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00:00Générique
00:0520h, 21h, France Info, les informés, Victor Mathais.
00:11Bonsoir à toutes et à tous et bienvenue sur France Info, à la radio et à la télé, Canal 27.
00:16De la TNT à la Une, le budget 2025 et les départements, l'effort qui va leur être demandé sera réduit très significativement,
00:24annonce le Premier ministre Michel Parnier qu'elle sera finalement d'addition, qu'est-ce que cela change concrètement pour ces collectivités,
00:31comment interpréter aussi politiquement ces annonces, c'est notre premier débat.
00:35Un Kennedy au sommet des Etats-Unis, Robert Kennedy Jr. promis au poste de ministre de la Santé dans l'équipe de Donald Trump,
00:42le neveu du président assassiné qui tient des propos anti-vaccin et complotiste.
00:47L'annonce de sa nomination a d'ailleurs fait chuter le cours des laboratoires pharmaceutiques à la bourse.
00:52Et puis le chiffre du jour 25, les 25 ans du Pax qui avant le mariage pour tous a permis l'union de personnes de même sexe,
00:59retour sur les violents débats de l'époque et puis sur l'évolution de ce Pax et de la société depuis 1999.
01:05Nos informés ce soir, bonsoir à Chagall Valcarcel, journaliste politique au journal Le Monde, Patricia Allémonia.
01:14Bonsoir, grand reporter, vous avez le couvert de grands événements internationaux mais aussi l'actualité française.
01:20Véronique Reys-Soult à vos côtés, bonsoir. Présidente de Backbone Consulting, maîtresse de conférences en communication de crise à Sciences Po.
01:27Et Marie-Estelle Pech, bonsoir, rédactrice en chef Société, à Marianne.
01:34C'était un peu opération déminage aujourd'hui pour Michel Barnier, empêcher la colère des présidents de départements d'exploser.
01:41Des élus qui dénonçaient les plus de 2 milliards d'euros que le gouvernement leur demandait d'économiser dans le cadre du budget 2025.
01:48Sur les 5 milliards au total réclamés aux collectivités, le Premier ministre, lors des assises des départements à Angers, a donc tenu à les rassurer.
01:56Je suis là pour vous dire, en tenant compte de votre situation très spécifique et qui n'a peut-être pas été bien vue dans les premiers scénarios budgétaires,
02:06que nous allons réduire très significativement l'effort qui vous est demandé par le projet de loi de finances.
02:13Monsieur Michel Barnier, le Premier ministre, une annonce qui a, semble-t-il, satisfait les élus locaux, a commencé par la vice-présidente de l'Association des départements de France, Martine Vassal, également à la tête des Bouches-du-Rhône.
02:23Il a surtout entendu le cri de détresse envoyé par les départements de France.
02:29Aujourd'hui, nous avons une augmentation très très forte de nos dépenses, de part des dépenses de solidarité, et nous avons une diminution de nos recettes, parce qu'on nous a enlevé les moyens de pouvoir compenser nos dépenses.
02:42Nous avons attiré l'attention du Premier ministre sur la situation précaire dans laquelle étaient les départements.
02:50C'était 15 années dernières, c'est 37 années, ça serait 80 si on appliquait le PLF 2025.
02:57Le PLF, le projet de loi de finances, avec 80 départements qui se seraient donc trouvés en situation de précarité, d'après la vice-présidente de l'Association des départements de France, Martine Vassal,
03:07invité ce soir de France Info, Rachel Guerra-Valcarcel. La situation des départements est aussi difficile que celle décrite par Martine Vassal ?
03:16Les départements, c'est un maillon-clé dans la protection sociale.
03:21Une grande partie de leur budget, et il est considérable, il est beaucoup plus important que celui des régions, par exemple, c'est des prestations sociales, et notamment le RSA.
03:32Et forcément, dans des temps de crise économique, ou en tout cas de difficultés économiques, ces dépenses-là augmentent puisqu'il y a plus de besoins.
03:40Évidemment, il y a quelque chose d'un peu contracyclique.
03:44Après, je trouve qu'il n'y a quand même zéro surprise dans ce qu'a annoncé Michel Barnier.
03:50Depuis le début, ces 5 milliards au global sur l'économie, sur les collectivités locales, on se dit qu'ils vont être largement rabotés pour une raison simple, c'est que le gouvernement...
04:00On entend Michel Barnier qui dit « Oh, on a peut-être un petit peu... »
04:03Oui, il y a un petit côté où les fonctionnaires ne comprennent rien, mais moi, j'ai été président de département, je sais ce que c'est, j'en ai vu, voilà.
04:10Sauf que la semaine prochaine, il y a aussi le congrès des maires, donc on imagine que les fonctionnaires, ils n'ont pas mieux compris ce que font les communes, peut-être.
04:17Ça veut dire qu'on aura le même discours la semaine prochaine ?
04:19On peut se le demander, parce que je rappelle que le gouvernement, il a décidé de faire son budget pas avec l'Assemblée nationale, mais avec le Sénat.
04:26Le Sénat, c'est la chambre des territoires, comme on dit, la chambre des collectivités locales, et là-bas, les conseils municipaux, les conseils départementaux, ce sont les électeurs, des sénateurs.
04:38Donc effectivement, les sénateurs, ils vont avoir un regard très précis sur les efforts qu'on va demander aux collectivités, et ça fera forcément partie du deal.
04:46Tout ça paraît quand même un peu cousu de fil blanc.
04:48Cela veut dire aussi, Rachel, que ce n'était pas le moment de se fâcher, on va dire, avec ces élus-là, avec ces patrons de conseils départementaux, sachant que le texte arrive au Sénat ?
04:57Oui, c'est sûr. La semaine prochaine, c'est le congrès des maires, c'est un événement très important à Paris.
05:04C'est la semaine précédente de l'arrivée du PLF en séance au Sénat, donc forcément, les sénateurs, ils vont être un peu chauffés à blanc, parce qu'ils sont leurs grands électeurs.
05:13Marie-Estelle Pech.
05:14Ce qu'on peut noter aussi, c'est que la réponse que fait Michel Barnier pour limiter cet effort financier sur ces collectivités locales, c'est d'augmenter les impôts.
05:24Augmenter les impôts locaux. Dans le langage courant, on parle des droits des notaires.
05:32Les impôts des dénotaires, ça concerne tous les gens qui achètent des appartements, les droits de mutation, etc.
05:39Et effectivement, ces droits de mutation ont fortement baissé avec la crise immobilière.
05:44C'est aussi pour ça que ces départements sont à sec aujourd'hui.
05:48Ça touche 800 000 personnes par an, à peu près, les droits de mutation.
05:53Donc, ça ne concerne pas tous les Français.
05:56Donc, ce serait évidemment moins impopulaire que, par exemple, s'il annonçait un impôt spécifique sur la TVA.
06:02Mais on est quand même dans une situation immobilière assez compliquée aujourd'hui.
06:07On peut imaginer que frapper encore un peu plus au portefeuille les gens qui arrivent encore à acheter,
06:13ce ne sera pas forcément très bon.
06:15Ça risque de gripper encore plus un marché immobilier qui est assez à tonne.
06:18Alors certes, on a les taux directeurs, les taux d'intérêt de la Banque centrale qui devraient baisser.
06:24Donc, on peut espérer qu'il y ait une sorte d'embellie sur le marché immobilier dans les mois à venir.
06:28Mais enfin, ce n'est pas forcément un très bon signe.
06:31Et on voit quand même qu'aujourd'hui, la réponse principale de Michel Barnier,
06:35c'est que dans un premier temps, il faut faire des économies.
06:37Dans un deuxième temps, finalement, on augmente les impôts.
06:39On en revient toujours un peu à ça.
06:41Et sur les économies, Patricia Lémonnière, pas de chiffre donné.
06:44On sait que ce ne sera pas du coup 2 milliards 200 millions.
06:47Non, mais Michel Barnier s'est engagé en tout cas à tenir son déficit,
06:54ce qui veut dire 60 milliards.
06:57Donc, ça sous-entend très clairement qu'une fois qu'il sera passé effectivement au Sénat
07:04et qu'il aura été revu, corrigé, dans la logique qui est celle des sénateurs
07:09et donc qui est dans la logique aussi des LR,
07:11il va repartir effectivement à l'Assemblée nationale.
07:14Il va y avoir une petite tabatte.
07:15Puis après, il va avoir ce fameux 49-3.
07:17Mais tout ça, en théorie, dans le cadre de cette restriction et de ces économies qui sont à faire.
07:23Ce qui veut dire qu'il va y avoir de très mauvaises nouvelles pour certains.
07:27Parce que si on allège effectivement pour les retraités,
07:33si on allège pour les maires, si on les taxe moins,
07:37il va bien falloir taxer quelqu'un.
07:39Donc, ce qui sous-entend qu'on aura de très mauvaises nouvelles
07:43et que comme tout ça va passer par un 49-3,
07:46on sait à peu près que ça sera autour du fin décembre, autour du 19-20 décembre,
07:51ou peut-être un peu avant.
07:54Les premiers arriveront même début décembre avec le PLFSS.
07:57Mais voilà, le vote, la motion de censure, tout ça, ça va traîner.
08:02Et en fait, on se dit à force de traîner, on va arriver à Noël.
08:05Alors bon, est-ce qu'on calcule ?
08:07Est-ce qu'on calcule ? J'en finis, je vous laisse la parole
08:10parce que je suis beaucoup moins spécialiste que vous.
08:12Mais est-ce qu'on va quand même arriver à traîner toute cette histoire
08:17pour que pendant les vacances de Noël, finalement, on est moins là pour voter ?
08:22En tout cas, je constate simplement que ces trois strates administratives,
08:26évidemment, vont toutes venir, vous parliez des maires tout à l'heure,
08:29réclamer effectivement une baisse de cet effort financier qu'on leur demande.
08:34Mais ces communes, départements, régions, il y a aussi des doublons.
08:37Et les politiques en période électorale sont tous à parler de ces doublons
08:42qui coûtent de l'argent public, évoquent ce fameux millefeuille administratif français, etc.
08:48Et on voit bien que c'est un débat finalement qu'on a qu'en période électorale
08:51et tout simplement pourquoi ? Parce que supprimer ou alléger certains dispositifs,
08:56certains des conseils départementaux, ça signifierait aussi supprimer des strapontins
09:01pour les élus, donc ça ne risque pas d'arriver avant longtemps.
09:05Mais cela dit, ça n'enlève pas effectivement le sujet.
09:09Moi, je voulais simplement revenir sur l'aide sociale à l'enfance,
09:11parce qu'on a eu une explosion, j'ai fait un papier dans Marianne la semaine dernière
09:16sur l'explosion, par exemple, des alertes venant des établissements scolaires sur les enfants.
09:22On est en pleine crise post-Covid sur l'état psychologique, l'état psychiatrique dans les familles, etc.
09:28Et donc, ils ont, depuis 2-3 ans, plus 20-30% de signalements d'atteinte,
09:34comment dire, de maltraitance psychologique, maltraitance physique concernant les enfants mineurs.
09:43Effectivement, ça se passe dans les cryptes des cellules qui sont financées par les conseils départementaux.
09:49Donc, il faut faire attention à ce qu'on n'enlève pas d'argent sur ce type de structures qui sont fondamentales.
09:56Toutes les municipalités ont des comptes très différents, c'est-à-dire que ce n'est pas tout le monde
10:01qui est au bord de la banqueroute aussi. Il y a quand même des municipalités qui sont à zéro,
10:05pratiquement, j'ai envie de dire, et d'autres qui ont des énormes déficits.
10:08Donc, c'est ça aussi qui m'interroge, parce que moi qui ne suis pas spécialisée
10:12dans les mêmes situations pour les départements, il y en a 101.
10:14Avec ces 2 milliards d'efforts accordés, ça n'aura pas été la même chose pour tout le monde.
10:17Au niveau des départements, c'est ça. Il y a des départements qui sont dans le rouge et d'autres qui ne le sont pas.
10:21Donc, là, j'aimerais qu'on m'explique. Peut-être que vous allez me donner l'explication.
10:25Les collectivités n'ont pas le droit de rendre un budget en déficit.
10:28Oui, elles en ont toujours.
10:29En revanche, on peut effectivement investir.
10:31Et pour compléter les dépenses des collectivités, c'est aussi ce qui fait pour beaucoup tourner l'économie quand même.
10:36Le bâtiment de travaux publics, ça ne porte pas ce nombre-là pour rien, en fait.
10:41Et donc, on voit bien à quel point l'activité économique régresse
10:47quand il y a moins d'investissement des collectivités territoriales parce qu'elles sont en difficulté.
10:50Et puis voilà. Il y a de la dette, mais il y a aussi parfois de la bonne dette.
10:54On parlait du RSA tout à l'heure que versent les départements.
10:57La menace hier soir des élus de droite de suspendre justement le versement du RSA dans leurs départements respectifs.
11:04Véronique Reys-Soult, on ne vous a pas encore entendu.
11:07Est-ce que ça a pu jouer sur ces annonces de Michel Barnier aujourd'hui ?
11:10Oui, ça a joué, mais en fait, ces annonces, elles ont surtout été relayées par les spécialistes, par les politiques.
11:17Mais en fait, les Français, pour le moment, d'abord, je pense qu'ils sont comme vous.
11:21Ils ne comprennent pas toujours ces sujets.
11:23En revanche, les départements, c'est un sujet important pour les Français.
11:27Quand on regarde et qu'on pose...
11:29Vous avez le dernier baromètre du Cevipof qui nous rappelle qu'en gros, plus vous êtes loin...
11:34Au centre de la vie politique de Sciences Po.
11:36Et c'est un baromètre sur la confiance que les Français ont dans les politiques.
11:40Et en gros, vous le savez, 60% de confiance pour les maires.
11:44Mais après, les conseillers départementaux, c'est les deuxièmes derrière avec 47%.
11:4845% pour les conseillers régionaux.
11:5039% pour les députés.
11:52Et je ne vous dis pas pour les membres du gouvernement.
11:55Bref, globalement, plus on est près, plus on a confiance.
11:59Et donc, les Français, ils connaissent bien le rôle des départements.
12:02Ils sont un peu étonnés des sujets de gestion, mais pour eux, c'est important.
12:05Le RSA, c'est très important pour eux.
12:07Est-ce qu'ils voient le côté concret ?
12:08Mais en fait, pour eux, c'est extrêmement concret.
12:10Et comme vous le disiez fort, justement, Rachel, c'est qu'il y a un sujet sur le développement économique.
12:15Je regardais, là encore, les attributs qui étaient associés au département.
12:20Et bien, c'est d'abord le traitement des personnes âgées.
12:23Ensuite, c'est le développement économique, justement, sur ses investissements.
12:27L'environnement, et c'est un sujet qui revient beaucoup dans les discussions.
12:31En fait, le département, c'est celui qui nous protège en termes d'environnement.
12:34Et avec tout ce qu'on vit aujourd'hui, les gens le sentent de façon très concrète.
12:38Le réseau routier, l'aide aux personnes défavorisées arrive seulement derrière,
12:43même si c'est un sujet important.
12:45Mais ils considèrent que, finalement, le département subit un peu ce sujet-là,
12:48alors qu'ils ont la main sur le routier, ils ont la main sur les investissements économiques.
12:53Donc, pour eux, c'est un acteur important.
12:55Pour autant, ce n'était pas le sujet le plus mobilisateur, dans l'opinion.
13:00Je crois qu'on devait être à 300 messages ou un truc comme ça.
13:03Très peu de messages, vraiment.
13:05Vraiment, j'ai cherché, je me suis dit...
13:06C'est quoi le sujet qui fait le plus parler aujourd'hui, Véronique Reichsfeld ?
13:09Alors, on va en parler, les États-Unis, Marine Le Pen, enfin voilà, il y a d'autres sujets.
13:13Et alors, j'ai regardé aussi en me disant,
13:15finalement, est-ce qu'il y a une personnalité qui reprend ou une expression ?
13:18Et en fait, c'est le président LR des territoires de Belfort
13:22qui a dit une phrase qui a été la plus reprise,
13:25mais calmons-nous, ce n'est pas non plus des volumes fous,
13:27qui est, Michel Barnier ne nous a pas dit qu'il ne nous donnerait pas de sous,
13:31mais qu'il nous en piquerait moins.
13:33C'est donc un hold-up moins violent.
13:35Et ça, ça a été pas mal repris, le hold-up moins violent.
13:37Voilà, mais globalement, c'est important pour eux,
13:40mais comme on ne comprend pas trop, ils n'en parlent pas tant que ça.
13:42Allez, on poursuit la discussion dans un instant.
13:4420h17, c'est l'heure du Fil Info avec Stéphane Milhaud.
13:47Rachid Haddati dénonce un réquisitoire infamant et choquant.
13:51Le parquet national financier requiert un procès pour corruption et trafic d'influence.
13:55Il vise la ministre de la Culture et l'ancien patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn,
14:00les faits qu'ils contestent tous les deux porteraient sur la période 2010-2012.
14:04Rachid Haddati était alors député européen.
14:07À Tours, la municipalité déploie une banderole en façade de l'hôtel de ville
14:11pour dénoncer les coûts budgétaires.
14:13La ville devant perdre 7 millions d'euros l'an prochain.
14:16Son appel, son slogan, on les prend où ?
14:19Dans ce contexte, le Premier ministre a mené une opération d'éminage,
14:22aujourd'hui à Angers, devant un congrès d'élus.
14:24Michel Barnier promet une réduction significative
14:27de l'effort d'économie prévu dans le prochain budget.
14:30Les départements font face actuellement à une explosion de leurs dépenses sociales.
14:34La Juventus de Turin met fin au contrat de Paul Bocba.
14:37Le footballeur français était jusqu'à présent suspendu par le club italien.
14:41Après son implication dans une affaire de dopage,
14:43cette période a été réduite de 4 ans à 18 mois par le tribunal arbitral du sport.
14:58Nos informés en ce vendredi soir.
15:00Rachel Garra, Val Carcel du journal Le Monde.
15:03Patricia Allemonière, grand reporter.
15:05Marie-Estelle Pech, de Marianne.
15:07Et Véronique Reyssoult, présidente de Backbone Consulting.
15:10On continue à parler de Michel Barnier,
15:12qui s'est adressé aujourd'hui au patron, au président des départements de France,
15:17leur promettant une participation moindre que celle prévue au budget.
15:22Il y a un discours peut-être qui a été remarqué aussi,
15:25qui a fait mouche, pourquoi pas chez ses élus,
15:27quand Michel Barnier leur a dit en clair,
15:29je suis là pour vous, moi je n'ai pas grand chose à y gagner.
15:31On écoute le Premier ministre.
15:33Je n'étais pas demandeur.
15:34J'ai accepté de servir comme vous servez, mesdames et messieurs les présidents.
15:38Je dis à tous les élus, et d'utiliser tout ce que j'ai appris pour notre pays.
15:42Et je suis aussi prêt à partir demain matin, pour vous le sachiez,
15:46si les conditions ne sont plus réunies pour changer,
15:50faire face à l'urgence ou à l'extrême urgence,
15:53et puis réformer ce pays pendant le temps que j'aurai.
15:56C'est ça mon seul objectif.
15:58Je n'ai pas d'agenda pour après.
16:00Pas d'agenda pour après, dit Michel Barnier,
16:02qui a aussi utilisé cette phrase en disant
16:05je ne me suis pas roulé par terre pour avoir le poste.
16:07Rachel Guerra-Valcarcel, ce n'est pas la première fois qu'il utilise ces expressions.
16:11C'est une manière de dire quoi ?
16:13Il n'y a pas d'enjeu pour moi, je fais ça pour vous,
16:15et voilà, moi ma carrière est derrière moi.
16:17Oui, alors bon, ce n'est pas tout à fait interdit de penser
16:20que le Premier ministre puisse aussi avoir un ego.
16:23Mais néanmoins, je trouve que c'est très intéressant
16:27parce que je trouve que dans cette période troublée
16:31avec un poids au Parlement extrêmement faible,
16:34ses soutiens représentent un tiers du Parlement,
16:37c'est l'une des forces de Michel Barnier,
16:40parce qu'en fait, on voit bien à quel point
16:44la coalition présidentielle Renaissance
16:47a du mal à peser sur les décisions du Premier ministre.
16:50On a l'impression qu'ils se font avoir tout le temps.
16:52Mais parce qu'ils n'ont pas beaucoup de poids à mettre dans la balance,
16:55une menace de censure, peuvent-ils réellement la tenir ?
16:58Et puis de toute façon, qu'est-ce qu'il en a à faire,
17:01d'une certaine manière, Michel Barnier, de se faire censurer ?
17:03D'une certaine manière, il pourra dire
17:05écoutez, j'ai accepté une mission extrêmement difficile.
17:08Mais on ne pourrait jamais lui reprocher d'être renversé.
17:10Voilà, exactement, et puis soyons clairs,
17:12il ne se fera pas renverser.
17:13Le jour où on saura qu'il va se faire renverser,
17:15il démissionnera avant, et c'est bien logique.
17:17Donc, je pense que c'est l'une de ses grandes forces.
17:20Et l'une des choses que Renaissance,
17:23que l'ancienne majorité a beaucoup de mal à appréhender
17:27face à Michel Barnier, qui est bien plus politique
17:29que beaucoup de gens en Macronie.
17:32Et du coup, ça rend le rapport de force très difficile
17:35pour l'ancienne majorité, qui quand même représente 160 sièges,
17:38alors que le parti du Premier ministre n'en représente que 47.
17:42Marie-Estelle Pech sur ses propos de Michel Barnier, justement.
17:45Oui, je ne peux que réitérer ce qui vient d'être dit.
17:49On le sait, il le dit en permanence,
17:52je suis sur un strapontin, si on ne me suit pas,
17:55il se passera ce qui se passera.
17:57C'est une forme de menace larvée aussi.
17:59C'est une pression aussi sur les élus,
18:01pour leur dire arrêtez de mettre des bâtons dans les roues.
18:04C'est une méthode qu'il a utilisée à Bruxelles.
18:07Moi, je suis là, mais si ça ne marche pas,
18:10vous vous débrouillerez.
18:12Trouvez un plan B.
18:13J'ai rien demandé, vous vous débrouillerez tout seul.
18:15En gros, je fais le pompier de service.
18:18Cette méthode, ça marche.
18:20C'est une vraie force.
18:22Si vous ne voulez pas de moi, je pars.
18:24Et comme personne ne sait ce qui va se passer,
18:26et on voit bien à quel point les hommes et les femmes
18:30autour de Marine Le Pen, on en parlera d'elle,
18:33sont embêtés par sa piaf au sein du parti du RN.
18:37Ils auraient envie d'en découdre parce que ma foi,
18:39ce budget, entre ceux qui ont fait exploser les impôts
18:44et eux, leurs petites propositions
18:48qui n'ont semble-t-il pas été retenues pour l'instant,
18:50je dis bien pour l'instant,
18:52ils piaf, ils aimeraient que leur dirigeante
18:54soit plus agressive, aille même au renversement.
18:58Mais elle, pour l'instant,
19:00je pense qu'elle a peut-être d'autres chats à fouetter,
19:02mais ce n'est pas dans l'agenda
19:04parce que ça ne rentre pas dans la logique pour l'instant du RN,
19:08bien qu'ils disent que tout ça peut changer.
19:10Mais donc Michel Barnier, pour l'instant,
19:12c'est que ça ne rentre dans aucun agenda réel
19:15de le renverser, mis à part l'extrême-gauche
19:18et Jean-Luc Mélenchon peut-être.
19:20On en parle sur les réseaux sociaux,
19:21Véronique Ressoult, de cette phrase du Premier ministre,
19:23ou pas, cette sortie ?
19:24Pas particulièrement aujourd'hui,
19:26mais globalement ce style, il plaît,
19:28on sait qu'il fait partie des personnalités politiques
19:30qui aspirent confiance.
19:32Et en particulier, le fait qu'il rappelle constamment
19:35qu'il n'a pas d'enjeux,
19:36ça recrée souvent de la confiance,
19:38c'est-à-dire qu'il n'est pas forcément populaire,
19:40mais les gens se disent, bon, il fait le taf,
19:42et franchement, il n'a pas hérité d'une situation facile.
19:44Donc quand il fait ces petites phrases,
19:46ça donne effectivement un coup de pression,
19:48mais ça plaît aussi dans le public,
19:50en disant qu'il a sans doute au moins
19:52une forme de sincérité qui est rarement reconnue aux politiques.
19:55Il rassure, en fait.
19:56Je me sens que cette sortie,
19:58c'était envers Mathilde Panot,
20:00lors de l'Assemblée nationale.
20:02Chaque fois que vous vous énervez,
20:03moi, je me calme de plus en plus,
20:04et ça, ça plaît, ça contraste un peu
20:06avec le gouvernement précédent.
20:08J'ai dit à Eric Ciotti aussi,
20:09je n'ai pas le temps, finalement, de vous répondre.
20:11Il y a eu plusieurs sorties de ce style.
20:13Je trouve ce qui est très marquant
20:15dans l'Assemblée nationale,
20:16c'est à quel point,
20:17il a un style évidemment très différent
20:18des deux ministres précédents,
20:20mais comment dire,
20:22il est suffisamment malin
20:24pour ne pas exciter les oppositions.
20:27Juste avant, au bord.
20:29Voilà, exactement.
20:31Alors que Gabriel Attal, lui,
20:33qui était très maître de l'espace aussi,
20:35qui n'est pas un mauvais orateur, bien entendu,
20:38lui, il aimait provoquer les oppositions,
20:41et donc ça s'enflammait,
20:42parce que les oppositions
20:43ne demandent souvent que ça.
20:45Lui, il est plus subtil que ça.
20:47Est-ce que ça change fondamentalement quelque chose ?
20:50Je pense qu'il sera avant tout jugé sur sa politique,
20:52qui est soutenue malgré tout par peu de gens.
20:54Parce qu'il y a aussi une différence d'âge,
20:55et effectivement, que Michel Barnier,
20:57comme on l'a dit tout à l'heure,
20:58n'a moins de choses à jouer pour son avenir.
21:00De fait, entre Gabriel Attal,
21:02le plus jeune Premier ministre de la Ve,
21:04et Michel Barnier qui, si je ne me trompe pas,
21:05est le plus âgé,
21:06forcément, c'est un monde.
21:08Mais moi, je pense que la principale différence,
21:10c'est avant tout entre quelqu'un
21:12qui a une carrière politique
21:13qui fait de la politique,
21:14qui n'est pas un gros mot dans la bouche,
21:16et puis quelqu'un qui a quand même
21:17moins d'expérience politique.
21:19Gabriel Attal faisait quand même un peu de politique,
21:21mais ses prédécesseurs,
21:22Elisabeth Borne, faisaient-elles de la politique ?
21:24Je ne suis pas certaine.
21:25Allez, ce sera un autre débat,
21:26l'autre soir, dans Les Informés.
21:28Partons maintenant aux États-Unis,
21:29dix jours après la victoire de Donald Trump
21:31à la présidentielle,
21:32celui qui fera son retour à la Maison Blanche
21:34fin janvier,
21:35peaufine son équipe dirigeante
21:37après Elon Musk,
21:38qui sera chargé de l'efficacité gouvernementale.
21:40Une autre nomination fait énormément parler,
21:42celle de Robert Kennedy,
21:44junior neveu du président assassiné JFK
21:46il y a plus de 60 ans,
21:48un homme aux positions scientifiques
21:50plus que controversées,
21:51ouvertement anti-vax et conspirationniste,
21:53Nicolas Teilhard.
21:55Parmi ces innombrables saïds
21:57déversés sur les réseaux sociaux,
21:59un lien jamais prouvé
22:01entre les vaccins et l'autisme,
22:02Bill Gates qui profiterait de la vaccination
22:04pour implanter des micropus à la population,
22:06ou encore un virus fait pour attaquer
22:08les Blancs et les Noirs,
22:10mais dont les Asiatiques et les Juifs
22:12seraient immunisés.
22:13Il n'hésite pas d'ailleurs à comparer
22:15à l'époque les mesures vaccinales
22:17aux politiques nazies contre les Juifs,
22:19plus généralement Robert Kennedy junior,
22:21qui ne dispose pas d'une formation
22:23scientifique, reprend à son compte
22:25toutes les théories complotistes qui entourent
22:27la science, et à la tête du département
22:29de la santé, il aura pourtant autorité
22:31sur les agences de l'alimentation
22:33ou des médicaments, lui qui recommandait
22:35quelques jours avant le vote
22:37d'arrêter d'ajouter du fluor
22:39dans l'eau potable, au prétexte que
22:41ça causerait des maladies chroniques.
22:42La mesure mise en place
22:44pour prévenir les caries est pourtant
22:46considérée par la communauté médicale
22:48comme l'une des plus grandes réussites sanitaires
22:50des dernières décennies aux Etats-Unis.
22:52Nicolas Teilhard, cette nomination
22:54ce n'est pas vraiment une surprise, Robert Kennedy junior
22:56qui semblait promis à ce poste
22:58en cas de victoire de Donald Trump, mais cela
23:00interroge tout de même Patricia Alemonier sur le fait
23:02de trouver une telle personnalité aux plus
23:04hautes fonctions de la première puissance mondiale.
23:06Il y en a d'autres dans le...
23:08On y reviendra.
23:10On va en parler des autres.
23:11Le panorama qu'il nous a donné, en particulier
23:13je fais juste cette incise, Matt Gaetz
23:15On va en parler pour le ministère de la Justice.
23:17Mais là, lui, alors tout de suite,
23:19aujourd'hui, toute l'industrie
23:21pharmaceutique est à cran.
23:23Parce que, outre le fait que Donald Trump
23:25a dit qu'il allait faire des grands...
23:27Avec des chutes du cours en bourse.
23:29Et en plus,
23:31c'est donc la réforme de tout le secteur
23:33de la santé, et là
23:35c'est donc un appauvrissement, et c'est pas
23:37un personnage comme Kennedy
23:39qui va résister au dictat
23:41de Donald Trump.
23:43Ce qui est un peu différent avec lui
23:45par rapport aux autres, c'est que
23:47il ne correspond pas à
23:49l'Amérique profonde.
23:51Il n'a jamais fait la critique
23:53du fameux Etat profond
23:55comme les autres,
23:57comme certains autres l'ont fait.
23:59Lui, effectivement,
24:01après avoir été démocrate,
24:03il avait échoué en étant démocrate.
24:05Joe Biden n'avait même pas voulu
24:07le recevoir, pensant qu'il était à ce point farfelu.
24:09Donc il s'est tout de suite reporté...
24:11Il a vaguement été candidat indépendant
24:13à la présidentielle.
24:15Il voulait même se mettre au service de Biden au début.
24:17Il ne l'a pas reçu, donc il s'est mis au service
24:19de qui le voulait.
24:21Et il est totalement en contradiction.
24:23C'est-à-dire qu'à la fois, il parle
24:25contre les vaccins,
24:27et puis en même temps,
24:29il est contre la malbouffe,
24:31pour la sauvegarde
24:33de l'environnement.
24:35Il a des positions tellement éclatées
24:37qui sont en contradiction, même avec Donald Trump.
24:39On se demande effectivement
24:41comment cet attelage va survivre.
24:43La seule façon pour lui de survivre, c'est d'obéir
24:45à ce que dira le chef.
24:47Et je pense que bon nombre
24:49de ministres vont faire ça,
24:51à part peut-être un ou deux.
24:53Il faut quand même se souvenir que lors du
24:55premier virage de Trump,
24:57numéro 1,
24:59on a eu
25:01beaucoup de gens qui sont arrivés
25:03avec des profils très particuliers
25:05et qui finalement ne sont pas restés très longtemps.
25:07Vous avez quand même des renvois
25:09d'ascenseurs. Ce sont des gens qui ont fait campagne
25:11pour lui. Il les remercie.
25:13C'est ce que ça veut dire derrière.
25:15C'est ça qui est intéressant.
25:17La différence entre cette fois-ci et la fois d'avant,
25:19c'est que la première fois, il s'était appuyé
25:21sur beaucoup de cadres du parti républicain
25:23en sens classique, alors que là,
25:25il a vraiment une garde rapprochée.
25:27Cela dit, il faut se souvenir
25:29puisqu'on parle des questions de santé,
25:31de ce que disait Donald Trump lors de son premier mandat.
25:33Il disait qu'il allait détruire l'Obamacare,
25:35l'assurance de santé
25:37des Américains.
25:39Son premier ministre de la Santé, Tom Price, avait d'ailleurs cette mission-là.
25:41Il était très volontariste
25:43sur le sujet dans ses discours.
25:45En réalité, que s'est-il passé
25:47lorsqu'il n'a pas pu faire
25:49grand-chose sur l'Obamacare ?
25:51Parce qu'en réalité, c'est finalement assez populaire,
25:53l'Obamacare.
25:55C'est étonnant.
25:57Quand il a essayé de faire
25:59passer ses textes, ses tentatives de réforme
26:01pour alléger ce système
26:03de santé, ce système d'assurance de santé,
26:05finalement, il a été recalé, y compris par les républicains
26:07au sein du Sénat.
26:09Évidemment, il n'a jamais vraiment réussi à percer
26:11sur ce sujet, Trump.
26:13C'est tout le paradoxe de ce personnage, d'ailleurs,
26:15qui est Trump.
26:17Il peut avoir des positions
26:19très fortes
26:21sur certains sujets qui ne sont pas suivis d'effet.
26:23Sur la santé, il lui-même
26:25a pu tenir des propos très particuliers
26:27pendant le Covid.
26:29Contrôle masque, etc.
26:31Il est très fier que les Américains
26:33puissent avoir rapidement un vaccin.
26:35Et au final, c'est en partie grâce à lui
26:37quand même qu'on a eu
26:39un vaccin contre le Covid.
26:41Pas forcément grâce à lui, mais son entourage.
26:43Il y a un entourage. Trump n'est pas seul.
26:45Son ministre de la Santé ne sera pas seul.
26:47Il y a toute une administration qui régule.
26:49Et il faut se souvenir, effectivement,
26:51que nous, on n'a pas réussi en Europe
26:53à créer ce vaccin.
26:55Ils ont mis des financements considérables. Ils ont réussi à l'obtenir.
26:57C'est tout le paradoxe de Trump.
26:59On va continuer à en parler. Vous restez avec nous
27:01la seconde partie des informés.
27:03D'abord, l'info, il est 20h30.
27:07...
27:09Et l'info,
27:11c'est avec Sophie Echenne.
27:13Rachid Haddati dénonce un réquisitoire infamant
27:15et choquant. Il promet d'affronter
27:17cette nouvelle épreuve avec sérénité et détermination.
27:19Alors que le PNF,
27:21le parquet national financier, a demandé un procès
27:23contre la ministre de la Culture et contre
27:25Carlos Ghosn, aussi l'ancien patron
27:27de Renault-Nissan. Procès pour corruption
27:29et trafic d'influence.
27:31Rachid Haddati est soupçonné d'avoir perçu
27:33dans un contexte opaque 900 000 euros
27:35entre 2010 et 2012
27:37pour des prestations de conseil, avec une filiale
27:39de l'Alliance Automobile, mais sans avoir
27:41réellement travaillé.
27:43Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu,
27:45adresse ses pensées à la famille et aux frères d'armes
27:47de la maréchalle des logis, Fanny Claudin.
27:49Cette militaire française de 23 ans,
27:51membre de la Finul, la force des Nations Unies
27:53au Liban, est morte dans un accident
27:55de la route lors d'une opération
27:57d'escorte de convoi. Elle appartenait
27:59au 121e régiment du train
28:01de Montlhéry. Volodymyr Zelensky
28:03accuse l'Allemagne de faire le jeu
28:05de Vladimir Poutine après que le
28:07chancelier Olaf Scholz s'est entretenu
28:09avec le président russe aujourd'hui. Premier
28:11appel entre les deux dirigeants depuis près
28:13de deux ans. Olaf Scholz lui a demandé
28:15de retirer ses troupes d'Ukraine et
28:17d'entamer des négociations en vue d'une paix juste
28:19et durable. Kiev, voilà une
28:21tentative d'apaisement envers
28:23Moscou. Et puis la Juventus Turin
28:25a mis fin au contrat de Paul Pogba.
28:27L'international français est actuellement suspendu
28:29pour dopage. Sa peine a été réduite
28:31de 4 ans à 18 mois. Il est
28:33censé faire son retour sur les terrains en mars prochain.
28:35France Info
28:3720h
28:3921h
28:41France Info, les informés
28:43Victor Mathais. Bienvenue
28:45si vous nous rejoignez dans les informés.
28:47Rachel Gara, Balcarcel, journaliste
28:49politique au Monde, est avec nous ce soir.
28:51Patricia Allémonnière,
28:53grand reporter. Véronique Reyssoult,
28:55présidente de Backbone Consulting
28:57et Marie-Estelle Pech,
28:59rédactrice en chef société
29:01au magazine Marianne. On va
29:03continuer à parler de Donald Trump et de
29:05ses nominations. Nous parlions de
29:07la nomination de Robert Kennedy Junior
29:09au ministère de la Santé
29:11et de la tendance anti-vaccin aussi
29:13qui s'est accentuée dans de nombreuses régions
29:15des Etats-Unis. En 2019,
29:17le pays relevait déjà le plus grand nombre de cas de rougeole
29:19en près de 30 ans. C'était avant le Covid
29:21à cause de communautés non-vaccinées.
29:23Cela s'est aggravé depuis. On a clairement
29:25vu pendant le Covid des Etats républicains,
29:27notamment ruraux, se positionner
29:29contre les mesures fédérales, comme le port
29:31du masque ou le confinement,
29:33et puis contre la vaccination. Cette nomination
29:35Rachel Garabal-Castel correspond finalement
29:37aussi à une demande d'une partie
29:39des Américains. On la trouve extrêmement farfelue
29:41vu de France, mais peut-être
29:43un peu moins là-bas.
29:45Oui, peut-être, mais ça ne la rend pas
29:47plus sérieuse, je pense.
29:49Oui, effectivement, il répond
29:51à une partie de son électorat,
29:53mais, comment dire,
29:55effectivement, c'est à l'avenant de
29:57toutes les autres nominations qu'il y a eues.
29:59Et encore, ce sont des nominations provisoires.
30:01Oui, il faudrait qu'elles soient validées par le Sénat,
30:03normalement, s'ils respectent cette procédure.
30:05Voilà, c'est ça.
30:07On doute de tout.
30:09Mais, effectivement, c'est consternant.
30:11Ce qui est frappant, c'est aussi
30:13les grands écarts, puisque, par exemple,
30:15il est aussi extrêmement pro-avortement.
30:17Ce qui a quand même été un sujet
30:19de la campagne électorale
30:21et des deux dernières années
30:23aux États-Unis.
30:25Avec des référendums organisés dans plusieurs États
30:27le jour même de la présidentielle.
30:29Il y a quelque chose d'extrêmement inquiétant dans le fait que,
30:31à la fois, on sent bien que ce qui se passe
30:33va être encore plus grave que lors
30:35du premier mandat de Donald Trump,
30:37parce qu'effectivement,
30:39on n'est plus sur le cadre du Parti républicain,
30:41qu'il soit très à droite ou plus modéré.
30:43On est sur
30:45des gens
30:47qui viennent d'un peu de nulle part,
30:49qui ne répondent qu'à la loyauté
30:51du chef.
30:53Et en même temps, comme on a déjà
30:55connu le premier Donald Trump,
30:57et que, certes, c'était grave, mais on s'en est remis,
30:59je trouve qu'on s'habitue
31:01un peu à ces outrances-là.
31:03Et c'est ça qui m'inquiète un peu.
31:05Ils sont banalisés, finalement.
31:07C'est banalisé.
31:09Et potentiellement, ça peut aussi se banaliser ailleurs.
31:11Finalement, si les États-Unis le font, pourquoi on ne pourrait pas
31:13le faire, nous aussi ?
31:15J'espère qu'on n'en ira pas là.
31:17Je trouve que c'est ça qui est particulièrement inquiétant
31:19pour cette série de nominations.
31:21On pourrait parler aussi de Toussy Gabbard,
31:23qui est une ancienne démocrate,
31:25ralliée à Trump,
31:27qui va s'occuper d'une partie
31:29des renseignements, alors qu'elle a des positions
31:31pro-russes. Dans le contexte
31:33dans lequel on est, c'est quand même quelque chose d'extrêmement
31:35inquiétant. – Véronique Reissoult, vous nous le disiez
31:37tout à l'heure, cette nomination
31:39de Robert Kennedy Jr. elle fait parler. – Oui, on est loin
31:41des 300 messages où vous parlez. Pour vous donner une idée,
31:43il y a eu 4 millions de messages sur Kennedy.
31:45Alors, évidemment... – Ces derniers jours.
31:47– Juste depuis sa nomination.
31:49Mais ce n'est pas celui dont on a le plus parlé.
31:51Celui dont on a le plus parlé, c'est Musk,
31:53qui n'est pas le sujet là.
31:55Et donc, sur ces millions de messages,
31:57évidemment, 88% sont en anglais,
31:5971% localisés
32:01aux Etats-Unis. En France,
32:03c'est quand même 4%, c'est pas mal,
32:05autant que les voisins canadiens.
32:07Après, globalement, ce qui se dit en soi,
32:09d'abord, il y a beaucoup de vidéos,
32:11et là, les vidéos, elles sont
32:13vues à plus de 10 millions de fois à chaque fois.
32:15Globalement, ce que...
32:17– Qui sont des interventions de Robert Kennedy Jr.
32:19– Mais je regardais, c'est très
32:21relayé, bien sûr, par des sphères complotistes,
32:23mais par plein de gens.
32:25Le fait qu'il ait fait un procès
32:27contre Monsanto, et qu'il ait gagné il y a longtemps,
32:29est souvent rappelé dans les commentaires
32:31pour dire que c'est quelqu'un qui va jusqu'au bout, etc.
32:33Et, en fait, ce que les Américains,
32:35surtout les Américains, retiennent le plus,
32:37la donnée la plus forte dans tous
32:39ces messages, c'est qu'il va avoir des actions
32:41sur la santé. Alors, ça explique sans doute
32:43le 40% de chute du cours
32:45des laboratoires pharmaceutiques, mais
32:47qu'il va baisser le prix des médicaments,
32:49et comme on sait qu'aux Etats-Unis, c'est un sujet
32:51compliqué, l'Obamacare, dont vous avez parlé,
32:53démontre à quel point c'est compliqué,
32:55les médicaments aux Etats-Unis, c'est extrêmement cher,
32:57on n'est plus remboursé. Donc, pour eux, c'est un sujet
32:59vraiment fort, et ils
33:01le voient pas de notre...
33:03Voilà, le fait qu'ils soient complotistes,
33:05qu'ils soient anti-vax, c'est assumé,
33:07et ils disent, bon, c'est son point de vue, mais
33:09c'est pas vu comme chez nous.
33:11De la même façon, eux, ils y voient un bénéfice
33:13qui est, si ça permet de faire baisser le coût
33:15des médicaments, ça vaut le coup,
33:17et donc il est globalement, plutôt
33:19positivement accueilli, plus
33:21que d'autres. Evidemment,
33:23les démocrates sont moins excités, mais même
33:25là, je regardais sur les commentaires chez les démocrates,
33:27l'idée qu'ils puissent faire
33:29baisser le prix
33:31des médicaments, le rend
33:33finalement presque, on va dire,
33:35sympathique, je sais pas, mais
33:37en tout cas, attendu,
33:39plus positivement.
33:40– Patricia Lémonière, vous parliez, tout à l'heure,
33:42vous l'évoquiez, cette autre nomination, très décriée,
33:44très commentée, celle de
33:46Matt Gaetz, 42 ans, comme ministre,
33:48lui, de la Justice, élu depuis
33:502016 au Congrès opposé
33:52au droit à l'avortement, climato-sceptique,
33:54la liste est longue, pro-armes, complotiste,
33:56adepte de la théorie du grand remplacement,
33:58est-ce que c'est un avocat qui
34:00épouse, on va dire, les thèses
34:02les plus à droite possible ? On sait que même
34:04au sein des Républicains, on a cru à une blague au début.
34:06– Oui, c'est un fidèle parmi les fidèles,
34:08c'est lui qui avait fait
34:10tomber le premier Speaker
34:12au Parlement,
34:14enfin, à la Chambre basse,
34:16américaine, il avait mené
34:18le combat des mégas,
34:20il va,
34:22en fait, ça va être l'arme
34:24de Donald Trump
34:26contre tous ceux qui ont, contre ses fameux
34:28ennemis de l'intérieur, c'est lui
34:30qui va mener la bataille sur un plan
34:32judiciaire, c'est-à-dire, c'est lui qui va,
34:34la volonté de Trump,
34:36c'est de nommer tous les juges
34:38et de réduire les départements de la justice,
34:40de grâcier
34:42tous les bad boys, comme on dit,
34:44tous les vilains
34:46qui ont été condamnés
34:48en son nom pour l'attaque du Capitole,
34:50pour se grâcier lui-même,
34:52c'est son bras armé sur le plan
34:54judiciaire, et qu'est-ce qui l'a
34:56vraiment perturbé
34:58ces quatre dernières années, et qui en fait
35:00fait aussi sa victoire,
35:02c'est ses ennuis judiciaires, parce que
35:04sans finalement ses ennuis judiciaires,
35:06je ne suis pas certaine qu'il serait aujourd'hui
35:08à la tête de la première puissance du monde, Donald Trump.
35:10Mais il a une vengeance
35:12à faire, et c'est cet homme-là
35:14qui sera son bras armé.
35:16Et on rappelle que ces nominations doivent passer
35:18effectivement, en théorie, par l'aval
35:20du Sénat. Un voyage dans le temps à présent,
35:22dans les informés, revenons
35:2425 ans en arrière, c'était le 15 novembre
35:261999.
35:28Majorité absolue,
35:30283 pour
35:32315,
35:34contre 249,
35:36l'Assemblée nationale
35:38a adopté la loi
35:40sur le PAX.
35:42Voilà, la loi créant le PAX,
35:44votée par les députés, annonce des résultats
35:46par Laurent Fabius, à l'époque président
35:48de l'Assemblée nationale, le pacte
35:50civil de solidarité, qui permettait
35:52pour la première fois en France, une union
35:54entre personnes de même sexe, et qui reste aujourd'hui
35:56plébiscité, plus de 200 000
35:58par an, presque autant que le nombre de
36:00mariages, Marie-Estelle Pêche, et pourtant les débats
36:02autour de ce PAX, l'opposition
36:04politique, dans la rue également,
36:06c'était très violent à l'époque, on s'en souvient.
36:08Oui, ceux qui ont connu uniquement le mariage pour tous
36:10se souviennent,
36:12étaient peut-être parfois trop jeunes,
36:14ils n'ont pas connu ces débats, ces manifestations
36:16du PAX, mais ça avait été
36:18énorme à l'époque.
36:20Et c'est assez étonnant,
36:22parce qu'en fait, 25 ans plus tard, ce n'est plus
36:24un sujet, effectivement, dans la société,
36:26c'est complètement entré dans les mœurs.
36:28Au départ, effectivement, ça avait été créé
36:30pour les personnes homosexuelles,
36:32aujourd'hui on voit bien que ce sont les couples hétérosexuels.
36:3495% effectivement des couples
36:36qui se PAX. Qui s'en sont saisis,
36:38le vague débat qui pourrait
36:40encore exister au sujet du PAX,
36:42ça se joue entre l'église
36:44et l'église, faut-il ou non baignir
36:46les couples PAXés ? Je pense que ça se résume
36:48à peu près à ça. Ce qui est vrai
36:50en tout cas,
36:52c'est que les opposants au PAX à l'époque
36:54disaient, ça va ouvrir
36:56un chemin, un boulevard,
36:58au mariage homosexuel et ensuite
37:00à l'adoption des couples homosexuels,
37:02enfin d'enfants par les couples homosexuels.
37:04Je ne pense pas qu'on parlait à l'époque de GPA,
37:06mais peut-être. Et ça, c'est vrai.
37:08En revanche, c'est vrai qu'il y a eu une évolution
37:10des mœurs, c'est que
37:12depuis, on a eu le mariage homosexuel,
37:14que certainement la GPA, la gestation pour autrui
37:16reviendra dans le débat, tôt ou tard,
37:18chez les politiques. Aujourd'hui,
37:20c'est un non-sujet, mais ça reviendra.
37:22Et c'est surtout
37:24ce qui est étonnant
37:26aussi, c'est le mariage, parce que le
37:28mariage, finalement, est une institution en perte de vitesse
37:30par rapport au PAX.
37:32Oui, pendant que le PAX, lui, monte en flèche,
37:34effectivement, le nombre de mariages, lui,
37:36baisse drastiquement. C'est assez étonnant,
37:38parce que le PAX est moins
37:40disant, est moins protecteur dans un couple,
37:42sur un plan fiscal notamment,
37:44en termes de succession,
37:46de... Oui, mais ce qu'on a
37:48vu dans beaucoup de reportages aujourd'hui, c'est que
37:50finalement, c'était aussi une première manière
37:52de s'engager, sans s'engager,
37:54aussi fortement qu'avec le mariage, et pour des jeunes,
37:56c'était une sorte de sécurité,
37:58sans s'engager. C'est une sorte de petit mariage à laisser,
38:00on va dire, et puis après, on passe au mariage. Mais c'est pas tout à fait exact,
38:02parce que quand on voit les courbes, on voit bien que le mariage
38:04baisse et que le PAX monte, donc non, les gens
38:06se marient moins, et aussi beaucoup plus de concubinage,
38:08moins de mariage, moins de PAX, enfin,
38:10plus de PAX, plus de concubinage,
38:12et quand même, ce qui ressort
38:14de tout ça, encore une fois, c'est quand même moins de protection,
38:16malgré tout, pour le conjoint
38:18qui gagne bien sa vie,
38:20qui va divorcer, dans l'histoire de succession,
38:22il y a aussi la question des pensions de réversion.
38:24Sur un plan fiscal, ça interroge quand même aussi.
38:26On n'en parle pas assez, je trouve.
38:28– Rachel, sur les tensions politiques
38:30de l'époque, c'est comparable
38:32aux discussions qu'on a vécues pendant
38:34le mariage pour tous en 2012 ?
38:36– Non, je crois que le mariage pour tous, ça a été
38:38bien pire, parce que,
38:40comment dire, il y a eu certaines
38:42manifestations en 1990,
38:441999, mais elle n'avait pas
38:46le côté massif qu'a eu
38:48la manif pour tous
38:50entre 2012 et 2013.
38:56Avec le recul, on peut voir ça
38:58comme, dans l'histoire américaine, on pourrait dire
39:00un préquel du mariage pour tous,
39:02mais, de fait,
39:04le mariage pour tous, ça a été encore
39:06plus exacerbé. Néanmoins,
39:08ça a révélé
39:10quand même une fracture assez nette,
39:12puisque là,
39:14Laurent Fabius cite les voix,
39:16c'est pile-poil les voix
39:18de la gauche à l'époque contre les voix de la droite,
39:20puisqu'il n'y avait qu'à l'époque que
39:22Roselyne Bachelot, qui était députée
39:24RPR,
39:26qui avait soutenu le pacte
39:28civil de solidarité. – On va l'écouter,
39:30tiens, justement, Roselyne Bachelot,
39:32à l'époque, la seule de droite à monter au créneau,
39:34à monter à cette tribune de l'Assemblée nationale.
39:38– Vous étiez mis d'accord.
39:40– Je réponds à la question. Le pacte de solidarité
39:42a-t-il pour origine une revendication
39:44portée par des associations homosexuelles ?
39:46Eh bien, oui,
39:48bien sûr, mais qui mieux
39:50que des homosexuels pouvaient, à partir
39:52de leur expérience de solitude,
39:54de rejet, de mépris,
39:56faire le diagnostic des difficultés
39:58qui rongent notre société ? Cela a été
40:00l'honneur de ces associations
40:02de faire des préconisations qui refusaient
40:04les solutions communautaristes,
40:06forcément stigmatisantes,
40:08pour bâtir un projet où chacun
40:10et chacune d'entre nous pourra se retrouver,
40:12lui, ses enfants,
40:14ses parents, à un moment ou à l'autre
40:16de sa vie, car finalement,
40:18nous ne reconnaissons ici qu'une communauté,
40:20la République.
40:22– Voilà, la voix étranglée
40:24de Roselyne Bachelot en larmes au moment
40:26de se rasseoir à sa place dans l'hémicycle, Rachel.
40:28– Oui, et puis juste pour rebondir,
40:30on dit, il est plébiscité surtout par les clubs
40:32hétérosexuels. Je rappelle que les
40:34personnes LGBT représentent
40:365 à 10% de la population,
40:38donc c'est assez logique. Et puis par ailleurs,
40:40le fait que le PAX ne soit pas
40:42réservé aux unions de même sexe,
40:44c'était une exigence des parlementaires
40:46à l'époque pour ne pas
40:48faillir à l'universalité des lois
40:50républicaines, donc c'est somme toute assez logique.
40:52– Assez logique, Patricia Lémonière ?
40:54– Moi je dirais que ce débat où en fait,
40:56vous vous en souvenez, Christine Boutin a pleuré.
40:58Et Lionel Jospin a pressé un peu
41:00s'excuser parce qu'il y avait des mots
41:02– Une histoire de mouchoir et de fleurs.
41:04– Je ne sais pas si c'est le premier débat ou un autre,
41:06mais à un moment donné, moi je me souviens de ces images.
41:08– Une jeune qui nous écouterait,
41:10fervente catholique,
41:12qui était largement opposée au texte.
41:14– Voilà, et ça prouve
41:16à quel point en France, on a de la difficulté
41:18à accoucher, vous m'excuserez du terme,
41:20des réformes sociales.
41:22Chaque fois,
41:24il y a des débats qui sont violents,
41:26avec des niveaux,
41:28à l'époque il y avait un certain niveau
41:30des interlocuteurs, on avait Guigou, on avait Jospin,
41:32– Elisabeth Guigou, ministre de la Justice.
41:34– Enfin, on avait des hommes
41:36et des femmes politiques, moi,
41:38qui, je trouve, avaient
41:40une certaine profondeur, mais néanmoins,
41:42– On les a plus ?
41:44– Bien sûr, on en a, mais bon, peut-être un peu.
41:46Là, à l'époque, c'était des politiques.
41:48Maintenant, c'est plus peut-être
41:50des youtubeurs, j'ai envie de dire.
41:52Mais bon,
41:54je ferme ma parenthèse.
41:56– C'est un autre débat.
41:58– Mais la France
42:00a vraiment des difficultés.
42:02Chaque fois qu'on tente quelque chose,
42:04la France, ça clive.
42:06On est au bord des manifs,
42:08on est au bord de l'éruption.
42:10Et je trouve que c'est un peu dommage.
42:12– Et en voyant ensuite que la société, finalement,
42:14accepte tout ça, d'une certaine manière.
42:16– Mais la société est beaucoup plus ouverte
42:18et en avance que ces hommes politiques
42:20aujourd'hui en France.
42:22– Marie-Estelle Pêche ?
42:24– Ces questions sociétales, elles posent quand même questions.
42:26– Je ne dis pas ça.
42:28– Je pense à la GPA, par exemple,
42:30qui n'est pas à l'ordre du jour,
42:32elle me pose question.
42:34Il y a une question sur le corps des femmes,
42:36jusqu'à quel point
42:38une GPA peut-elle être éthique ou non ?
42:40– Mais on peut discuter sans violence.
42:42– Ça peut se discuter sans violence.
42:44– C'est sans manif.
42:46– Mais sur le fond, ça pose question.
42:48Et ce n'est pas une question aussi simple
42:50que de dire, il faut être progressiste
42:52et il faut tout accepter.
42:54Moi, je pense que c'est un débat de fond
42:56qu'on aura certainement un jour à l'Assemblée.
42:58– Mais la question, effectivement,
43:00comme le disait Patricia Lémonière,
43:02c'est de savoir si ce débat peut se passer sans eux.
43:04– La sécurité d'une femme enceinte
43:06sur un plan de la santé,
43:08l'accouchement, tout ça,
43:10ce ne sont pas des choses anodines.
43:12– Sans rentrer sur le fond de la question de la GPA,
43:14la différence qu'il y a,
43:16c'est que la GPA, elle est interdite
43:18pour tout le monde en France.
43:20Ce n'est pas comme si elle n'était pas pratiquée
43:22pour les couples hétérosexuels, par exemple.
43:24En 1999, il s'agit de donner pour la première fois
43:26une protection
43:28aux couples de même sexe.
43:30Et je rappelle que la revendication
43:32du mariage ou de l'union civile,
43:34elle vient de la période du SIDA,
43:36où des tas de personnes ont tout perdu
43:38parce que leur compagnon décédait,
43:40parfois brutalement, du SIDA,
43:42à un moment donné où, évidemment,
43:44on n'en vivait pas comme aujourd'hui.
43:46Et il faut rappeler que c'était une question
43:48de rattraper un niveau d'égalité
43:50qu'ont les couples hétérosexuels
43:52qui n'avaient pas les couples homosexuels.
43:54– Un mot encore sur le sujet.
43:56Il faut vous dire que les paxés,
43:58en moyenne, ils ont une trentaine d'années.
44:00Donc, quand la loi est passée,
44:02de fait, ils étaient à peine nés.
44:04Donc, ça les étonne de savoir
44:06qu'il y a eu autant de débats.
44:08C'est devenu une expression. Et aujourd'hui,
44:10quand on parle du paxe, c'est des photos,
44:12c'est des célébrations, c'est des invitations,
44:14c'est devenu un terme. On est paxés,
44:16on fait des fêtes de paxe,
44:18on fait des voyages de paxe,
44:20qui est le pendant du voyage de noces.
44:22Et globalement, en fait, les Français,
44:24la première raison pour laquelle ils se marient, moi,
44:26c'est pas tant parce qu'ils ne veulent pas s'engager,
44:28parce qu'ils considèrent tous
44:30que le paxe est une forme d'engagement
44:32suffisamment forte, c'est plus qu'ils trouvent ça
44:34trop traditionnel, un peu différent,
44:36trop rattaché à la religion.
44:38Donc, pour eux, ils trouvent
44:40très bien le paxe.
44:42Et globalement, c'est
44:44un sujet de joie, aujourd'hui,
44:46plutôt que de débat.
44:48On se fête et on célèbre l'amour.
44:50– Les 25 ans du paxe,
44:521999.
44:54Dans un instant, retour à l'actualité politique
44:56avec Marine Le Pen,
44:58qui s'est exprimée ce soir, on en parle juste après.
45:00Le Fil info, 20h et 48 minutes,
45:02Stéphane Milogne.
45:04– La réaction de Marine Le Pen, alors que le parquet requiert
45:06à son encontre une peine de prison
45:08de 5 ans et 5 ans d'inéligibilité.
45:10Le réquisitoire demande ma peine
45:12de mort politique, c'est l'affaire des assistants
45:14des eurodéputés du Rassemblement national.
45:16Et son ancienne présidente le précise,
45:18ce soir sur TF1,
45:20comme innocent des faits, il n'y a pas eu
45:22un centime d'enrichissement personnel.
45:24La présidente de l'Assemblée nationale,
45:26Yael Braun-Pivet, saisit-elle le déontologue
45:28après les dernières révélations de Mediapart
45:30sur l'affaire Andy Kerbrath.
45:32Le Média en ligne assure que ce député
45:34insoumis a utilisé une partie
45:36de l'argent de l'Assemblée mis à sa disposition
45:38pour financer sa consommation de drogue
45:40avant de rembourser.
45:42L'allemand Olaf Scholz a appelé Vladimir Poutine
45:44pour le presser d'entamer
45:46des négociations avec l'Ukraine.
45:48Le chef du Kremlin répond qu'il faudra tenir compte
45:50des régions actuellement occupées
45:52par l'armée russe. L'Ukraine s'indigne
45:54de cet appel et y voit une tentative d'apaisement
45:56envers Moscou.
45:58Le gendarme du foot rend sa décision
46:00face aux ennuis financiers de l'Olympique
46:02lyonnais, à savoir déjà l'encadrement
46:04de sa masse salariale et une interdiction
46:06de recruter. Rétrogradation également
46:08à titre conservatoire à la fin de la saison.
46:10Lyon est actuellement cinquième de Ligue 1.
46:18Les informés,
46:20Victor Mathey. Marine Le Pen
46:22a donc réagi ce soir, invité
46:24du 20h de TF1. Réaction aux
46:26réquisitions avant-hier au procès
46:28dit des assistants parlementaires du Front National.
46:30Cinq ans de prison, dont deux
46:32ans fermes et cinq ans d'inéligibilité.
46:34Ce sont, pour l'instant, simplement
46:36des réquisitions. La chef de file des députés
46:38est Red Ancienne, présidente du parti
46:40qui dénonce, une nouvelle fois,
46:42un procès politique.
46:48On n'a pas le son de Marine Le Pen
46:50qu'on ne peut pas entendre, donc on a
46:52l'image pour ceux qui regardent
46:54la France Info sur le canal 27
46:56de la TNT. Marine Le Pen,
46:58je vais faire le son pour elle,
47:00qui dit c'est ma mort politique qui est
47:02réclamée en réponse
47:04à ces réquisitions.
47:06Marine Le Pen qui affirme que les juges
47:08ont demandé la peine de mort politique
47:10avec exécution
47:12provisoire contre elle.
47:14Nous n'avons violé aucune loi française
47:16et aucun règlement du Parlement
47:18européen, assure la chef de file
47:20des députés.
47:22Eren, Rachel Garabalcarcel, une réaction
47:24rien de très neuve, finalement, dans ces réactions.
47:26Un petit peu ce qu'elle avait dit à la sortie du tribunal
47:28avant-hier.
47:30Oui, et c'est en assez grand décalage
47:32avec ce qu'ont donné les débats pendant
47:34un mois et demi, si je me
47:36souviens bien. Dans les colonnes du Monde, on a
47:38suivi vraiment chaque audience
47:40et le procès, il est
47:42accablant pour le Rassemblement National.
47:44Et d'ailleurs, il est tellement
47:46accablant que le Rassemblement National a choisi de ne pas
47:48nier ce qui s'est passé, mais de dire
47:50au fond
47:52les assistants parlementaires ont un rôle politique
47:54donc c'est pas choquant ce qu'ils ont fait, mais
47:56sauf que le recueil
47:58des badges des assistants
48:00parlementaires montre parfois qu'ils ne venaient quasiment jamais.
48:02Les fameux mails
48:04de Julien Audou,
48:06qui demande à rencontrer son
48:08assistant, sa députée, quatre mois après.
48:10Antidatés, etc.
48:12Les témoignages étaient accablants.
48:14Donc, voilà.
48:16C'est évidemment pas à Marine Le Pen
48:18de décider de sa peine. Il y a un système
48:20judiciaire qui fonctionne tant bien que
48:22mal, mais en l'occurrence, on ne peut pas dire qu'il
48:24fonctionne mal.
48:26Il y a en tous les cas un revirement total
48:28de stratégie, Rachel, de la part de
48:30Marine Le Pen et du Rassemblement National.
48:32À l'ouverture du procès il y a un mois et demi, on s'en souvient,
48:34elle avait dit, je fais confiance à la justice
48:36de mon pays. Ce n'est évidemment plus le cas.
48:38Le procès a très mal tourné.
48:40Ça, c'est quand même un fait
48:42assez dur.
48:44Elle ne pouvait pas s'y attendre ?
48:46À ce qu'elle prenne cette tournure-là ?
48:48Je ne sais pas. Je ne connais pas assez bien le dossier
48:50pour vous dire. Peut-être qu'ils ne s'étaient pas assez bien
48:52préparés, je ne sais pas.
48:54Mais forcément, il y a le risque
48:56pour elle que dans trois mois, elle ne soit
48:58plus députée parce qu'elle a cinq ans d'inégibilité.
49:00Puisque l'exécution provisoire,
49:02ça veut dire qu'on n'attend pas
49:04que la condamnation soit définitive.
49:06Que l'appel ne change rien ?
49:08Elle est obligée de...
49:10Son mandat éclot tout de suite.
49:12C'est quand même super important pour elle.
49:14Forcément, elle est très énervée.
49:16Marie-Estelle Pêche ?
49:18C'est un peu facile pour elle d'avancer
49:20que cette peine d'inéligibilité
49:22va tomber au moment où
49:24elle pourrait se présenter au présidentiel
49:26ou juste avant,
49:28alors qu'elle a tout fait pour tout faire traîner.
49:30Depuis
49:32dix ans, ils n'ont cessé,
49:34ces avocats, de faire valoir
49:36telle ou telle unité de procédure,
49:38tel ou tel détail
49:40sur la forme,
49:42pas le fond.
49:44Tout ça a été tranché par la loi.
49:46On a eu la Chambre de l'instruction, la Cour de cassation,
49:48la Cour de justice de l'Union européenne.
49:50Et puis même dans ce tribunal, il y a eu
49:52de précédents procès.
49:54On se souvient de François Bayrou.
49:56Avec le modem.
49:58On se souvient même d'une certaine façon de François Fillon
50:00qui a été frappé d'inégibilité.
50:02Sur le modem, d'ailleurs, Marine Le Pen
50:04du Rassemblement national avait à peu près
50:06défendu le modem.
50:08C'est vraiment pas la même affaire.
50:10C'est pas la même affaire.
50:12Bayrou, effectivement, n'avait pas été condamné.
50:14Mais son entourage l'avait été
50:16assez largement.
50:18On ne sait pas quelle sera la décision.
50:20Il ne s'agit que d'un réquisitoire pour l'instant.
50:22Mais
50:24c'est aussi un peu facile de sa part
50:26de critiquer les juges, les procureurs
50:28en l'occurrence, aujourd'hui.
50:30Puisque cette hypothétique inéligibilité
50:32ne relèverait pas
50:34d'une décision politique des juges.
50:36C'est tout simplement un dispositif
50:38législatif. Depuis 2016,
50:40vous avez la loi Sapin 2, justement,
50:42qui est pour moraliser l'avis public, qui avait été
50:44décidée. Tout élu
50:46qui est reconnu coupable
50:48de détournement de fonds publics, il est automatiquement
50:50frappé d'inéligibilité. Donc ce n'est pas
50:52une question de... On peut dire que
50:54le réquisitoire est sévère, etc.
50:56On peut dire ce qu'on veut, mais enfin, c'est quand même la loi.
50:58Rachel ?
51:00C'est une peine automatique, en fait.
51:02Or, c'est quelque chose que réclament
51:04tout le temps Marine Le Pen et l'extrême droite,
51:06les peines automatiques. Là,
51:08ça tombe sur elle.
51:10Elle est prise à son propre piège.
51:12On a publié un papier dans Le Monde ce matin
51:14de Clément Guillaume et Corentin Leuzer
51:16qui montre à quel point,
51:18quand elle a pris la tête du RN, la question
51:20de la moralisation de l'avis politique était
51:22d'un cheval de balai. Et elle disait même
51:24en 2012...
51:26En 2012, il va falloir
51:28sérieusement les peines d'inéligibilité.
51:30Ben voilà, on y est.
51:32On y est. On y est. Patricia Elémonière,
51:34elle joue à fond aussi, Marine Le Pen, la victimisation.
51:36Oui, enfin,
51:38on n'en est qu'au début,
51:40mais je pense qu'effectivement, elle va pouvoir peut-être
51:42appuyer sur ce point-là.
51:44Je ne sais pas si
51:46elle remportera autant de points
51:48que Donald Trump, mais en France, on a la justice
51:50et la justice, elle applique
51:52les lois. Alors, toute la question,
51:54ça va être cette question d'application
51:56immédiate de la peine.
51:58C'est ça, la vraie question.
52:00Ce n'est pas...
52:02Si, encore une fois, peine, il y a. On rappelle que ce sont des réclamations.
52:04Alors, c'est en deux temps.
52:06Peine, inéligibilité, et après, application
52:08immédiate. Mais en France,
52:10on a chaque fois un débat sur la justice,
52:12là encore,
52:14à l'inverse d'autres pays. Dans d'autres pays,
52:16l'inéligibilité qui est pratiquée,
52:18ça se passe en Allemagne,
52:20ça se passe au Royaume-Uni, ça se passe en Irlande,
52:22je n'ai pas regardé
52:24tous les pays. Mais,
52:26quand on est condamné,
52:28on est condamné, et on ne va pas dire.
52:30Arrose sur les juges, effectivement. Et derrière,
52:32toute cette question...
52:34Justement, je parlais de victimisation. Marine Le Pen, sur TF1, encore ce soir,
52:36elle dit que ce réquisitoire, je la cite,
52:38est révoltant, car il est profondément outrancier.
52:40Il réclame des condamnations sans commune
52:42mesure, avec le moindre réquisitoire du même type.
52:44C'est toute la même idée que la
52:46justice française est
52:48infiltrée par
52:50les politiques, par la gauche, qui veulent la mort
52:52et la destitution
52:54de tous ceux qu'ils condamnent, en quelque sorte.
52:56Et de ce débat-là, on n'en est pas sortis.
52:58Véronique Reichswald ? J'ai trois choses à vous dire.
53:00Alors, allez-y.
53:02Le premier, c'est les volumes
53:04qui étaient assez importants de mobilisation,
53:06les tentatives qu'ils font pour essayer de rassembler
53:08les gens autour d'eux, avec les pétitions,
53:10les hashtags JeSoutiensMarine,
53:12etc. Quand on regarde
53:14le JeSoutiensMarine, par exemple, il y avait 90 000
53:16messages dans la journée, mais en fait,
53:18c'est quasiment que les militants et
53:20les sympathisants. Donc, voilà.
53:22Quand je regarde, c'est le deuxième truc.
53:24L'avantage d'être en direct, c'est que
53:26je peux regarder. On ne peut pas dire
53:28que sa prestation sur TF1 ait mobilisé
53:30les foules. Plus exactement,
53:32oui, les militants étaient derrière et ont poussé,
53:34mais l'opinion publique, globalement, dit
53:36voilà. Et après, le web a
53:38quand même un gros défaut. C'est qu'il a
53:40pas autant de mémoire que les journalistes,
53:42mais quand même pas mal de mémoire, quand même.
53:44Et donc, passe en boucle des extraits
53:46qui rappellent, ou on la voit elle-même dire
53:48alors, les deux qui passent le plus, c'est
53:50tout le monde a piqué dans l'argent, sauf le RN.
53:52Bon, ok. Et
53:54l'autre, c'est les Français en ont marre des affaires
53:56et ça passe en boucle. Les Français en ont
53:58marre des affaires. Et donc, globalement,
54:00et puis, effectivement, tous les points d'inégibilité,
54:02mais là, elle avait moins
54:04caracolé. Là, c'est beaucoup d'extraits où elle était jeune.
54:06Et les uns et les autres disent, bon, ben voilà,
54:08ok, ben, on va juger.
54:10Donc, la mobilisation qu'essayent d'avoir
54:12les militants ne fonctionne
54:14pas forcément. Ils n'en sont pas encore
54:16utilisés des boss ou des techniques qu'ils ont
54:18pu utiliser, mais on va voir s'ils
54:20se lancent là-dedans.
54:22Ces vidéos, c'est un peu l'effet boomerang, Rachel, dont on parlait. Finalement, ça lui revient
54:24au visage. Bien sûr.
54:26Et puis, surtout, la lutte
54:28contre la fraude,
54:30c'est quelque chose de populaire.
54:32Les peines d'inégibilité, elles sont populaires.
54:34Alors, sur le papier, forcément, quand vous êtes
54:36d'extrême droite, vous êtes contre que ça touche
54:38les vôtres. Quand vous êtes de gauche, vous êtes contre que ça touche
54:40les vôtres. Mais sur le papier, elles sont populaires.
54:42Et ce sera le mot de la fin. Merci
54:44à toutes les quatre d'être venues. Rachel Garaval,
54:46carcelle, journaliste politique.
54:48Au journal Le Monde, Patricia
54:50Allémonière, grand reporter. Véronique
54:52Reys-Soult, présidente de Backbone Consulting.
54:54Et Marie-Estelle Pech, rédactrice
54:56en chef Société Amaria.
54:58Dans un mot, la une de Marianne, cette semaine ?
55:00Une enquête économique, chômage, faillite,
55:02pourquoi on plonge.
55:04Et puis, une enquête sur la fuite des élèves
55:06juifs dans l'enseignement privé.
55:08À lire dans Marianne, donc, cette semaine. Les Informer
55:10reviennent demain. Très bonne soirée à tous.

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