SMART BOURSE - Emission du mardi 8 octobre

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Mardi 8 octobre 2024, SMART BOURSE reçoit Thibault Prébay (Directeur général adjoint, Arbevel) , Alain du Brusle (Directeur de la gestion, Claresco) , François Chaulet (Président, Montségur Finance) et Ariel Wang (Analyste-gérante, Gemway Assets)

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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur BeSmart for Change pour rester
00:11à l'écoute des marchés, chaque jour à 17h si vous nous suivez en direct à la télévision
00:15via vos box, émission que vous retrouvez chaque soir en replay sur besmart.fr ou encore
00:19en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:22Au sommaire de cette édition ce soir, des investisseurs qui sont dans l'attente des
00:26prochains rendez-vous clés, à savoir pour la partie macroéconomique la publication
00:30du rapport américain sur l'inflation pour le mois de septembre qui sera publié ce jeudi
00:35dans le sillage du rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis pour le mois de septembre que
00:40les investisseurs ont découvert vendredi dernier et qui a recalibré un petit peu le
00:46chemin ou l'idée du chemin de baisse de taux de la réserve fédérale américaine.
00:50On voit le 10 ans américain qui est revenu à plus de 4% et puis l'autre partie qui va
00:54commencer en fin de semaine c'est la partie microéconomique avec la saison de publication
00:58de résultats qui va redémarrer par la partie américaine avec les publications attendues.
01:03Demain, aujourd'hui on avait PepsiCo mais vendredi nous aurons JP Morgan ou Wells Fargo
01:08qui donneront le coup d'envoi du secteur bancaire pour cette dimension résultat microéconomique,
01:15des marchés qui sont relativement prudents dans ce contexte avec en plus toujours ce
01:19risque d'escalade de tensions géopolitiques au Moyen-Orient, même si on voit le pétrole
01:24qui souffle un petit peu aujourd'hui et puis cette question, faut-il réévaluer les perspectives
01:29au moins tactiques de la Chine, des marchés chinois, de la conjoncture chinoise ? A-t-on
01:35là un vrai signal ou est-ce qu'il y a un risque de faux signal du point de vue des
01:39annonces faites par les autorités chinoises accumulées ces derniers jours ? On a vu
01:44la réouverture des marchés de Chine continentale ce matin qui a été plutôt une réouverture
01:48en fanfare, vous aurez le détail dans un instant avec Pauline Grattel et puis nous
01:52reparlerons de la Chine dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse avec les spécialistes
01:56de Gemweb Assets et c'est une des gérantes de Gemweb, Arielle Wang, qui sera avec nous
02:00pour évoquer évidemment ce nouveau souffle chinois, point d'interrogation et plus largement
02:06les perspectives pour la sphère émergente en matière d'investissement.
02:09Rendez-vous à 17h45 dans le quart d'heure thématique de Smart Bourse.
02:23Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour sur
02:26les marchés, c'est avec Pauline Grattel.
02:28Bonsoir Pauline.
02:29Bonsoir.
02:30Tendance à la baisse pour les indices actions en Europe, notamment aujourd'hui.
02:34Oui voilà, les marchés européens sont tous en repli aujourd'hui alors que les marchés
02:39de Chine continentale ont rouvert leurs portes après une semaine de Golden Week et la reprise
02:44était attendue parce qu'un rendez-vous était au programme, la conférence de presse de
02:48la Commission Nationale de Développement et de Réforme.
02:50Bon et visiblement le narratif qui s'impose est de dire que les marchés ont été déçus.
02:54Qu'est-ce qui ressort de cette conférence de presse des planificateurs étatiques chinois
02:58Pauline ?
02:59Et bien il n'a pas eu de nouvelles mesures annoncées par les autorités chinoises.
03:03Pékin se dit pleinement confiant pour atteindre l'objectif de croissance du PIB cette année
03:07mais les investisseurs sont déçus.
03:09Forcément le secteur du luxe empathie, LVMH, Kering et Hermès perdent de 1 à plus de 4%.
03:15Oui d'autant plus que les mauvaises nouvelles se sont accumulées pour le segment spécifique
03:20des producteurs et vendeurs de spiritueux dans ce secteur du luxe.
03:23Oui parce que les autorités chinoises annoncent de nouvelles mesures provisoires contre les
03:27importations de certains spiritueux, notamment les cognacs en provenance de l'Union Européenne.
03:33Ces mesures seront mises en place dès vendredi.
03:35Ainsi Pernod Ricard cède 4% et Rémi Cointreau plus de 8% et finit dernier du SBF 120.
03:41Si on regarde les marchés asiatiques ce matin, les indices actions en Asie et en Chine notamment,
03:46en Chine au sens élargi, on a vu des réactions assez divergentes.
03:50Séance un peu chaotique quand même il faut le dire Pauline.
03:52Oui la déception était forte et même si le Hong Seng était resté ouvert la semaine dernière,
03:56l'indice signe aujourd'hui son plus fort recul depuis 2008 de plus de 9%.
04:01En revanche le CSI 300 gagne plus de 5% aujourd'hui et prenait même 10% en début de séance.
04:07Divergence entre les marchés de Chine continentale et de Chine offshore effectivement avec le Hong Seng
04:12à Hong Kong aux Etats-Unis, on notera, ça n'est pas passé inaperçu depuis quelques heures maintenant,
04:1724 heures, les rendements obligataires qui se sont tendus à nouveau et qui sont au plus haut
04:22depuis deux mois sur la partie longue notamment.
04:25Oui depuis fin août le rendement de l'obligation américaine à 10 ans n'avait plus été aussi haut.
04:29Hier le seuil des 4% était franchi, un seuil maintenu jusqu'à aujourd'hui jusqu'à 4,05%.
04:36Le rendement de l'obligation américaine à 2 ans tourne autour des 4%,
04:40toujours dans le sillage du rapport sur l'emploi publié vendredi dernier.
04:43Un mot de la macro du jour et les investisseurs qui ont pris connaissance de la balance commerciale américaine pour le mois d'août.
04:48Oui le déficit commercial des Etats-Unis recule pour le mois d'août pour atteindre 70,4 milliards de dollars
04:53contre un déficit plus élevé en juillet de presque 79 milliards.
04:57Et puis les entreprises, on le disait avec le tout début, les préliminaires de la saison de publication de résultats
05:03avec les chiffres de PepsiCo publiés aujourd'hui.
05:05Oui PepsiCo fait état de résultats en demi-teinte, l'entreprise fait moins bien qu'attendue pour son chiffre d'affaires
05:10qui atteint 23,3 milliards de dollars mais fait mieux qu'attendue sur son bénéfice net
05:15même s'il recule comparé à l'an dernier de 5%.
05:19Quel est le programme de demain pour les investisseurs Pauline ?
05:22Demain les investisseurs prendront connaissance de la balance commerciale allemande du mois d'août
05:25mais surtout des minutes de la fête.
05:27Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse les infos clés du jour sur les marchés avec Pauline Grattel sur Bsmart for Change.
05:44Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
05:48Alain Dubrul est à nos côtés, le directeur de la gestion de Clarisco. Bonsoir Alain.
05:51Bonsoir Grégoire.
05:52Thibaut Prébet nous accompagne également, directeur général adjoint d'Arbevel. Bonsoir Thibaut.
05:56Bonsoir.
05:57Et François Chollet à nos côtés, président de Montségur Finance. Bonsoir François.
06:00Bonsoir.
06:01Merci d'être là, ravi de vous retrouver tous les trois.
06:03Un mot de la Chine quand même. Retour de Golden Week.
06:06Le marché de Hong Kong était quand même resté ouvert la plupart du temps la semaine dernière,
06:09mais c'est vrai qu'on a vu la reprise des bourses continentales chinoises ce matin.
06:13Donc avec l'accumulation d'annonces depuis deux semaines maintenant,
06:17que ce soit de la part des autorités monétaires, budgétaires, des planificateurs étatiques,
06:22est-ce qu'on peut parler au moins pour un temps, au moins tactiquement de la Chine un peu différemment aujourd'hui François ?
06:30Alors ça fait quelque temps qu'on en parle un peu différemment.
06:32En tout cas nous ça faisait partie des petits jokers de l'année qu'on avait ouverts en courant février-mars,
06:37lorsque les annonces se sont précisées sur la volonté politique de mettre un terme à l'amorosité ambiante en Chine.
06:46Et on l'a fait, une fois n'est pas coutume, avec des ETF.
06:49Et pourquoi je dis cela ? C'est simplement pour revenir sur le fait qu'on parle beaucoup et on critique beaucoup dans la gestion active des ETF,
06:54mais il y a quelques capacités qu'ont les ETF que nous n'avons pas.
06:58C'est d'aller sélectionner des valeurs surpondérées dans certains indices.
07:01Et pour la Chine ça a été particulièrement efficace, puisqu'on a vu des dossiers comme Alibaba ou Tencent,
07:07qui représentent à eux deux quasiment un tiers de l'indice en question, faire des parcours absolument exceptionnels et permettre un très fort rebond.
07:17Alors effectivement aujourd'hui c'est une séance de consolidation très forte.
07:21Ça se fait à la mesure de ce qu'on a connu durant maintenant trois semaines, qui est un rebond absolument phénoménal.
07:30Clairement là, on a le sentiment en tout cas, qu'un point bas a été marqué courant 2024,
07:36dans les valorisations relatives de ce marché par rapport aux autres marchés développés,
07:41et surtout quand on regarde par rapport aux autres valeurs américaines qui sont quand même aujourd'hui sur des niveaux qui sont quand même élevés.
07:50Et que le marché n'est plus venu tester ces niveaux de support.
07:54Donc on a plutôt l'idée d'une poursuite de cette reprise, avec évidemment du temps pour que ça se construise,
08:01mais pas forcément de retour en arrière par rapport à ce qu'on a connu depuis plusieurs années.
08:05C'était quand même une machine à remonter le temps formidable, qui nous permettait d'acheter des indices à des niveaux...
08:11De 2008, voire d'avant, c'est ça ?
08:14On a remonté le temps et on a pu reprendre quelques positions là-dessus.
08:19C'est un pari qu'on n'a pas l'habitude de faire.
08:21Oui, vous qui avez été avant-gardiste sur cette question, vous dites aujourd'hui,
08:26un, on est satisfait, il y a quand même quelque chose qui est délivré de la part du système de planification chinois, et ça peut continuer.
08:35Oui, parce que c'est une zone qui a été totalement délaissée par les investisseurs internationaux,
08:39sans doute à juste titre pendant de nombreuses années.
08:42Et simplement, à un moment donné, on s'aperçoit quand même que c'est une économie qui compte.
08:46C'est un point important des indices mondiaux.
08:50Et clairement, il y avait des acteurs là-dedans qui méritaient d'être valorisés correctement,
08:54ce qui n'était pas du tout le cas dans ce qu'on a pu connaître en fin de période.
08:57Je vous ai coupé, mais vous disiez que ce n'était pas votre champ d'analyse ou d'investissement naturel chez Montségur.
09:03Mais qu'est-ce qu'il faut comprendre ? Le fait que vous y soyez allé...
09:06Dans les fonds de fonds, dans les allocations, dans les mandats, bien sûr.
09:08Mais ce n'est pas l'endroit où on va faire du stockpicking.
09:11C'est la raison pour laquelle, soit on prend des fonds plutôt globaux émergents
09:14pour laisser l'allocation se faire par des spécialistes.
09:17Et là, en l'occurrence, on a fait un vrai pari directionnel sur la Chine pure,
09:21qui a été plutôt gagnante depuis le début de l'année.
09:24Bon. Thibault, l'histoire chinoise, est-ce qu'elle est un peu différente aujourd'hui ?
09:28Est-ce qu'on a un signal de marché ? Est-ce qu'on a éventuellement un signal macro également pour la suite ?
09:34C'est vraiment une question difficile, parce qu'on a deux forces qui s'opposent.
09:37D'un côté, et qui nous poussent plutôt à être relativement dans la stabilité.
09:40D'un côté, c'est évidemment une part de l'économie mondiale qui est colossale
09:44et qui, globalement, dans les portefeuilles, peut difficilement rien représenter.
09:48Et de l'autre côté, honnêtement, quand certains disent que c'est ininvestissable,
09:51quand on regarde les swings, quand on regarde les débuts d'année qui commencent encore par un moins 10,
09:55puis qui reprend 25, puis qui devient le pire performeur de l'année,
09:58puis qui rebondit jusqu'à devenir quasiment le meilleur performeur,
10:00l'idée qu'on est un peu loin de l'analyse fondamentale
10:02est peut-être dans quelque chose qui a parfois un peu plus des profils de casinos.
10:05Et donc, il faut quand même avoir une certaine prudence,
10:08si on veut limiter les impacts en termes de volatilité, c'est aussi une réalité.
10:11Après, évidemment, si on est capable d'acheter un des niveaux où ça a beaucoup baissé avant le rebond,
10:15c'est toujours bienvenu.
10:16Mais voilà, il y a à la fois ce côté qui est très, très rarement vu
10:19d'être d'un côté incontournable et de l'autre difficilement investissable.
10:22Et c'est vrai que conjuguer les deux pour un gérant, c'est aujourd'hui un défi qui n'est pas facile.
10:26Ça reste au mieux tactique ?
10:28Au contraire, moi je dirais que c'est tout sauf tactique.
10:30C'est-à-dire que mettre des très gros poids dessus à certains moments,
10:32comme on pourrait le faire tactiquement, c'est difficile.
10:34Parce qu'avec les quantités de swing, en fait, on n'a pas le droit à l'erreur.
10:37Et en même temps, être complètement absent, ce qui serait l'autre côté tactique,
10:39est difficile sur une zone qui est quand même une économie mondiale
10:42qui est plus proche de celle des États-Unis que celle de la France,
10:45qui pourtant dans les portefeuilles a souvent un poids plus important.
10:47Donc, pour résumer, je dirais que notre vision à nous est plutôt justement
10:50de ne pas trop faire de tactique sur des choses qui swingent très important
10:54sur des annonces gouvernementales et d'en garder une part congrue mais réelle.
10:59Après, j'entends qu'on peut faire différemment,
11:01mais je trouve justement que le tactique reste toujours quelque chose qui est difficile
11:04sur des choses qui ont des volatilités très fortes
11:06et où en fait, quelque part, le droit à l'erreur existe difficilement.
11:09Qu'est-ce que ça implique pour vous, quand même, ce qui se passe en Chine ?
11:12Alors, il y a ce que ça implique pour le marché chinois,
11:14pour l'histoire économique chinoise,
11:16mais aussi pour d'autres zones, d'autres marchés.
11:19On pense bien sûr à l'Europe.
11:21Est-ce qu'il y a des effets au moins conjoncturels
11:24à attendre d'un plan de relance ou plan de soutien chinois
11:28vis-à-vis d'une zone économique comme l'Europe aujourd'hui, par exemple ?
11:32Ce qui est intéressant, c'est qu'il n'est pas d'ailleurs certain
11:34que le principal, la relance chinoise, sera la baisse des taux américaines.
11:37C'est-à-dire qu'aujourd'hui, l'économie manufacturière n'est pas faite
11:40pour évoluer dans un environnement de taux élevés.
11:42Je vous rappelle ce mécanisme pour les auditeurs qui est très basique
11:44mais qu'il faut comprendre, c'est que si vos taux sont à zéro
11:46et que votre voiture ou votre lave-vaisselle fait un peu la tête,
11:48vous en rachetez un autre.
11:49Si vos taux sont à 10, vous dites, je vais attendre qu'ils tombent en panne
11:52et que je suis rémunéré pour acheter.
11:53Donc en fait, dans l'économie manufacturière, les taux élevés font très mal
11:56à ces secteurs d'automobiles ou autres qui sont des fleurons chinois.
11:59Des taux qui baissent, c'est quand même plus facile.
12:01Donc ça, c'est un premier point.
12:02Le deuxième point, c'est que l'économie chinoise a des problèmes
12:04dont certains sont réglables de manière conjoncturelle et d'autres pas.
12:08On a un âge moyen de la population qui est en train de rattraper celui de la France,
12:11pour un pays qu'on disait émergent et quand même assez étonnant.
12:14On a des problèmes de baisse de la population
12:17qui donnent une capacité à stabiliser un marché immobilier qui est très difficile.
12:20Et donc en fait, c'est vrai qu'on a le sentiment que ce retour un peu
12:23par des plans de relance est à la fois important,
12:25mais à la fois, il y a certains types de problèmes qui ne peuvent pas se régler comme ça.
12:28Donc au final, le sentiment qu'entre la relance et une situation de taux
12:32qui sera plus favorable, c'est quand même mieux positionné, c'est évident,
12:36que d'autres classes d'actifs qui ont été arbitrés comme l'Inde,
12:39qui ont énormément monté, sont aussi peut-être maintenant
12:42une alternative un peu moins séduisante.
12:44Mais il ne faut pas oublier quand même dans un investissement,
12:47et c'est pour ça que les poids pour nous doivent rester relativement limités,
12:50que les problèmes fondamentaux de l'économie chinoise
12:52ne se guériront pas par un plan de relance.
12:54Alors que rajouter ?
12:56Je dirais trois choses.
12:57Le premier, c'est que le rebond des actions chinoises
13:00est à la mesure d'une part des mesures de relance qui ont été annoncées,
13:05c'est-à-dire pour une fois, là, ils mettent vraiment le paquet,
13:07alors que ça faisait un an et demi que c'était plutôt des petites mesurettes à reculons.
13:12Le marché veut déjà plus de détails.
13:14Le marché a accepté l'idée que ce n'était pas un plan de relance comme les précédents,
13:18mais déjà on voit aujourd'hui, visiblement,
13:21la Commission nationale de réforme et de développement
13:24n'a pas donné suffisamment de détails au marché
13:26après les attentes qui ont été créées.
13:28Il y a quand même des mesures sur notamment les baisses de taux.
13:31Il y a des mesures.
13:32Tout le monde est d'accord.
13:33Les emprunts beaucoup plus faciles, les subventions.
13:35Il y a un vrai package.
13:36Pour les marchés actions aussi.
13:38Le marché actions réagit parce qu'on était tombé
13:40à des niveaux de valorisation extrêmement faibles,
13:42et on voit aussi le poids des flux.
13:44Je pense qu'il y a beaucoup d'investisseurs qui étaient ultra sous-pondérés
13:47sur les actions chinoises.
13:48Donc là, on a quand même repris.
13:49Aujourd'hui, on perd à peu près entre 5 et 10 % selon.
13:51Mais rappelons qu'en deux semaines, on vient de prendre 40 %.
13:54Oui, bien sûr.
13:55On est passé effectivement du pire secteur,
13:57de la pire géographie à quasiment la meilleure.
13:59Donc les 10 % d'aujourd'hui, si on s'arrête là,
14:01ça reste quand même un très bon rallye.
14:03Ça, c'est le premier commentaire.
14:04Donc le rebond me paraît tout à fait explicable et justifié.
14:08Le deuxième, c'est est-ce que pour des clients privés,
14:11on peut investir en Chine ?
14:13Alors nous, on l'a fait dans un fonds particulier
14:15où on avait une vraie conviction et ça nous a bien aidé.
14:18Mais fondamentalement, moi, je pense qu'en Chine,
14:20on ne sait pas ce qu'on achète.
14:21Le droit de propriété, c'est un peu comme en Argentine,
14:23presque comme en Argentine.
14:24Ça veut dire qu'on peut être dézingué du jour au lendemain.
14:26Vous êtes propriétaire, vous ne l'êtes plus.
14:28Dans une vision long terme…
14:30Vous m'avez vu sur les défauts obligataires,
14:31comment les étrangers pouvaient ne pas être traités
14:33de la même manière que des locaux.
14:36Le droit de propriété en Chine est une fiction, à mon avis.
14:40Donc pour un investisseur de long terme,
14:42je ne peux pas faire acheter à un client privé
14:44beaucoup de Chine, c'est clair.
14:45Et la troisième question, c'est quel est l'impact
14:47de tout ça sur le reste du monde ?
14:49On a vu les valeurs de luxe qui ont pris 10-15% quand même,
14:52en se disant que ça va être mieux, etc.
14:54Alors c'est certain que si la Chine va mieux,
14:56ça va aider les secteurs énergie, matières premières
14:59et l'Europe peut-être plus que les États-Unis finalement
15:02puisque les deux zones se séparent.
15:04Pour autant, comme vous l'avez dit,
15:05la Chine a des vraies difficultés
15:07et donc je crains que ces mesures
15:10sont à la hauteur des difficultés.
15:12Je comprends, oui.
15:13Déjà dans un premier temps, je pense qu'il va falloir
15:15au moins 6 mois pour que ça se voit vraiment
15:17dans la conjoncture.
15:18Donc il ne faut pas s'attendre à ce que les nouvelles
15:21des valeurs de luxe, mais pas que,
15:23sur d'ici décembre, janvier,
15:25ça va rester toujours aussi mauvais.
15:27Donc il ne faut pas trop s'attendre
15:28à un bottom-up exceptionnel.
15:29Et si ça repart, ça sera plutôt dans le courant
15:31de l'année 2025.
15:32C'est évidemment un élément de soutien.
15:34On ne va pas le nier.
15:35Mais je serais quand même prudent sur l'effet booster
15:38au niveau de l'économie mondiale.
15:40La dimension commerciale, là,
15:42pour un secteur comme le secteur du luxe,
15:45ça prend un chemin différent
15:48entre l'Union européenne et la Chine.
15:50On est habitué au conflit,
15:52l'escalade commerciale Chine-États-Unis,
15:54le titre fortate, les réponses,
15:56les unes après les autres, etc.
15:58Est-ce que c'est ce qui arrive désormais
16:01entre l'Europe et la Chine ?
16:03Puisque l'annonce du jour, c'est de dire que finalement...
16:05Alors je n'ai pas vu si c'était des tarifs précisément.
16:07En tout cas, on va demander de l'administratif
16:09pour enregistrer aux douanes
16:11des spiritueux français qui rentreraient en Chine.
16:13Donc ça entrave quand même visiblement...
16:15L'approche de l'Europe par rapport aux États-Unis,
16:17je pense, est un peu différente.
16:18C'est-à-dire que les États-Unis sont en affrontement franc et massif,
16:20notamment sur la technologie.
16:21Ils ne veulent pas que la Chine les rattrape.
16:23C'est clair.
16:24Donc ils feront tout ce qu'il faut,
16:25et ça, que ce soit les démocrates ou les républicains,
16:28pour s'opposer à la Chine.
16:29L'Europe est plus opportuniste, je pense,
16:31parce qu'on a plus de liens avec eux.
16:32Le problème actuel, c'est que la relance chinoise
16:35qui a été décidée il y a un an,
16:37était une relance de la production
16:39et de l'exportation massive d'excédents
16:41qu'on voit dans les voitures, les batteries, etc.
16:43Et on comprend légitimement que même l'Europe
16:45trouve que ces produits sont probablement vendus à précassé
16:49et veut réagir.
16:50Et eux, du coup, on se...
16:52Oui, oui, j'ai compris.
16:53Une mesure de rétention.
16:54Oui, oui, classique.
16:55D'accord.
16:56Et du coup, ça reste plus limité.
16:57D'accord.
16:58Plus limité que celle avec les Etats-Unis.
16:59J'entends.
17:00En revanche, pour revenir sur la relance chinoise,
17:02je pense que celle qui a été faite l'année dernière
17:04était une relance qui détruisait de la valeur
17:07parce qu'ils ont finalement boosté la production exportatrice
17:10quitte à écoeurer tous les pays...
17:13Qui ont saturé les usines.
17:14Qui commencent à criser, et on les comprend,
17:16alors que la consommation est à taux.
17:18Donc là, le vrai enjeu de cette relance,
17:20c'est est-ce que la consommation intérieure va repartir ?
17:22Et là, ça pourrait aussi aider nos entreprises.
17:24François ?
17:25Sur le luxe, ça m'intéresse aussi.
17:27Est-ce que c'est un vent contraire structurel
17:30qui se met en place entre une consommation chinoise,
17:34dont on verra si elle arrive à redécoller un peu ou pas,
17:36et puis peut-être une tension plus forte, structurelle,
17:40entre la Chine et les Etats-Unis sur le plan commercial ?
17:42Je partage l'idée.
17:43L'Europe a une position assez au milieu du guet
17:46dans les relations qu'elle peut avoir
17:48sur sa balance commerciale extérieure vis-à-vis de la Chine.
17:50Et donc les mesures ne sont pas forcément à la hauteur
17:52de ce dont on pourrait avoir besoin
17:55pour défendre vraiment nos intérêts.
17:57En revanche, pour revenir au point de vue
17:59simplement boursier d'investisseurs,
18:01on n'aurait pas pu évoquer la Chine
18:03plus de 30 secondes sur un plateau de télévision
18:06comme sujet d'investissement il y a un an.
18:08Aujourd'hui, on est capable de faire 10 minutes dessus.
18:10Et je crois qu'on n'est pas les seuls.
18:11Et ça veut dire qu'il y a un changement de paradigme
18:13dans la façon dont on réappréhende cette zone-là
18:16comme étant investissable pour les investisseurs internationaux.
18:18Est-ce que c'est bon pour le luxe chez nous ?
18:20Parce que nous, c'est un secteur important
18:22pour un indice comme le CAC notamment.
18:24Il n'y a pas que la Chine, mais c'est quand même...
18:27C'est assez difficile de voir clairement
18:29quel sera l'impact de cette volonté politique en Chine
18:32de venir mettre un terme
18:34à tous les signes ostentatoires du luxe dans la population.
18:36On a déjà connu ça.
18:38On a connu ça, mais est-ce qu'ils vont y arriver cette fois-ci ?
18:40J'avoue que c'est difficile parce que c'est
18:42plutôt un phénomène de société
18:44qu'un phénomène, je dirais,
18:46conjoncturel lié à un ralentissement économique.
18:49Parce qu'en vérité,
18:51les clients du luxe sont toujours présents.
18:53Pour l'instant, on a eu à chaque fois,
18:56je dirais, une façon détournée
18:59de parvenir à occuper ce marché.
19:02J'espère simplement que ça va continuer.
19:04Après, quand on revient sur la valorisation du secteur du luxe,
19:07il y avait peut-être besoin de respirer un petit peu
19:09parce qu'elle ne produisait plus forcément
19:11les mêmes performances opérationnelles
19:13depuis le début de l'année.
19:15On arrive à des niveaux maintenant
19:17qui peuvent, en tout cas, mériter
19:19d'être regardés, que ce soit sur ceux
19:21qui gagnent très très bien,
19:23je pense à Hermès qui n'ont pas d'impact
19:25particulier aujourd'hui dans leurs publications,
19:27ou un LVMH qui a quand même,
19:29c'est l'ETF du luxe, on a à peu près
19:31tous les métiers du luxe.
19:32Oui, d'ailleurs, à propos de TF, ça baisse comme les autres,
19:34Hermès et LVMH.
19:35Oui, alors que dans un cas, c'est ça effectivement
19:37le sujet de la colle.
19:38Et pour revenir sur Kering, c'est vrai que là,
19:40on arrive sur des niveaux de valorisation
19:42qui sont même inférieurs au marché.
19:44C'est pour dire que la déficience n'est pas
19:46forcément à la Chine, elle est simplement
19:48à la partie opérationnelle du groupe.
19:49Non, mais comme c'est un gros vent porteur,
19:50ma question est de savoir si ça devient
19:52un vent moins porteur.
19:53C'est vrai qu'ils refusent son particulier environ,
19:54parce que LVMH, on a fait un retrassement
19:56quand même significatif, pas loin de 900 euros
19:58en descendant sur 650 à peu près aujourd'hui.
20:01Si vous regardez ce qui s'est passé sur Kering,
20:03c'est encore plus impressionnant.
20:05Est-ce qu'on arrive sur des points d'entrée ?
20:07Ce n'est pas forcément maintenant qu'on a
20:09les vents les plus favorables, c'est certain.
20:11Mais du point de vue de l'investisseur un peu
20:13contrariant, à un horizon de 3-5 ans,
20:14c'est peut-être sur des voies comme ça
20:16la possibilité de rentrer et de constituer une position.
20:18Thibault, sur le luxe et la Chine,
20:19je voyais un broker qui classifiait
20:21ceux qui arrivaient à limiter la baisse de leur vente
20:23en Chine à moins de 10%
20:25sont des bons élèves aujourd'hui.
20:27Oui c'est ça, mais là il y a aussi
20:29quelque chose de politique en Chine.
20:31C'est-à-dire qu'on a oublié un truc simple,
20:32c'est que toutes les croissances des pays mondiaux
20:34suivent une sorte de courbe asymptotique
20:36qui commence à 10 quand on est encore dans cette phase
20:38accélérée et qui finit comme le Japon à 0.
20:40Et la Chine parcourant assez rapidement
20:42cette courbe a un potentiel de croissance
20:44qui baisse chaque année, qui en plus est en monitorée à la main
20:46et évidemment à des niveaux qu'on ne connaît pas.
20:48Mais du coup, ce sentiment c'est que
20:50le gouvernement a cette de croissance,
20:52tout le monde sortait des valises Vuitton
20:54ça ne choquait pas, maintenant c'est un peu différent.
20:56Quand l'épouse de Xi Jinping apparaît en public
20:58ce n'est plus de bijoux.
21:00Donc on voit que l'image n'est plus à la fête
21:02parce que la situation chinoise
21:04ne permet plus des excès
21:06de signes ostentatoires.
21:08Et ça évidemment, ça joue sur ces sociétés
21:10il faut le rappeler dans le cadre d'Hermès
21:12où de l'LVMH reste très rentable,
21:14d'autres drivers en particulier en Amérique du Nord.
21:16Et si vous regardez, ce n'est pas compliqué
21:18un LVMH avant 2016 ça se payait toujours
21:2020 de multiple ou moins.
21:22Depuis 2016 ça se paye 20 ou plus.
21:24Là on est revenu à 20.
21:26L'idée que ça peut présenter un intérêt, c'est vrai.
21:28L'idée aussi qu'à un moment on était à 20 de croissance,
21:30on en est à 0, donc c'est aussi assez logique qu'on ne soit plus forcément
21:32et je rejoins ce que disait François dans le haut
21:34oui, mais effectivement c'est des sociétés
21:36qui sont à nouveau intéressantes.
21:38C'est vrai que sur l'image du luxe
21:40on n'est pas uniquement dans le sujet de la relance
21:42on est dans le sujet qui est de l'image qui est donnée
21:44et je rebouclerai ça avec ce que vous disiez aussi
21:46c'est-à-dire que si le sentiment est qu'on communique mal
21:48ou qu'on est trop agressif en public
21:50on peut juste disparaître, ce qui n'arrive moins aux Etats-Unis.
21:52Et donc du coup la capacité
21:54à suivre un peu la ligne du parti
21:56d'être un peu moins ostentatoire
21:58est effectivement un sujet, mais là-dedans
22:00il y a effectivement des opportunités
22:02et puis il faut bien le dire, le fait que le CAC sous-performe
22:04à cause du luxe ça ne fait pas de mal
22:06parce qu'il y a tous les indices tout le temps
22:08au bout d'un moment tout le monde se dit on achète du luxe et basta
22:10il y a aussi quelque part
22:12une rotation qui est cohérente
22:14mais au final je pense qu'il ne faut pas limiter
22:16le sujet du luxe à la Chine
22:18et il ne faut pas limiter l'impact en Chine
22:20à la relance ou pas
22:22mais plutôt à des positions quasiment éthiques
22:24et politiques qui ne changeront pas
22:26forcément aussi rapidement que ça
22:28parce que la Chine avec sa situation démographique
22:30n'a que peu de chances de revenir à 10% de croissance
22:32et donc
22:34cette politique on ne sait pas combien de temps elle peut durer
22:36Alors Marc, le premier c'est que
22:38la croissance se tasse bien sûr
22:40mais on est quand même sur des rythmes de croissance
22:42qui restent supérieurs à ceux que nous connaissons nous
22:44a fortiori
22:46c'est à se demander
22:48parce que là bon 5
22:50un économiste standard vous dira 4
22:52peut-être que sur place il vous dira en 2
22:54nous on est à 1 quand même
22:56d'autres pays font mieux
22:58globalement il y a quand même une classe moyenne qui continue d'émerger
23:00et quoi qu'on dise le luxe
23:02mais c'est aussi
23:04d'autres marques chinoises par exemple
23:06un jour il y avait un dirigeant
23:08de Vuitton au Japon qui avait dit
23:10quand les secrétaires ont leur 3ème sac Vuitton
23:12mais en fait il n'y a pas que
23:14il y a aussi pas mal de gens qui ont
23:16une clientèle aspirationnelle si on peut dire
23:18et ça on le voit encore plus chez L'Oréal
23:20ou quoi qu'il arrive on va passer de 200, 300
23:22à 500 millions de consommateurs
23:24dans les 10 prochaines années même si ça va un peu moins vite
23:26mais avec des marques chinoises aussi
23:28ce que je veux dire c'est que c'est aussi
23:30un changement par rapport
23:32à l'Eldorado que ça pouvait être
23:34il y a 10 ans pour des marques occidentales
23:36il faut se rappeler que dans les années 90
23:38tout le monde regardait les ventes
23:40au Japon comme une sorte de belle weather
23:42il y a eu le Japon
23:44qui a d'ailleurs aidé récemment mais qui est beaucoup plus petit
23:46maintenant il y a la Chine mais bon il y a quand même les Etats-Unis
23:48il y a toutes les Amériques, tous les autres pays émergents
23:50je pense que même
23:52cette industrie elle survivra à la normalisation
23:54de la Chine. Je n'ai pas de doute sur le fait que LVMH
23:56survive à la normalisation de la Chine
23:58C'est assez impressionnant parce que pendant pas mal de trimestres
24:00le réel c'était surtout la Chine
24:02à plus 20, plus 30, plus 50
24:04là ça commence à faire plutôt moins 10
24:06finalement ils ont réussi quand même à compenser
24:08avec d'assez belles performances aux Etats-Unis
24:10en rappelant qu'il n'y a pas que la Chine
24:12non plus dans ce secteur
24:14L'autre facteur
24:16qui permet peut-être un peu
24:18d'amortir les risques
24:20c'est le cycle de baisse de taux
24:22comment vous vous positionnez par rapport à ça
24:24quand on est dans une logique d'investissement
24:26quand on est stock picker
24:28qu'est-ce qu'il y a d'important, qu'est-ce qu'il y a de pas important
24:30dans ces histoires de baisse de taux
24:32sachant que la Fed a voulu démarrer fort
24:34et puis que les dernières données
24:36des surprises économiques plus positives aux Etats-Unis
24:38remettent en cause un peu l'idée que la Fed continue
24:40d'aller très vite, très fort
24:42Alors la thématique des baisses de taux
24:44ça faisait partie des choses que nous avions
24:46dans nos paris, on parlait de la Chine
24:48effectivement mais on avait deux autres paris qui couraient
24:50en 2024 qui étaient les petits jokers
24:52des allocations. Un qui était quand même
24:54assez marqué, c'était le retour
24:56des thématiques small limit
24:58en Europe
25:00et je dis bien en Europe parce que c'est vrai que
25:02la France n'est pas dans notre thématique sur ces aspects-là
25:04Le fonds que nous avons
25:06qui est un fonds géré de manière
25:08assez quantitative
25:10investi sur la même valeur
25:12et la France c'est une partie, je crois qu'on est à 15%
25:14d'exposition donc c'est vraiment
25:16faible. Et effectivement
25:18on a une performance à plus de 8, c'est-à-dire que c'est la première
25:20année que les small cap ne sous-performent
25:22pas depuis plusieurs exercices
25:24de notre point de vue, donc ça c'est pas encore
25:26vraiment gagnant. Sur le plan européen ?
25:28Tout à fait, sur le plan européen, c'est en France
25:30malheureusement le cas. Non mais restons sur
25:32le plan européen alors, oui oui, la France fait
25:34partie de l'Europe aussi. Ca fait partie des choses qui font que
25:36simplement la baisse des taux a
25:38donné un peu d'air à ces entreprises-là et le
25:40marché a commencé à
25:42prendre en compte le fait qu'elles étaient
25:44clairement sous-évaluées depuis plusieurs années
25:46et je pense que c'est une thématique
25:48qui va pouvoir se poursuivre
25:50si on veut poser la question au début de 2025
25:52je pense qu'on peut rester en tout cas fin de l'année, début de 2025
25:54sur cette thématique-là. Et ça c'est très directement
25:56lié au facteur taux ?
25:58Oui, au facteur croissance
26:00évidemment mais au facteur taux assurément.
26:02Le deuxième qui était encore plus
26:04peut-être lié au facteur taux, c'était le secteur
26:06de l'immobilier coté
26:08que nous avions en portefeuille
26:10qui avait fait un très beau rallye en fin d'année 2023
26:12Oui oui, il y avait un débat. On avait une belle consolidation
26:14en premier trimestre 2024
26:16qui a effacé une partie des gains
26:18mais on a vu depuis
26:20le mois de mai-juin repartir
26:22cet indice-là et les foncières
26:24côté européennes, que ce soit sur
26:26l'immobilier résidentiel, que ce soit
26:28sur le commercial, que ce soit
26:30sur la logistique
26:32ou même la santé, que ce soit
26:34j'en oublie une
26:36dans le lot, mais globalement
26:38les bureaux, pardon, le bureau prime
26:40ça a plutôt bien tenu et on a vu des rebonds assez marqués
26:42et donc là aussi on a une période d'estimation qui a été
26:44extrêmement favorable. Et là on est dans
26:46la logique d'un retour à la moyenne qui n'est pas encore
26:48complété de votre... On n'est pas encore revenu
26:50à des niveaux de décote
26:52raisonnables à mon avis, puisqu'on est encore
26:54dans les décotes, les fortes décotes
26:56Il n'empêche, c'est
26:58un secteur qui a réussi à se refinancer
27:00dans de très bonnes conditions. On a vu des émissions obligataires
27:02sur ce secteur qui ne laissent
27:04plus planer le moindre doute sur la solvabilité
27:06pour les investisseurs
27:08alors qu'il y a deux ans on se posait
27:10vraiment des questions sur les dettes
27:12de ces foncières côté et donc
27:14c'est plutôt rassurant. On a vu des transactions aussi
27:16qui se font généralement à des valorisations
27:18qui sont proches ou
27:20vraiment très proches ou légèrement supérieures à la valeur
27:22qui était au bilan
27:24et évaluée par les experts
27:26donc globalement c'est plutôt un message rassurant
27:28sur le fondamental et plutôt
27:30une façon de jouer la thématique de baisse des taux
27:32sur les trimestres
27:34qui encore vont arriver
27:36puisqu'on a encore cette thématique devant les yeux.
27:38Comment vous voyez le cycle de baisse de taux se
27:40dérouler ? On regarde notamment des derniers
27:42chiffres américains qui brouillent un peu
27:44le narratif de marché sur l'idée d'une Fed
27:46qui serait
27:48encline à aller rapidement
27:50au taux neutre par exemple. Thibault,
27:52est-ce que c'est un cycle qui s'annonce un peu chaotique ?
27:54Est-ce qu'on va avoir des divergences de politique
27:56monétaire ? Comment vous voyez les choses ?
27:58Je trouve ça assez savoureux de noter qu'on a eu des statistiques
28:00d'emploi qui ont été révisées d'une manière totalement
28:02lunaire où on a perdu un million de jobs
28:04et que la première statistique
28:06après septembre, on savait qu'il y aurait
28:08des effets assez importants sur certains segments
28:10en particulier les emprunts du secteur public
28:12enfin les recrutements du secteur public.
28:14Tout d'un coup, on nous explique qu'il y a quelques dizaines
28:16de milliers de jobs et que l'économie revare comme une fusée.
28:18Je pense qu'il faut faire plus simple que ça dans le raisonnement.
28:20Le raisonnement est,
28:22cher Beuvel en tout cas, on a
28:24le sentiment surtout qu'en fait
28:26on est dans la bonne baisse de taux. C'est-à-dire qu'on est dans la baisse de
28:28taux qui est liée, c'est pas
28:30le bon et le mauvais chasseur, il y a une vraie hausse de taux,
28:32une mauvaise hausse de taux.
28:34La mauvaise hausse de taux c'est, on garde les taux élevés
28:36il y a un truc qui pète, ce qui arrivait souvent.
28:38Et quand on a monté les taux n'importe comment, comme l'avait fait
28:40par exemple Jean-Claude Richet plusieurs fois, on se retrouve
28:42un peu à baisser les taux en panique dans une période difficile.
28:44Et il y a la baisse de taux parce qu'on a atteint l'objectif.
28:46Et ça c'est un truc qu'on n'a pas l'habitude
28:48parce qu'on n'a pas tellement l'habitude politique, y compris
28:50banquiers centraux atteignent l'objectif.
28:52Là aujourd'hui, il faut se rappeler que dans toutes les théories monétaires
28:54quand vous avez une inflation qui revient vers les deux
28:56une croissance qui est assez faible,
28:58justifier en Europe des taux qui étaient à 4
29:00et aux Etats-Unis à 5, ça n'a pas de sens.
29:02Et donc on y revient tranquillement.
29:04L'idée qu'il y aurait une urgence à y revenir
29:06ou une panique économique,
29:08ce sont des choses auxquelles on ne croit pas du tout.
29:10En revanche, l'idée que cette baisse de taux continue à être un soutien
29:12est quelque chose sur lequel on est très à l'aise.
29:14Après, la seule difficulté aux Etats-Unis, c'est qu'on est effectivement sur un soutien
29:16mais un soutien sur un marché qui vient de prendre 20.
29:18Donc après, c'est l'équilibre entre ces éléments positifs
29:20et la manière dont ils ont déjà pris en compte.
29:22Mais globalement, notre point est
29:24qu'il n'y a aucune raison que ces baisses de taux ne continuent pas.
29:26En revanche, le faire à un rythme qui laisserait supposer
29:28qu'il y a une panique serait contre-productif
29:30et peu justifié par l'état de l'économie.
29:32Et je terminerai sur ce point que j'ai souvent abordé
29:34sur ce plateau et sur d'autres, c'est de dire
29:36qu'une économie démographiquement au ralenti
29:38est une économie de plein emploi.
29:40Une économie de plein emploi est une économie
29:42où on n'a quasiment jamais de hard lending
29:44parce que quand il n'y a pas des plans de licenciement massifs,
29:46les gens n'arrêtent pas de consommer
29:48et donc on n'arrive pas à avoir cette espèce de crash
29:50qu'on voit que tout le monde veut venir.
29:52Je ne sais pas pourquoi, les gens sont traumatisés.
29:54On a du mal à voir venir ça
29:56et donc on reste confiants là-dessus.
29:58Ce que vous dites pour la réserve fédérale américaine,
30:00ça vaut aussi pour la Banque Centrale Européenne ?
30:02Je comprends que la Fed partant de 50
30:04peut très vite se recaler sur un rythme de 25 sans problème,
30:06peut-être avec des baisses,
30:08pas forcément meeting par meeting,
30:10mais à chaque trimestre.
30:12On verra le rythme.
30:14A l'inverse, on a plutôt le sentiment
30:16que pour la BCE,
30:18ce serait bien d'y aller un peu plus franco.
30:20Oui, pour deux raisons.
30:22On a le sentiment,
30:24c'était le scénario avant le Covid,
30:26on verra si ça se produit,
30:28que l'inflation pourrait très bien
30:30soit revenir au niveau d'avant,
30:32soit 0,5% plus haut que les niveaux d'avant.
30:34Sauf que 0,5% plus haut que les niveaux d'avant,
30:36c'est toujours trop bas en Europe,
30:38alors qu'aux Etats-Unis,
30:40c'est plutôt des niveaux qui sont confortables,
30:42voire potentiellement un peu élevés.
30:44Et si vous vous stabilisez à 2,5% aux Etats-Unis,
30:46ce n'est pas la même chose.
30:48D'un côté, c'est très confortable,
30:50mais ce décalage qu'il y avait déjà
30:52avant le Covid, qu'on retrouve aujourd'hui,
30:54donne plus de marge
30:56pour baisser en Europe.
30:58L'autre point, c'est que l'économie américaine
31:00est maintenant une économie en plus boursièrement
31:02mais aussi économiquement de services,
31:04qui reste quelque chose d'inflationniste et de résilient.
31:06L'économie européenne, en particulier par son volant allemand,
31:08est une économie qui a de grosses composantes
31:10industrielles, qui souffre beaucoup plus
31:12des hausses de taux, avec cette idée que je vous donnais.
31:14Oui, on voit l'auto.
31:16Vous ne coupez pas forcément votre revenu en optique
31:18par contre, vous pouvez repousser des achats.
31:20Aujourd'hui, c'est vrai que l'industrie allemande ne s'accommode pas tellement
31:22des niveaux de taux actuels.
31:24Le sentiment que la BCE a plus de facilités
31:26à baisser les taux et de plus de besoins
31:28pour soulager son industrie est réel.
31:30Pour autant, il est assez probable
31:32que les deux parcours restent relativement proches.
31:34Les problématiques restent malgré tout relativement proches.
31:36Alain, sur ce cycle de baisse de taux,
31:38est-ce que ça implique pour vous
31:40sur le plan de l'investissement, aujourd'hui ?
31:42Je rejoins un peu ce que vous avez dit.
31:44Les 50 bips de la Fed, récemment,
31:46il y avait un petit côté politique
31:48parce qu'on était avant les élections,
31:50et c'est peut-être ça qui fait que le marché
31:52a remonté vendredi sur les bons chiffres de l'emploi.
31:54Mais si on prend un peu de perspective,
31:56nous, on pense qu'ils vont baisser les taux
31:58gentiment, tranquillement, dans une économie,
32:00tant que l'économie ne crache pas.
32:02Soft landing, baisse des taux, c'est parfait.
32:04On n'en demande pas plus.
32:06En Europe, c'est vrai qu'on a...
32:08C'est déjà beaucoup.
32:10Je fais un soft landing.
32:12C'était notre scénario début d'année.
32:14C'est constructif sur la baisse des taux aux USA
32:16et sur l'économie américaine.
32:18Sur l'Europe, effectivement,
32:20il y a de quoi plus baisser les taux qu'aux Etats-Unis.
32:22Le problème, c'est qu'on part de plus bas.
32:24Donc, évidemment, on va les baisser,
32:26mais in fine, je pense qu'on va les baisser
32:28à peu près à la même vitesse et qu'en Europe,
32:30on sera à 2, 2,5 dans un an et demi
32:32et aux Etats-Unis, on atterrera peut-être à 3.
32:34Mais au final, ça va être relativement graduel.
32:36Maintenant, en Europe, il ne faut pas
32:38qu'il y ait de problèmes sur la dette,
32:40notamment avec la France.
32:42Donc, on aboutisse un petit peu à quelque chose de concret.
32:44Ce qui est amusant, c'est que le déficit américain
32:46est toujours super, le déficit français,
32:48mais tout le monde s'en fout.
32:50Le déficit américain est plus élevé,
32:52mais en effet, c'est vrai qu'on pourrait dire
32:54qu'on est à 115, ils sont à 120
32:56et leur déficit n'est pas terrible.
32:58Sauf que quelque part, on se dit que la capacité
33:00des Etats-Unis à diluer le déficit par de la croissance
33:02semble quand même meilleure que chez nous.
33:04Oui, mais sur 15 ans, il n'est pas très clair.
33:06Ils ont cru quand même beaucoup plus vite que nous.
33:08Oui, mais ils avaient beaucoup moins de dette que nous
33:10et puis si un jour, il faut couper dans les dépenses,
33:12je pense qu'ils sont plus capables de le faire que nous
33:14parce que c'est culturel.
33:16Et puis bon, s'il fallait augmenter les impôts,
33:18quand on voit d'où ils sont et là où on est,
33:20il y a quand même de la marge.
33:22Eux, ils peuvent se permettre de le faire
33:24sans forcément décapiter l'économie
33:26alors que nous, on est... Désolé, mais les niveaux
33:28où on est aujourd'hui, si on en fait trop,
33:30ça va tuer la bête. Donc, on a un potentiel
33:32de hausse d'impôts ou qu'on aille chercher
33:34qui est plus limité.
33:36Thibault, comment est-ce que les Etats-Unis d'un côté,
33:38de l'autre, comment est-ce que ces pays-là doivent parler
33:40à leurs créanciers aujourd'hui ?
33:42Oui, c'est intéressant. C'est-à-dire que le problème de la France,
33:44c'est qu'en fait, on a le sentiment qu'il y a de l'inconséquence.
33:46C'est-à-dire qu'en fait, on fait comme s'il n'y avait pas de problème
33:48avec la moitié du pays qui nous parle
33:50soit du fait qu'on est en austérité
33:52soit qu'il faut accélérer très fortement
33:54sur les dépenses. Donc, on voit bien qu'il y a un décalage.
33:56Aux Etats-Unis, leur logique, c'est de dire
33:58on fait des gros plans d'investissement de l'infrastructure,
34:00on a besoin, on a un gros déficit, on assume parce qu'on est les meilleurs.
34:02Et en fait, quelque part, il n'y a pas ce sentiment
34:04d'il y a le feu et on regarde ailleurs.
34:06Il y a le sentiment que c'est très bien comme ça. Alors, pourquoi ?
34:08C'est très bien chez eux alors que c'est nul chez nous, c'est un autre sujet.
34:10Mais cette idée, en revanche, qu'eux peuvent être réactifs
34:12à une situation de crise, comme l'ont été les Anglais
34:14qui ont testé aussi leur délire et qui sont vite revenus
34:16et que la France, elle, voit les signaux un peu s'accumuler
34:18en disant, ouais, on tape.
34:20Et donc ça, c'est sûr que ça peut lasser. Mais attention,
34:22les Etats-Unis ont besoin d'attirer des capitaux étrangers.
34:24Ils manquent d'épargne, ce qui n'est pas le cas de la France.
34:26Donc, je pense que la France, aujourd'hui, est,
34:28sur ce qu'on pourrait appeler, pour faire une sorte d'émission,
34:30le juste prix. C'est-à-dire qu'on est dans la logique
34:32où, aujourd'hui, il est normal que la France
34:34souffre un peu parce qu'on a méprisé
34:36ce qu'on appelait les pics pour se retrouver avec des ratios
34:38qui sont plutôt plus mauvais que celles des libéraux.
34:40Et dix ans après, oui,
34:42ça se retourne un peu contre nous.
34:44Mais il n'y a pas non plus de cata parce qu'on a
34:46une grosse épargne qui est fléchée,
34:48et que, au final, si on est objectif,
34:50votre dette publique, elle évolue
34:52en termes de ratio de la hausse
34:54de la dette, c'est-à-dire du déficit,
34:56moins la croissance nominale,
34:58puisque chacun des deux joue dans le ratio,
35:00et qu'au final, même l'année dernière, il y a deux ans,
35:02votre croissance nominale est assez proche,
35:04voire supérieure au déficit. Donc, en fait, 2024,
35:06c'est la première année où c'est un vrai sujet, puisque,
35:08comme l'inflation a beaucoup baissé et que la croissance est toujours relativement faible,
35:10l'écart entre les deux est assez important,
35:12alors que les deux années précédentes, ce n'était pas un sujet.
35:14Donc, c'est là aussi, maintenant, où, si
35:16on n'est pas capable de faire un effort,
35:18les gens vont se lasser.
35:20– C'est le jeu de la comparaison aussi qui fait mal, je trouve,
35:22aujourd'hui, vous avez cité l'EPICS, mais le jeu de la comparaison
35:24en Europe fait mal, justement.
35:26– Mais l'idée qu'il y ait l'imminence d'une crise est quelque chose
35:28auquel on ne croit pas du tout. – J'entends.
35:30– En revanche, cette idée qu'on devrait pouvoir faire mieux,
35:32comme l'écrivait dans le livre le bon Jean-Luc Mélenchon,
35:34est quand même quelque chose qui est vrai, peut-être pas de la même manière,
35:36mais il y a une réalité dans le fait que si tout le monde arrive,
35:38on prend l'exemple du Portugal ou de l'Espagne,
35:40qui a fait des efforts considérables sur leur dette,
35:42si même l'Italie l'a fait depuis très longtemps,
35:44puisqu'au final, c'est presque l'effet boule de neige du coût de leur dette
35:46qui les plombe, mais en termes de déficit primaire,
35:48ils sont bien meilleurs que nous, tous les ans, depuis au moins 20 ans.
35:50– Oui, par obligation, oui.
35:52– C'est vrai qu'on se dit, en France, c'est peut-être quand même
35:54un petit quelque chose à faire, et puis il y a aussi ce sentiment
35:56qui est vrai, que pour beaucoup de dépenses en France,
35:58on avait une natalité très forte que l'Allemagne n'avait pas,
36:00donc on a eu un chômage de masse très long,
36:02et donc à un moment donné, c'est vrai que faire des efforts
36:04sur la durée de cotisation, si c'est pour que tout le monde soit au chômage,
36:06ça ne sert à rien.
36:08Maintenant, on a un chômage qui baisse graduellement,
36:10donc il y a d'autres réponses que d'autres ont prises avant nous
36:12qui doivent être prises.
36:14Donc c'est vrai qu'on arrive un peu au bout d'un sujet sur la France,
36:16on va devoir monter autre chose,
36:18mais il y a quand même une bienveillance du marché
36:20envers les Américains,
36:22et qui arrivent à dire que ce qu'ils font est formidable
36:24pendant ce qu'on fait est nul, qui m'étonne toujours,
36:26mais qui néanmoins, dans une certaine mesure,
36:28compte tenu de la croissance qui est aussi le fruit
36:30d'autres éléments, se justifie.
36:32Oui !
36:34La croissance américaine n'est quand même pas la même
36:36que la croissance française.
36:38La France met beaucoup de dettes et de déficits sur la table aussi.
36:40Mais ce n'est pas la même démographie pour des résultats
36:42qui ne sont pas fous.
36:44L'usage des fonds publics, ce n'est pas fou.
36:46Alain, juste rapide. Oui, l'usage des fonds publics,
36:48c'est à quoi est-ce qu'on dépense notre argent.
36:50C'est une question sans fidélité.
36:52On ne va pas devenir les Etats-Unis, les Etats-Unis ne vont pas devenir
36:54complètement la France non plus.
36:56Il y a une question de mixe aussi,
36:58c'est-à-dire qu'en fait, les recettes fiscales ont beaucoup baissé
37:00et l'activité finalement n'est presque pas si mauvaise que ça.
37:02C'est parce que l'immobilier,
37:04quoi qu'on dise,
37:06l'immobilier était physique, pas boursier.
37:08Donc plus les droits de l'éducation.
37:10Et l'immobilier, pas de construction neuve, pas d'innovation.
37:12Tout ça, c'est des machines financières.
37:14C'est une pompe à cash pour l'Etat.
37:16La composition du PIB et la croissance
37:18fait qu'effectivement, il y a un problème de recettes.
37:20Et à moyen terme,
37:22les voitures électriques, c'est bien, mais la TIPP
37:24de 50 milliards, elle va s'évaporer.
37:26Donc, il va falloir trouver d'autres taxes.
37:28C'est pour ça qu'on trouvait d'autres taxes.
37:32Si le problème, c'est de trouver des taxes,
37:34je fais confiance.
37:36Le problème, c'est que les marchés ont confiance
37:38dans notre capacité à lever de l'impôt.
37:40Ils ont beaucoup moins confiance, ce qu'on n'a pas fait la preuve
37:42depuis longtemps, dans la capacité à baisser la dépense.
37:44Je reviens quand même aux valeurs
37:46et aux valeurs aux entreprises françaises.
37:48Côté, c'est-à-dire la situation française
37:50que l'on connaît tous parfaitement.
37:52Il n'y a pas de surprise, etc.
37:54Mais dans quelle mesure, quand même,
37:56dans une situation, alors que ce soit
37:58le risque d'instabilité politique, que ce soit
38:00la tentation fiscale à la française permanente,
38:02dans quelle mesure ça pèse
38:04sur des convictions qu'on peut avoir
38:06ou dans la gestion d'actions françaises,
38:08spécifiquement ? Vous disiez tout à l'heure,
38:10on est exposé aux small emis dans l'Europe,
38:12mais la France, dans ce portefeuille-là,
38:14ou dans notre stratégie, est sous-pondérée
38:16par rapport au poids qu'elle pourrait avoir
38:18ou qu'elle devrait avoir.
38:20De même que nous avons pas mal allégé nos positions
38:22d'exposition avant l'été,
38:24c'est un avantage habituel
38:26d'être plutôt léger à partir de mai,
38:28mais plutôt pour des raisons qui étaient liées
38:30à un calendrier d'élections, etc.
38:32Sur des considérations politiques.
38:34On a vu les considérations politiques clairement exprimées
38:36dans les marchés obligataires, notamment pour la France,
38:38avec le creusement de cet écart
38:40de taux par rapport au taux référence
38:42allemand.
38:44Qui ne bouge plus depuis la nomination de Michel Barnier.
38:46Et on est très surpris,
38:48on peut être surpris,
38:50de voir que malgré l'émergence d'un gouvernement,
38:52on va dire de droite,
38:54et non pas d'un gouvernement de Lucie Castex,
38:56on n'a pas eu de décote ou de retour
38:58de cet écart
39:00vers quelque chose d'un peu rassurant.
39:02C'est-à-dire que le marché n'est pas encore rassuré
39:04ni par le gouvernement qui a été formé
39:06ni par le discours de politique général
39:08de notre Premier ministre.
39:10Le deuxième point, c'est que l'indice français,
39:12le CAC 40,
39:14pour des raisons effectivement sectorielles,
39:16on parlait du luxe, mais aussi pour des raisons politiques,
39:18se retrouve,
39:20c'est la lanterne rouge des indices européens,
39:22sous-performant très largement
39:24l'indice large,
39:26ou l'indice stock 50,
39:28depuis le début de l'année.
39:30On a passé une bonne partie de l'été en territoire quasiment négatif sur le CAC.
39:32Ça montre bien qu'il y avait
39:34une défiance aussi un peu spécifique.
39:36Oui, parce qu'on était un indice leader jusqu'au mois d'avril.
39:38Exactement.
39:40Donc on avait un peu d'avance,
39:42mais elle a été plus que reniée.
39:44Et donc ce n'est pas le cas des autres marchés européens.
39:46Et donc,
39:48on peut se faire un peu plaisir.
39:50On a souvent des clients qui, malheureusement,
39:52comparent nos performances de gestion par rapport à l'indice CAC 40.
39:54Cette année, c'est une année où
39:56on est extrêmement performant par rapport aux indices nationaux.
39:58C'est plutôt rassurant pour nos clients.
40:00Et on a de très bons rendez-vous,
40:02très agréables avec eux cette année, pourvu que ça dure.
40:04Non, on ne peut pas se réjouir de ça.
40:06Simplement, clairement, on peut se dire
40:08la chose suivante.
40:10Qu'est-ce qui vous fera revenir sur des valeurs françaises
40:12un peu plus significativement alors ?
40:14Globalement, ce qui me fera revenir sur les marchés,
40:16c'est plutôt l'idée qu'on va avoir
40:18une période de trouble avec l'élection américaine
40:20où, effectivement, on est parti d'un scénario
40:22Trump gagnant à 100%,
40:24un scénario très équilibré aujourd'hui.
40:26On sait qu'il va y avoir une période
40:28un peu d'incertitude liée à ça.
40:30On n'a pas vraiment envie de prendre les devants.
40:32On est là aussi dans le déparrage
40:34d'une publication de résultats du troisième trimestre
40:36qui sont généralement celles
40:38où on peut avoir le plus de volatilité
40:40parce que ça concerne l'activité au cœur de l'été
40:42qui n'est pas forcément la plus prévisible,
40:44on va dire.
40:46Donc, ce n'est peut-être pas forcément le moment
40:48tout à fait maintenant de se réexposer
40:50pour ce que nous avions allégé d'un point de vue tactique
40:52avant l'été. Il n'empêche qu'on a bien l'intention
40:54de le faire avant la fin de l'exercice
40:56tout simplement parce qu'en fin d'année,
40:58certaines thématiques, je pense par exemple
41:00le small cap, ont tendance à surperformer
41:02parce que c'est des titres...
41:04C'est la saison !
41:06C'est la saison !
41:08Et je crois que c'est quelque chose
41:10sur lequel on peut tabler pour 2024.
41:12Bon, sur un horizon d'investissement,
41:14d'ailleurs celui qui boussier,
41:16Thibault, je ne sais pas,
41:18sur un horizon fin d'année par exemple,
41:20qu'est-ce qui paraît intéressant
41:22comme tendance, comme thématique ?
41:24Ou au-delà, si vous voulez !
41:26On peut faire
41:28sur un horizon 3-5 ans,
41:30ça ne me dérange pas, mais au moins
41:32qu'on ait un horizon en tête.
41:34Je suis assez attaché à ma liberté de circuler,
41:36donc si je pouvais éviter de donner des objectifs
41:38sur des durées en semaine, ce serait bien agréable.
41:40La réalité est qu'aujourd'hui,
41:42dans notre logique,
41:44on est toujours dans des visions assez longtermistes.
41:46On a quand même le sentiment qu'aux Etats-Unis,
41:48si on s'était dit en début d'année
41:50qu'on prendrait 20% avant les élections,
41:52on a peut-être plutôt été preneur de bénéfices
41:54avec encore un marché qui tient bien ces derniers jours
41:56pendant qu'il y a plus de volatilité parfois en Europe.
41:58Donc nous, on est confortable à l'idée
42:00qu'on est plus dans une situation où on peut prendre
42:02un peu de bénéfices sereinement aux Etats-Unis
42:04sans toutefois s'absenter, parce qu'à la fin
42:06c'est toujours le marché qui monte.
42:08C'est vrai que tant les tensions géopolitiques
42:10que ce sujet sur la France
42:12vient un peu faire patienter,
42:14mais on a des très belles sociétés
42:16qui ne sont pas très chères, l'année a été compliquée.
42:18Les JO qui étaient vues comme un gros boost
42:20s'est plutôt révélé un truc qui a plombé l'activité.
42:22Effectivement, il y a un intensif par rapport au gouvernement,
42:24mais tout ça, ce sont des éléments
42:26qui sont tout à fait temporaires. On a connu la même chose
42:28la première fois qu'en Italie, en Espagne ou en Allemagne,
42:30on a eu ces parlements très scindés,
42:32ces négociations de 4, 6, 8 mois
42:34pour faire un gouvernement.
42:36Il faut s'y habituer.
42:38Quand vous voyez tous les partis qui vous disent
42:40qu'ils veulent la proportionnelle, il faut s'y habituer.
42:42Si on est embêté, quand on a du mal à faire un gouvernement
42:44et que tout le monde veut la proportionnelle...
42:46Ce sera pire demain, oui.
42:48Mais là où je ne suis pas d'accord, c'est que ce n'est pas pire.
42:50On apprend.
42:52Regardez aux Etats-Unis, vous avez un congrès,
42:54vous avez 50-50 sur une des chambres
42:56et Kamala Harris décide.
42:58Ça veut dire que si vous n'êtes pas capable de convaincre
43:00100% de votre parti,
43:02dont certains qui ont des états qui ont des problématiques très différentes,
43:04vous ne pouvez pas faire.
43:06Donc vous évitez les dépenses.
43:08Tiens, je vais faire un chèque pour tel truc qui ne sert à rien, mais ça fera plaisir.
43:10Non, vous êtes obligé de faire du dur.
43:12Je crois que c'est un parlement plus dur.
43:14On ne se met pas d'accord sur tout, mais on peut se mettre d'accord sur l'essentiel.
43:16À partir du moment où vous avez d'un côté
43:18la Banque Centrale Européenne qui est dans la crise politique sous Mitterrand,
43:20vous ne pouvez pas faire cette politique
43:22contra-cyclique, si on faisait de dévaluer, elle dévaluait.
43:24Vous avez l'Europe qui fait les grands projets,
43:26Vert et Data.
43:28Vous pouvez vous dire qu'au final,
43:30si vous avez un blocage du Parlement,
43:32la voie principale, c'est d'avoir une stabilité
43:34dans les normes ou dans la fiscalité, ce qui n'est peut-être pas la fin du monde.
43:36Donc moi, cette idée que c'est pire,
43:38il faut s'y habituer, ce n'est pas facile,
43:40mais je pense que rien ne montre nulle part
43:42que c'est pire, et qu'une assemblée
43:44où il y a 80% de gens du même parti, je pense que c'est le meilleur
43:46moyen de faire des conneries.
43:48C'est une vision long terme.
43:50C'est vraiment la vision long terme.
43:52Non, mais le point...
43:54J'entends le point, Thibault.
43:56C'est un peu l'idée que les politiciens sont des cornichons,
43:58et s'ils font trop de choses, à la limite, ça nous arrange.
44:00Je n'ai pas dit ça comme ça.
44:02J'avais quelque part des réformes absurdes,
44:04qui sont presque pires que l'absence de réformes, même si en France,
44:06il y a quand même des choses à faire.
44:08De rien faire.
44:10On est plutôt constructif dans la mesure où on croit à la baisse des taux.
44:12Ça va être quand même un carburant qui va aider, fatalement.
44:14On est parti en bronzerie sur les foncières cotées,
44:16comme vous.
44:18C'est un secteur qu'on aime bien.
44:20On pense que le secteur donne des signes positifs, déjà depuis un an.
44:22Non seulement au niveau des comptes, des résultats,
44:24mais effectivement, la capacité à se financer bien mieux.
44:26Il y a deux ans, quand Unibail se finançait
44:28à 6,5, il était hors de question de lancer un nouveau projet.
44:30Maintenant, ils se financent,
44:32ils ont pu se recapitaliser,
44:34les valeurs d'experts commencent à atterrir,
44:36et quelque part, les décotes sont encore très importantes.
44:38Le secteur a eu un bel été,
44:40c'est vrai,
44:42mais on est encore très loin.
44:44On traite avec des décotes sur Actifnet
44:46qui sont encore assez importantes.
44:48C'est un secteur qui offre du rendement,
44:50une certaine protection contre l'inflation.
44:52Pour revenir sur la condition sur les taux,
44:54c'est qu'en fait, les taux réels, eux,
44:56ne peuvent pas vraiment baisser,
44:58puisque comme l'inflation s'est bien tassée,
45:00il y a encore largement de quoi baisser les taux.
45:02En réel, les taux peuvent encore faire du chemin.
45:04François ?
45:06Mon dernier point politique,
45:08c'est que l'expérience récente,
45:10je l'ai montré aux politiques,
45:12qu'on pouvait faire des chèques à gogo
45:14et dépenser tout l'argent qu'on n'avait pas,
45:16ce n'est pas ça qui apportait des voix.
45:18On peut espérer, en tout cas,
45:20que pour les prochaines élections,
45:22on aura des programmes un peu moins dépensiers.
45:24C'est une chose, on le disait,
45:26quand on approche du plein emploi,
45:28ce qui est vrai dans tous les pays,
45:30la relance keynésienne est de moins en moins utile.
45:32Cette volonté toujours de raisonner
45:34qu'en termes de relance de la consommation,
45:36ça ne marche pas au plein emploi,
45:38cet argent est épargné, ça n'apporte rien,
45:40ce qu'on a d'ailleurs vu aux Etats-Unis.
45:42L'effet de ces relances est de plus en plus faible
45:44et il va directement dans le déficit.
45:46Il faut aussi un peu changer le logiciel.
45:48Ce qui se fait à 10 de taux de chômage
45:50n'est pas efficace quand beaucoup de régions
45:52doivent sortir de cette logique keynésianiste
45:54qui n'est plus forcément la norme
45:56dans nos mondes.
45:58Le taux d'épargne agrégée en Europe
46:00a encore progressé légèrement.
46:02On est entre 15 et 16 points de PIB
46:04au niveau européen de ce point de vue-là.
46:06Merci beaucoup messieurs
46:08d'avoir été les invités de Maître Marché ce soir.
46:10Thibault Prébet, Arbevel, François Cholet,
46:12Montségur Finance, Alain Dubreuil, Claresco.
46:22Le dernier quart d'heure de Smartbourg.
46:24Chaque soir c'est le quart d'heure thématique.
46:26Le thème ce soir
46:28c'est celui de la Chine bien sûr
46:30et de cette question.
46:32Est-ce que la Chine
46:34est en train de vivre un nouveau souffle ?
46:36Nous en parlons avec Ariel Wang
46:38qui est gérante chez GMO Asset,
46:40spécialiste de l'investissement dans les émergents.
46:42Ariel, bonjour et bienvenue.
46:44Merci beaucoup d'être avec nous.
46:46Rafale de questions
46:48pour que vous nous disiez ce que vous comprenez
46:50de ce plan de soutien
46:52ou de ce plan de relance chinois
46:54sur la partie monétaire,
46:56sur la partie budgétaire également.
46:58Qu'est-ce qu'il y a de différent
47:00dans ce package de mesures annoncé
47:02depuis fin septembre jusqu'à aujourd'hui
47:04par rapport au package précédent ?
47:06Quels sont les objectifs visés
47:08et quels sont les impacts
47:10qu'on a déjà vu mais les impacts
47:12qu'on peut encore attendre
47:14de ces efforts chinois pour soutenir l'économie ?
47:16Merci beaucoup Grégoire.
47:18Effectivement, sur le marché chinois
47:20c'était incroyable
47:22ce qui se passe depuis fin septembre,
47:24en fait depuis le 24 septembre.
47:26Tout d'abord, il y avait des annonces
47:28de mesures de la part de Banque centrale
47:30avec d'autres autorités
47:32de manière complètement inattendue.
47:34Il faut rappeler que le contexte macro en Chine
47:36c'était très dépressif.
47:38Vraiment, je baisse mes mots, c'était vraiment très difficile
47:40parce qu'en début septembre,
47:42en gros,
47:44on a vu pas mal de données macro
47:46qui sont vraiment très décevantes
47:48malgré les attentes faibles.
47:50Donc, en fait,
47:52la Banque centrale,
47:54juste quelques jours après la baisse
47:56de dos de Fed, a annoncé
47:58une baisse de dos, à la fois
48:00de dos directeur, de dos de réserve
48:02et aussi de dos d'hypothécaire pour booster
48:04le secteur immobilier.
48:06D'ailleurs, ils ont aussi annoncé,
48:08de manière très surprise,
48:10un plan de soutien pour la bourse.
48:12Ce 800 milliards de yuan,
48:14donc à peu près 114 milliards de dollars,
48:16pour booster
48:18les actions chinoises.
48:20Les entreprises sont incitées à racheter leurs actions,
48:22les brokers sont incités
48:24à mettre en place des mécanismes
48:26pour soutenir les marchés actions, etc.
48:28Tout à fait, en fait, c'est tout à fait comparable
48:30au value-up en Corée ou au Japon.
48:32C'est la même logique.
48:34D'ailleurs, on était aussi
48:36très surprise,
48:38parce que vraiment très inattendu,
48:40c'est que deux jours plus tard,
48:42il y avait une réunion extraordinaire
48:44pour les bureaux. En fait,
48:46les bureaux se retrouvent une fois par mois
48:48en Chine. Normalement, ils parlent
48:50des sujets économiques en avril,
48:52en juillet, et souvent aussi en fin d'année.
48:54Donc, en septembre,
48:56en fait, le président Xi
48:58a vraiment présidé
49:00cette réunion. Et pour mettre
49:02un accent de nouveau sur la croissance
49:04économique, c'est vraiment inattendu.
49:06Qu'est-ce qui se passe réellement ?
49:08C'est que d'abord, le gouvernement a vraiment envie de
49:10reverser le momentum très négatif
49:12de macroéconomie. Il faut dire que
49:14jusqu'au deuxième trimestre de cette année,
49:16la Chine est en fait dans une période
49:18déflationniste.
49:20Cinq trimestres, ça dure.
49:22C'est vraiment la période la plus longue
49:24depuis les années 90.
49:26Donc, il y a un vrai risque
49:28parce que non seulement
49:30l'objectif de croissance de 5 %
49:32ces derniers aux risques, et en plus,
49:34ça met en danger toute la demande
49:36domestique. Ça veut dire que les consommateurs
49:38ont tout en intérêt de repousser
49:40ou retarder les investissements et les consommations.
49:42Tout à fait. Ils ont eu peur,
49:44c'est ce que vous dites. Peur, pas comme d'habitude.
49:46Vraiment, là, il y a eu quelque chose.
49:48Est-ce que c'était un mouvement de panique
49:50d'annoncer ce package ?
49:52Vous-même, vous le dites, on a été très surpris.
49:54Je crois que vous étiez même sur le terrain en Asie
49:56quelques semaines ou quelques mois avant.
49:58Vous ne pressentiez pas ce genre
50:00d'annonce à ce moment-là, un mois
50:02ou un mois et demi avant ?
50:04Bruno nous on m'a dit
50:06plusieurs fois cette année en Chine.
50:08Moi, personnellement, j'étais en août en Chine
50:10en vacances. Bruno y était
50:12pour une conférence en septembre.
50:14Effectivement, c'était vraiment l'effet surprise.
50:16Là où il faut rappeler aussi
50:18pourquoi le gouvernement a
50:20vraiment précipité de faire
50:22toutes ces annonces. Parce que les données
50:24de chômage de jeunes
50:26entre 16 ans et 24 ans...
50:28Près de 20 % de chômage ?
50:30Tout à fait. 18,8 % pour le mois d'août.
50:32En fait, ça a accéléré parce que la tendance
50:34est négative. Parce qu'on était à 17 %
50:36au mois de juillet. Et après,
50:38municipalités, c'est vrai qu'historiquement
50:40ils sont très dépendants du financement
50:42qui provient de vendre des terrains.
50:44C'était à 40 % du budget.
50:46Et aujourd'hui, comme la crise
50:48immobilière n'a toujours pas été résolue,
50:50ces municipalités
50:52qui sont déjà très endettées
50:54n'ont pas de solution pour faire face.
50:56C'est pour ça, face à cette crise sociale,
50:58le gouvernement a dû intervenir.
51:00Vous avez cité, effectivement,
51:02le début des annonces
51:04à partir du 24 septembre.
51:06Effectivement, ça vient
51:08une semaine après la baisse de taux
51:10de 50 points de base de la RFA.
51:12Est-ce que ça a aussi,
51:14dans le timing des annonces,
51:16le fait que la Fed ait baissé ses taux
51:18de 50 points de base,
51:20a-t-il pu permettre aux autorités chinoises
51:22peut-être de délivrer l'ensemble de ce package ?
51:24C'est vrai.
51:26Très probablement grâce
51:28à la décision de la Fed.
51:30Ça a ouvert un chemin.
51:32Tout à fait. D'ailleurs, l'annonce
51:34de baisser de 20% d'eau directeur,
51:36c'est des supérieurs par rapport aux attentes.
51:38Quels sont les objectifs ?
51:40Qu'est-ce que veut voir
51:42le gouvernement chinois
51:44des effets de ce plan ?
51:46J'ai en tête la traduction
51:48d'une phrase du gouverneur
51:50de la Banque centrale chinoise, la PBOC,
51:52qui dit que nous voulons
51:54ramener une stabilité de l'économie chinoise
51:56et un rebond modéré
51:58des prix.
52:00Oui, tout à fait. Ce gouvernement
52:02est très prudent.
52:04Ils ont très peur de créer
52:06des excès.
52:08Tant qu'il y a des risques
52:10à long terme, ils font attention.
52:12Aujourd'hui, je pense que
52:14le premier objectif, c'est de booster
52:16leur confiance, que ce soit au niveau
52:18des ménages, des entreprises
52:20ou des investisseurs, pour créer
52:22plus d'emplois, afin de créer plus
52:24de stabilité sociale.
52:26Et à moyen et long terme,
52:28l'objectif de Chine, c'est
52:30de créer
52:32en dépenses économiques.
52:34Est-ce qu'ils ont
52:36laissé la porte ouverte
52:38à d'autres mesures,
52:40si nécessaire ?
52:42Il y a l'horizon de l'élection présidentielle
52:44américaine, pour la Chine, mais pour tout le monde
52:46de toute façon. Savoir
52:48ce qui va sortir des urnes aux Etats-Unis,
52:50peut-être pour ajuster des positions
52:52internationales, commerciales,
52:54politiques, mais au-delà de ça,
52:56est-ce que les autorités ont laissé
52:58la porte ouverte à d'autres volants de mesures,
53:00si nécessaire ? Tout à fait.
53:02En fait, justement, le gouvernement
53:04est très clair là-dessus, c'est que dans un premier temps,
53:06il y aura des boosts au niveau
53:08de dépenses, en fait, de déficit
53:10social. Donc, notamment,
53:12on attend plus
53:14d'aides à la consommation,
53:16mais aussi en termes d'investissement
53:18et financement de
53:20municipalités. Et surtout,
53:22au moyen long terme, il y a des possibilités aussi,
53:24il y aura plus de mesures concernant
53:26les réformes. D'accord.
53:28Réformes plus structurelles. Exact.
53:30Que ce soit le terrain, que ce soit
53:32l'ivraie, le fameux roucou, le système
53:34social. La sécurité sociale.
53:36D'accord, je comprends. Il y a effectivement l'horizon
53:38conjoncturel et l'horizon structurel
53:40pour la Chine dans ce programme.
53:42Sur le signal de marché, vous l'avez
53:44dit au tout début, Ariel, la réaction
53:46des marchés a été incroyable
53:48sur les annonces. C'est un signal
53:50de marché qui est puissant, c'est-à-dire
53:52c'est un signal solide, parce que, autant vous dire,
53:54et vous le savez mieux que moi, ça fait quand même déjà
53:56une bonne paire d'années qu'on parle de la Chine
53:58sur le plan de l'investissement comme étant peut-être
54:00une zone
54:02ininvestissable, comme disent les anglo-saxons.
54:04Est-ce que là, la perception change et est-ce que
54:06le signal de marché est un signal fort ?
54:08Alors, c'est vrai que depuis l'annonce,
54:10nous avons connu un rallye extraordinaire
54:12sur le marché chinois. Donc, d'abord,
54:14le marché de Hong Kong, si on regarde
54:16le point bas, le 11 septembre,
54:18le marché a repris 35 %
54:20jusqu'à hier. Ça a corrigé ce matin
54:22de 9 %, parce que
54:24le marché domestique, le marché A,
54:26qui était fermé pendant une semaine de Golden Week,
54:28est rouvert aujourd'hui. Donc, on voit
54:30qu'il y a probablement un peu de prise de profit
54:32à Hong Kong pour favoriser le marché domestique
54:34qui est plus sensible, normalement,
54:36aux politiques de soutien du gouvernement.
54:38Et on a vu ce matin, donc,
54:40le marché A a ouvert avec une hausse
54:42de 6 %, et donc ça fait
54:44aussi une performance d'à peu près 35 %
54:46depuis le 11 septembre. Et en termes
54:48de volume, alors là, c'est vraiment
54:50assez extraordinaire, parce que
54:52le 30 septembre, le dernier jour
54:54de trading sur le marché domestique,
54:56le volume attend 370
54:58milliards de dollars. Donc,
55:00ça fait 3,5 fois, en fait,
55:02le moyen journalier de cette année.
55:04Or, aujourd'hui, premier
55:06jour de trading après Golden Week, marché A
55:08a passé
55:10à 500 milliards de dollars.
55:12Donc, bien sûr, face à cela,
55:14c'est très difficile.
55:16C'est puissant, c'est puissant.
55:18Oui, très, très puissant.
55:20Et d'ailleurs, pour notre
55:22univers émergent, en fait, si vous voulez,
55:24le poids de la Chine a passé de 25 %
55:26en fin
55:28de mois d'août, et a, aujourd'hui,
55:30presque de nouveau 30 %.
55:32Pour les gérants, je dirais
55:34que c'est très difficile de ne pas
55:36investir en Chine,
55:38puisque tout le monde est sous-bondé
55:40à la Chine, presque tout le monde, je pense,
55:42probablement 2 % dans les fonds émergents
55:44jusqu'à fin août.
55:46Donc, aujourd'hui, effectivement, on a
55:48l'incentive de racheter de plus.
55:50Et ça, c'est un moteur pour la suite. Le fait
55:52que les gens soient très sous-pondérés, qu'on a eu
55:54ce mouvement de marché très fort,
55:56avec, effectivement, pour des gestions benchmarkées,
55:58la complexité de suivre
56:00quand même le poids de la Chine, vous dites ça,
56:02ça peut alimenter quand même des flux pour
56:04quelque temps au moins vers le marché chinois ?
56:06On va voir, en fait,
56:08c'est ce qui se passe. Pour l'instant,
56:10on a vu le flux très fort provient
56:12essentiellement des hedge funds, probablement. Là, on est,
56:14en fait, c'est très difficile de se positionner
56:16dans un marché tellement volatile.
56:18Mais là où c'est intéressant aussi,
56:20c'est qu'on a vu une forte participation
56:22de retail, si vous voulez, la semaine
56:24dernière, on a vu 2 millions de comptes
56:26ouverts, rien que sur le marché domestique
56:28chinois. Donc, avec cela,
56:30on peut aussi espérer 20 à 30
56:32milliards de dollars de flux
56:34sur les semaines à venir.
56:36Quand on investit quand même dans des logiques de moyens
56:38à long terme, Arielle, qu'est-ce que
56:40ça implique pour vous, chez GMO Asset,
56:42de la position de la Chine dans les portefeuilles
56:44pour 2025 ? Est-ce que c'est un bon
56:46trade ? Est-ce que ça peut être un
56:48vrai trade positif pour 2025
56:50au sein de la sphère émergente ?
56:52Ou est-ce qu'on peut trouver mieux
56:54à faire ailleurs, Arielle ?
56:56Je dirais pour les lendemains comme nous, en fait,
56:58le même mois est un peu plus long.
57:00Donc, on a bien sûr besoin de voir plus
57:02de mesures concrètes pour vraiment
57:04changer, en fait, notre attitude
57:06vis-à-vis la Chine, mais
57:08à court terme. En fait,
57:10la Chine, sur les six mois à venir,
57:12la tendance chinoise est très
57:14intéressante, c'est très constructif.
57:16Probablement, il y aura toujours de fortes
57:18volatilités, mais par contre,
57:20si on regarde en termes de ratio chap,
57:22ce sera vraiment une amélioration
57:24par rapport à ce
57:26qu'on a vu ces deux dernières années.
57:28Dernière question, ce qui se passe aujourd'hui en Chine,
57:30est-ce que ça concerne
57:32avant tout la Chine, uniquement la Chine,
57:34ou est-ce qu'il y a des effets d'entraînement
57:36encore de la Chine ? Alors, sur
57:38sa zone asiatique,
57:40et pourquoi pas peut-être jusqu'en Europe,
57:42à travers l'Allemagne, mais déjà sur la zone
57:44asiatique, où la Chine
57:46est très influente, est-ce qu'il y a des effets d'entraînement
57:48à attendre sur d'autres pays et d'autres marchés émergents ?
57:50Alors, au niveau de
57:52déjà, performance pour Sierre,
57:54bien sûr, déjà la baisse
57:56d'Odefed, et après,
57:58avec le stimulus chinois,
58:00c'est un vrai boost pour tous les émergents.
58:02Pour la classe d'actifs émergents.
58:04D'ailleurs, émergents, si vous regardez performance
58:06d'en 10, ça a presque doublé
58:08en mois. Bien sûr,
58:10c'est en ligne, pour l'instant, c'est avec
58:12le marché global depuis le début de l'année, mais
58:14si vous regardez la tendance long terme,
58:16on est toujours sous-performé.
58:18Et donc, ça, c'est intéressant
58:20de ce point de vue. Après, en termes
58:22de demande, c'est vrai que
58:24la Chine est quand même une très grande économie,
58:26la deuxième au niveau mondial.
58:28Donc, aujourd'hui, si on voit que
58:30le moment de croissance est en train
58:32d'améliorer un peu en Chine, c'est très
58:34positif pour tous les pays exportateurs,
58:36que ce soit Brésil, l'Indonésie,
58:38ou des exportateurs
58:40de matières premières, mais aussi, c'est positif
58:42pour les pays comme Thaïlande,
58:44qui est très dépendante du tourisme chinois.
58:46Il faut dire que
58:48en 2019, en fait, 11 millions
58:50de Chinois ont visité Thaïlande.
58:52Pour l'instant, c'est le premier
58:54semestre, on a vu 6 millions, donc on n'a pas
58:56encore normalisé. Donc, si les Chinois
58:58reviennent, puisque ce sont des grands
59:00chopeurs, donc c'est très
59:02positif pour l'économie.
59:04Et bien sûr, après, on peut ajouter aussi
59:06que si la croissance chinoise
59:08s'améliore, il y aura moins d'effets de tamping,
59:10parce que cette année, si vous regardez,
59:12dans le secteur acier, par exemple, c'est 1 million
59:14d'exportations chinoises d'acier,
59:16donc c'est très difficile pour d'autres pays.
59:18Moins besoin d'exporter, d'être...
59:20d'exporter aussi massivement que ce que
59:22la Chine fait aujourd'hui. Merci beaucoup.
59:24Merci pour cet éclairage spécifique
59:26sur la Chine. Ariel Wang, qui était avec nous en plateau
59:28gérante, spécialiste des émergents chez
59:30GMO Assets.

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