Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
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00:0013h-14h, Europe 1-13h, 13h32 sur Europe 1, à la suite d'Europe 1-13h, vous écoutez Céline Giraud et avec vous Céline pour décrypter l'actualité,
00:08Raphaël Stenville, directeur adjoint de la rédaction du Journal du Dimanche et l'avocat Gilles-William Gollnadel.
00:13Et cette question, est-ce que Michel Barnier va pouvoir tenir ? Est-ce que son gouvernement tombera dès mercredi prochain ?
00:19Le compte à rebours est lancé, Marine Le Pen resserre encore le garrot d'un cran.
00:22Le gouvernement a donc jusqu'à lundi, pour lâcher encore du lest sur les lignes rouges du RN, sinon gare à la motion de censure.
00:29Raphaël Stenville, Michel Barnier, sa posture à l'interpelle, il avait dit qu'il serait ferme, qu'il ne bougerait pas et finalement, il desserre la corde chaque jour un peu plus.
00:37Il n'a pas d'autre choix s'il veut que ce budget soit voté, que son gouvernement ne soit pas renversé.
00:44Donc aujourd'hui, enfin hier plutôt, il a consenti à accéder à des demandes de Marine Le Pen.
00:53Si, il a parfaitement compris, mais je pense que c'est un jeu de rôle.
00:58Marine Le Pen a besoin d'une victoire symbolique, comme Laurent Wauquiez l'a eu il y a quelques semaines.
01:03Et elle veut pouvoir présenter à ses électeurs le gain de ses négociations avec le Premier ministre.
01:09Et le Premier ministre, outre qu'il veut pouvoir durer, il a besoin de montrer qu'il est un homme de dialogue et qu'il continue jusqu'au bout à vouloir chercher des compromis.
01:21Là, il en fait beaucoup des compromis et il n'est pas cher payé parce que les dernières annonces de Michel Barnier ne sont pas financées par des économies structurelles.
01:28En l'état, le budget de Michel Barnier va précipiter la crise financière.
01:32Voilà, c'est Marine Le Pen qui le dit ce matin.
01:34Oui, et puis je pense qu'il y a plus important parce que ce qu'elle a obtenu, et encore Michel Barnier dit que cette demande sur l'électricité faisait consensus
01:44et que l'ensemble des groupes plaidaient pour ce geste.
01:49Elle, elle a un certain nombre de lignes rouges et elle entend bien, notamment sur la baisse du budget de l'AME, l'aide médicale d'État et sur d'autres sujets,
02:00obtenir gain de cause et pouvoir montrer à son électorat que le bras de fer qu'elle a engagé avec le Premier ministre avait ses raisons d'être.
02:09Gilles-William Gonnaldel, sur la posture de Michel Barnier, vous n'êtes pas surpris de le voir reculer comme ça alors qu'il avait promis qu'il ne lâcherait rien ?
02:16Non, non, je suis surpris qu'il survive, je veux dire c'est une mission quasi impossible.
02:24Pour vous, ses jours sont comptés ?
02:26J'aimerais dire non parce que par exemple j'aimerais bien voir M. Retailleau commencer justement les réformes qu'il suggère mais...
02:38Vous êtes pessimiste quand même, je vous vois là, je vous sens pas pessimiste, en tout cas vous pensez que...
02:43M. Barnier m'inspire une certaine compassion compte tenu de la mission.
02:50Il n'a pas de majorité, non seulement il n'a pas de majorité mais en plus il est obligé de montrer qu'il tient les reines et qu'il ne cède pas aux hérènes.
03:02Et en même temps il le fait, il cherche de l'Est.
03:04Mais comment voulez-vous qu'il le fasse autrement ?
03:07Mais en même temps il feint de dire que de toute manière ce n'était pas le règne qui voulait ça, je ne l'envie pas M. Barnier.
03:15Est-ce que c'est la bonne posture selon vous ? Est-ce qu'il la joue bien ?
03:18Je ne me sens pas très sincèrement, ce n'est pas un domaine de la politique dans lequel j'excelle donc je me garderais bien de donner des bonnes ou des mauvaises notes.
03:27Je suis simplement, même si je ne suis pas un grand mathématicien, je suis quand même capable de me rendre compte que M. Barnier n'a pas de majorité, voilà c'est tout.
03:34Et j'aimerais, alors là c'est un vœu pieux, j'aimerais que le Rassemblement National, que je regarde en principe sans acrimonie,
03:44mais ne soit pas non plus trop excessif même si je comprends certaines demandes.
03:50Est-ce que Michel Barnier n'a pas fait une erreur tactique ? Lundi il reçoit le Rassemblement National,
03:54il a une fenêtre de tir pour négocier, enfin stratège qu'il est, on a l'impression qu'il a raté le coche quand même.
03:59En tout cas, ce qui est certain c'est qu'aujourd'hui cette menace de censure, elle n'a jamais été aussi criante et forte.
04:07De là à dire et en conclure que les jours de ce gouvernement sont comptés, il n'y a pas loin.
04:15Il lui reste encore, et c'est d'ailleurs le message de Marine Le Pen, jusqu'à lundi pour qu'il amende un petit peu son budget
04:23et qu'il accède à quelques demandes très fortes de Marine Le Pen, parce que c'est bien Marine Le Pen aujourd'hui et son groupe
04:30qui détiennent la clé de la survie de ce gouvernement.
04:33Alors, un gouvernement peut-être en sursis, en tout cas c'est la sensation que l'on a.
04:37On va écouter Astrid Panosian-Bouvet, ministre du Travail et de l'Emploi, qui justement réagit aux conséquences de cette censure, notamment économique.
04:45Cette tempête c'est qu'on n'aurait pas de budget.
04:47Alors ce ne serait pas le shutdown à l'américaine avec des fonctionnaires qui ne seraient pas payés, des hôpitaux qui ne fonctionneraient pas.
04:53Mais ce serait effectivement d'abord une difficulté à pouvoir exercer les fonctions essentielles de l'État.
05:01Et ce serait surtout un risque de l'instabilité politique qui pourrait précipiter une crise financière.
05:10Pourquoi ? Parce qu'il y aurait de l'augmentation des taux d'intérêt.
05:12Un point de taux d'intérêt, c'est 3 milliards d'euros de plus de dépenses venant des Français, c'est quand même de l'argent gaspillé.
05:19Et c'est quoi ? Ça veut dire quoi ? Ça veut dire plus de coûts d'emprunt pour les entreprises comme pour les ménages.
05:25Donc personne n'a intérêt à entrer dans un toboggan avec une immense inconnue qui pourrait précipiter effectivement une crise financière et un scénario à la grecque.
05:34Alors qu'est-ce que vous dites ? Vous dites que c'est irresponsable de la part de Marine Le Pen de mettre la pression comme elle le fait sur Michel Barnier ?
05:40Mais tout le monde est en train de mettre la pression, y compris des partis qui ont été des partis de gouvernement comme le Parti Socialiste.
05:47Donc moi, je dis simplement aujourd'hui qu'il y a un chemin de crête entre le redressement de nos finances publiques et un juste compromis à trouver.
05:56Parce que sinon, c'est une véritable inconnue dans laquelle personne n'a intérêt à se retrouver aujourd'hui.
06:00Le RN dit que c'est vous qui exagérez pour faire peur aux Français.
06:04Non, non, non. D'ailleurs, l'interview de Michel Barnier était très juste. Il n'y a pas de catastrophisme. Il n'y a pas de scénario à l'américaine.
06:13Il y a par contre une inconnue dans laquelle tout le monde doit prendre ses responsabilités.
06:18Voilà, la ministre du Travail et de l'Emploi, Stride Panosian, bouvée ce matin aux côtés de Romain Desarbres à 8h10 sur Europe 1 et CNews.
06:26Raphaël Stainville, en cas de motion de censure, qu'est-ce qui se passe ? Le scénario ?
06:31On a déjà quelques pistes, Sébastien Lecornus, on en revient en ce moment.
06:35Non, mais au-delà même de savoir si Emmanuel Macron renommerait peut-être Michel Barnier ou trouverait quelqu'un d'autre dans sa majorité,
06:45je pense qu'il faut quand même pouvoir répondre à ce que dit et Michel Barnier et sa ministre du Travail, Astride Panosian, bouvée.
06:52Très honnêtement, elle nous dit qu'il n'y a pas de catastrophisme dans ses propos, ça en a tout l'air, ça rend quand même furieusement à moi ou le chaos.
07:00La vérité c'est que non, il y aurait un budget, celui de 2024, qui serait insatisfaisant bien sûr.
07:07Michel Barnier nous parle de tempête, si ça c'est pas du catastrophisme, pardon, je ne sais pas ce que c'est.
07:15Chéri, fais-moi peur.
07:17Mais on voit qu'on est dans une situation impossible, parce qu'Emmanuel Macron n'aurait d'autres solutions
07:25que d'aller piocher soit du côté des socialistes, soit du côté encore une fois de la droite ou de ses anciens, de la droite passée au macroniste,
07:36pour composer un gouvernement qui n'en serait qu'éphémère, et tout le monde l'a compris.
07:41Donc on est dans une instabilité, une fragilité qui ne fait que reposer encore davantage la question de la démission peut-être d'Emmanuel Macron, in fine.
07:49On ne va pas gâcher le moment de grâce qu'il vit actuellement à Notre-Dame, mais effectivement vous avez raison, c'est d'actualité.
07:54Gilles-William Gonaldel, en cas de censure, le carreau voulu par LFI, finalement bonne pioche pour les insoumis.
08:01Non, mais on peut quand même considérer qu'à cause des agences de notation, qui s'affaibleraient quand même...
08:09Qui d'ailleurs s'endarrènent pour ce soir l'indotation, on n'a pas attendu.
08:12Voilà, ça ne serait quand même pas bon pour nos finances, alors catastrophisme ou pas,
08:16ils n'ont pas totalement tort de dire que lorsque les observateurs internationaux vont regarder la situation nationale,
08:23ça ne sera pas bon, mais de vous à moi, quand bien même le raisonnement ne me paraît pas hirsute,
08:29j'ai du mal à entendre de la part d'une députée renaissance cela, parce que qui nous a mis là ?
08:36C'est la dissolution de son patron M. Macron et la politique économique financière de celui-ci,
08:45qui avec l'argent magique, et je ne parle même pas du Covid, après le Covid, a d'une certaine manière acheté les élections,
08:54sans d'ailleurs, je le reconnais, que le monde politique, même celui d'opposition, trouve à redire.
09:02Allez, 13h41, on reste ensemble jusqu'à 14h sur Europe 1.
09:05Europe 1, 13h, dans quelques instants, 72 migrants ont déjà perdu la vie cette année sur le littoral de la côte d'Opale.
09:11Le ministre de l'Intérieur est actuellement avec un collectif de maires désemparés, désespérés face à ces drames qui se multiplient.
09:18Il réclame à Bruno Retailleau des mesures concrètes, mais que peut-il faire concrètement ?
09:23Eh bien, on va en débattre.
09:24Bon début d'après-midi avec Céline Giraud, de 13h à 14h sur Europe 1.