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Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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00:0013h50, l'autre sujet qui n'a absolument rien à voir que je voulais aborder avec vous mais il fait l'actualité c'est ce procès des
00:05violeurs de Gisèle Pellicot, le procès de Mazan.
00:09Donc ce n'est plus seulement le procès des violeurs de Gisèle Pellicot par la violence et l'inhumanité des actes
00:15crimes qui sont commis par les accusés par l'indignité et le combat de la victime, ce procès déborde largement
00:20de la cour d'Aix-en-Provence et devient le procès du viol. Hier, Gisèle Pellicot a dit
00:26n'exprimer ni sa colère ni sa haine mais sa volonté et sa détermination pour qu'on change cette société,
00:32fin de citation, c'est une affaire hors norme qui a fait beaucoup réagir et ce matin dans l'heure des pros,
00:37Philippe Bilger, ancien juge d'instruction et magistrat honoraire,
00:42à qui Pascal Debrot
00:43demandait pourquoi il avait au début de ce procès reproché aux avocats de Gisèle Pellicot de trop parler, a répondu, écoutez.
00:49Non, c'est faux, elle parle avec beaucoup de...
00:51La phrase que j'ai dite date...
00:53Ah bon, d'accord.
00:54Elle a fait, hier, une déclaration...
00:56Mais ça veut dire quoi parler trop...
00:58Lorsqu'on connaît bien les assises, lorsqu'on respecte l'institution judiciaire,
01:04eh bien, on garde l'essentiel de ces déclarations pour la cour d'assises.
01:10Oui, mais madame...
01:11Et c'est fondamental.
01:12Les très grands avocats que j'ai connus et les, je dirais, généralement une cour d'assises qui savaient se tenir,
01:19ne débordaient pas dans des périphéries médiatiques qui privaient les jurés de l'essentiel.
01:26Mais là, il n'y a pas de juré, c'est une cour criminelle.
01:28Bah, évidemment.
01:29D'accord, pas d'accord avec Philippe Béger.
01:30Madame Pellicot a parlé une fois.
01:32Une seule fois, hors l'audience.
01:35Elle a demandé, dès le début de ce procès, la levée du huis clos.
01:40J'ai souvent dit à ce micro même qu'elle faisait preuve de courage.
01:43Elle dit, hier, non, je ne suis pas courageuse.
01:46Je suis déterminée, j'ai de la volonté, car je souhaite que ce procès soit utile pour l'ensemble de la société.
01:54Pour visibiliser les victimes de viol.
01:56Oui, bien sûr.
01:57Hommes ou femmes, d'ailleurs.
01:59Hommes ou femmes.
02:00Et il faut donc bien prendre la mesure de ce procès, son écho, il me semble, à l'échelle de la société, sur la culture du viol.
02:11Quand vous voyez certains arguments des avocats, des violeurs, c'est glaçant.
02:18Ça veut dire qu'il y a encore beaucoup, bien sûr, de travail de justice, mais il y a beaucoup de...
02:23Il y a encore plusieurs semaines d'auditions jusqu'à la fin du mois de décembre.
02:27Et je pense qu'il restera quelque chose dans ce procès, notamment...
02:30Il va faire date, selon vous, ce procès ?
02:31Oui, bien sûr.
02:32Je le mets quasiment à la même hauteur qu'au début de Me Too.
02:35Parce qu'il y a des choses très fortes exprimées par cette femme.
02:41Et vraiment, d'où trouve-t-elle cette énergie pour tenir aussi fortement...
02:48Alors qu'elle dit qu'elle est complètement déçue.
02:50Hier, il y a eu quelque chose de très regrettable.
02:52Alors qu'elle dit M. Pellicot, pour parler de celui dont elle a partagé la vie pendant 50 ans, 3 enfants, 7 petits-enfants.
03:02Pour la première fois, elle lui dit Dominique, parce qu'elle souhaite avoir une réponse.
03:07Pourquoi as-tu fait ça ?
03:08Pourquoi m'as-tu trahi à ce point ?
03:11Et là, le président du tribunal ne laisse pas répondre M. Pellicot.
03:17J'espère qu'il y aura un autre moment d'audience permettant cette réponse-là.
03:21En tout cas, là, il y avait la possibilité.
03:23Et on sait très bien qu'un procès, c'est l'oralité.
03:25Ce sont des moments qu'il faut saisir.
03:27Hier, il y a quand même eu un problème.
03:29Jean-Claude Dassier.
03:30On voit bien que, depuis maintenant plusieurs semaines,
03:33à l'entrée de M. Pellicot, et je crois aussi, lorsqu'elle sort débat terminé, elle est applaudie.
03:39Je pense qu'on peut faire beaucoup de reproches à MeToo.
03:43Là, c'est peut-être comparable au plan de la datation de la lutte des femmes.
03:49Mais ce procès...
03:53Moi, j'ai eu du mal à me persuader que pendant 10 ans, M. Pellicot avait pu supporter un pareil calvaire.
03:59C'est incontestable.
04:01Et on voit bien que, je ne sais pas ce que décideront la cour d'assises et les juges,
04:07mais je pense comme toi, que les violeurs, en France tout du moins,
04:13même si ce procès a un écho fort partout ailleurs,
04:17je pense que les violeurs, en France en tout cas,
04:21vont devoir un peu faire attention et réfléchir à commettre l'irréparable.
04:27Parce que c'est l'irréparable.
04:29La femme est brisée.
04:31Elle est complètement détruite.
04:33Elle est totalement détruite.
04:35Des explications incompréhensibles.
04:37On ne peut pas, dans un pays qui se veut civilisé,
04:41on ne peut pas tolérer ce genre de situation,
04:43je pense que chacun en est bien conscient,
04:45y compris les candidats à la bagatelle,
04:49qui là, en l'occurrence, n'est plus une bagatelle.
04:51Baiser une femme gratuitement parce que son mari se prête à ce petit jeu est une honte.
04:57Chacun des coupables, oui ils le sont bien sûr,
05:01en soit persuadé,
05:03ils réfléchissent un peu au comportement qu'il est vis-à-vis des femmes.
05:07C'est en cela que ce procès est très très avancé.
05:11Avec la nécessité très certainement de redéfinir sur le plan juridique la notion de viol,
05:16en y intégrant la notion de consentement.
05:18C'est un sujet.
05:19Et c'est un sujet qu'on suivra évidemment sur Europe 1.

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