03:23On rappelle qu'on n'est pas à l'ordre du jugement, que ce sont les réquisitoires. Mais est-ce que l'opinion retiendra l'idée de ce procès politique ?
03:28— Enfin moi, c'est le sens de ce que je voulais dire tout à l'heure, qu'en fait, même de ce que j'ai dit, me semble-t-il, je juge pas de la sévérité ou non des sanctions.
03:35En effet, tout cela est assez automatique, pourrait-on dire, étant donné le délit, ce qui lui est rapproché, et non pas la jurisprudence, mais enfin si, quand même,
03:43ce que montre la justice depuis quelques années. Non. Moi, je parle en effet des conséquences, des conséquences politiques.
03:49On disait est-ce que c'est le pire scénario, le scénario cauchemardesque pour elle. Oui, bien évidemment, parce que ça porte atteinte à ce qui est à la fois
03:56son rêve, son objectif, sa démarche, son travail depuis tout ce temps-là, qu'elle mène avec un parti qu'elle a mis derrière elle et qui, aujourd'hui, n'est plus...
04:05Comment dire ? Elle n'a plus la même homogénéité, parce qu'en effet, il y a Jordan Bardella qui est là. Et donc il y a aussi cette question qui se pose pour elle,
04:13c'est-à-dire, en quelque sorte, de... Presque, on pourrait le dire, de devoir passer le flambeau, contrainte, contrainte et forcée.
04:21Donc c'est là qu'elle a conséquences. Et en effet, vous le dites, l'opinion publique... Mais oui, enfin, l'opinion publique, en tout cas, l'électorat Le Penis,
04:28qui est important, l'a rappelé, d'ailleurs, y compris pendant les séances au tribunal, il lui est arrivé de rappeler le nombre d'électeurs qu'elle avait,
04:36et donc le nombre d'électeurs qui seraient... Alors je sais plus quels étaient ces termes exacts, mais dans son esprit, c'était qui seraient privés d'une éventuelle candidature
04:42Le Peniste à la prochaine présidentielle. Et donc c'est vraiment le terrain sur lequel elle se place, d'appeler à une réponse par les urnes, en évoquant pourquoi pas
04:53les prochaines législatives, donc avant même une présidentielle, pour montrer cela. Donc c'est vraiment le terrain, en quelque sorte, à la justice.
05:00L'ERN et ses électeurs répondront par le blanchiment, par les urnes, quoi.
05:05Oui, sur l'opinion, je serais assez mesuré sur les conséquences pour l'opinion publique, c'est très difficile à mesurer. Là, en l'occurrence, il n'y a pas d'enrichissement personnel,
05:14c'était un détournement de fonds public, mais pour les affaires du parti. C'est assez lointain, malgré tout, le Parlement européen est très technique,
05:22donc je ne suis pas certain que l'opinion ait mesuré la gravité du sujet.
05:25C'est bien pour ça qu'elle a la réponse pour...
05:27Et en plus, le modem a déjà été condamné, donc il y a un effet d'atténuation. Un autre parti, républicain, de l'avis politique, a déjà été condamné,
05:37donc il y a cette forme d'atténuation possible. Donc sur l'opinion publique, ce n'est pas évident de mesurer.
05:42Il y a cette idée, en tout cas, je trouve, que la justice doit être la même pour tous, et d'ailleurs le procureur l'a rappelé, le droit s'applique à tous.
05:51On se souvient de l'affaire Balkany, Patrick Balkany qui avait été condamné à de la prison avec mandat de dépôt, ce qui avait choqué aussi une partie,
05:59parce que c'est vrai qu'on a quand même dans l'inconscient cette idée que quand on est en col blanc aux responsables politiques,
06:09on pourrait plus facilement contourner les lois. Ce ne sont que des réquisitions, on verra si elles seront suivies par le tribunal,
06:17mais en tout cas, il y a une forme d'exemplarité dans les réquisitions eu égard à la gravité des faits qui sont rapprochés à Marine Le Pen.
06:26Il y a autre chose, je trouve, c'est que Marine Le Pen n'a pas du tout anticipé ce qui s'est passé au début.
06:32Aux RN, ils étaient incapables même de concevoir l'inégibilité. Elle pensait qu'elle était immunisée par ses succès électoraux et que ça ne lui arriverait jamais.
06:45Je termine juste progressivement. Elle a vu la sévérité du tribunal et elle a commencé à sentir que le vent tournait.
06:55Aujourd'hui, je trouve que le contraste est absolument saisissant entre, d'un côté, Jordan Barrella dans toute sa jeunesse et sa splendeur,
07:03et qui publie son livre, enfin en tout cas à qui on a l'impression que tout réussit, et Marine Le Pen qui est complètement embourbée dans ce procès.
07:12C'est la pire réquisition qui pouvait lui arriver aujourd'hui.
07:15Marine Le Pen qui accuse le parquet de vouloir ruiner le RN et priver les Français de la capacité de voter pour qui ils souhaitent.
07:22C'est ce qu'elle disait tout à l'heure.
07:24Marine Le Pen, qui est une ancienne avocate, connaît quand même la justice et les prêtoirs et on peut s'interroger sur sa stratégie de défense.
07:30Parce qu'elle a adopté ce qu'on appelle une défense de rupture, c'est-à-dire qu'elle a contesté systématiquement tous les faits qui lui étaient reprochés,
07:36alors que face à elle, l'accusation disposait d'éléments assez accablants.
07:40Les fameux contrats qui ont été passés, dont on voit bien qu'ils étaient des contrats complètement biaisés.
07:45Et donc, on va peut-être, ou elle devrait peut-être s'interroger, me semble-t-il, sur sa stratégie qu'elle a choisie d'aller bille en tête contre l'accusation,
07:53là où elle aurait peut-être pu essayer d'être sur un autre comportement face au tribunal,
07:58consistant à dire qu'on devait se financer, c'était pas facile, nous n'avons pas bien interprété la loi.
08:04À aucun moment, elle n'a cherché à faire amende honorable.
08:07Et peut-être que dans cette stratégie de défense de rupture, on retrouve en réponse des réquisitions extrêmement sévères.
08:13Mais Franck, elle n'avait surtout pas de stratégie, pas de défense.
08:16Elle disait juste qu'on faisait notre travail, mais elle n'avait pas de défense extrêmement reconstruite.
08:20C'est ça qui est interrogé aussi, c'était la faiblesse de l'argumentaire du Rassemblement National.
08:25Cette faiblesse-là, c'est quand même une remise en cause, Agathe, finalement, de la légitimité du tribunal qui l'a jugée et qui lui reprochait.
08:32– Ils ont décidé de jouer cette idée de procès politique.
08:35C'était dans leur esprit, mais c'est comme ça qu'ils l'ont jouée.
08:37Et juste un argument quand même par rapport à l'opinion.
08:39– C'est un échec visiblement.
08:40– Mais bien sûr que c'est un échec.
08:41Mais heureusement, parce qu'il ne doit pas y avoir de justice.
08:43Il y a une justice, et voilà.
08:44Mais par rapport à l'opinion, encore une petite chose quand même.
08:47Et c'était aussi leur argument au RN.
08:49C'était de dire attention à l'argent européen.
08:51Mais c'est presque une bonne chose.
08:53Comme leur électorat, et eux-mêmes en tout cas, n'aiment pas l'Europe.
08:56Ils y sont, mais ils ne l'aiment pas, ils la méprisent.
08:58Ils ne vont même pas au Parlement européen.
09:00Ils ne sont pas là pour voter des lois, des textes, etc.
09:02pour s'y intéresser réellement.
09:03Donc finalement, ils considèrent que ce n'est pas si grave que ça
09:06d'utiliser cet argent, de le détourner en quelque sorte.
09:08Et ça, c'est un argument qui peut marcher auprès d'un certain électorat
09:13qui peut être sensible à cet argument-là.
09:16C'est pour ça que ce rendez-vous dans les urnes, moi, je le trouve assez inquiétant.
09:19– Alors on rappelle que l'accusation a demandé que cette peine
09:21soit sortie de l'exécution provisoire.
09:23On explique ce que c'est.
09:24Ça veut dire qu'elle s'applique, cette peine, éventuellement,
09:29dès la condamnation, y compris en cas d'appel.
09:32François Reynard, c'est un vrai…
09:34Honnêtement, si effectivement, d'aventure, Marine Le Pen était condamnée,
09:37ce serait un séisme politique assez complet
09:40si on regarde la carte politique française des 15 dernières années.
09:43– Alors ça, c'est sûr que ce serait un séisme politique.
09:45Je crois que tout le monde l'a compris.
09:46On a compris aussi que Jordan Bernalda, il devait être très content ce soir, je suppose.
09:49En tout cas, il doit préparer du champagne,
09:51parce que c'est encore que des réquisitions.
09:52– Imagine qu'il ne le montre pas.
09:53– Voilà, il ne le montre pas.
09:54– Il ne l'a pas encore vu aussi.
09:55– On a bien compris cette chose-là, mais encore une fois,
09:57Marine Le Pen, là, elle fait un espèce d'appel au peuple.
10:00Elle espère être présidente de la République.
10:02Le rôle d'un président de la République dans une démocratie,
10:04c'est d'être le garant de l'indépendance de la justice.
10:06Donc là, elle est en train de torpiller la justice.
10:08Encore une fois, je répète, elle fait ce qu'a fait Trump
10:11et ce qui est catastrophique dans une démocratie,
10:13c'est-à-dire qu'elle sape les bases de la démocratie.
10:15Là, la justice a juste fait son travail.
10:17Les preuves contre le Front National, au Rassemble national,
10:20sont accablantes.
10:21Julien Audoul, qui a voulu rentrer pour être son directeur de cabinet,
10:25il est payé par le Parlement européen comme assistant d'un député.
10:31Il est son conseiller à elle et au bout de 4 mois,
10:35elle lui envoie un mail en disant
10:37« il faut que tu ailles au Parlement la semaine prochaine ».
10:38– Non, c'est même lui qui le demande.
10:39– C'est lui qui dit « il faudrait que je rencontre le député auquel je suis rattachée ».
10:43– Il ne sait même pas avec qui il travaille.
10:46– Il y en a un autre qui fait des fausses revues de presse.
10:48À mon souvenir, c'était Libé qui avait fait des fausses revues.
10:51Pour dire « non, non, j'ai travaillé », etc.
10:53Il a fait des fausses revues de presse.
10:55Là, il n'y a pas que le Rassemble national qui est en jeu.
10:59Ça a commencé avec Fillon, tout ça.
11:00Cet espèce de tricotage de la justice.
11:02On a rappelé que François Fillon,
11:04quand il a eu ces procédures qui sont commencées contre lui,
11:07il a dit « c'est un procès politique, on veut m'empêcher d'être président,
11:11c'est mieux que de compter ma présidence ».
11:12Il a été condamné deux fois et maintenant,
11:14il accepte de rembourser l'argent à l'Assemblée nationale.
11:17En tout cas, ce n'était pas raisonnable au départ.
11:19Juste sur le réquisitoire, pour être précis,
11:23en fait, elle conserve son mandat de député,
11:26malgré tout, au nom de la séparation des pouvoirs.
11:28Elle perd son mandat d'élu local,
11:30de conseillère départementale du Pas-de-Calais.
11:33Elle perdrait, bien sûr, pardonnez-moi.
11:36Maintenant, effectivement, s'il y a une procédure d'appel
11:40qui est engagée, la décision resterait la même.
11:44Maintenant, si une procédure d'appel lui donne raison avant 2027,
11:48là, la décision est cassée.
11:51Bien sûr, parce que si la décision est rejugée,
11:55il faudrait que ce soit avant 2027.
11:58Mais c'est vrai que ce qui est fort, là,
12:00c'est que normalement, l'appel est suspensif
12:02et que Marine Le Pen misait, si jamais en cas d'inégibilité,
12:07sur le fait qu'elle ferait appel et que cela traînerait
12:10et que de toute façon, 2027 serait enjambé de cette façon-là
12:14et qu'une fois qu'elle serait élue présidente de la République,
12:17rien ne pourrait l'atteindre.
12:19On va continuer en discutant pendant encore quelques minutes
12:22évidemment sur ces réquisitions qui sont tombées.
12:26Ce soir, ce sera évidemment à la lune de l'actualité.
12:28Il est 20h30.
12:3520h30, bonsoir Sophie Lechenne.
12:37Bonsoir Jean-Rémi, bonsoir à toutes et à tous.
12:39Les réquisitions sont donc tombées ce soir au procès
12:41des assistants d'eurodéputés du Rassemblement national.
12:44L'accusation demande une peine d'inéligibilité
12:46pour l'ensemble des prévenus, dont Marine Le Pen.
12:49Le parquet requiert également 50 prisons,
12:51dont deux fermes aménageables contre la chef de file du parti.
12:55Par ailleurs, les procureurs demandent aussi
12:572 millions d'euros d'amende contre le RN.
12:59En Espagne, le littoral de la région de Valence
13:02est placé en alerte rouge aux pluies ce soir,
13:04deux semaines après des crues dévastatrices
13:06qui ont fait plus de 220 morts.
13:08Le danger est extrême, prévient l'agence météorologique espagnole.
13:11La population est appelée à rester à l'abri.
13:14Donald Trump assure que la transition avec Joe Biden
13:17sera la plus fluide qui soit.
13:19L'actuel et le futur président américain
13:21se sont entretenus à la Maison Blanche aujourd'hui
13:23pour évoquer cette période de transition
13:25avant la passation de pouvoir le 20 janvier.
13:28Tout ça n'est qu'un simulacre d'audience,
13:30dénonce la présidente de Sea Shepherd France,
13:33alors que le fondateur de l'ONG de protection de la vie marine,
13:35Paul Watson, est à nouveau maintenu en détention au Groenland
13:39au moins jusqu'au 4 décembre dans l'attente de la justice danoise,
13:42alors que le Japon continue de réclamer son extradition.
13:46À la veille de la rencontre sous haute tension
13:48entre la France et Israël au Stade de France,
13:50dans le cadre de la Ligue des Nations de football,
13:52Didier Deschamps s'exprimait en conférence de presse.
13:55Tout à l'heure, on essaie de préparer ce match
13:57le plus normalement possible,
13:58mais personne dans le groupe ne peut être insensible
14:00face au contexte lourd et pesant,
14:02explique le sélectionneur des Bleus.
14:06France Info
14:0720h, 21h, Les Informés,
14:10Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot.
14:12Retour sur le plateau des Informés
14:14avec Franck Boisis de Libération,
14:15Thiebaud Dromard de Challenge,
14:17Henri Vernet du Parisien Aujourd'hui en Français,
14:19François Reynard du Nouvel Obs.
14:22On revient évidemment sur cette information
14:24de cette fin de journée,
14:26l'accusation aux proses ARN
14:27qui demandent 5 ans de prison
14:29dont 2 fermes aménageables
14:31et 5 ans d'inégibilité.
14:32On parle des réquisitions contre Marine Le Pen.
14:37Henri Vernet, tout à l'heure,
14:40François Reynard te mettait en avant
14:41le fait que quand elle met en cause
14:44la violence, l'outrance des réquisitions
14:46du parquet Marine Le Pen piétine la démocratie,
14:48ça vous faisait réagir ?
14:50Oui, parce que notamment,
14:51François Reynard faisait la comparaison avec Trump.
14:53C'est vrai qu'il y a en effet un piétinement,
14:56un mépris incroyable de la justice,
14:59mais à la fin, qu'est-ce qui s'est passé ?
15:01Trump, les Américains l'ont élu par ailleurs.
15:04Ce qui est bien dans ce jugement,
15:06c'est que ça montre qu'en effet,
15:07il y a des permanents,
15:08il y a quand même des fondamentaux
15:09qui restent, en l'occurrence la justice,
15:10quand même dans un monde
15:11qui devient aussi chaotique,
15:12qui a tendance à se déliter malheureusement
15:13dans tout ce qui est normes, règlements.
15:15C'est quand même pas mal
15:16qu'en effet il reste des institutions.
15:17Néanmoins, la légèreté avec laquelle les politiques,
15:20là on cite l'exemple de Trump
15:21qui est évidemment le plus patent
15:22puisque avec les choses incroyables
15:24qu'il a pu faire,
15:25enfin rappelons-nous,
15:26rappelons en tout cas pour les plus anciens,
15:28Nixon avait quand même été obligé de démissionner
15:30pour des faits qui étaient à la limite,
15:32presque en comparaison avec les trucs incroyables
15:36qu'a fait Trump.
15:37Bon, et bien Trump, il est réélu.
15:38Mais en France aussi,
15:39on a cette tendance à être léger
15:41quand on est politique,
15:42à mettre la justice comme ça un peu de côté.
15:44Enfin, on a eu un président
15:45qui a traité les juges de petits poids,
15:46les magistrats de petits poids.
15:47Il y a une façon quand même
15:49de se croire en effet,
15:51de marcher un petit peu au-dessus de cela.
15:53Bon, ça ne marche pas toujours, heureusement.
15:55À la fin, on est rattrapé par la justice.
15:57Mais attention à tout cela,
15:59à cet esprit-là.
16:00Je suis en désaccord avec vous, Henri,
16:01parce que la vraie différence
16:03de ce côté-ci de l'Atlantique,
16:04c'est que la justice,
16:06et notamment la justice qui s'en prend au puissant,
16:08a aujourd'hui une véritable légitimité.
16:10Elle fait peur aux politiques
16:12et elle est légitime aux yeux des Français.
16:14Souvenez-vous, l'affaire Cahuzac,
16:16c'est juste après la création
16:18du parquet national financier,
16:19c'est-à-dire un parquet spécialisé
16:21qui va s'intéresser à la délinquance très organisée,
16:23celle qui touche notamment
16:25les élites économiques et les élites politiques.
16:27Et quand on regarde ce qui est arrivé
16:29à Nicolas Sarkozy, quand même,
16:30qui est l'objet de multiples procédures,
16:32Nicolas Sarkozy se retrouve dans le tribunal
16:34à partir du mois de janvier,
16:35pour une nouvelle affaire.
16:36Quand on regarde ce qui est arrivé à François Fillon,
16:38quand on regarde, vous le rappelez, Agathe,
16:40ce qui est arrivé à Patrick Balkany,
16:41qui est un peu un multirécidiviste,
16:42on peut dire que non seulement
16:44cette justice a tenu son rang,
16:46elle a rendu des décisions,
16:48et je ne pense pas que dans le peuple de France,
16:50ces décisions aient été perçues
16:52comme manquant de légitimité.
16:54Donc là, à mon avis, la véritable différence
16:56avec la perception qui peut exister
16:58outre-Atlantique des décisions de justice
17:00qui mettront en cause des politiques.
17:01En tout cas, on entendait tout à l'heure
17:03Pierrick Bonneau au tribunal de Paris
17:05dire que dans l'entourage de Marine Le Pen,
17:07on disait que Jordan Bardella
17:09se tenait prêt.
17:11Thierry Baudremart, est-ce que
17:13quelque chose se passe en ce moment
17:15dans le camp de Marine Le Pen ?
17:16C'est-à-dire que l'après-Marine Le Pen
17:18n'est plus un tabou ?
17:20Il n'est plus du tout un tabou, il est prêt.
17:22En plus, il y a ce livre qui tombe assez bien,
17:24qui est très opportuniste, mais qui tombe
17:26plutôt très bien.
17:28Le livre de Jordan Bardella, il est testé
17:30dans tous les sondages, il est plutôt bien situé.
17:32Nous, on a fait un sondage au Doxa la semaine dernière
17:34sur la question de
17:36quel homme politique, pour résoudre
17:38les problèmes économiques français, il arrive en deuxième position
17:40derrière Edouard Philippe à 37%
17:42d'opinion favorable, il est passé devant
17:44Marine Le Pen. Oui,
17:46là, il a une voie royale
17:48qui lui est ouverte.
17:50Il est, on le sait,
17:54pas toujours très bien préparé, on l'a vu
17:56lors de la dernière dissolution
17:58et au moment des législatives,
18:00mais là, il a deux ans,
18:02si j'ose dire, pour se préparer
18:04et faire ses preuves.
18:06Et je lisais dans l'excellent journal Libération
18:08tout à l'heure qu'en une semaine, selon les informations
18:10de l'Ibé, Jordan Bardella avait vendu
18:12plus d'exemplaires de son livre
18:14que celui de Marine Le Pen.
18:16Et ça dit quand même
18:18quelque chose du phénomène Bardella
18:20et du fait que Marine Le Pen
18:22doit faire attention à ses arrières.
18:24Et dans un livre que je n'ai pas lu,
18:26j'ai lu les articles sur le livre,
18:28pour ne pas donner un peu plus de souffle,
18:30enfin bref, je n'ai pas lu le livre,
18:32mais dedans, il rompt avec la stratégie politique de Marine Le Pen
18:34puisque sa stratégie, elle, c'était
18:36ni droite ni gauche, c'est on est tout seul
18:38et on va remonter la France en dépassant la droite et la gauche
18:40et lui, il prône ce qu'on appelle
18:42l'union des droites, c'est-à-dire que c'est la stratégie de Zemmour.
18:44Il veut aller, alors il dit même jusqu'à la droite
18:46orléaniste, c'est une vieille expression
18:48pour dire jusqu'au centre droit, disons.
18:50Et donc, ce livre
18:52est en contradiction avec ce qu'a expliqué
18:54Marine Le Pen depuis des années.
18:56Ça veut dire que ça va créer un peu de zizanie au sein du RN.
18:58Henri Bernay, vous pensez ?
19:00La zizanie était vraiment forte s'il y avait concurrence.
19:02Là, ce qui peut arriver à Marine Le Pen,
19:04c'est qu'elle ne soit même plus en situation de concurrence
19:06qu'elle se trouve purement et simplement éliminée du jeu.
19:08Mais c'est vrai que pour l'instant, on sentait,
19:10il y a quand même eu une évolution ces derniers mois.
19:12C'est-à-dire que dans un premier temps, ils ont vraiment pris soin
19:14l'un et l'autre de vraiment tenir cette répartition
19:16des rôles. C'est-à-dire, à lui,
19:18le parti et Matignon au cas
19:20où ils auraient gagné l'échellative et à elle,
19:22vraiment, la ligne de mire avec l'Elysée.
19:24On voyait quand même ces dernières semaines, notamment
19:26d'abord à l'approche du procès, donc c'était
19:28à la fin de l'été, et puis à la perspective
19:30de la sortie de ce livre.
19:32D'ailleurs, il faut dire qu'à le livre, il y a aussi la campagne de promotion
19:34parce qu'il est quand même sur tous les plateaux,
19:36Jordan Bardella. Il est invité.
19:38Sauf sur les panneaux de la SNCF.
19:40Pas dans la SNCF, mais justement,
19:42il est invité sur l'ensemble des médias
19:44pour en parler.
19:46Et donc, c'est vraiment
19:48une campagne qui devient,
19:50qui est déjà devenue, même ces réquisitions,
19:52qui est déjà venue un peu
19:54presque déséquilibrée parce qu'on
19:56sent, c'est vrai, un Bardella qui prend
19:58ses aises, qui n'hésite plus désormais
20:00à, vous voyiez ça tout à l'heure
20:02dans un de nos reportages, qui n'hésite plus
20:04à se placer dans cette perspective.
20:06Ben oui, et finalement, et si c'était moi,
20:08parce que c'est moi qui serais...
20:10Avec une orientation un peu plus libérale.
20:12Avec une orientation un peu plus libérale que Marine Le Pen.
20:14Jordan Bardella, il a choisi un peu
20:16son camp. C'est quand même moins
20:18d'État, populaire,
20:20mais plus tourné vers l'entreprise
20:22quand même que Marine Le Pen.
20:24Une toute dernière question sur ce procès RN
20:26et ses réquisitions.
20:28Est-ce que vous pensez que
20:30le RN va s'en servir comme d'un carburant
20:32pour essayer d'aller draguer des électeurs
20:34ou en tout cas de remobiliser ?
20:36C'est ce qu'on dit depuis le début de l'édition, me semble-t-il.
20:38C'est un carburant très dangereux,
20:40puisque c'est un carburant qui est contre la démocratie.
20:42C'était de dire, on me persécute,
20:44on m'en veut, etc.
20:46C'est évidemment quelque chose qui est tout à fait grave.
20:48Et bien sûr qu'il y a des électeurs
20:50qui pouvaient être sensibles à ça. On répète
20:52ce que disait Henri Vernet à propos de Trump.
20:54Trump a été élu là-dessus avec cette espèce
20:56de martingale absolue qui est
20:58Trump, il était accusé dans plein
21:00d'affaires parce qu'il a fait plein de saloperies
21:02et lui, il dit, vous voyez bien, puisqu'on m'accuse,
21:04c'est parce que je suis innocent. C'est quand même incroyable.
21:06C'est le renversement des choses.
21:08J'espère qu'en France, on n'en reviendra pas là.
21:10On rappelle que le jugement
21:12ce sera au début de l'année prochaine
21:14mais que l'accusation demande donc 5 ans de prison
21:16dans deux fermes aménageables, 5 ans
21:18d'inégibilité contre Marine Le Pen. On y reviendra
21:20évidemment sur France Info. On va passer à notre
21:22deuxième thème de ces informés, la colère
21:24des agriculteurs avec les agriculteurs qui ressortent
21:26évidemment leurs tracteurs, Agathe.
21:28La colère est toujours là. Il y en a même
21:30des nouveaux aussi. Un revenu
21:32trop faible, aléas climatiques et mauvaises
21:34récoltes, crise sanitaire,
21:36des aides qui peinent à se concrétiser
21:38sur le terrain, une loi
21:40de programmation agricole repoussée
21:42pour cause de dissolution
21:44et puis un traité de libre-échange
21:46entre l'Union Européenne et les pays d'Amérique du Sud
21:48qui effraie les agriculteurs
21:50et qui est sur le point de se
21:52concrétiser. Autant de sujets
21:54qui justifient de se mobiliser
21:56à nouveau pour les agriculteurs,
21:58même s'ils tentent de rassurer
22:00les Français. Écoutez Arnaud
22:02Rousseau, le président de la FNSE.
22:04On n'est pas là
22:06pour ennuyer les Français. On est là pour leur dire
22:08que l'Europe ne doit pas être une passoire
22:10et qu'elle ne peut pas importer
22:12des produits qui ne respectent aucun de nos standards.
22:14On ne veut pas d'une agriculture qu'on se
22:16refuse à produire en Europe et en France.
22:18Quand vous dites qu'on reprend la route, c'est qu'on remonte sur les tracteurs et on y va ?
22:20Oui, absolument. On sera dans tous les départements
22:22à partir de lundi, pour quelques
22:24jours, pour faire entendre
22:26au moment du G20 au Brésil
22:28la voie de la France et on espère que l'ensemble
22:30des pays européens vont nous rejoindre parce que le sujet
22:32n'est pas un sujet français, c'est un sujet
22:34européen. Arnaud Rousseau a
22:36précisé ensuite que cette mobilisation
22:38et c'est une précision de taille
22:40devra cesser à la mi-décembre
22:42pour ne pas prendre en otage
22:44la période de Noël,
22:46période importante pour les Français.
22:48Donc des manifestations
22:50responsables qui s'arrêteraient
22:52mi-décembre, qui seraient encadrées.
22:54Est-ce que c'est possible ?
22:56C'est réaliste. Est-ce que les Français soutiennent
22:58toujours autant leurs agriculteurs ?
23:00Et que peut faire de plus le gouvernement ?
23:02On se souvient, Franck Brozis, de Libération,
23:04que l'année dernière, il y avait eu
23:06un mouvement des agriculteurs. Là, c'est le Mercosur
23:08qui remet le feu aux poudres.
23:10Le Mercosur est un petit peu
23:12le déclencheur, mais la stratégie
23:14menée par les agriculteurs français est plutôt
23:16assez bien jouée. Un récent sondage
23:18disait que 80% des Français soutiennent
23:20la cause des agriculteurs.
23:22Le thème sur lequel ils se mobilisent aujourd'hui,
23:24le traité sur
23:26les importations de viande bovine en
23:28Europe, est une cause assez légitime
23:30puisque finalement, qu'est-ce qu'ils disent ? Nous, on a des
23:32méthodes de production qui excluent notamment les
23:34hormones. On n'a pas envie que des produits différents
23:36arrivent dans les assiettes des consommateurs
23:38européens. Je pense que c'est un discours que chacun
23:40peut entendre. Ensuite,
23:42souvenons-nous, quant au monde du salon de l'agriculture,
23:44il y a cette mobilisation
23:46paysanne. A l'époque,
23:48le gouvernement, qui est dirigé par Gabriel Attal,
23:50prend un certain nombre d'engagements, notamment
23:52sur le revenu des agriculteurs, sur l'installation des
23:54agriculteurs, sur leur endettement, sur les
23:56relations avec la grande distribution.
23:58Les agriculteurs ont attendu des mesures concrètes
24:00au regard de ces promesses. Entretemps,
24:02élection européenne, dissolution,
24:04certaines vacances du pouvoir
24:06et les agriculteurs ont vu les trains passer
24:08mais pas tellement de mesures
24:10telles que ce qui avait été promis
24:12par le précédent gouvernement.
24:14Il y a quand même des choses qui ont été faites, Franck.
24:16L'accompagnement de la filière viticole,
24:18le soutien à l'agriculture méditerranéenne,
24:20les prêts garantis par l'État,
24:22c'est qu'ils ne se rendent pas compte ou que ça tarde à se concrétiser ?
24:24C'est que ça n'est, à leurs yeux,
24:26pas assez parce que dans les principaux problèmes
24:28qu'ils rencontrent, il y a quand même
24:30l'endettement de leurs exploitations,
24:32les relations avec la grande distribution sur l'achat de leurs
24:34produits qui sont un sujet
24:36terriblement éruptif
24:38et puis aussi, parce qu'il y a un vrai problème de renouvellement
24:40de la profession d'agriculteur, c'est-à-dire que quand un agriculteur
24:42part à la retraite, il est difficilement
24:44remplacé, des aides pour
24:46l'installation des jeunes agriculteurs qui sont attendues
24:48et qui, visiblement, tardent à venir.
24:50Et la charge
24:52administrative, vous l'oubliez,
24:54c'est essentiel, c'est
24:569 heures par semaine,
24:58c'est quasiment une journée qu'ils passent
25:00à remplir des papiers administratifs sans gagner
25:02un sou en le faisant, bien sûr,
25:04et ça, c'est extrêmement puissant
25:06dans leurs revendications.
25:08Ils ont demandé des guichets uniques,
25:10ils ont demandé des choses qui étaient dépendantes de la loi
25:14et sur lesquelles, pour l'instant, ils doivent attendre
25:16qu'elle revienne au Parlement, c'est-à-dire pas avant le mois de janvier,
25:18ça fera quasiment un an, en fait.
25:20Mais ça ne vous étonne pas que ce soit sur la question du Mercosur
25:22que, d'un coup, cette colère remonte ?
25:24Est-ce qu'elle ne vient pas gommer ou mettre
25:26en arrière-plan les autres revendications
25:28de ces derniers mois, Henri Vernet ?
25:30C'est-à-dire qu'on a l'impression que ça cristallise, en réalité, tout un tas de colères
25:32qui ont été décrites par Franck Bouazis
25:34à l'instant, il y a vraiment plein de raisons.
25:36Vous vous demandiez pourquoi ça dure, mais c'est aussi
25:38parce que leur problème, malheureusement, évolue,
25:40c'est-à-dire que tout ce qui a déjà été cité,
25:42en plus, s'ajoute cette année. Donc, entre le mois d'évrier
25:44et leurs dernières grandes mobilisations,
25:46les dernières grandes grèves et mouvements de tracteurs,
25:48qu'est-ce qui s'est passé ? Les inondations, une année particulièrement
25:50dure, et, si j'ai bien compris, la récolte
25:52la plus mauvaise en France
25:54depuis des années, voire des décennies.
25:56Donc, évidemment, les problèmes ne font que s'accumuler.
25:58Donc, pourquoi le Mercosur vient là-dessus ?
26:00Parce qu'il y a cet élément déclencheur,
26:02parce qu'en effet, on parle maintenant d'un traité
26:04qui pourrait être signé
26:06par l'Union Européenne et donc
26:08par quelques pays d'Amérique latine,
26:10dont notamment le Brésil et l'Argentine,
26:12là, à l'occasion du G20, c'est-à-dire la semaine prochaine,
26:14et si ce n'est pas au G20, parce que le G20, en plus,
26:16il se trouve qu'il se déroule au Brésil,
26:18donc avec un Lula qui est extrêmement demandeur,
26:20et sinon, la semaine suivante, à Montevideo,
26:22donc avec, également, l'un des pays signataires.
26:24Donc, c'est pour ça, il y a cette crainte
26:26que ça se fasse, et que ça se fasse dans le dos
26:28des agriculteurs. Mais maintenant, ce qu'il faut bien comprendre,
26:30c'est que, bien sûr, ce traité, il y a tout ce que vous avez dit,
26:32avec ces fameuses clauses miroirs qui ne sont pas là,
26:34c'est-à-dire tout un tas d'obligations
26:36qui pèsent sur les agriculteurs, mais attention,
26:38pas seulement les Français, également ceux de tous les autres
26:40pays européens. Or, la colère,
26:42elle est quand même très prégnante en France.
26:44Elle existe aussi en Pologne, également chez les Allemands,
26:46d'ailleurs chez les agriculteurs, en Autriche,
26:48mais globalement, quand même, les Européens,
26:50ils ont plutôt envie de signer ce traité.
26:52Et ce qu'on a quand même tendance à...
26:54D'abord, ça fait 25 ans qu'il est en état de négociation,
26:56on dit, attendez, il faut finir, etc.
26:58Ça fait 25 ans que ça dure.
27:00Alors, bien sûr que sur ces obligations,
27:02la moindre des choses serait qu'on ait
27:04l'égalité. Néanmoins,
27:06rejeter comme ça, ça c'est une manière très française
27:08de dire, ah ben non, les traités de libre-échange,
27:10on n'en veut pas. Sauf que, dans un monde,
27:12si on fait uniquement du gré à gré, comme Trump s'apprête
27:14à le faire, c'est-à-dire moi je décide de mettre des barrières,
27:16c'est peut-être pas comme ça que les choses
27:18se résolvent le mieux. Dans ce traité,
27:20c'est aussi une façon d'associer 500 millions
27:22de consommateurs européens à 200 millions de consommateurs
27:24sud-américains, ça fait 700 millions, c'est un marché,
27:26c'est aussi une force. Il y a ces aspects-là.
27:28Et c'est pour ça que, nous, on n'en veut pas, mais,
27:30beaucoup d'Européens et la Commission en veulent.
27:32Les avis sont un peu partagés en France,
27:34parce qu'il y a des filières qui espèrent
27:36des bénéfices, la viticulture,
27:38les produits laitiers,
27:40et il y a la viande, en revanche, qui s'inquiète
27:42d'importations massives de produits
27:44qui ne respecteraient pas les règles,
27:46les normes européennes.
27:48Mais il n'y a pas que ça, parce que ça fait depuis des années
27:50qu'il y a en toile de fond ce traité,
27:52mais il y a aussi un contexte
27:54urgent,
27:56la pire récolte de blé
27:58depuis 40 ans pour les agriculteurs,
28:00une succession d'aléas climatiques,
28:02de mauvaises récoltes, des maladies
28:04qui ont touché le bétail
28:06et des aides qui ont tardé
28:08à arriver, et aussi une grande loi,
28:10quand même, promise par Emmanuel
28:12Macron, la loi
28:14d'orientation agricole qui devait
28:16notamment simplifier
28:18les successions. On sait qu'il y a une crise
28:20des vocations incroyables, qu'il y a aussi des suicides,
28:22la vie des agriculteurs est
28:24très compliquée. Cette loi devait simplifier
28:26leur vie, et la
28:28dissolution a complètement stoppé
28:30son parcours. Elle ne passera au Sénat
28:32qu'en janvier. Donc ils ont quand même
28:34beaucoup d'autres motifs d'être en
28:36colère et d'attendre
28:38des choses du gouvernement. Et dernière chose, il y a aussi des élections
28:40professionnelles en janvier,
28:42dans quelques mois, aux chambres
28:44de l'agriculture. Et ça aussi,
28:46il ne faut pas sous-estimer quand même
28:48le contexte à l'approche des élections.
28:50Il peut y avoir aussi une tentation
28:52de surenchère de la part des différents syndicats.
28:54On a vu à quel point, déjà,
28:56lors du dernier mouvement, il y avait une compétition
28:58entre les syndicats. Une bombe agricole, d'ailleurs,
29:00dont on va continuer à discuter dans un instant.
29:02Il est 20h45, un nouveau
29:04tour de l'actualité. Le File Info avec
29:06Emmanuel Langlois.
29:08Les réquisitions seront tombées tout à l'heure
29:10au procès des assistants parlementaires du
29:12Rassemblement National. L'accusation réclame
29:145 ans de prison, dont 2 ans
29:16fermes et 5 ans d'inéligibilité
29:18à l'encontre de Marine Le Pen,
29:20ainsi que 2 millions d'euros d'amende contre
29:22le parti de l'extrême droite. La chef de file
29:24des députés RN dénonce ce soir
29:26la volonté du parquet de priver
29:28les Français de voter pour qui
29:30ils le souhaitent. Fin de citation.
29:32L'enquête sur le triple infanticide
29:34d'hier à Tannin, Jean Haute-Savoie
29:36se poursuit. Une femme retrouvée
29:38a été retrouvée morte ce mercredi dans une voiture
29:40en Suisse, juste de l'autre
29:42côté de la frontière. Des vérifications
29:44sont toujours en cours pour savoir s'il
29:46s'agit ou non de la mère des jeunes
29:48victimes âgées de 2, 11 et 13 ans
29:50tuées à l'arme blanche. La mère,
29:52une institutrice de 45 ans, décrite
29:54comme dépressive et soupçonnée
29:56d'avoir tué ses enfants.
29:58Et puis c'est l'image, la photo du
30:00jour aux Etats-Unis. Donald Trump
30:02était à la Maison Blanche pour un entretien
30:04avec le président Joe Biden, le président
30:06élu qui assure devant la presse
30:08que la transition sera la plus fluide qui
30:10soit. Les deux hommes se sont
30:12entretenus pendant un peu moins de 2 heures
30:14d'après la Maison Blanche. La réunion
30:16a été très cordiale.
30:18France Info
30:2220h, 21h
30:24Les informés, Agathe Lambret
30:26Jean-Rémi Baudot
30:28Et c'est la dernière partie des informés avec Franck Boisis
30:30de Libération, Henri Vernet du Parisien
30:32Aujourd'hui en France, Thiebaud Dromard
30:34de Challenge et François Reynard
30:36chroniqueur au Nouvel Observatoire.
30:38François, la question qui se pose, on est en train de parler de la
30:40colère des agriculteurs et notamment du dossier
30:42du Mercosur qui est ce traité en négociation
30:44entre l'Union Européenne et les pays
30:46d'Amérique Latine. La France est
30:48relativement isolée sur ce dossier en Europe.
30:50Là, il faut bien voir qu'il y a toute la question
30:52du monde dans lequel on est. On vivait dans un monde
30:54dans lequel le libre-échange était une évidence et on
30:56entre dans un monde dans lequel le protectionnisme devient
30:58une évidence. De plus en plus, les Etats-Unis
31:00avec Trump vont se protéger, la Chine se protège, etc.
31:02Donc bien sûr, il y a la question
31:04l'Europe, qu'est-ce qu'elle doit faire ? Est-ce qu'on doit être une Europe
31:06forteresse, protégée sur nous-mêmes ? Ou est-ce qu'on
31:08doit chercher des marchés, comme le disait
31:10Henri Vernet, le Mercosur
31:12il est aussi fait pour qu'on développe
31:14des marchés avec d'autres consommateurs
31:16et il est favorable, le traité est favorable
31:18à plein de gens, puisqu'il permettra de vendre des choses.
31:20Mais il y a une grande question dans ce traité
31:22qui crispe
31:24les positions, c'est la question
31:26liée à l'écologie, en gros.
31:28Premièrement, il y a l'idée que
31:30pousser à la viande
31:32en Argentine et
31:34au Brésil, c'est pousser à la déforestation
31:36parce que pour l'élevage, il faut de la place et pour le soja
31:38c'est pareil. Et la deuxième question,
31:40c'est le grand argument des agriculteurs aujourd'hui,
31:42c'est qu'ils disent qu'ils veulent nous donner du bœuf
31:44avec des hormones dedans et que nous,
31:46on n'a pas le droit d'utiliser en France. C'est-à-dire qu'ils jouent
31:48sur un argument qui peut tout à fait s'entendre, qui est que les gens
31:50veulent avoir des choses saines dans leur assiette.
31:52Je note simplement que les agriculteurs
31:54sont un peu moins tatillons, un peu moins
31:56chatouilleux sur cette question-là, quand on parle du glyphosate
31:58ou quand on parle des herbicides.
32:00Il y a eu une enquête dans le monde
32:02avant-hier qui est sortie, qui était absolument
32:04terrifiante. Les herbicides qui sont les plus
32:06utilisés en France par l'agriculture intensive,
32:08c'est les herbicides qui contaminent toutes les eaux.
32:10La plupart des eaux du robinet,
32:12celle que je suis en train de boire là,
32:14à Radio France, peut-être que ça l'avait filtrée, je ne sais pas,
32:16elle est probablement contaminée par
32:18des produits cancérigènes.
32:20Je comprends bien que les agriculteurs soient furieux
32:22et qu'ils en aient assez de travailler
32:24sans pouvoir gagner leur vie, mais il faut qu'ils comprennent
32:26qu'un choix écologique est essentiel.
32:28Et de fait, c'est là qu'on se pose la question au niveau européen,
32:30est-ce qu'il n'y a pas une forme d'incohérence d'un côté mettre en place un pacte vert
32:32et de l'autre aller chercher de la viande
32:34à l'autre bout de la planète ? Qui a pas de remarques ?
32:36Oui, si, c'est vrai, effectivement.
32:38On sait à quel point cette agriculture,
32:40l'agriculture d'Amérique du Sud, est vraiment néfaste
32:42pour l'environnement, à quel point elle est
32:44hyper consommatrice
32:46de pesticides, et là,
32:48il y a une distorsion de concurrence qui s'est faite
32:50au fur et à mesure des années entre ces filières
32:52et nos filières à qui on impose des normes,
32:54à qui on impose un encadrement,
32:56mais il y a une chose
32:58quand même, c'est que
33:00les agriculteurs pourraient mentionner davantage,
33:02c'est sur la traçabilité et sur l'information
33:04au consommateur. On ne sait pas assez,
33:06aujourd'hui, 50% de la volaille
33:08que l'on consomme est une volaille non-européenne.
33:10Ça, les gens le savent assez peu.
33:12Quand on va faire ses courses, on n'a pas toujours
33:14ces informations. C'est ce que prévoyait
33:16notamment la loi, encore on y revient,
33:18la loi de programmation agricole sur un meilleur étiquetage,
33:20une meilleure information. Aujourd'hui,
33:22on le sait peu. Il y a notamment toute la consommation
33:24qui est la consommation
33:26collective, la restauration collective
33:28qui utilise beaucoup
33:30ces provenances étrangères
33:32et ça,
33:34les agriculteurs auraient raison
33:36de solliciter l'opinion là-dessus,
33:38sur une meilleure information publique.
33:40Allez, un dernier moment, Henri Vernet.
33:42En fait, deux petites choses, d'abord le pacte vert, on s'en graisse
33:44beaucoup, mais il y a énormément de trous dedans,
33:46et notamment tel qu'il avait été lancé il y a 5 ans,
33:48quand la nouvelle commission était arrivée à l'époque,
33:50il était très ambitieux, il a perdu beaucoup d'ambition,
33:52beaucoup a été laissé sur la route,
33:54y compris d'ailleurs avec les mouvements d'agriculture
33:56partout en Europe, par exemple déforestation
33:58dont vous parlez, il y a des fameuses lois, mais elles ne sont pas
34:00appliquées. J'étais hier à Bruxelles, j'ai été surpris
34:02de découvrir que les obligations qui sont faites
34:04aux entreprises, aux grands groupes multinationaux
34:06d'aller voir si leurs produits
34:08ont mis en cause la déforestation dans toutes ces régions
34:10du monde, tout cela est reporté à
34:122026-2027, bon bref, l'Europe est spécialiste
34:14de ça. Deuxièmement, sur le volet
34:16de l'isolement dans la France, c'est une vraie
34:18question, ça c'est extrêmement important, parce que maintenant,
34:20le gouvernement, on a vu encore Michel Barnier,
34:22cet après-midi, chez Madame von der Leyen
34:24pourrait essayer vraiment de dire stop, ne signer
34:26ni au Brésil, ni à Montevideo
34:28dans les 15 jours qui viennent, parce que
34:30la France, que ce soit, ils sont alliés là-dessus,
34:32Macron et Barnier, on a fait un
34:34enjeu tel que si jamais à la fin
34:36ce traité était quand même signé, et ça arrivera
34:38un jour ou l'autre, parce qu'encore une fois, ça fait 25 ans
34:40et quand même, l'Europe pousse, c'est
34:42vrai que la France cherche à desserrer un peu
34:44les taux et à se faire des alliés, elle compte un peu
34:46en effet sur l'Autriche, sur la Pologne, mais enfin
34:48la tendance elle est là, et donc si finalement il est signé,
34:50ce sera quand même un gros gros gros
34:52problème à gérer pour ce gouvernement.
34:54On va passer à un dernier sujet, parce qu'on
34:56voulait vraiment en parler ce soir avec Agathe, les
34:58premières nominations de Donald Trump,
35:00qui interroge un petit peu Agathe.
35:02Oui, à commencer par celle d'Elon Musk, le milliardaire
35:04à la tête d'un ministère de l'Efficacité
35:06gouvernementale, pour,
35:08je cite, selon le communiqué de Donald Trump,
35:10démanteler la bureaucratie, réduire
35:12les réglementations et les dépenses inutiles,
35:14restructurer les agences fédérales,
35:16essentielles au
35:18mouvement Sauver l'Amérique, pardon,
35:20un job pour lequel Elon Musk avait
35:22plaidé pendant la campagne auprès
35:24de Donald Trump,
35:26Donald Trump qui promet aujourd'hui que ça deviendra
35:28rien de moins que potentiellement
35:30le projet Manhattan de
35:32notre époque, il fait une comparaison
35:34avec le projet de bombe atomique
35:36pendant la seconde guerre mondiale, à quoi
35:38faut-il s'attendre ? En fait c'est assez dingue
35:40Franck Boisy, c'est-à-dire que
35:42Elon Musk qui a, dont le business
35:44est beaucoup placé sur des agences fédérales
35:46américaines, va
35:48être là pour les démanteler. C'est l'incarnation
35:50absolue du conflit d'intérêt, c'est-à-dire
35:52qu'on a un dirigeant d'entreprise
35:54qui est en affaire avec l'État
35:56pour ses voitures, Tesla,
35:58pour son activité spatiale,
36:00SpaceX, qui touche des subventions
36:02fédérales pour ses activités
36:04et à qui on dit, ben voilà, finalement
36:06vous allez pouvoir tailler dans les budgets
36:08de ceux qui vous régulent. C'est quand même
36:10assez extraordinaire.
36:12C'est pour ça qu'il dit que c'est l'incarnation même
36:14du conflit d'intérêt et visiblement
36:16c'est à une jeune personne outre-Atlantique de voir
36:18que quelqu'un qui est multi-investi
36:20dans l'économie américaine
36:22puisse à la fois s'en prendre
36:24à ceux qui vont être chargés de réguler, voire même
36:26aller un cran plus loin et obtenir des
36:28faveurs de ces mêmes administrations
36:30sur des autorisations de vol,
36:32sur des budgets, notamment de la NASA,
36:34donc c'est
36:36vraiment un conflit d'intérêt à double étage.
36:38Prenons un exemple très simple, si demain
36:40les États-Unis décident de mettre des restrictions
36:42sur les importations de voitures
36:44non américaines, il est évident que ça
36:46fera les affaires de Tesla, ce qui a été annoncé déjà.
36:48Henri Vernet, une réaction là-dessus, vous ?
36:50Oui, non, non, mais si, c'est vrai. Là, on se demande
36:52vraiment, la question se pose souvent, mais vraiment
36:54où va l'Amérique ? Parce que là, c'est
36:56vraiment, c'est presque la destruction
36:58organisée de l'État. Alors c'est vrai que c'est une vieille lubie,
37:00c'est depuis Reagan que les Républicains ont cette
37:02idée que le problème c'est l'État, c'est pas la solution, c'est le
37:04problème, l'État. Néanmoins, jamais on a atteint
37:06un tel degré, vraiment.
37:08Reagan a privatisé.
37:10Oui, oui, oui, mais c'est vrai qu'il y avait
37:12l'idée, les mots venaient souvent
37:14de l'État fédéral, quoi. Et là,
37:16c'est vrai que c'est à la puissance mille.
37:18Il y a vraiment cette volonté de le faire éclater.
37:20D'ailleurs, c'est dans leurs propos
37:22explicites, à Trump comme à
37:24Musk, de dire, ben non, il faut vraiment
37:26parce que c'est le deep state,
37:28c'est ce qu'on appelle l'État profond, etc., qu'il faut
37:30vraiment démanteler.
37:32Mais j'en reviens vraiment à ça, parce que
37:34où est passée l'Amérique qui avait quand même
37:36des valeurs, qui demandait à ses présidents
37:38pour le coup d'être exemplaires, qui agissaient en tant que telles,
37:40et aujourd'hui, soit quoi, on assiste.
37:42Et puis là, évidemment, pour Trump, il y a
37:44trois choses qui comptent. Il faut le mec que tout le monde
37:46connaît, il faut qu'il ait passé à la télé, donc ça c'est le cas de
37:48Musk. Il faut, deuxièmement, qu'il soit milliardaire,
37:50parce que si t'es milliardaire, il y a Dieu qui t'a béni,
37:52donc c'est formidable. Ce type,
37:54il est quand même milliardaire, en ayant viré l'État de Jean
37:56et en ayant compressé les salaires,
37:58etc., partout où il pouvait. Et troisièmement,
38:00l'homme qui a servi par la
38:02loyauté. La loyauté de Musk,
38:04elle est allée à un point extrême. La veille
38:06des élections, Musk retweetait,
38:08enfin, re-Xait, je sais pas comment on dit, avec X,
38:10republiait lui-même des
38:12informations que préparait l'équipe
38:14Trump pour dire que les élections étaient volées.
38:16Vous savez, il s'attendait à ce que soit Harris qui passe,
38:18donc il préparait ces trucs-là.
38:20Et Musk les
38:22republiait lui-même, des mensonges,
38:24disant qu'on avait fait amener des migrants pour
38:26voter pour les démocrates, etc. Et c'est
38:28un menteur qui va devoir gérer, enfin,
38:30je plains les fonctionnaires américains, malheur à eux.
38:32Il a mis 130 millions dans la campagne pour
38:34une loyauté à 100 millions de dollars. Là, c'est largement,
38:36il sera payé, peut-être,
38:38au décuple. François parlait de loyauté, on a l'impression
38:40que la loyauté, c'est le seul critère
38:42qui intéresse Donald Trump,
38:44et aussi le fait que les gens passent à la télévision,
38:46parce qu'il n'y a pas que cette nomination,
38:48c'est ça qui interroge, je sais qu'il y a à la fois
38:50Elon Musk, mais il y a aussi un présentateur
38:52de Fox News qui sera
38:54nommé secrétaire d'État
38:56à la Défense, alors qu'il n'a
38:58aucune connaissance.
39:00Et on a un envoyé spécial
39:02au Moyen-Orient
39:04qui est un mania de l'immobilier
39:06qui n'a absolument aucune
39:08connaissance et qui sera envoyé spécial
39:10au Moyen-Orient, ça en dit quand même
39:12très très long sur les intentions
39:14de Donald Trump en matière de politique
39:16étrangère. Et on va peut-être mettre un mot là-dessus,
39:18c'est-à-dire que quelqu'un qui met
39:20l'administration à son
39:22service, ça s'appelle une oligarchie,
39:24et peut-être qu'Elon Musk est l'oligarque américain,
39:26le nouvel oligarque américain.
39:28Allez les informer, on va faire le tour des unes très rapidement.
39:30Franck Boisis, demain, à la Une de Libération.
39:32Vous l'avez là ou pas ? Je l'ai là, elle est un petit peu
39:34décalée en regard de l'actualité, elle s'intitule
39:36« Sexualité des Français, alors
39:38heureux ». Non, au contraire, on est contents.
39:40C'est beau, Dromar à la Une de Challenge.
39:42Oui, après la victoire
39:44de Trump, l'Europe est
39:46obligée de réagir,
39:48et donc on l'a mise en anglais, c'est aussi
39:50« Make Europe Great Now ».
39:52Henri Vernet, à la Une du Parisien, on le sait déjà ou pas ?
39:54Oui, bien sûr, Michelin, le climat
39:56social, l'emploi, à la Une, c'est
39:58l'orage gronde. Et puis
40:00Bonsoir Renard, à la Une de Nouvelle Obsession.
40:02Le monde selon Trump, on fait le tour de tout ce que ça va changer.
40:04Voilà qui est dit. Merci beaucoup
40:06les informés. Agathe, on se retrouve
40:08demain. À demain.
40:10À très vite, 18h20.
40:12Voilà, 18h20 à la radio,
40:14l'interview politique à 18h30.
40:16Les informés qui reviennent dès demain matin,
40:18Sadia Braclia et Renaud Delis, à 9h.
40:24Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver.