Jeudi 31 octobre 2024, SMART BOURSE reçoit François Chaulet (Président, Montségur Finance) , Nuno Teixeira (Membre du comité d’investissement « Cross Asset », Natixis IM International) , Thibault du Pavillon (Associé, Gérant Financier, Clartan Associés) et Gustavo Horenstein (Responsable Recherche Macro et Allocation d'Actifs, Dorval AM)
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00:00Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Bourse. Smart Bourse, votre rendez-vous
00:11bourse en direct tous les jours à 17h sur Bsmart4Change, un rendez-vous
00:16pour décrypter l'actualité des marchés financiers et comprendre les
00:20tendances en matière d'investissement sur les marchés. Au sommaire de cette
00:24édition, nous reviendrons évidemment sur le chiffre d'inflation aux Etats-Unis
00:27qui ressort à 2,1% sur un an selon l'indice PCE, un chiffre qui ressort
00:32donc conforme aux attentes du consensus dans sa version core à savoir or,
00:37alimentation et énergie. L'inflation aux Etats-Unis ressort à 2,7% soit très
00:42légèrement plus que les anticipations de marché qui attendait 2,6%. Dans le
00:48détail, on peut noter que les revenus des ménages progressent légèrement de
00:500,3% tandis que les dépenses de consommation progressent de leur côté de
00:540,5% des chiffres accueillis sans broncher par le marché qui ne semble pas
00:59changer de scénario pour le moment à savoir celui d'une baisse de taux de 25
01:02points de base de la Fed lors de sa prochaine réunion de politique monétaire
01:07un sujet que nous aborderons évidemment dans Smart Bourse dans un instant avec
01:10nos invités. Les marchés qui suivent également de près donc évidemment les
01:14élections aux Etats-Unis, les élections présidentielles mais aussi la saison des
01:18résultats avec notamment la découverte des résultats de deux grands noms de la
01:21tech aujourd'hui Meta et Microsoft dont les résultats ont déçu d'ailleurs les
01:25investisseurs en lien avec une croissance d'utilisateurs jugée
01:29plus lente que prévu côté Meta et avec une croissance jugée trop lente cette
01:34fois-ci de l'activité cloud chez Microsoft. On en aura le résumé complet
01:38dans quelques instants et en France 7 valeurs publiaient leurs résultats
01:41aujourd'hui au sein du CAC 40. Notons que Société Générale convainc les
01:45investisseurs avec la réorganisation de sa banque de détails là où BNP Paribas
01:48déçoit de son côté. Total Energy subit de son côté la chute des marges sur son
01:53activité de raffinage. AXA publie des chiffres conformes aux
01:56attentes tandis que Stellantis rassure sur son activité trimestrielle.
01:59Airbus publie des résultats jugés solides de son côté tandis que ST
02:03Microelectronics fait état d'un ralentissement de la demande là
02:07aussi vous en aurez le résumé complet dans un instant et puis enfin dans la
02:12troisième partie donc de ce sommaire et deuxième partie de l'émission dans
02:16marché à thème nous traiterons comme tous les mois un cas d'investissement
02:19avec Thibault Dupavillon, gérant chez Clartemps. Il sera notamment question de
02:23l'industrie du fret ferroviaire aux Etats-Unis avec la société WebTech.
02:27On se retrouve tout de suite sur le plateau de Smart Bourse.
02:39Et nous commençons tout de suite avec Tendance mon ami, le résumé complet de
02:43l'actualité boursière du jour proposée par Pauline Grattel. Bonjour Pauline.
02:46Bonjour. On commence avec l'actualité macro Pauline. Oui je vous propose donc de
02:51commencer avec la zone euro. L'indice des prix à la consommation d'octobre en
02:55première estimation s'établit à 2% sur un an légèrement au-dessus des attentes
03:00soit une augmentation de 0,3% sur un mois. Dans sa version coeur, or alimentation
03:05et énergie elle ressort à 2,7%. Le taux de chômage de la zone euro était
03:10également attendu, il reste stable en septembre et ressort à 6,3%.
03:14Côté Etats-Unis, on attendait l'indice Core PCE Pauline. Oui l'indice privilégié par
03:19la Fed, le Core PCE augmente de 2,7% sur un an en septembre. Sur un mois l'indice
03:24est conforme aux attentes en hausse de 0,3%. L'inflation PCE s'établit à 2,1%
03:30sur un an en septembre. Des publications d'inflation de part et d'autre de
03:34l'Atlantique, quelles ont été les réactions sur le marché obligataire Pauline ?
03:37Alors le rendement de l'obligation américaine à 10 ans reste ferme autour
03:41de 4,30% après ses publications. En Europe, le rendement de l'obligation
03:45allemande à 10 ans remonte au-delà de 2,40%. A noter également le rendement de
03:50l'obligation à 10 ans britannique poursuit sa remontée entamée hier autour de
03:534,50-4,55%. Et sur les indices actions ? La fin du mois est un petit peu
03:59compliqué sur ces indices avec encore une série de publications mitigées
04:04surtout en Europe. Les actions européennes cèdent plus de 1% aujourd'hui avec un
04:08CAC 40 sous les 7400 points. A Wall Street la tendance est également
04:12baissière dans les premières heures de cotation. Côté Etats-Unis en matière de
04:16publications d'entreprises, les marchés ont réagi aujourd'hui aux publications de
04:20Meta et Microsoft hier soir Pauline ? Oui, les deux entreprises ont indiqué
04:23augmenter leurs dépenses en matière d'intelligence artificielle pour faire
04:27face à une demande dynamique. Meta et Microsoft dépassent toutefois les
04:30prévisions des analystes en matière de revenus et de bénéfices sur le troisième
04:34trimestre. Le titre Meta cède plus de 3% et celui de Microsoft plus de 5%
04:39dans les premières heures de cotation aujourd'hui. Si on regarde maintenant les
04:42résultats d'entreprises en France, Total Energy était attendu pour ses comptes
04:46trimestriels Pauline ? Oui, le résultat net par deux groupes s'effondre sur la période à
04:502,3 milliards de dollars contre presque 7 milliards l'an dernier. Un chiffre est
04:55très parlant, c'est le bénéfice net. Comparé au T3 de l'année dernière il
04:58s'effondre de 65% en cause évidemment le recul des marges de raffinage et la
05:04baisse des cours du pétrole. Le titre cède 3%. Un mot du secteur bancaire, on
05:08commence avec une autre baisse au sein du CAC 40, celle de BNP Paribas ? Oui, la
05:12publication déçoit les investisseurs pour le T3, même si elle est en ligne avec
05:16les attentes des analystes. Le résultat net par deux groupes de BNP est en hausse
05:20de 6% sur la période mais les investisseurs en attendent des plus. Le
05:24titre dévise de 6% et finit l'enterne rouge du CAC 40. Et alors dans le secteur
05:28bancaire, toujours aux antipodes cette fois-ci, Société Générale ? Oui c'est ça
05:31vraiment aux antipodes puisque le titre bondit de 10% en tête du CAC 40.
05:34Vous l'aurez compris, la banque fait état de meilleurs résultats que prévu sur le
05:38T3 avec un bénéfice net multiplié par 5 sur un an. Dans le même temps, Société
05:43Générale annonce le remaniement de l'équipe dirigeante. Le patron du groupe
05:46en personne reprend la direction de la banque de détail. Côté automobile, alors
05:51que le secteur est en souffrance, Stellantis publie ses comptes
05:54trimestriels Pauline. Oui voilà, Stellantis n'échappe donc pas aux
05:57difficultés du secteur. Le groupe fait état de vente en repli de presque 30% sur
06:01le troisième trimestre à 33 milliards d'euros. En cause, Stellantis évoque des
06:05difficultés en Amérique du Nord et en Europe mais malgré tout le titre est en
06:09hausse de 2%. Et on finit avec l'agenda de la journée de demain.
06:13Oui, les investisseurs arbitreront les résultats d'Apple et Amazon publiés ce
06:17soir après la clôture de Wall Street. Côté macro, la séance sera rythmée par
06:21les publications aux Etats-Unis. On attend évidemment la publication du
06:24rapport officiel sur l'emploi du département du travail américain pour
06:27le mois d'octobre ainsi que le PMI manufacturier du même mois.
06:31Merci Pauline Grattel. Tendance mon ami, le résumé complet de l'actualité
06:36boursière du jour. On se retrouve dans un instant dans Planète Marché.
06:49Et c'est parti pour Planète Marché. Une quarantaine de minutes ensemble pour
06:52décrypter l'actualité politique, économique et surtout financière dans
06:56Smart Bourse. Ce soir, trois experts pour nous éclairer sur les résultats
07:00d'entreprises, sur la situation politique aux Etats-Unis mais aussi évidemment sur
07:04les indicateurs macroéconomiques. Nous avons le plaisir de recevoir tout d'abord
07:08Nuno Texerra. Bonsoir Nuno Texerra. Bonsoir. Vous êtes membre du comité
07:12d'investissement CrossAsset de Natix International. A vos côtés, nous
07:15avons le plaisir d'accueillir également Gustavo Orenstein. Bonsoir Gustavo
07:18Orenstein. Bonsoir. Vous êtes responsable recherche macro et allocation d'actifs de
07:22Dorval Asset Management et enfin nous avons le plaisir d'accueillir également
07:25François Chollet. Bonsoir François Chollet. Bonsoir. Vous êtes président de
07:29Montségur Finance. Sans surprise, je vous propose messieurs de commencer cette
07:32émission avec un point politique aux Etats-Unis ou en tout cas un point
07:37politique peut-être pas mais la réflexion de marché que vous pouvez
07:40avoir vis-à-vis de la situation de l'élection présidentielle aux Etats-Unis
07:44alors qu'on est maintenant à moins d'une semaine ou tout juste une semaine qui
07:48nous sépare du résultat de cette élection présidentielle. On peut peut-être
07:53commencer avec vous Nuno Texerra. On parle beaucoup de Trump Trade
07:57depuis ces derniers jours. Le marché semble avoir pris sa décision je ne sais
08:01pas mais en tout cas essayer d'anticiper au maximum l'éventualité d'un passage
08:06de Donald Trump lors de cette élection présidentielle. Comment est-ce que
08:09vous analysez d'un point de vue de marché ? Qu'est-ce qui anime vos
08:13réflexions sur le marché face à cette élection présidentielle ?
08:16Alors c'est vrai qu'il y a eu un peu de Trump Trade pendant quelques semaines.
08:20Ça s'affaiblit quand même. Ça se matérialise davantage du côté des taux
08:25finalement puisqu'on a eu une tension forte sur les taux d'intérêt aux
08:31Etats-Unis qui d'ailleurs s'est un petit peu prolongé en Europe. Il y a toujours
08:35une corrélation évidemment. Sur le marché boursier je dirais que
08:40évidemment tout le monde attend l'impact favorable en particulier sur les
08:45bénéfices d'éventuelles décisions sur la baisse de la taxation attendue du
08:50côté de l'administration républicaine. Il faudra d'abord évidemment être sûr que
08:57ces mesures vont pouvoir être mises en place.
08:59L'administration Biden finalement en a profité d'une certaine
09:04manière puisque il y avait déjà eu une première baisse de l'imposition des
09:08bénéfices sur les sociétés américaines pendant l'ère Trump qui a bénéficié au
09:15marché indubitablement depuis. Ça va être quand même un équilibre à trouver
09:24entre l'impact qu'on attend quand même de la hausse du déficit budgétaire
09:29puisque du côté de Trump on va avoir une aggravation beaucoup plus forte de
09:34l'endettement et donc des déficits qui vont quand même devoir être financés.
09:39Parce que qui dit baisse de taxes dit moins d'entrées d'argent pour le gouvernement quand même.
09:44Tout à fait. Alors les deux programmes sont quand même coûteux et du côté de
09:50l'administration Harris si elle se matérialise ce sera plutôt une
09:56augmentation de dette de l'ordre de 3 500 milliards de dollars. Du côté de
10:00Trump c'est pratiquement le double donc on est quand même dans des ordres de
10:04grandeur un peu différents. Ce qui est sûr c'est que normalement les
10:09veilles d'élections présidentielles on a de la volatilité sur les marchés.
10:14Pour l'instant on est plutôt encore sur des volatilités relativement modérées
10:18du point de vue des actions. Ça se tend un peu du côté obligataire.
10:23Normalement on devrait quand même avoir une forme de soulagement lorsque les
10:28résultats seront connus. Le problème c'est que si les résultats sont vraiment
10:32très serrés dans des swing states on risque d'avoir des contestations
10:37pendant plusieurs jours voire plusieurs semaines qui risquent d'amener
10:40effectivement un peu de volatilité sur ces marchés d'action. Donc nous on reste
10:45quand même assez prudent. C'est difficile d'être complètement
10:50en dehors du marché parce que généralement les deux derniers mois de
10:52l'année une fois que les choses sont clarifiées il y a plutôt un rallye de
10:56soulagement donc on reste plutôt neutre en fait dans nos allocations.
10:59Avec quand même certaines classes d'actifs qu'on regarde un peu plus
11:03précisément je pense si toujours dans un scénario potentiellement d'élections
11:07de Donald Trump mais à la tech ou potentiellement jouer l'appréciation du
11:13dollar comme on le voit à l'heure actuelle c'est des choses qu'on garde en
11:16tête même si on ne bouge pas trop effectivement à une semaine d'une
11:20élection présidentielle ? Oui tout à fait c'est vrai que finalement les
11:24performances des marchés globaux sur ces deux derniers mois ont été davantage
11:28portées par le dollar que par l'évolution des indices donc le dollar
11:34il devrait quand même bénéficier du maintien d'un différentiel de taux
11:39favorables aux actifs américains. En plus en période d'incertitude géopolitique
11:45on voit bien que les valeurs refuge comme l'or, le dollar tirent
11:51plutôt leur épingle du jeu. Maintenant le dollar est quand même
11:55relativement cher donc on verra par la suite mais pour l'instant c'est vrai que
12:01les évolutions récentes et notamment la résilience de l'économie américaine
12:05peut être plutôt pour alors certes une normalisation de la politique de la Fed
12:10on aura sûrement les deux baisses de taux d'ici à la fin de l'année qu'on
12:14attend mais après pour 2025 ça risque d'être un petit peu plus compliqué pour
12:19espérer davantage de mesures de soutien monétaire.
12:23Gustave Aurinstein comment est-ce que vous les regardez ces marchés
12:27effectivement une semaine de l'élection présidentielle on l'a beaucoup commenté
12:30on l'a beaucoup suivi est-ce qu'il reste encore quelque chose à dire à une
12:34semaine de cette élection présidentielle ou là on attend tout simplement de voir
12:38effectivement comment ça va évoluer s'il y a un candidat ou l'autre qui est élu
12:42franchement s'il y a effectivement des contestations si tout simplement il y a
12:44un candidat qui n'a pas forcément les coups d'effranche aussi pour mettre son
12:48programme en marche on est dans quel état d'esprit ?
12:53Je partage la plupart des conclusions je pense beaucoup de choses ont été dites
12:56et je vois pas très bien ce que je peux rajouter à part deux idées simples je
13:00pense sur cette question là la première c'est que c'est quand même 50-50 c'est
13:04extrêmement proche très honnêtement d'ailleurs c'est tout dernier jour on a
13:08l'impression que Kamala Harris recolle un peu à Trump donc c'est compliqué avec
13:14le système électoral américain de transformer des sondages en résultats
13:18oui puis chacun y va de son analyse si une semaine avant effectivement on est à
13:2250-50 ça bénéficie aux républicains puis d'autres disent l'inverse enfin c'est
13:24très compliqué de... Oui, la réflexivité qui existe sur les marchés existe
13:28aussi dans les sondages existe dans n'importe quelle réflexion d'ailleurs
13:30donc on s'en sort difficilement mais bon au final c'est quand même 50-50
13:34donc c'est vraiment vraiment très difficile de se positionner et il y a
13:40cette incertitude 50-50 et en plus quand même même je vous donnerai le
13:44résultat je suis même pas sûr qu'on peut en déduire très facilement ce qui
13:47va se passer sur les marchés puisqu'on peut très bien dire et ça se défend que
13:51ça y est c'est dans les prix même si Trump gagne bah c'est ça va
13:54travel and arrive comme on dit sur les marchés donc ça va baisser à ce moment-là
13:57ou en tout cas les fameux Trump trade vont de toute façon être coupés au même
14:01moment ou pas ou il va se passer encore autre chose
14:03c'est très très difficile c'est pour ça que le meilleur conseil et je suis à
14:07peu près d'accord c'est qu'il existe quelque chose qu'on vous appelait neutre
14:09dans votre portefeuille il faut probablement être proche de ça
14:12c'est difficile de positionner un portefeuille aujourd'hui sur ça en revanche
14:16il y a quand même des choses que l'on sait et qui sont vraies quel que soit le
14:19candidat bon d'abord c'est que les Etats-Unis ont 6% de déficit budgétaire
14:23et vont le conserver alors l'augmenter peut-être mais en tout cas le réduire
14:26très difficilement et ça c'est quand même une économie qui interroge
14:30une économie qui est grosso modo au plein emploi où l'inflation est revenue
14:34à sa cible mais qui a 6% de déficit alors qu'est ce que ça veut dire ça veut dire que si
14:37vous passez de 6 à 0 vous êtes en déflation qu'est ce que qu'est ce qu'on
14:40fait avec cet équilibre qui est un peu bizarre mais bon on sent bien et je
14:44partage effectivement cette idée que en tout cas je retiens pas mon sou sur une
14:48baisse des taux de la Fed dans cette condition là une économie plutôt forte
14:52certes l'inflation est à sa cible mais bon les questions budgétaires font que
14:58la Fed va effectivement s'approcher un peu du neutre et puis c'est tout donc je
15:03vois pas très bien le grand grand espoir sur sur cette partie des taux des taux
15:08coûts américains d'accord ce qui la distingue beaucoup d'ailleurs du cas
15:10européen et d'ailleurs le cas européen sur le point de budgétaire on en parlera
15:13peut-être après mais c'est vraiment une histoire complètement différente c'est
15:15vraiment les Etats-Unis qui sont l'outlier de cette histoire enfin un cas
15:19complètement séparé en Europe c'est quand même pas du tout la même chose
15:23donc sur le cas de cette élection je crois qu'on attend tranquillement on
15:27essaye de voir des portefeuilles qui sont relativement robustes à peu près
15:30pour tout mais je serai je suis à peu près sûr qu'on sera surpris
15:34François Chollet même question parce qu'il y a effectivement le sujet
15:37taxation il y a le sujet potentiellement hausse des tarifs douaniers si jamais
15:41c'est Trump qui passe il y a le sujet effectivement vue d'Europe où on regarde
15:44beaucoup parfois avec inquiétude l'élection de Donald Trump mais qui
15:48laisserait entendre qu'il y aurait un bon et un mauvais scénario est-ce qu'il y a
15:50vraiment un bon et un mauvais scénario dans cette élection américaine pour les
15:53marchés j'entends pour les marchés financiers que je suis pas certain qu'il
15:58y a autant d'écart de politique budgétaire entre les deux dans le sens
16:01où si on regarde la moyenne des déficits de l'administration de Trump
16:05et la moyenne des déficits de l'administration de Joe Biden et je
16:09crois qu'il y a à peine un point d'écart on est à moins 7 quelque chose et moins 6 et
16:12demi d'un côté de l'autre ça veut dire qu'ils ont fait exactement la même
16:16politique de dépense budgétaire. Il y a eu le Covid quand même. Ce que je veux dire c'est
16:22qu'il n'y a pas eu un changement de paradigme idéologique dans la façon
16:26d'appréhender la dépense publique en tout cas dans cette élection c'est
16:30difficile effectivement de jouer le résultat de cette élection d'un point
16:34de vue d'investisseurs. Ce que l'on peut jouer et je partage assez l'opinion de
16:37Nino là dessus c'est on a un stress. Nous on était très prudents sur les
16:42marchés depuis à peu près la fin du premier semestre parce qu'on avait le
16:46sentiment que les performances étaient déjà faites et on s'est dit que cette
16:50période serait peut-être une opportunité de renforcer les allocations pour la
16:54fin d'année et c'est quelque chose qu'on commence à faire très très récemment et
16:59encore un peu aujourd'hui mais très progressivement. On prend le risque
17:02d'un peu de volatilité à l'approche de ces élections tout simplement parce que
17:06il est à peu près pour nous raisonnable d'imaginer que ce qu'on constate en
17:12termes de volatilité de taux est plutôt de nature contextuelle par rapport à ce
17:17stress momentané par rapport au stress des publications de résultats. Les
17:20résultats sont très exigeants puisque on est tellement habitué aux Etats-Unis
17:24d'avoir des anticipations inférieures aux résultats parce qu'on a été
17:28nourri par ça, le consensus des analystes est en permanence nourri de
17:32manière un peu prudente pour essayer de faire mieux à chaque fois. Mais il ne faut
17:36pas se tromper, la concentration des profits qu'on a, qui correspond d'ailleurs à la
17:40concentration des résultats et des contributions de performance aux grands
17:43indices américains, elle est toujours valable.
17:45Microsoft corrige un peu mais c'est vraiment un épiphénomène par rapport au
17:50parcours boursier du titre. On a eu une très belle publication d'AlphaB il y a
17:54maintenant deux jours, Apple ne devrait pas trop déçoire et il ne faut pas oublier
17:59qu'Apple est sur son plus haut historique. Donc on a des titres qui sont
18:02effectivement très exigeants en termes de publication parce que les valeaux sont
18:06très élevés aux Etats-Unis et on a un troisième trimestre qui souvent est un
18:12des trimestres de publication d'AlphaB le plus volatile parce que c'est un peu la
18:15période molle de l'année où on s'ajuste pour viser les résultats de fin
18:19d'année. Et donc je ne suis pas certain que ce soit très pertinent de jauger la
18:23volatilité actuelle qu'on a sur les marchés actions uniquement à l'aune des
18:27publications et de cette élection américaine et je suis plutôt positif et
18:33constructif sur la fin d'année, à la fois sur des marchés américains qui sont
18:37quand même sur une économie bien plus robuste qu'on pouvait imaginer en début
18:41d'année. On avait tous en tête qu'il y aurait un
18:42ralentissement, il a été très modéré ce ralentissement, on a encore un bel
18:46embarqué de croissance, y compris pour le début de 2025.
18:50Et puis côté valorisation, des valorisations qui sont certes tendues mais
18:55avec des profits qui n'ont pas déçu. Alors Nvidia est un dossier un peu à part
18:59mais c'est 80% de croissance donc de chiffre d'affaires et de marge.
19:03On ne peut pas on peut pas jauger des grandes données comme ça simplement en
19:08disant c'est juste cher dans l'absolu. Ben oui c'est très très cher, c'est même
19:12hors de prix, c'est même une bulle. Après la réalité c'est que les profits
19:17sont bien là, c'est une vraie constatation. Donc je suis moins prudent que ce que
19:21les indices de volatilité pourraient nous laisser craindre actuellement et la
19:27seule chose que je regarde peut-être avec un peu plus d'attention...
19:29Ça voudrait dire que si on sortait du contexte, si on enlevait le contexte politique, on
19:33aurait une vision différente peut-être effectivement de la réaction ?
19:36Les publications, tout le monde se dit que les publications vont être difficiles parce
19:39qu'elles sont très exigeantes en termes de valorisation aux Etats-Unis.
19:42C'est simplement que lorsque les marchés sont très chers, il faut être très
19:45sélectif et c'est difficile d'être sélectif sur un ensemble de marchés qui
19:50est très cher. Donc c'est là peut-être que se situe le point de stress du
19:54point de vue de l'investisseur et en tout cas nous on considère que cette
19:58volatilité est une bonne occasion de préparer les portefeuilles à une fin
20:01d'année plutôt constructive et un début d'année là aussi sans doute assez
20:05constructif. Donc plutôt une note optimiste si je comprends bien sur ces marchés américains ?
20:09J'essaie de faire le maximum d'efforts parmi vous pour essayer d'être constructif pour
20:14cette fin d'année. Après nous les grands paris d'allocation que nous
20:19avions été assez forts sur les Etats-Unis, un peu plus faibles en
20:25Europe et ça nous a plutôt servi. On avait quelques paris que j'avais
20:30défendu ici et qui étaient un petit peu en début d'année en tout cas
20:32contrariant. Je pense à des paris sur les small cap européennes, je pense à un
20:37pari sur l'immobilier coté, je pense à un troisième pari sur un rebond
20:43et un réveil de la Chine fin du premier trimestre. C'était un peu audacieux,
20:47ça l'est peut-être un peu moins aujourd'hui parce qu'on voit bien que les
20:51points bas ont été marqués et que la politique économique chinoise est de
20:55nature à vouloir vraiment pousser les investisseurs à revenir sur cette
21:00zone malgré le contexte économique.
21:02On va en parler de la Chine.
21:03Les valeurs sont très basses.
21:04Mais voilà c'était une construction de portefeuille qui nous a plutôt pas mal
21:07servi cette année dans nos allocations et le point peut-être de vigilance le
21:12plus aigu pour moi c'est effectivement cette remontée des taux que je trouve
21:16rapide et violente. C'est à regarder parce que si ça s'arrête à ces niveaux là on
21:23sera capable de le digérer à peu près sur les valorisations actuelles.
21:26En revanche si ce mouvement se poursuit le niveau de multiples qu'on a aux
21:29Etats-Unis et même peut-être en Europe sur les valeurs de croissance ça va être
21:33difficile de tenir.
21:34Nuno Tesserrat, une question quand même en lien avec l'actualité du jour.
21:40Effectivement on a découvert ce chiffre de l'inflation aux Etats-Unis, en Europe
21:45aussi, mais là on parle des Etats-Unis.
21:47Il fut un temps où les marchés ne regardaient que ce chiffre et adaptaient leur
21:55stratégie en fonction.
21:56On a l'impression que c'est presque l'actualité, si il y en avait trois grandes
22:00aujourd'hui, élection américaine, saison des résultats et inflation, finalement ce
22:05serait la troisième.
22:07Oui mais si on regarde ça sur plus longue période je me demande si finalement ce
22:12qui a provoqué quand même les tensions sur les taux c'est pas plus la fermeté
22:18du cycle américain.
22:19On a eu une série de statistiques qui allaient dans ce sens plutôt que les
22:25élections.
22:26Encore une fois le marché des actions il a évolué à la hausse à la baisse un peu
22:32en fonction des résultats certainement, notamment récemment.
22:36Mais les taux, la direction a surpris quand même parce que certes on était peut-être
22:41allé un peu loin dans l'autre sens mi-septembre, mais quand même près de 70
22:48points de base aux Etats-Unis, on n'en a pas parlé mais le Royaume-Uni c'est à
22:54peu près 75 points de base, il y a aussi des tensions là, en Europe c'est un peu
22:57moins mais ça veut dire que tout le monde découvre que finalement le cycle
23:03économique américain est beaucoup plus robuste que prévu et donc des attentes
23:08d'assouplissement monétaire peut-être un peu moins importantes, notamment pour
23:12l'année prochaine.
23:13Donc ça c'est quand même à surveiller parce qu'on l'a rappelé les valorisations
23:20sont très exigeantes.
23:22Si on avait des taux réels négatifs comme il y a quelques années, on pourrait
23:26soutenir ce type de valorisation.
23:28Maintenant si on commence à avoir des taux réels qui restent à des niveaux élevés
23:34alors même que l'inflation finalement est moins un sujet, là ça risque d'être
23:41un petit peu problématique, donc à surveiller.
23:44Une baisse de 25 points de base lors de la prochaine réunion de Politique Monétaire
23:47de la FED, c'est un scénario qui est envisagé, est-ce que c'est envisageable selon vous ?
23:51Oui je pense que c'est quand même envisageable parce que la FED finalement
23:56veut revenir à une sorte de neutralité, donc elle a encore effectivement 25-50 points
24:01de base d'ajustement à faire, je ne pense pas qu'ils vont temporiser lors de la réunion
24:07de la semaine prochaine, mais pour 2025 la question se pose beaucoup plus sérieusement
24:13effectivement.
24:14On aura peut-être des déceptions sur les amplitudes de baisse des taux.
24:17Tout nous ramène à la neutralité si je comprends bien, que ce soit côté FED ou
24:21côté portefeuille dans un contexte comme celui-là.
24:23Gustavo Horenstein, on peut peut-être élargir, on ne va peut-être pas commenter le chiffre
24:26d'inflation effectivement tous, mais cette économie américaine se porte bien, ces entreprises
24:32américaines se portent bien, en tout cas pour celles qu'on suit et que vous avez mentionnées
24:36qui sont quand même des grands noms de la cote, est-ce que ça témoigne effectivement
24:41d'une économie américaine qui aurait derrière elle un scénario récessif quel que soit
24:44le scénario politique et qui continuerait à progresser comme ça en 2025 par exemple ?
24:49Oui, l'histoire de la désinflation c'est justement parce que les investisseurs le regardent
24:53de moins que c'est ça la réussite, c'est ça la victoire, la victoire c'est qu'on n'en parle plus précisément
24:57et qu'on ne la regardera plus du tout et quand les gens n'en parleront plus, parce que les
25:01consommateurs eux continuent de parler de l'inflation, enfin avec une confusion d'ailleurs
25:04entre le niveau des prix et l'inflation, il y a plus d'inflation mais les prix ne vont
25:07pas baisser malheureusement, donc il va falloir s'habituer à tous ces prix à chaque fois.
25:12Vous prenez un taxi, vous discutez, le restaurant, le magasin, oui c'est vrai mais ça ne baissera
25:17pas, on va s'y habituer et du coup comme les salaires quand même semblent en moyenne
25:22progresser, ça aussi c'est un autre débat, mais bon en tout cas en moyenne ils progressent,
25:25au fur et à mesure les pouvoirs d'achat se reconstituent mais pour autant le prix lui-même
25:29il n'aura pas baissé, mais on va s'y habituer, mais ça prend un peu de temps, mais en tout
25:34cas la question de l'inflation c'est bien la question majeure en un sens, c'est-à-dire
25:39que c'est bien parce qu'il y a eu cette désinflation sans coût apparent pour l'économie qu'on
25:43est dans la situation d'équilibre qu'on a aujourd'hui, je dis une situation d'équilibre
25:46parce qu'on a une croissance qui est effectivement robuste notamment aux Etats-Unis mais on
25:50sait que si elle devait ralentir et bien la Fed derrière baissait tôt très rapidement.
25:55Parce qu'elle a cette pince de manœuvre ? Parce que l'inflation est pratiquement disparue,
26:00donc job is done sur la partie inflation, d'ailleurs c'est évidemment un discours
26:06que la Fed a, elle regarde maintenant le marché du travail, donc dès que les chiffres sont
26:10un petit peu décevants ou problématiques, tout de suite on sait qu'elle va baisser
26:13ses taux, donc ça ça protège vraiment énormément le scénario global et c'est pour ça que
26:20je ne voudrais pas qu'on pense que nous sommes négatifs ou inquiets, globalement c'est quand
26:25même un scénario qui est positif, un scénario qu'on appelle d'équilibre, un certain équilibre.
26:30Qu'est-ce qui peut effectivement dérailler ? Le scénario de récession, cette idée
26:34que les taux sont trop élevés, les banques centrales ont cassé quelque chose, c'était
26:40un petit peu les débats qu'il y a pu y avoir encore il y a quelques semaines, tout ça
26:43est un peu oublié, il suffit de trois chiffres pour oublier complètement tout ça, et puis
26:47il y a le scénario de l'autre côté qui est au contraire, je rejoins un peu cette
26:50idée, si l'économie n'atterrit pas du tout, si elle réaccélère parce que la politique
26:54budgétaire ou d'autres, à quelle vitesse l'inflation ne va pas réaccélérer aussi
26:58et du coup les taux longs commencent à redevenir un problème ?
27:01Surtout avec les droits de douane, c'est là où le Président a le plus de flexibilité
27:07effectivement pour modifier les droits de douane, et puis la politique migratoire parce
27:11que si elle est vraiment ambitieuse sous l'air Trump, si tant est qu'on est une Air
27:17Trump, eh bien là ça va poser des problèmes de manœuvre dans un certain nombre de secteurs
27:22de services en particulier où il y a quand même un peu de tension sur les prix encore.
27:27Il y a un côté inflationniste dans certaines de ces politiques, donc en tout cas c'est
27:32ça qui crée le risque, c'est de sortir de ce scénario d'équilibre qui est le scénario
27:37qui domine depuis déjà plusieurs mois, et c'est qu'on sorte d'un côté ou de l'autre.
27:42Évidemment la question de l'élection de la semaine prochaine c'est un peu ça, est-ce
27:47qu'on pousse un peu l'équilibre dans un sens ou dans l'autre, on verra bien.
27:51Mais pour l'instant on a quand même une croissance stable mondiale, grosso modo, et
27:58puis cette inflation qui est faible qui permet au Banque Centrale de réagir si c'était
28:02nécessaire pour soutenir l'activité, ce que fait notamment la Banque Centrale Européenne.
28:06Parce que l'Europe et les Etats-Unis ne sont pas exactement sur le même mélange
28:10de politique économique.
28:11On va pouvoir parler de l'Europe peut-être à la loupe de la saison des résultats, on
28:16peut commencer par ça en Europe.
28:18Alors aux Etats-Unis j'ai compris que vous êtes tous globalement d'accord sur l'idée
28:21que la saison des résultats est plutôt positive, en tout cas de ce qu'on en a vu, même effectivement.
28:26Je nuance un tout petit peu, aux Etats-Unis on a le même phénomène auquel on assiste
28:29depuis plusieurs années maintenant, c'est la concentration extrême des prix.
28:33Si on prend le S&P 500 et les contributeurs de performance du S&P 500, c'est flagrant
28:38et c'est la même chose sur les profits.
28:40Donc on a un vrai sujet, c'est de dire à quel moment on aura un rattrapage de valorisation
28:44de l'ensemble du reste du S&P 495, pour arrondir, que ce soit en termes de boursiers, de valorisation,
28:56que ce soit en termes de profits, parce que là c'est un peu morne pleine, on n'a pas
29:02du tout les mêmes enjeux, c'est plat.
29:04On en parlait justement avant l'émission, ça fait plusieurs années qu'on l'attend
29:07maintenant, est-ce que quand on est investisseur, gérant, on continue à attendre finalement
29:12ce rattrapage de plus petites capitalisations ?
29:16Si on baisse le taux de dièse, c'est 5% de plus à peu près pour le marché.
29:20Oui, mécaniquement, bien sûr.
29:23En tout cas, on a eu quelques petits démarrages de rattrapage de ce 495 récemment,
29:31c'est pas encore une dynamique qui est enclenchée, et pour des bonnes raisons de profitabilité
29:36tout simplement, et de croissance des profits.
29:38C'est vrai qu'en Europe, on n'a pas tout à fait les mêmes sujets de concentration extrême,
29:43et en tout cas en France, on a eu ces sujets à une certaine période avec notamment le secteur du luxe
29:48qui était un des gros poids lourds, le parcours récent a montré que ça pouvait nous poser
29:54des vrais sujets, l'indice CAC français est en performance négative depuis le début
30:00l'indice européen est autour de 5.
30:02Oui, mais ça veut dire que c'est pas parce que les plus grosses capitalisations
30:05performent moins qu'il y a un rattrapage sur les capitalisations plus petites ?
30:09Oui, on a digéré une très forte correction des gros poids indiciels européens
30:13qui a été assez violente, on peut le dire, parce qu'on n'était pas habitué à avoir
30:19une telle sous-performance de telles entreprises avec beaucoup de croissance embarquée
30:24et beaucoup de capacité à tirer le bénéfice d'implantations mondiales
30:29et donc de capacité à capter la croissance là où elle se situait un petit peu partout
30:33ça nous pégaïse beaucoup en France, si on regarde les indices européens
30:37on a aussi des sujets de concentration, on en est loin d'être dans les schémas
30:41qu'on connaît côté américain et d'ailleurs le petit pari dont je parlais
30:46sur les smalls et les mid-cap, c'est pas un pari, alors pour les smalls françaises
30:50on est en négatif, mais les smalls européennes se portent pas trop mal
30:53c'est une des premières années où les smalls ne font pas moins bien que les larges
30:58en 2024, en tout cas depuis le début de l'année
31:01et pour le coup c'est plutôt enthousiasmant sur la fin de l'année
31:05parce que c'est des périodes très favorables aux petites et moyennes valeurs
31:09qui n'ont pas forcément accès direct au marché pour se financer
31:12et qui sont plus attentives évidemment à leur cours de bourse
31:15pour aller discuter de leur financement avec leur banquier
31:17puisque c'est par le banquier que ça se passe
31:19donc c'est souvent des dossiers intéressants, on a beaucoup d'opérations financières
31:23en plus de retrait de la cote parce que les marchés cotés ont du mal
31:26à valoriser correctement ces entreprises
31:28donc c'est des thématiques comme cela qui me paraissent intéressantes côté européen
31:33et puis je pose la question des valeurs de croissance
31:36mais on l'a dit, dans les valeurs de croissance
31:37il y a la consommation discrétionnaire et le luxe qui ont été un vrai sujet
31:41et il y a une vraie sensibilité sur les multiples au taux d'intérêt
31:45et le taux disant qui va dans le mauvais sens pour ces valeurs là
31:48est un vrai plafond de verre
31:50et donc c'est l'une des raisons pour lesquelles je précise
31:53qu'on va vraiment regarder très finement le comportement du taux à disant dans les jours qui viennent
31:58Gustave Orenstein, cette saison des résultats en Europe
32:01vous la suivez particulièrement pour ce troisième trimestre 2024 ?
32:05Oui on la suit en général, on la suit toujours
32:08Oui bien sûr, mais elle vous intéresse particulièrement en ce moment ?
32:10C'est intéressant, je vais rebondir parce que ce qui a été dit c'est important
32:13et effectivement la surprise cette année c'est que les champions en Europe
32:18déçoivent, ont des difficultés
32:21chacun a évidemment ses problèmes spécifiques
32:24même s'il y a l'ensemble des champions automobiles
32:27si on peut dire c'est encore des champions en Europe, enfin ces entreprises importantes
32:30souffrent toutes collectivement des problèmes qu'on connaît
32:33le luxe, pareil
32:36d'ailleurs c'est des discussions qu'on a avec nos analystes ou avec d'autres gérants
32:40est-ce que c'est une histoire de lâche chinoise ou pas
32:43j'ai l'impression que pas vraiment, il y a un problème de derating
32:47il y a tout un tas de choses qui sont spécifiques à ce qui se passe dans le luxe
32:51et puis on a le champion de toute catégorie à SML qui a ses propres histoires
32:55on ne peut pas en déduire grand chose
32:58mais le point intéressant je trouve c'est que de toutes ces histoires-là
33:01on ne peut rien déduire de la croissance européenne, ça n'a aucun rapport
33:04chacune a des problèmes de style particulier
33:08mais c'est en rapport avec la croissance européenne
33:10ça n'est pas un message sur ce qui se passe en Europe
33:12c'est un message sur ce qui se passe sur ces champions
33:14parce qu'en fait beaucoup d'entreprises qui sont beaucoup plus liées à ce qui se passe en Europe
33:17s'en sortent finalement mieux
33:19et puis l'exemple qui vient en tête c'est les banques
33:23qui vont mieux pour tout un tas de raisons aussi
33:26mais c'est quand même assez étonnant que parmi les meilleurs performeurs
33:29sur les trois meilleurs performeurs chinois depuis le début de l'année sur l'Eurostock 50
33:32il y a deux banques sur les trois
33:34donc c'est quand même intéressant
33:37et ça montre aussi cet équilibre quand les grands champions ont des difficultés
33:40mais il y a quand même d'autres relais
33:42et cette histoire des banques c'est quand même très important
33:44parce que les banques ont plombé les indices européens pendant dix ans
33:47ça a été plombé par les banques
33:50si les banques ne sont au moins plus un problème
33:52c'est la surperformance qu'on observe depuis quelques trimestres
33:55je ne sais pas si on peut la prolonger à l'infini évidemment non
33:59mais en tout cas ça n'est plus le problème que c'était
34:02ça fait quand même des indices un peu moins concentrés dans le cas européen
34:07dans le cas américain c'est vrai que la concentration est énorme
34:10c'est déjà effectivement dit
34:13et aucune idée évidemment de savoir
34:16d'ailleurs on espère un rattrapage plutôt
34:19une diffusion plutôt qu'une convergence par une baisse des grandes valeurs
34:26ça m'étonnait que les grandes valeurs baissent toutes seules
34:28généralement ce n'est pas ce qui se passe
34:30mais on peut espérer par contre une diffusion
34:33si effectivement la croissance l'année prochaine est stable
34:36la question de l'inflation ne revient pas devant la scène
34:39Nuno Texerra, votre avis effectivement sur cette saison des résultats
34:43puis même cette croissance européenne
34:45si tant est qu'il n'y a pas de droits de douane supplémentaires
34:49dans les échanges qu'on pourrait avoir avec les Etats-Unis
34:51comment est-ce que vous analysez cette séquence
34:53notamment ces sept valeurs publiées aujourd'hui
34:56qui montrent finalement une moyenne un peu en demi-tarde
34:59ça dépend de quel côté on se place
35:01oui ça dépend évidemment des secteurs
35:03on a un sujet quand même du côté des grandes valeurs exportatrices allemandes
35:07notamment celles qui sont très dépendantes de la Chine
35:10on voit bien que la Chine a quand même une certaine tendance
35:16à la fois à élargir ses compétences
35:19et puis à se dire que finalement l'Europe c'est la priorité
35:25puisque les Etats-Unis vont devenir quand même plus protectionnistes
35:29plus compliqués
35:30l'administration à partir des prochaines semaines
35:34et donc elles poussent leur feu en Europe
35:37notamment dans le secteur automobile
35:39donc ça c'est compliqué
35:40après pour d'autres secteurs
35:44je ne suis pas sûr que la menace des droits de douane américains
35:49soit si élevée que ça
35:53et devrait permettre quand même
35:55on attend quand même des résultats en Europe
35:58assez corrects l'année prochaine
36:00c'est vrai qu'il y a toujours un peu d'optimisme
36:03avant le début de l'exercice
36:06mais je dirais que les perspectives ne sont pas unanimement mauvaises
36:10et c'est vrai que le secteur financier
36:12est maintenant plutôt un soutien qu'un frein à l'évolution globale
36:16on voit quand même au sein d'un même secteur
36:18des entreprises avoir des réactions boursières assez différentes
36:21on peut parler de Hermès et Kering
36:23on peut parler aujourd'hui de BNP Paribas et Société Générale
36:25il y en a d'autres effectivement
36:27est-ce que l'approche sectorielle aujourd'hui
36:29quand on fait de la gestion active
36:30quand on analyse les marchés
36:31n'est finalement pas forcément la bonne loupe
36:33pour regarder cette saison des résultats par exemple ?
36:35oui c'est clair
36:37alors après on peut avoir quand même quelques cols macros
36:40on parlait du secteur immobilier
36:42récemment c'est peut-être un peu plus compliqué
36:45avec la remontée des taux encore que
36:47oui on perd 3-4% sur la dernière semaine
36:50mais on a pris 40% en 6 mois
36:53donc là on peut faire un col macro quand même
36:55sur une tendance un peu longue
36:57de baisse des taux d'intérêt
36:59donc je pense que ça peut se faire encore
37:03après le secteur de l'énergie
37:05on sait bien que l'évolution des cours du pétrole
37:08a été compliquée
37:09il y a encore probablement
37:11je dirais une tendance
37:13surtout si Trump est élu
37:15alors là pour le coup il va relancer
37:17encore davantage les forages
37:19et donc plutôt pousser les feux
37:21sur la production de pétrole aux Etats-Unis
37:24et si la Chine ne redémarre pas
37:27en termes de demande
37:28on aura quand même une pression
37:29plutôt baissière sur les cours du pétrole
37:31donc ça va être difficile de jouer ce secteur
37:33il me semble du point de vue macro
37:36mais sur d'autres secteurs oui effectivement
37:38là il faut faire son marché
37:41et être beaucoup plus sélectif
37:43un mot peut-être de la Chine
37:44vous l'avez mentionné tout à l'heure
37:45François Chollet
37:46on va continuer avec vous
37:48je vous demanderai votre avis à chacun d'entre vous
37:50il y a deux sujets finalement aujourd'hui
37:52sur la Chine en matière d'investissement
37:54il y a l'impact en Europe
37:56et il y a comment je regarde ça
37:58d'un point de vue investisseur aussi
37:59est-ce qu'on regarde ça de manière
38:00un peu plus optimiste
38:01par exemple qu'il y a un an
38:02à la même époque
38:03est-ce que l'opportunité
38:05potentiellement du marché européen
38:06pour la Chine
38:07peut créer des opportunités
38:08pour les investisseurs
38:09comment est-ce qu'on analyse
38:11le cas d'investissement chinois ?
38:13alors nous on est quand même
38:15assez dubitatifs
38:17sur la capacité
38:19du gouvernement chinois
38:21uniquement par des mesures monétaires
38:23ce qui a été fait jusqu'à présent
38:25de vraiment relancer
38:27la confiance
38:29parce qu'il faut que les gens
38:31aient envie d'emprunter disons
38:32donc s'ils n'ont pas envie d'emprunter
38:33parce qu'ils voient les prix
38:35de l'immobilier qui continuent
38:37à plonger
38:39pour l'instant
38:41notamment les administrations locales
38:43continuent quand même
38:45il y a quand même une offre
38:47qui continue
38:49si on donne plus de financement
38:51aux administrations locales
38:53elles vont augmenter l'offre
38:55à moins qu'elles rachètent
38:57des biens qui sont invendus
38:59et qu'elles les mettent pratiquement
39:01gratuitement à la disposition
39:03des ménages, là ça pourrait relancer la confiance
39:05mais il faudrait probablement
39:07un choc budgétaire beaucoup plus important
39:09de l'ordre de 5-10 points de PIB
39:11pour probablement
39:13provoquer je dirais
39:15une demande des ménages
39:17beaucoup plus soutenue
39:19donc après au niveau boursier
39:21on a vu que temporairement
39:23ça peut avoir quand même un impact
39:25il est clair que le gouvernement
39:27n'a pas envie je dirais d'un marasme
39:29boursier parce que ça participe de la morosité
39:31générale et
39:33sans doute que pour l'instant
39:35malheureusement les Chinois
39:37quand ils doivent investir
39:39il n'y a plus d'immobilier
39:41il n'y a plus vraiment la bourse
39:43donc ils vont vers l'or
39:45ils restent plutôt dans une attitude
39:47d'épargne
39:49tant qu'ils n'ont pas retrouvé encore une fois
39:51cette confiance
39:53mais ça peut évoluer, alors nous on préfère jouer
39:55au cas où ça repartirait
39:57une vue un peu plus large sur l'Asie émergente
39:59qui en profiterait plutôt qu'un pari
40:01trop ciblé sur la Chine
40:03mais effectivement sur l'Asie émergente
40:05on est assez
40:07confiants
40:09disons sur
40:11enfin il y a quand même du potentiel de croissance dans la région
40:13et c'est quand même une zone qui mérite d'être
40:15regardée. François Chollet vous nous l'avez dit
40:17vous c'était un de vos paris quand même la Chine
40:19sur ce premier semestre 2024
40:21Oui alors c'était un
40:23pari satellite, c'est pas
40:25comme pour d'autres
40:27Oui mais c'est quand même un pari qui intéresse
40:29ça devient un peu moins avec la performance
40:31ce qu'on peut dire
40:33c'est qu'une des raisons qui nous ont fait aller sur ce sujet
40:35là c'était d'abord
40:37on y est allé de manière un peu tactique
40:39c'est plutôt avec des ETF
40:41donc c'est vraiment pas quelque chose qui nous est habituel
40:43mais l'ETF avait un intérêt
40:45c'est qu'on a capacité
40:47dans un ETF à avoir des pondérations très
40:49importantes de grosse capitalisation
40:51et l'ETF qu'on a choisi était
40:53à plus de 30% investi sur deux titres
40:55Alibaba et Tencent
40:57quasiment à parité
40:59donc c'était aussi un choix de stop picking
41:01que de dire à un moment donné on va aller sur cette
41:03zone là pour avoir ces titres
41:05là en portefeuille
41:07et c'est pas
41:09forcément des titres qui sont
41:11englués dans le marasme immobilier
41:13ou bancaire chinois
41:15donc c'était vraiment une vue
41:17tactique, c'était une vue de valorisation aussi
41:19et puis un peu contrariant
41:21parce que c'était un sujet que personne n'abordait
41:23plus nulle part alors que
41:25la Chine reste un des contributeurs
41:27significatifs à la croissance économique mondiale
41:29donc c'est pas une zone
41:31qu'on peut balayer comme cela définitivement
41:33du revers de la main. Mais c'est une zone sur laquelle
41:35on a eu beaucoup d'attentes quand même
41:37ces derniers mois, j'allais même dire dernières années
41:39Je partage l'opinion, la Chine est très agressive vis-à-vis
41:41de l'Europe, ça se voit sur le secteur automobile
41:43évidemment mais c'est même vis-à-vis du monde
41:45BYD est passé premier constructeur mondial
41:47le dernier trimestre il y a un an maintenant
41:49je serais assez curieux de voir
41:51les prochains chiffres publiés
41:53en tout cas en France l'implémentation
41:55de cette marque est
41:57incroyablement rapide
41:59on pouvait imaginer que les
42:01constructeurs européens auraient des barrières à l'entrée
42:03par des dizaines d'années de marketing
42:05des réseaux propriétaires de
42:07maintenance, de garage, de concessionnaire
42:09etc. On s'aperçoit que
42:11les parts de marché ont été pénétrées d'abord par
42:13Tesla puis par les constructeurs chinois
42:15sans qu'il y ait la moindre résistance ce qui est assez
42:17effrayant du point de vue des investisseurs
42:19Mais ce n'est pas que cela
42:21ça va plus loin si vous regardez
42:23les chiffres publiés par
42:25le livreur de colis de
42:27La Poste, Chronopost
42:2922% des colis distribués en France
42:31aujourd'hui c'est des colis qui viennent de
42:33Shine et Temu c'est à dire que
42:35le consommateur français est devenu
42:37accro à ces plateformes
42:39là et je ne vois pas
42:41comment ça pourrait s'arrêter s'il n'y a pas à un moment
42:43donné des décisions politiques
42:45pour bloquer un peu
42:47cet accès là et donc
42:49ce mouvement il me paraît être
42:51inquiétant
42:53sur le bas de gamme cheap
42:55sur le haut de gamme y compris
42:57automobile mais aussi sur plein de
42:59sujets technologiques
43:01l'innovation
43:03chinoise est incroyablement
43:05dynamique à mon avis en tout cas
43:07malgré toutes les mesures on a vu
43:09le contraste saisissant
43:11qu'il y avait d'un côté entre Apple
43:13qui sort son iPhone 16
43:15et Huawei qui
43:17malgré tous les embargos sort
43:19un téléphone qui se plie en
43:21trois et qui vaut deux fois le prix d'un
43:23téléphone et qui est vendu par
43:25palette en Chine auprès des consommateurs
43:27donc ce que je veux dire c'est que l'appréhension
43:29qu'on en a à côté européen, la Chine on la voyait
43:31comme
43:33un centre de fournisseurs de produits
43:35à importer à bas coût mais je pense
43:37que c'est devenu bien plus dangereux que ça pour nous
43:39et que ça s'implémente dans plein de secteurs
43:41à une vitesse qu'on ne pouvait pas imaginer
43:43il y a encore deux ans.
43:45Gustave Orenstein, est-ce qu'on regarde maintenant l'économie européenne en se demandant
43:47effectivement
43:49à quelle sauce on va être mangé quelque part
43:51c'est ce que nous avait écrit François Chollet
43:53D'abord sur la Chine
43:55la Chine est clairement un pays très important
43:57qui doit expliquer à elle seule je ne sais pas au moins
43:59un tiers de la croissance mondiale
44:01a des impacts un peu partout mais je distingue
44:03cette importance de la Chine de la question de savoir
44:05si je peux investir dans une entreprise chinoise
44:07qui n'est pas exactement pareil
44:09être un investisseur
44:11c'est être un minoritaire
44:13dans une entreprise et
44:15on peut faire une grande croissance sans gagner de l'argent
44:17ou être très peu rentable, il y a plein de choses
44:19et c'est ces deux questions
44:21différentes
44:23mais ce n'est pas pour autant que la Chine disparaît
44:25elle est là clairement et donc il faut faire avec
44:27et essayer de comprendre son impact
44:29mais investir en Chine
44:31c'est quelque chose de plus
44:33qui pose d'autres questions
44:35et notamment parce que c'est un des grands débats
44:37depuis
44:39déjà plusieurs années maintenant et notamment depuis la première
44:41présidence Trump de la séparation
44:43en quelque sorte de l'économie mondiale
44:45et de la Chine, en tout cas des Etats-Unis
44:47et de la Chine, des Etats-Unis et de ses alliés
44:49dont l'Europe fait partie
44:51ce découplage réel
44:53il est beaucoup plus lent que ce que les gens imaginent
44:55mais sur les marchés par contre c'est un découplage qui se fait
44:57en appuyant sur un bouton, c'est beaucoup plus rapide
44:59pour n'importe quel fonds de pension de vendre toutes ses positions chinoises
45:01c'est-à-dire je ne veux plus entendre parler de ce marché
45:03que de changer d'usine et changer de fournisseur
45:05ça c'est beaucoup plus long
45:07donc ce qu'on observe c'est quand même ce découplage financier
45:09qui a été très très important
45:11les investissements directs étrangers en Chine
45:13s'effondrent, c'est pas uniquement
45:15sur les marchés, c'est vraiment les investisseurs mondiaux
45:17les alliés des Etats-Unis
45:19occidentaux on va les appeler
45:21quittent la Chine
45:23et donc il y a bien cette forme, cet effet-là
45:25qui apparaît
45:27et c'est vrai qu'en tant qu'investisseurs
45:29occidentaux c'est une question un peu complexe
45:31on peut faire bien sûr des mouvements
45:33des ETF
45:35mais disons, si je devais faire un fonds de pension
45:37pour les 40 prochaines années, je me poserais quand même la question
45:39de savoir jusqu'à quel point je peux mettre des entreprises chinoises
45:41dans mon portefeuille, c'est une question
45:43claire, et aux Etats-Unis c'est une question
45:45encore plus claire je pense
45:47après sur l'impact sur l'Europe
45:49pour répondre à
45:51votre question, je crois
45:53qu'on exagère quand même
45:55l'impact que ça va avoir, alors des
45:57impacts sectoriels sans aucun doute, si vous êtes
45:59bien sûr un concurrent direct d'une entreprise
46:01chinoise, il va y avoir
46:03beaucoup d'effets, après globalement sur
46:05l'économie européenne, je suis pas sûr
46:07que ça soit
46:09un énorme impact sur la croissance
46:11européenne, d'ailleurs pas plus que les
46:1310% de droits de douane auraient un
46:15énorme impact sur le PIB européen globalement
46:17on est certes des gros exportateurs, mais enfin c'est pas
46:19à ce point là, puis on s'exporte beaucoup entre nous
46:21donc l'impact sur les études d'économie
46:23sur l'impact que ça aurait
46:25de 10%, c'est pas énorme
46:27ça coûterait peut-être 0,1, 0,2 points de PIB
46:29maximum, en revanche sur certains secteurs
46:31c'est plus à regarder avec une approche sectorielle
46:33sectoriellement des entreprises
46:35mais enfin sinon d'un point de vue
46:37macroéconomique, ça n'a pas un énorme
46:39impact. Quant à la concurrence chinoise
46:41bon, bien sûr c'est un problème politique
46:43dont on entend beaucoup parler, même si
46:45en tant qu'économiste, on ne peut que se réjouir
46:47de savoir qu'il y aura des prix qui baissent
46:49l'idée c'est d'avoir
46:51si le problème majeur c'est le pouvoir d'achat
46:53bon, voilà une solution
46:55la seule manière pour la Chine
46:57de pousser ses produits en exportation
46:59c'est d'en baisser les prix, l'offre et la demande
47:01donc bon
47:03si on veut de la désinflation
47:05c'est plutôt une solution, mais bon je comprends
47:07qu'effectivement l'emploi
47:09et d'autres questions, ça ne va pas se passer
47:11comme un économiste sur un papier
47:13l'imaginerait. Notamment des questions
47:15ISR également, mais qu'on n'aura pas
47:17la possibilité de traiter
47:19aujourd'hui. Merci messieurs
47:21merci Nuno Teixeira, merci
47:23Gustavo Horenstein, merci François Chollet
47:25de nous avoir accompagné dans Smart Bourse et quant à nous
47:27on se retrouve tout de suite dans Marché à Thème
47:38Et nous finissons donc cette émission
47:40avec Marché à Thème
47:42le dernier quart d'heure thématique de Smart Bourse
47:44où comme tous les mois nous allons passer
47:46en revue un cas d'investissement
47:48avec un gérant de chez Clartan
47:50et nous avons le plaisir de recevoir aujourd'hui Thibaut Dupavillon
47:52Bonjour Thibaut Dupavillon
47:54Bonjour Nicolas, merci de me recevoir
47:56Merci d'être avec nous, je rappelle que vous êtes gérant chez Clartan
47:58et aujourd'hui le cas d'investissement que vous avez choisi
48:00il s'agit de la société Wabtec
48:02alors Wabtec dont le métier est de
48:04fournir des locomotives mais
48:06plus généralement des équipements
48:08pour l'industrie ferroviaire
48:10Oui exactement, alors Wabtec c'est une entreprise
48:12qui est assez ancienne, qui a été fondée à la fin du 19ème
48:14par Georges Westinghouse
48:16qui est la première personne à avoir inventé le frein
48:18à air comprimé pour les trains
48:20En fait l'acronyme
48:22commence, la première de l'acronyme c'est Westinghouse
48:24D'accord, Westinghouse Airbrake Technology Corporation
48:26Exactement, voilà
48:28C'est pas une petite boîte, elle fait 30 milliards en bourse
48:30Elle va réaliser
48:32cette année à peu près 10,5 milliards
48:34de dollars de chiffre d'affaires
48:36C'est un géant mondial
48:3850% d'activité aux Etats-Unis, 50%
48:40en dehors de leurs frontières
48:42et là où le dossier est vraiment intéressant
48:44quand je trouve
48:46vous allez voir dans le déroulé
48:48ça s'impose assez facilement
48:50c'est que c'est un acteur qui est très rentable
48:52sur des
48:54des segments
48:56où il a des parts de marché
48:58qui sont dominantes
49:00et c'est un site à la fois de remplacement
49:02et d'équipement
49:04Peut-être qu'on peut en dire un mot sur son métier, le métier de l'entreprise
49:06Oui bien sûr
49:08C'est un activé anti-ferroviaire
49:10ce sont des gens qui vont faire
49:12fabriquer des locomotives
49:14le fret
49:16c'est grosso modo
49:1870% d'activité, c'est 80-85%
49:20des profits
49:22c'est l'essentiel du business
49:24ils font aussi du transport de passagers
49:26mais c'est moins important, même si ce n'est pas anecdotique
49:28le gros du business
49:30c'est la fourniture de locomotives
49:32soit neuves soit en rétrofit
49:34des équipements pour les wagons
49:36des équipements pour guider
49:38notamment les
49:40pour guider les compagnies ferroviaires
49:42et ils ont
49:44des parts de marché très importantes
49:48qui tiennent d'abord une part de marché
49:50par une base installée significative
49:52ils ont
49:54la première base installée de locomotives au monde
49:56avec 23 000 unités
49:58et aussi pour les wagons
50:00mais je n'ai pas le chiffre en tête donc je vous dirais une bêtise
50:0470% des ventes
50:06c'est du récurrent
50:08donc c'est vraiment un très gros business
50:10ça veut dire qu'on achète régulièrement de l'équipement ferroviaire
50:12quand on est acteur du frais de ferroviaire
50:14exactement, ce sont des pièces de rechange
50:16c'est du service, c'est du rétrofit
50:18comme je disais tout à l'heure de locomotives
50:20on va garder l'agrarcasme
50:22on va changer le moteur intérieur
50:24pour qu'ils soient moins gourmands en diesel
50:26qu'ils émettent moins d'émissions
50:28ou que l'on peut mettre à la place
50:30par exemple
50:32un moteur hybride
50:34Si on veut comprendre un petit peu ce marché
50:36on regarde ça avec notre oeil européen
50:38le frais de ferroviaire on connait mais c'est pas forcément
50:40le moyen de transporter
50:42des marchandises le plus répandu
50:44c'est pas le cas par exemple pour l'outre-Atlantique, aux Etats-Unis
50:46ça se développe énormément
50:48C'est pas forcément intuitif
50:50dans l'imaginaire de beaucoup de gens
50:52le frais de ferroviaire aux Etats-Unis
50:54c'est de faire de gros convois un peu poussifs
50:56avec plusieurs kilomètres de wagons
50:58marchant assez lentement
51:00et pourtant
51:02c'est 40% du volume
51:0440% du frais aux Etats-Unis passe par le rail
51:06et le reste évidemment
51:08c'est beaucoup plus important
51:10pour la route
51:14Aux Etats-Unis
51:16on ne se rend pas forcément compte des distances
51:18mais il y a 5000 kilomètres
51:20entre la côte ouest et la côte est
51:22vous avez des
51:24on transporte tout
51:26par train
51:28on peut transporter des matières premières
51:30des céréales
51:32ça peut être des
51:36ça peut être des produits
51:38du carburant
51:40des choses plus premium comme l'intermodal
51:42notamment alors imaginez que
51:44des camions
51:48des supercontainers arrivent
51:50aux portes de Los Angeles
51:52ils sont débarqués sur des camions
51:54ou directement sur le terminal Webtech
51:56qui met ça sur ses trains
51:58et ça va à l'autre côté des Etats-Unis
52:00ça peut être aussi au Covid-X
52:02mais pour le moment dans la grandeur
52:04il y a à peu près
52:06240 000 kilomètres de voies aux Etats-Unis
52:08c'est à peu près autant qu'en Europe
52:10mais le territoire est 80% plus grand
52:12Au risque de dire une bêtise
52:14le transport en train
52:16est aussi développé que ça aux Etats-Unis
52:18Est-ce qu'on n'est pas plus sur l'utilisation
52:20de la route et du camion par exemple ?
52:24Au-delà de 2000 kilomètres
52:26c'est beaucoup plus rentable
52:2820 à 30% de prendre le train
52:30ça pose toujours le problème
52:32du dernier kilomètre à partir
52:34et puis il y a aussi un sujet de saturation
52:36et d'équipage
52:38pour les flottes de camions
52:40pour avoir aussi
52:42là un ordre d'idée
52:44l'équivalent d'un convoi de 500 camions
52:46c'est 6 conducteurs de locomotives
52:48pour une compagnie ferroviaire américaine
52:50Donc il y a un intérêt à développer le fret ferroviaire
52:52et le fret ferroviaire se développe aux Etats-Unis
52:54Oui, il suit grosso modo l'économie
52:56il y a eu un petit ralentissement
52:58pour en parler plus tard
53:00mais c'est un secteur
53:02qui est en bon essor
53:04et l'activité
53:06s'attire aussi au fait que
53:08le secteur est complètement consolidé
53:10vous avez 6 grosses compagnies aujourd'hui
53:12versus plusieurs centaines
53:14ça a été organisé par l'Etat
53:16et aussi
53:18ce qui n'est pas commun
53:20c'est que
53:22contrairement à ce qu'on a en Europe
53:24le réseau de chemin de fer appartient
53:26aux compagnies privées
53:28Donc effectivement
53:30ils peuvent suivre ça de bout en bout
53:32et alors si on reste un petit peu avant potentiellement
53:34de rentrer encore un peu plus
53:36dans le cadre d'investissement
53:38si on reste sur cette utilisation du rail aux Etats-Unis
53:40elle a évolué dans le temps
53:42il y a eu potentiellement un apport de technologie peut-être ?
53:44Alors il y a eu un grand changement
53:46la technologie
53:48est en train d'évoluer
53:50mais il y a eu vraiment une révolution culturelle
53:52qui s'est opérée à la fin de la décennie 2010
53:54avec ce qu'on appelle le PSA
53:56peu importe l'acronyme
53:58jusqu'à une dizaine d'années
54:00PSA pour Precision Scheduled Rail Roading
54:02c'est ça ?
54:04J'aimerais avoir votre accent
54:06exactement ça
54:08ça correspond
54:10les trains de marchandises
54:12étaient affrétés
54:14un peu sur demande des clients
54:16et ça a été
54:18une révolution culturelle
54:20où une compagnie puis une deuxième puis une troisième
54:22puis tous ont suivi à fur et à mesure
54:24où l'idée d'instaurer des horaires fixes
54:26un peu comme les transports de passagers
54:28alors ça c'était peut-être un peu rigide
54:30mais ça permet d'avoir des choses qui sont assez fiables
54:32et ça a eu un gros atout
54:34un gros avantage pour les compagnies ferroviaires
54:36c'est qu'elles ont optimisé à mort leurs coûts
54:38par exemple
54:40ils ont baissé d'un tiers
54:42leurs effectifs
54:44une dizaine d'années
54:46ils ont limité
54:48leur flotte de matériel roulant
54:50ils ont limité également
54:52les parties infrastructures qui étaient redondantes
54:54donc ça avait vraiment un sens
54:56on est arrivé récemment au bout de l'exercice
54:58et est-ce que
55:00si on essaie de se projeter
55:02dans les années à venir
55:04on va voir par exemple le besoin
55:06d'équipements en frais de ferroviaire
55:08continuer à progresser par exemple
55:10si on revient sur le cas WAPTEC et comprendre comment
55:12oui bien sûr on est arrivé
55:14si vous voulez plus vite sur le réseau
55:16il faut plus de fluidité
55:18il faut plus de vitesse
55:20et
55:22il y a des contraintes
55:24qui sont en train d'arriver
55:26des contraintes qui sont d'ordre réglementaire
55:28et des contraintes qui sont d'ordre environnemental
55:30aux Etats-Unis
55:32il y a depuis
55:34début 2023
55:36vous avez l'obligation aux Etats-Unis
55:38d'avoir des véhicules
55:40les locomotives qui ont plus de 23 ans
55:42ne peuvent plus circuler sur le réseau
55:44c'est un nouveau ferroviaire qui est clé
55:46sachant que le parc locomotive aux Etats-Unis
55:48est entre 23 et 26 ans
55:50il y a des dérogations, il y a un rétrofit récent
55:52mais grosso modo c'est ça
55:54et cette législation est en train de faire tâche d'huile
55:56au reste du continent, au reste du territoire américain
55:58il y a des clients
56:00notamment les compagnies minières
56:02on a aussi ça en Australie
56:04qui sont engagés à réduire
56:06leurs émissions de CO2
56:08dans la chaîne d'approvisionnement
56:10et qui sont assez en retard
56:12qui mettent une pression assez forte
56:14sur les compagnies ferroviaires
56:16et puis
56:18il va falloir
56:20réinvestir
56:22pour pouvoir
56:24regagner des parts de marché
56:26on avait
56:28il y a une dizaine d'années
56:30on commandait aux Etats-Unis
56:32500 locomotives par an
56:34c'est une nouvelle locomotive
56:36et on est tombé à 300
56:38donc le ressort est tendu à fond
56:40vraiment à fond
56:42est-ce que Webtech est bien placé
56:44pour profiter de ce cycle
56:46que vous décrivez ?
56:48Oui, tout à fait
56:50dans la décennie précédente
56:52ils se sont constitués
56:54ils se sont regroupés avec d'autres industriels
56:56d'abord ils ont racheté Fevelay
56:58dans les années 2015
57:00ou 2014, je ne me souviens plus très bien
57:022018, ils fusionnent avec la branche transport
57:04de General Electric
57:06donc ils viennent à Mastodon, des doubles de taille à cette occasion
57:08et les affaires sont bonnes
57:10mais pas absolument incroyables
57:12mais là le cycle est en train de repartir
57:14et il repart, c'est intéressant aussi
57:16parce que la nouvelle génération major qui avait vos pouvoirs
57:18dans les compagnies ferroviaires, notamment américaines
57:20veut gagner des parts de marché
57:22et la gamme est assez vaste
57:24pour en rendre détail, mais c'est une chose vraiment intéressante
57:26pour leur clientèle
57:28qui se rend compte que la rentabilité immédiate
57:30sur la nouvelle flotte
57:32et les nouveaux équipements
57:34est très importante, c'est à deux chiffres
57:36donc c'est pas rien
57:38merci beaucoup Thibaut Dupavion
57:40de nous avoir parlé de sa société
57:42Webtech, je rappelle
57:44Westinghouse Airbrake Technologies Corporation
57:46merci beaucoup, je rappelle que vous êtes gérant chez Clartemps
57:48et quant à nous
57:50on se retrouve très vite sur
57:52Bismarck for Change