Lundi 2 décembre 2024, SMART BOURSE reçoit Wilfrid Galand (Directeur stratégiste, Montpensier Finance) , Pierre-Yves Dugua (Correspondant américain) , Louis de Fels (Directeur général - Responsable de la gestion collective, Gay-Lussac Gestion) et François Chaulet (Président, Montségur Finance)
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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart for Change pour rester
00:11à l'écoute des marchés chaque jour du lundi au vendredi à 17h si vous nous suivez
00:15en direct à la télévision via vos box, émission que vous retrouvez chaque soir en replay sur
00:19bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:23Au sommaire de cette édition ce soir, nous reviendrons bien sûr en détail sur le cas
00:28français alors que la sanction de la censure semble se rapprocher pour Michel Barnier et
00:34son gouvernement.
00:35Après les derniers développements cet après-midi à l'Assemblée Nationale, Michel Barnier
00:39utilisera donc le 49.3 pour faire passer le projet de loi de finances de la sécurité
00:45sociale du côté des marchés français.
00:48Et bien il y a une forme de décrochage, le cas 40 fait déjà bande à part depuis plusieurs
00:53mois maintenant, depuis la dissolution prononcée le 9 juin dernier du côté des marchés obligataires.
00:58La tension est à son comble mais reste toutefois contenue dans un univers contenu en tout cas
01:04puisque effectivement le spread reste dans la borne haute de fluctuation de ce qu'on
01:09connaît depuis quelques mois maintenant mais sans décrocher totalement non plus de 85-90
01:16points de base au maximum.
01:17Ce qu'on a vu la semaine dernière, vous aurez tous les détails, toutes les précisions
01:20dans un instant avec Pauline Grattel.
01:22L'autre événement du jour, c'est évidemment le départ anticipé, accéléré de Carlo Stavares
01:29comme CEO de Stellantis.
01:31L'information a été confirmée, communiquée ce matin, le titre Stellantis accuse évidemment
01:38une sanction assez lourde aujourd'hui puisque au-delà de Carlo Stavares, c'est quand même
01:42aussi le CFO qui a été débarqué ces dernières semaines donc une véritable crise de gouvernance
01:47qui s'installe peut-être pour quelques mois chez Stellantis avant le remplacement du CEO
01:53qui devrait intervenir avant la fin de la première moitié de l'année 2025.
01:58Le cas Stellantis, nous y reviendrons là aussi avec nos invités de Planète Marché
02:01dans un instant et puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse comme chaque lundi,
02:04le quart d'heure américain, nous retrouverons Pierre-Yves Dugas, notre correspondant américain
02:09pour faire le point sur les dernières annonces de Donald Trump et de Joe Biden qui avant
02:14la fin de son mandat a décidé de sacrifier une de ses promesses en tant que président,
02:21celle de ne pas utiliser la justice à des fins personnelles.
02:24Le président Joe Biden a finalement décidé d'offrir une grâce présidentielle à son fils Hunter Biden,
02:31entouré d'affaires.
02:32Pierre-Yves Dugas sera avec nous à partir de 17h45 pour nous en parler.
02:45Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour sur les marchés.
02:51Nous retrouvons Pauline Grattel.
02:52Bonsoir Pauline.
02:53Bonsoir.
02:54Une séance un peu brouillonne, on va le dire comme ça, avec des bourses européennes qui évoluent
02:59en ordre dispersé à ce stade.
03:01Oui, en France, le CAC 40 évolue sans tendance forte autour des 7200 points au gré des développements politiques.
03:08Michel Barnier a utilisé le 49.3 pour faire passer le budget de la Sécurité sociale renonçant ainsi au vote.
03:14Les investisseurs restent prudents, le risque de censure est plus présent que jamais.
03:18Le reste des indices européens est dans le vert aujourd'hui.
03:21En Allemagne, le DAX a même décroché un nouveau record.
03:24Et aux Etats-Unis, le S&P 500 ouvre également sur un plus haut.
03:27Quels sont les mouvements à observer aujourd'hui sur le marché obligataire Pauline ?
03:31Après la décision de Barnier, le spread franco-allemand se balade entre 85 et 90 points de base,
03:37soit le haut de la fourchette observé depuis la dissolution.
03:39Concrètement, le rendement de l'obligation française à 10 ans est autour de 2,90%.
03:45Le rendement de l'obligation allemande de même échéance autour de 2,05%.
03:49Aux Etats-Unis, le rendement de l'obligation à 10 ans tourne autour de 4,20%.
03:53Et puis gros mouvement à signaler sur la parité euro-dollar avec un euro-dollar en baisse de 1% sur la séance.
03:59On parle quand même d'une parité majeure.
04:00C'est un mouvement important avec un effet d'affaiblissement de l'euro lié au développement politique en France.
04:07Et puis un dollar toujours boosté par les dernières annonces de Donald Trump en l'occurrence.
04:13Oui, dernière sortie en date du nouveau président américain.
04:16Il menace les BRICS de droit de douane de 100% s'il sape la domination du dollar.
04:20Trump demande à ses pays de s'engager à ne pas créer une nouvelle monnaie BRICS
04:24et ne soutenir aucune autre monnaie pour remplacer le dollar américain.
04:28Certains de ses pays envisagent en effet de se passer du dollar dans leurs échanges internationaux.
04:32Bon, et puis au-delà de la politique et des discours de Donald Trump,
04:35il y a aussi les données macro-économiques et à ce titre,
04:39les investisseurs ont pris connaissance de l'ISM manufacturier américain pour le mois de novembre.
04:43Il ressort au-dessus des attentes à 48,4 après 46,5 le mois précédent.
04:48Après cette publication, on a vu donc le dollar se renforcer encore un peu plus.
04:52L'événement du jour côté entreprise, c'est donc le départ précipité de Carlos Tavares chez Stellantis.
04:58Oui, ce départ du directeur général avec effet immédiat a été annoncé en accord avec le conseil
05:03pour cause de divergences de vues et après une année marquée par la chute des ventes aux Etats-Unis,
05:08le successeur de Carlos Tavares sera désigné au premier semestre 2025.
05:12Après cette annonce, le titre Stellantis plonge de plus de 8 %,
05:15fini dernier du CAC 40 et au plus bas depuis deux ans.
05:18Et puis le thème fusion acquisition présent également au cours de cette séance,
05:23en ce début de semaine avec Worldline par exemple, qui s'envole dans les valeurs de taille moyenne.
05:28Oui, l'entreprise signe ainsi la plus forte hausse du SBF 120.
05:31Le titre bondit de plus de 20 % cet après-midi sur des rumeurs d'intérêt d'acteurs du private equity.
05:37Selon Reuters, les discussions n'en sont qu'au début, mais Bain Capital pourrait être intéressé.
05:42Ni Bain, ni Worldline ne souhaitent commenter.
05:44Et puis également Ipsos qui lui confirme les discussions, des discussions en cours pour racheter Cantarmedia.
05:50Oui, l'information de Reuters est sortie vendredi et a donc été confirmée.
05:54La société britannique Cantarmedia pourrait être valorisée 1,2 milliard d'euros.
05:59Ipsos affirme par ailleurs qu'il n'y a aucune certitude sur le fait qu'une offre sera faite.
06:03Le titre Ipsos cède 3 %.
06:05Quel sera le programme de demain à surveiller sur les marchés pour les investisseurs Pauline ?
06:09Les investisseurs prendront connaissance de l'emploi JOLTS qui recense les ouvertures de postes
06:13sur le marché du travail américain pour le mois d'octobre.
06:15Et les résultats de Salesforce seront également publiés.
06:18Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse,
06:20les infos à ne pas manquer sur les marchés avec Pauline Grattel.
06:303 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
06:33François Chollet est à nos côtés, le président de Montségur Finance.
06:35Bonsoir François.
06:36Bonsoir.
06:37Louis de Fels, directeur général, directeur de la gestion de Galussac.
06:40Gestion est avec nous également.
06:41Bonsoir Louis.
06:42Bonsoir Grégoire.
06:43Et Wilfried Gallon, le directeur stratégique de Montpensier Finance
06:46qui nous accompagne également ce soir.
06:47Bonsoir Wilfried.
06:48Bonsoir Grégoire.
06:49Bonsoir à tous.
06:50Parlons du cas français.
06:51Wilfried, qu'est-ce qu'on peut dire à ce stade ?
06:56Je regarde les informations en provenance du marché.
06:59Je note qu'effectivement le spread se tend, je le disais en introduction,
07:04se tend dans un univers connu depuis plusieurs semaines maintenant.
07:09C'est-à-dire qu'il y a une bande de fluctuations.
07:11On n'est plus à 50.
07:12On est monté jusqu'à 90.
07:13Au moment où on se parle, on se balade entre 85 et 90.
07:17De ce point de vue-là, il y a un stress mais on reste encore en territoire connu
07:22au regard des développements politiques des dernières semaines.
07:27Et puis il y a aussi le taux français en absolu, qu'on peut regarder en absolu,
07:32qui est aujourd'hui à 2,90 quand il était encore autour de 3,25
07:37avant même la dissolution prononcée le 9 juin dernier.
07:41Oui, là c'est un petit peu l'inverse de Talleyrand.
07:43Ce n'est pas quand je me regarde, je me désole.
07:46Quand je me compare, je me console.
07:47C'est un peu l'inverse là.
07:48Puisque les autres taux ont effectivement beaucoup plus baissé que le taux français.
07:52En fait, ce qu'on voit, c'est qu'on est malgré tout protégé par l'écosystème de la zone euro
07:58sur la partie taux d'intérêt.
08:00Et ça, c'est très bien.
08:01On voit également que les investisseurs obligataires restent avec une certaine sérénité quand même
08:10sur les fondamentaux financiers français qui ne seraient pas, en théorie, bouleversés
08:16par une éventuelle censure.
08:19Étant donné qu'on a déjà, en tant que bon constitutionnaliste,
08:23comme chacun l'est devenu depuis quelques jours,
08:25développé un certain nombre d'arguments sur le fait qu'on allait poursuivre la trajectoire budgétaire
08:30qui était celle nominalement du budget précédent.
08:33Et donc, il n'y aurait pas de changement profond.
08:35En fait, ce qui interrogerait beaucoup les marchés,
08:37ce serait si on avait une possibilité de changement politique puissant
08:40avec, à la tête du gouvernement, des gouvernements qui ne respecteraient pas
08:46les fondamentaux du marché, en particulier la nécessité de rembourser les dettes,
08:51de se comporter en bon copropriétaire de la zone euro.
08:54Là, effectivement, si on avait ça, on serait dans une situation beaucoup plus compliquée.
08:58Ce qu'on voit néanmoins, c'est que ça rajoute du stress financier à une situation économique compliquée.
09:03Et en fait, ce qu'on voit quand même dans les mouvements, en particulier sur l'euro,
09:06c'est un diagnostic assez sombre sur la zone euro,
09:10et qui est effectivement renforcé, mais économiquement plus que financièrement,
09:13par l'instabilité politique française.
09:16Autant en Allemagne, on voit effectivement la solution,
09:19c'est-à-dire qu'on va avoir des élections, et donc à un moment,
09:21on va avoir une coalition qui va prendre peut-être des décisions un peu fortes,
09:26et l'Allemagne en a les moyens.
09:27Autant en France, on ne voit pas.
09:28Et donc, on voit effectivement que sur la partie des taux de change,
09:31on a un affaiblissement de l'euro.
09:33Et le seuil, on parlait effectivement de la bande de fluctuation du spread français.
09:37Effectivement, on est encore dedans.
09:39On voit que sur l'euro, ça commence à devenir un peu compliqué.
09:42Quand on est vraiment sous les 1,05, on a longtemps été entre 1,05 et 1,15.
09:47Là, je serais beaucoup plus rassuré si on réintégrait cette bande assez vite.
09:51Ça veut dire qu'on commence à avoir un espèce de stress sur la zone euro,
09:54sur la fragmentation au sein de la zone euro.
09:56Attention à ne pas laisser ce genre de choses perdurer.
09:58Et en même temps, on ne retrouve pas du tout ce stress sur les marchés obligataires.
10:02C'est-à-dire que la France est traitée spécifiquement,
10:05j'allais dire comme elle le mérite, par les investisseurs obligataires,
10:09mais qui ne reproduisent pas le jeu de domino qu'on avait connu à travers la crise souveraine.
10:14Si l'un tombe, le suivant tombera.
10:16Et ensuite, ce sera au tour d'eux, etc.
10:19Ce qu'il faut bien voir au travers de la crise souveraine,
10:21si on reprend, alors ça commence à être ancien,
10:24mais le stress énorme qui avait été généré,
10:27il y avait deux sources.
10:29La première, c'était de la malversation financière.
10:31Là, on n'est pas dans la malversation financière.
10:33On est dans une espèce d'erreur de prévision,
10:36mais on n'est pas aujourd'hui dans la malversation financière.
10:38Et surtout, le deuxième élément, c'était le fait que c'était la coalition Syriza de gauche radicale
10:43qui gagnait et qui avait comme projet de donner la parole au sein d'un référendum.
10:49Ce qu'elle a fait pour dire, je n'accepte pas justement ces fondamentaux de la zone euro.
10:53Et là, ça faisait un stress qui était absolument très fort.
10:57Et à partir du moment où on a réintégré le cadre classique,
11:01ce stress s'est progressivement allégé.
11:04Là, aujourd'hui, effectivement, on n'est pas du tout dans ce cas-là.
11:06Mais attention néanmoins, je pense surtout d'un point de vue économique.
11:10On fait porter une incertitude sur les acteurs économiques
11:14qui commencent quand même à se voir dans les indicateurs avancés de la zone euro,
11:18et surtout de la France.
11:19Moi, c'est ça qui m'inquiète quand même aujourd'hui.
11:21D'ailleurs, on a aujourd'hui autour de la table des gens qui sont des spécialistes des small cap.
11:24Ils nous en parleront probablement bien mieux que moi.
11:26Mais on a quand même des sujets.
11:28Il faut alléger aujourd'hui le climat politique d'urgence.
11:30Le narratif de reprise de la zone euro en 2025,
11:33notamment sur l'idée des gains de pouvoir d'achat, des salaires réels positifs,
11:38les économétrices m'ont expliqué que quand vous mettez ça dans un modèle,
11:41vous pouvez tourner les choses dans tous les sens,
11:43le modèle vous dit qu'il y aura quand même un peu de croissance,
11:45avec du pouvoir d'achat, avec des salaires réels positifs.
11:47Ce narratif-là, il est compliqué à tenir encore ou il existe malgré tout ?
11:52Le narratif, il est mis en danger par les incertitudes très fortes
11:56qui pèsent désormais sur le cadre fiscal, sur le cadre réglementaire.
12:01Ce qu'on voit aujourd'hui, en tout cas ce qu'on perçoit chez Montpensier,
12:04c'est qu'effectivement, on a un certain nombre d'acteurs
12:06qui ont mis en pause beaucoup de projets,
12:08que ce soit sur le plan industriel, sur le plan des services.
12:11Il y a beaucoup de projets qui se sont mis en pause.
12:13Il ne faut pas que cet attentisme perdure,
12:15parce qu'elle devient dans ce cas-là, c'est une prophétie autorisée.
12:18Donc attention à tout ça.
12:20Comment vous acceptez la situation française, j'ai envie de dire, Louis ?
12:24Ce qui est vraiment très compliqué, c'est la perception.
12:27Parce qu'en effet, ce qui est affreux, comme on l'a dit tout à l'heure,
12:29le taux en absolu, il est beaucoup plus bas qu'avant la dissolution, etc.
12:34Et aujourd'hui, on voit les valeurs qui sont vraiment endettées
12:37et les plus exposées en France,
12:39donc principalement il y a les small-cap, mais pas que,
12:41vous prenez Vinci, Eiffage, Française Desjeux, etc.,
12:44font des plus bas quasiment tous les jours,
12:47sachant que même avant l'élection de Michel Barnier,
12:50ces valeurs étaient beaucoup plus hautes.
12:51Donc là, on arrive au plus bas, c'est symptomatique du CAC small,
12:54qui est quasiment à moins 12 depuis le début de l'année.
12:56Je vous rappelle, il était quasiment à plus 8 depuis ce mois de mai,
12:58avant la dissolution.
13:00Et là, c'est devenu tellement un gros mot déjà d'investir sur la France
13:03et encore plus sur les small-cap françaises.
13:05Là, on revient à des niveaux de valorisation,
13:07j'aime bien regarder par exemple, si vous regardez les ratios de fonds propres,
13:10donc prix sur fonds propres,
13:11on arrive à des niveaux de valorisation extrêmes,
13:14de mars 2020 ou de 2011-2012.
13:16Il n'y a qu'en 2008, on est tombé plus bas.
13:19Donc là, je ne sais pas où le couteau va continuer de tomber,
13:23donc c'est toujours un peu délicat d'attraper,
13:26vous connaissez l'expression, un couteau qui tombe.
13:28Néanmoins, à un moment, la valorisation va arriver.
13:33Il y a aussi les effets de base.
13:35Il ne faut pas oublier que ça fait plus de deux ans
13:37que la classe d'actifs small-cap est en récession.
13:40Quand je parle de récession,
13:41c'est-à-dire qu'elle est en décroissance de bénéfices par action.
13:44Et c'est vrai que c'est arrivé. Pourquoi ?
13:46Parce qu'on ne l'a pas vu au niveau du PIB,
13:48qui tient plutôt bien parce qu'il y a eu beaucoup…
13:50L'État était très présent avec des relances,
13:52notamment fiscales, chaque essence, chaque cadeau.
13:54Et là, clairement, la plupart des sociétés qu'on voit,
13:56il y avait des green shots qui étaient arrivées.
13:58C'est vrai que le président Macron a tout foutu en l'air.
14:00Donc la question, comme tu le dis très bien,
14:02c'est est-ce que la confiance va revenir ?
14:03Parce que voilà, les salaires réels sont là,
14:05que ce soit en Allemagne,
14:06le taux d'épargne est de retourner au plus haut.
14:08Mais les gens ont envie de réinvestir.
14:10Là, voilà, c'était la période de Noël.
14:12Je n'ai jamais vu autant de monde dans les rues de Paris, dans les boutiques.
14:14Et si on regarde,
14:16les RIT et le CEL sont revenus au plus haut.
14:18En zone euro, les RIT et le CEL sont au plus haut.
14:20Et en fait, ce qui est compliqué, c'est le chiffre des PMI.
14:22Il y a eu ce matin des chiffres des PMI manufacturés
14:24qui étaient très bons aux États-Unis, vous en avez parlé tout à l'heure.
14:26Pas très bons, qui s'améliorent.
14:27Non, aux États-Unis.
14:28Oui, oui, oui.
14:29Oui, qui s'améliorent.
14:30Alors qu'en zone euro, la France reste à 43,
14:32l'Italie a dégringolé à 46.
14:34Voilà.
14:35Donc c'est vrai qu'il y a une vraie problématique,
14:37en tout cas en zone euro,
14:39entre principalement France et Allemagne.
14:41La semaine dernière, il y avait aussi les PMI plus services qui avaient déçu.
14:44Néanmoins, tous ces chiffres, on ne les retrouve pas forcément.
14:46Parce que finalement, le PIB zone euro était là.
14:48Et nous, ce qu'on aime beaucoup regarder,
14:50c'est les chiffres un peu avancés.
14:52C'est la création de la masse monétaire M1 et M3.
14:54Et on voit que le crédit est en train de revenir.
14:56Donc c'est des premiers indicateurs positifs.
14:58Et donc malheureusement, la zone euro n'est pas si catastrophique
15:01que ça.
15:03Mais le problème, c'est qu'il y a une perspection qui est...
15:05Est-ce que c'est fondamental ?
15:07En tout cas, ces évolutions conjoncturelles,
15:09la baisse qui baisse ses taux,
15:11la fin de l'inflation, en tout cas de l'épisode d'inflation,
15:13etc., le rattrapage des salaires,
15:15est-ce que ça permet de compenser,
15:17en partie, l'incertitude générée par ce vacuum politique ?
15:20Ça devrait.
15:22Mais aujourd'hui, c'est devenu tellement consensuel.
15:24Il faut...
15:26Alors, qu'est-ce qui s'est passé ?
15:28Au mois de juin, il y en a vendu la France pour acheter l'Europe.
15:30C'est le micro-cap France, un fonds Europe.
15:32Et il y a un fonds Monde.
15:34Donc, entre juin, jusqu'aux élections de Trump,
15:36on vendait la France pour acheter l'Europe.
15:38Et maintenant, depuis l'élection du président Trump,
15:40on vend même l'Europe
15:42pour acheter que les US.
15:44Nous, il y a un fonds Invesco,
15:46qui est un gros fonds small-cap US
15:48qui investit sur l'Europe.
15:50On leur a dit, vous vendez 15% de vos poses européennes
15:52pour aller acheter les Trumps gagnants,
15:54les... Voilà.
15:56Les Trumps gagnants.
15:58Tout ça, c'est du flux sortant, sortant, sortant.
16:00Tous les jours, on a des flux sortants
16:02aussi sur la France.
16:04Je ne sais plus qui se met en face.
16:06Heureusement, ça a été un peu pris au niveau politique.
16:08Vous savez, la CDC Croissance
16:10va devoir investir
16:12500 millions pour sauver
16:14le soldat français small-cap.
16:16Donc voilà, il y a des solutions.
16:18Mais surtout, si on revient au niveau macro,
16:20c'est vraiment la perception qui est mauvaise,
16:22puisque les gens ont de l'argent, il y a le salaire réel qui est là.
16:24Et ça, ça peut changer ?
16:26Il faut quelque chose.
16:28Là, dans quelques jours, dans quelques semaines,
16:30il va y avoir Christine Lagarde
16:32qui va parler. Donc on ne sait pas encore
16:34si c'est 25 ou 50 points de base.
16:36Je pense que ça ne changera pas grand-chose.
16:38Nous, on préfère au moins 25, même si le marché est vraiment
16:40entre les deux.
16:42Voilà, il y a les élections dont on a parlé en Allemagne
16:44en février. Il faut qu'il se passe quelque chose.
16:46Il faut qu'il se passe quelque chose, parce que là, normalement,
16:48le momentum des croissances, des bénéfices par action
16:50est devant nous.
16:52Un signal politique, même léger,
16:54ça peut amener la perception
16:56à évoluer et à regarder d'un peu plus près
16:58les fondamentaux et les valorisations
17:00des actifs européens et français.
17:02C'est ce qu'il faut, parce que c'est vraiment un problématique
17:04de perception, parce que normalement,
17:06quand les salaires réels reviennent positifs,
17:08ça fait plus de neuf mois ou un an, si je ne dis pas de bêtises,
17:10normalement, les six premiers mois, c'est normal,
17:12vous ne le voyez pas, vous épargnez. Mais là, ça fait six mois
17:14que ça dure. Il y a plus de six mois à un an, donc
17:16normalement, ça doit revenir. Et ce n'est toujours pas le cas.
17:18Donc ce n'est qu'un problème de confiance.
17:20Mais ça pourrait repartir fort.
17:22Une autre chose, puis après, je vous laisse.
17:24Non, mais sur l'argumentaire,
17:26c'est que pour la première fois,
17:28un gros anglo-saxon, Bank of America,
17:30est repassé à l'achat
17:32sur l'Europe, en disant
17:34« Enough is enough ».
17:36Pas encore sur les smalls, mais sur le marché global
17:38européen.
17:40Moi, je n'ai pas attendu Bank of America
17:42pour un petit mois ici.
17:44Alors, je vais rappeler
17:46quelques éléments. Un,
17:48c'est vrai que nous, qui gérons de l'épargne
17:50principalement de clients français,
17:52on fait une très très belle année
17:54parce que les clients regardent des indices
17:56dans lesquels ils ne sont que très peu investis
17:58et donc les performances qui sont présentées sont très bonnes.
18:00Donc on va clôturer une très belle année.
18:02Il y avait quelques paris
18:04dans cette année, que j'avais rappelé
18:06lorsque j'étais venu.
18:08Un premier pari sur les small caps
18:10pour dire...
18:12C'est bien, mais ça peut être le pari pour 2025.
18:14Mais c'est surtout le pari pour 2025.
18:16Mais 2024, c'est le premier exercice
18:18de non-sous-performance
18:20depuis bien longtemps des small caps.
18:22Louis le rappelait, à un moment, on avait rattrapé.
18:24On commençait à voir le début d'un possible rattrapage
18:26des small caps.
18:28Et en Europe, c'était plus visible qu'en France.
18:30À plus 5, plus 6, on ne peut pas dire que ce soit sous-performant
18:32par rapport à un stock 600
18:34ou à un stock 50.
18:36Donc c'est une première année où c'est un pari qui ne coûte pas en termes d'allocation.
18:38Dans les autres paris,
18:40effectivement, il y avait
18:42en dehors
18:44des jokers, il y avait la Chine.
18:46Je vous les rappelle.
18:48Mais ce qui est très sympa, c'est que c'est un pari que j'ai porté
18:50avec beaucoup de joie cet été,
18:52qu'on consolide depuis,
18:54mais on n'a jamais refranchi les points bas.
18:56C'est un pari qui est toujours, pour moi,
18:58positif, gagnant, et surtout en cours.
19:00Il ne fait que démarrer.
19:02Et un dernier pari
19:04qui était en dehors, encore une fois, du cœur
19:06de nos portefeuilles, qui sont évidemment
19:08très indiciels, très mondiaux,
19:10très Etats-Unis,
19:12il y avait un pari également
19:14sur l'immobilier coté.
19:16Et ce pari, il a eu des phases.
19:18Fin d'année dernière,
19:20une progression magnifique
19:22dernier trimestre 2023.
19:24Une consolidation
19:26premier trimestre 2024.
19:28Une reprise au deuxième trimestre
19:302024, et une consolidation
19:32aujourd'hui. N'empêche, on est loin
19:34des points bas. On a pris beaucoup
19:36d'altitude. Il reste encore
19:38beaucoup de décote. Et donc, l'idée de conserver
19:40ce pari ouvert,
19:42c'est quand même la baisse des taux
19:44et surtout le retour à meilleure fortune.
19:46On a encore eu des révisions à la hausse.
19:48Je pense à Yves Cage qui a communiqué ce matin
19:50encore sur une révision à la hausse des objectifs de
19:52cache-clos. On a des signaux positifs
19:54de fond sur ce segment-là.
19:56Donc si on accepte et si on se force à peut-être
19:58laisser un peu le bruit politique de côté,
20:00qui est très bruyant,
20:02vous dites, il y a quand même des histoires
20:04et il y a quand même une histoire
20:06qui n'est pas altérée
20:08en profondeur, forcément,
20:10de savoir quel va être
20:12le prochain Premier ministre.
20:14Et j'avais parlé d'une vision constructive pour la fin d'année.
20:16Un mois plus tard, on n'a pas baissé, mais
20:18malheureusement, on n'a pas progressé.
20:20Le point, c'est que je reste
20:22dans ce thème-là
20:24avec l'idée que le mois de décembre devrait être
20:26un peu plus favorable. On est sur des supports,
20:28on les teste en Europe.
20:30Y compris pour les actifs français spécifiquement,
20:32parce que la France a décroché par rapport à
20:34ses pairs européens, qui eux-mêmes ont décroché
20:36par rapport aux pairs américains.
20:38Donc oui pour l'Europe et oui pour la France
20:40pour la fin de l'exercice.
20:42Avec, effectivement,
20:44un objectif de rebond.
20:46Nous, dans nos allocations, pour donner un ordre d'idée,
20:48on a démarré l'année
20:50plutôt investie.
20:52Je pense en un fonds patrimoine dont je m'occupe,
20:54mais qui correspond à peu près
20:56au comité d'investissement de Montségur.
20:58On a passé l'été
21:00investi autour de 20%, ce qui était assez peu.
21:02Et on est en train de revenir
21:04à 40%, au moment où je vous parle.
21:06La différence, c'est deux perfs.
21:08Il faut rappeler, entre l'Europe et les U.S.,
21:10c'est 8% sur deux mois.
21:12Et il y a un record de flux vers les Etats-Unis.
21:14Plus de 448 milliards, je crois,
21:16investis dans la collecte, dans les actions américaines.
21:18C'était jamais vu. Même en 2021,
21:20ce n'était pas le cas.
21:22Ce qui est important, c'est qu'il n'y a jamais vu
21:24tout le monde aujourd'hui.
21:26Je pense qu'il n'y a plus personne qui n'est pas investi sur les Etats-Unis.
21:28Face à la dominance des actions
21:30américaines, je disais encore
21:32la semaine dernière que
21:34les actions américaines
21:36bénéficient d'une prime de valorisation
21:38de 60% par rapport au reste du monde
21:40aujourd'hui. Vous prenez le MSCI
21:42sans les Etats-Unis, c'est
21:44à peine positif. C'est du plus 3, plus 4
21:46depuis le début de l'année, alors que les U.S. sont
21:48déjà à plus de
21:5020% de performance pour la deuxième
21:52année consécutive. Face à cette
21:54domination des Etats-Unis,
21:56quel est le
21:58chemin pour l'Europe ?
22:00Et est-ce qu'il y a quand même un chemin
22:02qui permet d'être rationnellement
22:04contrariant en matière d'investissement ?
22:06Il y a
22:08toujours un chemin.
22:10C'est le principe du contrariant, c'est qu'il y a
22:12toujours un chemin.
22:14Ce chemin est quand même très escarpé.
22:16Je pense qu'il ne faut pas
22:18se voler la face.
22:20On a aujourd'hui
22:22un vrai manque de confiance
22:24dans la capacité de la zone
22:26euro et de l'Europe
22:28à trouver des moteurs de croissance
22:30aussi puissants que les moteurs de croissance américains
22:32et en particulier ceux qui
22:34alimentent la hausse
22:36de la productivité américaine. Ce qui fait
22:38toute la différence aux Etats-Unis, il y a deux différences.
22:40Le fait que, un, ils ont des flux
22:42migratoires qui sont positifs, ça a peut-être changé
22:44avec Donald Trump, mais ça leur permet
22:46d'avoir un volume de travail
22:48nettement supérieur à ce qu'on a aujourd'hui
22:50en Europe et en particulier en France.
22:52Et d'autre part, ils ont une productivité
22:54largement supérieure
22:56et qui augmente beaucoup plus vite que la productivité
22:58européenne et française. Donc il faut qu'on arrive.
23:00Pourquoi ? Parce qu'ils investissent
23:02et ils ont énormément investi, en particulier dans les secteurs
23:04technologiques, qui sont des secteurs où, effectivement,
23:06la productivité a beaucoup augmenté.
23:08Tu en parles de 10-15 ans d'investissement continu
23:10dans le logiciel et dans la tech. C'est pas
23:12juste depuis le chat de GPT.
23:14Il faut absolument qu'en Europe,
23:16on adapte notre façon de penser.
23:18Je n'aime pas trop l'expression « changer de logiciel ».
23:20C'est un peu ridicule.
23:22On adapte notre façon de penser, en particulier
23:24au sein de la BCE, pour
23:26avoir cet état d'esprit de croissance.
23:28On doit avoir un état d'esprit de croissance
23:30et non pas un état d'esprit de
23:32pilotage d'indicateurs financiers et d'indicateurs
23:34monétaires. Si on a
23:36cette possibilité-là, ce qu'on voit, c'est qu'on a des acteurs
23:38privés, des acteurs
23:40dans tous les domaines,
23:42dans tous les secteurs, qui sont
23:44extrêmement performants en Europe.
23:46Et d'ailleurs, quand on regarde le marché
23:48obligataire, aujourd'hui, on a beaucoup d'acteurs
23:50– je regardais encore tout à l'heure le marché français –
23:52on a beaucoup d'acteurs français,
23:54d'acteurs privés, qui empruntent à un
23:56taux inférieur à l'état français.
23:58Aujourd'hui, une obligation Air Liquide,
24:00une obligation LVMH...
24:02– C'est plus sécure
24:04que l'OAT, quoi. – Exactement.
24:06Pourquoi ? Parce qu'effectivement, ces entrepreneurs
24:08ont su délivrer de la valeur et savent
24:10toujours le faire. Il faut maintenant qu'on arrive, en particulier
24:12dans le domaine technologique, à avoir
24:14des grands leaders européens qui fassent rêver.
24:16Aujourd'hui, ce qu'il manque en Europe,
24:18je le dis clairement, c'est
24:20cette dimension
24:22de capacité à nous emmener vers
24:24un avenir meilleur qu'on peut avoir
24:26chez tous les Américains en disant
24:28« Je vais investir dans Nvidia, je vais investir dans
24:30les GAFAM, je vais investir dans... »
24:32Et tout valait bien, et tout valait bien pour moi.
24:34Aujourd'hui, on n'a pas encore ça. On a
24:36des beaux acteurs européens,
24:38pas encore de la taille suffisante
24:40pour justement créer cet effet d'entraînement. Il faut qu'on ait
24:42cet effet d'entraînement, il faut qu'on arrête de jouer petit bras,
24:44donc il faut qu'on lève un certain
24:46nombre de problématiques politiques.
24:48Moi, je compte beaucoup sur les élections allemandes
24:50pour justement être capable de générer
24:52au minimum un effet d'entraînement
24:54en Europe. Une fois qu'on aura ça,
24:56effectivement, tout le tissu économique
24:58ne demande qu'à s'enthousiasmer.
25:00Et financier.
25:02Quand vous dites « je compte beaucoup sur les élections allemandes »,
25:04qu'est-ce que ça veut dire concrètement ?
25:06Ça veut dire quitter...
25:08J'ai peur qu'à un moment, on compte un peu trop dessus.
25:10Bien sûr, il y a
25:12cette possibilité-là, mais
25:14quand on écoute attentivement
25:16les discours de Friedrich Merz, qui normalement
25:18est le leader de la CDU, qui devrait
25:20prendre la tête de la future coalition,
25:22clairement, il veut
25:24rechanger...
25:26Le logiciel ?
25:28Rechanger
25:30le mode de calcul du fameux frein à l'endettement.
25:32Et ça, c'est effectivement possible,
25:34mais en fonction des majorités qu'aujourd'hui
25:36la chose clairement n'a pas.
25:38Et être capable, effectivement, d'avoir un plan
25:40d'investissement bien supérieur à ce qu'on a
25:42aujourd'hui en Allemagne. Et l'Allemagne
25:44a des moyens financiers. Nous, le problème, c'est qu'on a
25:46bouffé nos moyens financiers. L'Allemagne
25:48a cette capacité-là.
25:50Si, effectivement, il nous entraîne
25:52vers un peu plus de
25:54modèles, ce que Jeannette Yellen appelait le modèle à haute pression,
25:56si on arrive à avoir ça, effectivement, en Europe,
25:58après, c'est la responsabilité,
26:00et je suis très heureux d'entendre, effectivement,
26:02que ce soit Yelussa,
26:04ou Monseigneur, nous dire que
26:06comme chez mon pensier, nous, on veut investir
26:08dans le tissu européen. On veut faire en sorte que ça fonctionne.
26:10Mais il faut qu'on nous aide un peu aussi.
26:12À un moment donné,
26:14on ne peut pas tirer la machine à nous tous seuls.
26:16Et la stabilité fait partie des éléments
26:18dont on a besoin, et 6 mois, c'est long
26:20de l'instabilité sur la France.
26:22Pour l'économie, et pour
26:24les épargnants, et pour l'ensemble des acteurs
26:26économiques, les entreprises, évidemment.
26:28On a ce sujet-là.
26:30Pour revenir
26:32au sujet de 2025,
26:34on a quand même des signaux encourageants.
26:36Un, l'Europe n'est pas du tout
26:38en récession.
26:40On n'y est pas, et on embarque à un rythme de croissance
26:42qui fait qu'on va démarrer l'année
26:44a priori avec un embarqué de croissance
26:46qui n'est pas nul. Deux, on a des prix
26:48de matières premières et d'énergie qui sont
26:50plutôt favorables pour nous.
26:52Il n'y a pas de raison que ce soit des prix qui soient
26:54de nature à
26:56planter la consommation
26:58des ménages.
27:00On a quand même des facteurs de soutien.
27:02Les taux d'intérêt, on a le crédit bancaire qui est en train
27:04de repartir. On revient sur le pouvoir d'achat,
27:06les gains de pouvoir d'achat aussi. Et les gains de pouvoir d'achat qui sont présents.
27:08Donc imaginez là-dessus un scénario
27:10catastrophique sur les bases de valorisation actuelles
27:12qu'on a sur les marchés. Ça me paraît un peu
27:14se faire peur pour rien.
27:16Effectivement, il y a
27:18une consommation qui est réfrénée par des craintes.
27:20On a un investissement qui est réfréné
27:22par des craintes d'instabilité.
27:24Mais ce n'est qu'un frein.
27:26Il n'y a rien d'inéluctable. Ça peut changer.
27:28Et à la faveur
27:30d'un changement
27:32ou d'un vote favorable
27:34pour la France, on pourrait avoir
27:36un petit soulagement quand même.
27:38C'est duré cette histoire.
27:40Ce qu'on a dit, en effet, c'est que de la perception.
27:42Vous avez vu, des gilets jaunes en ce moment,
27:44il n'y en a pas un. Tout se passe bien. Les gens, ils ont de l'argent.
27:46C'est juste qu'ils ne consomment pas. Quand on a vu
27:48la semaine dernière les derniers chiffres
27:50de l'inflation en zone euro,
27:52ils sont restés stables pour 3 mois à 2,7%.
27:54Donc c'est plutôt favorable.
27:56Et c'est vrai qu'il y a les services qui sont toujours élevés,
27:58qui ralentissent. Ils étaient à plus 4, ils sont retombés
28:00à plus 3,9. Donc tout ça, c'est du salaire réel.
28:02Donc c'est vrai que c'est plutôt bon. C'est la perception.
28:04Et on verra dans quelques jours
28:06avec Christine Lagarde, mais normalement,
28:08on peut espérer que, rapidement,
28:10dès 2025, les taux réels reviennent
28:12négatifs en Europe. Et ça, ça pourrait être
28:14quand même un vrai soutien,
28:16en tout cas pour que les États et l'Allemagne
28:18se remettent à investir. Parce que pourquoi
28:20tout le monde avec des taux réels négatifs,
28:22c'est l'embellie pour pouvoir investir ?
28:24Il y a un peu de chemin encore pour la BCE, j'ai l'impression,
28:26de ce point de vue-là. Le consensus n'est pas encore tout à fait formé.
28:28Il y a un peu de divergence encore au sein du...
28:30Mais ça progresse. Même Wilfried...
28:32Et puis on est quand même un passager clandestin
28:34de la croissance mondiale. Si les États-Unis repartent
28:36en croissance, si la Chine, par ses stimuli,
28:38reparte en croissance, même sans faire exprès,
28:40on peut arriver à retrouver un peu de croissance aux zones...
28:42Parce qu'on est le continent le plus ouvert, exactement.
28:44Parce qu'on est très ouvert.
28:46On parlait de valorisation, parlons du secteur automobile.
28:48Non, ben,
28:50Stellantis, bon...
28:52Un dernier bonus, c'est suissant, là.
28:54Non, mais ce que ça nous dit de la vitesse à laquelle
28:56les choses peuvent changer, encore une fois,
28:58Stellantis, sur le premier trimestre,
29:00je crois qu'à un moment, ça prend 40% du premier janvier
29:02à fin mars.
29:04C'est la valeur star du CAC.
29:06Je me souviens très bien, on en parlait ici.
29:08C'était la valeur qui affichait
29:10la meilleure performance sur l'ensemble du premier trimestre
29:12pour le CAC 40, etc.
29:14Six mois après, à peine...
29:16Mais pour de bonnes raisons.
29:18La vitesse à laquelle ça change.
29:20Moi, c'est ça qui m'intéresse.
29:22C'est capter ces moments où ça tourne, quoi.
29:24L'acteur du secteur qui avait réussi
29:26à faire le plus de marge au monde,
29:28qui avait en plus atteint la position
29:30de leader, et donc on s'est dit
29:32on a affaire à un génie qui est capable
29:34de faire des marges supérieures
29:36à l'ensemble du secteur,
29:38et donc qu'on était capable de le valoriser
29:40sur des ratios, évidemment...
29:42La valo avait pas tellement bougé.
29:44En multiple, pardon.
29:46En multiple, ça s'est toujours payé
29:48très peu cher, quand même, Stellantis.
29:50Oui, mais entre 0,1 fois le chiffre d'affaires
29:52et 0,3 fois le chiffre d'affaires,
29:54vous avez fait 300%.
29:56C'est le sujet de ce ratio
29:58très difficile sur le secteur automobile,
30:00mais la réalité de ce secteur automobile,
30:02c'est que c'est un secteur d'industrie,
30:04c'est un secteur dont l'intensité capitalistique
30:06est incroyablement élevée,
30:08et qui est très cyclique sur les ventes.
30:10A partir du moment où vous avez des ventes en baisse,
30:12vous ne pouvez pas maintenir ces marges.
30:14Les marges aux Etats-Unis de Stellantis
30:16étaient d'ailleurs intenables,
30:18on était à 15%.
30:20Sincèrement, c'est...
30:22Dans un environnement ouvert...
30:24Oui, ça pouvait tourner.
30:26En tout cas, pas à ce point-là,
30:28mais la clé, c'est les chiffres de vente
30:30des véhicules, parce que les coûts fixes
30:32sont trop importants sur cette industrie,
30:34et donc la seule chose qui permettra
30:36de stabiliser, boursièrement en tout cas,
30:38ces dossiers, on peut dire ces dossiers,
30:40parce que pour le coup,
30:42l'ensemble du secteur qui est à peu près
30:44aujourd'hui balayé par les investisseurs,
30:46c'est simplement qu'il faut qu'il y ait une reprise
30:48des volumes de ventes.
30:50Le problème sur Stellantis, c'est que toutes les étoiles
30:52étaient alignées post-Covid,
30:54une énorme consommation de voitures.
30:56À ce moment-là, l'ancien président
30:58avait serré les coups au possible,
31:00les stocks, tout, avait fait cracher
31:02le cache-feu à fond, donc on avait crié au génie,
31:04et c'est vrai qu'avec toutes les problématiques
31:06de droits de douane avec la Chine,
31:08de voitures électriques, etc.,
31:10ça s'est retourné, on a vu encore ce matin
31:12les chiffres de voitures neuves en France,
31:14c'est moins 13,5, Stellantis fait exactement
31:16la même chose. Donc voilà, quand vous avez serré
31:18les coups au plus possible, quand les ventes
31:20baissent, vous ne pouvez plus, donc vous prenez l'effet
31:22de squeeze en plein de tête, et surtout
31:24ce qui a été reproché au président, c'est que
31:26les 14 grandes marques du groupe, ils n'ont jamais
31:28réussi à les faire travailler un peu
31:30ensemble et faire la productivité.
31:32Quand le marché se retourne, ça a été
31:34très sévère, mais c'est vrai que c'est
31:36dans toute l'industrie qui est
31:38hyper compliquée, quand on voit les équipements
31:40anti-automobiles qui n'ont plus aucun pricing power
31:42et qui sont en train de déprécier à fond,
31:44c'est vraiment très difficile.
31:46On n'a pas vu encore le pire, là ?
31:48Parce que les valeaux montrent
31:50quand même qu'il y a des boîtes qui ne passeront
31:52pas les prochaines années.
31:54On est déjà sur des niveaux de stress
31:56qui sont quasi faillites pour certains.
31:58Voilà, Volkswagen a fermé ses deux premières
32:00usines, je crois que c'était quasiment jamais arrivé.
32:02Et la problématique, c'est qu'en France, il y a énormément
32:04d'équipements anti-automobiles
32:06qui n'ont pas encore annoncé
32:08des fermetures.
32:10Il y a plusieurs dizaines de sites en Europe qui tournent
32:12à fond perdu.
32:14Et ça,
32:16ça va arriver. Là, ça commence tout juste.
32:18Ça va quand même arriver.
32:20Et par rapport au cours de bourse ?
32:22Le cours de bourse,
32:24pour l'instant, c'est comme les small caps françaises.
32:26D'accord, c'est le couteau.
32:28La différence, c'est que les small caps françaises,
32:30les sociétés sont positives,
32:32font du cash et le rebond des croissances
32:34des bénéfices par action est devant nous.
32:36On attend quasiment 15% de croissance des bénéfices
32:38par action en Europe l'année prochaine
32:40sur les small caps et quasiment à peine 4%
32:42pour le stock 600, avec des valorisations
32:4420-30% inférieures.
32:46Ce n'est pas un point antique, mais évidemment,
32:48il y a quelques valeurs small caps dans l'automobile.
32:50Celle-ci, je ne la toucherai pas encore.
32:52Heureusement qu'ils ont Cashnet
32:54ou même Delphine Gunn qui est plus endetté.
32:56Aujourd'hui, c'est...
32:58Vous n'avez pas envie d'être contrarian jusque-là ?
33:00Non. Sur les small caps françaises,
33:02oui, mais pas sur le secteur de l'automobile.
33:04Sur Stellantis,
33:06visiblement, vision trop
33:08court-termiste de Carlos Tavares
33:10dans la gestion de l'après-crise,
33:12de l'après-crise Covid ?
33:14C'est sûr que Carlos Tavares avait
33:16le regard rivé sur
33:18les chiffres trimestriels.
33:20J'ai effectivement
33:22deux diagnostics là-dessus.
33:24Le premier, je rejoins tout à fait ce qu'a dit François,
33:26c'est effectivement
33:28le drame d'être dans un marché qui se rétrécit.
33:30Et là, effectivement, personne ne peut gagner
33:32quand on est dans un marché qui se rétrécit,
33:34à la fois qui change complètement de nature
33:36et qui en plus s'atrophie.
33:38On a les deux éléments qui sont
33:40extraordinairement difficiles à piloter.
33:42Et puis le deuxième, moi, ce qui m'avait
33:44beaucoup marqué dans les dernières semaines,
33:46c'est une très grande rotation
33:48du management.
33:50La CFO avait été virée
33:52en octobre. Voilà, et en fait, quand vous avez
33:54un contexte extraordinairement
33:56compliqué qu'on vient de décrire en termes de
33:58marché, vous avez besoin de la stabilité
34:00du bateau, vous avez besoin d'être sûr
34:02de la structure. Si derrière, effectivement,
34:04vous, en tant qu'actionnaire, vous vous rendez compte que
34:06il y a une rotation extrêmement fort
34:08et qu'à l'intérieur, tout est fragilisé,
34:10effectivement, vous prenez vos responsabilités
34:12en disant que ça ne peut pas durer.
34:14Il est aussi
34:16possible qu'à force de se déclarer
34:18comme étant un psychopathe de la performance,
34:20je rappelle que c'était quand même lui-même qui disait
34:22je suis un psychopathe de la performance,
34:24c'est difficile de dire la vérité à un psychopathe
34:26de la performance. C'est difficile de faire remonter
34:28les informations telles qu'elles sont
34:30et non pas telles que lui voudrait
34:32qu'elles soient. Il y a un truc aussi dont on n'a pas pris
34:34la mesure, c'est le problème de motorisation
34:36des modèles Peugeot
34:38et étendu au reste.
34:40Je n'ai plus le nom de ce moteur, je ne suis pas un spécialiste,
34:42mais c'est le PureTech
34:44qui a été visiblement quand même,
34:46je ne sais pas si on peut le qualifier comme ça,
34:48un désastre industriel.
34:50Un désastre industriel.
34:52Et je pense que pour les ventes,
34:54ça fait très mal. Beaucoup de gens m'en ont parlé
34:56comme étant un facteur
34:58et un argument qui faisait que non, je n'ai pas envie de Peugeot,
35:00je n'ai pas envie de Celentis.
35:02La qualité, oui, ça fait partie des éléments.
35:04Le moteur pour une voiture
35:06thermique. Alors que la qualité avait été précisément
35:08un désastre fort.
35:10En plus, Carlos Tavares
35:12est arrivé juste avant
35:14l'énorme bouleversement lié à Volkswagen.
35:16Il est arrivé en 2014, le scandale Volkswagen
35:182015. Et donc en fait,
35:20il prend les mesures déjà pour redresser
35:22la barre en termes de qualité. Il arrive effectivement
35:24à être celui
35:26qui pilote les marges, mais derrière
35:28il faut enchaîner
35:30tous les changements supplémentaires.
35:32Quand vous avez un pilotage
35:34qui est un pilotage très financier,
35:36et je me rappelle
35:38quand il était interrogé sur y a-t-il une limite
35:40à la baisse de coût,
35:42on commençait à se dire
35:44sa réponse, que j'ai trouvée
35:46assez incroyable, en tout cas j'étais très
35:48heureux à ce moment-là de ne pas travailler chez Celentis,
35:50c'est comme si vous me demandiez s'il y a une limite à l'imagination.
35:52Là,
35:54en fait, ce sont juste les moyens
35:56d'investir et de préparer l'avenir.
35:58Normalement, il y a une limite, sauf
36:00quand vous êtes effectivement dans un métier
36:02de pure trading, et ça n'est pas le cas
36:04de Peugeot.
36:06Qu'est-ce qu'il peut imaginer ? Parce que des discussions
36:08en vue de rapprochement, je pense qu'ils les ont
36:10toutes eues, tous ensemble,
36:12entre eux, je crois que tous les mécanos ont pu être
36:14imaginés, et donc
36:16tous les mécanos vont à nouveau être
36:18imaginés dans ce secteur automobile
36:20en crise, je ne sais pas.
36:22Oui, il y a une destruction du capital qui va
36:24intervenir, c'est ce qui se passe sur Volkswagen,
36:26c'est-à-dire qu'on a des pans entiers
36:28d'usines qu'il va falloir mettre au rebut.
36:30Mais je me souviens qu'il y a six mois de ça,
36:32Luca De Meo poussait pour plateformiser
36:34Renault avec d'autres constructeurs européens.
36:36Alors, je ne vais pas faire le coup de l'Airbus,
36:38etc., mais c'était quand même une
36:40des voies choisies, en l'occurrence,
36:42par De Meo. Je parlais avec Volkswagen,
36:44je parlais avec Mercedes, je parlais avec tout le monde
36:46pour aller plus loin, plus d'intégration,
36:48plus de plateformisation, de mutualisation
36:50de coûts. Bon,
36:52on n'a pas vu grand-chose se mettre en place
36:54de ce point de vue-là, quoi.
36:56Sortir sans protection, c'est une vraie question
36:58qu'on peut se poser tous, parce que,
37:00collectivement, on a un vrai sujet, c'est que
37:02le secteur n'est plus compétitif.
37:04Le change aujourd'hui japonais
37:06pose des problèmes incroyablement
37:08difficiles aux acteurs
37:10européens. On a la Chine
37:12qui, évidemment, avec BYD,
37:14premier constructeur de véhicules devant Tesla,
37:16depuis maintenant une année,
37:18pose de vrais
37:20sujets, parce qu'il ne faut pas
37:22se tromper, la qualité est au rendez-vous
37:24et la prestation, elle est
37:26au-delà même de ce que vous pouvez faire en Volkswagen
37:28sur les véhicules moyenne gamme.
37:30Donc, on a vraiment une concurrence
37:32affolante qui se déverse.
37:34Et donc, c'est quoi ? Fusion-acquisition ?
37:36C'est la seule réponse
37:38possible ? On n'a pas voulu mutualiser ?
37:40On n'a pas voulu plateformiser ?
37:42Pour une fois, la diminution de capacité
37:44va être la seule possibilité,
37:46mais même, je pense qu'on ne pourra pas
37:48s'en sortir s'il n'y a pas un peu de protectionnisme,
37:50parce qu'on est face à des acteurs qui
37:52atteignent des tailles
37:54et des volumes,
37:56et des aides gouvernementales.
37:58On parle beaucoup du succès des Etats-Unis, etc.
38:00N'oublions pas à quel prix se fait ce succès, c'est au prix d'un endettement.
38:02Donc, on va très vite voir des discussions techniques
38:04entre l'Europe et la Chine sur ces sujets-là
38:06aboutir à peut-être des considérations politiques.
38:08Il y a déjà des équipes européennes
38:10qui, au lendemain du vote
38:12des tarifs, sont parties,
38:14alors des techniciens, des technocrates,
38:16qui ont échangé avec des équipes chinoises,
38:18tout ça a été reporté, il n'y a rien
38:20d'officieux,
38:22mais il y a déjà des discussions techniques
38:24sur comment est-ce qu'on fait pour pas
38:26continuer de mettre des droits de douane,
38:28trouver d'autres solutions, et des compromis
38:30entre Chine et Europe pour éviter
38:32de, nous aussi, basculer dans une escalade
38:34commerciale.
38:36Je trouve très frappant sur ce secteur
38:38le fait qu'il n'y ait pas de barrière à l'entrée,
38:40c'est-à-dire qu'en vérité, vous avez des constructeurs
38:42qui ont dépensé des centaines et des centaines de millions d'euros
38:44par an en publicité pour faire valoir
38:46des marques, pour faire valoir du premium,
38:48pour faire des courses automobiles,
38:50du sport automobile, pour valoriser
38:52tout cela, et vous voyez des acteurs
38:54arriver, se placer 10 000 euros en dessous
38:56du prix du marché,
38:58et fracasser et pénétrer le marché
39:00comme s'ils n'ont pas le réseau de distribution,
39:02ils n'ont pas le réseau de maintenance,
39:04ils n'ont pas tout cela, ils n'ont pas l'historique,
39:06mais ils ont pénétré ce marché
39:10sans aucune difficulté, c'est le cas de Tesla,
39:12et c'est le cas des constructeurs chinois aujourd'hui,
39:14et c'est ça qui est un peu effrayant,
39:16et à la fin de ce mouvement-là, on se dit
39:18à quel moment ils sont capables
39:20ou pas de rattraper...
39:22Mais aujourd'hui,
39:24les constructeurs automobiles européens
39:26ne se battent absolument pas avec les mêmes cartes,
39:28BYD, ils empruntent quasiment un an gratuit,
39:30leur BFR, ils ne payent pas leurs fournisseurs,
39:32ils les payent à plus d'un an,
39:34là ils viennent mettre de la pression en demandant de nouveau
39:36de baisser les prix à leurs fournisseurs de 10%,
39:38ce n'est pas du tout
39:40ce qu'on parle,
39:42savoir ce qui peut se faire, passer en Europe,
39:44on n'a pas beaucoup d'idées,
39:46surtout qu'en plus, chez Stellantis,
39:48comme tu disais très justement, il était rivé
39:50que sur les financiers, il a complètement oublié de faire
39:52de l'ARD et donc des nouvelles belles voitures,
39:54donc là ils vont le payer en plus maintenant
39:56pendant longtemps, donc voilà,
39:58je pense que malheureusement, à part si l'Allemagne fait
40:00qu'il y ait quand même un énorme secteur
40:02pour l'automobile, je ne sais pas
40:04au niveau politique ce qu'ils pourraient faire pour relancer
40:06peut-être des barrières, mais c'est vrai
40:08que c'est très compliqué.
40:10Bon, à propos de barrières commerciales, il faut
40:12acheter américain, c'est ça la solution
40:14pour, comment dire...
40:16Pour amadouer Trump ?
40:18Oui, l'amadouer, et puis
40:20éviter de trop se tirer
40:22des balles dans le pied encore un peu plus,
40:24nous-mêmes.
40:26C'est l'interview de Christine Lagarde
40:28la semaine dernière au FT.
40:30En tout cas, il va falloir négocier,
40:32on sait dans l'histoire
40:34à quoi aboutissent les guerres commerciales
40:36et les escalades
40:38en termes de tarifs douaniers.
40:40On l'a vécu dans les années 30,
40:42on l'a vécu aussi...
40:4418-19 ?
40:4618-19 et même dans les années 50,
40:48on a eu des guerres
40:50commerciales ciblées.
40:52Ça ne se termine jamais très bien,
40:54en particulier jamais pour le consommateur
40:56et jamais pour le citoyen.
40:58Donc il faut absolument éviter ça.
41:00Il y a des capacités en particulier en Europe,
41:02on sait qu'on a besoin d'énergie,
41:04on sait qu'on a besoin que les Etats-Unis veulent
41:06exporter davantage
41:08d'énergie.
41:10Il y a la possibilité de négocier là-dessus.
41:12Il y a aussi des capacités de négociation stratégique
41:14sur, effectivement,
41:16l'armement,
41:18la capacité aussi de mise en commun
41:20d'un certain nombre de forces, là aussi,
41:22parce qu'on a des pays qui ont remonté
41:24leur budget militaire.
41:26C'est une manière aussi de resserrer les liens.
41:28Ce qui est très compliqué, c'est qu'on va se retrouver
41:30face à une administration républicaine
41:32extrêmement transactionnelle, à priori.
41:34Véritablement sur
41:36je prends, je donne, je prends, je donne,
41:38mais véritablement avec une logique
41:40à chaque fois de je dois être gagnant.
41:42Alors qu'on sait très bien que
41:44les jeux gagnants bilatéraux
41:46ne sont jamais des jeux gagnants multilatéraux.
41:48C'est la théorie des jeux qui le montre de façon très claire.
41:50Mais, effectivement, il va falloir essayer de limiter
41:52les dégâts. On va être en 2025
41:54là-dessus sur comment limiter
41:56les dégâts, comment faire en sorte que
41:58la France... Beaucoup de gens ont repris
42:00le mot d'Emmanuel Macron sur être
42:02un peu plus un prédateur,
42:04en tout cas un carnivore dans un monde
42:06d'omnivores. Ce qu'on n'a pas
42:08beaucoup repris, c'était sa phrase d'avant
42:10que j'ai trouvé bien plus intéressante.
42:12Quand on lui demandait de commenter l'élection
42:14de Trump, il dit, j'en ai assez qu'on me demande
42:16de commenter l'histoire
42:18que vont écrire les autres. J'aimerais qu'on écrive
42:20notre propre histoire. Et je pense que ça va être
42:22effectivement l'enjeu européen. C'est comment
42:24est-ce qu'on écrit notre propre histoire ? Comment est-ce qu'on est à la manœuvre ?
42:26Comment est-ce qu'on n'est pas toujours en réaction ?
42:28Comment est-ce qu'on va proposer des choses ?
42:30Comment est-ce que ce vieil héritier de l'Empire
42:32à bourgeois qu'est la construction
42:34européenne, cette espèce de
42:36cathédrale normative, va réussir
42:38à se mettre en position pour délivrer
42:40une valeur européenne et montrer au monde
42:42qu'on est des partenaires
42:44qui échangeons sur un pied d'égalité. Il va falloir
42:46effectivement qu'on le fasse, et qu'on le fasse avec
42:48détermination et rapidement.
42:50Est-ce que vous voyez des premiers pas
42:52de Trump en tant que président élu ?
42:54Ça laisse augurer quoi ? D'un Trump qui
42:56sera le plus radical possible,
42:58fast and furious, ou
43:00est-ce que c'est un
43:02Trump différent, situation
43:04économique différente,
43:06choc inflationniste, qui a quand même
43:08traumatisé beaucoup de ses électeurs,
43:10il a beaucoup joué là-dessus,
43:12et donc un Trump plus limité
43:14dans sa capacité à pousser les feux
43:16sur les dimensions un peu
43:18stratégiques de sa doctrine.
43:20Je pense qu'il y aura deux éléments. Le premier, c'est
43:22il a gagné, et il a gagné en particulier
43:24dans les sociétés,
43:26uniquement sur l'économie. Il a gagné là-dessus
43:28et donc il ne peut pas se permettre d'avoir
43:30une dégradation économique.
43:32L'inflation même, l'inflation.
43:34Il va surveiller que ce soit l'inflation, la croissance,
43:36la productivité, évidemment les marchés,
43:38il va le surveiller comme le lait sur le feu, il est hors de
43:40question que la promesse
43:42numéro un... Donc toute mesure qui irait à l'encontre
43:44de cet objectif, quand bien même c'est une mesure
43:46clé du Trumponomics,
43:48vous dites, il sera capable de mettre
43:50de l'eau dans son vin par rapport à ça.
43:52Le deuxième élément,
43:54c'est qu'il a une majorité qui est extrêmement
43:56limitée à la chambre des représentants.
43:58On est à 220 contre 215
44:00aujourd'hui, donc on est encore plus limité qu'avant.
44:02Et donc ça veut dire que toute la partie
44:04la plus agressive, en particulier en termes
44:06budgétaires, probablement
44:08ça va être plus limité, ça va être plus ciblé.
44:10Donc ne nous y trompons pas, il y a des effets d'affichage
44:12pour ce poste d'impôt en surplomb aujourd'hui,
44:14il y a une posture de négociation, il y aura probablement
44:16des choses un peu plus faciles à négocier derrière.
44:18Vous avez vu avec le Mexique, là d'ailleurs, ça a duré 24h
44:20la guerre commerciale. 25% de tarifs,
44:22Claudia Scheinbaum
44:24appelle Trump, Trump sort
44:26de l'entretien en disant
44:28magnifique, super conversation,
44:30elle a arrêté l'immigration.
44:32Et oui, c'est vraiment simple.
44:34Le bonheur, c'est simple comme la coutume.
44:36Art of the deal.
44:38Bon, oui, sur Trump et...
44:40C'est un pari
44:42un peu édulcoré de Trump par rapport
44:44à son discours de campagne
44:46et par rapport à ce qu'on pourrait craindre
44:48avec l'idée qu'il sera
44:50plutôt pro-économie et pro-business
44:52que l'inverse, et plutôt raisonnable
44:54par l'encadrement démocratique
44:56qui existe encore, comme l'a rappelé
44:58très justement Wilfrid aux Etats-Unis.
45:00Donc il y a un peu de Trump.
45:02Un petit peu de Trump et surtout un petit peu d'optimisme
45:04pour l'Europe. Je continue avec ça.
45:06Ouais, non, je suis totalement en ligne.
45:08Et également aussi sur la Fed, il va absolument pas rembêter
45:10le prix des emplois, il va aller jusqu'à la fin de son mandat en 2026.
45:12Voilà, c'est sûr que sur l'inflation
45:14on ne sera pas là, c'est pour ça que nous on pense que
45:16et vous l'avez vu sur les taux américains,
45:18on a quasiment touché les 4,50,
45:20on est tombé tout de suite à 4,20, donc ça a rassuré.
45:22Il a renommé M.E. Dessens
45:24de chez Soros également.
45:26Voilà, c'est plutôt un Trump édulcoré,
45:28plutôt plus pro-business.
45:30Il aime bien aboyer pour obtenir ce qu'il veut.
45:32Vous l'avez parlé sur le Mexique, sur le Canada, je pense qu'on trouve
45:34une solution également.
45:36En tout cas, les marchés sont plutôt rassurés.
45:38Bon, le Canada, c'est vrai que c'était pas
45:40dans les cartes.
45:44On va dire que la personnalité de Donald Trump
45:46et celle de Justine Trudeau ne pourraient pas être
45:48plus écartées l'un de l'autre.
45:50Merci beaucoup, messieurs, d'avoir été
45:52les invités de Planète Marché.
45:54Ce soir, Wilfried Galland, Mon Pensier Finance
45:56étaient avec nous, Louis Delfels,
45:58Galus Aggestion et François Cholet, Montségur Finance.
46:04Le dernier quart d'heure de Smart Bourse,
46:06chaque lundi,
46:08c'est notre quart d'heure américain.
46:10Notre rendez-vous avec Pierre-Yves Dugas,
46:12correspondant américain de BeSmart for Change
46:14qui est avec nous en visioconférence
46:16pour revenir sur les derniers faits
46:18marquants de la vie politique américaine
46:20en l'occurrence. Pierre-Yves, bonsoir.
46:22Bienvenue, merci beaucoup d'être
46:24avec nous. On va bien sûr parler de Donald Trump.
46:26Je ne sais pas si vous avez entendu juste la fin
46:28de la partie précédente de l'émission.
46:30Les trois invités avaient plutôt l'air
46:32d'être d'accord sur l'idée qu'on aurait un Trump un peu
46:34édulcoré. Donc, je soumettrai à votre
46:36sagacité cette dernière
46:38affirmation qu'on a pu avoir dans
46:40l'émission, Pierre-Yves. Mais commençons avec
46:42Joe Biden. Joe Biden qui a
46:44promis, qui promettait pendant son
46:46mandat de ne pas utiliser son pouvoir judiciaire
46:48de président à des fins personnelles.
46:50Visiblement,
46:52eh bien, il a capitulé dans la
46:54dernière ligne droite de son mandat
46:56en accordant une grâce présidentielle
46:58beaucoup commentée depuis à son fils,
47:00l'un de ses fils, Hunter Biden.
47:02Beaucoup commenté et beaucoup
47:04critiqué, y compris dans le
47:06camp démocrate. Je crois que Joe Biden
47:08a conclu que, de toute façon,
47:10sa carrière était terminée. Sa carrière
47:12politique se termine très mal, puisqu'il
47:14a été évincé, en fait,
47:16par les
47:18élites de Hollywood et
47:20l'entourage de Barack Obama.
47:22Et qu'il n'a plus grand-chose à perdre
47:24et il n'avait pas le coeur de voir
47:26son fils, j'ai envie de dire son fils
47:28préféré,
47:30aller en prison.
47:32Hunter Biden risquait
47:34de décoper
47:36d'une peine de prison de quelques
47:38mois, probablement. Et c'est quelque
47:40chose avec lequel Joe Biden
47:42ne pouvait pas vivre.
47:44En cette période de Thanksgiving,
47:46il a exercé son droit de grâce
47:48et je suis
47:50stupéfait de voir la presse américaine
47:52ce matin
47:54s'offusquer de cette décision
47:56parce que l'affaire Hunter Biden
47:58est une affaire qui, depuis
48:00quatre ans,
48:02est une affaire dont
48:04le New York Times, le Washington Post,
48:06le CNN, etc.
48:08ne souhaitent pas parler.
48:10D'abord, on nous a expliqué que
48:12ce qu'on avait trouvé dans
48:14l'ordinateur portable de Hunter
48:16Biden et qui avait été rapporté par le
48:18New York Post était vraisemblablement
48:20de l'intoxication
48:22concoctée par Moscou.
48:24Pour accréditer cette thèse,
48:26en mi-octobre 2020,
48:28on a trouvé une cinquantaine
48:30de hauts responsables
48:32de la communauté du renseignement
48:34pour dire, oui, oui, tout cela
48:36ressemble à une
48:38affaire montée de toutes pièces par la Russie.
48:40Ensuite, la presse américaine, en découvrant
48:42que les faits étaient exacts,
48:44je vais revenir sur ces faits dans une seconde,
48:46nous a dit, oui, mais ce sont des vieilles histoires,
48:48ce n'est pas vraiment important,
48:50les républicains cherchent à faire du mal
48:52à Joe Biden
48:54en ressassant ces vieilles affaires
48:56qui ne sont pas si graves que ça.
48:58Elles ne sont pas si graves que ça, mais Hunter Biden
49:00a tout de même admis
49:02avoir pratiqué de l'évasion
49:04fiscale à hauteur
49:06de 1 400 000 dollars
49:08d'impôts qu'il n'a pas voulu payer
49:10au titre de plus de
49:1211 millions de dollars
49:14de commissions qu'il a récupérées
49:16dans le cadre de l'exercice d'un métier
49:18qui est indéfinissable.
49:20Il était consultant pour toutes sortes de
49:22sociétés, notamment ukrainiennes et chinoises,
49:24qui le payaient,
49:26on ne sait pas trop pourquoi, on ne sait pas
49:28où est passé l'argent.
49:30Tout ça s'est produit
49:32entre 2013 et 2018
49:34et le New York Times
49:36ne voulait pas qu'on en parle
49:38parce que ça pouvait accréditer
49:40toutes les thèses de complot imaginées
49:42par les républicains et par Donald Trump.
49:44Donc voilà, la défense,
49:46si vous avez un jour maillé à partir
49:48avec le fisc américain qui consiste à dire
49:50écoutez, j'ai oublié
49:52de déclarer plusieurs millions de dollars
49:54de revenus parce qu'à l'époque
49:56j'étais accro du crack,
49:58de la prostitution,
50:00je passais mon temps
50:02avec des prostituées dans des hôtels de luxe
50:04et des voitures de luxe, ce qui est textuellement
50:06ce que Hunter Biden a expliqué.
50:08Cette méthode-là
50:10de défense ne fonctionne pas
50:12mais Joe Biden parle ce matin
50:14d'erreur judiciaire,
50:16d'acharnement contre son fils
50:18qui méritait
50:20d'être traité comme un citoyen
50:22américain normal.
50:24C'est tout de même assez stupéfiant
50:26comme méthode de défense.
50:28Ces conséquences, est-ce que ça peut
50:30avoir sur la vie politique
50:32américaine ?
50:34Est-ce que c'est le baroud d'honneur
50:36d'un père, comme vous dites,
50:38qui a compris que sa carrière politique s'arrêtait
50:40avec son mandat ?
50:42Ou est-ce que ça a une portée
50:44plus importante ?
50:46Vous avez raison Grégoire, ça a une portée
50:48plus importante
50:50pour l'avenir.
50:52Parce que d'abord ça légitime
50:54paradoxalement les critiques
50:56de Donald Trump qui dit qu'il y a
50:58une politisation de la justice
51:00aux Etats-Unis.
51:02Et ce que fait Joe Biden
51:04démontre qu'il y a
51:06un marécage démocrate
51:08qui implique
51:10les médias et les bureaucrates à Washington
51:12et qu'il est temps de faire le nettoyage
51:14là-dedans. Et toute la
51:16démarche de Donald Trump
51:18durant sa campagne qui consistait à dire
51:20je vais prendre ma revanche contre ce système
51:22est renforcée par cette
51:24manifestation stupéfiante
51:26du privilège présidentiel.
51:28D'ailleurs dans la réaction de Donald Trump
51:30tout à l'heure à l'exercice
51:32de cette grâce présidentielle par Joe Biden
51:34il y a la mention des
51:36je cite des otages
51:38qui sont emprisonnés au titre de leurs actions
51:40du 6 janvier. C'est-à-dire que
51:42Donald Trump a l'air sérieux
51:44et a l'air prêt à son tour
51:46à exercer la grâce
51:48présidentielle lorsqu'il sera président
51:50pour faire sortir de prison des gens qui ont
51:52envoyé le capital pour tout casser
51:54voire pour pourchasser
51:56des élus américains
51:58qui refusaient d'invalider l'élection.
52:00Ça va très loin.
52:02On verra dans quelle mesure cette décision
52:04de Joe Biden d'accorder cette grâce
52:06présidentielle à son fils Hunter Biden
52:08pourra être effectivement
52:10utilisée et même leveragée
52:12peut-être par Donald Trump
52:14de retour à la maison blanche
52:16le 20 janvier prochain. En attendant
52:18on a quand même un peu de couleur
52:20autour du nouveau Trump
52:22ou du Trump 2.0.
52:24Pierre-Yves, il y a une semaine on se réveillait avec
52:26série de tarifs
52:2810% sur la Chine
52:30qui est un cas qu'on peut peut-être regarder à part
52:32mais surtout 25% sur le Canada et le Mexique
52:34en première intention.
52:36En tout cas, qu'est-ce que ça nous dit
52:38de la stratégie
52:40de la tactique de Donald Trump
52:42dans ces questions de barrière
52:44douanière ?
52:46Le Mexique je crois qu'il s'en était
52:48déjà ému
52:50assez largement tout au long de sa campagne
52:52le Canada j'ai pas l'impression
52:54que c'était vraiment dans les cartes par exemple.
52:58Je crois que cette affaire est très grave
53:00et j'étais un petit peu surpris
53:02du ton accommodant
53:04de nos invités il y a quelques minutes
53:06parce qu'il ne s'agit pas d'une affaire de protectionnisme
53:08il ne s'agit
53:10pas du tout de la menace brandie
53:12par le futur président Trump de dire
53:14pour protéger tel ou tel secteur de l'économie
53:16américaine je vais imposer 25%
53:18de droits de douane à mon meilleur partenaire
53:20au sud qui est devenu mon premier
53:22fournisseur d'ailleurs avant la Chine maintenant
53:24le Mexique
53:26pas du tout.
53:28Il s'agit de saisir
53:30deux sujets sur lesquels il a fait campagne
53:32l'immigration illégale
53:34et le trafic de drogue avec le trafic
53:36des ingrédients chimiques
53:38précurseurs pour la fabrication
53:40du fétanyl
53:42et de dire au Canada et au Mexique
53:44c'est à cause de vous
53:46tous ces problèmes là
53:48l'immigration illégale et le fétanyl
53:50je vais vous massacrer commercialement
53:52et vous imposer des droits de douane
53:54punitifs si vous ne faites pas davantage
53:56pour me résoudre ces problèmes
53:58on prend des sujets qui sont extra commerciaux
54:00et on utilise une menace
54:02de sanctions commerciales violentes
54:04cela crée un précédent
54:06qui à mon avis est assez
54:08grave alors
54:10Donald Trump peut le faire pour le moment
54:12il n'a pas violé la loi ni même l'esprit
54:14de l'accord de libre-échange Canada
54:16Etats-Unis et Mexique
54:18mais tout de même on va très loin
54:20je ne suis pas convaincu que
54:22cette affaire se résolve
54:24aussi facilement
54:26il est clair qu'il y a des précédents
54:28il avait déjà menacé le droit de douane
54:30de 25% le Mexique en 2020
54:32et très rapidement les Mexicains
54:34ont décidé de
54:36faire disperser toutes ces
54:38caravanes de migrants qui viennent du Guatemala
54:40ou du Venezuela et même de Chine
54:42et qui transitent par le Mexique
54:44et que
54:46le flux de
54:48sans-papiers en provenance du Mexique
54:50a été considérablement ralenti sous Trump
54:52dès que la garde nationale
54:54mexicaine s'en est occupée pour le fait annulé
54:56et surtout pour le Canada, je ne vois pas en quoi
54:58le Canada est responsable
55:00ni de la situation de l'afflux de sans-papiers
55:02aux Etats-Unis, ni de la situation
55:04des faits annulés
55:06Justin Trudeau doit être
55:08absolument effondré, il va falloir
55:10qu'il trouve un moyen pour
55:12afficher des mesures
55:14fracassantes d'ici le 20 janvier
55:16et échapper
55:18à la colère du nouveau roi Trump
55:20les Mexicains vont essayer
55:22de faire la même chose, peut-être que cette affaire
55:24n'est qu'un gigantesque bluff
55:26mais cela ne veut pas dire que Donald Trump
55:28va cesser de pratiquer le bluff ailleurs
55:30et je suis persuadé que
55:32d'autres sujets extra-commerciaux
55:34peuvent faire l'objet de violentes
55:36menaces de sanctions commerciales
55:38sur le Japon, sur la Corée
55:40et sur l'Europe
55:42nous avons dit, et je crois
55:44que c'est tout à fait vrai que Donald Trump
55:46est obsédé par la réaction des marchés
55:48et le comportement de Dow Jones et que cela
55:50va brider tout ce qu'il
55:52pourrait faire d'excessif
55:54dans ses agressions et dans ses
55:56menaces commerciales, mais il y a
55:58un autre sujet qu'il obsède, c'est l'automobile
56:00et
56:02il a souvent dit, les Européens
56:04ne veulent pas acheter nos voitures américaines
56:06et il a souvent dit, les produits agricoles américains
56:08ne rentrent pas en Europe
56:10voilà deux sujets sur lesquels
56:12il est capable d'exercer une très forte pression
56:14sur les Européens
56:16et cela nous promet de sérieux contentieux
56:18commerciaux, on sait maintenant
56:20qui va s'occuper de
56:22ces contentieux
56:24c'est un clone de
56:26Bob Lighthizer, c'est son ancien
56:28chef de cabinet
56:30Jimmison Greer, qui croyez-moi
56:32ne va pas se laisser faire
56:34et le fait qu'il n'ait pas encore ciblé l'Europe
56:36non, il ne faut pas se dire que ni que c'est
56:38un oubli, ni que c'est une bonne nouvelle
56:40attendez quelques semaines, ça va venir
56:42c'est ça, merci beaucoup
56:44Pierre-Yves Duguay avec nous chaque
56:46lundi, en visioconférence
56:48en duplex, pour suivre l'actualité
56:50américaine au plus près dans
56:52Smartbourses sur BsmartFortune, le quart d'heure
56:54américain, donc 17h45
56:56si vous nous suivez en direct, à retrouver évidemment
56:58en replay sur bsmart.fr ou encore
57:00en podcast sur l'ensemble de vos plateformes
57:02préférées