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00:00 ...
00:07 -20h, 21h, France Info,
00:09 les informés.
00:11 Jean-François Ackilly, Bérangère Bonte.
00:13 -Bonsoir à tous. -Et bonsoir, Bérangère.
00:16 -Ravie de vous retrouver pour une semaine d'informés.
00:19 Le Pas-de-Calais est dans l'eau depuis plus d'une semaine.
00:22 Plus de 300 écoles fermées.
00:24 Emmanuel Macron sera sur place demain.
00:26 Que faire contre une telle crue exceptionnelle ?
00:29 Quelle part de responsabilité de l'homme
00:32 si les experts des informés sont là pour nous éclairer ?
00:35 Emmanuel Macron, toujours lui,
00:37 et le conflit entre Israël et le Hamas,
00:39 mais quel est le cap, lui, qui ne défile pas
00:42 contre l'antisémitisme, mais qui écrit son soutien
00:45 dans une lettre aux Français, avant d'expliquer à la BBC
00:48 tout le mal qu'il pense de l'opération israélienne à Gaza ?
00:52 Et puis, Edouard Philippe, sur France Info,
00:54 vous l'avez peut-être entendu, comment ne pas user
00:57 à presque 4 ans de 2027.
00:59 Pour en parler, ce soir, autour de la table,
01:02 Henri Vernier, rédacteur en chef adjoint au Parisien,
01:05 Jonathan Boucher-Pétersen, éditorialiste politique
01:08 à Libération, Elisabeth Pinault, correspondante
01:11 à l'Elysée et Matignon pour l'agence Reuters.
01:13 Bonsoir.
01:14 -6 départements sont toujours en vigilance crue.
01:17 Aujourd'hui, on va se concentrer ce soir
01:20 sur ce département du Pas-de-Calais.
01:22 Emmanuel et Brigitte Macron y seront demain.
01:25 Département qui est dans l'eau
01:27 depuis plus d'une semaine.
01:28 La pluie est de retour après un week-end d'accalmie.
01:31 388 établissements scolaires et crèches
01:33 sont fermés aujourd'hui et demain
01:35 dans 279 communes, avec plusieurs cours d'eau,
01:38 toujours en vigilance orange.
01:40 On ne sait plus quoi faire.
01:42 C'est ce que disait Olivier Deken,
01:44 le maire de Neuville-sous-Montreuil.
01:47 -On ne peut strictement rien faire.
01:49 C'est vraiment la crue centenale.
01:51 C'est du jamais vu.
01:53 C'est...
01:54 On ne peut pas...
01:55 Il n'y a pas de mots pour décrire ce qui se passe.
01:58 Nos protections contre les immersions
02:01 sont dépassées.
02:02 C'est tout. Il faut subir.
02:04 -On a deux experts ce soir.
02:06 C'est chic.
02:07 Je salue en plateau Christine Lecomte.
02:09 Vous êtes architecte urbaniste
02:11 et vous présidez le Conseil national de l'ordre des architectes.
02:15 On est également en ligne avec Alix Roumaniak.
02:18 -Bonsoir.
02:19 -Présidente de la société Predict,
02:21 la filiale Risques de Météo France.
02:25 Après le passage successif des tempêtes Céline,
02:28 Kiran, Domingos dans le Nord-Pas-de-Calais,
02:30 votre métier, c'est de prévenir et de conseiller
02:33 les autorités locales sur les grosses intempéries à venir.
02:37 On veut comprendre pourquoi ça dure comme ça
02:39 dans le Pas-de-Calais.
02:41 Est-ce que c'est, comme le dit ce maire,
02:43 la crue du siècle ?
02:44 -C'est la crue du siècle.
02:47 C'est une craine portante.
02:49 Comme vous l'évoquez, on a eu des précipitations
02:52 qui sont tombées sur ce même territoire
02:55 lors du passage des trois tempêtes,
02:57 et post-tempête aussi.
03:00 On reviendra sur ce qui va se passer demain.
03:03 Donc beaucoup de précipitations,
03:06 et puis un territoire qui est relativement bas,
03:09 avec des situations où, vous l'évoquiez,
03:13 on a le système des vatraignes.
03:15 On est dans un territoire qui prolonge
03:17 ce qui se passe dans les Flandres et les Pays-Bas.
03:20 On est dans une situation un peu identique
03:22 sur le plan morphologique.
03:24 Et donc, lorsqu'on a des précipitations
03:27 très fortes,
03:28 ces pluies ont des conséquences très importantes.
03:32 Contrairement à ce que peut en être
03:34 dans d'autres parties du territoire national,
03:37 où on a des crues rapides avec des montées très rapides
03:40 et des descentes rapides,
03:41 là, on est dans une situation où la décrue est très lente.
03:44 Donc, il faut s'armer de beaucoup de patience.
03:47 On a eu des échanges avec les maires des collectivités
03:50 depuis plusieurs jours, voire plusieurs semaines,
03:53 et c'est des gestions de crise qui se passent dans la durée.
03:56 Et là, on est effectivement à la veille
03:59 de nouveau un passage de précipitations
04:02 qui risque de refaire partir à la hausse les cours d'eau,
04:05 des coefficients de marée qui recommencent à remonter,
04:08 donc empêchent la sortie des cours d'eau vers l'océan.
04:11 Et donc, c'est une situation qui, effectivement,
04:13 risque de durer, comme on l'a évoqué sur votre antenne.
04:17 -La quantité d'eau qui est tombée est juste colossale.
04:20 Il y a énormément de chiffres.
04:22 On va pas en abreuver nos auditeurs,
04:24 mais Sébastien Léas, prévisionniste de Météo France,
04:27 qui travaille ici pour France Info, me disait
04:29 que depuis le 18 octobre, en cumulé,
04:31 c'est l'équivalent de 4 baignoires par mètre cube
04:34 de eau sol qui est tombée, c'est-à-dire...
04:36 Par mètre carré, pardon.
04:38 4 baignoires par mètre carré, ça veut dire près de 500 litres
04:41 par mètre carré. C'est 4 fois la normale.
04:44 Ca, on peut pas le prévoir davantage.
04:47 On a le sentiment d'être un peu dépassé
04:49 par cette semaine qui n'en finit plus.
04:52 -Non, en fait, les prévisions, encore une fois,
04:55 il faut le rappeler, vous citiez Météo France,
04:57 les prévisions de Météo France ont été excellentes.
05:01 Les passages en vigilance ont été faits dans les temps.
05:04 Ce qui est compliqué, maintenant,
05:07 c'est qu'on est sur un territoire
05:09 où, effectivement, ces conséquences durent dans le temps
05:14 et il faut avoir soit des aménagements
05:17 pour les limiter, on en parlera avec votre autre invité,
05:20 ça semble très compliqué,
05:22 parce que c'est sur des grands territoires,
05:25 soit avoir des modes de gestion qui fassent
05:27 qu'on s'organise pour vivre ça dans le temps,
05:30 sur plusieurs jours, voire quelques semaines.
05:33 -La société que vous présidez, Prédict,
05:36 conseille quoi sur des cas comme celui-là ?
05:38 Ce sera la dernière question.
05:40 Aux autorités locales, est-ce que ça vaut le coup
05:43 d'investir dans des très gros travaux de digues ou autres ?
05:46 A quelle fréquence ça risque de se reproduire ?
05:49 -Nous, notre conseil se focalise
05:52 sur ce qu'on appelle le plan communal de sauvegarde,
05:55 c'est-à-dire préparer les évacuations,
05:58 les mises en sécurité, les ouvertures de centres d'accueil,
06:01 à quel moment il faut enclencher les évacuations,
06:05 les mises en sécurité.
06:06 C'est vraiment sur l'adaptation en gestion court terme,
06:10 le système d'alerte précoce.
06:12 Là, sur une réflexion un peu plus long terme,
06:15 nos collègues de Météo France
06:17 travaillent sur les prévisions liées aux dérèglements climatiques,
06:20 sur l'évolution en termes de précipitation, etc.
06:23 Ce sont des données qui vont permettre
06:25 d'alimenter une réflexion à grande échelle
06:28 pour savoir s'il faut déménager un certain nombre de bâtis.
06:31 On sait qu'après Xintia,
06:33 il y a des maisons, des habitations
06:36 qui ont été déménagées complètement.
06:39 Il y a le fond Barnier en France qui sert à ce genre de système.
06:42 C'est cette réflexion qui est nécessaire
06:45 pour savoir si on résiste,
06:47 on se déplace, on est protégé.
06:49 Il y a des solutions spécifiques à chaque situation.
06:52 Dans le cas du Pas-de-Calais, la réponse sera différente
06:56 en fonction de ce qui se passe près de la Cange, du Lys, de la Ha,
06:59 ou dans les vatrins du nord du Pas-de-Calais.
07:04 -Dossez-Courdeau, effectivement, du département.
07:06 Merci, Alex Roumaniak.
07:08 Merci d'avoir été en ligne avec nous.
07:10 Il y a les réponses immédiates et la plus longue.
07:13 On en parlera avec vous, Christine Lecomte,
07:15 dans un instant, puisqu'il est 20h10.
07:17 Maxime Glorieux.
07:18 -Huit ans, jour pour jour,
07:20 après les attentats du 13 novembre 2015,
07:22 les joueurs et l'encadrement de l'équipe de France de football
07:26 ont observé une minute de silence en hommage aux victimes.
07:29 Avant leur entraînement,
07:30 c'était à leur résidence de Clairefontaine,
07:33 le sélectionneur Didier Deschamps,
07:35 mais aussi Antoine Griezmann et Olivier Giroud
07:37 étaient présents ce soir-là de novembre 2015
07:40 au Stade de France à Saint-Denis,
07:42 où ils ont fait sauter leur ceinture d'explosifs.
07:45 Deux lycéens âgés de 16 ans ont été mis en examen à Lyon.
07:48 Ils avaient été arrêtés vendredi dernier
07:51 après des tirs de mortier sur un lycée de la ville.
07:54 L'un d'eux soupçonnait d'avoir planifié ces violences.
07:57 A été placé en détention provisoire,
07:59 fait savoir le parquet de Lyon, ce soir.
08:01 Emmanuel Macron, attendu demain matin
08:03 dans le Pas-de-Calais,
08:05 où, après une incalmie de 48 heures pendant ce week-end,
08:08 de nombreuses communes sont soumises
08:10 à un nouvel épisode pluvieux.
08:12 Il pourrait engendrer de nouvelles crues.
08:14 La situation est jugée très préoccupante par la préfecture.
08:17 Près de 400 crèches et établissements scolaires
08:20 du Pas-de-Calais resteront fermés demain,
08:22 comme il l'était aujourd'hui.
08:24 Météo France étant de son côté la vigilance orange
08:27 à huit départements au total.
08:28 Enfin, à l'étranger, Richisouna crée la surprise.
08:31 A la recherche d'un nouveau souffle à quelques mois des élections,
08:35 le Premier ministre britannique a rappelé au gouvernement
08:38 son prédécesseur, David Cameron,
08:40 homme du référendum du Brexit, comme chef de la diplomatie.
08:44 ...
08:45 -France Info.
08:47 ...
08:48 -20h, 21h, les informés.
08:51 Jean-François Ackilly, Bérangère Bond.
08:54 -En compagnie d'Henri Vernet, du Parisien,
08:56 Jonathan Boucher-Pétersen, de Libération,
08:59 Elisabeth Pinault, de Reuters.
09:00 On est avec l'architecte urbaniste Christine Lecomte.
09:04 On le disait et on l'entendait à l'instant.
09:06 Vous aurez reconnu Emmanuel Langlois.
09:09 Je dis pas toutes mes excuses à lui.
09:11 Emmanuel Macron sera demain dans le Pas-de-Calais.
09:14 Ce soir, Elisabeth Pinault,
09:15 vous êtes à l'Elysée, à Matignon, pour l'agence Reuters.
09:19 Une cellule interministérielle de crise
09:21 était réunie autour de la Première ministre,
09:23 elle est en voyage, mais c'est le directeur de la cabinet.
09:27 -Elle est en Irlande. -Pour envisager quoi ?
09:29 -Comme son nom l'indique, c'est une réunion de crise
09:33 qu'on en a eue à l'occasion de la sécheresse,
09:36 avec les incendies.
09:38 Et là, c'est plusieurs ministères,
09:41 en l'occurrence, donc Matignon,
09:43 l'Intérieur, Transition écologique
09:47 et quelques autres aménagements du territoire.
09:49 Comme c'est une réunion de crise, c'est pour répondre à l'urgence
09:53 et se coordonner, envoyer des messages
09:55 aux préfets, aux administrations.
09:57 L'exécutif s'est entendu, donc c'est un tir groupé
10:00 avec Emmanuel Macron et son épouse,
10:02 qui, demain, vont dans le Pas-de-Calais
10:04 et cette cellule à Matignon.
10:06 Il était question, ces derniers jours,
10:08 que Elisabeth Borne s'y rende.
10:10 C'est le président de la République.
10:12 Un membre de son entourage me disait qu'il fallait revenir
10:15 au plus près des préoccupations des Français.
10:18 Le président était happé par la crise israélo-palestinienne.
10:21 Mais la semaine dernière, les questions au gouvernement,
10:25 c'était essentiellement les tempêtes qui balayaient la France.
10:28 Il y a les images des inondations.
10:30 Il faut revenir aux Français, ce qui n'a pas échappé
10:33 à Marine Le Pen, qui est allée dans le Pas-de-Calais
10:36 pour faire son fief politique.
10:38 Xavier Bertrand, le président de la région,
10:40 a tiré la sonnette d'alarme.
10:42 Il y a un sujet politique.
10:44 Il ne faut pas oublier les problèmes de Français.
10:47 On est au corps du sujet.
10:48 -Il y a la réponse politique, le secours, l'urgence.
10:51 Ensuite, il y aura le "que faire", Christine Lecomte.
10:55 Là, c'est l'architecte qui va nous parler.
10:58 Qu'est-ce qu'il faut faire ou peut-être qu'est-ce qu'il faut défaire,
11:02 dans tout ce qui est de l'urbanisation ?
11:04 -Peut-être un peu des deux.
11:06 Il y a 6,4 millions de personnes en France
11:08 qui sont directement habitants de zones inondables.
11:11 C'est un chiffre important.
11:13 L'aménagement du territoire,
11:15 entre les années 60 et aujourd'hui,
11:17 ont beaucoup privilégié l'étalement urbain,
11:20 l'imperméabilisation des sols.
11:21 On a un peu accentué le phénomène.
11:24 Il faut avoir raison gardée et se dire que, dans le Pas-de-Calais,
11:27 on est sur un terrain avec une nappe phréatique affleurante,
11:31 qui réagit comme une éponge,
11:32 où, de toute façon, on est dans un site
11:35 où il y aurait eu une difficulté,
11:37 même s'il n'y avait pas eu d'imperméabilisation des sols.
11:40 Mais à part ça, aujourd'hui, on a des façons de faire
11:43 et de régler le problème et d'avoir des bons résultats
11:46 dans des territoires où, en désimperméabilisant,
11:49 en travaillant à la renaturation des cours d'eau,
11:52 en travaillant à une prévention des risques,
11:55 à savoir se replier et déplier,
11:57 c'est-à-dire vivre avec le risque naturel,
12:00 on peut travailler cet aménagement du territoire.
12:04 C'est une urgence.
12:05 -Vous diriez qu'il faut déplacer ce 1 français sur 10
12:09 concerné par les inondations ?
12:10 C'est un chiffre étonnant.
12:12 -Non, mais c'est un chiffre qui montre
12:15 qu'on a parfois oublié d'aménager le territoire
12:18 en fonction du lit majeur des fleuves.
12:20 On savait qu'on pouvait être dans des zones où l'eau allait monter.
12:24 La problématique qu'on a, c'est le dérèglement climatique
12:28 qui arrive avec des épisodes pluvieux de plus en plus importants,
12:32 de plus en plus intenses.
12:33 Dans ce cadre-là, on est obligés d'avoir une politique
12:36 de réflexion plus globale sur l'aménagement du territoire.
12:40 -Je vous propose qu'on écoute ce géologue de la région
12:43 dans le Pas-de-Calais, l'invité de ICI 19-20 Nord-Pas-de-Calais.
12:47 Il s'appelle Francis Meillet.
12:49 Il explique que là où ça déborde,
12:51 c'est parce que les sols sont très argileux,
12:53 donc l'eau s'infiltre mal,
12:55 mais aussi parce qu'on s'est mis à construire dans ces zones humides
12:59 alors que précisément, on savait, les anciens savaient,
13:03 qu'il ne fallait pas le faire.
13:04 -Une des stratégies qui a été décidée,
13:07 en gros, pour faire simple,
13:08 depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale,
13:11 c'est-à-dire les années 50,
13:13 vous regardez une carte de toutes les villes et villages
13:16 de la région et vous regardez où sont les maisons anciennes
13:20 et où sont les constructions plus récentes que 1950.
13:25 La plupart sont dans les terrains où les terrains ne sont pas chers
13:29 et plats, c'est-à-dire les fonds de vallée,
13:32 les zones humides.
13:33 -On s'est affranchis de l'observation de la nature
13:36 et l'eau gagne toujours.
13:38 -Il dit la même chose que moi avec d'autres mots,
13:41 mais c'est vraiment ça.
13:42 La question, c'est comment on va utiliser
13:45 les plans de prévention des risques et les moyens
13:47 qui sont à notre disposition pour limiter les dégâts.
13:51 -Jonathan Boucher-Péterson,
13:52 on a le sentiment d'entendre ça depuis des décennies.
13:55 Vraiment, "Vaison la Romaine",
13:58 les graves inondations, les plus meurtrières notamment.
14:01 -Ca pose la question.
14:02 Là, on a une accélération et on a des données objectives
14:06 qui font que quand vous parlez de dérèglement,
14:09 c'est dire que ce qui était exceptionnel
14:11 va devenir de plus en plus la norme.
14:13 C'est une formule qu'on entend beaucoup.
14:16 Ca oblige à pousser l'exigence et à déconstruire
14:18 une partie de ce qu'on a pu construire
14:21 avec d'autres logiques et d'autres mentalités.
14:24 Après Exincia, on le voyait à la faute sur mer ou ailleurs,
14:27 qui a mis en cause la façon dont des mers
14:29 avaient, pour des raisons de pression locale,
14:32 pas forcément des choses très crapoteuses,
14:35 mais simplement l'envie d'expansion et de développement
14:38 de la ville, parfois pour répondre à des demandes.
14:41 -Ils avaient donné des permis de construire.
14:43 -On savait qu'elles étaient hors des clous.
14:46 Elles ne deviennent que pourras.
14:48 Il y a quelque chose qu'on ne peut pas maîtriser,
14:51 c'est la puissance de la nature,
14:53 quel que soit le développement d'un Etat,
14:55 pour essayer de contrer ce genre de choses.
14:58 On est obligés d'être humbles face à ces phénomènes-là.
15:01 Ca ne veut pas dire qu'il faut déplacer tous les gens.
15:04 Il y a des endroits où des digues ont été construites
15:07 et ont permis de dériver un certain nombre de crues
15:10 ou de monter des eaux maritimes.
15:12 C'est pas possible partout.
15:14 On entend et on le comprend qu'à chaque territoire
15:17 répond une problématique.
15:19 La façon dont beaucoup de mers se pincent le nez
15:22 face au plan de zéro artificialisation net,
15:24 c'est un vrai enjeu.
15:26 Que l'eau circule et ne stagne pas, c'est un enjeu.
15:28 -Christine Lecomte, quand il s'agit de dire "désartificialiser"...
15:32 -C'est pas facile. -Pas facile.
15:34 Quand on voit, comme le disait Jonathan Boucher-Peterson,
15:38 la poussée des phénomènes d'un temps péri aujourd'hui,
15:41 sachant que les communes n'ont plus de fonciers,
15:44 c'est devenu un vrai problème, comment ça marche ?
15:47 -On est très capables de construire la ville sur la ville.
15:50 On l'a fait avant les années 50, avant le XXIe siècle.
15:53 -Ca veut dire qu'on pratique le renouvellement urbain,
15:56 c'est-à-dire qu'on a cherché des lieux où le bâti est obsolète.
16:00 -Construire plus haut, peut-être. -Plus haut, parfois,
16:03 mais aussi moins dense.
16:05 Il y a des zones qu'on a abandonnées,
16:07 le nombre de villages ou de villes où l'intérieur est désert
16:10 et où vous avez un étalement urbain
16:12 qui imperméabilise les sols,
16:14 qui est énorme en France.
16:16 -On peut remplacer les acs, les grandes surfaces
16:19 qui deviennent obsolètes dans les modes de consommation ?
16:22 -Au niveau de la réparation de la ville et au tissu urbain.
16:25 -On retire aussi le bitume,
16:27 on en parle dans les cours d'école,
16:29 mais en volume, c'est quelque chose qu'il faut faire massivement.
16:33 -Oui, mais je voulais revenir sur une chose.
16:35 Aujourd'hui, on n'a pas de vision d'aménagement du territoire
16:39 à l'échelle nationale sur ces questions.
16:41 Entre là où il va faire plus chaud,
16:43 là où il va plus y avoir de glaciers,
16:45 là où il y a la submersion marine,
16:47 là où le trait de côte bouge, qui va toucher 1,5 million de Français,
16:52 on a besoin d'une approche qui nous permette de savoir
16:55 où on va sécuriser les Français
16:57 lorsqu'on va penser à l'aménagement du territoire.
17:00 -Et comment le financer ? -Comment le financer ?
17:02 Les deux vont ensemble.
17:04 -Henri Vernet, sur cette impréparation
17:08 et sur ce côté autruche, là, effectivement,
17:11 parce que c'est pas comme s'il n'y avait pas eu
17:13 un grand plan de transition écologique.
17:16 -C'est pas comme s'il n'y avait pas des dizaines de comités
17:19 téodules en tout genre qui s'occupent, soi-disant,
17:22 de faire de la programmation, de réfléchir.
17:24 C'est ça qui est effarant, c'est de découvrir
17:27 à quel point il y a une impéricie qui nous gouverne
17:30 alors qu'on connaît, on sait où sont les problèmes
17:33 et on sait, comme le disait Jonathan Boucher-Péterson,
17:36 qu'ils ne feront que s'accentuer et devenir l'habitude.
17:39 Après, c'est vrai aussi que dès qu'une décision politique
17:42 doit intervenir, il y a aussi des contraintes qui vont peser.
17:46 Dans ce que vous venez d'évoquer,
17:48 c'est plus grand en filigrane que, par exemple,
17:50 il y aura peut-être plus de bâtis collectifs ou urbains
17:54 et donc moins d'étalements, si je puis dire,
17:56 en maisons individuelles, etc.
17:58 C'est vrai que, par exemple, une ministre ou une secrétaire
18:02 d'Etat avait dit qu'il fallait en finir avec le rêve
18:05 de maisons individuelles des Français,
18:07 mais elle avait soulevé un tollé avec ce genre de déclaration.
18:10 Quand on veut imposer des normes d'habitat,
18:13 quand on veut dire aux gens comment habiter,
18:16 ce qui n'est pas le plus pratique pour eux,
18:18 ce qui engage beaucoup d'argent...
18:20 Quand on voit ces problèmes... Aujourd'hui, c'est l'eau.
18:23 Il y a deux ans, il y avait des grands incendies
18:26 au Pila, totalement dévastateurs.
18:28 On s'est rendu compte qu'il y avait de l'impéritie,
18:31 des choses qu'on aurait dû faire et qui n'ont pas été faites
18:35 pour des raisons d'économie,
18:37 parce que la logique du profit l'emportait souvent.
18:40 Tout cela demande une vraie prise en charge.
18:42 Je ne peux pas convaincre de le dire,
18:44 mais je trouve ça un peu sidérant.
18:47 -Vous voulez répondre ? Je vous interromps.
18:49 Je reviens vers vous, puisqu'il est 20h21.
18:52 Emmanuel Langlois.
18:53 -Aux procheurs, l'ONU prévient que ces opérations humanitaires
18:57 vont cesser sous 48 heures, faute de carburant
18:59 dans la bande de Gaza.
19:01 D'après le Hamas, les hôpitaux du Nord
19:03 de l'enclave palestinienne sont désormais tous hors service,
19:07 pris au piège des combats entre Israël et le mouvement islamiste.
19:11 Pour la 17e fois en France,
19:13 le gouvernement a dégainé à nouveau l'article 49.3
19:15 à l'Assemblée, tout à l'heure,
19:17 pour faire passer la loi de programmation
19:20 des finances publiques 2023-2027.
19:22 La France insoumise a annoncé le dépôt d'une motion de censure.
19:26 La loi en question promet un déficit public
19:28 ramené à 2,7 % du PIB à l'horizon 2027.
19:31 Une avancée dans l'enquête sur la mort,
19:33 il y a trois mois, de Fayette, ce garçonné de 10 ans,
19:37 victime collatérale d'une fusillade
19:39 liée au trafic de drogue, dans le quartier de Pise 20 à Nîmes.
19:42 Le parquet de Marseille annonce plusieurs interpellations.
19:46 Cinq personnes, au moins, sont en garde à vue.
19:49 Et puis un couple de Moldaves, âgés d'une trentaine d'années,
19:53 en situation irrégulière, a été renvoyé dans son pays.
19:56 Il avait été surpris en pleine nuit, fin octobre,
19:58 dans les rues de Paris,
20:00 en train de peindre des étoiles de David Bleu
20:02 à l'aide d'un pochoir sur des façades d'immeubles.
20:05 Ils affirment avoir agi sur demande d'un tiers.
20:08 ...
20:09 -France Info.
20:10 ...
20:12 -20h, 21h, les informés.
20:15 Jean-François Ackilly, Bérangère Bontz.
20:17 -En compagnie d'Elisabeth Pinault, de Reuters,
20:20 Jonathan Boucher-Peterson, de Libération,
20:22 et Henri Vernet, du Parisien Aujourd'hui en France.
20:25 Christine Lecomte, pour conclure sur cette impréparation.
20:29 -Le problème, c'est que ça prend du temps.
20:31 L'urbanisme, l'aménagement du territoire,
20:34 c'est pas "on décide et ça change".
20:36 Ca veut dire que venir donner les outils
20:38 et ensuite outiller les territoires
20:40 qui ont chacun des singularités
20:42 et qui vont avoir des projets différents,
20:44 ça prend du temps.
20:46 S'il faut s'y mettre, il faut mettre les moyens derrière.
20:49 Vous avez parlé du plan de planification écologique.
20:52 Nous, on apprenait qu'il y ait cette vision du territoire
20:55 qui soit mise en avant, autant pour les zones
20:57 où il y a des problèmes de pas assez d'eau
21:00 que des problèmes d'inondations ou de submersion marine
21:03 ou alors des feux.
21:04 On a besoin d'avoir ce plan-là.
21:06 Ca devient une urgence de pouvoir savoir
21:08 où est-ce qu'on peut habiter pour le futur
21:11 et pour les générations futures jusqu'en 2100.
21:13 C'est en prospective aujourd'hui pour les générations futures.
21:17 -C'est dans les cartons ?
21:18 -C'est quelque chose qu'en tout cas,
21:20 l'ordre des architectes porte fortement
21:23 auprès du gouvernement, notamment auprès du ministère
21:26 de la Transition écologique
21:28 et auprès aussi de la Première ministre
21:30 via la planification écologique.
21:32 -Avec une oreille attentive ?
21:34 -Plus tôt, mais il faut que le président de la République
21:37 se décide. -C'est plus facile de bouger
21:39 sur ce qu'on va construire à l'avenir.
21:42 Même quand on retrouve des gens qui doivent simplement
21:45 quitter leur habitation, on en voit certains sur le toit.
21:48 Il y a quelque chose de très identitaire
21:50 et de très charnel.
21:51 Demander à des gens, et on le voit sur les falaises d'Etreta,
21:55 rien que de faire bouger quelques dizaines de maisons,
21:58 c'est des déchirements, des villages ou des communes
22:01 qui se fracturent.
22:03 Donc voilà, ça reste très compliqué.
22:05 Après, c'est une course de vitesse
22:07 entre des événements inéluctables de plus en plus violents
22:10 et l'urgence de prendre le temps.
22:12 -C'est ce que nous, on appelle le développement
22:15 d'une forme de culture du risque et d'une nouvelle culture
22:18 de l'habiter avec la nature, avec d'autres formes de nature.
22:21 -Avec des assureurs qui ne vont peut-être pas jouer
22:24 leur rôle très longtemps.
22:26 -Ce sont autant d'interlocuteurs qu'il verra peut-être demain.
22:30 -Mais vous, Madame, puisqu'ils se déplacent à deux,
22:32 ça vous inspire un commentaire ?
22:34 -Je veux pas être la seule.
22:36 C'est la 2e partie de votre phrase.
22:38 Que le président de la République aille sur place
22:41 quand des Français sont dans la difficulté
22:44 pour témoigner la solidarité de l'Etat,
22:46 pour dire aux assureurs "jouez votre rôle",
22:49 c'est tout à fait légitime.
22:50 Quand on entend "viens avec Madame",
22:52 ça fait plus couple royal au chevet.
22:55 -Pourquoi il y a pas ?
22:56 -C'est de la politique, je dirais, assez basique,
22:59 où quand des Français sont en difficulté dans une région,
23:02 il est normal que le président exprime sa solidarité.
23:05 C'est ce que disaient les émissions.
23:08 C'est-à-dire être vraiment au contact des Français
23:11 dans leur difficulté.
23:12 -Pourquoi "Madame" ?
23:13 -Par compassion.
23:15 Elle a un bon contact.
23:16 -Qu'elle le rend plus empathique ?
23:18 -Elle a un bon contact avec les gens
23:20 à chaque fois qu'elle se déplace.
23:23 C'est un fait.
23:24 -Il y a une communication qui est évidente
23:27 avec les gens qui sont inquiets,
23:28 peut-être un peu vieillots, pas indispensables.
23:31 Néanmoins, ça fait des images, comme on dit dans le métier.
23:35 Mais c'est pas exactement ce qui va soulager
23:38 les habitants de la région sinistrée.
23:40 -Ca accélère le mouvement,
23:42 notamment vis-à-vis des assureurs,
23:44 ce genre de déplacement présidentiel ?
23:46 -Vis-à-vis des assureurs...
23:48 C'est toujours difficile.
23:50 Il y a systématiquement un rapport de force
23:53 mis par la puissance publique pour dire "on vous a à l'oeil".
23:56 Mais si on fait un bilan quelques mois ou quelques années après,
24:00 on se rend compte que les acteurs privés,
24:02 comme les assureurs, font ce qu'ils veulent.
24:05 Je me souviens de ces derniers mois,
24:07 on entend de plus en plus des assureurs dire
24:10 "toute chose est égale par ailleurs".
24:12 Nous, si ça devient absolument plus risqué partout,
24:15 ça aura un prix individuellement pour les gens qui veulent se couvrir,
24:19 et il y a un certain nombre de risques qu'on ne couvrira plus.
24:23 Il vaut mieux que le président se déplace
24:26 et dise "mobilisation générale" plutôt qu'il reste à Paris.
24:29 -Emmanuel Macron sera dans le Pas-de-Calais demain,
24:32 mais il n'a pas défilé hier.
24:34 On va en parler, on va y revenir.
24:36 Les absents, lui, comme les représentants
24:39 de la communauté musulmane, également,
24:42 ces absents, on en a beaucoup parlé,
24:44 mais c'est vrai qu'on a aussi envie de comprendre
24:47 quel est le cap du président,
24:49 qui a multiplié les prises de parole,
24:51 et on n'est plus sûr de comprendre où il est.
24:54 -Le président, effectivement, était absent hier.
24:57 Je vous avoue que dans la marche parisienne,
25:00 beaucoup se posaient la question "on va-t-il venir,
25:03 "ne serait-ce qu'un quart d'heure pour aller s'associer
25:06 "aux personnalités qui étaient en avant de la marche,
25:09 "quitte à être exfiltrés au passage
25:12 "pour des raisons de sécurité ?"
25:14 Il n'est pas venu. Il y a eu cette lettre au Français publiée
25:17 dans le seul Parisien aujourd'hui en France le matin.
25:21 Il faut dire qu'il y a eu un épisode un peu compliqué.
25:24 Il faut se rappeler qu'il y a eu cette interview à la BBC
25:28 vendredi soir avec les mots, je vous les relis,
25:31 du président qui a exhorté Israël à arrêter de bombarder
25:34 les civils de Gaza. Ces bébés, ces femmes,
25:37 ces personnes âgées sont bombardées et tuées.
25:39 Il n'y a aucune justification, aucune légitimité à cela,
25:43 avait déclaré Emmanuel Macron à l'avant-veille de cette marche.
25:47 Le même Macron, Emmanuel Macron, qui, la veille,
25:50 parlait de vrai, cessait le feu,
25:52 c'était pas encore une exhortation,
25:54 mais on va dire un virage lui-même qui,
25:57 deux semaines auparavant, s'était rendu à Tel Aviv
26:00 et avait proposé la mise en place d'une coalition anti-Hamas,
26:04 ce serait le même modèle de celle qui exista jadis,
26:07 anti-Daesh. Emmanuel Macron a semblé opérer
26:10 une sorte de virage au gré de l'évolution,
26:12 on va dire, des opinions publiques,
26:15 et pas seulement françaises, nationales,
26:17 et se retirer, rester en retrait d'une marche
26:20 avec une certaine forme de prudence
26:22 qui a du mal à passer auprès de certains.
26:25 -En un mot, et après, on y reviendra,
26:27 mais Henri Vernet, comment vous comprenez
26:30 le changement de pied d'Emmanuel Macron ?
26:33 -Il recherche, il est tellement dans la recherche
26:36 du "en même temps" que parfois, ce "en même temps",
26:39 ça le pousse dans un sens de manière exagérée.
26:42 Et là, c'est vrai que ça a été exagéré un peu dans les termes,
26:46 mais sur la ligne qu'il recherche,
26:48 le maintien d'un équilibre,
26:49 ça, c'est plutôt quelque chose d'intéressant
26:52 et d'assez louable. C'était ce qu'il y avait au début,
26:55 quand il fait sa mini-tournée,
26:57 qu'il amène de Jérusalem au Caire, en passant par Amman,
27:01 et surtout par Ramallah.
27:02 Il y a quelque chose d'assez pensé, d'assez pesé.
27:05 C'est dans l'expression.
27:07 Quand il parle à la BBC,
27:09 quand il parle des bébés, ne tuez pas les bébés...
27:12 -Ce sont des mots qui ont marqué les espaces.
27:14 -C'est un interview en anglais qui a eu cet impact.
27:17 -On va continuer d'en parler juste après le point sur l'info.
27:21 Je remercie...
27:22 Euh...
27:23 Madame Lecomte.
27:25 -Christine Lecomte.
27:26 -Christine, présidente de l'Ordre des architectes.
27:29 Merci d'être venu sur les "Innovations".
27:32 20h30, le point sur l'info.
27:34 (Générique)
27:35 ---
27:40 -Bonsoir, Maxime Glorieux. -Bonsoir.
27:43 -Le ministre de la Défense annonce que le Hamas
27:45 a perdu le contrôle de Gaza.
27:47 Ses combattants seraient en train de fuir vers le Sud.
27:50 Toujours, d'après l'Etat hébreu,
27:52 des civils pillent les bases du Hamas
27:54 qui n'a pas réagi à ces affirmations.
27:57 Emmanuel Macron dans le Pas-de-Calais,
27:59 en fin de matinée, accompagné de son épouse
28:02 et de ses ministres de l'Agriculture et de la Transition écologique.
28:05 Le retour de la pluie est prévu dans la nuit,
28:08 alors que 1 500 habitations sont déjà inondées.
28:11 Et puis, deux départements basculent à leur tour
28:14 en vigilance orange, le Doubs et le Jura.
28:16 De fortes pluies attendues en Haute-Savoie
28:18 et en Savoie à partir de 22h ce soir.
28:21 Un an et demi après le scandale des pizzas contaminées,
28:24 Nestlé est en train de négocier avec un repreneur italien.
28:28 Pour l'usine Buitoni de Caudry, dans le Nord,
28:31 deux enfants étaient morts.
28:33 Une minute de silence à Clairefontaine.
28:35 Les Bleus ont rendu hommage aux victimes des attentats de Paris.
28:39 Il y a 8 ans, 130 personnes perdaient la vie
28:41 aux abords du Stade de France,
28:43 mais aussi du Bataclan et dans les rues de la capitale.
28:46 L'Islande se prépare à une éruption volcanique
28:49 annoncée comme imminente.
28:51 1 000 000 de tremblements de terre ont été recensés aujourd'hui.
28:55 ...
28:56 -France Info.
28:57 -20h, 21h, France Info, les informés.
29:02 Jean-François Ackilly, Bérangère-Bont.
29:04 -On est toujours en compagnie d'Henri Vernet, du Parisien.
29:08 On a, pour l'instant, Boucher-Pétersen,
29:10 de Libération, Elisabeth Pinault, de l'agence Reuters.
29:13 On parle donc des suites de cette marche
29:15 contre l'antisémitisme hier, avec ces prises de parole.
29:18 On en parlait d'Emmanuel Macron,
29:20 qui donne le sentiment, toujours sur 7 ans en même temps,
29:23 mais c'est vrai que ça interroge
29:25 sur le positionnement de la France au sortir de ce week-end.
29:29 -Disons que le discours du président a aussi évolué
29:32 avec ce qui se passe sur le terrain.
29:34 Voilà, il y a un mois, c'est passé,
29:36 et puis il a eu ses propos très fermes à la BBC.
29:42 C'était le premier pays du G7 à parler aussi spécifiquement
29:47 du drame vécu par les femmes, les enfants, les vieillards à Gaza.
29:52 C'était au lendemain de la conférence sur Gaza,
29:55 de l'Elysée, que j'ai suivie,
29:58 où il a entendu ce qui se passait sur le terrain
30:01 et il a vu l'horreur de ce qui se passait.
30:04 Il est évidemment à la tête d'un pays extrêmement divisé.
30:08 Il y a eu la manifestation d'hier,
30:11 qui était très humaine, pleine de compassion.
30:14 Ce qui était également le cas de la manifestation de samedi
30:17 pour Gaza, autour de République, il y avait moins de monde,
30:21 c'était plus politique, mais pas seulement politique,
30:24 c'était juste des gens qui voulaient exprimer
30:26 leur compassion par rapport à ce qui se passe.
30:30 J'ai fortement ressenti hier à la manifestation,
30:33 c'est pas seulement quelque chose de politique.
30:35 Le président a conscience que le pays se divise,
30:39 qu'il y a ces deux communautés, juives et musulmanes,
30:42 qui sont importantes en France, les plus grandes d'Europe.
30:45 Aujourd'hui, il a clos la séquence,
30:47 si on veut parler de séquence,
30:49 mais en général, ça se passe comme ça,
30:51 en recevant les représentants des cultes,
30:54 à qui il a donné le message de parler de pédagogie.
30:57 -Une façon aussi de reprendre, Elisabeth,
31:00 de reprendre l'initiative. -Oui.
31:02 Absolument, parce que son absence a été remarquée.
31:05 Il y a les pour, les contre.
31:06 Il y a toutes les polémiques autour de la présence ou non
31:10 de la France insoumise, qui s'est déchirée à cette occasion,
31:13 dont certains membres ont défilé à Strasbourg.
31:16 Et puis la présence du Rassemblement national,
31:19 qui a eu différents commentaires.
31:21 Il y a ce qu'ont dit Edouard Philippe et Nicolas Sarkozy,
31:24 que la présence du RN était normale,
31:26 et puis certains autres qui ont pensé que c'était insupportable.
31:30 Voilà, vous avez raison, il fallait reprendre la main
31:33 et, en tout cas, essayer de lancer ce message d'unité.
31:37 Je ne sais pas combien de Français ont lu la lettre aux Français.
31:40 Je ne sais pas si le message est bien passé.
31:43 -Le concord de l'Europe du Parisien.
31:45 -C'est un concord assez considérable.
31:47 -Et beaucoup d'autres.
31:49 En tout cas, il essaye de maintenir l'unité,
31:52 et dans un moment pas facile.
31:53 -Juste pour clore ce qu'on disait sur le changement de ton
31:57 à l'égard d'Israël, Joe Biden, ce soir,
31:59 demande des actions moins intrusives
32:01 de la part de l'Assemblée israélienne.
32:04 Il y a quand même, vous le disiez,
32:06 c'est le premier leader du G7 à prendre cette position
32:09 beaucoup plus dure vis-à-vis d'Israël.
32:11 -Au regard des chiffres et de ce qui se passe à Gaza,
32:14 qui est effroyable. -C'est parce que chaque président
32:17 est confronté à son opinion publique.
32:20 Aux Etats-Unis, quand vous voyez ce qui se passe
32:22 sur les campus des universités, quand vous voyez
32:25 que cette jeunesse très wokiste s'empare de ce sujet
32:28 et que ça devient un énorme problème,
32:30 que les jeunes juifs des Etats-Unis
32:32 commencent à s'inquiéter même pour leur présence
32:35 dans les universités en question, Joe Biden,
32:38 il est en campagne présidentielle, il a besoin aussi...
32:41 -Il y a aussi beaucoup de Juifs aux Etats-Unis
32:44 qui manifestent contre les excès de Netanyahou.
32:46 -Oui, mais Biden a besoin des voix des jeunes.
32:49 Ils sont confrontés, chacun, pour des raisons différentes,
32:52 à des opinions publiques qui sont en perpétuelle évolution
32:55 tant que cette guerre va durer.
32:57 -C'est des messages qui s'adressent à l'opinion publique arabe.
33:01 Historiquement, la position de la France,
33:03 c'est d'être capable de parler à tout le monde.
33:06 Même si la tournée qu'Emmanuel Macron a fait au Proche-Orient
33:09 a fait rencontrer un certain nombre de responsables,
33:12 on s'est rendu compte, quelques semaines après,
33:15 que la majorité des gens ne va pas envoyer des responsables
33:18 de premier plan pour participer à cette initiative.
33:21 On sent qu'il y a une rue arabe qui gronde,
33:23 qui contraint un certain nombre de ses dirigeants
33:26 et qui ne veut pas qu'on en parle.
33:28 Ce qui est clair, c'est qu'Israël a perdu la bataille
33:31 de l'opinion publique mondiale.
33:33 Ca ne veut pas dire que ça remet en cause le traumatisme
33:36 ressenti par la population après l'attaque du 7 octobre,
33:40 mais il y a une forme de disproportion dans la réponse.
33:43 C'est comme ça que ça apparaît au-delà des frontières d'Israël.
33:46 Je ne suis pas sûr que ça ait beaucoup d'impact
33:49 sur les dirigeants israéliens, peut-être plus Joe Biden,
33:52 qui tient aussi les deux bouts.
33:54 Il y a une réaction plus importante en termes d'équipement
33:57 de l'armée israélienne, tout en ayant des paroles
34:00 de plus en plus à l'apaisement.
34:02 Quand on parle de cesser le feu, là, Macron est beaucoup plus isolé.
34:06 Que ce soit Blinken, le secrétaire d'État américain,
34:09 que ce soit Scholz, que ce soit même Édouard Philippe,
34:12 en France, il y a beaucoup de responsables qui disent
34:15 qu'il n'y a pas de cessez-le-feu possible,
34:18 sauf à ce que le Hamas ouvre la porte à une libération des otages.
34:21 Il faut un lien d'action moins dévastateur,
34:24 notamment autour des hôpitaux de Gaza.
34:26 -Henri Vernet ? -Je pense que sur la ligne,
34:28 on peut la comprendre, et elle est cette recherche d'équilibre.
34:32 Il est le seul à parler du coup d'après,
34:34 c'est-à-dire de revenir, de relancer un processus politique
34:38 qui sera les deux États dont il est question depuis 1993
34:41 et les accords d'Oslo.
34:42 Cette ligne-là, on la comprend.
34:44 C'est la manière, l'exécution dans laquelle il surprend.
34:48 On a souvent une impression d'une espèce d'improvisation permanente.
34:51 C'est déjà le cas avec cette coalition
34:54 contre le Hamas international, dont on a vraiment eu l'intuition
34:57 qu'elle avait été inventée dans l'avion,
35:00 qu'il a créé ça.
35:01 Ses proches conseillers étaient surpris par eux-mêmes.
35:04 Moi, c'est la tonalité qui m'a frappé,
35:06 c'est que bien sûr qu'il a raison de porter l'alerte,
35:09 et à la limite... -Vous parlez de l'interview
35:12 de la BBC ? -Absolument.
35:13 Parce que bien sûr qu'il ne faut pas
35:15 que le camp occidental, si on peut parler d'un camp occidental,
35:19 il apparaisse comme ça, un soutien inconditionnel à l'Israël,
35:22 lui donnant quittus pour... Il se passe des monstres à Gaza.
35:25 Mais c'est le ton qu'il emploie.
35:27 On a l'impression que c'est le dernier interlocuteur
35:30 qui le chauffe et qui l'invente.
35:32 La preuve, d'ailleurs, c'est à quel point ce président
35:35 passe du temps à clarifier ses propos.
35:37 C'était déjà le cas, il y a un an,
35:39 quand il était allé en Chine et qu'il a ramé
35:41 pour expliquer qu'il avait dit ça, mais pas vraiment,
35:44 par rapport aux Etats-Unis. -Mais lui aussi.
35:47 -L'équilibre, c'est pas une suite de déséquilibre.
35:50 -Oui, mais... -C'est ça, le problème.
35:52 -Si l'équilibre était bien conçu,
35:54 ce qui, encore une fois, était pas mal enclenché
35:57 dans la foulée de la mini-tournée de fin octobre.
36:01 Là, ça part dans une direction un peu erratique
36:05 par les propos, par une mise en exécution.
36:07 Et c'est vrai que du coup, il y a cette clarification permanente.
36:11 Le nombre de coups de téléphone que nous recevons
36:13 du journaliste en disant "attention, le président..."
36:17 -Non, mais voilà. Et même chose, évidemment...
36:20 -Plus que sous les présidents précédents.
36:22 -Il y en a qui étaient...
36:24 Dans la mesure où il est redevenu, quand même,
36:27 actif sur la scène internationale,
36:29 et notamment sur ce dossier
36:30 dont la France était singulièrement absente
36:33 depuis des années. Donc ça, à la base,
36:35 c'est plutôt un mérite de ramener la France
36:38 avec ses modestes moyens, mais d'essayer d'embarquer
36:41 une Europe très alignée derrière l'Allemagne, sur Israël.
36:44 Cette voix singulière de la France, il essaie de la faire entendre,
36:48 mais ça tourne à la cacophonie.
36:50 -La recherche d'équilibre et d'unité nationale,
36:52 on se demandera juste après le Fil info
36:55 si elle a été trouvée de votre point de vue
36:57 avec cette marche d'hier. On entendra
37:00 représentants de la communauté juive et musulmane
37:02 qui étaient à l'Elysée ce matin.
37:04 20h40, le Fil info. Emmanuel Langlois.
37:07 -La semaine s'annonce encore difficile
37:09 pour les habitants du Pas-de-Calais.
37:12 Le retour de la pluie fait craindre de nouvelles inondations
37:15 alors que l'eau ne parvient pas à s'évacuer.
37:17 Le département reste en vigilance météo orange,
37:20 tout comme 7 autres départements français.
37:23 Emmanuel Macron et son épouse sont attendus sur place demain matin.
37:27 Matignon annonce de son côté la convocation
37:29 d'une cellule interministérielle de crise sur ces inondations.
37:33 Les suites judiciaires du suicide de Lucas dans les Vosges,
37:36 le parquet général de Nancy et la mère de l'adolescente 14 ans
37:40 qui a mort en janvier annonce ce pourvoir en cassation
37:43 après la relaxe des 4 collégiens accusés d'avoir harcelé Lucas,
37:47 notamment via des insultes homophobes.
37:50 Plusieurs syndicats ont appelé les livreurs d'Uber Eats
37:53 à une grève nationale les 2 et 3 décembre prochains
37:56 en raison du changement de rémunération sans consultation,
38:00 selon eux, par la plateforme de livraison de repas.
38:02 Les syndicats dénoncent un nouvel algorithme
38:05 opaque et incompréhensible.
38:07 A l'étranger, 2 personnes sont mortes et 10 autres ont été blessées
38:11 lors d'une attaque russe sur le centre de Karsone,
38:13 la grande ville du sud de l'Ukraine qui ne compterait plus
38:17 que 60 000 habitants, selon les autorités,
38:19 contre 300 000 avant le début de l'invasion russe.
38:22 ...
38:24 -France Info.
38:25 ...
38:27 -20h, 21h, les informés.
38:30 Jean-François Aquilli, Bérangère-Bonde.
38:32 -On est en compagnie d'Elisabeth Pinaud,
38:35 à l'Elysée, pour l'agence Reuters.
38:36 Henri Vernet, rédacteur en chef du adjoint du Parisien
38:40 en France, et Jonathan Boucher-Pétersen,
38:42 éditorialiste politique.
38:44 On continue à parler des suites de cette marche d'hier
38:47 contre l'antisémitisme.
38:48 Emmanuel Macron a recevu les représentants des cultes
38:51 à l'Elysée.
38:52 On va d'abord écouter le président du Consistoire de Paris-Ile-de-France,
38:56 Joël Mergui, qui regrette l'absence des représentants musulmans.
39:01 -C'est vrai, j'ai lancé à plusieurs reprises un appel
39:04 pour demander à la communauté musulmane
39:07 d'être davantage présente.
39:09 On n'a pas vu les instances musulmanes, massivement,
39:12 appeler à venir manifester.
39:14 On a vu quelques imams qui étaient là,
39:16 il y a eu quelques appels, et je remercie les musulmans
39:19 qui étaient présents, qui se sont exprimés
39:22 pendant cette période.
39:23 Les Juifs n'ont jamais fait l'amalgame
39:25 entre le terrorisme, l'islamisme et l'islam.
39:29 -Et la réponse de Mohamed Moussaoui,
39:32 qui pourrait réagir après,
39:33 président de l'Union des mosquées de France.
39:36 -L'un des motifs, des motivations,
39:39 c'est le fait qu'il y avait un mot d'ordre
39:41 qui mettait la lutte contre l'antisémitisme
39:44 et la libération sans condition des otages.
39:47 Ce mot d'ordre pourrait être interprété
39:51 comme un soutien à Israël,
39:53 puisqu'il dishumanisait complètement la partie palestinienne,
39:56 qui n'apparaissait pas dans ce conflit.
39:58 -Voilà. Jean-François ?
40:01 -Il y a eu un autre propos tenu à la sortie de cette réunion
40:04 autour d'Emmanuel Macron,
40:05 c'est celui du recteur de la Grande mosquée de Paris,
40:08 Hafiz, je vous le cite.
40:10 Il dit... Je n'ai pas de leçons à recevoir
40:12 sur la lutte contre l'antisémitisme,
40:15 la mosquée de Paris est investie, etc.
40:17 Il dit qu'il aurait fallu faire de cette journée d'hier
40:21 une lutte contre le racisme, ça lui semblait important.
40:24 Il ajoute que ce ne veut pas faire de concurrence victimaire,
40:28 car il y a une véritable montée de l'antisémitisme,
40:31 il y a eu un déchaînement de déclarations
40:33 faites contre les musulmans.
40:35 Je pense qu'en fait, tout le monde a un peu raison dans cette affaire.
40:38 En même temps, tous les jours,
40:40 c'est-il que si vous regardez les chiffres,
40:43 ils sont connus, ils ont été répétés,
40:45 1247 incidents antisémites,
40:47 des arrestations, même des expulsions,
40:50 depuis le 7 octobre, c'était ça, le sujet d'hier,
40:53 c'est-à-dire ne pas faire en sorte que la France retrouve
40:56 ce qu'elle a vécu après 1940,
40:58 cette page honteuse de son histoire
41:00 sous l'occupation et sous la collaboration,
41:03 et faire en sorte que ce pays reste un pays accueillant
41:06 pour nos compatriotes de confession juive.
41:09 Or, ce qui s'est produit récemment,
41:11 c'est, au fond, une dégradation de cette situation
41:14 et, quelque part, une menace de retour en arrière.
41:16 C'était ça, la thématique d'hier,
41:18 qui n'exclut pas la lutte contre tous les racismes.
41:21 Chacun a convient.
41:22 -C'est ce que je retiens.
41:25 Je me souviens du message du rabbin Delphine Horvilleur,
41:28 avant cette manifestation.
41:30 Elle avait écrit "Dites-nous que nous ne sommes pas seuls".
41:33 Eh bien, voilà, la manifestation d'hier a montré
41:36 que la communauté juive de France n'était pas seule
41:39 et c'était le principal message à envoyer,
41:42 et il a été envoyé.
41:43 -Ca ne pouvait pas être une marche contre le racisme,
41:46 comme l'évoquait à l'instant Jean-François,
41:49 comme Mohamed Moussaoui dit aussi,
41:51 une marche contre le racisme.
41:53 Le juif, lui, dit, pour le coup,
41:55 "J'y serai allé aussi contre le racisme."
41:57 -C'était le mot d'ordre d'Astrasbourg,
41:59 qui a été plus rassembleur.
42:01 Beaucoup disent ça, car ça aurait clarifié
42:04 la présence ou la légitimité déjà contestable
42:06 de l'extrême droite et du Rassemblement national,
42:09 en particulier, à être présent.
42:11 Oui, après, je pense que, quand même,
42:13 sur le mot d'ordre, en tant que tel,
42:15 clair et net sur une question spécifique,
42:18 ça ne me gênait pas.
42:19 Ce qui m'a gêné, c'est que, dans le brouhaha
42:22 de cette marche, beaucoup de gens ont essayé
42:24 de tordre ce mot d'ordre,
42:26 d'un côté comme de l'autre.
42:28 Certains responsables de la France insoumise
42:30 disent que "y être", c'est donner un blanc-seing
42:33 à Benjamin Netanyahou.
42:34 D'autres disent que "ne pas en être",
42:36 c'est soutenir le ramasse.
42:38 Il y a eu beaucoup d'excès et d'outrance,
42:40 un peu de tartufferie, dans la façon de décrire
42:43 ce moment. Le premier cercle des gens convertis
42:46 et au-delà a répondu présent.
42:48 100 000 personnes, honnêtement,
42:50 ont été mobilisées dimanche à Paris.
42:52 C'est dans un climat qui était globalement
42:54 tout à fait républicain et digne.
42:56 Il faut le marquer comme un succès
42:58 et pas le comparer à la marche de janvier 2015.
43:01 Ça n'a aucun rapport dans l'onde de choc du pays
43:04 et dans ce que ça pouvait mobiliser.
43:06 C'est un peu hors sujet.
43:07 En revanche, oui, on aurait préféré
43:09 qu'il y ait un mot d'ordre plus large.
43:12 Après, c'est ambivalent.
43:13 De la clarté était bienvenue,
43:15 et le plus large aurait été plus efficace.
43:17 -On peut imaginer une autre marche
43:20 que certains appellent déjà,
43:21 notamment "500 personnalités de la culture",
43:24 Isabella Djanic, Claude Lelouch,
43:26 Samy Boudjila, etc.
43:27 Une marche silencieuse, solidaire, humaniste, pacifique,
43:31 dimanche prochain à Paris,
43:32 pour que cesse immédiatement la guerre fratricide
43:35 entre Palestiniens et Israéliens.
43:37 A-t-on la même unanimité, Aurélie Fy,
43:39 dans un tel scorchage ?
43:41 -On n'en a pas.
43:42 Quand on voit les images,
43:43 quand on voit la brutalité et la violence extrême
43:46 de ce qui se passe aujourd'hui,
43:48 de ce qui se mène, il n'est pas certain
43:50 qu'une manifestation puisse se dérouler
43:53 de manière, j'allais dire, œcuménique.
43:55 C'est ça, un petit peu, l'idée.
43:57 C'est de mêler des causes qui semblent justes.
44:00 En effet, arrêter la guerre, arrêter le racisme,
44:03 arrêter tout cela.
44:04 D'abord, on a bien vu toutes les difficultés,
44:07 la lenteur qu'il y a eue pour mobiliser.
44:09 Certes, ça a été une réussite, la marche de dimanche, d'hier,
44:13 mais on a bien vu qu'il a quand même fallu beaucoup de temps,
44:16 parce que 7 octobre, 12 novembre,
44:18 ça fait plus d'un mois après ce massacre terrible.
44:23 Donc, est-ce qu'il faut tenter le diable,
44:26 j'allais dire, en réessayant de mettre
44:28 beaucoup de Français dans la rue,
44:30 dans ce qui serait perçu forcément
44:32 contre une manif un peu contre celle du dimanche précédent ?
44:36 C'est comme ça que risque... -Ou un élargissement.
44:39 -Oui, peut-être.
44:40 Très clairement, ça ne me dérange pas du tout
44:42 qu'hier, c'était centré sur la lutte contre l'antisémitisme.
44:46 C'est vraiment un problème de la France,
44:48 alors certes, qui a explosé,
44:50 qui s'est exacerbé depuis le 7 octobre,
44:52 mais qui est quand même frappant, pesant, terrible
44:56 dans notre pays depuis les années 2000,
44:58 en gros, depuis la deuxième intifada,
45:00 où vraiment, cette importation...
45:02 Il ne faut pas se mettre des œillères.
45:04 Bien sûr qu'il y a une importation
45:06 assez permanente du conflit israélo-palestinien,
45:09 j'allais dire presque israélo-arabe,
45:11 dans notre pays, elle existe et elle est...
45:13 C'est l'un des ferments de l'antisémitisme.
45:16 -La corrélation n'est pas toujours aussi évidente
45:19 que ce qu'on croit entre la temporalité
45:21 de l'actualité au Proche-Orient et sa répercussion en France.
45:24 Il y a un choc particulièrement fort
45:26 et les réseaux sociaux de plus en plus puissants,
45:29 donc ça finit par s'interconnecter dans une conscience mondiale,
45:32 mais il y a une forme de décorrelation.
45:35 On entend aussi des chercheurs qui disent
45:37 que l'antisémitisme, c'est d'abord un ferment français,
45:40 très français...
45:41 -Je dis que des ferments se sont additionnés les uns des autres.
45:45 On peut penser que les horribles affaires Alimi
45:48 ou Muriel Knoll...
45:49 -Sous le geste de stéréotypes très français.
45:51 -Absolument.
45:53 Mais c'est bien pour ça que ce ferment,
45:55 il faut lutter contre. On le dit assez.
45:57 La France est la 3e communauté juive dans le monde.
46:00 C'est bien pour cela qu'ils ne doivent pas le tolérer.
46:03 Le mot d'ordre d'hier était spécifiquement là-dessus.
46:06 C'est une cause nationale.
46:08 Je trouve que c'était mauvais.
46:10 -On a toujours une tendance à dire "Où étaient les musulmans ?"
46:13 C'est une inconstance.
46:15 -Vous l'avez observé ?
46:16 -Honnêtement, les institutions juives
46:18 ne sont pas présentes le samedi à la place de la République
46:21 pour appeler à la fin des bombardements à Gaza.
46:24 Quand il y a une marche pour dénoncer un racisme
46:27 après un acte qui concerne une mosquée,
46:29 ça reste aussi entre soi.
46:31 Il y a une difficulté à faire nation,
46:33 peut-être plus largement, hors janvier 2015.
46:35 Il y a un systématisme à demander des comptes
46:38 aux organisations musulmanes.
46:40 Il y a un petit deux poids deux mesures
46:42 pour les communautés dans ce pays.
46:44 -Un petit mot sur les jeunes, très absente.
46:47 Ca a été beaucoup souligné.
46:48 -Ca, c'est un vrai problème.
46:50 On voit bien qu'ils ne se sentent pas concernés.
46:53 Si on ajoute à cette absence les vidéos consternantes
46:56 où les juifs sont pris à partie,
46:58 où l'antisémitisme est débridé, comme disait Macron
47:01 dans la lettre qu'il a publiée dans Le Parisien,
47:04 c'est vraiment quelque chose sur lequel il faut revenir.
47:07 Juste un mot, quand même.
47:08 Peut-être que ça pourrait mobiliser les jeunes
47:11 qui sont envisagés, qui sont envisagés
47:13 par des personnalités.
47:15 C'est vrai que là,
47:16 en fait, ça pourrait devenir une cause.
47:18 Parce que finalement, le racisme, les guerres,
47:21 parce qu'il y a aussi la guerre en Ukraine,
47:24 qui est aussi un cortège de monstrosités
47:26 maintenant depuis presque deux ans,
47:28 ça pourrait être une cause.
47:30 Remettre à l'honneur les pacifistes,
47:32 il en reste, remettre peut-être la jeunesse dans le cou,
47:36 peut-être que ça pourrait mobiliser.
47:38 -D'où peut-être aussi cette demande
47:40 de la part de Emmanuel Macron auprès des représentants des cultes
47:43 de faire de la pédagogie auprès des jeunes
47:46 qui se sentent de moins en moins concernés ?
47:48 -On s'interrompt pour se laisser du temps
47:51 pour parler d'Odor Philippe.
47:52 Il est 20h50. Emmanuel Langlois.
47:54 -Au 38e jour de la guerre avec le Hamas,
47:57 Israël affirme ce soir que le mouvement islamiste
48:00 a perdu le contrôle à Gaza
48:01 et que ses combattants fuient vers le sud
48:04 de l'enclave palestinienne.
48:05 Le président américain Joe Biden lui demande
48:08 de faire des actions moins intrusives
48:10 de la part de l'Etat hébreu.
48:12 L'ONU prévient que ces opérations humanitaires
48:15 cesseront sous 48h, faute de carburant dans la bande de Gaza.
48:18 Deux militants écologistes de dernière rénovation
48:21 plaqués au sol à Marseille.
48:23 Ils interrompent un discours de Sabrina Agresti Roubache,
48:26 secrétaire d'Etat chargée de la citoyenneté de la ville.
48:30 L'ONG réclame un grand plan de rénovation thermique
48:33 des bâtiments en France.
48:34 Arras, Lyon, Montpellier, les alertes à la bombe
48:37 ont été multipliées ce lundi dans les établissements scolaires.
48:41 Date commémorative des attentats du 13 novembre 2015.
48:44 Rien que dans l'Académie de Lyon,
48:46 pas moins de 22 collèges ont ainsi été concernés,
48:49 privant des milliers d'élèves de cours
48:51 pendant les vérifications d'usage.
48:53 Et puis à l'étranger, Richie Sounek crée la surprise
48:56 à la recherche d'un nouveau souffle.
48:59 A quelques mois des élections, le Premier ministre britannique
49:02 a rappelé au gouvernement son prédécesseur, David Cameron,
49:06 le président de la diplomatie.
49:08 -France Info.
49:09 ...
49:12 -20h, 21h, les informés.
49:15 Jean-François Ackilly, Bérangère-Bonde.
49:17 -Avec ce soir Henri Vernet du Parisien,
49:20 Jonathan Boucher-Pétersen de Libération,
49:22 Elisabeth Pinault de Reuters.
49:24 Jean-François, vous avez écouté ce matin Edouard Philippe,
49:27 invité de France Info dans l'8h30.
49:30 On est à 3 ans et demi de la prochaine présidentielle.
49:33 Il dit beaucoup de choses, mais on s'interroge.
49:36 La route est longue. -Oui, la route est longue.
49:38 Le problème, c'est d'exister, de rester présent, de durer,
49:42 de ne pas trop parler, de ne pas s'user.
49:45 Souvenez-vous Alain Juppé,
49:47 qui avait quand même réussi à tenir la distance
49:50 jusqu'à sa chute dans la primaire à droite.
49:52 Il est tombé de façon étonnante,
49:54 car il était le favori des Français,
49:56 mais pas des électeurs de droite.
49:58 Faire la course en tête, c'est compliqué.
50:01 Edouard Philippe s'était flagrant ce matin sur France Info.
50:04 Il nous a surpris, car il n'a pas emboîté le pas
50:07 des uns et des autres concernant la présence des électeurs RN
50:11 dans la marche d'hier. Il y a eu un stand-up IFOP
50:14 qui nous explique que pour 7 Français sur 10,
50:17 ça ne pose pas de problème. Non, il n'était pas là
50:19 où on l'attendait. Il n'a pas combattu dans les mots
50:22 celles qu'il est putativement susceptible
50:26 d'affronter en 2027 Marine Le Pen.
50:29 Sa citation, je vous la lis,
50:30 "Lorsqu'on mène un combat, on se préoccupe de ceux
50:34 "qui sont là plutôt que d'avec qui on les combat."
50:36 C'est une sorte de priorisation, de pragmatisme.
50:39 Il s'est mis au-dessus de la mêlée,
50:41 ce qu'a fait le président Emmanuel Macron.
50:44 Il a envoyé des messages aux Français
50:46 de façon à les surprendre et à, vous savez,
50:48 ce verbe qu'on emploie, à cliver,
50:50 c'est-à-dire un peu à piquer l'opinion publique,
50:53 marquer les esprits.
50:55 C'est peut-être ça, sa marque et sa façon de faire
50:57 pour tenir, comme vous le disiez, Mérangère,
51:00 encore 3 ans et demi.
51:02 -Elisabeth Junot, quelle impression il vous a faite ?
51:04 -C'est un objet politique intéressant,
51:07 Edouard Philippe, mais précisément,
51:09 le proche d'Emmanuel Macron que je voyais,
51:11 me disait, "La présidentielle de 2027,
51:14 "on verra ça en 2026."
51:15 Vous l'avez dit, la petite musique d'Edouard Philippe,
51:18 il l'entretient très bien.
51:20 On le voit de temps en temps, il écrit un livre,
51:22 il intervient pour parler de son changement
51:25 d'apparence physique, il intervient
51:27 pour montrer sa carte de France
51:30 où il a mis des petites punaises,
51:32 des petits drapeaux pour dire là où il va,
51:34 et il va à peu près partout,
51:36 il espère faire tous les départements.
51:39 Il trace son réseau aussi, il a une trentaine de députés,
51:42 il est présent également au Sénat.
51:44 Il a son bras droit, Christophe Béchut,
51:46 qui est au ministère de la Transition écologique,
51:49 un ministère important.
51:51 Il a, avec lui, Hubert Falco à Toulon,
51:54 le maire de Reims, M. Robinet,
51:56 le maire de Brétigny-sur-Orge, Nicolas Méhari.
51:59 Il trace son sillon.
52:01 Christian Esserzy,
52:02 ne pas l'oublier non plus.
52:05 -Dans les parcs de la Philippine.
52:07 -Il trace son chemin en espérant
52:09 qu'à la fin, ça paye.
52:10 Et puis, il écrit un scénario,
52:12 il écrit un livre.
52:13 Il a sa propre personnalité,
52:15 il s'ancre au Havre.
52:17 Il espère qu'à la fin, ça va payer
52:19 et que sur un malentendu, ça peut marcher.
52:22 Et comme disait François Hollande,
52:24 rien ne se passe jamais comme prévu.
52:26 On verra si ça lui sera bénéfique ou non.
52:29 -C'est à l'ancienne.
52:30 Si on se dit qu'Emmanuel Macron,
52:32 ça a été le jaillissement,
52:34 que François Hollande,
52:35 ça a été le concours de circonstances,
52:38 là, il y a plus cette idée de labourer le pays,
52:41 d'installer une évidence,
52:43 d'envoyer des signaux de singularité.
52:45 Le pire serait qu'il soit vu
52:47 comme le décalque d'Emmanuel Macron.
52:49 -Qu'entendez-vous comme signal de singularité ?
52:52 -C'est toujours plus à droite, plus rigide,
52:55 un peu moins en même temps.
52:57 -Vis-à-vis de Macron, et puis voilà,
52:59 il sait que son principal opposant
53:01 au sein de l'après-Macron,
53:03 pour l'instant, il s'appelle Gérald Darmanin,
53:06 qui lui aussi est sur des signaux très droitiers
53:09 pour dire les choses poliment.
53:10 On sent que l'après-Macron va se jouer plus à droite
53:14 que ce qu'a été la conquête du pouvoir d'Emmanuel Macron en 2017.
53:17 Ça se joue par l'opinion publique,
53:20 par là aussi où il vivait de voix possibles.
53:22 Après, je pense qu'on va aussi découvrir,
53:25 on va découvrir un Édouard Philippe,
53:27 autrement que la façon dont il se présente.
53:30 Si on se souvient bien de son exercice du pouvoir,
53:33 c'est très techno, très rigide,
53:35 c'est un peu moins séduisant que simplement l'auteur de livres.
53:38 Et voilà. Donc je pense que...
53:40 -Henri Vernet, qu'est-ce que vous avez éventuellement appris
53:44 du nouveau positionnement de la stratégie d'Édouard Philippe ?
53:48 -Vous l'avez cité. -Vous le trouvez plus piquant ?
53:51 -La simple prise de position qu'il a prise ce matin
53:54 de la présence de Marine Le Pen et du RN dans le rassemblement,
53:57 c'est à contre-courant de ce qui a été dit dans la Macronie.
54:00 Cela dit, c'est assez ironique,
54:02 parce que ça le rapproche de Nicolas Sarkozy,
54:05 qui a adoubi, pour la famille LR,
54:07 qui a adoubi, en quelque sorte, le nouveau RN,
54:10 qui ne serait moins antisémite que celui du père.
54:13 C'est ironique, dans la mesure où ces deux-là,
54:16 Édouard Philippe et Nicolas Sarkozy,
54:18 étaient les ennemis intimes du temps des Républicains.
54:21 -C'était le regard de rapprocher de nous,
54:23 toute cette équipe.
54:25 -L'arbre de l'UMP. -Exact.
54:27 Et le traumatisme, c'est évidemment
54:29 le favorisateur de l'âge qui s'est planté à la primaire.
54:32 Il a un rêve, c'est Chirac,
54:34 qui a fait cette campagne de terrain pendant deux ans,
54:37 sans prévenir la presse nationale, en créant son chemin
54:40 et en se disant qu'il reproduira ça.
54:42 -La une du Parisien, en France, Henri Vernier, demain.
54:45 -Gabriel Attam, iso de l'éducation,
54:47 qui nous parle du collège en nous disant
54:50 qu'il ne parle pas de la Grèce, mais du niveau au collège.
54:53 -Le niveau du collège et la une de libération.
54:56 -On revient sur l'enjeu complexe des hôpitaux de Gaza,
54:59 symbole de frappes qui choquent de plus en plus
55:01 l'opinion publique mondiale, et quelle imbrication
55:04 entre les installations militaires du Hamas
55:07 et des installations de peuplus civils et humanitaires.
55:10 -Merci à vous deux, et à Elisabeth Pinault.
55:13 Demain, 9h, Salia Braklia et Renaud Delis.
55:15 Bonne soirée.
55:16 [Musique]