• il y a 3 mois
Mercredi 10 juillet 2024, SMART BOURSE reçoit Florent Wabont (Économiste, ECOFI) , Louis de Fels (Directeur Général - Responsable de la gestion collective, Gay-Lussac Gestion) et Edmund Shing (Global CIO, BNP Paribas Wealth Management)

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Transcription
00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13Louis de Fels est avec nous, le directeur de la gestion de Galussac gestion.
00:16Bonsoir Louis.
00:17Bonsoir Edmund Chin qui nous accompagne également.
00:20Vous êtes directeur monde des investissements de BNP Paribas Wealth Management.
00:23Merci d'être avec nous Edmund.
00:25Et Florent Wabon que nous sommes ravis d'accueillir autour de cette table.
00:28Bonsoir Florent.
00:29Merci beaucoup d'être là.
00:30Vous êtes économiste chez ECOFI.
00:32Parlons macro et macro-américaine, notamment peut-être pour commencer,
00:35et changer un peu d'ouverture par le rade politique.
00:38Mais la macro-américaine c'est aussi important dans l'environnement actuel.
00:43Florent, Jérôme Poel nous dit que l'inflation n'est plus le risque unique qui pèse sur l'économie américaine.
00:49On peut voir peut-être un petit bouger ou la confirmation quand même d'un poids d'attention,
00:55d'un point d'attention grandissant pour la Fed concernant notamment le marché du travail.
00:59C'est ce qu'on comprend du discours et des réponses de Jérôme Poel face aux parlementaires.
01:04Quand vous regardez les dernières données sur le marché du travail américain,
01:08est-ce qu'on est encore dans l'idée d'une normalisation souhaitée, souhaitable,
01:13qui met fin à la surchauffe qui inquiétait la réserve fédérale américaine ?
01:16Ou est-ce qu'on est proche de déborder dans quelque chose qui serait un refroidissement moins souhaité,
01:22plus inattendu et qui aurait donc un impact peut-être sur la vitesse de réaction de la réserve fédérale américaine ?
01:28Si on utilise des mots de banquiers centraux, on peut dire que la balance des risques est plus équilibrée,
01:33voire même qu'elle est légèrement instable en réalité. C'est ça le sujet.
01:36Sur l'emploi, ce n'est pas étonnant qu'il en parle puisque ça fait partie du mandat.
01:41On a un double mandat du côté de la Fed, l'inflation et l'emploi.
01:44Sur l'emploi, ce que l'on voit, c'est qu'effectivement il y a un ralentissement séquentiel assez marqué.
01:48Non pas nécessairement de l'emploi dans sa totalité, mais plutôt de l'emploi privé.
01:53Ce n'est pas ça qu'il a évoqué explicitement, mais je pense que c'est de ça qu'il fait allusion.
01:58Ce qu'on peut dire aussi, c'est qu'il y a tout un tas, un continuum d'indicateurs sur le marché de l'emploi
02:03qui nous montrent quand même un ralentissement assez marqué.
02:06Le problème, selon moi en tout cas, c'est qu'il y a un manque de fiabilité des données.
02:10Déjà pour savoir, pour ceux qui nous regardent, qui nous écoutent, comment est-ce qu'on mesure l'emploi aux Etats-Unis ?
02:16Ce sont des enquêtes. Et des enquêtes, il y en a plusieurs.
02:19Avec des panels d'entreprises, de ménages différents, etc.
02:23Et quand on regarde le taux de réponse à ces enquêtes, il est au plus bas depuis des années.
02:28C'est-à-dire qu'après la Covid, on a eu moins de réponses de la part des entreprises et des ménages.
02:32Aujourd'hui, c'est encore plus bas qu'après la Covid.
02:35Donc on a un problème de fiabilité, c'est-à-dire qu'on mesure quelque chose
02:38qu'on a du mal, d'une certaine manière, à appréhender.
02:41C'est pas juste un sujet pour la FED. Je me souviens très bien que l'organisation statistique britannique
02:46a même mis fin à ses publications, le temps de réajuster ses modèles d'enquête, etc.
02:53Au Royaume-Uni, si je ne dis pas de bêtises, on a quasiment 15% de taux de réponse.
02:57Voilà, c'est ça. C'est à peu près le chiffre partant de 40-50% avant la Covid.
03:02C'est un effondrement des taux de réponse.
03:04Donc on a un problème de fiabilité, on a des données qui nous disent que ça va bien, d'autres qui nous disent que ça va moins bien.
03:08Mais au global, on est sur une forme de point de bascule.
03:12Et c'est assez fort qu'ils le remarquent tout de même, qu'ils le disent de cette manière-là.
03:16C'est assez étonnant, je dirais, et ça pave la voie, d'une certaine manière, à des baisses de taux.
03:22Mais des baisses de taux qui ne seraient pas liées au fait qu'ils attendent nécessairement une récession,
03:27mais plutôt qu'ils se disent, compte tenu du fait que l'économie ralentit séquentiellement
03:31et qu'on a des taux d'intérêt élevés, des conditions monétaires restrictives,
03:35il est peut-être le temps d'ajuster la politique monétaire.
03:37Pour ne pas justement entraîner ce qu'il appelle de dégradation inopinée du marché.
03:43Oui, non souhaitée, non voulue, inattendue.
03:45Donc ça veut dire que quand on scrute le discours de Jérôme Poel,
03:50on comprend que la Fed reste dans le bon timing encore aujourd'hui
03:54pour s'offrir un éventuel soft landing de l'économie américaine.
03:59Elle n'est pas trop en retard encore aujourd'hui par rapport au refroidissement qu'on observe de l'économie américaine.
04:05Non, il y a de ça, après on n'a pas parlé de l'inflation,
04:08mais le problème en réalité pour l'inflation aux Etats-Unis,
04:11c'est un peu provocateur de le dire de cette manière-là,
04:13mais c'est une incertitude d'ordre méthodologique en réalité.
04:17C'est-à-dire qu'on mesure l'inflation par le CPI, on mesure l'inflation par le PCI.
04:22La manière dont ces deux indices sont construits est très différente.
04:26Certaines choses ne rentrent pas, d'autres rentrent, etc.
04:30L'assurance automobile par exemple, dans une mesure c'est du plus 20% sur un an,
04:35dans une autre ça va être du plus 6 ou plus 7.
04:37C'est exactement ça.
04:38Et donc on a en réalité une difficulté de lecture là aussi,
04:41comme pour le marché de l'emploi.
04:43Ce que l'on constate néanmoins, c'est que la tendance est quand même à la déinflation.
04:46On en parlait d'ailleurs juste avant de rentrer sur le plateau,
04:48on est quand même sur une tendance désinflationniste.
04:50Mais là où c'est intéressant aussi de décortiquer les différentes composantes du CPI,
04:55c'est que ça ne nous renseigne pas que sur la dynamique de l'inflation,
04:58mais aussi sur la dynamique de l'économie.
05:00Alors là je vais partager une anecdote qui va faire sourire,
05:02mais c'est l'inflation des sous-vêtements masculins.
05:06Pourquoi est-ce que je parle de ça ?
05:08C'est parce que c'est l'indicateur avancé préféré d'Alan Greenspan.
05:11C'est la légende qui dit ça.
05:13Alors ça fait sourire, mais l'idée c'est de dire que quand les prix des sous-vêtements masculins diminuent,
05:18ou en tout cas ralentissent,
05:20c'est qu'il y a quelque chose qui se passe dans l'économie américaine,
05:23que les américains ne s'habillent plus,
05:26qu'ils n'ont plus envie de changer leurs sous-vêtements,
05:28ne font plus attention à ça.
05:30Comme la brosse à dents, c'est le signal faible.
05:32Bon, ça fait sourire.
05:34Mais il y a cette idée sous-jacente qu'on est dans un ralentissement,
05:37dans un premier temps, de la consommation de biens, de biens durables.
05:40D'ailleurs c'est très clair dans les chiffres de croissance,
05:42on n'est pas encore là-dedans dans les services,
05:44donc j'ai du mal à envisager une récession à court terme aux Etats-Unis,
05:48pour le dire très franchement.
05:50En revanche, on est dans une phase de ralentissement séquentiel,
05:53donc la Fed, si elle n'a pas envie d'être behind the curve,
05:56il faut qu'elle soit un peu plus en avant,
05:59et qu'elle ajuste la politique monétaire.
06:01Et si ce n'est pas juillet, parce qu'il y a une réunion 30 et 31 juillet,
06:04si c'est trop tard pour former un consensus,
06:08en quelques semaines seulement,
06:10ce sera septembre,
06:12mais on peut imaginer un signal d'ouverture assez explicite
06:15dans la communication du meeting de juillet.
06:17C'est un peu la séquence que le marché aimerait voir.
06:20Il vient d'être dit par Jerome Powell.
06:22Bon, sur l'activité économique américaine,
06:25ce que ça implique pour la Fed,
06:27et puis pour les actifs américains,
06:29là je vois que le S&P 500 est en train d'enchaîner
06:31une septième séance de hausse consécutive,
06:33tout va bien, on est au plus haut,
06:35la vol est au plus bas,
06:37sur le marché américain, en tout cas,
06:39on a l'impression de quelque chose,
06:41toujours cette forme d'exceptionnalisme américain
06:43par rapport à ce qu'on peut constater en Europe
06:45depuis quelques semaines notamment.
06:47Oui, mais c'est vrai jusqu'au moment où ce n'est plus vrai.
06:51Je pense que pour l'instant,
06:53il y a toujours une espèce de mini-bulle
06:55qui s'est créée du côté des secteurs technologiques
06:59aux Etats-Unis, notamment les 7 magnifiques,
07:01mais même pas les 7, les 3 magnifiques,
07:03voilà, NVIDIA peut-être,
07:07on peut rajouter Apple ou Alphabet,
07:09peut-être, peut-être pas,
07:11mais bon, je me demande si vraiment
07:14ils ont tout ce gagnant de l'IA.
07:16Parce qu'à court terme, c'est impossible de savoir.
07:19Même à moins long terme,
07:21si on pose la question aux économistes,
07:23quel va être l'impact de l'intelligence artificielle
07:26sur l'économie, sur le niveau de productivité ?
07:28Aucune idée.
07:30On est du genre, ça va augmenter la productivité
07:32des autres qui disent, on n'a aucune idée,
07:34ou non, ça ne va avoir aucun impact
07:36dans les prochains 5 ans.
07:38Je pense que oui, on voit beaucoup de dépenses
07:42qui sont très bonnes pour NVIDIA
07:44parce que tout le monde achète les puces.
07:46SNC est encore un exemple latin
07:48qui indique que sur le prochain trimestre,
07:50NVIDIA sera peut-être encore...
07:52Mais la vraie question de base, Grégoire,
07:54c'est la question suivante.
07:56Est-ce que les acheteurs
07:58des puces semiconductor de NVIDIA
08:00comme Apple, Amazon,
08:02Alphabet, Microsoft et autres,
08:04est-ce qu'eux, ils vont être rentables ?
08:06Est-ce qu'ils vont être capables de rentabiliser
08:08cet investissement à moins long terme ?
08:10Pas du tout sûr, parce que si tout le monde
08:12utilise les mêmes puces,
08:14les mêmes puces, les mêmes ordinateurs,
08:16avec plus ou moins les mêmes modèles
08:18de l'intelligence artificielle,
08:20peut-être qu'ils vont avoir plus ou moins
08:22les mêmes résultats.
08:24Si on a tous les mêmes résultats,
08:26est-ce qu'ils vont vraiment gagner de l'argent avec ?
08:28Pas évident.
08:30Et puis les revenus générés par les seules startups
08:32de l'IA aujourd'hui, alors c'était
08:34un papier de Sequoia Capital
08:36il y a quelques mois de ça, très parlant.
08:38Quand ils font les calculs,
08:40les maths ne fonctionnent pas,
08:42l'IA ne fonctionne pas aujourd'hui, disent les partenaires
08:44de Sequoia. Il y a eu peut-être 50-100 milliards
08:46d'achats.
08:48Tout le monde le constate.
08:5050-100 milliards d'achats de GPU NVIDIA
08:52en 2023. Combien de revenus
08:54générés par les startups qui utilisent
08:56ces GPU ? A peine
08:58quelques milliards aujourd'hui peut-être.
09:00Et enfin, oui, ChatGPT, c'est super intéressant,
09:02c'est marrant.
09:04Mais le problème, la plupart des utilisateurs,
09:06ils l'utilisent 2, 3, 4 fois
09:08et après c'est fini, c'est comme un petit jouet,
09:10on joue avec ChatGPT
09:12plusieurs fois et on les jette
09:14après. Donc, signal de prudence pour le marché
09:16américain, c'est ce qu'il faut comprendre.
09:18Pour les large cap. Parce que qui aurait les moindres
09:20et les petits cap, ils ne sont pas d'accord.
09:22C'est une autre histoire. D'accord. Mais ça veut dire
09:24que c'est un marché qui est fragile à l'ouverture
09:26par exemple de la saison de publication,
09:28est-ce que c'est le type d'événements
09:30qui peuvent déclencher quelque chose
09:32de plus négatif sur le marché américain ?
09:34Peut-être que ça va prendre un peu plus de temps.
09:36Je n'en sais rien, mais je pense que
09:38en revanche, on peut voir les premiers résultats
09:40dans les prochains 6 et 12 mois
09:42de l'impact de l'IA
09:44mais pas des modèles
09:46de Generative AI,
09:48mais plutôt des modèles super spécifiques
09:50dans les domaines spécifiques utilisés
09:52par les sociétés, par exemple les distributeurs
09:54comme Walmart pour quand même
09:56mieux gérer les inventaires
09:58ou peut-être mieux gérer
10:00les prix dans les
10:02sub-marchés individuels.
10:04Là, c'est possible. Et là,
10:06on peut voir un gain de productivité
10:08en termes de rentabilité
10:10de ces sociétés. Ou dans les banques.
10:12J'ai vu que BNP avait noué un partenariat
10:14avec Mistral AI pour améliorer la productivité
10:16dans toutes les lignes métiers.
10:18Non, mais ça va être intéressant
10:20d'observer ça au niveau microéconomique
10:22entité par entité.
10:24C'est vrai que sur l'IA, pour l'instant,
10:26toutes les sociétés qu'on voit
10:28au niveau microéconomique toute la journée
10:30nous disent que tout le gain
10:32de productivité qu'ils peuvent avoir
10:34qui est très difficilement quantifiable, pour le moment,
10:36ils redonnent aux clients.
10:38C'est un système astronomique que je suis entièrement d'accord.
10:40Est-ce que c'est rentable ? Mais déjà aussi
10:42le retour sur capitaux employés, parce que si ça détruit
10:44complètement les retours sur capitaux employés,
10:46c'est jamais très bon pour la bourse.
10:48Je voulais aussi revenir en effet
10:50sur tout à l'heure quand on parlait des statistiques
10:52américaines et sur la Fed. C'est vrai que sur l'emploi,
10:54j'ai vu que sur les 15 dernières statistiques,
10:56il y en a eu 10 sur 15 qui ont été révisées
10:58à la baisse.
11:00Et c'est vrai que quand on regarde
11:02d'autres statistiques, certains disent même qu'il n'y a plus
11:04de création d'emploi aux Etats-Unis en ce moment.
11:06D'autres disent 0. Est-ce que c'est 200 000 ?
11:08Je pense que la vérité c'est peut-être un peu entre les deux.
11:10Et puis concentré dans
11:12quelques secteurs encore aujourd'hui.
11:14Le sujet, c'est qu'il y a beaucoup moins de diffusion de création d'emploi.
11:16Je rejoins tout à fait ce qu'il veut dire.
11:18Il y a beaucoup moins de diffusion et clairement ça se voit.
11:20Rappelez-vous encore, il y a peu de temps, au début d'année,
11:22on pensait que ça y est, les Etats-Unis étaient repartis encore
11:24sur 3% de croissance en accélération par rapport
11:26à l'année dernière. Et puis là, tout le monde est en train
11:32de faire un tour de deux-deux pour la croissance cette année
11:34aux Etats-Unis. Ils se peuvent que ça soit un peu plus bas.
11:36Ça ralentit, notamment la consommation.
11:38Vous avez vu, il y a eu beaucoup de warnings.
11:40Les Nike, les Walgreens, les CVS, tout ça.
11:42Il y en a eu quand même beaucoup, beaucoup.
11:44Et surtout, pourquoi ? Parce que ça y est, pour la première fois
11:46depuis longtemps, l'excès d'épargne post-Covid
11:48est fini. Avant, on vivait un peu dessus.
11:50Et surtout, le taux d'épargne lui-même est revenu
11:52au plus bas. Donc c'est vrai qu'ok,
11:54heureusement qu'il y a les salaires réels
11:56qui sont là aux Etats-Unis. Mais on est à plus 0,7.
11:58La différence de salaire réel de pouvoir d'achat,
12:00c'est plus 0,7. On a plus 2,5 quand même en Europe.
12:02Donc à chaque fois, on enterre les pauvres
12:04consommateurs européens. Bon, il faut que la confiance
12:06revienne. Mais aujourd'hui, il y a plus de salaire
12:08réel en Europe qu'aux Etats-Unis.
12:10Donc voilà, le taux d'emploi est au plus bas.
12:12Donc voilà, il ne faudrait pas
12:14que la fête, comme on disait tout à l'heure, évidemment,
12:16je pense qu'en juillet, elle va préparer. Mais septembre, il faut
12:18qu'elle arrive. Parce qu'aujourd'hui, quand on regarde
12:20sur les taux courts,
12:22aujourd'hui, quand on regarde le taux réel court,
12:24donc pas celui donné par le taux disant mais court,
12:26on a des taux réels à 2,7%. Et c'est
12:28beaucoup trop élevé. Il faut que
12:30ça rebaisse. On est conscient du risque
12:32qu'il y a de maintenir les taux d'intérêt
12:34directeur à ces niveaux-là pendant trop longtemps.
12:36Ça, c'est quand même un fil rouge
12:38du discours de Powell, en tout cas
12:40en son nom depuis quelques temps.
12:42Oui, mais je pense qu'il va faire comme beaucoup
12:44de problèmes de banquiers centraux. C'est qu'à tous les coups,
12:46la première baisse, peut-être qu'elle sera symbolique
12:48comme en Europe au mois de septembre, c'est qu'il va être toujours
12:50trop tard dans le cycle. Donc voilà,
12:52la vraie question, est-ce que c'est un soft lending ?
12:54Beaucoup disent qu'il y a une récession aux Etats-Unis
12:56qui arrive en début 2025.
12:58Mais voilà, le problème, le temps que ça se diffuse
13:00dans l'économie, ça sera peut-être
13:02un peu trop tard.
13:03Il y a l'effet d'inertie, effectivement, des mouvements
13:05de taux, de la transmission de la politique
13:07monétaire, etc.
13:09Bon, ce qu'on disait sur le timing,
13:11ils sont peut-être encore plutôt dans quelque chose
13:13qui permet de s'offrir
13:15un soft lending. Mais ça, c'est l'histoire
13:17qui nous le dira, j'imagine.
13:18On peut reparler d'Alan Greenspan, d'ailleurs.
13:20Avec grand plaisir, mais bien sûr !
13:22Mais bien sûr !
13:24Bon, qui est centrale majeure de l'histoire américaine.
13:26On est, en fait, dans une période qui me
13:28semble assez similaire. Alors, il faut faire très attention
13:30avec les parallèles historiques, évidemment.
13:32Dans les années 90,
13:3495, 96, donc c'est le fameux soft lending
13:36d'Alan Greenspan,
13:38ajustement de politique monétaire, à partir de taux
13:40d'intérêt directeur à peu près au même niveau qu'aujourd'hui,
13:42et c'est à peine 75 points de base
13:44sur le cycle. Et après,
13:46il a maintenu ces taux-là pendant
13:48plusieurs années. Donc, ne pas se faire trop d'illusions
13:50sur la capacité de la
13:52Fed à aller très loin dans ces baisses de taux.
13:54Pour moi, en tout cas, c'est un ajustement.
13:56Ce qui est très important, voilà,
13:58si c'est un ajustement, c'est bénéfique,
14:00en tout cas pour le marché actuel.
14:02Mais vous savez que si l'économie ralentit trop
14:04et qu'il y a des baisses de taux qui suivent, ça, c'est jamais bon pour
14:06le marché actuel. Donc, c'est vraiment là qu'on va voir
14:08si l'économie, c'est juste un ajustement soft lending
14:10school, on espère tous, et dans ces cas-là,
14:12ça serait très bon pour le marché actuel.
14:14Il faut que la Fed ne panique pas.
14:16Parce que la plupart du temps,
14:18ils sont derrière la courbe, ils paniquent, ils couplent
14:20les taux très vite, mais c'est trop tard.
14:22Et on n'habite pas une récession éventuelle.
14:24Exactement.
14:26Bon, sur l'IA et la productivité,
14:28on ne peut pas faire le débat
14:30complet là-dessus, Florent,
14:32mais est-ce que c'est, alors,
14:34que ce soit un sujet
14:36intellectuellement passionnant pour un macroéconomiste,
14:38j'ai aucun doute là-dessus,
14:40est-ce que ça peut être quelque chose de réel,
14:42ou en tout cas, qu'il fasse partie
14:44de l'équation macro des
14:46prochaines années ?
14:48Oui, en fait, c'est passionnant d'un point de vue
14:50économique, il y a une littérature économique qui est
14:52abondante en ce moment sur ce sujet, et
14:54comme vous l'avez dit, tous les résultats ne
14:56concordent pas. C'est-à-dire que certaines
14:58études nous disent que...
15:00C'est le problème des économistes, ils ne sont pas toujours d'accord.
15:02On ne prend pas les mêmes décisions.
15:04Mais c'est ça aussi qui fait le sens.
15:06C'est toujours le problème avec les économistes
15:08qui ont deux mains.
15:10Et donc,
15:12effectivement, on a des...
15:14Cela étant dit, la conclusion, c'est quand même
15:16qu'on a un effet de gain de productivité qui est
15:18positif dans tous les cas de figure.
15:20On a quand même des gains de productivité
15:22engendrés par l'intelligence artificielle.
15:24Ça ne fait pas baisser la productivité ?
15:26C'est déjà le premier point.
15:28Ensuite, effectivement,
15:30il y en a qui sont beaucoup plus optimistes que d'autres.
15:32Mais ceux qui le sont
15:34un peu moins mêlent des
15:36aspects sociaux, notamment.
15:38Parce que, d'ailleurs, l'anecdote est intéressante.
15:40C'est-à-dire, quand on utilise ChatGPT,
15:42donc moi je l'utilise par exemple,
15:44j'ai commencé à l'utiliser, il y a un temps de formation.
15:46Et donc,
15:48il faut apprendre à parler à la machine.
15:50Dans l'imaginaire collectif,
15:52on se dit, on tape ce qu'on veut
15:54et on obtient ce qu'on désire.
15:56L'important, c'est la pertinence du prompt, de la requête.
15:58Tout est dans la requête.
16:00C'est une forme de programmation un peu différente,
16:02mais c'est une programmation avec le langage
16:04naturel.
16:06Il faut apprendre à parler à la machine
16:08pour obtenir ce que l'on souhaite.
16:10Donc ça, il faut que les travailleurs...
16:12Il y a une éducation.
16:14Ce que l'on constate, c'est qu'effectivement,
16:16quand on demande de faire des efforts
16:18d'apprentissage comme ça,
16:20c'est toujours un peu plus difficile.
16:22Donc il y a une inertie pour appréhender l'outil,
16:24l'utiliser, etc.
16:26Et même pour les sociétés, il faut du temps pour bien comprendre la technologie,
16:28la puissance de la technologie,
16:30et comment mieux utiliser cette technologie
16:32dans leurs entreprises.
16:34Parce que les outils sont extrêmement
16:36puissants. Quand on regarde les dernières versions de
16:38Chet Dupéty, c'est incroyable ce que l'on peut faire.
16:40Après, on a une mine d'or
16:42technologique, mais il faut savoir quoi en faire.
16:44Si on sort de la tech américaine,
16:46justement, est-ce que c'est dans cette autre partie
16:48du marché que vous êtes encore
16:50confortable aujourd'hui ?
16:52Edmond, d'accord.
16:54Je suis toujours prudemment optimiste.
16:56Surtout sur les marchés à action.
16:58Mais dans une phase de ralentissement de l'économie
17:00américaine, on peut imaginer que
17:02la fracture entre la tech
17:04invincible
17:06et l'économie plus
17:08domestique se résorbe.
17:10C'est toujours la même histoire. Si on évite une récession,
17:12au moment que la Fed
17:14arrive à baisser les taux de directeur,
17:16c'est bon pour les actions.
17:18Et ce sera meilleur
17:20pour les actions qui n'ont pas monté
17:22jusqu'à présent. Il faut voir une phase de rattrapage
17:24relatif, par exemple, des moins
17:26petits capi aux Etats-Unis par rapport
17:28aux méga capi, ou peut-être les taux
17:30de marché partout dans le monde, par rapport
17:32aux Etats-Unis. Moi, ce qui m'inquiète, c'est qu'en
17:342023, on a une économie américaine ultra
17:36booming, et qu'on n'a pas
17:38vu ça. C'était le moment
17:40quand même où on se disait, c'est là où on doit
17:42voir justement du Russell 2000,
17:44des small et mid cap, un peu
17:46plus devant. Parce qu'on l'interfèse par la relance
17:48budgétaire, notamment les dépenses de la défense.
17:50C'est là où je vous rejoins totalement.
17:52C'est ça qu'aujourd'hui, en fait, le S&P
17:54et le Nasdaq, c'est complètement...
17:56Tout ce qui est en dessous, derrière,
17:58marche très mal. Aujourd'hui, je vous rappelle qu'un tiers
18:00de la perte du S&P, c'est Nvidia.
18:02Et donc, quand vous retirez tout ça, le Russell
18:042000, ou même les indices micro cap
18:06américains, qui sont vraiment les valeurs
18:08domestiques locales, sont négatifs depuis le début
18:10de l'année. Et je crois qu'il n'y a jamais eu un
18:12aussi grand écart des small cap par rapport aux large cap.
18:14Je parle aux Etats-Unis, c'est la même chose
18:16en Europe. Et même quand on laisse
18:18garde dans les large cap, ce qu'on appelle le
18:20S&P equal weight, c'est-à-dire que vous prenez chaque
18:22valeur du S&P pour la même
18:24pondération. Et là, on est revenu
18:26quasiment au plus haut historique pendant la
18:28bulle de 2000, c'est-à-dire qu'à chaque fois, la
18:30surpondération du S&P par rapport au S&P
18:32équipe pondérée, à chaque fois qu'on est arrivé à ces
18:34niveaux, il y a eu un renversement.
18:36Est-ce que ça a duré combien de temps, on ne sait pas
18:38encore. Et c'est pour ça que nous aussi, on reste
18:40positif sur le marché action américain.
18:42Mais ce qui va être très intéressant, c'est de savoir
18:44est-ce qu'il y aura cette fameuse rotation ?
18:46Il y a eu une première alerte il y a quelques jours. Rappelez-vous
18:48quand il y a eu des forts bénéfices sur toutes
18:50les valeurs du SOX, vous savez, c'est les indices des
18:52producteurs américains. Il y a eu les NVIDIA, les
18:54AFLAC. Il y a eu un moins 15, moins 17.
18:56Oui, c'est ça. Évidemment, sa première alerte
18:58s'est remontée, c'est toujours pareil. C'est jamais sa
19:00baisse sur une première alerte. Donc voilà, il y a
19:02les premières alertes qui arrivent. Donc clairement,
19:04nous aussi, on préconise. Donc si vous voulez
19:06pas aller dans les small limit caps qui sont souvent plus endettés
19:08comme on dit souvent, qui ont des taux plus élevés
19:10aux Etats-Unis. Aujourd'hui, acheter du S&P
19:12Equal Weight, c'est vraiment
19:14quelque chose pour rejouer peut-être
19:16un atterrissage en douceur aux USA. C'est un
19:18riche reward qui vous paraît plus confortable aujourd'hui
19:20que d'être sur un indice
19:22pondéré tel qu'il est aujourd'hui.
19:24On a vu qu'il y a énormément de sociétés qui ont fortement
19:26baissé. Vous prenez les valeurs, les
19:28Pepsi-Cola, même McDonald's. Je crois qu'il y a
19:30la baisse de moins 15%. Les Nike, voilà.
19:32Toutes ces belles valeurs de consommation.
19:34Les blue chips. Les blue chips, aujourd'hui, vous en avez
19:36à des prix beaucoup plus raisonnables qu'il y a un an.
19:40L'élection américaine, qu'est-ce qu'il faut en dire
19:42puisqu'on va parler quand même un peu de politique.
19:44En tout cas, comment la
19:46politique peut influencer
19:48voire driver les marchés
19:50aujourd'hui ?
19:52On comprend de loin,
19:54de ma place en tout cas, que l'histoire
19:56Biden candidat, c'est pas
19:58tout à fait terminé.
20:00Je pense pas. Mais je pense qu'on peut tout savoir dans deux semaines.
20:02Dans les deux prochaines semaines.
20:04Soit il reste, soit on va
20:06voir un autre candidat. D'accord.
20:08Si ça se joue, c'est maintenant. Je pense.
20:10C'est pas le mois d'août, c'est maintenant. Pour le marché, ça change quoi ?
20:14Vous avez le droit de dire rien.
20:16Mais c'est possible que ça ne change rien, j'en sais rien.
20:18Oui, je pense qu'à court terme,
20:20pas forcément grand-chose.
20:22À mon avis. Parce que
20:24ce qui compte, c'est vraiment le ralentissement économique,
20:26c'est la politique de la Fed,
20:28plus que
20:30est-ce que le candidat démocrate va être
20:32le président Biden ou quelqu'un d'autre.
20:34D'autant que le marché a déjà
20:36compris que la probabilité était
20:38peut-être plutôt d'une vague Trump que
20:40d'une vague Biden ou démocrate.
20:42Ce qui est peut-être plus important, ce sera
20:44est-ce qu'on va avoir un clean sweep
20:46républicain ? Est-ce qu'ils vont gagner pas seulement
20:48les élections présidentielles,
20:50mais le Sénat et aussi les chambres de représentants ?
20:52Ça, ça change.
20:54Parce que comme ça,
20:56le président peut tout faire.
20:58Mais en termes des impôts,
21:00mais tout, il peut tout changer.
21:02Sans limite. Là,
21:04à ce moment-là, la marche...
21:06Dans le cadre que les marchés lui permettront.
21:08Voilà.
21:10Il y a un cadre quand même qui s'appelle les marchés.
21:12Et on regardait la réaction
21:14du marché obligataire aux États-Unis.
21:16Parce qu'on a vu ce qui
21:18peut se passer au Royaume-Uni.
21:20On a vu ce qui peut se passer en France.
21:22Et maintenant, ça peut être le tour
21:24des Américains le mois de novembre.
21:26Voilà.
21:28À court terme, en effet,
21:30je suis assez d'accord. C'est-à-dire que
21:32le marché est assez court-termiste. Mais je pense quand même qu'il faut
21:34se poser la question du coup d'après. C'est-à-dire,
21:36si on se souvient, par exemple, de 2016.
21:38On parlait de
21:40non-trade, à l'époque. Donc on voyait,
21:42effectivement, avec les baisses d'impôts,
21:44etc. Mais à ce moment-là, on n'avait pas beaucoup d'inflation.
21:46Ah ben non. C'était l'objectif.
21:48C'était l'objectif d'avoir un peu plus
21:50d'inflation. Oui. On était un peu moins de...
21:52Alors, c'est plutôt la Banque centrale qui veut faire ça.
21:54Oui, oui. Mais on était un peu moins de 2.
21:56Et le niveau d'endettement n'était pas...
21:58Ah ben bien sûr que non.
22:00Tout était différent. Rien n'était pareil. Mais
22:02on pourrait avoir
22:04une répétition de ça.
22:06Mais partons d'un niveau d'inflation qui est plus celui
22:08de 2015-2016 et d'un niveau d'endettement
22:10et de déficit qui est plus celui de 2015-2016.
22:12Et en 2016, si ma mémoire est bonne encore une fois,
22:14les marchés d'action n'avaient pas très très bien réagi.
22:16Il y en avait même eu, chose assez
22:18atypique, une surperformance
22:20de la value par rapport à la croissance.
22:22Oui, un reflection. C'était ça. Exactement.
22:24C'était la thématique. Après, si on regarde 2018,
22:26par exemple. Donc là, c'était les tarifs douaniers.
22:28Oui.
22:30Et pour faire le lien avec la Banque centrale américaine,
22:32les tarifs douaniers avaient
22:34engendré une forme de petite récession
22:36manufacturière aux Etats-Unis.
22:38Et avaient, semble-t-il, poussé
22:40Jérôme Powell à baisser ses taux.
22:42On ne saura jamais s'il a été...
22:44Parce que tous les jours, il se prenait des tweets
22:46assez verditatifs.
22:48Il faut baisser les taux en caps lock.
22:50Il y avait eu des petits problèmes sur le marché
22:52monétaire et du repo en fin
22:542018. La plomberie commençait
22:56à être un peu compliquée. Ça commençait à secouer.
22:58Mais bon, il y a tout un tas de variables
23:00qui ont joué. Mais
23:02encore une fois, si effectivement,
23:04comme ce qui vient d'être évoqué,
23:06selon les probabilités
23:08actuelles, c'est plutôt Donald Trump
23:10qui est favori. Et d'autant plus
23:12qu'il est... que le camp républicain,
23:14comme ce qui vient d'être dit, est favori aussi
23:16sur la Chambre des représentants et sur le
23:18Sénat. Donc ça veut dire que potentiellement,
23:20Donald Trump pourrait faire un
23:22Trump 2.0 en remettant
23:24en place des tarifs douaniers,
23:26en se bagarrant avec la Chine,
23:28en remettant des baisses
23:30d'impôts, ou en tout cas...
23:32en remettant en danger, voilà, exactement.
23:34— Mais je crois que c'est le playbook, hein ?
23:36— Voilà. Et donc ensuite, la question c'est de savoir
23:38ce que ça fait par rapport à la Fed.
23:40Et c'est ça, le sujet. Normalement,
23:42la Banque Centrale Américaine est indépendante du pouvoir politique.
23:44— Une Fed qui baisserait
23:46les taux dans un playbook
23:48Trumpien répété,
23:50ça se courait un peu sur les marchés.
23:52— Si on considère que la politique
23:54est plus inflationniste, plus de croissance...
23:56— C'est... Clairement,
23:58aujourd'hui, ce qui est pressé par le marché,
24:00c'est quasiment deux bases de taux aux U.S. septembre, décembre, mais c'est vrai qu'on a vu...
24:04Il y en a encore 3, 4 en 2025 qui sont aussi prévus.
24:08Mais là, ce qui est fou, c'est qu'on a vu après le poste de débat télévisé Trump-Biden,
24:14tout de suite, le taux de 10 ans a pris 20 points. On est passés de 4,20 à 4,40.
24:18Et certains, donc on verra, comme vous dites, dans deux semaines,
24:21et c'est vrai que si le Président Trump a de plus en plus de chance,
24:24vous verrez qu'avec le col reflationniste, le marché va certainement repricer
24:28peut-être qu'une base de taux d'ici la fin de l'année, parce que voilà.
24:32Donc c'est ça, ce qui est assez intéressant. C'est vrai que comme vous le dites très justement avant,
24:34c'est qu'en 2016, ça a mis du temps. Et aujourd'hui, le marché se rappelle 2016 tout de suite,
24:38sauf que ça s'est joué tout de suite. Dollar fort, remontée de l'inflationniste.
24:41Donc c'est assez intéressant. Donc c'est vrai que c'est peut-être ça
24:44qui va donner pas mal de volatilité. Mais sinon, un peu plus long terme,
24:48sur le marché actions, vraiment, moi, je me rappelle, parce qu'on vient de...
24:52Rappelez-vous de l'ancienne maison Raymond James ?
24:54– Bien sûr. – Et c'est vrai qu'à chaque fois,
24:56il y a des papiers, des écrits énormes de toutes les grandes banques mondiales.
24:59Et à chaque fois, ça ne fait pas grand-chose. Il y a un peu de volatilité sur quelques thèmes,
25:02mais à 3, 4, 5 mois, souvent les écrits n'ont pas beaucoup d'impact.
25:06– Je sais. C'était un peu le sujet tout au long de la semaine.
25:10Effectivement, l'investisseur pragmatique, généralement, est bien avisé
25:13de ne pas trop pondérer le bruit politique dans sa prise de décision.
25:18Mais bon, encore une fois, l'exemple français, on va en parler,
25:22c'est quand même peut-être pas un exemple tout à fait comme les autres.
25:26Et puis on a vu, sur des élections au Mexique, en Inde,
25:29on peut avoir quand même du bruit, des revers.
25:33Voilà, alors, dans le cadre du Mexique,
25:35c'est visiblement la trop grande majorité de la nouvelle présidente
25:39qui a effrayé le marché à un moment.
25:41Enfin bon, bref, tout ça pour dire que la politique, quand même,
25:44en ce moment, ça compte un peu dans les marchés.
25:46Et comment vous regardez la situation française, et plus largement,
25:48ce que ça implique pour l'Europe et les actifs européens, Edmund ?
25:52Et est-ce qu'il faut imaginer, de la part des grands allocataires mondiaux,
25:55une baisse structurelle, de la part dédiée aux actifs français,
25:59dans leur portefeuille d'investissement ou dans leurs allocations ?
26:02Ben, au moins dans les actions françaises,
26:05parce que si j'aurais les grandes actions, les grandes sociétés françaises,
26:08l'exposition à l'économie domestique reste quand même petite.
26:13Mineure.
26:14Mineure, même pour les banques, mais surtout pour LVMH, Sanofi, Total Energy,
26:19l'exposition à l'économie domestique est tout petit.
26:24Donc pourquoi ?
26:25Je ne sais pas, parce que parfois le code postal,
26:28ça peut pénaliser des entreprises qui opèrent dans un contexte,
26:33même si c'est sur le plan international,
26:35le code postal, parfois, ça peut être un peu pénalisant.
26:38Oui, mais ça doit être plus pénalisant pour les moines et petits capis françaises.
26:41Là, parce qu'on a le fait de liquidités,
26:43et en plus, l'exposition à l'économie domestique est beaucoup plus importante.
26:48Donc il y a deux effets qui jouent pour les moines et petits capis,
26:51mais pour les gros capis, pour les composants de l'indice CAC 40,
26:54pas vraiment, à mon avis.
26:56Pour les obligations, c'est une autre histoire.
26:58Ah ben, mais je parlais des actifs, oui.
27:00Oui, voilà.
27:01Et aussi, l'immobilier.
27:03Parce que le problème, si on parle d'imposition,
27:06le problème de l'immobilier, c'est toujours l'homme.
27:08Il ne bouge pas, donc c'est facile à imposer.
27:11Qu'est-ce que vous répondez à un client de BNP Paribas,
27:13Wells Management, qui, j'imagine, n'a pas manqué de vous interroger
27:16sur le sujet de la France.
27:18J'ai de l'immobilier en France, j'ai des actions françaises.
27:20Il paraît que j'ai aussi de la dette française dans mon assurance-vie.
27:25Il faut rester calme.
27:26D'accord.
27:27Il faut regarder les investissements à long terme.
27:29Il y a toujours un peu de volatilité à court terme,
27:32politique, mais pour l'instant,
27:35on n'a pas de vrais gagnants des élections législatives.
27:38On est trois grands blocs.
27:40On va essayer de trouver une coalition,
27:42mais avec n'importe quel type de coalition,
27:44c'est difficile de voir les lois radicales.
27:47J'entends.
27:48Ils vont être tassés dans le Parlement français.
27:50Donc il n'y a pas d'urgence à décider quoi que ce soit,
27:53et surtout, il n'y a pas eu de signal de liquidation des actifs français aujourd'hui.
27:56Absolument.
27:57Tout le monde s'interroge.
27:58Ah bah ça, oui.
27:59Oui, bien sûr, mais pour l'instant, il faut rester calme.
28:02Louis ?
28:03C'est vrai que je pense qu'il y a eu un excès de pessimisme.
28:06C'est vrai qu'aujourd'hui, tous les grands groupes,
28:08tous les grands globaux ont dit qu'il faut sortir des actifs français.
28:12On l'a vu les trois semaines avant les élections,
28:15c'était massif.
28:16Écartement de spread entre la dette allemande et France,
28:19ça jusqu'à 85.
28:20La question, c'est quelle sera l'évolution du spread ?
28:24Beaucoup disent à 60, c'est trop bas,
28:26mais peut-être entre 60 et 70, on y est.
28:28Donc normalement, aujourd'hui, le mal est fait.
28:30Aujourd'hui, vous avez des indices américains,
28:32on en a parlé tout à l'heure,
28:33où on est prudemment optimistes,
28:35mais c'est vrai qu'aujourd'hui,
28:36tu oses un peu le ciel sur les marchés US large cap.
28:39Il y a peut-être plus grand chose à gagner.
28:41C'est vrai qu'aujourd'hui, en France,
28:42il y a un tel excès, notamment aussi sur les valeurs large cap.
28:45Je pense qu'aujourd'hui, il y a quand même des opportunités.
28:47Quand Vinci était sous les 100 euros et des certaines valeurs,
28:50il y a un moment où on ne va pas nationaliser les autoroutes,
28:52les aéroports, etc.
28:54Au fur et à mesure que ces risques-là s'écartent,
28:56vous dites que ça recrée quand même des opportunités
28:58sur le marché français pour celui qui s'y intéresse.
29:00C'est simple.
29:01Le CAC 40 a été exactement 100% corrélé
29:04à l'écartement du spread.
29:06Donc là, le spread a rebaissé.
29:10Là, il y a une petite déclaration.
29:12Normalement, le CAC 40 devrait respirer un petit peu mieux.
29:14Après, sur les small cap françaises,
29:17c'est vrai que là, on arrive à un moment aussi du cycle
29:20où ça fait deux ans de sous-performance
29:22où elles ont rarement été aussi peu chères.
29:24Parce que comme ça fait deux ans qu'on nous dit qu'on est en récession,
29:27c'est vrai que le momentum économique n'était pas très bon.
29:31Mais là, la plupart des sociétés,
29:33avant les élections que l'on a vues,
29:35tous étaient en train de nous dire,
29:36ça y est, ça fait un an, un an et demi,
29:38c'était difficile, le point bas est derrière nous.
29:40Et vous voyez un fort rebond sur la deuxième semestre.
29:43On verra si les élections remettent un peu la confiance
29:46et les investissements décalés.
29:48Parce qu'il ne faut pas oublier que ce sont des sociétés
29:50qui sont impactées un peu plus par le taux d'intérêt.
29:52Ça y est, ça fait plus d'un an que les taux d'intérêt sont élevés.
29:54Maintenant, dans les chaînes d'entreprise,
29:55ça fait un an, ils se disent,
29:56les taux ne vont pas baisser ou remonter,
29:58je réinvestis.
29:59Donc clairement, au niveau microéconomique,
30:02ça allait mieux.
30:03C'est vrai que les gens regardent beaucoup trop le compte de résultat.
30:06Il n'y a pas de momentum.
30:07Mais quand même, quand on regarde le niveau de valorisation,
30:09parce que là, je vous rappelle,
30:10on a pris, je crois que les small caps françaises
30:12ont perdu quasiment 16% sur le mois de juin.
30:14Oui, c'est ça.
30:15Sachant qu'elles partaient de très bas.
30:17Deux fois plus que les large caps.
30:18Deux fois plus.
30:19Et aujourd'hui, moi, j'aime bien regarder un indicateur,
30:21ce qui est le ratio de fonds propres,
30:23le price to book.
30:24Au moins, qui est lui,
30:25c'est qu'est-ce que vous avez dans le price to book,
30:27sachant que les small caps sont souvent plutôt
30:29des valeurs de croissance familiale.
30:31Et il n'y a pas de valeur d'e-value,
30:32il n'y a pas de bancaire, il n'y a pas de pétrolière.
30:33Donc, normalement, il n'y a aucune valeur
30:34qui est censée se payer sous les fonds propres.
30:36Sous la book.
30:37Sous les book.
30:38Je me rappelle qu'aujourd'hui,
30:39on travaille avec Idemitcap,
30:41qui a fait tout un papier
30:42et qui nous a dit qu'aujourd'hui,
30:43le ratio de fonds propres,
30:44on est quasiment tombé entre 1,10 et 1,15 environ.
30:48Et c'est un plus bas ?
30:50C'est le plus bas de 2011.
30:52Et il faut juste revenir à mars 2020 ou 2008,
30:55on était tombé entre 1 et 1,05.
30:57D'accord.
30:58Donc, on valorise les petites entreprises françaises
31:01cotées à peine un peu plus d'une fois
31:03la valeur de leurs actifs tangibles.
31:04Voilà.
31:05Et donc là, vous avez un downside peut-être de 5%
31:07qui était quand même mars 2020 ou 2008
31:09où c'était un maguédon.
31:10Aujourd'hui, en portefeuille,
31:11on doit avoir peut-être une dizaine de valeurs
31:13qui se payent moins cher qu'en 2008.
31:15Il y en a.
31:16Aujourd'hui, clairement, il y a des choses à faire.
31:17Mais voilà, le momentum n'est pas là.
31:19Il y avait un très net flux
31:21qui était revenu sur la classe d'actifs
31:22au mois de mai-juin.
31:23Il y a eu plus de 400 millions d'euros
31:24qui sont arrivés de nouveau
31:25sur les fonds PEME français
31:27et ils sont ressortis aussi vite avant les élections.
31:30Donc voilà.
31:31Je pense qu'en effet, pendant l'été,
31:32il ne va rien se passer.
31:33Il faudra attendre une stabilité.
31:35Mais moi, je pense que clairement,
31:37voilà, le rebond est en marche.
31:39Alors, ça va peut-être être décalé
31:40de quelques mois, peut-être septembre,
31:42voir si le budget va être fait.
31:43Mais après, clairement, il faudra y aller
31:45parce que la zone euro va réaccélérer
31:47en 2025.
31:48Là, aujourd'hui, on attend 0,8% de croissance
31:50en 2024.
31:51Ce n'est pas caduque pour vous, cette histoire-là ?
31:53Cette histoire-là, elle n'est pas caduque ?
31:54Mais non.
31:55En fait, il suffit que la confiance revienne.
31:57Il y a une montagne d'épargne
32:00chez les Français.
32:01Je disais tout à l'heure, les salaires réels,
32:03plus de 10,5% de salaires réels,
32:05ça revient.
32:06Pour l'instant, tout est épargné.
32:07Il n'y a pas de confiance.
32:08Donc à chaque fois, il y a un événement,
32:09malheureusement, qui arrive
32:10qui empêche ce rebond.
32:11Donc là, ça va être redécalé.
32:12Mais clairement, j'espère que ça sera
32:13à la fin de l'année
32:14et surtout, pour 2025.
32:16J'aime l'optimisme des investisseurs.
32:18C'est aussi ce qui fait la passion
32:20qu'on peut avoir pour ce métier,
32:22ce marché.
32:23Mais j'écoute quand même les économistes
32:25qui sont tournés aussi vers les risques.
32:27Non, mais pour la France,
32:28le blocage ingouvernable
32:30ou moins gouvernable,
32:32l'immobilisme,
32:34est-ce que c'est, en tant que tel,
32:36un facteur d'instabilité pour la France,
32:38pour les actifs français ?
32:40Et je parle notamment, évidemment,
32:41de la dette, du spread, etc.
32:43Est-ce qu'on peut avoir une situation
32:45de stabilité malgré un paysage
32:47et une gouvernance politique
32:48à laquelle on n'est pas habitué en France ?
32:50Je crois qu'on l'a tous compris.
32:51Ou est-ce que c'est plus quand même
32:53un risque d'instabilité
32:55qui nous guette avec tout ce que ça peut avoir
32:57comme conséquence sur les actifs français ?
32:59Bon, déjà, sur la réponse des marchés,
33:01les marchés ne font pas de politique émotion,
33:02si je puis dire.
33:03Ils font un peu de politique fiction.
33:05C'est peut-être même là
33:06où on trouve le moins d'émotion aujourd'hui
33:08quand on parle de la politique française.
33:10Exactement.
33:11Donc ils font un peu de politique fiction
33:13et les scénarios qu'ils ont évacués,
33:14c'était effectivement les majorités absolues
33:16pour l'un des deux blocs.
33:17Donc là, aujourd'hui,
33:18ce qui a surpris un peu
33:20au moment des résultats,
33:22c'est le fait qu'on ait
33:24trois blocs, finalement,
33:25sans franges disproportion...
33:26Assez équilibrés.
33:27Assez équilibrés.
33:28Donc ça, c'est le premier point.
33:29C'est-à-dire que l'instabilité politique,
33:30elle est là,
33:31mais elle est moins forte
33:32que ce qu'on pouvait anticiper,
33:33d'une certaine manière.
33:34Donc après, oui,
33:35on parlait de coalitions éventuelles.
33:36Bon, moi, ça, j'en sais rien.
33:38Mais, en revanche,
33:39ce que nous dit le marché,
33:41malgré tout,
33:42enfin, c'est mon avis,
33:43c'est qu'effectivement,
33:44à 60 BP de spread,
33:45ça intègre cette instabilité politique.
33:47Après, le sujet,
33:48c'est, à court terme,
33:50d'une part, effectivement,
33:51si cette crise politique
33:52se transforme en crise de confiance,
33:54c'est difficile à voir.
33:56Alors, on observe, effectivement,
33:57dans les indicateurs de confiance du consommateur,
34:00une petite baisse au mois de juin.
34:02C'est dur à dire si c'est lié ou pas.
34:04Je n'y crois pas trop.
34:06Surtout qu'on voit ça aussi
34:07dans d'autres pays de la zone euro.
34:08Est-ce que la trajectoire de croissance de la France
34:10ou de la zone euro
34:11est remise en question à ce moment-là ?
34:13Je dirais que non.
34:14À ce stade,
34:15et je suis assez positif aussi
34:16sur la croissance européenne,
34:18plutôt pas...
34:19On a encore préservé l'essentiel, là, vous dites.
34:21Du point de vue macro.
34:22Je pense, oui.
34:23Effectivement.
34:24Après, il y a de l'incertitude,
34:26donc ça rajoute...
34:27Je suis moins confiant qu'il y a encore quelques temps,
34:29si je puis dire.
34:30Mais sur la croissance française,
34:35le sujet, c'est le déficit.
34:36Oui.
34:37La trajectoire du déficit.
34:38Et qu'est-ce qu'on fait aussi
34:40pour se conformer aux exigences européennes ?
34:44Est-ce qu'on arrivera, effectivement,
34:46à trouver une coalition
34:47qui nous permette de mettre en œuvre
34:49toutes les demandes qui sont faites
34:51par la Commission européenne, etc. ?
34:52C'est le sujet.
34:53Et donc, ça peut vouloir dire des hausses d'impôts.
34:55C'est difficile,
34:56parce qu'il y a déjà un taux de prêvement obligatoire assez élevé.
34:58Réduire les dépenses.
35:00Ça, c'est un peu une...
35:01Une vieille lune.
35:02Voilà, exactement.
35:03Oui.
35:04Donc après, le sujet,
35:05c'est qu'il faut faire aussi de la croissance.
35:06Oui.
35:07Et ça, c'est plutôt un sujet à long terme.
35:09Et là, on est plutôt dans une démarche
35:11d'augmentation de la productivité.
35:12Et tout ça,
35:13et je finirai là-dessus,
35:14ça dépend aussi de l'environnement de taux.
35:15Oui.
35:19C'est une horloge qui tourne vite quand même, là.
35:23Le marché, encore une fois, je le dis,
35:25est très patient
35:27vis-à-vis de la situation française jusqu'à présent.
35:30Il y a quand même un déficit
35:32sur les 5 premiers mois de 2024 en France
35:35qui court au moins aussi vite,
35:37voire un peu plus peut-être encore,
35:38que ce qu'on a observé sur les 5 premiers mois de 2023.
35:41Donc, on est quand même un cas assez unique
35:43aujourd'hui dans le paysage européen.
35:46Donc, en absolu, c'est pas bon,
35:47mais en relatif, ça l'est pas non plus.
35:49Il y a un rendez-vous budgétaire à l'automne.
35:51Enfin, quel niveau de garantie
35:53est-ce que le marché va attendre
35:55de la part de la future gouvernance politique française
35:58sur la capacité ?
35:59Non pas, j'imagine, à revenir à 3 %
36:01en 2025, 26 ou 27,
36:03parce que le marché est capable d'entendre
36:05que ça ne se fera peut-être pas aussi vite que ça,
36:07mais avoir quand même des garanties sérieuses
36:09et trébuchantes, j'ai envie de dire,
36:10sur la capacité de redresser cette barre.
36:12C'est le sujet.
36:13Et à ce stade, on ne peut pas en dire grand-chose
36:16parce qu'il n'y a pas de gouvernement,
36:17enfin, on ne sait pas comment il sera composé.
36:19Mais effectivement, c'est...
36:20Et ce sera ça le point névralgique ce soir-là.
36:23Exactement.
36:24Bon, je veux bien qu'on dise,
36:27par effet de contraste,
36:29un mot de la situation britannique
36:31que vous connaissez,
36:32ou en tout cas que vous suivez
36:33avec l'avantage de jouer à la maison,
36:36de ce point de vue-là, Edmond.
36:37Non, mais...
36:38Alors, c'est ce que je dis aussi.
36:40C'est-à-dire qu'évidemment,
36:42vu de France la situation britannique
36:44nous fait envie aujourd'hui,
36:46je rappelle juste qu'ils en sont arrivés là
36:48après 8 ans de Brexit quand même,
36:49que nous, on s'est épargnés 8 ans de Brexit
36:51et peut-être que ce n'est pas plus mal quand même
36:53que la France ne soit pas passée
36:55par 8 ans de Frexit en l'occurrence.
36:58Néanmoins, on a quand même l'impression
37:00d'une situation beaucoup plus...
37:01d'un bruit politique beaucoup plus positif.
37:04Enfin.
37:05Enfin, y compris pour les marchés.
37:06Est-ce que ça change le cas d'investissement
37:08pour les actifs britanniques ?
37:09Est-ce que c'est déjà joué ?
37:10Ou est-ce que non ?
37:11Il y a quelque chose, une nouvelle histoire
37:13qui se ramène.
37:14Je pense qu'on peut toujours jouer cette histoire
37:15parce qu'avec le changement de gouvernement,
37:16une chose qui est claire,
37:17c'est que le nouveau gouvernement travailliste
37:19va être beaucoup plus pro-Europe
37:22que l'ancien gouvernement des conservateurs
37:24qui était plutôt pro-Brexit.
37:27Donc eux, ils vont chercher
37:29des accords pragmatiques avec l'Europe.
37:31C'est plutôt en faveur du Royaume-Uni.
37:34Peut-être que pour l'Europe, ils s'en fichent,
37:36mais pour les Britanniques...
37:38Bien sûr.
37:39Voilà.
37:40Mais franchement, je pense que c'est ça
37:42qui cherche le nouveau gouvernement britannique
37:44qui va être un catalyseur important pour l'économie,
37:46mais aussi pour les actifs britanniques.
37:48Deuxième point, sur le sterling,
37:50déjà, on voit une réaction.
37:52Ça renforce contre l'euro, contre le dollar.
37:54Donc effectivement, les investisseurs étrangers
37:56qui se sont écartés des actifs britanniques
37:59depuis Brexit...
38:01Ça redevient investissable.
38:03Enfin, petit à petit.
38:05Mais le point de départ est tellement bas,
38:07on ne peut que faire mieux.
38:08En termes de croissance, en termes de tout.
38:10Et en plus, la banque d'Angleterre,
38:11oui, peut-être qu'ils ne vont pas baisser les taux le mois d'août,
38:13mais si c'est le mois d'août, c'est le mois de septembre.
38:15Enfin, ils vont être comme la BCE,
38:18et c'est parce que les taux d'inflation en Angleterre
38:20s'approchent de 2% comme en Europe.
38:23C'est plus quand est-ce qu'on va baisser les taux
38:25que est-ce qu'on va baisser les taux.
38:27Voilà. En fait, on a un cycle de baisse des taux un peu partout.
38:29Le marché de l'emploi se dégrade quand même.
38:31Oui.
38:32Ça, c'est le sujet pour la banque d'Angleterre.
38:34Bon, j'ai re-regardé.
38:36C'est vrai que le sterling pré-Brexit,
38:38c'était plutôt du 1,50, 1,70.
38:40Oui, je sais bien.
38:42Je voulais remettre la perspective.
38:44J'avais moi-même un peu oublié.
38:46Je me souviens particulièrement de la journée du sterling
38:48sur le résultat du Brexit.
38:50J'étais sur place, et effectivement,
38:52c'était une violence historique.
38:54Mais je ne me souvenais plus trop d'où on partait, effectivement.
38:56On partait de toujours plus haut que ce qu'on est aujourd'hui.
38:58Oui, les actifs britanniques, je ne sais pas,
39:00ça rouvre un marché ?
39:02Moi, je pense que nous, on a un fonds
39:04vraiment tout Europe,
39:06et dans lequel il y a quand même pas mal
39:08de UK.
39:10On a été bien contents de l'avoir au mois de juin.
39:12Et surtout, c'est quelque chose d'assez décorrélant,
39:14parce que c'est vrai que depuis un an, on avait plutôt tendance
39:16à sous-performer. Et ça, ce qui est assez
39:18intéressant, c'est qu'en fonction des différentes zones
39:20géographiques en Europe,
39:22il y a du stock-picking à faire et de la décorrelation.
39:24En ce moment, nous, ce qu'on privilégie, penche,
39:26c'est la France à ses niveaux,
39:28peut-être, mais il y a
39:30l'Italie, la Grèce et le UK qui marchent
39:32très bien. C'est vrai que ces trois pays,
39:34l'ancienne, c'est le retour des PIGS,
39:36donc c'est vrai qu'aujourd'hui, l'Italie et la Grèce
39:38viennent. Et le UK aussi, c'est vrai qu'il y a des très belles
39:40valeurs au UK à des niveaux de variation
39:42assez abordables. Donc nous, on
39:44aime bien en ce moment.
39:45C'est un marché que vous aimez bien.
39:46Et en plus, la Banque d'Angleterre
39:48va venir enlever un peu de restrictions
39:50monétaires. Ça fait partie
39:52du scénario probable aussi ?
39:54Tout à fait, c'est le sujet. C'est soit août, soit
39:56septembre, en effet. C'est comme ce qui vient d'être évoqué.
39:58Le problème pour la Banque d'Angleterre, si on fait
40:00un parallèle avec la Banque centrale européenne,
40:02c'est l'emploi. Très clairement,
40:04là où le taux de chômage continue
40:06de baisser, on a un taux d'emploi assez fort en zone euro,
40:08au Royaume-Uni,
40:10ça se dégrade assez sensiblement.
40:12Et là, vous dites, là, effectivement,
40:14on constate une vraie dégradation
40:16malgré la question statistique, etc.
40:18Là, il y a une vraie tendance qui s'est
40:20retournée ? Très clairement. Il y a un retournement
40:22sur l'emploi. Et alors,
40:24quelles implications ça peut avoir ensuite ? C'est que
40:26effectivement, il y a beaucoup d'inflation dans les
40:28services. Mais si on se dit que cette
40:30inflation dans les services reflète une
40:32image passée du marché de l'emploi,
40:34on se dit qu'il va falloir aussi être proactif du côté
40:36de la Banque d'Angleterre pour éviter
40:38de passer en dessous de 2 durablement,
40:40ou réagir beaucoup plus.
40:42Donc, on est aussi dans un phénomène
40:44de proactivité,
40:46d'être derrière la courbe. Être trop en retard sur les
40:48baisses de taux, c'est se retrouver avec une inflation
40:50qui repasse sous les 2. Et là, effectivement,
40:52il faut... Voilà, c'est quand même
40:54le grand rétropédage.
40:56Bon. Mais voilà.
40:58Le timing est crucial pour les banques centrales
41:00aujourd'hui, et ça se joue un peu
41:02en ce moment, ou en tout cas dans les prochains mois.
41:04Merci à vous trois d'avoir été les invités de Planète Marché.
41:06Florent Wabon, économiste chez Ecofi.
41:08Louis de Fels, directeur de la gestion de Galus
41:10Aggestion. Edmond Chim, directeur des investissements
41:12de BNP Paribas Wealth Management.

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