• le mois dernier

Category

🗞
News
Transcription
00:00...
00:03-"20h, 21h, France Info, les informés."
00:07Victor Matel.
00:08Bonsoir à toutes et à tous.
00:10Bienvenue aux informés sur France Info,
00:13à la radio et à la télé, Canal 27, de la TNT.
00:16C'est l'image du jour.
00:17Le roi et la reine d'Espagne reçoivent de la boue au visage
00:21et suspendent leur visite auprès des sinistrés,
00:23les victimes des inondations, près de Valence,
00:26un symbole de la colère des habitants
00:28face à l'inaction, selon eux, des pouvoirs publics.
00:30Nous y reviendrons très largement.
00:32Le débat du jour en France, pas de retour de la taxe d'habitation,
00:35tranche la ministre du Partenariat avec les territoires.
00:38Catherine Vautrin, quelles sont les alternatives ?
00:41L'économiste Philippe Crevel nous aidera à y voir plus clair.
00:44Et puis, à 48h du vote, une demi-heure de ces informés
00:48consacrés à la présidentielle américaine,
00:50les dernières infos et les événements de la campagne
00:52qui ont marqué nos informés.
00:54Bonsoir, Raphaël Kahn.
00:55Bonsoir, Victor.
00:56Présentateur de l'émission Le Monde dans tous ses états,
00:59sur France 24, l'oubaissement de cette ville.
01:01Bonsoir, Victor.
01:03Rédacteur en chef adjoint au journal La Croix,
01:05Calban Mikosy de France Télévisions
01:07nous rejoindra tout à l'heure depuis New York
01:09dans une demi-heure avec nous Ludivine Gilli,
01:12spécialiste des Etats-Unis et directrice
01:14de l'Observatoire Amérique du Nord
01:16au sein de la Fondation Jean Jaurès.
01:20C'était en tout début d'après-midi,
01:22l'arrivée du roi et de la reine d'Espagne
01:24en banlieue de Valence à Paiporta,
01:26frappée par les inondations mardi dernier.
01:29Bilan toujours provisoire dans le sud-est du pays,
01:31217 morts, des dizaines de disparus
01:34avec des dégâts impossibles pour l'instant à chiffrer
01:37et une colère qui monte contre des autorités
01:40pointées du doigt pour leur inaction.
01:42Symbole de cette colère, la boue jetée par les habitants
01:45au visage du roi Félipe VI et de sa femme Laetitia Sen,
01:49que nous raconte sur France Info,
01:50notre correspondante Marie-Hélène Balestéro.
01:54C'est vrai qu'on savait que ce serait tendu,
01:56mais pas à ce point, et cette vite des rois d'Espagne,
01:59du chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez
02:01et du président régional valencien Carlos Mazol,
02:04a commencé un peu avant 13h,
02:06et immédiatement, tout a dégénéré.
02:08Les habitants sinistrés de Paiporta et d'autres personnes en colère
02:12ont commencé à leur lancer de la boue,
02:14d'autres objets comme des bâtons, des pierres.
02:17Ils les ont insultés, sifflés, hués, assassins.
02:19Alors a crié la foule alors qu'on a réclamé
02:22la démission du président régional et de Pedro Sanchez,
02:25mais malgré la violence et la tension extrême,
02:27le roi ne voulait pas quitter Paiporta pendant plus d'une heure.
02:30Il a essayé de dialoguer avec les sinistrés énervés,
02:33tout comme la reine, avec plein de traces de boue,
02:36comme vous le disiez, visiblement choqués, émus aux larmes,
02:40en écoutant les témoignages des habitants.
02:42Il s'agit de la commune la plus touchée,
02:44celle qui compte le plus de morts et de disparus.
02:47Beaucoup de familles ont tout perdu à cause des inondations.
02:50Elles sont désespérées, indignées
02:52et se sont senties abandonnées par les autorités ces derniers jours.
02:56C'est ce qui explique leur explosion de rage aujourd'hui à Paiporta
03:00et après ces incidents graves.
03:02La visite à la commune de Chiba,
03:04qui a été particulièrement touchée,
03:06prévue en début d'après-midi, a été tout simplement annulée.
03:09Marie-Hélène Balestéro, voilà pour les faits la situation sur place.
03:13Le roi et la reine d'Espagne avec de la boue au visage,
03:16ce qui en dit long sur le ressentiment des habitants
03:18qu'a rencontré l'envoyé spécial de France Info, Willy Moreau.
03:22Oui, beaucoup ici disent
03:24nous sommes déçus de ne pas avoir été là au moment des violences
03:27car nous aussi, on aurait aimé jeter de la boue ici,
03:30dans ce centre-ville dévasté,
03:32encore totalement sali où des meubles déchiquetés jonchent les rues.
03:36La population essaie de nettoyer ce qui est possible
03:38avec les moyens du bord, des balais, des râteaux.
03:41L'armée est arrivée seulement aujourd'hui.
03:43L'État est donc défaillant, dénoncent les personnes ici
03:47qui n'arrivent pas à cacher leur colère,
03:49alors que les recherches pour trouver des disparus se poursuivent.
03:52Des corps ont encore été retrouvés pendant notre présence,
03:54mais le bilan officiel de victime, lui, ne bouge pas, ou très peu,
03:58ce qui agace encore plus une population à cran.
04:00Voilà, Willy Moreau pour France Info.
04:02Un premier commentaire, Raphaël Kahn, sur ces images,
04:06vous qui présentez une émission d'actualité internationale sur France 24.
04:09Est-ce que vous avez le souvenir de telle scène ?
04:11Non, on est stupéfait.
04:12Alors même si l'attachement à la monarchie des Espagnols
04:14n'est pas sans doute à mettre sur le même plan
04:17que des Britanniques ou des Marocains, par exemple,
04:19là, la monarchie est en moins enracinée en Espagne.
04:21Néanmoins, on voit bien que le roi Philippe VI et la reine Étissée
04:26ont sans doute, d'une certaine manière, reçu cette colère
04:31qui, en réalité, était destinée à l'exécutif
04:33parce qu'eux, ils n'ont un pouvoir qu'honorifique.
04:36En revanche, il y a eu...
04:37C'est ça, elle est dirigée contre, finalement,
04:39des figures du pouvoir, quels qu'elles soient.
04:41Oui, qui étaient présentes.
04:42Si ça aurait été quelqu'un d'autre, ça aurait été pareil.
04:43Alors, le chef du gouvernement, évidemment,
04:45Perdo Sanchez, et plus encore, sans doute,
04:47celui de la Généralitat de Valence,
04:50cette région, en fait, de Valence,
04:53parce qu'en fait, ce qui s'est passé...
04:54Moi, j'étais en Espagne, au sud de Valence,
04:57en Andalousie, dimanche dernier,
04:59le moment où a commencé, en fait, cet épisode de pluie,
05:01parce qu'en fait, c'est le même épisode de gout de froide,
05:03c'est-à-dire une dépression locale
05:04qui entre en rencontre avec une mer
05:07dont les températures, on l'a vu tout au long de cet été,
05:10étaient particulièrement élevées.
05:11Voilà, exactement.
05:12Et ce qui provoque des précipitations
05:13extrêmement abondantes,
05:15sauf que les pluies, elles ont commencé dimanche,
05:16elles étaient très fortes, des pluies diluviennes,
05:18et que mardi matin,
05:20elles étaient toujours extrêmement abondantes.
05:22C'est-à-dire, il a pu s'en discontinuer pendant 36 heures.
05:24Et c'est le moment qu'a choisi l'Agence de météorologie nationale
05:28pour déclencher l'alerte rouge.
05:30Donc, mardi, 7h30 du matin,
05:32voyant que les rivières risquaient de déborder de leur crue,
05:35ce qui, bon, semble à peu près correspondre
05:37aux normes, effectivement, d'urgence,
05:39sauf qu'il s'est encore passé plus d'une dizaine d'heures,
05:43presque 15, 13 heures,
05:45avant que la protection civile
05:49n'envoie, ne déclenche, en fait, l'alerte aux habitants
05:52via les téléphones portables pour qu'ils restent chez eux.
05:54Et qui déclenche le pouvoir régional.
05:55Exactement. Certains n'ont même reçu qu'à 21h.
05:57Pourquoi ? Parce que, semble-t-il, effectivement,
05:59la région a maintenu l'alerte
06:03en ce qui la concernait au niveau 2 et non pas au niveau 3,
06:05ce qui aurait permis de la faire remonter
06:06au ministère de l'Intérieur et donc de déclencher
06:08plutôt à la fois les moyens du gouvernement espagnol,
06:12mais aussi d'alerter les habitants.
06:14En partie, la colère des habitants sur le moment, on va dire,
06:16mais depuis, il y a aussi l'inaction qui est...
06:18L'inaction parce qu'on s'aperçoit,
06:20on entendait tout à l'heure le témoignage, je crois,
06:22d'habitants dans des villages aux alentours de Valence
06:25disant qu'ils voient débarquer, effectivement,
06:28des pompiers français et que ce sont les premiers contacts
06:31qu'ils ont avec une quelconque forme de secours depuis mardi.
06:34Cet après-midi, l'historien spécialiste de l'Espagne,
06:36Benoît Pellistrandi, sur France Info,
06:38parlait d'un désastre de la part du gouvernement régional
06:41et du pouvoir central.
06:42À la fois, on en parlait quant à la prévention de ces intempéries
06:45et quant à leur gestion depuis mardi.
06:47Est-ce que vous utiliseriez le même thème,
06:50le même terme, pardon, Loubescon de Senneville ?
06:52Oui, en tout cas, ce qu'on peut dire,
06:54c'est qu'il illustre ces images de manière incroyable.
06:56C'est un sentiment d'abandon qui est quand même très, très fort
06:58chez les Espagnols, en tout cas, chez les sinistrés,
07:01avec comme ça une explosion de colère face à une autorité.
07:05Effectivement, ce n'est pas forcément, en l'occurrence,
07:07la Maison Royale qui les visait,
07:08mais plutôt les dirigeants espagnols.
07:11Ce qui est intéressant dans cette histoire,
07:14si on prend un peu de recul,
07:15c'est quand même un manque de culture de la préparation,
07:17un manque de culture de la prévention, à la fois...
07:21Qui n'est pas lié qu'à l'Espagne.
07:22Non, qui n'est pas lié qu'à l'Espagne,
07:23mais en tout cas, qui éclate quand même au visage de l'Europe
07:28tout entière avec la plus grande catastrophe naturelle
07:30qu'a connue l'Espagne, de l'histoire espagnole.
07:34Et effectivement, avec sans doute des dizaines de morts
07:38encore à venir, parce qu'il y a encore énormément de disparus.
07:42Et on comprend bien la colère.
07:43Ce que l'on voit dans les différents reportages,
07:45c'est qu'effectivement, dans les immeubles, dans les caves,
07:47notamment, il y a tellement d'eau qu'on ne peut pas accéder,
07:49qu'il y a peut-être, effectivement, encore des disparus,
07:52des cadavres peut-être dans ces sous-sols.
07:54Absolument, dans les parkings souterrains,
07:55notamment, j'entendais qu'un parking souterrain
07:57avec 7 500 places était encore plein d'eau,
07:59donc avec une impossibilité pour les secouristes d'y accéder.
08:03Donc, évidemment, le bilan va s'alourdir
08:05et on comprend bien la colère des sinistrés
08:08de ne pas voir ces chiffres bouger,
08:10et vraiment, avec ce sentiment d'abandon très, très fort.
08:13217 morts pour l'instant, bilan toujours provisoire.
08:15On va continuer à en parler dans un instant.
08:18Le fil info, d'abord 20h et 11 minutes par Hintlets.
08:22Un homme actuellement en garde à vue à Rennes.
08:24Il affirme être l'auteur des coups de couteau
08:26qui ont provoqué la mort d'un jeune homme de 19 ans hier.
08:29Il s'est présenté au commissariat quelques heures après les faits.
08:32Le procureur de la République affirme que la victime
08:34était connue de la justice pour des affaires de stupéfiants.
08:37Il n'y aura pas de retour de la taxe d'habitation
08:40engagement pris par Catherine Vautrin.
08:42Réaction aujourd'hui de la classe politique.
08:44Jean-François Copé, ancien ministre du Budget,
08:46dénonce une vaste hypocrisie.
08:48Michel Fournier, le président de l'Association
08:51des maires ruraux de France, demande lui à réfléchir
08:53à une autre contribution qui soit basée sur les revenus.
08:56La ministre du Partenariat avec les Territoires a affirmé
08:59qu'une concertation sera ouverte au début de l'année prochaine.
09:02Des tonnes de gravats et de la colère, cet après-midi,
09:05dans les rues de la région de Valence, en Espagne.
09:07Le roi et la reine se sont rendus sur place
09:09pour accompagner les habitants sinistrés par les inondations.
09:12Le cortège dans lequel se trouvaient le Premier ministre
09:15et le président régional a été visé par des jets de boue.
09:18Le couple royal a finalement écourté son déplacement.
09:21Et puis, Hugo Ambert s'est incliné.
09:23Aujourd'hui, en finale du Master 1000 de Paris,
09:25Bercy défaite en 2-7 face à l'allemand Alexander Zverev.
09:28Le tennisman français disputait sa toute première finale.
09:31En Master 1000, il termine la compétition
09:33au 14e rang mondial.
09:35...
09:36-"France Info".
09:38...
09:39-"20h, 21h, les informés",
09:42Victor Mathais.
09:44Cette image, on en parlait, extrêmement marquante,
09:46du roi d'Espagne et de sa femme, la reine Laetitia,
09:50conspuée par la foule assassin, a-t-on entendu,
09:53avec cette boue jetée à leur visage,
09:56leur venue en banlieue de Valence,
09:59aujourd'hui, quelques jours seulement
10:01après les inondations meurtrières ?
10:03Raphaël Kahn, le président de la région,
10:06pensait qu'être accompagné par le roi et la reine
10:09le protégerait contre la colère des sinistrés.
10:12Cela n'a pas été le cas.
10:13Cela illustre le niveau d'incompréhension
10:16de colère de ces gens-là.
10:17Oui, forcément.
10:19Là, il y a un raté qui est manifeste.
10:21On se demande, d'ailleurs,
10:24combien de temps cela va prendre.
10:26L'exécutif espagnol est déjà fragilisé.
10:29Là, c'est au niveau national,
10:30car il y a des scandales de corruption
10:32dans l'entourage du Parti socialiste,
10:35qui est au pouvoir, et donc de Pedro Sánchez.
10:38Les autorités, notamment.
10:39Les autorités espagnoles vont certainement devoir répondre
10:43de cette inaction, de ce retard à l'allumage.
10:46Mais on est encore à la recherche des causes.
10:49On n'a pas le recul suffisant pour tirer les conclusions.
10:52Elles seront certainement terribles.
10:54On est cinq jours après ces inondations.
10:56La pluie s'est déplacée, ce qui est difficile à appréhender.
11:00Raphaël Kahn le disait, le baissement de cette ville,
11:02c'est le temps qu'il va falloir pour retrouver
11:04un semblant de vie normale dans toutes ces communes,
11:07au-delà du traumatisme qui va laisser des traces.
11:10La vie normale va mettre du temps à revenir.
11:13On dit souvent que l'eau, c'est pire que le feu
11:16en termes de catastrophes naturelles.
11:18Je me souviens d'avoir été en reportage plusieurs fois
11:21dans le sud de la France
11:23avec des villages ou des villes frappées par des torrents de boue.
11:27C'est impressionnant, ça emporte tout sur son passage.
11:30La vie normale va mettre un bout de temps à revenir.
11:33Effectivement, les mémoires collectives vont être marquées.
11:38Et c'est un tournant dans l'histoire de ce pays,
11:43avec sans doute derrière une réaction politique
11:46qui va devoir venir et, on peut imaginer,
11:49des mises en place de politiques de prévention,
11:52à la suite de ces drames.
11:55On a le sentiment que, drame après drame,
11:57inondation après inondation...
11:59Hier soir, on évoquait les inondations en Italie,
12:03au Royaume-Uni, en Espagne, bien évidemment.
12:06On a l'impression qu'il y a de grandes ambitions,
12:09Raphaël Kahn, et que peu de choses changent.
12:11Là, c'est la rencontre d'un phénomène climatique
12:16dont certains météorologues nous disent qu'il est lié
12:18au réchauffement climatique.
12:20On a des masses d'eau plus chaudes,
12:22les océans au contact de dépressions locales,
12:25et c'est ce qui provoque cette goutte froide.
12:27Donc, un phénomène qui...
12:29Qui fait que nous aurons de plus en plus d'événements.
12:32Qui va provoquer davantage d'épisodes de ce type.
12:35On voit des épisodes sévenols en France,
12:37il y a encore une quinzaine de jours.
12:39On va voir se multiplier dans le sud et dans le sud de l'Espagne
12:43ce type d'événements.
12:44Sur des sols qui, par ailleurs, sont asséchés,
12:46parce qu'il y a un phénomène de sécheresse chronique
12:49clairement dû au réchauffement,
12:50et qui fait que les sols, aujourd'hui,
12:52ne peuvent plus supporter cette quantité d'eau.
12:55Ils ont perdu leur perméabilité.
12:57Et, par ailleurs, l'artificialisation des sols,
13:00et ça aussi, c'est le résultat de 50, 70 ans
13:03d'urbanisation sauvage dans cette région d'Espagne.
13:06Une grande partie du littoral, il faut bien le dire,
13:09est bétonnée, et ce qui fait que cette eau ne sait où se déverser.
13:12Le cours de la rivière lui-même était dérouté dans Valence.
13:15C'est ce qui explique que la rivière soit sortie de son lit.
13:18Cette urbanisation massive, l'oubaissement de cette ville,
13:20on la retrouve particulièrement dans cette région de Valence.
13:22On la retrouve un peu partout, aujourd'hui.
13:24Oui, absolument. C'est des phénomènes qui sont...
13:25Quand vous évoquez vos reportages dans le sud de la France,
13:27c'est le même problème, finalement.
13:28Oui, c'est des phénomènes qui sont assez communs,
13:29et je pense que c'est une prise de conscience
13:31qui a lieu aujourd'hui d'un phénomène extrêmement ancien,
13:33qui a lieu depuis des dizaines d'années.
13:35On prend conscience, aujourd'hui,
13:37du caractère erroné ou, en tout cas, excessif
13:41de ces aménagements territoriaux,
13:44conjugués avec le changement climatique,
13:46et conjugués aussi, dans le cas espagnol,
13:48mais aussi ailleurs, avec une incapacité politique
13:51à anticiper ces drames
13:54et à aussi tenir un discours de vérité sur ces questions.
13:57J'essayais de retrouver, Raphaël Kahn,
13:59des parallèles possibles entre le traitement réservé,
14:02aujourd'hui, au roi et à la reine
14:04dans cette banlieue de Valence,
14:06avec des éléments en France qu'on aurait pu avoir.
14:08Il y avait la gifle à Emmanuel Macron dans la Drôme en 2021.
14:12C'était un acte isolé.
14:13On se rappelle aussi des dirigeants d'Air France,
14:15il y a presque 10 ans, qui avaient été pris à partie.
14:17Ça peut être comparable, éventuellement,
14:18dans cette colère qui monte d'une partie des gens
14:21dans une situation comme ça, très complète.
14:23Mais là, on a, encore une fois, affaire à des figures
14:28de l'état espagnol qui ne sont pas directement responsables
14:30de ces catastrophes.
14:31On pourrait faire le parallèle, d'ailleurs,
14:33avec le tremblement de terre au Maroc,
14:34où le roi avait survolé les zones sinistrées
14:36et jamais personne n'avait osé s'en prendre à la figure du roi.
14:39C'est dire aussi qu'il y a une différence, sans doute,
14:41dans la perception de ces figures tutélaires
14:43entre l'Espagne et le Maroc.
14:45Emmanuel Macron revient du Maroc et on voit à quel point
14:47la figure du roi, c'est quelque chose d'important au Maroc.
14:49Et sans doute...
14:50Qu'est-ce qu'il représente aujourd'hui en Espagne, justement ?
14:52Je crois que les scandales qui ont émaillé la fin du règne
14:54de Juan Carlos ont, en tout cas, contribué à désacraliser
14:59en grande partie la figure monarchique.
15:00D'ailleurs, il y a eu des appels à la constitution
15:04d'une république en Espagne, le parti Podemos,
15:06lui-même un sans effet leco, ce qui explique qu'aujourd'hui,
15:08on a une société très divisée.
15:10Il n'y a rien de tel au Royaume-Uni, par exemple,
15:13ou encore une fois, je le disais, au Maroc.
15:14Même si la popularité, on le sait à chaque fois,
15:16du roi Charles III est en baisse par rapport à sa mère, notamment.
15:20Bien sûr, mais personne aujourd'hui n'envisage,
15:22d'abord ne s'en prend à la figure monarchique au Royaume-Uni
15:24et n'envisagerait une république au Royaume-Uni.
15:27Enfin, aucun parti sérieux digne de ce nom.
15:29Voilà ce que l'on pouvait dire ce soir sur la situation en Espagne.
15:32En vous rappelant, bien sûr, cette image du jour,
15:34le roi Félipe VI, sa femme Laetitia,
15:37prise à partie avec de la boue jetée à leur visage
15:40dans cette ville de Peiporta, tout près de Valence,
15:44colère après les inondations, bien sûr,
15:46et l'inaction du gouvernement central et régional.
15:50217 morts, c'est le bilan provisoire,
15:52cinq jours après ces inondations.
15:55Dans 10 minutes sur France Info,
15:56nous parlerons de la dernière ligne droite
15:58de la présidentielle américaine,
16:00mais dans un instant, d'abord, le débat sur la taxe d'habitation.
16:03La ministre Catherine Vautrin qui dit non à son retour.
16:06L'économiste Philippe Crevel nous éclaira sur le sujet juste après.
16:09Le Fil Info, 20h20, Marine Clete.
16:13Plus d'un millier de personnes ont participé à la manifestation
16:16contre la vie chère dans les Outre-mer, à Paris.
16:18Pour le symbole, le cortège s'est dirigé
16:20vers le ministère des Outre-mer.
16:22Le ministre François-Noël Buffet doit se rendre en Martinique
16:25d'ici deux semaines.
16:27Une cagnotte en ligne ouverte aujourd'hui
16:28par des proches de Nicolas Dumas.
16:30Ce jeune homme de 22 ans a succombé à ses blessures
16:33hier après-midi après avoir été touché par une balle à la tête
16:36lors d'une fusillade à Saint-Péret jeudi soir.
16:39Une collecte pour les aider à financer les funérailles,
16:42peut-on lire.
16:43Aujourd'hui, Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur,
16:45a publié un message sur les réseaux sociaux.
16:47La mort de Nicolas en Ardèche est une nouvelle tragédie.
16:50Le combat que nous devons mener nécessite, dit-il,
16:53un réarmement législatif et une détermination à chaque instant.
16:56C'est une première depuis plus d'un mois.
16:58Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou
17:01s'est rendu à la frontière avec le Liban.
17:03Aujourd'hui, une fois sur place,
17:05il a menacé le Hezbollah de riposte ferme.
17:07Dans le même temps, la Turquie a soumis à l'ONU
17:10une lettre signée par 52 pays
17:12pour demander l'arrêt des livraisons d'armes à Israël.
17:14Parmi les signataires, l'Arabie saoudite, le Brésil,
17:17l'Algérie, la Chine, l'Iran ou encore la Russie.
17:20Et puis, les Marseillais sont à Nantes ce soir
17:22pour clore la 10e journée de Ligue 1 de football.
17:25Plus tôt, Rennes a sombré à Auxerre, défaite 4-0
17:28et le Havre a gagné 1-0 face à Montpellier.
17:3520h, 21h, les informés, Victor Mathey.
17:39La suite des informés.
17:41Raphaël Kahn de France 24 avec nous,
17:43Lou Bessemont de Sainte-Ville,
17:45du journal La Croix, Ludivine Gilly,
17:48spécialiste des Etats-Unis, nous rejoindra dans 10 minutes,
17:50ainsi qu'Alban Mikosi de France Télévisions,
17:52en direct de New York, pour évoquer largement
17:55pendant une demi-heure la présidentielle américaine
17:57à 48h maintenant du vote.
18:00Mais d'abord, c'est ce qui s'appelle fermer la porte.
18:02La ministre du Partenariat avec les Territoires
18:05dit clairement non à un retour dans le budget 2025
18:08de la taxe d'habitation supprimée progressivement
18:11pour tous les Français entre 2018 et l'année dernière,
18:14Catherine Vautrin, qui affirme dans le même temps
18:16qu'il n'y aura pas de nouvelle taxe,
18:18mais qu'il faut réfléchir à une participation possible
18:20au fait de vivre dans la ville ou son village.
18:23Avant de recevoir l'économiste Philippe Crevel
18:26de Réaction ce dimanche,
18:27celle du député modem Marc Fesneau,
18:29c'était sur France Inter,
18:30et du maire de Maud, Jean-François Copé, sur France Info.
18:32La ministre a eu raison de rappeler
18:34que c'est un impôt très injuste parce qu'on sait très bien
18:37entre les territoires à quel point elle est très disparate.
18:39Cette mesure est une mesure à la fois de justice fiscale
18:42et de pouvoir d'achat.
18:43Revenir là-dessus, c'est revenir sur la justice fiscale
18:46et le pouvoir d'achat.
18:47Qui finance l'Etat ? C'est le contribuable.
18:49En réalité, on a enlevé d'une poche ce qu'on a mis de l'autre.
18:52C'est ça qui est très hypocrite dans cette suppression.
18:56C'est pour ça que j'ai toujours été très critique
18:58parce que si l'Etat, par l'intermédiaire
19:00du président Macron, se fait élire en disant
19:02« Moi, je vous supprime une taxe »,
19:05il supprime une taxe d'Etat, pas une taxe des collectivités locales
19:08parce que ça, par définition, ce n'est pas la sienne.
19:10Il y a toujours une petite imposture intellectuelle dans cette affaire.
19:13– Bonsoir, Philippe Revelle.
19:15– Bonsoir.
19:16– Économiste, directeur du Cercle de l'Épargne.
19:18La suppression de cette taxe d'habitation,
19:20c'est clairement un marqueur de la politique d'Emmanuel Macron
19:24depuis son arrivée à l'Elysée en 2017.
19:26Pour que l'on comprenne bien, combien rapportait-elle à l'Etat
19:29et de quelle façon est-ce qu'elle a été compensée depuis ?
19:32– La taxe d'habitation, qui était un des grands impôts
19:36de financement des collectivités locales,
19:38rapportait environ 23 milliards d'euros.
19:41Et c'est vrai qu'elle a été compensée à l'euro près
19:44quand Emmanuel Macron a décidé de la supprimer,
19:47à travers le transfert aux communes de la taxe foncière
19:51sur les propriétés bâties.
19:53Ce qui pose évidemment problème aujourd'hui pour les propriétaires,
19:56mais c'est un transfert des départements aux communes.
19:58Et on a donné aux départements les droits de mutation
20:01à titre onéreux, plus une tranche de TVA.
20:04Et donc globalement, à travers ce jeu un peu de Bonto,
20:08on devait donc assurer l'équilibre des finances locales,
20:14mais évidemment les communes pensent tout autrement
20:17en disant qu'en fait ce jeu de Bonto n'est pas équitable
20:21et elles demandent une rallonge ou un nouvel impôt
20:23pour financer donc leurs dépenses.
20:25– Cela veut dire, Philippe Crevel, que quand Jean-François Copé
20:28parle sur France Info d'escroquerie intellectuelle,
20:31il veut dire quoi ?
20:32Qu'on a pris aux Français de l'argent ailleurs,
20:33nous payons finalement comme avant ?
20:36– Alors globalement, on a supprimé donc la taxe d'habitation
20:39pour les résidences principales,
20:42il reste toujours la taxe d'habitation
20:44pour les résidences secondaires.
20:45Et en fait, globalement, on a fait un jeu de passe-passe
20:49entre les différents impôts et in fine,
20:51c'est l'État qui paie donc le contribuable national.
20:54Et d'ailleurs, c'est plutôt le déficit public de l'État
20:57et donc les emprunts qui financent en fait ce transfert fiscal
21:02qui a été décidé par Emmanuel Macron
21:05parce qu'il n'y a pas eu de nouvelles recettes fiscales
21:07qui ont été créées au moment de la suppression de la taxe d'habitation.
21:10– Est-ce qu'il veut dire que pour les contribuables,
21:12finalement, c'est une taxe qui est devenue invisible en quelque sorte ?
21:16– Les Français se sont certainement réjouis
21:18de la suppression de la taxe d'habitation ces dernières années.
21:23Ils ont vu en parallèle l'augmentation des taxes foncières
21:25pour les propriétaires.
21:27Donc il y a aujourd'hui à peu près 58% des Français
21:29qui sont propriétaires et qui ont vu leur taxe foncière augmenter.
21:33Donc ils ont le sentiment que ça se fait un peu avoir.
21:36On leur a donné la suppression de l'habitation
21:38mais de l'autre côté, il y a la taxe foncière qui a augmenté
21:41et puis par ailleurs, ils pressentent que les impôts vont augmenter
21:45dans les prochains mois ou les prochaines années
21:47pour faire face au déficit.
21:49– Vous le disiez, Philippe Crevel, économiste et directeur
21:52du Cercle de l'Épargne avec nous,
21:53dans les informer des maires de nombreuses villes
21:55réclament maintenant son retour.
21:57La ministre Catherine Vautrin, on l'a compris,
21:59dit non à cette option et à toute autre taxe
22:01en évoquant une participation, je la cite,
22:03en lien avec sa ville ou son village.
22:05Qu'est-ce que ça veut dire ? Quelles peuvent être ces participations ?
22:09– Alors là, elle a ouvert évidemment la boîte de Pandore.
22:12C'est quel nouvel impôt pour financer les collectivités locales et les communes ?
22:18Ce débat a eu lieu dans les années 90.
22:20Il y a 30 ans déjà, on parlait de la suppression de la taxe d'habitation
22:24et le gouvernement de Michel Rocard avait fait adopter en 1991
22:29la taxe départementale sur le revenu qui visait à imposer
22:35le contribuable local en fonction de son revenu
22:38et l'argent était perçu à l'époque par le département.
22:42Donc l'idée évidemment de remettre une contribution sur le revenu
22:45qui permettrait d'ajuster en fonction des facultés contributives des ménages,
22:50évidemment c'est dans l'air du temps, mais c'est extrêmement impopulaire.
22:54En 1992 et 1993, le gouvernement de Pierre Bérégovoy
22:59avait abrogé cette loi au dernier moment,
23:01de peur d'en avoir à subir la popularité.
23:04Donc je pense que Mme Vautrin a ouvert la boîte de Pandore.
23:07Je ne suis pas sûr qu'il y aura une solution qui puisse être trouvée
23:12compte tenu de la configuration du Parlement actuel
23:15et de l'Assemblée nationale en particulier.
23:17– Et cette contribution basée sur les revenus,
23:19c'est ce que propose d'ailleurs l'Association des maires ruraux de France,
23:21on les entendait tout à l'heure sur notre antenne,
23:24l'Association des maires de France,
23:25elle propose par exemple une contribution citoyenne aux services publics.
23:29Philippe Kremel, quand on voit leur disparition progressive
23:31de certaines communes à ces services publics,
23:33est-ce que c'est une idée pertinente selon vous ?
23:37– Le problème, que ce soit d'ailleurs la contribution sur le revenu
23:40ou une contribution sur les services publics,
23:42c'est comment nous faisons la péréquation ?
23:44Parce qu'il faudrait derrière des mécanismes
23:46pour que des communes qui ne pourraient pas avoir d'argent
23:49du fait que les revenus imposables sont faibles
23:52ou qu'il n'y ait pas de services publics organisés, structurés,
23:56il faudrait des mécanismes de compensation,
23:58de péréquation au niveau national, complexe, technocratique, bureaucratique
24:03et donc là, évidemment, on aurait à mon avis une foire d'emploi derrière.
24:07Donc un impôt qui est efficace, c'est un impôt simple avec une assiette large.
24:12Dans les autres pays, en matière de fiscalité pour les collectivités locales,
24:15ce sont souvent des impôts nationaux, la TVA ou l'impôt sur le revenu
24:19avec une redistribution, avec des péréquations, c'est le cas en Allemagne.
24:24Il n'y a pas de fiscalité locale en Allemagne, ce sont des impôts nationaux.
24:28En France, on croit qu'il faut qu'il y ait un lien
24:31entre le contribuable local et la mairie, le département.
24:35Or, par définition, les niveaux de revenus sont différents d'une commune à une autre,
24:39sont différents en fonction de la taille de la commune
24:41et donc c'est pour ça que des mécanismes un peu plus larges seraient plus efficaces.
24:45– Est-ce que si la taxe d'habitation sur les résidences principales
24:48avait été maintenue, cela réduirait un peu le casse-tête du gouvernement
24:51pour le budget ou pas du tout ?
24:53– La taxe d'habitation, pourquoi elle a été supprimée ?
24:57C'est que c'était un impôt, comme ça a été dit, donc extrêmement injuste,
25:01avec des valeurs locatives qui n'avaient pas été révisées depuis 50 ans,
25:05ce qui fait que certains, avec des maisons assez importantes
25:08qui avaient été réhabilitées, payaient des taxes d'habitation très faibles
25:12quand des personnes qui vivaient dans un logement récent
25:16payaient des taxes d'habitation 3 à 4 fois plus chères.
25:18Et c'est pour ça que ce système était jugé archaïque et indépendant des revenus.
25:23Et donc il y avait une forte pression évidemment,
25:25soit pour accroître les dégénérations, soit pour supprimer.
25:28Le problème c'est qu'on n'a pas pensé évidemment d'avoir des mécanismes
25:32qui puissent tenir dans le temps et qui puissent permettre aux collectivités locales
25:36d'adapter leurs dépenses en fonction des recettes qu'elles peuvent recevoir.
25:40Dernière question, Philippe Crevel,
25:41la taxe d'habitation sur les résidences secondaires,
25:43elle, elle rapporte combien aujourd'hui ?
25:46Donc la taxe sur les résidences secondaires
25:49qui concerne à peu près 3 millions de personnes,
25:52elle rapporte aux alentours quelques milliards d'euros,
25:563-4 milliards d'euros.
25:57Évidemment, on est loin des 23 ou 24 milliards d'euros.
26:00Alors elle est en forte augmentation,
26:02parce que toutes les communes ou prestes qui peuvent le faire
26:05ont fait adopter la majoration de 60 %,
26:07c'est le cas dans les grandes villes,
26:09mais c'est de plus en plus le cas également dans les cités balnéaires.
26:12Donc ceux qui ont des résidences secondaires
26:14se trouvent avantagés par rapport à ceux qui n'ont pas de résidence secondaire.
26:17Donc là également, il y a des inégalités fortes entre les communes.
26:20Un grand merci, Philippe Crevel,
26:22pour votre éclairage sur France Info,
26:23dans les informés économistes et directeurs du cercle de l'épargne.
26:27La suite des informés, dans un instant,
26:29avec une demi-heure spéciale Etats-Unis,
26:31à deux jours maintenant, de la présidentielle.
26:34Bienvenue sur France Info, il est 20h30.
26:38...
26:43Et l'info, c'est avec Marine Clet.
26:45Une image jamais vue de la monarchie espagnole.
26:47Le roi et la reine du pays,
26:49entachés de boue sur leurs vêtements, sur leurs visages.
26:52Le couple royal était aujourd'hui au chevet des sinistrés
26:55dans la région de Valence.
26:56Leur cortège, qui comprenait aussi des membres du gouvernement,
26:59a été visé par des projectiles, et notamment de la boue.
27:02Ce soir, le roi, Philippe Hessy, s'affirme comprendre
27:05la colère et la frustration des habitants
27:07dans une vidéo sur les réseaux sociaux.
27:09Sur place, 10 000 militaires ont été envoyés ce week-end
27:12pour aider dans les recherches.
27:14Après les inondations dramatiques du début de semaine,
27:17au moins 217 personnes sont mortes et des dizaines encore disparues.
27:21A l'aube de l'élection présidentielle américaine,
27:24les deux candidats sillonnent les Etats décisifs.
27:26Donald Trump est en meeting en Pennsylvanie.
27:28Kamala Harris, elle, se rend dans le Minnesota.
27:31Elle annonce ce soir avoir déjà voté par correspondance.
27:3475 millions d'électeurs ont déjà voté de manière anticipée.
27:37Le scrutin dans les urnes, c'est mardi, le 5 novembre.
27:41En France, un dramatique accident dans une salle d'escalade.
27:44Un homme de 72 ans est mort hier après avoir fait une chute de 20 m.
27:49Le groupe gestionnaire de la salle indique
27:51que l'homme avait oublié son système d'assurage.
27:54Au sud de Rennes, une rave party a dégénéré hier soir.
27:57Une dizaine de personnes ont été blessées après des affrontements
28:00avec des gens du Voyage,
28:01qui vivent juste à côté du lieu de la fête sauvage.
28:03Les tuffers sont partis tout au long de cette journée.
28:06Et puis, le Brésil sourit aux pilotes de Formule 1 français.
28:10Les deux tricolores terminent sur le podium
28:12du Grand Prix de São Paulo cet après-midi.
28:14Esteban Ocon, 2e, Pierre Gasly, 3e.
28:17C'est du jamais vu depuis 25 ans.
28:19Une course remportée par Max Verstappen.
28:23France Info.
28:2520h, 21h.
28:27France Info, les informés.
28:29Victor Mathe.
28:30Et bienvenue à tous, si vous nous rejoignez dans les informés.
28:34Raphaël Kahn, présentateur de l'émission
28:36Le Monde dans tous ses états sur France 24,
28:39et Lou Bessemont de Senneville, rédacteur en chef adjoint
28:42au journal La Croix, sont toujours avec nous,
28:44nous rejoignent dans le studio.
28:46Je lui laisse le temps de s'installer.
28:48Bonsoir, Ludivine Gilly, spécialiste des Etats-Unis,
28:51directrice de l'Observatoire Amérique du Nord
28:53au sein de la fondation Jean Jaurès.
28:55Alban Mikosi nous rejoindra dans quelques instants
28:58en direct depuis New York.
28:59Grand reporter à France Télévisions,
29:01présentateur de l'heure américaine
29:03depuis la rentrée sur France Info TV.
29:06Nous allons bien évidemment parler de cette fin de campagne américaine.
29:09Le vote, c'est mardi, le 5 novembre.
29:11Un mot, Ludivine Gilly, pour vous accueillir,
29:14sur cette différence majeure, il faut le dire,
29:15entre la France et les Etats-Unis.
29:17Pas de période de réserve, là-bas, on fait campagne jusqu'au bout ?
29:20On fait campagne jusqu'à la dernière seconde, oui.
29:23C'est ça, avec des meetings.
29:24Alors, traditionnellement, pas forcément le dernier jour,
29:27mais jusqu'au lundi soir, en tout cas.
29:28Oui, jusqu'au lundi soir, et puis ensuite, la seule limite,
29:31c'est qu'on ne peut pas faire campagne devant les bureaux de vote.
29:34Mais au-delà de ça, effectivement,
29:36on n'est pas du tout dans le même contexte qu'en France,
29:40où on a la fameuse période de réserve.
29:42Voilà, pas de réserve électorale, pas de réserve médiatique non plus.
29:44Les candidats seront encore partout sur toutes les chaînes.
29:46Et les sondages sont accessibles jusqu'au dernier moment.
29:49Raphaël Kahn, sur cette fin de campagne, justement,
29:52pas de décélération, on l'a vu, c'est au contraire
29:56encore une accélération, une fin de campagne complètement folle.
29:58Oui, d'autant qu'on scrute tous les sondages
30:00parce que les analystes s'interrogent, en fait.
30:04Et si, contrairement à 2016 et 2020,
30:08Donald Trump avait été cette fois surévalué par les sondages ?
30:10C'est un peu là.
30:11Depuis une semaine maintenant, la musique commence à monter.
30:14Alors, est-ce que c'est parce que les médias mainstream
30:18et les soutiens de Kamala Harris
30:20essayent de se donner un espoir ?
30:22Parce qu'on ne comprend pas, effectivement,
30:24comment, après tant d'excès, tant d'outrances de Donald Trump,
30:27ils peuvent être encore roue dans roue
30:29à quelques jours maintenant du scrutin,
30:30alors que même des statisticiens assez sérieux
30:34prédisent aujourd'hui une probabilité légèrement plus forte
30:37à Donald Trump d'être élu,
30:38parce que, pour lui, le path to victory, comme on dit,
30:40passe par davantage de possibilités.
30:43Kamala Harris, en gros, il faut qu'elle gagne la Pennsylvanie.
30:46Elle n'a pas vraiment le choix.
30:47Si elle ne remporte pas la Pennsylvanie,
30:49ça va être beaucoup plus compliqué
30:50parce que les sondages la donnent aujourd'hui en retard
30:52de manière assez significative en Arizona et Géorgie,
30:55deux États de la Sunbelt qui avaient gagné Joe Biden en 2020.
31:00Et donc, le seul espoir maintenant,
31:03c'est peut-être une légère erreur des sondages.
31:06Pour la première fois, Donald Trump est donné à égalité aux nationales,
31:09ce qui n'était pas le cas ni en 2016 ni en 2020.
31:11Et Eureka, peut-être, un sondage est tombé hier soir
31:16concernant l'État de l'Iowa,
31:18qui est traditionnellement républicain,
31:20d'une sondeuse considérée comme extrêmement fiable,
31:24Anne Selzer, et qui donne une avance de 3 points à Kamala Harris.
31:28Ce que les téléspectateurs, ce que les auditeurs doivent comprendre,
31:30lui dit Vinz Gilly, c'est que les sondages sont tellement serrés
31:33actuellement que tous les résultats en clair sont possibles.
31:35Un vote très serré, finalement,
31:36un candidat qui l'emporte assez clairement d'une manière ou d'une autre,
31:39c'est possible aussi.
31:40Effectivement, aujourd'hui, les sondages sont extrêmement serrés.
31:43Donc, potentiellement, tous les swing states pourraient basculer.
31:47Les 7 pourraient basculer du côté de Donald Trump.
31:48Les 7 pourraient basculer du côté de Kamala Harris.
31:51On a des tendances qui nous donnent plutôt Kamala Harris,
31:54mais dans les États du Blue Wall,
31:58Wisconsin, Michigan, Pennsylvanie,
32:00mais d'une très fine marge,
32:03et inversement pour les États du Sud.
32:05Mais on est à chaque fois dans la marge d'erreur.
32:07Effectivement, la question de la surestimation ou la sous-estimation,
32:12je suis assez d'accord avec Raphaël sur cet aspect,
32:15il y a des corrections qui sont appliquées dans les sondages.
32:18En 2016 et en 2020, les corrections n'avaient pas été suffisantes.
32:22Peut-être les sondeurs ont-ils surcorrigé cette année.
32:27Et l'autre question qui se pose...
32:28Ce côté coude à coude, cette indécision,
32:30on l'a vu dans les précédents scrutins ou non ?
32:332016-2020, ce n'était pas à ce point-là.
32:34Alors, c'était indécis du fait des États-clés.
32:39En revanche, au niveau du vote national,
32:41il y avait dans les deux cas une large avance du candidat démocrate.
32:46Hillary Clinton en 2016, Joe Biden en 2020.
32:50Cette année, on n'a pas cette avance nationale dans les sondages.
32:53Est-ce que c'est parce que les deux candidats
32:55sont véritablement au coude à coude
32:57ou est-ce que c'est dû à des erreurs dans la modélisation
33:02et dans les modèles de sondage ?
33:05On le saura.
33:06Probablement pas mercredi matin,
33:09mais on aura en tout cas les premières indications.
33:12Les premières pistes.
33:13L'oubaissement de Senneville dans votre journal,
33:14croit demain un article sur la rivalité
33:17forcément entre Donald Trump et Kamala Harris,
33:19mais entre leurs soutiens,
33:20qui est de plus en plus radicalisé, on peut dire, d'une certaine manière.
33:23Oui, de plus en plus radicalisé.
33:25On voit bien qu'il y a deux bulles.
33:26Républicain et démocrate qui se font dos à dos.
33:28Deux bulles qui se sont formées
33:30avec une forme, effectivement, de radicalisation.
33:32Mais ce qui est intéressant,
33:34c'est de montrer que Donald Trump, notamment,
33:37n'est pas celui qu'on imagine souvent en Europe.
33:39C'est-à-dire que Donald Trump, cette fois,
33:42est beaucoup mieux préparé que les autres fois.
33:45C'est vraiment une version 3 de Donald Trump.
33:48Il est mieux entouré, il est mieux préparé.
33:50Et autour de lui, les militants sont aussi mieux préparés
33:53à cette campagne.
33:54Donc, voilà, ça fait partie des éléments marquants de cette campagne.
33:58Ludivine Gilly, sur la préparation des cadres
34:01qui entourent Donald Trump, sur les militants aussi.
34:03Alors, il y a effectivement un entourage qui est mieux préparé.
34:07Je pense aussi qu'on a une nouvelle version de Donald Trump
34:11qui est peut-être mieux préparée,
34:14mais qui est aussi un peu plus instable, je trouve,
34:18que la version qu'on a eue en 2016 et en 2020,
34:23qui est aussi plus libérée, en termes de discours.
34:27On voit une rhétorique qui est quand même...
34:33assez douteuse sur certains plans.
34:36Pour ce qui est de la préparation de la campagne,
34:41on a différentes stratégies,
34:43c'est-à-dire qu'il y a, notamment sur le terrain,
34:46le parti républicain sur lequel Donald Trump a mis la main,
34:52qui mène des actions frappées aux portes, etc.,
34:58mais ces actions-là ont principalement,
35:00du côté républicain, été sous-traitées à des super PAC,
35:05dont le PAC d'Elon Musk, par exemple,
35:08alors que les démocrates, eux, mènent ces actions-là
35:11au sein de la campagne.
35:12Et les échos qu'on a du côté des campagnes,
35:15c'est quand même que c'est effectué
35:17de manière probablement beaucoup plus efficace et systématique
35:20dans le camp démocrate.
35:21Ça pourrait être aussi une des raisons
35:24d'une meilleure réussite pour générer de l'enthousiasme
35:30et faire sortir les électeurs du côté démocrate.
35:32Alban Mikosi nous a rejoint depuis New York,
35:34l'heure américaine, votre émission sur France Info Télé.
35:37Bonsoir, Alban.
35:38Bonsoir, Victor. Bonsoir à tous.
35:40Vous confirmez que la campagne n'est pas terminée depuis New York.
35:44Non, elle n'est pas terminée.
35:46Je regardais la liste des meetings.
35:49Kamala Harris, Arspent, le Michigan,
35:51aujourd'hui, en tous les sens, quatre étapes au total.
35:53Là, en temps réel, elle est à Livernois.
35:55Quant à Donald Trump, il va faire trois états différents,
35:58puisque cet après-midi, il est en Pennsylvanie.
36:00Ensuite, il va aller en Caroline du Nord, à Kingston.
36:02Puis, il ira en Georgie,
36:04lorsqu'il sera 3h du matin pour vous.
36:06Non, la campagne n'est pas terminée.
36:07Ils peuvent faire le meeting jusqu'à la dernière minute.
36:09Et ils ne vont pas s'en priver tellement c'est serré.
36:11Raphaël Kahn, ces dernières heures,
36:14ces derniers jours, on va dire, encore, de campagne,
36:16ils peuvent jouer ou ça y est, c'est fini ?
36:17Ils jouent d'autant plus.
36:19Comme l'a dit Ludivine Gilly, les récits que l'on a,
36:22notamment de Twitter, de comptes extrêmement actifs
36:24qui suivent sur le terrain,
36:25ce qu'on appelle les grassroots operations,
36:27c'est-à-dire ce que font vraiment les militants au plus près
36:29en termes de porte-à-porte,
36:30sans montrer, c'est le cas notamment en Pennsylvanie,
36:33que l'effort côté démocrate est décuplé
36:37par rapport à ce qu'on observe au niveau de Donald Trump,
36:39ce qui est très surprenant, effectivement.
36:41Ils ont une très forte préparation
36:42et un quadrillage du terrain au millimètre
36:44par les forces démocrates.
36:46Avec un changement de stratégie un peu dans le camp Kamala Harris.
36:47On ne va plus chercher forcément les mêmes électeurs.
36:50On était sur les indécis.
36:51Maintenant, on dit qu'il faut aller voter à tout prix,
36:53même pour ceux qui nous soutiennent.
36:54Il y a une évolution de la sociologie.
36:56Si l'on en croit, en tout cas, ce sondage,
36:58encore une fois, beaucoup s'accrochent à ce sondage,
37:00parce que c'est vrai que ça a été vraiment une énorme surprise hier
37:02de voir Kamala Harris possiblement en tête dans l'Iowa.
37:05Mais ce que nous apprend surtout ce sondage,
37:07dans un état qu'elle peut-être ne remportera pas,
37:08c'est que le gender gap, le différentiel entre hommes et femmes
37:13n'a jamais été aussi important.
37:14Et ça, on le savait, mais dans des proportions
37:17encore plus élevées qu'on le pensait,
37:19y compris dans le vote des femmes blanches
37:20et des femmes blanches de plus de 65 ans.
37:22Et il y a une surmobilisation très forte
37:24qui pourrait jouer nettement en sa faveur.
37:25Et c'est important parce que beaucoup pensaient
37:27qu'elle jumisait sur le vote des minorités.
37:29C'est vrai, mais on sait, les jeunes afro-américains ou latinos
37:33ne se déplacent pas forcément le jour du vote.
37:35Or, les femmes, elles, et notamment les femmes blanches
37:38ou les diplômées, sont des gens qui votent
37:41et qui s'engagent dans les élections.
37:43Et donc, ça pourrait jouer effectivement en faveur de Kamala Harris.
37:46Vous l'avez dit, Médjeli.
37:47Oui, effectivement, il y a un effort depuis le début
37:49de l'entrée en campagne de Kamala Harris
37:51pour élargir la base,
37:53aller chercher des Républicains modérés ou des indécis.
37:57Ils sont très faibles en nombre, les indécis ?
38:00Ils sont très faibles en nombre aujourd'hui.
38:02Dans les derniers jours de la campagne,
38:03ce qui compte est l'effort de chacune des campagnes
38:07porte vers les électeurs dont ils savent qu'ils leur sont acquis,
38:17mais qu'ils doivent amener au bureau de vote.
38:19Donc, c'est vraiment inciter les électeurs
38:22dont ils savent qu'ils vont voter pour eux à aller voter.
38:25Il y a des efforts, par exemple, dernièrement,
38:27du côté de Kamala Harris sur les campus,
38:29dans le Michigan, par exemple,
38:31notamment des campus où il n'y a pas eu trop
38:34de manifestations pro-palestiniennes,
38:39puisque sur ces campus-là,
38:40les démocrates peuvent compter sur davantage de votes en leur faveur.
38:45Allez, on poursuit la discussion dans un instant,
38:48à 48 heures, de la présidentielle américaine,
38:50la suite des informés,
38:51après le Fil info 20h42, Marine Clete.
38:55Le cauchemar continue en Espagne.
38:57Les habitants de Valence sont appelés à rentrer chez eux.
39:00Ce soir, l'agence météo déclenche l'alerte rouge
39:03pour le phénomène de pluie.
39:04Des averses importantes sont attendues cette nuit.
39:07La région se relève déjà péniblement des inondations dramatiques
39:10qui ont eu lieu en début de semaine.
39:12La solidarité, elle, s'organise en France.
39:15La ville de Panazol, en Haute-Vienne,
39:17lance à partir de demain une collecte de fonds
39:19pour sa ville jumelée de Picanha,
39:22particulièrement touchée par les inondations.
39:24Le maire souhaite aussi envoyer une enveloppe de 20 000 euros.
39:28Le corps d'une femme de 54 ans
39:29retrouvé ce matin dans la Seine, dans les Yvelines.
39:32Son ex-conjoint est le principal suspect.
39:34En garde à vue, il a reconnu avoir porté des coups,
39:36mais assure que la femme est tombée dans la Seine.
39:39Une enquête a été ouverte pour homicide volontaire.
39:42La marche pour la justice et pour un logement digne
39:44organisée à Marseille a rassemblé environ 3000 personnes,
39:47selon les organisateurs.
39:49Manifestation à l'initiative du collectif du 5 novembre,
39:52alors que le procès de la rue d'Aubagne
39:53commence jeudi, le 7 novembre, en 2018.
39:57Deux immeubles insalubres se sont effondrés,
39:59causant la mort de 8 personnes.
40:02Et puis, prendre son mal en patience sur la route,
40:04886 km de bouchons ont été recensés en France
40:08en fin d'après-midi.
40:09Bisons futés, voies rouges en Ile-de-France
40:11pour le retour des vacances de la Toussaint.
40:13...
40:15-"France Info".
40:16...
40:1720h, 21h, les informés.
40:20Victor Matel.
40:22La présidentielle américaine, c'est dans deux jours.
40:25Maintenant, on en parle dans les informés
40:27avec cette question, qui, chaque candidat,
40:29doit-il convaincre dans ces dernières heures
40:31l'oubaissement de Seine-Ville ?
40:33On a évoqué les femmes,
40:34il y a aussi tout un vote par communauté
40:36qui existe très fortement aux Etats-Unis.
40:37Effectivement, il y a quelques heures encore,
40:39Kamala Harris a appelé à une fierté latino.
40:43On a appelé à une fierté latino,
40:44et le latino, c'est 36 millions d'électeurs aux Etats-Unis.
40:47C'est un réservoir de voix qui est assez important.
40:50Ce qui est intéressant, c'est de noter
40:52que 30 % des Latinos votent pour la première fois,
40:55et qu'en 20 ans, par exemple, en Pennsylvanie,
40:59qui est quand même un Etat clé avec 19 grands électeurs,
41:02en 20 ans, le nombre d'électeurs latino a triplé.
41:04Peut-être l'Etat clé, d'ailleurs, par excellence.
41:05A triplé dans cet Etat.
41:06On voit bien, là, qu'il y a un réservoir de voix important
41:10dans une campagne où Donald Trump a été souvent assez violent
41:16envers les Latinos dans ses propos.
41:19Il disait l'autre jour qu'il comparait Porto Rico
41:22à une île flottante d'ordure.
41:25Donc voilà.
41:26Et en même temps, je disais tout à l'heure...
41:27On peut l'écouter, d'ailleurs.
41:28On avait le son de cet humoriste, effectivement,
41:31qui est venu au meeting à New York,
41:33aux côtés de Donald Trump,
41:35parler de Porto Rico, effectivement,
41:37comme d'un ramassis, si on peut dire, d'ordure.
41:41On va l'écouter.
41:42Il y a littéralement une île flottante d'ordure
41:45au milieu de l'océan, en ce moment.
41:47Je crois que ça s'appelle Porto Rico.
41:49Porto Rico.
41:50Rires.
41:51Carles Bonmicozzi,
41:52vous êtes toujours avec nous en direct de New York.
41:54Je sais que cette scène, elle vous avait marquée
41:56parce qu'elle a lancé aussi une des séquences
41:58les plus marquantes de ces derniers jours,
42:00avec ensuite Joe Biden,
42:02qui a insulté ou traité les Trumpistes d'ordure
42:06avant de se rétracter.
42:07Et on a vu Donald Trump, ensuite,
42:09avec le sens de la mise en scène qu'on lui connaît,
42:11se mettre en scène, justement, au volant d'un camion Benz.
42:15Oui, vous avez raison.
42:16Souvent, on parle d'élections américaines
42:18en disant qu'il y aurait une October surprise.
42:20Cette surprise, c'est probablement ce meeting de New York
42:23qui devait être, pour Donald Trump,
42:25le meeting qui allait le lancer sur la voie du succès,
42:27parce qu'à ce moment-là,
42:28les sondages étaient quand même plutôt favorables.
42:30Il y avait, comme on dit aux Etats-Unis, un momentum,
42:33comme du vent dans les voiles dans la campagne de Donald Trump.
42:35Et ce meeting de New York, c'est un grand échec,
42:39parce que derrière cette phrase,
42:40on a pu observer aussi d'autres intervenants
42:43qui se sont livrés à des scènes à peine croyables,
42:45entre l'ami de Donald Trump
42:46qui bénissait la foule avec son crucifix
42:48en disant que New York était la ville de Sodom et Gomorre,
42:52entre Robert Kennedy Jr. qui disait n'importe quoi sur la santé.
42:56Eh bien, à partir du lendemain,
42:58on a senti chez les indécis, les gens qui se disaient,
43:00mais c'est quoi l'entourage de Donald Trump ?
43:03Il manquait, comme on dit aux Etats-Unis,
43:05des adultes dans la pièce.
43:07Et il manquait notamment tout le parti républicain.
43:10Alors certes, vous savez que Donald Trump,
43:12autour du mouvement MAGA,
43:13il a constitué une base extrêmement solide,
43:16mais là, il a raté l'occasion de l'élargir.
43:18Et au contraire, il a finalement redonné du vent
43:20dans les voiles de la campagne de Kamala Harris.
43:23Moi, j'ai envie de dire qu'il y a eu un avant et un après ce meeting,
43:26très clairement dans la campagne.
43:27Vous partagez cet avis, Ludivine Gilly ?
43:30C'est toujours difficile à dire.
43:32En tout cas, c'est sûr qu'il s'est passé beaucoup de choses
43:36pendant et après ce meeting.
43:39C'est toujours délicat de savoir
43:41à quel point ce genre d'éléments braquent
43:44ou non les électeurs.
43:47Donald Trump, depuis qu'il est rentré en campagne,
43:50creuse le même sillon.
43:51Avec son choix de vice-président potentiel,
43:56il a décidé de...
43:58J.D. Evans, qui est sur les mêmes lignes que lui
44:00sur le plan conservateur, ultraconservateur,
44:04il a décidé de tenter de mobiliser sa base jusqu'au bout,
44:10mais pas de tenter d'élargir.
44:13Avec ce type de déclarations,
44:16qu'elles viennent de lui ou pas,
44:19il continue à jouer sur les mêmes cordes,
44:22c'est-à-dire essayer de mobiliser.
44:25Alors, on a parlé de braw culture,
44:28c'est-à-dire...
44:30Et il y a quelques jours, quelques semaines,
44:32on disait que Donald Trump commençait à obtenir
44:36davantage de soutien de la part d'hommes jeunes,
44:40notamment noirs et latinos.
44:43Justement, en faisant appel à ce type de rhétorique.
44:46Mais là, par exemple, ça s'est un peu retourné contre lui
44:49dans la mesure où il a insulté une bonne partie
44:51de la communauté latino.
44:53Et dans la communauté latino, il n'y a pas que les hommes,
44:55il y a aussi les femmes, et il semblerait
44:57qu'elles votent bien davantage cette année.
45:00Sur les sondages extrêmement serrés,
45:02l'historienne Nicole Bacharan disait tout à l'heure
45:04sur France Info que Kamala Harris aurait été largement battue
45:07vu sa candidature très tardive son arrivée dans la campagne
45:10au mois de juillet face à n'importe quel autre républicain.
45:13Ça a donné le côté très clivant de Donald Trump.
45:15Est-ce que cela vous semble pertinent ?
45:17Je ne sais pas. Parce qu'en fait...
45:19J'aimerais pouvoir vous dire, oui, effectivement,
45:22que les outrances le desservent et qu'elles le disqualifient,
45:25mais comment expliquer que Donald Trump, dans ces conditions,
45:28soit toujours là après le 6 janvier 2020,
45:30après que les candidats, même qu'il est soutenu
45:33au mid-term de 2022, aux élections de mi-mandat,
45:35et pour les plus radicaux d'entre eux, été écarté ?
45:38Mais ce n'est pas le cas de tous.
45:40On a toujours une majorité de Taylor Greene
45:42en étant proche du mouvement QAnon
45:44et en tenant des propos totalement délirants
45:47et qu'il a disqualifié dans n'importe quelle autre démocratie,
45:50mais ici aussi, on est gagné par le fake news.
45:52Je crois que c'est très compliqué, aujourd'hui,
45:55de dire que Donald Trump est le pire candidat républicain
45:58et que n'importe qui d'autre aurait fait mieux à sa place.
46:01Comment se fait-il qu'aujourd'hui,
46:03il est toujours le candidat incontournable du parti républicain,
46:06que Ron DeSantis n'ait pas réussi à le supplanter
46:09alors même qu'il a été réélu triomphalement
46:11en tête de la Floride ?
46:12Qu'est-ce qui explique qu'il est toujours ce noyau dur d'électorat
46:16qui arrive à phagocyter les primaires américaines
46:19et même l'ensemble du parti républicain ?
46:21Est-ce que vous disiez tout à l'heure
46:23que Donald Trump arrive mieux préparé qu'en 2016 ou 2020 ?
46:26Il est sans doute encore plus irrationnel.
46:29Encore aujourd'hui, il appelait à tirer sur des journalistes
46:32lors de son meeting en Pennsylvanie,
46:34mais il arrive, en tout cas, avec un entourage qu'il connaît
46:37et qu'il peut mettre à des postes de responsabilité,
46:40ce qui avait permis à ce qu'on appelle le Deep State
46:43de contenir un minimum cette présidence
46:45et d'éviter qu'elle ne parte dans le décor.
46:47Aujourd'hui, Donald Trump pourra mettre qui il veut au poste
46:50à commencer par le parti républicain,
46:52qui est contrôlé par sa belle-fille,
46:55ce qui montre bien qu'il a phagocyté l'establishment.
46:58Un mot rapide avant le fil info, Ludivine Gilly,
47:00sur ce côté incontournable de Donald Trump chez les Républicains.
47:04Il a mis la main sur le parti républicain.
47:06Ce qui serait intéressant, si Donald Trump échouait
47:09lors de cette élection,
47:11c'est de voir comment le parti républicain se recomposerait.
47:14Donald Trump, à mon sens, a réussi à mettre la main
47:17sur le parti républicain car il a attiré aux urnes
47:19des personnes qui ne votaient pas auparavant.
47:22Il ne faut pas oublier que lors des élections primaires,
47:25le taux de participation est très faible.
47:27Une partie très faible de la base qui vient voter
47:31aux élections primaires permet à Donald Trump
47:34de rester au pouvoir.
47:35On continue d'en parler dans un instant.
47:37Ce qu'il faut retenir ce dimanche soir,
47:39c'est avec vous, Marine Clete.
47:41Plusieurs centaines de personnes
47:43à une marche blanche cet après-midi dans les Pyrénées-Orientales.
47:47Elles ont rendu hommage à l'adolescent retrouvé mort
47:50le 24 octobre dernier dans une maison familiale
47:52de la commune d'Alénia.
47:54Le père et la belle-mère d'Emilio étaient présents
47:56pour accrocher des fleurs sur le portail.
47:59La mère et le beau-père ont été mis en examen
48:01pour meurtre sur mineur et placé en détention.
48:04Un chasseur de colis Saint-Amin en Dordogne
48:06a été retrouvé mort pendant une battue dans la commune.
48:09Les autres chasseurs ont entendu un coup de feu
48:12et ont trouvé l'homme de 49 ans avec une plaie par balle à l'abdomen.
48:15Le parquet a ouvert une enquête et demandé une autopsie.
48:19En Moldavie, second tour de l'élection présidentielle.
48:22La présidente pro-européenne affronte le candidat
48:25du PS, accusé d'être soutenu par le Kremlin.
48:27Premières estimations d'ici une heure.
48:29Il y a deux jours, Emmanuel Macron, le président français,
48:32a affirmé aux électeurs que la voie de l'Europe
48:35n'est pas la même.
48:36Un sentiment de honte, un naufrage.
48:38L'entraîneur de Rennes, Julien Stéphan,
48:41fustige ce soir le comportement de son équipe à Auxerre.
48:44Défaite 4-0 du Stade Rennais.
48:46La dernière rencontre de cette 10e journée de Ligue 1 de football
48:49vient de commencer.
48:50Marseille est sur la pelouse de Nantes.
48:53-"France Info".
48:5520h, 21h,
48:57les informés.
48:58Victor Maté.
48:59C'est la dernière ligne droite de cette présidentielle américaine
49:03puisque nous sommes à 48h du vote.
49:05On évoquait les derniers meetings de Donald Trump.
49:08Kamala Harris, qui poursuit ces meetings,
49:10a fait le choix hier de se rendre dans l'émission satirique
49:13Saturday Night Live, un show incontournable aux Etats-Unis
49:17pour un dialogue avec la comédienne
49:19qui l'imite physiquement et vocalement.
49:21C'est d'ailleurs elle qui parle en premier.
49:23...
49:31Les deux femmes qui s'amusent autour du prénom de Kamala Harris.
49:36Je vois que vous faites oui de la tête, vous voulez y réagir.
49:39Effectivement, c'est représentatif de la stratégie
49:44ces derniers temps de Kamala Harris
49:46et en partie de Donald Trump également.
49:48Tous deux ont grandement déserté les médias conventionnels
49:52et se sont focalisés sur les talk shows, les influenceurs.
49:56C'est assez intéressant de voir le détour
50:00que font les campagnes par rapport au mode plus traditionnel
50:05employé lors des campagnes précédentes.
50:07Alban Mikosi, toujours avec nous depuis New York.
50:10On en parle à New York de cette prestation de Kamala Harris
50:13hier soir à SNL.
50:15Oui, évidemment, parce que c'est une émission très suivie
50:19et elle a apporté un peu de joie dans cette campagne.
50:22On est clairement sur deux tons différents
50:24entre celui de Donald Trump,
50:26qui est quand même dans la dramatisation permanente,
50:29qui a appelé hier à tirer sur les journalistes
50:32et qui revient perpétuellement sur une Amérique
50:36qui serait malade, qui serait en fin de vie en quelque sorte,
50:41et puis Kamala Harris qui essaie d'apporter un peu de joie.
50:45Elle a participé à plusieurs émissions comme ça.
50:47Ça lui a été reproché d'avoir quitté cette joie
50:50qui était la sienne au départ.
50:52Elle y revient un peu à la fin.
50:54Avec quelle efficacité, on le saura dans 48 heures.
50:56Un large sourire, l'oubaissement de Senneville.
50:59On a du mal à imaginer en France un candidat
51:02participer dans les toutes dernières heures de campagne
51:05à une émission de ce genre.
51:06Dans les toutes dernières heures, non,
51:09mais on voit bien dans les dernières campagnes en général en France
51:12un contournement du système médiatique traditionnel
51:15avec une volonté d'aller peut-être dans des émissions
51:19plus intimistes ou alors...
51:20Enfin, voilà, il y a quelque chose qui résonne assez fortement
51:24et qui va s'amplifier dans les années à venir.
51:26Ce qu'on voit aux Etats-Unis, on le verra dans les prochaines campagnes.
51:30Il y a un choix à côté démocrate de camper sur les fondamentaux.
51:34C'est pas nouveau de voir l'industrie du divertissement
51:37soutenir massivement le candidat démocrate.
51:39Ça a été le cas sous Bill Clinton, pour Barack Obama,
51:42pour Hillary Clinton, ça lui a pas porté chance.
51:45On le retrouve très nettement derrière Kamala Harris.
51:47Ça va être intéressant de voir le résultat de cette élection
51:51si les Américains sont encore sensibles aujourd'hui
51:54au fait que des célébrités, plus tard qu'aujourd'hui,
51:57pour la 1re fois, apportent son soutien.
51:59Il le fait donc à Kamala Harris.
52:01Si le peuple américain est encore sensible
52:04à ces prescriptions qui sont données par ces leaders d'opinion
52:08ou bien si, au contraire, on est vraiment rentré dans l'ère
52:11que souhaite ouvrir Donald Trump,
52:13qui est celle, effectivement, des discours alternatifs,
52:16des chefs d'entreprise comme Elon Musk...
52:18Voilà, comme Elon Musk, qui appelle finalement l'opinion,
52:21y compris les classes populaires, à voter contre leurs intérêts
52:24parce que les baisses d'impôts massives
52:27seraient surtout pour les gros patrimoines aux Etats-Unis
52:30et, effectivement, les vérités alternatives.
52:32Le plus gros risque serait qu'on n'ait pas de réponse à l'issue
52:35de l'élection mardi et qu'on se retrouve avec à nouveau
52:382 Amériques à 50-50 qui se regardent en chaîne faillance.
52:41Il y a une image que vous m'aviez signalée, Raphaël Kahn,
52:44c'était le 15 août dernier, à Benminster,
52:47le candidat républicain Donald Trump,
52:49qui pose à côté de nombreux produits de la vie quotidienne
52:52pour dénoncer l'inflation, une façon aussi de rappeler
52:55qu'au-delà de tous les sujets de société,
52:57celui qui emporte tout, c'est l'économie.
52:59Je pense qu'on ne comprend pas le succès.
53:02Pourquoi Donald Trump est encore aussi aux Etats-Unis ?
53:05Le succès de Donald Trump est en creux le relatif,
53:08les difficultés, en tout cas, dans lesquelles ont été
53:10Joe Biden et aujourd'hui Kamala Harris.
53:13Si on ne comprend pas la difficulté aujourd'hui
53:15pour les ménages américains de faire face à la hausse du coût de la vie,
53:19on en a très peu parlé en France dans cette campagne,
53:21on voit les sorties de Donald Trump qui nous choquent,
53:24mais on ne se rend pas compte à quel point le coût de la vie
53:27est un enjeu essentiel pour les ménages américains.
53:30C'est mis au débit de l'administration Biden-Harris
53:33quand elle a réussi à juguler cette inflation.
53:35C'est ça qu'on retient aux Etats-Unis.
53:37On se souvient des chèques Covid de Donald Trump.
53:40L'élément numéro 1, c'est que l'économie,
53:42l'inflation en particulier,
53:44reste la préoccupation numéro 1 des électeurs.
53:46C'est ce qui explique en partie la belle résistance de Donald Trump
53:52malgré son comportement.
53:54Et même si les fondamentaux de l'économie aux Etats-Unis
53:57sont jugés bons, la perception de cette économie aujourd'hui
54:01n'est pas bonne.
54:03La plupart des Américains estiment que le pays n'est pas dans la bonne voie.
54:08Et le souvenir de l'administration Trump,
54:12c'est Donald Trump, quand ça allait mal, m'a fait un chèque.
54:15On le perçoit, ça aussi, Alban Mikosy, à New York,
54:18cette préoccupation économique, les électeurs que vous rencontrez ?
54:22Oui, très clairement, l'inflation, c'est le sujet majeur.
54:25Plus 25 % en 4 ans, je vais vous donner deux chiffres.
54:28Pour louer un appartement, je ne parle pas de Manhattan,
54:31je parle de la région de New York,
54:33pour louer un studio, c'est 2 500 $ par mois.
54:37Et pour aller au restaurant, hier soir,
54:39on a mangé avec des amis, pas dans un restaurant de luxe,
54:41dans un restaurant dans le Queens.
54:43Ce n'est pas possible de s'en tirer en dessous de 100 $ par personne.
54:47Voilà, ça vous donne une idée.
54:48Certes, les salaires sont plus importants aux Etats-Unis qu'en France,
54:51mais c'est énormément d'argent pour peu de choses,
54:54et ça, tous les Américains vous en parlent en permanence.
54:56Et nous terminerons sur ces chiffres ce soir.
54:58Merci à tous, c'est la fin de ces informés.
55:00À la Une de la Croix, tiens demain, l'oubaissement de Senneville.
55:03À la Une de la Croix, demain,
55:05exactement l'école face à la radicalisation islamiste.
55:08Vous savez que demain, c'est le début du procès du meurtrier de Samuel Paty.
55:11Nous en parlerons largement également sur France Info.
55:14Un grand merci à tous ceux qui ont préparé et réalisé cette émission.
55:18Les informés qui reviennent demain matin à 9h,
55:20j'aurai de mon côté un grand plaisir à vous retrouver
55:22mardi soir, tard pour la nuit américaine,
55:25de minuit à 5h à la radio.
55:27Très bonne soirée à tous.