• il y a 6 heures

Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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00:0013h14, Europe 1 13h. 13h19 sur Europe 1, la suite d'Europe 1 13h avec vous. Céline Giraud et c'est
00:06l'heure d'accueillir vos chroniqueurs du jour. Le chroniqueur politique Jean-Claude Dassy qui
00:11arrive dans quelques minutes et avec vous aussi Olivier Darcigol. Bonjour Olivier ! Bonjour.
00:16Vous allez bien ? Ça va. Bon en attendant Jean-Claude on va évidemment revenir sur l'actualité et j'avais
00:22envie de commencer par ces meurtres, ces rixes, ce narcotrafic et la justice dépassée par l'ultra
00:28violence des mineurs. Il ne se passe pas une semaine, on peut le dire, sans qu'un nouveau
00:32drame impliquant un mineur ne fasse l'actualité. Mardi soir à Grenoble un adolescent de 15 ans a
00:36été tué d'une balle en pleine tête dans le centre-ville près d'un point de Dîle et ce matin
00:41et bien Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur, était l'invité de France Inter et pour lui
00:46les actions d'Éric Piolle, le maire de Grenoble, sont insuffisantes. Il a un discours anti-sécuritaire.
00:52Écoutez. Ce que je voudrais déjà c'est qu'Éric Piolle déploie beaucoup plus de caméras de
00:57vidéoprotection. Il a un discours anti-sécuritaire. Moi je pense que la production de la sécurité
01:02désormais, on le voit bien dans toutes les grandes villes, elle doit être à la fois l'affaire du maire
01:07qui a des pouvoirs de police, légalement, et l'affaire de l'État au niveau national. Il y a
01:13simplement 200 caméras pour une ville qui compte plus de 160 000 habitants. Dans une petite ville
01:19voisine de qui viennent 30 000 habitants, il y en a 240 caméras. Vous savez, si on avait eu
01:26suffisamment de caméras dans l'affaire du fourgon, on aurait pu sans doute suivre beaucoup mieux les
01:31attaquants. Donc aide-toi, le ciel t'aidera. Bruno Retailleau ce matin, et si on en parle
01:36cet après-midi, c'est parce qu'il y a une hausse du nombre de mineurs mis en cause pour violences
01:40graves. Ce sont des chiffres du ministère de la Justice, relayés dans les colonnes du Figaro. On
01:45est à plus 56% pour les mineurs condamnés à la prison. C'est énorme. Oui, c'est une actualité,
01:54une réalité que nous commentons très régulièrement à l'aune des faits divers, qui deviennent en effet
02:00des faits de société, puisqu'ils impliquent le plus souvent des jeunes très jeunes, 12, 13, 14 ans,
02:0815 ans, et avec une forme de violence, elle aussi inédite. L'ensemble des acteurs du monde de la
02:16police, du monde de la justice, alertent depuis quelques temps, ce qui demande bien évidemment
02:23une réponse coordonnée avec ce continuum de sécurité qui va de la police nationale. C'est
02:30une mission régalienne, mais permettant aussi d'associer les poélistes locaux et des moyens
02:35locaux de sécurité. Mais il me semble qu'Éric Piolle est en train de prendre la mesure de ce
02:39sujet, puisque très récemment, il est intervenu pour dire qu'en effet, il y avait une question
02:44à régler localement sur cette question de sécurité. J'accueille d'ailleurs Jean-Claude Dassier qui
02:48vient de nous rejoindre dans le studio. Bonsoir Jean-Claude. C'est un poil parce que je ne sais pas
02:53de ce dont vous parlez. Nous parlons d'ultra-violence et de ces chiffres de l'Université de la Justice
02:57sur l'ultra-violence des mineurs, des très jeunes délinquants. On est revenu sur le drame absolu
03:03à Grenoble avec ce délinquant de 15 ans tué par balle. 558 condamnés en prison pour mineurs,
03:10c'est donc 56% de plus sur ces sept dernières années. Jean-Claude Dassier, l'ultra-violence
03:15chez les personnes de plus en plus jeunes, c'est inquiétant, ça interpelle. Est-ce que la justice
03:19est un moyen de réagir ? Vous voyez des enfants de 14 ans, voire 13, voire plus jeunes encore,
03:24enfin disons que le minimum c'est 13 ans, et qu'ils se livrent à des actes considérés comme
03:31absolument inenvisageables il y a encore quelques années. Je pense qu'il va falloir revoir
03:36complètement, ça a déjà été le cas, mais je pense que ce n'est pas suffisant, il va falloir
03:40revoir l'ordonnance des mineurs, et il va falloir penser en effet à un certain durcissement de la
03:46législation, si ce n'est pas un durcissement clair, net, de la législation concernant ces mineurs qui
03:53sont en réalité des adolescents. On voit bien que nos enfants nous-mêmes, on les voit bien grandir
04:01plus vite que, et s'affirmer, jeunes filles ou jeunes hommes, plutôt qu'on ne l'a jamais connu.
04:08Donc c'est aussi vrai, hélas, dans cette partie de la société française qui se livre à une
04:14délinquance extravagante, et avec des positions et des postures, en échange, dit-on, de quelques
04:20gros billets d'euros, on les voit se livrer à des actes considérés encore il y a peu de temps
04:27comme inimaginables, c'est-à-dire qu'ils tuent une balle dans la tête, ils sont contents, ils ont
04:3110 000 euros, 5 000 euros dans la poche, donc il faut durcir incontestablement, mais là encore,
04:36je ne voudrais pas être enfermiste à tout craint, mais enfin on voit bien qu'on manque de moyens,
04:43on voit bien qu'il y a trop de magistrats qui font encore de la gestion carcérale,
04:47ils ne savent pas très bien si le garçon qu'ils sont en face d'eux, il faut l'enfermer,
04:54mais ils ne savent pas s'il y a des légitimités, des possibilités, et donc il y a encore une fois
05:00un manque de moyens cruel, non seulement en place de prison, mais aussi dans les centres de
05:06rétention administrative. C'est une tragédie. Cette enquête du Figaro que nous relayons sur
05:11Europe 1 aujourd'hui auprès de centres de détention pour mineurs témoignent justement
05:14de cette ultra-violence. Les surveillants pénitentiaires qui sont interrogés dans cette
05:18enquête pointent du doigt à une situation alarmante, délaissée par les politiques,
05:21un cadre pénal inadapté. Ils disent aussi qu'il y a une déconnexion totale de ces jeunes qui
05:27vivent dans un tiers-monde intellectuel et économique, et c'est souvent des familles
05:30monoparentales. 90% des délinquants sont issus de familles monoparentales.
05:34Il y a plusieurs facteurs, il y a plusieurs raisons. Alors on va me dire que je parle
05:37toujours et régulièrement des questions des moyens, mais si nous pouvions une fois pour
05:44toutes régler la question des moyens dans un pays qui sur 1000 euros de dépenses publiques
05:49n'en consacre que 4 à la justice. C'est la première chose. La deuxième chose,
05:53il est en effet évident que ces familles monoparentales, qui est un terme très généraliste
05:59pour dire que des femmes très prioritairement élèvent leur enfant seule et sont soumis à tout
06:06un tas de problématiques et de difficultés, l'aide à la parentalité, l'aide à ces familles
06:12monoparentales, le fait que le temps scolaire n'est pas uniquement... Il y a parfois des salariés,
06:18femmes qui partent au petit matin, par le RER B très tôt, qui rentrent le soir et en effet nous
06:24avions avant une société qui permettait d'accompagner un jeune tout au long de sa journée.
06:30Il y avait des centres de loisirs, il y avait des activités sportives et aujourd'hui les enfants ne
06:35vont plus. Il y avait des gardiens d'immeubles à la place des digicodes, il y avait de l'aide
06:40scolaire dans des associations, il y avait de l'éducation populaire, il y avait une prise en
06:45charge. Toutes ces choses-là et les difficultés peuvent frapper toutes les familles de tous les
06:58profils, nous le savons bien puisque dans les quartiers populaires il y a en effet des familles
07:02issues de l'immigration qui sont aujourd'hui... Ou la délinquance est souvent la seule solution
07:07pour échapper à la pauvreté. Alors ça j'ai du mal à le dire parce que la majorité des familles
07:14qui vivent dans les quartiers populaires sont des familles qui se comportent bien,
07:22qui subissent la loi des gangs, qui sont des travailleurs dont on avait vu au moment de la
07:27crise sanitaire que ça a été des travaux non télétravaillés. Métier essentiel disait-on à
07:34l'époque, toujours pas valorisé aujourd'hui et ces familles essayent de s'en sortir terriblement
07:41et elles ont la vie pourrie par des bandes, par des réseaux, par des mafias, par des familles
07:46entières qui vivent de ces réseaux, qui vivent de ces mafias donc ça devrait permettre de... Mais
07:52vous savez beaucoup de personnes de ces quartiers disent mais on sait qui fait ça. Elles peuvent
07:58continuer à le faire en toute impunité le plus souvent. Olivier, reconnaissons,
08:01je suis globalement d'accord avec toi sur le fond de cette misère qui pour beaucoup,
08:09pour une part, explique la criminalité avec l'attraction de l'argent facile. Chacun connaît
08:14ça. Néanmoins, reconnais que la question du nombre est essentielle. La situation que tu
08:19décrivais il y a 30 ans ou 35 ans est exacte et c'est vrai qu'on assimilait mieux, qu'on intégrait
08:25mieux parce que les gens venaient pour travailler, ils ne discutaient pas. On est confronté à un
08:29problème beaucoup plus grave et c'est vrai, tu as raison, que c'est sans doute une minorité,
08:35je dirais toute petite, une petite minorité de délinquants qui sont élevés au sucre de la
08:44violence, de la délinquance à tout prix et qui considèrent qu'au fond la religion musulmane
08:52est supérieure à toutes les autres et qu'elle doit, en tout cas qu'ils n'acceptent plus qu'on
08:56leur impose autre chose. Là on a un vrai problème et pour le moment il n'a que peu progressé. Donc
09:03les problèmes de répression, parce qu'il y a urgence, répression parce qu'il y a urgence,
09:07tu as raison prise en compte du maximum possible des familles monoparentales et autres, mais
09:14honnêtement on a un problème gigantesque devant nous. D'abord commençons par essayer de régler
09:18la délinquance inacceptable.

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